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En Irak, la visite papale pourrait être un succès éphémère #

3/8/2021, 11:06 AM
Bagdad, IRQ

En organisant la première visite papale de son histoire, l'Irak a fait un pari diplomatique et sécuritaire qu'il espère désormais transformer en gains politiques et économiques. Mais pour les experts, le succès pourrait être éphémère tant les défis sont énormes.

Cette visite est "un tournant", assure à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ahmed al-Sahhaf.

"Si l'Irak n'était pas stable et sûr, croyez-vous que quelqu'un de la stature du pape pourrait le sillonner?", lance-t-il, évoquant déjà la perspective de "liens renforcés avec d'autres pays grâce à cette visite".

Car l'Irak revient de loin. Il y a encore trois ans, il était sous les projecteurs mais pour l'une des guerres modernes les plus violentes, celle menée contre le groupe Etat islamique (EI) qui s'était emparé en 2014 d'un tiers de son territoire.

Et quelques jours avant la venue de l'Argentin François, de nouvelles roquettes tuaient un Américain.

En recevant le pape, Bagdad a voulu montrer que la sécurité était de nouveau assurée dans un pays dont certains prédisaient l'effondrement total en 2014.

L'Irak a également cherché à insister sur la "coexistence" entre ses multiples confessions et ethnies, dont certaines sont devenues tristement célèbres avec les exactions menées contre elles par les jihadistes ou au cours de la sanglante guerre civile des années 2000.

Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a même décrété une "Journée nationale de la tolérance" en souvenir de la visite papale, une "opportunité historique".

"L'Irak est face à de nombreux défis et la visite papale nous a peut-être fait oublier tout cela quelques jours, mais ils sont toujours là", tranche tout de go Farhad Alaaldin, de l'Iraqi Advisory Council.

Des maux que le pape n'a pas manqué de souligner, lui qui avait déjà soutenu il y a deux ans les centaines de milliers de manifestants, dénonçant la répression dans le sang de ceux qui réclamaient la fin de la corruption et de la gabegie.

Dans ses discours cette semaine, il a dénoncé la "corruption", endémique en Irak, appelé à ce que cessent les interférences étrangères dans un pays pris en étau entre Etats-Unis et Iran et il a choisi minutieusement son parcours et ses étapes.

L'image du pape au milieu d'une église en ruines à Mossoul par exemple "met en lumière les griefs des Irakiens envers leurs autorités locales, les gouvernements inefficaces, la lente reconstruction qui empêche le retour des déplacés", toujours plus d'un million dans le pays, décrypte pour l'AFP Sajad Jiyad, chercheur de la Century Foundation.

Pour le politologue irakien Oussama al-Saïdi, "cette visite visait à braquer les projecteurs sur les capacités et l'importance de l'Irak, au niveau national comme international".

Maintenant que le monde a pris conscience "de l'héritage culturel et pluri-religieux du pays" en suivant le pape à Ur, ville natale d'Abraham, ou à Najaf, siège de la référence religieuse de la plupart des chiites du monde, "les politiciens vont devoir être à la hauteur".

"Toutes les infrastructures sont à revoir et il faut qu'après cette invitation tout soit fait pour rendre ce pays vivable", affirme-t-il.

"Il n'y a eu aucun incident de sécurité, même minime", se félicite un responsable des services de sécurité auprès de l'AFP. "Cela prouve que l'Irak est capable de protéger des délégations étrangères qui viendront plus facilement à l'avenir".

Même le grand voisin iranien, avare en commentaires sur la visite papale, y a vu la preuve que l'Irak était devenu un "pays sûr".

Mais outre les potentielles étapes touristiques qui n'ont jusqu'ici aucune infrastructure d'accueil, les Irakiens continuent à n'avoir que quelques heures d'électricité par jour et, souvent, des crises sanitaires autour de la question, vitale, de l'eau.

Sans compter les hôpitaux, incapables de faire face à la pandémie de coronavirus qui a déjà tué plus de 13.000 Irakiens.

Et surtout, souligne M. Jiyad, encore aujourd'hui, "des responsables communautaires attisent des tensions ethniques, l'Iran interfère dans les affaires irakiennes et il y a des problèmes avec des groupes paramilitaires", légion dans le pays où l'EI a toujours des cellules et l'Iran des alliés armés.

"Malheureusement, il risque d'y avoir encore beaucoup d'actualités en Irak, plutôt tristes que joyeuses", prévient-il.

mjg-sf/sbh/elm

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MAR 7

En Irak, le pape rencontre le père du petit Alan, symbole de la crise des réfugiés #

3/7/2021, 7:38 PM
Erbil, IRQ

Le pape François a rencontré dimanche soir à Erbil, au Kurdistan irakien, le père d'Alan Kurdi, le petit garçon syrien, mort noyé en mer Egée, devenu un tragique symbole de la crise des réfugiés en 2015.

Les photographies du corps du garçonnet de trois ans échoué sur une plage de Turquie avaient provoqué un choc et une prise de conscience concernant les réfugiés de la guerre en Syrie.

"Le pape s'est entretenu longuement avec Abdullah Kurdi", qui vit désormais au Kurdistan irakien, "et a pu écouter la douleur d'un père ayant perdu sa famille", indique un communiqué du Vatican, alors que le souverain pontife a fait de l'accueil des réfugiés l'un des thèmes majeurs de son pontificat.

Alan Kurdi est mort noyé avec son frère aîné Galip et sa mère Rehanna lorsque leur embarcation pneumatique avait coulé en pleine mer Égée. La famille originaire de Kobané, dans le nord de la Syrie, voulait rejoindre le Canada.

Le pape François a conclu dimanche soir sa visite en Irak, la première d'un pape dans l'histoire du pays, avec une messe dans un stade d'Erbil.

Depuis vendredi, il a sillonné Bagdad, Mossoul ou Qaraqosh dans le nord supplicié par les jihadistes, et porté la cause de l'une des plus anciennes communautés chrétiennes mais aussi l'une des plus dispersées dans le monde jusque devant le grand ayatollah Ali Sistani, référence religieuse de la plupart des musulmans chiites.

Lors d'un de ses discours, le pape François a appelé à la "paix" au Moyen-Orient et "en particulier en Syrie martyrisée" où une révolte populaire a dégénéré en une guerre complexe il y a tout juste 10 ans, faisant plus de 387.000 morts.

cm-sbh/awa

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MAR 7

En Irak, le pape rencontre le père du petit Aylan, symbole de la crise des réfugiés #

3/7/2021, 6:29 PM
Erbil, IRQ

Le pape François a rencontré dimanche soir à Erbil, au Kurdistan irakien, le père d'Aylan Kurdi, le petit garçon syrien, mort noyé en mer Egée, devenu un tragique symbole de la crise des réfugiés en 2015.

Les photographies du corps du garçonnet de trois ans échoué sur une plage de Turquie avaient provoqué un choc et une prise de conscience concernant les réfugiés de la guerre en Syrie.

"Le pape s'est entretenu longuement avec Abdullah Kurdi", qui vit désormais au Kurdistan irakien, "et a pu écouter la douleur d'un père ayant perdu sa famille", indique un communiqué du Vatican, alors que le souverain pontife a fait de l'accueil des réfugiés l'un des thèmes majeurs de son pontificat.

Aylan Kurdi est mort noyé avec son frère aîné Galip et sa mère Rehanna lorsque leur embarcation pneumatique avait coulé en pleine mer Égée. La famille originaire de Kobané, dans le nord de la Syrie, voulait rejoindre le Canada.

Le pape François a conclu dimanche soir sa visite en Irak, la première d'un pape dans l'histoire du pays, avec une messe dans un stade d'Erbil.

Depuis vendredi, il a sillonné Bagdad, Mossoul ou Qaraqosh dans le nord supplicié par les jihadistes, et porté la cause de l'une des plus anciennes communautés chrétiennes mais aussi l'une des plus dispersées dans le monde jusque devant le grand ayatollah Ali Sistani, référence religieuse de la plupart des musulmans chiites.

Lors d'un de ses discours, le pape François a appelé à la "paix" au Moyen-Orient et "en particulier en Syrie martyrisée" où une révolte populaire a dégénéré en une guerre complexe il y a tout juste 10 ans, faisant plus de 387.000 morts.

cm-sbh/awa

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MAR 7

Le pape conclut sa visite historique en Irak devant des milliers de fidèles #

3/7/2021, 3:33 PM
Erbil, IRQ

Le pape François a conclu sa visite historique en Irak dimanche avec une messe devant des milliers de fidèles dans le nord du pays ravagé par les jihadistes, appelant les chrétiens encore dans le pays à "ne pas se décourager".

Après avoir prié pour les "victimes de la guerre" dans les décombres de Mossoul, ancienne "capitale" autoproclamée du groupe Etat islamique (EI), ou dans l'église tout juste restaurée d'une localité martyre de la plaine de Ninive, le souverain pontife a célébré la plus grande messe de son voyage sous haute sécurité.

Arrivé triomphalement en papamobile sur la pelouse du stade d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, le pape argentin a promis aux fidèles d'une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde: "L'Irak restera toujours avec moi".

Pour Bayda Saffo, catholique de 54 ans ayant fui les jihadistes à Mossoul, "on sait que quelqu'un pense à nous et à ce que nous ressentons". Cela va "encourager les chrétiens à rester sur leur terre", assure-t-elle à l'AFP au terme de la première visite d'un papale en Irak, pays où le nombre des chrétiens a fondu en 20 ans de 6% à 1% de la population.

Après des déplacements en avion, hélicoptère ou voiture blindée à travers un pays sorti il y a trois ans d'un conflit sanglant contre les jihadistes, le pape est parvenu à passer sa journée de dimanche au plus près des chrétiens d'Irak.

Depuis son arrivée vendredi, gardes du corps et forces de sécurité sont en vigilance plus que renforcée. Ils l'ont de nouveau été pour cette messe au stade Franso Hariri -- du nom d'un politicien chrétien assassiné il y a 20 ans --, après une attaque aux roquettes fin février contre l'aéroport d'Erbil.

Mais dimanche, il est parvenu à toucher la foule, d'abord à Mossoul, où il a déploré l'exil des chrétiens d'Orient sur une estrade construite au milieu des ruines, faute d'église toujours debout.

Là, le pape âgé de 84 ans, qui marche avec difficulté en raison d'une sciatique, a fait un tour en voiturette de golf sous les youyous et les vivats d'une petite foule.

"C'est le plus beau des jours!", s'exclame Hala Raad, qui l'a vu passer. "Maintenant, on espère vivre en sécurité, c'est ça le plus important", poursuit cette chrétienne, qui a fui Mossoul lors de la percée jihadiste et n'y revient plus que pour de courtes visites.

Puis, à Qaraqosh, localité chrétienne martyre à mi-chemin entre Mossoul et Erbil, le souverain pontife a appelé une foule émue à "reconstruire" et à "ne pas se décourager".

Si le pape se déplace sous haute protection dans un pays où se terrent encore des cellules jihadistes clandestines, il doit aussi composer avec le Covid-19 pour son premier déplacement en 15 mois.

L'Irak est en confinement total après que les contaminations quotidiennes ont atteint un record: plus de 5.000 cas.

De ce fait, le nombre de fidèles dans le stade a été réduit à plusieurs reprises.

Car si le pape et tous les journalistes et ecclésiastiques qui l'accompagnent ont été vaccinés avant leur départ, aucun des fidèles présent au stade ne l'a été.

Seules 50.000 doses de vaccin sont arrivées à ce jour en Irak et seuls des médecins ont pu en bénéficier.

"C'est un voyage particulier aussi au regard des conditions" sanitaires et de sécurité, convient Matteo Bruni, le porte-parole du Vatican.

Mais, poursuit-il, c'est "un geste d'amour pour cette terre et ce peuple" que François voulait visiter depuis la percée de l'EI en 2014 en Irak, et "tout geste d'amour est toujours un peu extrême".

Le pape doit quitter lundi matin l'Irak pour Rome.

Avant d'aller dans le nord du pays, le souverain pontife s'était rendu samedi à Najaf, ville sainte musulmane chiite du Sud, pour rencontrer le grand ayatollah Ali Sistani. Ce dernier lui a dit oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels".

De nombreux chrétiens hésitent encore à rentrer définitivement chez eux.

Quand en 2014, l'EI a pris la plaine de Ninive, des dizaines de milliers d'entre eux ont fui et peu font désormais confiance à des forces de l'ordre qui les avaient alors abandonnés, disent-ils.

Aujourd'hui, beaucoup affirment vivre dans la peur des paramilitaires désormais intégrés à l'Etat et qui ont repris le terrain aux jihadistes.

bur-sbh/bfi

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MAR 7

Le pape célèbre sa plus grande messe en Irak, acclamé par des milliers de fidèles #

3/7/2021, 2:05 PM
Erbil, IRQ

Après avoir prié pour les "victimes de la guerre" dans le nord de l'Irak ravagé par les jihadistes, le pape a célébré dimanche sa plus grande messe durant son voyage historique dans ce pays devant des milliers de fidèles et sous haute sécurité.

Désormais au Kurdistan irakien, qui se présente en havre de paix dans un Moyen-Orient déchiré par les guerres, le pape François, friand de bains de foule et qui n'a cessé de louvoyer pour bénir des chrétiens irakiens sur son chemin, est enfin dans son élément.

Le souverain pontife argentin de 84 ans est apparu debout dans sa célèbre "papamobile" devant des milliers de fidèles installés à distance les uns des autres sur la pelouse ou les gradins du stade Franso Hariri à Erbil, certains sous des ombrelles pour se protéger du soleil.

Il a fait son entrée sous les youyous, les percussions et les cris de fidèles qui le suivaient en courant dans une vraie ambiance de stade.

Le pape a ensuite débuté la messe en latin, chape violette sur le dos et calotte blanche sur le crâne devant une assemblée silencieuse et recueillie, au dernier jour de sa visite en Irak, la première effectuée par un pape dans ce pays.

Après des déplacements en avion, hélicoptère ou voiture blindée à travers un pays sorti il y a trois ans d'un conflit sanglant contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), le pape est dimanche au plus près des membres d'une des plus anciennes communautés chrétiennes mais aussi l'une des plus dispersées dans le monde.

Depuis son arrivée vendredi, gardes du corps et forces de sécurité sont en vigilance plus que renforcée. Ils le sont de nouveau pour cette messe au stade Franso Hariri --du nom d'un politicien chrétien assassiné il y a 20 ans--, après une attaque aux roquettes fin février contre l'aéroport d'Erbil.

Mais dimanche, il est parvenu à toucher la foule, d'abord à Mossoul, ancienne "capitale" autoproclamée de l'EI, où il a déploré l'exil des chrétiens d'Orient sur une estrade construite au milieu des ruines faute d'église toujours debout.

Là, le pape, qui marche avec difficulté en raison d'une sciatique, a fait un tour en voiturette de golf sous les youyous et les vivats d'une petite foule.

"C'est le plus beau des jours!", s'exclame Hala Raad, qui l'a vu passer. "Maintenant, on espère vivre en sécurité, c'est ça le plus important", poursuit cette chrétienne, qui a fui Mossoul lors de la percée jihadiste et n'y revient plus que pour de courtes visites.

Puis, à Qaraqosh, localité chrétienne martyre à mi-chemin entre Mossoul et Erbil, le souverain pontife a appelé une foule émue à "reconstruire" et à "ne pas se décourager" alors que le nombre de chrétiens est passé en 20 ans de 6% à 1% de la population en Irak.

Si le pape se déplace sous haute protection dans un pays où se terrent encore des cellules jihadistes clandestines, il doit aussi composer avec le Covid-19 pour son premier déplacement en 15 mois.

L'Irak est en confinement total après que les contaminations quotidiennes ont atteint un record: plus de 5.000 cas.

De ce fait, le nombre de fidèles dans le stade a été réduit à plusieurs reprises.

Car si le pape et tous les journalistes et ecclésiastiques qui l'accompagnent ont été vaccinés avant leur départ, aucun des fidèles présent au stade ne l'a été.

Seules 50.000 doses de vaccin sont arrivées à ce jour en Irak et seuls des médecins ont pu en bénéficier.

"C'est un voyage particulier aussi au regard des conditions" sanitaires et de sécurité, convient Matteo Bruni, le porte-parole du Vatican.

Mais, poursuit-il, c'est "un geste d'amour pour cette terre et ce peuple" que François voulait visiter depuis la percée de l'EI en 2014 en Irak, et "tout geste d'amour est toujours un peu extrême".

Le pape doit quitter lundi matin l'Irak pour Rome.

Avant d'aller dans le nord du pays, le souverain pontife s'était rendu samedi à Najaf, ville sainte musulmane chiite du Sud, pour rencontrer le grand ayatollah Ali Sistani. Ce dernier lui a dit oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels".

De nombreux chrétiens hésitent encore à rentrer définitivement chez eux.

Quand en 2014, l'EI a pris la plaine de Ninive, des dizaines de milliers d'entre eux ont fui et peu font désormais confiance à des forces de l'ordre qui les avaient alors abandonnés disent-ils.

Aujourd'hui, beaucoup affirment vivre dans la peur des paramilitaires désormais intégrés à l'Etat qui ont repris le terrain aux jihadistes.

bur-sbh/tp

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MAR 7

Dans le nord de l'Irak ravagé, le pape prie pour les "victimes de la guerre" #

3/7/2021, 10:20 AM
Mossoul, IRQ

Au milieu des décombres, le pape François a prié dimanche pour les "victimes de la guerre" dans le nord de l'Irak, où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont semé la terreur et détruit des églises millénaires avant d'être défaits il y a trois ans.

Sous très haute protection pour le dernier jour de son voyage historique en Irak, le pape est allé à la rencontre de la communauté chrétienne d'Irak --l'une des plus vieilles au monde, mais aussi l'une de celles qui a connu le plus d'exils.

Le souverain pontife de 84 ans a prié dans les ruines de Mossoul avant de se rendre à Qaraqosh, localité martyre qui s'est parée de mille couleurs pour le recevoir.

"La diminution tragique des disciples du Christ, ici et dans tout le Moyen-Orient, est un dommage incalculable (...) pour les personnes et (...) la société qu'ils laissent derrière eux", a-t-il lancé.

Sous une immense croix, son convoi de voitures blindées entourées de gardes du corps a été accueilli par des centaines d'Irakiens à Qaraqosh, une localité chrétienne à l'histoire multimillénaire.

Le pape, qui marche avec difficulté en raison d'une sciatique, a tenu néanmoins à prier avec les fidèles revenus dans la ville pour le voir.

Là, il a prié l'angélus devant une foule émue qu'il a appelé à "reconstruire" et à "ne pas se décourager" dans un pays où le nombre de chrétiens est passé en 20 ans de 6% à 1% de la population.

A Mossoul, prospère ville commerçante depuis des siècles mais qui a souffert trois ans sous le joug des jihadistes (2014-2017), les autorités catholiques ne sont pas parvenues à trouver une église en état pour accueillir le pape.

Au total, 14 églises de la région ont été détruites dont sept des premiers siècles. Il a donc fallu construire une scène dans les ruines de quatre églises de différentes obédiences, dont l'église al-Tahira de Mossoul, vieille de plus de 1.000 ans.

C'est autour de cette estrade que le pape a fait un tour en voiturette de golf au milieu d'une petite foule sous les youyous et les cris de "Viva papa". Gardes et barrages de sécurité étaient partout dans la plaine de Ninive, où se terrent encore des jihadistes malgré leur défaite militaire fin 2017.

Si la visite du pape est historique, le dispositif sécuritaire déployé pour l'accueillir l'est tout autant.

Les rares kilomètres que le pape a parcourus par la route l'ont été en voiture blindée. Pour le reste des 1.445 km de son parcours entamé vendredi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère.

Et tout cela, au beau milieu d'un confinement total décrété jusqu'à la fin de sa visite lundi matin, face à des contaminations record au Covid-19 en Irak.

Mais au-delà des constats sur l'état de délabrement du pays et la tentation de l'exil, les chrétiens qui ont remis en état et lustré des églises ravagées par l'EI veulent voir dans cette visite papale un message d'espoir.

"Le pape François arrive dans son habit blanc pour annoncer au monde que nous sommes un peuple de paix, de civilisation, d'amour", affirme Boutros Chito, prêtre catholique, à Qaraqosh.

De nombreux chrétiens hésitent encore à revenir définitivement dans cette ville. Quand en 2014, l'EI a pris la plaine de Ninive, des dizaines de milliers d'entre eux ont fui et peu font désormais confiance à des forces de l'ordre qui les avaient alors abandonnés, disent-ils.

Aujourd'hui, beaucoup disent vivre dans la peur des paramilitaires désormais intégrés à l'Etat qui ont repris le terrain à l'EI.

Les mots dits samedi au pape par l'ayatollah Ali Sistani, grande figure du chiisme en Irak et au-delà, assurant oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels", pourraient en rassurer certains.

Le pape François n'a cessé de dénoncer en Irak "les armes", "le terrorisme qui abuse de la religion" et "les intolérances".

De nouveau, dans sa prière dimanche, il a martelé: "il ne nous est pas permis de tuer nos frères (au) nom" de Dieu, "il ne nous est pas permis de faire la guerre en son nom".

Devant des milliers de fidèles, le pape célébrera une messe dans l'après-midi dans un stade d'Erbil, la capitale du Kurdistan, où la sécurité sera stricte après une attaque aux roquettes en février contre l'aéroport de cette ville.

Privé depuis son arrivée en Irak des bains de foule, le pape pourra probablement saluer les fidèles depuis la papamobile pas encore utilisée jusqu'ici.

bur-sbh/tp

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MAR 7

A Qaraqosh ravagée par les jihadistes au drapeau noir, un accueil papal aux mille couleurs #

3/7/2021, 10:13 AM
Qaraqosh, IRQ

Il y a sept ans, Mounir Jibraïl quittait Qaraqosh quand les jihadistes y plantaient leur drapeau noir. Aujourd'hui, ce chrétien du nord de l'Irak est de retour et il attend... le pape, tout de blanc vêtu!

"C'est magnifique de voir le pape! On n'aurait jamais imaginé qu'il viendrait à Qaraqosh", détruite avec son église par le groupe Etat islamique (EI), assure ce professeur de mathématique chrétien de 61 ans à l'AFP.

"Peut-être que cela aidera le pays à se reconstruire et que cela nous amènera enfin l'amour et la paix", poursuit-il, alors qu'autour de lui, tous s'agitent pour la toute première visite d'un pape en Irak.

Le souverain pontife de 84 ans est entré à Qaraqosh au milieu d'une foule agitant des palmes et des branches d'olivier. Ce symbole de paix, les habitants qui ont vu débarquer à l'été 2014 les pick-ups surmontés du drapeau noir de l'EI, en ont bien besoin.

En quelques jours, la quasi-totalité des 55.000 chrétiens de la ville étaient alors partis. Comme Mounir Jibraïl, la grande majorité avait pris la route vers l'est, direction le Kurdistan irakien.

Là, pendant trois ans, ils se sont languis de leur ville, où les jihadistes ont méticuleusement tenté d'effacer toute trace des chrétiens, pourtant présents depuis les premiers siècles.

En 2016, aussitôt après la libération, Mounir Jibraïl est revenu et il lui a fallu quatre ans pour reconstruire sa maison.

Aujourd'hui, environ 26.000 chrétiens sont de retour à Qaraqosh et ils sont des centaines sur le parcours du pape jusqu'à l'église al-Tahira, rénovée et nettoyée de fond en comble pour l'occasion.

A l'intérieur, parmi les chanceux qui ont obtenu un ticket d'entrée pour l'angélus de ce dimanche, des femmes en tenues traditionnelles colorées, des enfants masqués roses à la main, des hommes en costumes du dimanche...

Covid oblige, à l'entrée, deux hommes en surblouse bleue ont pris leur température.

Et si la joie est si intense aujourd'hui, c'est parce que dans tous les esprits, les souvenirs douloureux ne sont jamais loin.

Ici même, les jihadistes ont imposé leur quotidien de châtiments violents, leur joug brutal et leurs exactions moyenâgeuses, comme les marchés aux esclaves et autres séances de flagellation publiques.

"La route vers une pleine guérison peut être encore longue", convient d'ailleurs le pape dans son allocution, "mais je vous demande, s'il vous plaît, de ne pas vous décourager", poursuit le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde.

"La capacité de pardonner" et "le courage de lutter" sont "nécessaires", exhorte-t-il encore dans un pays où les tensions confessionnelles sont toujours latentes.

Du courage, Amal Ezzo, directrice d'une école catholique de Qaraqosh, a en eu besoin. Les chrétiens, comme toutes les victimes de l'EI, dit-elle, ne trouvent aucun soutien auprès des autorités de Bagdad, embourbées dans la pire crise économique de leur histoire.

"Le moment est venu de reconstruire et de recommencer", a lancé le pape. Mais, réplique-t-elle à l'AFP, "le gouvernement ne nous a pas aidés à reconstruire nos maisons, ce sont des organisations internationales qui l'ont fait".

Dans l'assemblée, les femmes sont plus nombreuses et surtout plus visibles avec leurs habits colorés agrémentés de paillettes de tous les tons. A celles-là, le pape a réservé une attention toute spéciale.

"Je voudrais dire merci de tout coeur à toutes les mères et les femmes de ce pays, des femmes courageuses qui continuent à donner vie malgré les exactions et les blessures", lance-t-il.

"Que les femmes soient respectées et protégées! Que leur soient données attention et opportunités!", poursuit le pape dans un pays où le taux d'emploi des femmes est l'un des plus bas au monde. Et ce alors même qu'un foyer sur 10 est tenu par une femme en Irak, pays déchiré depuis 40 ans par des guerres qui ont souvent emporté un père, un mari ou un fils.

Pour le Père Éphrem Azar, dominicain présent à al-Tahira, enfin, les Irakiens entendent "un homme dire des choses vraies, simples".

Mais tous les défis attendront. Aujourd'hui, affirme le cardinal Louis Sako, qui travaille depuis des années à cette visite, "nous fêtons le retour après l'exode".

cm/sbh/bfi

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MAR 7

Irak: le pape rencontre des chrétiens dans une église ravagée par l'EI à Qaraqosh #

3/7/2021, 9:38 AM
Qaraqosh, IRQ

Le pape François est arrivé dimanche dans la ville irakienne de Qaraqosh, où il a rencontré des fidèles dans l'église al-Tahira, rénovée pour l'occasion après avoir été entièrement brûlée en 2014 par les jihadistes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Son convoi a été accueilli par les vivats de chrétiens revenus après avoir fui trois années d'occupation jihadiste, en tenue traditionnelle et brandissant des palmes. La pape priera avec eux l'angélus.

cm/sbh/tp

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MAR 7

A Mossoul ravagée par l'EI, le pape prie pour les "victimes de la guerre" #

3/7/2021, 7:51 AM
Mossoul, IRQ

Au milieu des décombres laissés par les jihadistes, le pape François a prié dimanche pour les "victimes de la guerre" contre le groupe Etat islamique (EI) dans la ville irakienne de Mossoul, la "capitale du califat" défait il y a trois ans.

Sous très haute protection pour le dernier jour de son voyage historique en Irak, le pape est revenu sur le sort de la communauté chrétienne d'Irak --l'une des plus vieilles au monde, mais aussi l'une de celles qui a connu le plus d'exils.

"La diminution tragique des disciples du Christ, ici et dans tout le Moyen-Orient, est un dommage incalculable, non seulement pour les personnes et les communautés intéressées, mais pour la société elle-même qu'ils laissent derrière eux", a-t-il lancé.

A Mossoul, prospère ville patricienne et commerciale depuis des siècles, les autorités catholiques ne sont pas parvenues à trouver une église en état pour accueillir le pape François qui effectue la première visite d'un souverain pontife en Irak.

Au total, 14 églises de la province de Ninive (nord) dont Mossoul est le chef-lieu, ont été détruites dont sept remontant aux Ve, VIe et VIIe siècle et il a donc fallu construire une scène dans les ruines de quatre églises de différentes obédiences, dont l'église al-Tahira de Mossoul, vieille de plus de 1.000 ans.

C'est de là que le pape s'est adressé à une petite foule sous les youyous et les cris de "Viva papa". Aux alentours gardes et barrages de sécurité étaient partout dans la province, où se terrent encore des jihadistes malgré la défaite militaire de l'EI fin 2017.

Dimanche est la journée au cours de laquelle gardes du corps et forces de l'ordre seront le plus en alerte. Car si la visite du pape est historique, le dispositif sécuritaire déployé pour l'accueillir l'est tout autant.

Les rares kilomètres que le pape a parcourus par la route l'ont été à bord de voitures blindées. Pour la majorité des 1.445 km de son parcours entamé vendredi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère pour survoler plutôt que traverser des zones où se terrent encore des cellules jihadistes clandestines.

Et tout cela, au beau milieu d'un confinement total décrété jusqu'à la fin de sa visite lundi matin, face à des contaminations au Covid-19 qui atteignent des records en Irak.

Mais au-delà des constats sur l'état de délabrement du pays et la tentation de l'exil, les chrétiens qui depuis des semaines ont remis en état et lustré des églises détruites ou brûlées par l'EI veulent voir dans cette visite papale un message d'espoir.

"Le pape François arrive dans son habit blanc pour annoncer au monde entier que nous sommes un peuple de paix, de civilisation, d'amour", affirme Boutros Chito, prêtre catholique à Mossoul qui met la dernière touche aux décorations de l'église al-Tahira de Qaraqosh, près de Mossoul.

Cette localité chrétienne à l'histoire multimillénaire est la prochaine étape du pape argentin de 84 ans. Là, il ira à la rencontre de fidèles qui hésitent encore à revenir définitivement dans leurs villages.

Quand en 2014, l'EI a pris la plaine de Ninive, des dizaines de milliers de chrétiens ont fui et peu font désormais confiance à des forces de l'ordre qui les avaient alors abandonnés, disent-ils.

Aujourd'hui, beaucoup disent vivre dans la peur des anciens paramilitaires désormais intégrés à l'Etat qui ont repris le terrain à l'EI.

Les mots dits samedi au pape par l'ayatollah Ali Sistani, grande figure du chiisme en Irak et au-delà, assurant oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels", pourraient en rassurer certains.

Le pape François n'a cessé de dénoncer en Irak "les armes", "le terrorisme qui abuse de la religion" et "les intolérances".

De nouveau, dans sa prière dimanche, il a martelé: "il ne nous est pas permis de tuer nos frères (au) nom" de Dieu, "il ne nous est pas permis de faire la guerre en son nom".

Après des rencontres avec des chrétiens de Mossoul et de Qaraqosh --qui lui ont déjà offert une étole qu'il a porté à Bagdad--, le pape célébrera une messe dans l'après-midi dans un stade d'Erbil, la capitale du Kurdistan dans le Nord, devant des milliers de fidèles.

Le pape qui aime tant les bains de foule et en a été privé depuis son arrivée en Irak pourra retrouver des fidèles et probablement les saluer depuis la papamobile qui jusqu'ici n'a pas été utilisée.

Là aussi, la sécurité sera stricte: fin février, plusieurs roquettes avaient été tirées sur l'aéroport d'Erbil.

bur-sbh/tp

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MAR 7

Le départ des chrétiens d'Orient est "un dommage incalculable", dit le pape à Mossoul #

3/7/2021, 7:33 AM
Mossoul, IRQ

Le départ des chrétiens du Moyen-Orient est "un dommage incalculable", a estimé dimanche le pape François au milieu des décombres de la guerre contre les jihadistes à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

L'occupation d'un tiers du pays par le groupe Etat islamique (EI) de 2014 à 2017 a été le dernier épisode d'une série de conflits en Irak qui ont poussé la majorité des chrétiens à l'exil. Ils ne sont plus que 400.000 dans le pays, contre 1,5 million en 2003, avant l'invasion américaine.

cm-sbh/bfi

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MAR 7

Le pape arrive à Mossoul laissée en ruines par les jihadistes #

3/7/2021, 7:12 AM
Mossoul, IRQ

Le pape François est arrivé dimanche à Mossoul, grande ville du nord de l'Irak, où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a semé la mort et la terreur de 2014 à 2017, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Cinq hélicoptères irakiens ont escorté le premier souverain de l'histoire à se rendre en Irak. Il est ensuite arrivé dans une voiture blindée dans les décombres d'une église millénaire au coeur de Mossoul où il mènera une prière pour "les victimes de la guerre".

str-sbh/tp

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MAR 7

Le pape à la rencontre des chrétiens du nord de l'Irak ravagé par l'EI #

3/7/2021, 5:55 AM
Erbil, IRQ

Pour son dernier jour en Irak, le pape François va dimanche sous haute protection à la rencontre des chrétiens dans le Nord où l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) a semé la terreur et la mort durant trois ans.

Le souverain pontife de 84 ans est arrivé à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où il a été accueilli par des dignitaires et des enfants en habit traditionnel kurde.

Il ira ensuite à Mossoul, une visite hautement symbolique mais aussi l'étape la plus dangereuse de son voyage entamé vendredi.

Là même où en 2014 les jihadistes avaient décrété leur "califat", le pape va prononcer une "prière pour les victimes de la guerre", ces milliers de Yazidis, de chrétiens et de musulmans assassinés par les jihadistes ou tombés au combat pour les déloger d'Irak.

Il y a sept ans, le pape s'était dit prêt à venir auprès des déplacés et autres victimes de guerre. Aujourd'hui, il va découvrir les ruines laissées derrière eux par les jihadistes défaits fin 2017, lui qui a dénoncé avec fermeté "les armes", "le terrorisme qui abuse de la religion" et "les intolérances".

Mais il verra aussi la reconstruction qui débute.

"Nous espérons tous que cette visite sera de bon augure pour le peuple irakien. Nous espérons qu'elle mènera à des jours meilleurs", s'enthousiasme déjà auprès de l'AFP Adnane Youssef, chrétien du nord de l'Irak.

"Cette visite très importante va nous remonter le moral après des années de difficultés, de problèmes et de guerres", renchérit le père George Jahoula, alors que la communauté chrétienne d'Irak s'étiole chaque année au gré des départs en exil.

Dans ce pays de 40 millions d'habitants, quasiment tous musulmans, les chrétiens ne sont plus que 400.000 aujourd'hui, alors qu'ils étaient 1,5 million avant l'invasion américaine en 2003.

A Mossoul, dont la vieille ville n'est toujours qu'un immense tas de gravats, le pape rencontrera l'ensemble des communautés chrétiennes après avoir porté leur cause auprès des autorités à Bagdad.

C'est la journée au cours de laquelle gardes du corps et forces de l'ordre seront le plus en alerte. Car si la visite du pape est historique, le dispositif sécuritaire déployé pour l'accueillir l'est tout autant.

Les rares kilomètres que le pape a parcourus par la route l'ont été à bord de voitures blindées. Pour la majorité des 1.445 km de son parcours entamé vendredi après-midi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère pour survoler plutôt que traverser des zones où se terrent encore des cellules jihadistes clandestines.

Et tout cela, au beau milieu d'un confinement total décrété jusqu'à la fin de sa visite lundi matin, face à des contaminations au Covid-19 qui atteignent des records en Irak.

Après Mossoul, le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde ira dans la localité emblématique de Qaraqosh, plus à l'est, où l'église al-Tahira, entièrement brûlée par l'EI, a été remise en état, nettoyée et redécorée pour sa venue.

Jusqu'au dernier moment, entre répétitions pour les chorales, nettoyage des dalles de marbre des églises et décorations installées dans les rues, les habitants de Qaraqosh n'ont ménagé aucun effort.

C'est là, dans la plaine de Ninive, que vivaient la plupart des chrétiens du pays. Ils ont fui leurs villages en 2014, trouvant refuge au Kurdistan irakien. Seules quelques dizaines de milliers d'entre eux sont revenus depuis.

Les mots dits samedi au pape par l'ayatollah Ali Sistani, grande figure du chiisme en Irak et au-delà, assurant oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels", pourraient toutefois leur apporter un soutien réconfortant.

Moment phare de la journée de dimanche, la messe que doit célébrer le pape dans l'après-midi dans un stade d'Erbil devant des milliers de fidèles.

Le pape qui aime tant les bains de foule et en a été privé depuis son arrivée en Irak pourra retrouver des fidèles et probablement les saluer depuis la papamobile qui jusqu'ici n'a pas été utilisée.

bur-sbh/tp

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MAR 7

Le pape à la rencontre des chrétiens du nord de l'Irak ravagé par l'EI #

3/7/2021, 3:00 AM
Bagdad, IRQ

Le pape François va dimanche à la rencontre des chrétiens, au troisième et dernier jour d'une visite historique en Irak, dans le Nord où l'organisation Etat islamique (EI) avait décrété son "califat" autoproclamé en 2014.

Sa venue à Mossoul, carrefour commercial historique du Moyen-Orient, est hautement symbolique. Lors de la percée jihadiste, le pape s'était dit prêt à venir auprès des déplacés et autres victimes de guerre.

Dimanche à Mossoul, il va d'abord réciter une "prière pour les victimes de la guerre", ces milliers de Yazidis, de chrétiens et de musulmans assassinés par les jihadistes ou tombés au combat pour les déloger d'Irak.

Sept ans plus tard, le souverain pontife va découvrir les ruines laissées derrière eux par les jihadistes chassés d'Irak en 2017, lui qui a dénoncé avec fermeté "les armes", "le terrorisme qui abuse de la religion" et "les intolérances".

"Nous espérons tous que cette visite sera de bon augure pour le peuple irakien. Nous espérons qu'elle mènera à des jours meilleurs", s'enthousiasme déjà auprès de l'AFP Adnane Youssef, chrétien du nord de l'Irak.

"Cette visite très importante va nous remonter le moral après des années de difficultés, de problèmes et de guerres", renchérit le père George Jahoula, alors que la communauté chrétienne d'Irak s'étiole chaque année au gré des départs en exil.

Dans ce pays de 40 millions d'habitants, quasiment tous musulmans, les chrétiens ne sont plus que 400.000 aujourd'hui, alors qu'ils étaient 1,5 million avant l'invasion américaine en 2003.

A Mossoul, dont la vieille ville n'est toujours qu'un immense tas de gravats, le pape rencontrera l'ensemble des communautés chrétiennes après avoir porté leur cause auprès des autorités à Bagdad.

C'est la journée au cours de laquelle gardes du corps et forces de l'ordre seront le plus en alerte. Car si la visite du pape est historique, le dispositif sécuritaire déployé pour l'accueillir l'est tout autant.

Les rares kilomètres que le pape a parcourus par la route l'ont été à bord de voitures blindées. Pour la majorité des 1.445 km de son parcours entamé vendredi après-midi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère pour survoler plutôt que traverser des zones où se terrent encore des cellules jihadistes clandestines.

Et tout cela, au beau milieu d'un confinement total décrété jusqu'à lundi -- le pape repartira lundi matin -- face à des contaminations au Covid-19 qui atteignent ces jours-ci des records en Irak.

Après Mossoul, le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde ira dans la localité emblématique de Qaraqosh, plus à l'est, où l'église al-Tahira, entièrement brûlée par l'EI, a été remise en état, entièrement nettoyée et redécorée pour sa venue.

Jusqu'au dernier moment, entre répétitions pour les chorales, nettoyage des dalles de marbre des églises et décorations installées dans les rues, les habitants de Qaraqosh n'ont ménagé aucun effort.

C'est là, dans la plaine de Ninive, que vivaient la plupart des chrétiens du pays. Ils ont fui leurs villages en 2014, trouvant refuge au Kurdistan irakien. Seules quelques dizaines de milliers d'entre eux sont revenus depuis.

Les mots dits samedi au pape par l'ayatollah Ali Sistani, grande figure du chiisme en Irak et au-delà, assurant oeuvrer pour que les chrétiens d'Irak vivent en "paix", en "sécurité" et avec "tous leurs droits constitutionnels", pourraient toutefois leur apporter un soutien réconfortant.

Moment phare de la journée de dimanche, la messe que doit célébrer le pape dans l'après-midi dans un stade d'Erbil devant des milliers de fidèles.

Erbil est la capitale du Kurdistan irakien, qui passe pour un havre de paix au milieu d'un Moyen-Orient déchiré par les guerres. La sécurité et les infrastructures y sont meilleures qu'à Bagdad ou Mossoul.

Le pape qui aime tant les bains de foule et en a été privé depuis son arrivée en Irak pourra retrouver des fidèles et probablement les saluer depuis la papamobile qui jusqu'ici n'a pas été utilisée.

bur-sbh/bfi/ybl

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MAR 6

Le pape prie pour la "paix" et l'"unité" au Moyen-Orient, "en particulier en Syrie" #

3/6/2021, 9:18 AM
Ur, IRQ

Il faut "cheminer du conflit à l'unité" dans "tout le Moyen-Orient" et "en particulier en Syrie, martyrisée", a plaidé samedi le pape François lors d'une prière oecuménique à Ur, ville natale d'Abraham en Irak selon la tradition.

La veille lors d'une adresse aux autorités à Bagdad, le pape avait déjà mentionné la Syrie, où une révolte populaire a dégénéré en une guerre complexe il y a tout juste 10 ans, faisant plus de 387.000 morts. Les pourparlers menés sous l'égide de l'ONU n'ont jusqu'ici abouti à aucune avancée.

"La paix n'exige ni vainqueurs ni vaincus, mais des frères et des soeurs qui, malgré les incompréhensions et les blessures du passé, cheminent du conflit à l'unité", a dit le pape argentin, dans la plaine désertique d'Ur, où naquit et vécut Abraham, personnage de l'Ancien testament reconnu par les chrétiens, les musulmans et les juifs.

"Demandons-le dans la prière pour tout le Moyen-Orient, je pense en particulier à la Syrie voisine, martyrisée", a-t-il ajouté.

"Il est indigne, alors que nous sommes tous éprouvés par la crise de la pandémie, et surtout ici où les conflits ont causé tant de misère, que l'on pense avidement à ses propres affaires. Il n'y aura pas de paix sans partage et accueil, sans une justice qui assure équité et promotion pour tous, à commencer par les plus faibles. Il n'y aura pas de paix sans des peuples qui tendent la main à d'autres peuples", a commenté le souverain pontife.

"il nous revient, humanité d'aujourd'hui, et surtout à nous, croyants de toute religion, de convertir les instruments de haine en instruments de paix", a-t-il dit.

cm-sbh/mdz

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MAR 6

Le pape prie pour la "paix" et l'"unité" au Moyen-Orient, "en particulier en Syrie" #

3/6/2021, 9:11 AM
Ur, IRQ

Il faut "cheminer du conflit à l'unité" dans "tout le Moyen-Orient" et "en particulier en Syrie, martyrisée", a plaidé samedi le pape François lors d'une prière oecuménique à Ur, ville natale d'Abraham en Irak selon la tradition.

La veille lors d'une adresse aux autorités à Bagdad, le pape avait déjà mentionné la Syrie, où une révolte populaire a dégénéré en une guerre complexe il y a tout juste 10 ans, faisant plus de 387.000 morts. Les pourparlers menés sous l'égide de l'ONU n'ont jusqu'ici abouti à aucune avancée.

cm-sbh/mdz

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MAR 6

Dans l'Irak post-EI, le pape dénonce "le terrorisme qui abuse de la religion" #

3/6/2021, 9:03 AM

Au deuxième jour de son voyage historique en Irak, ravagé en 2014 par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), le pape François a dénoncé "le terrorisme qui abuse la religion" lors d'une prière oecuménique à Ur, ville natale d'Abraham selon la tradition.

"Hostilité, extrémisme et violence (...) sont des trahisons de la religion. Et nous, croyants, nous ne pouvons pas nous taire lorsque le terrorisme abuse de la religion. Au contraire, c'est à nous de dissiper avec clarté les malentendus", a-t-il déclaré samedi devant des dignitaires musulmans, yazidis, zoroastriens et sabéens.

cm-sbh/mdz

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