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Colombie: les narcotrafiquants qui se soumettent à la justice ne seront plus extradés #

8/24/2022, 10:29 PM
Bogota, COL

Le président colombien Gustavo Petro a proposé mercredi que les narcotrafiquants qui se soumettent à la justice évitent l'extradition vers les Etats-Unis et qu'il leur soit accordé des "avantages juridiques".

"Les trafiquants de drogue qui négocient avec l'Etat colombien (...) ne seront pas extradés", a déclaré le président Petro au cours d'une conférence de presse.

A l'inverse, "les trafiquants de drogue qui ne négocient pas avec l'Etat seront extradés; ceux qui négocient avec l'Etat mais récidivent seront extradés sans aucune forme de négociation aux Etats-Unis", a averti M. Petro, élu en juin et qui a pris ses fonctions le 7 août.

Il a indiqué qu'Il dialoguerait de cette nouvelle politique avec Washington.

Le premier président de gauche de l'histoire du pays, qui s'exprimait au côté du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, en tournée en Amérique latine, a par ailleurs offert des "avantages juridiques" aux membres du Clan del Golfo, le plus puissant gang criminel du pays, en échange de leur reddition.

Il n'a pas précisé la nature de ces "avantages", notamment s'il s'agissait de peines alternatives à la prison, comme celles convenues avec la guérilla marxiste des FARC qui a signé un accord de paix en 2016.

Mais il a assuré avoir reçu des "messages" du Clan del Golfo et d'autres groupes armés "demandant la paix" ainsi qu'une "autre issue" au conflit.

"Jusqu'à présent, nous avons reçu des messages, ils (les narcotrafiquants) doivent passer aux actes; s'ils veulent la paix, ils doivent cesser de tuer", a-t-il souligné.

Dans le cadre de sa politique de "paix totale", le nouveau chef de l'Etat a dénoncé "l'échec" de la lutte contre la drogue et proposé une nouvelle approche axée sur la dissuasion de la consommation dans les pays développés.

Après quatre décennies de lutte contre le trafic de drogues avec le soutien américain, la Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, avec les Etats-Unis comme principal marché d'exportation.

Outre les négociations en cours avec les trafiquants de drogue, M. Petro est en passe de reprendre les pourparlers de paix avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla reconnue en Colombie, qui se finance elle aussi grâce au trafic de drogue.

vel/jss/hba/cn

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AUG 23

Colombie: dix policiers arrêtés pour meurtre, un colonel en fuite #

8/23/2022, 5:51 PM
Bogota, COL

Dix policiers ont été arrêtés et un colonel de police est toujours recherché pour le meurtre présumé de trois jeunes hommes présentés faussement comme des trafiquants de drogue, ont annoncé mardi les autorités colombiennes.

Les onze policiers sont accusés d'avoir abattu le 25 juillet, dans une ville du département de Sucre (nord-ouest de la Colombie), trois jeunes hommes de 18, 22 et 26 ans.

Ces jeunes avaient été arrêtés lors d'un contrôle de police, et leurs cadavres emmenés quelques heures plus tard à l'hôpital avec des blessures par balles et des signes de torture, selon des membres de la famille et leur avocat.

Des images de leur arrestation diffusées à l'époque sur les réseaux sociaux montraient les trois hommes vivant sur une route, l'un debout, l'autre à genoux et le dernier allongé, entourés et braqués par les policiers.

Selon le nouveau commandant en chef de la police, le général Henry Sanabria, tout juste nommé par le président Gustavo Petro, les policiers mis en cause sont accusés d'avoir "violé tous les paramètres constitutionnels et juridiques, ternissant le nom de l'institution".

Dix ont été arrêtés, et le onzième, le colonel Benjamin Nunez, commandant de la police de tout le département de Sucre, accusé d'avoir tiré lui-même sur les victimes, est toujours en fuite, selon un communiqué du bureau du procureur.

L'officier se serait réfugié au Mexique, selon la presse colombienne, et une notice rouge d'Interpol a été émise à son encontre par les autorités colombiennes.

Les trois victimes avaient été accusées par les policiers d'avoir tué un agent de police dans une municipalité voisine, et ensuite faussement présentés comme des membres du Clan del Golfo, principale organisation criminelle du pays, en guerre ouverte contre les forces de sécurité.

Leur assassinat rappelle le retentissant scandale des "faux positifs", plus de 6.000 civils arrêtés et exécutés par l'armée dans les années 2000 et présentés ensuite comme des rebelles tués au combat afin de gonfler ses statistiques.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, élu en juin dernier, a promis une refonte majeure de la police, mise en cause notamment pour sa répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales en 2021.

En Colombie, la police dépend du ministère de la Défense et participe activement à la lutte contre le trafic de drogue et contre les différents groupes armés qui sévissent dans le pays.

lv/vel/hba/lab/thm/mba

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AUG 23

Colombie: dix policiers arrêtés pour meurtre, un colonel en fuite #

8/23/2022, 2:47 PM
Bogota, COL

Dix policiers ont été arrêtés et un colonel de police est toujours recherché pour le meurtre présumé de trois jeunes hommes présentés faussement comme des trafiquants de drogue, a-t-on appris mardi de source officielle.

Les onze policiers sont accusés d'avoir abattu le 25 juillet, dans une ville du département de Sucre (nord-ouest), trois jeunes hommes de 18, 22 et 26 ans.

Ces jeunes avaient été arrêtés lors d'un contrôle de police, et leurs cadavres emmenés quelques heures plus tard à l'hôpital avec des blessures par balles et des signes de torture, selon des membres de la famille et leur avocat.

Des images de leur arrestation diffusées à l'époque sur les réseaux sociaux montraient les trois hommes vivant sur une route, l'un debout, l'autre à genoux et le dernier allongé, entourés et braqués par les policiers.

Selon le nouveau commandant en chef de la police, le général Henry Sanabria, tout juste nommé par le président Gustavo Petro, les policiers mis en cause sont accusés d'avoir "violé tous les paramètres constitutionnels et juridiques, ternissant le nom de l'institution".

Dix ont été arrêtés, et le onzième, le colonel Benjamin Nunez, commandant de la police de tout le département de Sucre, accusé d'avoir tiré lui-même sur les victimes, est toujours en fuite, selon un communiqué du bureau du procureur.

L'officier se serait réfugié au Mexique, selon la presse colombienne, et une notice rouge d'Interpol a été émise à son encontre par les autorités colombiennes.

Les trois victimes avaient été accusées par les policiers d'avoir tué un agent de police dans une municipalité voisine, et ensuite faussement présentés comme des membres du Clan del Golfo, principale organisation criminelle du pays, en guerre ouverte contre les forces de sécurité.

Leur assassinat rappelle le retentissant scandale des "faux positifs", plus de 6.000 civils arrêtés et exécutés par l'armée dans les années 2000 et présentés ensuite comme des rebelles tués au combat afin de gonfler ses statistiques.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, élu en juin dernier, a promis une refonte majeure de la police, mise en cause notamment pour sa répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales en 2021.

En Colombie, la police dépend du ministère de la Défense et participe activement à la lutte contre le trafic de drogue et contre les différents groupes armés qui sévissent dans le pays.

lv/vel/hba/lab/thm

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AUG 23

Washington et l'ONU vont aider la Colombie à transformer sa police #

Les Etats-Unis et l'ONU ont annoncé lundi qu'ils allaient soutenir la transformation de la police colombienne voulue par le nouveau président de gauche Gustavo Petro, qui souhaite la rendre plus respectueuse des droits humains.

Ce projet prévoit la création d'un observatoire pour "prévenir les violations des droits humains" et des cours obligatoires pour les agents concernant "l'usage de la force", a déclaré lors d'une présentation à Bogota le nouveau directeur de la police, le général Henry Sanabria.

Washington apportera 10 millions de dollars pour soutenir cette initiative et "renforcer les connaissances de la police concernant les meilleures pratiques en matière de droits humains (...) et améliorer la confiance de la communauté", a affirmé pour sa part Todd D. Robinson, sous-secrétaire aux Affaires antidrogue internationales à la Maison Blanche.

Au cours de la même présentation, le représentant en Colombie du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme Juan Carlos Monge a annoncé que les Nations unies participeraient également au programme. Il a souhaité que la police colombienne applique "les standards internationaux en matière d'usage de la force et des armes à feu".

En Colombie, la police dépend du ministère de la Défense et participe activement à la lutte contre le trafic de drogue et contre les différents groupes armés qui sévissent dans le pays.

Elle est souvent critiquée par les organisations de défense des droits humains pour sa violence, notamment pendant les manifestations antigouvernementales de 2021 au cours desquelles 28 civils avaient été tués par les forces de l'ordre, selon l'ONU.

M. Petro, un ancien guérillero devenu début août le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, a dès son arrivée changé les plus hauts responsables de la police et de l'armée. Il souhaite détacher la police du ministère de la Défense pour la placer sous l'autorité d'un nouveau "ministère de la Paix, de la Sécurité et de la Cohabitation".

Le projet du nouveau président est "un premier pas" vers un "changement structurel", s'est félicité lors de la présentation de lundi le conseiller municipal de Bogota Diego Cancino, qui en 2020 avait dénoncé la mort de neuf personnes dans un incendie dans un commissariat, vraisemblablement dû à la négligence des policiers.

"C'est un pas pour que la police cesse d'être aussi endogame et reconnaisse qu'elle a besoin de se transformer", a-t-il ajouté.

jss/vel/atm/roc/nzg

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