Fin de partie pour Emmanuel Faber chez Danone #
La fronde d'actionnaires qui jugent Danone pas assez rentable a finalement eu raison d'Emmanuel Faber: le patron du fleuron français de l'agroalimentaire a été évincé avec effet immédiat, a annoncé le groupe lundi.
Connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber était devenu la cible ces derniers mois de fonds d'investissement qui le rendaient responsable de performances jugées moins bonnes que celles de concurrents comme Nestlé ou Unilever.
Son départ a été acté par le conseil d'administration, dont Gilles Schnepp, ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, va prendre la présidence, a détaillé Danone lundi dans son communiqué.
Et en attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel": il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
L'annonce faisait bondir l'action Danone d'environ 5% lundi matin à la Bourse de Paris.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et avait été promu PDG en 2017. Il avait toutefois perdu les pleins pouvoirs début mars, lorsque le conseil d'administration avait décidé de dissocier les postes de président et de directeur général. Un gage octroyé à deux actionnaires rebelles, les fonds d'investissement Artisan Partners et Bluebell Capital, entrés récemment au capital à la faveur de la baisse de l'action.
Il avait alors été décidé de conserver Emmanuel Faber à la présidence du conseil d'administration, c'est-à-dire de lui laisser la main sur les orientations stratégiques, et de rechercher un nouveau directeur général, sans qu'une date soit toutefois fixée - en attendant, Emmanuel Faber continuait d'assurer la direction générale.
Dès le surlendemain, Artisan Partners, qui faisait campagne pour son départ pur et simple, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position".
Artisan, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Lui et Bluebell jugeaient que, sous la direction d'Emmanuel Faber, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents. Ils demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
Inquiets de voir des fonds d'investissement dicter la stratégie du groupe, plusieurs syndicats du groupe (CFDT, FO et CGC) avaient apporté début mars leur soutien à la gouvernance actuelle.
"Moi, que ça soit Machin, Tartempion ou Bidule qui gère l'entreprise, à partir du moment où ils appliquent la même politique qu'on a aujourd'hui, ça nous va bien. Ce n'est pas l'homme qu'on défend, c'est la gouvernance", avait déclaré à l'AFP Bruno Largillière, coordonnateur CFDT chez Danone, tout en précisant préférer que M. Faber reste en place.
"On ne comprendrait pas du tout qu'il soit remis en cause pour apporter plus de bénéfice aux actionnaires qui aujourd'hui arrivent, ne pèsent que 3% et viennent révolutionner l'entreprise", avait-il ajouté.
En 2020, le chiffre d'affaires du géant agroalimentaire français a reculé de 6,6%, à 23,6 milliards d'euros, soit un manque à gagner d'environ 1,7 milliard par rapport à 2019. Emmanuel Faber avait promis un "retour à la croissance dès le second trimestre" 2021, à l'occasion de la présentation des résultats en février.
Lui aussi chahuté par la crise du Covid-19 et ses conséquences sur la consommation, son concurrent Unilever a pour sa part réussi à limiter le repli de ses ventes à 2,4% l'an passé.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le gril depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le gril depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Produits, gouvernance, "patriotisme économique": cinq choses à savoir sur Danone #
Géant de l'agroalimentaire, le groupe français Danone, dont l'histoire a commencé en Catalogne il y a plus d'un siècle, est essentiellement connu pour ses yaourts, mais il a su bâtir un empire diversifié, au rayonnement international. Voici cinq choses à savoir sur ce fleuron français, qui change de patron après l'éviction d'Emmanuel Faber:
Les produits laitiers sont le fil rouge de l'histoire du groupe, débutée par un yaourt conçu à Barcelone en 1919, et restent sa principale activité.
En 2020, son pôle rassemblant les produits laitiers et d'origine végétale a généré un chiffre d'affaires de 12,8 milliards d'euros, soit plus de la moitié des revenus totaux de l'entreprise (23,6 milliards).
Au fil du temps, Danone a fini par constituer un portefeuille bien plus vaste, également composé d'eaux et de produits de nutrition spécialisée (des laits infantiles notamment).
Aujourd'hui, il possède des marques telles qu'Evian, Volvic, Activia ou Aptamil.
Le groupe a longtemps été numéro un de la bière en France avec Kronenbourg, et présent dans les pâtes, le champagne ou les bonbons. Des activités cédées pour se recentrer sur les trois pôles actuels (eaux, nutrition spécialisée, produits laitiers et d'origine végétale).
Si Danone détaille assez peu ses résultats par régions, la zone Europe/Amérique du Nord a réalisé un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros l'an dernier, contre 10,2 milliards pour "le reste du monde".
Le groupe est aussi solidement implanté en Chine. En 2018, ce pays a représenté son premier marché pour son pôle de nutrition spécialisée, devant le Royaume-Uni et la France, en raison de la très forte demande pour le lait infantile.
Danone y investit également: l'été dernier, il a annoncé vouloir y dépenser 100 millions d'euros pour l'acquisition d'un site de production de lait infantile et la création d'un centre de recherche.
Dans le cadre d'une revue stratégique de son portefeuille, il a annoncé dimanche la cession de sa participation de près de 10% dans le géant local des produits laitiers Mengniu, en insistant bien sur le fait que cette opération "ne signifie absolument pas un retrait de Chine".
A la tête du groupe, Emmanuel Faber avait ajouté en 2017 la casquette de président à celle de directeur général qu'il portait depuis 2014.
Avant la crise de gouvernance qui a abouti à son départ, la direction de Danone avait affiché ces dernières décennies une grande stabilité, incarnée par la famille Riboud, qui a façonné le groupe actuel.
Emmanuel Faber a ainsi succédé à Franck Riboud, qui avait lui-même repris en 1996 le flambeau de son père, Antoine. Ce dernier avait fait fusionner son groupe BSN, par ailleurs présent dans la verrerie, avec Gervais-Danone au début des années 1970.
Le groupe était fin 2019 majoritairement détenu par des investisseurs institutionnels (fonds, assureurs...), à hauteur de 77%, ceux-ci étant essentiellement américains (43%) et français (19%).
Lorsque la rumeur enfle à l'été 2005 d'un intérêt de PepsiCo pour Danone, une levée de boucliers a immédiatement lieu en France pour protéger ce fleuron national au nom du "patriotisme économique".
Même si le géant américain n'est finalement jamais passé à l'action, le gouvernement fera voter quelques mois plus tard un amendement pour limiter les tentatives d'OPA hostiles.
Depuis, plusieurs lois sont venues renforcer la protection des sociétés françaises considérées comme "stratégiques" face à des investissements étrangers.
C'est à ce titre que le gouvernement s'est par exemple opposé récemment à un rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-Tard.
Danone s'est mué l'an passée en "entreprise à mission", avec un vote quasi unanime (99,42%) de ses actionnaires. Ce statut, introduit par la loi Pacte en 2019, l'enjoint à aller au-delà de la recherche de rentabilité en poursuivant des "objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux".
Il s'agit de se doter d'une "gouvernance qui gravera dans le marbre l'ADN de Danone et sa mission d'apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre", avait alors expliqué M. Faber.
Un comité de mission indépendant, chargé d'évaluer la mise en oeuvre des engagements pris, a ainsi été mis en place, présidé par l'ex-directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
mch/myl/tq/soe/spi
Emmanuel Faber, patron atypique rattrapé par la finance #
Le patron de Danone Emmanuel Faber, évincé de la tête du groupe au terme d'une fronde d'actionnaires, s'était taillé une image atypique au sein du CAC 40, celle d'un patron exigeant tiraillé entre ses plaidoyers pour la justice sociale et les exigences des marchés financiers.
"Si vous croyez que c'est moi qui décide chez Danone, vous vous trompez", pouvait-on l'entendre dire ces dernières semaines en interview ou lors de la présentation du nouveau siège de Danone France, fin janvier.
La boutade sonnait étrangement chez ce patron du CAC 40 qui se voyait reprocher d'avoir les pleins pouvoirs à la tête du fleuron français de l'agroalimentaire -il était PDG depuis fin 2017- sans parvenir à redresser les ventes ni le cours de Bourse.
Moins de deux semaines après avoir accepté de lâcher la direction générale, mais gardé la présidence, M. Faber s'est vu éjecter de ce dernier poste, spectaculaire épilogue d'une campagne hostile menée par des fonds d'investissement jugeant les performances du groupe insuffisantes.
Une "manoeuvre opportuniste" de fonds en quête de plus-value répondant à la "règle du marché", analysait-on dans l'entourage du dirigeant âgé de 57 ans.
Ce dernier était précédé d'une image de moine-soldat du capitalisme responsable, brouillée toutefois par l'annonce en novembre d'une cure d'amaigrissement parmi les managers (jusqu'à 2.000 postes concernés dans le monde sur 100.000).
Objectif: redresser la rentabilité malmenée par la pandémie de Covid-19. Comme un retour en force des impératifs du marché, quelques mois après une victoire symbolique: en juin, les actionnaires avaient plébiscité la transformation de Danone en "entreprise à mission", un statut qui l'enjoint à poursuivre des objectifs extra-financiers, notamment en matière de préservation de l'environnement.
"Vous venez de déboulonner une statue de Milton Friedman [économiste américain considéré comme un des pères du néolibéralisme, NDLR]. Cela peut en inquiéter certains, mais qu'ils se rassurent, il y en a encore beaucoup", avait lancé Emmanuel Faber, peu après avoir rappelé son désir de voir "une finance qui sert l'économie qui sert les Hommes".
Un discours atypique pour le dirigeant d'une des plus grosses entreprises agroalimentaires au monde (23,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier), mais cohérent avec la foi catholique qui anime cet homme, marié et père de trois enfants.
En 2019, il avait renoncé à sa retraite chapeau et à son indemnité de non-concurrence en cas de départ de Danone.
Il avait aussi marqué les esprits en 2016 en affirmant, sans cravate, que "sans justice sociale, Il n'y aurait plus d'économie" devant les diplômés de la prestigieuse école de commerce HEC, dont Il est lui-même issu.
Il décrivait alors le destin de son frère schizophrène, aujourd'hui décédé: "A cause de lui, j'ai découvert l'amitié de SDF, de temps en temps je vais dormir avec eux. (...) Je suis allé séjourner dans des bidonvilles à Delhi, à Bombay, à Nairobi, à Jakarta. Je suis passé au bidonville d'Aubervilliers, vous savez c'est pas très loin de chez nous, à Paris (...). Je suis allé à la jungle de Calais."
Né en 1964 à Grenoble, l'homme à l'allure d'ascète, qui dit trouver son "équilibre de vie" dans la montagne et l'escalade, a commencé sa carrière comme banquier d'affaires.
Il entre en 1997 à Danone où il devient le lieutenant de Franck Riboud, fils du fondateur Antoine Riboud. Il est nommé directeur général en 2014.
Arrivé dans un climat morose, Emmanuel Faber orchestre le rachat du géant du bio WhiteWave (valorisé 12,5 milliards de dollars), la plus grosse acquisition du groupe en dix ans qui le fait entrer de plain-pied sur le marché américain. Puis prend la présidence de Danone fin 2017.
Un haut cadre du groupe le décrit comme "un Janus, un homme qui a deux visages".
"Il peut être humaniste, inspirant et pénétré, dans ses discours sur la transformation du monde. C'est aussi un capitaine d'industrie, un financier, ancré dans une culture de banquier d'affaires. Dès qu'on parle de deal ou de pognon, il peut avoir un goût de sang dans la bouche. Il est capable d'être les deux, ça peut être déstabilisant. Mais il n'est pas hypocrite", affirme cette source.
Un syndicaliste loue lui un patron "très accessible auprès des partenaires sociaux", soucieux d'expliquer sa stratégie. Quand un autre tranche: "Quand il y a un choix à faire, c'est l'économie qui l'emporte sur le social."
Trois des quatre organisations syndicales du groupe ont défendu sa gouvernance quand les fonds d'investissement ont demandé sa tête.
Quant aux milieux financiers, "il les agace certainement un peu", résume un analyste, pour qui il est perçu "comme étant un peu le Steve Jobs de l'agroalimentaire": il partage avec le cofondateur d'Apple le goût des cols roulés et l'évocation d'une vision "à très long terme".
myl/ngu/tq/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le grill depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration.
En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel". Il est composé d'une directrice générale, Véronique Penchienati-Bosetta, et d'un directeur général délégué, Shane Grant.
M. Faber, 57 ans, était directeur général depuis 2014 et PDG depuis 2017. Il était sur le grill depuis plusieurs mois, des actionnaires ayant notamment exigé la dissociation des fonctions de président et de directeur général afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.
Danone avait lâché du lest le 1er mars, le conseil d'administration votant le principe de la dissociation des deux postes, le PDG sortant gardant seulement la présidence du conseil. Emmanuel Faber continuait toutefois d'assurer l'intérim à la direction générale.
Mais dès le surlendemain, le fonds d'investissement Artisan Parters, qui faisait campagne pour le départ de M. Faber, avait dit inciter "vivement le conseil à revoir sa position". Ce fonds, troisième actionnaire de Danone avec environ 3% du capital, appelait à nommer "immédiatement" un président "vraiment indépendant".
Artisan Partners et un autre fonds actionnaire, Bluebell Capital Partners, voulaient un départ pur et simple d'Emmanuel Faber, jugeant que, sous sa direction, Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents.
En nommant Gilles Schnepp, le conseil d'administration a donc répondu aux exigences de ces fonds.
Ces actionnaires demandaient aussi que le plan de réorganisation et de réduction des coûts lancé par Emmanuel Faber soit au moins suspendu.
Baptisé "Local First", ce plan, en cours de négociations avec les syndicats, vise selon la direction sortante à rendre Danone plus "agile" et générer des économies en supprimant des strates hiérarchiques. Jusqu'à 2.000 suppressions de postes sont prévues.
mch/soe/spi
Danone: le patron Emmanuel Faber évincé avec effet immédiat (officiel) #
Le conseil d'administration de Danone "a mis fin aux fonctions" de son patron Emmanuel Faber "avec effet immédiat", après plusieurs mois de fronde d'actionnaires qui contestaient sa stratégie, selon un communiqué publié lundi par le groupe agroalimentaire.
L'ex-patron historique du fabricant de matériel électrique Legrand, Gilles Schnepp, va prendre la tête du conseil d'administration. En attendant de trouver un nouveau directeur général "d'envergure internationale", un duo intérimaire a été désigné "pour assurer la continuité de l'opérationnel".
mch/soe/spi
Rodez: Bosch doit "aller plus loin" que 500 postes préservés (Pannier-Runacher) #
L'équipementier automobile allemand Bosch doit "aller plus loin" que les 500 postes qu'il entend maintenir sur son site de Rodez (Aveyron), a affirmé dimanche la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher.
Bosch a annoncé le 5 mars qu'il allait supprimer 750 emplois dans son usine de Rodez d'ici à 2025. La mesure est "indispensable", selon lui, dans le contexte de chute des ventes de véhicules diesel, une technologie dont le site est spécialiste.
L'usine, dont la fermeture avait été évoquée, restera ouverte, éliminant un scénario "catastrophe", mais "est-ce que l'on doit s'en satisfaire, certainement pas", a déclaré Mme Pannier-Runacher sur Radio J.
L'enjeu est désormais "d'avoir le maximum d'emplois maintenus sur le site. Bosch articule le chiffre de 500, je pense que l'on peut aller plus loin, avant de parler de départs", a assuré la ministre. "Je laisse Bosch faire des propositions."
Mme Pannier-Runacher a en outre demandé à Bosch "zéro départ contraint", une volonté déjà exprimée par l'entreprise qui veut avoir recours à des retraites anticipées et des départs volontaires.
L'annonce de Bosch a provoqué un séisme dans le bassin d'emploi de Rodez, où l'équipementier était jusqu'ici le premier employeur privé.
tq/soe/nth
Fin du blocage du plus grand Carrefour de Marseille mais poursuite de la grève #
Des salariés, qui bloquaient depuis quatre jours les accès du plus grand hypermarché Carrefour de Marseille, ont décidé vendredi de cesser le blocage mais poursuivent leur grève, a-t-on appris auprès de la CGT et de la CFDT.
Cette décision a été prise en Assemblée générale vendredi matin, a précisé Emmanuel Lopez, délégué CGT, confirmant une information du site Marsactu.
Situé sur les hauteurs de la deuxième ville de France, dans la cité paupérisée de Saint-Antoine, le magasin Grand Littoral était occupé depuis mardi par des salariés qui empêchaient l'entrée des clients et des livraisons à l'aide de chariots.
Ce mouvement, rare, a été déclenché par le refus de la direction de transformer en contrat à durée indéterminée (CDI) neuf des 11 contrats de professionnalisation. Une décision qui a d'autant plus choqué les grévistes que le groupe de distribution a annoncé en février une hausse de 7,8% de ses ventes, à 78,6 milliards d'euros, malgré l'épidémie de Covid-19.
Selon Smaïl Ait-Atmane, délégué syndical CFDT, auprès de l'AFP, les négociations ont déjà "avancé" avec la direction: "On a obtenu deux CDI et deux prolongations de CDD en plus sur les neuf salariés en question", a-t-il précisé, en soulignant également des progrès sur les tickets restaurant, des investissements supplémentaires pour du matériel de manutention et la présence désormais acquise de représentants des salariés dans les commissions décidant de l'avancement du personnel.
Selon les chiffres fournis par les syndicats, les effectifs de l'hypermarché Grand Littoral ont été réduits de 546 fin 2019 à 442 employés actuellement, sur fond d'une amplification de la politique de réduction des coûts chez le distributeur.
Carrefour avait déploré mercredi un blocage "qui impacte son activité et ses clients", affirmant que 24 collaborateurs en alternance ont rejoint le magasin depuis février.
Malgré le déblocage du magasin, six salariés du magasin sont toujours convoqués devant la justice lundi à Marseille à 14H00, pour leur rôle dans le mouvement.
san-ol/mpm
Vaccin AstraZeneca: une série de déboires et de critiques #
Depuis son élaboration, le vaccin de la firme anglo-suédoise AstraZeneca mis au point par des chercheurs de l'université d'Oxford accumule déboires et critiques. Rappel des principaux problèmes:
Le 9 septembre 2020, une "pause" est annoncée dans les essais cliniques de ce vaccin élaboré à partir d'un adénovirus du chimpanzé, après l'apparition d'une maladie non-expliquée chez un volontaire.
Après analyses et vérifications, les essais de phase 3 réalisés sur des dizaines de milliers de volontaires au Royaume-Uni et dans d'autres pays, reprennent quelques jours plus tard.
Dans des résultats intermédiaires, le laboratoire annonce en novembre que son vaccin est en moyenne efficace à 70% contre plus de 90% pour ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna.
Mais son efficacité est de 90% chez les volontaires ayant reçu une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard. Elle n'est que de 62% chez ceux ont reçu les deux doses réglementaires.
L'injection d'une demi-dose était une erreur, ce qui suscite critiques, inquiétudes, méfiances et pousse le laboratoire à effectuer une étude supplémentaire pour vérifier les résultats.
Approuvé le 30 décembre par l'agence britannique du médicament (MHRA), ce vaccin peu coûteux, facile à stocker et à transporter, commence à être massivement utilisé en janvier au Royaume-Uni.
Au sein de l'Union européenne, il suscite plus de méfiance: l'efficacité du vaccin chez les plus de 65 ans est questionnée et plusieurs pays suspendent temporairement les injections chez les seniors avant que de nouvelles études viennent lever les incertitudes.
Une étude menée en Angleterre a notamment montré une protection entre 60% et 73% contre les formes symptomatiques chez les plus de 70 ans avec une seule dose.
Sur le continent européen, les retards de livraison du vaccin suscitent de fortes critiques alors que l'entreprise fournit au Royaume-Uni les doses promises (Londres en a commandé au total 100 millions).
La firme avoue en janvier ne pouvoir livrer au premier trimestre qu'un tiers des 120 millions de doses promises aux 27 États membres de l'UE.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen hausse le ton, soulignant qu'AstraZeneca a livré "moins de 10%" des doses commandées entre décembre et mars. Est mis en place un mécanisme européen de contrôle des exportations de vaccins produits dans l'UE.
Première application de ce mécanisme, l'Italie annonce le 5 mars avoir bloqué l'exportation vers l'Australie de 250.000 doses de vaccin AstraZeneca, arguant d'une "pénurie persistante" et des "retards d'approvisionnement" sur son sol.
Danemark, Norvège, Islande et Bulgarie suspendent jeudi et vendredi "par précaution" le vaccin AstraZeneca en raison de craintes liées à la formation de caillots sanguins.
L'Agence européenne du médicament (EMA) se veut rassurante: seulement 22 cas de thromboses (caillots) ont été signalés sur plus de trois millions de personnes vaccinées dans sa zone.
L'EMA estime que les pays européens peuvent continuer à utiliser le vaccin car le risque de thrombose chez les personnes vaccinées "n'est pas supérieur à celui observé sur l'ensemble de la population".
L'EMA annonce vendredi que des allergies sévères devraient être ajoutées à la liste des effets secondaires possibles du vaccin AstraZeneca après l'identification de réactions de ce type au Royaume-Uni.
Cette annonce fait suite à "l'examen de 41 rapports d'anaphylaxie (réaction allergique aiguë, NDLR) possible observés parmi environ 5 millions de vaccinations au Royaume-Uni", a expliqué l'agence basée à Amsterdam.
ot/ber/LyS
LOV Group en négociations exclusives pour racheter la Maison Ladurée #
Le groupe Holder, propriétaire de la Maison Ladurée, a annoncé vendredi être en "négociation exclusive" pour vendre cette enseigne célèbre dans le monde entier pour ses macarons à LOV Group, la holding de l'homme d'affaires Stéphane Courbit.
"LOV Group et le groupe Holder annoncent entrer en négociation exclusive en vue de la potentielle cession de la Maison Ladurée, filiale du groupe Holder", qui pourrait survenir "d'ici l'été 2021", ont annoncé les actionnaires d'Holder dans un communiqué.
"Ce rapprochement" avec LOV Group, "qui entend renforcer sa présence dans le domaine du luxe", permettrait d'accompagner Ladurée "dans son plan de croissance en France et à l'international", ont ajouté les actionnaires du groupe Holder, également propriétaires des boulangeries Paul.
Ces négociations ont été confirmées à l'AFP par un porte-parole de la société LOV Group, une holding fondée en 2008 et présidée par l'homme d'affaires Stéphane Courbit.
LOV Group est présent dans 23 pays et possède des filiales dans trois activités: la production audiovisuelle (Banijay), les paris sportifs en ligne (Bet Clic) et l'hôtellerie de luxe (palace Les Airelles à Courchevel), selon son site internet.
Ladurée, fabricant de macarons depuis 1862, compte actuellement un réseau de 107 boutiques implantées dans un total de 22 pays. La maison emploie 1.800 collaborateurs, détaille la communication de l'enseigne.
Le groupe Holder détient Ladurée depuis 1993. Outre les macarons, les boutiques et salons de thé proposent également des pâtisseries, des spécialités salées, de l'épicerie fine, ainsi que du maquillage et des produits divers (bougies, parfums, etc.).
tsq/soe/LyS
La rédaction de 20 Minutes inquiète pour l'avenir du titre #
La rédaction de 20 Minutes a voté une motion de défiance contre la direction du quotidien gratuit, dans laquelle elle exprime son inquiétude pour l'avenir du titre, après l'annonce de suppressions de postes et d'un recours élargi au chômage partiel, a-t-on appris vendredi.
D'après un communiqué des élus du Comité social et économique (CSE), cette motion de défiance a été adoptée par près de 80% de la rédaction (elle a été votée à l'unanimité des 74 voix exprimées, sur les 96 journalistes que compte le média gratuit, soit 77% d'entre eux).
Le journal, filiale du quotidien régional Ouest-France et de l'éditeur de presse belge Rossel, a été fortement fragilisé par la crise sanitaire, rappelle la motion, du fait notamment de la chute du marché publicitaire qu'elle a entraînée.
La rédaction estime la direction "incapable de définir une stratégie claire et cohérente" pour ramener le quotidien vers la stabilité financière, et lui reproche des décisions "erratiques" et "préjudiciables" pour le journal et ses salariés.
"Dernière en date, le choix d'accroître le chômage partiel dans tous les services de l'entreprise, quelques jours seulement après la mise en application" d'un plan de licenciement collectif, qui prévoit "à terme, la suppression de six postes, dont quatre à la rédaction", sur un total de 207 salariés, détaille le texte.
Une accumulation de mesures d'économies, alors même que des objectifs "ambitieux" ont été fixés en termes d'audiences, souligne encore la motion.
"C'est comme si la direction naviguait à vue, il n'y aucune décision prise avec sérénité et recul, et c'est de plus en plus inquiétant", a déclaré une membre du CSE interrogée par l'AFP.
Contactée par l'AFP, la direction du journal gratuit n'a pas fait de commentaires.
Créé en 2002, 20 Minutes s'est fortement développé sur le numérique et revendique un total de 23 millions de lecteurs par mois, dont 15 millions sur mobiles, et près de 3 millions de lecteurs par jour pour ses éditions imprimées.
Le média gratuit cible les actifs urbains de 15 à 49 ans, notamment dans les transports en commun et en mobilité, et sa diffusion a pâti des restrictions des déplacements liées à la crise sanitaire.
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La pandémie a précipité la RATP dans le rouge, une première pour le groupe #
La pandémie a précipité la RATP, habituellement rentable, dans le rouge en 2020 avec une perte nette inédite de 134 millions d'euros, essentiellement imputable aux activités de ses filiales hors de son monopole historique en Ile-de-France.
Le groupe avait dégagé en 2019 un bénéfice net de 131 millions d'euros, malgré la grève contre la réforme des retraites en décembre.
Les résultats de la RATP sont très contrastés, l'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic, avec les activités traditionnelles de transport en Ile-de-France) n'ayant perdu que 21 millions d'euros, grâce au contrat qui lie la Régie à Ile-de-France Mobilités. La perte aurait été plus lourde de 730 millions sans la compensation de l'autorité régionale, a indiqué la PDG Catherine Guillouard à des journalistes.
La perte nette des filiales atteint parallèlement 113 millions d'euros, en raison de difficultés dues au Covid-19 sur certains marchés, dont le "sightseeing" (bus touristiques).
"La crise sanitaire sans précédent que nous vivons a fortement pesé sur les résultats du groupe en 2020, avec un impact négatif de 414 millions d'euros sur le chiffre d'affaires et de 356 millions d'euros sur le résultat net", a commenté Mme Guillouard.
"C'est grâce à des plans d'économies significatifs qu'on est arrivés à limiter la casse". Ceux-ci, totalisant 300 millions d'euros, "ont permis d'amortir une partie du choc", a-t-elle ajouté.
Côté Epic, les 200 millions d'économies "nous ont permis d'absorber tous les surcoûts de la crise sanitaire", notamment le doublement du budget consacré à la propreté, a remarqué la dirigeante.
Le chiffre d'affaires du groupe s'affiche en recul de 3,2%, à 5,523 milliards d'euros, dont 78% ont été réalisés par l'Epic.
Le chiffre d'affaires de l'Epic est en baisse de seulement 1% à 4,311 milliards d'euros, une performance alors que la fréquentation a reculé de 43%. Quant aux filiales, leur contribution au chiffre d'affaires a baissé de 10,2%, à 1,212 milliard d'euros.
Hors de la région capitale, la principale filiale RATP Dev a davantage souffert de la pandémie que la maison mère, quand bien même sa dynamique commerciale est restée positive avec l'entrée en vigueur de nouveaux contrats.
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