Mariage et cortège ne font pas toujours bon ménage #
Chartes de bonne conduite, amendes... et désormais des cautions. Pour que le mariage ne soit "pas un jour de défaite", des municipalités ont décidé d'instaurer une panoplie d'outils sanctionnant incivilités et comportement dangereux sur la route.
Fin juillet, une famille "tétanisée" se retrouve encerclée par une dizaine de grosses cylindrées sur la place de la mairie à Saint-Denis : un cortège de mariage a dégénéré en rodéo urbain, avec voitures de luxe spécialement louées pour l'occasion.
"Un drame a été évité de peu", raconte Katy Bontinck, première adjointe à la mairie. Une enquête, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a été ouverte.
Après cet incident, la municipalité de Saint-Denis, qui célèbre près de 400 mariages par an, a instauré un nouveau règlement comprenant notamment l'"interdiction d'engin pyrotechnique, de cortège dans le périmètre piéton, la désignation d'un référent des mariés, qui va garantir que tout va bien se passer entre les invités et l'élu qui célèbre le mariage", énumère Mme Bontinck.
A l'instar de Saint-Denis, d'autres communes ont, depuis quelques années, décidé de réagir.
Poissy, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Paris, se présente comme la première à avoir exigé une caution de 1.000 euros, effective depuis janvier dernier.
Une solution qui a amené "l'apaisement" dans cette ville de 37.000 habitants et a permis que "ce jour de fête ne devienne pas un jour de défaite", se félicite l'ancien maire DVD Karl Olive, actuellement député Ensemble des Yvelines.
L'idée s'est imposée face à "une accélération des débordements en 2021", explique-t-il à l'AFP.
Comme ce 25 septembre, où des fumigènes sont envoyés sur le parvis de l'Hôtel de ville par un cortège de véhicules. Quatre interpellations ont lieu.
Surtout, lors de ce mariage, les incivilités se sont invitées jusqu'à l'intérieur de la mairie. "Les familles ont insulté l'élu, les époux ont eu du retard, les invités allaient au balcon malgré l'interdiction...", détaille M. Olive.
Des agents confient même à l'élu animer des cérémonies "avec la boule au ventre".
Désormais, sur les 1.000 euros de caution, 400 euros seront encaissés si les époux ont trente minutes de retard, 500 euros, s'il y a des dégradations dans la mairie et 100 euros s'il faut facturer le ménage.
"Depuis, on a connu un seul retard sur une centaine de mariages", se félicite l'ancien maire, qui a aussi fait installer une caméra à l'intérieur de la salle des mariages.
Cette caution, qui ne concerne que l'Hôtel de ville, a également un large effet dissuasif sur les incivilités dans les rues, assure-t-il.
Poissy a inspiré sa voisine, Carrières-sous-Poissy, où une même caution sera effective en septembre.
En attendant, la mairie compose avec les outils à sa disposition. Entre 2.000 et 3.000 euros d'amendes ont été infligées il y a à peine dix jours, quand cette petite ville de 15.000 habitants a vu défiler "150 voitures" pour escorter la future mariée à grands renforts de tirs de mortiers d'artifice et de fumigènes.
Le maire écologiste, Eddie Aït, se souvient également d'un mariage qu'il avait dû suspendre. "Les invités faisaient tellement de bruit au moment de la lecture des articles de loi que je n'étais pas sûr que les époux comprenaient à quoi ils s'engageaient".
Problématique, quand on s'engage pour toute une vie.
"Le mariage est un moment festif, mais c'est surtout un moment de normalité administrative", rappelle le maire, qui espère qu'en "créant une responsabilité par le portefeuille", la caution va permettre de "rétablir le mariage dans le rituel républicain".
A Reims aussi, une double caution (700 euros au total) est obligatoire depuis juin.
Certaines villes se refusent toutefois à ce système de caution, qu'elles jugent "discriminantes".
A Saint-Denis, ville pauvre, "les mariés n'ont pas forcément 1.000 euros, ni de chéquier", explique Mme Bontick.
Dans le Nord, à Lille et à Maubeuge, les villes n'ont pas encore souscrit au système des cautions, mais ont opté pour l'interdiction des mariages le samedi après-midi.
we-clw-zl/cb/mpm
Rodéos urbains: la loi en question face à un fléau difficile à endiguer #
Le fléau des rodéos urbains, que l'arsenal législatif actuel ne parvient pas à enrayer, a pris un tour dramatique vendredi soir après qu'un jeune a grièvement blessé deux enfants de 10 et 11 ans à Pontoise avec sa moto de cross.
Et dimanche, à Verdon-sur-Mer en Gironde, deux motards de 14 et 16 ans se sont percutés lors d'un rodéo. Le plus jeune a dû être héliporté au CHU de Bordeaux et l'autre a été plus légèrement blessé.
De jeunes adeptes du cross s'élancent à moto, font se cabrer leur bécane sur la roue arrière et réalisent des acrobaties. Voici le principe du rodéo urbain, une pratique qui se rapproche du "stunt", discipline motorisée composée de figures spectaculaires, née aux Etats-Unis dans les années 1980.
Les rodéos sauvages "sont aussi un défi à l'autorité et un signe d'appropriation du territoire par les voyous", avait expliqué en 2020 à l'AFP le commissaire Patrick Longuet, alors en poste à Marseille, en assurant que ces engins sont souvent "des instruments de collecte de stupéfiants", utilisés "pour ravitailler les points de vente".
Depuis l'entrée en vigueur de la loi du 3 août 2018, la pratique du rodéo urbain est passée d'une "simple" infraction au code de la route à un délit passible d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende.
Une peine sujette à des sanctions plus importantes, en fonction de différents facteurs: deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende en cas de pratique collective, trois ans et 40.000 euros si les auteurs ont consommé de l'alcool, des stupéfiants ou conduisent sans permis. Cinq ans et 75.000 euros si deux des motifs ci-dessous sont réunis.
La peine peut être complétée par une suspension du permis de conduire pendant trois ans maximum, de travaux d'intérêt général voire de "la confiscation du véhicule dont le condamné s'est servi pour commettre l'infraction".
Exception faite si le véritable propriétaire prouve "sa bonne foi" appréciée "au regard d'éléments géographiques et matériels objectifs", selon la loi "responsabilité pénale et sécurité intérieure" promulguée en janvier.
"Ce qui est apparu le plus important pour avoir un effet dissuasif c'est de confisquer les engins et les détruire", a expliqué lundi Natalia Pouzyreff, la députée des Yvelines sur RTL.
Dans un rapport d'évaluation de la loi d'août 2018, publié en 2021, Natalia Pouzyreff et le député de l'Essonne, Robin Reda, rappelaient que policiers et gendarmes avaient pour consignes de n'engager une poursuite qu'en cas de "délits graves", pour des auteurs "susceptibles de mettre en danger la vie d'autrui". Ils demandaient de privilégier les interpellations "différées", notamment en relevant la plaque d'immatriculation, plutôt que des interventions dans le feu de l'action, plus risquées et dangereuses.
Les deux parlementaires avaient suggéré il y a un an le recours aux drones en complément des caméras mais rien n'a abouti en ce sens, jusqu'à maintenant.
Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti évoquait en janvier dernier une augmentation de 1.400% depuis 2018 des condamnations pour rodéos urbains.
Depuis deux mois, la police a procédé à 1.200 interpellations et saisi 700 motos, quads ou voitures, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
En 2021, 987 personnes avaient été placées en garde à vue et 1.242 engins motorisés saisis, selon Beauvau.
Gérald Darmanin a annoncé lundi une intensification des contrôles pour lutter contre ces actes "criminels qui viennent blesser très gravement des enfants".
"Je souhaite qu'il y ait 10.000 opérations de contrôle à partir d'aujourd'hui sur tout le territoire national", a-t-il dit.
Le porte-parole du syndicat Unité SGP Police Ile-de-France François Bersani, n'est pas convaincu pour autant, souhaitant "une certitude de la sanction".
"Le problème, c'est que Monsieur Darmanin, à part demander à faire plus de contrôles n'a pas la main sur la réponse pénale. Sur les rodéos urbains, aucun policier ne va prendre le risque d'être traduit en justice pour contrôler un véhicule", ajoute-t-il.
"Les policiers ne demandent pas une nouvelle loi, de la refaire ou de l'aggraver. Appliquons déjà ce qui existe", conclut François Bersani.
law-bla/alh/cb/dch
Loire-Atlantique: une femme tuée, son compagnon soupçonné #
Une information judiciaire pour "homicide volontaire par concubin" a été ouverte lundi après le décès d'une femme samedi à Saint-Brévin-les-Pins, près de Saint-Nazaire, a-t-on appris auprès du parquet de Nantes.
"Une information judiciaire du chef d'homicide volontaire par concubin" a été ouverte, a indiqué le parquet de Nantes à l'AFP, confirmant une information du quotidien Ouest France.
Cette femme est décédée samedi à Saint-Brévin-les-Pins, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Nantes, a ajouté le parquet, sans plus de précisions.
Elle était âgée d'une cinquantaine d'années, selon Ouest France.
D'après les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides en 2019 et 102 en 2020. Le collectif "Féminicides par compagnons ou ex" a lui dénombré en 2021 113 féminicides.
Au total, en France, plus de 200.000 femmes sont victimes de violences chaque année, selon le ministère.
faa/mb/dch
Recherche du corps de Delphine Jubillar: des tombes ouvertes en vain #
Neuf tombes du cimetière de Cagnac-les-Mines ont été ouvertes en vain pour essayer de retrouver le corps de Delphine Jubillar, disparue fin 2020 dans cette petite ville du Tarn, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Toulouse.
Le 20 juillet dernier, ces tombes où les enquêteurs jugeaient possible qu'ait été mis le corps de l'infirmière tarnaise ont été ouvertes et examinées, sans résultat.
La justice avait décidé le 4 juillet le maintien en détention de Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué sa femme Delphine.
En l'absence de preuves irréfutables, les enquêteurs mettent en avant "un faisceau d'indices graves et concordants" à l'encontre de ce peintre plaquiste de 34 ans.
Les avocats de la défense, qui ont demandé plusieurs fois la remise en liberté de leur client, estiment au contraire que le dossier est "vide" et que l'enquête est conduite uniquement "à charge".
Cédric Jubillar avait été mis en examen pour homicide volontaire en juin 2021 et emprisonné, à l'isolement, dans la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse.
En décembre 2020, à quelques jours de Noël, la France s'était émue de la disparition de Delphine Jubillar, survenue quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval pour le meurtre de sa femme qu'il avait longtemps nié, en jouant le rôle du mari éploré.
Par la suite, des regards accusateurs, notamment de l'entourage de cette infirmière de 33 ans au moment de sa disparition, se sont rapidement portés sur le mari, critiqué pour sa consommation de cannabis, et pour tarder à terminer la maison dans laquelle habitait la famille Jubillar.
dmc/mpm
Homme poignardé dans le Val-de-Marne: ouverture d'une information judiciaire #
Une information judiciaire du chef d'homicide volontaire a été ouverte lundi après la mort vendredi d'un homme poignardé en pleine rue à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil, sollicité par l'AFP.
Le suspect, un homme né en 1993 en Afghanistan, ne sera pas présenté au juge d'instruction dans l'immédiat car il est toujours hospitalisé sous contrainte psychiatrique, a précisé le ministère public.
La victime avait été grièvement blessée par arme blanche, vendredi vers 20H00, et son pronostic vital était engagé, avait détaillé une source policière à l'AFP. L'homme avait ensuite été déclaré mort.
Cette victime n'est pas identifiée à cette heure, il s'agit "sans doute d'une personne SDF (sans domicile fixe) d'origine étrangère, mais sans certitude", a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Le suspect interpellé était "manifestement en état d'alcoolémie", probablement sans domicile fixe et avec "une problématique +psy+ potentielle", selon une source proche du dossier.
ola-sm/lbx/mpm
Val-de-Marne: décès d'un jeune homme après une probable inhalation de protoxyde d'azote #
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du décès samedi d'un jeune homme à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), qui aurait inhalé du protoxyde d'azote peu avant sa mort, a-t-on appris de sources judiciaire et policière, confirmant une information du Parisien.
Les investigations ont été confiées au commissariat de Vitry-sur-Seine. Une autopsie ainsi que des examens toxicologiques sont en cours, a précisé le parquet de Créteil, sollicité par l'AFP.
Si les enquêteurs sont dans l'attente du résultat de ces examens pour établir un possible lien entre l'inhalation de "gaz hilarant" et le décès, des cartouches de protoxyde d'azote ont été retrouvées dans le véhicule du défunt, a déclaré une source policière à l'AFP. Un témoin des faits a en outre déclaré aux forces de l'ordre que le jeune homme en avait consommé peu avant sa mort.
Les pompiers sont intervenus samedi matin aux alentours de 7H00 pour porter secours à ce jeune homme d'une vingtaine d'années, qui était en arrêt cardio-respiratoire, ont-ils déclaré à l'AFP. Il n'a pu être ranimé.
Facile à se procurer sur internet, le protoxyde d'azote est utilisé dans les siphons en cuisine, comme analgésique en médecine, et de plus en plus souvent à des fins récréatives.
Brûlures, pertes de connaissance, asphyxies mais aussi problèmes neurologiques, voire cardiaques ou psychiatriques: les cas de troubles graves liés à la consommation de "proto" ont explosé ces dernières années.
"La consommation associée d'alcool et de drogues lors d'un épisode d'inhalation majore la survenue de ces risques ", selon le site internet Santé.fr, service public d'information en santé.
ola-ld/lbx/npk
Attaque aux mortiers d'artifice contre le commissariat de Compiègne #
Le commissariat de Compiègne (Oise) a été la cible de mortiers d'artifice, sans faire de blessé, dans la nuit de dimanche à lundi, et trois personnes ont été interpellées, a indiqué à l'AFP la procureure de la République Marie-Céline Lawrysz.
Selon la procureure, une patrouille de police a d'abord été victime de jets de projectiles, "essentiellement des pavés", dimanche vers 23h00 dans le quartier sensible du Clos des Roses, connu pour son trafic de stupéfiants, en particulier de crack et d'héroïne.
Les policiers mettent alors "pied à terre" pour tenter d'interpeller les auteurs, une douzaine de personnes, qui prennent la fuite.
Au retour de la patrouille au commissariat, une heure plus tard, des mortiers d'artifice sont tirés contre le bâtiment.
Des policiers en sortent pour prendre en chasse un véhicule "avec à son bord des personnes qui pourraient être les auteurs de ces tirs".
Arrivés jusqu'au quartier du Clos des Roses, ils sont à nouveau "victimes de tirs de mortiers et projectiles".
Après usage d'"armes intermédiaires" par les forces de l'ordre, trois personnes sont interpellées.
Le maire LR de Compiègne, Philippe Marini, a réclamé lundi dans un communiqué "l'appui de policiers nationaux supplémentaires". "Ces intimidations n'arrêteront pas notre résolution à lutter contre tous les trafics", a-t-il écrit.
Selon ses chiffres, 36 kg de drogue ont été saisis en 2021 dans sa ville et "déjà plus de 22 kg depuis le début de l'année 2022".
zap/abl
Marseille: un homme blessé par balles et écrasé par ses assaillants #
Un homme d'une trentaine d'années a été grièvement blessé par balles dans la nuit de dimanche à lundi à Marseille et poursuivi par un véhicule qui lui a roulé sur le corps, a-t-on appris de sources policières.
Vers 3h15, dans le 12e arrondissement, dans l'est de Marseille, un homme qui était attablé à une terrasse a été pris pour cible par plusieurs auteurs, selon une source policière. Il a été touché à la tête et à une cuisse.
"Il a été grièvement blessé par balles et suivi par un véhicule qui lui a roulé dessus", a expliqué également la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Agée de 30 ans, la victime "très défavorablement connue des services", selon une source policière, avait "une cinquantaine d'antécédents liés aux stupéfiants".
La police judiciaire (PJ) a été saisie.
Jeudi 4 août, à 04H00 du matin, un homme de 39 ans a été tué par balle dans le hall de son immeuble d'un quartier du 15e arrondissement de Marseille. La PJ a également été saisie.
Dix-huit personnes sont décédées par balle depuis le début de l'année sur fond de trafic de stupéfiants et trois par arme blanche dans les Bouches-du-Rhône.
alh-est/iw/npk
Policiers agressés à Lyon: un troisième suspect placé en détention #
Un troisième homme a été mis en examen et écroué dans l'enquête concernant l'agression de trois policiers en civil le 20 juillet dernier dans le quartier de la Guillotière à Lyon, a indiqué dimanche le parquet de Lyon.
"Trois suspects sont actuellement mis en examen et détenus dans le cadre de cette affaire", a-t-il déclaré à l'AFP, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. Aucune autre information n'a été communiquée.
Selon le journal, l'individu aurait été interpellé jeudi dans ce même quartier, situé à cheval entre les 7e et 3e arrondissements de la ville.
Le 26 juillet, le premier des trois suspects, un homme de 26 ans, en situation irrégulière et sans casier judiciaire, avait été mis en examen pour violences volontaires aggravées sur fonctionnaire de police et placé en détention provisoire. Il "n'a pas contesté les faits" et a "présenté ses excuses", avait alors dit à l'AFP Me Laurent Bohé, avocat des victimes.
Lundi, le deuxième d'entre-eux, du même âge que le premier suspect, avait été également poursuivi pour un motif similaire puis écroué.
Le 20 juillet au soir, deux des trois policiers agressés avaient été blessés en tentant avec leur collègue d'interpeller une personne suspectée de vol, au milieu d'une foule qui les avait violemment pris à partie.
Diffusée peu après sur les réseaux sociaux, une vidéo montrait les trois policiers en civil, deux hommes et une femme, essuyer coups et jets de projectiles devant l'entrée d'une supérette. Un premier suspect avait d'abord été arrêté puis mis hors de cause.
La sécurité à la Guillotière est sujet de polémiques, notamment concernant le renforcement de la police municipale et l'installation de caméras de vidéoprotection, entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le maire écologiste lyonnais Grégory Doucet.
Les deux hommes doivent se voir à Lyon le 5 septembre prochain pour discuter de la situation.
dfa/dch
Compiègne: quatre individus interpellés, soupçonnés d'avoir prostitué et séquestré une adolescente #
Trois hommes et une femme étaient dimanche en garde à vue à Compiègne, soupçonnés de "proxénétisme aggravé", après qu'une adolescente de 15 ans, séquestrée et prostituée de force selon elle, a réussi a contacter la police, a-t-on appris auprès du parquet.
La victime, "âgée de 15 ans depuis juillet 2022, a appelé un ami, lequel aurait appelé le 17 pour dénoncer des faits de prostitution et de séquestration", a expliqué la procureure Marie-Céline Lawrysz à l'AFP, confirmant une information du Parisien.
Originaire des environs de Reims, l'adolescente "placée en foyer par un juge des enfants de Châlons-en-Champagne depuis environ deux ans" aurait "fugué depuis le mois de mai", selon la procureure.
"Elle dit qu'Elle s'est prostituée d'abord sur Paris, puis aurait voulu échapper à ses proxénètes parisiens, et aurait été prise en charge par un homme qui l'aurait emmenée sur Amiens, où Elle se serait prostituée également, avant d'arriver à Compiègne", a précisé Mme Lawrysz.
"Elle se serait prostituée depuis à peu près trois semaines à Compiègne. Elle dit qu'au départ Elle se prostituait de son plein gré, puis la situation s'est envenimée, et Elle aurait été séquestrée", a-t-Elle poursuivi, précisant que les faits "restaient à éclaircir".
Les trois hommes mis en cause sont originaires de l'Essonne, de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, et connus, pour au moins deux d'entre eux, pour des faits de violences, trafic de stupéfiants ou vol.
La quatrième est originaire de Compiègne, et soupçonnée d'avoir "hébergé la victime dans un appartement compiégnois". La victime "déclare qu'elle se rendait chez les clients" pour les passes, a-t-elle précisé.
L'implication de chacun "reste à déterminer", a-t-elle dit. Mais dans les faits de proxénétisme sur mineurs, "on est souvent face à des jeunes filles qui sont dans une situation psychologique difficile ou de précarité financière. Seules, à la rue, elles doivent être hébergées à droite à gauche et vont se prostituer rapidement pour gagner de l'argent".
Les mis en cause peuvent avoir agi "par opportunité pure", en "profitant de sa faiblesse".
Interpellés samedi vers 15H30, ils pourraient rester en garde à vue 96 heures. L'adolescente a aussi "dénoncé plusieurs autres personnes".
eva/zap/dch
France: un ex-pompier volontaire écroué pour incendies volontaires #
Un ancien pompier volontaire, soupçonné d'être l'auteur de deux incendies début août dans l'Hérault, dans le sud de la France, a été placé jeudi en détention provisoire, a annoncé samedi la justice française.
L'homme âgé de 33 ans comparaitra le 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Béziers (sud) pour ces deux incendies. Il encourt 10 ans d'emprisonnement, a précisé le procureur Raphaël Balland.
Le 2 août, vers 19H00, les pompiers du département de l'Hérault étaient intervenus sur un incendie de végétation dans la zone naturelle et agricole de Pezenas. Le feu, éteint en deux heures, s'était propagé sur 500 m2 sans causer de dégâts aux habitations.
Les gendarmes de Pezenas étaient alors alertés sur la présence sur les lieux d'un individu au comportement suspect qui avait également été vu dans l'après-midi près d'un premier départ de feu, rapidement circonscrit par les pompiers.
Interpellé le jour des faits alors qu'il était alcoolisé, il finissait par reconnaître, après son dégrisement, être l'auteur de l'incendie de la soirée. Il contestait en revanche toute responsabilité dans le premier départ de feu et expliquait son geste par son alcoolisation, a précisé le parquet.
Devant les gendarmes, il déclarait vivre à Villeurbanne (est), avoir été pompier volontaire en Ardèche (sud) entre 2008 et 2011 et être venu dans l'Hérault avec sa compagne pour rendre visite à la famille de celle-ci.
L'homme, déjà condamné pour des faits de violences par conjoint, a été déféré le 4 août au parquet de Béziers.
Fin juillet, déjà dans l'Hérault, un sapeur-forestier, également pompier volontaire, avait reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies, expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient et un besoin de "reconnaissance sociale".
Avec déjà plus de 47.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, a annoncé vendredi le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
pr/mpm/mba
Val-de-Marne: un homme poignardé à mort en pleine rue, un suspect hospitalisé #
Un suspect a été placé samedi en garde à vue puis hospitalisé à la suite d'un examen psychiatrique, dans l'enquête sur l'agression mortelle au couteau d'un homme en pleine rue, vendredi à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil, sollicité par l'AFP.
L'homme, né en Afghanistan, a été hospitalisé sous contrainte, a précisé le ministère public.
La victime avait été grièvement blessée par arme blanche, vendredi vers 20H00, et son pronostic vital était engagé, a précisé une source policière à l'AFP. L'homme avait ensuite été déclaré mort.
Une autopsie est prévue dimanche, a dévoilé une source proche du dossier à l'AFP, et des auditions de témoins sont en cours.
Le suspect interpellé était "manifestement en état d'alcoolémie", probablement sans domicile fixe et avec "une problématique +psy+ potentielle", a détaillé la même source.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des passants abasourdis, circulant autour d'une tache et des éclaboussures de sang sur le trottoir, à côté d'affaires personnelles abandonnées.
Une enquête de flagrance du chef d'homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Créteil, a déclaré ce dernier.
ola-sm/lbx/mpm
Hérault: un ex-pompier volontaire écroué pour incendies volontaires #
Un ancien pompier volontaire, soupçonné d'être l'auteur de deux incendies début août dans l'Hérault, a été placé jeudi en détention provisoire, a annoncé samedi le procureur de la République de Béziers.
L'homme âgé de 33 ans comparaitra le 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Béziers pour ces deux incendies. Il encoure 10 ans d'emprisonnement, a précisé le procureur Raphaël Balland.
Le 2 août, vers 19H00, les services d'incendie et de secours de l'Hérault étaient intervenus sur un incendie de végétation dans la zone naturelle et agricole de Pezenas. Le feu, éteint en deux heures, s'était propagé sur 500 m2 sans causé de dégâts aux habitations.
Les gendarmes de Pezenas étaient alors alertés sur la présence sur les lieux d'un individu au comportement suspect qui avait également été vu dans l'après-midi près d'un premier départ de feu, rapidement circonscrit par les pompiers.
Interpellé le jour des faits alors qu'il était alcoolisé, il finissait par reconnaitre, après son dégrisement, être l'auteur de l'incendie de la soirée. Il contestait en revanche toute responsabilité dans le premier départ de feu et expliquait son geste par son alcoolisation, a précisé le parquet.
Devant les gendarmes, il déclarait vivre à Villeurbanne (Rhône), avoir été pompier volontaire en Ardéche entre 2008 et 2011 et être venu dans l'Hérault avec sa compagne pour rendre visite à la famille de celle-ci.
L'homme, déjà condamné pour des faits de violences par conjoint, a été déféré le 4 août au parquet de Béziers.
Fin juillet, déjà dans l'Hérault, un sapeur-forestier, également pompier volontaire, avait reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient et un besoin de "reconnaissance sociale".
Avec déjà plus de 47.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, a annoncé vendredi le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
pr/mpm
Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #
Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers dans le quartier juif historique de Paris, attribué au groupe palestinien extrémiste d'Abou Nidal, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche d'"un coupable à tout prix".
Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis inculpé d'assassinats et de tentatives d'assassinats et en détention provisoire.
Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des auteurs de l'attentat.
Le 9 août 1982, un commando de trois à cinq hommes était arrivé, en deux groupes, rue des Rosiers, dans le quartier parisien du Marais.
Le premier avait jeté une grenade en direction du restaurant Jo Goldenberg et le second avait ouvert le feu dans l'établissement.
Quelques instants après, les assaillants remontaient en courant la rue, tirant sur des passants affolés, qui cherchaient désespérément un refuge.
L'attentat, qui a fait six morts et 22 blessés, a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
M. Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.
"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", soulignent ses avocats, Bruno Gendrin et Romain Ruiz.
"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'histoire", avancent-ils.
Aîné de huit enfants, M. Abou Zayed est né en 1958 en Cisjordanie, près de Jenine, de parents paysans. il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981 et part dans un camp d'entraînement en Syrie, selon son récit résumé dans des documents consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il dit avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien en savoir.
Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.
Selon M. Ruiz, M. Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'est jamais allé en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.
Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 pendant ses interrogatoires.
Les magistrats s'appuient également sur des notes des services de renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres du groupe Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.
Deux évoquent M. Abou Zayed en tant que membre du commando; l'un d'eux, sous couvert de l'anonymat, l'a décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation, tombée en désuétude après la mort de son chef à Bagdad en 2002.
Pour la chambre de l'instruction de Paris, qui a validé son inculpation, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer ces témoignages, par ailleurs "concordants".
Les juges pensent avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises l'extradition de ses ressortissants.
Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Avi Bitton, un avocat des parties civiles qui "attendent désespérément" un procès.
"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Pauline Manesse et Gérard Chemla, les avocats d'une famille et de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs.
Quelques jours avant une cérémonie, mardi, de commémoration de l'attentat, les avocats des parties civiles appellent à des actions concrètes des autorités françaises et internationales pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.
"Le président de la République a redit le 17 juillet à Pithiviers (France) sa détermination à lutter contre l'antisémitisme. Le procès des assassins de la rue des Rosiers en fait partie", estiment dans le journal dominical JDD Ariel Goldmann, Alain Jakubowicz, David Père et Francis Szpiner, d'autres avocats des parties civiles.
Ils considèrent également qu'il est "indispensable que les victimes de cet attentat puissent être reconnues dans leur statut de victimes d'un acte de terrorisme".
jpa-mk/bds/mba
Couple retrouvé mort dans le Vaucluse: la piste d'un féminicide évoquée #
Les corps d'un homme et d'une femme d'une trentaine d'années, mortellement blessés par arme blanche, ont été découverts samedi à leur domicile dans le Vaucluse, a indiqué le parquet de Carpentras évoquant la piste d'un féminicide suivi d'un suicide.
Le couple a été retrouvé à son domicile de Pernes-Les-Fontaines, a indiqué le parquet confirmant une information de France 3.
"La première thèse nous permet d'envisager l'hypothèse d'un féminicide, un homicide conjugal, suivi d'un suicide", a-t-on ajouté de même source en précisant que l'autopsie des corps aura lieu lundi.
Peu de temps avant les faits, la victime avait alerté des proches des difficultés qu'elle rencontrait avec son mari. Ceux-ci avaient prévenu les gendarmes qui se sont rendus au domicile du couple où ils ont découvert les deux corps.
Le 26 juillet dernier dans le même département, une femme de 51 ans a été tuée à coups de couteau sur le parking de son lieu de travail à Cavaillon par son compagnon avec lequel elle était vraisemblablement en instance de séparation, selon le parquet d'Avignon.
D'après les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides en 2019 et 102 en 2020. Le collectif "Féminicides par compagnons ou ex" a lui dénombré en 2021 113 féminicides.
Au total, en France, plus de 200.000 femmes sont victimes de violences chaque année, selon le ministère.
pr/dch
Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #
Etait-il un "Palestinien militant" ou un "exécutant" du groupe Abou Nidal? Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers dans le quartier juif de Paris, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".
Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et incarcéré.
Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat. Au total six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais.
L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.
"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.
"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils. "La justice antiterroriste ne consiste pas à faire plaisir à la société, aux victimes ou à leurs ayants droit, elle est là pour mettre de la raison là où il n'y en a plus".
Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Palestine, près de Jenine, de parents paysans. Il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981, et part dans un camp d'entraînement en Syrie, selon son récit résumé dans des documents consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il raconte avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien vouloir en savoir.
Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.
Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'est jamais allé en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir appartenu au commando.
Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses interrogatoires.
Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres d'Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.
Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation.
Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".
Les juges pensent avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition.
Les chances qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" un procès.
"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.
A la veille de la célébration mardi du 40e anniversaire de l'attentat, en présence du ministre de la Justice, les avocats des parties civiles appellent les autorités françaises et internationales à des actions concrètes pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.
"Le président de la République a redit le 17 juillet à Pithiviers sa détermination à lutter contre l'antisémitisme. Le procès des assassins de la rue des Rosiers en fait partie", estiment dans le JDD Mes Ariel Goldmann, Alain Jakubowicz, David Père et Francis Szpiner, autres avocats de parties civiles.
Ils jugent "également indispensable que les victimes de cet attentat puissent être reconnues dans leur statut de victimes d'acte de terrorisme".
jpa/mk/lbx/dch
Loire: une nourrice incarcérée après le décès d'un bébé "secoué" #
La nourrice d'une fillette de six mois, décédée du syndrome du bébé secoué, a été mise en examen et écrouée, a-t-on appris samedi auprès du parquet de Saint-Etienne.
"L'assistante maternelle agréée domiciliée à L'Horme (Loire) a été présentée le week-end dernier à un juge d'instruction, qui l'a mise en examen pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et placée en détention provisoire", a déclaré à l'AFP le procureur adjoint de la République de Saint-Etienne, André Merle, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
Le 26 juillet dernier, vers 17H00, la suspecte avait alerté le père de la fillette de six mois, en période d'adaptation chez elle, de la dégradation de l'état de santé du bébé.
Hospitalisé, ce dernier était décédé deux jours plus tard à l'hôpital. L'autopsie de l'enfant avait montré qu'il avait succombé au syndrome du bébé secoué.
En outre, une vidéo réalisée par la mère de la fillette à l'intention du père, au moment de la déposer chez la nourrice, le matin du 26 juillet, avait montré l'enfant en bonne santé, selon le magistrat.
DM/dfa/mpm
Essonne: hommage à un jeune de 17 ans roué de coups à mort #
Près de 200 personnes ont marché samedi à Fleury-Mérogis (Essonne) en hommage à Lucas, garçon de 17 ans "qui n'aimait pas les embrouilles" selon son entourage, roué de coups à mort par plusieurs jeunes fin juillet, en pleine rue.
Regroupés dans l'après-midi dans le parc de la Greffière, ces habitants étaient souvent vêtues de T-shirts à l'effigie du jeune souriant - originaire de Fleury-Mérogis et de famille réunionnaise. Ils ont déambulé jusqu'au lieu où il avait été agressé, un bout de trottoir devant une papeterie-tabac en briques, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ce jour-là, le mardi 27 juillet, Lucas allait "voir un copain", a raconté son oncle, la voix brisée, lors d'une prise de parole publique. il est décédé "à cause de quelques individus qui ont voulu coûte que coûte prendre la vie de quelqu'un de Fleury-Mérogis", a-t-il poursuivi, anonymement et ne souhaitant pas parler à la presse.
Grièvement blessé à la tête et en état de mort cérébrale après l'attaque par une bande de jeunes d'Evry, l'adolescent est mort le lendemain, mercredi, à 23H00.
Ce mardi-là, plusieurs affrontements avaient eu lieu à Fleury-Mérogis dont une rixe ayant opposé des jeunes de la ville à une bande rivale venue d'Evry, se soldant par l'hospitalisation d'un protagoniste. Lucas a pu être agressé lors d'un "match retour", une expédition punitive menée plus tard dans la soirée du mardi pour venger le jeune d'Evry blessé.
Une information judiciaire pour homicide volontaire en bande organisée et violences aggravées a été ouverte par le parquet d'Evry.
Lors de la "marche blanche", les habitants paraissaient sonnés par le déchaînement de violence ayant pris la vie d'un jeune sans histoire, au casier judiciaire vierge, qui "ne traînait pas dehors", a raconté à l'AFP Christelle, une voisine du quartier des Aunettes ne souhaitant pas donner son nom. "Il allait à la messe, c'était un enfant de choeur", s'est aussi souvenue une retraitée, Geneviève Juraver.
Un jeune homme "fier d'avoir eu son bac, qui voulait passer son permis et des concours" pour travailler dans l'aide à la personne, a décrit son oncle, pour qui "ce n'est pas concevable qu'on ne puisse pas se balader dans une petite ville comme Fleury".
L'Essonne, au sud de Paris, est le théâtre régulier d'affrontements parfois très violents entre jeunes de cités ou de villes rivales, même si l'origine de cette concurrence reste souvent nébuleuse.
En 2020, un quart des rixes recensées en France a ainsi eu lieu dans ce département. En 2021, trois jeunes, dont deux de 14 ans, y ont été tués.
ola/lbx/dch
Carcassonne: mise en examen du fuyard qui avait heurté un policier #
Un homme qui avait heurté un policier en tentant de fuir un contrôle de police fin juin à Carcassonne avant d'être grièvement blessé a été mis en examen pour tentative d'homicide, a-t-on appris auprès du parquet de Narbonne samedi.
Le 23 juin, le chauffard d'une quarantaine d'années s'était engagé dans une course poursuite dans les rues étroites du centre de Carcassonne. Il avait légèrement blessé un policier.
Le conducteur avait lui été grièvement touché par arme à feu. Sa famille avait alors porté plainte auprès du parquet de Carcassonne pour coups et blessures volontaires. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait alors été saisie.
A son réveil, après 40 jours dans le coma, il a été présenté au parquet mardi sur son fauteuil roulant, sous oxygène, relate son avocat Franck Alberti.
Mis en examen pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", cet homme a été placé sous contrôle judiciaire, avant d'être de nouveau hospitalisé au CHU de Purpan, à Toulouse, en raison d'une forte fièvre inexpliquée. Il n'a pas pu être entendu sur les faits en raison de son état.
Le parquet, qui avait requis son placement en détention provisoire, a fait appel.
La famille de l'homme, s'appuyant sur une vidéo de l'interpellation tournée par un riverain, affirmait fin juin qu'il a été touché par les tirs alors qu'il était déjà sorti de son véhicule.
L'IGPN de Marseille avait alors été saisie du chef de "violences volontaires avec arme par personnes dépositaires de l'autorité publique".
cor-fby/ap/dch
Val-de-Marne: un homme poignardé à mort en pleine rue, un suspect en garde à vue #
Un suspect était samedi en garde à vue après l'agression mortelle au couteau d'un homme en pleine rue, vendredi soir à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil, sollicité par l'AFP et confirmant une information de Valeurs Actuelles.
La victime a été grièvement blessée par arme blanche, vers 20H00, et son pronostic vital était engagé, a précisé une source policière à l'AFP. Il a ensuite été déclaré mort.
Le suspect interpellé était "manifestement en état d'alcoolémie", probablement sans-domicile-fixe et avec "une problématique +psy+ potentielle", a détaillé une source proche du dossier à l'AFP.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des passants abasourdis, circulant autour d'une tache et des éclaboussures de sang sur le trottoir, à côté d'affaires personnelles abandonnées.
Une enquête de flagrance du chef d'homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Créteil, a déclaré ce dernier.
ola-sm/lbx/dch
Pyrénées-Atlantiques : découverte d'explosifs dans une "probable ancienne cache de l'ETA" #
Cinq bidons d'explosifs, constituant probablement une "ancienne cache" de l'organisation séparatiste basque ETA, ont été découverts fin juillet à Accous, une commune de montagne dans le Béarn, a indiqué samedi le parquet de Pau.
Ces vieux explosifs, découverts le 29 juillet par un agriculteur dans un muret de pierres bordant une parcelle isolée de cette commune de la vallée d'Aspe, ont été ensuite "enlevés" par une équipe de démineurs, a ajouté la procureure de la République de Pau Cécile Gensac, confirmant une information du journal Sud-Ouest.
Selon le maire d'Accous Dany Barraud, qui s'est rendu sur place le soir de la découverte, la mention "nitrate d'ammonium" et le poids étaient inscrits en basque sur l'ensemble des "jerricans", évalués à une trentaine de kilos chacun.
Cette "probable ancienne cache de l'ETA" selon le parquet, se trouve "dans un espace où les gens laissent leur véhicule pour les randonnées ou les estives", un secteur "écobué régulièrement, ce qui aurait pu être beaucoup plus grave en cas d'écobuage mal maîtrisé", a expliqué le maire à l'AFP.
Le parquet de Pau s'est dessaisi de l'enquête a profit du Parquet national anti-terroriste.
Créée en 1959 sous la dictature espagnole de Franco, l'ETA est accusée d'avoir tué au moins 853 personnes durant quatre décennies de violences au nom de l'indépendance du Pays basque.
En 2018, l'organisation a annoncé son auto-dissolution, après avoir déposé les armes.
tsq/dch
Quatre jeunes tués sur la route à Bayonne: enquête pour homicide involontaire #
Une information judiciaire pour "homicide involontaire contre X" a été ouverte début août après la mort de quatre jeunes dans un accident de voiture mi-avril à Bayonne, a indiqué samedi le parquet.
Quatre hommes âgés de 20 et 21 ans originaires de Dordogne, occupants d'une même voiture, avaient trouvé la mort après une sortie de route et un choc contre arbre le samedi 16 avril à l'aube, lors du week-end de la Foire au jambon de Bayonne, un grand rassemblement festif et populaire de la ville basque.
Une information judiciaire pour homicide involontaire a été ouverte après la découverte de traces sur la voiture des victimes, qui impliquerait la présence d'un véhicule tiers à l'origine de la sortie de route, a indiqué le parquet de Bayonne, confirmant une information de France Bleu Pays basque.
Au printemps, la première piste des enquêteurs mettait en avant la vitesse excessive et le taux d'alcoolémie positif du conducteur de la voiture des victimes.
"Aucune de ces deux hypothèses n'est complétement exclue", a ajouté le parquet de Bayonne.
tsq/npk
Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #
Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers dans le quartier juif historique de Paris, attribué au groupe palestinien extrémiste d'Abou Nidal, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".
Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen (ndlr, inculpé) pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.
Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des auteurs de l'attentat.
Le 9 août 1982, un commando de trois à cinq hommes était arrivé, en deux groupes, rue des Rosiers dans le quartier du Marais.
Le premier avait jeté une grenade en direction du restaurant Jo Goldenberg, où se trouvaient une cinquantaine de personnes, et le second avait pénétré dans l'établissement et ouvert le feu.
Quelques instants plus tard, les assaillants remontaient en courant la rue des Rosiers, tirant sur des passants affolés, qui cherchaient désespérément un refuge et couraient en tous sens en hurlant.
L'attentat, qui a fait six morts et 22 blessés, a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.
"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats, Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.
"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils.
Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Cisjordanie, près de Jenine, de parents paysans. il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981 et part dans un camp d'entraînement en Syrie, selon son récit résumé dans des éléments de l'enquête consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il dit avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien en savoir.
Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.
Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'a jamais mis les pieds en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.
Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses différents interrogatoires.
Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres du groupe Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.
Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation, tombée en désuétude après la mort de son chef à Bagdad en 2002.
Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".
Les juges pensent également avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises l'extradition de ses ressortissants.
Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" la tenue d'un procès.
"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.
A la veille d'une cérémonie de commémoration de l'attentat, ils appellent à des "actions concrètes de la part des acteurs politiques français mais aussi internationaux" pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.
jpa/mk/or/at/bpi
Le 9 août 1982, l'attentat de la rue des Rosiers #
Il y a 40 ans, le 9 août 1982, un commando attaquait le restaurant casher "Jo Goldenberg", en plein quartier juif de Paris, rue des Rosiers, faisant six morts et vingt-deux blessés.
Il est 13H15 ce 9 août. Une cinquantaine de personnes sont présentes dans le restaurant, situé dans une petite rue très passante du vieux quartier juif de Paris, dans le IVe arrondissement.
Un commando de trois à cinq hommes arrive rue des Rosiers, en deux groupes.
Le premier groupe jette une grenade en direction du restaurant. Le second pénètre dans l'établissement et ouvre le feu avec des pistolets-mitrailleurs "WZ-63" de fabrication polonaise.
Quelques instants plus tard, les assaillants remontent en courant la rue des Rosiers. Ils tirent sur des passants affolés, qui cherchent désespérément un refuge et courent en tous sens en hurlant. Des corps ensanglantés gisent sur les trottoirs et la chaussée.
Au total, cette attaque qui aura duré trois minutes fait six morts et 22 blessés.
En France, où l'on a encore en mémoire l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic (4 morts le 3 octobre 1980), le choc est immense.
Le président François Mitterrand interrompt ses vacances dans le Sud-Ouest et assiste le soir même du drame à un office organisé dans la synagogue de la rue Pavée, toute proche de la rue des Rosiers. Il sera conspué par une centaine de manifestants.
Le restaurant baptisé du nom de son propriétaire, Jo Goldenberg, lieu emblématique de la vie communautaire juive parisienne, devient un symbole du terrorisme antisémite international.
Le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), est très vite soupçonné. Mais pendant des années, l'enquête ne connaît pas d'avancée notable.
Abou Nidal, de son vrai nom Sabri al-Banna, meurt à Bagdad en 2002, à 65 ans. Un suicide selon les autorités irakiennes, "assassiné" par les services secrets irakiens, selon son groupe.
En 2015, des mandats d'arrêt internationaux sont délivrés contre quatre hommes soupçonnés de responsabilités dans l'attentat et vivant en Cisjordanie, en Jordanie et en Norvège.
La justice jordanienne refuse à plusieurs reprises d'extrader ses deux ressortissants concernés, d'origine palestinienne.
Le seul suspect à ce jour aux mains de la justice française est un Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, Abou Zayed, soupçonné d'avoir été l'un des tireurs et extradé le 4 décembre 2020 par la Norvège.
doc-paj/ber/lbx/mpm
Attentat de la rue des Rosiers en 1982: un seul suspect arrêté, clamant son innocence #
Etait-il un "Palestinien militant" ou un "exécutant" du groupe Abou Nidal? Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix".
Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis lors mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et placé en détention provisoire.
Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat. Au total six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais à Paris.
L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Abou Zayed conteste jusqu'à sa présence en France au moment des faits.
"La commémoration de cet attentat ne doit pas faire oublier qu'il y a dans cette affaire un homme détenu qui clame son innocence. Répondre au terrorisme, c'est y opposer l'Etat de droit, pas l'Etat qui venge, ni celui qui cherche un coupable à tout prix", pointent ses avocats Mes Bruno Gendrin et Romain Ruiz.
"La poursuite de notre client répond à un pur fantasme judiciaire, celui de découvrir une vérité qui s'est depuis longtemps perdue dans les limbes de l'Histoire", avancent-ils. "La justice antiterroriste ne consiste pas à faire plaisir à la société, aux victimes ou à leurs ayants droit, elle est là pour mettre de la raison là où il n'y en a plus".
Aîné de huit enfants, Abou Zayed est né en 1958 en Palestine, près de Jenine, de parents paysans. Il travaille dans le bâtiment, adhère au Fatah en 1981, et part dans un camp d'entraînement en Syrie, près de Damas, pendant plusieurs mois, selon son récit résumé dans des éléments de l'enquête consultés par l'AFP. De 1982 à 1983, il raconte avoir séjourné au Liban. Quant au Fatah-CR, il soutient ne rien vouloir en savoir.
Il se marie en 1985, a deux enfants. En 1991, il émigre avec de faux papiers en Norvège, qu'il ne quitte plus.
Selon Me Ruiz, Abou Zayed a appris le maniement des armes comme "tous les Palestiniens militants" et n'a jamais mis les pieds en France. Mais depuis le début des années 2010, les juges d'instruction français le soupçonnent d'avoir fait partie du commando.
Ils soulignent notamment des omissions, imprécisions et contradictions sur son parcours au début des années 1980 lors de ses différents interrogatoires.
Les magistrats s'appuient également sur des notes du renseignement et sur trois témoins, se présentant comme des anciens membres d'Abou Nidal, entendus par les enquêteurs entre 2011 et 2015.
Deux évoquent Abou Zayed comme membre du commando; l'un d'eux, sous le couvert de l'anonymat, le décrit comme un "exécutant très important de 1977 à 1984" de l'organisation.
Pour la chambre de l'instruction, qui a validé sa mise en examen, l'ancienneté des faits "ne suffit pas" à discréditer leurs témoignages, par ailleurs "concordants".
Les juges pensent également avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition.
Les chances pour qu'ils soient un jour remis à la France sont "très minces", reconnaît Me Avi Bitton, avocat de parties civiles qui "attendent désespérément" la tenue d'un procès.
"Depuis 40 ans, la justice française ne baisse pas les bras mais elle se heurte à d'inacceptables obstacles politiques", déplorent Mes Pauline Manesse et Gérard Chemla, avocats d'une famille et de la Fédération nationale des attentats et des victimes d'accidents collectifs.
A la veille de la célébration du 40e anniversaire de l'attentat, en présence du ministre de la Justice, ils appellent à des "actions concrètes de la part des acteurs politiques français mais aussi internationaux" pour faire exécuter ces mandats d'arrêt.
jpa/mk/or