Baccarat: une assemblée générale ordonnée pour sortir de l'administration provisoire #
Le tribunal de grande instance de Nancy a ordonné mercredi la convocation d'une assemblée générale de la SA Baccarat, ouvrant la porte à une sortie de l'administration provisoire de la cristallerie de luxe, a-t-on appris de source syndicale.
Cette assemblée générale pourrait avoir lieu fin mars, a indiqué à l'AFP Eric Rogue (CGT), secrétaire du Comité social et économique central (CSEC) et du Comité social et économique d'établissement (CSEE).
Dans son ordonnance, dont l'AFP a reçu une copie, le juge des référés Jean-Paul Tuffelli constate que la "situation capitalistique" de la cristallerie est "clarifiée" et que l'entreprise paraît "correctement managée", les "postes clefs" ayant "été pourvus" et "certains cadres remplacés".
"Les engagements pris devant nous par les nouveaux actionnaires sont de nature à apaiser le climat social et à renforcer l'image de SA Baccarat" placée sous administration provisoire depuis septembre 2020, souligne le magistrat.
Celui-ci liste les engagements: pas de délocalisation, ni de restructuration ou d'externalisation "de tout ou partie de la conception, de l'élaboration ou de la production", pas de cession de "l'une des activités", préservation des emplois, pas de dividende "en l'absence de dégagement de profits distribuables" ou encore "procéder aux investissements nécessaires".
Les fonds internationaux Tor Investment Management, Sammasan Capital, Dolphin Capital, CEOF Holdings et Corbin Opportunity "détiennent la totalité du capital et des droits de vote de la société Fortune Legend Limited (FLL), propriétaire de 97,1% du capital et des droits de vote de Baccarat", avait indiqué fin décembre l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Cette détention résultait de la réalisation d'un "nantissement" dans le cadre d'un accord de crédit entre les fonds et FLL: les titres de FLL avaient été mis en gage en garantie du prêt.
FLL était jusqu'alors une filiale de la société chinoise Fortune Fountain Capital (FFC), et le rachat de Baccarat en juin 2018 avait été financé par des emprunts.
Mais FFC, qui avait accumulé plusieurs dizaines de millions de dollars de dettes, a été placé en liquidation judiciaire le 27 juillet. Baccarat avait à son tour été placée sous administration provisoire en septembre.
Les "nouveaux actionnaires" comptent aussi déposer une "offre publique de retrait obligatoire" afin de retirer Baccarat de la Bourse, un autre engagement relevé par l'ordonnance.
rz-apz/ha
Carrefour-Couche Tard: l'intervention de Le Maire "maladroite", selon le président du Medef #
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a jugé jeudi "maladroite" la manière dont le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est intervenu très en amont dans le projet avorté de rapprochement entre Carrefour et le canadien Couche-Tard.
Le ministre de l'Economie "est dans son rôle de discuter du projet", qui concerne le premier employeur privé de France. "Là où je trouve que la forme est assez maladroite c'est que le projet n'a pas été présenté, et il dit +non+", a regretté le président du Medef sur France Inter.
"Dire, avant même d'avoir reçu le propriétaire de Couche-Tard, M. Bouchard, +je ne veux pas de ce projet+, c'est pas donner sa chance à l'opération", a ajouté M. Roux de Bézieux.
Face au véto du gouvernement français, les deux groupes ont renoncé à leur rapprochement mais étudient désormais des "partenariats opérationnels".
Geoffroy Roux de Bézieux a aussi pointé "une forme de déséquilibre" dans la position du gouvernement français, qui "bloque" une opération de rapprochement entre deux spécialistes de la distribution physique menacés par la concurrence des géants du e-commerce.
"Carrefour, comme la distribution en général (...) a un problème, un problème qui s'appelle Amazon, l'e-commerce. Et comme vous le savez, ils ne sont pas totalement à égalité de concurrence en termes d'impôt", a pointé le dirigeant du Medef.
"Donc si on bloque cette opération, alors à ce moment-là il faut un plan commerce. Il faut rendre le commerce, et pas seulement Carrefour, compétitif, pour survivre face à ces géants", a-t-il plaidé.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui aussi estimé que la proposition de Couche-Tard aurait dû être débattue.
"Je n'étais pas fan de l'offre qui était faite, mais il n'y a pas eu de débat, l'Etat y a mis fin, je trouve ça étonnant", a-t-il estimé sur LCI.
Un tel dossier "mérite quand même qu'on le regarde et qu'on ne le traite pas simplement à quelques-uns, sans se demander ce que les salariés en pensent", a fait valoir le dirigeant du premier syndicat français.
mhc-ab/bfa/sr
Carrefour-Couche Tard: l'intervention de Le Maire "maladroite", selon le président du Medef #
Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux a jugé jeudi "maladroite" la manière dont le ministre de l'Economie Bruno Le Maire est intervenu très en amont dans le projet avorté de rapprochement entre Carrefour et le canadien Couche-Tard.
Le ministre de l'Economie "est dans son rôle de discuter du projet", qui concerne le premier employeur privé de France. "Là où je trouve que la forme est assez maladroite c'est que le projet n'a pas été présenté, et il dit +non+", a regretté le président du Medef sur France Inter.
"Dire, avant même d'avoir reçu le propriétaire de Couche-Tard, M. Bouchard, +je ne veux pas de ce projet+, c'est pas donner sa chance à l'opération", a ajouté M. Roux de Bézieux.
Face au véto du gouvernement français, les deux groupes ont renoncé à leur rapprochement mais étudient désormais des "partenariats opérationnels".
Geoffroy Roux de Bézieux a aussi pointé "une forme de déséquilibre" dans la position du gouvernement français, qui "bloque" une opération de rapprochement entre deux spécialistes de la distribution physique menacés par la concurrence des géants du e-commerce.
"Carrefour, comme la distribution en général (...) a un problème, un problème qui s'appelle Amazon, l'e-commerce. Et comme vous le savez, ils ne sont pas totalement à égalité de concurrence en terme d'impôt", a pointé le dirigeant du Medef.
"Donc si on bloque cette opération, alors à ce moment-là il faut un plan commerce. Il faut rendre le commerce, et pas seulement Carrefour, compétitif, pour survivre face à ces géants", a-t-il plaidé.
mhc/ak/spi
Baccarat: une assemblée générale ordonnée pour sortir de l'administration judiciaire #
Le tribunal de grande instance de Nancy a ordonné mercredi la convocation d'une assemblée générale de la SA Baccarat, ouvrant la porte à une sortie de l'administration judiciaire de la cristallerie de luxe, a-t-on appris de source syndicale.
Cette assemblée générale pourrait avoir lieu fin mars, a indiqué à l'AFP Eric Rogue (CGT), secrétaire du Comité social et économique central (CSEC) et du Comité social et économique d'établissement (CSEE).
Dans son ordonnance, dont l'AFP a reçu une copie, le juge des référés Jean-Paul Tuffelli constate que la "situation capitalistique" de la cristallerie est "clarifiée" et que l'entreprise paraît "correctement managée", les "postes clefs" ayant "été pourvus" et "certains cadres remplacés".
"Les engagements pris devant nous par les nouveaux actionnaires sont de nature à apaiser le climat social et à renforcer l'image de SA Baccarat" placée sous administration judiciaire depuis 2018, souligne le magistrat.
Celui-ci liste les engagements: pas de délocalisation, ni de restructuration ou d'externalisation "de tout ou partie de la conception, de l'élaboration ou de la production", pas de cession de "l'une des activités", préservation des emplois, pas de dividende "en l'absence de dégagement de profits distribuables" ou encore "procéder aux investissements nécessaires".
Les fonds internationaux Tor Investment Management, Sammasan Capital, Dolphin Capital, CEOF Holdings et Corbin Opportunity "détiennent la totalité du capital et des droits de vote de la société Fortune Legend Limited (FLL), propriétaire de 97,1% du capital et des droits de vote de Baccarat", avait indiqué fin décembre l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Cette détention résultait de la réalisation d'un "nantissement" dans le cadre d'un accord de crédit entre les fonds et FLL: les titres de FLL avaient été mis en gage en garantie du prêt.
FLL était jusqu'alors une filiale de la société chinoise Fortune Fountain Capital (FFC), et le rachat de Baccarat en juin 2018 avait été financé par des emprunts.
Mais FFC, qui avait accumulé plusieurs dizaines de millions de dollars de dettes, a été placé en liquidation judiciaire le 27 juillet. Baccarat avait à son tour été placée sous administration provisoire en septembre.
Les fonds comptent aussi déposer une offre publique d'achat obligatoire sur les actions de Baccarat afin de le retirer de la Bourse, un autre engagement relevé par l'ordonnance.
rz/ha/swi
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver": les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, où le patron de l'électricien a été auditionné par les députés.
Il s'agissait de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui avait dénombré plus d'un agent sur quatre en grève les fois précédentes, a fait état de 20,86% de grévistes mercredi.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon à l'appel de l'interfédérale et de SUD Energie figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi-bfa/bma
Suez-Veolia: Le Maire favorable à la désignation d'un médiateur #
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit mercredi favorable à la nomination d'un médiateur pour tenter de mettre fin à la bataille du rachat de Suez par Veolia que se livrent les deux géants français de l'eau et des déchets.
"Tout ce qui va dans le sens du dialogue, tout ce qui va dans le sens d'une opération amicale va dans le bon sens. Je suis donc favorable à cette idée de médiateur", a affirmé Bruno Le Maire, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
"A charge pour Veolia et Suez de s'entendre ensuite sur le nom du médiateur", a-t-il ajouté.
Cette proposition a été faite mardi par des députés qui ont "sollicité les deux entreprises pour qu'elles acceptent un médiateur neutre, connaisseur des enjeux industriels".
Après avoir semblé soutenir le projet de Veolia, le gouvernement a adopté un discours plus prudent, appelant à une résolution amicale du conflit.
Mais Bruno Le Maire a de nouveau haussé le ton après l'annonce par Veolia du dépôt d'une offre publique d'achat (OPA) sur le reste des titres de Suez qu'il ne détient pas encore.
Le ministre a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'examiner si cette offre, désormais hostile, "peut poser des problèmes de concurrence" et si "elle est clairement précipitée".
Mercredi, Bruno le Maire s'est défendu de tout interventionnisme en faveur de Suez: "Je ne suis pas chargé, comme ministre des Finances de prendre partie pour une entreprise contre une autre, pour des intérêts privés, contre d'autres intérêts privés. Je suis là pour défendre l'intérêt général", a-t-il expliqué devant les députés.
"Au moment où je vous parle, la nature de l'offre a changé, ce qui m'a amené à écrire aujourd'hui (mercredi) au président de l'AMF pour l'interroger sur le respect des engagements qui avaient été pris et la nature de cette opération", a-t-il ajouté.
mhc/boc/zl
Nouvelle cession en vue pour Dim: les syndicats vigilants #
Les syndicats de la marque emblématique de sous-vêtements Dim et la mairie d'Autun (Saône-et-Loire) se sont dits "vigilants", mercredi, après l'annonce de sa cession par la maison-mère américaine Hanes.
Lors de la publication de ses résultats trimestriels, mardi aux États-Unis, le groupe Hanes (marques Champion, Playtex, Wonderbra...) a annoncé "des projets visant à explorer des alternatives stratégiques pour ses activités sous-vêtements en Europe", selon le communiqué boursier.
Le même jour, les syndicats de Dim ont eu confirmation d'un recentrage sur les États-Unis et d'une vente de Hanes Europe, qui comprend notamment les marques Dim en France et Nur Die/Nur Der en Allemagne.
Les activités européennes de Hanes emploient environ 2.500 personnes, dont 1.200 en France et 650 à Autun. Hanes emploie dans le monde 68.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars en 2017 (5,4 milliards d'euros).
"La direction nous a fait savoir qu'il y aurait une vente du groupe européen", a déclaré à l'AFP Frédéric Besacier, secrétaire du comité européen de Hanes et délégué central CFE-CGC sur le site de Dim à Autun. Mais "on en est encore aux prémices", a-t-il précisé.
Dans un courriel à l'AFP, le groupe a confirmé "examiner des alternatives stratégiques pour sa branche sous-vêtements en Europe, afin de simplifier ses activités et de concentrer ses ressources sur ses opportunités de croissance stratégiques". "Toutefois, le processus de réflexion n'en est qu'à ses débuts et aucune décision n'a encore été prise", précise Hanes.
"L'opération va prendre entre 9 et 18 mois", a indiqué à l'AFP Luc Marti, secrétaire du CSE central de Hanes France. "Il est trop tôt pour s'inquiéter", a assuré le délégué CFTC, soulignant que les salariés de Dim ont "l'habitude" des cessions, la marque française ayant changé de mains "cinq fois".
"Mais c'est vrai qu'on part dans l'inconnu: va-t-on pouvoir être vendu dans cette période de crise pandémique?", s'est cependant interrogé M. Marti.
"Cela fait vingt ans qu'on subit des plans, on est un peu fatalistes", a ajouté M. Besacier. "C'est un peu inquiétant une cession dans ce contexte mondial mais tout dépend de l'acheteur".
Le maire d'Autun, Vincent Chauvet (Modem) s'est quant à lui dit "vigilant mais pas paniqué". "Dim est le fleuron de Hanes Europe, il est rentable et c'est une marque très forte. Je n'ai aucun doute que ça peut intéresser", a-t-il dit à l'AFP.
Fondée en 1956, Dim était d'abord une petite société de bonneterie fabriquant des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Devenue symbole du "Made in France", elle se revendique première marque de sous-vêtements française.
La société comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans avant de subir plusieurs changements de propriétaires.
En 2014, elle était cédée à Hanes au bout de deux ans de négociations. Un plan de restructurations avait suivi avec la suppression de 265 emplois.
lv/cha/pb
Nucléaire: la Pologne, qui envisage des EPR, regarde ce qui se passe en France (EDF) #
La Pologne envisage la commande de réacteurs de nouvelle génération EPR français, mais son choix sera influencé par les décisions prises en France sur l'avenir d'EDF et du programme nucléaire, a déclaré mercredi le PDG du producteur d'électricité.
"Nous sommes observés par de nombreux pays qui n'ont pas tant de choix que cela pour leur prochaines centrales nucléaires", a indiqué le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
M. Lévy s'est notamment rendu à Varsovie la semaine dernière aux côtés de Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, pour défendre l'offre française en matière de nucléaire.
M. Riester avait salué "une filière d'excellence qui a tous les atouts pour accompagner à long terme les pays comme la Pologne qui font le choix de la décarbonation".
"En Pologne tous nos interlocuteurs nous expliquent qu'il y a en réalité deux options: l'option américaine et l'option française pour doter la Pologne de six réacteurs nucléaires", a indiqué M. Lévy aux députés.
Selon lui, les décisions de la France sur la réorganisation d'EDF mais aussi sur le lancement de la construction de nouveaux EPR seront cruciales.
"Il est clair que ces décisions auront un impact absolument considérable sur la commande par la Pologne de six réacteurs dans les deux, trois ans qui viennent", a jugé le PDG d'EDF.
Encore très dépendante du charbon, qui émet beaucoup de gaz à effet de serre et de pollution, la Pologne veut avoir recours au nucléaire et développer les énergies renouvelables.
La France, dont l'électricité provient à 70% du nucléaire, ne se prononcera pour sa part que lors du prochain quinquennat sur l'opportunité de construire ou non de nouveaux réacteurs EPR sur son sol.
Le gouvernement veut en effet attendre le démarrage de celui de Flamanville (Manche), prévu fin 2022 après de multiples retards et surcoûts. "C'est un chantier dont le calendrier reste très tendu" mais qui "devrait se terminer à la fin de l'année prochaine", avait indiqué M. Lévy au Sénat mercredi matin.
EDF a déjà construit deux EPR en Chine et mène un chantier pour deux autres en Angleterre, tout en discutant avec les autorités britanniques pour une paire supplémentaire. Le groupe français espère également des commandes en Inde ou en République tchèque.
jmi/soe/sr
RER B: le dialogue est renoué, indique Alstom #
Le groupe Alstom a indiqué mercredi avoir renoué le dialogue avec la RATP et la SNCF, mais il ne s'est pas engagé à honorer le contrat des nouveaux trains du RER B, dont il a hérité en reprenant Bombardier Transport.
"Nous nous sommes présentés à l'invitation de la RATP (organisatrice de l'appel d'offres, ndlr) afin de poser les bases d'une discussion apaisée sur les positions de chaque partie", a indiqué le constructeur ferroviaire dans une brève communication à l'AFP.
"Nous sommes convenus de nous laisser un peu de temps afin d'analyser la situation", a-t-il ajouté.
"Le dialogue a pu se dérouler", a insisté le groupe, sans autre commentaire.
"Pour autant, Alstom n'a pas confirmé qu'il allait exécuter le contrat", a regretté la RATP.
Alstom --en tant que repreneur de Bombardier Transport-- et l'espagnol CAF avaient été convoqués par la RATP et la SNCF pour discuter du lancement de la fabrication des 146 nouvelles rames du RER, attendues à partir de la fin 2025.
Les deux opérateurs de transports publics ont attribué le 13 janvier le contrat de 2,56 milliards d'euros pour ces rames à un groupement associant Bombardier Transport et CAF.
Mais Alstom, dont l'offre (plus chère) n'a pas été retenue, a multiplié les recours, empêchant la signature avant sa reprise de Bombardier Transport fin janvier. Le groupe français a finalement retiré l'offre de Bombardier, la jugeant trop risquée techniquement et financièrement.
Mais la RATP et la SNCF considèrent que cette offre était inconditionnelle, et ont donc signé le contrat vendredi.
Les deux opérateurs publics, ainsi que CAF, menacent le repreneur de Bombardier de poursuites s'il n'honore pas ses engagements.
"RATP et SNCF Voyageurs ont rappelé leur détermination à faire appliquer le droit et faire exécuter ce contrat pour le compte de leur client Ile-de-France Mobilités" (IDFM), qui finance les trains, a indiqué la RATP mercredi soir.
"CAF considère de son côté qu'il est bien en phase d'exécution du contrat", a ajouté la Régie.
CAF n'a pas souhaité faire de commentaires.
"Après cette première réunion, une prochaine rencontre est programmée pour poursuivre l'exécution du contrat", selon la RATP.
liu/boc/nth
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver" : les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, juste avant l'audition du patron de l'électricien par les députés.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui a décompté à chaque fois plus d'un agent sur quatre en grève, a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/bma
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B" et qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi autour de l'Assemblée nationale, pendant l'audition du patron de l'électricien.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
La journée a commencé avec une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" tendue devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF tandis qu'un peu moins de 200 électriciens et gaziers, auxquels s'était jointe la députée LFI Sabine Rubin, ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
D'autres actions éparses comme des barrages filtrants ou des baisses de charge dans les centrales nucléaires sont attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu à partir de 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Devant les sénateurs, M. Lévy a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France, qui discute avec la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de l'électricité nucléaire à ses concurrents, ne s'accordait pas avec Bruxelles.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité, donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, auteur d'une tribune vendredi dans Le Monde pour demander le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont également pris la plume dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation. L'Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
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EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
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