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Un jeune Malien menacé d'expulsion placé en centre de rétention administrative #

3/9/2021, 8:12 PM
Clermont-Ferrand, FRA

Un jeune Malien vivant en Haute-Loire a été conduit mardi vers le centre de rétention administrative de Lyon, avant d'être expulsé, a indiqué l'enseignante qui l'héberge et dont le compagnon avait observé une grève de la faim pour obtenir sa régularisation administrative.

"On nous a annoncé en toute fin de journée que Madama était en route pour Lyon au centre de rétention administrative de Lyon en vue d'une expulsion sur décision du préfet de Haute-Loire", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay. "Nous sommes encore sur le choc, c'est un cauchemar pour nous".

Mardi matin, Madama Diawara avait été convoqué par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme)et "placé en garde à vue pour usage de faux documents", selon Mme de Marconnay.

"Mon compagnon et moi avons été interrogés séparément en audition libre", a-t-elle ajouté.

"L'affaire est en cours", a indiqué dans la journée un porte-parole de la police de l'Air et des Frontières qui n'a pas souhaité donner plus d'informations.

"Je suppose qu'il a eu une obligation de quitter le territoire français. On va faire appel dès demain", explique Mme de Marconnay. "On n'abandonne pas même si on a reçu un coup aujourd'hui".

Madama Diawara, jeune Malien de 19 ans, avait été accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon.

Il avait été inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole et avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.

Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.

Le compagnon de Mme de Marconnay, Eric Durupt, a entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision.

Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.

La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.800 signatures.

cca-ari/fga/pb

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MAR 9

France: 61 migrants sauvés en Manche sur deux embarcations #

3/9/2021, 4:48 PM
Caen, FRA

Soixante-et-un migrants ont été sauvés en Manche mardi alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre, sur deux embarcations semi-rigides de 8 mètres de long, au large des côtes du nord de la France.

Trente-trois naufragés (dont 5 femmes et 10 enfants) ont d'abord été déposés à Dieppe à 11h39, "après plusieurs heures en mer, par des températures de l'air et de mer extrêmement faibles". Un bébé figure parmi les enfants, précisent les autorités.

Les migrants ont, "dans un premier temps, refusé" l'aide des secours avant d'être finalement pris en charge, selon les mêmes sources.

Pris en charge par la police aux frontières (PAF), les naufragés ont été "accueillis temporairement à la maison des sports mise à disposition par la mairie de Dieppe", selon la préfecture.

"Les Services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives au cas par cas", ajoute-t-elle.

Les 28 autres migrants ont été pris en charge à 15H30 à Calais par les pompiers et la PAF, selon la préfecture maritime. Les secours avaient reçu un appel leur signalant cette embarcation alors qu'elle était "en difficulté" au large, selon la préfecture maritime.

Les 61 naufragés "sont tous sains et saufs grâce à l'efficience et la réactivité des acteurs agissant quotidiennement pour l'action de l'État en mer", souligne la préfecture maritime qui "met en garde les migrants qui envisagent de traverser la Manche, une des zones les plus fréquentées au monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) et donc dangereuses pour la vie humaine."

Mardi, au moins 39 migrants ont péri dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs.

clc/aag/or/fio

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MAR 9

61 migrants sauvés en Manche sur deux embarcations de 8 mètres #

3/9/2021, 4:23 PM
Caen, FRA

Soixante-et-un migrants ont été sauvés en Manche mardi alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre sur deux embarcations semi-rigides de 8 mètres de long, les uns au large de Dieppe (Seine-Maritime), les autres de Calais, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Trente-trois naufragés (dont 5 femmes et 10 enfants) ont d'abord été déposés à Dieppe à 11h39, "après plusieurs heures en mer, par des températures de l'air et de mer extrêmement faibles", précise la préfecture maritime dans un communiqué. Un bébé figure parmi les enfants, a précisé la préfecture de Seine-Maritime dans un autre communiqué.

Les migrants ont, "dans un premier temps, refusé" l'aide des secours avant d'être finalement pris en charge, selon la préfecture maritime.

Les secours avaient été avertis par la gendarmerie que l'embarcation avait quitté Berneval-le-Grand, à une dizaine de kilomètres de Dieppe.

Pris en charge par la police aux frontières (PAF), les naufragés ont été "accueillis temporairement à la maison des sports mise à disposition par la mairie de Dieppe", selon la préfecture.

"Les Services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives au cas par cas", ajoute-t-elle.

Les 28 autres migrants ont été pris en charge à 15H30 à Calais par les pompiers et la PAF, selon la préfecture maritime. Les secours avaient reçu un appel leur signalant cette embarcation alors qu'elle était "en difficulté" au large, selon la préfecture maritime.

Les 61 naufragés "sont tous sains et saufs grâce à l'efficience et la réactivité des acteurs agissant quotidiennement pour l'action de l'État en mer", souligne la préfecture maritime qui "met en garde les migrants qui envisagent de traverser la Manche, une des zones les plus fréquentées au monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) et donc dangereuses pour la vie humaine."

Mardi, au moins 39 migrants ont péri dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs.

clc/aag/or

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MAR 9

Un jeune Malien menacé d'expulsion placé en garde à vue #

3/9/2021, 4:06 PM
Clermont-Ferrand, FRA

Un jeune Malien, accueilli en Haute-Loire et menacé d'expulsion, a été placé en garde à vue mardi au commissariat de Gerzat (Puy-de-Dôme), a indiqué l'enseignante qui l'héberge et dont le compagnon avait observé une grève de la faim.

"Madama a été convoqué par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat ce (mardi) matin et a été placé en garde à vue pour usage de faux documents", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay.

"Mon compagnon et moi avons été interrogés séparément en audition libre", a-t-elle ajouté.

"L'affaire est en cours", a indiqué un porte-parole de la police de l'Air et des Frontières qui n'a pas souhaité donner plus d'informations.

"C'est très dur pour nous émotionnellement de voir Madama dans cette situation, mais nous allons rester ici jusqu'à ce qu'il soit libéré", a affirmé l'enseignante, présente devant le commissariat avec son compagnon.

Madama Diawara, jeune Malien de 19 ans, avait été accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon.

Il avait été inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole et avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.

Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.

Le compagnon de Mme De Marconnay, Eric Durupt, a entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision.

Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.

La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.800 signatures.

cca/ari/pb

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MAR 9

Pour le nucléaire et contre les éoliennes, Marine Le Pen pose 15 questions aux Français #

3/9/2021, 2:52 PM
Paris, FRA

Marine Le Pen a défendu mardi l'énergie nucléaire et fustigé les éoliennes, dans un contre-projet de consultation des Français sur 15 questions portant sur l'écologie.

La présidente du Rassemblement national présentait cette proposition de loi le jour du début de l'examen, à l'Assemblée, du projet de loi visant à inscrire, par un référendum, la préservation de l'environnement dans la Constitution.

Lors d'une conférence de presse, la candidate à l'Elysée a défendu le principe de "sécurité environnementale, sanitaire et culturelle", qui fait l'objet de la première question de cette consultation.

Cette votation serait basée sur l'article 7 de la Charte de l'environnement de 2004, utilisé pour la consultation sur l'aéroport controversé de Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique). Les réponses positives seraient intégrées à la Charte.

Avec l'écologie, "on touche à l'essentiel, le bonheur d'être Français, bien sur son territoire, bien dans son environnement, bien parmi les siens", a-t-elle ajouté, reprenant une formule de l'eurodéputé Hervé Juvin, spécialiste de ces questions au RN et chantre d'une écologie civilisationnelle et "enracinée".

"Souhaitez-vous que la France continue d'investir dans le nucléaire, énergie décarbonée ?", demande aussi le RN, qui répond "oui" à toutes les questions posées.

Le parti d'extrême droite demande également aux Français s'ils souhaitent "suspendre tout projet de construction d'éoliennes" ou de "grandes surfaces" commerciales, ou encore s'ils veulent taxer les produits importés.

Aucune question en revanche ne porte sur l'isolation thermique des bâtiments, à laquelle Marine Le Pen est favorable, alors que logements et bureaux sont responsables de 20 à 25% des émissions de gaz à effet.

Les "ennemis" de cette "sécurité environnementale" sont pour la députée du Pas-de-Calais les accords de libre-échange, mais aussi "l'écologisme qui consiste à peindre en vert les pires atteintes à l'environnement, et l'écologie radicale, ce fondamentalisme qui entend en finir avec (...) les moeurs qui sont les nôtres".

La pandémie de Covid-19 "a révélé les effondrements sanitaires qui nous menacent, qui proviennent aussi bien de la pression sur les écosystèmes que de la concentration forcée de la population dans les métropoles et d'une mobilité hors de contrôle", a souligné la cheffe du RN, qui réclame un moratoire sur l'immigration.

Elle a rappelé qu'elle reconnaissait la part de l'homme dans le changement climatique et qu'elle n'était "pas climato-sceptique", contrairement à son père et ancien président du parti Jean-Marie Le Pen.

are/reb/cs/cb

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MAR 9

Pissarro spolié: l'héritière demande à l'université de l'Oklahoma de cesser ses poursuites #

3/9/2021, 1:45 PM
Paris, FRA

Les avocats de l'héritière d'un tableau de Camille Pissarro, spolié par les nazis à ses propriétaires juifs pendant l'Occupation en France, ont demandé mardi à la justice française d'ordonner à une université américaine de renoncer à ses poursuites contre leur cliente.

"La bergère rentrant des moutons", peint en 1886 par le peintre impressionniste français, est l'objet d'une intense bataille judiciaire entre Léone Meyer, 81 ans, - une orpheline rescapée de la Shoah, adoptée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les propriétaires du tableau - et l'université de l'Oklahoma qui l'a reçu en legs en 2000.

Le tribunal de Paris fera connaître sa décision le 13 avril. Il répondra aussi à une autre demande de Mme Meyer concernant la mise sous séquestre du tableau.

Saisie par l'université de l'Oklahoma, la justice américaine a ordonné à Mme Meyer de cesser toutes les procédures entamées en France sous peine de plusieurs millions de dollars de sanctions.

L'oeuvre, un des premiers tableaux pointillistes de Pissarro (1830-1903), faisait partie de la collection de Raoul Meyer et Yvonne Bader, fille du fondateur des grands magasins Galeries Lafayette. En 1940, cette famille juive pense la mettre à l'abri dans le coffre d'une banque de Mont-de-Marsan, dans le sud-ouest de la France. Mais, en 1941, les nazis s'en saisissent.

À la fin de la guerre, la famille récupère une partie de ses biens mais pas "La Bergère". En 1951, le tableau refait surface en Suisse avant de réapparaître à New York. Acheté par un couple de collectionneurs américains en 1957, il est légué en 2000 à la Fondation de l'université de l'Oklahoma.

- Allers-retours perpétuels -

Mme Meyer souhaite récupérer le tableau spolié à ses parents adoptifs. En 2013, elle retrouve sa trace et entame des négociations avec l'université de l'Oklahoma qui aboutiront à un accord en 2016.

Ne pouvant pas aller à l'encontre d'une décision de justice américaine, les avocats de Mme Meyer ont demandé à leur tour à la justice française d'ordonner à l'université de "se désister" de toutes ses poursuites contre leur cliente.

Selon la justice américaine, Mme Meyer n'a pas respecté le contrat conclu entre elle et l'université en 2016.

Cet accord, aujourd'hui dénoncé par Mme Meyer, reconnaît la propriété de l'héritière sur le tableau spolié mais prévoit que la toile soit exposée pendant cinq ans dans un musée français, avant de faire la navette tous les trois ans entre Paris et l'Oklahoma. L'oeuvre de Pissarro, l'un des pères de l'impressionnisme, est actuellement au musée d'Orsay et devrait ainsi repartir aux États-Unis en juillet.

Une autre clause oblige Mme Meyer à léguer la toile, de son vivant, à un établissement d'art qui s'engage à respecter ces allers-retours perpétuels, sous peine d'être rendue à l'État américain à la mort de l'héritière. Le musée d'Orsay a refusé le don, inquiet du coût de tels allers-retours et des dommages que cela pourraient causer au tableau.

"Un contrat, c'est sacré", a argumenté Me Olivier de Baecque au nom de l'université américaine.

"Une transaction est sacrée mais ce qu'il y a encore de plus sacré, c'est de restituer un bien spolié par la Gestapo", a répliqué Me Ron Soffer, avocat de Mme Meyer.

aje/lbx/caz/dlm/fio

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MAR 9

Pissarro spolié: l'héritière demande à l'université de l'Oklahoma de cesser ses poursuites #

3/9/2021, 12:22 PM
Paris, FRA

Les avocats de l'héritière d'un tableau de Camille Pissarro, spolié par les nazis à ses propriétaires juifs pendant l'Occupation en France, ont demandé mardi à la justice française d'ordonner à une université américaine de renoncer à ses poursuites contre leur cliente.

"La bergère rentrant des moutons" est l'objet d'une intense bataille judiciaire entre Léone Meyer, 81 ans, - une orpheline rescapée de la Shoah, adoptée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les propriétaires du tableau - et l'université de l'Oklahoma qui l'a reçu en legs en 2000.

La chambre des référés du tribunal judiciaire de Paris fera connaître sa décision le 13 avril. Elle répondra aussi à une autre demande de Mme Meyer concernant la mise sous séquestre du tableau du peintre impressionniste.

Saisie par l'université de l'Oklahoma, la justice américaine a ordonné à Mme Meyer de cesser toutes les procédures entamées en France sous peine de plusieurs millions de dollars de sanctions.

Ne pouvant pas aller à l'encontre d'une décision de justice américaine, les avocats de Mme Meyer ont demandé à leur tour à la justice française d'ordonner à l'université de "se désister" de toutes ses poursuites contre leur cliente.

Selon la justice américaine, Mme Meyer n'a pas respecté un contrat conclu entre elle et l'université en 2016.

Cet accord, aujourd'hui dénoncé par Mme Meyer, reconnaît la propriété de l'héritière sur le tableau spolié mais prévoit que la toile soit exposée pendant cinq ans dans un musée français, avant de faire la navette tous les trois ans entre Paris et l'Oklahoma. L'oeuvre, actuellement au musée d'Orsay, devrait ainsi repartir aux États-Unis en juillet.

Une autre clause oblige Mme Meyer à léguer la toile, de son vivant, à un établissement d'art qui s'engage à respecter ces allers-retours perpétuels, sous peine d'être rendue à l'État américain à la mort de l'héritière. Le musée d'Orsay a refusé le don, inquiet du coût de tels allers-retours et des dommages que cela pourraient causer au tableau.

"Un contrat, c'est sacré", a argumenté Me Olivier de Baecque au nom de l'université américaine.

"Une transaction est sacrée mais ce qu'il y a encore de plus sacré, c'est de restituer un bien spolié par la Gestapo", a répliqué Me Ron Soffer, avocat de Mme Meyer.

L'oeuvre appartenait à la collection de Raoul et Yvonne Meyer. En 1940, cette famille juive pense la mettre à l'abri dans le coffre d'une banque de Mont-de-Marsan, dans le sud-ouest de la France. Mais, en 1941, les nazis s'en saisissent.

À la fin de la guerre, la famille récupère une partie de ses biens mais pas "La Bergère". En 1951, le tableau refait surface en Suisse avant de réapparaître à New York.

Acheté par un couple de collectionneurs américains en 1957, il est légué en 2000 à la Fondation de l'université de l'Oklahoma.

Mme Meyer souhaite récupérer le tableau spolié à ses parents adoptifs. En 2013, elle retrouve sa trace et entame des négociations avec l'université de l'Oklahoma qui aboutiront à l'accord contesté de 2016.

aje/lbx/caz

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MAR 9

Pour le nucléaire et contre les éoliennes, Marine Le Pen pose 15 questions aux Français #

3/9/2021, 12:12 PM
Paris, FRA

Marine Le Pen a défendu mardi l'énergie nucléaire et fustigé les éoliennes, dans un contre-projet de consultation des Français sur 15 questions portant sur l'écologie.

La présidente du Rassemblement national présentait cette proposition de loi le jour du début de l'examen, à l'Assemblée, du projet de loi visant à inscrire, par un référendum, la préservation de l'environnement dans la Constitution.

Lors d'une conférence de presse, la candidate à l'Elysée a défendu le principe de "sécurité environnementale, sanitaire et culturelle", qui fait l'objet de la première question de cette consultation.

Cette votation serait basée sur l'article 7 de la Charte de l'environnement de 2004, utilisé pour la consultation sur l'aéroport controversé de Notre-Dame des Landes (Vendée). Les réponses positives seraient intégrées à la Charte.

Avec l'écologie, "on touche à l'essentiel, le bonheur d'être Français, bien sur son territoire, bien dans son environnement, bien parmi les siens", a-t-elle ajouté, reprenant une formule de l'eurodéputé Hervé Juvin, spécialiste de ces questions au RN et chantre d'une écologie civilisationnelle et "enracinée".

"Souhaitez-vous que la France continue d'investir dans le nucléaire, énergie décarbonée ?", demande aussi le RN, qui répond "oui" à toutes les questions posées.

Le parti d'extrême droite demande également aux Français s'ils souhaitent "suspendre tout projet de construction d'éoliennes" ou de "grandes surfaces" commerciales, ou encore s'ils veulent taxer les produits importés.

Aucune question en revanche ne porte sur l'isolation thermique des bâtiments, à laquelle Marine Le Pen est favorable, alors que logements et bureaux sont responsables de 20 à 25% des émissions de gaz à effet.

Les "ennemis" de cette "sécurité environnementale" sont pour la députée du Pas-de-Calais les accords de libre-échange, mais aussi "l'écologisme qui consiste à peindre en vert les pires atteintes à l'environnement, et l'écologie radicale, ce fondamentalisme qui entend en finir avec (...) les moeurs qui sont les nôtres".

La pandémie de Covid-19 "a révélé les effondrements sanitaires qui nous menacent, qui proviennent aussi bien de la pression sur les écosystèmes que de la concentration forcée de la population dans les métropoles et d'une mobilité hors de contrôle", a souligné la cheffe du RN, qui réclame un moratoire sur l'immigration.

Elle a rappelé qu'elle reconnaissait la part de l'homme dans le changement climatique et qu'elle n'était "pas climato-sceptique", contrairement à son père et ancien président du parti Jean-Marie Le Pen.

are/reb/cs/cb

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MAR 9

Pissarro spolié: l'héritière demande à l'université de l'Oklahoma de cesser ses poursuites #

3/9/2021, 12:11 PM
Paris, FRA

Les avocats de l'héritière d'un tableau de Camille Pissarro, spolié par les nazis à ses propriétaires juifs pendant l'Occupation en France, ont demandé mardi à la justice française d'ordonner à une université américaine de renoncer à ses poursuites contre leur cliente.

"La bergère rentrant des moutons" est l'objet d'une intense bataille judiciaire entre Léone Meyer, 81 ans, - une orpheline rescapée de la Shoah, adoptée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par les propriétaires du tableau - et l'université de l'Oklahoma qui l'a reçu en legs en 2000.

La chambre des référés du tribunal judiciaire de Paris fera connaître sa décision le 13 avril. Elle répondra aussi à une autre demande de Mme Meyer concernant la mise sous séquestre du tableau du peintre impressionniste.

Saisie par l'université de l'Oklahoma, la justice américaine a ordonné à Mme Meyer de cesser toutes les procédures entamées en France sous peine de plusieurs millions de dollars de sanctions.

Ne pouvant pas aller à l'encontre d'une décision de justice américaine, les avocats de Mme Meyer ont demandé à leur tour à la justice française d'ordonner à l'université de "se désister" de toutes ses poursuites contre leur cliente.

Selon la justice américaine, Mme Meyer n'a pas respecté un contrat conclu entre elle et l'université en 2016.

Cet accord, aujourd'hui dénoncé par Mme Meyer, reconnaît la propriété de l'héritière sur le tableau spolié mais prévoit que la toile soit exposée pendant cinq ans dans un musée français, avant de faire la navette tous les trois ans entre Paris et l'Oklahoma. L'oeuvre, actuellement au musée d'Orsay, devrait ainsi repartir aux États-Unis en juillet.

Une autre clause oblige Mme Meyer à léguer la toile, de son vivant, à un établissement d'art qui s'engage à respecter ces allers-retours perpétuels, sous peine d'être rendue à l'État américain à la mort de l'héritière. Le musée d'Orsay a refusé le don, inquiet du coût de tels allers-retours et des dommages que cela pourraient causer au tableau.

"Un contrat, c'est sacré", a argumenté Me Olivier de Baecque au nom de l'université américaine.

"Une transaction est sacrée mais ce qu'il y a encore de plus sacré, c'est de restituer un bien spolié par la Gestapo", a répliqué Me Ron Soffer, avocat de Mme Meyer.

aje/lbx/caz

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MAR 7

Musée de l'immigration: "Ma nomination ouvre le champ des possibles", dit Pap Ndiaye #

3/7/2021, 8:38 AM
Paris, FRA

"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien", assure-t-il. Pourtant, Pap Ndiaye ne rejette pas la charge symbolique de son arrivée à la tête du Palais de la Porte Dorée, estimant qu'elle "ouvre le champ des possibles" aux jeunes "non-blancs".

Cet universitaire de 55 ans, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, a pris, le 1er mars, la tête du Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical, hébergés au sein du palais, situé dans l'est de la capitale.

Une nomination que beaucoup voient comme un symbole. Celle d'un métis, de père sénégalais et de mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française, chargée, qui plus est, des questions d'immigration et de mémoire.

"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien, j'ai une longue carrière d'universitaire, une carrière à l'international", égrène-t-il d'un ton posé lors d'un entretien à l'AFP.

"Mais je ne suis pas aveugle à la question du symbole, à laquelle je ne tourne pas le dos. Je m'assume tel quel avec ma couleur de peau et je sais que ma nomination ouvre le champ des possibles à de nombreux enfants non blancs", poursuit-il.

Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye, a été professeur de nombreuses années à Sciences Po Paris. Respecté par ses pairs, il fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.

- Vulgariser et transmettre -

Mais c'est "La condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître du grand public.

"Mon objectif, c'était de fournir des arguments et des savoirs aussi robustes que possible à ces jeunes qui manquent de références solides. Il me semblait que cela relevait de mon rôle de pédagogue d'offrir ces fondements", détaille-t-il.

En 2019, toujours avec l'envie de vulgariser ses sujets d'étude, il devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" qui s'est tenue au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, il a coprésenté, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.

"Je m'intéresse depuis très longtemps au monde de la culture (...) qui doit s'ouvrir et parler du monde tel qu'il est", souligne-t-il, voyant dans son arrivée au Palais de la Porte dorée "une nouvelle étape".

Tout d'abord "musée des Colonies", puis, "de la France d'outre-mer", et enfin des "Arts d'Afrique et d'Océanie", le musée de l'histoire de l'immigration, qui avait fermé ses portes en 2003 pour rouvrir en 2007, a une histoire mouvementée.

Pas de quoi effrayer Pap Ndiaye qui ambitionne de faire de ce musée "un établissement culturel central dans le paysage français mais aussi international".

Pour cela, c'est toute l'exposition permanente qui est en train d'être repensée. Celle-ci, qui aborde la question des migrations vers et depuis la France, va être enrichie pour y inclure le 18e siècle et la question de la traite négrière.

L'historien veut aussi faire de ce lieu un endroit où l'on débat des questions de colonisation, thème qui enflamme régulièrement la société française. Pour y parvenir, il souhaite l'ouvrir aux étudiants et aux universitaires afin d'y organiser des colloques et des séminaires.

"Ces questions intéressent les étudiants. Si elles ne sont pas débattues dans l'université, alors, elles le seront ailleurs avec des ressources qui sont discutables", estime-t-il.

Alors qu'il a passé sa vie à s'intéresser aux minorités, que répond-il à ceux qui dénoncent un retour de la question "raciale", au détriment de l'universalisme républicain ? "La critique universaliste manque son objectif si elle considère que travailler sur des groupes particuliers c'est tourner le dos à l'universalisme", rétorque-t-il.

"Au contraire, c'est prendre l'universalisme au sérieux en réclamant que les devises sur les frontons des bâtiments de la République soient inscrites dans la vie des personnes".

adm/rh/bow/sst

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MAR 7

Musée de l'immigration: "Ma nomination ouvre le champ des possibles", dit Pap Ndiaye #

3/7/2021, 8:00 AM

"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien", assure-t-il. Pourtant, Pap Ndiaye ne rejette pas la charge symbolique de son arrivée à la tête du Palais de la Porte Dorée, estimant qu'elle "ouvre le champ des possibles" aux jeunes "non-blancs".

Cet universitaire de 55 ans, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, a pris, le 1er mars, la tête du Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical, hébergés au sein du palais, situé dans l'est de la capitale.

Une nomination que beaucoup voient comme un symbole. Celle d'un homme métis, né d'un père sénégalais et d'une mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française, chargée, qui plus est, des questions d'immigration et de mémoire.

"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien, j'ai une longue carrière d'universitaire, une carrière à l'international", égrène-t-il d'un ton posé lors d'un entretien à l'AFP.

"Mais je ne suis pas aveugle à la question du symbole, à laquelle je ne tourne pas le dos. Je m'assume tel quel avec ma couleur de peau et je sais que ma nomination ouvre le champ des possibles à de nombreux enfants non-blancs", poursuit-il.

- Vulgariser et transmettre -

Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye, a été professeur de nombreuses années à Sciences Po Paris. Respecté par ses pairs, il fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.

Mais c'est "La condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître auprès du grand public.

"Mon objectif, c'était de fournir des arguments et des savoirs aussi robustes que possible à ces jeunes qui manquent de références solides. Il me semblait que cela relevait de mon rôle de pédagogue d'offrir ces fondements", détaille-t-il.

En 2019, toujours avec l'envie de vulgariser ses sujets d'étude, il devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" qui s'est tenue au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, il a co-présenté, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.

"Je m'intéresse depuis très longtemps au monde de la culture (...) qui doit s'ouvrir et parler du monde tel qu'il est", souligne-t-il, voyant dans son arrivée au Palais de la Porte dorée "une nouvelle étape".

Tout d'abord "musée des Colonies", puis, "de la France d'outre-mer", et enfin des "Arts d'Afrique et d'Océanie", le musée de l'histoire de l'immigration, qui avait fermé ses portes en 2003 pour rouvrir en 2007, a une histoire mouvementée.

- Pas contre l'universalisme -

Pas de quoi effrayer Pap Ndiaye qui ambitionne de faire de ce musée "un établissement culturel central dans le paysage français mais aussi international".

Pour cela, c'est toute l'exposition permanente qui est en train d'être repensée. Celle-ci, qui aborde la question des migrations vers et depuis la France, va être enrichie pour y inclure le 18e siècle et la question de la traite négrière.

L'historien veut aussi faire de ce lieu un endroit où l'on débat des questions de colonisation, thème qui enflamme régulièrement la société française. Pour y parvenir, il souhaite l'ouvrir aux étudiants et aux universitaires afin d'y organiser des colloques et des séminaires.

"Ces questions intéressent les étudiants. Si elles ne sont pas débattues dans l'université, alors, elles le seront ailleurs avec des ressources qui sont discutables", estime-t-il.

Alors qu'il a passé sa vie à s'intéresser aux minorités, que répond-il à ceux qui dénoncent un retour de la question "raciale", au détriment de l'universalisme républicain ? "La critique universaliste manque son objectif si elle considère que travailler sur des groupes particuliers c'est tourner le dos à l'universalisme", rétorque-t-il.

"Au contraire, c'est prendre l'universalisme au sérieux en réclamant que les devises sur les frontons des bâtiments de la République soient inscrites dans la vie des personnes".

adm/rh/bow

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