Européens et Américains discutent du sauvetage de l'accord nucléaire iranien #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande discutent jeudi avec les Etats-Unis du sauvetage de l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, qui pourrait d'ici quelques jours limiter l'accès des inspecteurs internationaux à certaines de ses installations.
Le Français Jean-Yves Le Drian reçoit à Paris l'Allemand Heiko Maas et le Britannique Dominic Raab, rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", selon le ministère français des Affaires étrangères.
Signe de l'inquiétude grandissante autour du dossier iranien, la dirigeante allemande Angela Merkel a exprimé mercredi son "inquiétude" à propos des multiples entorses de Téhéran à l'accord international sur le nucléaire, lors d'un entretien téléphonique avec le président Hassan Rohani.
Ce dernier a en retour "critiqué les performances européennes" pour faire respecter les engagements prévus par l'accord de 2015 depuis le retrait américain du texte.
Et mercredi, le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont évoqué l'Iran lors de leur premier échange. Les deux dirigeants ont souligné "l'importance de la poursuite d'une étroite consultation sur les questions de sécurité régionale, en particulier l'Iran", a indiqué la Maison Blanche.
Cette intensification des échanges diplomatiques intervient quelques jours avant une échéance qui alimente les inquiétudes: conformément à une nouvelle loi adoptée en décembre, le gouvernement iranien prévoit de restreindre l'accès des inspecteurs de l'AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
Il s'agirait d'un nouveau manquement à l'accord nucléaire de 2015 alors que depuis le retrait des Etats-Unis de ce texte décidé par l'ancien président américain Donald Trump, l'Iran a cessé de respecter la plupart de ses engagements-clés.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu samedi à Téhéran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations prévues par l'Iran.
Le président iranien s'est dit prêt à le recevoir. "S'il veut négocier, il peut négocier", a-t-il affirmé mercredi, en assurant qu'il "ne s'agit pas de laisser notre activité nucléaire sans inspection".
Depuis le retrait de Washington de l'accord et la réimposition de sanctions draconiennes qui étouffent son économie, l'Iran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran se conforme en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Téhéran doit garantir "une coopération entière et rapide" à l'AIEA, a insisté mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
"L'Iran devrait faire marche arrière et ne pas prendre d'autres mesures qui auraient un impact sur les garanties de l'AIEA sur lesquelles comptent non seulement les Etats-Unis, non seulement nos alliés et partenaires dans la région mais le monde entier", a-t-il ajouté.
La République islamique, en retour, réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
Vendredi, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti Téhéran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord de 2015 avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal pouvant être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Il existe encore une toute petite fenêtre d'opportunité pour limiter les dommages qui découleraient des prochaines actions iraniennes", selon Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis prennent leurs distances avec la politique de pression maximale du mandat Trump", juge l'experte, en estimant que "les Européens devraient presser l'administration Biden d'annoncer clairement sa détermination à réintégrer l'accord" de Vienne.
Enfin, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord nucléaire de 2015, alors que le pays, asphyxié par les sanctions américaines, souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
dab-sjw-bur/mm/dax/iba/roc/alc
Nucléaire: discussions entre Européens et Américains sur l'Iran à la veille de nouvelles violations #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande doivent discuter jeudi avec les Etats-Unis du sauvetage de l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, qui pourrait d'ici quelques jours limiter l'accès des inspecteurs internationaux à certaines de ses installations.
Le Français Jean-Yves Le Drian recevra à Paris l'Allemand Heiko Maas et le Britannique Dominic Raab, qui seront rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", a annoncé mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Signe de l'inquiétude grandissante autour du dossier iranien, la dirigeante allemande Angela Merkel a exprimé mercredi son "inquiétude" à propos des multiples entorses de Téhéran à l'accord international sur le nucléaire, lors d'un entretien téléphonique avec le président Hassan Rohani.
Ce dernier a en retour "critiqué les performances européennes" pour faire respecter les engagements prévus par l'accord de 2015 depuis le retrait américain du texte.
Cette intensification des échanges diplomatiques intervient quelques jours avant une échéance qui alimente les inquiétudes: conformément à une nouvelle loi adoptée en décembre, le gouvernement iranien prévoit de restreindre l'accès des inspecteurs de l'AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
Il s'agirait d'un nouveau manquement à l'accord nucléaire de 2015 alors que depuis le retrait des Etats-Unis de ce texte décidé par l'ancien président américain Donald Trump, l'Iran a cessé de respecter la plupart de ses engagements-clés.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu samedi à Téhéran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations prévues par l'Iran.
Le président iranien s'est dit prêt à le recevoir. "S'il veut négocier, il peut négocier", a-t-il affirmé mercredi, en assurant qu'il "ne s'agit pas de laisser notre activité nucléaire sans inspection".
Depuis le retrait de Washington de l'accord et la réimposition de sanctions draconiennes qui étouffent son économie, l'Iran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur. Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran se conforme en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Téhéran doit garantir "une coopération entière et rapide" à l'AIEA, a insisté mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
"L'Iran devrait faire marche arrière et ne pas prendre d'autres mesures qui auraient un impact sur les garanties de l'AIEA sur lesquelles comptent non seulement les Etats-Unis, non seulement nos alliés et partenaires dans la région mais le monde entier", a-t-il ajouté.
La République islamique, en retour, réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
Vendredi, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti Téhéran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord de 2015 avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal pouvant être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Il existe encore une toute petite fenêtre d'opportunité pour limiter les dommages qui découleraient des prochaines actions iraniennes", selon Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis se distancient de la politique de pression maximale du mandat Trump", juge l'experte, en estimant que "les Européens devraient presser l'administration Biden d'annoncer clairement sa détermination à réintégrer l'accord" de Vienne.
Enfin, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord nucléaire de 2015, alors que le pays, asphyxié par les sanctions américaines, souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
dab-sjw-bur/mm/dax/iba
Nucléaire: discussions entre Européens et Américains sur l'Iran à la veille de nouvelles violations #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande doivent discuter jeudi avec les Etats-Unis du sauvetage de l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, qui pourrait d'ici quelques jours limiter l'accès des inspecteurs internationaux à certaines de ses installations.
Le Français Jean-Yves Le Drian recevra à Paris l'Allemand Heiko Maas et le Britannique Dominic Raab, qui seront rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain, pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", a annoncé mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Signe de l'inquiétude grandissante autour du dossier iranien, la dirigeante allemande Angela Merkel a exprimé mercredi son "inquiétude" à propos des multiples entorses de Téhéran à l'accord international sur le nucléaire, lors d'un entretien téléphonique avec le président Hassan Rohani.
Ce dernier a en retour "critiqué les performances européennes" pour faire respecter les engagements prévus par l'accord de 2015 depuis le retrait américain du texte.
Cette intensification des échanges diplomatiques intervient quelques jours avant une échéance qui alimente les inquiétudes: conformément à une nouvelle loi adoptée en décembre, le gouvernement iranien prévoit de restreindre l'accès des inspecteurs de l'AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
Il s'agirait d'un nouveau manquement à l'accord nucléaire de 2015 alors que depuis le retrait des Etats-Unis de ce texte décidé par l'ancien président américain Donald Trump, l'Iran a cessé de respecter la plupart de ses engagements clés.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu samedi à Téhéran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations prévues par l'Iran.
Le président iranien s'est dit prêt à le recevoir. "S'il veut négocier, il peut négocier", a-t-il affirmé mercredi, en assurant qu'il "ne s'agit pas de laisser notre activité nucléaire sans inspection".
Depuis le retrait de Washington de l'accord et la réimposition de sanctions draconiennes qui étouffent son économie, l'Iran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur. Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran se conforme en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
La République islamique, en retour, réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
Vendredi, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti Téhéran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord de 2015 avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal pouvant être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Il existe encore une toute petite fenêtre d'opportunité pour limiter les dommages qui découleraient des prochaines actions iraniennes", selon Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis se distancient de la politique de pression maximale du mandat Trump", juge l'experte, en estimant que "les Européens devraient presser l'administration Biden d'annoncer clairement sa détermination à réintégrer l'accord" de Vienne.
Enfin, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord nucléaire de 2015, alors que le pays, asphyxié par les sanctions américaines, souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
dab-sjw-bur/mm
Manifestation au Puy-en-Velay en soutien à un jeune Malien menacé d'expulsion #
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues du Puy-en-Velay mercredi en faveur d'un Malien de 19 ans menacé d'expulsion par la préfecture de la Haute-Loire, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Environ 500 personnes ont défilé derrière une banderole où était notamment écrit "Il vit ici, il reste ici", portée notamment par l'enseignant Eric Durupt, principal soutien du jeune malien en situation irrégulière, et l'intéressé Madama Diawara, qui s'est récemment vu notifier par la préfecture un refus de titre de séjour et une prochaine obligation de quitter le territoire français.
Avec le soutien de Sud Éducation et le Réseau éducation sans frontières (RESF), le cortège comprenant des représentants de syndicats et d'organisations politiques pour la plupart de gauche, brandissaient des pancartes dont certains s'adressaient au préfet Éric Etienne: "Monsieur le préfet excusez-nous d'être humains", "Madama reste, le préfet dégage".
"La politique migratoire est d'une rare violence : celle de l'évaluation des êtres humains, de l'emprisonnement en centre de rétention et des expulsions. Nous vous demandons juste de laisser à Madama la possibilité de faire sa vie où il le veut, avec les gens qu'il veut", a déclaré M. Durupt à l'intention du préfet.
En grève de la faim depuis fin janvier, Eric Durupt, qui héberge le jeune homme depuis deux ans, s'était vu lundi interdire l'accès à la préfecture, où il souhaitait l'accompagner pour son entretien.
Dans un communiqué, le représentant de l'Etat avait justifié cette interdiction par les "propos indignes et révoltants à l'endroit de l'Etat et de ses représentants" tenus par M. Durupt et sa compagne. Dans un entretien publié sur le site internet d'un quotidien régional M. Durupt avait vu dans l'attitude des autorités le "racisme de l'Etat" vis à vis du jeune Malien.
Au cours de la manifestation, la compagne de M. Durupt Véronique de Marconnay a quant à elle évoqué un motif d'espoir : la réception la veille du Mali de nouveaux documents d'état-civil du jeune homme, dont les précédents avaient été qualifiés de "faux" par le préfet.
Christine Chevalier, porte-parole de RESF en Haute-Loire, a déclaré à l'AFP qu'elle demanderait jeudi "une entrevue au préfet pour lui montrer l'extrait de naissance en question et lui demander de convoquer Madama Diawara avec sa famille d'accueil".
Dans l'attente d'une nouvelle décision, M. Durupt a suspendu sa grève de la faim mercredi soir.
dm/ag/it
L'Iran au centre de discussions jeudi entre Européens et Américains #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande discuteront jeudi avec leur homologue américain Antony Blinken du brûlant dossier iranien, alors que les Européens espèrent encore sauver l'accord en péril encadrant le programme nucléaire de Téhéran.
Le Français Jean-Yves Le Drian recevra à Paris l'Allemand Heiko Maas et le Britannique Dominic Raab, qui seront rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain, pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", a annoncé mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette réunion interviendra quelques jours avant une échéance qui alimente les inquiétudes: conformément à une loi adoptée par son Parlement contrôlé par les conservateurs, Téhéran cessera le 21 février de se soumettre au régime très strict d'inspections internationales permettant de s'assurer de la nature pacifique de son programme nucléaire.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu samedi à Téhéran pour "trouver une solution mutuellement acceptable afin que l'AIEA continue ses activités de vérifications dans ce pays", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations prévues par l'Iran.
Le président iranien, Hassan Rohani, s'est dit prêt à le recevoir. "S'il veut négocier, il peut négocier", a-t-il affirmé mercredi, en assurant qu'il "ne s'agit pas de laisser notre activité nucléaire sans inspection".
Depuis le retrait de Washington de l'accord international de 2015, décidé par l'ancien président américain Donald Trump, et la réimposition de sanctions draconiennes qui étouffent son économie, l'Iran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur. Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran se conforme en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
La République islamique, en retour, réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
Vendredi dernier, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti Téhéran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord de 2015 avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal pouvant être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
"Il existe encore une toute petite fenêtre d'opportunité pour limiter les dommages qui découleraient des prochaines actions iraniennes", selon Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis se distancient de la politique de pression maximale du mandat Trump", juge l'experte, en estimant que "les Européens devraient presser l'administration Biden d'annoncer clairement sa détermination à réintégrer l'accord" de Vienne.
Enfin, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord nucléaire de 2015, alors que le pays, asphyxié par les sanctions américaines, souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
Le sujet iranien ne devrait pas manquer d'être abordé vendredi lors de la Conférence annuelle de Munich sur la sécurité, à laquelle doivent participer en visioconférence le président Joe Biden, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.
dab-sjw/cf/mba
Discussions jeudi sur l'Iran entre Paris, Londres, Berlin et Washington #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande discuteront jeudi avec leur homologue américain Antony Blinken du dossier iranien, alors que les Européens espèrent sauver l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, a annoncé mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Jean-Yves Le Drian recevra à Paris ses homologues Heiko Maas et Dominic Raab, qui seront rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain, pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", détaille le communiqué.
Vendredi dernier, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont averti l'Iran qu'il "compromettait" tout retour à des négociations pour sauver l'accord de 2015 encadrant son programme nucléaire avec ses violations répétées de ce texte, dernièrement encore sur la production d'uranium métal.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est attendu samedi à Téhéran, quelques jours avant l'entrée en vigueur de la suspension de certaines inspections par la République islamique.
Depuis le retrait par l'ancien président américain Donald Trump de Washington de l'accord de 2015, l'Iran s'est retiré de la plupart de ses engagements clés.
La nouvelle administration du président Joe Biden a exprimé sa volonté de revenir à l'accord, mais demande à l'Iran de s'y conformer pleinement en premier lieu.
Téhéran se dit prêt à revenir à ses engagements mais réclame la levée des sanctions d'abord, et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
dab/sg
Paris, Londres, Berlin et Washington discuteront jeudi de l'Iran #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande discuteront jeudi avec leur homologue américain Antony Blinken du dossier iranien, alors que les Européens espèrent sauver l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, a annoncé mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Jean-Yves Le Drian recevra à Paris ses homologues Heiko Maas et Dominic Raab, qui seront rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain, pour une réunion "principalement consacrée à l'Iran et à la sécurité régionale au Moyen-Orient", détaille le communiqué.
dab/sg
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Accusé de crimes de guerre, un réfugié irakien aux prises avec la justice française #
Criminel de guerre ou bouc émissaire? Un réfugié irakien, accusé d'avoir participé à un massacre en 2014 dans son pays, vient d'obtenir une nouvelle libération en France, où la justice peine à consolider le dossier en vue d'un éventuel procès.
Mis en examen à Paris en mars 2018 pour "assassinats terroristes" et "crimes de guerre", Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach El Aswadi, 35 ans, assure depuis trois ans que le dossier a été monté de toutes pièces par les autorités irakiennes qui avaient émis un mandat d'arrêt contre lui en 2015.
Elles l'accusaient d'avoir participé au massacre du camp Speicher de Tikrit les 12 et 13 juin 2014, où 1.700 recrues militaires chiites avaient été exécutées par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Des accusations graves que le trentenaire - ayant obtenu le statut de réfugié en 2017 - a toujours rejetées.
En 2016, 36 hommes avaient été pendus pour ce massacre, après un procès critiqué notamment par l'ONG Human Rights Watch pour son manque de transparence. Parmi les condamnés figurait le dénonciateur d'Ahmed Hamdane.
Depuis son interpellation, la justice française s'efforce, avec moult difficultés, de corroborer les accusations.
Récemment, le juge d'instruction a lui-même reconnu que les "investigations en cours, longues et fastidieuses, notamment sur le plan international, n'ont pas permis pour l'instant de confirmer ou d'infirmer" les dénégations de l'Irakien.
Le 8 février, estimant que la détention de M. Hamdane n'était plus "justifiée" pour la fin des investigations, le magistrat l'a, avec l'aval du parquet antiterroriste, remis en liberté sous contrôle judiciaire, malgré une brève fuite en mai 2020 lors d'une première libération. Avec une condition toutefois: suivre le programme de déradicalisation "Pairs", destiné aux personnes poursuivies ou condamnées pour terrorisme.
Pour autant, plusieurs zones d'ombre subsistent sur le parcours du réfugié, qui a multiplié les affiliations mouvantes et suspectes dans le chaos irakien. Aux enquêteurs, il a affirmé avoir été enlevé et torturé par des islamistes, ce qui l'aurait poussé à collaborer avec les services de renseignement américains de 2006 à 2010.
Il aurait ensuite travaillé pour les services irakiens après le retrait américain, jusqu'à son incarcération en 2012 pour des activités d'"opposant" politique.
Il a raconté s'être enfui avec plusieurs co-détenus le 11 juin 2014, être entré en contact avec les forces kurdes et avoir "monté un réseau de renseignement" pour elles. Avant de prendre en 2015 la route des migrants, jusqu'à son arrivée en France.
En 2019, le FBI a confirmé qu'il avait "travaillé pour les services de sécurité irakiens" et "rencontré des représentants de plusieurs autres pays" en 2007, laissant entendre qu'il s'agissait d'autres services de sécurité.
Mais il a aussi désigné Hamdane comme "un combattant d'Al Qaïda", ayant "joué un rôle de facilitateur pour le compte de l'EI" avant la proclamation du califat. Sans toutefois apporter de preuves de ces assertions.
Sa fuite en Allemagne, où réside son épouse, juste après sa première libération, pose aussi question. Rapidement retrouvé - il s'était présenté à la police au bout de quelques jours - il avait été remis à la France et réincarcéré le 13 août.
Le réfugié, qui avait effectué une tentative de suicide en avril 2018, a expliqué avoir eu "peur", craignant de servir de monnaie d'échange contre des jihadistes français détenus en Irak.
"Plus on avance, plus la force des accusations des autorités irakiennes s'amoindrit", assure son avocat, Me Mohamed El Monsaf Hamdi.
"Il y a très probablement eu une volonté d'instrumentalisation des justices française et internationale de la part de Bagdad pour régler des problèmes de politique interne", estime l'avocat, le pouvoir cherchant selon lui des coupables pour calmer la colère des familles du massacre de Tikrit.
Me Hamdi en veut pour preuve que les autorités irakiennes ont refusé d'envoyer des éléments étayant leurs accusations. "Quel crédit doit-on accorder à un système incapable de fournir le moindre dossier judiciaire sur l'un des siens, contre lequel il a émis un mandat d'arrêt?", s'interroge l'avocat.
"Après plus de 35 mois de détention provisoire, dont la quasi-totalité en isolement, mon client est très atteint psychologiquement", souligne Me Hamdi. "Néanmoins, il demeure tout à fait disposé à coopérer afin que la vérité se manifeste".
La réussite de ce dossier revêt une importance particulière pour le pôle "Crimes contre l'humanité" du tribunal judiciaire de Paris, créé en 2012 pour mettre en oeuvre les ambitions de la justice française, compétente pour poursuivre les crimes les plus graves à travers le monde dès lors qu'un suspect passe en France.
Une quarantaine d'enquêtes du pôle, initialement focalisé sur le génocide au Rwanda, concerne désormais la Syrie et l'Irak. Elles ont débouché à ce jour sur la mise en examen de trois personnes, dont M. Hamdane, mais pas encore sur un procès.
edy/bl/lbx/alc/lch
Accusé de crimes de guerre, un réfugié irakien aux prises avec la justice française #
Criminel de guerre ou bouc émissaire? Un réfugié irakien, accusé d'avoir participé à un massacre en 2014 dans son pays, vient d'obtenir une nouvelle libération en France, où la justice peine à consolider le dossier en vue d'un éventuel procès.
Mis en examen à Paris en mars 2018 pour "assassinats terroristes" et "crimes de guerre", Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach El Aswadi, 35 ans, assure depuis trois ans que le dossier a été monté de toutes pièces par les autorités irakiennes, qui avaient émis un mandat d'arrêt contre lui en 2015.
Elles l'accusaient d'avoir participé au massacre du camp Speicher de Tikrit les 12 et 13 juin 2014, où 1.700 recrues militaires chiites avaient été exécutées par l'organisation Etat islamique (EI).
Des accusations graves que le trentenaire - ayant obtenu le statut de réfugié en 2017 - a toujours rejetées.
En 2016, 36 hommes avaient été pendus pour ce massacre, après un procès critiqué notamment par l'ONG Human Rights Watch pour son manque de transparence. Parmi les condamnés figurait le dénonciateur d'Ahmed Hamdane.
Depuis son interpellation, la justice française s'efforce, avec moult difficultés, de corroborer les accusations.
Récemment, le juge d'instruction a lui-même reconnu que les "investigations en cours, longues et fastidieuses, notamment sur le plan international, n'ont pas permis pour l'instant de confirmer ou d'infirmer" les dénégations de l'Irakien.
Le 8 février, estimant que la détention de M. Hamdane n'était plus "justifiée" pour la fin des investigations, le magistrat l'a, avec l'aval du parquet antiterroriste, remis en liberté sous contrôle judiciaire, malgré une brève fuite en mai 2020 lors d'une première libération. Avec une condition toutefois: suivre le programme de déradicalisation "Pairs", destiné aux personnes poursuivies ou condamnées pour terrorisme.
Pour autant, plusieurs zones d'ombre subsistent sur le parcours du réfugié, qui a multiplié les affiliations mouvantes et suspectes dans le chaos irakien : aux enquêteurs, il a affirmé avoir été enlevé et torturé par des islamistes, ce qui l'aurait poussé à collaborer avec les services de renseignement américains de 2006 à 2010.
Il aurait ensuite travaillé pour les services irakiens après le retrait américain, jusqu'à son incarcération en 2012 pour des activités d'"opposant" politique.
Il a raconté s'être enfui avec plusieurs co-détenus le 11 juin 2014, être entré en contact avec les forces kurdes et avoir "monté un réseau de renseignement" pour elles. Avant de prendre en 2015 la route des migrants, jusqu'à son arrivée en France.
En 2019, le FBI a confirmé qu'il avait "travaillé pour les services de sécurité irakiens" et "rencontré des représentants de plusieurs autres pays" en 2007, laissant entendre qu'il s'agissait d'autres services de sécurité.
Mais il a aussi désigné Hamdane comme "un combattant d'Al Qaïda", ayant "joué un rôle de facilitateur pour le compte de l'EI" avant la proclamation du califat. Sans toutefois apporter de preuves de ces assertions.
Sa fuite en Allemagne, où réside son épouse, juste après sa première libération, pose aussi question. Rapidement retrouvé - il s'était présenté à la police au bout de quelques jours - il avait été remis à la France et réincarcéré le 13 août.
Le réfugié, qui avait effectué une tentative de suicide en avril 2018, a expliqué avoir eu "peur", craignant de servir de monnaie d'échange contre des jihadistes français détenus en Irak.
"Plus on avance, plus la force des accusations des autorités irakiennes s'amoindrit", assure son avocat, Me Mohamed El Monsaf Hamdi.
"Il y a très probablement eu une volonté d'instrumentalisation des justices française et internationale de la part de Bagdad pour régler des problèmes de politique interne", estime l'avocat, le pouvoir cherchant selon lui des coupables pour calmer la colère des familles du massacre de Tikrit.
Me Hamdi en veut pour preuve que les autorités irakiennes ont refusé d'envoyer des éléments étayant leurs accusations. "Quel crédit doit-on accorder à un système incapable de fournir le moindre dossier judiciaire sur l'un des siens, contre lequel il a émis un mandat d'arrêt?", s'interroge l'avocat.
"Après plus de 35 mois de détention provisoire, dont la quasi-totalité en isolement, mon client est très atteint psychologiquement", souligne Me Hamdi. "Néanmoins, il demeure tout à fait disposé à coopérer afin que la vérité se manifeste".
La réussite de ce dossier revêt une importance particulière pour le pôle "Crimes contre l'humanité" du tribunal judiciaire de Paris, créé en 2012 pour mettre en oeuvre les ambitions de la justice française, compétente pour poursuivre les crimes les plus graves à travers le monde dès lors qu'un suspect passe en France.
Une quarantaine d'enquêtes du pôle, initialement focalisé sur le génocide au Rwanda, concerne désormais la Syrie et l'Irak. Elles ont débouché à ce jour sur la mise en examen de trois personnes, dont M. Hamdane, mais pas encore sur un procès.
edy/bl/lbx/alc
Visite surprise de Benbassa (EELV) au centre de rétention voisin de l'aéroport de Roissy #
La sénatrice EELV Esther Benbassa a dénoncé les conditions de rétention des étrangers lors d'une visite surprise, mardi au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), dans le plus grand centre de rétention administrative (CRA) de France, affecté par un important incendie en janvier.
"Bonjour ! Je suis sénatrice et je viens visiter le centre", a annoncé Mme Benbassa à l'interphone, avant d'entrer dans les locaux situés à seulement quelques centaines de mètres des pistes de l'aéroport de Roissy.
"Ces centres de rétention ne devraient pas exister, il y a des barreaux partout", a fustigé la sénatrice de Paris. "Ce ne sont pas des gens qui ont commis un délit ou un crime, souvent, ils ne savent pas pourquoi ils sont là", a poursuivi l'élue, qui s'est entretenue avec plusieurs des étrangers enfermés.
Une cinquantaine de personnes sont actuellement retenues au Mesnil-Amelot dont 14 femmes, a indiqué François Mercier, le nouveau directeur interdépartemental de la police aux frontières du CRA qui, pris de court par la visite de la sénatrice, a tout de même accepté l'entrée de la délégation, composée notamment de sept journalistes.
Le 20 janvier, dans ce CRA de Seine-et-Marne, des étrangers avaient déclenché un incendie pour protester contre une décision de justice les maintenant en rétention car ils avaient refusé un test PCR, nécessaire à leur expulsion du territoire français.
Depuis quelques mois, de nombreux migrants refusent le dépistage du nouveau coronavirus afin d'échapper à l'expulsion.
"Quand on met le feu, ce que je n'approuve absolument pas, c'est qu'il y a un ras-le-bol", a estimé Mme Benbassa, dénonçant "des aberrations dans les décisions de justice" qui conduisent des étrangers en rétention.
Un ressortissant algérien est ainsi retenu au Mesnil-Amelot pour la troisième fois alors que sa procédure d'expulsion avait été annulée en justice, selon la Cimade, association de soutien aux migrants et réfugiés, disposant d'une antenne sur place.
"C'est dur, je tiens avec des médicaments", a déclaré à l'AFP cet Algérien de 40 ans qui vit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) depuis cinq ans.
"Les gens ne comprennent pas l'enfermement", explique Julia Labrosse, intervenante juridique. "Il n'y a pas de vol (d'avions du fait de la pandémie, ndlr) donc pas d'expulsion. Il y a des tensions et des retenus dénoncent des violences policières", ajoute-t-elle.
En 2020, le nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière a chuté de 51% sous l'effet des restrictions liées à la pandémie.
we/lbx/cbn
Sahel: Macron maintient les effectifs de Barkhane, veut "décapiter" les groupes liés à Al-Qaïda #
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France ne comptait pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de Barkhane, son opération antijihadiste au Sahel, appelant à "décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui constituent toujours une menace dans cette région.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a déclaré M. Macron en marge du sommet du G5 Sahel à N'Djamena.
"Un retrait français, retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j'ai étudié, serait une erreur", a-t-il ajouté. M. Macron participait, en visioconférence depuis Paris, à un sommet G5 Sahel qui a réuni lundi et mardi à N'Djamena cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad) pour dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau (sud-ouest de la France) il y a un an.
Paris envisageait il y a encore quelques semaines d'amorcer un retrait dès ce début d'année en rappelant les 600 soldats envoyés en renfort au Sahel il y a un an. L'opération antijihadiste française Barkhane mobilise actuellement 5.100 soldats.
Le président français a cependant ouvert la voie à une baisse progressive de la présence militaire française. "Dans la durée et au delà de l'été, je souhaite qu'on travaille avec nos partenaires pour une évolution de notre présence", ininterrompue depuis huit ans au Sahel, a-t-il insisté.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre au Sahel. Plus de huit ans après le début, dans le nord du Mali, d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait désigné l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) "ennemi numéro 1" dans la région, "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l'EIGS "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a fait valoir le président français.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) continuent de revendiquer de multiples attaques, a souligné M. Macron, en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations", "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".
"Nous avons ces dernières semaines consolidé une convergence avec nos interlocuteurs du G5 Sahel pour considérer que Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont des ennemis et en aucun cas des interlocuteurs", a déclaré M. Macron.
Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont deux piliers du GSIM, nébuleuse jihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques.
"Ils sont des chefs terroristes" qui ont la "responsabilité" de la "mort de milliers de civils" et de celle "de nos militaires sahéliens, européens et internationaux", a martelé M. Macron.
De son côté, le Mali s'était dit prêt courant 2020 à ouvrir des canaux de discussion avec ces groupes affiliés à Al-Qaïda, dont la katiba Macina. Des émissaires ont été envoyés vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.
Très peu d'informations ont filtré sur ces contacts jusqu'au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les militaires, qui ont depuis lors mis en place une transition censée rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, ont affiché leur volonté de donner un nouveau départ au pays.
En octobre 2020, lors d'une visite à Bamako du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait exclu toute discussion avec les jihadistes, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait souligné que le "dialogue national inclusif", vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". Le chef de l'Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
Une nouvelle réunion des chefs d'Etat du G5 Sahel aura lieu au printemps et un sommet "avant l'été", a précisé M. Macron.
jri-dab-leb-lp/blb
Sahel: Macron maintient les effectifs de Barkhane, veut "décapiter" les groupes liés à Al-Qaïda #
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France ne comptait pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de Barkhane, son opération antijihadiste au Sahel, appelant à "décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui constituent toujours une menace dans cette région.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a déclaré M. Macron en marge du sommet du G5 Sahel à N'Djamena.
"Un retrait français, retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j'ai étudié, serait une erreur", a-t-il ajouté. M. Macron participait, en visioconférence depuis Paris, à un sommet G5 Sahel qui a réuni lundi et mardi à N'Djamena cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad) pour dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau (sud-ouest de la France) il y a un an.
Paris envisageait il y a encore quelques semaines d'amorcer un retrait dès ce début d'année en rappelant les 600 soldats envoyés en renfort au Sahel il y a un an. L'opération antijihadiste française Barkhane mobilise actuellement 5.100 soldats.
Le président français a cependant ouvert la voie à une baisse progressive de la présence militaire française. "Dans la durée et au delà de l'été, je souhaite qu'on travaille avec nos partenaires pour une évolution de notre présence", ininterrompue depuis huit ans au Sahel, a-t-il insisté.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre au Sahel. Plus de huit ans après le début, dans le nord du Mali, d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait désigné l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) "ennemi numéro 1" dans la région, "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l'EIGS "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a fait valoir le président français.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) continuent de revendiquer de multiples attaques, a souligné M. Macron, en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations", "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".
"Nous avons ces dernières semaines consolidé une convergence avec nos interlocuteurs du G5 Sahel pour considérer que Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont des ennemis et en aucun cas des interlocuteurs", a déclaré M. Macron.
Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont deux piliers du GSIM, nébuleuse jihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques.
"Ils sont des chefs terroristes" qui ont la "responsabilité" de la "mort de milliers de civils" et de celle "de nos militaires sahéliens, européens et internationaux", a martelé M. Macron.
De son côté, le Mali s'était dit prêt courant 2020 à ouvrir des canaux de discussion avec ces groupes affiliés à Al-Qaïda, dont la katiba Macina. Des émissaires ont été envoyés vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.
Très peu d'informations ont filtré sur ces contacts jusqu'au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les militaires, qui ont depuis lors mis en place une transition censée rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, ont affiché leur volonté de donner un nouveau départ au pays.
En octobre 2020, lors d'une visite à Bamako du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait exclu toute discussion avec les jihadistes, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait souligné que le "dialogue national inclusif", vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". Le chef de l'Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
Une nouvelle réunion des chefs d'Etat du G5 Sahel aura lieu au printemps et un sommet "avant l'été", a précisé M. Macron.
jri-dab-leb-lp/blb
Macron dessine les contours de la fin de l'opération Barkhane au Sahel #
Une présence très allégée, axée sur le contre-terrorisme et l'accompagnement au combat des forces locales: si Emmanuel Macron a renoncé à réduire "dans l'immédiat" les effectifs militaires français au Sahel, il n'en a pas moins tracé les contours d'une stratégie de sortie, à la faveur de renforts européens prêts à partager le fardeau.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel", où sont actuellement déployés 5.100 hommes au sein de l'opération Barkhane, "mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a affirmé mardi le président français lors d'une conférence de presse à Paris, à l'issue du sommet du G5 Sahel à N'Djamena auquel il a participé en visioconférence.
"Il serait paradoxal d'affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d'un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs", a-t-il fait valoir, en soulignant les victoires tactiques remportées depuis un an contre le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et l'implication croissante des armées locales dans les opérations.
Paris a donc décidé de temporiser, après avoir envisagé il y a encore quelques semaines d'amorcer un retrait dès ce début d'année, en rappelant les 600 soldats envoyés en renfort au Sahel en janvier 2020.
"Il y a encore du travail à faire" avant d'enclencher des phases de réduction progressive, résume une source proche du dossier. La France est notamment soucieuse d'infliger des dommages profonds aux organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), responsables de la mort de 5 soldats français entre fin décembre et début janvier et qui continuent de revendiquer de multiples attaques.
Emmanuel Macron a promis mardi "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations".
Mais "dans la durée et au delà de l'été, je souhaite qu'on travaille avec nos partenaires pour une évolution de notre présence", ininterrompue depuis huit ans au Sahel, a insisté le chef de l'Etat, alors qu'approche l'élection présidentielle française de 2022.
En France, cet effort militaire de longue haleine au Sahel suscite des interrogations croissantes, alors que 50 soldats ont été tués au combat depuis 2013. Par ailleurs, l'attention des armées françaises est en train de se tourner vers le risque de conflits plus durs, de haute intensité sur la scène mondiale.
"Notre volonté est de sortir d'une logique d'opération extérieure pour nous concentrer sur la stricte lutte contre le terrorisme", a expliqué le président français. Une évolution qui pourrait signifier un recours accru aux forces spéciales et aux opérations aériennes menées notamment par les drones armés.
Pour réduire son empreinte, Paris compte jouer sur deux axes: la "sahélisation", c'est-à-dire le passage du témoin aux armées nationales, et l'"internationalisation" de l'effort d'accompagnement au combat de ces forces sous-équipées et sous-entraînées.
La France mise tout particulièrement sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par Paris et qui rassemble aujourd'hui quelques centaines d'hommes dont des Français, des Estoniens (40 hommes), des Tchèques (60) et 150 Suédois. L'Italie a promis 200 soldats et plusieurs autres pays, dont la Grèce, la Hongrie ou encore la Serbie, ont exprimé leur intérêt.
La mission de Takuba: accompagner de petites unités d'élite maliennes équipées de pick-ups et de motos, pour les aider à s'aguerrir et reconquérir des pans de territoire semi-désertiques délaissés depuis longtemps par l'Etat malien.
"Notre objectif c'est d'arriver à 2.000 hommes sur Takuba, avec un pilier français autour de 500 hommes, dans la durée, et une coopération avec les armées de la région, avec plusieurs emprises (bases militaires, ndlr) mais à chaque fois en appui, avec des militaires qui seraient là dans la durée aux côtés des militaires sahéliens, ce qui est une logique différente de celle des opex" (opérations extérieures, ndlr), a développé le chef de l'Etat.
"Nous ne le ferons pas tout de suite mais c'est ainsi que je me projette dans la durée", a-t-il affirmé.
dab/lp/blb
Afghanistan: l'Allemagne a suffisamment enquêté sur une frappe de l'Otan (CEDH) #
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé que l'Allemagne n'avait pas violé sa convention de protection des droits humains lors de son enquête sur une frappe aérienne menée en 2009 par l'Otan en Afghanistan qui avait tué des civils.
"L'investigation conduite par les autorités allemandes à la suite de la frappe aérienne mortelle dans le cadre de l'Otan en Afghanistan n'a pas violé la Convention", et en particulier son article 2 protégeant le "droit à la vie", ont considéré à l'unanimité les 17 juges de la Grande chambre de la CEDH, sa plus haute instance.
La cour, bras judiciaire du Conseil de l'Europe installé à Strasbourg, avait été saisi en 2016 par un Afghan dont les deux fils ont été tués lors d'un bombardement de l'Otan en 2009 près de Kunduz, en Afghanistan, après la prise de deux camions-citernes par des combattants talibans.
Ce bombardement, qui tua plusieurs personnes, à la fois des insurgés et des civils, avait été ordonné par un colonel des forces allemandes membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité dépendant de l'Otan.
"Le procureur général près la Cour fédérale de justice (allemande, ndlr) a considéré que la responsabilité pénale du colonel K. n'était pas engagée principalement parce qu'il a estimé que, au moment où il avait ordonné la frappe aérienne, le colonel était convaincu qu'aucun civil n'était présent sur le banc de sable", rappelle la CEDH dans un communiqué.
Le Parlement allemand avait également instauré une commission d'enquête pour déterminer si cette frappe aérienne était conforme au mandat donné aux forces armées allemandes, ce qui a offert "au public la possibilité d'exercer un droit de regard important sur l'affaire".
"La Cour estime que les circonstances de la frappe aérienne qui a tué les deux fils du requérant, et notamment le processus de prise de décision et de vérification de la cible qui a abouti à l'ordre d'engager la frappe ont été établies de manière fiable à l'issue d'un examen approfondi visant à déterminer la licéité du recours à la force létale", selon la CEDH.
Bien que "déçu" par cet arrêt, l'avocat du requérant, Me Wolfgang Kaleck, lui a toutefois reconnu "quelques aspects notables", à commencer par le fait qu'il a été reconnu que la convention européenne des droits de l'Homme s'appliquait dans de tels cas.
Cela signifie que les responsables militaires décideurs de telles frappes peuvent "ensuite être tenus pour responsables juridiquement", a souligné, lors d'une conférence de presse en ligne, l'avocat qui est aussi secrétaire général du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains, une ONG installée à Berlin.
Wolfgang Kaleck a regretté que l'Allemagne ne se soit pas officiellement excusée pour cette frappe aérienne, le requérant ayant espéré que "soit reconnue sa dignité humaine".
maj-isd/dsa/cac
Sahel: Macron veut "décapiter" les groupes liés à Al-Qaïda et maintient les effectifs de Barkhane #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à "décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui constituent toujours une menace au Sahel et précisé que la France ne comptait pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de son opération antijihadiste Barkhane.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a déclaré M. Macron en marge du sommet du G5 Sahel à N'Djamena.
"Un retrait français, retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j'ai étudié, serait une erreur", a-t-il ajouté. M. Macron participait, en visioconférence depuis Paris, à un sommet G5 Sahel réunissant depuis lundi à N'Djamena cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad), censé dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau (sud-ouest de la France) il y a un an.
Paris envisageait il y a encore quelques semaines d'amorcer un retrait dès ce début d'année en rappelant les 600 soldats envoyés en renfort au Sahel il y a un an. L'opération antijihadiste française Barkhane mobilise actuellement 5.100 soldats.
Emmanuel Macron a estimé qu'"il serait paradoxal d'affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d'un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs".
Le président français a cependant ouvert la voie à une baisse progressive de la présence militaire française. "Dans la durée et au delà de l'été, je souhaite qu'on travaille avec nos partenaires pour une évolution de notre présence", ininterrompue depuis huit ans au Sahel, a-t-il insisté.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre au Sahel. Plus de huit ans après le début, dans le nord du Mali, d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait désigné l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) "ennemi numéro 1" dans la région, "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l'EIGS "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a fait valoir le président français.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) continuent de revendiquer de multiples attaques, a souligné M. Macron, en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations", "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".
De son côté, le Mali s'était dit prêt courant 2020 à ouvrir des canaux de discussion avec ces groupes affiliés à Al-Qaïda, dont la katiba Macina. Des émissaires ont été envoyés vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa, deux figures du GSIM, nébuleuse jihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques.
Très peu d'informations ont filtré sur ces contacts jusqu'au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les militaires, qui ont depuis lors mis en place une transition censée rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, ont affiché leur volonté de donner un nouveau départ au pays.
En octobre 2020, lors d'une visite à Bamako du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait exclu toute discussion avec les jihadistes, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait souligné que le "dialogue national inclusif", vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". C'est "une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel", a-t-il commenté. Le chef de l'Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
Une nouvelle réunion des chefs d'Etat du G5 Sahel aura lieu au printemps et un sommet "avant l'été" , a précisé M. Macron.
jri-dab-leb-lp/jhd
Sahel: pas de baisse "dans l'immédiat" des effectifs militaires français (Macron) #
La France ne compte pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de son opération antijihadiste Barkhane au Sahel, qui mobilise actuellement 5.100 soldats, a affirmé mardi le président Emmanuel Macron, tout en ouvrant la voie à une baisse progressive de la présence militaire française.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris, à l'issue du sommet du G5 Sahel à N'Djamena auquel il a participé en visioconférence.
"Il serait paradoxal d'affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d'un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs", a-t-il fait valoir, alors que Paris envisageait il y a encore quelques semaines d'amorcer un retrait dès ce début d'année en rappelant les 600 soldats envoyés en renfort au Sahel il y a un an.
"Retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j'ai étudié, serait une erreur", a-t-il ajouté. Mais "dans la durée et au delà de l'été, je souhaite qu'on travaille avec nos partenaires pour une évolution de notre présence", ininterrompue depuis huit ans au Sahel, a-t-il insisté.
Pour réduire son empreinte, Paris compte notamment sur la "sahélisation", c'est-à-dire le passage du témoin aux armées nationales, et l'"internationalisation" de l'effort pour former ces forces régionales et les accompagner au combat, en particulier par le biais du groupement de forces spéciales européennes Takuba, qui rassemble aujourd'hui quelques centaines d'hommes dont des Français, des Estoniens, des Tchèques et des Suédois.
"Notre volonté est de sortir d'une logique d'opération extérieure pour nous concentrer sur la stricte lutte contre le terrorisme, c'est à dire des forces plus légères de projection avec un Takuba renforcé", a expliqué le président français.
"Notre objectif c'est d'arriver à 2.000 hommes sur Takuba, avec un pilier français autour de 500 hommes, dans la durée, et une coopération avec les armées de la région, avec plusieurs emprises mais à chaque fois en appui, avec des militaires qui seraient là dans la durée aux côtés des militaires sahéliens, ce qui est une logique différente de celle des opex" (opérations extérieures).
"Nous ne le ferons pas tout de suite mais c'est ainsi que je me projette dans la durée", a-t-il affirmé.
Une nouvelle réunion des chefs d'Etat du G5 Sahel aura lieu au printemps et un sommet "avant l'été" , a précisé M. Macron.
dab-lp/leb/jhd
Sahel: Macron veut "décapiter" les groupes affiliés à Al-Qaïda et exhorte à un retour de l'Etat #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à "décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui constituent toujours une menace au Sahel, et exhorté les pays de la région au "sursaut" politique et à un retour de l'Etat dans les territoires délaissés.
Emmanuel Macron participait, en visioconférence depuis Paris, à un sommet G5 Sahel réunissant depuis lundi à N'Djamena cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad), censé dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau (sud-ouest de la France) il y a un an.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre. Plus de huit ans après le début, dans le Nord du Mali, d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait annoncé l'envoi de 600 soldats français en renfort au Sahel et désigné l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) "ennemi numéro 1" dans la région, "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l'EIGS "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a fait valoir le président français.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) continuent de revendiquer de multiples attaques, a souligné M. Macron, en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations", "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".
De son côté, le Mali s'était dit prêt courant 2020 à ouvrir des canaux de discussion avec ces groupes affiliés à Al-Qaïda, dont la katiba Macina. Des émissaires ont été envoyés vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa, deux figures du GSIM, nébuleuse jihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques.
Très peu d'informations ont filtré sur ces contacts jusqu'au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les militaires, qui ont depuis lors mis en place une transition censée rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, ont affiché leur volonté de donner un nouveau départ au pays.
En octobre 2020, lors d'une visite à Bamako du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait exclu toute discussion avec les jihadistes, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait souligné que le "dialogue national inclusif", vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
Si la France ne cache pas vouloir réduire sa présence militaire au Sahel, le président Macron n'a finalement pas évoqué mardi de réduction des effectifs de l'opération antijihadiste Barkhane, qui compte actuellement quelque 5.100 hommes au Sahel. "L'intention est là, les modalités seront décidées au cours des prochaines semaines et prochains mois", selon l'Elysée.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". C'est "une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel", a-t-il commenté. Le chef de l'Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
"C'est par le collectif et l'action concrète sur le terrain que nous réussirons. La France continuera d'y prendre sa part parce que je sais que chacun est ici mobilisé", a-t-il conclu.
jri-dab-lp/blb
Sahel: pas de baisse "dans l'immédiat" des effectifs militaires français (Macron) #
La France ne compte pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de son opération antijihadiste Barkhane au Sahel, qui mobilise actuellement 5.100 soldats, a affirmé mardi le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Paris.
"Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat", a-t-il déclaré en marge du sommet du G5 Sahel à N'Djamena, en expliquant qu'"il serait paradoxal d'affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d'un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs".
dab-lp/jhd
Sahel: Macron veut "décapiter" les groupes affiliés à Al-Qaïda et exhorte à un retour de l'Etat #
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à "décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda qui constituent toujours une menace au Sahel, et exhorté les pays de la région au "sursaut" politique et à un retour de l'Etat dans les territoires délaissés.
Emmanuel Macron participait, en visioconférence depuis Paris, à un sommet G5 Sahel réunissant depuis lundi à N'Djamena cinq pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad), censé dresser un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau (sud-ouest de la France) il y a un an.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre. Plus de huit ans après le début, dans le Nord du Mali, d'une crise sécuritaire qui continue à étendre ses métastases à la sous-région, quasiment pas un jour ne passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger sans une attaque. La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
Depuis le sommet de Pau, où Paris avait annoncé l'envoi de 600 soldats français en renfort au Sahel et désigné l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS) "ennemi numéro 1" dans la région, "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et l'EIGS "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a fait valoir le président français.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda regroupées au sein du GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) continuent de revendiquer de multiples attaques, a souligné M. Macron, en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations", "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".
De son côté, le Mali s'était dit prêt courant 2020 à ouvrir des canaux de discussion avec ces groupes affiliés à Al-Qaïda, dont la katiba Macina. Des émissaires ont été envoyés vers Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa, deux figures du GSIM, nébuleuse jihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques.
Très peu d'informations ont filtré sur ces contacts jusqu'au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. Les militaires, qui ont depuis lors mis en place une transition censée rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois, ont affiché leur volonté de donner un nouveau départ au pays.
En octobre 2020, lors d'une visite à Bamako du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait exclu toute discussion avec les jihadistes, le Premier ministre malien de transition, Moctar Ouane, avait souligné que le "dialogue national inclusif", vaste concertation nationale tenue fin 2019, avait "très clairement indiqué la nécessité d'une offre de dialogue avec les groupes armés" jihadistes.
Si la France ne cache pas vouloir réduire sa présence militaire au Sahel, le président Macron n'a finalement pas évoqué mardi de réduction des effectifs de l'opération antijihadiste Barkhane, qui compte actuellement quelque 5.100 hommes au Sahel. "L'intention est là, les modalités seront décidées au cours des prochaines semaines et prochains mois", selon l'Elysée.
M. Macron a salué mardi la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". C'est "une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel", a-t-il commenté. Le chef de l'Etat a également remercié les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
"C'est par le collectif et l'action concrète sur le terrain que nous réussirons. La France continuera d'y prendre sa part parce que je sais que chacun est ici mobilisé", a-t-il conclu.
jri-dab-lp/blb
Sahel: Macron appelle à renforcer la lutte contre Al-Qaïda et au retour de l'Etat #
Le président français Emmanuel Macron a insisté mardi, en s'adressant au sommet du G5 Sahel de N'Djamena, sur la nécessité de renforcer à la fois la lutte contre les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et le retour de l'Etat dans les territoires délaissés de la région.
Un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), "nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières", entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et le principal groupe visé, l'organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS), "a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes", a salué le président français lors d'une intervention en visioconférence depuis Paris.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaïda, le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) et la katiba Macina, "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste", constituent toujours une menace au Sahel, a souligné M. Macron en promettant "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter ces organisations".
Le président n'a pas évoqué de réduction des effectifs de l'opération antijihadiste française Barkhane, qui compte actuellement quelque 5.100 hommes au Sahel.
M. Macron a dans la foulée salué la décision annoncée la veille par le président tchadien Idriss Déby Itno d'envoyer 1.200 soldats dans cette zone des "trois frontières". C'est "une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel", a-t-il commenté.
Par ailleurs, "la mobilisation internationale en faveur du Sahel n'a au fond jamais été aussi puissante", a fait valoir le chef de l'Etat en remerciant les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, "qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats".
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de "donner une perspective aux populations du Sahel", en appelant à un "deuxième sursaut: celui du retour de la sécurité et des services aux populations" et en réclamant "une impulsion au plus niveau de l'Etat" pour réinvestir les territoires délaissés de la région.
"C'est par le collectif et l'action concrète sur le terrain que nous réussirons. La France continuera d'y prendre sa part parce que je sais que chacun est ici mobilisé", a-t-il conclu.
Le sommet de N'Djamena a lieu un an après celui de Pau, qui, devant la menace d'une rupture sous les coups de boutoir jihadistes, avait débouché sur un renforcement militaire dans la zone des "trois frontières" et l'envoi de 600 soldats français supplémentaires, les faisant passer de 4.500 à 5.100.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Plus de huit ans après le début de la crise, quasiment pas un jour ne passe sans une attaque armée, l'explosion d'une mine artisanale ou des exactions contre les civils.
La barre des deux millions de déplacés a été franchie en janvier.
jri-dab/lp/jhd
Sahel: Macron appelle à renforcer la lutte contre Al-Qaïda et au retour de l'Etat #
Le président français Emmanuel Macron a insisté mardi, en s'adressant au sommet du G5 Sahel de N'Djamena, sur la nécessité de renforcer à la fois la lutte contre les groupes jihadistes et le retour de l'Etat dans les pays de la région.
Intervenant en visioconférence depuis Paris, M. Macron a promis "une action renforcée" pour tenter de "décapiter" les organisations affiliées à Al-Qaïda: le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) et la katiba Macima.
jri-dab/lp/jhd
Afghanistan: l'Allemagne a suffisamment enquêté sur une frappe de l'Otan (CEDH) #
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé que l'Allemagne n'avait pas violé sa convention de protection des droits humains lors de son enquête sur une frappe aérienne menée en 2009 par l'Otan en Afghanistan qui avait tué des civils.
"L'investigation conduite par les autorités allemandes à la suite de la frappe aérienne mortelle dans le cadre de l'Otan en Afghanistan n'a pas violé la Convention", et en particulier son article 2 protégeant le "droit à la vie", ont considéré à l'unanimité les 17 juges de la Grande chambre de la CEDH, sa plus haute instance.
La cour, bras judiciaire du Conseil de l'Europe installé à Strasbourg, avait été saisi en 2016 par un Afghan dont les deux fils ont été tués lors d'un bombardement de l'Otan en 2009 près de Kunduz, en Afghanistan, après la prise de deux camions-citernes par des combattants talibans.
Ce bombardement, qui tua plusieurs personnes, à la fois des insurgés et des civils, avait été ordonné par un colonel des forces allemandes membres de la Force internationale d'assistance à la sécurité dépendant de l'Otan.
"Le procureur général près la Cour fédérale de justice (allemande, ndlr) a considéré que la responsabilité pénale du colonel K. n'était pas engagée principalement parce qu'il a estimé que, au moment où il avait ordonné la frappe aérienne, le colonel était convaincu qu'aucun civil n'était présent sur le banc de sable", rappelle la CEDH dans un communiqué.
Le Parlement allemand avait également instauré une commission d'enquête pour déterminer si cette frappe aérienne était conforme au mandat donné aux forces armées allemandes, ce qui a offert "au public la possibilité d'exercer un droit de regard important sur l'affaire".
"La Cour estime que les circonstances de la frappe aérienne qui a tué les deux fils du requérant, et notamment le processus de prise de décision et de vérification de la cible qui a abouti à l'ordre d'engager la frappe ont été établies de manière fiable à l'issue d'un examen approfondi visant à déterminer la licéité du recours à la force létale", selon la CEDH.
maj/avz
Faire du cinéma au Haut-Karabakh, quand l'absurde rattrape la fiction #
En découvrant le Haut-Karabakh, Nora Martirosyan a été saisie par "l'absurdité de la situation" de cette terre disputée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et a voulu en faire un film. Depuis, la guerre et la pandémie ont tout bousculé.
A 47 ans, cette réalisatrice arménienne vivant à Montpellier, dans le sud de la France, attend la réouverture des salles pour présenter "Si le vent tombe", son premier film.
C'est l'unique long-métrage de fiction tourné dans cette région séparatiste d'Azerbaïdjan à majorité arménienne, à sa connaissance. Et le premier film arménien sélectionné à Cannes (édition 2020) depuis des décennies.
"J'ai découvert ce pays il y a onze ans et j'ai été saisie par l'absurdité de la situation: j'avais un pays devant moi, mais qui n'existe pas sur les cartes", explique la réalisatrice à l'AFP. "De toutes ses forces, le gouvernement, les habitants faisaient semblant d'une forme de normalité".
Pour "refléter" cette situation sans "mettre la géopolitique au centre" de son film, la cinéaste choisit de raconter l'histoire d'un auditeur international, Alain Delage, qui débarque dans cette république autoproclamée pour expertiser l'aéroport, flambant neuf: le bâtiment fait la fierté nationale, mais en raison de l'imbroglio politique, n'a jamais pu servir.
Empreinte de poésie et de surréalisme, l'histoire est inventée, mais l'aéroport, perdu dans les vastes plaines du Caucase, existe bien. Ses difficultés pour ouvrir aussi. Filmer sur les lieux, c'était "comme avoir un énorme studio à l'échelle d'un pays", relate Nora Martirosyan.
Et pour l'équipe, une dizaine de Français dont l'acteur Grégoire Colin dans le rôle principal, et des Arméniens, "filmer sur place n'était pas juste comme une occupation, ça faisait sens".
Un sens et une portée qui vont être bouleversés par le retour de la guerre, à l'automne 2020, quelques mois après le tournage. Ce qui devait être un film sur le destin absurde des habitants d'une République sans reconnaissance internationale, devient aussi l'unique témoignage sur grand écran d'une période révolue.
Entre fin septembre et début novembre 2020, les troupes azerbaïdjanaises et les soldats de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, soutenus par Erevan se sont violemment affrontés.
Les combats se sont soldés par une défaite du Nagorny Karabakh, contraint de céder d'importants territoires à l'issue d'un cessez-le-feu signé sous le parrainage de Moscou.
"Plusieurs lieux du tournage, dont des villages, sont passés de l'autre côté, on n'y a plus accès, des personnes ont été déplacées", raconte la réalisatrice.
"C'est particulier de regarder aujourd'hui le film, avec ces nouvelles frontières redessinées. L'aéroport, aujourd'hui, ce sont les militaires russes qui y sont, et ils veulent le faire fonctionner comme aéroport militaire".
Pas question pour autant de revoir le montage du film: "il reste tel qu'il est, racontant une vérité, le cessez-le-feu et une espèce de fausse paix qui a duré trente ans".
Outre Cannes, le film a été sélectionné dans une série de festivals, comme Tallinn ou Angoulême. Mais il n'a pas pu être vu à Stepanakert, la plus grande ville du Haut-Karabakh.
Car "la guerre a commencé", poursuit Nora Martirosyan. Le film a tout de même pu faire l'ouverture du festival d'Erevan, "dans une situation où tous les jours on apprenait les morts de proches, où les frontières étaient fermées", poursuit la cinéaste, qui ne sait pas si "les gens auront envie de regarder ça après le grand bouleversement qu'ils ont vécu".
Et à ces bouleversements s'est ajoutée la pandémie, qui empêche ce film sur un pays qui n'existe pas de sortir en France pour le moment, en raison de la fermeture des salles.
"Dans la situation où on se trouve aujourd'hui, sous cloche, c'est compliqué de rêver", souligne la réalisatrice, enseignante aux Beaux-arts de Montpellier. "Mais c'est aussi une bonne leçon de découvrir de quelle liberté on est privés, et d'imaginer quelque chose d'un peu plus fou, de plus dingue, qui sera peut-être plus fort que le réel".
fbe/may/fmp/ao
Génération identitaire, vivier et source d'idées pour le RN #
Le Rassemblement national s'est insurgé contre la dissolution du mouvement radical Génération identitaire, l'un de ses viviers de recrutement et une inspiration sur le "localisme", thème nouveau défendu par Marine Le Pen, même si des différences subsistent sur l'immigration et l'islam.
Le parti présidé par Marine Le Pen voit dans la procédure de dissolution du groupe d'extrême droite radicale, qui représente 800 militants et sympathisants, une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales" d'association et d'expression, même s'il "ne partage pas toutes les opinions" de GI ni ses "modes d'expression".
En l'occurrence, à la différence du RN, GI ne s'oppose pas seulement à "l'islamisme", entendu comme l'islam radical, mais à "l'islamisation" de la France et de l'Europe. D'autre part GI prône la "remigration", soit le retour de tous les immigrés dans leur pays d'origine, alors que le RN demande le renvoi chez eux des immigrés en situation irrégulière ou ayant commis des crimes ou délits.
"Le RN admet l'hypothèse de l'assimilation (des immigrés) alors que les identitaires la jugent impossible", explique le spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus.
Le politologue voit aussi une différence sur l'identité européenne, GI considérant "qu'il y a une identité civilisationnelle européenne, notion qui est assez inexistante chez Marine Le Pen", même si cette dernière a évoqué récemment les "nationaux européens" qui seraient les seuls autorisés à circuler dans l'espace Schengen.
Ces différences n'empêchent pas Marine Le Pen de prendre la défense de GI: "63% de Français sont inquiets de l'immigration massive et de ses conséquences: le gouvernement ira-t-il jusqu'à dissoudre 63% des Français?", a-t-elle demandé sur Twitter dimanche.
La présidente du RN avait rendu "hommage", le 1er mai 2018, aux actions antimigrants menées dans les Alpes par GI, saluant une "belle opération de communication".
Son parti multiplie les clins d'oeil à GI. Le mouvement de jeunesse du FN (devenu RN) a été rebaptisé "Génération Nation", et la campagne du RN contre le Pacte européen sur la migration a été lancée sur le mot d'ordre "Save Europe", proche du slogan "Defend Europe" de GI dans les Alpes et les Pyrénées.
Les Identitaires (ex Bloc identitaire), dont GI fut jusqu'en 2016 la branche jeunesse avant de prendre son autonomie, a d'abord été un parti politique concurrent du FN. Puis il a cessé de se présenter aux élections et appelé à voter FN, avec une cinquantaine de candidats sur les listes du FN aux municipales de 2014.
Des cadres identitaires intègrent alors le FN tandis que GI choisit de faire "du Greenpeace de droite", selon sa porte-parole Thaïs Descufon, qui se présente sur le réseau Télégram avec le hashtag #whitelivesmatter ("les vies des Blancs comptent").
"GI oscille entre école des cadres du RN et mouvement transnational d'agit-prop jouant le rôle d'avant-garde", selon l'historien Nicolas Lebourg.
Pour Jean-Yves Camus, "les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN" car la "dédiabolisation" du parti "passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité" comme dans les années 1980 et 1990.
Mais en dépit des réticences de Marine Le Pen à intégrer des identitaires, un ancien responsable du Bloc, Philippe Vardon, est promu en 2018 au Bureau national du RN (direction élargie). Et l'ancien cadre de GI, Damien Rieu, devient en 2019 assistant parlementaire du principal conseiller de Marine Le Pen, l'eurodéputé Philippe Olivier.
Eric Cattelin-Denu, élu conseiller municipal RN à Lille en 2020, est l'avocat d'un des jeunes identitaires condamnés en décembre dernier, notamment pour une agression à caractère raciste.
Il y a en outre une "vraie proximité" idéologique entre le RN et GI sur le localisme et les circuits courts, note M. Camus. Ce thème faisait déjà l'objet d'un colloque des Identitaires en 2010, où intervenait Hervé Juvin, élu depuis eurodéputé du RN et devenu le chantre d'une écologie civilisationnelle.
M. Juvin a créé fin décembre le Mouvement localiste, salué en "partenaire" par Marine Le Pen, qui pourrait jouer un rôle dans sa campagne présidentielle.
are/cs/nm
Grève de la faim: hospitalisation d'un membre de la famille d'accueil d'un jeune Malien #
Un enseignant en grève de la faim depuis 17 jours, qui abrite à son domicile un jeune Malien menacé d'expulsion, a été hospitalisé lundi au Puy-en-Velay après un malaise, a-t-on appris auprès de son comité de soutien.
Eric Durupt était venu en matinée avec sa compagne Véronique de Marconnay, également enseignante, accompagner Madama Diawara à la préfecture de la Haute-Loire.
Le couple héberge le jeune homme depuis deux ans.
Se voyant interdire de participer à la réunion prévue avec les services de préfecture, M. Durupt s'est indigné et s'est senti mal. Les pompiers ont reçu pour consigne d'un médecin du Centre hospitalier Émile-Roux de le conduire aux urgences, précise-t-on de même source.
Lors de l'entrevue à la préfecture, Madama Diawara s'est vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français.
"On lui a précisé que le dossier était clos et qu'il ne serait pas régularisé", a indiqué Mme de Marconnay à l'AFP, en indiquant avoir consulté une avocate pour porter l'affaire sur le terrain judiciaire.
Sur décision du préfet de la Haute-Loire, Éric Etienne, un cordon de police avait été mis en place pour empêcher le couple d'accompagner le jeune homme.
Dans un communiqué, le représentant de l'Etat justifiait cette interdiction par les "propos indignes et révoltants à l'endroit de l'Etat et de ses représentants" tenus par le couple.
Il cite notamment des propos d'Eric Durupt sur le site internet d'un quotidien régional indiquant que "le refus de délivrance d'une carte de séjour, sur présentation de fausses pièces d'état-civil, est du +racisme de l'Etat+".
Ainsi que des propos de sa compagne qui, sur une radio locale, "établissait clairement un parallèle entre le jeune Malien en situation irrégulière et le +martyr des Juifs+ durant la Seconde guerre mondiale qui fuyaient la logique implacable de déportation et de mort du région nazi", selon le préfet.
En conséquence, M. Etienne réclamait "des excuses publiques et le retrait pur et simple de ces allégations infondées". Dans l'attente, il annonçait vouloir recevoir "le jeune Diawara" accompagné seulement d'un interprète.
Interrogée par l'AFP, Mme de Marconnay a indiqué ne pas avoir eu connaissance de la demande du préfet avant la rencontre prévue.
"Sous l'accès du choc psychologique, de la colère, Eric a crié devant la préfecture qu'il allait poursuivre sa grève de la faim et qu'il allait arrêter de boire", a indiqué l'enseignante.
"Depuis, je n'ai pas eu la possibilité d'en parler avec lui. On peut dire avec certitude qu'il ne va pas arrêter sa grève de la faim. Pour l'eau, peut-être se laissera-t-il convaincre, ne serait-ce que pour tenir".
Une nouvelle mobilisation du comité de soutien est prévue mercredi matin dans le centre-ville du Puy-en-Velay, avec le soutien de Sud Éducation et le Réseau éducation sans frontières (RESF).
Une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 32.000 signatures.
Interrogée, la préfecture n'a pas souhaiter commenter le fond de l'affaire.
DM/fga/bow
Génération identitaire dans les Pyrénées: un office spécialisé saisi #
Un office spécialisé de la gendarmerie a été saisi dans le cadre de l'enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" ouverte après une opération anti-migrants dans les Pyrénées du groupe Génération identitaire, a déclaré lundi à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
"J'ai saisi la division de lutte contre les crimes de haine de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) qui travaillera en cosaisine avec la brigade de recherche de gendarmerie de Saint-Gaudens", a ajouté Christophe Amunzateguy.
La saisine de cette office spécialisée permettra de procéder à des auditions sur l'ensemble du territoire et de réaliser des "analyses plus poussées", selon le magistrat.
Des vidéos avaient été diffusées, notamment sur le site Youtube, avec des personnes ayant participé à cette manifestation "en faisant des commentaires qui, à mon sens, entraient dans les qualifications pouvant être retenues notamment provocation à la haine, notamment en ligne", a insisté le procureur.
Mi-janvier, une trentaine de militants du groupe d'extrême droite s'étaient déployés entre Luchon (Haute-Garonne) et la frontière espagnole. Avec des voitures sérigraphiées +Défend Europe+, ils s'étaient installées au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière.
Ces militants affirmaient ainsi vouloir lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
"J'ai des faits, je souhaite les traiter", a expliqué le procureur. Ces militants "peuvent tenir des propos qui ne relèvent pas des faits, il y a la liberté d'expression. Mais il y a ce qu'on peut dire et ce qu'on ne peut pas. Ce qui relève du pénal et ce qui relève de la liberté d'expression", a-t-il insisté.
"Je ne dis pas que j'aurais nécessairement une poursuite au bout, je dis que je fais une enquête et au bout de cette enquête j'établirai ou pas une infraction pénale", a-t-il conclu.
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, dans l'affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
Le ministère de l'Intérieur, qui reproche à Génération identitaire un "discours de haine assumé" et son organisation en "milice privée", vient d'engager la procédure de dissolution du groupe, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques.
cpy/tes
Journalistes "entravés" à Calais : le Défenseur des droits saisi #
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a saisi la Défenseure des droits du cas de deux journalistes, qui dénoncent une entrave à la liberté d'informer après avoir été empêchés d'accéder à des évacuations de camps de migrants, a-t-on appris lundi.
Ces deux journalistes se sont plaints de ne pas avoir pu pénétrer, à cinq reprises les 29 et 30 décembre, dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d'évacuation menées à Calais, Grande-Synthe et Coquelles, dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Ils avaient tenté une procédure de référé-liberté auprès du tribunal administratif de Lille pour obtenir l'accès à ces opérations, avec le soutien du SNJ, mais ils ont été déboutés début janvier, le tribunal ayant estimé que leur demande n'avait pas de caractère d'urgence car ces évacuations étaient "terminées".
Dans un courrier adressé à la Défenseure des droits, les avocats du SNJ, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, lui demandent notamment d'apporter une clarification sur les conditions dans lesquelles les autorités administratives peuvent fixer des périmètres de sécurité, au sein desquels les journalistes sont exclus, le tribunal administratif n'ayant pas tranché cette question.
"Aucune raison ne nous semble justifier l'exclusion des journalistes des périmètres de sécurité, en ce qu'ils exercent un droit démocratique fondamental, plus encore dans des zones où les droits des réfugiés sont totalement bafoués", font-ils valoir.
"Aujourd'hui, il y a une incertitude totale qui plane" sur l'activité des journalistes, du fait de l'existence de ces périmètres de sécurité, qui "sont laissés à la discrétion de la police, sans qu'on en sache les critères", a expliqué à l'AFP Me Brengarth.
Plus largement, le SNJ, qui demande à être reçu par la Défenseure des droits, souhaite l'engagement d'une réflexion autour des atteintes à la liberté de la presse, dans un contexte de "rétrécissement considérable de la liberté d'informer".
Une allusion, entre autres faits, à la très controversée proposition de loi "Sécurité globale" qui vise notamment à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers. Un texte jugé liberticide par ses détracteurs, dont le SNJ est l'une des figures de proue.
fpo/fmp/nm
Grève de la faim: hospitalisation d'un membre de la famille d'accueil d'un jeune Malien #
Un enseignant en grève de la faim depuis 17 jours, qui abrite à son domicile un jeune Malien menacé d'expulsion, a été hospitalisé lundi au Puy-en-Velay après un malaise, a-t-on appris auprès de son comité de soutien.
Eric Durupt était venu en matinée avec sa compagne Véronique de Marconnay, également enseignante, accompagner Madama Diawara à la préfecture de la Haute-Loire.
Le couple héberge le jeune homme depuis deux ans.
Lors de l'entrevue à la préfecture, Madama Diawara s'est vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français.
Les pompiers appelés sur place ont reçu pour consigne d'un médecin du Centre hospitalier Émile-Roux du Puy-en-Velay de conduire M. Durupt aux urgences, précise-t-on de même source.
Sur décision du préfet de la Haute-Loire, Éric Etienne, un cordon de police avait été mis en place pour empêcher le couple d'accompagner à la préfecture le jeune homme.
Dans un communiqué, le représentant de l'Etat justifiait cette interdiction par les "propos indignes et révoltants à l'endroit de l'Etat et de ses représentants" tenus par le couple.
Il cite notamment des propos d'Eric Durupt sur le site internet d'un quotidien régional indiquant que "le refus de délivrance d'une carte de séjour, sur présentation de fausses pièces d'état-civil, est du +racisme de l'Etat+".
Ainsi que des propos de sa compagne qui, sur une radio locale, "établissait clairement un parallèle entre le jeune Malien en situation irrégulière et le +martyr des Juifs+ durant la Seconde guerre mondiale qui fuyaient la logique implacable de déportation et de mort du région nazi", selon le préfet.
En conséquence, M. Etienne réclamait "des excuses publiques et le retrait pur et simple de ces allégations infondées". Dans l'attente, il annonçait vouloir recevoir "le jeune Diawara" accompagné seulement d'un interprète.
Une nouvelle mobilisation du comité de soutien est prévue mercredi matin dans le centre-ville du Puy-en-Velay, avec le soutien de Sud Éducation et le Réseau éducation sans frontières (RESF).
Une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 32.000 signatures.
DM/fga/bow
Grève de la faim: hospitalisation d'un membre de la famille d'accueil d'un jeune Malien #
Un enseignant en grève de la faim depuis 17 jours, qui abrite à son domicile un jeune Malien menacé d'expulsion, a été hospitalisé lundi au Puy-en-Velay après un malaise, a-t-on appris auprès de son comité de soutien.
Eric Durupt était venu en matinée avec sa compagne Véronique de Marconnay, également enseignante, accompagner Madama Diawara à la préfecture de la Haute-Loire.
Le couple héberge le jeune homme depuis deux ans.
Lors de l'entrevue à la préfecture, Madama Diawara s'est vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français.
Les pompiers appelés sur place ont reçu pour consigne d'un médecin du Centre hospitalier Émile-Roux du Puy-en-Velay de conduire M. Durupt aux urgences, précise-t-on de même source.
Sur décision du préfet de la Haute-Loire, Éric Etienne, un cordon de police avait été mis en place pour empêcher le couple d'accompagner à la préfecture le jeune majeur.
DM/fga/bow