Nucléaire: l'Iran "compromet" le retour à la diplomatie avec ses violations de l'accord (Paris, Londres et Berlin) #
La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti vendredi l'Iran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord encadrant son programme nucléaire avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal.
"En accélérant ses violations, l'Iran compromet la possibilité qu'un retour à la diplomatie permette la réalisation pleine et entière des objectifs du PAGC (Plan d'action global commun)", ont déclaré les porte-paroles des trois ministères des Affaires étrangères dans un communiqué commun.
"En vertu de cet accord, l'Iran s'est engagé à ne pas produire d'uranium métallique et à ne pas conduire de recherche et développement sur la métallurgie de l'uranium pour une durée de 15 ans", ont rappelé les trois pays, cosignataires du texte de 2015 avec les Etats-Unis - qui en sont sortis en 2018 - la Russie et la Chine.
L'Agence internationale de l'énergie atomique a annoncé mercredi avoir "procédé le 8 février à la vérification de 3,6 grammes d'uranium métal dans l'usine d'Ispahan" (centre).
Si ce n'est pas une surprise - l'Iran avait fait savoir mi-janvier qu'il avançait dans cette direction -, le sujet est sensible car l'uranium métal peut être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Nous réaffirmons que ces activités, qui constituent une étape clé dans le développement d'une arme nucléaire, n'ont aucune justification civile crédible en Iran", ont martelé Paris, Londres et Berlin en appelant "instamment l'Iran à y mettre fin sans délai et à s'abstenir de toute nouvelle violation de ses engagements nucléaires".
Cette nouvelle violation affaiblit encore un peu plus l'accord sur le nucléaire iranien, qui menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a retiré les Etats-Unis en 2018 avant de rétablir des sanctions économiques.
En riposte, Téhéran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de la plupart de ses engagements, arguant qu'il en avait le droit face aux "violations flagrantes" des règles par les autres parties.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Toutefois, le nouveau président américain a prévenu qu'il ne ferait pas le premier pas en levant les sanctions. Les Iraniens réclament à l'inverse un retour des Etats-Unis dans l'accord, avant de revenir eux-mêmes au respect de leurs engagements.
Réagissant aux déclarations européennes, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé que ce n'était pas à l'Iran de faire le premier pas du fait du retrait américain, et a accusé les Européens de ne pas en faire assez pour sauver l'accord.
"Au nom de quelle logique incombe-t-il à l'Iran de renoncer aux mesures de sauvegarde prises un an révolu après que les Etats-Unis se sont retirés du JCPOA ? (...) Qu'a fait le E3 pour remplir ses obligations ?" a-t-il lancé sur Twitter.
vl-sjw/fz/lb
Nucléaire: l'Iran "compromet" le retour à la diplomatie avec ses violations de l'accord (Paris, Londres et Berlin) #
La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti vendredi l'Iran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord encadrant son programme nucléaire avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal.
"En accélérant ses violations, l'Iran compromet la possibilité qu'un retour à la diplomatie permette la réalisation pleine et entière des objectifs du PAGC (Plan d'action global commun)", ont déclaré les porte-parole des trois ministères des Affaires étrangères dans un communiqué commun.
"En vertu de cet accord, l'Iran s'est engagé à ne pas produire d'uranium métallique et à ne pas conduire de recherche et développement sur la métallurgie de l'uranium pour une durée de 15 ans", ont rappelé les trois pays, cosignataires du texte de 2015 avec les Etats-Unis - qui en sont sortis en 2018 - la Russie et la Chine.
L'Agence internationale de l'énergie atomique a annoncé mercredi avoir "procédé le 8 février à la vérification de 3,6 grammes d'uranium métal dans l'usine d'Ispahan" (centre).
Si ce n'est pas une surprise - l'Iran avait fait savoir mi-janvier qu'il avançait dans cette direction -, le sujet est sensible car l'uranium métal peut être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Nous réaffirmons que ces activités, qui constituent une étape clé dans le développement d'une arme nucléaire, n'ont aucune justification civile crédible en Iran", ont martelé Paris, Londres et Berlin en appelant "instamment l'Iran à y mettre fin sans délai et à s'abstenir de toute nouvelle violation de ses engagements nucléaires".
Cette nouvelle violation affaiblit encore un peu plus l'accord sur le nucléaire iranien, qui menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a retiré les Etats-Unis en 2018 avant de rétablir des sanctions économiques.
En riposte, Téhéran s'est affranchi progressivement depuis 2019 de la plupart de ses engagements, arguant qu'il en avait le droit face aux "violations flagrantes" des règles par les autres parties.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Toutefois, le nouveau président américain a prévenu qu'il ne ferait pas le premier pas en levant les sanctions. Les Iraniens réclament à l'inverse un retour des Etats-Unis dans l'accord, avant de revenir eux-mêmes au respect de leurs engagements.
vl/fz/at
Nucléaire: l'Iran "compromet" le retour à la diplomatie avec ses violations de l'accord (Paris, Londres et Berlin) #
La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti vendredi l'Iran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord encadrant son programme nucléaire en violant de façon répétée ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal.
"En accélérant ses violations, l'Iran compromet la possibilité qu'un retour à la diplomatie permette la réalisation pleine et entière des objectifs du PAGC (Plan d'action global commun)", ont déclaré les porte-parole des trois ministères des Affaires étrangères dans un communiqué commun.
vl/fz/at
A Paris et dans sa région, des demandeurs d'asile "condamnés à la rue" #
Les "jambes congelées" sur son matelas posé devant une brasserie par un froid polaire, John saisit le thé qu'on lui tend. A Paris depuis trois semaines pour demander l'asile, ses efforts sont vains: le Nigérian se sent "condamné à la rue".
Depuis le 1er janvier et l'entrée en vigueur en France du nouveau schéma national d'accueil des demandeurs d'asile, qui doit permettre, selon le gouvernement, de "désengorger" la région parisienne en orientant largement ces exilés vers les régions, les associations d'aide aux migrants craignent une bombe à retardement.
Si les dossiers les plus simples sont transférés en régions, les plus complexes -comme ceux de John et des autres "Dublinés" qui ont déjà demandé l'asile dans un autre pays européen - restent en région parisienne, dans une impasse.
Avec le risque de concentrer, dans Paris et ses alentours, une hyper-précarité, terreau de la reformation de campements, un scénario que les autorités veulent à tout prix éviter.
Le "règlement de Dublin" confie au premier pays d'entrée d'un migrant dans l'UE la responsabilité de traiter sa demande d'asile.
"Partir ailleurs qu'à Paris, je ne demande que ça si ça veut dire que je ne dors plus dehors", dit à l'AFP John (un prénom d'emprunt), transi sous une couette devant la Gare du Nord, ce mardi soir de déclenchement du plan grand froid, lorsque des bénévoles associatifs lui proposent une boisson chaude.
"J'ai appelé le 115 (numéro d'urgence sociale), expliqué que je voulais demander l'asile, mais on me dit qu'il n'y a pas de place", dit le Nigérian, qui a fui son pays et traversé la Méditerranée.
"On est favorables au schéma", mais "on risque de se retrouver avec une concentration des situations administratives les plus compliquées en Ile-de-France (région de Paris), et une prise en charge difficile", observe Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile, association opératrice de l'Etat.
Le plan du gouvernement est de "desserrer la pression" en région parisienne, où se présente la moitié des demandeurs d'asile, mais qui ne concentre que 19% du parc d'hébergement dédié.
"Sur le papier, c'est très beau, dans les faits, c'est explosif, car cela ne prend pas en compte que le système dysfonctionne et que les gens n'arrivent pas à déposer leur demande", déplore Clotilde Hoppe, responsable pour l'Ile-de-France de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
"On a peur qu'il y ait une reconstitution de campement", dit-elle.
"Outre la question des Dublinés, les primo-arrivants ne sont visiblement plus orientés des accueils de jour vers les centres où sont examinées les situations administratives. On a 75 cas pour la seule première semaine de février. Et il y a ceux qui refusent l'orientation vers la province et qui n'auront plus droit à l'hébergement. On fait comme si ces personnes disparaissaient, mais elles sont bien là, ancrées dans l'errance", ajoute Clotilde Hoppe.
Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, qui orchestre cette prise en charge, reconnaît que la situation dans la région parisienne est "un sujet de préoccupation".
En janvier, 991 personnes ont été orientées vers les régions françaises, soit environ quatre fois plus que la moyenne mensuelle de 2020.
"On n'envoie pas en région les +Dublinés+, car c'est une procédure compliquée. Mais ils n'ont pas droit à rien: ils touchent l'allocation pour demandeurs d'asile", répond le patron de l'OFII.
Selon lui, 15% des 1.150 personnes sollicitées ont elles-mêmes refusé un transfert, se voyant automatiquement retirer toute allocation ou possibilité d'hébergement.
Calfeutré avec quatre compagnons d'infortune sous une station du métro aérien, Najah Mohamad, un Somalien de 24 ans, essaie d'obtenir une prise en charge depuis son arrivée à Paris quatre mois plus tôt.
"On me dit +Rappelez plus tard+. Je garde espoir mais j'ai déposé une demande d'asile et je suis toujours dehors", dit l'homme vêtu d'un simple sweat à capuche par -2°C.
Sur le terrain, à Paris et dans ses alentours, où Philippe Caro et son association Solidarité migrants Wilson distribuent des repas, il n'y a plus de campements mais les exilés "sont partout": "C'est simple, on s'arrête tous les 50 mètres, dans les recoins cachés", résume-t-il après une maraude. "On veut les rendre invisibles mais les plus fragiles se retrouvent à la rue".
sha/lbx/cb/fio
En Ile-de-France, des demandeurs d'asile "condamnés à la rue" #
Les "jambes congelées" sur son matelas posé devant une brasserie parisienne par un froid polaire, John* saisit le thé qu'on lui tend. Depuis 24 jours dans la capitale pour demander l'asile, ses efforts sont vains: le Nigérian se sent "condamné à la rue".
Depuis l'entrée en vigueur au 1er janvier du nouveau schéma national d'accueil des demandeurs d'asile, qui doit permettre, selon le gouvernement, de "désengorger" l'Ile-de-France en orientant largement ces exilés vers la province, les associations d'aide aux migrants craignent une bombe à retardement : d'une part, les dossiers les plus simples transférés en régions, d'autre part, les plus complexes - comme ceux de John et des autres "Dublinés" qui ont déjà demandé l'asile dans un autre pays européen - restant en région parisienne, dans une impasse.
Avec le risque de concentrer, dans Paris et ses alentours, une hyper-précarité, terreau de la reformation de campements, un scénario que les autorités veulent à tout prix éviter.
"Partir ailleurs qu'à Paris, je ne demande que ça si ça veut dire que je ne dors plus dehors", dit à l'AFP John, transi sous une couette devant la Gare du Nord, ce mardi soir de déclenchement du plan grand froid, lorsque des bénévoles associatifs lui proposent une boisson chaude.
"J'ai appelé le 115, expliqué que je voulais demander l'asile, mais on me dit qu'il n'y a pas de place", dit le Nigérian, qui a fui son pays et traversé la Méditerranée.
"On est favorables au schéma", mais "on risque de se retrouver avec une concentration des situations administratives les plus compliquées en Ile-de-France, et une prise en charge difficile", observe Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile, association opératrice de l'Etat.
Le plan du gouvernement est de "desserrer la pression" en région parisienne, où se présente la moitié des demandeurs d'asile, mais qui ne concentre que 19% du parc d'hébergement dédié.
"Sur le papier, c'est très beau, dans les faits, c'est explosif, car cela ne prend pas en compte que le système dysfonctionne et que les gens n'arrivent pas à déposer leur demande", déplore Clotilde Hoppe, responsable pour l'Ile-de-France de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
"On a peur qu'il y ait une reconstitution de campement", dit-elle.
"Outre la question des Dublinés, les primo-arrivants ne sont visiblement plus orientés des accueils de jour vers les centres où sont examinées les situations administratives. On a 75 cas pour la seule première semaine de février. Et il y a ceux qui refusent l'orientation vers la province et qui n'auront plus droit à l'hébergement. On fait comme si ces personnes disparaissaient, mais elles sont bien là, ancrées dans l'errance", ajoute Clotilde Hoppe.
Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, qui orchestre cette prise en charge, reconnaît que la situation francilienne est "un sujet de préoccupation".
En janvier, 991 personnes ont été orientées en province, soit environ quatre fois plus que la moyenne mensuelle de 2020.
"On n'envoie pas en région les +Dublinés+, car c'est une procédure compliquée. Mais ils n'ont pas droit à rien: ils touchent l'allocation pour demandeurs d'asile", répond le patron de l'OFII.
Selon lui, 15% des 1.150 personnes sollicitées ont elles-mêmes refusé un transfert, se voyant automatiquement retirer toute allocation ou possibilité d'hébergement.
Calfeutré avec quatre compagnons d'infortune sous une station du métro aérien par un vieux panneau de la RATP et une palette de bois, Najah Mohamad, un Somalien de 24 ans, essaie d'obtenir une prise en charge depuis son arrivée à Paris quatre mois plus tôt.
"On me dit +Rappelez plus tard+. Je garde espoir mais j'ai déposé une demande d'asile et je suis toujours dehors", dit l'homme vêtu d'un simple sweat à capuche par -2°C.
Sur le terrain, à Paris et en petite couronne, où Philippe Caro et son association Solidarité migrants Wilson distribuent des repas, il n'y a plus de campements mais les exilés "sont partout": "C'est simple, on s'arrête tous les 50 mètres, dans les recoins cachés", résume-t-il après une maraude. "On veut les rendre invisibles mais les plus fragiles se retrouvent à la rue".
sha/lbx/cb
*prénom d'emprunt
Le Pen et Darmanin, un débat à fleurets mouchetés, entre "approximations" et déception #
Marine Le Pen et Gérald Darmanin ont débattu jeudi soir sur France 2 à fleurets mouchetés de l'islamisme et de l'immigration, tombant d'accord par endroits, le ministre de l'Intérieur accusant son adversaire d'"approximations" et la candidate RN fustigeant un texte insuffisant contre l'islamisme.
Ce débat était très attendu à 15 mois de la présidentielle, entre une candidate à l'Elysée désireuse de faire oublier son duel raté face à Emmanuel Macron en 2017, et un poids lourd de la majorité en première ligne sur les textes régaliens de la macronie.
En quête de crédibilité, forte de sondages qui la donnent au second tour face à Emmanuel Macron, la dirigeante d'extrême droite a jugé que le projet de loi du gouvernement sur le séparatisme, "vidé de son sens", l'avait "beaucoup déçue" alors qu'elle se voulait "constructive".
Elle n'a pas exclu de voter le texte mais que cela "dépendrait" de l'examen à l'Assemblée d'une mesure gouvernementale encadrant l'instruction en famille, critiquée de toutes parts. "Je ne veux pas d'un Etat qui s'ingère dans la liberté des familles" et des religions, a-t-elle dit.
Mme Le Pen était venue avec une contre-proposition de loi ciblant les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
"Vous êtes très approximative (...) vous dites beaucoup de choses qui ne sont pas la vérité ou qui ne sont pas le texte, qui ne sont pas le droit", a accusé pour sa part le ministre de l'Intérieur, qui jouait par procuration le rôle du chef de l'Etat.
Gérald Darmanin lui a reproché de "ne pas voter les textes" comme la loi antiterroriste de 2017, qui permet notamment la fermeture de lieux de culte. "Madame Le Pen dans sa stratégie de dédiabolisation vient à être quasiment un peu dans la mollesse, il faut prendre des vitamines!" a-t-il ironisé.
En l'occurence la cheffe du RN s'est trompée sur les chiffres de l'immigration, sujet fétiche de son parti. Gérald Darmanin l'a encore accusée "d'approximation" sur l'immigration, Marine Le Pen évoquant le chiffre de 471.000 titres de séjour accordés en 2019, alors que le ministre lui a assuré que le chiffre était de 277.000.
Quand la cheffe du RN a souhaité un référendum pour demander aux Français "s'ils souhaitent qu'on supprime le droit du sol, c'est-à-dire l'acquisition quasi automatique de la nationalité", le ministre a répondu que "ce n'était pas vrai".
"Chacun constatera que vous avez dit absolument n'importe quoi sur absolument tous les sujets ce soir" et "il faut travailler pour le prochain débat présidentiel", a-t-il conclu.
Interrogée pour savoir si elle avait l'impression d'avoir mieux fait qu'en 2017, Marine Le Pen a répondu qu'"on ne peut pas comparer des débats qui n'ont rien de comparable".
Marine Le Pen avait refusé de débattre en septembre avec le Premier ministre Jean Castex, relégué par un proche au rang de "dircab'[directeur de cabinet]" d'Emmanuel Macron, trop technique à ses yeux.
Ce face-à-face était un test pour la candidate de l'extrême droite, qui admet avoir été "trop offensive" dans son débat raté de 2017 et reste attendue sur l'économie.
Dans l'hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles paru jeudi, M. Darmanin avait défendu un projet de loi qui garantit, "par la laïcité, la liberté religieuse de chacun", alors que sa majorité est tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
Invité au même moment sur C8, le candidat des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a déclaré dès le début de son passage chez Cyril Hanouna que sa présence sur la chaîne jeudi soir était un "acte de protestation contre ce qui est en train de se passer: la rédaction d'un service public organise un débat entre deux personnes qui sont d'accord sur une loi et vont voter la même chose" sur la place "des musulmans en France".
are-tll/cs/mlb
Nucléaire: préoccupés, Paris et Moscou appellent l'Iran à la responsabilité #
Paris et Moscou ont appelé jeudi Téhéran à la responsabilité dans le dossier du nucléaire iranien, au lendemain du début de sa production d'uranium métal, dernière violation en date de ses engagements de l'accord de 2015.
"Afin de préserver l'espace politique pour la recherche d'une solution négociée, nous appelons l'Iran à ne prendre aucune nouvelle mesure qui aggraverait encore la situation sur le plan nucléaire", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Si nous comprenons la logique et les raisons qui motivent l'Iran, il est nécessaire de faire preuve de retenue et d'une approche responsable", a déclaré pour sa part à l'agence de presse Ria Novosti le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
L'installation de l'administration Biden aux Etats-Unis laisse espérer des avancées diplomatiques possibles sur le sujet après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Mais Téhéran comme Washington appellent chacun l'autre camp à faire le premier pas pour une véritable reprise du dialogue.
"La France se félicite de la volonté confirmée de la nouvelle administration américaine de revenir à une approche diplomatique du dossier nucléaire iranien, dans la perspective d'un retour au JCPoA", nom donné à l'accord de Vienne de 2015, a précisé le Quai d'Orsay.
Sergueï Riabkov a de son côté appelé les Etats-Unis à "lever les sanctions prises contre Téhéran" et "ne pas faire traîner les choses en longueur".
"L'administration Biden ne cesse de parler du respect du JCPOA (nom donné à l'accord de Vienne de 2015, ndlr). A quel titre ? Les Etats-Unis ont cessé d'y participer en mai 2018, violé le JCPOA et puni ceux qui respectaient les résolutions des Nations-Unies. A ce jour, les Etats-Unis en sont EXACTEMENT au même point. Avant de pérorer, RESPECTEZ", a tweeté le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Mercredi soir, l'Agence internationale de l'énergie atomique avait annoncé avoir "procédé le 8 février à la vérification de 3,6 grammes d'uranium métal dans l'usine d'Ispahan" (centre).
Si ce n'est pas une surprise - l'Iran avait fait savoir mi-janvier qu'il avançait dans cette direction -, le sujet est sensible car l'uranium métal peut être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
La République islamique a toujours nié vouloir se doter de la bombe, même si l'AIEA avait établi le contraire en 2011.
Mais Paris et Moscou ont exprimé leurs inquiétudes. "Cela n'incite pas à l'optimisme", a estimé le ministre russe, tandis que la France jugeait la situation "préoccupante" du fait de "l'accumulation des violations par l'Iran de l'accord de Vienne".
bur-dla/fz/lpt
Macron à distance au sommet du G5 Sahel à N'Djamena, message de Blinken prévu #
Emmanuel Macron suivra le sommet du G5 Sahel de N'Djamena en visioconférence en raison de la crise sanitaire, a annoncé jeudi la présidence française, précisant que Washington participerait aussi, sous forme d'un message vidéo de son secrétaire d'Etat.
Le chef de l'Etat français "ne sortira pas du territoire français" et "participera à distance" au sommet des 15 et 16 février, a indiqué la présidence. Cette décision a été prise "uniquement au regard du contexte sanitaire", a-t-elle ajouté, en précisant qu'aucun ministre français ne serait présent à N'Djamena.
Emmanuel Macron participera donc en visioconférence à la réunion prévue lundi après-midi avec ses homologues des cinq pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), qu'il a tous reçus en tête en tête ces dernières semaines à Paris.
Mardi matin, il suivra également la réunion avec les partenaires de la Coalition pour le Sahel, qui réunit tous les pays apportant une aide à la lutte contre les groupes jihadistes.
A cette occasion, le nouveau secrétaire d'Etat américain Antony Blinken interviendra avec un message vidéo, "un signal important" pour Paris, selon l'Elysée. L'administration Trump avait en effet laissé entendre une volonté de se désengager de la région, mais les premiers contacts avec la nouvelle équipe ont été plus positifs ces dernières semaines.
L'objet du sommet est d'"amplifier la dynamique" du sommet de Pau (sud de la France) de janvier 2020, qui a permis "un clair renversement du rapport de forces" avec les groupes armés jihadistes, en particulier "dans la région des trois frontières" (Mali, Niger et Burkina Faso), a indiqué la présidence.
Il s'agira aussi de "compléter cette dynamique militaire par un sursaut symétrique dans les volets civils", notamment en visant "le retour de l'Etat" dans les régions les plus troublées et en relançant les accords d'Alger de 2015, "seul cadre politique pertinent du règlement de la crise malienne", a-t-on ajouté de même source.
L'Elysée a par ailleurs confirmé "une réflexion en cours" sur un "ajustement" de la force française Barkhane, comme l'avait annoncé en janvier Emmanuel Macron. Mais cette question est actuellement "discutée avec les partenaires sahéliens de la coalition", a précisé un conseiller. "Les modalités seront décidées au cours des prochaines semaines et prochains mois".
La France, qui mobilise 5.100 militaires pour Barkhane, souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
dab-jri/dla/blb
Islamisme, immigration: Le Pen et Darmanin se mesurent sur le régalien avant 2022 #
Laïcité/islamisme, immigration, sécurité... Marine Le Pen et Gérald Darmanin s'affrontent jeudi soir sur France 2 dans un débat vu comme un galop d'essai avant la présidentielle de 2022, sur des sujets régaliens qu'ils connaissent bien et pourraient être au centre du scrutin.
En quête de crédibilité après son débat raté face à Emmanuel Macron en 2017, la candidate du RN apportera pendant 45 minutes la réplique à un ministre de l'Intérieur poids lourd de la majorité, qui se voit reprocher d'aller sur le terrain du RN.
Marine Le Pen, donnée au second tour face à Emmanuel Macron en 2022 selon les sondages, a affûté ses arguments avec les hauts fonctionnaires du mystérieux groupe des Horaces, son numéro deux Jordan Bardella, ou encore l'eurodéputé Jean-Paul Garraud, principal auteur de sa contre-proposition sur le séparatisme.
Elle avait refusé de débattre en septembre avec le Premier ministre Jean Castex, relégué par un proche au rang de "dircab'[directeur de cabinet]" d'Emmanuel Macron, trop technique à ses yeux.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, voué à jouer le rôle à distance du président Macron, on souligne qu'il se prépare en étant "à fond dans ses missions" qui "touchent aux sujets du débat", que ce soit pour défendre le projet de loi sur le "séparatisme" en discussion à l'Assemblée nationale, ou pour animer le "Beauvau de la sécurité", concertation inédite sur la police.
Un ministre promet un débat "intense" duquel M. Darmanin se "sortira" parce qu'il est "précis sur les éléments". Il a aussi "appris de ses fautes" après la loi controversée sur la sécurité globale, ajoute un responsable de la majorité, alors que le gouvernement est attaqué sur une mesure contre le séparatisme visant l'instruction en famille.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, attend de ce débat "un moment de vérité". "On entend beaucoup le Rassemblement national donner des leçons", mais ses élus "ne sont jamais au rendez-vous pour voter" les textes.
Ce face-à-face est un test pour la candidate de l'extrême droite, qui admet avoir été "trop offensive" dans son débat raté de 2017 et reste attendue sur l'économie.
Mme Le Pen vient cette fois avec une contre-proposition de loi ciblant les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
Elle entend souligner le "décalage" entre les constats de l'exécutif, qu'elle partage, et le "petit texte de police administrative" présenté par M. Darmanin, dit à l'AFP son conseiller Philippe Olivier.
La cheffe du RN reproche au gouvernement de ne pas "désigner l'ennemi" et assume la "brutalité" de ses propositions, considérant qu'il faut lutter contre l'islamisme, "idéologie totalitaire", "de la même manière" que contre le nazisme.
Et peu importe si son texte est inapplicable "dans le système actuel, puisque Marine Le Pen propose de changer de système", note le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
Dans l'hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles paru jeudi, M. Darmanin défend un projet de loi qui garantit, "par la laïcité, la liberté religieuse de chacun", alors que sa majorité est tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
Plus généralement le ministre entend faire valoir que "des réponses républicaines fortes peuvent être apportées" sur le régalien "sans pour autant faire fi de l'Etat de droit comme le propose Marine Le Pen".
Marine Le Pen ne manquera pas de l'attaquer sur l'immigration qui, pour elle, "est le terreau du communautarisme, lui-même terreau du fondamentalisme islamiste", même si elle ne veut plus suspendre les accords de Schengen.
A l'inverse, Gérald Darmanin refuse d'établir un "lien direct" entre immigration et islamisme, étant donné que "les trois quarts" des auteurs des attentats en France sont Français, tout en mettant l'accent sur un durcissement de sa politique migratoire.
Mais l'ancien maire de Tourcoing (Nord) se défend de marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite. "Toute sa vie politique a été construite dans le combat contre le Front national" (devenu RN), insiste son entourage.
Invité au même moment sur C8, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon veut lui évoquer "ce qui compte davantage" à ses yeux, le "séparatisme social des riches".
L'ancienne ministre LR de la Justice, Rachida Dati, estime qu'"à force d'instrumentaliser un affrontement entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron et de nier l'existence d'une réelle opposition, on va dégoûter les Français" de l'élection présidentielle.
are-tll/ib/tes
Nucléaire: préoccupés, Paris et Moscou appellent l'Iran à la responsabilité #
Paris et Moscou ont appelé jeudi Téhéran à la responsabilité dans le dossier du nucléaire iranien, au lendemain du début de sa production d'uranium métal, dernière violation en date de ses engagements de l'accord de 2015.
"Afin de préserver l'espace politique pour la recherche d'une solution négociée, nous appelons l'Iran à ne prendre aucune nouvelle mesure qui aggraverait encore la situation sur le plan nucléaire", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Si nous comprenons la logique et les raisons qui motivent l'Iran, il est nécessaire de faire preuve de retenue et d'une approche responsable", a déclaré pour sa part à l'agence de presse Ria Novosti le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
L'installation de l'administration Biden aux Etats-Unis laisse espérer des avancées diplomatiques possibles sur le sujet après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Mais Téhéran comme Washington appellent chacun l'autre camp à faire le premier pas pour une véritable reprise du dialogue.
"La France se félicite de la volonté confirmée de la nouvelle administration américaine de revenir à une approche diplomatique du dossier nucléaire iranien, dans la perspective d'un retour au JCPoA", nom donné à l'accord de Vienne de 2015, a précisé le Quai d'Orsay.
Sergueï Riabkov a de son côté appelé les Etats-Unis à "lever les sanctions prises contre Téhéran" et "ne pas faire traîner les choses en longueur".
Mercredi soir, l'Agence internationale de l'énergie atomique avait annoncé avoir "procédé le 8 février à la vérification de 3,6 grammes d'uranium métal dans l'usine d'Ispahan" (centre).
Si ce n'est pas une surprise - l'Iran avait fait savoir mi-janvier qu'il avançait dans cette direction -, le sujet est sensible car l'uranium métal peut être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
La République islamique a toujours nié vouloir se doter de la bombe, même si l'AIEA avait établi le contraire en 2011.
Mais Paris et Moscou ont exprimé leurs inquiétudes. "Cela n'incite pas à l'optimisme", a estimé le ministre russe, tandis que la France jugeait la situation "préoccupante" du fait de "l'accumulation des violations par l'Iran de l'accord de Vienne".
bur-dla/fz/blb
L'Etat viole les "droits fondamentaux" des migrants à Calais et Grande-Synthe (CNCDH) #
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a dénoncé jeudi la violation des "droits fondamentaux" des exilés à Calais et Grande-Synthe, où les migrants se trouvent dans un "extrême dénuement" en raison des démantèlements quasi-quotidiens de leurs lieux de vie.
Une délégation de la CNCDH, qui s'est rendue mi-décembre sur le littoral nord, a constaté une "dégradation" des conditions de vie pour le millier d'exilés qui y vivent dans l'espoir de gagner l'Angleterre.
Pour "dissuader" l'implantation des exilés, l'Etat a "mis en place une politique intransigeante de lutte contre les +points de fixation+ sur l'ensemble du littoral", observe la CNCDH dans son avis rendu public jeudi.
"Sur le terrain, cela se traduit par des opérations quasi-quotidiennes de démantèlement et de destruction des abris provisoires et une multiplication des obstacles afin d'empêcher les actions citoyennes d'aide. En conséquence, les personnes exilées s'épuisent à errer, sans cesse à la recherche d'abris de fortune et de moyens de survie dans des lieux toujours plus hostiles, plus insalubres, plus isolés et ainsi plus dangereux", déplore la Commission.
Les démantèlements devraient être assortis de solutions de mise à l'abri, un "impératif humanitaire", insiste l'institution, "compte-tenu de la détresse et de l'extrême dénuement" de ces personnes, qui font l'objet d'un "déni d'existence".
La "détérioration des conditions dans lesquelles survivent les personnes exilées sur la zone frontalière ainsi que la violation récurrente de leurs droits fondamentaux sont inacceptables", tacle encore la CNCDH.
"L'État doit comprendre que la politique dissuasive qu'il met en place n'affectera pas la détermination des exilés dans leur projet migratoire. Il faudrait donc plutôt trouver des solutions que de poursuivre cette politique inhumaine", a affirmé à l'AFP Geneviève Colas, une des rapporteurs de la CNCDH.
L'institution recommande par exemple l'implantation de "petites unités de répit" sur le littoral.
"L'idée n'est pas de reproduire la +jungle+", immense campement démantelé fin 2016 à Calais, mais d'offrir un répit, insiste la rapporteure.
A Calais, dit-elle, la violence envers les migrants "devient institutionnalisée": "On n'en parle jamais, mais tous les trois jours on a l'équivalent de ce qui s'est passé place de la République" à Paris, où le démantèlement violent de tentes par la police fin novembre avait suscité une vague d'indignation jusqu'au sein du gouvernement.
Selon l'Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, ces démantèlements sur le littoral nord représentent à eux-seuls 88% des expulsions de campements au niveau national.
sha/pga/bow
Nucléaire: Paris appelle l'Iran à ne prendre "aucune mesure qui aggraverait la situation" #
La France a appelé jeudi Téhéran à ne pas aggraver "encore la situation" de l'accord sur le nucléaire iranien, au lendemain du début de sa production d'uranium métal, dernière violation en date de ses engagements de l'accord de 2015.
"Afin de préserver l'espace politique pour la recherche d'une solution négociée, nous appelons l'Iran à ne prendre aucune nouvelle mesure qui aggraverait encore la situation sur le plan nucléaire", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, alors que l'installation de l'administration Biden aux Etats-Unis laisse penser que des avancées diplomatiques sont possibles sur le sujet.
dla/fz/cls
Mayotte: renforts pour faire respecter le confinement et lutter contre l'immigration illégale #
Une trentaine de policiers et gendarmes vont être envoyés dans les prochains jours et jusqu'à l'été à Mayotte pour faire respecter le confinement en vigueur sur l'île et lutter contre l'immigration clandestine depuis l'archipel voisin des Comores, a annoncé jeudi le gouvernement.
"20 policiers seront déployés d'ici à mars" et "13 gendarmes supplémentaires seront envoyés d'ici à l'été 2021", ont détaillé dans un communiqué commun les ministres de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.
Les deux pelotons de gendarmerie mobile, envoyés sur l'île fin janvier après trois assassinats à l'arme blanche, dont deux adolescents, et des destructions d'habitations sont par ailleurs maintenus "tant que leur présence sera nécessaire", assurent les deux ministres.
Ces forces devront notamment veiller au "respect du confinement" en vigueur à Mayotte depuis le 5 février et pour au moins trois semaines pour faire face à l'épidémie de Covid-19 et à l'apparition des variants sud-africain et britannique.
Mercredi, le taux d'incidence du Covid-19 à Mayotte était de 812 cas pour 100.000 habitants, selon l'Agence régionale de Santé.
Pour lutter contre l'immigration illégale venue des Comores "qui fait peser un poids supplémentaire sur le système social de Mayotte", les deux ministres annoncent également le maintien de trois navires intercepteurs de la police aux frontières, dont le rôle est d'empêcher les kwassas-kwassas, embarcations de fortune transportant des migrants, d'accoster sur le sol mahorais.
Ces moyens s'ajoutent aux surveillances terrestres et aériennes mises en oeuvre dans le cadre de l'opération "Shikandra" (nom d'un poisson débonnaire qui mord quand on s'approche de son nid) contre l'immigration clandestine lancé en août 2019 à Mayotte, précise le communiqué.
"Plus de 27.400 éloignements de migrants clandestins (ont été) réalisés en 2019", indique Gérald Darmanin, cité dans le communiqué, et 2.450 en janvier dernier.
Depuis des années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens, mais aussi des ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs, quittent l'île d'Anjouan voisine pour rentrer clandestinement à Mayotte.
Ces arrivées suscitent des réactions de plus en plus hostiles des Mahorais, qui considèrent qu'elles contribuent à surcharger les services publics du département, déjà en grande difficulté.
Le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a appelé lundi son homologue comorien Dhoihir Dhoulkamal à faire plus pour lutter contre l'immigration clandestine vers le département français.
alh/pga/caz
L'Etat viole les "droits fondamentaux" des migrants à Calais et Grande-Synthe (CNCDH) #
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a dénoncé jeudi la violation des "droits fondamentaux" des exilés à Calais et Grande-Synthe, où les migrants se trouvent dans un "extrême dénuement" en raison des démantèlements quasi-quotidiens de leurs lieux de vie.
Une délégation de la CNCDH, qui s'est rendue mi-décembre sur le littoral nord, a constaté une "dégradation" des conditions de vie pour le millier d'exilés qui y vivent dans l'espoir de gagner l'Angleterre.
"A la suite du démantèlement des derniers campements tolérés par les autorités à Calais et Grande-Synthe, les pouvoirs publics ont mis en place une politique intransigeante de lutte contre les +points de fixation+ sur l'ensemble du littoral de la Manche afin de dissuader les personnes exilées de venir sur cette zone", observe la CNCDH dans son avis rendu public jeudi.
"Sur le terrain, cela se traduit par des opérations quasi-quotidiennes de démantèlement et de destruction des abris provisoires et une multiplication des obstacles afin d'empêcher les actions citoyennes d'aide. En conséquence, les personnes exilées s'épuisent à errer, sans cesse à la recherche d'abris de fortune et de moyens de survie dans des lieux toujours plus hostile, plus insalubres, plus isolés et ainsi plus dangereux", déplore la Commission.
En début de semaine, les associations sur place ont évoqué une situation "d'extrême urgence", notamment en raison de la vague de grand froid.
La CNCDH exhorte l'Etat à ne pas recourir "à un usage excessif de la force" lors des démantèlements, qui devraient être assortis de solutions de mise à l'abri.
Ces dernières sont un "impératif humanitaire", insiste l'institution, "compte-tenu de la détresse et de l'extrême dénuement" des exilés dans la région, qui font selon elle l'objet d'un "déni d'existence" de la part des autorités.
La "détérioration des conditions dans lesquelles survivent les personnes exilées sur la zone frontalière ainsi que la violation récurrente de leurs droits fondamentaux sont inacceptables sur le territoire de la République", tacle encore la CNCDH.
Elles sont "par ailleurs inutiles dès lors qu'elles n'affecteront pas la détermination de toutes les personnes exilées dans leur projet migratoire".
sha/pga/bow
France: l'historien Pap Ndiaye à la tête du Musée de l'Immigration #
L'historien français spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, Pap Ndiaye, a été nommé à la tête de l'institution qui dirige le Musée de l'histoire de l'immigration, a annoncé jeudi le ministère de la Culture.
Pap Ndiaye, 55 ans, est le nouveau directeur général du Palais de la Porte Dorée, qui comprend notamment le Musée de l'histoire de l'immigration, dans l'est de Paris.
Il "poursuivra l'engagement de l'établissement pour sensibiliser la société française au rôle de l'immigration dans la construction de la France", selon le ministère.
Enseignant depuis 2012 à Sciences Po Paris, Pap Ndiaye a récemment présenté un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
En 2008, il a publié l'ouvrage "La Condition noire, essai sur une minorité française".
Né de père sénégalais et de mère française, Pap Ndiaye, est le frère aîné de l'écrivaine Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009.
"L'impulsion de projets scientifiques et culturels avec des institutions muséales internationales, situées en particulier dans les régions du monde d'où sont issus les migrants depuis le XIXe siècle, mais aussi le développement de liens nouveaux avec les organismes français et étrangers, notamment associatifs, seront au coeur de son action", a détaillé le ministère.
Son mandat est d'une durée de trois ans.
adm/may/bow/thm
Musée de l'immigration: Pap Ndiaye prend la tête du Palais de la Porte Dorée #
L'historien spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, Pap Ndiaye, a été nommé directeur général du Palais de la Porte Dorée, instance qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration, a indiqué jeudi le ministère de la Culture.
M. Ndiaye, 55 ans, succèdera le 1er mars à Hélène Orain, qui avait été nommée en 2015, a indiqué le ministère de la Culture dans un communiqué, confirmant une information de France Inter.
Son mandat est d'une durée de trois ans.
"L'impulsion de projets scientifiques et culturels avec des institutions muséales internationales, situées en particulier dans les régions du monde d'où sont issus les migrants depuis le 19e siècle, mais aussi le développement de liens nouveaux avec les organismes français et étrangers, notamment associatifs, seront au coeur de son action", détaille le ministère.
"Par des actions en faveur du développement des publics et en plaçant l'éducation artistique et culturelle au centre de ses préoccupations, Pap Ndiaye poursuivra l'engagement de l'établissement pour sensibiliser la société française au rôle de l'immigration dans la construction de la France", poursuit-il.
Le Palais de la Porte Dorée comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical de Paris, hébergés au sein du palais, à l'est de Paris.
Enseignant depuis 2012 à Sciences Po Paris, Pap Ndiaye a été le conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" qui s'est tenue en 2019 au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels.
Plus récemment encore, il a présenté, avec Constance Rivière, secrétaire générale du Défenseur des droits, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il a été enseignant, il a étudié cinq ans outre-Atlantique (1991-1996), d'abord à l'université de Virginie, puis de Pennsylvanie. C'est là-bas qu'il dit avoir découvert le "monde noir".
En 2008, il a publié l'ouvrage "La Condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy). Celui qui se définit comme un pur produit de méritocratie républicaine a été "un compagnon de route" du Conseil représentatif des associations noires (Cran), une fédération d'associations françaises qui milite pour la défense des populations noires de France.
Né de père sénégalais et de mère française, Pap Ndiaye, est le frère aîné de l'écrivaine Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009.
Connu parfois sous son ancien nom de Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, le bâtiment du musée a été construit pour l'Exposition coloniale de 1931. D'abord "musée des Colonies" --avec sa dédicace "À la France colonisatrice et civilisatrice"--, il changera plusieurs fois de nom: "musée de la France d'outre-mer" en 1935, "musée des Arts africains et océaniens" en 1960 et "musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie" de 1990 à 2003, année au cours de laquelle le musée ferme ses portes.
Il rouvre au public en 2007 et adopte cinq ans plus tard le nom de Musée de l'histoire de l'immigration.
Selon ses statuts, il a pour mission de "poser un regard nouveau sur l'histoire de France, en montrant l'apport des immigrés dans le développement économique, les évolutions sociales et la vie culturelle du pays".
adm/may/bow
L'historien Pap Ndiaye nommé directeur général du Palais de la Porte Dorée #
L'historien spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, Pap Ndiaye, a été nommé directeur général du Palais de la Porte Dorée, instance qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration, a-t-on appris auprès du ministère de la Culture.
Le ministère confirmait une information de France Inter.
Le Palais de la Porte Dorée comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical de Paris, tous deux hébergés au sein du palais, à l'est de Paris.
Né de père sénégalais et de mère française, Pap Ndiaye, 55 ans, est le frère aîné de l'écrivaine Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009.
Diplômé de l'Ecole normale supérieure (ENS), il est agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il a été enseignant quelques années.
Bénéficiaire d'une bourse d'étude, il a étudié cinq ans outre-Atlantique (1991-1996), d'abord à l'université de Virginie, puis de Pennsylvanie. C'est là-bas qu'il dit avoir découvert le "monde noir".
En 2008, il publie l'ouvrage "La Condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy). Le livre s'interroge sur la place de cette population dans la société et sur les discriminations dont elle souffre.
Celui qui se définit comme un pur produit de méritocratie républicaine a été "un compagnon de route" du Conseil représentatif des associations noires (Cran), une fédération d'associations françaises qui milite pour la défense des populations noires de France.
Depuis 2012, il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po Paris).
Connu parfois sous son ancien nom de Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie, le bâtiment du musée a été construit pour l'Exposition coloniale de 1931.
D'abord "musée des Colonies" --avec sa dédicace "À la France colonisatrice et civilisatrice"--, il changera plusieurs fois de nom, jusqu'à adopter en 2012 celui de Musée de l'histoire de l'immigration.
adm/fmp/bow
Pour Mélenchon, "Le Pen et Macron tournent le dos à la France réelle" #
Jean-Luc Mélenchon a estimé jeudi que "Le Pen et Macron tournent le dos à la France réelle" avec les "surenchères" anti-musulmanes du débat sur le séparatisme qui mènent, selon lui, à une "impasse absolue" pour le pays.
"Dans l'esprit de ses inventeurs, le débat sur le +séparatisme+ devait rendre le macronisme séduisant pour l'extrême droite" mais "l'objectif tourne court", a accusé dans Libération le chef de file des Insoumis.
Du coup, "à l'Assemblée, pour se faire remarquer dans les débats sur la loi, certains redoublent de surenchères", ce qui conduit des "gens (qui) sont dans une obsession irrationnelle" à "à dire des horreurs insupportables au sujet des musulmans" en glissant "vers l'extrême droite et son vocabulaire", a-t-il dénoncé.
"Cette voie est une impasse absolue pour la France. Elle ignore complètement ce qu'est réellement le peuple français, mélangé et créolisé. On ne fait pas la France en assignant à résidence surveillée 5 millions de musulmans", a-t-il plaidé.
"Le Pen et Macron tournent le dos à la France réelle. Et nous, nous voulons faire France de tout bois", a assuré le député des Bouches-du-Rhône qui sera jeudi soir l'invité de Cyril Hanouna dans Balance ton post sur C8, dans une contre-progammation assumée au débat entre Marine Le Pen et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur France 2.
Selon M. Mélenchon, ce sont "deux personnages animés par la même névrose, la même obsession négative des musulmans". "Etre présent ailleurs, au même moment, et parler d'autre chose est un acte de résistance à cette ambiance glauque", a-t-il mis en avant, en assurant partir "en exil politique chez Hanouna".
Le candidat déclaré à la présidentielle de 2022 se dit aussi "disponible pour échanger avec tout le monde", expliquant avoir "parlé du revenu universel avec Benoît Hamon et de stratégie avec Arnaud Montebourg".
"Mais pour cela, il ne faut pas masquer ses idées", avertit-il en glissant au passage un nouveau tacle au potentiel candidat des écologistes, Yannick Jadot, qu'il accuse d'être "une sorte de Hollande en vert" en voulant "récréer un espace au centre".
el/jk/rhl
Islamisme, immigration: Le Pen et Darmanin se mesurent sur le régalien avant 2022 #
Laïcité/islamisme, immigration, sécurité... Marine Le Pen et Gérald Darmanin s'affrontent jeudi soir sur France 2 dans un débat vu comme un galop d'essai avant la présidentielle de 2022, sur des sujets régaliens qu'ils connaissent bien et pourraient être au centre du scrutin.
En quête de crédibilité après son débat raté face à Emmanuel Macron en 2017, la candidate du RN apportera pendant 45 minutes la réplique à un ministre de l'Intérieur poids lourd de la majorité, qui se voit reprocher d'aller sur le terrain du RN.
Marine Le Pen, donnée au second tour face à Emmanuel Macron en 2022 selon les sondages, a affûté ses arguments avec les hauts fonctionnaires du mystérieux groupe des Horaces, son numéro deux Jordan Bardella, ou encore l'eurodéputé Jean-Paul Garraud, principal auteur de sa contre-proposition sur le séparatisme.
Elle avait refusé de débattre en septembre dernier avec le Premier ministre Jean Castex, relégué par un proche au rang de "dir' cab'" d'Emmanuel Macron, trop technique à ses yeux.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, voué à jouer le rôle à distance d'Emmanuel Macron, on souligne qu'il se prépare en étant "à fond dans ses missions" qui "touchent aux sujets du débat", que ce soit pour défendre le projet de loi sur le séparatisme en discussion à l'Assemblée, ou pour animer le "Beauvau de la sécurité", concertation inédite sur la police.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal attend de ce débat "un moment de vérité". "On entend beaucoup le Rassemblement national donner des leçons", mais ses élus "ne sont jamais au rendez-vous pour voter" les textes, a-t-il souligné mercredi, un angle d'attaque repris par de nombreux responsables de la majorité.
Ce face-à-face est un test pour la candidate de l'extrême droite, qui admet avoir été "trop offensive" dans son débat raté de 2017.
Marine Le Pen vient cette fois avec une contre-proposition de loi ciblant les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
Elle ne manquera pas de souligner le "décalage" entre les constats de l'exécutif, qu'elle partage, et le "petit texte de police administrative" présenté par Gérald Darmanin, dit à l'AFP son conseiller Philippe Olivier.
La cheffe du RN reproche au gouvernement de ne pas "désigner l'ennemi" et assume la "brutalité" de ses propositions, considérant qu'il faut lutter contre l'islamisme, "idéologie totalitaire", "de la même manière" que contre le nazisme.
Et peu importe si son texte est jugé inapplicable "dans le système actuel, puisque Marine Le Pen propose de changer de système", note le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
Dans l'hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles paru jeudi, Gérald Darmanin défend un projet de loi qui garantit, "par la laïcité, la liberté religieuse de chacun", alors que sa majorité est tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
Plus généralement le ministre entend faire valoir que "des réponses républicaines fortes peuvent être apportées" sur le régalien "sans pour autant faire fi de l'Etat de droit comme le propose Marine Le Pen".
Marine Le Pen ne manquera pas de l'attaquer sur l'immigration qui, pour elle, "est le terreau du communautarisme, lui-même terreau du fondamentalisme islamiste", même si elle ne veut plus suspendre les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes.
A l'inverse, Gérald Darmanin refuse d'établir un "lien direct" entre immigration et islamisme, étant donné que "les trois quarts" des auteurs des attentats en France sont français, tout en mettant l'accent sur un durcissement de sa politique migratoire.
Mais l'ancien maire de Tourcoing (Nord) se défend de marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite. "Toute sa vie politique a été construite dans le combat au Front national" (devenu RN), insiste son entourage.
La cheffe du RN, qui était jugée mercredi pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe Etat islamique, ne s'en prendra pas au ministre sur le plan personnel, alors que M. Darmanin est visé par une enquête pour "viol".
Invité au même moment sur C8, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon affirme dans Libération qu'il veut parler, lui, de "ce qui compte davantage" à ses yeux, le social et l'écologie, et du "vrai séparatisme social des riches".
are-tll/jk/bow
Haute-Loire: la préfecture maintient son refus de régulariser un jeune Malien #
La préfecture de Haute-Loire a maintenu son refus de régulariser un jeune Malien dans un courrier adressé au couple d'enseignants qui l'héberge et dont l'homme a entamé jeudi son 13e jour de grève de la faim.
"Je vous informe qu'il n'existe pas de carte de séjour provisoire ou temporaire qui puisse être délivrée dans l'attente de la délivrance d'un titre définitif", indique le directeur de la citoyenneté de la préfecture dans ce courriel consulté par l'AFP.
Il rappelle par ailleurs qu'un "refus de délivrance de titre de séjour a été notifié" à Madama Diawara le 25 janvier.
"Nous sommes abasourdis, mais nous restons plus que jamais motivés", a réagi Éric Durupt, enseignant dans un lycée du Puy-en-Velay qui héberge le jeune Malien depuis deux ans et a cessé de s'alimenter depuis le 30 janvier pour obtenir sa régularisation.
"La tension d'Éric baisse, il commence à avoir des vertiges mais son moral reste bon", a témoigné sa compagne, Véronique de Marconnay, également enseignante.
Mardi, le couple avait été reçu en préfecture à l'issue d'une mobilisation qui avait réuni une centaine de personnes au Puy-en-Velay: "on nous avait promis que son dossier serait réexaminé, nous avions eu l'impression que la porte était entrouverte", a expliqué l'enseignante.
Une nouvelle mobilisation est prévue ce jeudi devant la préfecture, avec le soutien de Sud-Éducation et le Réseau éducation sans frontières (RESF). Une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 30.000 signatures.
En décembre 2018, Madama Diawara, 16 ans, arrivé du Mali quelques mois plus tôt après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, avait été accueilli en Haute-Loire par les deux enseignants.
Le jeune homme a été scolarisé, puis inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole. Il avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs en juin 2020 qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture refuse de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.
Madama Diawara "ne remplit pas les conditions de délivrance d'un titre de séjour" et "à défaut de production de documents d'identité authentiques et en cas de refus du bénéfice de l'aide au retour volontaire, une obligation de quitter le territoire français (OQTF)" lui sera notifiée, avait indiqué la préfecture dans un communiqué le 29 janvier.
cca/cha/bow
Islamisme, immigration: Le Pen et Darmanin se mesurent sur le régalien avant 2022 #
Laïcité/islamisme, immigration, sécurité... Marine Le Pen et Gérald Darmanin s'affrontent jeudi soir sur France 2 dans un débat vu comme un galop d'essai avant la présidentielle de 2022, sur des sujets régaliens qu'ils connaissent bien et devraient être au centre du scrutin.
En quête de crédibilité après son débat raté face à Emmanuel Macron en 2017, la candidate du RN apportera pendant 45 minutes la réplique à un ministre de l'Intérieur poids lourd de la majorité, et qui se voit reprocher d'aller sur le terrain du RN.
Marine Le Pen, donnée au second tour face à Emmanuel Macron, a affûté ses arguments avec les hauts fonctionnaires du mystérieux groupe des Horaces, son numéro deux Jordan Bardella, ou encore l'eurodéputé Jean-Paul Garraud, principal auteur de sa contre-proposition sur le séparatisme.
Elle avait refusé de débattre avec le Premier ministre Jean Castex, relégué par un proche au rang de "dir' cab'" d'Emmanuel Macron, trop technique à ses yeux.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on souligne que celui-ci se prépare en étant "à fond dans ses missions" qui "touchent aux sujets du débat", que ce soit pour défendre le projet de loi sur le séparatisme en discussion à l'Assemblée, ou pour animer le "Beauvau de la sécurité", concertation inédite sur la police.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal attend de ce débat "un moment de vérité". "On entend beaucoup le Rassemblement national donner des leçons", mais ses élus "ne sont jamais au rendez-vous pour voter" les textes qui permettent de "fermer les lieux de culte où on prêche la haine" ou bien de renforcer les moyens de la police, a-t-il souligné mercredi.
Ce face-à-face est un test pour la candidate de l'extrême droite à l'Elysée, qui admet avoir été "trop offensive" dans son débat raté face à Emmanuel Macron entre les deux tours de 2017.
Marine Le Pen vient cette fois avec un Livre blanc sur la sécurité et surtout une contre-proposition de loi ciblant les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
La cheffe du RN reproche au gouvernement de ne pas "désigner l'ennemi" et assume la "brutalité" de ses propositions, considérant qu'il faut lutter contre l'islamisme, "idéologie totalitaire", "de la même manière" que contre le nazisme.
Et peu importe si son texte est jugé inapplicable "dans le système actuel, puisque Marine Le Pen propose de changer de système", note le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
Dans un long entretien à l'hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles à paraître jeudi, Gérald Darmanin défend un texte qui garantit "par la laïcité la liberté religieuse de chacun", alors que sa majorité est tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
Plus généralement le ministre entend faire valoir que, sur le régalien, "des réponses républicaines fortes peuvent être apportées, sans pour autant faire fi de l'Etat de droit comme le propose Marine Le Pen".
Marine Le Pen ne manquera pas d'attaquer le gouvernement sur l'immigration qui, pour elle, "est le terreau du communautarisme, lui-même terreau du fondamentalisme islamiste", alors que pour Gérald Darmanin, "on mentirait si on disait aux Français que si on stoppait l'immigration on stopperait le terrorisme", puisque "trois quarts" des auteurs des attentats en France "sont Français".
Le ministre fait cependant valoir dans Valeurs Actuelles un durcissement de sa politique migratoire. Les retraits de titre de séjour pour les étrangers en situation régulière coupables de crimes ou délits "ont bondi de 70%" depuis fin septembre 2020, avait indiqué son ministère en janvier.
Mais l'ancien maire de Tourcoing (Nord) se défend de marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite. "Toute sa vie politique a été construite dans le combat au Front national" (devenu RN), insiste son entourage.
La cheffe du RN, qui comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe Etat islamique sur les réseaux sociaux en 2015, n'attaquera pas M. Darmanin sur le plan personnel, alors que le ministre est visé par une enquête pour "viol".
Pour un ministre, cette joute "c'est le populaire contre le populisme". "Gérald Darmanin se rêve en Bernard Tapie du système", selon lui.
tll-are/cs/mlb
Décès de Benjamin Orenstein, l'un des derniers survivants de la Shoah #
Benjamin Orenstein, l'un des derniers survivants de la Shoah, qui avait consacré une grande partie de sa vie à témoigner, est décédé mercredi à Lyon à l'âge de 94 ans, a annoncé le Crif Auvergne-Rhône-Alpes.
"Après s'être tu des années, sidéré par ce qu'il avait vécu", Benjamin Orenstein n'avait cessé depuis le procès de Klaus Barbie en 1987 - "un électrochoc" pour lui - de témoigner dans les collèges et lycées sur ce passé et d'en porter sans relâche l'histoire, souligne le Conseil représentatif des institutions juives de France régional dans un communiqué.
Né le 4 août 1926 à Annopol dans un famille juive polonaise, déporté à Auschwitz à l'âge de 18 ans (matricule "B4416"), il était jusqu'à peu président de l'Amicale des rescapés d'Auschwitz, précise le Crif, confirmant des informations de la presse régionale. Il avait reçu des mains du président du Consistoire de Lyon Marcel Dreyfuss en 2015 les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur.
Il s'était installé à Lyon après la deuxième guerre mondiale.
"Sa disparition laisse un très grand vide que seuls, peut-être, pourront combler tous les jeunes qui auront eu le très grand privilège de l'entendre", souligne la présidente du Crif Auvergne-Rhône-Alpes Nicole Bornstein, citée dans le communiqué.
Une pièce de théâtre, créée pour commérer les 70 ans de la libération d'Auschwitz, et un livre, "Ces mots pour sépulture", relatent sa vie et son engagement.
Le Crif Auvergne-Rhône-Alpes annonce par ailleurs le décès mardi à Lyon d'un autre militant de la mémoire de la Shoah et de la lutte contre l'antisémitisme, Pierre Lévy.
mb-cha/fga/dch
Macron reçoit son homologue burkinabé pour préparer le sommet du G5 Sahel #
Emmanuel Macron a reçu mercredi à déjeuner le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré pour préparer le sommet du G5 Sahel de N'Djamena destiné à consolider la lutte antiterroriste, a indiqué la présidence française.
Arrivé de Bruxelles, M. Kaboré a été le dernier des cinq présidents des pays du G5 Sahel à être reçu par le chef de l'Etat qui, depuis le début de l'année, s'est successivement entretenu avec ses homologues de Mauritanie, Niger, Tchad et Mali.
Emmanuel Macron doit les retrouver lundi à N'Djamena pour faire le point, un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France) sur la situation sécuritaire au Sahel face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux, notamment au Mali.
jri/ib/thm
Macron reçoit son homologue burkinabé pour préparer le sommet du G5 Sahel #
Emmanuel Macron a reçu mercredi à déjeuner le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré pour préparer le sommet du G5 Sahel de N'Djamena destiné à consolider la lutte antiterroriste, a indiqué l'Elysée.
Arrivé de Bruxelles, M. Kaboré a été le dernier des cinq présidents des pays du G5 Sahel à être reçu par le chef de l'Etat qui, depuis le début de l'année, s'est successivement entretenu avec ses homologues de Mauritanie, Niger, Tchad et Mali.
Emmanuel Macron doit les retrouver lundi à N'Djamena pour faire le point, un an après le sommet de Pau (sud de la France) sur la situation sécuritaire au Sahel face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux, notamment au Mali.
jri/ib/bma
Au Sahel, la France en difficulté aussi sur la "guerre informationnelle" #
Il y a l'action et la communication, le bien faire et le bien dire. Au Sahel, où la France est engagée militairement depuis 2013, se joue aussi une bataille informationnelle dont l'issue lui est actuellement plutôt défavorable.
Entre une opinion sahélienne sensible aux discours anti-coloniaux, la communication active des jihadistes et la désinformation orchestrée par des grandes puissances - Moscou en tête-, le combat est vif sur les réseaux sociaux.
"Lutter contre le terrorisme", reconnaît la ministre des Armées Florence Parly, "implique (...) de se protéger des guerres d'influence et de désinformation auprès des populations, qui jouent avec les perceptions".
Les observateurs consultés par l'AFP confirment ce champ majeur de conflictualité.
"L'image de (la force antijihadiste) Barkhane est cruciale, plus importante que la vérité", tranche Michael Shurkin, analyste de la Rand Corporation, institut américain de stratégie militaire. Les Français "ont été lents à s'engager dans la guerre informationnelle", constate-t-il. "Faire de la +propagande+ les rend nerveux. Je perçois une préférence pour le silence".
Dernier exemple en date, deux récits s'affrontent depuis le 3 janvier sur une frappe aérienne de Barkhane dans le nord du Mali. L'armée affirme avoir tué des "terroristes", mais dans cette zone où les jihadistes sont fortement implantés, les villageois parlent de mariage et de victimes civiles.
Les journalistes n'ont pas accès à cette zone extrêmement dangereuse. Seule une enquête de la mission des Nations unies (Minusma) pourra donc apporter des réponses.
Une polémique désastreuse. "Que ces allégations soient justes ou pas, ce sera toujours perçu comme une victoire de la propagande jihadiste", estime Colin Clarke, directeur de recherche au think-tank américain Soufan Center.
"La France n'est certainement pas en train de gagner cette guerre de la propagande", assure-t-il, citant un "vieil adage" selon lequel "les insurgés gagnent simplement en ne perdant pas".
En décembre, Facebook a supprimé trois réseaux de "trolls" gérés depuis la Russie et la France, dont l'un avait des liens avec des personnes associées à l'armée française.
Tous étaient accusés de mener des opérations d'interférence en Afrique. Comme souvent lorsqu'elle est pointée du doigt, Paris a d'abord refusé de commenter, avant d'indiquer ne "pas être en mesure d'attribuer d'éventuelles responsabilités".
Mais Moscou, quoiqu'elle s'en défende, est ouvertement accusée par la France de jouer la carte de la déstabilisation en Afrique.
Alexandre Papaemmanuel, spécialiste du renseignement et enseignant à l'Institut des études politiques (IEP), voit en tout cas dans l'épisode Facebook le signe que Paris a identifié l'enjeu.
Certains militaires se réjouissent selon lui que Paris réponde enfin aux agressions. Pour autant, "est-ce que pour s'endurcir, la démocratie doit s'inspirer de régimes autoritaires (...) ? Le terrain est très glissant", admet-il.
"Le nouvel espace de confrontation après l'air, la terre, la mer, c'est l'individu et ses croyances. Et là, nous avons encore des progrès à faire", admet-il, jugeant indispensable de "poser une doctrine sur cette politique d'action et d'influence".
L'issue du combat est incertaine. Si le Mali a réclamé l'intervention de Paris, les braises anti-françaises restent rouges et faciles à enflammer. Et la multiplication des attaques des jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique fragilise l'image de Barkhane dont "les résultats ne sont pas perceptibles pour le Malien lambda", constate Denis Tull, de l'Institut allemand pour les relations internationales et la sécurité (SWP).
Ce spécialiste du Mali dénonce "l'arrogance" de la France. "Toute critique malienne est perçue comme de l'ingratitude et suscite de l'irritation", relève-t-il, estimant que Paris "est en train de perdre, un peu partout en Afrique francophone, la bataille de l'opinion publique".
La semaine prochaine, un sommet réunira à N'Djamena la France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad). Ils devraient renouveler leur confiance à Barkhane, dont Paris aimerait réduire l'empreinte sur le terrain.
Mais il lui faudra reconquérir les opinions en s'assurant que "la lutte contre la désinformation ne devienne pas une lutte contre la pensée critique", avertit Julie Owono, directrice de l'ONG Internet sans frontière.
"Quand le venin de l'incertitude et du manque d'informations a pénétré les esprits, ça devient beaucoup plus compliqué. Qui croire ?", admet-elle.
Pour autant, "ça n'apporte rien au débat de jouer le jeu de la désinformation. On n'éteint pas le feu par le feu", assure-t-elle, plaidant pour "des messages positifs, en faveur de la bonne gouvernance, la démocratie, la transparence".
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