Logo

Brésil: le face-à-face Lula-Bolsonaro est lancé #

8/17/2022, 12:49 AM
São Bernardo do Campo, BRA

Lula à son tour a lancé mardi sa campagne officielle pour la présidentielle d'octobre au Brésil en choisissant, comme son rival le président sortant Jair Bolsonaro, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique : les usines où il a embrassé le syndicalisme.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a tenu son premier meeting dans une usine automobile de son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical dans les années 70.

"C'est ici que tout a commencé: ici que j'ai acquis une conscience politique (...) En ce jour important de ma vie, au début de la campagne électorale, je suis venu ici pour vous dire que nous allons gagner les élections", a lancé le favori des sondages, vêtu d'une chemise blanche et juché sur un plateau, entouré de centaines d'ouvriers métallurgistes.

Malgré son âge, il dit sentir en lui la même "énergie qu'à 30 ans" et qu'il entend "reprendre le pays" à Jair Bolsonaro qu'il qualifie de "génocidaire" et "négationniste" pour sa gestion de la pandémie qui a fait 680.000 morts au Brésil.

"S'il y a quelqu'un de possédé par le diable, c'est Bolsonaro", a déclaré l'ancien président (2003-2010) sous les vivats.

"Lula est l'espoir des Brésiliens d'améliorer leurs conditions, il représente le pouvoir des travailleurs", a déclaré à l'AFP Mauricio Souza, 48 ans, soudeur, qui a accueilli son candidat avec une trompette.

Ce retour aux sources syndicales, "Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste du cabinet Prospectiva.

"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un +élu de Dieu+ qui a survécu à l'attentat" à l'arme blanche en 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée" depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985).

Jair Bolsonaro était plus tôt dans le Minas Gerais (sud-est), à Juiz de Fora "la ville où je suis né à nouveau", hissé sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré il y a quatre ans, frôlant la mort.

Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balle, L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la "propriété privée", brandissant la menace "communiste" au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

"Mito, mito" (mythe, ndlr), ont scandé les partisans du leader d'extrême droite rassemblés autour du slogan "Dieu, patrie, famille et liberté", dont plusieurs étaient vêtus de T-shirts aux couleurs du Brésil.

Jair Bolsonaro a ensuite donné la parole à la Première dame, une évangélique fervente ovationnée autant, voire plus, que son époux. Michelle Bolsonaro a invité l'assistance à fermer les yeux et à réciter le "Notre père".

"Il s'agit de l'avenir de la famille, de la patrie, la plupart des gens qui sont ici sont fidèles à Dieu", a dit à l'AFP Marcio Bargiona, un ancien policier de 55 ans.

"Le nettoyage a commencé il y a quatre ans, je veux qu'il continue, je veux que la gauche soit extirpée du pays", a pour sa part déclaré Jaqueline Lopes, une enseignante de Rio de Janeiro de 50 ans.

Lula, qui a retrouvé ses droits politiques en 2021 après l'annulation de ses condamnations dans une immense affaire de soupçons de corruption, caracole en tête des sondages bien que son adversaire semble combler l'écart.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait toujours une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation, qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.

Dans la soirée de mardi, Lula et Bolsonaro ont assisté ensemble, à quelques mètres l'un de l'autre mais sans s'adresser la parole, à la cérémonie de prise de fonctions du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE) à Brasilia.

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

Dans son discours inaugural, le juge de Moraes a fait l'éloge du vote électronique. "Nous sommes une des plus grandes démocraties du monde (...) mais nous sommes la seule qui compte et divulgue les résultats le même jour, avec agilité, compétence et transparence. C'est un motif de fierté nationale", a-t-il lancé.

mel-lg/lab/ial/roc/mav

permalink
AUG 16

Brésil: le face-à-face Lula-Bolsonaro est lancé #

8/16/2022, 9:12 PM
São Bernardo do Campo, BRA

Lula à son tour a lancé mardi sa campagne officielle pour la présidentielle d'octobre au Brésil en choisissant, comme son rival le président sortant Jair Bolsonaro, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique : les usines où il a embrassé le syndicalisme.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a tenu son premier meeting dans une usine automobile de son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical dans les années 70.

"C'est ici que tout a commencé : ici que j'ai acquis une conscience politique (...) En ce jour important de ma vie, au début de la campagne électorale, je suis venu ici pour vous dire que nous allons gagner les élections", a lancé le favori des sondages, vêtu d'une chemise blanche et juché sur un plateau, entouré de centaines d'ouvriers métallurgistes.

Malgré son âge, il dit sentir en lui la même "énergie qu'à 30 ans" et qu'il entend "reprendre le pays" à Jair Bolsonaro qu'il qualifie de "génocidaire" et "négationniste" pour sa gestion de la pandémie qui a fait 680.000 morts au Brésil.

"S'il y a quelqu'un de possédé par le diable, c'est Bolsonaro", a déclaré l'ancien président (2003-2010) sous les vivats.

"Lula est l'espoir des Brésiliens d'améliorer leurs conditions, il représente le pouvoir des travailleurs", a déclaré à l'AFP Mauricio Souza, 48 ans, soudeur, qui a accueilli son candidat avec une trompette.

Ce retour aux sources syndicales, "Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste du cabinet Prospectiva.

"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un 'élu de Dieu' qui a survécu à l'attentat" à l'arme blanche en 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée" depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985).

Jair Bolsonaro était plus tôt dans le Minas Gerais (sud-est), à Juiz de Fora "la ville où je suis né à nouveau", hissé sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré il y a quatre ans, frôlant la mort.

Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balle, L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la "propriété privée", brandissant la menace "communiste" au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

"Mito, mito" (mythe, ndlr), ont scandé les partisans du leader d'extrême droite rassemblés autour du slogan "Dieu, patrie, famille et liberté", dont plusieurs étaient vêtus de T-shirts aux couleurs du Brésil.

Jair Bolsonaro a ensuite donné la parole à la Première dame, une évangélique fervente ovationnée autant, voire plus, que son époux. Michelle Bolsonaro a invité l'assistance à fermer les yeux et à réciter le "Notre père".

"Il s'agit de l'avenir de la famille, de la patrie, la plupart des gens qui sont ici sont fidèles à Dieu", a dit à l'AFP Marcio Bargiona, un ancien policier de 55 ans.

"Le nettoyage a commencé il y a quatre ans, je veux qu'il continue, je veux que la gauche soit extirpée du pays", a pour sa part déclaré Jaqueline Lopes, une enseignante de Rio de Janeiro de 50 ans.

Lula, qui a retrouvé ses droits politiques en 2021 après l'annulation de ses condamnations dans une immense affaire de soupçons de corruption, caracole en tête des sondages bien que son adversaire semble combler l'écart.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait toujours une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart de plus important : 47% pour Lula, 29% pour Bolsonaro.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation, qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.

Ce mardi sera intronisé à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE) le juge Alexandre de Moraes.

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

mel-lg/lab/ial/

permalink
AUG 16

Présidentielle au Brésil: Bolsonaro harangue son "armée" de militants #

8/16/2022, 8:14 PM
Juiz de Fora, BRA

"Je vous jure une nouvelle fois de donner ma vie pour défendre notre liberté", scande Jair Bolsonaro sous les vivats de militants conquis, certains se disant même prêts à "prendre les armes" en cas de défaite du président brésilien en quête de réélection en octobre.

Felipe Vicente Alves, au milieu de la foule massée à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais (sud-est du Brésil), près de l'estrade plantée sur le lieu exact où Jair Bolsonaro avait été poignardé par un déséquilibré il y a quatre ans, se souvient bien de ce 6 septembre 2018.

"J'étais ici même, je suivais le cortège et j'ai vu les gens regroupés autour de lui pour lui porter secours", raconte ce courtier en assurances de 41 ans qui arbore fièrement un maillot jaune de la sélection brésilienne de football.

"C'était vraiment choquant ! Après j'ai passé la journée à prier pour lui", raconte-t-il, estimant "vraiment symbolique" que Jair Bolsonaro lance "sa campagne ici", à l'endroit où il a frôlé la mort.

L'homme se dit "confiant" dans le résultat de la présidentielle du 2 octobre : "je crois qu'il va l'emporter au premier tour" même si dans les derniers sondages le chef de l'Etat est largement distancé par son rival, l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

Mais ce bolsonariste pur et dur ne croit pas aux sondages : "ils sont manipulés", tranche-t-il, disant savoir ce qu'il fera "si le résultat n'est pas celui qu'on attend".

"S'il faut se battre pour notre pays, on le fera, avec des armes si nécessaire. Partout où va Bolsonaro, il y a des foules immenses. C'est normal que le candidat le plus suivi par le peuple gagne. Sinon, c'est qu'il y a quelque-chose qu'il cloche", affirme-t-il.

Son frère, Carlos Henrique Augusto, se veut plus modéré : "nous ne voulons pas la guerre civile, il ne faut pas croire que tous les bolsonaristes sont armés et tirent sur les gens n'importe comment. On veut juste que les citoyens aient le droit d'avoir des armes pour se défendre".

"Moi, j'ai une arme et je n'hésiterai pas à l'utiliser", dit pour sa part Joao Vitor Ferreira, métis de 39 ans aux cheveux ras venu à ce meeting de lancement de la campagne officielle avec son épouse et sa fille de 9 ans.

Jair Bolsonaro, répétant à l'envi que "le peuple" est son "armée", ne cesse de remettre en cause le système d'urnes électroniques.

Certains redoutent qu'il ne conteste le résultat du scrutin en cas de défaite, risquant de provoquer des scènes de violences, comme celles du Capitole à Washington par les partisans de Donald Trump en janvier 2021.

Dans la foule des bolsonaristes, un homme s'attire d'ailleurs les vivats en brandissant un drapeau "Trump 2024".

"Ne livrons pas notre pays entre les mains de nos ennemis", a scandé à son tour la Première dame Michelle Bolsonaro, ovationnée à son apparition en public.

À la fin de son discours empli de références bibliques, elle a demandé au public de fermer les yeux pour réciter le "Notre père".

"Bolsonaro est un président qui défend la foi chrétienne, les valeurs de la famille", confie Pamela Lima, 22 ans, étudiante venue avec un groupe de jeunes de son église évangélique.

Pour Conceiçao Nicolatino, 80 ans, le bolsonarisme n'est pas du tout une affaire de famille. Son fils, qui vit avec elle et ses trois petits-enfants, est électeur de Lula.

"Peu importe, j'ai mis mon t-shirt jaune avec une photo de Bolsonaro et je suis passée devant lui, au milieu du salon. On s'entend bien quand même", assure-t-elle.

Cette dame âgée aux cheveux teints en roux et aux épaules recouvertes d'un drapeau du Brésil marche à l'aide d'une béquille mais n'a pas hésité à braver la foule pour voir son candidat favori.

Assise sur une chaise pour suivre le meeting assise au milieu des militants, elle dit aimer chez Jair Bolsonaro "sa façon d'être, de parler, sa spontanéité".

"il n'a pas besoin de script, il dit ce qu'il pense. Et quand il dit des gros mots, ça ne me gêne pas, j'en dis aussi !", sourit-elle.

lg/lab/ial/

permalink
AUG 16

Brésil: Lula et Bolsonaro lancent leur campagne dans des lieux symboliques #

8/16/2022, 6:20 PM
Juiz de Fora, BRA

Le président Jair Bolsonaro a lancé le premier mardi la campagne officielle de la présidentielle d'octobre au Brésil en choisissant, comme l'autre favori, l'ex-président Lula, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique : celui où il a frôlé la mort en 2018.

Jair Bolsonaro était à la mi-journée dans le Minas Gerais (sud-est), à Juiz de Fora "la ville où je suis né à nouveau", a-t-il dit en introduction de son discours.

L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a poussé la symbolique jusque dans le moindre détails en se hissant sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré.

Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balle, Jair Bolsonaro a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.

Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la "propriété privée", brandissant la menace "communiste" au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.

"Mito, mito, mito" (mythe, ndlr), ont scandé les partisans du leader d'extrême droite rassemblés autour du slogan "Dieu, patrie, famille et liberté", dont plusieurs étaient vêtus de T-shirts aux couleurs du Brésil.

Jair Bolsonaro a ensuite invité "la personne la plus importante ici" à s'exprimer : la Première dame, une évangélique fervente ovationnée autant, voire plus, que son époux. Michelle Bolsonaro a invité l'assistance à fermer les yeux et à réciter le "Notre père".

"Il s'agit de notre avenir, (...) l'avenir de la famille, de la patrie, la plupart des gens qui sont ici sont fidèles à Dieu", a dit à l'AFP Marcio Bargiona, un ancien policier de 55 ans.

"Le nettoyage a commencé il y a quatre ans, je veux qu'il continue, je veux que la gauche soit extirpée du pays", a pour sa part déclaré Jaqueline Lopes, une enseignante de Rio de Janeiro de 50 ans.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, fera lui aussi une entrée en campagne emplie de symbolisme : une usine automobile dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical.

"Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un 'élu de Dieu' qui a survécu à l'attentat" de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée depuis la redémocratisation" après la dictature militaire (1964-1985).

Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n'est autorisée qu'à partir de ce mardi.

Les spots télévisés ne seront diffusés qu'à partir du 26 août.

Ce mardi sera également marqué en début de soirée par l'intronisation du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE).

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans jamais apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

Lula et Bolsonaro ont tous deux été invités à l'investiture du juge Moraes et pourraient donc terminer cette première journée officielle de campagne ensemble au siège du TSE, à Brasilia.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

L'écart se resserre cependant. Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart de plus important : 47% pour Lula, 29% pour Bolsonaro.

Le chef de l'Etat compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d'un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale.

La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation, qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.

mel-lg/lab/mr

VOLKSWAGEN

permalink
AUG 16

Brésil: Lula et Bolsonaro lancent leur campagne dans des lieux symboliques #

8/16/2022, 3:03 PM
Juiz de Fora, BRA

Les deux favoris de la présidentielle brésilienne, Lula et Jair Bolsonaro, lancent officiellement mardi leur campagne dans des lieux qui ont profondément marqué leur carrière politique, à moins de 50 jours d'un scrutin très polarisé.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, visitera dans l'après-midi une usine Volkswagen dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical.

Le président Jair Bolsonaro, lui, est à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais (sud-est), où il avait frôlé la mort lors d'un attentat à l'arme blanche il y a quatre ans.

L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a voulu pousser la symbolique jusque dans les moindre détails en prononçant à la mi-journée son discours sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré le 6 septembre 2018.

"La ville où je suis né à nouveau", a-t-il dit en appelant ses partisans sous le slogan "Dieu, patrie, famille et liberté".

"Lula, voleur, ta place est en prison", scandent les partisans du leader d'extrême droite, dont plusieurs étaient vêtus de T-shirts du Brésil dans l'attente du discours de leur favori.

"Le nettoyage a commencé il y a quatre ans, je veux qu'il continue, je veux que la gauche soit extirpée du pays", déclare à l'AFP Jaqueline Lopes, une enseignante de Rio de Janeiro âgée de 50 ans, qui a loué un appartement à Juiz de Fora pour ne pas manquer le rassemblement.

"Il s'agit de notre avenir, (...) l'avenir de la famille, de la patrie, la plupart des gens qui sont ici sont fidèles à Dieu", renchérit Marcio Bargiona, un ancien policier de 55 ans.

La sécurité autour des principaux candidats à l'élection dont le premier tour aura lieu le 2 octobre a été considérablement renforcée pour éviter tout incident.

Lula et Bolsonaro ne se déplacent plus sans gilet pare-balle et les bains de foule sont strictement contrôlés.

L'ex-président de gauche aurait dû lancer sa campagne mardi matin dans une autre usine, à Sao Paulo, mais l'événement a été annulé, l'équipe chargée de sa sécurité ayant identifié des risques potentiels, selon les médias brésiliens.

La visite à Sao Bernardo do Campo n'en est pas moins emblématique. "Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un 'élu de Dieu' qui a survécu à l'attentat" de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée depuis la redémocratisation" après la dictature militaire (1964-1985).

Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n'est autorisée qu'à partir de ce mardi.

Les spots télévisés ne seront diffusés qu'à partir du 26 août.

Ce mardi sera également marqué en début de soirée par l'intronisation du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE).

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans jamais apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

Lula et Bolsonaro ont tous deux été invités à l'investiture du juge Moraes et pourraient donc terminer cette première journée officielle de campagne ensemble au siège du TSE, à Brasilia.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart plus important: 47% pour Lula, 29% pour Bolsonaro.

Le chef de l'Etat compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d'un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale.

Il a joué son atout-maître en mettant sur le devant de la scène son épouse, Michelle Bolsonaro, qui a séduit l'électorat évangélique avec des discours enflammés ressemblant à des prêches de pasteur.

Le président a également ciblé les jeunes en accordant un entretien de plus de cinq heures à podcast en vogue qui a été suivi par plus d'un demi-million de personnes.

Lula tente aussi de rajeunir son image pour regagner du terrain sur les réseaux sociaux, où il est largement distancé par Bolsonaro en termes d'abonnés.

Soutenu par de nombreux artistes, comme la pop star Anitta, l'ancien métallo n'hésite pas à publier des vidéos humoristiques sur Tik Tok, le réseau qui fait fureur chez les jeunes.

mel-lg/lab/thm

VOLKSWAGEN

permalink
AUG 16

Brésil: Jair Bolsonaro, l'ex-capitaine droit dans ses bottes #

8/16/2022, 2:01 AM
Rio de Janeiro, BRA

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui lance mardi sa campagne de réélection en vue du scrutin d'octobre, reste droit dans ses bottes après bientôt quatre années au pouvoir qui n'ont pas altéré son goût pour la provocation.

Cet ancien capitaine de l'armée nostalgique de la dictature militaire (1964-1985), aujourd'hui âgé de 67 ans, a multiplié les bravades contre les institutions, notamment la Cour suprême.

Méprisant les médias traditionnels, le président d'extrême droite a boudé les canaux de communication habituels, préférant parler directement à ses millions d'abonnés sur les réseaux sociaux, dont il est un utilisateur avide.

La semaine dernière, il a accordé un entretien de plus de cinq heures pour le podcast d'un influenceur.

Cet admirateur de l'ex-président américain Donald Trump a été régulièrement accusé de disséminer lui aussi de fausses informations, notamment sur le Covid-19 ou sur le système d'urnes électroniques, qu'il juge "frauduleux" sans en apporter de preuve.

Son style provocateur et musclé plaît à son noyau dur de partisans, mais ses nombreux dérapages ont inspiré au fil des mois un fort rejet de la part de l'électorat plus modéré.

Devancé dans les sondages par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, il mise sur un vaste programme d'aides sociales pour renverser la vapeur.

Le manque d'empathie dénoncé par de nombreux commentateurs chez Jair Bolsonaro durant la dramatique crise du Covid, qui a fait plus de 680.000 morts au Brésil, a choqué une grande partie de la population.

Ce "corona-sceptique" a refusé de se faire vacciner et a poussé la provocation jusqu'à plaisanter sur les possibles effets secondaires des vaccins, susceptibles de transformer les gens en "crocodile" ou en "femme à barbe".

Jair Bolsonaro s'est dit "coupable de rien", quelques heures après qu'une commission d'enquête parlementaire réclame son inculpation pour "crime contre l'humanité".

C'est avec la même défiance qu'il a fait face aux quelque 140 demandes de destitution déposées au Parlement et à l'ouverture de plusieurs enquêtes contre lui à la demande de la Cour suprême, notamment pour désinformation.

Elu pour "rétablir l'ordre", Jair Bolsonaro a gouverné en multipliant les crises, à la tête d'un gouvernement que limogeages et démissions de ministres ont fait tanguer.

Haranguant la foule en septembre lors de manifestations en son soutien, ce catholique avait lancé que "seul Dieu" pourrait le chasser du pouvoir.

Rare occasion où il a mis de l'eau dans son vin, Bolsonaro s'est allié au "Centrao" -- nébuleuse de partis qui monnaient leur soutien contre des avantages -- afin de consolider sa base parlementaire et éloigner le risque d'une destitution.

Fervent patriote et défenseur de la souveraineté de son pays, il a vertement critiqué plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers, quitte à isoler le Brésil sur la scène internationale.

La plus violente polémique l'opposa au président français Emmanuel Macron en 2019, alors qu'était en feu l'Amazonie, où la déforestation a battu des records sous son mandat.

En 2018, Jair Bolsonaro avait séduit 55% des Brésiliens, malgré ses dérapages racistes, misogynes, homophobes ou anti-indigènes. Il avait promis de mater corruption, violence et crise économique et d'en finir avec la gauche "pourrie".

Piètre orateur, cet homme à la syntaxe approximative et au regard bleu avait réussi à faire mouche avec des phrases simples.

Surtout, il s'était assuré le soutien des puissants lobbys de l'agronégoce et des évangéliques, confession de son épouse Michelle, âgée de 40 ans seulement.

Ce fervent défenseur de la famille a néanmoins été épinglé par certains pour avoir eu cinq enfants de trois femmes différentes.

Jair Bolsonaro est très proche de ses trois fils aînés, tous des élus, et qui collectionnent eux aussi les polémiques.

Né en 1955 à Campinas, près de Sao Paulo, dans une famille d'origine italienne, Jair Bolsonaro a eu une carrière militaire émaillée d'épisodes d'insubordination.

Élu député pour la première fois en 1991, il n'a fait approuver que deux projets de loi en 27 ans de mandat.

Ayant frôlé la mort en 2018 après un attentat au couteau en pleine campagne électorale, Bolsonaro souffre de problèmes intestinaux qui l'ont plusieurs fois conduit à l'hôpital, et en souffrira probablement pour le restant de ses jours.

bur-lg/lab/mlb

permalink
AUG 16

Lula, le phénix brésilien qui rêve de redevenir président #

8/16/2022, 2:01 AM
Rio de Janeiro, BRA

Enfant, Lula a quitté le nord-est du Brésil pour échapper à la faim. À 76 ans, cet ancien métallo au destin incroyable se lance mardi dans la campagne présidentielle pour briguer un troisième mandat, après un bref passage par la case prison.

Favori du scrutin d'octobre, Luiz Inacio Lula da Silva amorce sa campagne dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), où il s'est fait connaître en tant que leader syndical.

Le héros de la gauche brésilienne revient de loin. Condamné pour corruption, emprisonné un an et demi, banni de la présidentielle en 2018, il a vu l'horizon se dégager en mars 2021 après l'annulation de ses condamnations par la Cour suprême.

Recouvrant ses droits politiques, ce leader que beaucoup pensaient fini va tenter de se faire élire à la fonction suprême, 12 ans après avoir quitté le pouvoir avec 87% d'opinions favorables.

Il avait été ensuite rattrapé par le plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil, "Lavage express".

Incarcéré d'avril 2018 à novembre 2019, le chef de file du Parti des Travailleurs (PT) s'est dit victime d'un complot politique pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2018, pour laquelle il était donné favori.

Fin avril, le Comité des droits de l'Homme de l'ONU a conclu que l'enquête et les poursuites engagées contre Lula avaient violé son droit à être jugé par un tribunal impartial.

Ces derniers mois, ce tribun charismatique à la voix rauque et à la barbe emblématique a parcouru le Brésil pour aller au contact des électeurs, mais en limitant les bains de foule pour des raisons de sécurité.

Il se contente le plus souvent de lire les discours de son équipe de campagne, pour éviter les dérapages, comme des déclarations controversées en avril sur les policiers ou sur l'avortement.

Lula reste perçu comme "près du peuple" et est toujours très aimé, surtout dans les régions pauvres du Nord-Est.

Mais il est aussi farouchement détesté par une partie des Brésiliens pour qui il est l'incarnation de la corruption. C'est sur la haine du PT que Jair Bolsonaro a notamment été élu en 2018.

Rien ne prédisposait un tel destin à Lula, ce cadet d'une fratrie de huit enfants, né le 6 octobre 1945 dans une famille d'agriculteurs pauvres du Pernambouc (nord-est).

Enfant, Lula a arpenté les rues pour cirer des chaussures. Il a sept ans lorsque sa famille déménage à Sao Paulo pour échapper à la misère.

Vendeur ambulant puis ouvrier métallurgiste à 14 ans, il perd l'auriculaire gauche dans un accident du travail.

A 21 ans, il entre au syndicat des métallurgistes et conduit les grandes grèves de la fin des années 1970, en pleine dictature militaire (1964-1985).

Fondateur du PT au début des années 80, Lula se présente pour la première fois à l'élection présidentielle en 1989 et échoue de peu. Après deux nouveaux échecs, en 1994 et 1998, la quatrième tentative sera la bonne, en octobre 2002. Il est réélu en 2006.

Premier chef de l'Etat brésilien issu de la classe ouvrière, il a mis en oeuvre d'ambitieux programmes sociaux, grâce aux années de croissance portées par le boom des matières premières.

Sous ses deux mandats (2003-2010), près de 30 millions de Brésiliens sont sortis de la misère.

Lula a aussi incarné un pays qui s'ouvrait sur le monde, et a conféré au Brésil une stature internationale, avec, notamment, le Mondial de football (2014) et les Jeux olympiques (2016) à Rio de Janeiro.

Idéaliste mais pragmatique, Lula est passé maître dans l'art de tisser des alliances parfois contre-nature: pour briguer un troisième mandat en octobre, il a choisi comme colistier Geraldo Alckmin, technocrate de centre-droit et son adversaire lors de précédents scrutins.

Sa tentative de retour aux affaires en tant que ministre de sa dauphine, Dilma Rousseff, en mars 2016, avait été un échec cuisant, tout comme la destitution de celle-ci en août.

En octobre 2011, il a souffert d'un cancer du larynx après son départ du pouvoir.

En février 2017, l'ex-président a subi une épreuve intime avec la mort de son épouse, Marisa Leticia Rocco.

Mais Lula a retrouvé un nouvel amour, Rosangela da Silva, surnommée "Janja", une sociologue et militante du PT, 21 ans plus jeune que lui, qu'il a épousée en mai.

bur-pt-lg/lab/jnd

permalink
AUG 16

Brésil: Lula et Bolsonaro lancent leur campagne dans des lieux symboliques #

8/16/2022, 2:00 AM
Rio de Janeiro, BRA

Les deux favoris de la présidentielle brésilienne, Lula et Jair Bolsonaro, lancent officiellement mardi leur campagne dans des lieux qui ont profondément marqué leur carrière politique, à moins de 50 jours d'un scrutin très polarisé.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, visitera dans l'après-midi une usine Volkswagen dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical.

Le président Bolsonaro, lui, se rendra à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais (sud-est), où il avait frôlé la mort lors d'un attentat à l'arme blanche il y a quatre ans.

L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a voulu pousser la symbolique jusque dans les moindre détails: il prononcera à la mi-journée son discours sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré le 6 septembre 2018.

La sécurité autour des principaux candidats à l'élection dont le premier tour aura lieu le 2 octobre a été considérablement renforcée pour éviter tout incident.

Lula et Bolsonaro ne se déplacent plus sans gilet pare-balle et les bains de foule sont strictement contrôlés.

L'ex-président de gauche aurait dû lancer sa campagne mardi matin dans une autre usine, à Sao Paulo, mais l'événement a été annulé, l'équipe chargée de sa sécurité ayant identifié des risques potentiels, selon les médias brésiliens.

La visite à Sao Bernardo do Campo n'en est pas moins emblématique. "Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un 'élu de Dieu' qui a survécu à l'attentat" de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée depuis la redémocratisation" après la dictature militaire (1964-1985).

Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n'est autorisée qu'à partir de ce mardi.

Les spots télévisés ne seront diffusés qu'à partir du 26 août.

Ce mardi sera également marqué en début de soirée par l'intronisation du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE).

Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l'Etat n'a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des "fraudes" sans jamais apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu'il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite.

Lula et Bolsonaro ont tous deux été invités à l'investiture du juge Moraes et pourraient donc terminer cette première journée officielle de campagne ensemble au siège du TSE, à Brasilia.

Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l'Etat actuel.

Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart plus important: 47% pour Lula, 29% pour Bolsonaro.

Le chef de l'Etat compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d'un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale.

Il a joué son atout-maître en mettant sur le devant de la scène son épouse, Michelle Bolsonaro, qui a séduit l'électorat évangélique avec des discours enflammés ressemblant à des prêches de pasteur.

Le président a également ciblé les jeunes en accordant un entretien de plus de cinq heures à podcast en vogue qui a été suivi par plus d'un demi-million de personnes.

Lula tente aussi de rajeunir son image pour regagner du terrain sur les réseaux sociaux, où il est largement distancé par Bolsonaro en termes d'abonnés.

Soutenu par de nombreux artistes, comme la pop star Anitta, l'ancien métallo n'hésite pas à publier des vidéos humoristiques sur Tik Tok, le réseau qui fait fureur chez les jeunes.

mel-lg/lab

VOLKSWAGEN

permalink
AUG 15

Brésil: Moraes, la bête noire de Bolsonaro à la tête de la justice électorale #

Surnommé "Robocop" quand il était ministre de la Justice, Alexandre de Moraes, devenu héraut de la lutte contre la désinformation à la Cour suprême du Brésil, va présider à partir de mardi le Tribunal Supérieur Electoral (TSE), au grand dam du président Jair Bolsonaro dont il est l'une des bêtes noires.

Il s'agit d'un poste clé en vue de la présidentielle d'octobre : le TSE est chargé de l'organisation du scrutin, mais aussi de sanctionner les candidats qui commettent des irrégularités.

La lutte contre la désinformation est une des priorités de ce tribunal, qui a déjà le président d'extrême droite dans le collimateur en raison de ses attaques constantes -- et dénuées de preuve -- contre le système électoral.

Le 7 septembre 2021, lors du discours le plus enflammé de son mandat, Jair Bolsonaro avait pris pour cible le juge Moraes.

"Je ne respecterai plus la moindre décision d'Alexandre de Moraes. Ma patience a des limites", avait-il scandé, haranguant des milliers de manifestants massés à Sao Paulo.

Parmi les "décisions" du magistrat de la Cour suprême, l'ouverture d'une enquête contre le chef de l'État pour désinformation et l'arrestation de militants bolsonaristes qui menaçaient ouvertement les institutions démocratiques sur les réseaux sociaux.

Lors de ce même discours, Jair Bolsonaro avait déclaré que "seul Dieu" lui ferait quitter le pouvoir et qu'il ne comptait pas "participer à la farce promue par le TSE", à savoir l'élection avec les urnes électroniques, un système pourtant en vigueur depuis 1996.

C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend Alexandre de Moraes, 53 ans, à la tête du tribunal électoral à un mois et demi du scrutin.

"Il va devoir diriger le TSE d'une main de fer pour éviter une rupture de notre système électoral", estime André César, analyste politique du cabinet de consultants Hold.

Le TSE compte sept membres, dont trois issus de la Cour suprême, qui cumulent leurs mandats dans les deux hautes juridictions. Moraes a été élu président du tribunal électoral par ses pairs en juin, pour remplacer à partir de mardi Edson Fachin, autre membre de la Cour suprême.

Chauve, le regard sévère, cet ancien procureur et professeur de Droit à la prestigieuse université de Sao Paulo (USP) a été nommé à la Cour suprême en 2017 par l'ex-président de centre-droit Michel Temer (2016-2018), dont il était ministre de la Justice.

Surnommé Robocop par les autres membres du gouvernement, il avait déjà la réputation d'être un adepte de la "ligne dure" avant d'arriver à Brasilia.

En tant que secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Sao Paulo, il a été critiqué par la gauche pour avoir réprimé durement des manifestations étudiantes.

À la Cour suprême, Alexandre de Moraes est chargé d'un dossier épineux : une vaste enquête sur des réseaux de diffusion de masse de fausses informations.

Juge implacable, il sait néamoins se montrer pragmatique et ouvert au dialogue avec des personnalités politiques de tous bords et des hauts gradés de l'Armée.

En mai, il a même donné l'accolade au président Bolsonaro lors d'une cérémonie officielle, une image qui a fait entrevoir la possibilité d'une trêve entre les deux ennemis jurés.

Quelques semaines plus tôt, la tension était encore à son comble entre le magistrat et le chef de l'État.

Ce dernier avait accordé sa grâce présidentielle à Daniel Silveira, un député bolsonariste condamné à de la prison ferme pour avoir déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux que les juges de la Cour suprême méritaient d'être "tabassés dans la rue".

C'était Alexandre de Moraes qui avait ordonné son arrestation en février 2021, en raison de cette vidéo truffée d'insultes et d'attaques contre les institutions démocratiques.

Autre point d'orgue de ce bras de fer : août 2021, quand le juge Moraes avait ouvert une enquête contre le chef de l'État pour diffusion de fausses informations, après ses attaques contre les urnes électroniques.

Il y a deux semaines, le président Bolsonaro s'est dit victime d'une "persécution implacable" du magistrat, lors d'un entretien à la radio locale Guaiba.

Alexandre de Moraes a pour sa part apporté son soutien appuyé sur Twitter aux manifestations organisées jeudi en défense de la démocratie face aux bravades du président.

msi/app/lg/lab/jg

TWITTER

permalink
AUG 15

Brésil: Moraes, l'épouvantail de Bolsonaro à la tête de la justice électorale #

8/15/2022, 4:53 PM
Brasilia, BRA

Surnommé "Robocop" quand il était ministre de la Justice, Alexandre de Moraes, devenu héraut de la lutte contre la désinformation à la Cour suprême, va présider à partir de mardi le Tribunal Supérieur Electoral (TSE), au grand dam du président Jair Bolsonaro dont il est une des bêtes noires.

Il s'agit d'un poste clé en vue de la présidentielle d'octobre : le TSE est chargé de l'organiser du scrutin, mais aussi de sanctionner les candidats qui commettent des irrégularités.

La lutte contre la désinformation est une des priorités de ce tribunal, qui a déjà le président d'extrême droite dans le collimateur en raison de ses attaques constantes -- et sans preuve -- contre le système électoral.

Le 7 septembre 2021, lors du discours le plus enflammé de son mandat, Jair Bolsonaro avait pris pour cible le juge Moraes.

"Je ne respecterai plus la moindre décision d'Alexandre de Moraes. Ma patience a des limites", avait-il scandé, haranguant des milliers de manifestants massés à Sao Paulo.

Parmi les "décisions" du magistrat de la Cour suprême, l'ouverture d'une enquête contre le chef de l'Etat pour désinformation et l'arrestation de militants bolsonaristes qui menaçaient ouvertement les institutions démocratiques sur les réseaux sociaux.

Lors de ce même discours, Jair Bolsonaro avait déclaré que "seul Dieu" lui ferait quitter le pouvoir et qu'il ne comptait pas "participer à la farce promue par le TSE", à savoir l'élection avec les urnes électroniques, un système pourtant en vigueur depuis 1996.

C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend Alexandre de Moraes, 53 ans, en prenant la tête du tribunal électoral à un mois et demi du scrutin.

"Il va devoir diriger le TSE d'une main de fer pour éviter une rupture de notre système électoral", estime André César, analyste politique du cabinet de consultants Hold.

Chauve, le regard sévère, le juge Moraes, ancien procureur et professeur de Droit à la prestigieuse université de Sao Paulo (USP) a été nommé à la Cour suprême en 2017 par l'ex-président de centre-droit Michel Temer (2016-2018), dont il était ministre de la Justice.

Surnommé Robocop par les autres membres du gouvernement, il avait déjà la réputation d'être un adepte de la "ligne dure" avant d'arriver à Brasilia.

En tant que secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Sao Paulo, il a été critiqué par la gauche pour avoir réprimé durement des manifestations étudiantes.

À la Cour suprême, Alexandre de Moraes est chargé d'un dossier épineux : une vaste enquête sur des réseaux de diffusion de masse de fausses informations.

Il est vu comme un juge implacable, mais qui sait se montrer pragmatique et ouvert au dialogue avec des personnalités politiques de tous bords et des hauts gradés de l'Armée.

En mai, il a même donné l'accolade au président Bolsonaro lors d'une cérémonie officielle, une image qui a fait entrevoir la possibilité d'un trêve entre les deux ennemis jurés.

Quelques semaines plus tôt, la tension était encore à son comble entre le magistrat et le chef de l'Etat.

Ce dernier avait accordé sa grâce présidentielle à Daniel Silveira, un député bolsonariste condamné à de la prison ferme pour avoir déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux que les juges de la Cour suprême méritaient d'être "tabassés dans la rue".

C'était Alexandre de Moraes qui avait ordonné son arrestation en février 2021, en raison de cette vidéo truffée d'insultes et d'attaques contre les institutions démocratiques.

Autre point d'orgue de ce bras de fer : août 2021, quand le juge Moraes avait ouvert une enquête contre le chef de l'Etat pour diffusion de fausses informations, après ses attaques contre les urnes électroniques.

Il y a deux semaines, le président Bolsonaro s'est dit victime d'une "persécution implacable" du magistrat, lors d'un entretien à la radio locale Guaiba.

Alexandre de Moraes a pour sa part apporté son soutien appuyé sur Twitter aux manifestations organisées jeudi en défense de la démocratie face aux bravades du chef de l'Etat.

msi/app/lg/lab/ial/

TWITTER

permalink
AUG 15

Brésil: Moraes, l'épouvantail de Bolsonaro à la tête de la justice électorale #

8/15/2022, 4:07 PM

Surnommé "Robocop" quand il était ministre de la Justice, Alexandre de Moraes, devenu héraut de la lutte contre la désinformation à la Cour suprême, va présider à partir de mardi du Tribunal Supérieur Electoral (TSE), au grand dam du président Jair Bolsonaro dont il est une des bêtes noires.

Il s'agit d'un poste clé en vue de la présidentielle d'octobre : le TSE est chargé de l'organiser du scrutin, mais aussi de sanctionner les candidats qui commettent des irrégularités.

La lutte contre la désinformation est une des priorités de ce tribunal, qui a déjà le président d'extrême droite dans le collimateur en raison de ses attaques constantes -- et sans preuve -- contre le système électoral.

Le 7 septembre 2021, lors du discours le plus enflammé de son mandat, Jair Bolsonaro avait pris pour cible le juge Moraes.

"Je ne respecterai plus la moindre décision d'Alexandre de Moraes. Ma patience a des limites", avait-il scandé, haranguant des milliers de manifestants massés à Sao Paulo.

Parmi les "décisions" du magistrat de la Cour suprême, l'ouverture d'une enquête contre le chef de l'Etat pour désinformation et l'arrestation de militants bolsonaristes qui menaçaient ouvertement les institutions démocratiques sur les réseaux sociaux.

Lors de ce même discours, Jair Bolsonaro avait déclaré que "seul Dieu" lui ferait quitter le pouvoir et qu'il ne comptait pas "participer à la farce promue par le TSE", à savoir l'élection avec les urnes électroniques, un système pourtant en vigueur depuis 1996.

C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend Alexandre de Moraes, 53 ans, en prenant la tête du tribunal électoral à un mois et demi du scrutin.

"Il va devoir diriger le TSE d'une main de fer pour éviter une rupture de notre système électoral", estime André César, analyste politique du cabinet de consultants Hold.

Chauve, le regard sévère, le juge Moraes, ancien procureur et professeur de Droit à la prestigieuse université de Sao Paulo (USP) a été nommé à la Cour suprême en 2017 par l'ex-président Michel Temer (2016-2018), dont il était ministre de la Justice.

Surnommé Robocop par les autres membres du gouvernement, il avait déjà la réputation d'être un adepte de la "ligne dure" avant d'arriver à Brasilia.

En tant que secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Sao Paulo, il a été critiqué par la gauche pour avoir réprimé durement des manifestations étudiantes.

À la Cour suprême, Alexandre de Moraes est chargé d'un dossier épineux : une vaste enquête sur des réseaux de diffusion de masse de fausses informations.

Il est vu comme un juge implacable, mais qui sait se montrer pragmatique et ouvert au dialogue avec des personnalités politiques de tous bords et des hauts gradés de l'Armée.

En mai, il a même donné l'accolade au président Bolsonaro lors d'une cérémonie officielle, une image qui a fait entrevoir la possibilité d'un trêve entre les deux ennemis jurés.

Quelques semaines plus tôt, la tension était encore à son comble entre le magistrat et le chef de l'Etat.

Ce dernier avait accordé sa grâce présidentielle à Daniel Silveira, un député bolsonariste condamné à de la prison ferme pour avoir déclaré dans une vidéo sur les réseaux sociaux que les juges de la Cour suprême méritaient d'être "tabassés dans la rue".

C'était Alexandre de Moraes qui avait ordonné son arrestation en février 2021, en raison de cette vidéo truffée d'insultes et d'attaques contre les institutions démocratiques.

Autre point d'orgue de ce bras de fer : août 2021, quand le juge Moraes avait ouvert une enquête contre le chef de l'Etat pour diffusion de fausses informations, après ses attaques contre les urnes électroniques.

Il y a deux semaines, le président Bolsonaro s'est dit victime d'une "persécution implacable" du magistrat, lors d'un entretien à la radio locale Guaiba.

Alexandre de Moraes a pour sa part apporté son soutien appuyé sur Twitter aux manifestations organisées jeudi en défense de la démocratie face aux bravades du chef de l'Etat.

msi/app/lg/lab/ial/

TWITTER

permalink
Infobox
LocationBrasilia - BRA
Date8/15/2022, 4:07 PM