Le Mémorial d'Izieu redécouvre la journée du 7 avril 1946 #
Grâce à de fructueuses recherches, le musée-mémorial d'Izieu (Ain) inaugure mardi une exposition consacrée aux 75 ans de la toute première commémoration de la rafle de 44 enfants juifs menée deux ans plus tôt par la Gestapo de Klaus Barbie.
La direction du mémorial a eu l'idée de cette initiative en recevant un don de la famille de Marie-Antoinette Cojean.
A l'époque, avec le sous-préfet de Belley Pierre-Marcel Wiltzer dont elle était la secrétaire, Mme Cojean avait contribué à trouver un refuge aux enfants juifs traqués par les nazis et leurs complices. Sans toutefois pouvoir empêcher la rafle de 44 d'entre eux et de 7 éducateurs, le 6 avril 1944, sur ordre de Barbie.
Après la guerre, la jeune femme avait assisté à la première commémoration de la rafle, le 7 avril 1946. Elle avait pris des photos depuis restées dans sa famille.
Dans ce lot d'images, les responsables du mémorial ont remarqué la présence d'une caméra dans la foule. Ce qui a permis de récupérer auprès de Gaumont un reportage qui dormait depuis 75 ans dans les archives de l'ancienne société d'actualités cinématographiques.
Présenté à l'exposition, ce film commenté de 34 secondes montre les visages des 3.000 personnes présentes autour du ministre communiste des Victimes de guerre, Laurent Casanova, assistant à l'inauguration des plaques commémoratives de la maison et du monument situé en contrebas du hameau, à Brégnier-Cordon.
Fort de ces découvertes, le mémorial a lancé un appel à témoins et d'autres photos ont afflué. Un ancien responsable des Eclaireurs de France a apporté un album de l'association scoute présente à cette journée et des témoins âgés de moins d'une dizaine d'années à l'époque ont confié leurs souvenirs.
Et puis un carton oublié et jauni a été miraculeusement retrouvé dans les sous-sols de la sous-préfecture de Belley, il y a quelques semaines : le dossier de préparation officielle de la cérémonie.
"L'importance de cette première cérémonie du 7 avril 1946 avait été un peu sous-évaluée. La mobilisation du public a été très forte, très tôt", souligne Dominique Vidaud, directeur du musée-mémorial, rappelant également l'impact du procès Barbie dans le souvenir des enfants d'Izieu.
"Pour que la mémoire soit préservée, il faut absolument que des traces soient laissées. Ensuite, il lui faut du temps pour qu'elle se construise", confirme l'historienne Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah.
A l'âge de 7 ans, Samuel Pintel était arrivé à Izieu dans la petite carriole tirée par le vélo de Miron Zlatin, mari de la directrice de la colonie Sabine Zlatin, après un trajet de quarante kilomètres dans le froid depuis Chambéry. Il y est resté quelques semaines avant de repartir dans un autre refuge trois mois avant la rafle.
Mais ce n'est qu'au moment du procès Barbie en 1987 que Samuel Pintel réalise qu'il est passé à Izieu, en reconnaissant la maison dans des reportages à la télévision.
"Avant cela, Izieu pour moi c'était le néant, un trou noir. Je n'avais aucune idée où se situait le village; je n'en avais même pas retenu le nom", confie l'homme qui, depuis, a établi la liste complète de ses camarades assassinés.
"J'ai été le dernier à quitter la maison. Je les ai tous connus. Je ne pouvais pas les laisser tomber", confie Samuel Pintel, qui a mené ses propres recherches.
Son fils Simon a aidé Sabine Zlatin - décédée en 1996 - dans ses démarches pour que la maison devienne le musée-mémorial inauguré en 1994 par François Mitterrand.
Mardi, la cérémonie de commémoration et l'inauguration de cette exposition tenue en plein air se feront sans public, en raison des restrictions sanitaires.
rs/ag/fga/nm
Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #
Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du dimanche.
"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.
"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.
"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.
Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.
L'armée birmane contrôle la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.
En décidant d'arrêter de payer impôts et taxes à l'Etat birman, "nous exposerions les responsables de notre filiale au risque d'être arrêtés et emprisonnés", plaide M. Pouyanné.
Il souligne toutefois que Total n'a "payé aucun impôt ni taxe à la junte militaire depuis le début de la crise en février, tout simplement parce que le système bancaire ne fonctionne plus".
"Une entreprise comme Total peut-elle décider de couper l'électricité de millions de personnes - -et ce faisant le fonctionnement d'hôpitaux, de commerces, bref de la vie courante -- avec les conséquences que cela implique?", interroge le PDG, en ajoutant que "l'accès à l'énergie est un droit fondamental".
Si Total prenait une telle décision, le groupe estime aussi qu'il mettrait ses "collaborateurs birmans (...) dans une situation dramatique" car "la junte n'hésitera pas à recourir au travail forcé".
Le projet de futur développement de sa découverte de gaz sur le permis A6, une zone d'exploration située en offshore profond, à l'ouest de la Birmanie, va s'arrêter. Idem pour "la campagne de forage de puits de gaz en cours": l'appareil de forage sera "démobilisé à compter du mois de mai".
Mais Total continuera la production offshore de gaz du champ de Yadana, car elle "fournit la moitié de l'électricité des près de 5 millions d'habitants de la ville de Rangoun" et "alimente l'ouest de la Thaïlande vers laquelle est exporté l'essentiel de ce gaz". Et la Thaïlande a insisté sur l'importance de ces livraisons, souligne M. Pouyanné.
ak/liu/uh
Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #
Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du Dimanche.
"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.
"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.
"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.
Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.
L'armée birmane contrôle en effet la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.
ak/liu/cbn
Total va rester en Birmanie et financera des ONG, annonce son PDG #
Total va rester en Birmanie, au nom de la sécurité de ses personnels et pour ne pas priver les Birmans et les Thaïlandais d'électricité, mais s'engage à financer les ONG pour les droits humains à hauteur de ce qu'il versera à l'Etat birman, a annoncé son PDG au Journal du Dimanche.
"Il y a des décisions évidentes à prendre et d'autres qui le sont moins", indique Patrick Pouyanné dans une tribune, en évoquant "les dilemmes" du géant pétrolier français.
"Nous avons décidé d'arrêter nos projets et nos forages en Birmanie, mais nous continuons de produire du gaz. Non pas pour maintenir nos profits ni pour continuer à verser des taxes ou impôts à la junte militaire. Mais pour garantir la sécurité de nos personnels, employés et responsables, leur éviter la prison ou le travail forcé, et surtout éviter d'aggraver encore les conditions de vie de ces populations en coupant l'électricité de millions de personnes", explique le PDG.
"Aussi, puisque je ne peux pas prendre la décision d'arrêter la production (...), je prends aujourd'hui la décision de verser aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes que nous serons amenés à payer effectivement à l'Etat birman" à l'avenir.
Total est présent en Birmanie depuis 1992 et plusieurs ONG le pressent de "cesser de financer la junte". Le groupe a versé environ 230 millions de dollars aux autorités birmanes en 2019, puis environ 176 millions en 2020, sous forme de taxes et "droits à la production", selon les documents financiers publiés par la multinationale.
L'armée birmane contrôle en effet la compagnie nationale Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), qui a des partenariats avec Total.
ak/liu/cbn