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"Soulagée", Coline Berry-Rojtman évoque une plainte "vitale" contre son père #

2/15/2021, 7:29 AM
Paris, FRA

"C'était ça ou j'en crève" : Coline Berry-Rojtman explique, dans un entretien à France info diffusé lundi, les raisons qui l'ont poussée à porter plainte pour "viols et agressions sexuelles" contre son père, l'acteur Richard Berry, près de quarante ans après les faits.

"La lecture du livre de Camille Kouchner", à l'origine de l'affaire Duhamel et d'une libération de la parole en France sur l'inceste, et "la réaction de mon père, face à moi: cela a été l'alignement, l'addition", souligne la fille aînée du comédien, entendue jeudi dernier par les policiers de la brigade de protection des mineurs.

"Je l'ai ressenti physiquement, c'est-à-dire que c'était ça ou j'en crève, en fait", ajoute-t-elle. "C'était vital. Peut-être, oui, que ça va lui faire du mal. Encore que j'estime que j'apporte de la réparation dans la famille, et pour les générations futures".

Coline Berry-Rojtman, née de l'union de Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a porté plainte fin janvier pour "viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant" et "corruption de mineur". Le jour même, le parquet de Paris ouvrait une enquête pour examiner la véracité des accusations portées contre son père, qui remontent à 1984-1985.

Richard Berry a démenti "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes" et assuré n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de (s)es enfants".

"J'ai besoin de la reconnaissance des faits" en dépit d'une éventuelle prescription, explique Coline Berry-Rojtman. "On a eu des échanges. Soit il minimise (les faits), en les considérant comme anecdotiques. Soit il considère que c'est de la faute de Jeane Manson (l'ex-compagne de son père), dont il aurait subi la liberté sexuelle. Ou alors je suis traité de folle", ajoute-t-elle.

"Ce déni, c'est encore une destruction qui vient s'ajouter à la déchirure que je vis depuis toutes ces années".

Pour Coline Berry-Rojtman, "les effets secondaires négatifs", notamment l'exposition de sa famille et de ses enfants, "sont moins importants que le bénéfice que je pense être à l'issue de cette démarche".

"C'est peut-être très candide, mais je suis sereine et ça m'a apaisée. Je suis complètement soulagée", conclut-elle.

mep/pa/it

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FEB 15

Ardennes: un père et son bébé découverts tués par balles, la thèse d'un meurtre suivi d'un suicide privilégiée #

2/15/2021, 4:04 AM
Lille, FRA

Un homme et son bébé ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court (Ardennes), probablement tués par arme à feu, a indiqué le parquet à l'AFP, les premiers éléments laissant penser à un meurtre suivi d'un suicide.

"Selon les premiers éléments, vers 21H30 une femme en situation de détresse est sortie dans la rue indiquant qu'à son domicile, son mari et un enfant étaient morts", a expliqué Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. "Les gendarmes de Sedan découvraient deux corps, celui d'un homme et celui d'un enfant en très bas âge, morts de façon violente au domicile de la femme".

La jeune femme, qui a été évacuée, en état de choc, vers un hôpital, a déclaré aux gendarmes que "son mari avait tué l'enfant avant de se suicider".

Selon une source proche de l'enquête, l'enfant décédé serait une petite fille âgée d'"un peu moins d'un an".

"Le médecin légiste appelé et les techniciens en identification criminelle constataient que la mort de l'enfant pouvait être consécutive à un tir par arme à feu", tandis que "le corps de l'adulte présentait des lésions massives pouvant correspondre à un geste autolytique par arme à feu", a expliqué le procureur.

Des autopsies "en urgence" sont prévues lundi matin, a-t-il encore indiqué.

Les constatations de la gendarmerie "devront établir, outre l'identité certaine des défunts, quelles étaient les difficultés que traversait cette famille, qui à cette heure, semblait inconnue de la gendarmerie", a conclu M. de Caigny.

bj/ao

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FEB 15

Ardennes: un père et son bébé découverts tués par balles, la thèse d'un meurtre suivi d'un suicide privilégiée #

2/15/2021, 3:42 AM
Lille, FRA

Un homme et son bébé ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court (Ardennes), probablement tués par arme à feu, a indiqué le parquet à l'AFP, les premiers éléments laissant penser à un meurtre suivi d'un suicide.

"Selon les premiers éléments, vers 21H30 une femme en situation de détresse est sortie dans la rue indiquant qu'à son domicile, son mari et un enfant étaient morts", a expliqué Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. "Les gendarmes de Sedan découvraient deux corps, celui d'un homme et celui d'un enfant en très bas âge, morts de façon violente au domicile de la femme".

La jeune femme, qui a été évacuée, en état de choc, vers un hôpital, a déclaré aux gendarmes que "son mari avait tué l'enfant avant de se suicider".

Selon une source proche de l'enquête, l'enfant décédé serait une petite fille âgée d'"un peu moins d'un an".

"Le médecin légiste appelé et les techniciens en identification criminelle constataient que la mort de l'enfant pouvait être consécutive à un tir par arme à feu", tandis que "le corps de l'adulte présentait des lésions massives pouvant correspondre à un geste autolytique par arme à feu", a expliqué le procureur.

Des autopsies "en urgence" sont prévues lundi matin, a-t-il encore indiqué.

Les constatations de la gendarmerie "devront établir, outre l'identité certaine des défunts, qu'elles étaient les difficultés que traversait cette famille, qui à cette heure, semblait inconnue de la gendarmerie", a conclu M. de Caigny.

bj/ao

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FEB 14

Ardennes: un père et son bébé découverts morts à leur domicile #

2/14/2021, 11:08 PM
Lille, FRA

Un homme et sa fille âgée de moins d'un an ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court, près de Charleville-Mèzières (Ardennes), par la mère de l'enfant, les circonstances du drame restant à éclaircir, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Les "cadavres d'un père et de sa fille d'un peu moins d'un an" ont été trouvés en début de soirée, a expliqué cette source. C'est la mère de l'enfant qui a donné l'alerte, avant d'être prise en charge par les secours et conduite à l'hôpital, a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas un couple qu'on connaissait particulièrement", a indiqué cette source.

Les premières constatations étaient en cours dimanche soir et l'enquête confiée à la brigade de recherche de Sedan.

Selon une source proche des secours, deux autres enfants issus d'une première union de la mère de la fillette ont été mis à l'abri chez des voisins.

bj/rl/ao

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FEB 14

Haut-Rhin: 500 personnes à une battue après la disparition inquiétante d'une sexagénaire #

2/14/2021, 8:04 PM
Richwiller, FRA

Environ 500 personnes ont participé dimanche après-midi à une battue à Richwiller (Haut-Rhin) après la disparition "inquiétante" d'une sexagénaire, jamais revenue d'une promenade il y a une dizaine de jours.

Les recherches, organisées en accord avec la gendarmerie par la mairie de cette commune de la banlieue de Mulhouse, n'ont rien donné, a indiqué la municipalité, selon laquelle un secteur d'environ 200 hectares au nord-est du village a été ratissé.

Cheveux courts poivre et sel, la sexagénaire, qui a l'habitude de marcher et ne souffre d'aucun trouble cognitif, a quitté le domicile familial le 5 février pour se promener mais n'est jamais revenue.

Elle n'avait avec elle ni ses papiers d'identité, ni son téléphone, ni aucun moyen de paiement.

Une enquête préliminaire pour disparition inquiétante a été ouverte, a indiqué la gendarmerie, qui a déjà passé 600 hectares au peigne fin, en vain.

Des recherches, annulées en raison de la météo et de la chute des températures, vont reprendre cette semaine dans plusieurs étangs du secteur.

cor-dsa/dch

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FEB 14

Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #

2/14/2021, 7:18 PM
Paris, FRA

L'eurodéputé EELV Yannick Jadot et la députée LFI Clémentine Autain ont accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé l'affaire du professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.

Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un texte "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.

L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".

En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte. Une enquête a été ouverte sur ces menaces et M. Rabeh bénéficie désormais d'une protection policière.

Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".

"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.

Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il "rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".

Clémentine Autain a abondé sur BFMTV, fustigeant "une +trumpisation+ de la droite".

"Les responsables politiques dans cette affaire ont la responsabilité d'apaiser et non d'attiser et de proférer n'importe quoi à des fins purement politiciennes avec une lepénisation du débat public qui est maintenant en marche", a-t-elle déploré.

Mme Pécresse persiste et signe: Ali Rabeh "a choisi d'attaquer un professeur, je choisis de le défendre, et c'est ça qui fait toute la différence", a-t-elle déclaré dimanche à LCI.

Porte-parole du PS, Boris Vallaud a dit quant à lui son "soutien" samedi à M. Rabeh "face aux menaces". "La République et ses valeurs méritent un débat apaisé fondé sur des faits plutôt que des emballements médiatiques", a tweeté le député.

Dimanche, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a jugé que le maire de Trappes comme le professeur avaient droit au "soutien" face à cette "escalade".

L'élue de l'Oise ne s'était pas jointe à un débat jeudi soir en raison de la participation de M. Rabeh: "Je peux apporter mon soutien au maire de Trappes quand il est la cible de menaces physiques", mais pas "cautionner" qu'il veuille déposer plainte pour diffamation contre le professeur, a-t-elle précisé à Radio J.

ggy-reb/dch

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FEB 14

Sciences po Toulouse: un ex-étudiant mis en examen pour viol #

2/14/2021, 4:29 PM
Toulouse, FRA

Un ex-étudiant de Sciences Po Toulouse a été mis examen samedi dans une enquête pour viol, a-t-on appris dimanche auprès du parquet, alors que les dénonciations des violences sexuelles dans les IEP se sont multipliées ces derniers jours.

Le jeune homme, qui était en garde à vue depuis jeudi, a contesté les faits lors de son interrogatoire. Il a été mis en cause par une étudiante pour un viol qui se serait déroulé en 2018, a indiqué le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari.

"Il a été placé sous contrôle judiciaire assorti de diverses obligations destinées notamment à préserver le bon déroulement des investigations qui doivent se poursuivre désormais dans le cadre de l'information", a précisé M. Alzéari.

Depuis une semaine, les prestigieux Instituts d'études politiques (IEP) sont touchés par une vague de témoignages d'étudiantes faisant état de violences sexuelles.

Ces étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #sciencesporcs qui s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein.

Mardi, Olivier Brossard, le directeur de l'IEP de Toulouse a, lors d'une conférence de presse, livré les "faits (qui) remontent à septembre 2018, dans le contexte d'une soirée +d'intégration+".

Fin décembre, la victime est venue voir le responsable de Sciences Po Toulouse et a été prise en charge: "nous l'avons incitée à nous donner le nom de l'agresseur et un témoignage écrit", a encore indiqué M. Brossard.

A Grenoble, le procureur Eric Vaillant a pour sa part affirmé avoir ouvert des enquêtes après avoir reçu "deux signalements d'agression sexuelle par la direction de Sciences Po Grenoble les 25 janvier et 8 février."

Vendredi, plusieurs dizaines d'étudiants des IEP de Strasbourg et Grenoble se sont réunis pour dénoncer la "culture du viol" présente, selon eux, dans leurs établissements.

hj/or

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FEB 14

Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #

2/14/2021, 3:53 PM
Paris, FRA

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune signée par plus de 50.000 personnes.

"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".

"Sur l'inceste, on continue à travailler", et ce sont "des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.

Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".

"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.

La tribune, mise en ligne sous forme de pétition, avait recueilli dimanche plus de 50.000 signatures.

Le gouvernement s'était dit mardi dernier "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.

Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".

Le ministre de la Justice "semble avoir enfin entendu nos demandes et celle des 160 personnalités exprimées dans Le Parisien ce week-end", s'est félicité dimanche sur Twitter le Collectif pour l'enfance, qui regroupe une trentaine d'associations.

"La mobilisation commence à payer !", a tweeté de son côté l'association Face à l'inceste sur Twitter. "Mais restons vigilants: le double seuil d'âge 15 ans / 18 ans doit être rédigé de façon robuste en évitant un double écueil: la régression par rapport au droit existant et l'inconstitutionnalité", a-t-elle ajouté.

A propos de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.

"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".

Eric Dupond-Moretti a indiqué souhaiter "une prescription graduée, échelonnée".

"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.

ctx-bfa/emd/swi

RTL GROUP

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FEB 14

Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #

2/14/2021, 3:19 PM
Paris, FRA

L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé les déclarations médiatiques d'un professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.

Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un tract "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.

L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".

En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte. Une enquête a été ouverte sur ces menaces et M. Rabeh bénéficie désormais d'une protection policière.

Yannick Jadot a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".

"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.

Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il faut mettre à son crédit qu'"il ne nie pas les difficultés et rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".

Porte-parole du PS, Boris Vallaud a dit son "soutien" samedi à M. Rabeh "face aux menaces". "La République et ses valeurs méritent un débat apaisé fondé sur des faits plutôt que des emballements médiatiques", a tweeté le député.

Dimanche, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a jugé que le maire de Trappes comme le professeur avaient droit au "soutien" face à cette "escalade".

L'élue de l'Oise ne s'était pas jointe à un débat jeudi soir en raison de la participation de M. Rabeh: "Je peux apporter mon soutien au maire de Trappes quand il est la cible de menaces physiques", mais pas "cautionner" qu'il veuille déposer plainte pour diffamation contre le professeur, a-t-elle précisé à Radio J.

ggy-reb/dch

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FEB 14

France : le prof, "l'emprise" islamiste et la politique, une polémique en banlieue parisienne #

2/14/2021, 2:41 PM
Nanterre, FRA

Les sorties médiatiques répétées d'un professeur de la banlieue parisienne, qui dit être attaqué pour avoir pris la défense de l'enseignant Samuel Paty assassiné en octobre par un jihadiste, ont rallumé cette semaine la polémique sur le poids des islamistes et pris un tour très politique.

Cheveux longs et verbe haut, Didier Lemaire enseigne depuis vingt ans la philosophie dans un lycée de Trappes, une ville d'une trentaine de milliers d'habitants qui s'enorgueillit du succès de ses enfants prodiges -l'acteur Omar Sy, l'humoriste Jamel Debbouze ou le footballeur Nicolas Anelka.

Mais le départ de dizaines de ses jeunes vers la Syrie lui vaut aussi une réputation de "foyer de jihadistes".

La notoriété de Didier Lemaire dépasse les grilles de son lycée en novembre, lorsque l'hebdomadaire L'Obs publie une lettre ouverte que ce professeur a écrite afin de dénoncer "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" à Trappes et, plus généralement, "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".

Il réapparaît il y a quelques jours sur les plateaux de télévision au moment où les députés débattent d'un projet de loi sur le "séparatisme" ayant notamment pour objectif de renforcer l'arsenal contre l'islamisme.

Même s'il concède ne pas "vivre dans la peur", Didier Lemaire affirme être la cible de "propos haineux" et d'"attaques" depuis l'assassinat de Samuel Paty.

"On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées", confie lundi à l'AFP le parquet de Versailles dont dépend Trappes et qui a ouvert une enquête à ce sujet.

Devant son lycée placé sous la protection de la police, les avis sont partagés.

"Un bon prof", juge une élève sous couvert d'anonymat. "Il est sympa, gentil, normal quoi", renchérit une autre, pas franchement étonnée par ses propos : "il nous avait déjà donné son avis sur les islamistes". "Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit qu'il ne se sent pas en sécurité à Trappes", lâche à l'inverse Joanna, 18 ans. "C'est ridicule", s'indigne même Yasmine.

- "Huile sur le feu" -

"On ne peut pas nier le phénomène de rupture et de radicalisation dans certains quartiers", dit l'islamologue franco-marocain Rachid Benzine, qui a grandi à Trappes, mais "cela reste une petite partie de la ville".

Pour lui, "il y a un travail de fond de la mairie, des associations, un travail de lutte contre le repli identitaire. Il faut nuancer" le discours de Didier Lemaire.

Le maire de Trappes Ali Rabeh, quant à lui, rejette viscéralement les propos de ce dernier.

Ancien membre du Parti socialiste ayant rejoint le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, il dénonce à l'AFP les "mensonges" et les "contre-vérités" du professeur.

Le préfet Jean-Jacques Brot, le représentant local de l'Etat, confie à son tour au quotidien Le Monde qu'il est "inquiet" des "outrances" et de "certaines inexactitudes" de Didier Lemaire qui "met de l'huile sur le feu", même si ses propos "ont fait l'objet d'interprétations, pour certaines malveillantes".

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin entre à son tour dans l'arène en proposant une "protection rapprochée" à cet enseignant. "L'Etat est au rendez-vous de sa protection", lance-t-il sur Twitter à l'adresse de tous ceux qui reprochent au gouvernement de l'avoir abandonné.

Le ton monte encore lorsque le maire distribue jeudi une lettre devant le lycée pour mettre en cause le bien-fondé des paroles du professeur et apporter son "soutien" aux élèves "heurtés, blessés par la violence" de la polémique.

- "Instrumentalisation" -

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer s'en offusque et accuse Ali Rabeh d'"intrusion" dans le lycée, envisageant même un temps, selon une source proche du dossier, de porter plainte contre lui.

En soirée, l'affaire est abordée au cours d'un débat télévisé entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (extrême droite) dont le numéro deux Jordan Bardella se rend le lendemain à Trappes. "Il y a dans notre pays de plus en plus de petites républiques islamistes", y assure-t-il, "nos élus ferment les yeux".

Valérie Pécresse (droite), la présidente de la région Ile-de-France où est située Trappes, dénonce alors à son tour "l'intrusion" du maire dans le lycée, exigeant sa "révocation".

Ali Rabeh l'accuse d'"instrumentaliser cette affaire à des fins politiciennes" pour soutenir son "poulain" Othman Nasrou, candidat malheureux contre lui à l'élection municipale de 2020 qui vient d'être annulée par la justice administrative. M. Rabeh a fait appel.

Le maire affirme être victime depuis le début de l'affaire d'"insultes racistes" et déclare avoir porté plainte pour des "menaces de mort".

Une enquête a en conséquence été ouverte par la justice et l'élu bénéficie dorénavant d'une protection policière. Comme Didier Lemaire.

bur-leo/pa/dch/lch/bds

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FEB 14

Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #

2/14/2021, 1:30 PM
Paris, FRA

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont récemment demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune.

"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".

"J'avais dit, sur l'inceste, on continue à travailler. Je vous fais part des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.

Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".

"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.

Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.

Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".

Concernant la question de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.

"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".

Eric Dupond-Moretti souhaite "une prescription graduée, échelonnée".

"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.

ctx/pa/swi

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FEB 14

Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #

2/14/2021, 1:24 PM
Paris, FRA

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont récemment demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune.

"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".

"J'avais dit, sur l'inceste, on continue à travailler. Je vous fais part des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.

Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".

"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.

Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.

Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".

Concernant la question de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.

"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".

Eric Dupond-Moretti souhaite "une prescription graduée, échelonnée".

"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.

ctx/pa/swi

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FEB 14

Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #

2/14/2021, 1:12 PM
Paris, FRA

L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé les déclarations médiatiques d'un professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.

Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un tract "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.

L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".

En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte.

Yannick Jadot a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".

"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.

Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il faut mettre à son crédit qu'"il ne nie pas les difficultés et rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a proposé en milieu de semaine une "protection rapprochée" au professeur, qui l'a acceptée, en expliquant qu'il allait par ailleurs "quitter l'enseignement, mais pas forcément l'Education nationale".

ggy/swi

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FEB 14

Abus sexuels: A Nice, un prêtre, victime présumée d'un aumônier, sort du silence #

2/14/2021, 7:22 AM
Nice, FRA

"Ma parole peut peut-être donner à d'autres le courage de parler": l'un des neuf plaignants accusant le père Jean-Marc Schoepff d'agressions sexuelles dans leur adolescence à Nice sort pour la première fois du silence. Signe particulier: il est prêtre lui-aussi.

"Je souhaite faire entendre ma voix auprès des personnes qui doutent encore de ce qu'ils ont pu entendre dans les médias. Je me dis que ma parole aura, comme je suis prêtre, peut-être un peu plus de poids", témoigne auprès de l'AFP le père Cédric, 42 ans. Son prénom a été modifié pour préserver la paroisse où il officie depuis son ordination en 2016.

"Le but pour moi n'est pas de me venger mais de faire la vérité, en me disant que ça va aussi lui faire du bien à lui. Je suis resté longtemps assez proche de lui, je l'ai invité à mon ordination. Ce sont les premières plaintes qui m'ont fait cheminer", raconte-t-il.

Le père Schoepff, 64 ans, "Jean-Marc" comme l'appellent encore les jeunes et les familles qui ont côtoyé cet aumônier et curé à la personnalité charismatique, a été mis en examen et brièvement incarcéré. Il ne devrait pas être jugé avant 2022.

"On attend que la procédure démontre son innocence. Ensuite, on se réserve le droit de déposer des plaintes pour dénonciations calomnieuses", ont indiqué à l'AFP ses avocats Me Michel Cardix et Tina Colombani. "Il conteste totalement les faits et considère qu'il y a eu une cabale".

La plupart des faits allégués, sauf ceux contenus dans deux plaintes, sont prescrits. "C'est vraiment dommage. Il reste les médias et les psy pour parler et faire un chemin de guérison", regrette le père Cédric qui a déposé une plainte en avril 2019, "un processus assez douloureux".

Si le procès a lieu, il pourra être cité comme témoin et raconter ce qu'il appelle les "câlins", qu'il trouvait à l'époque "excessifs mais pas délictueux" et qu'il situe à partir de ses 14 ans jusqu'à ce qu'il dise stop.

"Ca s'est arrêté quand j'avais 17 ans. Avant d'avoir pu en parler à quelqu'un, je n'avais pas conscience de subir une agression sexuelle, je pensais que c'était sa manière de me témoigner son affection (...) Une fois la lumière éteinte, il se rapprochait de moi et faisait un câlin. Il pouvait toucher mes jambes, mes fesses, ça lui arrivait de mettre un doigt dans ma bouche, de jouer avec ma langue, de m'embrasser, et il me disait qu'il m'aimait, que j'étais beau. A moi, il ne m'a pas touché le sexe", décrit-il.

"Les choses se sont produites à chaque fois que je dormais dans la même pièce avec lui, autant dire assez souvent", dit-il car, selon lui, le prêtre l'hébergeait les veilles de randonnées, de camps, partageait parfois la même tente et l'invitait dans son chalet pour skier.

- "Vraie réflexion" de l'église -

"Impensable" aujourd'hui, convient-il: "Tout n'est sans doute pas parfait (dans l'Eglise) mais il y a une vraie réflexion. On met des portes vitrées aux locaux accueillant des jeunes. On laisse la porte ouverte quand on confesse un enfant et, quand on fait des camps, on n'a pas le droit de dormir avec les jeunes, même pas celui d'aller dans les chambres!"

Issu d'une famille croyante qui le laissait parfois sécher la messe pour regarder Téléfoot, il a rencontré le père Jean-Marc, aumônier à Stanislas, fleuron de l'enseignement privé catholique niçois, à une rencontre diocésaine.

"De fil en aiguille, j'ai fait beaucoup de camps avec lui et je suis devenu un de ses chouchous, le premier des chouchous (...) Ca a été comme un second père et il disait que j'étais son filleul", dit-il. L'aumônier financera même ses études en école de commerce.

Quand l'affaire éclate en 2017, le père Cédric se tait d'abord: "J'avais peur". A Noël, il évoque le passé en tête-à-tête avec le père Jean-Marc qui, selon lui, demande pardon, affirme qu'il n'a plus jamais recommencé et s'est fait soigner, même si des plaintes ultérieures semblent infirmer ses dires.

Concernant le diocèse, "on a de bonnes raisons de penser qu'un signalement a été fait dans les années où il était aumônier à Stanislas". Ce n'est qu'à la rentrée 2017 que le père Jean-Marc, curé de la paroisse du Port, sera écarté du dernier établissement scolaire où il intervenait encore.

clr/iw/or

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FEB 12

L'étudiant Guillaume T., de la déflagration du #MeTooGay au suicide #

2/12/2021, 8:00 AM

Dimanche, Guillaume T. phosphorait encore pour trouver un logo à son nouveau collectif "queer et antifa". Mardi, le jeune militant qui avait déclenché un mouvement #MeTooGay en accusant un élu communiste de viol a été retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre.

Le parquet de la ville a rapidement annoncé l'ouverture d'une enquête pour établir les causes de la mort, en précisant qu'il n'établissait pas à ce stade de lien entre les allégations du jeune homme de 20 ans et son décès.

Selon une source proche de l'enquête, les policiers n'ont découvert aucun mot dans sa chambre. Ils ont saisi son ordinateur et son téléphone portable dans l'espoir d'y trouver des indices pour expliquer son suicide apparent, qui a pris par surprise ceux qui le connaissaient.

Lundi, il s'est mis à "bloquer tout le monde sur les réseaux sociaux" puis "n'a plus donné de nouvelles", raconte à l'AFP Anthony (prénom modifié), ami et voisin.

Inquiets, ses proches décident le lendemain de frapper à sa porte. Sans réponse, c'est une responsable du Crous qui fait ouvrir sa chambre.

"Elle hurle" avant d'appeler les pompiers, poursuit Anthony. Puis viennent la police et l'identité judiciaire. Le corps sera emmené sous les yeux des étudiants.

- "Ce qui m'est arrivé" -

Même si son engagement, politique notamment, était connu, Guillaume a accédé à une notoriété dépassant sa fac le 21 janvier.

Ce jour-là, il publie sur Twitter, sous son pseudonyme "Prunille", le message: "Après plus de deux ans, sans savoir mettre les mots sur ce qui m'est arrivé, je me rends compte que j'ai été violé par Maxime Cochard, conseiller de Paris, et son compagnon (...) en octobre 2018 alors que je n'avais que 18 ans et étais particulièrement vulnérable".

"Je considère qu'ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu'en raison de problèmes familiaux je n'avais pas vraiment d'endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi", écrit-il encore.

Maxime Cochard a réagi en dénonçant une "accusation totalement fausse".

Son avocate, Fanny Colin, a ensuite évoqué dans Le Parisien "un acte consenti, entre adultes". Contactée par l'AFP, elle n'a pas souhaité réagir.

Après sa série de tweets, Guillaume n'avait pas porté plainte. Et, même s'il avait menacé de le faire, Maxime Cochard n'avait pas non plus porté plainte en diffamation, selon des sources judiciaires, à la date du décès.

- "Microcosme" -

Le message de Guillaume, retweeté 2.000 fois, en avait suscité des centaines d'autres, anonymes ou de personnalités, dénonçant des agressions sexuelles dans l'enfance ou à l'âge adulte. Pour la première fois en France émergeait le mot-dièse #MeTooGay, prélude d'un débat sur les violences sexuelles dans les cercles gays.

Au Parti communiste, les accusations de Guillaume ont fait l'effet d'une "bombe dans un microcosme", assure sous couvert d'anonymat un proche de l'étudiant.

"Le PCF parisien, c'est déjà très peu de personnes, le +PCF gay+, ça ce compte sur les doigts d'une main", ajoute ce militant, "peu de gens se sont manifestés, il n'a pas reçu énormément de soutien du parti".

Dès le lendemain des accusations, la direction du parti avait pourtant demandé la mise en retrait de son élu.

Et mercredi, le PCF a réclamé "la vérité et la justice pour Guillaume". Trois cents militants gravitant dans la mouvance antifasciste et queer se sont réunis devant le siège du parti place du Colonel Fabien pour un hommage au jeune homme.

Les dernières images de lui sur les réseaux datent du 31 janvier. Silhouette frêle, col roulé et pantalon noir, il apparaît perché sur un camion, place de l'Hôtel de Ville à Paris, où il avait organisé une manifestation de plusieurs milliers de personnes, contre les opposants à la "procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes".

- Détresse psychologique -

Guillaume était un "figure connue dans tout le milieu syndical étudiant", assure à l'AFP Mélanie Luce, la présidente de l'UNEF.

Récemment, l'étudiant - qui redoublait sa première année d'Administration économique et sociale - tentait de mettre sur pied un nouveau collectif "Paris Queer Antifa".

"Ce collectif dont il m'avait encore parlé ce week-end lui tenait vraiment à coeur", témoigne Raphaël Luciani-Galais, 22 ans, son formateur à la Fédération syndicale étudiante (FSE).

Selon plusieurs camarades interrogés par l'AFP, Guillaume avait été secoué par le séisme suscité par sa déclaration mais "allait mieux". Raphaël Luciani-Galais en doute. "Dans le fond, il n'allait pas très bien", dit-il, évoquant une accumulation de difficultés familiales, économiques et psychologiques.

Depuis des semaines, les syndicats alertent sur les graves conséquences psychologiques et sociales de la crise sanitaire sur les étudiants, après bientôt un an de cours à distance et d'isolement, alors que des suicides ou tentatives de suicide ont été recensés depuis la rentrée.

Guillaume peut être un "exemple de la détresse psychologique dans laquelle vivent beaucoup d'étudiants", avance Tao Chéret, 21 ans, étudiant et responsable de la FSE à Rennes.

ola-pyv-dar/pa/lbx/shu

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