Air France: "pas plus d'argent injecté" par l'Etat, déclare la CGT #
La CGT d'Air France a assuré lundi que le "nouveau soutien financier" évoqué par le ministre de l'Economie n'était "pas plus d'argent injecté" mais la transformation d'un prêt de l'Etat "en capital".
"Le ministre parle d'un +nouveau soutien financier+, nous pouvons assurer qu'il n'en est rien. Il s'agit de transformer le prêt de l'État de 3 milliards d'euros en capital. Donc pas plus d'argent injecté dans Air France", souligne dans un communiqué la CGT.
Dimanche, Bruno Le Maire avait annoncé qu'un "accord de principe" avait été trouvé avec la Commission européenne sur le déblocage d'une nouvelle aide financière pour Air France, qui devra en échange abandonner "un certain nombre de créneaux" à l'aéroport d'Orly.
"Ce sera moins que 24", avait assuré le ministre de l'Economie au "Grand Jury" RTL/Le Figaro/LCI, en parlant d'un accord "juste et proportionné pour Air France", au terme d'une négociation "dure", "longue et difficile".
De son côté, "la CGT revendique qu'aucun créneau du groupe Air France ne soit cédé", rappelle le syndicat.
"Céder moins de 24 créneaux, cela n'est pas +juste et proportionné+ comme le prétend le ministre de l'Économie. C'est juste jeter en pâture les salariés d'Air France à la concurrence avec les salariés des compagnies à bas coût", estime le syndicat.
Alors que M. Le Maire a déclaré qu'Air France allait devoir "faire des efforts de compétitivité", la CGT de la compagnie considère que "derrière cette phrase, c'est bien les salariés qui sont visés", or "supprimer les emplois d'Air France et donc les savoir-faire, c'est se priver d'être en capacité de saisir l'activité lorsque la reprise dans le secteur aérien sera là".
L'État, actionnaire d'Air France, a déjà apporté un soutien de 7 milliards d'euros (prêts directs ou garantis) au groupe, victime comme tout le secteur aérien de la crise du Covid-19. Selon M. Le Maire, un conseil d'administration doit ce lundi "valider le principe" de l'accord trouvé avec la Commission européenne, au regard des règles de la concurrence. Un comité social et économique (CSE) central d'Air France est convoqué mardi matin.
er/cel/spi
Depuis la liquidation, l'ex-usine Tim toujours en attente d'activité #
A Quaëdypre (Nord), un gardien veille sur d'immenses hangars et parkings, vides. Depuis la liquidation en 2019, l'ex-usine de Tim (300 salariés) n'a pas retrouvé d'activité, la faute à l'"inertie administrative" pour les uns, à l'"abandon" des élus et de l'Etat pour d'autres.
L'entreprise de fabrication de cabines d'engins de chantier, reprise par l'homme d'affaires bulgare Fil Filipov en juillet 2017, avait été placée en liquidation en novembre 2019, après des mois de difficultés.
Aux 304 salariés sur le carreau, le ministère de l'Industrie promettait une "prise en charge individuelle". Le président (ex-LR) du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'engageait à "faire le maximum pour trouver un ou deux projets de reprise" pour "le maximum de salariés."
"Les emplois" sur le site, "on ne les voit pas venir", se désole aujourd'hui l'ancien élu CFDT Franck Demeester. Pour Christophe Fournier (FO), les promesses de repreneurs, "c'était déjà une utopie".
Autre projet avorté, selon André Figoureux, président de la communauté d'agglomération: "une entreprise du textile souhaitait revenir dans notre région pour quitter le pays où elle est partie voici 15 ans, mais il fallait que ses machines soient installées au 1er février 2020", et "vu les lenteurs administratives en France, elle ne viendra plus chez nous".
Le matériel a été vendu aux enchères et un chef d'entreprise de la région a finalement acquis les locaux en octobre.
Rencontré fin mars par l'AFP, cet entrepreneur regrette de ne "toujours pas" pouvoir "en jouir (...) malgré les relances au liquidateur". "C'est bien placé et directement exploitable. C'est dommage que ça dure, avec les risques que les locaux se dégradent", dit-il sans comprendre ce qui bloque.
Son idée: louer les 130.000 m2 à des sociétés de logistique, qui pourraient embaucher selon lui une cinquantaine de personnes: "il ne faut plus rêver, il n'y aura pas 500 emplois".
Depuis janvier, les contrats de sécurisation professionnelle des ex-salariés ont expiré. Fin 2020, 112 personnes avaient trouvé un emploi "durable", dont 76 en CDD de plus de 6 mois ou CDI, 38 un emploi "court" et une avait créé son entreprise, selon la préfecture qui pointe le "contexte Covid" les ayant "impactés". 150 personnes avaient validé une formation.
"A partir du premier confinement, on n'a plus eu de réunions (de la cellule de suivi), tout a été fini (...) on nous a abandonnés", considère un ex monteur-assembleur, 54 ans, espérant se reconvertir à la centrale nucléaire voisine.
Au cabinet de Xavier Bertrand, on souligne que la Région a "tenu tous ses engagements", qu'elle est "là pour soutenir des repreneurs", mais que "s'il n'y en a pas, on ne peut pas les créer de toutes pièces".
La Région avait promis, et bel et bien décaissé, 3,5 millions d'euros de prêt pour tenter de sauver Tim - et en a récupéré environ 350.000.
"Xavier Bertrand est dans la com' mais dans les faits, il n'y a rien. A Bridgestone, il fait la même chose", raille le conseiller régional Adrien Nave (RN), qui a interrogé la majorité dans l'hémicycle. "Le RN surfe sur ce dossier, ce n'est pas une surprise, ça s'accentue avec la campagne" des régionales, réplique-t-on au cabinet.
Pour David Brouwer, l'avocat des salariés, "c'est un dossier étonnant qui aurait pu être très ennuyeux, mais compte tenu de l'accord trouvé, la fronde a été calmée".
L'ensemble des salariés ont en effet signé un accord financier amiable et confidentiel, proche de ce qu'ils auraient sans doute pu espérer aux prud'hommes, en échange de l'abandon de toute poursuite judiciaire.
Au moment de la liquidation, leur conseil avait déposé une plainte contre X pour escroquerie visant l'opération de reprise menée à l'été 2017
"Il y a tellement de ressorts politiques dans ce dossier que je pense que M. Filipov est à l'abri de tout risque", estime l'avocat.
Une enquête est toujours en cours, selon le parquet de Dunkerque. Mais même en cas de procès, aucun salarié ne pourrait se joindre à la procédure.
jpa/rl/cbn
Carrefour: les salariés mobilisés contre un "confinement social" #
Les salariés du groupe Carrefour se sont mobilisés samedi dans toute la France, avec des grèves ou manifestations à l'appel de la CFDT et de la CGT, pour dénoncer un "confinement social", de mauvaises conditions de travail, et réclamer embauches et hausses des salaires, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
A Liévin (Pas-de-Calais), les salariés ont mené une "grève, avec un filtrage impactant", a indiqué à l'AFP Philippe Hureau, délégué CFDT, qui a critiqué "le manque de personnel en magasin". "On ne nous donne pas les moyens de satisfaire les clients. Il y a beaucoup d'attente en caisse", a-t-il expliqué.
Devant le plus grand Carrefour de Marseille, dans les quartiers Nord, les clients étaient bloqués sur plus d'un kilomètre samedi matin, dans un concert de klaxons, avec l'entrée du parking entravée par des chariots couchés à terre et un barrage filtrant organisé par les grévistes. "Le magasin continue de tourner, mais nous essayons au maximum de dissuader les clients", a expliqué Fiona Agueni, étudiante et caissière du magasin.
Dans le Val-de-Marne, trois magasins ont suivi le mouvement, à Ivry-sur-Seine, Villejuif et Charenton-le-Pont, tout en restant ouverts, selon la préfecture. "Carrefour va verser 400 millions d'euros à ses actionnaires, et seulement 200 euros brut (de prime) à ses salariés. C'est inacceptable, surtout dans les conditions dans lesquelles nous travaillons", avec "des clients agressifs", a protesté Betty, déléguée syndicale CFDT à Ivry-sur-Seine.
"La direction nous méprise", s'est insurgé son collègue Stéphane Desgranges, représentant CGT. "On a été ouvert depuis un an, on a nourri les gens...", a-t-il rappelé. "Aujourd'hui, (...) on laisse le magasin ouvert (...) mais si la direction ne nous entend pas, on passera à l'étape supérieure", a-t-il prévenu.
En Seine-Saint-Denis, deux magasins étaient mobilisés, à Noisy-le-Grand et Aulnay-sous-Bois, "sans conséquences sur l'accueil de la clientèle", selon la préfecture. A Étampes, d'après la préfecture de l'Essonne, une quarantaine de salariés se sont rassemblés dans la matinée dans une ambiance "calme et sereine" sur le parking du magasin.
Le mouvement a également été suivi à Givors (Rhône), où le magasin était fermé samedi matin pour cause de grève. A Dijon, une centaine de manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CFDT devant un centre commercial et à Quetigny, en banlieue dijonnaise, la grève était suivie à 50%, selon la CGT, citée par Le Bien Public.
A Annecy, les salariés de l'hypermarché Carrefour "ont manifesté devant le magasin", selon la CGT locale, et à Nice, deux hypermarchés étaient touchés par le mouvement, qui a gagné Monaco, où 70 des 280 salariés de l'hypermarché Carrefour étaient en grève, selon Alexandra Oukdim, déléguée du Syndicat du commerce de Monaco.
burs-er/cel/nm
OPA de Veolia: l'AMF rappelle à l'ordre Suez #
La stratégie de Suez pour contrer l'OPA de Veolia "porte atteinte" à plusieurs principes de fonctionnement des marchés, dont l'obligation de transparence et de loyauté dans les transactions, a estimé vendredi l'Autorité des marchés financiers (AMF), ce que conteste la société.
"La recherche d'une solution négociée entre les parties est tout à fait légitime mais elle doit respecter les principes de transparence et d'intégrité du marché, de loyauté dans les transactions et la compétition, ainsi que du libre jeu des offres et de leurs surenchères", souligne l'AMF, dans ce rappel des règles sans autre conséquence dans l'immédiat.
Mais pour Suez, la prise de position de l'AMF est "incompréhensible, favorisant une nouvelle fois Veolia", a estimé le groupe.
"Depuis le début, l'AMF prend systématiquement partie en faveur de Veolia, en acceptant l'entrée au capital de Suez sans contraintes, en acceptant le renoncement à l'amicalité de Veolia et, aujourd'hui, en renonçant à la possibilité pour les actionnaires de Suez de bénéficier d'une meilleure valorisation", a renchéri Guillaume Thivolle, président de l'Association des salariés actionnaires du groupe Suez (Asas), qui représente les intérêts de quelque 50.000 actionnaires salariés et 5,6% du capital, dans un communiqué.
L'AMF, dans son communiqué, pointe notamment du doigt la décision de Suez d'activer une fondation de droit néerlandais, créée pour chapeauter ses actifs Eau France et en empêcher la cession.
Suez s'est engagé à désactiver cette structure si Veolia relève son offre d'achat à 22,50 euros l'action (au lieu de 18 euros aujourd'hui) ou transfère une part importante d'actifs au consortium de fonds Ardian et GIP, partenaires de Suez. Des conditions trop restrictives, selon l'AMF.
Le gendarme des marchés évoque aussi l'annonce par Ardian-GIP selon laquelle "le consortium pourrait considérer le dépôt d'une offre publique sur l'intégralité du capital de Suez", à 20 euros l'action.
"Une telle information diffusée, alors que Suez est en période d'offre, ne contribue pas à la bonne information des investisseurs", déplore l'AMF.
"L'AMF considère (...) que les modifications que la société Suez a apportées au dispositif de la fondation de droit néerlandais, combinées au soutien à la proposition du consortium Ardian-GIP négociée par le conseil d'administration, portent atteinte à ces règles et principes directeurs que l'AMF a pour mission de faire respecter", conclut l'Autorité.
Mais pour Suez cette déclaration "intervient au terme d'un processus décisionnel inacceptable car ne respectant pas les droits les plus élémentaires de Suez et de ses parties prenantes".
"Elle repose sur une analyse gravement erronée de la situation et s'inscrit de surcroît en totale contradiction avec la Loi Florange qui autorise la mise en oeuvre de mesures de défense conformes à l'intérêt social contre une offre publique hostile", ajoute le groupe.
Le groupe de traitement de l'eau et des déchets tente d'échapper à son rival Veolia, qui a déjà acquis 29,9% de ses parts auprès d'Engie et déposé une OPA hostile sur les actions restantes.
Veolia propose de maintenir un Suez France, dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais cette solution ne satisfait pas la direction de Suez, qui cherche, avec Ardian et GIP, à conserver les activités "Eau et Technologie" à l'international.
Quand Veolia vante la construction d'"un grand champion mondial" du secteur, Suez met en avant le besoin d'"agilité" des entreprises et son propre plan stratégique de développement.
Suez a donné à Veolia jusqu'au 20 avril pour trouver un accord à partir de ses propositions, et dans l'intervalle poursuit les cessions/acquisitions prévues dans le cadre de sa stratégie à 2030.
Suez a ainsi annoncé jeudi, dans une information réglementée sur son site internet, être parvenu à un accord préliminaire avec l'australien Cleanaway pour lui céder des actifs dans les déchets en Australie.
Veolia a de son côté mis en garde contre des ventes d'activités stratégiques, accusant la direction de Suez de vouloir dépecer le groupe, et a déposé un recours au tribunal de commerce de Nanterre contre de telles cessions. Une audience est prévue mardi.
Faute d'accord à l'amiable, il devrait revenir aux actionnaires de Suez d'arbitrer le duel, à la prochaine assemblée générale, attendue d'ici la fin juin.
cho/evs/
Recyclage de papier: trois pré-offres de rachat du dernier site français #
Le dernier site de recyclage de papier en France, qui a cessé son activité près de Rouen en 2020, fait l'objet de trois offres de reprise pour l'heure non engageantes, déposées auprès du propriétaire, le finlandais UPM, a-t-on appris vendredi auprès de salariés et de Bercy.
"Il y a trois candidats en lice, des offres non engageantes mais industrielles, sérieuses, documentées et structurées", a affirmé à l'AFP Arnaud Dauxerre représentant SE du collège cadre au CSE de ce site baptisé la Chapelle Darblay et situé à Grand-Couronne.
Ces offres "sont déposées auprès d'UPM", a ajouté, à ses côtés, Julien Sénécal, secrétaire CGT du CSE. Ces représentants du personnel font partie des cinq derniers salariés du site, après le licenciement de 228 personnes en 2020. Un accord avait été conclu pour préserver l'outil industriel (site, maintenance et machines) jusqu'en juin 2021.
MM. Dauxerre et Sénécal s'exprimaient après un rendez-vous téléphonique avec Bercy jeudi. Interrogé par l'AFP, le ministère a confirmé l'existence de trois offres sous forme de lettre d'intention et qui donc demandent à être confirmées.
Interrogée par l'AFP, UPM a confirmé avoir "des discussions depuis 18 mois avec de possibles acquéreurs potentiels". "Les discussions se poursuivent avec plusieurs entreprises. Nous ne pouvons malheureusement pas communiquer sur les détails", a ajouté le groupe.
Selon MM. Dauxerre et Sénécal, ce sont des industriels qui proposent des projets papetiers. Le nombre de salariés proposés dépend des applications papiers envisagées, de l'emballage à la production d'isolants, précise M. Dauxerre.
Les trois entreprises ont été "auditionnées par Bercy", ont-ils assuré. Deux de ces offres sont le fruit des recherches de représentants des salariés pour sauver le site, selon la CGT.
Selon une source proche du conseil régional de Normandie, une des offres émane du groupe belge VPK qui mettrait 110 millions sur la table. Autre proposition, un financier, un cartonnier français et une entreprise de ouate, proposent eux d'injecter 168 millions d'euros, selon la même source.
"La valeur du terrain est évaluée autour de 10 millions d'euros. Ce qui coûte cher, c'est le coût d'adaptation des machines", a ajouté la source proche du conseil régional.
Le 10 mars, 67 élus, dont le maire ex-LR du Havre Edouard Philippe et la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont signé un appel à relancer ce site dont la fermeture définitive "pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l'envoyer en Belgique ou en Allemagne !".
cor-boc-clc/db/eb
OPA de Veolia: l'AMF rappelle à l'ordre Suez #
La stratégie de Suez pour contrer l'OPA de Veolia "porte atteinte" à plusieurs principes de fonctionnement des marchés, dont l'obligation de transparence et de loyauté dans les transactions, a estimé vendredi l'Autorité des marchés financiers (AMF).
"La recherche d'une solution négociée entre les parties est tout à fait légitime mais elle doit respecter les principes de transparence et d'intégrité du marché, de loyauté dans les transactions et la compétition, ainsi que du libre jeu des offres et de leurs surenchères", souligne l'AMF, dans ce rappel des règles sans autre conséquence dans l'immédiat.
Mais pour Suez, la prise de position de l'AMF est "incompréhensible, favorisant une nouvelle fois Veolia", a estimé le groupe.
L'AMF, dans son communiqué, pointe la décision de Suez d'activer une fondation de droit néerlandais, créée pour chapeauter ses actifs Eau France et en empêcher la cession.
Suez s'est engagé à désactiver cette structure si Veolia relevait son offre d'achat à 22,50 euros l'action (au lieu de 18 euros aujourd'hui), ou transférait une part importante d'actifs au consortium de fonds Ardian et GIP, partenaires de Suez. "De telles conditions posées par Suez ne sont susceptibles de permettre la désactivation de la fondation que dans des cas limitatifs et contraints", souligne l'AMF.
L'AMF évoque aussi l'annonce par Ardian-GIP selon laquelle, "le consortium pourrait considérer le dépôt d'une offre publique sur l'intégralité du capital de Suez", à 20 euros l'action.
"Une telle information diffusée, alors que Suez est en période d'offre, ne contribue pas à la bonne information des investisseurs", déplore l'AMF.
"L'AMF considère (...) que les modifications que la société Suez a apportées au dispositif de la fondation de droit néerlandais, combinées au soutien à la proposition du consortium Ardian-GIP négociée par le conseil d'administration, portent atteinte à ces règles et principes directeurs que l'AMF a pour mission de faire respecter", conclut l'Autorité.
Mais pour Suez cette déclaration "intervient au terme d'un processus décisionnel inacceptable car ne respectant pas les droits les plus élémentaires de Suez et de ses parties prenantes".
"Elle repose sur une analyse gravement erronée de la situation et s'inscrit de surcroît en totale contradiction avec la Loi Florange qui autorise la mise en oeuvre de mesures de défense conformes à l'intérêt social contre une offre publique hostile", ajoute le groupe, qui juge qu'il "respecte strictement les dispositions légales en vigueur".
Le groupe de traitement de l'eau et des déchets tente d'échapper à son rival Veolia, qui a déjà acquis 29,9% de ses parts auprès d'Engie et déposé une OPA hostile sur les actions restantes.
Veolia propose de maintenir un Suez France, dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais cette solution ne satisfait pas la direction de Suez, qui cherche, avec Ardian et GIP, à conserver les activités "Eau et Technologie" à l'international.
Quand Veolia vante la construction d'"un grand champion mondial" du secteur, Suez met en avant le besoin d'"agilité" des entreprises et son propre plan stratégique de développement.
Suez a donné à Veolia jusqu'au 20 avril pour trouver un accord à partir de ses propositions, et dans l'intervalle poursuit les cessions/acquisitions prévues dans le cadre de sa stratégie à 2030.
Suez a ainsi annoncé jeudi, dans une information réglementée sur son site internet, être parvenu à un accord préliminaire avec l'australien Cleanaway pour lui céder des actifs dans les déchets en Australie.
Veolia a de son côté mis en garde contre des ventes d'activités stratégiques, accusant la direction de Suez de vouloir dépecer le groupe, et a déposé un recours au tribunal de commerce de Nanterre contre de telles cessions. Une audience est prévue mardi.
Faute d'accord à l'amiable, il devrait revenir aux actionnaires de Suez d'arbitrer le duel, à la prochaine assemblée générale, attendue d'ici la fin juin.
cho/ico/eb