Dans l'est de l'Ukraine, la survie est surtout une question de chance #
Un soldat indemne qui montre l'éclat d'une roquette ayant traversé son pick-up. Un autre, visé par un char alors qu'il se baignait dans un lac et qui en réchappe par miracle. Ou une femme âgée qui somnolait chez elle, sauvée d'une explosion par un pan de mur.
Dans l'est de l'Ukraine, la survie est souvent une question de chance.
La région est devenue l'épicentre des combats depuis que les troupes russes se sont retirées fin mars de Kiev et ses environs, après avoir échoué à prendre la capitale ukrainienne.
On se bat ici depuis 2014, quand des séparatistes prorusses, appuyés militairement et financièrement par le Kremlin, se sont emparés d'une partie des deux régions dont leurs capitales Donetsk et Lougansk.
Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, les troupes de Moscou et leurs auxiliaires séparatistes ont gagné du terrain mais la résistance des soldats ukrainiens, aguerris par huit ans d'expérience, est coriace.
Les deux camps sont retranchés. Les combats se résument de plus en plus à une guerre d'artillerie. Et les armes utilisées, notamment les vieux systèmes d'artillerie soviétiques, sont imprécises, quand leur usage n'est pas carrément aléatoire.
"On s'assoit dans les tranchées, l'ennemi nous bombarde et on ne peut même pas sortir la tête", résume Bogdan, un soldat ukrainien de 26 ans, perché sur le plateau de son pick-up à Bakhmout, ville contre laquelle l'armée russe concentre ses efforts.
"Il n'y a plus de combats à l'arme à feu comme avant. Aujourd'hui, c'est une bataille d'artillerie. Alors, tu sautes juste dans ta tranchée et tu attends la frappe".
Il y a peu, la cabine du 4x4 de Bogdan a été transpercée par les restes d'une roquette qui venait d'exploser. La main du jeune soldat en tremble encore.
À l'arrière du véhicule, il brandit le bout de métal qui a failli le tuer avant de le jeter à terre avec un air de dédain.
Kostiantynivka, plus au nord, grosse ville industrielle encore éloignée de la ligne de front, a quand même été touchée par des frappes il y a une semaine.
Sept personnes ont été blessées, selon l'administration militaire régionale.
Un immeuble de quatre étages a été détruit par l'explosion. Depuis une fenêtre, un homme descend une machine à coudre à l'aide d'une corde, les habitants qui restent s'affairant à récupérer ce qu'ils peuvent.
En haut d'un escalier poussiéreux, encombré de gravats et de métal tordu, Ievguenia Iefimenko, 82 ans, raconte. Elle somnolait quand les deux explosions ont retenti. L'une a détruit l'appartement de son voisin, arrêtant son réveil à l'heure du blast: 00H24.
"Il y avait déjà eu des explosions mais elles étaient loin, alors je m'y étais habituée", dit-elle sans cacher sa détresse, des larmes dans les yeux.
"J'ai été jetée là-bas", poursuit-elle en désignant le pan de mur qui l'a sauvé: "Je ne sais pas comment j'ai atterri là, je ne sais pas ça".
Désormais sans-abri, la retraitée pense plus au sort qui l'attend qu'à la chance qu'elle a eu: "Je n'ai personne, je suis seule, seule", pleure-t-elle.
A Soledar, une petite ville sur la route de Bakhmout subissant de violents bombardements, le militaire Oleg Iachtchouk raconte sur un ton d'indifférence son propre miracle.
"Je rentrais du front, j'avais 3-4 jours de perm alors on a été se détendre au bord du lac: barbecue, bière, bonne compagnie", commence-t-il.
"Soudain, un tank a commencé à nous tirer dessus. il a tiré dans l'eau, où il y avait beaucoup de soldats. On a survécu par miracle, tous les éclats sont restés coincés dans l'eau, c'est pour ça que nous sommes encore en vie", sourit-il.
Au loin, résonnent les bruits de nouveaux bombardements - d'autres n'auront pas sa chance.
jts/tbm/roc
Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #
Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.
"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.
"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.
En fin de journée, les renseignements militaires ukrainiens ont affirmé que "les occupants (russes) bombardent la centrale nucléaire (...) depuis le village de Vodiané, situé à proximité immédiate, sur la rive droite du Dniepr", le fleuve qui sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.
L'une des frappes a endommagé une unité de pompage et une autre "a entraîné la destruction partielle du service d'incendie responsable de la sécurité de la centrale nucléaire", selon un communiqué des renseignements militaires qui accusent également les forces russes de "préparer des provocations sous drapeau ukrainien".
De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle a conquises dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.
"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.
Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.
Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.
"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.
"Chaque jour passé par le contingent russe sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia et les régions voisines accroît la menace nucléaire pour l'Europe", a-t-il averti, appelant à "de nouvelles sanctions contre la Russie" afin de "bloquer l'industrie nucléaire russe".
Il a ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".
Plusieurs bombardements, dont les deux parties s'accusent mutuellement, ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
Les dernières frappes en date, jeudi, avaient endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.
Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.
bur-alc/roc
Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #
Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.
"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.
"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.
Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage russe" autour du site nucléaire.
"Les occupants essaient d'intimider les gens de façon extrêmement cynique en utilisant la centrale nucléaire de Zaporijjia, a dit le président qui affirme que les forces russes se "cachent" derrière la centrale pour bombarder les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marganets.
Par ailleurs, M. Zelensky ajouté que les responsables du "chantage" devraient "être jugés devant une cour internationale".
De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.
"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.
Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.
Le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.
Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.
Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars.
bur-tbm/mba/emp/ial/
Ukraine et Russie s'accusent à nouveau de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia #
Kiev et Moscou ont de nouveau échangé samedi des accusations de tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie et visée à plusieurs reprises depuis une semaine.
"Limitez votre présence dans les rues d'Energodar! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants" russes, a indiqué sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant local d'Energodar - ville dans laquelle se trouve la centrale - resté loyal à Kiev.
"Selon les témoignages des habitants, des bombardements sont à nouveau en cours en direction de la centrale nucléaire de Zaporijjia (...) L'intervalle entre le départ et l'arrivée des tirs est de 3-5 secondes", ajoute le message.
De leur côté, les autorités d'occupation installées par la Russie dans les zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijjia ont sans surprise accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces tirs.
"Energodar et la centrale nucléaire de Zaporijjia sont à nouveau sous le feu des militants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", a déclaré sur Telegram un membre de l'administration militaire et civile prorusse, Vladimir Rogov.
Les projectiles sont tombés "dans des zones situées sur les berges du Dniepr et dans la centrale", a-t-il affirmé, sans faire état de victime ni de dégâts.
Le fleuve Dniepr (Dnipro en ukrainien) sépare les zones aux mains des Russes de celles contrôlées par les autorités ukrainiennes.
Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité.
Les autorités ukrainiennes, soutenues par leurs alliés occidentaux, appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes qui occupent le site depuis mars, Volodymyr Zelensky dénonçant le "chantage nucléaire russe".
bur-tbm/mba
Près de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, les pensées sombres des Ukrainiens #
Un vent violent souffle sur Marganets, dans le sud de l'Ukraine. Il vient du fleuve Dnipro, de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes, où Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombardements.
Depuis une semaine, les installations de la centrale ont été touchées plusieurs fois. Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesures de radioactivité.
Plus grave, un transformateur de ligne électrique haute tension a été touché le 5 août, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
"L'heure est grave", a lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Marganets n'est qu'à treize kilomètres, de l'autre côté du fleuve. La ville verdoyante, au sommet d'une colline, reste sous contrôle ukrainien mais entre les fourrés on peut apercevoir la station datant de l'ère soviétique.
"Vous savez, si nous mourons, cela se produira en une seconde, nous ne souffrirons pas", veut croire Anastasia, 30 ans. "Ça me calme de savoir que mon enfant et ma famille ne souffriront pas", poursuit-elle, bravache, en continuant ses courses.
La centrale nucléaire de Zaporijjia --en fait située dans la ville d'Energodar-- se trouve sur la ligne de front depuis qu'elle a été capturée par les troupes russes début mars, quelques jours le début de l'invasion de l'Ukraine.
À Marganets, les militaires déconseillent de se rendre sur les rives du Dnipro, large ici de six kilomètres, de peur que les troupes ennemies n'ouvrent le feu.
Le centre de cette ville industrielle qui comptait 50.000 habitants avant la guerre est animé et semble contredire les bruits alarmistes qui circulent sur l'état des six réacteurs de la centrale.
"J'ai peur pour mes parents, pour moi-même. Je veux vivre et profiter de la vie", confie Ksenia, 18 ans, tout en servant les clients d'un kiosque à café le long de la principale artère commerciale.
"On a constamment peur. Et les informations disent que la situation dans la centrale est très tendue, donc ça devient plus terrible chaque seconde".
"Tu as juste peur d'aller te coucher parce que la nuit, il se passe des choses terribles ici", reprend la jeune fille.
A Marganets et Nikopol, quelques kilomètres en aval, 17 civils ont été tués dans des frappes nocturnes cette semaine, selon les autorités locales. Vendredi soir, le bourdonnement de la sirène des raids aériens s'élève au-dessus de la ville alors que le soleil commence à baisser.
L'Ukraine accuse la Russie de tirer, et de stocker armes et munitions, depuis le territoire de la centrale, empêchant les forces ukrainiennes de riposter. Vendredi, un haut responsable ukrainien a en outre affirmé à l'AFP que les troupes russes "tirent sur des parties de la centrale pour donner l'impression que c'est l'Ukraine qui le fait".
Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage nucléaire".
"Je pense que les Russes utilisent la centrale comme un atout", suppose Anton, 37 ans. "Une roquette est tombée près de notre maison il y a environ deux semaines. Je suis quelqu'un de calme, mais on peut vite se mettre à trembler".
A l'époque soviétique, l'Ukraine a été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire à Tchernobyl, 530 kilomètres au nord-ouest.
Quelque 600.000 "liquidateurs" ont été dépêchés sur les lieux de l'accident avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie et nettoyer les dégâts.
Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat, d'une trentaine de morts officiellement reconnus par l'ONU aux dizaines de milliers dénoncés par des ONG.
À Marganets se dresse un monument aux liquidateurs, sur lequel sont gravés quelques vers.
"De nombreuses années ont passé mais la douleur est toujours présente. Nous avons repoussé l'atome au prix d'une vie jeune", peut-on lire.
Debout près d'un cratère de missile ayant touché Marganets dans la nuit, Serguiï Volokitine, 54 ans, médite sur le passé tandis qu'un homme déblaie les restes des fenêtres voisines.
"Après mon diplôme, j'ai travaillé à la mine et dans mon équipe, il y avait deux personnes qui ont été liquidateurs", se souvient-il: "On savait tout de ce qui se passait là-bas".
"On sait ce que font les radiations, et quelles seront les conséquences si quelque chose se passe".
jts/tbm/mm
Près de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, les pensées sombres des Ukrainiens #
Un vent violent souffle sur Marganets, dans le sud de l'Ukraine. Il vient du fleuve Dnipro, de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes, où Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombardements.
Depuis une semaine, les installations de la centrale ont été touchées plusieurs fois. Les dernières frappes en date, jeudi, ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesures de radioactivité.
Plus grave, un transformateur de ligne électrique haute tension a été touché le 5 août, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.
"L'heure est grave", a lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Marganets n'est qu'à treize kilomètres, de l'autre côté du fleuve. La ville verdoyante, au sommet d'une colline, reste sous contrôle ukrainien mais entre les fourrés on peut apercevoir la station datant de l'ère soviétique.
"Vous savez, si nous mourons, cela se produira en une seconde, nous ne souffrirons pas", veut croire Anastasia, 30 ans. "Ça me calme de savoir que mon enfant et ma famille ne souffriront pas", poursuit-elle, bravache, en continuant ses courses.
La centrale nucléaire de Zaporijjia --en fait située dans la ville d'Energodar-- se trouve sur la ligne de front depuis qu'elle a été capturée par les troupes russes début mars, quelques jours le début de l'invasion de l'Ukraine.
À Marganets, les militaires déconseillent de se rendre sur les rives du Dnipro, large ici de six kilomètres, de peur que les troupes ennemies n'ouvrent le feu.
Le centre de cette ville industrielle qui comptait 50.000 habitants avant la guerre est animé et semble contredire les bruits alarmistes qui circulent sur l'état des six réacteurs de la centrale.
"J'ai peur pour mes parents, pour moi-même. Je veux vivre et profiter de la vie", confie Ksenia, 18 ans, tout en servant les clients d'un kiosque à café le long de la principale artère commerciale.
"On a constamment peur. Et les informations disent que la situation dans la centrale est très tendue, donc ça devient plus terrible chaque seconde".
"Tu as juste peur d'aller te coucher parce que la nuit, il se passe des choses terribles ici", reprend la jeune fille.
A Marganets et Nikopol, quelques kilomètres en aval, 17 civils ont été tués dans des frappes nocturnes cette semaine, selon les autorités locales. Vendredi soir, le bourdonnement de la sirène des raids aériens s'élève au-dessus de la ville alors que le soleil commence à baisser.
L'Ukraine accuse la Russie de tirer, et de stocker armes et munitions, depuis le territoire de la centrale, empêchant les forces ukrainiennes de riposter. Vendredi, un haut responsable ukrainien a en outre affirmé à l'AFP que les troupes russes "tirent sur des parties de la centrale pour donner l'impression que c'est l'Ukraine qui le fait".
Volodymyr Zelensky a dénoncé un "chantage nucléaire".
"Je pense que les Russes utilisent la centrale comme un atout", suppose Anton, 37 ans. "Une roquette est tombée près de notre maison il y a environ deux semaines. Je suis quelqu'un de calme, mais on peut vite se mettre à trembler".
A l'époque soviétique, l'Ukraine a été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire à Tchernobyl, 530 kilomètres au nord-ouest.
Quelque 600.000 "liquidateurs" ont été dépêchés sur les lieux de l'accident avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie et nettoyer les dégâts.
Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe fait toujours débat, d'une trentaine de morts officiellement reconnus par l'ONU aux dizaines de milliers dénoncés par des ONG.
À Marganets se dresse un monument aux liquidateurs, sur lequel sont gravés quelques vers.
"De nombreuses années ont passé mais la douleur est toujours présente. Nous avons repoussé l'atome au prix d'une vie jeune", peut-on lire.
Debout près d'un cratère de missile ayant touché Marganets dans la nuit, Serguiï Volokitine, 54 ans, médite sur le passé tandis qu'un homme déblaie les restes des fenêtres voisines.
"Après mon diplôme, j'ai travaillé à la mine et dans mon équipe, il y avait deux personnes qui ont été liquidateurs", se souvient-il: "On savait tout de ce qui se passait là-bas".
"On sait ce que font les radiations, et quelles seront les conséquences si quelque chose se passe".
jts/tbm/mm
Ukraine : trois morts dans des bombardements russes à Kramatorsk et Zaporijjia #
Au moins trois personnes ont été tuées et 15 autres blessées vendredi dans des bombardements russes sur les villes ukrainiennes de Kramatorsk, dans l'Est, et de Zaporijjia, dans le Sud, ont annoncé les autorités locales.
"Une nouvelle attaque sur Kramatorsk - selon de premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk.
"Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.
Un responsable local à Zaporijjia, Anatoli Kourtev, a de son côté rapporté sur Telegram la mort d'une femme vendredi dans des frappes russes ayant également fait deux blessés qui ont été hospitalisés.
Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev et de Kharkiv fin mars, l'essentiel des combats se déroule dans le Donbass, un bassin industriel de l'Est ukrainien, et dans le Sud, où Kiev mène une contre-offensive.
Dans son messsage du soir, le ministère ukrainien de la Défense a reconnu des "succès partiels" des forces russes dans la direction de Bakhmout, sur la route vers Kramatorsk, où les troupes de Moscou tentent désormais de "prendre pied".
Un responsable ukrainien de la région de Kherson (sud), occupée par les Russes, Serguiï Khlan, a de son côté assuré sur Facebook que le dernier pont servant de transport d'armements aux forces russes dans la zone avait été "détruit". Kiev a visé à plusieurs reprises ces dernières semaines les axes logistiques russes dans ce territoire.
bur-pop/bds
Ukraine : deux morts dans une frappe russe sur Kramatorsk, dans l'Est (gouverneur) #
Au moins deux personnes ont été tuées et 13 autres blessées vendredi dans un bombardement russe sur Kramatorsk, la dernière grande ville encore sous contrôle ukrainien dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur.
"Une nouvelle attaque sur Kramatorsk - selon de premières informations, nous avons deux civils morts et 13 blessés avec certitude. Les bombardements ont endommagé au moins 20 bâtiments et un incendie s'est déclaré", a dit sur Facebook Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk, appelant une nouvelle fois la population locale à évacuer.
bur-pop/bds
Boutcha, la ville-martyre ukrainienne, enterre ses morts non identifiés #
Recouverts d'un tissu pourpre, onze cercueils sont alignés, chacun devant une tombe fraîchement creusée, dans la dernière allée du cimetière de Boutcha. A l'intérieur onze inconnus, morts pendant l'occupation russe de cette ville ukrainienne près de Kiev en mars.
Quasiment tous, parmi ces neuf hommes et deux femmes, avaient été enterrés par des habitants dans des fosses communes quand la brutalité des combats ne permettait pas de faire autrement.
Un autre corps a été retrouvé plus tard, après le retrait des troupes russes de la région.
Plus de quatre mois après la découverte par des journalistes de l'AFP, le 2 avril, de 20 corps de civils abattus, premières indications des atrocités commises pendant l'occupation de cette banlieue du nord-ouest de Kiev, les autorités locales ont commencé l'enterrement des morts que personne n'a réclamés.
Mardi, quatorze premiers corps ont été mis en terre, suivis de onze autres jeudi.
Ce n'est qu'un début: trois cérémonies supplémentaires sont prévues, confie à l'AFP Mykhaïlyna Skoryk-Chkarivska, une adjointe au maire de Boutcha qui précise qu'une cinquantaine de personnes --sur les 458 civils morts pendant l'occupation de la ville-- n'ont pas été identifiées.
"Nous allons continuer à travailler (...) Notre objectif est de trouver des proches de chaque personne non identifiée", ajoute-t-elle.
Pour cela tout est fait. Des échantillons d'ADN ont été prélevés, y compris par des gendarmes français venus en avril assister leurs collègues ukrainiens, et tout ce qui peut aider à l'identification est publié sur Facebook.
Mais les procédures sont formelles. Parmi les onze enterrés jeudi, deux hommes avaient des papiers d'identité sur eux. En dépit des appels lancés sur Internet, personne ne s'est manifesté et "pour qu'ils soient formellement identifiés, ils faut que leurs proches voient les corps et les reconnaissent", reprend Mme Skoryk-Chkarivska.
L'adjointe au maire ne s'étonne qu'à moitié. La vie a beau sembler être revenue à la normale dans cette banlieue plutôt huppée, qui attire les habitants de Kiev en quête de verdure, "la moitié de la population de Boutcha n'est toujours pas revenue".
Quelques minutes avant l'arrivée des corps, entreposés à la va-vite dans la remorque d'un camion réfrigéré, des employés de cimetières municipaux environnants venus en renfort avaient planté onze croix orthodoxes.
Sur chacune, est accroché un petit écriteau accompagné d'un numéro: il permettra de retrouver le corps, si les tests ADN venaient à parler ou qu'une famille se manifestait.
Les cercueils sont difficilement refermés. Andriï Golovine, le prêtre de l'église près de laquelle avait été creusée une des principales fosses communes de Boutcha, peut enfin prononcer l'ultime prière.
"C'est important pour nous que ces gens-là soient enterrés dignement, comme des humains et pas juste comme des corps sans vie", affirme d'une voix sévère à l'AFP le prêtre, qui n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le "+monde russe+ qui s'est dévoilé à nous dans toute son horreur".
Un douzième cercueil aurait dû être enterré dans l'allée des inconnus du cimetière de Boutcha. Celui contenant le corps d'Oleksandre Khmarouk, un ancien militaire de 37 ans porté disparu depuis mi-mars.
Ses parents, qui avaient quitté la ville occupée peu avant, le cherchaient en vain depuis. Tout ce qu'ils savaient, c'est qu'il avait été arrêté par des Russes. Que ceux-ci savaient où aller: dans son immeuble, les portes des trois appartements occupés par des soldats ou des ex-soldats ukrainiens avaient été fracassées.
Mais leur fils était introuvable. Les résultats des échantillons d'ADN n'arrivaient pas. Une photo, diffusée sur une boucle de la messagerie Viber, leur a permis de l'identifier à la dernière minute.
"Les orcs (surnom donné aux soldats russes, ndlr) l'ont arrêté chez lui. Ils l'ont tué près du marché", répète d'une voix brisée le père d'Oleksandre Khmarouk, Vassyl, effondré sur un banc tandis qu'il serre contre lui un portrait encadré de son fils.
Oleksandre Khmarouk sera enterré dans un carré à part, entre des dizaines d'autres tombes dont la date de la mort indique mars 2022. Ses parents se lanceront dans une autre quête.
"Une informatrice a donné son nom. Il y avait une femme qui accompagnait les Russes, les voisins l'ont entendue. Mais on ne sait pas qui c'est, ni d'où elle vient", répètent-ils.
tbm/neo/alc
Ukraine: nouvelles frappes à la centrale nucléaire de Zaporijjia, "le temps presse", dit l'AIEA #
Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement, tandis que le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique a demandé de pouvoir y accéder "aussi vite que possible" au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
"La situation s'aggrave (...), plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", tout comme "la station de pompage des eaux usées", a relevé la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom, selon laquelle des frappes se sont produites près d'un réacteur et "à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives".
"A l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a toutefois affirmé Evguéni Balitski, le chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud-est de l'Ukraine occupée par les Russes, soulignant que "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockés sur place.
Energoatom a pointé du doigt les forces russes, qui se sont emparées de la centrale de Zaporijjia le 4 mars, quelques jours seulement après le début - le 24 février - de leur offensive en Ukraine.
Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration régionale installée par Moscou, a au contraire mis en cause "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky". Il a évoqué des tirs de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde de la rive droite du Dniepr, le grand fleuve qui traverse la région, au même endroit.
"Personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien, qui font état d'autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers non loin de là.
Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière.
Les frappes qui ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front ont en outre atteint les environs de ces installations hautement sensibles.
"Malheureusement, au lieu d'une désescalade, des incidents encore plus inquiétants ont été rapportés ces derniers jours, incidents qui s'ils se poursuivent pourraient conduire à une catastrophe", a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, se disant "gravement préoccupé par la situation dans et autour de la centrale".
"il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n'importe où ailleurs, pourrait avoir des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours mais pour la région et au-delà. C'est totalement inacceptable", a-t-il insisté.
"J'ai demandé à tous de faire preuve de bon sens et de raison", a ajouté M. Guterres, exhortant à "cesser immédiatement" toute activité militaire près de la centrale, à ne pas la "viser" et à ne pas utiliser son territoire "dans le cadre d'opérations militaires" et se prononçant en faveur de la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".
Une proposition avec laquelle Washington est manifestement en total accord : "les Etats-Unis continuent d'appeler la Russie à cesser toutes ses opérations militaires dans et autour des centrales nucléaires et à en rendre le plein contrôle à l'Ukraine" ; de plus, ils "soutiennent les appels des Ukrainiens à créer une zone démilitarisée dans et autour de la centrale nucléaire", a dit un porte-parole du département d'Etat.
Et ce, juste avant l'ouverture d'une réunion d'urgence à New York du Conseil de sécurité de l'ONU pour discuter de ce dossier brûlant, à la demande de la Russie.
"L'heure est grave et l'AIEA doit être autorisée à mener sa mission à Zaporijjia aussi vite que possible", a déclaré devant cette instance Rafael Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, pour qui "le temps presse".
"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia", a de son côté martelé le président ukrainien dans son message vidéo quotidien.
"Seuls le retrait total des Russes et la reprise du contrôle total de l'Ukraine sur la centrale garantiraient la sécurité nucléaire pour toute l'Europe", a-t-il poursuivi, dénonçant le "chantage nucléaire russe".
A Nikopol, dans le sud-est de l'Ukraine, à une centaine de kilomètres de Zaporijjia, de l'autre côté du Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a fait état de trois morts et de neuf blessés dans des tirs nocturnes de lance-roquettes multiples russes Grad.
Dans l'est, dans le bassin minier du Donbass, le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé dans la matinée que 11 civils avaient été tués ces dernières 24 heures.
De plus, les Russes pilonnent sans répit Soledar, une cité industrielle de 11.000 habitants avant la guerre, tentant d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.
Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur opération sur Kiev fin mars et se sont retirées des abords de la capitale, le Kremlin a fait du Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son principal objectif.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duels d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.
"Nous attendons que les forces armées libèrent le sud de notre pays, y compris Marioupol. Nous l'attendons et cela arrivera bientôt", a néanmoins lâché le maire de cette cité-martyre, Vadim Boïtchenko.
Un officier ukrainien de haut rang, le général Oleksiï Gromov, a malgré tout reconnu jeudi que "l'ennemi" avait "doublé le nombre de ses frappes aériennes" contre les positions tenues par les soldats de son pays par rapport à la semaine passée, dans le but de "saper leur moral".
bur-bds/blb
Centrale nucléaire de Zaporijjia: Zelensky appelle le monde à "réagir immédiatement" #
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi la communauté internationale à "réagir immédiatement" pour faire partir les Russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée et cible de bombardements.
"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia," la plus grande d'Europe située dans le sud de l'Ukraine et occupée par les troupes russes depuis le 4 mars, a déclaré le président ukrainien dans son adresse vidéo quotidienne.
"Seul le retrait total des Russes et la reprise du contrôle total de l'Ukraine sur la centrale garantirait la sécurité nucléaire pour toute l'Europe", a-t-il ajouté en dénonçant le "chantage nucléaire russe".
Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement comme lors de précédentes frappes la semaine dernière.
Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
"La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité (des lieux touchés par les frappes, ndlr) et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", a relevé jeudi la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom.
"L'heure est grave", a pour sa part lancé jeudi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, réclamant l'accès "aussi vite que possible" à la centrale de Zaporijjia.
bur-neo/blb
Centrale nucléaire de Zaporijjia: Zelensky appelle le monde à "réagir immédiatement" pour chasser "les occupants" russes #
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi la communauté internationale à "réagir immédiatement" pour faire partir les Russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée et cible de bombardements.
"Le monde entier doit réagir immédiatement pour chasser les occupants de la centrale de Zaporijjia," la plus grande d'Europe située dans le sud de l'Ukraine et occupée par les troupes russes depuis le 4 mars, a déclaré le président ukrainien dans son adresse vidéo quotidienne. "Seul le retrait total des Russes (...) garantirait la sécurité nucléaire pour toute l'Europe".
bur-neo/blb
Ukraine: nouvelles frappes à la centrale nucléaire de Zaporijjia, l'ONU inquiète #
Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement, tandis que le secrétaire général de l'ONU a mis en garde contre un risque de "catastrophe" peu avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à ce sujet.
"La situation s'aggrave (...), plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", tout comme "la station de pompage des eaux usées", a relevé la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom, selon laquelle des frappes se sont produites près d'un réacteur et "à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives".
"A l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a toutefois affirmé Evguéni Balitski, le chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud-est de l'Ukraine occupée par les Russes, soulignant que "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockés sur place.
Energoatom a pointé du doigt les forces russes, qui se sont emparées de la centrale de Zaporijjia le 4 mars, quelques jours seulement après le début - le 24 février - de leur offensive en Ukraine.
Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration régionale installée par Moscou, a au contraire mis en cause "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky". Il a évoqué des tirs de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde de la rive droite du Dniepr, le grand fleuve qui traverse la région, au même endroit.
"Personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien, qui font état d'autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers non loin de là.
Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière.
Les frappes qui ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front ont en outre atteint les environs de ces installations hautement sensibles.
"Malheureusement, au lieu d'une désescalade, des incidents encore plus inquiétants ont été rapportés ces derniers jours, incidents qui s'ils se poursuivent pourraient conduire à une catastrophe", a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, se disant "gravement préoccupé par la situation dans et autour de la centrale".
"il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n'importe où ailleurs, pourrait avoir des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours mais pour la région et au-delà. C'est totalement inacceptable", a-t-il insisté.
"J'ai demandé à tous de faire preuve de bon sens et de raison", a ajouté M. Guterres, exhortant à "cesser immédiatement" toute activité militaire près de la centrale, à ne pas la "viser" et à ne pas utiliser son territoire "dans le cadre d'opérations militaires" et se prononçant en faveur de la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".
Une proposition avec laquelle Washington est manifestement en total accord : "les Etats-Unis continuent d'appeler la Russie à cesser toutes ses opérations militaires dans et autour des centrales nucléaires et à en rendre le plein contrôle à l'Ukraine" ; de plus, ils "soutiennent les appels des Ukrainiens à créer une zone démilitarisée dans et autour de la centrale nucléaire", a dit un porte-parole du département d'Etat.
Et ce, juste avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU prévue pour discuter de ce dossier brûlant, à la demande de la Russie.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait savoir que son directeur général, Rafael Grossi, informerait cette instance de "la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à Zaporijjia, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
"La Russie est maintenant un Etat terroriste et prend en otage la centrale nucléaire, faisant un chantage à la catastrophe nucléaire", a dénoncé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution destinée à une conférence de donateurs à Copenhague.
La Russie peut y provoquer "la plus grande urgence radioactive de l'histoire (...). Et les suites peuvent être pire encore que celles (de l'accident en 1986) de Tchernobyl", a-t-il ajouté.
A Nikopol, dans le sud-est de l'Ukraine, à une centaine de kilomètres de Zaporijjia, de l'autre côté du Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a fait état de trois morts et de neuf blessés dans des tirs nocturnes de lance-roquettes multiples russes Grad.
Dans l'est, dans le bassin minier du Donbass, le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé dans la matinée que 11 civils avaient été tués ces dernières 24 heures.
De plus, les Russes pilonnent sans répit Soledar, une cité industrielle de 11.000 habitants avant la guerre, tentant d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.
Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur opération sur Kiev fin mars et se sont retirées des abords de la capitale, le Kremlin a fait du Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son principal objectif.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duels d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.
"Nous attendons que les forces armées libèrent le sud de notre pays, y compris Marioupol. Nous l'attendons et cela arrivera bientôt", a néanmoins lâché le maire de cette cité-martyre, Vadim Boïtchenko.
Un officier ukrainien de haut rang, le général Oleksiï Gromov, a malgré tout reconnu jeudi que "l'ennemi" avait "doublé le nombre de ses frappes aériennes" contre les positions tenues par les soldats de son pays par rapport à la semaine passée, dans le but de "saper leur moral".
bur-bds/blb
Ce que l'on sait des explosions sur une base militaire en Crimée #
Les explosions sur un aérodrome militaire dans la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, ont été présentées par Moscou comme dues à un accident, mais les experts et des images satellites semblent révéler le résultat d'une attaque ukrainienne.
Voici ce que l'on sait sur cet épisode de la guerre entre la Russie et l' Ukraine , survenu mardi:
La Russie assure qu'aucune frappe ou bombardement n'ont visé cette base militaire située près du village de Novofedorovka, et que les déflagrations, qui ont fait au moins un mort et sept blessés, sont dues à l'explosion de munitions destinées à l'aviation.
Des images satellites diffusées jeudi par Maxar Technologies semblent contredire cette version. Celles-ci montrent que l'aérodrome "a été touché par quelque chose" et qu'au moins neuf avions ont été détruits, affirme à l'AFP l'analyste danois Oliver Alexander.
"Si c'était un accident, il aurait fallu quatre ou cinq personnes jetant leur cigarette au même endroit ou frappant les bombes avec un marteau, c'est très peu probable", a-t-il ajouté.
La cause exacte des explosions - une opération de sabotage ou une frappe de missile ukrainien - reste cependant inconnue, précise l'expert.
Eliot Higgins, fondateur du groupe de journalisme d'investigation Bellingcat, souligne pour sa part que les images montrent trois cratères et "un incendie massif à travers la base".
"On peut interpréter ces cratères comme le résultat de frappes précises avec une arme à longue portée", écrit-il sur Twitter.
"A ma connaissance, la Russie n'a jamais perdu autant d'équipements aériens en une seule journée et ils doivent être profondément préoccupés par la capacité de l' Ukraine à faire des frappes similaires ailleurs, en particulier sur le pont du détroit de Kertch", construit à grands frais par Moscou pour relier la Crimée à la Russie continentale, poursuit l'expert.
La Russie a annexé la Crimée en mars 2014 après une intervention de ses forces spéciales sur la péninsule ukrainienne, qui ont rapidement pris le contrôle des bâtiments administratifs et encerclé les bases ukrainiennes.
Les nouvelles autorités prorusses installées par Moscou ont ensuite organisé un référendum de rattachement à la Russie dénoncé comme illégal par Kiev et les Occidentaux, provoquant une première vague de sanctions.
Depuis l'invasion de l' Ukraine le 24 février, la Crimée sert de base arrière logistique aux forces russes. L'offensive sur le sud de l' Ukraine qui a permis à Moscou de capturer de larges pans de territoire aux premières semaines de la guerre est partie de là.
Si elle a rarement été visée, une précédente attaque au drone avait frappé le 31 juillet le QG de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, selon Moscou.
Les explosions en Crimée ont provoqué un vent de panique parmi les touristes, la péninsule étant une destination estivale majeure pour les Russes, appréciée pour ses plages et ses montagnes.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux mardi ont montré le pont du détroit de Kertch, construit à grands frais par Moscou pour relier la Crimée à la Russie continentale, pris d'assaut par les voitures voulant partir.
Sur d'autres images, on peut voir des centaines de touristes fuyant sur une plage, tandis que de larges nuages de fumée apparaissent à l'horizon.
Le chef de l'administration prorusse de la Crimée, Sergueï Aksionov, a tenté de rassurer les visiteurs dans un message vidéo en assurant que "toutes les mesures nécessaires ont été renforcées pour assurer la sécurité des infrastructures civiles et de la population".
Le ministère ukrainien de la Défense a de son côté "rappelé à tout le monde que la présence de forces d'occupation sur le territoire de la Crimée ukrainienne n'est pas compatible avec la haute saison touristique".
Des responsables anonymes ukrainiens cités par le New York Times et le Washington Post ont reconnu que l' Ukraine était à l'origine des explosions.
Officiellement, Kiev n'a pas revendiqué l'attaque, préférant ironiser.
Le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a ainsi plaisanté en suggérant que les explosions pourraient être dues à des cigarettes mal éteintes: "Je pense que les militaires russes dans cet aérodrome ont oublié une règle très simple: ne fumez pas dans des endroits dangereux. C'est tout", a-t-il dit mercredi.
Le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a ironisé sur "l'épidémie d'accidents techniques sur les aérodromes militaires" russes.
Il a affirmé que les explosions devraient êtres "considérées par les militaires russes comme un avertissement".
La veille, il avait assuré qu'elles n'étaient "que le début".
Le président Volodymyr Zelensky a de son côté simplement dit dans son discours du soir après les explosions: "la Crimée est ukrainienne" et Kiev "ne l'abandonnera jamais".
bur-brw/pop/neo/blb
Ukraine : nouvelles frappes à la centrale nucléaire de Zaporijjia, l'ONU inquiète #
Le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a de nouveau été bombardé jeudi, l'Ukraine et la Russie s'en accusant mutuellement, tandis que le secrétaire général de l'ONU a mis en garde contre un risque de "catastrophe" peu avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à ce sujet.
"La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", a relevé à la suite des ces attaques la compagnie d'Etat ukrainienne Energoatom.
"A l'heure actuelle, aucune contamination n'a été relevée à la station et le niveau de radioactivité est normal", a toutefois affirmé Evguéni Balitski, le chef de l'administration civile et militaire mise en place dans cette région du sud-est de l'Ukraine occupée par les Russes, soulignant que "plusieurs tonnes" de déchets radioactifs sont stockés sur place.
"Cinq nouvelles frappes ont été signalées à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives", a déclaré Energoatom, pointant du doigt les forces russes, qui se sont emparées de la centrale de Zaporijjia le 4 mars, quelques jours seulement après le début -le 24 février- de leur offensive en Ukraine.
Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration régionale installée par Moscou, a pour sa part mis en cause "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", évoquant cinq tirs de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde de la rive droite du Dniepr, le grand fleuve qui traverse la région, au même endroit et dans des termes identiques.
"L'herbe s'est enflammée sur une petite surface, mais personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien, qui font état de cinq autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers située non loin de là.
Plusieurs bombardements dont les deux parties se rejettent également la responsabilité, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante, s'étaient déjà produits sur le territoire de la centrale à la fin de la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
Les frappes avaient en outre continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front, y compris dans les environs de ces installations hautement sensibles.
"Malheureusement, au lieu d'une désescalade, des incidents encore plus inquiétants ont été rapportés ces derniers jours, incidents qui s'ils se poursuivent pourraient conduire à une catastrophe", a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, se disant "gravement préoccupé par la situation dans et autour de la centrale".
"il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijjia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n'importe où ailleurs, pourrait provoquer des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours mais pour la région et au-delà. C'est totalement inacceptable", a-t-il insisté.
"J'ai demandé à tous de faire preuve de bon sens et de raison", a ajouté M. Guterres, exhortant à "cesser immédiatement" toute activité militaire près de la centrale, à ne pas la "viser" et à ne pas utiliser son territoire "dans le cadre d'opérations militaires" et se prononçant en faveur de la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir d'urgence jeudi pour discuter de ce dossier brûlant, à la demande de la Russie.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait savoir que son directeur général, Rafael Grossi, informerait cette instance de "la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à Zaporijjia, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
"La Russie est maintenant un Etat terroriste et prend en otage la centrale nucléaire, faisant un chantage à la catastrophe nucléaire", a dénoncé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution destinée à une conférence de donateurs à Copenhague.
La Russie peut y provoquer "la plus grande urgence radioactive de l'histoire (...). Et les suites peuvent être pire encore que celles (de l'accident en 1986) de Tchernobyl", a-t-il ajouté.
A Nikopol, dans le sud-est de l'Ukraine, à une centaine de kilomètres de Zaporijjia, de l'autre côté du Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a fait état de trois morts et de neuf blessés dans des tirs nocturnes de lance-roquettes multiples russes Grad.
Dans l'est, dans le bassin minier du Donbass, le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé dans la matinée que 11 civils avaient été tués ces dernières 24 heures.
Et les Russes pilonnent sans répit Soledar, une cité industrielle de 11.000 habitants avant la guerre, tentant ainsi d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.
Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur opération sur Kiev fin mars et se sont retirées des abords de la capitale, le Kremlin a fait du Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son principal objectif.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duels d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.
"Nous attendons que les forces armées libèrent le sud de notre pays, y compris Marioupol. Nous l'attendons et cela arrivera bientôt", a néanmoins lâché le maire de cette cité-martyre, Vadim Boïtchenko.
Au Bélarus, l'armée a démenti jeudi les informations sur des explosions qui se seraient produites dans la nuit près d'un aérodrome militaire dans la région de Gomel, près de la frontière avec l'Ukraine. Le ministère de la Défense a juste parlé d'un véhicule ayant "pris feu".
En Crimée, de fortes explosions avaient ravagé mardi un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire russe, y faisant au moins un mort et plusieurs blessés, mais Moscou avait assuré qu'aucune frappe ou tir ne les avait causées.
Kiev n'a reconnu sa responsabilité dans aucun des deux incidents, mais un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a écrit sur Twitter : "l'épidémie d'accidents techniques sur des bases aériennes de Crimée et au Bélarus devrait être considérée par l'armée russe comme un avertissement : oubliez l'Ukraine, enlevez l'uniforme et partez. Ni en Crimée occupée, ni au Bélarus occupé vous ne serez en sécurité".
bur-bds/sg
Centrale de Zaporijjia : nouveau bombardement, plusieurs capteurs de radiation endommagés (opérateur ukrainien) #
Plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés dans un nouveau bombardement jeudi sur le site de la centrale de Zaporijjia, près d'un réacteur nucléaire, a affirmé l'opérateur ukrainien Energoatom.
"La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", a écrit Energoatom sur Telegram, quelques heures après avoir fait état d'autres frappes dont Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés.
Les frappes ont "endommagé la station de pompage des eaux usées. Une fumée importante se dégage à proximité", selon la même source.
Auparavant Energoatom et un responsable prorusse ont évoqué cinq frappes près d'un dépôt de substances radioactives. Les deux sources ont ensuite fait état de cinq autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers située à proximité de la centrale.
Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la semaine dernière la centrale de Zaporijjia, la plus grande de l'Europe, occupée par la Russie, faisant craindre une "catastrophe" nucléaire, comme l'a lui-même dit jeudi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit d'urgence jeudi après-midi pour discuter de la situation, à la demande de la Russie.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait savoir que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité de l'ONU de "la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
bur-neo/bds
Centrale de Zaporijjia: nouveau bombardement, plusieurs capteurs de radiation endommagés (opérateur ukrainien) #
Plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés suite à un nouveau bombardement russe jeudi sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, près d'un réacteur nucléaire, a affirmé l'opérateur ukrainien Energoatom.
"La situation s'aggrave, des substances radioactives sont situées à proximité et plusieurs capteurs de radiation ont été endommagés", écrit Energoatom sur Telegram, quelques heures après avoir fait état d'autres frappes dont Kiev et Moscou se sont accusés mutuellement.
bur-neo/sg
Ce que l'on sait des explosions sur une base militaire en Crimée #
Les explosions sur un aérodrome militaire dans la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par la Russie, ont été présentées par Moscou comme dues à un accident, mais les experts et des images satellites semblent révéler le résultat d'une attaque ukrainienne.
Voici ce que l'on sait sur cet épisode de la guerre entre la Russie et l' Ukraine , survenu mardi:
La Russie assure qu'aucune frappe ou bombardement n'ont visé cette base militaire située près du village de Novofedorovka, et que les déflagrations, qui ont fait au moins un mort et sept blessés, sont dues à l'explosion de munitions destinées à l'aviation.
Des images satellites diffusées jeudi par Maxar Technologies semblent contredire cette version. Celles-ci montrent que l'aérodrome "a été touché par quelque chose" et qu'au moins neuf avions ont été détruits, affirme à l'AFP l'analyste danois Oliver Alexander.
"Si c'était un accident, il aurait fallu quatre ou cinq personnes jetant leur cigarette au même endroit ou frappant les bombes avec un marteau, c'est très peu probable", a-t-il ajouté.
La cause exacte des explosions - une opération de sabotage ou une frappe de missile ukrainien - reste cependant inconnue, précise l'expert.
La Russie a annexé la Crimée en mars 2014 après une intervention de ses forces spéciales sur la péninsule ukrainienne, qui ont rapidement pris le contrôle des bâtiments administratifs et encerclé les bases ukrainiennes.
Les nouvelles autorités prorusses installées par Moscou ont ensuite organisé un référendum de rattachement à la Russie dénoncé comme illégal par Kiev et les Occidentaux, provoquant une première vague de sanctions.
Depuis l'invasion de l' Ukraine le 24 février, la Crimée sert de base arrière logistique aux forces russes. L'offensive sur le sud de l' Ukraine qui a permis à Moscou de capturer de larges pans de territoire aux premières semaines de la guerre est partie de là.
Si elle a rarement été visée, une précédente attaque au drone avait frappé le 31 juillet le QG de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol, selon Moscou.
Attaque ou pas, les explosions en Crimée ont en tout cas provoqué un vent de panique parmi les touristes, la péninsule étant une destination estivale majeure pour les Russes, appréciée pour ses plages et ses montagnes.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux mardi ont montré le pont du détroit de Kertch, construit à grands frais par Moscou pour relier la Crimée à la Russie continentale, pris d'assaut par les voitures voulant partir.
Sur d'autres images, on peut voir des centaines de touristes fuyant sur une plage, tandis que de larges nuages de fumée apparaissent à l'horizon.
Le chef de l'administration prorusse de la Crimée, Sergueï Aksionov, a tenté de rassurer les visiteurs dans un message vidéo en assurant que "toutes les mesures nécessaires ont été renforcées pour assurer la sécurité des infrastructures civiles et de la population".
Le ministère ukrainien de la Défense a de son côté "rappelé à tout le monde que la présence de forces d'occupation sur le territoire de la Crimée ukrainienne n'est pas compatible avec la haute saison touristique".
Les responsables ukrainiens n'ont pas reconnu officiellement leur responsabilité dans les explosions en Crimée, préférant ironiser.
Le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a ainsi plaisanté en suggérant que les explosions pourraient être dues à des cigarettes mal éteintes: "Je pense que les militaires russes dans cet aérodrome ont oublié une règle très simple: ne fumez pas dans des endroits dangereux. C'est tout", a-t-il dit mercredi.
Mercredi matin, le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a lui ironisé sur "l'épidémie d'accidents techniques sur les aérodromes militaires" russes.
Il a affirmé que les explosions devraient êtres "considérées par les militaires russes comme un avertissement".
La veille, il avait assuré qu'elles n'étaient "que le début".
Le président Volodymyr Zelensky a de son côté simplement dit dans son discours du soir après les explosions: "la Crimée est ukrainienne" et Kiev "ne l'abandonnera jamais".
bur-brw/pop/neo/sg
Centrale nucléaire de Zaporijjia: Kiev et Moscou s'accusent de nouvelles frappes #
Kiev et Moscou se sont accusés jeudi de nouveaux bombardements à la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, occupée par la Russie, l'opérateur ukrainien évoquant "cinq frappes" près d'un dépôt de substances radioactives.
"Cinq nouvelles frappes ont été signalées à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives", a indiqué la société d'Etat ukrainienne Energoatom, en accusant les forces russes.
Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration installée par Moscou dans cette région occupée du sud de l'Ukraine, a de son côté mis en cause sur Telegram "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky", en évoquant lui aussi cinq frappes au même endroit et dans les mêmes termes.
"L'herbe s'est enflammée sur une petite surface, mais personne n'a été blessé", peut-on lire dans les communiqués russe et ukrainien.
Les deux sources ont ensuite fait état de cinq autres projectiles tombés près d'une caserne de pompiers située à proximité de la centrale.
M. Rogov a affirmé que ces bombardements avaient été menés au moyen de lance-roquettes multiples et de pièces d'artillerie lourde depuis la rive droite du Dniepr. Il a notamment cité la ville de Marganets, où 13 civils ukrainiens ont été tués mercredi dans des bombardements russes, selon les autorités ukrainiennes.
Plusieurs bombardements dont les deux parties s'accusent mutuellement ont visé la centrale de Zaporijjia la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
La situation à Zaporijjia suscite l'inquiétude de la communauté internationaleM Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en garde jeudi contre un risque de "catastrophe".
Les troupes russes ont pris le contrôle de la centrale le 4 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
"Le site ne doit pas être utilisé dans le cadre d'opérations militaires", a insisté le secrétaire général de l'ONU, appelant à la création d'un "périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone".
Ces déclarations interviennent alors que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence jeudi après-midi pour discuter de la situation, à la demande de la Russie.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité de l'ONU "de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
bur-neo/pop/sg
Centrale nucléaire de Zaporijjia: Kiev et Moscou s'accusent de nouvelles frappes #
Kiev et Moscou se sont accusés jeudi de nouveaux bombardements à la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Ukraine et d'Europe, occupée par la Russie, l'opérateur ukrainien évoquant "cinq frappes" près d'un dépôt de substances radioactives.
"Cinq nouvelles frappes ont été signalées à proximité directe d'un dépôt de substances radioactives", a indiqué la société d'Etat ukrainienne Energoatom, en accusant les forces russes. Un responsable prorusse, Vladimir Rogov, membre de l'administration installée par Moscou dans cette région occupée du sud de l'Ukraine, a de son côté mis en cause sur Telegram "les combattants (du président ukrainien Volodymyr) Zelensky".
bur-neo/pop/sg
Ukraine: inquiétudes sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, au menu de l'ONU #
Les bombardements ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front en Ukraine, y compris non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia qui sera dans la journée au menu d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
A Nikopol, dans le sud-est du pays, à une centaine de kilomètres de la centrale de Zaporijjia, qui se trouve de l'autre côté du fleuve Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a fait état de trois morts et neuf blessés dans des bombardements russes nocturnes avec des lance-roquettes multiples Grad.
Dans l'est, dans le bassin minier du Donbass, le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé sur Telegram jeudi matin que 11 civils avaient été tués dans les dernières 24 heures.
Les forces russes pilonnent sans répit la ville de Soledar, une cité industrielle de 11.000 habitants avant la guerre, et tentent d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.
Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur offensive sur Kiev fin mars et se sont retirées des alentours de la capitale, le Kremlin a fait du Donbass, en partie contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son objectif principal.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duel d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.
Parallèlement, en Lettonie, le parlement a adopté mercredi une déclaration qualifiant la Russie d'"Etat soutenant le terrorisme" et "les violences russes à l'encontre des civils ukrainiens" de "génocide ciblé".
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, s'est dit "reconnaissant" envers le Parlement letton jeudi sur Twitter, estimant que la déclaration arrivait "à point nommé". Il a appelé "les autres pays et organisations" à suivre cette démarche.
Une réunion convoquée jeudi après-midi à l'ONU à la demande de la Russie examinera la situation sécuritaire du site nucléaire de Zaporijjia, le plus grand d'Europe, qui inquiète la communauté internationale.
Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardé la centrale la semaine dernière, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité de l'ONU "de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
L'AIEA a déclaré que son rapport détaillerait la manière dont les bombardements sur le site la semaine dernière "ont violé pratiquement tous les sept piliers indispensables de la sûreté et de la sécurité nucléaires".
"La Russie est maintenant un Etat terroriste et prend en otage la centrale nucléaire, en faisant un chantage à la catastrophe nucléaire", a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une allocution destinée à une conférence de donateurs à Copenhague.
"La Russie peut provoquer la plus grande urgence radioactive de l'histoire à la centrale nucléaire de Zaporijjia. Et les suites peuvent être pire encore que celles (de l'accident en 1986) de Tchernobyl", a-t-il ajouté.
Mercredi, le groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) avait exigé que "la Russie rende immédiatement à son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine, le contrôle total de la centrale", accusant Moscou de mettre "la région en danger".
Mardi soir, l'opérateur ukrainien Energoatom avait affirmé que les forces russes préparaient le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île du sud de l'Ukraine annexée par Moscou en 2014, et l'endommageaient en procédant à cette réorientation de la production électrique.
Au Bélarus, l'armée a démenti jeudi les informations sur des explosions qui se seraient produites dans la nuit près d'un aérodrome militaire dans la région de Gomel, dans le sud-est du pays, près de la frontière avec l'Ukraine. Le ministère de la Défense a assuré que l'incident était dû à un véhicule ayant "pris feu".
En Crimée, de puissantes explosions avaient ravagé mardi un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire russe, faisant au moins un mort et plusieurs blessés et provoquant la panique parmi les milliers de touristes russes en vacances dans la péninsule. L'armée russe a affirmé qu'aucun tir ni bombardement n'avait été à l'origine de ces déflagrations.
De son côté, Kiev n'a reconnu sa responsabilité dans aucun des deux incidents, mais un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a écrit sur Twitter: "l'épidémie d'accidents techniques sur des bases aériennes de Crimée et au Bélarus devrait être considéré par l'armée russe comme un avertissement: oubliez l'Ukraine, enlevez l'uniforme et partez. Ni en Crimée occupée, ni au Bélarus occupé vous ne serez en sécurité. Le karma vous retrouve partout".
Sur le plan financier, l'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars, a annoncé son Premier ministre Denys Chmygal.
L'économie ukrainienne s'est effondrée depuis le début de l'invasion russe lancée le 24 février, et pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale.
bur-emp/sg
Ukraine: inquiétudes sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, au menu de l'ONU #
Les bombardements ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi sur la ligne de front en Ukraine, y compris non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia qui sera dans la journée au menu d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
A Nikopol (sud-est), à une centaine de km de la centrale de Zaporijjia, qui se trouve de l'autre côté du fleuve Dniepr, le gouverneur Valentyn Reznichenko a rapporté sur son compte Telegram trois morts et neuf blessés dans des bombardements russes nocturnes avec des lance-roquettes multiples Grad.
Dans le Donbass (est), le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a annoncé sur Telegram jeudi matin que 11 civils avaient été tués sur les dernières 24 heures: six à Bakhmout, trois à Soledar, un à Krasnogorivka et un à Avdiïvka.
Les forces russes, qui pilonnent sans cesse la ville de Soledar, tentent d'en chasser l'armée ukrainienne afin d'avancer vers la ville voisine, plus grande, de Bakhmout.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duel d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités.
En Lettonie, le parlement a adopté mercredi une déclaration qualifiant la Russie d'"Etat soutenant le terrorisme" et "les violences russes à l'encontre des civils ukrainiens" de "génocide ciblé".
La réunion convoquée jeudi après-midi à l'ONU à la demande de la Russie examinera la situation sécuritaire du site nucléaire de Zaporijjia, le plus grand d'Europe, qui inquiète la communauté internationale.
Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de l'avoir bombardée la semaine dernière, sans qu'il soit possible de vérifier ces déclarations de source indépendante.
Des bombardements meurtriers avaient eu lieu non loin de la centrale dans la nuit de mardi à mercredi, selon les autorités ukrainiennes, qui ont déploré 13 tués dans la région de Dniepropetrovsk et un autre dans celle de Zaporijjia.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dans un communiqué que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité de l'ONU "de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible".
L'AIEA a déclaré que son rapport détaillerait la manière dont les bombardements sur le site la semaine dernière "ont violé pratiquement tous les sept piliers indispensables de la sûreté et de la sécurité nucléaires" que M. Grossi avait décrits au début du conflit.
Mercredi, le groupe des sept pays les plus industrialisés (G7) avait exigé que "la Russie rende immédiatement à son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine, le contrôle total de la centrale". "C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a-t-il estimé.
Mardi soir, l'opérateur ukrainien Energoatom avait affirmé que les forces russes préparaient le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île du sud de l'Ukraine annexée par Moscou en 2014 et en première ligne dans l'offensive russe contre l'Ukraine déclenchée le 24 février, et l'endommageaient volontairement en procédant à cette réorientation de la production électrique.
La Crimée reste dans le viseur des ukrainiennes: mardi soir, le président Volodymyr Zelensky avait déclaré qu'elle était "ukrainienne" et que Kiev "ne l'abandonnera(it) jamais".
De puissantes explosions avaient ravagé mardi un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire russe de Crimée, faisant au moins un mort et plusieurs blessés et provoquant la panique parmi les milliers de touristes russes en vacances dans la péninsule. L'armée russe a affirmé qu'aucun tir ni bombardement n'avait été à l'origine de ces déflagrations.
De son côté, Kiev n'a pas reconnu officiellement sa responsabilité dans l'incident, mais un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, avait assuré sur Twitter mardi que "ce n'est que le début", car selon lui "l'avenir de la Crimée est d'être une perle de la mer Noire (...), pas une base militaire pour des terroristes".
Sur le plan financier, l'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars, a annoncé son Premier ministre Denys Chmygal.
"Cela permet à l'Ukraine de maintenir la stabilité macro-financière et de renforcer la viabilité économique", s'est-il félicité mercredi soir sur Twitter.
L'économie ukrainienne s'est effondrée depuis le début de la guerre avec la Russie lancée le 24 février, et pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale.
bur/emp/emd
Ukraine: à Soledar, vivre sous le feu et sous la terre #
Svitlana Klymenko est rouge de colère, elle n'a nulle part où aller. Après 46 ans à travailler dans une mine de sel du Donbass, la retraite venue, elle doit de nouveau s'installer sous terre chez elle à Soledar, bombardée sans relâche par les Russes.
"Je veux juste vivre, vieillir normalement, mourir normalement, ne pas être tuée par un missile", explique à l'AFP cette femme de 62 ans.
Sa minuscule retraite ne lui permet pas d'avoir assez d'argent pour quitter la ville et recommencer une vie ailleurs.
"Comment devrais-je vivre? Avec de l'aide humanitaire? En demandant de la nourriture, la main tendue?", fait-elle mine de demander en arpentant la cave humide, sous un immeuble d'habitation, où elle passe désormais les trois quarts de son temps.
"On espère le meilleur, mais chaque jour, ça se révèle de plus en plus mauvais", se lamente-t-elle, ses dents en or reflétant la maigre lumière.
Depuis que les troupes russes ont mis fin à leur offensive sur Kiev fin mars et se sont retiré des alentours de la capitale ukrainienne, le Kremlin a fait du Donbass - le bassin minier de l'est de l'Ukraine comprenant les régions de Donetsk et Lougansk - son objectif principal.
L'avancée russe, réelle, est très lente et la guerre s'est transformée en duel d'artillerie entre deux armées retranchées autour de quelques localités ou cachées dans les forêts et les bosquets bordant les vastes étendues agricoles de la région.
Si des signes indiquent que la Russie regroupe de nouveau ses forces, cette fois pour repousser une contre-attaque ukrainienne sur le front sud, l'assaut sur Soledar - qui vise ensuite à prendre Bakhmout, plus grande - "a été son axe le plus réussi dans le Donbass" au cours du mois dernier, selon le ministère britannique de la Défense.
Des fumées noires et blanches maculent l'horizon au-dessus de la ville et la route y menant est parsemée de traces de chars, tandis que les véhicules ukrainiens affluent du nord et de l'ouest.
À intervalles réguliers, le silence est rompu par le bruit sourd des bombes à fragmentation et des tirs d'artillerie, qui projettent de la poussière dans le ciel brûlant.
Si la zone industrielle de cette petite ville qui comptait 11.000 habitants avant la guerre est constamment bombardée, le drapeau ukrainien bleu et or flotte toujours sur son point culminant.
Pour échapper au combat qui se déroule en surface, Svitlana Klymenko vit en dessous, dans une cave semi-souterraine. Environ 60 personnes y cohabitaient, certaines depuis trois mois mais la semaine dernière, un obus a tué un homme et presque tout le monde a fui, dit-elle.
Il ne reste que Svitlana, son mari et un autre homme - Oleg Makeïev, 59 ans - ainsi qu'un perroquet en cage et un chat errant. Des petits lits sont installés, des lampes frontales suspendues au plafond et la cuisine grossièrement improvisée est remplie de conserves, de bouteilles d'eau et de café instantané.
"Vous ne pouvez rien cuisiner normalement ici, vous ne pouvez pas vous laver. Comment je devrais me sentir?", s'insurge Oleg Makeïev.
En dehors de la ville, les soldats ukrainiens s'affairent sur le bord de la route, leurs véhicules garés à l'ombre et cachés de la reconnaissance aérienne russe.
Les habitants ne s'arrêtent plus pour regarder la fumée à l'horizon et ne sursautent plus au bruit des explosions.
Selon certaines rumeurs, les Russes seraient déjà à l'intérieur de la ville et à Bakhmout comme à Kramatorsk, les signes que les Ukrainiens se préparent à une guerre urbaine sont de plus en plus marqués.
Un soldat, Mykhaïlo, 27 ans, déambule sur la route menant à Soledar en portant son fusil. Au-dessus d'un oeil, il a tatoué le mot "Liberté".
Mais les soldats aussi sont contraints de vivre sous terre.
"Nous sommes dans les tranchées", dit Mykhaïlo: "Ils ont beaucoup d'artillerie, des mortiers et nous ne pouvons pas réagir, nous n'avons rien".
"Ils vont encore avancer", assure-t-il: "Nous nous cachons plus que nous ne faisons quelque chose d'utile".
jts/tbm/pop/emp
L'Ukraine a obtenu un moratoire de deux ans sur sa dette (Premier ministre) #
L'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars, a annoncé le Premier ministre Denys Chmygal, en pleine invasion russe du pays.
"Les investisseurs en dette extérieure de l'Ukraine ont accepté de retarder les paiements jusqu'en 2024. Cela permet à l'Ukraine de maintenir la stabilité macro-financière et de renforcer la viabilité économique", s'est félicité M. Chmygal mercredi soir sur Twitter.
"Nous sommes reconnaissants aux investisseurs d'avoir accepté notre proposition. Grâce à la solidarité avec l'Ukraine manifestée par la communauté des investisseurs privés et le secteur public officiel, nous serons en mesure de répondre aux besoins de la population ukrainienne", a de son côté abondé le ministre des Finances, Serguiï Martchenko, cité dans un communiqué.
Un groupe de créanciers occidentaux dont la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni avaient donné le 20 juillet leur accord à un report de paiement d'intérêts sur la dette ukrainienne après une requête de Kiev, exhortant les autres détenteurs d'obligations à faire de même.
L'économie ukrainienne s'est effondrée depuis le début de la guerre avec la Russie lancée le 24 février et pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale de juin.
Les mesures de report du paiement des échéances de l'Ukraine sur ses obligations pourraient lui permettre d'économiser au moins 3 milliards de dollars sur deux ans, d'après les calculs de l'agence Bloomberg.
bur-pop/abx