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Affrontements communautaires pour le contrôle de l'or dans l'est de la RDC: sept morts #

Au moins sept personnes ont été tuées cette semaine dans des affrontements entre milices communautaires sur fond de trafic de minerais dans les hauts-plateaux du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris vendredi de sources locales.

Une coalition de groupes armés "Twigwaneho, Ngumimo et Androïde" a attaqué mercredi matin des mineurs artisanaux ("creuseurs") dans le carré minier de Bigaragara, une localité du secteur de Mutambala, dans le territoire de Fizi, riche en or notamment, a précisé Kelvin Bwija, coordinateur de "société civile de compatriotes Uvira-Fizi".

Ces groupes représentent la communauté des Banyamulenge, Congolais tutsi aux lointaines origines rwandaises.

Un groupe armé antagoniste - la milice "Biloze Bishambuke" - est intervenu, a ajouté M. Bwija.

"Le bilan en notre possession est de sept civils tués, 14 blessés et des maisons incendiées", a-t-il encore indiqué. Selon lui, "toutes les victimes sont des creuseurs artisanaux et leurs aides".

Samuel Kabundila, chef du secteur de Mutambala, a confirmé le bilan de sept morts - cinq majeurs, dont une femme, et deux jeunes, selon lui.

ro/at/emp

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AUG 17

RDC: les ADF accusés d'avoir tué 6 personnes, le M23 d'avoir bombardé une centrale #

Deux groupes rebelles actifs dans l'est de la République démocratique du Congo ont été accusés mercredi l'un d'avoir tué au moins six personnes en Ituri, l'autre d'avoir bombardé le chantier d'une centrale hydroélectrique dans le Nord-Kivu.

Des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué mardi soir six civils dans leur fuite après une incursion dans le village de Lolwa, en Ituri, a précisé le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des opérations militaires dans la province.

Selon lui, l'armée a pu libérer quinze autres personnes qui avaient été emmenées par les rebelles, dont un élément a été "neutralisé" et trois autres capturés.

Dieudonné Lossa Dhekana, coordonnateur de la société civile d'Ituri, a de son côté indiqué que sept personnes avaient été tuées par les ADF dans cette attaque.

Le groupe ADF est présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale. Il est accusé de massacres de milliers de civils dans l'est congolais et d'attentats jihadistes en Ouganda.

Par ailleurs, des combats ont été signalés mardi dans la province voisine du Nord-Kivu avec le M23 (Mouvement du 23 mars), une ancienne rébellion tutsi réapparue en fin d'année dernière que Kinshasa affirme soutenue par le Rwanda (ce que dément Kigali).

Dans un communiqué, l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a déploré mercredi une "attaque à l'artillerie sur le chantier de construction de la nouvelle centrale de Rwanguba" dans le parc national des Virunga, célèbre pour ses gorilles de montagne. Selon les communautés locales, les tirs provenaient de positions du M23, précise le texte.

"Aucune victime n'est à déplorer parmi les membres du personnel", mais "plusieurs victimes sont décédées dans les villages alentour", selon l'ICCN, et les dégâts matériels sur le chantier sont "significatifs", indique le communiqué.

Des sources médicales ont de leur côté évoqué une douzaine de blessés mardi dans ce secteur.

L'Union européenne en RDC, qui soutient ce chantier notamment, a dit sur Twitter avoir appris "avec indignation" ce bombardement "par le M23". "L'UE condamne avec la dernière énergie ce sabotage d'un ouvrage d'utilité publique destiné à fournir l'électricité aux habitants du Nord-Kivu" et "demande instamment au M23 de déposer les armes et de se retirer des zones occupées", a-t-elle ajouté.

jjp-gm-hbm/at/cl

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AUG 17

RDC: hostilité ou espoir, la présence de militaires burundais fait débat au Sud-Kivu #

Certains sont hostiles, d'autres attendent de voir: les habitants du Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, se montraient partagés mercredi face à la présence officielle sur leur sol de militaires burundais chargés de lutter contre les groupes armés.

Le médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, avait déjà manifesté son hostilité au projet de déploiement d'une force régionale dans l'est de son pays, en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, certains locaux, d'autres constitués de miliciens originaires de pays voisins.

Il l'a confirmée dans un tweet au lendemain de l'annonce lundi par l'armée congolaise du déploiement en RDC d'un contingent burundais, le premier dans le cadre de la force de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC). Ce déploiement "démontre l'échec de la diplomatie", c'est "une humiliation de plus pour notre Nation", a estimé le célèbre gynécologue.

"Mettons fin à l'externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et oeuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle", a-t-il plutôt demandé.

En juin, l'EAC avait décidé de mettre sur pied cette force régionale, chargeant les armées kényane et ougandaise de se déployer aux côtés des militaires congolais dans le Nord-Kivu et l'Ituri, l'armée sud-soudanaise dans le Haut-Uélé et les Burundais dans le Sud-Kivu. Kinshasa, accusant le Rwanda de soutenir activement une rébellion (le M23) dans le Nord-Kivu, a refusé que Kigali participe à cette force.

Ces "entrées dites officielles de troupes étrangères ne viennent qu'accentuer le problème au lieu de le résoudre", a également regretté une organisation de la société civile du Sud-Kivu, la "Nouvelle dynamique de la société civile", en accusant "la plupart de ces armées" de se trouver sur le sol congolais depuis plusieurs années.

Certains pays de la région appuient des groupes armés dans l'est de la RDC "afin d'y maintenir le chaos" et de "tirer les bénéfices du pillage de nos ressources minières", affirme cette organisation.

Face à la persistance des violences que ni l'armée congolaise ni l'ONU ne parviennent à stopper, d'autres associations locales de la société civile saluent en revanche la venue du contingent burundais, cantonné dans un centre d'instruction dans la région d'Uvira, au sud de Bukavu, avant son déploiement sur le terrain.

Saint-Cadet Kibibi par exemple, président de la société civile de Minembwe interrogé par l'AFP depuis Bukavu, la juge "bienvenue", tout en s'interrogeant sur la capacité de ces militaires à ramener la paix. "Nous voulons voir cette force faire correctement son travail, dans le respect du droit international humanitaire", demande-t-il. Kelvin Bwija, pour la "Société civile des compatriotes/Uvira-Fizi", souhaite de son côté que les autorités fixent "la durée précise de ces opérations".

Aux violences entre communautés dans la région s'ajoutent des troubles liés à la présence de groupes rebelles burundais tels que RED-Tabara et FNL (Forces nationales de libération).

ro/at/cl

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AUG 16

RDC: nouvelle attaque meurtrière de site minier en Ituri (nord-est) #

Une nouvelle attaque de site d'exploitation d'or attribuée à des miliciens a fait 16 morts mardi matin en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, ont annoncé des sources locales.

Une précédente attaque de site d'exploitation artisanale d'or avait fait quatre morts il y a moins d'une semaine dans le même territoire de Djugu, où deux ressortissants chinois avaient également été pris en otages.

Dans les deux cas, la milice Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui prétend défendre en Ituri les intérêts des Lendu contre la communauté rivale Hema, est accusée.

"Des miliciens Codeco ont fait irruption entre 05h00 et 06h00 au site minier situé au village Sumbu", à une quarantaine de km du lieu de l'attaque de la semaine dernière, a déclaré Assani Ngadjole, président de la société civile de la "chefferie" (entité coutumière et administrative) de Mambisa.

"Ils ont tué des civils, en majorité des agriculteurs et ceux qui travaillent dans ce site minier", a-t-il ajouté, affirmant avoir personnellement vu les corps de 12 civils et de quatre militaires.

Henri Tchele Yoga Krilo, chef de Mambisa, a également évoqué ce bilan de 12 civils morts, parmi lesquels selon lui deux enfants et deux femmes, et 4 militaires tués.

"Ces militaires étaient commis à la garde d'une coopérative minière installée dans le village", ont indiqué MM. Ngadjole et Krilo, accusant les miliciens d'avoir également volé du matériel de cette coopérative et "une bonne quantité d'or".

Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée dans la province, a confirmé la mort de quatre soldats qui, a-t-il déclaré à l'AFP, "ont versé leur sang pour défendre et protéger la population". il n'a pas confirmé le bilan des morts civils.

La milice Codeco est considérée comme l'une des plus meurtrières de l'Est congolais, région en proie aux violences de dizaines de groupes armés. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s'attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.

L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l'armée et de la police pour lutter contre ces groupes armés. Mais cette mesure n'a jusqu'à présent pas réussi à stopper les tueries.

jjp/at/cl

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