La CGT occupe le terrain et espère un "printemps social" #
Occuper le terrain social, et prendre date pour la suite: la CGT organise jeudi avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse une journée de mobilisation interprofessionnelle, sans nourrir d'illusions sur l'ampleur de la participation à l'heure d'un possible confinement.
"Ce jeudi, nous affirmons, aux niveaux national et interprofessionnel, qu'il est impossible de mettre de côté les luttes actuelles pour l'emploi et l'amélioration des conditions de travail au nom d'une pseudo-unité nationale contre le Covid-19", affirme dans L'Humanité le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
"Bruno Le Maire nous dit que ce n'est pas le moment de faire un printemps social. Au contraire", ajoute-t-il.
Une manifestation reliera à Paris la place de la République à celle de la Nation, à partir de 14h00.
La précédente journée de ce type, le 17 septembre, avait réuni quelque 42.500 participants selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs et 4.800 selon la police avaient défilé dans le calme sur le même parcours.
Mot d'ordre de la journée de jeudi, la défense de l'emploi et des services publics, alors que "pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d'emplois, de fermetures d'entreprises ou restructurations et réductions de services", soulignent les organisateurs dans un communiqué.
La CGT et ses partenaires demandent notamment une politique de "relocalisation industrielle", le partage du temps de travail, le "développement des services publics", l'interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiant d'aides publiques "surtout lorsqu'elles continuent à dégager des profits", détaille auprès de l'AFP Céline Verzeletti, dirigeante confédérale de la CGT.
Parmi les exemples les plus saillants de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) récemment annoncés, celui de Sanofi, où 364 emplois doivent être supprimés au sein de l'entité Sanofi-Aventis Recherche et Développement, selon les syndicats.
Philippe Martinez s'est rendu jeudi matin devant le site du groupe à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) pour apporter son soutien aux salariés, arborant une blouse dénonçant "Sanofric".
Un rassemblement est aussi organisé devant le siège du groupe à Paris à partir de 11H00, avec la présence annoncée du député LFI François Ruffin.
Au total, plus de 165 initiatives sont prévues, rassemblements, manifestations, bureaux d'embauche, selon Mme Verzeletti.
"Ca ne sera pas une journée qui pourra être massive", concède-t-elle. Certaines fédérations départementales ont renoncé à organiser des défilés, anticipant une faible participation alors que la perspective d'un troisième confinement est dans toutes les têtes.
De leur côté, la SNCF et la RATP ont dit s'attendre à un trafic normal jeudi sur leurs réseaux.
La crainte de violences, comme celles qui ont émaillé les manifestations contre la loi sécurité globale, peut aussi rebuter les participants. Selon Mme Verzeletti, un appel a été lancé auprès des organisations pour étoffer le service d'ordre de la manifestation et permettre à chacun de défiler "sans être violenté et sans être interpellé".
Sollicitée pour se joindre au mouvement, Force ouvrière a décliné. "Je ne suis pas convaincu que les conditions soient réunies aujourd'hui" pour une mobilisation d'ampleur, a souligné auprès de l'AFP son secrétaire général, Yves Veyrier.
Qu'à cela ne tienne, "on ne pouvait pas ne rien faire", dit Mme Verzeletti.
Pour la dirigeante syndicale, l'enjeu est de "recréer une dynamique (...) de lutte et de mobilisation", de retisser du lien avec les représentants syndicaux et les salariés, en espérant que cela fasse "boule de neige" et débouche sur une mobilisation d'ampleur à l'heure de la levée des restrictions sanitaires.
Le mois de janvier a été ponctué de plusieurs mobilisations sectorielles, avec un certain succès selon les syndicats: professionnels de santé le 21, de l'Education nationale le 26, du secteur de l'énergie le 28.
Après la "sidération" des derniers mois, Mme Verzeletti se dit "persuadée qu'il y aura de fortes mobilisations" quand on aura retrouvé "la liberté d'agir et de circuler".
"Ce qu'on peut gagner (avec la journée de jeudi) c'est un déconfinement des colères", juge dans Libération Simon Duteil, porte-parole de Solidaires.
sl/cel/zl
La CGT occupe le terrain en attendant un éventuel "printemps social" #
Occuper le terrain social, et prendre date pour la suite: la CGT organise jeudi avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse une journée de mobilisation interprofessionnelle, sans nourrir d'illusions sur l'ampleur de la participation à l'heure d'un possible confinement.
Une manifestation reliera à Paris la place de la République à celle de la Nation, à partir de 14h00.
La précédente journée de ce type, le 17 septembre, avait réuni quelque 42.500 participants selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs et 4.800 selon la police avaient défilé dans le calme sur le même parcours.
Mot d'ordre de la journée de jeudi, la défense de l'emploi et des services publics, alors que "pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d'emplois, de fermetures d'entreprises ou restructurations et réductions de services", soulignent les organisateurs dans un communiqué.
De fait, le nombre de licenciements a explosé avec la crise sanitaire liée au Covid-19: la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares) comptait en janvier 84.130 ruptures de contrats de travail envisagées dans le cadre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), contre 30.562 sur la même période en 2019.
La CGT et ses partenaires demandent notamment une politique de "relocalisation industrielle", le "développement des services publics", l'interdiction des licenciements dans les entreprises bénéficiant d'aides publiques "surtout lorsqu'elles continuent à dégager des profits", détaille auprès de l'AFP Céline Verzeletti, dirigeante confédérale de la CGT.
Parmi les exemples les plus saillants de PSE, celui de Sanofi, où 364 emplois doivent être supprimés au sein de l'entité Sanofi-Aventis Recherche et Développement, selon les syndicats.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez se rendra à 09H30 à un rassemblement devant le site du groupe à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Un rassemblement sera ensuite organisé devant le siège du groupe à Paris à partir de 11H00, en présence du député LFI François Ruffin.
Entre 70 et 80 lieux de rassemblements sont prévus en France, moins que la centaine habituellement recensée, selon Mme Verzeletti.
"Ca ne sera pas une journée qui pourra être massive", concède-t-elle. Certaines fédérations départementales ont renoncé à organiser des défilés, anticipant une faible participation alors que la perspective d'un troisième confinement est dans toutes les têtes.
Elles prévoient d'autres actions, de proximité, comme des "bureaux d'embauche" virtuels devant les entreprises.
De leur côté, la SNCF et la RATP ont dit s'attendre à un trafic normal jeudi sur leurs réseaux.
La crainte de violences, comme celles qui ont émaillé les manifestations contre la loi sécurité globale, peut aussi rebuter les participants. Selon Mme Verzeletti, un appel a été lancé auprès des organisations pour étoffer le service d'ordre de la manifestation et permettre à chacun de défiler "sans être violenté et sans être interpellé".
Sollicitée pour se joindre au mouvement, Force ouvrière a décliné. "Je ne suis pas convaincu que les conditions soient réunies aujourd'hui" pour une mobilisation d'ampleur, a souligné auprès de l'AFP son secrétaire général, Yves Veyrier.
Qu'à cela ne tienne, "on ne pouvait pas ne rien faire", dit Mme Verzeletti.
Pour la dirigeante syndicale, l'enjeu est de "recréer une dynamique (...) de lutte et de mobilisation", de retisser du lien avec les représentants syndicaux et les salariés, en espérant que cela fasse "boule de neige" et débouche sur une mobilisation d'ampleur à l'heure de la levée des restrictions sanitaires.
Interrogé dimanche sur RTL, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a dit "souhaite(r)" un printemps social.
Déjà, la "colère sociale est là", "l'inquiétude, elle s'exprime", a-t-il souligné. Le mois de janvier a été ponctué de plusieurs mobilisations sectorielles, avec un certain succès selon les syndicats: professionnels de santé le 21, de l'Education nationale le 26, du secteur de l'énergie le 28.
Après la "sidération" des derniers mois, Mme Verzeletti se dit "persuadée qu'il y aura de fortes mobilisations" quand on aura retrouvé "la liberté d'agir et de circuler".
sl/cel/ao
Des enseignants en grève de la faim pour que leur collège soit classé Rep+ #
Deux professeurs d'un collège de Givors, entre Lyon et Saint-Étienne, sont en grève de la faim depuis neuf jours, une action entamée après des agressions de collègues mais qui s'inscrit dans un combat ancien pour que l'établissement soit classé Rep+.
Ses quelque 540 élèves font partie d'un réseau d'éducation prioritaire (Rep). "En 2015, nous avions tous les critères nécessaires pour passer en Rep+ (dispositif renforcé, ndlr) mais cela ne nous a toujours pas été accordé, alors que les indicateurs se sont dégradés depuis" en raison d'une nouvelle sectorisation, regrette Leïla M., qui y enseigne les arts plastiques depuis dix ans.
Elle et son collègue d'histoire-géographie Pierre R., en poste depuis 25 ans, ont entamé une grève de la faim le 25 janvier. "Ça peut paraître excessif mais on a fait des grèves, on a fait des manifs, on a fait des pétitions qui n'ont pas abouti. Alors on s'est dit qu'on allait frapper un grand coup", explique ce dernier.
Tous deux ne s'alimentent que de bouillons et passent leurs nuits dans l'établissement. Avec des collègues réunis au sein du "Collectif Aubrac", ils diffusent quotidiennement des vidéos sur YouTube pour expliquer leur action qui a démarré après une série d'agressions.
Lors d'un cours, un délégué de classe mécontent d'une remarque d'un enseignant a lancé des ciseaux qui se sont plantés dans le tableau; à la sortie du collège, une professeure a été prise à partie et insultée par des élèves; enfin, un collègue a manqué d'être écrasé par une voiture qui l'a poursuivi un soir de réunion tardive.
Le collectif n'y voit que "le triste aboutissement d'une dégradation du climat scolaire depuis plusieurs années", face à laquelle il réclame plus de moyens, ce qu'un classement Rep+ permettrait d'obtenir selon lui.
Pour l'heure, la mobilisation a permis de gagner un demi-poste de conseiller principal d'éducation (CPE) et un poste d'assistant d'éducation (AED) supplémentaire. Des avancées "insuffisantes" pour les enseignants ; selon le rectorat, elles dotent cependant le collège de moyens comparables à ceux d'un établissement Rep+.
Obtenir ce classement ne changerait pas grand-chose et reste de toute façon impossible pour l'heure, souligne Guy Charlot, directeur académique des services de l'Éducation nationale dans le Rhône.
La carte nationale de l'éducation prioritaire, figée de 2015 à 2019, est en cours de refonte et lors d'une réunion lundi soir, "le recteur leur a clairement dit qu'elle ne changerait pas à la rentrée 2021" - pas avant 2022, précise-t-il.
Mais les profs, qui interpellent directement le gouvernement dans leur dernière vidéo, n'en démordent pas: passer en Rep+ permettrait de dédoubler les classes de grande section de maternelle dans les écoles du réseau, et pas seulement celles de CP et de CE1 comme actuellement. Ce classement apporterait aussi 18 demi-journées par an de concertation collective, décomptées sur le temps de travail, ainsi qu'une prime aux enseignants.
Ils y gagneraient surtout, expliquent-ils, des garanties pour l'avenir, à l'heure où la réforme annoncée de l'éducation prioritaire prévoit de remplacer les Rep par des dispositifs locaux - sans toucher aux Rep+.
ppy/mb/caz
Des chauffeurs VTC devant Bercy pour dénoncer les "dysfonctionnements" du fonds de solidarité #
Une centaine de chauffeurs VTC se sont rassemblés mercredi devant le ministère de l'Économie pour protester contre "les dysfonctionnements" du fonds de solidarité censé pallier la baisse de leur activité et en ont profité pour organiser une distribution alimentaire.
"Les oubliés du fonds de solidarité vont au devant des plus démunis et devant le ministère des Finances", scande au mégaphone Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'intersyndicale nationale VTC (INV), à l'initiative du mouvement.
INV proteste contre la suspension des aides prévues par le fonds de solidarité qui a touché plusieurs chauffeurs après la décision de Bercy de procéder à davantage de contrôles pour éviter les fraudes.
Brahim Ben Ali a évoqué des refus "incompréhensibles" parce que, "quand on regarde les dossiers, il n'y a eu aucun problème sur les déclarations". Même si la plupart des cas finissent par se régler, il dénonce de nombreux blocages qui laissent des travailleurs indépendants sans aucun revenu.
"Nous, les indépendants, on est dans la survie, pas dans la fraude", a insisté Brahim Ben Ali. "On commence à arriver au bout de ce que l'État peut distribuer et ils essaient de trouver le moindre petit prétexte pour supprimer les aides", a-t-il ajouté.
Pour marquer le coup, le syndicat INV avait décidé d'organiser une distribution alimentaire pour les plus précaires devant Bercy. Plus de 2.000 euros ont été récoltés pour financer cette action.
L'idée a germé après avoir vu une vidéo d'étudiants faisant la queue pour une aide alimentaire. "C'est aussi pour contrer le ministère. Les étudiants sont dans la galère, nous aussi on l'est, mais on montre qu'on peut donner quand même", explique Hecham Toudrissin, qui n'a quasiment plus travaillé depuis mars.
"Il y en a qui essaient d'aller jusqu'à 15 heures de connexion (sur les applications) par jour, mais ils vont générer entre 50 et 80 euros de chiffre d'affaires. Cela ne couvre rien du tout", déplore Brahim Ben Ali.
Le fonds de solidarité est censé indemniser les travailleurs des secteurs les plus durablement touchés par la crise sanitaire, dont font partie les chauffeurs VTC.
Mardi cependant, le ministère de l'Économie a annoncé avoir identifié 23.000 versements "probablement indus" à des entreprises ayant fait appel au fonds de solidarité pour un montant global de 30 millions d'euros et fait part de son souhait de "lutter contre toutes les fraudes".
Actuellement, 300.000 demandes d'aide font l'objet de vérification et 250 contractuels ont été recrutés pour accélérer le traitement de celles-ci.
agu/lum/LyS
La CGT affiche des ambitions modestes pour sa journée de mobilisation jeudi #
La CGT, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse appellent jeudi à une journée de mobilisation interprofessionnelle pour défendre l'emploi, dont le point d'orgue sera une manifestation à Paris, sans nourrir d'illusions sur l'ampleur du mouvement, compte tenu du contexte sanitaire.
Une manifestation reliera à Paris la place de la République à celle de la Nation, à partir de 14h00.
La précédente journée de ce type, le 17 septembre, avait réuni quelque 42.500 participants selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 10.000 personnes selon les organisateurs et 4.800 selon la police avaient défilé dans le calme sur le même parcours.
Mot d'ordre de la journée de jeudi, la défense de l'emploi et des services publics, alors que "pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d'emplois, de fermetures d'entreprises ou restructurations et réductions de services", selon les organisateurs dans un communiqué.
De fait, le nombre de licenciements a explosé avec la crise sanitaire liée au Covid-19: la direction des statistiques (Dares) comptait en janvier 84.130 ruptures de contrats de travail envisagées dans le cadre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), contre 30.562 sur la même période en 2019.
Entre 70 et 80 lieux de rassemblements sont prévus, moins que la centaine habituellement recensée, selon Céline Verzeletti, dirigeante confédérale de la CGT.
"Ca ne sera pas une journée qui pourra être massive", concède-t-elle. Certaines fédérations départementales ont renoncé à organiser des défilés, anticipant une faible participation alors que la perspective d'un troisième confinement est dans toutes les têtes.
Mais l'enjeu est de "recréer une dynamique (...) de lutte et de mobilisation", de retisser du lien avec les représentants syndicaux et les salariés, en espérant que cela fasse "boule de neige" et débouche sur une mobilisation d'ampleur à l'heure de la levée des restrictions sanitaires.
Déjà, la "colère sociale" est là, "l'inquiétude, elle s'exprime", a souligné dimanche sur RTL le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
Le mois de janvier a été ponctué de plusieurs mobilisations sectorielles, avec un certain succès selon les syndicats: professionnels de santé le 21, de l'Education nationale le 26, du secteur de l'énergie le 28.
"Il y a beaucoup d'endroits de tensions", souligne le secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier.
Invitée par la GCT à se joindre au mouvement, l'organisation a cependant décliné. "Je ne suis pas convaincu que les conditions soient réunies aujourd'hui" pour une mobilisation d'ampleur, a souligné M. Veyrier auprès de l'AFP.
sl/lum/dch
Des enseignants en grève de la faim pour que leur collège soit classé Rep+ #
Deux professeurs d'un collège de Givors, entre Lyon et Saint-Etienne, sont en grève de la faim depuis neuf jours, une action entamée après des agressions de collègues mais qui s'inscrit dans une lutte ancienne pour que l'établissement soit classé Rep+.
Un rassemblement est prévu mercredi à l'occasion d'une audience au rectorat sur le dossier. Une première n'avait pas abouti lundi, selon une porte-parole de l'équipe éducative du collège Lucie-Aubrac, qui compte quelque 540 élèves et fait déjà partie d'un réseau d'éducation prioritaire (Rep).
"En 2015, nous avions tous les critères nécessaires pour passer en Rep+ mais cela ne nous a pas été accordé, alors que les indicateurs se sont dégradés depuis", affirme Leïla M., qui enseigne les arts plastiques dans l'établissement depuis 10 ans.
Elle a entamé une grève de la faim le 25 janvier avec son collègue d'histoire-géographie Pierre R., en poste depuis 25 ans. "Une grève de la faim, ça peut paraître excessif mais on a fait des grèves, on a fait des manifs, on a fait des pétitions depuis cinq-six ans et on a vraiment l'impression de perdre notre temps. Alors on s'est dit qu'on allait frapper un grand coup", explique ce dernier.
Tous deux ne s'alimentent que de légers bouillons et passent leurs nuits dans l'établissement. Avec des collègues réunis au sein du "Collectif Aubrac", ils diffusent quotidiennement des vidéos sur YouTube pour expliquer leur action qui a démarré après "trois agressions en quatre jours".
Lors d'un cours, un délégué de classe mécontent d'une remarque d'un enseignant lui a lancé une paire de ciseaux qui s'est plantée dans le tableau; à la sortie du collège, une professeure a été prise à partie par plusieurs élèves qui l'ont insultée; enfin, un collègue a été poursuivi en voiture en sortant d'une réunion tard le soir.
Le collectif n'y voit que "le triste aboutissement d'une dégradation du climat scolaire depuis plusieurs années", face à laquelle ils réclament plus de moyens financiers et humains, qu'un classement Rep+ permettrait d'obtenir.
Pour l'heure, la mobilisation a permis d'obtenir un demi-poste de conseiller principal d'éducation (CPE) et un poste d'assistant d'éducation (AED) supplémentaires. Mais toujours pas de Rep+: le rectorat a répondu que ce n'était pas de son ressort, selon le collectif qui s'est donc adressé directement au gouvernement dans sa dernière vidéo diffusée mardi soir.
ppy/dfa/sp
Birmanie: l'UE devra "envisager" des sanctions si l'état d'urgence n'est pas levé (ministre français) #
L'Union européenne devra "envisager" de nouvelles sanctions contre les militaires birmans s'ils ne lèvent pas l'état d'urgence décrété lundi et ne libèrent pas les responsables civils arrêtés, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française.
"Si la situation se poursuit, il faudra envisager au niveau européen (...) des mesures supplémentaires pour marquer à la fois notre soutien au processus démocratique et notre volonté de ne pas laisser ce pays dériver dans la dictature militaire", a souligné Jean-Yves Le Drian sur la radio Europe 1.
L'Union européenne avait déjà pris des sanctions - gel des avoirs et interdiction de pénétrer sur son territoire - contre sept responsables militaires et de la police des frontières en 2018, en raison de la répression visant les musulmans rohingyas dans ce pays.
Lundi, l'armée a brutalement mis fin à la fragile transition démocratique en instaurant l'état d'urgence pour un an et en arrêtant la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, ainsi que d'autres responsables de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
L'Union européenne a "fermement" condamné le coup d'Etat et réclamé "la libération immédiate" des responsables arrêtés.
"Il faut respecter" les "élections (législatives) démocratiques" de novembre, remportées massivement par le LND, a souligné M. Le Drian. "Le peuple birman doit être entendu".
vl/dla/pz
Birmanie : l'UE devra "envisager" des sanctions si l'état d'urgence n'est pas levé (ministre français) #
L'Union européenne devra "envisager" de nouvelles sanctions contre les militaires birmans s'ils ne lèvent pas l'état d'urgence décrété lundi, a déclaré mercredi le chef de la dpilomatie française.
"Si la situation se poursuit, il faudra envisager au niveau européen (...) des mesures supplémentaires pour marquer à la fois notre soutien au processus démocratique et notre volonté de ne pas laisser ce pays dériver dans la dictature militaire", a souligné Jean-Yves Le Drian sur la radio Europe 1.
vl/pz
Des agriculteurs en colère déversent du fumier devant la préfecture d'Aurillac #
Environ 200 agriculteurs ont manifesté mardi à Aurillac contre "l'abandon des éleveurs", déversant du fumier devant la préfecture dont les portes ont été symboliquement "murées", a indiqué un représentant syndical.
"La situation de l'élevage est catastrophique, on se sent abandonné", a déclaré à l'AFP Mathieu Thérond, président des Jeunes Agriculteurs (JA) du Cantal.
Les manifestants protestent notamment contre l'ajournement du dossier sécheresse de l'été 2020 dont l'étude a été repoussée d'un mois, au 18 février: "nous devrons attendre un mois de plus pour être payés et financer le fourrage", déplore M. Thérond.
Accompagnés d'une dizaine de tracteurs, les agriculteurs ont déversé près de 100 tonnes de fumier devant la préfecture et muré ses entrées avec des parpaings, lançant des slogans "Manu arrose" ou encore "De Normandie tu as menti on n'a pas de prix!"
"Le prix des matières premières explose, celui des broutards est en baisse et l'Etat se désengage, il n'a pas réussi à faire travailler ensemble les différents acteurs", a ajouté M. Thérond, précisant que du fumier avait déjà été déversé dans la nuit de lundi à mardi devant plusieurs trésoreries du canton.
Les agriculteurs redoutent également une baisse des soutiens à l'élevage de montagne, confronté depuis quelques mois à la pullulation des campagnols, à l'origine d'importants dégâts dans les prairies.
cca/ag/it
Deux à onze ans de prison pour un projet de braquage "à visée terroriste" #
Quatre hommes ont été condamnés lundi à des peines allant de deux à onze ans de prison ferme pour un projet de braquage "à visée terroriste", le jour de l'acte 1 du mouvement des "gilets jaunes" en novembre 2018.
Initialement soupçonnés d'avoir envisagé un attentat le 17 novembre 2018, les quatre prévenus avaient finalement été renvoyés devant le tribunal, à l'issue de deux ans d'investigations, pour un projet de braquage d'agence bancaire à Saint-Etienne.
Toute la question de ce procès, entamé le 22 janvier, était de trancher si ce dessein avait, ou non, un but terroriste: à l'issue de près de cinq heures de délibéré, la 16e chambre correctionnelle a répondu à cette question par l'affirmative, en condamnant les quatre hommes pour association de malfaiteurs terroriste.
La plus lourde peine a été prononcée à l'encontre de Kévin B., 27 ans, en détention au moment des faits pour une tentative de départ en zone irako-syrienne. Kamel A. (37 ans) a été condamné à 8 ans d'emprisonnement et son frère, Hillal A. (25 ans) à 5 ans. Rémi M., 54 ans, le seul prévenu qui comparaissait libre, a écopé de 4 ans dont 2 ferme.
"Nous avons estimé que vous adhériez volontairement à une organisation terroriste et que c'est dans ce cadre que vous avez choisi sciemment, en lien avec cette doctrine, d'effectuer un vol", a déclaré le président, alors que deux des prévenus explosaient de colère dans le box.
Dans l'après-midi, la représentante du parquet national antiterroriste (Pnat) a reconnu dans son réquisitoire qu'un sms envoyé par Rémi M., "sa va saigné le 17", qui avait précipité les interpellations des quatre hommes placés sur écoute, n'avait en fait "rien à voir" avec un projet d'action violente.
En mars 2019, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait référence à ce message en évoquant alors sur France 2 une "attaque terroriste" déjouée.
Pour autant, selon la procureure, il existait bien des éléments pour condamner les prévenus pour un projet de braquage, notamment des extraits de discussions interceptées entre Kamel A. et Kévin B., depuis sa prison.
Elle a aussi mentionné la tentative d'Hillal A. d'acquérir, dans une armurerie lyonnaise, une réplique de fusil d'assaut et une conversation où Rémi M. parle du 17 novembre comme la date à laquelle il "faut agir".
Et pour la magistrate, le "but" était bien terroriste: "Ce qui ressort (des écoutes), c'est un désir de combattre la société, de la plier, de la blesser, de la punir", a-t-elle déclaré, avant de requérir entre trois et quatorze ans de prison ferme.
En rangs serrés, la défense a ensuite plaidé, pour chacun, la relaxe, dépeignant un projet "au stade de la tentation" qui n'avait qu'un objectif banalement crapuleux, pour des hommes qui vivotaient alors du RSA.
Rémi M. était "rigoriste oui, Daech, certainement pas", a résumé son avocat, Me Michaël Bendavid. Il ne s'agissait pas de "servir une cause terroriste, mais de vivre un petit peu mieux", a-t-il assuré.
Cette affaire est "le symbole des petits échecs, des démissions, des renoncements, face à la politique pénale menée depuis 2016 en matière terroriste", a lancé Me Léa Dordilly, avocate d'Hillal A.
"C'est un cas pratique de tous les écueils du sujet", a-t-elle tancé, citant une "communication médiatique désastreuse" et le "vide abyssal" de "preuve matérielle".
"Ce dossier se fonde d'abord sur une erreur, une mauvaise analyse des enquêteurs", a rappelé Simon Clémenceau, conseil de Kamel A. "La procédure s'est effondrée" et, ensuite, "c'est une reconstruction artificielle" de l'affaire.
"La radicalisation de Kevin B. suffit-elle pour se dispenser d'une raisonnement juridique ?" a asséné son avocate. Du projet, "il n'en avait pas connaissance" et dans les préparatifs, "où est-ce qu'il intervient ?" a demandé Me Louise Dumont Saint Priest.
Estimant qu'on avait "tordu" l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste, elle s'est élevée contre la "peine d'élimination" proposée par l'accusation, demandant au tribunal de ne pas "laisser" son client "se noyer".
alv/tib/ob
Birmanie: "remise en cause inacceptable du processus démocratique" (Le Drian) #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a dénoncé "une remise en cause inacceptable du processus démocratique" en Birmanie après le coup d'Etat survenu lundi et exprimé son soutien au peuple birman "dans sa volonté de liberté".
Dans une déclaration écrite, il a appelé à la "libération immédiate et sans condition" de la cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi ainsi que de tous les autres responsables politiques arrêtés.
"Cette arrestation, ainsi que le transfert des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires à l'armée constituent une inacceptable remise en cause du processus démocratique engagé depuis une dizaine d'années", a souligné le chef de la diplomatie française.
"La France appelle au strict respect des résultats des élections du 8 novembre et se tient résolument aux côtés du peuple birman dans sa volonté de démocratie et de liberté exprimée dans les urnes", a-t-il poursuivi.
Auparavant, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait appelé à ce que "le résultat du vote des Birmans soit respecté".
"Il y a eu des élections au mois de novembre dernier, Mme Aung San Suu Kyi a été élue et dans ces conditions nous appelons à ce que le résultat des urnes, le résultat du vote des Birmans soit respecté", a indiqué M. Attal sur franceinfo.
Paris suit "heure par heure et de très près ce qui se passe", et "discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales et notamment l'Organisation des Nations unies" de la situation, selon le porte-parole.
Il a précisé que la "préoccupation" est "forte" pour les Français présents en Birmanie et que "les services du ministère des Affaires étrangères sont mobilisés pour suivre et être en contact avec nos ressortissants sur place".
L'armée a arrêté lundi Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, âgée de 75 ans, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé ses généraux aux principaux postes.
Les militaires accusent la commission électorale de ne pas avoir remédié aux "énormes irrégularités" qui ont eu lieu, selon eux, lors des législatives de novembre, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi au pouvoir depuis les législatives de 2015.
Alors que les rumeurs de coup d'Etat se renforçaient ces derniers jours, Aung San Suu Kyi avait laissé un message à la population, diffusé ce lundi par le président de la LND sur les réseaux sociaux, dans lequel elle exhorte les Birmans à "ne pas accepter" ce putsch et à "réagir à l'unanimité".
vl/cf/at
Les coups d'Etat dans le monde depuis 15 ans #
Rappel des derniers coups d'Etat dans le monde depuis quinze ans, avant celui intervenu lundi en Birmanie.
- 6 août 2008 - MAURITANIE: Le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi est renversé par une junte dirigée par Mohamed Ould Abdel Aziz.
- 23 décembre 2008 - GUINEE: Une junte dirigée par Moussa Dadis Camara prend le pouvoir quelques heures après l'annonce de la mort du président Lansana Conté.
- 2 mars 2009 - GUINEE-BISSAU: Le président Joao Bernardo Vieira est tué par des militaires à Bissau, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major. Le président de l'Assemblée nationale Raimundo Pereira prête serment comme chef d'Etat par intérim.
- 17 mars 2009 - MADAGASCAR: Le président Marc Ravalomanana, lâché par l'armée, est contraint de démissionner en transférant les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les remet à Andry Rajoelina. Les Occidentaux condamnent ce qu'ils considèrent comme un "coup d'Etat".
- 18 février 2010 - NIGER: L'armée prend le pouvoir, déposant le président Mamadou Tandja et déclarant le gouvernement "dissous".
- 22 mars 2012 - MALI: Des militaires renversent le régime d'Amadou Toumani Touré (ATT), l'accusant d'"incompétence" dans la lutte contre des groupes islamistes et la rébellion touareg dans le Nord. Un "Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat", dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, dissout les institutions.
- 12 avril 2012 - GUINEE-BISSAU: Un coup d'Etat militaire interrompt le processus électoral, à deux semaines du second tour de l'élection présidentielle. Le lendemain, les putschistes, dirigés par le général Antonio Indjai, annoncent avoir déposé le président Pereira et le Premier ministre sortant Gomes Junior.
- 3 juillet 2013 - EGYPTE: Après des manifestations monstres réclamant le départ de Mohamed Morsi, élu en juin 2012, l'armée le destitue et l'arrête.
- 17 septembre 2015 - BURKINA FASO: Moins d'un an après la chute de Blaise Compaoré, chassé par un soulèvement populaire, le président Michel Kafando est renversé par un coup d'Etat mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite de l'armée burkinabè. Il est rétabli dans ses fonctions une semaine plus tard après un accord entre soldats loyalistes et putschistes.
- 21 nov 2017 - ZIMBABWE: mi-novembre des blindés prennent position à Harare. Le président Robert Mugabe, 93 ans, est placé en résidence surveillée. Le 21, le plus vieux dirigeant de la planète démissionne, poussé vers la sortie par l'armée, son parti et la rue, au terme d'une semaine de crise et alors que l'Assemblée nationale débattait de sa destitution.
- 11 avril 2019 - SOUDAN: Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans, est destitué par l'armée après quatre mois d'un mouvement populaire, déclenché par le triplement du prix du pain. La répression du soulèvement fait plus de 250 morts selon les manifestants. Un conseil de transition est mis en place en août, un Premier ministre civil installé en septembre.
- 18 août 2020 - MALI: Le 18 août, le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par un putsch militaire après plusieurs mois de crise politique.
Le putsch, condamné par la communauté internationale, entraîne des sanctions levées après la formation le 5 octobre d'un gouvernement de transition dirigé par Bah Ndaw, qui doit rendre le pouvoir aux civils dans les 18 mois.
- 22 mai 2014 - THAILANDE: L'armée prend le pouvoir après des mois de manifestations contre le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra, soeur de Takhsin Shinawatra, lui-même chassé par un coup d'Etat en 2006.
alc-ang/mw/cls
Savoie: des saisonniers barrent une autoroute pour demander l'ouverture des stations de ski #
Plus d'une centaine de saisonniers ont installé lundi matin un barrage filtrant sur l'A43 au niveau de l'accès au tunnel du Fréjus, en Savoie, pour demander l'ouverture des remontées mécaniques et plus d'aides pour une économie de la montagne à l'arrêt.
Pour éviter une "catastrophe sociale", Pierre Didio, le secrétaire départemental de FO, qui a organisé le blocage, demande au gouvernement de faire en sorte que "les gens puisse aller skier" et d'augmenter les aides pour les saisonniers.
"On va demander à être reçus" par Emmanuel Macron, a complété Eric Becker, secrétaire fédéral des transports/remontées mécaniques à Force ouvrière, qui appelle à "ce qu'on prennent en charge tous ceux qui sortent des critères d'attribution" du chômage partiel, qui ne bénéficie qu'à ceux qui ont été embauchés.
Une centaine de milliers de saisonniers dans l'hôtellerie-restauration et les commerces de montagne sont concernés, selon le syndicat, et, sans aides, "certains n'ont plus rien pour vivre, et ça, c'est inacceptable", ajoute E. Becker.
Sous une neige abondante, les dizaines de manifestants venus de différentes stations des Alpes ont bloqué pendant plusieurs dizaines de minutes l'autoroute de la Maurienne menant au tunnel qui relie la France et l'Italie sur la commune de Modane, puis procédé à des barrages filtrants à la demande de la gendarmerie.
Elodie Canale-Parola, 41 ans, est venue de l'Alpe d'Huez pour que le monde de la montagne "soit considéré". Gérante de 10 magasins de location de ski dans cette grande station de l'Isère, elle n'en a ouvert qu'un pour louer raquettes et skis de fond, et n'a pu embaucher que 16 saisonniers sur la cinquantaine de salariés habituellement employés chaque année.
Elle assure "ne pas avoir le droit au fond de solidarité" car elle vient de créer son entreprise en rachetant les fonds de commerces et assure vivre aujourd'hui du RSA. "Il y a une grande détresse chez les saisonniers", ajoute-t-elle.
Comme beaucoup de manifestants, Marc Laroche est vêtu de sa veste siglée de sa station, pour lui Val-Cenis, pas très loin de là. Cet opérateur de téléski ne croit pas à la réouverture, "la saison, elle est morte", mais l'action du jour "montre qu'on est là", assure-t-il.
Le Premier ministre Jean Castex doit recevoir lundi à 17H00 les acteurs du monde de la montagne, qui attendent de nouvelles annonces pour soutenir une filière qui subit un arrêt quasi total de son activité.
ube/ag/cal