Cartel du jambon : Cooperl annonce avoir obtenu un sursis pour le paiement de son amende #
Le leader français de la filière porcine Cooperl a annoncé mercredi avoir obtenu un sursis pour le paiement de la lourde amende qui lui avait été infligée dans l'affaire dite du "cartel du jambon".
Par un arrêt rendu mardi, "le premier président de la Cour d'appel de Paris a accordé aux sociétés Cooperl Arc Atlantique et Brocéliande ALH le sursis à l'exécution de la décision 20-D-09 rendue le 16 juillet dernier par l'Autorité de la concurrence dans le dossier dit du cartel du jambon", a indiqué mercredi la Cooperl dans un communiqué.
"Par l'effet de cette décision, Cooperl et Brocéliande n'auront pas à s'acquitter de l'amende dans l'attente de la décision au fond de la cour d'appel de Paris devant laquelle l'affaire est actuellement pendante", a précisé la Cooperl.
Mi-juillet, l'Autorité de la concurrence avait infligé à douze industriels du jambon et de la charcuterie 93 millions d'euros de pénalités au total, pour des ententes sur les prix ayant eu lieu entre 2010 et 2013. La plus forte amende, de 35,5 millions d'euros, incombe au groupe coopératif basé à Lamballe (Côtes-d'Armor), qui a fait appel.
Quelques mois plus tard, le 20 octobre, la Cooperl avait laissé planer la menace de fermetures d'usines si elle n'obtenait pas de sursis pour le règlement de l'amende dans cette affaire dans laquelle elle clame son innocence.
Le ministère de l'Economie s'était engagé le lendemain à ce que les modalités de règlement de l'amende ne remettent pas en cause la survie de l'entreprise.
"Cooperl et Brocéliande ont toujours protesté de leur innocence dans ce dossier et rappellent qu'elles ont d'ailleurs porté plainte pour faux, usage de faux, dénonciation calomnieuse et escroquerie au jugement à l'encontre de leur dénonciateur, demandeur à la clémence", a rappelé la Cooperl, mercredi.
Le groupe soutient que sa condamnation repose sur un "faux document", le carnet d'un directeur commercial de la société Aoste, filiale du groupe espagnol Campofrio, aujourd'hui détenu par la multinationale mexicaine Sigma.
Campofrio a sollicité la clémence de l'Autorité de la concurrence, lui a fourni des éléments et a écopé à ce titre d'une amende minorée, d'un million d'euros.
ngu/mra/clp/
Carrefour se renforce au Brésil en rachetant Grupo Big #
Le groupe Carrefour, déjà numéro un au Brésil, a annoncé mercredi l'acquisition de Grupo Big, troisième acteur de la distribution alimentaire dans le pays, pour un montant de 1,1 milliard d'euros.
Deux mois après l'échec du rapprochement avec le groupe canadien Couche-Tard, Carrefour indique que sa filiale Grupo Carrefour Brasil a conclu un accord avec Advent International et Walmart pour lui racheter l'intégralité de Grupo BIG Brasil SA ("Grupo Big").
"Notre groupe est à l'offensive : l'acquisition du Groupe Big est un mouvement de transformation majeur pour Carrefour Brésil. Dans ce pays continent aux perspectives de développement immenses, nous avons accentué depuis 3 ans notre leadership sur le marché de la distribution alimentaire, et Big vient encore le renforcer par des formats et des emplacements très complémentaires", a relevé le PDG Alexandre Bompard, cité dans le communiqué.
Cette opération est la plus importante depuis son arrivée à la tête du groupe en 2017.
"L'opération s'insère parfaitement dans l'écosystème de Carrefour Brésil et dans la stratégie de croissance externe du groupe, centrée sur la consolidation de nos marchés clefs", a-t-il souligné.
"Les importantes synergies générées par cette transaction sont un levier de création de valeur supplémentaire et un ajout puissant au modèle de croissance rentable que nous avons établi à l'échelle de notre groupe", a ajouté M. Bompard.
Le chiffre d'affaires combiné entre Grupo Carrefour Brasil et Grupo Big s'élève à environ 100 milliards de réals (15 milliards d'euros). Ensemble, ils "opèrent 876 magasins et emploient environ 137.000 collaborateurs".
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Isère: inquiétudes concernant Photowatt, spécialiste du photovoltaïque et filiale EDF #
L'inquiétude grandit depuis quelques semaines à Bourgoin-Jallieu (Isère) où EDF cherche une "solution" pour sa filiale Photowatt, l'un des derniers fabricants de panneaux solaires en Europe, largement déficitaire, ont indiqué mardi des sources syndicale et municipale.
"Si on abandonne maintenant, c'en est fini du savoir photovoltaïque en France," a déclaré à l'AFP Emilie Brechbuhl, ingénieure et déléguée syndicale CFE-CGC, comprenant qu'EDF veut "se désengager" de Photowatt et de ses 215 salariés.
Rachetée par EDF en 2012 et symbole d'une production locale pour les énergies renouvelables, Photowatt n'a pas atteint l'équilibre depuis. Une réorganisation menée par EDF en 2018 avait conduit l'entreprise à maintenir en France la production de plaques de silicium uniquement, l'assemblage des panneaux étant délocalisé en Chine.
En novembre, la remise en cause d'un critère d'émission carbone dans le choix des panneaux solaires en France a alerté des salariés.
"On a gratté, et on s'est rendu compte qu'EDF voulait se désengager" de Photowatt, a poursuivi Mme Brechbuhl, regrettant que l'électricien ne choisisse pas le producteur français pour un récent appel d'offres de panneaux solaires.
EDF "cherche la meilleure solution pour Photowatt et ses salariés", a pour sa part assuré l'entreprise, "c'est ce à quoi on s'attelle aujourd'hui" via notamment des "partenariats industriels". Elle assure avoir réalisé 360 millions d'euros d'investissement depuis la reprise en 2012.
De son côté, le ministère de l'Economie estime que l'activité de l'entreprise n'est pas le coeur de métier d'EDF, et confirme qu'il privilégie le scénario d'une reprise pour assurer l'avenir du site.
Le maire LR de Bourgoin-Jallieu Vincent Chriqui et le Comité social et économique (CSE) de Photowatt confirment que des discussions "sont en cours" entre EDF et ECM Technologies, une entreprise grenobloise de fours industriels, pour une éventuelle reprise.
Une perspective qui n'est pas souhaitée par de nombreux salariés, préférant le patronage d'EDF.
"Photowatt a besoin d'un grand groupe avec une assise financière qui permette de supporter les pertes jusqu'à l'équilibre", a indiqué à l'AFP Barbara Bazer-Bachi, ingénieure élue au CSE, estimant qu'avec des investissements importants, l'entreprise pourrait être rentable.
"Il faut continuer à investir dans l'appareil de production", a plaidé en ce sens M. Chriqui, qui ajoute que des discussions étaient également en cours avec la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Samedi, des élus locaux de gauche s'étaient rassemblés devant les locaux de l'entreprise pour soutenir les salariés.
"Avec le Covid, on a parlé de réindustrialiser l'Europe, de transition énergétique, de loi climat... Et là, on existe, et depuis dix ans, on ne met pas les moyens nécessaire pour Photowatt ?", s'est encore interrogée Mme Bazer-Bachi.
ube/dfa/sr
L'intersyndicale de Suez demande à Macron "d'arbitrer" l'OPA de Veolia #
L'intersyndicale du groupe Suez, menacé par une OPA de son concurrent Veolia, a annoncé mardi qu'elle avait sollicité directement Emmanuel Macron "en tant qu'arbitre" pour lui demander d'aider à trouver "une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes".
"Monsieur le président de la République, parce que le règlement effectif de l'OPA ne s'achèvera qu'en mai 2022, et que nous souhaitons éviter un conflit social dur, nous nous en remettons à vous en tant qu'arbitre, capable de trouver le chemin qui rassurera les salariés et aboutira à une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes", écrit l'intersyndicale dans un courrier remis par porteur à Emmanuel Macron le 15 mars.
Les syndicalistes du géant du traitement de l'eau et des déchets lui "réitèrent" également leur demande pour le rencontrer le plus rapidement possible.
"Nous vous sollicitons comme l'ultime recours pour mettre fin à ce conflit de destruction de valeur, pour travailler à une sortie de conflit", poursuivent-ils.
Les salariés de Suez, "à qui vous avez rendu un vibrant hommage, sont devenus aujourd'hui les variables d'ajustement d'une opération de casse sociale et de destruction de valeur sans précédent, malheureusement sous le regard passif et fuyant de l'Etat", regrette encore l'intersyndicale.
"Le projet de Veolia est funeste en ce qu'il ne porte aucun projet industriel solide et durable pour Suez en France et à l'international", estiment encore les organisations syndicales en vantant une concurrence "saine et stimulante" pour l'innovation plutôt que la "course à la taille".
"Notre mobilisation sociale contre cette OPA continuera le temps qu'il faudra, car nous ne nous résignerons pas à voir supprimer 4.000 à 5.000 emplois en France, et au moins autant à l'échelle mondiale", préviennent-elles.
Les deux groupes sont en conflit ouvert depuis de longs mois, Suez usant de tous les recours judiciaires possibles pour éviter d'être avalé par son concurrent, désireux de former un champion mondial des services à l'environnement.
En octobre, Veolia a acquis auprès d'Engie 29,9% du capital de Suez, déclenchant ainsi les hostilités avant de se lancer à l'assaut du reste via une OPA hostile.
cd/bfa/dlm
Rassemblement de salariés de Lapeyre pour dire "non à Mutares" #
Quelques dizaines de salariés de Lapeyre se sont rassemblés mardi devant le siège de l'entreprise à Aubervilliers, près de Paris, pour dire "non à Mutares", le repreneur allemand qu'ils accusent de vouloir liquider le groupe de menuiserie.
"Le but, c'est que Saint-Gobain prenne ses responsabilités. S'ils veulent vendre OK, mais qu'ils attendent un peu. Là, c'est un plan social déguisé", a dénoncé Mohamed Ben Ahmed, délégué syndical FO.
Saint-Gobain, qui détient le groupe Lapeyre depuis 1996, souhaite le vendre au fonds d'investissement Mutares, accusé par les organisations syndicales d'être un "fond vautour".
Dans son business plan, Mutares prévoit jusqu'à 733 suppressions d'emplois sur 3.500 (4.000 en comptant les magasins franchisés), ainsi que la fermeture de 19 magasins sur 124 et trois usines sur dix, selon les syndicats.
"On ne fera pas l'économie d'une restructuration", concède Christophe Pace, de la CFE-CGC, mais "le programme de Mutares n'est pas du tout convainquant".
Les organisations syndicales craignent une liquidation du groupe à l'horizon 2024 et demandent donc "une concertation" pour que Saint-Gobain "révise sa position".
"On ne pourra pas faire ce projet sans l'accord des salariés, sinon Lapeyre disparaitra dans les trois ans", a ajouté Christophe Pace, demandant à Saint-Gobain d'examiner à nouveau les trois offres de reprise déposées en plus de celle de Mutares.
Les syndicats ont lancé de multiples recours en justice pour ralentir la vente et obtenir des documents relatifs à l'opération de cession de la part de Saint-Gobain.
Dans une décision rendue début février, le tribunal judiciaire de Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle)lui a ordonné de transmettre ces documents "dans leur intégralité" au CSE de Azur, une filiale de Lapeyre.
Ils doivent être communiqués début avril. "Là, on a déjà gagné six mois", s'est réjoui Hervé Grillon, délégué syndical CGT, qui a lancé d'autres procédures judiciaires pour contester le fait que les salariés de Lapeyre ne se voient pas offrir de reclassement au sein du groupe Saint-Gobain.
Jérôme Brière, représentant un collectif de salariés qui avait également présenté une offre de reprise, en appelle lui à une intervention du gouvernement.
"Ils ont su bloquer la vente de Carrefour, là on est sur un fonds d'investissement allemand, on veut qu'ils le refassent", a-t-il demandé.
Créé en 1931, Lapeyre distribue une gamme de produits d'aménagement de la maison (fenêtres, portes, cuisines, salles de bain, rangements...) pour les professionnels et les particuliers.
agu/bfa/pb
Fonderie de Bretagne: amers, les salariés se sentent "trahis" par Renault #
"Abandon", trahison", dénoncent les banderoles. Des salariés amers et des centaines de manifestants se sont rassemblés dans une marée de drapeaux rouges mardi matin devant la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault.
Sous un grand ciel bleu, la marée de drapeaux rouges, portés par des syndicalistes CGT, des salariés d'autres usines Renault, des dockers de Lorient ou des militants communistes, a envahi le vaste parking de l'usine dans la banlieue de Lorient.
La chanson des Têtes Raides, crachée par la sono, est gaie. Mais elle ne parvient pas à remonter le moral des métallos bretons, plombés par l'annonce de la mise en vente de leur usine le 11 mars.
"Le calendrier fait peur", marmonne Yannick, barbe grise et visage rond. Le processus de vente doit se terminer en août, quand la fonderie sera fermée et les fours éteints.
"C'est une trahison à tous les niveaux. De Renault et des pouvoirs publics qui ont accompagné cette mascarade de revue stratégique", dénonce Maël Le Goff, délégué CGT de l'usine de 350 salariés.
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne avait été revendue par Renault en 1999 avant une reprise en 2009. A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique qui a conclu que le site devait diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production.
"C'est Renault qui nous a dit d'arrêter la diversification et maintenant ils veulent qu'on y revienne", ironise Cédric, chef de projet de 42 ans.
Comme lui, de nombreux cadres ont rejoint ce rassemblement organisé par la CGT. "On a donné énormément après l'incendie de l'usine en 2019. On a été présents même pendant le Covid. Et maintenant, on nous dit que c'est fini", se désole Régis, 43 ans, responsable du bureau d'études.
"Ils nous coupent l'herbe sous le pied", approuve Jimmy, chargé d'affaires de 44 ans. "C'est Renault qui nous enlève des volumes et nous empêche de revenir à l'équilibre".
Comme lui, tous ont une famille, des enfants. Certains sont même venus récemment d'autres usines Renault pour travailler à Caudan. Amers, ils soulignent tous que les objectifs de performance fixés par Renault ont pourtant été "atteints ou dépassés" l'an dernier. "Renault doit rester l'entreprise des voitures à vivre, pas des voitures à détruire l'emploi en France", lâche Jimmy.
"On a l'impression que la fonderie est en train de disparaître en France, comme l'industrie textile il y a bien longtemps", regrette Alain, 56 ans, salarié des Fonderies du Poitou, dans la Vienne, elles aussi en difficulté. "Fondeurs, pas chômeurs", clame un autocollant sur sa chasuble.
"Ils ont tous leur vie de famille, leur maison à payer", remarque Anne-Laure Vély, 27 ans, vêtue d'une chasuble rose marquée "Soignants avec la FDB". "Ils vont faire quoi tous ces gens? Ils ne demandent qu'à bosser", lance la petite-fille de fondeur.
Outre les syndicalistes, deux députés ont fait le déplacement "par solidarité" avec les salariés de Caudan. Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, voit dans la lutte des fondeurs bretons un "combat national".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", lance-t-il. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
Pour traverser la crise, le groupe Renault a eu droit à un prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'État.
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", lancee le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", promet-il.
Peu après midi, les prises de parole s'achèvent. "Ce n'est que la première journée! On ne lâche rien", lance Maël le Goff, en décomptant 2.000 manifestants et "98% de grévistes".
"Ne laissons pas les chacals brouter nos idéals", continuent à scander les Têtes Raides alors que la foule se disperse.
aag/gvy/tes
Rassemblement de soutien à la Fonderie de Bretagne mise en vente par Renault #
Des centaines de personnes, 2.000 selon la CGT, se sont rassemblées mardi matin à Caudan (Morbihan) devant la Fonderie de Bretagne dont les salariés sont en grève après la mise en vente de l'usine par le groupe Renault.
"Le vent de la colère monte et il est rassembleur. Les salariés, échaudés, ne se laisseront pas faire!", a lancé au micro et sous les applaudissements Maël Le Goff, délégué CGT de cette usine de 350 salariés.
Fonderies du Poitou, Renault Cléon (Seine-Maritime) ou Renault Le Mans, dockers de Lorient... Salariés du groupe automobile, syndiqués CGT, Sud ou simples militants du parti communiste étaient venus d'un peu partout pour soutenir les métallos de Caudan.
"C'est un combat national qui s'engage car (...) ce qui se passe ici est inacceptable!", a estimé à la tribune le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, venu "par solidarité".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", a-t-il lancé. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", a abondé le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", a-t-il promis.
Installée près de Lorient, à Caudan, depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.
Renault avait déjà revendu la Fonderie en 1999 à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009. La direction du groupe a indiqué le 11 mars au Comité social et économique (CSE) de l'usine qu'elle cherchait un repreneur.
aag/mas/sp
Carrefour: appel à la grève à Pâques pour l'amélioration des conditions de travail #
La CFDT, qui souhaite l'amélioration des conditions de travail au sein du groupe Carrefour, a annoncé lundi qu'elle appelait "l'ensemble des salariés des hypermarchés, supermarchés et entrepôts à cesser le travail le week-end de Pâques".
"Malgré l'annonce de résultats 2020 exceptionnels, la poursuite de ses investissements à l'étranger et la revalorisation de sa politique actionnariale, la direction de Carrefour ne cesse de remettre en cause le statut social et les conditions de travail de ses salariés", déplore dans un communiqué le 2e syndicat (25%) du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires de revalorisations des salaires, que la direction du géant de la distribution avait rouvertes il y a quelques semaines, se sont conclues dernièrement sur un constat d'échec, le groupe ne proposant pas mieux qu'entre 0,9% et 1% d'augmentation, selon Sylvain Macé, délégué syndical groupe France (CFDT).
Selon lui, le climat social dans l'entreprise est tellement tendu actuellement que le mouvement "devrait être suivi". Localement, FO (40%) ou la CGT (20%) pourraient se joindre à la CFDT.
Celle-ci souhaite notamment "l'arrêt du passage des magasins en location gérance en 2021", "le retour à des conditions de travail décentes" ou encore "la revalorisation des grilles de salaires et le versement de la prime Macron".
L'organisation dénonce la mise en place il y a trois ans d'un "plan brutal et insoutenable" qui a conduit à la suppression de 12.000 postes en France.
Approché début janvier par le Canadien Couche-Tard pour une fusion qui n'a pu aboutir pour cause de veto du gouvernement français, Carrefour, valorisé plus de 16 milliards d'euros hors dette, a indiqué mi-février que ses ventes avaient progressé de 7,8% en 2020.
Selon le groupe, qui a annoncé le retour du versement d'un dividende en numéraire, il s'agit de ses meilleurs résultats "depuis au moins 20 ans".
"Les salariés de Carrefour sont fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire. Ils méritent une rémunération à la hauteur, des conditions de travail décentes et de ne pas être jetés en pâture à des repreneurs", poursuit la CFDT.
Mi-mars, le gouvernement a annoncé le versement d'une "prime Macron" défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros pour les bas salaires, notamment les travailleurs "de la 2e ligne" dans la grande distribution, particulièrement exposés pendant la pandémie.
cd/cel/rhl