USA: un an après la mort de Breonna Taylor, l'enquête progresse selon le FBI #
La police fédérale américaine a annoncé samedi avoir réalisé des "progrès importants" dans son enquête sur la mort de Breonna Taylor, une jeune femme noire abattue dans son appartement par des policiers de Louisville il y a tout juste un an.
Pour marquer le premier anniversaire du drame, des manifestations sont prévues dans cette ville du Kentucky (centre-est) devenue l'un des épicentres de la lutte contre les violences policières et le racisme aux Etats-Unis.
"Ca fait un an, et la justice n'a toujours pas été rendue", déplorait Camille Bascus, une Afro-Américaine de 50 ans, venue d'Atlanta pour "représenter ceux qui n'ont plus de voix parce que leur coeur s'est arrêté".
Douze mois après le drame, la justice locale n'a inculpé qu'un des trois policiers impliqués et sur un motif indirect: pour avoir mis en danger les voisins de la jeune femme.
L'annonce de cette décision, jugée "insultante et scandaleuse" par les avocats de la famille Taylor, avait été suivie de violences sporadiques à Louisville à la fin du mois de septembre.
Les espoirs de ses proches résident désormais dans la justice fédérale qui a ouvert une enquête en mai 2020. "Le FBI de Louisville reste résolu à la mener à terme jusqu'à une conclusion appropriée", a assuré samedi son responsable, Robert Brown, en faisant état, dans un communiqué, "de progrès importants".
Le 13 mars 2020, Breonna Taylor, une aide-soignante de 26 ans, a été abattue en pleine nuit, quand des policiers, qui enquêtaient sur un trafic de drogues impliquant son ex-petit ami, se sont présentés à son domicile munis d'un mandat d'arrêt dit "no knock", les autorisant à enfoncer la porte sans s'annoncer.
Face à cette irruption, le nouveau compagnon de Breonna Taylor avait ouvert le feu avec une arme détenue légalement. Les agents ont riposté et Breonna Taylor a reçu plusieurs balles. Il a ensuite expliqué les avoir pris pour des cambrioleurs. Eux assurent, malgré ses dénégations, s'être présentés avant d'entrer.
La mort de Breonna Taylor n'avait pas attiré beaucoup d'attention dans un premier temps, mais elle est revenue sur le devant de la scène dans le cadre des grandes manifestations antiracistes qui ont agité les Etats-Unis après la mort de George Floyd, un quadragénaire noir étouffé par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai.
Pour mettre un terme à une plainte de la famille au civil, la mairie de Louisville a accepté de verser douze millions de dollars à la famille de Breonna Taylor et de réformer sa police.
els-chp/seb
Criminalité organisée: le patron d'un réseau de communications cryptées inculpé aux Etats-Unis #
Le patron et un ex-haut responsable de l'entreprise canadienne de réseaux de téléphones cryptés Sky Global ont été inculpés aux Etats-Unis où ils sont soupçonnés d'avoir aidé des trafiquants de drogue à protéger leurs communications, a annoncé le ministère de la Justice américain.
Des mandats d'arrêt contre Jean-François Eap, patron de Sky Global, et Thomas Herdman, un "ancien distributeur de haut niveau des appareils Sky Global", ont été délivrés vendredi, a précisé le ministère dans un communiqué.
Leur inculpation, pour complicité de trafic de drogue et d'escroquerie, fait suite à l'annonce d'une vaste opération en Europe contre Sky ECC, produit de Sky Global.
Aux Etats-Unis, "l'acte d'inculpation affirme que Sky Global a généré des centaines de millions de dollars de profit en fournissant un service qui permettaient aux réseaux criminels à travers le monde de cacher leurs trafics de drogues internationaux aux yeux des forces de l'ordre", a relevé le procureur fédéral chargé du dossier, Randy Grossman.
"Les appareils de Sky Global sont conçus spécifiquement pour empêcher les forces de l'ordre de surveiller activement les communications entre des membres d'organisations criminelles transnationales", a souligné l'acte d'accusation qui estime à "au moins 70.000" le nombre d'appareils Sky Global en circulation à travers le monde.
Le parquet fédéral belge avait annoncé mardi avoir mené une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.
Le réseau fait également l'objet d'une vaste enquête anti-criminalité en France, où il compte environ 2.000 utilisateurs et est "quasi-exclusivement utilisé par des ciminels de grande envergure", selon le procureur de Paris, Rémy Heitz.
Dans un communiqué publié sur son site, la société Sky ECC revendique une "tolérance zéro" envers les activités criminelles.
rle/chp
Le gouverneur de New York, accusé de harcèlement sexuel, s'accroche à son poste #
Le gouverneur de l'Etat de New York a de nouveau refusé vendredi de démissionner, malgré un torrent d'appels en ce sens venus notamment de poids lourds de son propre camp démocrate, après de multiples accusations de harcèlement sexuel et d'attouchements à son encontre.
"Je ne démissionnerai pas", a déclaré Andrew Cuomo lors d'un point presse téléphonique, assurant, comme la semaine précédente, "n'avoir pas fait" les choses dont il a été accusé par six femmes, successivement, depuis la fin février.
Mais, quelques heures après ses déclarations, les appels à la démission ont redoublé: le puissant chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, élu de l'Etat de New York, a à son tour estimé que M. Cuomo avait "perdu la confiance de ses partenaires de gouvernement et des New Yorkais" et devait démissionner, dans un communiqué commun avec l'autre sénatrice de l'Etat, Kirsten Gillibrand.
Et les témoignages de deux nouvelles femmes ont émergé, faisant part de leur malaise face au comportement selon elles inapproprié du gouverneur.
En deux semaines, la chute de ce gouverneur de 63 ans, qui passait pour beaucoup pour un héros de la lutte contre la pandémie en 2020 et que certains poussaient alors à briguer la Maison Blanche, est vertigineuse.
Lui qui dirige l'Etat de New York depuis 10 ans a encore une fois vendredi appelé à ne pas le condamner dès maintenant, et à "attendre les faits" - autrement dit les résultats des enquêtes annoncées sur ces allégations.
Fidèle à sa réputation d'homme coriace, il s'est défendu avec vigueur, assurant que les allégations contre lui étaient "fausses" et laissant entendre qu'il était une nouvelle victime de la "cancel culture" qui fait rage aux Etats-Unis.
Ce mouvement, raillé par de nombreux républicains, pousse au retrait de la sphère publique d'oeuvres ou de personnalités jugées coupables d'abus ou discriminations contre les minorités sexuelles ou ethniques.
"Les personnalités politiques prennent des positions pour toutes sortes de raisons, y compris par opportunisme politique ou pour céder aux pressions. Mais les gens savent faire la différence entre le jeu politique, la +cancel culture+ et la vérité", a-t-il déclaré.
Le gouverneur, dont le troisième mandat n'expire qu'en 2022, a donné l'impression qu'il ferait tout pour éviter la démission et continuer à gouverner l'Etat de New York. Contrairement à d'autres hommes de pouvoir - Donald Trump étant une exception particulièrement notoire - qui ont jeté l'éponge après des accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, avant les résultats d'éventuelles enquêtes.
Peut-il tenir face à une pression qui s'accentue d'heure en heure depuis mercredi? C'est ce jour-là qu'une sixième femme, une de ses employées, a émis les accusations les plus graves à ce jour, en l'accusant d'avoir mis la main sous son chemisier fin 2020, dans sa résidence officielle.
Deux nouvelles femmes se sont ajoutées vendredi aux six premières. Une ancienne journaliste qui couvrait le gouverneur l'a accusé de gestes inappropriés, notamment en 2012 et 2014, visant selon elle à l'humilier. Et une autre ex-employée du gouverneur, identifiée uniquement par le prénom Kaitlin, a raconté au New York Magazine combien il l'avait mise mal à l'aise.
Depuis mercredi, les élus démocrates du parlement de New York, majoritaires, étaient déjà de plus en plus nombreux à réclamer sa démission.
Jeudi, ils ont obtenu l'ouverture d'une enquête sur toutes les allégations par une commission parlementaire, première étape à une éventuelle procédure en destitution. Cette enquête vient s'ajouter à celle déjà lancée par la procureure de l'Etat, Letitia James.
Vendredi matin, c'était au tour d'influents élus démocrates new-yorkais de la Chambre des représentants de réclamer le départ du gouverneur, dont la star de l'aile gauche, Alexandria Ocasio-Cortez, et le vétéran représentant de Manhattan, Jerry Nadler.
Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand semblaient quasiment les derniers à ne pas demander sa démission.
C'est désormais chose faite, rendant la situation quasiment intenable pour M. Cuomo, même s'il continue à assurer pouvoir continuer à gouverner en attendant les résultats des enquêtes sur les allégations.
"Personne ne souhaite autant que moi les voir menées de façon exhaustive et rapide", a affirmé vendredi Andrew Cuomo.
S'il devait continuer à s'accrocher, seule une procédure de destitution semble pouvoir l'obliger à partir contre son gré.
Une telle procédure, sans précédent dans l'Etat de New York depuis 1913, requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute.
cat/seb
Le gouverneur de New York, accusé de harcèlement sexuel, s'accroche à son poste #
Le gouverneur de l'Etat de New York a de nouveau refusé vendredi de démissionner,0 malgré un torrent d'appels en ce sens venus notamment de poids lourds de son propre camp démocrate, après de multiples accusations de harcèlement sexuel et d'attouchements à son encontre.
"Je ne démissionnerai pas", a déclaré Andrew Cuomo lors d'un point presse téléphonique, assurant, comme la semaine précédente, "n'avoir pas fait" les choses dont il a été accusé par six femmes, successivement, depuis la fin février.
Mais, quelques heures après ses déclarations, les appels à la démission ont redoublé: le puissant chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, élu de l'Etat de New York, a à son tour estimé que M. Cuomo avait "perdu la confiance de ses partenaires de gouvernement et des New Yorkais" et devait démissionner, dans un communiqué commun avec l'autre sénatrice de l'Etat, Kirsten Gillibrand.
Et les témoignages de deux nouvelles femmes ont émergé, faisant part de leur malaise face au comportement selon elles inapproprié du gouverneur.
En deux semaines, la chute de ce gouverneur de 63 ans, qui passait pour beaucoup pour un héros de la lutte contre la pandémie en 2020 et que certains poussaient alors à briguer la Maison Blanche, est vertigineuse.
Lui qui dirige l'Etat de New York depuis 10 ans a encore une fois vendredi appelé à ne pas le condamner dès maintenant, et à "attendre les faits" - autrement dit les résultats des enquêtes annoncées sur ces allégations.
Fidèle à sa réputation d'homme coriace, il s'est défendu avec vigueur, assurant que les allégations contre lui étaient "fausses" et laissant entendre qu'il était une nouvelle victime de la "cancel culture" qui fait rage aux Etats-Unis.
Ce mouvement, raillé par de nombreux républicains, pousse au retrait de la sphère publique d'oeuvres ou de personnalités jugées coupables d'abus ou discriminations contre les minorités sexuelles ou ethniques.
"Les personnalités politiques prennent des positions pour toutes sortes de raisons, y compris par opportunisme politique ou pour céder aux pressions. Mais les gens savent faire la différence entre le jeu politique, la +cancel culture+ et la vérité", a-t-il déclaré.
Le gouverneur, dont le troisième mandat n'expire qu'en 2022, a donné l'impression qu'il ferait tout pour éviter la démission et continuer à gouverner l'Etat de New York. Contrairement à d'autres hommes de pouvoir - Donald Trump étant une exception particulièrement notoire - qui ont jeté l'éponge après des accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, avant les résultats d'éventuelles enquêtes.
Peut-il tenir face à une pression qui s'accentue d'heure en heure depuis mercredi? C'est ce jour-là qu'une sixième femme, une de ses employées, a émis les accusations les plus graves à ce jour, en l'accusant d'avoir mis la main sous son chemisier fin 2020, dans sa résidence officielle.
Deux nouvelles femmes se sont ajoutées vendredi aux six premières. Une ancienne journaliste qui couvrait le gouverneur l'a accusé de gestes inappropriés, notamment en 2012 et 2014, visant selon elle à l'humilier. Et une autre ex-employée du gouverneur, identifiée uniquement par le prénom Kaitlin, a raconté au New York Magazine combien il l'avait mise mal à l'aise.
Depuis mercredi, les élus démocrates du parlement de New York, majoritaires, étaient déjà de plus en plus nombreux à réclamer sa démission.
Jeudi, ils ont obtenu l'ouverture d'une enquête sur toutes les allégations par une commission parlementaire, première étape à une éventuelle procédure en destitution. Cette enquête vient s'ajouter à celle déjà lancée par la procureure de l'Etat, Letitia James.
Vendredi matin, c'était au tour d'influents élus démocrates new-yorkais de la Chambre des représentants de réclamer le départ du gouverneur, dont la star de l'aile gauche, Alexandria Ocasio-Cortez, et le vétéran représentant de Manhattan, Jerry Nadler.
Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand semblaient quasiment les derniers à ne pas demander sa démission.
C'est désormais chose faite, rendant la situation quasiment intenable pour M. Cuomo, même s'il continue à assurer pouvoir continuer à gouverner en attendant les résultats des enquêtes sur les allégations.
"Personne ne souhaite autant que moi les voir menées de façon exhaustive et rapide", a affirmé vendredi Andrew Cuomo.
S'il devait continuer à s'accrocher, seule une procédure de destitution semble pouvoir l'obliger à partir contre son gré.
Une telle procédure, sans précédent dans l'Etat de New York depuis 1913, requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute.
cat/seb
La famille de George Floyd obtient 27 millions de dollars de dédommagement #
La mairie de Minneapolis a accepté de verser la somme record de 27 millions de dollars à la famille de George Floyd, dont la mort en mai 2020 avait provoqué un mouvement de colère mondial contre les violences policières et le racisme.
Cet accord "historique", selon les avocats de la famille, met fin aux poursuites au civil intentées en juillet 2020 contre la municipalité, qui a depuis entamé une réforme de sa police, et les quatre policiers impliqués dans la mort de cet Afro-américain.
"Cet accord n'est pas seulement historique par les 27 millions payés, mais aussi par les réformes de justice sociale et de police" lancées par la mairie, s'est félicité vendredi l'un des avocats, Ben Crump.
"Il envoie le message que prendre la vie d'une personne noire ne sera plus considéré comme sans importance ou sans conséquence", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Brandon Williams, un neveu de George Floyd, a salué "un énorme pas en avant dans le processus de guérison" de la famille, même si "aucune somme d'argent ne pourra soigner cette douleur, ce chagrin".
"Nous serions heureux de déchirer cet accord pour avoir George avec nous", a-t-il assuré.
Cet accord à l'amiable est le plus important de l'histoire ces Etats-Unis pour ce genre de procédure, selon les avocats.
En 2018, la ville de Chicago avait accepté de payer 16 millions de dollars aux proches de Bettie Jones, une femme noire de 55 ans abattue par des policiers à qui elle avait ouvert la porte.
Agé de 46 ans, George Floyd est décédé le 25 mai dans un quartier défavorisé de Minneapolis après avoir été menotté et immobilisé au sol sur le ventre, suffoquant pendant de longues minutes sous le genou d'un policier blanc, Derek Chauvin.
La scène, filmée par une passante et diffusée en direct sur les réseaux sociaux, a provoqué un mouvement de colère inédit depuis les années 1960 aux Etats-Unis et dans le monde, contre le racisme et les violences policières.
"George Floyd a eu plus de témoins de sa torture et de sa mort qu'aucune autre personne, noire ou blanche, dans l'histoire américaine", a rappelé Ben Crump. "C'est pour cela que George Floyd a changé le monde, parce que l'on sait que l'Amérique vaut mieux que ça."
Le procès pénal de l'ex-policier, accusé de meurtre, homicide involontaire et violences volontaires ayant entraîné la mort, s'est ouvert mardi à Minneapolis dans une ambiance très tendue.
"Suivons l'exemple de George Floyd et soyons pacifiques en demandant justice", a dit Ben Crump en appelant au calme alors que la ville avait été secouée par plusieurs nuits de violences après le drame.
Les trois autres agents seront jugés plus tard.
Une partie de la somme sera dévolue à l'aménagement du quartier où George Floyd est mort, devenu le point de ralliement des manifestations en sa mémoire et où plusieurs fusillades ont eu lieu ces derniers mois.
"Quand les gens viendront (dans ce quartier), ils verront un tournant pour les droits civiques, ils apprendront des choses sur la culture afro-américaine. Ils soutiendront les commerçants noirs florissants" qui ont souffert de la pandémie de coronavirus, a expliqué M. Crump.
Les avocats ont également salué la décision de la mairie de Minneapolis de poursuivre les réformes au sein de la police locale pour créer un "nouveau modèle" de sécurité publique, en espérant que d'autres villes suivront l'exemple.
"Quand un conseiller municipal ou un maire réfléchira à abolir les perquisitions sans mandat ou les étranglements, il aura 27 millions de raisons de le faire", a lancé Chris Stewart, un des avocats de la famille.
"Au milieu d'une perte et d'une peine incommensurables, nous avons une occasion qui n'arrive qu'une fois par génération de vraiment faire les changements que les responsables politiques, les militants et les habitants n'ont pas réussi à faire depuis trop longtemps", a affirmé le maire démocrate de Minneapolis, Jacob Frey.
Cette annonce intervient à la veille du premier anniversaire de la mort de Breonna Taylor, une jeune Afro-américaine tuée chez elle lors d'une perquisition nocturne de la police à Louisville, dans le Kentucky.
La ville a accepté en septembre de verser 12 millions de dollars à sa famille, également défendue par Ben Crump.
cyj/vgr
Le gouverneur de New York, accusé de harcèlement sexuel, s'accroche à son poste #
Le gouverneur de l'Etat de New York a à nouveau refusé vendredi de démissionner, malgré les pressions croissantes en ce sens après une série d'accusations de harcèlement sexuel et d'attouchements à son encontre.
"Je ne démissionnerai pas", a déclaré Andrew Cuomo lors d'un point presse téléphonique, assurant, comme la semaine précédente, "n'avoir pas fait" les choses dont il a été accusé par six femmes, successivement, depuis la fin février.
Après son point presse, vendredi, les témoignages de deux autres femmes faisant part de leur malaise face au démocrate ont émergé.
Le gouverneur de 63 ans, qui a en deux semaines perdu tout le prestige acquis pour sa gestion de la pandémie en 2020, a une fois encore appelé à "attendre les faits", autrement dit les résultats des enquêtes annoncées sur ces allégations.
Il a laissé entendre qu'il pourrait être victime de la "cancel culture" (culture du bannissement) qui fait rage aux Etats-Unis. Ce mouvement, raillé par de nombreux républicains, pousse au retrait de la sphère publique d'oeuvres ou de personnalités jugées coupables d'abus ou discriminations contre les minorités sexuelles ou ethniques.
"Les personnalités politiques prennent des positions pour toutes sortes de raisons, y compris par opportunisme politique ou pour céder aux pressions. Mais les gens savent faire la différence entre le jeu politique, la +cancel culture+ et la vérité", a-t-il déclaré.
Lui que certains poussaient à briguer la Maison Blanche en 2020 entend donc tout faire pour continuer à gouverner l'Etat de New York, dont il tient les rênes depuis 10 ans. Contrairement à d'autres hommes de pouvoir - Donald Trump étant une exception particulièrement notoire - qui ont jeté l'éponge après des accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, avant les résultats d'éventuelles enquêtes.
Mais la pression sur le gouverneur, dont le troisième mandat expire fin 2022, ne cesse de monter. Plus encore depuis mercredi, lorsqu'une de ses employées, restée anonyme, a émis les accusations les plus graves à ce jour: elle l'accuse d'avoir mis la main sous son chemisier fin 2020, dans sa résidence officielle.
L'accusation est suffisamment sérieuse pour avoir été notifiée à la police locale.
Vendredi, après le point presse de M. Cuomo, une septième femme, ancienne journaliste qui couvrait le gouverneur, l'a accusé de gestes inappropriés, visant selon elle parfois à l'humilier. Et une autre ex-employée, identifiée uniquement par le prénom Kaitlin, a raconté au New York Magazine combien il l'avait mise mal à l'aise.
Dans ce contexte, les élus démocrates du parlement de New York, majoritaires, sont toujours plus nombreux à réclamer sa démission.
Jeudi, ils ont obtenu l'ouverture d'une enquête sur ces allégations par une commission parlementaire, première étape à une éventuelle procédure en destitution. Cette enquête vient s'ajouter à celle déjà lancée par la procureure de l'Etat, Letitia James.
Vendredi également, d'influents élus démocrates new-yorkais du Congrès fédéral ont à leur tour réclamé le départ du gouverneur, dont la star de l'aile gauche, Alexandria Ocasio-Cortez, et le vétéran représentant de Manhattan, Jerry Nadler.
Il ne peut "plus diriger efficacement", a jugé Alexandria Ocasio-Cortez, dite "AOC", dans un communiqué conjoint avec un autre représentant new-yorkais, Jamaal Bowman.
M. Cuomo "a perdu la confiance des New-Yorkais" et "doit démissionner", a aussi estimé M. Nadler.
Aucune date limite n'a été fixée pour les deux enquêtes ouvertes sur les allégations.
"Personne ne souhaite autant que moi les voir menées de façon exhaustive et rapide", a affirmé vendredi Andrew Cuomo.
Pourra-t-il continuer à s'arc-bouter si les pressions s'intensifient encore?
Seule une procédure de destitution semble pouvoir l'obliger à partir contre son gré.
Une telle procédure, sans précédent dans l'Etat de New York depuis 1913, requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute.
cat/vgr
La famille de George Floyd obtient 27 millions de dollars de dommages-intérêts #
La famille de George Floyd, un Afro-Américain mort lors de son arrestation en mai 2020, va recevoir 27 millions de dollars de dommages-intérêts après avoir trouvé un accord avec la ville de Minneapolis, ont annoncé vendredi les avocats de ses proches.
"Cet accord à l'amiable est le plus important de l'histoire ces Etats-Unis dans une procédure concernant les droits fondamentaux intentée pour une mort imputable à une faute", ont-ils expliqué dans un communiqué.
La famille de George Floyd avait déposé plainte au civil en juin 2020 contre la municipalité et les quatre policiers impliqués dans sa mort.
Le procès pénal de l'un d'eux, Derek Chauvin, qui avait asphyxié George Floyd avec son genou en l'immobilisant à terre, s'est ouvert mardi à Minneapolis.
Les trois autres agents seront jugés plus tard.
La mort de George Floyd a provoqué un mouvement de colère inédit depuis les années 1960 aux Etats-Unis contre le racisme et les violences policières, qui s'est propagé dans le monde entier, avec des manifestations aux cris de "Black Lives Matter" (les vies noires comptent).
"La mort horrible de George Floyd, vue par des millions de gens dans le monde, a libéré une demande profonde pour la justice et le changement", a déclaré l'un des avocats, Ben Crump, dans un communiqué.
Cet accord "envoie un message fort que les vies noires comptent bien et que les brutalités policières contre les gens de couleur doivent cesser", a-t--il ajouté.
Le frère de George Floyd, Rodney, a estimé que l'accord était "un pas nécessaire" pour permettre à la famille de faire son deuil.
"Le souvenir de George, pour ceux qui l'aimaient, sera toujours son optimisme que les choses peuvent s'arranger, et nous espérons que cet accord le fera", a-t-il ajouté.
Une partie de la somme sera dévolue à l'aménagement du quartier où George Floyd est mort, devenu le point de ralliement des manifestations en sa mémoire. La police n'y est pas la bienvenue et plusieurs fusillades ont été déplorées ces derniers mois.
Les avocats ont également salué la décision de la mairie de Minneapolis de transformer sa police pour créer un "nouveau modèle" de sécurité publique.
"Après avoir été identifié avec George Floyd pour des raisons tragiques, on gardera le souvenir de Minneapolis pour ses changements progressistes qui peuvent mener le pays à réfléchir à la façon de réformer et transformer les relations entre la police et les communautés de couleur", a dit Antonio Romanucci.
Ben Crump avait déjà négocié un accord "historique" avec la ville de Louisville qui avait accepté en septembre dernier de verser 12 millions de dollars à la famille d'une jeune Afro-américaine, Breonna Taylor, tuée chez elle lors d'une opération policière.
cyj/seb
Le gouverneur de New York, accusé de harcèlement sexuel, s'accroche à son poste #
Le gouverneur de l'Etat de New York a à nouveau refusé vendredi de démissionner, malgré les pressions croissantes en ce sens après une série d'accusations de harcèlement sexuel et d'attouchements à son encontre.
"Je ne démissionnerai pas", a déclaré Andrew Cuomo lors d'un point presse téléphonique, assurant, comme la semaine précédente, "n'avoir pas fait" les choses dont il a été accusé par six femmes, successivement, depuis la fin février.
Le gouverneur démocrate de 63 ans, qui a en deux semaines perdu tout le prestige acquis pour sa gestion de la pandémie en 2020, a une fois encore appelé à "attendre les faits", autrement dit les résultats des enquêtes annoncées sur ces allégations.
Il a laissé entendre qu'il pourrait être victime de la "cancel culture" (culture du bannissement), qui veut que des oeuvres jugées offensantes soient retirées, ou que des personnes jugées coupables d'abus ou discriminations contre les minorités sexuelles ou ethniques, doivent s'excuser, voire être écartées de la sphère publique.
"Les personnalités politiques prennent des positions pour toutes sortes de raisons, y compris par opportunisme politique ou pour céder aux pressions. Mais les gens savent faire la différence entre le jeu politique, la +cancel culture+ et la vérité", a-t-il déclaré.
Lui que certains poussaient à briguer la Maison Blanche en 2020 entend donc tout faire pour continuer à gouverner l'Etat de New York, dont il tient les rênes depuis 10 ans. S'accrochant à son poste, contrairement à d'autres hommes de pouvoir qui, depuis le début de l'ère #MeToo, ont dû jeter l'éponge après des accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles, la plupart du temps avant les résultats des enquêtes.
Mais la pression continue à monter, avec une force décuplée depuis mercredi, lorsqu'une de ses employées, restée anonyme, a émis les accusations les plus graves à ce jour: elle l'accuse d'avoir passé la main sous ses vêtements et de l'avoir touchée de façon "agressive" fin 2020, dans sa résidence officielle, accusation suffisamment sérieuse pour avoir été notifiée à la police.
Dans la foulée, une soixantaine d'élus démocrates du parlement de New York ont cessé de le soutenir et réclament désormais sa démission, précipitant l'ouverture d'une enquête d'une commission parlementaire -- en plus des investigations déjà lancées par la procureure de l'Etat.
Vendredi, d'influents élus new-yorkais du Congrès fédéral leur ont emboîté le pas, dont la star de l'aile gauche, Alexandria Ocasio-Cortez, ou le vétéran représentant de Manhattan, Jerry Nadler.
La dernière allégation "est inquiétante pour la sécurité et le bien-être immédiat du personnel du gouverneur", qui ne peut "plus diriger efficacement", a jugé Alexandria Ocasio-Cortez, dite "AOC", dans un communiqué conjoint avec un autre représentant new-yorkais, Jamaal Bowman.
M. Cuomo "a perdu la confiance des New-Yorkais" et "doit démissionner", a estimé de son côté M. Nadler.
La durée des deux enquêtes ouvertes sur les allégations le visant n'a pas été déterminée.
"Personne ne souhaite autant que moi les voir menées de façon exhaustive et rapide", a affirmé vendredi Andrew Cuomo.
Si les pressions continuent et que le gouverneur refuse toujours de démissionner, seule une procédure de destitution semble pouvoir l'y forcer.
Une telle procédure, sans précédent depuis 1913, requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute.
cat/vgr
La famille de George Floyd obtient 27 millions de dollars de dommages-intérêts #
La famille de George Floyd, un Afro-Américain mort lors de son arrestation en mai 2020, va recevoir 27 millions de dollars de dommages-intérêts après avoir trouvé un accord avec la ville de Minneapolis, ont annoncé vendredi les avocats de la famille.
"Cet accord à l'amiable est le plus important de l'histoire ces Etats-Unis dans une procédure concernant les droits fondamentaux intentée pour une mort imputable à une faute", ont-ils expliqué dans un communiqué.
La famille de George Floyd avait déposé plainte au civil en juin 2020 contre la municipalité et les quatre policiers impliqués dans sa mort. Le procès pénal de l'un d'eux s'est ouvert mardi à Minneapolis.
cyj/seb
Le gouverneur de New York refuse à nouveau de démissionner #
Le gouverneur de New York a à nouveau refusé vendredi de démissionner, malgré les appels qui se multipliaient en ce sens après une série d'accusations de harcèlement sexuel et d'attouchement à son encontre.
"Je ne démissionnerai pas", a déclaré Andrew Cuomo lors d'un point presse téléphonique, assurant à nouveau qu'il "n'avait pas fait" les choses dont il est accusé.
Le gouverneur démocrate de 63 ans, au pouvoir depuis 10 ans et vu comme un héros anti-pandémie en 2020, a une fois encore appelé à attendre les résultats des enquêtes annoncées sur ces allégations.
cat/cjc
D'influents démocrates appellent à leur tour le gouverneur de New York à démissionner #
Le nombre d'influents élus démocrates appelant le gouverneur de New York à démissionner ne cesse d'augmenter: vendredi, c'est la jeune star de l'aile gauche du Congrès, Alexandria Ocasio-Cortez, et le très expérimenté Jerry Nadler qui ont demandé le départ d'Andrew Cuomo, accusé de harcèlement sexuel et d'attouchement.
Six femmes ont depuis fin février accusé le gouverneur de 63 ans, vu comme un héros de la pandémie en 2020. Si la plupart sont des allégations de harcèlement sexuel ou de gestes déplacés, la dernière accusation, sortie mercredi, apparaît plus grave puisqu'une employée l'accuse d'avoir forcé sa main sous son chemisier fin 2020.
Cette allégation "est inquiétante pour la sécurité et le bien-être immédiat du personnel du gouverneur", a estimé Alexandria Ocasio-Cortez dite "AOC", représentante de quartiers du Queens et du Bronx, dans un communiqué commun avec un autre collègue new-yorkais, Jamaal Bowman.
Tous deux ont rappelé que le gouverneur et ses conseillers avaient aussi été mis en cause, au terme d'une enquête de la procureure générale de l'Etat, d'avoir minimisé le bilan du Covid-19 dans les maisons de retraite de l'Etat.
"Nous croyons ces femmes, nous croyons les informations, nous croyons la procureure, et nous croyons les 55 élus du parlement new-yorkais qui ont conclu que le gouverneur Cuomo ne peut plus diriger efficacement face à tous ces défis", ont-ils conclu dans leur communiqué.
Autre élu démocrate new-yorkais de la Chambre des représentants, le vétéran Jerry Nadler, a aussi estimé que "les accusations répétées contre le gouverneur et la façon dont il y a répondu, rendent impossible pour lui de continuer à gouverner".
Il "a perdu la confiance des New-Yorkais" et "doit démissionner", a-t-il ajouté.
Les deux représentants new-yorkais au Sénat fédéral - le leader démocrate Chuck Schumer comme la sénatrice Kirsten Gillibrand - se sont gardés d'appeler à sa démission pour l'instant, appelant à attendre les résultats de l'enquête lancée sur ces allégations par la procureure de l'Etat.
Le gouverneur a écarté jusqu'ici toute idée de démissionner, mais la situation semble de plus en plus intenable pour lui.
Le parlement de l'Etat de New York a fait une première étape vers une procédure en destitution jeudi: la commission judiciaire de la chambre basse a reçu le feu vert pour lancer une enquête qui décidera s'il y a lieu d'entamer cette procédure.
Une telle procédure, sans précédent depuis 1913, requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute.
cat/cjc
Le gouverneur de New York face au risque d'une procédure de destitution #
Une procédure de destitution contre le gouverneur de New York, accusé d'attouchement sur une employée? Le risque est désormais réel pour Andrew Cuomo, après que l'un des patrons démocrates du Parlement de cet Etat, jusqu'à récemment son allié, eut donné son feu vert jeudi à la première étape de la procédure.
Les difficultés du puissant gouverneur, vu par beaucoup comme un héros face à la pandémie l'an dernier, se sont considérablement aggravées depuis mercredi soir: un journal new-yorkais, le Times Union de la capitale Albany, a en effet révélé qu'une de ses employées l'accusait d'avoir passé la main sous sa blouse et de l'avoir touchée de façon "agressive" fin 2020, dans sa résidence officielle.
Depuis fin février, le gouverneur de 63 ans, dont le troisième mandat expire fin 2022, était déjà de plus en plus fragilisé par les allégations successives de cinq femmes, l'accusant de harcèlement sexuel ou de comportement inapproprié.
Mais les accusations apparues mercredi sont plus graves et pourraient avoir des conséquences pénales: le bureau du gouverneur a dû en "notifier la police" locale, a confirmé à l'AFP un de ses porte-parole.
Si une telle notification n'entraîne pas automatiquement une enquête pénale, les nouvelles allégations ont poussé 59 élus démocrates du Parlement de New York - qui compte 213 élus au total, en majorité démocrates comme le gouverneur - à rejoindre les dizaines de républicains qui réclamaient déjà publiquement la démission de M. Cuomo.
Après les avoir reçus, le chef de file des démocrates de la chambre basse, Carl Heastie, a indiqué jeudi avoir "autorisé la commission judiciaire de la chambre à ouvrir une enquête en destitution", première étape vers une éventuelle destitution du gouverneur.
"Les allégations rapportées contre le gouverneur sont sérieuses", a déclaré M. Heastie dans un communiqué. "La commission pourra interroger des témoins, exiger des documents et évaluer les preuves".
Cette enquête se déroulera parallèlement à l'enquête judiciaire déjà annoncée sur ces allégations par la procureure générale de New York, Letitia James.
Le gouverneur n'a pas immédiatement réagi à cette annonce.
S'il s'est récemment excusé d'avoir "blessé" ses accusatrices, il a aussi assuré n'avoir "jamais touché personne de façon inappropriée". Et écarté toute démission jusqu'ici.
Une destitution par le Parlement de New York requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers à la chambre haute. La dernière procédure remonte à 1913.
cat/dax
Mort de George Floyd: le policier face à un troisième chef d'inculpation #
Derek Chauvin, le policier blanc accusé du meurtre de l'Afro-Américain George Floyd, fait l'objet d'un troisième chef d'inculpation dans son procès qui a démarré mardi, a annoncé jeudi le juge qui préside les débats à Minneapolis.
Cet homme de 44 ans, dont 19 au service de la police de cette ville du nord des Etats-Unis, était déjà inculpé de meurtre et d'homicide involontaire.
Le juge, Peter Cahill, a accepté d'ajouter un troisième chef requis par l'accusation, proche de "violences volontaires ayant entraîné la mort" et puni de 25 ans de prison, après plusieurs recours judiciaires.
L'avocat de la famille de George Floyd, Ben Crump, s'est dit "satisfait" de cette décision.
"Le procès est très douloureux et la famille veut faire son deuil. Nous sommes heureux que toutes les voies judiciaires aient été explorées et que le procès puisse continuer", a-t-il dit dans un communiqué.
Le procès a débuté mardi avec la sélection des premiers jurés. Le débat de fond doit démarrer le 29 mars et un verdict est attendu fin avril.
Derek Chauvin était resté agenouillé près de neuf minutes sur le cou du quadragénaire noir, menotté et plaqué au sol sur le ventre, lors de son interpellation le 25 mai 2020.
Devant des passants effarés, George Floyd avait lancé à vingt reprises "Je ne peux pas respirer" avant de s'évanouir. Il n'avait pu être ranimé par les médecins arrivés sur place un peu plus tard.
L'avocat de Derek Chauvin estime que son client n'est pas responsable du décès de l'Afro-Américain qui aurait succombé, selon lui, à une overdose de fentanyl.
La mort de George Floyd a entraîné un mouvement de colère historique, aux Etats-Unis et dans le monde, contre le racisme et les brutalités policières.
cyj/vgr
Aux Etats-Unis, la liberté de la presse lors de manifestations au banc des accusés #
La liberté d'informer s'arrête-t-elle pendant une opération policière? Le procès d'une journaliste arrêtée lors d'une manifestation antiraciste a rouvert le débat aux Etats-Unis sur la liberté de la presse, et les relations entre les médias et la police.
Andrea Sahouri, journaliste au quotidien Des Moines Register, a été déclarée mercredi non coupable des accusations de "refus de se disperser" et d'"ingérence" dans l'action de la police, à l'issue de trois jours d'audience à Des Moines, capitale de l'Iowa (nord).
"Acquittée", a-t-elle commenté sur Twitter quelques instants après le jugement.
Celui-ci a été salué par des organisations de défense de la presse qui avaient soutenu la journaliste. L'université de Columbia, d'où elle est diplômée, avait lancé une campagne numérique avec le hashtag "#JournalismIsNotACrime", "le journalisme n'est pas un crime".
Tout en se félicitant de l'issue du procès, le directeur exécutif de la Fondation pour la liberté de la presse, Trevor Timm, a dénoncé "un usage honteux des pouvoirs des procureurs et une attaque contre les principes fondamentaux de la liberté de la presse".
Le 31 mai 2020, Andrea Sahouri couvrait une manifestation contre le racisme et les violences policières à Des Moines quand elle avait été aspergée de gaz au poivre par un policier chargé de disperser la foule. L'agent l'avait ensuite arrêtée, estimant qu'elle n'avait pas obéi à ses ordres.
Le pays était secoué depuis quelques jours par une vague de colère historique après la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc, Derek Chauvin. Celui-ci est jugé depuis mardi par un tribunal de Minneapolis.
Au procès, Andrea Sahouri a affirmé qu'elle ne participait pas à la manifestation et qu'elle s'était plusieurs fois identifiée comme journaliste, ce que contestait le policier, qui a déclaré que sa caméra-piéton ne fonctionnait pas.
"J'ai levé les mains en disant +Je suis journaliste+ il m'a attrapé le bras, m'a gazé et m'a dit +Ce n'est pas ce que j'ai demandé+", a-t-elle expliqué.
Mais pour son avocat, Nicholas Klinefeldt, "comme la police qui était là pour faire son travail, protéger les biens publics, maîtriser la foule, Andrea Sahouri était là pour faire son travail, couvrir la manifestation (...) afin que la population sache ce qu'il se passe".
En 2020, au moins 128 journalistes ont été arrêtés et parfois victimes de violences en couvrant des manifestations, selon le site US Press Freedom Tracker, et 14 font l'objet de poursuites.
"C'est une série d'attaques contre le premier Amendement" de la Constitution qui garantit la liberté de la presse, affirme à l'AFP Kirstin McCudden, rédactrice en chef du U.S Press Freedom Tracker, un site qui recense les attaques contre la liberté de la presse aux Etats-Unis.
"L'accusation de +refus de se disperser+ existe et elle est souvent utilisée contre les manifestants. Mais c'est très inhabituel contre les journalistes, qui bénéficient du droit supplémentaire de rapporter (un évènement) pour l'intérêt général", dit-elle.
Pour Erika Guevara-Rosas, d'Amnesty International, les poursuites s'inscrivent aussi "dans un ensemble de pratiques inquiétantes de la police à l'encontre des journalistes aux États-Unis".
Michael Sierra-Arevalo, professeur de sociologie à l'université du Texas, souligne que les policiers sont très méfiants envers la presse.
"Il y a un sentiment généralisé que les grands médias sont partiaux à l'égard de la police, trop critiques et concentrés sur les fautes et les manquements" des agents, dit-il à l'AFP.
Il rappelle que les policiers bénéficient d'une très grande latitude pour déterminer s'ils font face à une menace directe et pour agir.
Un policier "peut justifier beaucoup de choses s'il peut expliquer que quelqu'un représente ou est perçue comme une menace", dit l'enseignant spécialisé dans la culture policière.
Et ne pas obéir à un ordre ou faire acte de résistance, active comme passive, peut être interprété comme une menace, précise-t-il.
Dans le cas d'Andrea Sahouri, "le policier peut argumenter qu'elle ne portait pas d'accréditation presse, qu'il ne la croyait pas quand elle disait être journaliste et qu'elle n'a pas obéi à ses ordres", explique-t-il.
Le procès a été diffusé en direct depuis la faculté de droit de l'université Drake, à Des Moines, pour servir de cas d'école aux étudiants. Kirstin McCudden dit espérer "que les futurs juristes comprennent que ce procès n'est pas normal".
cyj/rle/ob
Nouvelle accusation, plus grave, contre le gouverneur de New York #
Déjà accusé de harcèlement sexuel, le gouverneur de l'Etat de New York est désormais confronté à une allégation plus grave, une employée l'accusant d'avoir passé la main sous sa blouse et de l'avoir touchée de façon "agressive", a rapporté mercredi un quotidien new-yorkais.
Le journal Times-Union -basé à Albany, capitale de l'Etat de New York où le gouverneur a sa résidence officielle- cite une source anonyme "ayant directement connaissance des allégations" de l'employée, elle aussi non identifiée.
Selon cette source, la scène s'est déroulée dans la résidence officielle du puissant gouverneur démocrate, alors que lui et l'employée, beaucoup plus jeune que lui, s'étaient retrouvés seuls après qu'il lui eut demandé de l'aider avec son téléphone portable.
L'employée, qui n'a pas porté plainte formellement, affirme par ailleurs que le gouverneur l'a touchée de façon inappropriée à d'autres occasions, ajoute le journal.
Sollicité par le journal, le gouverneur Andrew Cuomo, 63 ans, a rejeté cette accusation, affirmant "n'avoir jamais rien fait de tel", tout en qualifiant l'allégation de "poignante".
Le Times-Union avait déjà indiqué mardi qu'une sixième femme accusait le gouverneur de l'avoir touchée de façon inappropriée fin 2020 dans sa résidence officielle d'Albany, mais sans détailler ses allégations.
Le gouverneur avait alors répété n'avoir "jamais touché personne de façon inappropriée".
Les précédentes accusatrices avaient parlé de harcèlement sexuel ou de gestes inappropriés, sans accuser le gouverneur d'avoir touché des parties intimes du corps.
Les allégations les plus sérieuses jusqu'ici émanaient d'une ex-conseillère du gouverneur, Lindsey Boylan, qui a affirmé fin février qu'il l'avait embrassée sur la bouche de façon non sollicitée et qu'il avait suggéré qu'elle joue avec lui au "strip poker", quand elle travaillait avec lui entre 2015 et 2018.
Vu par beaucoup comme un héros de la lutte anti-pandémie en 2020, M. Cuomo, l'un des gouverneurs américains les plus influents, fait depuis deux semaines l'objet d'appels croissants à démissionner, y compris dans son propre camp démocrate.
Il a balayé ces appels pour l'instant, demandant aux New-Yorkais d'attendre les résultats d'une enquête sur ces allégations supervisée par la procureure de l'Etat de New York, Letitia James, à l'indépendance incontestée.
L'enquête vient de démarrer et pourrait prendre des mois.
Des élus républicains ont parallèlement amorcé une procédure en destitution devant le parlement de New York, où les démocrates sont majoritaires, à l'issue incertaine. Une destitution requiert une majorité simple à la chambre basse et les deux-tiers au Sénat de l'Etat.
cat/rle
Facebook cherche à faire annuler des poursuites anti-monopole #
Facebook a déposé mercredi des requêtes en irrecevabilité, visant à casser des procédures judiciaires sur des pratiques anticoncurrentielles lancées à son encontre par les procureurs généraux d'Etats américains et l'autorité américaine de la concurrence, la FTC.
L'enquête de la FTC "ignore complètement la réalité de l'industrie dynamique et ultra-compétitive de la high-tech au sein de laquelle Facebook opère", dénonce le géant des réseaux sociaux dans un document transmis à un tribunal de Washington.
L'entreprise affirme que la FTC n'a pas réussi à démontrer l'existence d'un marché anticoncurrentiel, l'exercice d'un monopole ou une conduite illégale susceptible de restreindre la concurrence.
Concernant la plainte des procureurs généraux, Facebook estime, dans une autre requête, que celle-ci "n'est pas en mesure d'affirmer que les citoyens ont payé des prix plus élevés, que la productivité a diminué ou que toute mesure objective de qualité ait décliné en raison des actions de Facebook qui sont contestées".
"Au contraire, les Etats, encore plus explicitement que la FTC, basent leurs poursuites sur des sujets de politique publique - comme la protection de la vie privée numérique - qui ne sont pas des sujets anti-concentration", poursuit le groupe. "Et, comme la FTC, les Etats concentrent leurs attaques sur ce que Facebook a fait il y a longtemps."
Le 9 décembre, la FTC et les procureurs représentant 48 Etats et territoires ont accusé le groupe de Mark Zuckerberg d'abuser de sa position dominante pour évincer la concurrence et ont demandé à la justice de forcer le groupe à se séparer d'Instagram et WhatsApp.
En rachetant ces deux services, respectivement en 2012 et 2014, Facebook a pu étendre sa famille d'applications et agrandir son empire numérique.
Mais les régulateurs américains considèrent que la société californienne s'est servie de ces acquisitions pour créer une situation de monopole, qui nuit aux consommateurs.
"Nos acquisitions ont été bonnes pour la compétition, bonnes pour les annonceurs et bonnes pour les gens", se défend Facebook dans un communiqué. "Nos produits restent populaires car nous évoluons, innovons et investissons sans arrêt pour de meilleures expériences pour les gens contre des rivaux d'envergure internationale".
dho/juj/oaa