Après le "non" de Paris à un rapprochement, Couche-Tard et Carrefour étudient des "partenariats opérationnels" #
Discussions sur un rapprochement "interrompues", mais "opportunités de partenariats opérationnels" à l'étude: au lendemain du veto du gouvernement français sur une fusion, le canadien Couche-Tard et le français Carrefour ont réaffirmé samedi leur volonté de travailler ensemble, quoique sous une forme différente.
"Des discussions préliminaires" avaient été engagées "à la suite d'une démarche amicale" de Couche-Tard, expliquent les deux entreprises samedi soir, au sortir d'un conseil d'administration du français Carrefour. Mais, "au vu des récents événements, ces discussions sont interrompues".
Ces "récents événements", c'est bien sûr le veto "courtois, mais clair et définitif" que le gouvernement français a opposé au rachat "d'un des grands distributeurs français". Motif: "la sécurité alimentaire n'a pas de prix", comme l'a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, vendredi sur BFMTV et RMC.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
Cependant, Carrefour et Couche-Tard ne vont pas stopper toutes discussions. Ils entendent bien "examiner des opportunités de partenariats opérationnels", portant, par exemple, sur "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", a justifié le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
Quel regard y porte Bruno Le Maire et le gouvernement? Contacté par l'AFP samedi soir, Bercy n'a pas souhaité commenter ces nouveaux développements.
A Ottawa, la ministre du Commerce international Mary Ng a exprimé une réaction mitigée, "regrettant" l'abandon des discussions sur un rapprochement après le véto français, tout en se disant "encouragée" par la recherche de partenariats opérationnels.
La veille, une source gouvernementale n'avait pas caché la frustration de gouvernement libéral de Justin Trudeau.
"On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", a reconnu cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
Le veto du gouvernement avait en tout cas surpris les milieux d'affaires français, certains faisant l'hypothèse d'une décision "plus politique qu'économique". Un analyste financier ayant requis l'anonymat observait de son côté que "le timing de l'opération n'était pas le bon avant les élections". A fortiori concernant un groupe qui est le "premier employeur privé" dans l'Hexagone.
Dans le communiqué de samedi, le président et chef de la direction de Couche-Tard Brian Hannasch a en tout cas semblé se satisfaire du compromis trouvé - peut-être parce qu'il laisse la porte ouverte à différentes options, par exemple à une alliance capitalistique à plus long terme.
"Les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution", a-t-il estimé. "Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", a-t-il encore expliqué.
Son entreprise a toutefois vu son cours de Bourse dévisser d'environ 10% après l'annonce de discussions, les analystes se montrant dubitatifs quant à la "création de valeur" d'un rapprochement entre deux groupes très différents, un champion du format petite taille réalisant 70% de son chiffre d'affaires par la vente d'essence d'une part, un géant des grandes surfaces d'autre part.
"Jusqu'à présent, leur stratégie était de dire que malgré la transition énergétique, l'essor des voitures électriques, leur business a un avenir en dépit de leur exposition aux stations essence", expliquait vendredi un analyste financier ayant demandé l'anonymat. Or, un rapprochement avec Carrefour répondrait à l'idée "de diluer le poids des ventes de stations essence dans le groupe, en s'offrant une plateforme de distribution qui se développe en ligne pour accélérer sur le retail".
Côté Carrefour, le veto du gouvernement avait fait retomber son cours de Bourse à 16,61 euros à la clôture vendredi. Mais c'est un niveau plus élevé qu'avant l'intérêt de Couche-Tard, qui témoigne d'un distributeur devenu "(re)désirable", analysait vendredi sur son blog le spécialiste de la distribution française Olivier Dauvers.
jl-et-ngu-cda/ak/dlm
Après le "non" de Paris à un rapprochement, Couche-Tard et Carrefour étudient des "partenariats opérationnels" #
Discussions sur un rapprochement "interrompues", mais "opportunités de partenariats opérationnels" à l'étude: au lendemain du veto du gouvernement français sur une fusion, le canadien Couche-Tard et le français Carrefour ont réaffirmé samedi leur volonté de travailler ensemble, quoique sous une forme différente.
"Des discussions préliminaires" avaient été engagées "à la suite d'une démarche amicale" de Couche-Tard, expliquent les deux entreprises samedi soir, au sortir d'un conseil d'administration du français Carrefour. Mais, "au vu des récents événements, ces discussions sont interrompues".
Ces "récents événements", c'est bien sûr le veto "courtois, mais clair et définitif" que le gouvernement français a opposé au rachat "d'un des grands distributeurs français". Motif: "la sécurité alimentaire n'a pas de prix", comme l'a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, vendredi sur BFMTV et RMC.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
Cependant, Carrefour et Couche-Tard ne vont pas stopper toutes discussions. Ils entendent bien "examiner des opportunités de partenariats opérationnels", portant, par exemple, sur "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", a justifié le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
Quel regard y porte Bruno Le Maire et le gouvernement? Contacté par l'AFP samedi soir, Bercy n'a pas souhaité commenter ces nouveaux développements.
Le veto du gouvernement avait en tout cas surpris les milieux d'affaires français, certains faisant l'hypothèse d'une décision "plus politique qu'économique". Un analyste financier ayant requis l'anonymat observait de son côté que "le timing de l'opération n'était pas le bon avant les élections". A fortiori concernant un groupe qui est le "premier employeur privé" dans l'Hexagone.
Dans le communiqué de samedi, le président et chef de la direction de Couche-Tard Brian Hannasch a en tout cas semblé se satisfaire du compromis trouvé - peut-être parce qu'il laisse la porte ouverte à différentes options, par exemple à une alliance capitalistique à plus long terme.
"Les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution", a-t-il estimé. "Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", a-t-il encore expliqué.
Son entreprise a toutefois vu son cours de Bourse dévisser d'environ 10% depuis l'annonce de discussions, les analystes se montrant dubitatifs quant à la "création de valeur" d'un rapprochement entre deux groupes très différents, un champion du format petite taille réalisant 70% de son chiffre d'affaires par la vente d'essence d'une part, un géant des grandes surfaces d'autre part.
"Jusqu'à présent, leur stratégie était de dire que malgré la transition énergétique, l'essor des voitures électriques, leur business a un avenir en dépit de leur exposition aux stations essence", expliquait vendredi un analyste financier ayant demandé l'anonymat. Or, un rapprochement avec Carrefour répondrait à l'idée "de diluer le poids des ventes de stations essence dans le groupe, en s'offrant une plateforme de distribution qui se développe en ligne pour accélérer sur le retail".
Côté Carrefour, le veto du gouvernement avait fait retomber son cours de Bourse à 16,61 euros à la clôture vendredi. Mais c'est un niveau plus élevé qu'avant l'intérêt de Couche-Tard, qui témoigne d'un distributeur devenu "(re)désirable", analysait vendredi sur son blog le spécialiste de la distribution française Olivier Dauvers.
jl-et-ngu-cda/ak/dlm
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Le français Carrefour et le canadien Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels".
Parmi les domaines de coopération envisagés, présentés dans un communiqué commun, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", déclare dans cette communication le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
De son côté, le président et chef de la direction de Couche-Tard, Brian Hannasch, estime que "les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution".
"Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", explique-t-il encore.
Les deux groupes avaient communiqué en milieu de semaine sur des discussions en vue d'un "rapprochement amical", face auquel le gouvernement français a exprimé un veto au nom de "la sécurité alimentaire".
"On ne cède pas l'un des grands distributeurs français", avait déclaré vendredi sur BFMTV et RMC le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
L'argument avait été critiqué par une source gouvernementale à Ottawa vendredi soir. "On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", avait déclaré cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
bur-cda/ak/dlm
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Carrefour et Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels", dans un communiqué commun.
Parmi les domaines de coopération envisagés entre les groupes français et canadien, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
cda/ak/swi
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Carrefour et Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels", dans un communiqué commun.
Parmi les domaines de coopération envisagés entre les groupes français et canadien, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
cda/ak/swi
Fuir "la pression", "effet d'aubaine": paroles de salariés partis volontairement de leur entreprise #
Michelin la semaine dernière, JCDecaux, Sanofi ou la Société générale auparavant: de nombreuses entreprises suppriment des emplois sans départs "contraints", via des plans de départs volontaires (PDV) ou ruptures conventionnelles collectives (RCC), l'occasion pour des salariés de fuir "la pression", selon des témoignages recueillis par l'AFP.
Mais l'"aubaine" se transforme parfois en cauchemar.
"Ça faisait quelque temps que je ne me sentais plus à ma place et que je réfléchissais à quitter l'entreprise. Le déclencheur a été le licenciement injuste d'un collègue et un mode de fonctionnement managérial, du monde du travail en général dans lequel je ne me reconnais pas." Mère célibataire de 44 ans, Clémence va laisser son poste d'assistante technique "sans perspectives d'évolution" chez JCDecaux, à Toulouse, pour se reconvertir "dans l'hypnothérapie", grâce à une RCC validée en octobre par les syndicats. "Quand j'ai appris que je pouvais bénéficier d'une aide à la formation et à la création d'entreprise", partir "est devenu évident".
Pour Éric, un départ anticipé à "un an et demi de la retraite", c'est "l'occasion de lever le pied" après plus de 37 ans chez JCDecaux. Afficheur à Angoulême, le sexagénaire savoure "le chèque" d'indemnités prévues par l'accord de RCC. Il aura "plus de temps libre pour voyager et entreprendre des travaux dans la maison", même s'il va commencer "un CDD de six mois dans le même secteur d'activité".
"Le plus vieux dans (s)a petite équipe", Richard, 58 ans, a jugé "légitime" d'être "candidat" au départ. Directeur en région parisienne avec "40 ans d'ancienneté" chez JCDecaux et "près de 6.000 euros net" par mois, il reconnaît "l'attrait financier" des indemnités défiscalisées de la RCC. Lui qui serait "parti à la retraite avec une prime de fin de carrière taxée à plus de 40% par l'État". À son agenda: une "formation de crêpier" à Fouesnant (Finistère) et "peut-être" ouvrir une crêperie.
Partir via une RCC, "je l'ai pris comme un effet d'aubaine, parce que les pressions commerciales dans les banques sont de plus en plus fortes. Ces dernières années, aller au travail n'était plus du tout un plaisir", raconte Joël Le Quéau, ex-conseiller de clientèle à la Société générale dans le Finistère, en pré-retraite depuis fin 2018 avec une "perte de 30%" de ses revenus. Regrette-t-il? "Ah non ! Ç'a été salutaire." "Je souhaitais partir, je n'avais plus de crédit" à rembourser, plus d'enfants à charge. Et "mon départ a permis le reclassement d'une jeune collègue dont le poste était supprimé".
Une pré-retraite avec "70% de mon salaire, cela aurait trop juste" financièrement. Et "trouver un emploi, c'était très compliqué à trois ans de la retraite". Mais rester à la Société générale, avec "la forte pression, à mon âge, je ne pouvais plus". Fin 2020, Catherine Brun décide donc à 59 ans, "motivée et confiante", de créer sa microentreprise à Hyères (Var) "pour aider les personnes âgées à domicile, leur apporter une assistance administrative, de la compagnie". Avec l'indemnité de départ "intéressante" de la RCC, "j'ai pu rembourser mes crédits et aider ma fille".
"Au bout de 15 ans, je n'étais plus du tout en adéquation avec la politique de l'entreprise." Marion (*), trentenaire élevant seule deux enfants dans le Loir-et-Cher, regrettait la "jovialité" de ses débuts à la Société générale. "Ça s'est beaucoup durci", avec "des pressions". En février 2020, elle apprend que son poste sera supprimé. Les offres de reclassement interne ne lui "conviennent pas". Depuis juillet et son départ de la banque, elle suit une "formation certifiante", payée par la RCC, de "praticienne en massage bien-être" pour devenir "salariée dans un institut". "Je suis très contente. Les autres sont angoissés pour moi, mais pas moi !"
En 2019, une RCC chez Sanofi convainc Antoine (*) de quitter son poste "très bien" payé de cadre dirigeant, devenu "pénible", avec "un problème de reconnaissance". Il signe "un CDI dans une structure plus petite". Mais "on m'a foutu dehors, viré pendant ma période d'essai, au prétexte que mon salaire était trop élevé". Depuis septembre 2019, ce père de famille quinquagénaire "cherche du boulot", une quête plus difficile "avec le Covid". "La vie peut très vite tourner. Avec le recul, je regrette."
(*): prénom modifié
ls-er/bfa/vk
Couche-Tard et Carrefour: Paris dit "non", le canadien jetterait l'éponge #
Le gouvernement français a opposé vendredi un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par Couche-Tard au géant français Carrefour, forçant le groupe canadien à retirer son offre selon l'agence Bloomberg.
La décision de jeter l'éponge a été prise après une rencontre entre le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire et le fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, selon l'agence qui cite des sources proches du dossier.
Pour tenter de rassurer Bercy, M. Bouchard avait pourtant promis plusieurs milliards d'investissements dans Carrefour et s'était engagé à maintenir l'emploi pendant deux ans et à coter le groupe en Bourse à Paris, en parallèle avec le Canada, précise l'agence.
Contactés par l'AFP, ni Couche-Tard ni Carrefour n'avaient confirmé l'information vendredi soir.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire avait rapidement douché les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant vendredi sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position à M. Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, avait refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
Mais vendredi soir, après les informations sur l'échec des négociations, une source gouvernementale à Ottawa a critiqué l'argument de Paris accusant Couche-Tard de menacer la sécurité alimentaire de la France.
"On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", reconnaît cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
La position du gouvernement français avait jeté un froid. "Le ministre de l'Economie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS/jl-et/ybl
Couche-Tard et Carrefour: Paris dit "non", le canadien jetterait l'éponge #
Le gouvernement français a opposé vendredi un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par Couche-Tard au géant français Carrefour, forçant le groupe canadien à retirer son offre selon l'agence Bloomberg.
La décision de jeter l'éponge a été prise après une rencontre entre le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire et le fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, selon l'agence qui cite des sources proches du dossier.
Pour tenter de rassurer Bercy, M. Bouchard avait pourtant promis plusieurs milliards d'investissements dans Carrefour et s'était engagé à maintenir l'emploi pendant deux ans et à coter le groupe en Bourse à Paris, en parallèle avec le Canada, précise l'agence.
Contactés par l'AFP, ni Couche-Tard ni Carrefour n'avaient confirmé l'information vendredi soir.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire avait rapidement douché les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant vendredi sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position à M. Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, avait refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français avait jeté un froid. "Le ministre de l'Economie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS/jl-et/ybl
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Économie français Bruno Le Maire a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position au fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français a en tout cas jeté un froid. "Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'État de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs, qui semblent vendredi avoir du plomb dans l'aile.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésitera pas "s'il le faut".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position au fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a refusé vendredi de commenter l'opération car "des discussions sont en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement est de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardent pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français a en tout cas jeté un froid. "Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat pointe le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en termes de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs, qui semblent vendredi avoir du plomb dans l'aile.
jl-ls-cda-mhc/mra/sr
Carrefour : un veto qui place l'exécutif français "pro-business" en porte-à-faux #
Le veto posé par Paris au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au français Carrefour risque de brouiller l'image "pro-business" de l'exécutif qui veut rendre la France attractive aux yeux des investisseurs mais a bloqué récemment plusieurs acquisitions au nom de la souveraineté nationale.
"Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et de se ridiculiser ainsi, comme son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait eu droit aux mêmes honneurs", ont ironisé les analystes financiers du cabinet AlphaValue au sujet de la décision de Bruno Le Maire d'opposer un non "clair et définitif" à l'offre canadienne.
"Ce n'est pas terrible comme signal", juge de son côté Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC)", rappelant la volonté affichée par "le gouvernement et le président de la République que les investisseurs étrangers viennent investir en France".
Sans remonter jusqu'au refus de l'État de laisser Danone se faire avaler par Pepsi en 2005, Bercy a montré les dents à trois reprises ces derniers mois. Mi-décembre, Paris a mis son veto au rachat de Photonis, un fournisseur du ministère de la Défense spécialisé dans les instruments de vision nocturne, par le groupe américain Teledyne.
Mardi, c'est Volkswagen qui s'est fait rappeler à l'ordre par Bercy: dans le cadre de son plan mondial de restructuration, le groupe allemand voulait fermer une ligne de production stratégique, équipant les sous-marins nucléaires français Barracuda. Bruno Le Maire lui a rappelé les "engagements de droit" qu'il avait pris.
Si la sécurité nationale était en jeu dans les deux premiers cas, pour Carrefour le locataire de Bercy a invoqué la "sécurité alimentaire". De fait, la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, qui a été fortement renforcée ces derniers mois, lui donne une grande latitude pour s'y opposer.
Ainsi, depuis un an, le gouvernement français, à l'instar de son homologue allemand, n'a cessé de baisser le seuil à partir duquel il peut bloquer une acquisition étrangère : il est passé de 33 à 25% en janvier, puis à 10% en avril. En parallèle, le champ des secteurs concernés n'a cessé de s'étendre, de la défense à la santé jusqu'à la presse d'information générale et la sécurité alimentaire.
Le gouvernement fait valoir que seuls 15% des quelque 1.500 opérations d'investissement ont fait l'objet d'un contrôle en 2019. Et il justifie ce durcissement du régime d'autorisation des investissements non européens par la crainte de voir des fleurons nationaux, fragilisés par la crise sanitaire, être rachetés à vil prix.
Une étude récente de Refinitiv pourrait lui donner raison. Elle montre que, malgré la crise, le marché des fusions-acquisitions impliquant un acteur français a connu en 2020 la troisième année la plus faste de la décennie.
En effet, les tombereaux d'argent déversés par les banques centrales ont eu pour effet de réduire à néant les taux d'intérêt. Emprunter ne coûtant plus rien, c'est la chasse aux bonnes affaires... et aux juteuses commissions pour les banques d'affaires comme Rothschild, qui conseille le groupe Couche-Tard sur cette opération.
Il n'empêche: l'exécutif s'expose à des critiques alors que le président Macron, lui-même ancien banquier chez Rothschild, a fait de "l'attractivité" de la France son cheval de bataille, lui qui, dès le début de son quinquennat, alla clamer "France is back" devant les grands patrons et banquiers réunis à Davos.
Réforme du marché du travail et de la fiscalité, création de la Station F, "plus grand incubateur de start-up au monde", sommet "Choose France" à Versailles en présence de 200 patrons, nomination d'un ministre délégué au Commerce extérieur et à l'Attractivité, communication vantant les atouts de la France et en particulier sa situation "au coeur de l'Europe"...
Un pari qui semblait gagné pour Emmanuel Macron : en 2019, la France est devenue le pays européen le plus attractif pour les investisseurs étrangers, devant le Royaume-Uni et l'Allemagne, avec une part de marché de 19%.
A moins que l'affaire Carrefour ne refroidisse leurs ardeurs.
evs-mhc/ak/LyS
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC que "la sécurité alimentaire n'a pas de prix" et qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésitera pas "s'il le faut".
"On a une souveraineté alimentaire (...), on veut maintenir cela", a appuyé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, cette fois sur Franceinfo. Et si un groupe "considère que la France n'est plus prioritaire dans sa politique commerciale, ça peut avoir un impact sur les Français".
La prise de position a jeté un froid. La veille, les différentes parties prenantes avaient noté que Bruno Le Maire s'était dit opposé "a priori", laissant entendre que le gouvernement pourrait se montrer moins fermé en cas de garanties sur l'emploi ou la localisation du siège par exemple. Cette fois, pas de porte entrouverte.
"Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat pointe le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en terme de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité, voire l'informatique parce qu'il y a des enjeux de défense, de données... Là, c'est moins compréhensible", estimait jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
En outre, demandait-il, "en quoi un changement des capitaux détenant Carrefour va empêcher la chaîne alimentaire française de se maintenir? Les magasins vont rester en France, les consommateurs français veulent consommer français et Carrefour serait donc bien obligé d'acheter français..."
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard a évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
L'analyste financier évoqué plus haut pointe aussi qu'en faisant "partie d'un plus grand groupe, Carrefour aurait moins de pression qu'aujourd'hui par rapport aux marchés financiers".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber son cours de Bourse dans le rouge, à 16,44 euros vers 11h30 françaises après avoir clôturé à plus de 17 euros euros mercredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
cda-mhc-ggy-cd/spi
Couche-Tard et Carrefour: refus du gouvernement français "clair et définitif" #
Le gouvernement français oppose un refus "clair et définitif" au rapprochement entre les groupes de distribution français Carrefour et canadien Couche-Tard, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif", a insisté le ministre lors d'un entretien aux médias BFMTV et RMC, après avoir indiqué mercredi qu'il n'était "a priori pas favorable" à une telle opération au nom de la "sécurité alimentaire" des Français.
"Cette crise sanitaire nous a appris une chose: c'est que la sécurité alimentaire n'a pas de prix", a défendu Bruno Le Maire, évoquant le rôle de la grande distribution pendant le premier confinement pour assurer l'approvisionnement des Français.
"La sécurité alimentaire est stratégique pour notre pays et donc on ne cède pas l'un des grands distributeurs français", a-t-il encore affirmé, ajoutant que "Carrefour est le premier employeur privé de France avec près de 100.000 salariés" et que le groupe "représente près de 20% de la distribution alimentaire dans notre pays".
Pour s'opposer à ce rachat, le gouvernement peut s'appuyer sur la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, qui lui permet de bloquer des opérations de rachat dans l'industrie agro-alimentaire.
"Nous avons l'instrument juridique à notre disposition, je préfère ne pas avoir à l'employer", mais le ministère de l'Economie l'actionnera "s'il le faut", a fait valoir M. Le Maire.
mhc/tq/shu
Couche-Tard et Carrefour: le refus du gouvernement français "clair et définitif" #
Le gouvernement français oppose un refus "clair et définitif" au rapprochement entre les groupes de distribution français Carrefour et canadien Couche-Tard, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif", a insisté le ministre lors d'un entretien aux médias BFMTV et RMC, après avoir indiqué mercredi qu'il n'était "a priori pas favorable" à une telle opération au nom de la "sécurité alimentaire" des Français.
mhc/tq/shu
Sanctions américaines: les viticulteurs bénéficieront du fonds de solidarité (Le Maire) #
Victimes collatérales du conflit UE/États-Unis sur les aides à Airbus et Boeing, les viticulteurs vont pouvoir bénéficier du fonds de solidarité contre le coronavirus, a indiqué jeudi soir le ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire.
"J'espère que cela aidera les viticulteurs à passer ces moments difficiles", a déclaré le ministre, qui a ajouté que le gouvernement poursuivait ses efforts pour obtenir "le soutien de la Commission européenne avec un fonds de compensation".
Depuis le 12 janvier, l'administration américaine taxe à hauteur de 25% les vins et cognacs français, dans le cadre de son différend avec l'UE sur les aides publiques à Airbus et Boeing. Le champagne est épargné.
Une première salve de taxes, annoncée à l'automne 2019, visait aussi les vins français, mais dans une moindre mesure.
Le gouvernement a voulu faire "un effort particulier" pour les viticulteurs, a expliqué Bruno Le Maire en détaillant les nouvelles mesures prévues dans le cadre du fonds de solidarité contre le coronavirus.
Les viticulteurs "pourront bénéficier d'une aide jusqu'à 200.000 euros par mois, dès lors qu'ils perdent 50% du chiffre d'affaires", a indiqué le ministre de l'Économie.
"Ils pourront également bénéficier de la prise en charge de coûts fixes, avec (un) plafond de 3 millions d'euros pour les grosses structures", a-t-il précisé.
Interrogée par l'AFP, la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) ne souhaitait pas faire de commentaire dans l'immédiat, le temps d'étudier ces annonces.
Après un manque à gagner de 400 millions d'euros en 2020, la filière française des vins et spiritueux estime que sa perte de chiffre d'affaires pourrait dépasser le milliard d'euros en 2021.
lby/pn/LyS
Sanctions américaines: les viticulteurs bénéficieront du fonds de solidarité (Le Maire) #
Victimes collatérales du conflit UE/États-Unis sur les aides à Airbus et Boeing, les viticulteurs vont pouvoir bénéficier du fonds de solidarité contre le coronavirus, indiqué jeudi soir le ministre de l'Economie et des finances Bruno Le Maire.
"J'espère que cela aidera les viticulteurs à passer ces moments difficiles", a indiqué le ministre, qui a ajouté que le gouvernement poursuivait ses efforts pour obtenir "le soutien de la Commission européenne avec un fonds de compensation".
lby/pn/LyS
Norwegian: à Roissy, les salariés "sous le choc", selon le SNPL #
Les salariés basés à Roissy de la compagnie aérienne à bas coût Norwegian Air Shuttle sont "sous le choc" de l'annonce jeudi de l'abandon de son activité long-courrier, a indiqué le syndicat de pilotes SNPL.
Ces salariés "ont appris, ce jour (jeudi), par un simple message interne que, dans le cadre de la restructuration de la compagnie, l'activité long-courrier serait définitivement arrêtée", précise le SNPL.
Comme cette base française "n'opère que des vols long-courriers, la direction a annoncé avoir entamé une procédure de liquidation judiciaire en France" et les salariés sont "sous le choc de cette annonce si brutale", proteste le syndicat.
Selon le SNPL, "145 pilotes, 136 personnels de cabines et cinq employés administratifs sont employés par Norwegian à Roissy-Charles-de-Gaulle".
Les représentants du SNPL "resteront très vigilants tout au long de la procédure ainsi engagée pour que toutes les règles applicables en France soient respectées", prévient le syndicat.
Notant que cette compagnie norvégienne a "reçu plusieurs millions d'euros de subventions publiques" en France "dans le cadre de l'activité partielle mise en place depuis mars 2020", le SNPL "appelle solennellement le gouvernement à avoir un oeil très attentif à cette procédure de liquidation afin de s'assurer que Norwegian remplira bien toutes les obligations qui lui incombent envers ses employés français", souligne le syndicat dans son communiqué.
Dans le rouge depuis 2017, Norwegian Air Shuttle a vu ses lourdes difficultés s'aggraver encore avec la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le transport aérien mondial l'an dernier. La compagnie a annoncé jeudi sa décision de renoncer au segment long-courrier, où elle était une pionnière du low cost, pour se concentrer sur l'Europe.
Le démantèlement de son activité long-courrier va affecter plus de 2.000 emplois et entraîner la mise en faillite de filiales en France, en Italie, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
er/cel/pb
Comment la France peut s'opposer au rachat de Carrefour par le canadien Couche-Tard #
Le gouvernement français ne veut pas d'un rapprochement entre Carrefour et le canadien Couche-Tard et la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, encore renforcée ces derniers mois, lui donne une grande latitude pour s'y opposer.
Depuis janvier 2020, le gouvernement peut bloquer une acquisition lorsque l'investisseur étranger envisage d'acquérir au moins 25% du capital d'une société française. Avant cette date, le seuil était fixé à 33,33%.
En avril dernier, ce seuil a même été abaissé à 10%, d'abord jusqu'à fin 2020, puis jusqu'en décembre 2021, du fait de la crise sanitaire. Et cela pour "éviter que des entreprises dont la valorisation serait fragilisée fassent l'objet de rachat à vil prix", explique à l'AFP Vincent Brenot, avocat associé au cabinet August & Debouzy.
Les investisseurs concernés ont alors dix jours pour notifier leurs intentions à l'administration, qui décidera s'ils doivent déposer une demande d'autorisation.
Ce droit de blocage ne concerne toutefois que certains secteurs jugés stratégiques. D'abord limité aux domaines de la défense ou de la sécurité, il a été progressivement étendu depuis 2014 à l'énergie, aux transports, aux télécoms ou à la santé, puis plus récemment à l'aérospatial, la presse d'information générale, la sécurité alimentaire ou les technologies quantiques.
Un élargissement aujourd'hui critiqué par certains. "En quoi un changement des capitaux détenant Carrefour va empêcher la chaîne alimentaire française de se maintenir? Les magasins vont rester en France, les consommateurs français veulent consommer français et Carrefour serait donc bien obligé d'acheter français... En outre les emplois dans la distribution ne sont pas délocalisables", relève Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
L'investisseur étranger doit déposer une demande d'autorisation, qui doit notamment contenir ses liens éventuels avec des États étrangers. Le ministère de l'Économie a alors deux mois pour statuer, mais dans les faits cette procédure donne lieu à des échanges plus ou moins longs et à des demandes d'informations complémentaires de la part des autorités, qui peuvent reculer le délai de réponse.
A l'issue de l'examen de cette demande, l'État français peut autoriser l'opération, la refuser ou l'autoriser sous réserves d'engagements formels.
"Par exemple, si un opérateur sert un certain nombre d'acteurs publics, c'est un engagement de poursuivre l'exécution de ces contrats. Ou pour un opérateur qui a une activité très forte en recherche et développement, c'est l'engagement de continuer à déposer ses brevets en France", détaille Vincent Brenot.
Un refus d'autorisation doit être motivé par "la préservation des intérêts nationaux" ou si l'honorabilité de l'investisseur pose question, par exemple s'il a été condamné précédemment en France ou à l'étranger.
Une entreprise qui réalise une opération sans avoir demandé d'autorisation s'expose à des sanctions financières importantes et à l'annulation de l'opération.
Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l'Économie, les investissements directs étrangers ont représenté 1.469 opérations en 2019, dont 216 opérations (15%) ont fait l'objet d'un examen de contrôle. Les opérations dans la défense et la sécurité ont représenté 38% des autorisations émises.
Le gouvernement est peu disert sur les refus infligés, évoquant un nombre "limité". Le récent rejet public du rachat de la société spécialisée dans les instruments de vision nocturne pour l'armée Photonis par l'américain Teledyne est une exception.
Dans la majorité des cas, l'investisseur finit par retirer sa demande devant les conditions imposées. "Et c'est d'ailleurs l'effet recherché" indiquait-on au printemps au ministère de l'Economie, au moment où la Commission européenne avait exhorté les Etats membres à "se protéger" davantage.
"Mais bien souvent on ne va même pas jusqu'au stade du dépôt formel. Avant de déposer un dossier, l'investisseur et la cible prennent un peu la +température+ par un contact informel" avec l'administration et renoncent au projet si les retours sont négatifs, ajoute Vincent Brenot.
Dans ce contexte, la position prise par le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire, qui a dit mercredi n'être "pas favorable" au rachat de Carrefour par Couche-Tard, laisse entendre que "le dossier n'est pas très bien engagé", selon l'avocat.
mhc/tq/LyS
Renault veut séduire avec une R5 électrique et redresser ses marges #
Une nouvelle R5 électrique et une Lada Niva modernisée, 500 millions d'euros d'économies supplémentaires et des plans pour Alpine: Renault a dévoilé jeudi sa feuille de route jusqu'en 2025 pour affronter la révolution du secteur automobile.
Le groupe va lancer 24 véhicules dans les cinq prochaines années dont au moins 10 véhicules électriques, repositionnant clairement chacune de ses marques.
Renault a notamment dévoilé devant la presse le prototype jaune et arrondi d'une nouvelle R5, star des années 1970, qui deviendra une "voiture électrique à un prix accessible à tous" prévue avant 2025, a précisé Luca De Meo.
La marque Renault veut incarner la "nouvelle vague" de l'industrie automobile, une marque high-tech collaborant avec Google, avec des ventes composées à 35% d'hybrides et 30% d'électriques d'ici à 2025. Les prix devraient augmenter en moyenne de 7.000 euros par véhicule.
Le Losange se voit "leader dans l'électrification" en 2025, avec un gigantesque "électro pôle", la "plus grande usine de voitures électriques d'Europe" qui sera installée "potentiellement dans le nord de la France", et produirait la R5, selon M. De Meo.
Les marques économiques Dacia et Lada vont réduire l'éventail de leur gamme en passant de 18 types de carrosseries à 11. Sept modèles seront lancés d'ici à 2025: Dacia lancera un SUV appelé "Bigster", et l'emblématique 4X4 russe Lada Niva reviendra en 2024, en deux carrosseries.
Alpine, la marque sportive du groupe, aura pour mission d'être compétitive, mais aussi rentable. Promue en Formule 1, elle lancera sur les routes trois nouveaux véhicules 100% électriques basés sur les plateformes de l'Alliance Renault-Nissan: une petite sportive, un "crossover" (carrosserie de type SUV sur base de voiture classique), et la remplaçante de l'A110 avec la marque britannique Lotus.
Du point de vue stratégique, le directeur général Luca De Meo a confirmé la volte-face de Renault par rapport aux objectifs de son prédécesseur Carlos Ghosn. Viser 5 millions de véhicules vendus dans 100 pays "était peut-être un objectif approprié il y a cinq ans, mais ça a clairement échoué", a lancé M. De Meo, arrivé en mai. "C'est comme si une voiture devenait trop grosse pour son moteur (...) On a fixé un cap clair : on passe des volumes à la valeur".
Renault prévoit désormais de produire 3,1 millions d'unités en 2025 et va se concentrer sur les marchés "à fortes marges", notamment en Amérique latine, en Inde et en Corée, et renforcer sa présence en Espagne, au Maroc, en Roumanie, en Turquie et en Russie.
Le groupe veut aussi "renaulutionner" ses méthodes de vente, via sa nouvelle marque de services mobilité. Mobilize proposera quatre véhicules adaptés aux automobilistes qui ne "veulent plus acheter de voiture", a précisé Clotilde Delbos, la directrice générale adjointe du groupe: un véhicule à deux places et la Dacia Spring en libre-service, une compacte développée pour les VTC avec 400 km d'autonomie, et un utilitaire pour la livraison du "dernier kilomètre".
Mobilize vise à générer 20% des revenus du groupe d'ici à 2030, via des partenariats et des nouvelles solutions de financement comme l'abonnement.
Après avoir annoncé fin mai un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde, le groupe a annoncé jeudi une nouvelle coupe dans ses budgets, de recherche notamment, mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
La CFDT du groupe Renault s'est dite "satisfaite" de la nouvelle stratégie du groupe automobile, mais en attente de "précisions", tandis que la CGT a dénoncé une "opération de communication" et une accélération de la "stratégie financière".
Comptant sur son alliance avec Nissan et Mitsubishi, le Losange va également rationaliser sa production, en passant de huit à quatre familles de moteurs, allant de 45 à 400 chevaux, et de six à trois plateformes (châssis). Son but ultime: 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023 et 5% de marge d'ici 2025.
Déjà en difficulté, le groupe français a été durement frappé par les conséquences la crise sanitaire en 2020, perdant 7,3 milliards d'euros rien qu'au premier semestre.
tsz/ak/spi
Renault veut séduire avec une R5 électrique et redresser ses marges #
Une nouvelle R5 électrique et une Lada Niva modernisée, 500 millions d'euros d'économies supplémentaires et des plans pour Alpine: Renault a dévoilé jeudi sa feuille de route jusqu'en 2025 pour affronter la révolution du secteur automobile.
Le groupe va lancer 24 véhicules dans les cinq prochaines années dont au moins 10 véhicules électriques, repositionnant clairement chacune de ses marques.
Renault a notamment dévoilé devant la presse le prototype jaune et arrondi d'une nouvelle R5, star des années 1970, qui deviendra une "voiture électrique à un prix accessible à tous" prévue avant 2025, a précisé Luca De Meo.
La marque Renault veut incarner la "nouvelle vague" de l'industrie automobile, une marque high-tech collaborant avec Google, avec des ventes composées à 35% d'hybrides et 30% d'électriques d'ici à 2025. Les prix devraient augmenter en moyenne de 7.000 euros par véhicule.
Le Losange se voit "leader dans l'électrification" en 2025, avec un gigantesque "électro pôle", la "plus grande usine de voitures électriques d'Europe" qui sera installée "potentiellement dans le nord de la France", et produirait la R5, selon M. De Meo.
Les marques économiques Dacia et Lada vont réduire l'éventail de leur gamme en passant de 18 types de carrosseries à 11. Sept modèles seront lancés d'ici à 2025: Dacia lancera un SUV appelé "Bigster", et l'emblématique 4X4 russe Lada Niva reviendra en 2024, en deux carrosseries.
Alpine, la marque sportive du groupe, aura pour mission d'être compétitive, mais aussi rentable. Promue en Formule 1, elle lancera sur les routes trois nouveaux véhicules 100% électriques basés sur les plateformes de l'Alliance Renault-Nissan: une petite sportive, un "crossover" (carrosserie de type SUV sur base de voiture classique), et la remplaçante de l'A110 avec la marque britannique Lotus.
Du point de vue stratégique, le directeur général Luca De Meo a confirmé la volte-face de Renault par rapport aux objectifs de son prédécesseur Carlos Ghosn. Viser 5 millions de véhicules vendus dans 100 pays "était peut-être un objectif approprié il y a cinq ans, mais ça a clairement échoué", a lancé M. De Meo, arrivé en mai. "C'est comme si une voiture devenait trop grosse pour son moteur (...) On a fixé un cap clair : on passe des volumes à la valeur".
Renault prévoit désormais de produire 3,1 millions d'unités en 2025 et va se concentrer sur les marchés "à fortes marges", notamment en Amérique latine, en Inde et en Corée, et renforcer sa présence en Espagne, au Maroc, en Roumanie, en Turquie et en Russie.
Le groupe veut aussi "renaulutionner" ses méthodes de vente, via sa nouvelle marque de services mobilité. Mobilize proposera quatre véhicules adaptés aux automobilistes qui ne "veulent plus acheter de voiture", a précisé Clotilde Delbos, la directrice générale adjointe du groupe: un véhicule à deux places et la Dacia Spring en libre-service, une compacte développée pour les VTC avec 400 km d'autonomie, et un utilitaire pour la livraison du "dernier kilomètre".
Mobilize vise à générer 20% des revenus du groupe d'ici à 2030, via des partenariats et des nouvelles solutions de financement comme l'abonnement.
Après avoir annoncé fin mai un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde, le groupe a annoncé jeudi une nouvelle coupe dans ses budgets, de recherche notamment, mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
La CFDT du groupe Renault s'est dite "satisfaite" de la nouvelle stratégie du groupe automobile, mais en attente de "précisions", tandis que la CGT a dénoncé une "opération de communication" et une accélération de la "stratégie financière".
Comptant sur son alliance avec Nissan et Mitsubishi, le Losange va également rationaliser sa production, en passant de huit à quatre familles de moteurs, allant de 45 à 400 chevaux, et de six à trois plateformes (châssis). Son but ultime: 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023 et 5% de marge d'ici 2025.
Déjà en difficulté, le groupe français a été durement frappé par les conséquences la crise sanitaire en 2020, perdant 7,3 milliards d'euros rien qu'au premier semestre.
tsz/ak/spi
Renault veut séduire avec une R5 électrique et redresser ses marges #
Une nouvelle R5 électrique et une Lada Niva modernisée, 500 millions d'euros d'économies supplémentaires et des plans pour Alpine: Renault a dévoilé jeudi sa feuille de route jusqu'en 2025 pour affronter la révolution du secteur automobile.
Le groupe va lancer 24 véhicules dans les cinq prochaines années dont au moins 10 véhicules électriques, repositionnant clairement chacune de ses marques.
Renault a notamment dévoilé devant la presse le prototype jaune et arrondi d'une nouvelle R5, star des années 1970, qui deviendra une "voiture électrique à un prix accessible à tous" prévue avant 2025, a précisé Luca De Meo.
La marque Renault veut incarner la "nouvelle vague" de l'industrie automobile, une marque high-tech collaborant avec Google, avec des ventes composées à 35% d'hybrides et 30% d'électriques d'ici à 2025. Les prix devraient augmenter en moyenne de 7.000 euros par véhicule.
Le Losange se voit "leader dans l'électrification" en 2025, avec un gigantesque "électro pôle", la "plus grande usine de voitures électriques d'Europe" qui sera installée "potentiellement dans le nord de la France", et produirait la R5, selon M. De Meo.
Les marques économiques Dacia et Lada vont réduire l'éventail de leur gamme en passant de 18 types de carrosseries à 11. Sept modèles seront lancés d'ici à 2025: Dacia lancera un SUV appelé "Bigster", et l'emblématique 4X4 russe Lada Niva reviendra en 2024, en deux carrosseries.
Alpine, la marque sportive du groupe, aura pour mission d'être compétitive, mais aussi rentable. Promue en Formule 1, elle lancera sur les routes trois nouveaux véhicules 100% électriques basés sur les plateformes de l'Alliance Renault-Nissan: une petite sportive, un "crossover" (carrosserie de type SUV sur base de voiture classique), et la remplaçante de l'A110 avec la marque britannique Lotus.
Du point de vue stratégique, le directeur général Luca De Meo a confirmé la volte-face de Renault par rapport aux objectifs de son prédécesseur Carlos Ghosn. Viser 5 millions de véhicules vendus dans 100 pays "était peut-être un objectif approprié il y a cinq ans, mais ça a clairement échoué", a lancé M. De Meo, arrivé en mai. "C'est comme si une voiture devenait trop grosse pour son moteur (...) On a fixé un cap clair : on passe des volumes à la valeur".
Renault prévoit désormais de produire 3,1 millions d'unités en 2025 et va se concentrer sur les marchés "à fortes marges", notamment en Amérique latine, en Inde et en Corée, et renforcer sa présence en Espagne, au Maroc, en Roumanie, en Turquie et en Russie.
Le groupe veut aussi "renaulutionner" ses méthodes de vente, via sa nouvelle marque de services mobilité. Mobilize proposera quatre véhicules adaptés aux automobilistes qui ne "veulent plus acheter de voiture", a précisé Clotilde Delbos, la directrice générale adjointe du groupe: un véhicule à deux places et la Dacia Spring en libre-service, une compacte développée pour les VTC avec 400 km d'autonomie, et un utilitaire pour la livraison du "dernier kilomètre".
Mobilize vise à générer 20% des revenus du groupe d'ici à 2030, via des partenariats et des nouvelles solutions de financement comme l'abonnement.
Après avoir annoncé fin mai un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, prévoyant quelque 15.000 suppressions de postes dans le monde, le groupe a annoncé jeudi une nouvelle coupe dans ses budgets, de recherche notamment, mais pas de nouveaux licenciements: l'objectif est désormais de parvenir à un total de 2,5 milliards d'euros d'économies d'ici 2023, et 3 milliards d'ici à 2025.
La CFDT du groupe Renault s'est dite "satisfaite" de la nouvelle stratégie du groupe automobile, mais en attente de "précisions", tandis que la CGT a dénoncé une "opération de communication" et une accélération de la "stratégie financière".
Comptant sur son alliance avec Nissan et Mitsubishi, le Losange va également rationaliser sa production, en passant de huit à quatre familles de moteurs, allant de 45 à 400 chevaux, et de six à trois plateformes (châssis). Son but ultime: 3% de marge opérationnelle d'ici à 2023 et 5% de marge d'ici 2025.
Déjà en difficulté, le groupe français a été durement frappé par les conséquences la crise sanitaire en 2020, perdant 7,3 milliards d'euros rien qu'au premier semestre.
tsz/ak/spi
AccorInvest: mobilisation devant un hôtel après l'annonce de suppressions d'emplois #
Quelques dizaines de militants FO étaient réunis jeudi matin devant le Novotel Paris Tour Eiffel (XVe arrondissement), propriété d'AccorInvest, au lendemain de l'annonce par le groupe d'un plan social portant sur près de 1.900 suppressions d'emplois en Europe, dont 767 en France.
"Zéro suppression d'emploi avec de l'argent public", ont scandé les manifestants, alors que l'entreprise a demandé un prêt garanti par l'Etat (PGE) à hauteur de 470 millions d'euros, pour franchir la crise sanitaire qui a fait chuter son chiffre d'affaires de 70%.
"On va être bientôt dans une négociation sur une activité partielle de longue durée", a assuré Gilles d'Arondel, membre FO du Comité de groupe européen d'AccorInvest.
"L'actionnaire, quand ça va bien, il a des bénéfices, il engage de l'argent. Quand ça va mal, il se doit d'être aussi aux côtés de ce qui fait l'entreprise, c'est-à-dire ses salariés", a-t-il estimé.
"On ne sait pas ce qui nous arrivera demain, on a très peur", a réagi Sylvie, première femme de chambre dans un hôtel parisien, interrogée par l'AFP. "Là, mon hôtel est fermé, on s'attend à des diminutions de salaire, donc on est dans l'impasse, on ne sait pas quoi faire".
AccorInvest, ex-filiale d'Accor qui exploite près de 900 hôtels sous différentes marques du géant français de l'hôtellerie (Ibis, Novotel, Mercure...), a annoncé mercredi envisager "un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui concernerait près de 1.900 postes au sein de l'entreprise, au niveau européen". Selon FO, 767 emplois sont concernés en France.
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