Moselle: deux policiers condamnés en appel pour avoir espionné un collègue #
Deux policiers de la brigade de Saint-Avold (Moselle) jugés pour avoir placé un mouchard dans le véhicule d'un collègue, qui s'est ensuite suicidé, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis par la cour d'appel de Metz, a-t-on appris samedi auprès de l'avocat des parents du défunt.
Les deux agents ont été condamnés le 16 août pour "atteinte à l'intimité de la vie privée par captation, enregistrement ou transmission des paroles d'une personne".
Le gardien de la paix qui avait placé le mouchard dans le véhicule de la victime et de son binôme a été condamné à 8 mois de prison avec sursis tandis que le brigadier-chef qui l'avait incité à le faire pour ensuite dénoncer les propos tenus par ses collègues a lui été condamné à 10 mois de prison également assorti du sursis.
En poste à la brigade de nuit au commissariat de Saint-Avold, Hervé Hinschberger, 46 ans, avait mis fin à ses jours avec son arme de service le 21 janvier 2018, près d'un étang, à Puttelange-aux-Lacs.
Ses parents avaient déposé plainte pour "harcèlement moral au travail et atteinte à l'intimité de la vie privée par captation, enregistrement ou transmission des paroles".
Une enquête préliminaire, ouverte le mois suivant par le parquet de Sarreguemines et confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avait écarté le harcèlement moral.
Selon les éléments de la procédure, le brigadier-chef prévenu soupçonnait M. Hinschberger et son binôme d'avoir fait bloquer sa carte professionnelle.
Quelques semaines avant le suicide du policier, il avait fait placer un mouchard dans le véhicule de patrouille du major Hinschberger et de son binôme.
Dans "un climat délétère" entre les commissariats voisins de Saint-Avold et Freyming-Merlebach, "l'enregistrement d'une quinzaine d'heures à son insu a été un tel traumatisme qu'il a contribué à son geste fatal. Il s'est senti trahi, suspecté", avait avancé en première instance Me Rondu.
En octobre 2019, le tribunal correctionnel de Sarreguemines avait initialement relaxé les prévenus. Mais les parents du défunt et le parquet général avaient interjeté appel.
Me Dominique Rondu a indiqué samedi à l'AFP que ses clients "considèrent que les agissements des condamnés ont concouru au suicide de leur fils", précisant qu'ils réfléchissaient à "engager une action contre l'administration pour imputabilité au service (...) en raison des erreurs de commandement et de management".
Les deux prévenus se sont pourvus en cassation, d'après l'avocat des parties civiles.
ari/ha/cbn
Nancy: un homme à moitié nu retrouvé mort sur un lieu de rencontres, enquête pour homicide #
Le parquet de Nancy a ouvert une enquête pour homicide volontaire après la mort suspecte d'un homme retrouvé à demi-nu le long d'une voie ferrée dans une zone réputée pour ses rencontres sexuelles, a-t-on appris samedi auprès du procureur de la République.
"Les circonstances de la découverte du corps et les premières constations laissent penser à un probable +jeu sexuel+ qui aurait mal tourné", a indiqué François Pérain à l'AFP.
L'homme a été retrouvé mort le dimanche 21 août au petit matin, le long d'une voie ferrée désaffectée au nord-est de Nancy, avec plusieurs objets en lien avec des pratiques sexuelles.
La victime, quinquagénaire selon le quotidien régional l'Est Républicain qui a révélé les faits, a été identifiée lundi, alors que son épouse avait signalé sa disparation ce même jour.
Toujours selon le procureur, l'autopsie réalisée dans la foulée n'a pas permis de "connaître avec certitude la cause du décès", d'autres résultats d'examens complémentaires "qui vont devoir s'inscrire dans la durée" étant attendus.
"Un décès en lien avec certaines pratiques sexuelles nécessitant l'intervention d'une ou de tierces personnes est à ce stade l'hypothèse la plus probable", a assuré M. Pérain.
Le stationnement du véhicule de l'homme à proximité du lieu où il a été découvert laisse à penser qu'il s'était "bien rendu volontairement sur ce lieu de rencontres", selon le procureur.
Une information judiciaire a été ouverte "afin notamment d'identifier les personnes que cet homme avait pu rencontrer" dans sa probable quête d'ébats dans cette affaire "dont de nombreux points méritent d'être éclaircis", a encore spécifié le magistrat.
ari/ha/swi
Accident mortel de trottinette à Lyon: une marche blanche pour les deux victimes #
"Ce n'est pas qu'un fait divers, ça pose beaucoup de questions": environ 600 personnes se sont rassemblées samedi à Lyon, dans une atmosphère de tristesse et d'indignation, pour une marche blanche en l'honneur des mineurs tués par une ambulance lundi alors qu'ils circulaient à trottinette.
Iris avait 15 ans et Warren 17 ans lorsqu'une ambulance privée qui partait en intervention les a percutés lundi peu après 18H00, 5 Quai du Maréchal Joffre dans le deuxième arrondissement de Lyon. Ils circulaient à bord d'une seule et même trottinette sur une voie réservée aux bus et aux deux roues non immatriculés.
"Je suis bouleversée, cet événement est traumatisant", a confié à l'AFP Françoise, 77 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Cet accident relance le débat autour du partage de la circulation entre voitures et deux roues", a-t-elle poursuivi, des iris en main distribués par les organisateurs de la marche blanche dont le départ s'effectuait place Bellecour.
"Il y a des mesures à prendre, il ne faut pas attendre que ça se reproduise", fustige de son côté Pascal Najar, 49 ans, en recherche d'emploi.
En tête du cortège: des amis d'Iris et Warren, certains en pleurs, d'autres tentant de contenir leur émotion. Derrière eux, 600 personnes, selon la préfecture, encombrées de fleurs, de photos des deux adolescents et de ballons qui seront lâchés dans le ciel une fois arrivées sur les lieux du drame.
Certains ne peuvent cacher leur colère. Le chauffeur de l'ambulance, coutumier des infractions routières, était en possession d'un permis probatoire à 2 points sur 8 après une suspension.
"Ça me révolte, je me demande pourquoi quelqu'un qui est sur la route toute la journée pouvait n'avoir plus que deux points sur son permis et continuer d'exercer", a grondé Christelle L., une agente de service hospitalier de 52 ans, aggripée à un bouquet de roses blanches.
L'ambulancier a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire mercredi "avec en particulier l'interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur", selon le parquet.
Rappelant avoir instauré en mars une limitation de la vitesse à 30 km/h à Lyon, le maire de la ville, Grégory Doucet a pour sa part affirmé sur France Info réfléchir à "des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l'avenir ce genre de malheur".
Pour Jacques Senges, 80 ans, un retraité demeurant près des lieux du drame "tout le monde roule trop vite à Lyon et il y a de plus en plus d'accidents".
Depuis 2019 (hors 2022), il y a eu 13 accidents mortels impliquant des engins à deux roues dans le département (10 de bicyclettes, 2 de vélos à assistance électrique et 1 de trottinette électrique), avait indiqué à l'AFP la préfecture du Rhône.
anr/swi
Homme tué par balles en Isère: le mis en cause placé en détention provisoire #
Un homme de 22 ans ayant reconnu avoir tué jeudi un homme de son âge après lui avoir tiré dessus à trois reprises dans le nord de l'Isère a été placé en détention provisoire, a annoncé vendredi soir le parquet de Grenoble.
Affaire initialement suivie par le parquet de Vienne, le juge d'instruction de Grenoble a placé le mis en cause en examen "du chef d'assassinat commis en récidive légale", du fait d'une précédente condamnation pour infraction à la législation sur les stupéfiants, faits punis d'une peine de 10 ans, a souligné le parquet.
"Il a été placé en détention provisoire", a conclu le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, dans un message aux rédactions.
Jeudi, sur la commune de Four (Isère), un homme interpellait un témoin vers 3H45 pour lui demander d'appeler la gendarmerie, avouant avoir commis un meurtre. Il a immédiatement été placé en garde à vue pour homicide volontaire, avait expliqué jeudi soir dans un communiqué le parquet de Vienne.
Le mis en cause a conduit les gendarmes sur le lieu des faits à l'Isle d'Abeau où le corps d'un homme était découvert, avec trois plaies par balles provenant d'un fusil à canon sciée calibre 12 mm, a indiqué cette même source.
Ayant reconnu les faits, l'homme originaire de Villefontaine, a raconté s'être rendu à un rendez-vous fixé par la victime et lui avoir tiré deux fois dessus sur un parking de la commune, avant de conduire le blessé à l'Isle d'Abeau où il lui a tiré dessus une troisième fois.
Il a expliqué son geste par les "humiliations régulières que lui faisait subir la victime, notamment lors d'une altercation intervenue la veille au soir vers 19H (mercredi), durant laquelle cette dernière avait violemment giflé le mis en cause et ce, en présence de témoins", a détaillé la procureure de la République de Vienne Audrey Quey.
anr/vk
La justice enquête sur un soupçon d'emploi fictif au Canard enchaîné #
Le parquet de Paris a ouvert une enquête après une plainte d'un journaliste du Canard enchaîné dénonçant l'existence d'un emploi fictif au sein du célèbre hebdomadaire satirique, a-t-il indiqué samedi à l'AFP.
"Nous avons une enquête préliminaire en cours, confiée à la Brigade financière et ouverte des chefs d'abus de bien sociaux et recel d'abus de bien sociaux", a confirmé le parquet suite à des informations du Monde et de Radio France.
Plusieurs sources ont indiqué que des auditions avaient été réalisées récemment par les enquêteurs.
A l'origine, une plainte contre X de Christophe Nobili, l'un des journalistes du Canard enchaîné à l'origine des révélations pendant la campagne présidentielle 2017 sur les soupçons d'emploi fictif concernant Penelope Fillon auprès de son mari François Fillon.
M. Nobili, que l'AFP n'a pu joindre, aurait découvert que la compagne d'un ancien dessinateur et administrateur de l'hebdomadaire aurait bénéficié pendant deux décennies d'une rémunération du journal sans pour autant travailler pour celui-ci.
Le Monde évoque 3 millions d'euros de salaire qui auraient été indûment versés.
"C'est pas une plainte contre le journal. Christophe Nobili agit en parfaite cohérence avec ce qu'a toujours été le Canard enchaîné, contre un système mis en place par quelques-uns qui porte préjudice au journal tant moralement que financièrement", a indiqué à l'AFP Me Maria Cornaz Bassoli, son avocate avec Me Pierre-Olivier Lambert.
"Il lui a fallu beaucoup de courage pour porter plainte", a-t-elle insisté.
Nicolas Brimo, directeur de la publication du Canard enchaîné, a lui indiqué à l'AFP : "On n'a été ni entendu ni convoqué, on n'est pas au courant de ce qu'il y a exactement dans la plainte; on ne sait même pas (sa) date exacte".
"Il y a eu un rendez-vous entre avocats il y a quatre mois et depuis on n'en a jamais entendu parler. On a donné des explications, j'ai cru comprendre que ces explications n'ont pas satisfait, c'est pour ça qu'il a porté plainte", a-t-il encore dit.
"S'il y a des explications à donner, on les donnera bien évidemment aux policiers et à nos lecteurs", a encore dit M. Brimo.
gd-ram/cb/pb
Dix ans plus tard, le mystère de la tuerie de Chevaline en France reste entier #
Différend familial ? Règlement de comptes ? Affaire d'espionnage industriel ? Dix ans plus tard, le meurtre d'une famille britannique d'origine irakienne et d'un cycliste français en France, connu sous le nom de "tuerie de Chevaline", reste une énigme, malgré des milliers d'heures d'enquête et des centaines d'auditions.
Les enquêteurs ont fait "tout ce qu'il était humainement possible de faire, mais tant que l'ADN ne mène nulle part et qu'il n'y a aucun témoin visuel, c'est le crime parfait", constate une source proche du dossier.
Le 5 septembre 2012, un cycliste britannique, Brett Martin, aperçoit sur une route forestière sur les hauteurs d'Annecy, dans les Alpes, un vélo de course couché à terre, une BMW, moteur en marche, et une petite fille en sang, qui titube puis s'effondre. Pensant d'abord à un accident de la route, il voit ensuite dans la voiture "beaucoup de sang et des têtes trouées par des impacts de balles".
L'enquête montrera que Saad al-Hilli, un ingénieur de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, une Suédoise d'origine irakienne, viennent d'être tués à bout portant, avec Sylvain Mollier, un ouvrier de la région de 45 ans en balade sur la route.
Seules ont survécu les deux fillettes du couple, alors âgées de quatre et sept ans. Zainab, l'aînée, a été blessée à l'épaule par une balle, assommée et laissée pour morte. Zeena, blottie aux pieds de sa mère à l'arrière de la voiture, n'a rien vu.
Dix ans plus tard, le "méchant" décrit par la petite Zainab à sa sortie d'hôpital n'a pas été identifié et son mobile reste mystérieux. On ne sait pas s'il a agi seul.
Décrit par les enquêteurs comme un homme "aguerri", "très expérimenté", ou comme un "tueur à gages low-cost venu des Balkans", le tueur a tiré 21 fois en quelques minutes, 17 balles ont atteint leur cible. L'arme, un Luger P06 de calibre 7,65 parabellum, un modèle ancien utilisé dans l'armée suisse, n'a jamais été retrouvée.
En dix ans, magistrats et gendarmes se sont succédé et les effectifs assignés à l'enquête ont fondu, passant d'une centaine les premiers mois à trois temps plein en 2022.
Ce massacre d'une "sauvagerie inouïe" a généré une enquête "particulièrement complexe", comme l'avait dit le procureur de la République de l'époque, Éric Maillaud. En février dernier, la procureure Line Bonnet, la troisième sur l'affaire, se disait toujours persuadée des chances d'aboutir "grâce aux preuves scientifiques", même si les différentes pistes ressemblent à des impasses.
Zaïd al-Hilli, le frère aîné de Saad, a été rapidement soupçonné en raison d'un différend sur l'héritage paternel, mais il a un alibi.
Il a été interpellé par deux fois, en 2013 et 2014 en Angleterre, puis relâché faute de preuves. Il n'a jamais cessé de clamer son innocence en critiquant les méthodes de la police française.
L'enquête a établi qu'un conflit "violent" sur l'héritage paternel, portant sur trois à cinq millions d'euros en biens et en immeubles, opposait les deux frères. Décédé en 2011 en Espagne, le père al-Hilli, un industriel, avait laissé deux projets de testaments contradictoires. L'un déshéritait complètement Saad, l'autre établissait un partage équitable.
La famille al-Hilli a fui l'Irak de Saddam Hussein dans les années 70, en abandonnant ses biens à Bagdad. Ces racines dans un pays qui a connu une guerre civile sanglante ont soulevé des questions, sans réponse à ce jour.
La thèse de l'espionnage industriel a été explorée, Saad travaillant pour une entreprise anglaise spécialisée dans les satellites civils (météo, surveillance des cultures). Sans résultat.
Les investigations ont montré que le quinquagénaire avait "en sa possession beaucoup plus de données que son seul emploi ne le justifiait", toutefois "sans grande valeur marchande".
Le passé d'Iqbal, l'épouse de Saad, a été aussi passé au crible et les enquêteurs ont trouvé "des choses surprenantes". Dont un premier mariage aux États-Unis avec un chirurgien-dentiste américain de 13 ans son aîné. Cet homme, James T., est mort à Natchez (Mississippi) le 5 septembre 2012, le jour de la tuerie de Chevaline. Cause officielle de son décès : crise cardiaque.
Les hypothèses d'un tueur isolé agissant de son propre chef ou d'un tireur fou qui se serait posté sur la route isolée ont également été envisagées.
Et les recherches menées autour d'un mystérieux motard aperçu par des témoins près du lieu de la fusillade n'ont rien donné. Identifié après des mois de silence, cet entrepreneur de la région lyonnaise sans casier judiciaire affirme n'avoir rien vu et ne se souvenir de rien.
sof/ag/gvy/at/jg
Tuerie de Chevaline: un quadruple meurtre toujours mystérieux dix ans après #
"5 septembre 2012: cela fait dix ans". Le message épinglé sur des roses rouges, au bout d'une route forestière peu fréquentée sur les hauteurs du lac d'Annecy, en Haute-Savoie, évoque le meurtre toujours inexpliqué d'une famille britannique d'origine irakienne et d'un cycliste français.
Différend familial ? Règlement de comptes ? Affaire d'espionnage industriel ? Le dossier ultra-médiatique connu sous le nom de "tuerie de Chevaline" en France ("Alps murders" de l'autre côté de la Manche) reste une énigme, après des milliers d'heures d'enquête et des centaines d'auditions.
Les enquêteurs ont fait "tout ce qu'il était humainement possible de faire, mais tant que l'ADN ne mène nulle part et qu'il n'y a aucun témoin visuel, c'est le crime parfait", constate une source proche du dossier.
Le 5 septembre 2012, vers 15H30, un cycliste britannique, Brett Martin, aperçoit sur la route forestière de la Combe d'Ire un vélo de course couché à terre, une BMW, moteur en marche, et une petite fille en sang, qui titube puis s'effondre. Pensant d'abord à un accident de la route, il voit ensuite dans la voiture "beaucoup de sang et des têtes trouées par des impacts de balles".
L'enquête montrera que Saad al-Hilli, un ingénieur de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, une suédoise d'origine irakienne, viennent d'être abattus à bout portant, avec Sylvain Mollier, un ouvrier de la région de 45 ans en ballade sur la route.
Seules ont survécu les deux fillettes du couple al-Hilli, alors âgées de quatre et sept ans. Zainab, l'aînée, a été blessée à l'épaule par une balle, assommée et laissée pour morte. Zeena, blottie aux pieds de sa mère à l'arrière de la voiture, n'a rien vu.
Dix ans plus tard, le "méchant" décrit par la petite Zainab à sa sortie d'hôpital n'a pas été identifié et son mobile reste mystérieux. On ne sait pas s'il a agi seul.
Décrit par les enquêteurs comme un homme "aguerri", "très expérimenté", ou comme un "tueur à gages low-cost venu des Balkans", le tueur a tiré 21 fois en quelques minutes, 17 balles ont atteint leur cible. L'arme, un Luger P06 de calibre 7,65 parabellum, un modèle ancien utilisé dans l'armée suisse, n'a jamais été retrouvée.
Symptomatiquement, le dossier de 90 tomes est en attente de transfert au judiciaire de Nanterre dédié "aux crimes en série et non élucidés". Manque encore l'aval du juge d'instruction, selon le parquet d'Annecy.
En dix ans, magistrats et gendarmes se sont succédé et les effectifs assignés à l'enquête ont fondu, passant d'une centaine les premiers mois à trois temps plein en 2022.
Ce massacre d'une "sauvagerie inouïe" a généré une enquête "particulièrement complexe", comme l'avait dit le procureur de la République de l'époque, Éric Maillaud. En février dernier, la procureure Line Bonnet, la troisième sur l'affaire, se disait toujours persuadée des chances d'aboutir "grâce aux preuves scientifiques", même si les différentes pistes ressemblent à des impasses.
Zaïd al-Hilli, le frère aîné de Saad, a été rapidement soupçonné en raison d'un différend sur l'héritage paternel portant sur trois à cinq millions d'euros en biens et immeubles. Mais il a un alibi.
La thèse de l'espionnage industriel a été explorée, Saad travaillant pour une entreprise anglaise spécialisée dans les satellites civils (météo, surveillance des cultures). Sans résultat.
La famille al-Hilli a fui l'Irak de Saddam Hussein dans les années 70, en abandonnant ses biens à Bagdad. Ces racines dans un pays depuis plongé dans une guerre civile sanglante ont soulevé des questions, sans réponse à ce jour.
Les hypothèses d'un tueur isolé agissant de son propre chef ou d'un tireur fou qui se serait posté sur la route isolée ont également été envisagées.
Et les recherches menées autour d'un mystérieux motard aperçu par des témoins près du lieu de la fusillade n'ont rien donné. Identifié après des mois de silence, cet entrepreneur de la région lyonnaise sans casier judiciaire affirme n'avoir rien vu et ne se souvenir de rien.
La dernière garde à vue, en janvier dernier 2022, a permis des "vérifications", les investigations ont ensuite continué "pour identifier le ou les auteurs du crime", selon le parquet.
sof/ag/gvy
La 3-MMC, tête de gondole de nouvelles drogues de synthèse en plein essor #
Cet été, la 3-MMC a "cartonné", assure un dealer. Tête de gondole du marché "ultradynamique" des drogues de synthèse, cette substance illégale en France est en plein essor dans les milieux festifs, prise comme une cocaïne à moitié prix.
"J'ai baissé mon prix en neuf mois car maintenant beaucoup de dealers en vendent. Il y a de la demande", assure à l'AFP Diego (prénom modifié), 25 ans, qui écoule de la 3-MMC et du cannabis en région parisienne, via WhatsApp et Snapchat.
Ce "nouveau produit de synthèse" (NPS) de la famille des cathinones, fabriqué le plus souvent dans des laboratoires d'Asie, mélange les effets de la cocaïne, de la MDMA et des amphétamines. Sous forme de poudre, elle est vendue 30 euros le gramme en moyenne, contre 60 pour la cocaïne.
Antoine, Parisien de 28 ans, explique anonymement avoir commencé à prendre de la 3-MCC en pratiquant le "chemsex", une consommation de drogues qui vise à intensifier les rapports sexuels. Il la voit aujourd'hui "sniffée dans des soirées parisiennes".
"Depuis 2020, l'usage de la 3-MMC s'est décorrélé du chemsex et concerne aujourd'hui un nouveau public plus large, mais déjà consommateur d'autres drogues, notamment de cocaïne", précise Clément Gérome, coordinateur du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend) de l'Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT).
Comme la cocaïne, la 3-MMC engendre une "augmentation du rythme cardiaque" et peut entraîner "tachycardie, hypertension et convulsions", avertit l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), avec un risque "accru" si d'autres substances sont consommées dans le même temps.
Après les prises peuvent se développer chez les usagers des "états psychotiques" avec "paranoïa et profonde anxiété".
Au cours de l'année, Jean-Pierre Couteron, addictologue et psychothérapeute, a vu arriver en consultation des usagers ayant "perdu le contrôle". "Il y a un effet de mode et de disponibilité, c'est indéniable", pose Jean-Pierre Couteron, qui consulte au Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) Trait d'Union Oppelia de Boulogne-Billancourt, près de Paris.
Sur internet, des sites marchands accessibles en quelques clics, sans passer par le darknet, promettent des "livraisons discrètes" dans "toute l'Europe", tout en spécifiant qu'"il est de la responsabilité des clients de s'assurer que les articles commandés sont légaux dans leur pays".
D'après un rapport de l'EMCDDA publié en mars, 3,3 tonnes de cathinones de synthèse ont été saisis dans l'Union européenne en 2020, contre 750 kg un an plus tôt.
"Cette augmentation est au moins en partie due aux saisies de 3-MMC, qui représentent un quart des saisies de cathinones de synthèse en 2020", précise l'observatoire.
Entrée en vigueur mi-août, une directive de la Commission européenne vient d'inclure la 3-MMC et la 3-CMC, autre cathinone de synthèse, dans sa définition du terme "drogue". Les quelques pays de l'Union européenne où ces substances sont encore légales ont de fait jusqu'à février 2023 pour les prohiber.
Mais cette mesure devrait avoir un impact "limité" sur le marché "ultradynamique" des cathinones de synthèse dans son ensemble, qui "se remodèle en fonction des législations nationales et européenne", selon Sabrina Cherki, coordinatrice du Système d'identification national des toxiques et des substances (Sintes) à l'OFDT.
"Les sites de vente jouent au chat et à la souris: puisqu'elle est populaire en ce moment, ils continuent de proposer de la 3-MMC, mais envoient à la place, souvent à l'insu de leurs clients, d'autres cathinones de synthèse aux effets approchants, qui ne sont pas encore interdits dans le pays où le site est domicilié", explique Sabrina Cherki.
Les NPS en circulation évoluent "tout le temps, au gré des lois, des nouveaux procédés de synthèse chimique et des envies de consommateurs", poursuit-elle.
D'après l'EMCDDA, ces substances sont majoritairement fabriquées au sein de laboratoires en Inde et, dans une moindre mesure, en Chine.
Depuis 2011, 55 laboratoires fabriquant des cathinones de synthèse ont par ailleurs été démantelés sur le sol européen, dont "près de la moitié entre 2019 et 2021".
"Plus ces substances sont consommées en Europe, plus il y a un intérêt à les fabriquer sur place. Cela évite aux fournisseurs les problèmes et les coûts liés à l'acheminement", éclaire Sabrina Cherki.
Ces installations sont, estime-t-elle, un "point de vigilance" pour les années à venir.
ld/lbx/hj/dth
Tuerie de Chevaline: dix ans d'enquête, des pistes et des questions #
Après dix ans d'enquête, le quadruple meurtre commis le 5 septembre 2012 sur les hauteurs du lac d'Annecy, dans les Alpes, reste une des grandes énigmes criminelles françaises.
Au fil des ans, plusieurs pistes ont été étudiées, des suspects placés en garde à vue, des centaines de témoins entendus, des milliers de pièces étudiées, mais le dossier de 90 tomes contient plus de questions que de réponses.
- Soupçonné de "complot en vue de commettre un meurtre", Zaïd al-Hilli, le frère aîné de Saad, a été interpellé par deux fois, en 2013 et 2014 en Angleterre, puis relâché faute de preuves. Il n'a jamais cessé de clamer son innocence en critiquant les méthodes de la police française.
L'enquête a établi qu'un conflit "violent" sur l'héritage paternel, portant sur trois à cinq millions d'euros en biens et en immeubles, opposait les deux frères. Décédé en 2011 en Espagne, le père al-Hilli avait laissé deux projets de testaments contradictoires. L'un déshéritait complètement Saad, l'autre établissait un partage équitable.
- Le passé d'Iqbal, l'épouse de Saad, a été aussi passé au crible et les enquêteurs ont trouvé "des choses surprenantes". Dont un premier mariage aux États-Unis avec un chirurgien-dentiste américain de 13 ans son aîné. Cet homme, James T., est mort à Natchez (Mississippi) le 5 septembre 2012, le jour de la tuerie de Chevaline. Cause officielle de son décès: crise cardiaque.
Saad al-Hilli, un ingénieur considéré comme "brillant", travaillait pour une entreprise anglaise spécialisée dans les satellites civils (météo, surveillance des cultures). Comme cette société collaborait avec de nombreux États étrangers, s'est posée la question de l'espionnage industriel ou du transfert de technologies.
Les investigations ont montré que le quinquagénaire avait "en sa possession beaucoup plus de données que son seul emploi ne le justifiait", toutefois "sans grande valeur marchande".
- Le père al-Hilli, un industriel qui avait fui le régime de Saddam Hussein dans les années 70, possédait notamment une maison et un terrain dans un quartier huppé de Bagdad. En 2004, les deux frères avaient entrepris ensemble des démarches pour récupérer ce patrimoine. Les enquêteurs ont cherché à savoir si ceux qui, en Irak, avaient mis la main sur ces biens, n'auraient pas eu intérêt à faire disparaitre les frères al-Hilli. Sans grand résultat.
- Un Irakien de 35 ans au lourd casier judiciaire a été placé en garde à vue en 2014 après avoir été signalé par un de ses codétenus pour de présumées confidences sur l'exécution d'un "contrat visant à abattre des Irakiens". Il a finalement été innocenté.
- Les soupçons se sont un temps portés sur un ancien policier municipal et un ancien légionnaire, tous deux passionnés d'armes anciennes. Les auditions et les perquisitions menées en 2014 n'ont pas permis d'établir un lien avec les meurtres mais ont révélé l'existence d'un trafic d'armes local.
- L'hypothèse d'un tueur isolé, agissant de son propre chef ou d'un tireur fou qui se serait posté sur la route forestière a aussi été émise, sans être corroborée à ce stade.
Considéré comme un suspect majeur, recherché pendant des mois, un mystérieux motard aperçu par des témoins au moment de la tuerie a finalement été retrouvé en 2014 grâce l'analyse des 4.000 numéros de portables relevés sur l'antenne relais la plus proche.
Cet entrepreneur de la région lyonnaise, "honorablement connu" selon les enquêteurs et sans casier judiciaire, a toujours affirmé n'avoir rien vu et se souvenir de rien.
Selon la presse locale, la dernière garde à vue opérée en janvier 2022 le concernait. Mais les soupçons ont été levés.
sof/ag/gvy
Tuerie de Chevaline: un quadruple meurtre toujours mystérieux dix ans après #
"5 septembre 2012: cela fait dix ans". Le message épinglé sur des roses rouges, au bout d'une route forestière peu fréquentée sur les hauteurs du lac d'Annecy, en Haute-Savoie, évoque le meurtre toujours inexpliqué d'une famille britannique d'origine irakienne et d'un cycliste français.
Différent familial ? Règlement de comptes ? Affaire d'espionnage industriel ? Le dossier ultra-médiatique connu sous le nom de "tuerie de Chevaline" en France ("Alps murders" de l'autre côté de la Manche) reste une énigme, après des milliers d'heures d'enquête et des centaines d'auditions.
Les enquêteurs ont fait "tout ce qu'il était humainement possible de faire, mais tant que l'ADN ne mène nulle part et qu'il n'y a aucun témoin visuel, c'est le crime parfait", constate une source proche du dossier.
Le 5 septembre 2012, vers 15H30, un cycliste britannique, Brett Martin, aperçoit sur la route forestière de la Combe d'Ire un vélo de course couché à terre, une BMW, moteur en marche, et une petite fille en sang, qui titube puis s'effondre. Pensant d'abord à un accident de la route, il voit ensuite dans la voiture "beaucoup de sang et des têtes trouées par des impacts de balles".
L'enquête montrera que Saad al-Hilli, un ingénieur de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, une suédoise d'origine irakienne, viennent d'être abattus à bout portant, avec Sylvain Mollier, un ouvrier de la région de 45 ans en ballade sur la route.
Seules ont survécu les deux fillettes du couple al-Hilli, alors âgées de quatre et sept ans. Zainab, l'aînée, a été blessée à l'épaule par une balle, assommée et laissée pour morte. Zeena, blottie aux pieds de sa mère à l'arrière de la voiture, n'a rien vu.
Dix ans plus tard, le "méchant" décrit par la petite Zainab à sa sortie d'hôpital n'a pas été identifié et son mobile reste mystérieux. On ne sait pas s'il a agi seul.
Décrit par les enquêteurs comme un homme "aguerri", "très expérimenté", ou comme un "tueur à gages low-cost venu des Balkans", le tueur a tiré 21 fois en quelques minutes, 17 balles ont atteint leur cible. L'arme, un Luger P06 de calibre 7,65 parabellum, un modèle ancien utilisé dans l'armée suisse, n'a jamais été retrouvée.
Symptomatiquement, le dossier de 90 tomes est en attente de transfert au judiciaire de Nanterre dédié "aux crimes en série et non élucidés". Manque encore l'aval du juge d'instruction, selon le parquet d'Annecy.
En dix ans, magistrats et gendarmes se sont succédé et les effectifs assignés à l'enquête ont fondu, passant d'une centaine les premiers mois à trois temps plein en 2022.
Ce massacre d'une "sauvagerie inouïe" a généré une enquête "particulièrement complexe", comme l'avait dit le procureur de la République de l'époque, Éric Maillaud. En février dernier, la procureure Line Bonnet, la troisième sur l'affaire, se disait toujours persuadée des chances d'aboutir "grâce aux preuves scientifiques", même si les différentes pistes ressemblent à des impasses.
Zaïd al-Hilli, le frère aîné de Saad, a été rapidement soupçonné en raison d'un différent sur l'héritage paternel portant sur trois à cinq millions d'euros en biens et immeubles. Mais il a un alibi.
La thèse de l'espionnage industriel a été explorée, Saad travaillant pour une entreprise anglaise spécialisée dans les satellites civils (météo, surveillance des cultures). Sans résultat.
La famille al-Hilli a fui l'Irak de Saddam Hussein dans les années 70, en abandonnant ses biens à Bagdad. Ces racines dans un pays depuis plongé dans une guerre civile sanglante ont soulevé des questions, sans réponse à ce jour.
Les hypothèses d'un tueur isolé agissant de son propre chef ou d'un tireur fou qui se serait posté sur la route isolée ont également été envisagées.
Et les recherches menées autour d'un mystérieux motard aperçu par des témoins près du lieu de la fusillade n'ont rien donné. Identifié après des mois de silence, cet entrepreneur de la région lyonnaise sans casier judiciaire affirme n'avoir rien vu et ne se souvenir de rien.
La dernière garde à vue, en janvier dernier 2022, a permis des "vérifications", les investigations ont ensuite continué "pour identifier le ou les auteurs du crime", selon le parquet.
sof/ag/gvy
Attentat de Karachi : deux ex-cadres de la direction des chantiers navals inculpés en France #
Vingt ans après l'attentat de Karachi au Pakistan qui avait notamment provoqué la mort de onze Français, deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été inculpés, en juin, pour des soupçons de négligence sur la sécurité du personnel, selon une source judiciaire.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été inculpés de blessures involontaires, selon cette source.
Ces inculpations ouvrent la perspective d'un procès.
Le 8 mai 2002, l'explosion d'un car transportant des salariés ou des sous-traitants de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi avait fait quinze morts, dont onze Français.
Selon les juges d'instruction antiterroriste parisiens, Gérard C. aurait mis en place un protocole de sécurité "inadapté", notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d'identifier aisément les personnels et leurs itinéraires.
Son supérieur Alain Y. aurait "validé" ce protocole.
Ils auraient ainsi "sous-évalué" les risques d'attaques, alors que le contexte sécuritaire dans la région était particulièrement "dégradé" depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Selon Me Marie Dosé, avocate de parties civiles interrogée par l'AFP, "les manquements criants aux obligations de sécurité qui incombaient à l'employeur ont facilité l'attentat: il était temps que la justice acte enfin cette réalité".
"Les magistrats instructeurs ont saisi jeudi directement le président de la République Emmanuel Macron" pour demander la déclassification des documents classés secret défense, a annoncé Me Olivier Morice, qui défend six familles de victimes.
Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent.
La piste d'Al-Qaïda, qui n'a pourtant pas revendiqué l'attentat mais l'a approuvé, s'imposait au départ, avant que l'enquête ne se réoriente, dès 2009, vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement.
Le volet financier de cette affaire a pour sa part déjà été jugé et six personnes ont été condamnées en juin 2020 à Paris à des peines allant de deux ans à cinq ans de prison ferme.
Ils ont été reconnus coupables d'avoir participé à un système de commissions occultes sur des contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, qui aurait contribué à financer la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur (droite) en 1995. Le procès en appel doit avoir lieu en 2023.
jpa-edy/gd/cb/swi/bat/oaa
Attentat de Karachi: deux ex-cadres de la direction des chantiers navals mis en examen #
Vingt ans après l'attentat de Karachi au Pakistan qui avait fait quinze morts dont onze Français, deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été mis en examen en juin pour des soupçons de négligence sur la sécurité des personnels, ouvrant la perspective d'un procès.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été mis en examen pour des blessures involontaires, selon cette source confirmant une information du Monde vendredi.
Le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés ou sous-traitants de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi faisait quinze morts, dont onze Français.
Selon les juges d'instruction antiterroriste parisiens, Gérard C. aurait mis en place un protocole de sécurité "inadapté", notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d'identifier aisément les personnels et leurs itinéraires.
Son supérieur Alain Y. aurait "validé" ce protocole.
Sollicités, leurs avocats n'avaient pas répondu vendredi soir à l'AFP.
Ils auraient ainsi "sous-évalué" les risques d'attaques envers les salariés présents sur le site, alors que le contexte sécuritaire dans la région était particulièrement "dégradé" depuis les attentats du 11 septembre 2001 avec la multiplication d'attaques ciblant les étrangers ou les intérêts étrangers.
Selon Me Marie Dosé, avocate de parties civiles interrogée par l'AFP, "ces mises en examen étaient attendues de longue date par (ses) clients, qui sont à l'initiative de la plainte déposée il y a plus de 10 ans contre DCN".
"Les manquements criants aux obligations de sécurité qui incombaient à l'employeur ont facilité l'attentat : il était temps que la justice acte enfin cette réalité."
Lors d'une réunion en avril, les trois magistrats saisis de l'information judiciaire avaient informé les parties civiles des actes accomplis tant sur le volet proprement terroriste que sur celui des manquements en matière de sécurité à l'époque.
"Nous sommes en présence de tournants importants dans ce dossier et ce d'autant plus qu'à la suite d'une demande de déclassification de notre part, les magistrats instructeurs ont saisi jeudi directement le président de la République Emmanuel Macron afin de permettre enfin la levée des obstacles à la manifestation de la vérité", a réagi auprès de l'AFP Me Olivier Morice, qui défend six familles de victimes.
"Les familles attendent 20 ans après cette tragédie que le chef de l'Etat réponde favorablement à la requête des juges" pour avoir accès aux documents jusqu'ici classés secret défense, a-t-il ajouté.
Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent.
L'attentat semble avoir été minutieusement préparé avec des moyens sophistiqués. Et la piste d'Al-Qaïda, qui n'a pourtant pas revendiqué l'attentat mais l'a approuvé, s'imposait pour le premier magistrat antiterroriste saisi des faits, Jean-Louis Bruguière.
A partir de 2009, l'enquête de son successeur Marc Trevidic s'est orientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement.
Le volet financier de cette affaire a pour sa part déjà été jugé.
Six personnes ont été condamnées en juin 2020 à Paris à des peines allant de deux ans à cinq ans de prison ferme pour avoir participé à un système de commissions occultes sur des contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan qui aurait contribué à financer la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur en 1995. Le procès en appel doit avoir lieu en 2023.
Jugés pour leur part devant la Cour de justice de la République, l'ex-Premier ministre Edouard Balladur a été relaxé en mars 2021 tandis que son ancien ministre de la Défense, François Léotard, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
jpa-edy/gd/cb/gvy
France: 122 femmes tuées en 2021, en hausse de 20% #
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon un bilan publié vendredi par le ministère de l'Intérieur.
Les femmes représentent 85% du total des victimes de morts violentes au sein du couple en 2021 (143 décès dont 122 femmes et 21 hommes) contre 82% en 2020, une part stable depuis 2006.
Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes: 102 d'entre elles avaient perdu la vie en 2020, contre 146 féminicides en 2019.
"Le profil type de l'auteur n'a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent, en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n'exerçant pas ou plus d'activité professionnelle", souligne l'étude.
Près d'une femme sur trois (32%) avait déjà subi des violences antérieures et 64% de celles-ci les avaient signalées aux forces de l'ordre. Parmi ces dernières, 84% avaient déposé une plainte.
Dans un tiers des cas (33%), la présence d'au moins une substance susceptible d'altérer le discernement de l'auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.
Une écrasante majorité (78%) des faits se sont déroulés au domicile du couple, de la victime ou de l'auteur.
Comme les années précédentes, les disputes (31 cas), les séparations non acceptées (27 cas) sont les causes principales du passage à l'acte (41 %). Elles sont suivies de près par la jalousie (25 cas) et la maladie de la victime (21 cas).
En moyenne, un décès a été enregistré tous les deux jours et demi l'année dernière, contre un tous les trois jours en 2020.
Les féminicides étaient également en hausse (+16%) en Italie, sur la période du 1er août 2021 au 31 juillet 2022, avec 125 femmes tuées contre 108 l'année précédente.
Selon ces chiffres oubliées mi-août, une femme est tuée tous les trois jours en Italie.
aco-cac/cb/gvy/bat
Féminicides: 122 femmes tuées en 2021, en hausse de 20% en un an #
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié vendredi par le ministère de l'Intérieur.
Les femmes représentent 85% du total des victimes de morts violentes au sein du couple en 2021 (143 décès dont 122 femmes et 21 hommes) contre 82% en 2020, une part stable depuis 2006.
Ces chiffres "correspondent davantage au niveau du nombre de morts violentes au sein du couple observées avant l'épidémie de Covid-19", précise l'étude du ministère de l'Intérieur.
L'année 2020, avec "seulement" 102 femmes tuées contre 146 en 2019, avait en effet été exceptionnelle, sans que l'on sache précisément en quelle mesure cette baisse pouvait s'expliquer par les périodes de confinements et couvre-feu.
Pour Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, les chiffres de 2021 sont "glaçants". "Malgré les efforts sans précédent engagés par l'État ces cinq dernières années, les féminicides restent à un niveau trop élevé", a-t-elle réagi auprès de l'AFP.
Parmi les femmes victimes, près d'une femme trois (32%) avait déjà subi des violences antérieures et 64% de celles-ci avaient signalé ces violences aux forces de l'ordre. Parmi ces dernières, 84% avaient déposé une plainte.
Ces données "terribles" montrent "des pistes d'évaluation possibles", a dit à l'AFP Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarités femmes (FNSF) qui gère le service d'accueil téléphonique 3919 pour les femmes victimes de violences.
"Lorsqu'une femme signale des violences, il faut mieux évaluer le danger qu'elle encourt. Mais on doit aussi progresser dans le repérage des violences: permettre aux femmes de s'exprimer, de dire les faits subits", a ajouté Mme Brié.
"Les mesures de protection pour les femmes n'ont pas été appliquées", a également déploré la militante Ernestine Ronai, responsable de l'Observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis.
Seules trois femmes victimes sur 122, une proportion "ridicule", ont bénéficié d'une mesure judiciaire de protection, a relevé Mme Ronai, pour qui il faudrait "multiplier par 10" le nombre de ces ordonnances.
Comme les années précédentes, les disputes (31 cas), les séparations non acceptées (27 cas) sont les causes principales du passage à l'acte (41 %). Elles sont suivies de près par la jalousie (25 cas) et la maladie de la victime (21 cas).
Dans un tiers des décès, tous sexes confondus, l'auteur a fait usage d'une arme blanche: 37 sont des hommes et 13 des femmes. Pour les armes à feux (46 décès) la quasi-totalité (44) sont utilisées par des hommes
Quelque 43% des auteurs d'homicide se sont suicidés ou ont tenté de le faire après les faits. En 2021, 46 suicides et 15 tentatives ont été recensées, un nombre stable chaque année, qui concerne quasi-exclusivement des hommes (60 hommes pour une femme).
Pour Pauline Baron, du collectif féministe #NousToutes, "on voit les limites de la fameuse grande cause du quinquennat" précédent, pourtant marqué par le Grenelle contre les violences conjugales qui avait débouché fin 2019 sur une quarantaine de mesures.
Celles-ci "n'ont pas été assez budgétées, elles ne peuvent pas être déployées partout: il n'y a pas assez de bracelet anti-rapprochement et de téléphone grave danger pour protéger les femmes", a estimé cette militante.
Il faut en outre "améliorer la prévention", selon elle: "l'éducation à la vie affective et sexuelle n'est pas mise en oeuvre à l'école, alors que c'est ça le moyen de casser cette réitération des violences de génération en génération".
Pour Ernestine Ronai, "on ne se représente pas suffisamment dans notre société le danger des hommes violents" qui sont "imprévisibles". De ce fait, "il n'y a pas de petite violence", insiste la militante: "une gifle, on pourrait dire +c'est pas grave+, mais on ne sait pas jusqu'où ça peut aller".
aco-cac-fan-ab/gvy
Réfugié afghan tué en France: les deux suspects inculpés pour assassinat et placés en détention #
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle, le 14 août, à Colmar, dans l'est de la France, ont été inculpés vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire, a annoncé la procureure de la République.
Les deux jeunes de 17 et 18 ans ont également été inculpés pour infractions à la législation sur les armes "en l'espèce un pistolet automatique, en réunion", a précisé la magistrate, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué.
A ce stade de l'enquête, des "indices graves ou concordants" existent pour considérer qu'ils sont les "coauteurs" de cet assassinat, et non pas auteur et complice, comme cela avait été avancé dans un premier temps, l'information judiciaire devant "déterminer plus précisément le rôle de chacun et si d'autres personnes sont impliquées".
Le majeur encourt la réclusion criminelle à perpétuité tandis que, pour le mineur, la peine maximale ne pourra excéder 30 ans.
Toujours selon la procureure, les deux jeunes hommes, qui "présentent des antécédents judiciaires importants malgré leur jeune âge", avaient déjà été incarcérés sur décision du tribunal pour enfants.
Leur cavale s'était prolongée pendant pratiquement dix jours jusqu'à leur interpellation mardi en milieu de journée à Sarcelles, ville populaire au nord de Paris, pour le premier, et à Colmar, la nuit suivante, pour le second.
En visite le 14 août chez des amis à Colmar, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax. Un "tir droit", "en face", a détaillé la magistrate, dans un communiqué.
Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était en compagnie d'amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté avant de revenir avec d'autres personnes. Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et un coup de feu avait été tiré.
Le jeune afghan est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle.
Employé dans une usine automobile à Mulhouse, dans l'Est, il était inconnu des services de police, avait une femme et quatre jeunes enfants restés en Afghanistan, d'après ses amis.
ari-ha/cbn/bat
Réfugié afghan tué à Colmar: "coauteurs", les deux principaux suspects mis en examen pour assassinat #
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle le 14 août à Colmar, considérés finalement comme "coauteurs" de ce crime alors qu'ils étaient jusque-là présentés comme le tireur et son complice, ont été tous deux mis en examen vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire.
L'enquête devra encore préciser "le rôle de chacun" dans ce crime et tout particulièrement déterminer lequel de ces deux jeunes de 17 et 18 ans a fait fait feu sur la victime, a souligné la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard. "Ce point n'a pas encore été éclairci", a-t-elle insisté.
"C'est vrai qu'on ne peut pas être à deux pour tirer avec un pistolet", a convenu la magistrate mais dans l'immédiat, selon elle, le juge d'instruction a estimé que leur responsabilité était "très proche" et que "l'action était vraiment commune dans son intention et sa réalisation".
Au cours de sa garde à vue, le jeune majeur n'a pas révélé "qui avait porté le coup létal", tandis que le mineur est demeuré mutique, a-t-elle encore détaillé.
Les deux jeunes sont également mis en examen pour infractions à la législation sur les armes, "en l'espèce un pistolet automatique", a précisé Catherine Sorita-Minard. Là aussi l'enquête devra rechercher "l'origine de l'arme" qui n'a pas été retrouvée et si "d'autres personnes sont impliquées", la magistrate déplorant "l'omerta" qui "préside" selon elle dans "ce milieu".
Les deux jeunes auteurs présumés, qui se connaissent, résidaient à Colmar et avaient déjà été incarcérés sur décision du tribunal pour enfants, après avoir été "lourdement condamnés" pour divers faits de délinquance, notamment des dégradations et des infractions à la législation sur les stupéfiants.
En fuite pendant pratiquement dix jours, - "sans doute (parce qu'ils) avaient bien conscience d'avoir commis des faits graves", selon Catherine Sorita-Minard - , leur cavale avait pris fin avec leur interpellation mardi en milieu de journée à Sarcelles (Val-d'Oise) pour le premier et la nuit suivante, à Colmar et à quelques centaines de mètres du lieu du crime, pour le second.
Le dimanche 14 août, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, était venu rendre visite à des amis dans le quartier Europe de Colmar, classé l'an dernier quartier de reconquête républicaine (QRR).
La victime, qui travaillait chez le constructeur automobile Stellantis à Mulhouse, et ses amis afghans étaient réunis au bas d'un immeuble lorsqu'ils ont été importunés par "l'usage bruyant" de scooters.
Sans parler explicitement d'un rodéo urbain évoqué dans un premier temps par une source policière, la procureure de Colmar a toutefois indiqué que "l'un des mis en examen reconnaît avoir fait des +levées+ avec son scooter dans le secteur, peu de temps avant les faits".
"Les investigations à venir, notamment l'exploitation des vidéos disponibles et les auditions de témoins, permettront de préciser ce dernier point", a-t-elle spécifié.
Une "dispute" avait alors éclaté entre les Afghans et le groupe au scooter avant qu'un seul coup de feu ne soit tiré. Abdul Quayyeem Ahmadzaia qui, selon ses proches, a laissé quatre enfants et son épouse restés en Afghanistan, a été tué d'une balle dans le thorax. Un "tir droit", "en face", a détaillé la magistrate, interrogée sur l'intentionnalité de ce tir.
Le jeune Afghan est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante et son corps a été rapatrié depuis en Afghanistan.
Le groupe d'Afghans a-t-il gêné par sa présence des dealers dans ce quartier connu pour ses points de deal et ses trafics de stupéfiants ? Mme Sorita-Minard a affirmé "ne pas avoir de certitudes à ce stade" sur ce point.
Le majeur encourt la réclusion criminelle à perpétuité tandis que, pour le mineur, la peine maximale ne pourra excéder 30 ans.
ari/ha/swi
Attentat de Karachi: deux ex-cadres de la direction des chantiers navals inculpés en France #
Vingt ans après l'attentat de Karachi au Pakistan qui avait fait quinze morts dont onze Français, deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été inculpés, en juin, pour des soupçons de négligence sur la sécurité des personnels, selon une source judiciaire.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été inculpés pour des blessures involontaires, selon cette source.
Ces inculpations ouvrent la perspective d'un procès.
Le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi faisait quinze morts, dont onze Français et quatre Pakistanais.
Selon les juges d'instruction antiterroriste parisiens, Gérard C. aurait mis en place un protocole de sécurité "inadapté", notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d'identifier aisément les personnels et leurs itinéraires.
Son supérieur Alain Y. aurait "validé" ce protocole.
Ils auraient ainsi "sous-évalué" les risques d'attaques, alors que le contexte sécuritaire dans la région était particulièrement "dégradé" depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Selon Me Marie Dosé, avocate de parties civiles interrogée par l'AFP, "les manquements criants aux obligations de sécurité qui incombaient à l'employeur ont facilité l'attentat: il était temps que la justice acte enfin cette réalité".
"Les magistrats instructeurs ont saisi jeudi directement le président de la République Emmanuel Macron" pour demander la déclassification des documents classés secret défense, a annoncé Me Olivier Morice, qui défend six familles de victimes.
Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent.
La piste d'Al-Qaïda, qui n'a pourtant pas revendiqué l'attentat mais l'a approuvé, s'imposait au départ, avant que l'enquête ne se réoriente, dès 2009, vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement.
Le volet financier de cette affaire a pour sa part déjà été jugé et six personnes ont été condamnées en juin 2020 à Paris à des peines allant de deux ans à cinq ans de prison ferme.
Ils ont été reconnus coupables d'avoir participé à un système de commissions occultes sur des contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, qui aurait contribué à financer la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur (droite) en 1995. Le procès en appel doit avoir lieu en 2023.
jpa-edy/gd/cb/swi/bat/oaa
France: un Britannique, escroc et héros de Netflix, recherché #
Un Britannique, faux espion mais vrai escroc et héros d'un documentaire de Netflix, est recherché depuis jeudi en France, après avoir blessé deux gendarmes lors d'un banal contrôle de son élevage canin, dans un petit village du Centre.
Jeudi après-midi, des chiens d'élevage détenus par un couple de Britanniques à Vidaillat, un village de 180 habitants dans la Creuse, devaient être transférés vers un refuge, sous le contrôle notamment de la gendarmerie.
C'est alors que, selon la préfecture locale, un homme "a démarré son véhicule puis percuté les deux militaires avant de prendre la fuite".
L'homme de 51 ans, au volant d'une Audi A3, a "sévèrement blessé" les deux gendarmes, dont l'un souffre d'une fracture ouverte au niveau du nez.
La justice française a ouvert une enquête pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Selon la maire de la commune, Martine Laporte, l'homme, toujours en fuite vendredi, est Robert Hendy-Freegard. Arrivé dans le village avec sa compagne en 2015, il n'est pas un inconnu.
Cet escroc britannique est le héros du documentaire "The Puppetmaster: leçons de manipulation", diffusé sur Netflix depuis le début de l'année et d'un film de fiction, "Rogue Agent", avec James Norton et Gemma Arterton, également sur Netflix.
"Cela fait 4-5 ans qu'on sait que c'est une crapule", a dit à un correspondant de l'AFP, Serge, qui ne veut pas donner son nom, un voisin de la maison de pierres habitée par le couple.
Sa compagne, "au début, elle sortait et nous faisait un petit signe de la main comme la Reine d'Angleterre, puis elle nous a dit +I don't speak French+ (je ne parle pas français) en partant en courant", ajoute-t-il.
En 2005, Robert Hendy-Freegard avait été condamné par la justice britannique à la prison à perpétuité pour enlèvement, tromperie, vol sur des étudiants et des femmes, à qui il avait soutiré un total de plus d'un million de livres, en se faisant notamment passer pour un espion du MI5, les services secrets britanniques.
Il avait été libéré en 2009, après qu'une cour d'appel avait cassé la condamnation pour enlèvements.
"Il parvenait à prendre le pouvoir et le contrôle sur la vie" de ses victimes, les forçant à vivre dans "une pauvreté abjecte", expliquait Bob Brandon, le policier en charge de l'enquête, lors du procès en 2005.
A Vidaillat, l'escroc s'était installé dans une maison isolée, accessible après plusieurs lacets dans la forêt. Si lui ne s'y rendait que "très rarement", sa compagne y vivait "totalement recluse" et "complètement sous influence", selon la maire.
"Elle vivait dans des conditions terribles, ne sortait jamais à part dans sa petite cour, elle en était réduite à manger des châtaignes crues et des croquettes", assure le voisin.
Son fils et sa fille, nés d'une autre union, pensaient leur mère disparue, jusqu'au "début d'année" lorsqu'une voisine est "entrée en contact avec sa fille en Angleterre, qui cherche sa maman depuis huit ans".
av-tsq-bla/ff/gvy/bat/oaa
Attentat de Karachi: deux ex-cadres de la direction des chantiers navals mis en examen #
Vingt ans après l'attentat de Karachi au Pakistan qui avait fait quinze morts dont onze Français, deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été mis en examen en juin pour des soupçons de négligence sur la sécurité des personnels, ouvrant la perspective d'un procès.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été mis en examen pour des blessures involontaires, selon cette source confirmant une information du Monde vendredi.
Le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi faisait quinze morts, dont onze Français.
Selon les juges d'instruction antiterroriste parisiens, Gérard C. aurait mis en place un protocole de sécurité "inadapté", notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d'identifier aisément les personnels et leurs itinéraires.
Son supérieur Alain Y. aurait "validé" ce protocole.
Ils auraient ainsi "sous-évalué" les risques d'attaques envers les salariés présents sur le site, alors que le contexte sécuritaire dans la région était particulièrement "dégradé" depuis les attentats du 11 septembre 2001 avec la multiplication d'attaques ciblant les étrangers ou les intérêts étrangers.
Selon Me Marie Dosé, avocate de parties civiles interrogée par l'AFP, "ces mises en examen étaient attendues de longue date par (ses) clients, qui sont à l'initiative de la plainte déposée il y a plus de 10 ans contre DCN".
"Les manquements criants aux obligations de sécurité qui incombaient à l'employeur ont facilité l'attentat : il était temps que la justice acte enfin cette réalité."
Lors d'une réunion en avril, les trois magistrats saisis de l'information judiciaire avaient informé les parties civiles des actes accomplis tant sur le volet proprement terroriste que sur celui des manquements en matière de sécurité à l'époque.
"Nous sommes en présence de tournants importants dans ce dossier et ce d'autant plus qu'à la suite d'une demande de déclassification de notre part, les magistrats instructeurs ont saisi jeudi directement le président de la République Emmanuel Macron afin de permettre enfin la levée des obstacles à la manifestation de la vérité", a réagi auprès de l'AFP Me Olivier Morice, qui défend six familles de victimes.
"Les familles attendent 20 ans après cette tragédie que le chef de l'Etat réponde favorablement à la requête des juges" pour avoir accès aux documents jusqu'ici classés secret défense, a-t-il ajouté.
Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent.
L'attentat semble avoir été minutieusement préparé avec des moyens sophistiqués. Et la piste d'Al-Qaïda, qui n'a pourtant pas revendiqué l'attentat mais l'a approuvé, s'imposait pour le premier magistrat antiterroriste saisi des faits, Jean-Louis Bruguière.
A partir de 2009, l'enquête de son successeur Marc Trevidic s'est orientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement.
Le volet financier de cette affaire a pour sa part déjà été jugé.
Six personnes ont été condamnées en juin 2020 à Paris à des peines allant de deux ans à cinq ans de prison ferme pour avoir participé à un système de commissions occultes sur des contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan qui aurait contribué à financer la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur en 1995. Le procès en appel doit avoir lieu en 2023.
Jugés pour leur part devant la Cour de justice de la République, l'ex-Premier ministre Edouard Balladur a été relaxé en mars 2021 tandis que son ancien ministre de la Défense, François Léotard, a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
jpa-edy/gd/cb/swi
Féminicides: 122 femmes tuées en 2021, en hausse de 20% par rapport à 2020 #
Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon un bilan publié vendredi par le ministère de l'Intérieur.
Les femmes représentent 85% du total des victimes de morts violentes au sein du couple en 2021 (143 décès dont 122 femmes et 21 hommes) contre 82% en 2020, une part stable depuis 2006.
"Les 143 homicides conjugaux recensés en 2021 correspondent davantage au niveau du nombre de morts violentes au sein du couple observées avant l'épidémie de Covid-19", précise l'étude du ministère de l'Intérieur.
Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes: 102 d'entre elles avaient perdu la vie en 2020, alors que 146 féminicides avaient été recensés en 2019.
"Le profil type de l'auteur n'a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent, en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n'exerçant pas ou plus d'activité professionnelle", souligne l'étude.
Près d'une femme sur trois (32%) avait déjà subi des violences antérieures et 64% de celles-ci avaient signalé ces violences aux forces de l'ordre. Parmi ces dernières, 84% avaient déposé une plainte.
"Ces chiffres sont glaçants. Malgré les efforts sans précédent engagés par l'État ces cinq dernières années, les féminicides restent à un niveau trop élevé", a réagi auprès de l'AFP Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Dans un tiers des cas (33%), la présence d'au moins une substance susceptible d'altérer le discernement de l'auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.
Une écrasante majorité (78%) des faits se sont déroulés au domicile du couple, de la victime ou de l'auteur.
Comme les années précédentes, les disputes (31 cas), les séparations non acceptées (27 cas) sont les causes principales du passage à l'acte (41 %). Elles sont suivies de près par la jalousie (25 cas) et la maladie de la victime (21 cas).
Dans un tiers des décès, tous sexes confondus, l'auteur a fait usage d'une arme blanche: 37 sont des hommes et 13 des femmes. Pour les armes à feux (46 décès) la quasi-totalité (44) sont utilisées par des hommes
Une part importante des auteurs d'une mort violente au sein du couple (43%) se suicide ou tente de le faire à l'issue des faits. En 2021, 46 suicides et 15 tentatives ont été recensées, un nombre stable chaque année, qui concerne quasi-exclusivement des hommes (60 hommes pour une femme).
En moyenne, un décès a été enregistré tous les deux jours et demi l'année dernière, contre un tous les trois jours en 2020.
aco-cac/cb/gvy
En Creuse, un escroc héros de Netflix, une recluse et des gendarmes blessés #
Une femme recluse, un fugitif faux espion et vrai escroc britannique héros d'un documentaire de Netflix, deux gendarmes blessés: un banal contrôle d'élevage canin dans un petit village de Creuse a pris depuis jeudi des allures de série TV.
Jeudi après-midi, des chiens d'élevage détenus par un couple de britanniques à Vidaillat, un village de 180 habitants au sud de Guéret, devaient être transférés vers la SPA sous le contrôle de la DETSPP, chargée entre autres de la protection animale, et de la gendarmerie.
C'est alors que, selon la préfecture de la Creuse, au moment où "la gendarmerie demandait à l'un des conjoints de se déplacer à la brigade la plus proche", un homme "a démarré son véhicule puis percuté les deux militaires avant de prendre la fuite".
L'homme de 51 ans, au volant d'une Audi A3, a "sévèrement blessé" deux gendarmes, dont l'un d'une fracture ouverte au niveau du nez. Ils se sont vus prescrire 21 et six jours d'ITT.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Guéret pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Selon la maire de la commune Martine Laporte, l'homme, toujours en fuite vendredi, est Robert Hendy-Freegard. Le quinquagénaire, arrivé dans le village avec sa compagne en 2015, n'est pas un inconnu.
Cet escroc britannique est le héros d'un documentaire "The Puppetmaster: leçons de manipulation", diffusé sur Netflix depuis le début de l'année et d'un film de fiction, "Rogue Agent", avec James Norton et Gemma Arterton, également sur Netflix.
"Cela fait 4-5 ans qu'on sait que c'est une crapule", a raconté à un correspondant de l'AFP, Serge, qui ne veut pas donner son nom, un voisin de la maison de pierres habitée par le couple, aujourd'hui aux volets fermés.
Sa compagne, "au début, elle sortait et nous faisait un petit signe de la main comme la Reine d'Angleterre, puis elle nous a dit +I don't speak french+ (je ne parle pas français) en partant en courant", ajoute-t-il.
En 2005, Robert Hendy-Freegard avait été condamné par la justice britannique à la prison à perpétuité pour enlèvement, tromperie, vol sur des étudiants et des femmes, à qui il avait soutiré un total de plus d'un million de livres, en se faisant notamment passer pour espion du MI5, les services secrets britanniques.
Il avait été libéré en 2009, après qu'une cour d'appel avait cassé la condamnation pour enlèvements.
"Il parvenait à prendre le pouvoir et le contrôle sur la vie" de ses victimes, les forçant à vivre dans "un pauvreté abjecte", expliquait Bob Brandon, le policier en charge de l'enquête, lors du procès en 2005.
A Vidaillat, l'escroc s'était installé avec sa compagne dans une maison isolée, accessible après plusieurs lacets dans la forêt limousine. S'il ne s'y rendait que "très rarement", sa compagne y vivait "totalement recluse" et "complètement sous influence", selon la maire.
"Elle vivait dans des conditions terribles, ne sortait jamais à part dans sa petite cour, elle en était réduite à manger des châtaignes crues et des croquettes", dit le voisin qui assure l'avoir vue ainsi.
"On a vite vu qu'il y avait un souci", ajoute une autre voisine, retraitée, qui n'a pas voulu donner son nom. "On est arrivés il y a quatre ans, donc après elle. Toute sa vie c'était de sortir les chiens, ramasser leurs crottes, étendre le linge et sortir les poubelles".
Son fils et sa fille, nés d'une autre union, pensaient leur mère disparue, jusqu'à la diffusion du documentaire.
"En début d'année, je suis entrée en contact avec sa fille en Angleterre, qui cherche sa maman depuis huit ans", raconte la retraitée, "c'est en regardant Netflix que j'ai fait le rapprochement. Ma petite-fille a écrit au producteur de Netflix et j'ai eu le contact de la fille" de la recluse, raconte-t-elle.
Vendredi, selon les voisins, la quinquagénaire est partie pour l'ambassade du Royaume-Uni, avec son fils, une cousine et un ami de son fils, présents jeudi dans le village.
Selon la mairie, l'élevage canin "illicite" du couple abritait près de 30 chiens en cages et était visé par plusieurs signalements de la municipalité depuis deux ans.
av-tsq-bla/ff/gvy
Attentat de Karachi: deux ex-cadres de la direction des chantiers navals mis en examen #
Deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été mis en examen fin juin pour homicides involontaires pour des négligences sur la sécurité des personnels qui auraient "involontairement causé" la mort de quinze personnes dont onze Français en 2002 lors de l'attentat de Karachi (Pakistan), a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été mis en examen pour des blessures involontaires, selon cette source confirmant une information du Monde. Ces premières mises en examen annoncées dans ce volet de l'enquête ouvrent la perspective d'un procès.
Le 8 mai 2002, l'explosion d'un bus transportant des salariés de la Direction des constructions navales internationales (DCNI) à Karachi faisait quinze morts, dont onze Français.
Selon les juges d'instruction antiterroriste parisiens, Gérard C. aurait mis en place un protocole de sécurité "inadapté", notamment lors des déplacements entre le lieu de résidence et le chantier de construction des sous-marins, permettant d'identifier aisément les personnels et leurs itinéraires. Son supérieur Alain Y. aurait "validé" ce protocole.
Ils auraient ainsi "sous-évalué" les risques d'attaques envers les salariés présents sur le site, alors que le contexte sécuritaire dans la région était particulièrement "dégradé" depuis les attentats du 11 septembre 2001 avec la multiplication d'attaques ciblant les étrangers ou les intérêts étrangers.
Selon Me Marie Dosé, avocate de parties civiles, interrogé par l'AFP, "ces mises en examen étaient attendues de longue date par (ses) clients, qui sont à l'initiative de la plainte déposée il y a plus de 10 ans contre DCN".
"Les manquements criants aux obligations de sécurité qui incombaient à l'employeur ont facilité l'attentat : il était temps que la justice acte enfin cette réalité."
Lors d'une réunion en avril, les trois magistrats saisis de l'information judiciaire avaient informé les parties civiles des actes accomplis tant sur le volet proprement terroriste que sur celui des manquements en matière de sécurité à l'époque.
Après deux décennies, cet attentat n'a pas été élucidé et deux thèses s'affrontent.
L'attentat semble avoir été minutieusement préparé avec des moyens sophistiqués. Et la piste d'Al-Qaïda, qui n'a pourtant pas revendiqué l'attentat mais l'a approuvé, s'imposait pour le premier magistrat antiterroriste saisi des faits, Jean-Louis Bruguière.
A partir de 2009, l'enquête de son successeur Marc Trevidic s'est orientée vers l'hypothèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement.
jpa-edy/gd/cb/swi
Féminicides: 122 femmes tuées en 2021, en hausse de 20% par rapport à 2020 #
Cent-vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, en hausse de 20% par rapport à l'année précédente, selon le bilan des "morts violentes au sein du couple" publié vendredi par le ministère de l'Intérieur.
Selon cette étude, 143 morts violentes au sein du couple ont été recensées en 2021, 122 femmes et 21 hommes, marquant ainsi une hausse après la nette baisse observée en 2020 (125 décès).
"Les 143 homicides conjugaux recensés en 2021 correspondent davantage au niveau du nombre de morts violentes au sein du couple observées avant l'épidémie de Covid-19", précise l'étude du ministère de l'Intérieur.
Comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes: 102 d'entre elles avaient perdu la vie en 2020, alors que 146 féminicides avaient été recensés en 2019.
"Le profil type de l'auteur n'a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent, en couple, de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n'exerçant pas ou plus d'activité professionnelle", souligne l'étude.
Près d'une femme sur trois (32%) avait déjà subi des violences antérieures et 64% de celles-ci avaient signalé ces violences aux forces de l'ordre. Parmi ces dernières, 84% avaient déposé une plainte.
Dans un tiers des cas (33%), la présence d'au moins une substance susceptible d'altérer le discernement de l'auteur et/ou de la victime (alcool, stupéfiants, médicaments psychotropes) est constatée au moment des faits.
En moyenne, un décès a été enregistré tous les deux jours et demi l'année dernière, contre un tous les trois jours en 2020.
aco/cb/gvy
Attentat de Karachi: deux ex-cadres de la direction des chantiers navals mis en examen (source proche du dossier) #
Deux anciens cadres de la Direction des chantiers navals ont été mis en examen fin juin pour homicides involontaires pour des négligences sur la sécurité des personnels qui auraient "involontairement causé" la mort de quinze personnes dont onze Français en 2002 lors de l'attentat de Karachi (Pakistan), a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Gérard C., chef de site, et Alain Y., chef de projet sur les contrats des sous-marins Agosta 90B, sont soupçonnés d'avoir sous-estimé les menaces qui pesaient sur les salariés de l'entreprise et ont également été mis en examen pour des blessures involontaires, selon cette source confirmant une information du Monde. Ces premières mises en examen annoncées dans ce volet de l'enquête ouvrent la perspective d'un procès.
jpa-edy/gd/cb/swi
Réfugié afghan tué en France: les deux suspects inculpés pour assassinat et placés en détention #
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle, le 14 août, à Colmar, dans l'est de la France, ont été inculpés vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire, a annoncé la procureure de la République.
Les deux jeunes de 17 et 18 ans ont également été inculpés pour infractions à la législation sur les armes "en l'espèce un pistolet automatique, en réunion", a précisé la magistrate, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué.
A ce stade de l'enquête, des "indices graves ou concordants" existent pour considérer qu'ils sont les "coauteurs" de cet assassinat, et non pas auteur et complice, comme cela avait été avancé dans un premier temps, l'information judiciaire devant "déterminer plus précisément le rôle de chacun et si d'autres personnes sont impliquées".
Toujours selon la procureure, les deux jeunes hommes, qui "présentent des antécédents judiciaires importants malgré leur jeune âge", avaient déjà été incarcérés sur décision du tribunal pour enfants.
Leur cavale s'était prolongée pendant pratiquement dix jours jusqu'à leur interpellation mardi en milieu de journée à Sarcelles, ville populaire au nord de Paris, pour le premier, et à Colmar, la nuit suivante, pour le second.
En visite le 14 août chez des amis à Colmar, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax.
Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était en compagnie d'amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté avant de revenir avec d'autres personnes. Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et un coup de feu avait été tiré.
Le jeune afghan est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle.
Employé dans une usine automobile à Mulhouse, dans l'Est, il était inconnu des services de police, avait une femme et quatre jeunes enfants restés en Afghanistan, d'après ses amis.
ari-ha/cbn/bat
Féminicides : 122 femmes tuées en 2021, en hausse de 20% par rapport à 2020 (Intérieur) #
Cent-vingt-deux femmes ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, en hausse de 20% par rapport à l'année précédente, selon le bilan des "morts violentes au sein du couple" publié vendredi par le ministère de l'Intérieur.
En 2020, 102 femmes avaient perdu la vie, alors que 146 féminicides avaient été recensés en 2019, précise l'étude communiquée par le ministère de l'Intérieur.
aco/cb/swi
Sébastien Raoult incarcéré au Maroc: son avocat souhaite pouvoir accéder au dossier #
L'avocat de Sébastien Raoult, étudiant français arrêté au Maroc à la demande des Etats-Unis qui l'accusent de cybercriminalité, a demandé en urgence vendredi au tribunal administratif de Paris de contraindre le garde des Sceaux à lui communiquer les pièces du dossier, "indispensables" pour sa défense.
Lors d'une audience de référé-liberté, son avocat Me Philippe Ohayon a demandé d'enjoindre à Eric Dupond-Moretti de transmettre, dans un délai de cinq jours, les documents de la demande d'entraide pénale exécutée par la France et formulée par les autorités américaines en juillet 2020, puis renouvelée jusqu'au 16 mai 2022.
"Par cette inaction du ministère, nos facultés de défense au Maroc sont sérieusement amputées", a-t-il résumé.
Sébastien Raoult, 21 ans, a été arrêté le 31 mai au Maroc alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour rentrer en France et demeure depuis incarcéré près de Rabat.
Les autorités américaines réclament l'extradition de l'étudiant originaire d'Epinal pour son implication présumée dans une affaire de cybercriminalité visant des entreprises, américaines notamment dont Microsoft.
La justice marocaine a donné en juillet un avis favorable à cette extradition, estimant que les délits reprochés "ont été commis par un Français sur le territoire américain via la connexion non autorisée aux ordinateurs de sociétés domiciliées sur le territoire américain".
L'extradition elle-même ne peut être décidée que par le pouvoir politique marocain.
Les documents demandés lors de l'audience vendredi peuvent "démontrer que les faits reprochés ont été commis non pas dans l'Etat requérant, mais en France, par des ressortissants français", et qu'il doit dès lors être extradé vers l'Hexagone plutôt qu'aux Etats-Unis, selon Me Ohayon.
Il pourrait s'appuyer sur ces documents pour former un futur recours gracieux devant le Premier ministre marocain afin d'éviter une extradition outre-Atlantique, où M. Raoult encourrait selon lui une peine de 116 ans de prison.
Mais dans un courrier daté de vendredi consulté par l'AFP, M. Dupond-Moretti a répondu refuser de lui transmettre les documents pour trois raisons : le ministère ne les a pas encore, Sébastien Raoult n'est pas partie à la procédure et les demandes d'entraide entre les Etats-Unis et la France sont confidentielles.
"Ce n'est pas qu'on ne veut pas, c'est qu'on ne peut pas" divulguer ces documents, a insisté Julien Retailleau, l'un des quatre représentants du ministère présents à l'audience. "On se substituerait à l'autorité judiciaire (les magistrats du tribunal judiciaire de Paris, NDLR)".
La décision devrait être connue en milieu de semaine prochaine.
jpa/gd/cb/hj
Réfugié afghan tué à Colmar: les deux principaux suspects mis en examen pour assassinat et placés en détention #
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle le 14 août à Colmar ont été mis en examen vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire, a annoncé la procureure de la République de cette ville Catherine Sorita-Minard.
Les deux jeunes de 17 et 18 ans ont également été mis en examen pour infractions à la législation sur les armes "en l'espèce un pistolet automatique, en réunion", a-t-elle précisé dans un communiqué.
A ce stade de l'enquête, des "indices graves ou concordants" existent pour considérer qu'ils sont les "coauteurs" de cet assassinat, et non pas auteur et complice comme cela avait été avancé dans un premier temps, l'information judiciaire devant "déterminer plus précisément le rôle de chacun et si d'autres personnes sont impliquées".
Toujours selon la procureure, les deux jeunes hommes, qui "présentent des antécédents judiciaires importants malgré leur jeune âge", avaient déjà été incarcérés sur décision du tribunal pour enfants.
Leur cavale s'était prolongée pendant pratiquement dix jours jusqu'à leur interpellation mardi en milieu de journée à Sarcelles (Val-d'Oise) pour le premier et à Colmar, la nuit suivante, pour le second.
En visite le 14 août chez des amis dans le quartier Europe de Colmar, un quartier de reconquête républicaine (QRR) situé à l'ouest de la ville, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax.
Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était en compagnie d'amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté avant de revenir avec d'autres personnes. Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et un coup de feu avait été tiré.
Le jeune Afghan est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle.
ari-ha/cbn
Réfugié afghan tué à Colmar: les deux principaux suspects mis en examen pour assassinat et placés en détention (procureure) #
Les deux principaux suspects dans l'affaire du réfugié afghan tué par balle le 14 août à Colmar ont été mis en examen vendredi pour assassinat et placés en détention provisoire, a annoncé la procureure de la République de cette ville, Catherine Sorita-Minard.
Les deux jeunes de 17 et 18 ans, considérés comme "coauteur" de cet assassinat, ont été également mis en examen pour infractions à la législation sur les armes "en l'espèce un pistolet automatique, en réunion", a-t-elle précisé dans un communiqué.
ari-ha/cbn
En France, le parcours polémique de l'imam marocain menacé d'expulsion #
L'imam marocain Hassan Iquioussen, que le gouvernement français veut expulser en raison de sa vision de l'islam jugée "contraire aux valeurs de la République", est un homme au discours ambigu, proche des Frères musulmans et bien implanté dans le nord de la France.
Querelle juridique, controverse politique, bataille médiatique: les débats autour de l'imam ont nourri l'actualité française mois d'août, à partir de l'annonce de son expulsion vers le Maroc, suspendue ensuite par le tribunal administratif de Paris qui a jugé qu'elle porterait "une atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale".
Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, se prononcera "en début de semaine prochaine" sur l'expulsion, réclamée par le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Hassan Iquioussen, 58 ans, fait profil bas. "Il se repose chez des amis. Il a coupé son téléphone" en attendant la décision, affirme son fils Soufiane.
"Mon père, c'est quelqu'un qui a une pensée complexe, qui ne peut se résumer à certaines phrases", ajoute-t-il, tout en dénonçant "les mensonges et les calomnies autour de lui".
Selon Bernard Godard, ancien fonctionnaire au ministère français de l'Intérieur et spécialiste de l'islam, l'imam Iquioussen, qui évolue "dans la mouvance fréristes", est "très suivi partout en France depuis 30 ans qu'il exerce".
Lui le voit plus comme un "conférencier" qu'un imam, à l'image de l'islamologue suisse Tariq Ramadan, mais "avec un profil moindre intellectuellement".
Sa chaîne YouTube, où il délivre cours et sermons sur l'islam dans la vie quotidienne (pauvreté, violence, épanouissement dans le couple...), compte 178.000 abonnés.
"C'est un Frère musulman", tranche le sociologue Samir Amghar. Son credo: "Un islam conservateur, mais capable de s'adapter a la société". En d'autres termes, "on peut très bien être un musulman conservateur tout en étant un Français à part entière", dit-il.
Il est éclaboussé par une première polémique en 2004, épinglé pour des propos jugés antisémites dans un discours sur la Palestine. L'intéressé reconnaît par la suite "des propos déplacés" et présente ses excuses. "L'antisémitisme est une horreur", ajoute-t-il.
Son nom réapparaît ensuite régulièrement dans la presse et le débat public.
En 2016, le sénateur d'extrême droite (Rassemblement national) Stéphane Ravier le dit "bien connu (...) pour sa volonté de condamner à la peine de mort les musulmans qui se rendraient coupables d'apostasie".
Des propos dont il est difficile de retrouver trace aujourd'hui, tout comme ceux cités dans l'arrêté d'expulsion du ministère de l'Intérieur: "complot juif" ou "pouvoir" des catholiques et des juifs pour "déclarer la guerre (...) au prophète".
"C'est un malin. Il a été très prudent", estime Bernard Godard.
D'autres vidéos, récemment exhumées, mais souvent tronquées, sans date ni contexte, mettent cependant en exergue des déclarations polémiques sur la place des femmes "dans la cuisine". Celles-ci ont été jugées "rétrogrades", début août, par un juge du tribunal administratif de Paris, qui a toutefois suspendu la décision d'expulsion.
Soufiane Iquioussen admet que son père a déjà "tenu des propos déplacés", ou "s'est trompé, comme n'importe quel être humain". Mais "il a bien évolué en 40 ans", ajoute-t-il, insistant sur ses appels "à l'apaisement".
Ainsi, en 2016, Hassan Iquioussen est présent lors d'un rassemblement pour le père Hamel, assassiné par des jihadistes dans une église, aux côtés d'élus et représentants des cultes.
La maire socialiste de la ville, Anne-Lise Dufour Tonini, en convient: "Il a fait (ce jour-là) un discours que tout le monde a applaudi et que j'aurais pu signer des deux mains".
Selon M. Darmanin, Hassan Iquioussen, est fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les renseignements français "depuis dix-huit mois".
Né en France, il avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer. Ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont eux Français et parfaitement implantés dans la région: un fils est imam à Raismes, un autre ex-élu PS à Lourches.
zap/eva/tes/bat/emd
Doctolib: deux faux psychiatres ont pu exercer, une enquête ouverte à Montpellier #
Une enquête a été ouverte en juillet pour "exercice illégal de la médecine" à l'encontre de deux personnes s'étant fait passer pour des pédopsychiatres sur la plateforme de rendez-vous médicaux Doctolib, a indiqué le parquet de Montpellier, confirmant une information de France Inter.
Une mère avait porté plainte début juillet, après avoir consulté, via Doctolib, un faux pédopsychiatre et sa remplaçante afin d'obtenir une ordonnance de médicaments pour ses deux enfants atteints d'un trouble de l'attention (TDAH), a confirmé à l'AFP Me Madeleine Archimbaud, avocate de la plaignante.
"Nous avons monté tout ce dossier car elle pensait vraiment avoir à faire à un réel médecin, par le fait d'être passée par la plateforme Doctolib. Nous ne parlons pas d'un simple généraliste, mais d'un pédopsychiatre, les faits sont graves", a-t-elle ajouté.
Le Conseil de l'Ordre des médecins de l'Hérault a également porté plainte pour "exercice illégal de la médecine".
Et la plateforme, s'estimant "victime de fraude", a indiqué vendredi avoir également "déposé plainte contre X" le 22 juillet. Contacté par l'AFP, le parquet de Montpellier a confirmé avoir reçu une plainte de Doctolib pour exercice illégal de la médecine et usurpation de titre.
Les deux faux pédopsychiatres auraient assuré des consultations, avant que la plateforme ne stoppe leur abonnement et supprime leur profil début juillet, a expliqué à l'AFP le président du Conseil de l'Ordre des médecins de l'Hérault, le Dr Philippe Cathala.
"Nous avons été choqués par l'absence de contrôle des praticiens par Doctolib. Ils ont bien, ensuite, supprimé le profil et stoppé l'abonnement mais nous sommes surpris par le processus d'enregistrement sur cette plateforme. Il faudrait le renforcer", a alerté le Dr Philippe Cathala.
Ces plaintes interviennent au moment où Doctolib a aussi été accusé de référencer des naturopathes aux pratiques douteuses.
Jeudi, la plateforme a annoncé qu'aucune prise de rendez-vous ne pourra désormais être réalisée avant que la vérification du droit d'exercer soit effective.
Pour cela, Doctolib a décidé de supprimer le délai de 15 jours, qui était accordé jusqu'ici aux professionnels de santé afin que les nouveaux installés puissent ouvrir la prise de rendez-vous en amont de l'ouverture de leur cabinet.
C'est durant ce délai que les deux faux pédopsychiatres avaient pu réaliser des consultations.
Depuis la création du site en 2013, sur près de 250.000 praticiens référencés, la plateforme dit avoir été victime à quatre reprises d'individus ayant créé de faux profils en usurpant notamment l'identité de professionnels de santé, les deux derniers cas de fraude datant de juin et août 2022.
"Le grand public doit aussi avoir le réflexe de se rendre sur le site du conseil de l'Ordre où tous les médecins qui peuvent pratiquer sont référencés. C'est décevant qu'une entreprise comme Doctolib, qui connaît ce principe, ne le fasse pas automatiquement", a déploré le docteur Cathala, précisant que les plaintes déposées contre des personnes utilisant de faux diplômes sont monnaie courante.
ysp-mlx/san/hj
Expulsion d'un imam: le Conseil d'Etat se prononcera "en début de semaine prochaine" #
Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, se prononcera "en début de semaine prochaine" sur la requête du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant la demande d'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen.
Pendant près de trois heures vendredi, la chambre des référés du Conseil d'Etat a entendu les arguments de la représentante du ministère de l'Intérieur et de l'avocate du prédicateur menacé d'expulsion vers le Maroc.
Hassan Iquioussen est "un prédicateur charismatique qui a su acquérir une légitimité au sein d'un très large auditoire et qui depuis des années répand des idées insidieuses qui n'en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence", a affirmé la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur.
Dans la salle d'audience, archipleine, de nombreux proches de l'imam dont plusieurs représentants des Frères musulmans avaient pris place.
Pour Lucie Simon, avocate de l'imam, les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client "ont été tenus parfois il y a plus de vingt ans". "Il faut que ces provocations soient actuelles, c'est ce qui résulte de la jurisprudence".
"Il n'a jamais été ni poursuivi ni condamné pour ces propos", a insisté l'avocate.
Le ministère de l'Intérieur a publié le 28 juillet un arrêté d'expulsion visant l'imam en raison d'"un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République".
Le ministère reprochait notamment à l'imam "un discours à teneur antisémite particulièrement virulent" et ses prêches prônant la "soumission" des femmes "au profit des hommes". L'arrêté d'expulsion évoquait également l'encouragement "au séparatisme" et le "mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française".
Saisi par les avocats de M. Iquioussen, le tribunal administratif de Paris a suspendu début août cette demande d'expulsion en arguant que l'expulsion de l'imam, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, porterait "une atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale".
Si le Conseil d'Etat confirme la décision du tribunal administratif M. Iquioussen ne pourra pas être expulsé vers le Maroc. Si la haute juridiction administrative infirme au contraire la décision du tribunal administratif, M. Iquioussen sera expulsable même si le dossier ne sera plaidé sur le fond devant le Conseil d'Etat que d'ici quelques mois.
Dans un entretien publié par le Journal du dimanche, Gérald Darmanin, "déçu" par la décision du tribunal administratif, a d'ores et déjà prévenu que si la loi "ne permet pas" d'expulser M. Iquioussen, il faudra la changer "pour défendre davantage les Français".
"Oui, M. Iquioussen est conservateur. Il a eu des propos rétrogrades sur la place de la femme", a concédé Me Simon. "Mais cela ne constitue pas une menace grave à l'ordre public", a-t-elle souligné.
La représentante du ministère de l'Intérieur à quant à elle dénoncé "le double discours" de l'imam.
"On nous dit que Hassan Iquioussen s'est excusé pour ses propos contestés comme si ça rayait le propos. C'est un peu facile", s'est-elle offusquée. Les propos contestés de l'imam "constituent le terreau du séparatisme et même du terrorisme. Hassan Iquioussen reste antisémite, c'est le coeur de sa démarche", a-t-elle estimé.
De son côté, Me Simon a estimé que l'arrêté d'expulsion répond essentiellement à "un agenda politique de M. Darmanin".
"On dit que cet homme (Hassan Iquioussen) menace l'ordre public à travers ses vidéos diffusées sur internet. Est-ce que l'expulser c'est vraiment la solution pour sauvegarder l'ordre public ?", s'est-elle interrogé.
aje/lbx/swi
Présumé mort, le propagandiste français Rachid Kassim à nouveau renvoyé aux assises #
Le propagandiste du groupe Etat islamique Rachid Kassim, présumé mort en zone irako-syrienne, sera jugé une nouvelle fois par la cour d'assises spéciale pour la décapitation d'un otage et des menaces de mort visant deux spécialistes français du jihadisme, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier.
Dans une ordonnance datée du 4 août et dévoilée par Le Parisien, une juge d'instruction antiterroriste renvoie devant les assises M. Kassim, né en janvier 1987, ainsi que deux autres personnes, sa compagne Justine Taquard et Mohammed Ghellab.
Tous trois, originaires de Roanne, sont présumés morts depuis plusieurs années dans la zone irako-syrienne vers laquelle ils étaient partis en mai 2015. Le box des accusés devrait donc être vide.
M. Kassim aurait été tué dans une frappe de drone en février 2017 à Mossoul (Irak).
En l'absence de preuve formelle de décès, la justice française maintient systématiquement ses poursuites.
Dans ce dossier qui lui vaut un nouveau renvoi aux assises, il se voit d'abord reprocher d'avoir décapité "un homme non identifié, prisonnier du groupe EI", dans une morbide vidéo d'exécution publiée en juillet 2016.
Rachid Kassim, tenue militaire et visage découvert, se félicite de l'attentat commis quelques jours auparavant sur la promenade des Anglais à Nice, avant de menacer la France en brandissant la tête ensanglantée de sa victime.
Il se voit aussi reprocher son action de propagandiste pour l'EI sur Telegram ou sur Facebook, dans laquelle il a basculé suite à une blessure à la jambe. L'ordonnance liste la dizaine de projets d'actes terroristes dont il est considéré comme instigateur.
Parmi de nombreux dossiers dans lesquels son nom apparaît, Rachid Kassim est connu pour avoir téléguidé l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville (Yvelines) en juin 2016, l'attentat manqué aux bonbonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame trois mois plus tard à Paris, ou encore pour sa complicité dans l'assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) fin juillet 2016.
Dans le dossier de Notre-Dame comme dans celui de Saint-Etienne du Rouvray, il a été condamné par défaut à la réclusion criminelle à perpétuité.
Ces assises seront aussi l'occasion d'aborder ses menaces de mort visant le journaliste David Thomson et le directeur du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Jean-Charles Brisard.
Ce dernier a indiqué à l'AFP que ce renvoi "témoigne de la gravité des menaces de mort, au regard du profil de celui qui en est à l'origine. Au moment où il profère ces menaces, il est l'un des principaux protagonistes de l'EI".
gd/lbx/mpm
Hassan Iquioussen, imam ambigu au parcours polémique #
L'imam marocain Hassan Iquioussen, dont Gérald Darmanin réclame l'expulsion pour une vision de l'islam jugée "contraire aux valeurs de la République", est un proche des Frères musulmans, bien implanté dans le Nord et au discours ambigu.
Querelle juridique, controverse politique, bataille médiatique: les débats autour de l'imam ont embrasé le mois d'août, depuis l'annonce de son expulsion au Maroc.
Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, se prononcera "en début de semaine prochaine" sur la requête de M. Darmanin, qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant la demande d'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen.
L'homme de 58 ans, lui, fait profil bas. "Il se repose chez des amis. Il a coupé son téléphone" en attendant une première décision du Conseil d'Etat sur son cas, affirme son fils Soufiane.
Malgré "tous les mensonges et les calomnies autour de lui", "mon père, c'est quelqu'un qui a une pensée complexe, qui ne peut se résumer à certaines phrases", ajoute-t-il.
Selon Bernard Godard, ancien fonctionnaire au ministère de l'Intérieur et spécialiste de l'islam, l'imam Iquioussen, qui évolue "dans la mouvance fréristes", est "très suivi partout en France depuis 30 ans qu'il exerce".
Lui le voit plus comme un "conférencier" qu'un imam, à l'image de Tariq Ramadan, mais "avec un profil moindre intellectuellement".
Sa chaîne YouTube, où il délivre cours et sermons sur l'islam dans la vie quotidienne (pauvreté, violence, épanouissement dans le couple...), compte 178.000 abonnés.
"C'est un Frère musulman", tranche le sociologue Samir Amghar. Son credo: "Un islam conservateur, mais capable de s'adapter a la société". En d'autres termes, "on peut très bien être un musulman conservateur tout en étant un Français à part entière", développe-t-il.
Première polémique en 2004, quand le prédicateur est épinglé pour des propos jugés antisémites dans un discours sur la Palestine. "Inacceptable", pour le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin. L'intéressé reconnaît "des propos déplacés" et s'excuse. "L'antisémitisme est une horreur", ajoute-t-il.
Son nom réapparaît ensuite régulièrement dans la presse et le débat public.
A l'Assemblée nationale, l'essayiste Caroline Fourest affirme en 2009 qu'il "considère qu'un homme et une femme qui dialoguent sur l'Internet sont à trois avec le diable".
En 2016, le sénateur RN Stéphane Ravier le dit "bien connu pour ses prêches antisémites et pour sa volonté de condamner à la peine de mort les musulmans qui se rendraient coupables d'apostasie".
Autant de propos dont il est difficile de retrouver trace aujourd'hui, tout comme ceux cités dans l'arrêté d'expulsion du ministère de l'Intérieur: "complot juif", "pouvoir" des catholiques et des juifs pour "déclarer la guerre (...) au prophète", ou encore la description d'Oussama Ben Laden comme "grand combattant face aux Américains".
"C'est un malin. Il a été très prudent" dans les propos qu'il tient "sur ses plateformes" en ligne, estime Bernard Godard.
D'autres vidéos, récemment exhumées, mais souvent tronquées, sans date ni contexte, mettent cependant en exergue des déclarations polémiques sur la place des femmes, "dans la cuisine". Celles-ci ont été jugées "rétrogrades" début août par le juge des référés du tribunal administratif de Paris.
Soufiane Iquioussen admet que son père a déjà "tenu des propos déplacés", ou "s'est trompé, comme n'importe quel être humain". Mais "il a bien évolué en 40 ans", ajoute-t-il, insistant sur ses appels "à l'apaisement".
Le juge administratif relève ainsi une vidéo de 2015 où l'imam condamne "publiquement et vivement" l'antisémitisme.
C'est aussi le même Hassan Iquioussen qui est présent à Denain (Nord) en 2016, lors d'un rassemblement pour le père Hamel, assassiné par des jihadistes à Saint-Etienne du Rouvray, avec des élus et des représentants des cultes.
La maire PS de la ville, Anne-Lise Dufour Tonini, qui connaît le fils mais se dit en opposition totale avec le père, en convient: "Il a fait (ce jour-là) un discours que tout le monde a applaudi et que j'aurais pu signer des deux mains."
Selon M. Darmanin, Hassan Iquioussen, est fiché S par la DGSI "depuis dix-huit mois".
Né en France, il avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Mais ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont Français et parfaitement implantés dans la région: un fils est imam à Raismes, un autre ex-élu PS à Lourches.
Soufiane s'est fait connaître avec un garage solidaire à Denain qui lui a valu un prix, remis au Sénat en 2013. Il est surpris ce jour-là en train de faire une "quenelle", le geste controversé du polémiste Dieudonné.
La famille possède aussi plusieurs biens immobiliers dans le secteur. Selon le Canard Enchaîné, deux enquêtes ont été ouvertes à Valenciennes à l'encontre d'Hassan Iquioussen pour la location de logements insalubres. Le parquet ne confirme pas.
zap/eva/tes
Meurtre sur fond de séparation: trois personnes écrouées en Normandie #
Deux hommes ont été mis en examen et écroués vendredi pour le meurtre d'un habitant de Rives-en-Seine, entre Rouen et le Havre, dans un contexte de séparation entre la victime et sa compagne qui a également été écrouée et mise en examen pour complicité, selon le parquet.
"Deux hommes nés en 1981 et 1987 et une femme née en 1958 ont été mis en examen et placés en détention provisoire, les hommes pour meurtre et la femme pour complicité de meurtre et soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches", a indiqué à l'AFP Aude Helbert procureur de la République adjoint de Rouen.
Les faits se sont produits dans la nuit de lundi à mardi, a précisé la magistrate.
"Selon les premiers éléments qui restent à confirmer, le jour des faits, la compagne de la victime serait sortie du domicile pour aller dans un bar et se plaindre du comportement de son compagnon auprès de deux individus, alcoolisés, qui auraient décidé de se déplacer au domicile conjugal pour lui faire peur, le punir", a précisé le maire PS de la commune, Bastien Coriton.
Interrogé sur ces éléments, la procureure a confirmé, "à ce stade des investigations", ce contexte de séparation, d'alcool et de menaces.
Selon M. Coriton, la victime était à la tête d'une association qui organisait des concerts.
cor-clc/lg/cbn
Un homme tué dans le Gard, son compagnon en garde à vue #
Un homme a été tué à coups de couteau jeudi dans le Gard et son compagnon a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour "homicide volontaire aggravé", a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Une information judiciaire sera ouverte dans les prochains jours, a précisé cette même source.
Les faits se sont produits vers 20h00 au domicile du couple, une villa située à Castillon-du-Gard. Un différend aurait, pour une raison inconnue, éclaté entre les deux hommes, âgés de 51 ans et 46 ans, a indiqué la source judiciaire, confirmant une information d'Objectif Gard.
L'un des deux hommes se serait alors saisi d'un couteau, poignardant de plusieurs coups son compagnon. Resté sur place, l'auteur présumé des faits a ensuite appelé un proche qui a prévenu les secours, a précisé la source judiciaire.
Quand ces derniers sont arrivés, la victime était décédée. Son compagnon, aide-soignant, a été placé en garde à vue et l'enquête confiée à la brigade de recherches de Nîmes.
Les deux hommes n'étaient pas connus de la justice.
cor/jra/san/hj
Police: des enquêteurs créent une association contre une réforme controversée de la "PJ" #
Des enquêteurs de police judiciaire viennent, fait rare, de créer une association pour s'opposer à un projet de réforme controversé de la police nationale qui menace selon eux le "savoir-faire" et la "spécialisation" de ces policiers chargés d'enquêter sur les crimes "les plus graves".
"Apolitique et sans étiquette syndicale", l'Association nationale de la police judiciaire (ANPJ) a été lancée le 17 août contre une réforme qualifiée, dans un communiqué jeudi, d'"opaque et mortifère", avec des "conséquences désastreuses pour la sécurité des citoyens et l'indépendance de la Justice".
La réforme, déjà expérimentée dans huit départements, est prévue pour 2023. Elle vise à rassembler, à l'échelle du département, tous les services de police - sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) - sous l'autorité d'un nouveau responsable unique, le Directeur départemental de la police nationale (DDPN).
Dans ce projet, la PJ serait intégrée à une filière investigation aux côtés des enquêteurs de Sécurité publique qui traitent eux de la petite et moyenne délinquance. Pour les défenseurs du projet, cela permettrait de désengorger les services d'investigation des commissariats.
Mais pour l'ANPJ, "les effectifs de la police judiciaire, ainsi fondus dans ceux de la sécurité publique, n'auront plus ni le temps ni les moyens de combattre la criminalité organisée et les crimes graves et complexes".
La réforme "imposera une frontière plus restreinte - le département - face à des délinquants qui n'en connaissent aucune", dénonce encore l'association.
En juillet, des juges d'instructions de l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI) avaient également alerté sur les "dangers" de cette réforme. Ils avaient dénoncé une "gestion de la pénurie de moyens au détriment du judiciaire de haut niveau", cette réforme étant "envisagée sans création de postes d'enquêteurs".
Dans sa dernière prise de parole sur le sujet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lui défendu une réforme, "voulue par tous les ministres de l'Intérieur successifs depuis (Pierre) Joxe !".
Elle ne mettra pas fin "à la police judiciaire, à l'existence d'antennes, d'offices centraux, qui sont intradépartementaux voire intrarégionaux", a ajouté le ministre dans une interview au Parisien en juillet.
Une réunion entre Gérald Darmanin et des responsables de la police judiciaire doit avoir lieu le 1er septembre à ce sujet, a dit l'entourage du ministre à l'AFP.
tll/lbx/mpm
Expulsion d'un imam: décision du Conseil d'Etat "en début de semaine prochaine" #
La plus haute juridiction administrative se prononcera "en début de semaine prochaine" sur la requête du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant sa demande d'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen.
Pendant près de trois heures vendredi, la chambre des référés du Conseil d'Etat a entendu les arguments de la représentante du ministère de l'Intérieur et de l'avocate du prédicateur menacé d'expulsion vers le Maroc.
Hassan Iquioussen est "un prédicateur charismatique qui a su acquérir une légitimité au sein d'un très large auditoire et qui depuis des années répand des idées insidieuses qui n'en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence", a affirmé la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur.
Dans la salle d'audience, archipleine, de nombreux proches de l'imam dont plusieurs représentants des Frères musulmans avaient pris place.
Pour Lucie Simon, avocate de l'imam, les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client "ont été tenus parfois il y a plus de 20 ans".
"Il faut que ces provocations soient actuelles, c'est ce qui résulte de la jurisprudence. Il n'a jamais été ni poursuivi ni condamné pour ces propos", a insisté l'avocate.
Dans un arrêté ministériel que l'AFP a pu consulter, le ministère de l'Intérieur justifiait la demande d'expulsion de l'imam par le fait qu'il diffusait "auprès d'un large public depuis le début des années 2000 (...) un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République".
Le ministère reprochait notamment à l'imam "un discours à teneur antisémite particulièrement virulent" et de prôner la "soumission" des femmes "au profit des hommes". L'arrêté d'expulsion évoquait également l'encouragement "au séparatisme" et le "mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française".
"On nous dit que Hassan Iquioussen s'est excusé pour ses propos contestés comme si ça rayait le propos. C'est un peu facile", s'est offusquée la représentante du ministère de l'Intérieur en dénonçant "le double discours" de l'imam âgé de 58 ans.
La demande d'expulsion de l'imam a été suspendue par le tribunal administratif début août. Dans son ordonnance, il a estimé que l'expulsion vers le Maroc de M. Iquioussen porterait une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale" de l'imam.
Le tribunal avait dans le même temps admis que l'imam avait tenu des "propos rétrogrades" sur la place de la femme dans la société française.
aje/cbn
Expulsion d'un imam: décision du Conseil d'Etat "en début de semaine prochaine" #
La plus haute juridiction administrative se prononcera "en début de semaine prochaine" sur la requête du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant sa demande d'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen.
Pendant près de trois heures vendredi, la chambre des référés du Conseil d'Etat a entendu les arguments de la représentante du ministère de l'Intérieur et de l'avocate du prédicateur menacé d'expulsion vers le Maroc.
Hassan Iquioussen est "un prédicateur charismatique qui a su acquérir une légitimité au sein d'un très large auditoire et qui depuis des années répand des idées insidieuses qui n'en sont pas moins des provocations à la haine, à la discrimination, à la violence", a affirmé la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur.
Dans la salle d'audience, archipleine, de nombreux proches de l'imam dont plusieurs représentants des Frères musulmans avaient pris place.
Pour Julie Simon, avocate de l'imam, les propos antisémites ou violemment misogynes reprochés à son client "ont été tenus parfois il y a plus de 20 ans".
"Il faut que ces provocations soient actuelles, c'est ce qui résulte de la jurisprudence. Il n'a jamais été ni poursuivi ni condamné pour ces propos", a insisté l'avocate.
Dans un arrêté ministériel que l'AFP a pu consulter, le ministère de l'Intérieur justifiait la demande d'expulsion de l'imam par le fait qu'il diffusait "auprès d'un large public depuis le début des années 2000 (...) un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraires aux valeurs de la République".
Le ministère reprochait notamment à l'imam "un discours à teneur antisémite particulièrement virulent" et de prôner la "soumission" des femmes "au profit des hommes". L'arrêté d'expulsion évoquait également l'encouragement "au séparatisme" et le "mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française".
"On nous dit que Hassan Iquioussen s'est excusé pour ses propos contestés comme si ça rayait le propos. C'est un peu facile", s'est offusquée la représentante du ministère de l'Intérieur en dénonçant "le double discours" de l'imam âgé de 58 ans.
La demande d'expulsion de l'imam a été suspendue par le tribunal administratif début août. Dans son ordonnance, il a estimé que l'expulsion vers le Maroc de M. Iquioussen porterait une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale" de l'imam.
Le tribunal avait dans le même temps admis que l'imam avait tenu des "propos rétrogrades" sur la place de la femme dans la société française.
aje/cbn
Val-de-Marne: agression lesbophobe d'un couple de femmes dans un parc #
Deux femmes en couple ont été insultées, touchées de force ou frappées, dans la nuit de mercredi à jeudi dans un parc de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), "un acte lesbophobe absolument inacceptable qui doit être sanctionné", selon la ministre Isabelle Rome.
La ministre chargée de l'Egalité entre les hommes et les femmes a exprimé dans un tweet "tout (son) soutien aux deux femmes victimes".
Les deux femmes, de 28 et 29 ans, se trouvaient dans un parc de Fontenay-sous-Bois jeudi vers 1H30 quand deux hommes ont commencé à les insulter copieusement "car elles se tenaient la main", a relaté à l'AFP une source policière.
Les deux femmes ont été touchées au niveau des fesses et de la poitrine, d'après cette source policière, et, alors qu'elles se trouvaient dans leur véhicule après avoir fui, ont essuyé des jets de projectiles.
"Vous êtes des meufs, bande de lesbiennes, je baise vos mères", leur ont lancé les deux hommes, a rapporté une source proche du dossier. L'une d'entre elles a ensuite pris un coup de poing au niveau du nez, selon cette source.
Une enquête en flagrance a été ouverte pour violences en réunion en raison de l'orientation sexuelle et agression sexuelle et confiée au commissariat de Fontenay-sous-Bois, a indiqué le parquet de Créteil, sollicité par l'AFP. Les victimes ont annoncé vouloir déposer plainte, a précisé le ministère public.
L'association SOS Homophobie a condamné vendredi sur Twitter "les auteurs" de cette agression, en assurant qu'en 2021, 60% des témoignages de #lesbophobie dans l'espace public sont venus "de femmes en couple agressées après s'être montré des signes d'affection".
ola-tll-ab/lbx/tes
Doctolib: deux faux psychiatres ont pu exercer, une enquête ouverte à Montpellier #
Une enquête a été ouverte en juillet pour "exercice illégal de la médecine" à l'encontre de deux personnes s'étant fait passer pour des pédopsychiatres sur la plateforme de rendez-vous médicaux Doctolib, a indiqué le parquet de Montpellier, confirmant une information de France Inter.
Une mère de deux enfants avait porté plainte début juillet, après avoir consulté, par le biais de Doctolib, un faux pédopsychiatre et sa remplaçante afin d'obtenir une ordonnance de médicaments pour ses deux enfants atteints d'un trouble de l'attention (TDAH), a confirmé à l'AFP Me Madeleine Archimbaud, avocate de la plaignante.
"Ma cliente a été énormément impactée par cette affaire, a expliqué l'avocate. Nous avons monté tout ce dossier car elle pensait vraiment avoir à faire à un réel médecin, par le fait d'être passée par la plateforme Doctolib. Nous ne parlons pas d'un simple généraliste, mais d'un pédopsychiatre, les faits sont graves. C'est entre les mains du parquet", a-t-elle ajouté.
Le Conseil de l'Ordre des médecins de l'Hérault a également porté plainte pour "exercice illégal de la médecine".
Inscrits sur Doctolib, les deux faux pédopsychiatres auraient assuré des consultations, avant que la plateforme ne stoppe leur abonnement et supprime leur profil début juillet, a expliqué à l'AFP le président du Conseil, le Dr Philippe Cathala.
"Nous avons été choqués par l'absence de contrôle des praticiens par Doctolib. Ils ont bien, ensuite, supprimé le profil et stoppé l'abonnement mais nous sommes surpris par le processus d'enregistrement sur cette plateforme. Il faudrait le renforcer", a alerté le Dr Philippe Cathala.
Cette double plainte intervient au moment où Doctolib, a été accusé de référencer des naturopathes aux pratiques douteuses.
Mardi, l'Ordre des médecins avait demandé à l'entreprise de renforcer ses règles éthiques pour s'inscrire sur la plateforme.
Jeudi, la plateforme a annoncé qu'aucune prise de rendez-vous ne pourra désormais être réalisée sur Doctolib avant que la vérification du droit d'exercer soit effective.
Pour cela, Doctolib a décidé de supprimer le délai de 15 jours, qui était accordé jusqu'ici aux professionnels de santé afin que les nouveaux installés puissent ouvrir la prise de rendez-vous en amont de l'ouverture de leur cabinet.
C'est durant ce délai que les deux faux pédopsychiatres ont pu réaliser des consultations.
"Le grand public doit aussi avoir le réflexe de se rendre sur le site du conseil de l'Ordre où tous les médecins qui peuvent pratiquer sont référencés. C'est décevant qu'une entreprise comme Doctolib, qui connaît ce principe, ne le fasse pas automatiquement", a déploré le docteur Cathala, précisant que les plaintes déposées contre des personnes utilisant de faux diplômes sont monnaie courante.
ysp-mlx/iw/vk
Gend'viti: la première brigade mobile pour sécuriser les vendanges en Champagne #
Cerné par les vignes champenoises, un bus bleu de la gendarmerie: c'est celui de "Gend'viti", la première brigade de gendarmerie mobile en France dédiée à la viticulture, un dispositif expérimenté depuis le 15 août qui pourrait être pérennisée, selon les gendarmes.
Composée de cinq militaires, cette brigade est opérationnelle le temps des vendanges, jusqu'au 26 septembre. Le bus sillonne le secteur d'Epernay (Marne), épicentre de l'appellation Champagne.
C'est "une période sensible en raison de cet afflux assez massif de population. Nous nous déplaçons en différents lieux, essentiellement pour des missions de prévention", explique le chef d'escadron Yann Basso, commandant de la brigade de gendarmerie d'Epernay.
Mais le spectre d'intervention est "très large", ajoute-t-il: respect du droit du travail et des conditions d'hébergement, médiation lors d'installations anarchiques, prise de plaintes en cas de vols, lutte contre les dépôts de déchets sauvages... Le bus est "un point d'appui visible et un point d'accueil fixe, avec un véritable bureau", précise-t-il.
Le dispositif est complété de trois VTT électriques et de voitures.
Les gendarmes ont été recrutés au sein de chacune des cinq brigades que chapeaute la compagnie d'Epernay. Pendant ces six semaines, l'effectif est renforcé par des réservistes.
A partir de lundi et jusqu'au 11 septembre, la Garde Républicaine déploie aussi dans le secteur deux escouades, soit douze cavaliers.
La création de cette brigade mobile -- comme la présence de la Garde républicaine depuis une dizaine d'années -- résulte du "Plan Champagne" conclu entre la Gendarmerie nationale et l'interprofession champenoise, dans le but de sécuriser économiquement la filière.
"Il s'agit d'une expérimentation, qui pourrait être reconduite à une autre période de l'année et à d'autres endroits", observe le commandant Basso.
En matière d'atteintes aux biens, la période des vendanges est plutôt celle de l'accalmie, note la gendarmerie. Vols et cambriolages ont lieu davantage "en amont et en aval", notamment avant les fêtes de fin d'année.
Chez les professionnels, l'attente est forte. "Il y a des gens qui viennent qui n'ont rien à voir avec les vendangeurs, ils sont là pour des repérages", observe Lionel Launay, vigneron indépendant à Barbonne-Fayel.
Son domaine d'un quinzaine d'hectares a été victime, en 2018 et 2019, de deux gros cambriolages. Des hommes cagoulés ont notamment dérobé 2.500 bouteilles, d'une valeur d'environ 40.000 euros.
cor/eva/zap/pb
Droit du sol: à Mayotte, les propositions de Darmanin soutenues mais aussi contestées #
A Mayotte, où l'extrême droite était arrivée nettement en tête à la présidentielle, les deux députés de l'île ont applaudi la volonté de Gérald Darmanin de durcir l'accès à la nationalité française pour les étrangers, mais d'autres - maire, avocat ou association - s'interrogent ou s'indignent.
"Le ministre (de l'Intérieur Gérald Darmanin) s'inscrit dans une démarche positive, qui va dans le sens de ce que veulent les Mahorais. Maintenant, il faudra que le gouvernement ait le courage de ses annonces", a réagi la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires).
Présidente d'un collectif des citoyens qui avait paralysé l'île au printemps 2018 pour dénoncer notamment l'insécurité et l'immigration clandestine, la nouvelle députée s'est félicitée des propos de M. Darmanin durant sa visite en début de semaine à Mayotte, où il a plaidé pour "suspendre le droit du sol tel qu'il est aujourd'hui" dans le département.
Depuis 2018, l'un des deux parents doit justifier de sa présence régulière sur le territoire trois mois avant la naissance d'un enfant pour que celui-ci puisse prétendre à la nationalité française. Le ministre souhaite désormais que ce délai soit étendu à un an, pour les deux parents.
Il s'agit, selon lui, de "lutter contre l'attractivité de papiers" du territoire vis-à-vis des étrangers, notamment des Comoriens.
"J'entends que pour l'Hexagone, ça paraît difficile à entendre mais ce qu'il se passe ici est tellement délirant, c'est hors norme et face à cette situation il faut des solutions radicales", argumente Estelle Youssouffa.
Même son de cloche chez le second député de l'île, Mansour Kamardine (LR), qui assure "assister à un changement de population".
Mayotte, département français situé entre l'Afrique de l'est et Madagascar, représente un eldorado pour ses voisins, à commencer par ceux de l'archipel des Comores.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés à Mayotte.
Les électeurs de l'île avaient donné 42,67% des suffrages à Marine Le Pen dès le premier tour de la présidentielle, attirés par son programme sur l'immigration et la sécurité. La candidate du Rassemblement national s'était imposée au second tour avec 59,10% des voix.
Mais sur l'île, les nouvelles propositions de M. Darmanin sont aussi vivement critiquées ou rejetées.
"Cette île ne peut pas supporter plus que la densité actuelle, déjà beaucoup trop importante. On est tous d'accord là-dessus. Mais avec ces annonces, on ne cherche pas de solution", considère l'avocate Marjane Ghaem.
"Depuis plus de 15 ans, les politiques à Mayotte consistent à empêcher la venue de personnes étrangères sur l'île, sauf que le constat manifeste est que la situation empire et que les solutions apportées ne font l'objet d'aucun audit", constate cette spécialiste du droit des étrangers.
Pour Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi (Petite-Terre) et ancien président de l'association des maires de Mayotte, le compte n'y est pas. "Avant de changer le dispositif, il faudrait peut-être faire le bilan de ce qu'on a réalisé pendant ce temps-là. Est-ce que l'immigration a baissé ou bien c'est resté pareil ?", questionne-t-il. "Le problème est avant tout démographique. Qu'une mère fasse un ou dix enfants, ça ne changera rien à son statut", reprend l'édile.
Liens familiaux et historiques, extrême pauvreté, les arguments des uns et des autres ne manquent pas pour estimer que cette mesure n'endiguera pas le flux migratoire.
Me Ghaem souligne qu'"on ne fera finalement que retarder l'acquisition de la nationalité à des jeunes qui ont de toute façon vocation à rester sur le territoire". À leur majorité, les jeunes nés à Mayotte pourront en effet bénéficier "de plein droit" d'un titre de séjour puis accéder à la nationalité par la voie de la naturalisation, explique la spécialiste.
S'ajoute à cela le "double droit du sol", par lequel un enfant né en France d'un parent lui-même né en France est automatiquement français.
Vent debout contre les propos du ministre, la Cimade - association de solidarité avec les migrants - estime que "porter à un an (...) l'obligation d'un séjour régulier d'au moins l'un des parents préalablement à la naissance ne fera que renforcer une situation ayant des conséquences déjà dramatiques pour des milliers d'enfants et de jeunes adultes nés et ayant grandi à Mayotte" qu'elle décrit comme "condamnés à l'errance administrative".
gm/etr/lbx/tes
Refus d'obtempérer en Creuse: deux gendarmes blessés, un Britannique en fuite #
Deux gendarmes ont été "sévèrement blessés" jeudi après-midi à Vidaillat (Creuse), renversés par la voiture d'un Britannique toujours en fuite, après un refus d'obtempérer, a indiqué vendredi la préfecture du département.
L'homme faisait l'objet d'un contrôle dans un élevage canin tenu par un couple de Britanniques par la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DETSPP), appuyée par les gendarmes.
"Alors que la gendarmerie demandait à l'un des conjoints de se déplacer à la Brigade la plus proche pour réaliser les vérifications d'usages, l'individu a démarré son véhicule puis percuté les deux militaires avant de prendre la fuite", indique la préfecture de la Creuse dans un communiqué.
Selon la préfecture, les deux gendarmes ont été "sévèrement blessés", faisant l'objet d'une incapacité totale de travail (ITT) de 21 jours pour l'un, toujours hospitalisé à Guéret, et d'une ITT de six jours pour l'autre, qui a regagné son domicile.
Le militaire hospitalisé souffre d'une fracture ouverte au niveau du nez et devrait sortir de l'hôpital dans l'après-midi, avait auparavant indiqué la gendarmerie de la Creuse à un correspondant de l'AFP.
Le suspect de 51 ans a pris la fuite au volant d'une Audi A3 et était toujours recherché vendredi par les gendarmes de Creuse, Corrèze, Haute-Vienne, Allier, Indre et Puy-de-Dôme, a ajouté la gendarmerie.
Selon Martine Laporte, maire de la commune, le fugitif est Robert Hendy-Freegard, un Britannique arrivé à Vidaillat avec sa compagne en 2015, "très connu des services de police du Royaume-Uni pour des faits d'escroquerie sur plusieurs femmes". Selon la maire, l'homme, déjà condamné à de la prison ferme outre-Manche, a fait l'objet d'une série documentaire sur Netflix "The Puppet Master".
Son élevage canin était visé par plusieurs signalements de la municipalité depuis deux ans, selon la même source.
Retrouvés, puis contactés par la municipalité en février dernier, les enfants de sa compagne - qui vit totalement recluse - la pensaient disparue, a également précisé Mme Laporte.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Guéret pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".
av-bla/tsq/ff/tes
Creuse: deux gendarmes blessés suite à un refus d'obtempérer #
Deux gendarmes ont été légèrement blessés jeudi après-midi à Vidaillat (Creuse), renversés par la voiture d'un Britannique après refus d'obtempérer, et toujours en fuite, a-t-on appris vendredi auprès de la gendarmerie du département.
Ce refus d'obtempérer est intervenu après un contrôle dans un élevage canin tenu par un couple de Britanniques à Vidaillat, par la Direction Départementale de l'Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DETSPP). Contrôle intervenu après plusieurs signalements de la municipalité depuis deux ans.
Refusant de présenter ses papiers d'identité, l'homme de 51 ans a pris la fuite au volant d'une Audi A3, renversant les deux gendarmes sur son chemin.
Les deux gendarmes, transportés au centre hospitalier de Guéret pour faire constater de "légères blessures", sont désormais sortis de l'hôpital, l'un deux souffrant après diagnostic de fractures au visage, selon la gendarmerie.
Selon Martine Laporte, maire de la commune, le fugitif ne serait autre que Robert Hendy-Freegard, un Britannique arrivé à Vidaillat avec sa compagne en 2015 et "très connu des services de police du Royaume-Uni pour des faits d'escroquerie sur plusieurs femmes".
Vendredi matin, les gendarmes de Creuse, Corrèze, Haute-Vienne, Allier, Indre et Puy-de-Dôme étaient toujours à sa recherche.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Guéret pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".
av/vk
Au Lac des Ciments, barbelés et patrouilles pour sécuriser des eaux turquoises mortelles #
Cinq personnes s'étaient noyées depuis 2013 dans les eaux turquoises du très profond lac des Ciments, à une quarantaine de kilomètres de Paris. Mais cet été caniculaire, barbelés, patrouilles et verbalisations réfrènent les intrusions.
"Il avait 22 ans. Il est mort noyé le 9 août 2020", rappelle un écriteau, placardé sur un arbre près de la gare de Nointel-Mours, habituel lieu de passage vers ce lac du Val-d'Oise, au nord de la capitale. "Le lac mortel fait une nouvelle victime", titrait alors Le Parisien, après le décès l'année précédente d'un adolescent de 15 ans.
A cheval sur trois communes, l'ancienne carrière de calcaire - exploitée jusque dans les années 60 par un cimentier - a été remplie par les nappes phréatiques.
Au premier regard, ses eaux cristallines en font la carte postale idyllique. Plusieurs pontons semblent même y attendre le plongeur.
Mais ce jour de canicule d'août, à l'arrivée des gendarmes accompagnés par l'AFP, aucun intrus sur ses berges accidentées.
Depuis 2019, un arrêté préfectoral permet de verbaliser ceux qui pénètrent sur le site "dangereux", dont "l'accès est strictement interdit au public".
Car ses berges ne sont pas stabilisées, son dénivelé abrupt surprend les nageurs non confirmés et son eau particulièrement froide peut provoquer une noyade par hydrocution, selon les autorités.
"A deux mètres du bord, on tombe à 25 mètres de profondeur, et cela peut descendre à 10 degrés, alors qu'en surface on est à 26", avertit Bruce Titreville, responsable du site pour la Fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) qui a racheté le lac en 2015. "Vous prenez l'effet thermocline, qui est très radical: vous allez vous éloigner et puis peut-être avoir une crampe et là (...) vous coulez".
Le plan d'eau est désormais utilisé pour la formation à la plongée et l'entraînement des corps d'Etat, dont l'unité d'élite de la gendarmerie, le GIGN.
Cet été, les gendarmes comptabilisent une quarantaine de verbalisations, là où la fréquentation pouvait largement dépasser les 400 personnes par jour il y a deux ans.
Elles "venaient pour se baigner, faire la fête, des barbecues, pique-niquer", explique le commandant Picot de la brigade de gendarmerie de Persan, sur la rive jonchée de bris de verre.
Mais malgré les patrouilles, la clôture de 2,7 km de long, surmontée de barbelés recouverts de lames de rasoir par endroits, le maître-chien ou les caméras, des personnes parviennent régulièrement à percer des "trous de souris" dans le grillage, que les gendarmes s'empressent de faire refermer.
Même la SNCF a investi 500.000 euros pour renforcer une clôture sur 200 mètres. "Il y avait un vrai risque de heurt des gens qui peuvent être amenés à traverser les rails pour se rendre au lac", affirme un responsable sécurité, Gaetan Logeais.
Les arrivées de potentiels baigneurs peuvent être repérées en amont sur les réseaux sociaux, ou signalées par les agents de la SNCF dans les trains ou en gare.
"Ils arrivent encore par groupe de quatre ou cinq jeunes, mais se font repérer par le vigile", assure Sylvie, 37 ans, derrière le comptoir du Café de la Gare.
"Avant c'était noir de monde, les voitures se garaient partout", se rappelle l'un de ses clients, Tijami Boulaaba, 38 ans.
"Mais on a un peu l'impression qu'ils (les autorités) privatisent le lac", regrette-t-il. "Ils auraient pu faire quelque chose de bien, des chemins de promenade..."
Un sentier pédestre a bien été mis en place par la FFESSM, mais il est réservé aux adhérents du club et leurs familles.
"Il n'y a pas de projet de base de loisirs ni de site ayant vocation à accueillir des activités de baignade", a déclaré à l'AFP le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Thomas Fourgeot, mettant en avant la dangerosité du lieu.
Contactée, la mairie n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le remblaiement du lac, autorisé par arrêté préfectoral en 2008, puis annulé devant les tribunaux après des années de combat d'une association environnementale, n'est pas non plus à l'ordre du jour, pas plus que la création d'une réserve naturelle, explique Bernard Loup, président du collectif d'associations Val-d'Oise Environnement, interrogé par l'AFP.
"La solution du club de plongée est plutôt un bon compromis", estime-t-il, évitant le comblement et protégeant la "grande diversité" de la faune et la flore.
lul/lbx/mpm
Pas-de-Calais: renversés à vélo, une sexagénaire décédée et son petit-fils grièvement blessé #
Une femme de 60 ans est décédée jeudi à Montcavrel (Pas-de-Calais) et son petit-fils de 5 ans est "en urgence absolue" après avoir été fauchés par une voiture alors qu'ils circulaient à vélo, a-t-on appris auprès du parquet et des pompiers.
Le garçonnet, transféré au CHR de Lille, souffre "d'une fracture du bassin et d'un trauma crânien", a indiqué à l'AFP Philippe Sabatier, procureur adjoint à Boulogne-sur-Mer.
Une petite-fille de 7 ans qui les accompagnait, également à bicyclette, est indemne mais a été prise en charge en état de choc, a-t-il ajouté.
Les victimes ont été fauchées par l'arrière jeudi après-midi, par une voiture qui roulait "a priori entre 50 et 70 km/h".
Le conducteur était "perdu dans ses pensées", plaide "une faute d'inattention" et "ne s'en est rendu compte qu'au moment où il les a percutés". Il est âgé de 53 ans et a été placé en garde à vue, aucune "trace de stupéfiant ni d'alcool" n'a été dépisté, a souligné le magistrat.
zap/hj
Pas-de-Calais: renversés à vélo, une sexagénaire son petit-fils grièvement blessé #
Une femme de 60 ans est décédée jeudi à Montcavrel (Pas-de-Calais) et son petit-fils de 5 ans est "en urgence absolue" après avoir été fauchés par une voiture alors qu'ils circulaient à vélo, a-t-on appris auprès du parquet et des pompiers.
Le garçonnet, transféré au CHR de Lille, souffre "d'une fracture du bassin et d'un trauma crânien", a indiqué à l'AFP Philippe Sabatier, procureur adjoint à Boulogne-sur-Mer.
Une petite-fille de 7 ans qui les accompagnait, également à bicyclette, est indemne mais a été prise en charge en état de choc, a-t-il ajouté.
Les victimes ont été fauchées par l'arrière jeudi après-midi, par une voiture qui roulait "a priori entre 50 et 70 km/h".
Le conducteur était "perdu dans ses pensées", plaide "une faute d'inattention" et "ne s'en est rendu compte qu'au moment où il les a percutés". Il est âgé de 53 ans et a été placé en garde à vue, aucune "trace de stupéfiant ni d'alcool" n'a été dépisté, a souligné le magistrat.
zap/hj
Comptes bancaires bloqués: des Russes vivant en France déposent plainte pour discrimination #
Plus de 70 clients, en majorité russes ou au nom slave, ont déposé plainte à Paris pour discrimination, dénonçant des blocages qualifiés d'abusifs de leurs comptes par certaines banques françaises depuis le début de la guerre en Ukraine en février, ont indiqué jeudi leurs avocats.
Les 76 signataires de la plainte contre X déposée lundi, consultée par l'AFP et révélée par le Figaro, sont essentiellement des ressortissants russes vivant en France ou des Français d'origine russe ou au nom à consonance slave, clients dans de grands établissements bancaires français ou de banques en ligne.
"Les restrictions bancaires prises à leur encontre" sont "la simple résultante de leur appartenance vraie (ou parfois seulement supposée) à la nation russe", peut-on lire dans la plainte qui précise qu'ils ne font "pas partie de la liste +noire+ des personnalités russes ou proches de Vladimir Poutine qui tombent sous le coup des sanctions" de l'Union européenne, comme le gel des avoirs.
Les plaignants, de professions très diverses (étudiant, bibliothécaire, entrepreneure, psychologue etc) sont "confrontés à un certain nombre de problèmes avec les établissements bancaires français" depuis "le début du conflit armé entre la Russie et l' Ukraine ", comme le refus d'un prêt, le blocage, le refus d'ouverture ou la fermeture de leurs comptes.
Ces mesures "ont été appliquées +à l'aveugle+, arbitrairement, de façon quasi automatique, sans information préalable (...) et ce, avant même d'avoir demandé et contrôlé les éléments susceptibles d'être vérifiés auprès des clients concernés, à savoir leurs pièces d'identité et leurs titres de séjour", souligne la plainte.
Interrogés par leurs clients sur ces difficultés, des banques ont pu répondre: "En raison des circonstances politiques actuelles votre compte est temporairement bloqué"; "ce sont les réglementations bancaires face aux problèmes politiques actuels"; "le blocage est dû à votre nationalité dans le contexte actuel".
Ces clients ont subi "le zèle des services de compliance (conformité, ndlr) des banques", se désolent leurs avocats, Me Marie-Laure Cartier et Alexandre Meyniel, qui pointent un préjudice d'anxiété et financier.
"Les banques savent qu'elles sont dans l'illégalité, que ces clients sont en dehors du champ des régimes des sanctions et pourtant elles continuent", ajoutent-ils. "Certaines restrictions ont été corrigées, mais ça a mis énormément de temps, et parfois elles ont réapparu".
jpa/aco/gvy
Nord: l'imam Iquioussen avait acheté une maison à un oncle de Gérald Darmanin #
L'imam Hassan Iquioussen avait acheté en 2003 sa propriété de Lourches dans le Nord à un oncle de Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'Intérieur, a assuré jeudi à l'AFP un fils du prédicateur, confirmant une information du Parisien, sans être contredit par le ministère.
Le journal assure avoir consulté l'acte de vente, qui établit la transaction le 27 mars 2003 entre la société Darmanin Père & Fils, dirigée par un oncle paternel de Gérald Darmanin, et Hassan Iquioussen et sa femme Zaina.
Soufiane, le fils de l'imam Iquioussen menacé d'expulsion vers le Maroc, a indiqué jeudi à l'AFP que cette vente avait bien eu lieu en 2003, avec un oncle de Gérald Darmanin, Claude Darmanin.
"C'est possible", a indiqué de son côté l'entourage du ministre. "Gérald Darmanin n'était pas au courant, il s'agirait selon les éléments fournis, d'un oncle qu'il n'a pas vu depuis de très nombreuses années. Évidemment, ceci n'a aucun rapport avec la conduite de ses actions" comme ministre, a ajouté l'entourage.
Le ministre de l'Intérieur avait annoncé le 28 juillet l'expulsion de ce prédicateur du Nord, réputé proche des Frères musulmans, qu'il accuse d'avoir lancé des appels à la haine et à la violence notamment contre la communauté juive. L'imam est fiché S (pour sûreté de l'Etat) par la DGSI "depuis dix-huit mois", selon le ministre.
L'avocate de l'imam - né en France mais de nationalité marocaine - avait déposé devant le tribunal administratif (TA) de Paris un recours contre l'arrêté d'expulsion. Le 5 août, ce tribunal a décidé de suspendre l'expulsion vers le Maroc de M. Iquioussen en estimant notamment qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale" de l'imam.
Le juge des référés du Conseil d'Etat examine vendredi une requête de Gérald Darmanin qui entend faire annuler l'ordonnance du tribunal administratif de Paris.
Selon Soufiane Iquioussen, la propriété fait 3,5 hectares. Plusieurs SCI liées à l'imam et à sa famille sont enregistrées à cette adresse à Lourches, selon les registres commerciaux en ligne.
ali-zap/lbx/hj
Laurent Wauquiez placé sous protection après des menaces visant le conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes #
Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a été placé sous protection policière pendant quelques heures jeudi, alors qu'il se trouvait au Puy-en-Velay (Haute-Loire), a indiqué à l'AFP son entourage.
C'est "à la suite de menaces de mort visant le conseil régional d'Auvergne Rhône-Alpes diffusées sur des réseaux sociaux" que l'ex-président des Républicains a été placé sous protection, a déclaré à l'AFP le parquet de Privas,confirmant une information du quotidien "L'Éveil de la Haute-Loire".
Un habitant de l'Ardèche, soupçonné d'être l'auteur des faits, a été interpellé par la gendarmerie à son domicile et placé en garde-à-vue jeudi après-midi, a poursuivi la même source.
"Les menaces de mort n'étaient pas nominatives, mais elles constituent des faits qui justifient des poursuites pénales", a encore indiqué le parquet.
dm/anr/hj
Assassinat d'un réfugié Afghan à Colmar: l'enquête élargie au trafic d'armes #
L'information judiciaire ouverte pour assassinat après la mort par balle d'un réfugié Afghan de 27 ans mi-août à Colmar a été élargie au trafic d'armes, a indiqué jeudi le parquet, alors que les deux principaux suspects ont été interpellés en début de semaine.
"Le juge (d'instruction) est désormais saisi de ces chefs également : acquisition, détention, cession, sans autorisation, d'une ou plusieurs armes et munitions de calibre B, aggravées par la circonstance de la réunion", a indiqué dans un communiqué Catherine Sorita-Minard, la procureure de la ville.
Deux suspects ont été interpellés dans cette affaire, l'un, soupçonné d'être le tireur présumé, à Sarcelles (Val d'Oise) mardi et l'autre, suspecté d'avoir fourni l'arme au premier, la nuit suivante à Colmar où il résidait, à 500 mètres des lieux du crime.
Leurs gardes à vue se sont poursuivies jeudi et le déferrement des deux hommes pourraient avoir lieu vendredi "pour une éventuelle mise en examen", a précisé la procureure.
Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), le principal suspect, qui résidait également à Colmar, avait déjà, à 17 ans, un lourd passé judiciaire, condamné à six reprises pour des affaires de vol, de recel, de dégradation de biens publics et de stupéfiants.
En visite le 14 août chez des amis dans le quartier Europe de Colmar, un quartier de reconquête républicaine (QRR) situé à l'ouest de la ville, Abdul Quayyeem Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2017, a été tué d'une balle dans le thorax.
Importuné par les bruits d'un scooter alors qu'il était en compagnie d'amis, il avait demandé au conducteur de s'éloigner. Ce dernier l'avait alors insulté avant de revenir avec d'autres personnes. Une rixe avait éclaté entre les deux groupes et un coup de feu avait été tiré.
Le jeune Afghan est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital la nuit suivante. L'autopsie a confirmé qu'il avait été atteint d'une seule balle.
La cavale du tireur présumé et de son complice s'est prolongée pendant pratiquement une dizaine de jours jusqu'à leur interpellation.
La procureure a par ailleurs précisé que trois autres interpellations étaient intervenues lors de la même opération policière qui avait conduit à l'arrestation du complice présumé du tireur dans la nuit de mardi à mercredi à Colmar et non deux comme indiqué initialement par le parquet. Ces interpellations étaient toutefois liées à une autre procédure et non à l'assassinat du jeune Afghan, a-t-elle spécifié.
ari-maj/ha/mpm
L'avocate de l'imam Iquioussen menacée de mort: une enquête ouverte #
Une enquête a été ouverte après la plainte de l'avocate Lucie Simon, cible de nombreux messages de menaces et d'injures depuis qu'elle défend l'imam Hassan Iquioussen, que le ministre de l'Intérieur souhaite expulser, a indiqué jeudi le parquet de Paris sollicité par l'AFP.
L'enquête, ouverte notamment pour menaces de mort ou d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes envers un avocat, a été confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
Me Lucie Simon avait déposé mi-août une plainte contre X pour mise en danger, menaces et cyberharcèlement.
"Depuis l'annonce, via Twitter par Gérald Darmanin, de la volonté du ministère de l'Intérieur d'expulser M. Iquioussen, notre consoeur est personnellement la cible d'un odieux déferlement de haine et d'injures, en raison de sa seule qualité d'avocate", avaient dénoncé mardi ses avocats, Nino Arnaud et Romain Ruiz, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Le 28 juillet, le ministre avait annoncé l'expulsion de M. Iquioussen, prédicateur dans le Nord et réputé proche des Frères musulmans, pour des appels à la haine et à la violence contre la communauté juive notamment.
Le tribunal administratif de Paris a suspendu le 5 août cette demande, estimant que cette expulsion porterait une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale" de l'imam, âgé de 57 ans et né en France, mais de nationalité marocaine.
Le ministère de l'Intérieur a fait appel. Le Conseil d'Etat examinera vendredi sa requête.
"L'attitude du ministre de l'Intérieur qui médiatise à outrance des cas individuels et part en croisade sur les réseaux sociaux contre les personnes qu'il considère unilatéralement comme ennemis de la République ou comme étant +une minorité d'emmerdeurs+, met incontestablement de l'huile sur le feu", avait réagi mercredi le Syndicat des avocats de France, dont Me Lucie Simon est adhérente.
Dans un entretien paru dans le Journal du Dimanche du 21 août, Gérald Darmanin avait notamment accusé Hassan Iquioussen d'être de "ceux qui sèment un jihadisme d'atmosphère". Il déclarait également: "Nous devons à l'immense majorité des étrangers qui aiment notre pays, et veulent y construire leur avenir et celui de leurs enfants, d'être fermes avec la minorité d'emmerdeurs."
Une magistrate, au nombre des trois qui ont signé l'ordonnance de suspension de l'expulsion de l'imam, a elle aussi été menacée et vu son nom publié sur Twitter. Une plainte a été déposée le 6 août.
"Ma cliente s'inquiète naturellement d'avoir été personnellement ciblée sur les réseaux sociaux pour avoir rendu une décision de justice motivée en droit", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de la magistrate, Me Alice Ouaknine.
La juge, "qui porte un nom à consonnance étrangère, s'interroge sur les raisons qui ont poussé l'extrême droite à citer uniquement son nom alors que la décision a été rendue collégialement", a ajouté Me Ouaknine.
jpa-mk/lbx/tes
Vosges: le voleur d'une statue prêtée par le Louvre arrêté #
Le voleur d'une statue prêtée par le Musée du Louvre aux thermes de Plombières-les-Bains (Vosges), actuellement en travaux, a été interpellé et est convoqué au tribunal, a annoncé jeudi la gendarmerie nationale.
La disparition du buste d'Héraclès, prêté par le Louvre depuis 1934, avait été constatée début août par la direction des thermes, qui sont fermés pour rénovation depuis 2020.
D'une valeur estimée à 30.000 euros, la statue a été dérobée "sans effraction et dégradation", malgré un poids de 80 kg, indique la gendarmerie nationale dans un communiqué.
Le voleur présumé, un ressortissant luxembourgeois rénovant une maison dans les Vosges, a été interpellé mardi par les gendarmes. Outre le buste "quelque peu endommagé", une perquisition a permis de retrouver douze chaises, deux lithographies et un plan dérobés dans les thermes.
maj/ha/tes