Roma, bourgade texane entre peur et compassion face aux migrants #
Il est minuit quand la sonnette retentit chez Silvia, institutrice à Roma, bourgade texane à la frontière mexicaine. A la porte, une jeune fille, trempée, qui demande de l'aide en espagnol.
Silvia, 58 ans, habite à côté du sentier sablonneux emprunté chaque jour par des migrants ayant franchi le fleuve qui sépare les Etats-Unis du Mexique. Comme les 11.000 habitants de Roma, elle cohabite, depuis des décennies, avec les migrants en situation irrégulière.
Beaucoup ont, envers les nouveaux arrivants, des sentiments partagés: d'un côté, empathie et compassion -- d'autant que des membres de leur famille sont souvent aussi arrivés aux Etats-Unis clandestinement. De l'autre, inquiétude et peur face au nombre croissant de migrants ces derniers mois. Parfois 500 par nuit, dont beaucoup de familles ou de mineurs non accompagnés.
"Que va-t-on faire de tous ces enfants? Où va-t-on les mettre? Ici aussi, il y a des gens qui ont besoin d'aide", dit Silvia, sur le palier de sa modeste maison, entourée de poules et sangliers, où elle a fait installer des caméras de surveillance.
Cette institutrice finit par donner des habits secs à la jeune fille ayant sonné à sa porte, qui a failli se noyer en tombant du bateau piloté par des passeurs. Mais elle refuse de lui prêter son téléphone.
"Ils sont trop nombreux, j'ai peur, il faut faire quelque chose", dit-elle.
Fondée il y a 250 ans, Roma est un site historique reconnu et un excellent lieu d'observation des oiseaux. La plupart des habitants, d'origine mexicaine, parlent espagnol autant que l'anglais, et travaillent comme fonctionnaires ou dans le secteur pétrolier. Ici, le démocrate Joe Biden a devancé Donald Trump d'une courte tête lors de la présidentielle 2020.
"Nous comprenons les migrants car nous connaissons leur expérience. Leur histoire est également notre histoire. Ma seule inquiétude, en tant que maire, est que le problème augmente au point de devenir incontrôlable", dit Jaime Escobar Junior, maire de Roma.
"Il n'y a personne ici qui ne comprenne pas le combat pour une vie meilleure", dit aussi Dina García Peña, fondatrice du journal local El Tejano ("Le Texan"). "Mon père était sans-papiers. Nous laissons toujours de l'eau dehors en cas d'urgence, on ne refuse à personne de téléphoner", mais "nous voyons arriver des groupes de plus en plus importants", dit-elle.
Trois nuits durant, une équipe de l'AFP a vu des centaines de migrants arriver ici après avoir traversé le fleuve en barques, à la force des bras. La majorité viennent d'Amérique centrale -- Honduras, Guatemala, Salvador -- fuyant pauvreté et violence.
Les familles et les mineurs sont contrôlés à leur arrivée par la police américaine des frontières, la CBP, et détenus dans des centres.
Environ 80% des enfants et adolescents ont déjà de la famille aux Etats-Unis. Contrairement au gouvernement Trump, qui les expulsait, le gouvernement Biden essaie de les envoyer chez leurs proches.
Quant aux familles, certaines peuvent demander l'asile et sont libérées en attendant la procédure. D'autres sont expulsées.
Certains migrants adultes tentent d'échapper à la CBP, mais Roma et ses environs sont très surveillés par la police. Le gouvernement Biden assure déporter tous les clandestins capturés.
Près de 100.000 migrants ont été appréhendés en février le long des 3.200 km de frontière américano-mexicaine. Des chiffres équivalant à ceux de mi-2019, lorsque de grandes "caravanes" de migrants faisaient la une de l'actualité américaine.
"Le gouvernement doit faire quelque chose pour ces gens, ils cherchent un endroit pour vivre mais ils sont trop nombreux", dit Tony Sandoval, 67 ans, gardien d'école. Il donne parfois à manger aux migrants qui passent devant sa maison mais enrage quand ils cassent la clôture de sa propriété, comme c'est arrivé plusieurs fois.
En bottes et chapeau de cowboy, il montre une portion incomplète du mur que Trump a fait ériger à la frontière, au milieu de champs de sorgho et de coton, et admet qu'il aimerait bien le voir terminé.
Le gouvernement Biden a gelé ce projet emblématique de l'ex-président républicain.
Luis Silva, pasteur de l'église de Bethel Mission, a beau accueillir les clandestins au bord du fleuve, leur donner de l'eau et les accompagner jusqu'à la CBP, lui aussi est favorable au mur.
"il faut trouver un moyen d'arrêter ça. J'ai été quasiment attaqué dans ma maison" par un Hondurien, dit-il, un pistolet de 9 mm à la ceinture.
Mais pour Noel Benavides, propriétaire d'un magasin de bottes et chapeaux texans, le mur est "la chose la plus ridicule que j'aie jamais vue".
"Ça ne les arrêtera pas. Tu construis un mur de cinq mètres, ils feront un escalier de six", dit ce moustachu de 78 ans dont la famille est établie dans cette région depuis huit générations -- une époque où le Texas appartenait au Mexique et où le Rio Grande ne marquait pas la frontière.
Pour construire le mur, le gouvernement Trump a réquisitionné un terrain qu'il détenait près du fleuve.
"il y a des migrants qui arrivent du monde entier", dit-il. "Les Etats-Unis ont toujours été un creuset de cultures, il n'y a pas de raison de ne pas accueillir ces gens qui veulent travailler."
lbc/cat/vgr/ob
Deux fillettes jetées du haut d'un mur à la frontière Etats-Unis-Mexique #
Deux fillettes équatoriennes de trois et cinq ans ont été jetées en pleine nuit du haut d'un mur de quatre mètres de hauteur à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, a rapporté mercredi le service américain des Douanes et de la Protection des frontières (CBP).
Un opérateur de caméras de surveillance a alerté des agents d'un poste de contrôle qui se sont alors rendus dans cette zone reculée de l'Etat du Nouveau-Mexique.
"Mardi soir, un agent de Santa Teresa chargé de l'utilisation de caméras a vu un passeur lâcher deux jeunes enfants du haut d'un mur frontalier d'une hauteur de 14 pieds (environ quatre mètres, ndlr)", a indiqué le CBP dans un communiqué.
Les fillettes ont été accueillies dans une station du CBP à Santa Teresa, au Nouveau Mexique, afin d'y subir des examens médicaux puis ont été transportées dans un hôpital local par précaution.
"Je suis sidérée par la manière inhumaine dont ces passeurs ont jeté la nuit dernière du haut d'un mur de 14 pieds d'innocentes enfants", a déclaré dans un communiqué la cheffe de patrouille Gloria I. Chavez.
Mme Chavez a précisé que les gardes-frontières américains travaillaient avec les autorités mexicaines afin d'identifier les coupables.
"Sans la vigilance de nos agents avec l'aide de technologies mobiles, ces deux toutes jeunes soeurs auraient été soumises pendant des heures aux rigueurs du désert", a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis font face à une forte augmentation des arrivées à la frontière: plus de 100.000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés en février à la frontière sud, dont près de 20.000 personnes en famille et 10.000 mineurs isolés.
an/lda/caw/bfm/uh
Bélarus: Washington menace de réimposer des sanctions #
Les Etats-Unis ont prévenu mercredi le Bélarus qu'ils réimposeront des sanctions à neuf entreprises publiques si Minsk ne libère pas les prisonniers arrêtés lors de la répression des manifestations prodémocratie.
Dans la foulée d'élections contestées en 2006, Washington avait interdit toutes transactions avec ces sociétés pétrochimiques et industrielles, dont le holding pétrolier Belneftekhim.
Le Trésor américain avait ensuite suspendu ces sanctions en 2015 en saluant certains progrès, mais le gouvernement américain a averti que cette suspension pourrait ne pas être renouvelée lors de la prochaine échéance, le 24 avril.
"Malheureusement, nous constatons que la situation des droits humains s'est dégradée, probablement comme jamais dans l'histoire du Bélarus indépendant, avec plus de 300 prisonniers politiques actuellement détenus", a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.
Il a exigé que les autorités de Minsk "libèrent tous les prisonniers politiques" si elles veulent éviter un retour de ces sanctions.
L'opposition au Bélarus conteste la réélection d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, à la présidentielle d'août, jugée frauduleuse. Mais le grand mouvement de contestation qui a secoué le pays l'année dernière a été affaibli par la répression constante orchestrée par le pouvoir.
Malgré les sanctions européennes et américaines visant Alexandre Loukachenko et des hauts responsables de son gouvernement, le président, soutenu par la Russie, n'a donné aucun signe d'ouverture et s'est borné à évoquer de vagues révisions constitutionnelles sans fixer de calendrier exact ou en détailler le contenu.
fff/cjc
Le Pentagone inquiet des tensions frontalières en Ukraine #
Le Pentagone a exprimé mercredi son inquiétude face à la montée des tensions aux frontières de l'Ukraine et en Crimée après des rapports de l'armée ukrainienne sur des renforts de troupes russes dans ces régions.
"Nous sommes inquiets des récentes escalades de l'agression russe dans l'est de l'Ukraine, y compris des violations de l'accord de cessez-le-feu du 20 juillet qui a mené à la mort de quatre soldats ukrainiens le 26 mars, alors que deux autres ont été blessés", a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby.
"Les actions déstabilisatrices de la Russie sapent la désescalade des tensions qui avait été réalisée" grâce au cessez-le-feu entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses, a-t-il ajouté, alors que les heurts armés se sont multipliés depuis janvier.
Kiev et Moscou se sont accusés mutuellement de l'escalade.
L'armée ukrainienne a récemment signalé un déploiement militaire russe aux frontières nord et est du pays, ainsi qu'en Crimée, mais des observateurs ont lié ces mouvements à des exercices militaires.
"C'est une des raisons pour lesquelles (....) nous avons contacté les Russes, pour tenter de clarifier ce qu'il se passe exactement", a expliqué John Kirby.
Le chef d'état-major des armées américaines, le général Mark Milley, s'est entretenu mercredi avec le chef d'état-major russe, Valery Gerasimov, et le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Rouslan Khomtchak, a précisé le porte-parole.
Rouslan Khomtchak a dénoncé mardi "une menace pour la sécurité militaire", affirmant que les séparatistes comptent 28.000 combattants dans l'est de l'Ukraine et "plus de 2.000 instructeurs et conseillers militaires" russes. Moscou a toujours nié avoir des hommes ou des armes sur le terrain.
John Kirby a indiqué que les forces américaines basées en Europe avaient été placées en phase de surveillance renforcée contre une "crise imminente potentielle" et que les Etats-Unis avaient évoqué les tensions en Ukraine avec leurs partenaires de l'Otan.
Mardi, le conseiller du président américain Joe Biden pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, a assuré du "soutien indéfectible des Etats-Unis pour la souveraineté, l'intégrité territoriale (de l'Ukraine) face à la poursuite de l'agression", lors d'un entretien téléphonique avec Andreï Yermak, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le conflit, qui a fait plus de 13.000 morts, a débuté en 2014 juste après l'annexion russe de la Crimée dans la foulée d'une révolution pro-occidentale à Kiev.
pmh/cyj/cjc
Birmanie: l'émissaire de l'ONU met en garde contre un risque "sans précédent" de guerre civile #
La Birmanie est confrontée à un risque "sans précédent" de "guerre civile", a déclaré mercredi l'émissaire de l'ONU Christine Schraner Burgener, appelant le Conseil de sécurité à utiliser "tous les moyens" pour éviter une "catastrophe" et un "bain de sang".
"Cela risque de se passer sous nos yeux et un échec à éviter une nouvelle escalade dans les atrocités coûtera au monde beaucoup plus, sur le long terme", qu'une action immédiate, a déclaré l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Birmanie lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, selon un discours obtenu par l'AFP.
"La cruauté des militaires est trop grave et de nombreuses organisations armées ethniques manifestent clairement leur opposition, renforçant le risque de guerre civile à un niveau sans précédent", a-t-elle estimé.
"Un bain de sang est imminent", a-t-elle encore prévenu.
"J'appelle ce Conseil à envisager tous les moyens à sa disposition pour prendre des mesures collectives et faire ce qu'il faut, ce que mérite le peuple birman, afin d'éviter une catastrophe multidimensionnelle au coeur de l'Asie", a-t-elle ajouté lors de cette réunion en urgence sur la Birmanie demandée par le Royaume-Uni. elle a réclamé une "réponse internationale ferme, unitaire et résolue".
Les membres du Conseil de sécurité sont toutefois divisés. Si les Etats-Unis et le Royaume-Uni viennent d'annoncer une nouvelle salve de sanctions, la Chine et la Russie ont refusé de condamner officiellement le putsch.
Profitant de ces dissensions, les généraux poursuivent leur sanglante riposte.
Rappelant le bilan de "plus de 520 personnes tuées" dans la répression des manifestations contre le coup d'Etat militaire de début février, l'émissaire de l'ONU a dit "craindre" des développements "encore plus sanglants" car le chef de l'armée "semble résolu à consolider sa mainmise illégale sur le pouvoir par la force".
"La médiation requiert un dialogue, mais l'armée birmane a fermé ses portes à quasiment tout le monde", a-t-elle déploré, estimant que les généraux ne seront prêts à discuter qu'une fois qu'ils "auront le sentiment qu'ils peuvent contrôler la situation par la répression et la terreur".
Le 10 mars, le Conseil de sécurité avait pour la première fois condamné "fermement la violence contre des manifestants pacifiques, incluant des femmes, des jeunes, et des enfants", dans une déclaration initiée par Londres qui s'en prenait de manière inédite aux militaires.
Malgré des tentatives occidentales, le Conseil avait cependant écarté des mentions évoquant un "coup d'Etat" et la possibilité de sanctions internationales si la répression se prolongeait, en raison de l'opposition de Moscou et Pékin, mais aussi d'autres membres asiatiques du Conseil comme l'Inde ou le Vietnam.
L'émissaire de l'ONU en a appelé mercredi aux pays de la région et à ceux qui ont encore l'oreille des militaires birmans.
prh-fff/dax
Washington assure avoir des intérêts communs avec Pékin sur l'Iran #
Les Etats-Unis ont mis l'accent mercredi sur leurs intérêts communs avec la Chine dans le dossier du nucléaire iranien, refusant de dénoncer ouvertement le pacte de "coopération stratégique" sur 25 ans conclu par Pékin et Téhéran.
La conclusion de cet accord samedi a été considérée par de nombreux faucons conservateurs américains comme la preuve de l'émergence d'un nouvel axe anti-Washington.
"Nous n'allons pas commenter des discussions bilatérales spécifiques", s'est toutefois borné à dire le porte-parole de la diplomatie européenne Ned Price devant la presse, semblant montrer que le gouvernement de Joe Biden n'entend pas jeter de l'huile sur le feu.
Il a seulement rappelé que les sanctions américaines contre l'Iran restaient "en vigueur", en attendant un hypothétique accord entre les deux pays ennemis pour sauver l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien dont l'ex-président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis et dont Téhéran a commencé à se désengager. "Nous allons gérer toute tentative de contourner ces sanctions", a ajouté Ned Price, d'une manière générale et sans viser spécifiquement l'accord irano-chinois.
"La compétition, comme vous savez, est ce qui définit notre relation avec la Chine, mais nous avons dans certains cas des domaines étroits d'alignement tactique", a expliqué le porte-parole. "il se trouve que l'Iran est l'un d'eux. La Chine a fait preuve de coopération dans les efforts pour contenir le programme nucléaire iranien", a-t-il assuré.
Selon lui, "Pékin n'a bien entendu pas d'intérêt à voir l'Iran développer une arme nucléaire, avec l'impact profondément déstabilisateur que cela aurait sur une région dont la Chine dépend".
La Chine est une des grandes puissances signataires de l'accord conclu en 2015 avec l'Iran pour l'empêcher de se doter de la bombe atomique, avec les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni
Cet accord a permis la levée des sanctions internationales en échange des engagements iraniens, mais Donald Trump a rétabli en 2018 puis durci toutes les sanctions américaines.
Joe Biden a lui promis de revenir dans l'accord, mais à condition que Téhéran revienne aussi dans les clous de ses engagements dont il s'est affranchi. L'Iran demande de son côté que Washington fasse le premier pas en levant des sanctions.
Pour Ned Price, Etats-Unis et Chine ont des intérêts communs au moment où les signataires recherchent le moyen de sauver l'accord.
fff/cjc
Birmanie: l'émissaire de l'ONU met en garde contre un risque "sans précédent" de guerre civile #
La Birmanie est confrontée à un risque "sans précédent" de "guerre civile", a déclaré mercredi l'émissaire de l'ONU Christine Schraner Burgener, appelant le Conseil de sécurité à utiliser "tous les moyens" pour éviter une "catastrophe" et un "bain de sang".
"Cela risque de se passer sous nos yeux et un échec à éviter une nouvelle escalade dans les atrocités coûtera au monde beaucoup plus, sur le long terme", qu'une action immédiate, a déclaré l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Birmanie lors d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, selon un discours obtenu par l'AFP.
fff/dax
L'administration Biden considère bien que la Cisjordanie est "occupée" par Israël #
Le gouvernement de Joe Biden considère bien que la Cisjordanie est un territoire "occupé" par Israël, a déclaré mercredi le département d'Etat américain dans une mise au point après la publication d'un rapport qui semblait vouloir éviter cette formulation.
"C'est un fait historique qu'Israël a occupé la Cisjordanie, la bande de Gaza et le plateau du Golan après la guerre de 1967", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.
Il a assuré que le rapport annuel sur les droits humains publié la veille par Washington "utilise bien le terme +occupation+ dans le contexte du statut actuel de la Cisjordanie". "C'est la position ancienne de gouvernements précédents", démocrates comme républicains, "sur plusieurs décennies", a-t-Il insisté.
Dans ce rapport, le département d'Etat a intitulé "Israël, Cisjordanie et Gaza" la section qui s'appelait, jusqu'au début du mandat de l'ex-président américain Donald Trump, "Israël et les Territoires occupés". L'administration démocrate de Joe Biden a ainsi semblé vouloir elle aussi s'abstenir de parler explicitement de la Cisjordanie comme d'un territoire "occupé", dans la lignée de la diplomatie très favorable à l'Etat hébreu de l'ancien gouvernement républicain.
A défaut de revenir à l'appellation "territoires occupés", le département d'Etat américain a néanmoins inséré un paragraphe expliquant que les mots utilisés "ne traduisent de position sur aucune des questions liées au statut final devant être négociées par les parties au conflit, notamment les frontières spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem, ou les frontières entre Israël et un futur Etat palestinien".
"Cette section du rapport couvre Israël (...) ainsi que le plateau du Golan et les territoires de Jérusalem-Est qu'Israël a occupés pendant la guerre de juin 1967", affirment ses auteurs. "Les Etats-Unis ont reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en 2017 et la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan en 2019", ajoutent-ils, sans revenir sur ces décisions.
Ned Price a déclaré mercredi que cela ne reflétait pas un changement de position de la part de l'administration Biden qui, contrairement à Donald Trump, défend clairement la solution à deux Etats israélien et palestinien.
fff/vgr
Libye: le chef de l'ONU recommande d'établir des "observateurs" au sein de la mission Manul #
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, recommande d'établir une "composante d'observateurs" de l'arrêt des hostilités au sein de la mission de paix Manul en Libye, parallèlement au "mécanisme de surveillance du cessez-le-feu" dirigé et contrôlé par les Libyens, dans un rapport publié mercredi.
Dans ce document du 22 mars remis au Conseil de sécurité, le chef de l'ONU ne chiffre pas le nombre d'observateurs onusiens requis.
"J'appelle le Conseil de sécurité à donner à la Manul un mandat clair mais souple, adossé à des ressources supplémentaires, afin de permettre à l'ONU de soutenir pleinement le déploiement en Libye d'observateurs de la Manul qui opéreraient éventuellement à Syrte et dans ses environs, ainsi que dans d'autres zones le cas échéant", indique-t-il.
Concernant la "ligne hiérarchique, la composante de surveillance du cessez-le-feu de la Manul ne sera pas intégrée au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et contrôlé par la Libye, mais oeuvrera plutôt en étroite coordination avec la Commission militaire conjointe (5+5 libyenne) et les sous-comités conjoints", indique Antonio Guterres.
"Le rôle des observateurs de la Manul se limitera à la surveillance des violations de l'accord de cessez-le-feu signalées au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu par les observateurs nationaux et d'autres sources locales", précise le chef de l'ONU. "Pour ce faire, les observateurs de la Manul devront participer à des missions de surveillance au sol dans la zone désignée", relève-t-il.
"La composante de surveillance du cessez-le-feu de la Manul contribuera également à la formation des observateurs nationaux", précise-t-il en évoquant aussi un rôle de "secrétariat" au profit de la Commission militaire libyenne dite "5+5".
En retour, "les parties libyennes doivent s'engager à protéger à tout moment le personnel, le matériel et les installations de l'Organisation des Nations Unies", réclame Antonio Guterres.
Pour ce qui est du "mécanisme de surveillance du cessez-le-feu dirigé et contrôlé par la Libye", basé à Syrte (centre), Antonio Guterres ne donne pas non plus de chiffre sur le nombre d'observateurs onusiens qui pourraient être mis à sa disposition.
Selon des diplomates, ils pourraient n'être que cinq au côté de dix Libyens.
Il est prévu par les Libyens que ce mécanisme donne une "priorité à l'ouverture de la route côtière entre Syrte et Abou Qreïn (environ 120 km), qui sera suivie par le retrait des combattants étrangers et des mercenaires", indique Antonio Guterres.
Pour ce mécanisme, l'ONU "fournira au départ une équipe modulable d'observateurs qui travailleront aux côtés des observateurs des représentants de la Commission militaire conjointe 5+5", dit-il, en précisant que la contribution d'organisations régionales au dispositif libyen, notamment l'Union africaine, l'Union européenne et la Ligue des États arabes, "devra être apportée par l'intermédiaire de l'Organisation des Nations Unies".
prh/led
Du Guatemala aux Etats-Unis, l'odyssée solitaire d'un jeune migrant #
Oscar, 12 ans, vient d'accoster au Texas après avoir traversé le Rio Grande sur un bateau piloté par des passeurs. "Je suis venu tout seul" dit-il après un dangereux voyage d'un mois depuis le Guatemala.
"Je suis venu ici parce que nous n'avions rien à manger", explique à l'AFP ce garçon maigre aux grands yeux noirs, apeuré et affamé, qui a débarqué samedi à la tombée de la nuit à Roma, une petite ville américaine à la frontière mexicaine, avec plusieurs familles de migrants.
Avant de partir, "ma mère m'a dit: "+ne pleure pas+. Mais j'ai pleuré", raconte Oscar, enfant unique d'une femme de ménage célibataire, qui ne peut retenir ses larmes.
Il espère bientôt retrouver son oncle, qui vit à Los Angeles depuis 15 ans.
Le pire de ce voyage, dit-il, ce sont les 12 heures passées dans un semi-remorque sans aération rempli de migrants près de la frontière avec le Mexique. "il faisait chaud et les gens ont commencé à s'évanouir", se rappelle-t-il.
Mais il garde aussi le souvenir d'un ami trouvé en chemin, dont il a ensuite été séparé.
"Il m'a dit de ne pas abandonner, que nous devions y arriver, avec la miséricorde de Dieu. Et il m'a aussi dit que j'aurai une vie meilleure" aux Etats-Unis, explique Oscar.
"Je vais pouvoir étudier, je vais apprendre comment faire venir ma mère", dit-il.
Plus de 70 migrants sans papiers - principalement du Guatemala et du Honduras, mais aussi deux de Roumanie - ont traversé le Rio Grande depuis la rive mexicaine ce soir-là.
Parmi eux, une vingtaine d'enfants et d'adolescents non accompagnés, certains âgés d'à peine sept ans. Après avoir débarqué, ils ont marché quelques centaines de mètres pour se rendre aux agents de la police aux frontières.
Les autorités tenteront de réunir les mineurs avec leurs proches installés aux Etats-Unis. Certaines familles seront libérées en attendant leur audience devant un juge de l'asile, d'autres seront expulsées. Les adultes arrivant seuls sont tous expulsés, assure le gouvernement.
La scène se répète presque quotidiennement, et certaines nuits, les migrants sont plusieurs centaines à Roma, selon les riverains.
Le problème chronique de l'immigration illégale aux Etats-Unis a mis le président démocrate Joe Biden sur la défensive, deux mois seulement après son entrée en fonction.
Les républicains lui reprochent de ne pas avoir totalement bouclé la frontière de près de 3.200 km avec le Mexique et l'accusent d'avoir provoqué l'afflux de milliers de migrants.
Les démocrates progressistes lui reprochent de ne pas accepter plus de migrants et de tarder à améliorer leurs conditions d'accueil tandis que les centres de rétention regorgent de monde.
M. Biden, qui veut tourner la page de la politique migratoire de Donald Trump, assure que la frontière est fermée et que la plupart des migrants sont expulsés rapidement.
"Nous ne renverrons aucun enfant de moins de 18 ans dans ce voyage périlleux", a assuré dimanche sur la chaîne Fox News la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Mais, a-t-elle souligné, "cela ne veut pas dire qu'ils pourront rester aux Etats-Unis. Leur cas va être étudié et nous voulons les traiter avec humanité et nous assurer qu'ils sont en sécurité en attendant".
En février, près de 100.000 migrants ont franchi illégalement la frontière, un retour aux niveaux de la mi-2019 après un ralentissement dû à la pandémie de coronavirus.
Plus de 9.400 mineurs non accompagnés se sont rendus aux autorités, soit 28% de plus qu'en janvier. Et en mars, plus de 14.000 sont arrivés, selon les autorités, qui estiment que le nombre continuera d'augmenter.
Plus d'une dizaine de migrants interrogés par l'AFP ont expliqué que leur principale raison d'émigrer était la misère, la violence et le chômage, des conditions aggravés par la pandémie et les récents ouragans dans leurs pays, notamment au Honduras, au Salvador et au Guatemala.
Beaucoup d'enfants et de jeunes rêvent de retrouver leurs parents qu'ils n'ont pas revus depuis des années.
A peine débarqué, Diego, 17 ans, s'est fait prêter un téléphone pour appeler sa mère, partie du Guatemala aux États-Unis quand qu'il n'avait qu'un mois.
"Elle a commencé à pleurer et moi aussi j'ai commencé à pleurer, parce que je ne l'ai pas vue depuis 17 ans", explique-t-il. "Je ressens un grand vide dans le coeur et je veux combler ce vide avec son amour".
lbc/cyj/rle
USA: un passeur présumé inculpé après la mort de 13 personnes dans une collision #
Un ressortissant mexicain, soupçonné d'organiser le passage clandestin de migrants vers les Etats-Unis, a été inculpé en Californie après la mort de treize personnes début mars dans la collision entre un poids lourd et un véhicule surchargé, ont annoncé mardi les autorités américaines.
Jose Cruz Noguez, un Mexicain bénéficiant du statut de résident permanent aux Etats-Unis, a été arrêté lundi soir alors qu'il franchissait la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, précisent dans un communiqué les services du procureur fédéral pour la Californie du Sud.
Outre son appartenance à un réseau de passeurs, il lui est notamment reproché d'être responsable de l'accident qui a coûté la vie à treize migrants mexicains et guatémaltèques le 2 mars à Holtville, près de la frontière.
Les victimes circulaient dans un SUV Ford Expedition prévu pour transporter seulement huit à neuf personnes, mais 25 individus au total se trouvaient à bord du véhicule, dont toutes les banquettes arrière avaient été retirées.
Douze personnes, dont le conducteur, avaient été tuées dans le choc avec un semi-remorque, et une treizième un peu plus tard après avoir été transportée à l'hôpital. Toutes étaient entrées illégalement aux Etats-Unis à travers une brèche pratiquée dans la clôture séparant les deux pays.
Le conducteur du camion a quant à lui été blessé dans l'accident.
"Ces réseaux de trafiquants recherchent le profit maximum en faisant passer le plus grand nombre possible de personnes de l'autre côté de la frontière, sans aucun égard pour leur sécurité et leur bien-être", s'est indigné dans le communiqué le procureur par intérim Randy Grossman. "Entasser des dizaines de personnes dans des véhicules prévus pour huit et rouler à tombeau ouvert pour éviter d'être repéré témoigne d'un mépris total pour la vie humaine. Nous trouverons et poursuivrons les trafiquants qui utilisent ces méthodes", a-t-il poursuivi.
Jose Cruz Noguez a été signalé aux autorités américaines par un de ses complices présumés, un Mexicain séjournant illégalement sur le sol américain, qui affirme que le suspect lui avait demandé de prendre le volant du SUV le jour fatidique. Jose Cruz Noguez lui aurait, selon ses dires, offert 1.000 dollars par passager mais le dénonciateur assure avoir refusé.
Selon les services du procureur, une conversation entre les deux hommes a été enregistrée durant laquelle Jose Cruz Noguez reconnaît son implication dans le drame du 2 mars.
ban/vgr
L'armée américaine ouvre une nouvelle structure d'accueil pour enfants migrants #
Les autorités américaines ont annoncé mardi l'ouverture d'une nouvelle structure d'accueil dans une base militaire pour faire face à l'afflux sans précédent de milliers d'enfants ayant traversé seuls et illégalement la frontière avec le Mexique.
Ce site d'admission d'urgence installé à Fort Bliss, près de El Paso, au Texas, devait recevoir dès mardi 500 mineurs non accompagnés, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé.
Il pourra accueillir à terme 5.000 enfants de 13 à 17 ans, qui "subiront un bref examen médical et recevront des vêtements, des affaires de toilettes et de la nourriture, ainsi qu'un endroit sûr pour se reposer", a ajouté le ministère, soulignant que tous les mineurs bénéficieront d'un "protocole de surveillance contre le Covid-19".
Les Etats-Unis font face à une forte augmentation des arrivées à la frontière de migrants d'Amérique centrale fuyant la pauvreté et les violences, avec notamment près de 500 mineurs isolés arrêtés chaque jour depuis la fin février, selon des chiffres publiés mardi par le ministère de la Sécurité intérieure.
Des règles sanitaires édictées au début de la pandémie autorisent les Etats-Unis à refouler immédiatement tous les adultes seuls, ainsi que les familles.
Mais autorités américaines ont de plus en plus de mal à renvoyer les familles vers le Mexique, notamment quand elles ont de jeunes enfants (moins de sept ans).
Les mineurs arrivés seuls sont placés dans des locaux de la police aux frontières, normalement pour moins de trois jours, avant d'être transférés vers des structures d'accueil plus adaptées, en attendant de localiser des membres de leur famille ou des tuteurs à qui les confier.
Environ 13.800 enfants sont actuellement accueillis dans ces structures et moins de 300 retrouvent chaque jour leurs proches, selon le ministère de la Santé.
L'administration américaine, qui relativise cet afflux de demandeurs d'asile, a pour la première fois mardi autorisé la presse à visiter un centre de rétention surpeuplé, à Donna, au Texas, assurant que les migrants étaient accueillis dans de bonnes conditions.
La structure, gérée par la police aux frontières, accueille plus de 4.000 enfants et familles dans des pièces séparées par des parois en plexiglas et où les migrants dorment sur un matelas au sol, dans des tentes géantes.
Le site dispose d'espaces de jeu à l'intérieur réservés aux plus petits, et de terrains de sports à l'extérieur.
pmh/cyj/vgr
Les Etats-Unis ordonnent à leurs diplomates non essentiels de quitter la Birmanie #
Les Etats-Unis ont ordonné à leurs diplomates non essentiels de quitter la Birmanie, en proie à une répression sanglante après le coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, a annoncé mardi le département d'Etat.
Le département a indiqué dans un communiqué qu'après avoir "autorisé le départ volontaire des employés du gouvernement américain et les membres de leur famille" en février, il ordonnait désormais leur départ.
Cette décision a été prise "parce que la sécurité du personnel gouvernemental américain et celle des personnes à sa charge, ainsi que celle des citoyens américains, est la plus haute priorité du département", a indiqué un porte-parole du ministère.
"L'ambassade des Etats-Unis en Birmanie restera ouverte au public et continuera de fournir des services consulaires limités", a-t-il précisé.
Les généraux birmans poursuivent la répression meurtrière pour essayer d'en finir avec les manifestations en faveur du rétablissement de la démocratie et les grèves qui secouent la Birmanie depuis qu'ils ont renversé le gouvernement civil.
521 personnes, dont beaucoup d'étudiants et des adolescents, ont été tuées par les forces de sécurité ces deux derniers mois, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui estime que ce chiffre pourrait être bien supérieur, des centaines de Birmans arrêtés ayant été portés disparus.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé une nouvelle salve de sanctions ces derniers jours.
iba/vgr
Les Etats-Unis ordonnent à leurs diplomates non essentiels de quitter la Birmanie #
Les Etats-Unis ont ordonné mardi à leurs diplomates non essentiels de quitter la Birmanie, en proie à une répression sanglante après le coup d'Etat militaire qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, a annoncé le département d'Etat.
Le département a indiqué dans un communiqué qu'après avoir "autorisé le départ volontaire des employés du gouvernement américain et les membres de leur famille" en février, il ordonnait désormais leur départ.
iba/vgr
USA: un enfant s'empare du compte Twitter du commandement des armes nucléaires #
Code nucléaire? Piratage du Pentagone? Complot? Un tweet sibyllin, composé de marques de ponctuation et d'une succession de lettres, publié par le compte Twitter du commandement stratégique de l'armée américaine a semé la confusion.
";l;;gmlxzssaw,", ont pu lire les internautes dimanche sur le compte officiel du commandement chargé du contrôle militaire de l'ensemble de l'arsenal nucléaire américain (Stratcom), avant que le tweet ne soit supprimé.
N'en déplaise aux amateurs de cryptographie, le message mystérieux était simplement du charabia, rédigé par un enfant s'étant emparé du compte Twitter de l'armée pendant quelques minutes, a déclaré le Stratcom à un journaliste du média américain Daily Dot.
"Le responsable du compte Twitter du commandement militaire, qui était en télétravail, a laissé le compte ouvert et sans surveillance quelques instants. Son jeune enfant a profité de la situation et s'est mis à jouer avec le clavier et, a malheureusement, et sans s'en rendre compte, publié le tweet", a détaillé un porte-parole du Stratcom dans un communiqué.
"Absolument rien de néfaste n'est arrivé, c'est-à-dire aucun piratage de notre compte Twitter", a-t-il ajouté.
pmh/dax/rle
Migrants, policiers, passeurs, défilé nocturne sur les bords du Rio Grande #
Le soleil à peine couché, les passeurs mexicains gonflent le bateau pneumatique, font monter 15 migrants, crient aux enfants d'arrêter de pleurer, rament à toute vitesse, et arrivent, en quelques minutes, sur le côté américain du Rio Grande. La scène se répète tous les soirs depuis deux mois, parfois durant toute la nuit.
Dimanche soir, dès la première demi-heure d'obscurité, quatre bateaux gonflables, avec environ 50 migrants clandestins originaires du Honduras et du Guatemala, sont ainsi arrivés presque simultanément dans la localité texane de Roma, qui compte 11.000 habitants.
Les agents de la police américaine aux frontières parlent souvent avec les passeurs, voire plaisantent avec eux, d'une rive à l'autre. Ils n'essaient pas de les interpeller tant qu'ils ne posent pas le pied sur le sol américain.
Quand débarquent les migrants - quelques fois par centaines, y compris de nombreux mineurs voyageant seuls - il n'y a parfois aucun agent de la police aux frontières pour les accueillir. Ils les appréhendent un kilomètre plus loin, au bout du sentier sablonneux qui conduit à Roma.
"Dites-leur de ne pas percer notre bateau! Nous transportons des enfants, la rivière est profonde, on leur enlève les gilets, n'y touchez pas!", crie "Chuchi", un passeur de 25 ans, en approchant à la rame la rive américaine, où se trouvent déjà cinq bateaux crevés.
"Tous les jours" il y a beaucoup de travail, indique "Chuchi" à l'AFP, sans quitter son embarcation. "Nous avons aussi des enfants, comme vous", et le travail paie bien, dit-il.
"Il vaut mieux faire ça que tomber dans la délinquance, non?", dit son partenaire, un autre passeur d'une trentaine d'années.
"il faut bien que je vive", dit ce dernier, quand on lui rappelle que ce genre de travail est considéré comme du trafic d'être humains, un délit. "Moi aussi j'ai des enfants. Six enfants qui sont citoyens (américains)", dit-il.
Il ne veut pas donner son nom, de peur d'être arrêté. Un gilet de sauvetage est resté coincé dans les roseaux à un mètre du rivage américain, il hésite à descendre du bateau pour le récupérer.
"Je descends le chercher, mais où est la 'migra'?", demande-t-il, inquiet, en utilisant le surnom en espagnol donné aux agents à la frontière.
Les passeurs travaillent généralement en lien avec les cartels de drogue. A Miguel Aleman, localité mexicaine située juste en face de Roma, les cartels du Golfe et du Nord-Est sont actifs, indique à l'AFP Ivan Garza Junior, chef de la police de Roma. Les deux cartels s'affrontent régulièrement, et on entend le crépitement des armes automatiques depuis la rive américaine.
Le passeur interrogé par l'AFP dit simplement travailler "pour quelqu'un", sans vouloir dire pour qui.
Près de 100.000 migrants clandestins, originaires surtout du Honduras, du Guatemala et du Salvador ont été appréhendés par la police aux frontières en février, le long des quelque 3.200km de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Soit un retour au niveau de mi-2019, lorsque de grandes "caravanes" de migrants faisaient la une de l'actualité américaine.
La plupart d'entre eux sont reconduits à la frontière, affirme le gouvernement de Joe Biden. Mais contrairement à ce qui se passait sous la présidence de Donald Trump, les mineurs voyageant seuls et de nombreuses familles ne sont pas expulsés.
Samedi au crépuscule, un agent de la police aux frontières a crié à un passeur de ne pas traverser à un certain endroit, sous peine d'être arrêté par les policiers de l'Etat du Texas.
Le passeur, les bras en l'air, lui a demandé: "Où veux-tu que je les amène?" L'agent de la police aux frontières lui a montré où débarquer.
"Je ne suis pas très inquiet. Tu veux fumer un joint?" lui a répondu le passeur en allumant une cigarette.
"Quand je prendrai ma retraite!", a rétorqué en riant l'agent américain.
Dani fait partie des migrants récemment débarqués: ce Hondurien de 42 ans voyage avec sa fille de six ans, Daniela. Il a déjà fait la traversée il y a deux semaines, par le même chemin, mais a été expulsé quatre jours plus tard.
Il réessaie, avec l'aide financière de sa soeur, qui habite à La Nouvelle Orléans.
"Mon salaire hondurien ne suffit pas à faire vivre ma famille", dit-il sur le chemin qui mène du fleuve au point de contrôle de la police aux frontières.
Aucun des migrants interrogés ne veut dire combien ils ont payé les passeurs.
Parmi les autres récentes arrivées, deux soeurs guatémaltèques de 7 et 13 ans, qui ont voyagé seules pendant 15 jours et espèrent retrouver leur père, établi en Virginie.
"Notre mère est malade et ne peut pas s'occuper de nous. Elle est hospitalisée", dit l'ainée, Heidi. "Je suis heureuse de revoir mon père. Je ne me souviens pas de lui, il a quitté le Guatemala juste après ma naissance".
Un agent de la police aux frontières demande à la cadette de 7 ans d'enlever la chaine qu'elle porte autour du cou. La fillette n'y arrive pas, alors l'agent sort un grand couteau et coupe la chaîne.
"Ce boulot craint", lâche-t-il.
lbc/cat/led/mlb
Mozambique: Washington "déterminé" à assister le gouvernement contre les jihadistes #
Les Etats-Unis "condamnent" l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre la ville portuaire de Palma au Mozambique et sont "déterminés" à coopérer avec le gouvernement mozambicain pour lutter contre les jihadistes, a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Refusant de préciser de quelle manière l'armée américaine pourrait aider les autorités à reprendre le contrôle de cette ville de 75.000 habitants, M. Kirby a souligné que les attaques des jihadistes "témoignent d'une absence totale de respect pour le bien-être et la sécurité de la population locale, qui souffre terriblement des tactiques brutales et aveugles des terroristes".
L'EI a affirmé contrôler la ville et a revendiqué l'attaque survenue à seulement une dizaine de kilomètres d'un méga-projet gazier de plusieurs milliards d'euros piloté par le groupe français Total.
Les jihadistes ont précisé avoir visé "des casernes militaires et des quartiers généraux du gouvernement", annonçant la mort de dizaines de militaires mozambicains "et de chrétiens, dont des ressortissants d'États croisés".
Selon le gouvernement mozambicain dimanche soir, l'attaque d'ampleur à Palma a fait des dizaines de morts et au moins une centaine de personnes sont toujours portées disparues.
"Je n'ai aucun détail opérationnel à donner, mais nous condamnons les attaques terroristes contre la ville de Palma", a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense.
"Nous restons déterminés à coopérer avec le gouvernement du Mozambique en matière d'antiterrorisme et de lutte contre l'extrémisme violent, et pour vaincre l'EI", a-t-il conclu.
L'émissaire américain pour la lutte contre l'EI, John Godfrey, a estimé que l'attaque contre Palma semblait bien avoir été menée par l'EI.
"Rien que la pure brutalité des événements sur le terrain là-bas, les assassinats horribles de civils, c'est ce que nous avons vu ailleurs", a indiqué M. Godfrey à des journalistes, à la veille d'une réunion virtuelle de la coalition internationale contre l'EI.
Mais elle montre aussi une "plus grande audace" des jihadistes mozambicains, qui se sont longtemps limités à des attaques éclairs.
Maintenant, ils "essaient de garder le contrôle, au moins pendant quelque temps, de certaines des villes" dont ils s'emparent, a-t-il noté.
Au moins un ressortissant américain a été pris dans les combats et a été évacué sain et sauf, a indiqué l'émissaire américain.
Le commandement de l'armée américaine pour l'Afrique (Africom) a justement annoncé à la mi-mars avoir commencé un programme de formation de deux mois des forces spéciales du Mozambique pour "empêcher la propagation du terrorisme".
Selon le New York Times, Washington envisage de développer son assistance militaire au Mozambique, notamment en matière de logistique et de renseignement.
sl-sct/led
Mozambique: Washington "déterminé" à assister le gouvernement contre les jihadistes #
Les Etats-Unis "condamnent" l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre la ville portuaire de Palma au Mozambique et sont "déterminés" à coopérer avec le gouvernement mozambicain pour lutter contre les jihadistes, a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Refusant de préciser de quelle manière l'armée américaine pourrait aider les autorités à reprendre le contrôle de cette ville de 75.000 habitants, M. Kirby a souligné que les attaques des jihadistes "témoignent d'une absence totale de respect pour le bien-être et la sécurité de la population locale, qui souffre terriblement des tactiques brutales et aveugles des terroristes".
L'EI a affirmé contrôler la ville et a revendiqué l'attaque survenue à seulement une dizaine de kilomètres d'un méga-projet gazier de plusieurs milliards d'euros piloté par le groupe français Total.
Les jihadistes ont précisé avoir visé "des casernes militaires et des quartiers généraux du gouvernement", annonçant la mort de dizaines de militaires mozambicains "et de chrétiens, dont des ressortissants d'États croisés".
Selon le gouvernement mozambicain dimanche soir, l'attaque d'ampleur à Palma a fait des dizaines de morts et au moins une centaine de personnes sont toujours portées disparues.
"Je n'ai aucun détail opérationnel à donner, mais nous condamnons les attaques terroristes contre la ville de Palma", a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense.
"Nous restons déterminés à coopérer avec le gouvernement du Mozambique en matière d'antiterrorisme et de lutte contre l'extrémisme violent, et pour vaincre l'EI", a-t-il conclu.
Le commandement de l'armée américaine pour l'Afrique (Africom) a justement annoncé à la mi-mars avoir commencé un programme de formation de deux mois des forces spéciales du Mozambique pour "empêcher la propagation du terrorisme".
Selon le New York Times, Washington envisage de développer son assistance militaire au Mozambique, notamment en matière de logistique et de renseignement.
sl/led
Mozambique: Washington "déterminé" à assister le gouvernement contre les jihadistes #
Les Etats-Unis "condamnent" l'attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) contre la ville portuaire de Palma au Mozambique et sont "déterminés" à coopérer avec le gouvernement mozambicain pour lutter contre les jihadistes, a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Refusant de préciser de quelle manière l'armée américaine pourrait aider les autorités à reprendre le contrôle de cette ville de 75.000 habitants, M. Kirby a souligné que les attaques des jihadistes "témoignent d'une absence totale de respect pour le bien-être et la sécurité" de la population.
sl/led
L'ONU condamne "fermement" les attaques jihadistes à Palma au Mozambique (porte-parole) #
L'ONU condamne "fermement les attaques" attribuées à des groupes jihadistes dans la ville portuaire de Palma au Mozambique, des "actes odieux", a déclaré lundi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
"Nous sommes profondément préoccupés par la situation toujours en évolution à Palma, où des attaques armées ont commencé le 24 mars, tuant des dizaines de personnes, dont certaines tentaient de fuir un hôtel où elles s'étaient réfugiées", a-t-il ajouté.
"Nous continuons de nous coordonner étroitement avec les autorités sur le terrain pour fournir une assistance aux personnes touchées par la violence", a ajouté le porte-parole, en soulignant que l'ONU, "solidaire", apportait son "appui au gouvernement mozambicain dans ses efforts pour protéger les civils, rétablir la stabilité et traduire en justice les auteurs de ces actes odieux".
Palma, tombée aux mains de groupes jihadistes après une attaque revendiquée lundi par le groupe Etat islamique, était lundi transformée en ville fantôme tandis que des milliers de civils continuaient à fuir par tous les moyens.
L'EI a affirmé contrôler la ville et revendiqué l'attaque survenue à seulement une dizaine de kilomètres d'un mégaprojet gazier de plusieurs milliards d'euros piloté par le groupe français Total.
prh/rle
L'ONU condamne "fermement" les attaques jihadistes à Palma au Mozambique (porte-parole) #
L'ONU condamne "fermement les attaques" attribuées à des groupes jihadistes dans la ville portuaire de Palma au Mozambique, a déclaré lundi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
"Nous sommes profondément préoccupés par la situation toujours en évolution à Palma, où des attaques armées ont commencé le 24 mars, tuant des dizaines de personnes, dont certaines tentaient de fuir un hôtel où elles s'étaient réfugiées", a-t-il ajouté.
prh/dax
Washington prend de nouvelles sanctions contre la Birmanie, suspend un accord commercial #
L'administration Biden a annoncé lundi de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de la Birmanie, avec la suspension immédiate d'un accord commercial jusqu'au retour d'un gouvernement "démocratiquement élu" en réponse à la répression meurtrière des manifestations pro-démocratie.
La représentante américaine au commerce, Katherine Tai, a annoncé dans un communiqué "la suspension de tout engagement des Etats-Unis avec la Birmanie au titre de l'accord-cadre de 2013 sur le commerce et l'investissement avec effet immédiat".
"Cette suspension restera en vigueur jusqu'au retour d'un gouvernement démocratiquement élu", précise le communiqué.
L'armée birmane, qui a renversé le 1er février la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, réprime dans le sang les manifestations quotidiennes réclamant le retour de la démocratie et la libération des anciens dirigeants.
La répression du week-end, fermement condamnée par la communauté internationale, a fait plus de cent morts dont plusieurs enfants samedi durant la journée la plus sanglante depuis le coup d'Etat militaire.
"Les Etats-Unis soutiennent le peuple birman dans ses efforts pour restaurer un gouvernement démocratiquement élu, qui a été le fondement de la croissance économique et de la réforme de la Birmanie", a commenté l'ambassadrice Katherine Tai.
"Les États-Unis condamnent fermement la violence brutale des forces de sécurité birmanes contre les civils", a-t-elle ajouté.
Washington estime que "ces actions constituent une attaque directe contre la transition du pays vers la démocratie et les efforts du peuple birman pour parvenir à un avenir pacifique et prospère".
La semaine dernière, les Etats-Unis avaient sanctionné deux responsables des forces de sécurité birmanes et deux divisions de l'armée en réponse à la "violente répression" des manifestations pro-démocratie.
Ces sanctions visaient notamment à empêcher les responsables birmans d'accéder au système financier international ou d'entretenir des relations commerciales avec les Etats-Unis.
Dt/dax