La 5G arrivera à Paris "dans les prochaines semaines" #
Le bras de fer a pris fin, sous conditions: la 5G sera déployée à Paris "dans les prochaines semaines" grâce à un accord annoncé vendredi entre la mairie et les opérateurs télécoms, alors que la capitale française ne bénéficie toujours pas du réseau mobile de dernière génération.
Paris va donc bientôt rejoindre Strasbourg, Lyon ou encore Bordeaux, où la 5G a déjà été allumée, malgré des réticences locales. En la matière, c'est l'État qui décide et les maires ne peuvent pas s'opposer juridiquement. Mais soucieux d'éviter les polémiques, les opérateurs ont engagé à Paris une concertation, qui a abouti vendredi à une "charte de la téléphonie mobile". Elle sera soumise au conseil de Paris en mars.
C'est la signature de cette charte par les opérateurs (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR) qui rendra possible le lancement commercial de la 5G à Paris "dans les prochaines semaines".
Censée donner aux citoyens parisiens "une meilleure information" sur les impacts de la 5G, la charte doit garantir la "transparence sur l'installation des antennes".
En contrepartie, les opérateurs se sont notamment engagés à "optimiser le recyclage des équipements de téléphonie" ou à favoriser "l'inclusion numérique".
Suffisant pour éviter un clash au sein de la majorité parisienne menée par la mairie socialiste Anne Hidalgo, alors que ses partenaires écologistes ferraillent contre la 5G?
Fatoumana Koné, présidente du groupe écologiste au conseil municipal, s'est elle dite "étonnée voire un peu choquée" par le "forcing" de la maire socialiste, à qui les Verts ont "encore envoyé un courrier il y a peu de temps demandant le moratoire", a-t-elle indiqué à l'AFP.
"Avec cet accord, la ville permet l'innovation technologique mais organise son suivi attentif", répond à l'AFP le socialiste Paul Simondon, chargé de la 5G en tant qu'adjoint au budget de la mairie.
Plus de 8.600 sites 5G ont été ouverts commercialement par Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom depuis fin novembre en France, en dehors de Paris et de plusieurs grandes métropoles, selon les données publiées en janvier par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
De Paris à Nantes, en passant par Rennes, plusieurs maires écologistes ou de gauche de grandes villes avaient décidé de lancer fin 2020 un "débat public" pour notamment répondre à un "besoin de transparence" au sujet des éventuelles conséquences du déploiement de la 5G sur l'environnement et la santé.
D'autres communes comme Lille ont déjà annoncé être en faveur d'un moratoire jusqu'à la publication prévue au printemps 2021 d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"La 5G doit être accueillie, sans crainte, et avec enthousiasme puisque les autorités sanitaires et de contrôle concluent de manières concordantes à une absence d'effets sanitaires spécifiques de la 5G en dessous des valeurs limites d'exposition", a martelé vendredi Nicolas Guérin, président de la Fédération française des télécoms.
Au regard de la loi, les maires ont-ils vraiment le pouvoir d'empêcher l'installation d'antennes relais de téléphonie mobile?
"Le Conseil d'État a été clair: il ne revient pas aux maires, mais à l'État d'en décider, même si certains peuvent ralentir le processus, par exemple à travers l'accès aux bâtiments publics", avait rappelé fin novembre le secrétaire d'État au numérique Cédric O dans le JDD.
Les opérateurs et les pouvoirs publics cherchent néanmoins à prendre en compte les réticences locales pour désamorcer un sujet devenu encore plus polémique depuis que la Convention citoyenne pour le climat a elle-même recommandé un moratoire cet été.
Plusieurs villes, au départ récalcitrantes, ont fini par laisser les opérateurs allumer leurs réseaux 5G, à l'image de Strasbourg, Lyon et Bordeaux.
Bordeaux, dirigée par l'écologiste Pierre Hurmic, s'est même dite "désolée" de l'ouverture de la 5G locale début février.
"Clairement, on ne peut pas faire ce qu'on veut sur notre propre territoire. Nous ne sommes pas écoutés. L'État, malgré ses grands discours sur le changement climatique, n'entend pas", avait déploré l'adjointe au maire Delphine Jamet auprès de l'AFP.
Si la 5G promet d'offrir, à terme, un débit jusqu'à dix fois plus rapide, les opérateurs comptent surtout sur son lancement pour éviter la saturation de leurs réseaux mobiles.
yk-pyv/ico/dlm
La 5G arrivera à Paris "dans les prochaines semaines" #
Le bras de fer a pris fin, sous conditions: la 5G sera déployée à Paris "dans les prochaines semaines" grâce à un accord annoncé vendredi entre la mairie et les opérateurs télécoms, alors que la capitale française ne bénéficie toujours pas du réseau mobile de dernière génération.
Paris va donc bientôt rejoindre Strasbourg, Lyon ou encore Bordeaux, où la 5G a déjà été allumée, malgré des réticences locales. En la matière, c'est l'État qui décide et les maires ne peuvent pas s'opposer juridiquement. Mais soucieux d'éviter les polémiques, les opérateurs ont engagé à Paris une concertation, qui a abouti vendredi à une "charte de la téléphonie mobile". Elle sera soumise au conseil de Paris en mars.
C'est la signature de cette charte par les opérateurs (Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR) qui rendra possible le lancement commercial de la 5G à Paris "dans les prochaines semaines".
Censée donner aux citoyens parisiens "une meilleure information" sur les impacts de la 5G, la charte doit garantir la "transparence sur l'installation des antennes".
En contrepartie, les opérateurs se sont notamment engagés à "optimiser le recyclage des équipements de téléphonie" ou à favoriser "l'inclusion numérique".
Suffisant pour éviter un clash au sein de la majorité parisienne menée par la mairie socialiste Anne Hidalgo, alors que ses partenaires écologistes ont longtemps été opposés à la 5G?
"Les Verts ont voté tous les voeux que nous avons votés sur le sujet depuis octobre", a répondu à l'AFP Paul Simondon, chargé de la 5G en tant qu'adjoint au budget de la mairie de Paris.
"Ils ont participé aux auditions, aux débats entre élus depuis octobre, ils ont fait une demande de moratoire plusieurs fois, elle a été repoussée à chaque fois. Avec cet accord, la ville permet l'innovation technologique mais organise son suivi attentif".
Plus de 8.600 sites 5G ont été ouverts commercialement par Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom depuis fin novembre en France, en dehors de Paris et de plusieurs grandes métropoles, selon les données publiées en janvier par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
De Paris à Nantes, en passant par Rennes, plusieurs maires écologistes ou de gauche de grandes villes avaient décidé de lancer fin 2020 un "débat public" pour notamment répondre à un "besoin de transparence" au sujet des éventuelles conséquences du déploiement de la 5G sur l'environnement et la santé.
D'autres communes comme Lille ont déjà annoncé être en faveur d'un moratoire jusqu'à la publication prévue au printemps 2021 d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"La 5G doit être accueillie, sans crainte, et avec enthousiasme puisque les autorités sanitaires et de contrôle concluent de manières concordantes à une absence d'effets sanitaires spécifiques de la 5G en dessous des valeurs limites d'exposition", a martelé vendredi Nicolas Guérin, président de la Fédération française des télécoms.
Au regard de la loi, les maires ont-ils vraiment le pouvoir d'empêcher l'installation d'antennes relais de téléphonie mobile?
"Le Conseil d'État a été clair: il ne revient pas aux maires, mais à l'État d'en décider, même si certains peuvent ralentir le processus, par exemple à travers l'accès aux bâtiments publics", avait rappelé fin novembre le secrétaire d'État au numérique Cédric O dans le JDD.
Les opérateurs et les pouvoirs publics cherchent néanmoins à prendre en compte les réticences locales pour désamorcer un sujet devenu encore plus polémique depuis que la Convention citoyenne pour le climat a elle-même recommandé un moratoire cet été.
Plusieurs villes, au départ récalcitrantes, ont fini par laisser les opérateurs allumer leurs réseaux 5G, à l'image de Strasbourg, Lyon et Bordeaux.
Bordeaux, dirigée par l'écologiste Pierre Hurmic, s'est même dite "désolée" de l'ouverture de la 5G locale début février.
"Clairement, on ne peut pas faire ce qu'on veut sur notre propre territoire. Nous ne sommes pas écoutés. L'État, malgré ses grands discours sur le changement climatique, n'entend pas", avait déploré l'adjointe au maire Delphine Jamet auprès de l'AFP.
Si la 5G promet d'offrir, à terme, un débit jusqu'à dix fois plus rapide, les opérateurs comptent surtout sur son lancement pour éviter la saturation de leurs réseaux mobiles.
yk-pyv/ico/LyS
Nexans: les syndicats craignent la cession de la moitié des sites #
Les syndicats de Nexans, qui a annoncé mercredi son recentrage progressif dans les activités liés à l'électrification, redoutent que le fabricant de câbles cède la moitié de ses sites en France et dans le monde pour financer ses investissements, ont assuré vendredi FO et la CFDT.
"La direction nous a indiqué jeudi pour la première fois qu'elle voulait se séparer d'ici 2024 de la moitié de ses sites et de ses effectifs en France et dans le monde", a déclaré à l'AFP Dominique Sciot, délégué syndical central (FO).
Nexans "vient d'annoncer des cessions d'activités qui vont toucher son secteur industrie, télécoms et harnais, soit près de 11.000 salariés dans le monde, sans préciser les repreneurs", abonde la CFDT dans un communiqué.
Cette dernière détaille également les sites français susceptibles d'être cédés: Draveil (250 salariés, le fleuron aéronautique historique du groupe), Paillart (120 salariés), Mehun (150 salariés), Andrézieux (100 salariés) pour la branche industrie, et Fumay (150 salariés) ainsi que Vrigne-aux-Bois (70 salariés) pour la branche télécoms.
L'annonce a été faite le matin aux comités de groupe européens et l'après-midi lors d'un CSE central.
"Sur les 2.300 salariés en France, il va en rester environ 1.200, précise M. Sciot. Ce sont des chiffres qui ont été fournis par la haute direction".
"Une partie des activités pourrait être amenée à sortir du portefeuille d'ici 2024, a répondu Xavier Mathieu, de la direction de Nexans France. Il ne s'agit pas de fermetures ni d'un plan social. Il s'agit de cessions. Cela peut-être aussi des joint-ventures".
"il n'y a pas de projet, ce sont des intentions stratégiques et il n'y a pas lieu à ce stade de préciser le nombre de sites ou de salariés", a-t-il ajouté, assurant auprès de l'AFP que l'impact redouté sur l'emploi par les représentants du personnel est "très loin de la vérité".
Nexans veut "investir par croissance externe dans des pays à bas coût (Asie et Amérique latine)" et "explique qu'il veut profiter de la vague verte", poursuit FO, également dans un communiqué.
"Lors d'une réunion d'investisseurs, la direction a précisé qu'il ne s'agit que d'une feuille de route", tempère toutefois la CFDT alors que le groupe n'a détaillé ni le calendrier ni le périmètre de son plan de transformation.
"Mi-mars Nexans doit communiquer un plan stratégique, assure l'élu FO. D'ici 18 mois, le calendrier de revente sera connu".
Les représentants du personnel doivent revoir la direction mardi lors d'un CSE central France.
Mercredi, le groupe avait annoncé avoir dégagé en 2020 un bénéfice net part du groupe de 78 millions d'euros, contre une perte de 122 millions d'euros en 2019 et indiqué qu'il allait rembourser dès 2021 son prêt garanti par l'Etat de 280 millions d'euros obtenu pendant la crise sanitaire liée au Covid-19.
cd/lum/eb
Nexans: les syndicats craignent la cession de la moitié des sites #
Les syndicats de Nexans, qui a annoncé mercredi son recentrage progressif dans les activités liés à l'électrification, redoutent que le fabricant de câbles cède la moitié de ses sites en France et dans le monde pour financer ses investissements, ont assuré vendredi FO et la CFDT.
"La direction nous a indiqué jeudi pour la première fois qu'elle voulait se séparer d'ici 2024 de la moitié de ses sites et de ses effectifs en France et dans le monde", a déclaré à l'AFP Dominique Sciot, délégué syndical central (FO).
Nexans "vient d'annoncer des cessions d'activités qui vont toucher son secteur industrie, télécom et harnais, soit près de 11.000 salariés dans le monde, sans préciser les repreneurs", abonde la CFDT dans un communiqué.
Cette dernière détaille également les sites français susceptibles d'être cédés: Draveil (250 salariés, le fleuron aéronautique historique du groupe), Paillart (120 salariés), Mehun (150 salariés), Andrézieux (100 salariés) pour la branche industrie, et Fumay (150 salariés) ainsi que Vrigne-aux-Bois (70 salariés) pour la branche télécom.
L'annonce a été faite le matin aux comités de groupe européens et l'après-midi lors d'un CSE central.
"Sur les 2.300 salariés en France, il va en rester environ 1.200, précise M. Sciot. Ce sont des chiffres qui ont été fournis par la haute direction".
"Une partie des activités pourrait être amenée à sortir du portefeuille d'ici 2024, a répondu Xavier Mathieu, de la direction de Nexans France. Il ne s'agit pas de fermetures ni d'un plan social. Il s'agit de cessions. Cela peut-être aussi des joint-ventures".
"il n'y a pas de projet, ce sont des intentions stratégiques et il n'y a pas lieu à ce stade de préciser le nombre de sites ou de salariés", a-t-il ajouté, assurant auprès de l'AFP que l'impact redouté sur l'emploi par les représentants du personnel est "très loin de la vérité".
cd/lum/eb
Crise dans le secteur aérien: la tension monte à ADP #
Pertes record, plan de départ et salaires revus à la baisse: le climat social chez le gestionnaire d'aéroports parisiens groupe ADP est tendu alors que syndicats et direction négocient actuellement les conditions d'un plan social qui s'imposera aux salariés refusant une baisse de salaire.
"C'est du jamais vu", s'insurge Laurent Garssine, secrétaire général de l'Unsa chez ADP. Depuis l'annonce en janvier d'un "plan d'adaptation des contrats de travail" qui prévoit baisses de salaires et dénonciation d'accords passés, la direction a ouvert des négociations pour discuter d'un éventuel plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).
Il sera mis en oeuvre pour tout salarié refusant la modification de son contrat de travail. L'une des clauses de ce nouveau contrat prévoit également des mobilités contraintes pour "adapter" l'entreprise à la nouvelle donne post-covid dans le secteur aérien.
Une clause qui a provoqué le départ provisoire de l'Unsa de la table des négociations. "Les mesures salariales que vous imposez aux salariés sont suffisamment pénalisantes pour leur pouvoir d'achat sans qu'il soit nécessaire d'imposer en plus des mobilités géographiques entre les plateformes aéroportuaires", explique l'Unsa dans un communiqué.
"Comment imaginer que des salariés amputés d'une part substantielle de leurs revenus se voient contraints de faire cent kilomètres de plus par jour ?", ajoute-t-elle.
La CFE-CGC, première organisation syndicale à ADP, critique elle aussi une direction sourde aux revendications syndicales. En cas de refus du nouveau contrat et de départ contraint, "ils proposent des éléments d'accompagnement indignes d'un groupe de la dimension d'ADP", selon Rachid Eddaidj, secrétaire du syndicat.
Pour le groupe ADP, il s'agit de "s'adapter pour passer d'un modèle d'accompagnement de croissance à un modèle de gestion d'une situation dans laquelle les activités et les investissements seront réduits".
"Depuis 1946, il n'y avait eu que de la croissance, avec une entreprise entièrement tournée vers le développement, y compris dans le dialogue social. Jusqu'à présent, on n'avait jamais eu un dialogue social qui avait porté sur des restructurations d'ADP SA", avance Edward Arkwright, directeur général du groupe, pour expliquer la tension ambiante.
Signe d'un certain mal-être, les candidats au départ dans le cadre d'une rupture conventionnelle collective (RCC) proposée en décembre se sont avérés beaucoup plus nombreux que prévu. L'objectif avait été fixé à 1.150 départs, soit 11% des effectifs d'ADP, mais près de 1.500 personnes se sont portées volontaires.
"Beaucoup de personnes vont être déçues parce qu'elles ne partiront pas" avec la RCC, explique Rachid Eddaidj, "donc il y a un risque qu'elles s'inscrivent dans le PSE". Il évalue le nombre de candidats au départ avec un PSE à plusieurs centaines, "et ça, la direction ne s'y attendait pas", ce qui expliquerait sa réticence "à y mettre les moyens".
"C'est un PSE inédit", poursuit-il, puisque chaque départ sera remplacé, à des conditions moins intéressantes. "C'est la porte ouverte à tout le monde patronal en France. Si ADP réussit bien son coup, d'autres suivront", avance-t-il, évoquant un plan "d'une brutalité énorme".
La CFE-CGC évalue d'ailleurs les baisses de salaire de 15 à 20% dans certains cas, bien au-delà des 4 à 8% avancés par la direction.
"Il y a un climat de dépit", décrit Rachid Eddaidj, d'autant que près de 200 salariés ne travaillent plus du tout depuis bientôt un an.
Mercredi, ADP, ravagé comme l'ensemble du secteur aérien par la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, a communiqué ses résultats pour l'année 2020 avec une perte record de 1,17 milliards d'euros.
Le groupe qui gère une vingtaine d'autres équipements aéroportuaires dans le monde a perdu 60% de ses passagers l'année dernière par rapport à 2019. Pour 2021, il estime que le trafic passagers n'atteindra qu'entre 35% et 45% du niveau de 2019. Il faudra attendre entre 2023 et 2027 pour retrouver les niveaux d'avant 2020, estime le groupe.
agu/lum/tes
Renault: CFDT et CGT soulignent les "efforts des salariés" en 2020 #
Les syndicats CFDT et CGT de Renault ont souligné vendredi les "efforts des salariés" du constructeur automobile l'an dernier, l'un relevant les résultats "encourageants" du deuxième semestre, l'autre notant que les résultats 2020 "ne sont pas si mauvais" qu'attendu.
Les salariés "ont redoublé d'efforts pour un deuxième semestre encourageant, malgré un contexte difficile", et "méritent d'être récompensés", estime la CFDT dans un communiqué, en rappelant que "la crise sanitaire a très fortement impacté l'organisation du travail (activité partielle, télétravail) et les conditions de travail en particulier en usine".
Alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires doivent débuter lundi, "la CFDT ne se contentera pas d'un discours alarmiste", prévient le deuxième syndicat de Renault, qui "attend une reconnaissance juste et équitable" avec "une évolution des rémunérations", un "signal fort" pour "motiver les équipes".
Pour la CGT, "malgré des pertes historiques", Renault "limite la casse" en 2020 et ses résultats annuels "ne sont pas si mauvais par rapport à ce qui avait été annoncé". Le groupe "peut remercier les efforts de ses salariés et de la collectivité", juge son troisième syndicat dans un communiqué.
Les salariés "se sont fait confisquer des journées de congés afin de compléter l'indemnité d'activité partielle" versée par "la collectivité publique" pour porter "leur rémunération à 100%", tandis que l'entreprise "n'a nullement financé leur rémunération, même pas par solidarité", critique la CGT.
En outre, le plan de 2 milliards d'euros d'économies à réaliser sur trois ans, annoncé en mai 2020 - avec 15.000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 4.600 en France - "avance à marche forcée et dépasse toutes les prévisions, fussent-elles optimistes", observe le syndicat.
Saluant le "redressement significatif" des résultats du groupe au second semestre, la CFE-CGC s'inquiète toutefois d'une "situation toujours compliquée par le Covid en 2021" et de "la crise des composants électroniques" asiatiques, une pénurie dont "les impacts ont été gérés pour l'instant au niveau local".
Mais le premier syndicat de Renault retient parmi "les côtés positifs" l'annonce vendredi du versement d'une prime d'"intéressement aux salariés", a indiqué à l'AFP son délégué syndical central (DSC), Guillaume Ribeyre.
Pour FO, les "bons résultats" du deuxième semestre "montrent que le redressement a commencé", malgré "un contexte d'incertitudes". Preuve de cette "dynamique de redressement": la réalisation déjà de "60% du plan d'économies au lieu des 30% annoncés" pour 2020, a remarqué Mariette Rih, DSC du quatrième syndicat du groupe, qui se félicite du versement d'"un intéressement aux salariés", tandis qu'il n'y aura "pas de dividende donné" aux actionnaires.
Selon les résultats publiés vendredi, Renault a enregistré une perte nette record de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19. Après une perte de 7,3 milliards au premier semestre, le constructeur automobile a réduit sa perte à 660 millions au second semestre.
er/lum/rhl
Face à la crise, les marques de luxe amortissent la chute #
Malgré la fermeture des magasins et l'arrêt du tourisme, les marques de luxe ont limité la baisse de leurs ventes en 2020 notamment grâce à une reprise de l'activité en Chine, mais aussi aux achats "plaisir" d'Européens privés de restaurants et de voyages.
L'an dernier, le numéro un mondial du luxe LVMH a réussi à contenir à 17% le repli de son chiffre d'affaires, engrangeant 44,6 milliards d'euros. Kering affiche également une baisse de 17,4% avec 13,4 milliards d'euros, tandis qu'Hermès a limité le recul de ses ventes à 7,2% pour un total de 6,38 milliards.
Ce trio français a bénéficié d'une reprise au second semestre, tout comme le Suisse Richemont (propriétaire de la maison Cartier) qui a annoncé un chiffre d'affaire de 4,1 milliards d'euros au cours du dernier trimestre de l'année, en hausse de 1%.
Tous s'accordent à reconnaître que la reprise en Asie en deuxième partie d'année, ajoutée au succès des ventes en ligne, a été un moteur de cette embellie.
"L'économie chinoise est repartie la première et le plus fort", reconnaît Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez Flornoy et Associés, "les consommateurs chinois avaient envie de se faire plaisir, ils avaient eu un nouvel an chinois raté en 2020, il y a eu aussi un effet de rattrapage".
Ainsi, LVMH a réalisé 34% de ses ventes en Asie (hors Japon) l'an dernier (contre 30% en 2019) et Kering 38% (contre 34%).
Pour le seul quatrième trimestre, Richemont a vu ses ventes rebondir de 21% dans cette région, sur fond de hausse de 80% de ses recettes en Chine. Quant à Hermès, il salué "un excellent 4e trimestre" en Asie (+47%).
"La Chine n'est pas le seul facteur en 2020", estime cependant Arnaud Cadart. En Europe, les cadres supérieurs des "CSP+, qui ne pouvaient plus voyager ou aller dans un restaurant étoilé, se sont fait plaisir avec des produits plus rassurants".
"Le premier segment de prix sur lesquels ces clients sont revenus, c'est entre 500 et 5.000 euros", avec des "marques rassurantes, qualitatives et que l'on peut revendre".
C'est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles LVMH, le géant aux quelque 75 "maisons", voit ses ventes en mode et maroquinerie reculer seulement de 3% sur l'exercice. Le groupe de Bernard Arnault ne publie pas les performances financières détaillées de ses marques, mais fait état d'une croissance organique des ventes "à deux chiffres" chez Louis Vuitton et Christian Dior sur les deux derniers trimestres de l'année.
Son concurrent Kering n'a pas connu la même félicité avec les performances en berne de sa marque phare Gucci (-22,7%, dont -10,3% au quatrième trimestre), même si Bottega Venta est une des rares griffes dont le chiffre d'affaire a progressé malgré la pandémie (+4,8%).
"Gucci a accentué sa sous-performance face à (la division mode et maroquinerie de) LVMH ce trimestre", confirme une note de JP Morgan, ce qui était "attendu" du fait d'une réorganisation des canaux de distribution de la marque, qui fête ses cent ans cette année, et d'un attrait moins fort chez le "client local notamment en Europe" que pour Vuitton et Dior.
"Vuitton a pris sa revanche", estime Arnaud Cadart, avec un "renouveau créatif" qui fait que la marque "est entrée dans la crise plus solide".
Chez Richemont, "Cartier est toujours très fort sur l'Asie", selon lui, mais "dans la tranche des 500-5.000 euros, c'est une marque que les Européens apprécient encore aussi".
Quant à Hermès, si l'Europe reste à la traîne, son gérant Axel Dumas a souligné "un bon mois de décembre" grâce au retour des clients pour Noël.
"Cette crise a fait le tri entre les marques qui y sont entrées fortes et celles qui y sont entrées plus faibles (pas de préparation au e-commerce, manque de créativité, manque d'organisation)", juge Arnaud Cadart.
kap/kd/soe/mpm
Renault enregistre une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020 #
Le constructeur automobile français Renault a enregistré une perte record de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, mais voit son salut dans son nouveau plan stratégique visant à privilégier la rentabilité sur les volumes.
Le groupe avait enregistré au premier semestre une perte de 7,3 milliards d'euros. Mais il a limité la casse au second semestre, avec une perte de seulement 660 millions d'euros et un chiffre d'affaires en recul de 8,9% à 43,5 milliards d'euros, selon les résultats publiés vendredi.
La perte annuelle historique s'explique principalement par la mauvaise année du partenaire japonais Nissan, détenu à 43% par Renault: cela a pesé sur le groupe au losange à hauteur de 4,9 milliards d'euros.
Renault a vu de son côté ses ventes plonger de 21,3% sur l'année, avec moins de trois millions de véhicules vendus sur un marché automobile en chute libre.
Malgré cette année difficile, Renault a dégagé une marge opérationnelle de 3,5% au second semestre, "une première étape du redressement du groupe", s'est-il félicité.
A horizon 2025, Renault compte en effet améliorer sa rentabilité en vendant moins de voitures et en faisant des économies, selon son plan "Renaulution" dévoilé en janvier.
"2021 devrait être un nouveau défi mais nous avons pris les mesures nécessaires", a souligné le directeur général de Renault, Luca de Meo, lors d'une conférence de presse. "On s'attend à de bonnes surprises au deuxième semestre."
La pénurie de composants électroniques asiatiques qui touche l'industrie mondiale risque toutefois de retarder la fabrication de 100.000 véhicules, même s'il y a un rattrapage de production au second semestre, notamment avec des usines ouvertes cet été, a précisé Renault.
En attendant, à la Bourse de Paris, l'action du groupe perdait 2% vers 11H30, dans un marché en hausse.
La feuille de route de M. De Meo vise à dégager plus de 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023, un objectif atteint au second semestre 2020.
Le groupe compte lancer une nouvelle offensive dans les segments supérieurs du marché: sur les 24 lancements prévus d'ici 2025, la moitié seront des compactes et des berlines, des segments profitables où le Losange a perdu du terrain.
Renault veut aussi renforcer son offre hybride e-Tech et multiplier les ventes de ses voitures électriques, avec le lancement d'une Mégane, d'une nouvelle R5, et d'une Dacia à batterie.
Il est justement "en discussion avec plusieurs acteurs" pour imaginer "une usine de batteries dédiée à Renault", selon M. De Meo. Une annonce devrait être faite dans les prochains mois, alors que son concurrent Stellantis (né de la fusion de PSA et Fiat Chrysler) lance la construction de sa propre usine avec Total.
Cependant, dans un contexte très incertain avec la pandémie qui continue de frapper, le groupe n'a pas publié de prévisions pour 2021.
"Nous avons confiance dans la capacité de redressement de Renault", a réagi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lors d'un déplacement à Dijon vendredi. L'Etat français, actionnaire de Renault, juge le plan de transformation "convaincant".
"Les aides publiques (le constructeur a bénéficié de plusieurs milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat NDLR) et les sacrifices des salariés permettent au groupe Renault d'annoncer un résultat inespéré", a commenté pour sa part le syndicat CGT du groupe dans un communiqué.
Déjà mal en point avant la crise, Renault avait annoncé fin mai 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde.
Arrivé à l'été 2020, Luca de Meo a annoncé en janvier une nouvelle coupe dans les budgets mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
En 2020, Renault a économisé 400 millions d'euros sur ses investissements et 600 millions sur ses frais de recherche et développement. M. De Meo a notamment annulé plusieurs modèles pensés pour des marchés locaux, et réduit les coûts de développement des nouvelles voitures.
Et le groupe veut changer ses méthodes de vente via sa nouvelle marque de services de mobilité, Mobilize. Le cofondateur de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella, devrait d'ailleurs faire son entrée au conseil d'administration du constructeur.
tsz/soe/nth
Un village français résiste à Elon Musk #
Saint-Senier-de-Beuvron, localité du nord de la France de 350 âmes a dit non à Elon Musk, l'un des hommes les plus riches du monde. Ce village bucolique ne veut pas des antennes relais que le fondateur de Tesla veut implanter dans un champ pour son projet d'internet par satellite.
"Par principe de précaution, le conseil municipal a dit non, lors d'une réunion sans vote. Ce projet est tout nouveau. On n'a aucun recul par rapport" à son impact sanitaire, argumente Noémie Brault, 34 ans, première adjointe de cette commune normande, à 18 km à vol d'oiseau du célèbre Mont-Saint-Michel.
La société SpaceX dirigée par Elon Musk voudrait y installer, sur un terrain agricole à vendre de trois hectares, neuf dômes, des antennes de trois mètres de haut qui doivent fournir internet à partir des satellites privés que le milliardaire est en train de mettre en orbite. Ce projet d'envergure mondiale est baptisé Starlink.
En France, Starlink a fait des demandes pour quatre stations de ce type. l'agence nationale des fréquences (ANFR), gestionnaire des fréquences radioélectriques en France, en a autorisé trois (deux dans le sud-ouest et une dans le nord du pays). Selon l'agence, ces stations de communication n'émettent que vers le ciel et ne présentent pas de risque pour la population. Il en existe une centaine en France depuis la création des satellites il y a 50 ans.
Saint-Senier est la seule à s'opposer à Starlink. la mairie a pris le 7 décembre un "arrêté d'opposition" à la demande de construction de ces dômes. Cette "déclaration préalable" émane de la société Sipartech, sous-traitant de SpaceX selon la mairie. Interrogé par l'AFP, Sipartech a indiqué qu'elle allait refaire une demande. Elle ne confirme ni n'infirme travailler pour SpaceX.
"Cela nous inquiète parce qu'on n'a aucune donnée" sur les conséquences éventuelles "sur la santé humaine ou celle des animaux. On est une commune avec pas mal d'agriculteurs", poursuit Mme Brault, elle-même éleveuse. Et "quand on voit qu'il (Elon Musk, ndlr) veut implanter des puces dans les cerveaux des gens, ça fait peur", lâche-t-elle.
"Les risques des champs électromagnétiques, nous les constatons déjà avec les lignes à très haute tension (THT) qui perturbent beaucoup d'élevages dans cette zone", renchérit le conseiller régional écologiste François Dufour. Ce paysan à la retraite souligne sa "grande inquiétude" face à ce projet "inutile". Le lien de causalité entre ces champs magnétiques et les maladies de vaches fait débat. Plusieurs procédures sont en cours.
"Les réseaux sociaux, internet, ça existe déjà, pourquoi aller le chercher sur la lune", ajoute ce natif du village.
Producteur de lait dont les vaches paissent autour du champ convoité par Elon Musk, Jean-Marc Belloir, 57 ans confirme: "A la ferme, on est connecté tout le temps. Mes vaches sont connectées. Ma montre connectée m'avertit quand elles vêlent. Mais quand on voit le rayonnement (la portée, ndlr) de ces antennes, il faudrait quand même faire des études" d'impact, estime l'éleveur.
Il redoute "une baisse de la production de lait", comme les THT sont accusées d'en entraîner. Cela n'a pas empêché l'agriculteur de baptiser avec humour un veau né mardi "SpaceX du Beuvron", du nom de la rivière qui traverse paisiblement le village.
Installée depuis 15 ans avec son mari et ses enfants de 10 et 12 ans à 60 mètres du terrain qui intéresse Starlink dans une "ruine qu'on a entièrement retapée", Anne-Marie Falguières, 40 ans est elle "clairement contre" le projet.
"On ne s'attaque pas à Elon Musk. On n'est pas des technophobes. Je suis guide dans la baie; j'ai un site internet. Mon mari télétravaille. Mais ces antennes c'est complètement nouveau en tout cas en France. On veut savoir s'il y a danger ou pas", explique Mme Falguières inquiète également de l'impact visuel.
Le projet Starlink qui promet la disparition des zones blanches, non desservies par un réseau de télécommunications, ne lui paraît "pas indispensable". "Lors des opérations tests, il fallait acheter une parabole à 500 dollars et payer cent dollars par mois d'abonnement. Je pense pas que tout le monde puisse se payer" cela, souligne-t-elle.
clc/db/mpm/fio/at
Renault: CFDT et CGT soulignent les "efforts des salariés" en 2020 #
Les syndicats CFDT et CGT de Renault ont souligné vendredi les "efforts des salariés" du constructeur automobile l'an dernier, l'un relevant les résultats "encourageants" du deuxième semestre, l'autre notant que les résultats 2020 "ne sont pas si mauvais" qu'attendu.
Les salariés "ont redoublé d'efforts pour un deuxième semestre encourageant, malgré un contexte difficile", observe la CFDT dans un communiqué, en rappelant que "la crise sanitaire a très fortement impacté l'organisation du travail (activité partielle, télétravail) et les conditions de travail en particulier en usine".
Ces efforts "méritent d'être récompensés", estime le deuxième syndicat représentatif de Renault qui "attend une reconnaissance juste et équitable" avec "une évolution des rémunérations". Alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires doivent débuter lundi, "la CFDT ne se contentera pas d'un discours alarmiste", prévient-elle.
La direction doit "donner ce lundi un signal fort, clair et encourageant, indispensable pour motiver les équipes pour les années à venir" car "la compétitivité de Renault passe surtout par la motivation" de ses salariés, ajoute la CFDT.
Pour la CGT, "malgré des pertes historiques", Renault "limite la casse" en 2020 et ses résultats annuels "ne sont pas si mauvais par rapport à ce qui avait été annoncé". Le groupe "peut remercier les efforts de ses salariés et de la collectivité", juge le troisième syndicat représentatif de Renault dans un communiqué.
Les salariés "se sont fait confisquer des journées de congés afin de compléter l'indemnité d'activité partielle" versée par "la collectivité publique" pour porter "leur rémunération à 100%", tandis que l'entreprise "n'a nullement financé leur rémunération, même pas par solidarité", critique la CGT.
En outre, le plan de 2 milliards d'euros d'économies à réaliser sur trois ans, annoncé en mai 2020 - avec 15.000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 4.600 en France - "avance à marche forcée et dépasse toutes les prévisions, fussent-elles optimistes", remarque le syndicat.
Selon les résultats publiés vendredi par le groupe, Renault a enregistré une perte nette record de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19. Après une perte de 7,3 milliards au premier semestre, le constructeur automobile a réduit sa perte à 660 millions au second semestre.
er/bfa/or
Renault enregistre une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020 #
Le constructeur automobile français Renault a enregistré une perte record de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, mais voit son salut dans son nouveau plan stratégique visant à privilégier la rentabilité sur les volumes.
Le groupe avait enregistré au premier semestre une perte de 7,3 milliards d'euros. Mais il a limité la casse au second semestre, avec une perte de seulement 660 millions d'euros et un chiffre d'affaires en recul de 8,9%, selon les résultats publiés vendredi.
Cette perte historique s'explique principalement par la contribution du partenaire japonais Nissan, détenu à 43% par Renault: il a pénalisé le groupe au losange à hauteur de 4,9 milliards d'euros.
Renault a vu de son côté ses ventes plonger de 21,3% sur l'année, avec moins de trois millions de véhicules vendus sur un marché automobile en chute libre. Le groupe a vu ses ventes fortement reculer dans le monde entier, sauf en Russie et Turquie où le marché s'est bien repris au deuxième semestre.
Le conseil d'administration proposera à l'assemblée générale des actionnaires de ne pas verser de dividende au titre de l'année 2020. Un rattrapage d'un milliard d'euros est prévu "le plus rapidement possible", a souligné la directrice financière du groupe, Clotilde Delbos, devant des analystes financiers.
Au cours de cette année difficile, Renault s'est félicité d'avoir dégagé une marge opérationnelle de 3,5% au second semestre, "une première étape du redressement du groupe". A horizon 2025, Renault compte en effet améliorer ses marges en vendant moins de voitures et en faisant des économies, selon son plan "Renaulution" dévoilé en janvier.
"2021 devrait être un nouveau défi mais nous avons pris les mesures nécessaires", a souligné le directeur général de Renault, Luca de Meo. "On s'attend de bonnes surprises au deuxième semestre."
En attendant, à la Bourse de Paris, l'action du groupe perdait plus de 3% vers 09H15, dans un marché en petite hausse.
La feuille de route de M. De Meo vise notamment à dégager plus de 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023, un objectif atteint au second semestre 2020.
Le groupe compte lancer une nouvelle offensive dans les segments supérieurs du marché: sur les 24 lancements prévus d'ici 2025, la moitié seront des compactes et des berlines. Renault veut aussi renforcer son offre hybride e-Tech et multiplier les ventes de ses voitures électriques, avec le lancement d'une nouvelle Dacia à batterie.
Cependant, dans un contexte très incertain avec la pandémie qui continue de frapper, le groupe n'a pas publié de prévisions pour l'année 2021.
Déjà mal en point avant la crise, Renault avait annoncé fin mai 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde.
Arrivé à l'été 2020, Luca de Meo a annoncé en janvier une nouvelle coupe dans les budgets mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
En 2020, le groupe a notamment économisé 400 millions d'euros sur ses investissements et 600 millions sur ses frais de recherche et développement. Le constructeur a accumulé des réserves de liquidités à hauteur de 16,4 milliards d'euros, dont 4 milliards tirés sur des prêts garantis par l'Etat français.
La pénurie de composants électroniques asiatiques qui touche l'industrie mondiale risque aussi de retarder la fabrication de 100.000 véhicules, même s'il y a un rattrapage de production au second semestre, a précisé Renault.
Le groupe veut également changer ses méthodes de vente via sa nouvelle marque de services de mobilité, Mobilize. Le cofondateur de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella, devrait d'ailleurs faire son entrée au conseil d'administration du constructeur.
tsz/soe/nth
Des propositions remises au gouvernement pour améliorer l'accompagnement des entreprises en difficulté #
Formation à la gestion pour les entrepreneurs, échanges d'information entre l'administration fiscale et les tribunaux, mesures protectrices pour le chef d'entreprise: un rapport remis vendredi au gouvernement formule une dizaine de propositions pour améliorer l'accompagnement précoce des entreprises en difficulté afin d'éviter des faillites.
Partant du constat que les petites entreprises, les indépendants ou les agriculteurs "n'ont généralement pas recours aux procédures amiables qui pourraient les protéger lorsque leur situation se dégrade", ce rapport vise à renforcer le recours à ces procédures.
Il est le résultat d'une mission lancée en septembre par Eric Dupond-Moretti, dans un contexte de crise économique provoquée par l'épidémie de Covid-19 qui fragilise de nombreuses entreprises.
Alors que 51.000 dossiers de procédures collectives sont ouverts en moyenne chaque année par les tribunaux de commerce et judiciaires, le nombre de procédures de préventions (désignation d'un mandataire ad-hoc ou conciliation) est d'environ 6.000, souligne le rapport.
Et cela, alors que 70% à 75% de ces dernières se "concluent positivement par un accord" entre l'entreprise et ses créanciers.
La mission met en avant plusieurs "freins": le défaut de compréhension par le chef d'entreprise de sa situation financière, voire un déni lié à une "crainte de l'échec", la difficulté à trouver des dispositifs d'aides adaptés, le coût réel ou supposé des mesures de prévention, et enfin la difficulté du chef d'entreprise à aller vers le tribunal.
Le rapport préconise notamment d'instaurer une formation obligatoire à la gestion pour les créateurs d'entreprises, ou au moins de leur remettre un document d'information sur les procédures collectives.
Il défend aussi la création d'une "plateforme nationale" d'information dédiée aux difficultés des entreprises.
Le rôle d'information des experts-comptables, des créanciers institutionnels (administration fiscale, etc.) et bancaires envers les entrepreneurs pourrait aussi être renforcé, et l'obligation faite aux commissaires aux comptes depuis le début de la crise d'alerter les tribunaux pourrait être pérennisée.
Par ailleurs, la mission propose un "rapprochement" entre les informations obtenues par les greffes des tribunaux de commerce sur la santé des entreprises et le dispositif mis en place par l'administration fiscale pour détecter des "signaux faibles" laissant penser qu'une entreprise connaîtrait des difficultés, via le paiement de ses impôts et cotisations.
Le rapport préconise aussi que des mesures "protectrices" soient prises pendant une procédure de prévention, comme la suspension des procédures intentées par des créanciers ou encore le doublement de la durée d'une période de conciliation.
mhc/soe/dch
Le patron de Danone, sur la sellette, promet la "reprise" en 2021 #
Le président du géant français de l'agroalimentaire Danone Emmanuel Faber, sous pression de fonds d'investissement qui réclament son départ, a affirmé vendredi que 2021 serait une "année de reprise", après des performances 2020 plombées par la pandémie.
"Nous restons concentrés sur la préparation de notre retour à la croissance dès le second trimestre [2021], et sommes pleinement confiants que nous créons les bonnes conditions et le bon momentum pour retrouver la croissance rentable dès le second semestre de l'année", affirme Emmanuel Faber, cité dans un communiqué.
Le patron de 57 ans, directeur général du fleuron agroalimentaire depuis 2014 et président directeur général depuis 2017, fait face à une fronde d'actionnaires.
Les fonds d'investissement Artisan Partners et Bluebell Capital Partners jugent les performances de l'entreprise insuffisantes sans que la crise du Covid-19 suffise à l'expliquer, et mettent en cause la gestion d'Emmanuel Faber.
En un an, l'action Danone a perdu un quart de sa valeur à la Bourse de Paris.
"Nous reconnaissons pleinement que le cours de notre action en bourse est en deçà de nos attentes et sommes heureux, à l'occasion de la publication de nos résultats annuels, de retrouver notre capacité à dialoguer ouvertement avec nos actionnaires", poursuit Emmanuel Faber, dans une allusion pudique à la crise de défiance qui le vise.
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019. Il est légèrement inférieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de données financières Factset.
La baisse d'activité la plus marquée (-21,1%) concerne la vente d'eaux en bouteille, "sévèrement pénalisée par les restrictions aux déplacements liées au Covid-19", selon le communiqué.
Le bénéfice net part du groupe s'est quant à lui amélioré de 1,4%, à 1,956 milliard d'euros, après des charges exceptionnelles en 2019. Mais un indicateur scruté par les marchés, la marge opérationnelle courante, a baissé à 14%, contre 15,2% en 2019.
myl/soe/nth/fio
Défié par des actionnaires, le PDG de Danone promet la "reprise" en 2021 #
Le PDG de Danone Emmanuel Faber, sous pression de fonds d'investissement qui réclament son départ, a promis vendredi que 2021 sonnerait la "reprise" après des performances 2020 plombées par la pandémie.
"2021 sera donc une année de reprise", affirme le dirigeant, cité dans un communiqué. "Nous restons concentrés sur la préparation de notre retour à la croissance dès le second trimestre [2021], et sommes pleinement confiants que nous créons les bonnes conditions et le bon momentum pour retrouver la croissance rentable dès le second semestre de l'année".
Directeur général du fleuron français de l'agroalimentaire depuis 2014 et PDG depuis 2017, ce patron réputé prôner un capitalisme plus vert et plus social fait face à une fronde d'actionnaires.
Les fonds Artisan Partners et Bluebell Capital Partners jugent les performances de l'entreprise insuffisantes sans que la crise du Covid-19 suffise à l'expliquer, et mettent en cause sa gestion.
En un an, l'action Danone a perdu un quart de sa valeur à la Bourse de Paris.
"Nous reconnaissons pleinement que le cours de notre action en bourse est en deçà de nos attentes et sommes heureux, à l'occasion de la publication de nos résultats annuels, de retrouver notre capacité à dialoguer ouvertement avec nos actionnaires", poursuit Emmanuel Faber, dans une allusion pudique à la crise de défiance qui le vise.
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019.
Quant à la marge opérationnelle courante, indicateur scruté par les marchés, elle s'établit à 14% (contre 15,2% en 2019), signe que la rentabilité se rétracte. Le groupe prévoit que cette marge restera "globalement" à ce niveau en 2021.
Emmanuel Faber doit détailler ces résultats tout au long de la matinée, d'abord devant des analyses puis devant la presse.
Selon une source proche du dossier, "la gouvernance n'était pas à l'ordre du jour" de la réunion du conseil d'administration qui s'est tenue jeudi pour valider les comptes annuels, reportant de facto toute décision concernant l'avenir de Faber.
Le silence des administrateurs du groupe a semé le doute sur leurs intentions.
De quoi inquiéter les syndicats CFDT, FO et CGC: ils ont fait savoir qu'ils soutenaient la gouvernance actuelle, alors même que Danone prépare jusqu'à 2.000 suppressions de postes dans le monde.
"Je sais (...) les incertitudes qu'a générées dans nos sièges l'annonce" de cette réorganisation, souligne Emmanuel Faber. "Nous sommes engagés à en clarifier aussi vite que possible les conséquences pour chacune des personnes concernées."
Dans un courrier mercredi, FO avait demandé au conseil d'administration "de s'opposer à la stratégie menée par les fonds activistes" qui "ont pour habitude d'avoir des objectifs exclusivement basés sur la rentabilité qui viendraient mettre en danger l'avenir des salariés".
Le gouvernement français a jusqu'ici préféré se tenir à l'écart de la mêlée.
"Disons que la gouvernance c'est une question d'hommes", a déclaré mercredi soir sur BFM Business la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher. "Ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une question de site qu'on ferme ou d'entreprise dont le modèle économique pourrait avoir des conséquences, comme le cas de Carrefour, sur toute la filière agroalimentaire et agriculture".
Le gouvernement s'était opposé en janvier à l'offre du canadien Couche-Tard de se rapprocher de Carrefour.
En attendant, Danone poursuit son virage stratégique vers l'alimentation végétale, un des axes défendus par Emmanuel Faber. Le groupe a encore annoncé vendredi, sans précisions chiffrées, l'acquisition de l'entreprise californienne Follow Your Heart, "leader sur les marchés du fromage et de la mayonnaise d'origine végétale".
Et il compte "faire passer ses ventes mondiales de produits d'origine végétale (...) à 5 milliards d'euros en 2025". Ce segment représente aujourd'hui plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
myl/soe/bow
Le PDG de Danone, sur la sellette, promet la "reprise" en 2021 #
Le PDG de Danone Emmanuel Faber, sous pression de fonds d'investissement qui réclament son départ, a affirmé vendredi que 2021 serait une "année de reprise", après des performances 2020 plombées par la pandémie.
"Nous restons concentrés sur la préparation de notre retour à la croissance dès le second trimestre [2021], et sommes pleinement confiants que nous créons les bonnes conditions et le bon momentum pour retrouver la croissance rentable dès le second semestre de l'année", affirme Emmanuel Faber, cité dans un communiqué.
Le patron de 57 ans, directeur général du fleuron agroalimentaire depuis 2014 et PDG depuis 2017, fait face à une fronde d'actionnaires.
Les fonds Artisan Partners et Bluebell Capital Partners jugent les performances de l'entreprise insuffisantes sans que la crise du Covid-19 suffise à l'expliquer, et mettent en cause la gestion d'Emmanuel Faber.
En un an, l'action Danone a perdu un quart de sa valeur à la Bourse de Paris.
"Nous reconnaissons pleinement que le cours de notre action en bourse est en deçà de nos attentes et sommes heureux, à l'occasion de la publication de nos résultats annuels, de retrouver notre capacité à dialoguer ouvertement avec nos actionnaires", poursuit Emmanuel Faber, dans une allusion pudique à la crise de défiance qui le vise.
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019. Il est légèrement inférieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de données financières Factset.
La baisse d'activité la plus marquée (-21,1%) concerne la vente d'eaux en bouteille, "sévèrement pénalisée par les restrictions aux déplacements liées au Covid-19", selon le communiqué.
Le bénéfice net part du groupe s'est quant à lui amélioré de 1,4%, à 1,956 milliard d'euros, après des charges exceptionnelles en 2019. Mais un indicateur scruté par les marchés, la marge opérationnelle courante, a baissé à 14%, contre 15,2% en 2019.
myl/soe/nth
Renault enregistre une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020 #
Le constructeur automobile français Renault a enregistré une perte historique de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la crise du coronavirus, selon des résultats publiés vendredi.
Cette perte historique s'explique principalement par la contribution du partenaire japonais Nissan, détenu à 43% par Renault: il a pénalisé le groupe au losange à hauteur de 4,9 milliards d'euros.
Renault a vu de son côté ses ventes plonger de 21,3% sur l'année, avec moins de trois millions de véhicules vendus sur un marché automobile en chute libre.
Le groupe avait enregistré au premier semestre une perte de 7,3 milliards d'euros dans le contexte de la crise du Covid-19. Mais il a limité la casse au second semestre, avec une perte de seulement 660 millions d'euros et un chiffre d'affaires en recul de 8,9%.
"La priorité est donnée à la profitabilité et à la génération de cash, comme annoncé lors de notre plan stratégique Renaulution", présenté en janvier, a indiqué le directeur général, Luca de Meo, cité dans le communiqué. "L'année 2021 sera difficile, avec des incertitudes liées aux crises sanitaires ainsi qu'à l'approvisionnement de composants électroniques."
Le groupe n'a pas publié de prévisions pour l'année 2021. Il a accumulé des réserves de liquidités à hauteur de 16,4 milliards d'euros, dont 4 milliards tirés sur des prêts garantis par l'Etat.
Déjà mal en point avant la crise, Renault avait annoncé fin mai 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde.
Arrivé à l'été 2020, Luca de Meo a annoncé en janvier une nouvelle coupe dans les budgets, de recherche notamment, mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
La feuille de route de M. De Meo, axée sur "la valeur" plus que que sur "les volumes", vise notamment à dégager plus de 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023.
tsz/soe/nth
Renault enregistre une perte historique de 8 milliards d'euros en 2020 #
Le constructeur automobile français Renault a enregistré une perte historique de 8 milliards d'euros au cours d'une année 2020 marquée par la crise du coronavirus, a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.
Le groupe a limité la casse au second semestre avec un chiffre d'affaires en recul de seulement 8,9% et 660 millions d'euros de perte nette. Mais ses chiffres annuels restent plombés par des ventes en recul de -21,3% et les résultats de son partenaire japonais Nissan.
tsz/soe/nth
Le PDG de Danone défend son bilan 2020 et sa place #
L'avenir du patron de Danone, Emmanuel Faber, était toujours en suspens vendredi avant la présentation des résultats annuels du géant agroalimentaire français, en pleine crise de défiance envers son PDG que des fonds d'investissement veulent voir partir.
Le conseil d'administration du groupe s'est réuni jeudi pour valider les comptes, et une source proche du dossier a fait savoir que "la gouvernance n'était pas à l'ordre du jour" de la réunion, reportant de facto toute décision sur la tête de l'entreprise.
Emmanuel Faber, qui prône régulièrement un capitalisme plus vert et plus social, sera cette fois soucieux de "défendre ses chiffres", d'abord devant des analystes financiers à 09H00, puis devant la presse à 11H00, selon une source proche de la direction.
Sa présentation a rarement été aussi attendue.
La position du patron de 57 ans, directeur général du fleuron agroalimentaire depuis 2014 et PDG depuis 2017, a en effet été fragilisée en une poignée de semaines.
Des fonds d'investissement demandent son départ, jugeant les performances de l'entreprise insuffisantes sans que la crise du Covid-19 suffise à l'expliquer.
En face, le conseil d'administration qu'il préside ne s'est pas exprimé, semant le doute sur ses intentions à l'égard de Faber. D'autant que, selon des informations de presse, ce dernier a été "lâché" par le président d'honneur du conseil Franck Riboud, son prédécesseur et fils du fondateur de Danone, Antoine Riboud.
Le consensus des analystes compilé par Factset anticipe un chiffre d'affaires annuel autour de 23,7 milliards d'euros, en baisse de 6,3% sur un an.
Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes avaient reculé de 5,4%, avec une baisse particulièrement marquée pour les eaux en bouteille (-20,5%) qui souffrent de la crise sanitaire qui entraîne restrictions de déplacement et fermeture des bars et restaurants.
Si les performances baissent, le groupe n'en restera pas moins dans le vert et "il n'y a pas péril en la demeure", fait valoir la source proche de la direction, qui s'agace de voir le bilan de Faber ainsi attaqué au milieu d'une crise économique mondiale.
La semaine dernière, le fonds d'investissement américain Artisan Partners a publié une lettre demandant un "changement urgent" à la tête de Danone.
Désormais 3e actionnaire du groupe, avec environ 3% du capital, cet investisseur a fait irruption à la faveur de la baisse du cours de Bourse - au plus haut en 2019, le titre a depuis perdu un quart de sa valeur.
Son conseiller n'est autre qu'un ancien dirigeant de chez Danone, Jan Bennink, qui suggère de céder 30% des activités de deux des trois divisions du groupe (les Eaux ainsi que les Produits laitiers et d'origine végétale - la troisième division étant la nutrition spécialisée, notamment infantile).
Un fonds activiste londonien d'envergure plus modeste, Bluebell avait fait savoir quelques semaines plus tôt qu'il voulait aussi le départ du PDG.
Ces manoeuvres effraient les syndicats: CFDT, FO et CGC ont fait savoir qu'ils soutenaient la gouvernance actuelle, alors même que Danone prépare jusqu'à 2.000 suppressions de postes dans le monde.
Dans un courrier adressé mercredi au conseil d'administration, FO lui demande "de s'opposer à la stratégie menée par les fonds activistes" qui "ont pour habitude d'avoir des objectifs exclusivement basés sur la rentabilité qui viendraient mettre en danger l'avenir des salariés".
Le fonds français Phitrust, actionnaire du groupe, a quant à lui fait part de son "incompréhension face aux demandes exprimées publiquement par certains actionnaires et par les +fuites+ faisant état de dissensions dans le conseil d'administration".
Le gouvernement français a jusqu'ici préféré se tenir à l'écart de la mêlée.
"Disons que la gouvernance c'est une question d'hommes", a déclaré mercredi soir sur BFM Business la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher. "Ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une question de site qu'on ferme ou d'entreprise dont le modèle économique pourrait avoir des conséquences, comme le cas de Carrefour, sur toute la filière agroalimentaire et agriculture".
Le gouvernement s'était opposé en janvier à l'offre du canadien Couche-Tard de se rapprocher de Carrefour.
myl/as/soe/ico/sbo/zl
Danone: un conseil d'administration s'est tenu, mais n'a pas évoqué la gouvernance #
Le conseil d'administration de Danone s'est réuni jeudi pour valider les comptes annuels du groupe mais la question de sa gouvernance n'était pas à l'ordre du jour, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que le PDG Emmanuel Faber est en pleine crise de défiance.
"Un conseil d'administration s'est réuni pour arrêter les comptes. C'était le seul objet de la réunion. La gouvernance n'était pas à l'ordre du jour", selon cette source.
Le géant agroalimentaire doit présenter vendredi matin ses résultats 2020, attendus en berne. Emmanuel Faber est visé depuis plusieurs semaines par les offensives de fonds d'investissement, entrés au capital à la faveur de la baisse du cours de Bourse.
M. Faber a récemment annoncé une réorganisation prévoyant notamment 2.000 suppressions de postes, sur les 100.000 que compte Danone dans le monde.
La position d'Emmanuel Faber, directeur général du fleuron français depuis 2014 et PDG depuis 2017, est fragilisée par des fonds qui demandent son départ, jugeant les performances de l'entreprise insuffisantes sans que la crise du Covid-19 suffise à l'expliquer.
La semaine dernière, le fonds d'investissement américain Artisan Partners, désormais troisième actionnaire du groupe avec environ 3% du capital, a publié une lettre demandant un "changement urgent" à la tête de Danone.
Ce coup de semonce est intervenu quelques semaines après qu'un petit fonds activiste londonien, Bluebell Capital, a demandé en des termes plus directs le départ du PDG.
Les deux fonds veulent que le groupe dissocie les fonctions de président et de directeur général, occupées par Emmanuel Faber.
Lundi, deux syndicats de salariés ont défendu le modèle de gouvernance de Danone.
kd/ico/sr
Vêtements: La Compagnie des Petits, en liquidation, cherche un repreneur #
La Compagnie des Petits, chaîne de 65 magasins de vêtements pour enfants, a été déclarée en liquidation judiciaire jeudi par le tribunal de commerce de Marseille, a-t-on appris auprès de l'avocat des salariés, qui salue "une bonne nouvelle" et se montre "optimiste sur la recherche de repreneurs".
"Nous sommes enfin débarrassés d'un actionnaire qui ne gérait plus rien, nous allons pouvoir aller de l'avant", a expliqué à l'AFP Cédric Porin, avocat du Comité économique et social de La Compagnie des Petits, forte de 260 employés, ajoutant que la société disposait d'"un à deux mois pour trouver des repreneurs".
Le 28 janvier, le tribunal de commerce de Marseille avait placé en redressement judiciaire l'entreprise H3M, la maison mère de La Compagnie des Petits, fondée en France aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) par un Chinois en 1991, après avoir constaté sa cessation de paiements.
H3M détient La Compagnie des Petits et les magasins de puériculture Allo bébé. Après une quinzaine d'années de prospérité, l'entreprise a commencé à décliner pour réaliser aujourd'hui un chiffre d'affaires d'environ 22 millions d'euros et un résultat d'exploitation négatif, selon Me Porin.
Un directeur général provisoire a été nommé et un technicien est en charge de faire une présentation objective de la situation de la société à présenter aux repreneurs potentiels.
La reprise n'évitera pas une "restructuration nécessaire, ce dont sont conscients les salariés", estime M. Porin. Les repreneurs devraient se séparer de certains magasins, a-t-il ajouté.
Neuf personnes se sont déjà manifestées pour la reprise, a-t-il indiqué, notamment des professionnels de la confection pour enfants belges et italiens.
jp/ol/LyS
Martin Bouygues fait un nouveau pas vers la préparation de sa succession #
Martin Bouygues,68 ans et PDG du groupe éponyme depuis 31 ans, a annoncé jeudi qu'il passait la main à un trio incluant son fils Edward, tout en restant président, un nouveau pas dans la préparation de sa succession.
Le groupe a annoncé ce changement de gouvernance, effectif depuis mercredi, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, marqués par la chute de 40% du bénéfice net sous l'impact de la crise du coronavirus.
C'est Olivier Roussat, jusqu'ici directeur général délégué, qui occupe désormais les fonctions de directeur général.
"Je reste disponible pour servir le groupe mais le patron de Bouygues désormais c'est Olivier Roussat", a déclaré M. Bouygues au cours d'une conférence de presse téléphonique.
"C'est pour moi un moment particulier de ma vie, chargé d'émotion", a-t-il expliqué, ajoutant que le géant du CAC 40 n'avait "connu que deux PDG" en 70 ans, lui-même et son père Francis Bouygues.
"Tout le monde sait que chaque année je prends une année, j'arrive maintenant à 69 ans dans quelques mois, et donc il m'a paru utile de préparer le groupe pour les évolutions futures", a-t-il poursuivi.
M. Bouygues avait commencé à préparer en douceur sa succession avec la nomination en août 2016 de deux directeurs généraux délégués, dont M. Roussat. Il avait alors indiqué vouloir prendre "du recul" au profit d'une "équipe plus jeune".
Quelques mois plus tôt il avait fait entrer au conseil d'administration du groupe, deux trentenaires issus de la troisième génération, son fils aîné Edward et son neveu Cyril. Il n'avait pas caché préparer activement une succession qui n'est "absolument pas un tabou".
Jeudi, M. Bouygues, qui fêtera ses 69 ans le 3 mai, a précisé que les statuts du groupe avaient été modifiés pour que "le mandat de président non exécutif puisse être exercé jusqu'à 85 ans".
"Je vous rassure, je n'ai aucune intention d'aller jusque-là, mais c'est une mesure de précaution", a-t-il précisé.
Pour assister Olivier Roussat, deux nouveaux directeurs généraux délégués ont été nommés: Edward Bouygues, qui était directeur de la stratégie de Bouygues Telecom, et Pascal Grangé, qui était directeur général adjoint et directeur financiers.
Edward Bouygues est nommé par ailleurs président de Bouygues Europe et consacrera une partie de son temps à Bouygues Telecom, selon le groupe.
M. Grangé conserve pour sa part ses fonctions de directeur financier du groupe.
"L'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants reconnus pour leur professionnalisme, formés dans le groupe et qui en maîtrisent parfaitement la culture, s'inscrit dans la tradition de Bouygues qui, depuis sa création, a toujours su choisir ses dirigeants en son sein pour assurer son développement", a ajouté Martin Bouygues.
Pour David Muzelle, secrétaire général FO chez Bouygues, le geste de Martin Bouygues est un "message fort" et l'avènement d'Olivier Roussat une "belle parenthèse" avant --selon lui-- qu'Edward Bouygues ne prenne les rênes du groupe.
Sur le plan des résultats financiers, le groupe, dont les activités vont des chantiers aux télécoms en passant par la télévision avec TF1, a annoncé une chute du bénéfice net à 696 millions d'euros contre 1,184 milliard en 2019 dans le contexte de la crise sanitaire avec cependant un second semestre meilleur que prévu et des objectifs "atteints ou dépassés".
"Les modèles d'affaires" des activités du groupe, "qui sont positionnées sur des besoins essentiels (se loger, se déplacer, communiquer, s'informer, se divertir), ne sont pas remis en cause", a commenté M. Bouygues.
Dans son activité de construction, Bouygues précise que son carnet de commandes "se maintient à un niveau record de 33,1 milliards d'euros à fin décembre 2020", en hausse de 1% sur un an.
Le chiffre d'affaires de TF1 s'est établi à 2,1 milliards d'euros, en baisse de 11% par rapport à 2019, "impacté par la forte baisse des revenus publicitaires principalement au deuxième trimestre", selon le groupe.
Concernant Bouygues Telecom, la dynamique commerciale "est restée soutenue dans le mobile comme dans le fixe".
La contribution d'Alstom - dont Bouygues détient 8% - au bénéfice du groupe s'élève à 169 millions d'euros.
sw-gde/ico/eb
Martin Bouygues fait un nouveau pas vers la préparation de sa succession #
Martin Bouygues, 68 ans et PDG du groupe éponyme depuis 31 ans, a annoncé jeudi qu'il passait la main en tant que directeur général, tout en restant président, un nouveau pas dans la préparation de sa succession entamée il y a plusieurs années.
Le groupe a annoncé ce changement de gouvernance, effectif depuis mercredi, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, marqués par la chute de 40% du bénéfice net sous l'impact de la crise du coronavirus.
C'est Olivier Roussat, jusqu'ici directeur général délégué, qui occupe désormais les fonctions de directeur général.
"Je reste disponible pour servir le groupe mais le patron de Bouygues désormais c'est Olivier Roussat", a déclaré M. Bouygues au cours d'une conférence de presse téléphonique.
"C'est pour moi un moment particulier de ma vie, chargé d'émotion", a-t-il expliqué, ajoutant que le géant du CAC 40 n'avait "connu que deux PDG" en 70 ans, lui-même et son père Francis Bouygues.
"Tout le monde sait que chaque année je prends une année, j'arrive maintenant à 69 ans dans quelques mois, et donc il m'a paru utile de préparer le groupe pour les évolutions futures", a-t-il poursuivi.
M. Bouygues avait commencé à préparer en douceur sa succession avec la nomination en août 2016 de deux directeurs généraux délégués, dont M. Roussat. Il avait alors indiqué vouloir prendre "du recul" au profit d'une "équipe plus jeune".
Quelques mois plus tôt il avait fait entrer au conseil d'administration du groupe, deux trentenaires issus de la troisième génération, son fils aîné Edward et son neveu Cyril. Il n'avait pas caché préparer activement une succession qui n'est "absolument pas un tabou".
Jeudi, M. Bouygues, qui fêtera ses 69 ans le 3 mai, a précisé que les statuts du groupe avaient été modifiés pour que "le mandat de président non exécutif puisse être exercé jusqu'à 85 ans".
"Je vous rassure, je n'ai aucune intention d'aller jusque-là, mais c'est une mesure de précaution", a-t-il précisé.
Pour assister Olivier Roussat, deux nouveaux directeurs généraux délégués ont été nommés: Edward Bouygues, qui était directeur de la stratégie de Bouygues Telecom, et Pascal Grangé, qui était directeur général adjoint et directeur financiers.
Edward Bouygues est nommé par ailleurs président de Bouygues Europe et consacrera une partie de son temps à Bouygues Telecom, selon le groupe.
M. Grangé conserve pour sa part ses fonctions de directeur financier du Groupe.
"L'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants reconnus pour leur professionnalisme, formés dans le groupe et qui en maîtrisent parfaitement la culture, s'inscrit dans la tradition de Bouygues qui, depuis sa création, a toujours su choisir ses dirigeants en son sein pour assurer son développement", a ajouté Martin Bouygues.
Sur le plan des résultats financiers, le groupe, dont les activités vont des chantiers aux télécoms en passant par la télévision avec TF1, a annoncé une chute du bénéfice net à 696 millions d'euros contre 1,184 milliard en 2019 dans le contexte de la crise sanitaire avec cependant un second semestre meilleur que prévu et des objectifs "atteints ou dépassés".
"Les modèles d'affaires" des activités du groupe, "qui sont positionnées sur des besoins essentiels (se loger, se déplacer, communiquer, s'informer, se divertir), ne sont pas remis en cause", a commenté M. Bouygues.
Dans son activité de construction, Bouygues précise que son carnet de commandes "se maintient à un niveau record de 33,1 milliards d'euros à fin décembre 2020", en hausse de 1% sur un an.
Le chiffre d'affaires de TF1 s'est établi à 2,1 milliards d'euros, en baisse de 11% par rapport à 2019, "impacté par la forte baisse des revenus publicitaires principalement au deuxième trimestre", selon le groupe.
Concernant Bouygues Telecom, la dynamique commerciale "est restée soutenue dans le mobile comme dans le fixe".
La contribution d'Alstom - dont Bouygues détient 8% - au bénéfice du groupe s'élève à 169 millions d'euros.
sw/ak/oaa
Bouygues: Martin Bouygues abandonne ses fonctions de directeur général #
Martin Bouygues, 68 ans et PDG du conglomérat français éponyme depuis 31 ans, a annoncé jeudi qu'il passait la main sur les fonctions opérationnelles de directeur général, tout en restant président, pour préparer le groupe "aux évolutions futures".
Le groupe a annoncé ce changement de gouvernance, effectif depuis mercredi, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, marqués par la chute de 40% du bénéfice net sous l'impact de la crise du coronavirus.
C'est Olivier Roussat, jusqu'ici directeur général délégué, qui occupe désormais les fonctions de directeur général.
"Je reste disponible pour servir le groupe mais le patron de Bouygues désormais c'est Olivier Roussat", a déclaré M. Bouygues au cours d'une conférence de presse téléphonique.
"C'est pour moi un moment particulier de ma vie, chargé d'émotion", a-t-il expliqué, ajoutant que le géant du CAC 40 n'avait "connu que deux PDG" en 70 ans, lui-même et son père Francis Bouygues.
"Tout le monde sait que chaque année je prends une année, j'arrive maintenant à 69 ans dans quelques mois, et donc il m'a paru utile de préparer le groupe pour les évolutions futures", a-t-il poursuivi.
"il appartient maintenant à une équipe plus jeune de poursuivre le travail en continuant à moderniser nos méthodes, nos valeurs, notre culture", a-t-il ajouté.
Martin Bouygues a indiqué que les statuts du groupe avaient été modifiés pour que "le mandat de président non exécutif puisse être exercé jusqu'à 85 ans".
"Je vous rassure, je n'ai aucune intention d'aller jusque-là, mais c'est une mesure de précaution", a-t-il précisé.
Pour assister Olivier Roussat, deux nouveaux directeurs généraux délégués ont été nommés: le fils aîné de Martin Bouygues, Edward Bouygues, qui était directeur de la stratégie de Bouygues Telecom, et Pascal Grangé, qui était directeur général adjoint et directeur financiers.
Edward Bouygues est nommé par ailleurs président de Bouygues Europe et consacrera une partie de son temps à Bouygues Telecom, selon le groupe. M. Grangé conserve pour sa part ses fonctions de directeur financier du groupe.
sw/ak/oaa
L'offre de Couche-Tard "montre que Carrefour est devenu attractif à nouveau", estime son PDG #
L'offre du canadien Couche-Tard pour un rapprochement avec Carrefour, à laquelle s'est opposé le gouvernement français, "est un signe positif qui montre que Carrefour est devenu attractif à nouveau", a réagi jeudi le PDG du groupe de distribution français.
"Ma responsabilité était d'étudier cette offre sérieusement, les discussions en étaient à une phase très préliminaire quand elles ont été interrompues par le gouvernement français", a indiqué Alexandre Bompard, lors de la présentation de ses résultats annuels de son groupe.
Plus généralement, il a estimé qu'une fusion n'était "pas une nécessité" pour son entreprise, qui dispose d'une "trajectoire claire".
Le gouvernement français avait opposé mi-janvier un refus "clair et définitif" au rapprochement entre Carrefour et Couche-Tard, après que ce dernier eut proposé officiellement 20 euros par action du groupe français, ainsi valorisé à plus de 16 milliards d'euros hors dette.
Les deux groupes avaient alors convenu de "prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels".
Dans la foulée, le PDG du canadien, Brian Hanasch, avait conclu: "si nous recevions des signaux que l'environnement pourrait changer ou changerait de la part du gouvernement français ou d'autres acteurs clés, nous aimerions avoir l'occasion de nous engager à nouveau dans de bonnes conditions", "en supposant que nous n'avons pas trouvé d'autre moyen de créer plus de valeur pour nos actionnaires".
Selon le communiqué de présentation de ses résultats annuels jeudi, Carrefour "se positionne en consolidateur naturel là où il est présent" et est "plus que jamais attentif aux opportunités de croissance externe de taille modérée, offrant une parfaite complémentarité avec ses activités existantes".
Le groupe avait notamment annoncé une série d'acquisitions en 2020 (Supersol en Espagne, Wellcome à Taiwan ou Bio C'Bon en France), "représentant une valeur d'entreprise d'environ 760 millions d'euros" et qui "devraient apporter plus de 2% de chiffre d'affaires opérationnel en année pleine".
cda/soe/nth
Suez-Veolia: pas de contre-OPA, toujours l'espoir du dialogue #
Aucune contre-OPA ne s'annonce dans l'immédiat face à l'offre de Veolia sur Suez, qui compte sur la justice et espère toujours une solution négociée pour échapper à son concurrent.
Le fonds Ardian s'est dit prêt mercredi à soutenir l'entreprise assiégée en vue d'un projet alternatif à la fusion avec Veolia.
Pour autant, "nous ne travaillons pas, aujourd'hui, sur un projet de contre-OPA", a déclaré au Sénat la présidente d'Ardian, Dominique Senequier, qui revendique la place de premier fonds européen et 5e mondial avec 90 milliards d'euros d'actifs sous gestion.
Elle a appelé à un accord entre les deux groupes, ne "croyant pas en un capitalisme hostile".
Veolia a déposé le 8 février son OPA -hostile- auprès de l'Autorité des marchés financiers, malgré une ordonnance de la justice saisie par Suez lui enjoignant de suspendre sa démarche pour cause d'"inamicalité".
"Nous serions très heureux qu'il y ait la nomination d'un médiateur. Quand une situation devient aussi difficile, cela peut être positif", a estimé Mme Senequier devant le groupe du Sénat chargé d'étudier les conséquences du projet de fusion.
L'Assemblée nationale a déjà appelé à une médiation par "un acteur industriel", et Suez a abondé, sans suites pour l'instant.
Ardian, associé au fonds américain GIP, propose une reprise de Suez qui permette le maintien de deux groupes "puissants", Suez et Veolia, après que ceux-ci se soient accordés sur leurs périmètres futurs.
Veolia détient déjà depuis octobre 29,9% du capital de Suez, vendus par Engie, et a récemment listé les actifs de Suez qu'il considère comme stratégiques et pour lesquels il s'opposerait à toute cession.
Ces actifs stratégiques "représentent seulement 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires de Suez, environ 30%. A quoi bon une telle opération hostile sur 100% du capital s'il n'y a que 30% de l'activité qui intéresse Veolia?", a argumenté la patronne d'Ardian. "Il y a des désirs des deux côtés, et à un moment il faut que les deux côtés arrivent à trouver un accord".
Aux sénateurs inquiets du sort de Suez, numéro un de la distribution et du traitement de l'eau, Mme Senequier a rappelé que sa société investissait régulièrement sur des temps longs, jusqu'à 25 ans. Le fonds "Meridiam n'a pas le monopole des investissements de long terme!"
Veolia prévoit en effet de céder à Meridiam l'activité Suez Eau France, qu'il ne pourra pas conserver du fait des règles de la concurrence.
Thierry Déau, le patron de Meridiam qui était aussi entendu par le Sénat, a redit de son côté que l'emploi serait préservé au moins cinq ans, et un "observatoire" créé pour piloter les parcours avec les syndicats.
Évoquant "un projet français porté par une épargne française", il a promis "la transparence pour les collectivités" et "la construction d'un acteur international" grâce à la recherche et la présence de Meridiam dans 26 pays. il a aussi assuré que cette entité aurait "tous les moyens nécessaires pour faire concurrence à Veolia le jour venu".
Mais face au projet de Veolia, direction et syndicats de Suez crient au démantèlement et à la casse sociale, estimant que jusqu'à 70% des activités France devraient être cédées (eau mais aussi déchets).
Dans un rapport réalisé pour Suez, la société de conseil Altermind et l'économiste Patrice Geoffron (Paris-Dauphine) estiment que, "passé une certaine taille", un groupe subit "des économies d'échelle" et "un niveau d'endettement susceptible de nuire à sa capacité d'investissement et d'innovation".
"Gare au syndrome Kodak: on s'endort parce qu'on est trop gros", prophétise-t-on de source proche du dossier, en comptant sur "un retour à la raison".
Du côté de Veolia on se dit "serein" avec un bouclage de l'OPA anticipé d'ici la mi-2022, le temps que les autorités de la concurrence donnent leur aval. L'autorité canadienne a déjà rendu son approbation, selon Veolia.
Mais plusieurs recours sont encore devant les tribunaux, et plusieurs décisions attendues la semaine prochaine. Selon une décision mise en ligne mercredi, la Commission européenne a rejeté une demande de Suez qui voulait faire sanctionner le rachat des 29,9% opéré sans feu vert préalable.
cho/soe/LyS
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