France: un ex-pompier volontaire écroué pour incendies volontaires #
Un ancien pompier volontaire, soupçonné d'être l'auteur de deux incendies début août dans l'Hérault, dans le sud de la France, a été placé jeudi en détention provisoire, a annoncé samedi la justice française.
L'homme âgé de 33 ans comparaitra le 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Béziers (sud) pour ces deux incendies. Il encourt 10 ans d'emprisonnement, a précisé le procureur Raphaël Balland.
Le 2 août, vers 19H00, les pompiers du département de l'Hérault étaient intervenus sur un incendie de végétation dans la zone naturelle et agricole de Pezenas. Le feu, éteint en deux heures, s'était propagé sur 500 m2 sans causer de dégâts aux habitations.
Les gendarmes de Pezenas étaient alors alertés sur la présence sur les lieux d'un individu au comportement suspect qui avait également été vu dans l'après-midi près d'un premier départ de feu, rapidement circonscrit par les pompiers.
Interpellé le jour des faits alors qu'il était alcoolisé, il finissait par reconnaître, après son dégrisement, être l'auteur de l'incendie de la soirée. Il contestait en revanche toute responsabilité dans le premier départ de feu et expliquait son geste par son alcoolisation, a précisé le parquet.
Devant les gendarmes, il déclarait vivre à Villeurbanne (est), avoir été pompier volontaire en Ardèche (sud) entre 2008 et 2011 et être venu dans l'Hérault avec sa compagne pour rendre visite à la famille de celle-ci.
L'homme, déjà condamné pour des faits de violences par conjoint, a été déféré le 4 août au parquet de Béziers.
Fin juillet, déjà dans l'Hérault, un sapeur-forestier, également pompier volontaire, avait reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies, expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient et un besoin de "reconnaissance sociale".
Avec déjà plus de 47.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, a annoncé vendredi le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
pr/mpm/mba
Hérault: un ex-pompier volontaire écroué pour incendies volontaires #
Un ancien pompier volontaire, soupçonné d'être l'auteur de deux incendies début août dans l'Hérault, a été placé jeudi en détention provisoire, a annoncé samedi le procureur de la République de Béziers.
L'homme âgé de 33 ans comparaitra le 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Béziers pour ces deux incendies. Il encoure 10 ans d'emprisonnement, a précisé le procureur Raphaël Balland.
Le 2 août, vers 19H00, les services d'incendie et de secours de l'Hérault étaient intervenus sur un incendie de végétation dans la zone naturelle et agricole de Pezenas. Le feu, éteint en deux heures, s'était propagé sur 500 m2 sans causé de dégâts aux habitations.
Les gendarmes de Pezenas étaient alors alertés sur la présence sur les lieux d'un individu au comportement suspect qui avait également été vu dans l'après-midi près d'un premier départ de feu, rapidement circonscrit par les pompiers.
Interpellé le jour des faits alors qu'il était alcoolisé, il finissait par reconnaitre, après son dégrisement, être l'auteur de l'incendie de la soirée. Il contestait en revanche toute responsabilité dans le premier départ de feu et expliquait son geste par son alcoolisation, a précisé le parquet.
Devant les gendarmes, il déclarait vivre à Villeurbanne (Rhône), avoir été pompier volontaire en Ardéche entre 2008 et 2011 et être venu dans l'Hérault avec sa compagne pour rendre visite à la famille de celle-ci.
L'homme, déjà condamné pour des faits de violences par conjoint, a été déféré le 4 août au parquet de Béziers.
Fin juillet, déjà dans l'Hérault, un sapeur-forestier, également pompier volontaire, avait reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient et un besoin de "reconnaissance sociale".
Avec déjà plus de 47.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, a annoncé vendredi le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
pr/mpm
Alpes-de-Haute-Provence: incendies toujours actifs, plus de 1.000 hectares parcourus #
Les pompiers continuaient vendredi soir de lutter contre deux reprises de feu survenues la veille dans les Alpes-de-Haute-Provence, des incendies qui ont parcourus plus 1.000 hectares mais ne représentent pas de menace pour la population, ont-il précisé dans un communiqué.
Sur le secteur de Villeneuve-Niozelles, où le feu a parcouru 245 hectares, les soldats du feu continuaient dans la soirée à traiter le flanc droit particulièrement actif du feu qui est également virulent dans son centre.
Environ 170 sapeurs-pompiers des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône sont mobilisés sur cet incendie avec l'appui d'un hélicoptère bombardier d'eau jusqu'à la tombée de la nuit.
A 80 kilomètres à l'est, vers la commune de Rougon, un autre incendie toujours actif a lui déjà parcouru 868 hectares, la forte sécheresse et le relief accidenté favorisant sa progression. Quelque 154 pompiers et militaires sont sur les lieux. Ils ont reçu dans la journée le soutien de moyens nationaux avec notamment deux Canadairs.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var), situé non loin de là.
pr/bow
A Paris, des feuilles mortes se ramassent (déjà) à la pelle #
Le tapis de feuilles mortes crisse sous les pieds et virevolte en nuée marron, recouvrant le bord des allées des Buttes-Chaumont, le "poumon vert" dans l'est de Paris, lui donnant de faux airs d'automne. Mais c'est le coeur de l'été, et ce jour-là il fait 36°.
Depuis la mi-juillet, les arbres de la capitale française vivent, comme dans d'autres territoires de France, un automne anticipé causé par les vagues de chaleur à répétition et la sécheresse.
Et avec un mois d'avance sur le calendrier, les platanes et les marronniers sont les premiers feuillus à avoir perdu leurs feuilles.
Au pied d'un marronnier du parc parisien aux feuilles raréfiées et flétries, Tim Peiger, 28 ans, bûcheron de la Direction des espaces verts et de l'environnement (Deve) de Paris, grimace: "Le feuillage devrait être bien vert". Las. "Les branches retombent avec le poids des feuilles. Et quand les feuilles tombent, il n'y a plus de photosynthèse, le bois n'est plus nourri, il sèche et fait du bois mort", analyse M. Peiger.
Pourtant, ce phénomène spectaculaire lié à la sécheresse reste sans gravité à ce stade, d'après les experts de la Ville de Paris.
"Ces arbres sont loin d'être stupides, (...) ils se mettent simplement en mode survie", se débarrassant de leurs verdure pour économiser leurs réserves, assure Béatrice Rizzo, membre de la Deve.
Si les conditions météorologiques sont favorables, ces arbres séchés dès l'été "peuvent réenclencher une pousse" avant l'automne, assure Mme Rizzo.
Mais d'autres pathologies, liées aux chaleurs extrêmes, l'inquiètent telles que les "brûlures solaires", ces coups de soleil sur l'écorce, qui creusent une plaie au bois et va faciliter son parasitage, menaçant l'arbre à long terme.
"C'est nouveau et c'est lié au climat", souligne l'experte.
Lorsque le "grand jardinier" du Paris de Napoléon III, Adolphe Alphand, s'attaque dans les années 1860 au chantier des parcs et jardins de Paris, créant quasiment ex nihilo les Bois de Boulogne (ouest de Paris), de Vincennes (Est), les Buttes-Chaumont et les principaux "alignements" verts des avenues, les essences indigènes s'imposent, notamment le platane réputé à la fois robuste et ombrageant.
"C'est une essence (...) qui résiste bien à la sécheresse et puis c'est emblématique de la ville de Paris", affirme le jeune bûcheron des Buttes-Chaumont à propos du platane qui compose 38% des plantations de rue et borde par exemple l'avenue des Champs-Elysées.
Reste qu'avec une température moyenne qui a augmenté de 2,3° contre 1° au niveau mondial, selon l'Agence parisienne du climat, entre les périodes 1873-1902 et 2000-2019, la mairie privilégie désormais de nouvelles essences dites méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence et le pin, parmi les 170.000 plantations futures.
Avec ces nouvelles conditions climatiques, les jardiniers de Paris ont aussi adapté leur routine d'entretien.
Malgré les restrictions d'eau, "il n'y a plus un endroit qu'on n'arrose pas", explique Irène Henriques, la responsable des jardiniers municipaux aux Buttes-Chaumont. Son équipe finalise ainsi sur une application la programmation d'un arrosage automatique de nuit, recommandé par la Mairie.
La pratique de la "taille" a aussi été modifiée. "On taille moins mais plus régulièrement pour garder plus de branches", renseigne la jardinière.
Le "paillage", technique qui consiste à déposer aux pieds des arbres un tapis composé de branches broyées pour limiter l'évaporation, est privilégié.
La surveillance, au pied comme en cime, pour repérer brûlures et branches prêtes à céder est renforcée.
Et les habitués du parc s'y mettent aussi. En témoigne les mots plus ou moins doux reçus par les jardiniers de la part des vigies citoyennes du quartier.
"Aujourd'hui, on ne remarque pas encore de choses dramatiques", reconnaît Daniel Ollivier, 78 ans, à la tête d'un groupe de randonneurs de marche nordique, peu affolé par l'automne anticipé.
"Mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas venir très prochainement", conclut-il en pointant son bâton de marche vers le ciel.
dar/cb/lbx/or/bat
Réchauffement climatique: les arbres mythiques parisiens à la peine (experte) #
Des oliviers et des pins plutôt que des platanes et marronniers ? Sans bousculer le paysage emblématique de Paris, l'introduction de nouvelles essences plus adaptées au nouveau climat devient inévitable, explique Béatrice Rizzo, experte sylvicole à la Direction des espaces verts et de l'environnement.
Question : Comment les arbres parisiens réagissent-ils à la sécheresse ?
Réponse : Cet été on constate un automne précoce sur les platanes et les marronniers, avec une chute des feuilles, qui est un mécanisme de survie tout à fait habituel et sans gravité puisqu'ils en reproduiront probablement d'ici l'automne.
L'air est de plus en plus sec et de plus en plus avide d'eau, ce qui accélère l'évaporation pour les plantes, qui transpirent plus pour éviter de brûler, tout en continuant avec peine leur travail de photosynthèse. Dans ce contexte très difficile, certaines essences se débarrassent donc de leurs feuilles temporairement.
En revanche, le hêtre, comme le frêne vit lui un déclin climatique, à cause du stress hydrique. Ces arbres très vieux et très aguerris ne meurent plus de causes classiques mais du manque d'adaptation à ce nouveau climat.
Q : Faut-il remplacer ces arbres moins adaptés ?
R : Nous sommes partagés entre la nécessité de conserver le patrimoine historique, ces essences choisies avec beaucoup de soin il y a plus d'un siècle (lors du plan Alphand, le grand jardinier d'Haussmann, NDLR) et le besoin de les changer quand on constate qu'elles dépérissent par le climat.
Par exemple, on évite désormais quand on peut, donc sauf nécessité patrimoniale comme sur les Champs-Elysées de planter de lignes de platanes car cette essence n'a plus d'avenir.
On introduit de plus en plus d'essences non-indigènes, principalement méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence, l'alisier ou même le pin et elles se comportent bien. On a même quelques palmiers, mais on n'en est pas à faire des alignements d'oliviers !
On parle beaucoup de la chaleur, mais chaque hiver on croise les doigts. S'il fait -10°C, c'est fini.
Il ne faut pas abandonner ces arbres ni se mettre à tout remplacer. Les plantes il faut les stimuler pour qu'elles s'adaptent, mutent. Il faut nourrir leur pouvoir de résilience.
Q : Comment aider les arbres urbains à devenir plus résilients ?
R : Les sols parisiens sont très hostiles. Les nappes d'eau sont profondes (plus de 16m), le sol est fait de gravats et la roche-mère est du calcaire qui n'est pas nutritif. Les arbres boivent principalement donc de la pluie et de l'arrosage, notamment du nettoyage du sol qui les aide beaucoup.
Pour les essences, il faudra privilégier des plantes super dynamiques au niveau des racines, pour compenser le stress hydrique, celles avec un réseau de racines qui descendent bien et sont capables de fusionner avec des champignons qui vont les aider à s'approvisionner en eau.
Pour leurs fosses de plantation, on a de bonnes dimensions, entre 9 et 12m3 selon le plan Alphand, il ne faut pas descendre en-dessous. Il faut mieux protéger les arbres du piétinement, sensibiliser les Parisiens à s'éloigner des troncs et se méfier du gazon, apprécié des utilisateurs mais qui fait la guerre des racines en sous-sol.
dar/cb/pb/it
A Paris, des feuilles mortes se ramassent (déjà) à la pelle #
Le tapis de feuilles mortes crisse sous les pieds et virevolte en nuée marron, recouvrant le bord des allées des Buttes-Chaumont, le "poumon vert" de l'Est parisien, lui donnant de faux airs d'automne. Mais c'est le coeur de l'été et ce jour-là il fait 36°.
Depuis la mi-juillet, la capitale vit, comme d'autres territoires de France, un automne anticipé causé par les vagues de chaleur à répétition et la sécheresse.
Avec un mois d'avance sur le calendrier, les platanes et les marronniers sont les premiers feuillus à avoir perdu leurs feuilles.
Au pied d'un marronnier du parc aux feuilles raréfiées et flétries, Tim Peiger, 28 ans, bûcheron de la Direction des espaces verts et de l'environnement (Deve) de Paris, grimace: "il a pris cher".
"Le feuillage devrait être bien vert. Les branches retombent avec le poids des feuilles. Et quand les feuilles tombent, il n'y a plus de photosynthèse, le bois n'est plus nourri, il sèche et fait du bois mort", diagnostique M. Peiger.
Pourtant, ce phénomène spectaculaire lié à la sécheresse reste sans gravité à ce stade, d'après les experts de la ville.
"Ces arbres sont loin d'être stupides, même s'ils affolent tout le monde, ils se mettent simplement en mode survie", se débarrassant de leurs verdure pour économiser leurs réserves, assure Béatrice Rizzo, chargée de la cellule expertise Arbres et bois à la Deve.
Si les conditions météorologiques sont favorables, ces arbres séchés dès l'été "peuvent réenclencher une pousse" avant l'automne, assure Mme Rizzo qui n'y voit rien d'anormal et célèbre leur "résilience".
Mais d'autres pathologies, liées aux chaleurs extrêmes, inquiètent la patronne des arbres parisiens.
Comme les "brûlures solaires", ces coups de soleil sur l'écorce, qui creusent une plaie au bois et va faciliter son parasitage, menaçant l'arbre à long terme.
"C'est nouveau et c'est lié au climat", souligne l'experte.
Lorsque le "grand jardinier" du Paris de Napoléon III, Adolphe Alphand, s'attaque dans les années 1860 au chantier des parcs et jardins de Paris, créant quasiment ex nihilo les Bois de Boulogne, de Vincennes, les Buttes-Chaumont et les principaux "alignements" verts des avenues, les essences indigènes s'imposent, notamment le platane réputé à la fois robuste et ombrageant.
"C'est une essence très résistante, qui résiste bien à la sécheresse et puis c'est emblématique de la ville de Paris", affirme le jeune bûcheron des Buttes-Chaumont à propos du platane qui compose 38% des plantations de rue et borde par exemple les Champs-Elysées.
Entre les périodes 1873-1902 et 2000-2019, la température moyenne de la capitale mesurée à la station du Parc Montsouris a augmenté de 2,3° contre 1° au niveau mondial, selon l'Agence parisienne du climat.
Le climat de Paris change, mais les arbres d'Alphand, patrimoine iconique de la ville, resteront tant qu'ils tiennent.
La municipalité s'est néanmoins dotée d'outils pour introduire de nouvelles essences plus adaptées à ce réchauffement parmi les 170.000 plantations planifiées dans les prochaines années.
Les essences dites méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence et même le pin, commencent à être privilégiées à Paris.
Dans ces nouvelles conditions climatiques, les jardiniers de Paris ont aussi adapté leur routine d'entretien.
Malgré les restrictions d'eau "il n'y a plus un endroit qu'on n'arrose pas", explique Irène Henriques, la responsable des jardiniers municipaux aux Buttes-Chaumont. Son équipe finalise ainsi sur une application la programmation d'un arrosage automatique de nuit, recommandé par la Mairie.
La pratique de la "taille" a aussi été modifiée. "On taille moins mais plus régulièrement pour garder plus de branches", renseigne la jardinière.
Le "paillage", technique qui consiste à déposer aux pieds des arbres un tapis composé de branches broyées pour limiter l'évaporation, est privilégié.
La surveillance, au pied comme en cime, pour repérer brûlures et branches prêtes à céder est renforcée.
Et les habitués du parc s'y mettent aussi. En témoigne les mots plus ou moins doux reçus par les jardiniers de la part des vigies citoyennes du quartier.
"Aujourd'hui, on ne remarque pas encore de choses dramatiques", reconnaît Daniel Ollivier, 78 ans, à la tête d'un groupe de randonneurs de marche nordique, peu affolé par l'automne anticipé.
"Mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas venir très prochainement", conclut-il en pointant son bâton de marche vers le ciel.
dar/cb/lbx/or
Feux de forêt en France: un record de surfaces brûlées dès juillet #
Avec déjà plus de 47.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, a-t-on appris vendredi auprès du Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Depuis le 1er janvier, les incendies ont ravagé 47.361 hectares en France, selon les données datant de jeudi, a indiqué à l'AFP Jesús San Miguel, coordinateur du EFFIS, soit plus que les 43.602 hectares brûlés comptabilisés en 2019 sur l'ensemble de l'année.
Ce record a été atteint alors que la haute saison des feux n'est pas encore terminée. Le risque reste très élevé en raison du cumul des vagues de chaleurs et d'une sécheresse exceptionnelle qui s'est durablement installée en France.
Ce bilan provisoire est en partie le résultat des deux incendies qui ont ravagé à eux seuls en juillet plus de 20.000 hectares de forêt en Gironde.
La moyenne de surfaces ravagées en France par les flammes est de 9.814 hectares sur la période de 2006 à 2021, selon la base de données du EFFIS qui se fonde sur les images satellites du programme européen Copernicus.
Par le passé toutefois, cette moyenne annuelle "était de l'ordre de 45.000 hectares pour toute la France dans les années 1970-1980", selon Jean-Luc Dupuy, directeur de recherches à l'Inrae d'Avignon.
Cette baisse drastique avait été obtenue par une stratégie fructueuse associant prévention, patrouilles et interventions rapides sur les feux naissants. Le réchauffement climatique et l'augmentation de la biomasse forestière font toutefois peser dès à présent la menace d'incendies plus fréquents et plus intenses, y compris dans le nord du pays.
str/bl/mla/or
France: des sécheresses plus intenses et fréquentes #
Sols craquelés, rivières à sec et fourrage introuvable pour les bêtes: les sécheresses se font plus intenses et fréquentes en France depuis la fin du 20e siècle, selon Metéo France, en conséquence du changement climatique.
Rappel des grands périodes d'aridité depuis 50 ans:
Chaleur infernale et absence totale de pluies se conjuguent pour faire de l'été 76 un cauchemar pour l'agriculture française.
"La sécheresse de 76 a été exceptionnelle sur une échelle de temps court en termes de déficits de précipitations", souligne Météo-France dans son rapport Climsec de 2011 sur l'impact du changement climatique sur les sécheresses.
Dès juin 1976, des taxes sont imposées pour empêcher l'exportation de paille et de foin et l'armée réquisitionnée pour transporter du fourrage vers les régions sinistrées.
A Tours, la Loire a la taille d'une modeste rivière. Le 30 juin, le président Valéry Giscard d'Estaing parle d'une "calamité nationale" à laquelle doit répondre la "solidarité nationale".
Le 25 août, le gouvernement annonce une aide de 2,2 milliards de francs pour l'agriculture financée par une majoration exceptionnelle de l'impôt sur le revenu, "l'impôt sécheresse".
La sécheresse de 1989/90 est "la plus sévère des cinquantes dernières années en termes de déficits d'humidité du sol et de précipitation", selon Météo-France.
Une grande moitié sud-ouest de la France (au sud d'une ligne Caen-Nice) est affectée. Des mesures de restriction d'eau sont prises dans plus de 40 départements durant l'été. Au total près de 70 départements seront sinistrés.
En plus de ses températures caniculaires, l'été 2003 a été particulièrement sec. A la fin juillet, des restrictions d'eau frappent une cinquantaine de départements. Des aides d'un demi-milliard d'euros sont débloquées fin août en faveur des agriculteurs, les dégâts de la sécheresse étant estimés entre un et quatre milliards d'euros.
En septembre, des "convois de foin" sont organisés par des agriculteurs du centre-ouest de la France pour venir en aide à des éleveurs sinistrés du sud. L'état de calamité agricole est déclaré pour près de 80 départements.
La sécheresse réapparaît seulement deux ans plus tard, en 2005: près de 70 départements sont affectés par des restrictions d'eau en août, en particulier dans la moitié ouest de la France. Les éleveurs et producteurs de maïs du Sud-Ouest sont les plus touchés.
Une sécheresse précoce frappe la France en 2011: des restrictions d'eau sont prononcées dès avril dans une dizaine de départements puis s'étendent progressivement en mai à une cinquantaine de départements. Le printemps 2011 est le plus chaud depuis 1900 et le plus sec depuis 50 ans.
Après un printemps 2018 arrosé, la sécheresse s'installe progressivement à la fin de l'été et à l'automne après des températures caniculaires et des pluies insuffisantes.
Les restrictions d'eau touchent plus de 60 départements à l'automne. Les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts de France sont les plus durablement touchées.
En 2019, deux nouvelles vagues de chaleur accentuent le phénomène de sécheresse superficielle dans le centre et l'est. Fin août, le gouvernement annonce la création d'une "soixantaine" de retenues d'eau d'ici 2022 pour l'irrigation des terres agricoles, projet décrit comme "totalement irresponsable" par France Nature Environnement (FNE).
L'été 2020, une canicule en août concentrée sur un large cadran nord-est fait empirer la situation: la sécheresse des sols est décrite comme "sévère" par Météo France en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Hauts-de-France.
Une canicule précoce en juin, après un mois de mai anormalement chaud et sec, conduit rapidement à des mesures de restriction dans un grand nombre de départements.
Deux nouvelles canicules en juillet et début août, ajoutées au mois de juillet le plus sec enregistré par Météo France depuis 1959 (date du début de ces mesures), aggravent la situation.
Au 4 août, 62 départements, principalement dans les moitiés ouest et sud du pays, sont au niveau d'alerte maximum "crise" sécheresse, avec d'importantes restrictions en matière de prélèvement d'eau.
ot/cds/bl/uh/abl
A Paris, des feuilles mortes se ramassent (déjà) à la pelle #
Le tapis de feuilles mortes crisse sous les pieds et virevolte en nuée marron, recouvrant le bord des allées des Buttes-Chaumont, le "poumon vert" de l'est Parisien lui donnant de faux airs d'automne. Mais c'est le coeur de l'été et ce jour là il fait 36°.
Depuis mi-juillet la capitale vit, comme d'autres territoires de France, un automne anticipé causé par les vagues de chaleur à répétition et la sécheresse.
Avec un mois d'avance sur le calendrier, les platanes et les marronniers, sont les premiers feuillus a avoir perdu leurs feuilles.
Au pied d'un marronnier du parc aux feuilles raréfiées et flétries, Tim Peiger, 28 ans, bûcheron de la Direction des espaces verts et de l'environnement (Deve) de Paris, grimace : "il a pris cher".
"Le feuillage devrait être bien vert. Les branches retombent avec le poids des feuilles. Et quand les feuilles tombent, il n'y a plus de photosynthèse, le bois n'est plus nourri, il sèche et fait du bois mort", diagnostique M. Peiger.
Pourtant, ce phénomène spectaculaire lié à la sécheresse reste sans gravité à ce stade, estiment les experts de la ville.
"Ces arbres sont loin d'être stupides, même s'ils affolent tout le monde, ils se mettent simplement en mode survie", se débarrassant de leurs verdure pour économiser leurs réserves, assure Béatrice Rizzo, chargée de la cellule expertise Arbres et bois à la Deve.
Si les conditions météorologiques sont favorables, ces arbres séchés dès l'été "peuvent réenclencher une pousse" avant l'automne, assure Mme Rizzo, qui n'y voit rien d'anormal et célèbre leur "résilience".
Mais d'autres pathologies liées aux chaleurs extrêmes, inquiète la patronne des arbres parisiens.
Comme les "brûlures solaires", ces coups de soleil sur l'écorce, qui creusent une plaie au bois et va faciliter son parasitage, menaçant l'arbre à long terme.
"C'est nouveau et c'est lié au climat", souligne l'experte.
Lorsque le "grand jardinier" du Paris de Napoléon, Adolphe Alphand s'attaque dans les années 1860 au chantier des parcs et jardins de Paris, créant quasi ex nihilo les Bois de Boulogne, Vincennes, les Buttes-Chaumont et les principaux "alignements" verts des avenues, les essences indigènes s'imposent, notamment le platane réputé à la fois robuste et ombrageant.
"C'est une essence très résistante, qui résiste bien à la sécheresse et puis c'est emblématique de la ville de Paris", affirme le jeune bucheron des Buttes-Chaumont à propos de l'arbre fétiche de Napoléon, qui compose 38% des plantations de rue et borde par exemple les Champs-Elysées.
Entre les périodes 1873-1902 et 2000-2019, la température moyenne de la capitale mesurée à la station du Parc Montsouris a augmenté de 2,3° contre 1° au niveau mondial, selon l'Agence parisienne du climat.
Le climat de Paris change, mais les arbres d'Alphand, patrimoine iconique de la ville, resteront tant qu'ils tiennent.
La municipalité s'est néanmoins dotée d'outils pour introduire de nouvelles essences plus adaptées à ce réchauffement parmi les 170.000 plantations planifiées dans les prochaines années.
Les essences dites méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence et même le pin commencent à être privilégiées à Paris.
Dans ces nouvelles conditions climatiques, les jardiniers de Paris ont aussi adapté leur routine d'entretien.
Malgré les restrictions d'eau "il n'y a plus un endroit qu'on n'arrose pas", explique Irène Henriques, la responsable des jardiniers municipaux aux Buttes-Chaumont. Son équipe finalise ainsi sur une application la programmation d'un arrosage automatique de nuit, recommandé par la Mairie.
La pratique de la "taille" a aussi été modifiée. "On taille moins mais plus régulièrement pour garder plus de branches", renseigne la jardinière.
Le "paillage", technique qui consiste à déposer aux pieds des arbres un tapis composé de branches broyées pour limiter l'évaporation est privilégiée.
La surveillance, au pied comme en cime, pour repérer brûlures et branches prêtes à céder est renforcée.
Et les habitués du parc s'y mettent aussi. En témoigne les mots plus ou moins doux reçus par les jardiniers de la part des vigies citoyennes du quartier.
"Aujourd'hui, on remarque pas encore de choses dramatique", reconnait Daniel Ollivier, 78 ans, à la tête d'un groupe de randonneurs de marche nordique, peu affolé par l'automne anticipé.
"Mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas venir très prochainement", conclue-t-il en pointant son bâton de marche vers le ciel.
dar/cb/abl
Réchauffement climatique: les arbres mythiques parisiens à la peine (experte) #
Des oliviers et des pins plutôt que des platanes et marronniers ? Sans bousculer le paysage emblématique de Paris, l'introduction de nouvelles essences plus adaptées au nouveau climat devient inévitable, explique Béatrice Rizzo, experte sylvicole à la Direction des espaces verts et de l'environnement.
Question : Comment les arbres parisiens réagissent à la sécheresse ?
Réponse : Cet été on constate un automne précoce sur les platanes et les marronniers, avec une chute des feuilles, qui est un mécanisme de survie tout à fait habituel et sans gravité puisqu'ils en reproduiront probablement d'ici l'automne.
L'air est de plus en plus sec et de plus en plus avide d'eau, ce qui accélère l'évaporation pour les plantes, qui transpirent plus pour éviter de bruler, tout en continuant avec peine leur travail de photosynthèse. Dans ce contexte très difficile, certaines essences se débarrassent donc de leurs feuilles temporairement.
En revanche, le hêtre, comme le frêne vit lui un déclin climatique, à cause du stress hydrique. Ces arbres très vieux et très aguerris ne meurent plus de causes classiques mais du manque d'adaptation à ce nouveau climat.
Q : Faut-il remplacer ces arbres moins adaptés ?
R : Nous sommes partagés entre la nécessité de conserver le patrimoine historique, ces essences choisies avec beaucoup de soin il y a plus d'un siècle (lors du plan Alphand, le grand jardinier d'Haussman, NDLR) et le besoin de les changer quand on constate qu'elles dépérissent par le climat.
Par exemple, on évite désormais quand on peut, donc sauf nécessité patrimoniale comme sur les Champs-Elysées de planter de lignes de platanes car cette essence n'a plus d'avenir.
On introduit de plus en plus d'essences non-indigènes, principalement méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence, l'alisier ou même le pin et elles se comportent bien. On a même quelques palmiers, mais on n'en est pas à faire des alignements d'oliviers !
On parle beaucoup de la chaleur, mais chaque hiver on croise les doigts. S'il fait -10°C, c'est fini.
Il ne faut pas abandonner ces arbres ou se mettre à tout remplacer. Les plantes il faut les stimuler pour qu'elles s'adaptent, mutent. Il faut nourrir leur pouvoir de résilience.
Q : Comment aider les arbres urbains à devenir plus résilients ?
R : Les sols parisiens sont très hostiles. Les nappes d'eau sont profondes (plus de 16m), le sol est fait de gravas et la roche-mère est du calcaire qui n'est pas nutritif. Les arbres boivent principalement donc de la pluie et de l'arrosage, notamment du nettoyage du sol qui les aide beaucoup.
Pour les essences, il faudra privilégier des plantes super dynamiques au niveau des racines, pour compenser le stress hydrique, celles avec un réseau de racines qui descendent bien et sont capables de fusionner avec des champignons qui vont les aider à s'approvisionner en eau.
Pour leurs fosses de plantation, on a de bonnes dimensions, entre 9 et 12m3 selon le plan Alphand, il ne faut pas descendre en-dessous. Il faut mieux protéger les arbres du piétinement, sensibiliser les Parisiens à s'éloigner des troncs et se méfier du gazon, apprécié des utilisateurs mais qui fait la guerre des racines en sous-sol.
dar/cb/pb
Explosion à Bergerac: les "fortes températures" ont pu jouer un rôle #
Les "fortes températures ont pu jouer un rôle" dans l'explosion qui a touché mercredi le site Manuco (Groupe Eurenco) de Bergerac (Dordogne), lors d'une opération de maintenance, faisant huit blessés, a indiqué vendredi la direction du groupe.
Selon les premiers éléments recueillis, c'est une opération de maintenance "qui serait à l'origine de l'accident", précise le groupe dans un communiqué, mais "les fortes températures et surtout le très faible taux d'humidité, ont également pu jouer un rôle".
Le site était au moment de l'accident à l'arrêt pour effectuer des opérations courantes de maintenance, programmées deux fois par an, qui "font l'objet de dispositions strictes avant tous travaux", précise le groupe qui a lancé une enquête interne.
Mercredi, à 13h50, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq sont déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Le bâtiment accidenté a été "sécurisé", précise le groupe selon qui "il n'y a pas d'autres dommages à l'intérieur du site et il n'y a eu aucun impact sur l'environnement ni à l'extérieur du site".
Une enquête pour "blessures involontaires dans le cadre du travail" a été ouverte par le parquet de Bergerac, confiée à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp). Une enquête administrative est également menée par le Bureau d'enquêtes et analyses sur les risques accidentels, créé en décembre 2020 après l'accident de Lubrizol à Rouen.
Selon la procureure de Bergerac Sylvie Guedes, les premières constatations sur site devraient être menées au cours de la semaine prochaine, "on travaille sur de la matière dangereuse. Aucun risque ne doit être pris".
ff/bla/sp
Explosion à Bergerac: les "fortes températures" ont pu jouer un rôle #
Les "fortes températures ont pu jouer un rôle" dans l'explosion qui a touché mercredi le site Manuco (Groupe Eurenco) de Bergerac (Dordogne), lors d'une opération de maintenance, faisant huit blessés, a indiqué vendredi la direction du groupe.
Selon les premiers éléments recueillis, c'est une opération de maintenance "qui serait à l'origine de l'accident", précise le groupe dans un communiqué, mais "les fortes températures et surtout le très faible taux d'humidité, ont également pu jouer un rôle".
Le site était au moment de l'accident à l'arrêt pour effectuer des opérations courantes de maintenance, programmées deux fois par an, qui "font l'objet de dispositions strictes avant tous travaux", précise le groupe qui a lancé une enquête interne.
Mercredi, à 13h50, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq sont déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Le bâtiment accidenté a été "sécurisé", précise le groupe selon qui "il n'y a pas d'autres dommages à l'intérieur du site et il n'y a eu aucun impact sur l'environnement ni à l'extérieur du site".
Une enquête pour "blessures involontaires dans le cadre du travail" a été ouverte par le parquet de Bergerac, confiée à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp). Une enquête administrative est également menée par le Bureau d'enquêtes et analyses sur les risques accidentels, créé en décembre 2020 après l'accident de Lubrizol à Rouen.
Selon la procureure de Bergerac Sylvie Guedes, les premières constatations sur site devraient être menées au cours de la semaine prochaine, "on travaille sur de la matière dangereuse. Aucun risque ne doit être pris".
ff/bla/sp
Alpes-de-Haute-Provence: les pompiers luttent contre deux reprises de feu #
Les pompiers étaient à pied d'oeuvre vendredi matin pour lutter contre deux reprises de feu survenues jeudi dans les Alpes-de-Haute-Provence, des incendies ne suscitant pas d'inquiétude pour la population mais nécessitant toujours un "important dispositif", ont-ils indiqué dans un communiqué.
Sur le secteur de Villeneuve-Niozelles, où le feu a parcouru environ 250 hectares, les soldats du feu ont lutté toute la nuit pour traiter la reprise de jeudi soir, ont précisé les pompiers.
Vendredi, "la sécheresse et le vent attendu nécessitent de garder un important dispositif", ont-ils ajouté, précisant se concentrer sur le flanc droit de la reprise.
Environ 200 pompiers sont encore mobilisés mais la préfecture a désactivé sa cellule de crise du fait du ralentissement de la progression de l'incendie.
A 80 kilomètres à l'est, vers la commune de Rougon, un autre incendie a parcouru environ 650 hectares après une reprise jeudi.
Les pompiers vont s'atteler vendredi à "fixer cette reprise dans un terrain montagneux et avec des accès difficiles", ont-ils assuré.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est de la France cet été, frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var), situé non loin de là.
jp/sp
Gironde: une course contre la montre pour transformer le bois brûlé #
Quelques jours après les violents incendies qui ont ravagé plus de 20.000 hectares de forêts en Gironde, les sylviculteurs tentent de sauver au plus vite le bois touché par les flammes, encore exploitable pendant quelques jours, afin de limiter leurs pertes.
En juillet, plus de 7.000 hectares de forêts ont brûlé en Gironde, à La Teste-de-Buch près du bassin d'Arcachon, et près de 14.000 hectares à Landiras, dans une monoculture de pins.
S'il est "encore trop tôt pour établir un bilan" selon le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, la filière bois girondine craint un impact économique important des incendies. Nicolas Douzain, délégué général de la Fédération nationale du bois, estime que "deux millions de mètres cube de bois sont concernés", un volume équivalent à "40% de ce qui est transformé annuellement dans le bassin landais".
Afin de sauver leur filière, les sylviculteurs girondins sont "partis dans une course contre la montre", raconte Éric Constantin, délégué régional Nouvelle-Aquitaine de l'Office national des forêts (ONF).
"il faut qu'on puisse diagnostiquer et récolter le maximum de bois - blessé et mort - et faire en sorte qu'il soit utilisable", dit-il. "Il faut valoriser tout ce qui peut l'être dans des délais courts pour éviter l'accumulation des insectes ravageurs comme les scolytes. S'ils s'installent, ça peut faire des dégâts sur des arbres sains".
Vite récolté, le bois qui a brûlé reste exploitable, explique l'ONF sur son site. Les impacts et traces superficielles du feu peuvent toutefois conduire à un déclassement des usages possibles.
Le bois le moins affecté peut être destiné au bois d'oeuvre, premier niveau d'utilisation pour la construction ou l'ameublement, "mais dans la qualité inférieure, c'est-à-dire le bois palette", explique Yves Rigole, responsable commercial bois à la direction territoriale Midi-Méditerranée de l'ONF. En Gironde, c'est le pin maritime, une essence forestière adaptée au sol sablonneux, qui est exploité pour la fabrication des palettes "comme 70% des bois aquitains", souligne Nicolas Douzain.
Le bois d'oeuvre est tiré du fût, la partie la plus grosse et la mieux conformée du tronc située entre le sol et la première grosse branche. Le bois de petite dimension est quant à lui appelé le bois d'industrie. Il est exploité pour la fabrication des panneaux de particules, papier et carton ou encore pour la chimie verte.
Toutefois, les utilisations commencent à être dégressives si le feu est passé de façon plus lourde et agressive. Par exemple, les bois "non calcinés, mais léchés par les flammes ne peuvent en aucun cas être utilisés en bois de papeterie" en raison de la présence d'écorce noire qui "pollue la cuisson de la pâte à papier", souligne Yves Rigole.
Si les dégâts sont trop importants, le bois énergie reste le débouché ultime: selon le responsable commercial bois à l'ONF, le bois le plus atteint est exploité sous forme de "charbon et de biomasse" pour produire principalement de la chaleur et de l'électricité.
Rien n'est perdu pour la filière bois girondine "capable et susceptible de valoriser ces produits", souligne Éric Constantin. Mais "la quantité de bois que l'on peut sauver dépend aussi de la disponibilité de la main d'oeuvre", tempère Nicolas Douzain. Yves Rigole, lui aussi, reconnaît que l'on peut récupérer le bois sinistré à condition que le personnel puisse se mobiliser dans des délais courts et que le massif forestier reste accessible après un incendie.
Le sauvetage du bois connaît encore d'autres obstacles, comme le risque toujours élevé de feux de forêt, la Gironde étant repassée en vigilance rouge incendies depuis lundi.
"Il faut avoir en tête que le feu n'est pas éteint", précise Éric Constantin, avant de poursuivre: "Si on veut entrer en forêt pour intervenir sur un feu qui n'est pas éteint, il faut les moyens de pompiers à côté pour pouvoir parer à toute éventualité, ce qui n'est pas responsable par les temps qui courent. On est encore en plein été et malheureusement les moyens d'intervention ne peuvent pas être sur-mobilisés".
str/cla/uh/it
Reprises de feu dans les Alpes-de-Haute-Provence, le bilan monte à 800 hectares parcourus #
Les pompiers combattaient jeudi soir deux incendies pourtant fixés dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui ont repris mercredi et jeudi, totalisant plus de 800 hectares de forêt parcourus, a-t-on appris jeudi soir auprès de la préfecture.
Le village de Niozelles, près de Forcalquier, préventivement évacué mardi en raison de l'incendie - qui toutefois ne menaçait pas les habitations - subissait une reprise de feu jeudi, selon un communiqué de la préfecture.
"Le feu en cours a parcouru 250 hectares et reste actif sur le secteur droit", a indiqué la préfecture dans un communiqué, ajoutant que cette reprise avait nécessité l'envoi de moyens aériens importants: 7 Canadairs et 1 Dash.
A 20H00, des "actions de protection de points sensibles et d'attaque directe du feu" étaient en cours simultanément.
A 80 kilomètres à l'est, dans la commune de Rougon, un autre incendie démarré le 26 juillet a parcouru plus de 600 hectares "après une reprise hier vers 13h00", a également informé la préfecture.
Quelque 400 personnes avaient dû être évacuées mercredi 27 juillet d'un camping à Castellane face à la progression de ce feu sur la commune de Rougon, village perché sur les hauteurs du Parc naturel régional du Verdon.
Il avait été fixé deux jours plus tard.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est cet été frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var), situé non loin de là.
jp/it
Explosion à Bergerac: la CGT parle "vétusté", l'entreprise "bon état de marche" #
Le syndicat CGT Eurenco a dénoncé jeudi les "conditions de travail dangereuses" et la "vétusté" du site Manuco (Groupe Eurenco) de Bergerac (Dordogne), touché par des explosions qui ont fait huit blessés, l'entreprise affirmant que le site était en "bon état de marche".
"Depuis de nombreuses années, la CGT Eurenco dénonce les conditions de travail dangereuses, la vétusté des locaux... sans qu'elle soit entendue ni écoutée", affirme la CGT-Eurenco dans un communiqué.
"Pour que tout autre drame soit évité, il serait temps que la direction du Groupe Eurenco soit à l'écoute des représentants des salariés", ajoute la CGT-Eurenco qui "mettra tout en oeuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances qui ont conduit à ce drame".
Le syndicat évoque également des interventions des équipes du POI (Plan Opérationnel Interne, chargé de réagir aux accidents) de Sorgues (Vaucluse), autre site de l'entreprise, et de Bergerac qui, "à moins d'une semaine d'intervalle, sont intervenues sur des situations critiques", sans plus de précisions.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'entreprise a répondu avoir "un site en bon état de marche", insistant sur les "nombreux investissements réalisés depuis dix ans" qui lui ont permis d'obtenir le label "Vitrine industrie du futur", un label "difficile à obtenir".
Mercredi, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Eurenco avait indiqué que ces explosions s'étaient produites au cours d'"opérations de maintenance" lorsque de "la nitrocellulose contenue dans un atelier s'est enflammée", l'origine de l'accident étant néanmoins "non déterminée" .
bla/ff/or
Explosion à Bergerac: la CGT parle "vétusté", l'entreprise "bon état de marche" #
Le syndicat CGT Eurenco a dénoncé jeudi les "conditions de travail dangereuses" et la "vétusté" de l'usine Eurenco de Bergerac (Dordogne), touchée par des explosions qui ont fait huit blessés, l'entreprise affirmant que le site est en "bon état de marche".
"Depuis de nombreuses années, la CGT Eurenco dénonce les conditions de travail dangereuses, la vétusté des locaux... sans qu'elle soit entendue ni écoutée", affirme la CGT-Eurenco dans un communiqué.
"Pour que tout autre drame soit évité, il serait temps que la direction du Groupe Eurenco soit à l'écoute des représentants des salariés", ajoute la CGT-Eurenco qui "mettra tout en oeuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances qui ont conduit à ce drame".
Le syndicat évoque également des interventions des équipes du POI (Plan Opérationnel Interne, chargé de réagir aux accidents) de Sorgues (Vaucluse), autre site de l'entreprise, et de Bergerac qui, "à moins d'une semaine d'intervalle, sont intervenues sur des situations critiques", sans plus de précisions.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'entreprise a répondu avoir "un site en bon état de marche", insistant sur les "nombreux investissements réalisés depuis dix ans" qui lui ont permis d'obtenir le label "Vitrine industrie du futur", un label "difficile à obtenir".
Mercredi, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Eurenco avait indiqué que ces explosions s'étaient produites au cours d'"opérations de maintenance" lorsque de "la nitrocellulose contenue dans un atelier s'est enflammée", l'origine de l'accident étant néanmoins "non déterminée" .
bla/ff/or
L'ONF aux aguets en Charente-Maritime: "Un mégot et ça part à vitesse grand V" #
Sus aux mégots, aux réchauds à gaz ou aux saucisses grillées. Sous les pins de la Côte sauvage de Charente-Maritime, classée en risque sévère incendie pour les feux de forêts, deux agents de l'ONF traquent quotidiennement les touristes au comportement dangereux.
Dans la forêt domaniale de la Coubre, sur la commune de La Tremblade, le tapis végétal jauni par le soleil craquelle sous les pneus du 4/4 Suzuki de Philippe Lequeux, 64 ans.
"Il y a matière à feu", s'inquiète cet agent de l'Office national des forêts qui parcourt chaque jour cette forêt de pins maritimes et de chênes verts, bordant sur 5.000 hectares le littoral atlantique depuis le célèbre zoo de la Palmyre.
"Vous jetez un mégot là-dedans, et ça part à vitesse grand V", lance son collègue Dominique André en désignant un tas de feuilles de palmiers desséchées, trouvées sous un chêne à une dizaine de mètres de la route. Une fois écartées, on voit qu'elles dissimulaient des morceaux de vieilles plaques d'amiante.
Parfois "prise pour une déchetterie", la forêt est "de plus en plus" perçue comme "un terrain de loisirs", juge M. Lequeux.
Car contrairement au département voisin de la Gironde et ses 20.000 hectares partis en fumée en juillet, les balades en forêt restent ouvertes en Charente-Maritime, sauf aux véhicules motorisés.
Jeudi, le duo d'agents, habillés d'un ensemble polo-pantalon vert au logo de l'ONF, armés d'un revolver "pour marquer l'autorité", ne trouvent que quelques traces de feux de camps et de sardines de tente. Pas de moto-cross ou de quads, les "vrais fléaux" pour les gestionnaires des forêts.
Il faut aussi contrôler les parkings qui bordent le domaine, interdits aux véhicules après minuit et longtemps considérés comme "résidences d'été" par les camping-caristes, jusqu'à la mise en place de portiques de 2m10 de hauteur, raconte M. Lequeux.
Le duo y piste surtout réchauds à gaz et cigarettes, dans cette zone où tous les restaurants affichent désormais un écriteau "interdit du fumer, risque élevé d'incendie" sur décision du préfet.
"Concernant les barbecues, à part quelques exceptions le soir sur les parkings, les gens ont pris conscience du danger. Mais la cigarette, ils pensent pouvoir gérer", se désole M. Lequeux.
"Les feux, je sais. Pas de problème. Je fume pas, pas de gaz", se défend en quelques mots de français Thomas K., un touriste allemand de 55 ans, aux deux agents venus lui rappeler, à l'heure du petit déjeuner, l'interdiction de stationner la nuit près des arbres.
"J'ai fait le tour des campings, mais ils étaient complets, alors on a dormi ici. Juste une nuit", explique en anglais à l'AFP, ce surfeur berlinois, qui voyage en van avec sa fille.
L'homme et son véhicule avaient été repérés au même endroit la matinée précédente, rit jaune M. André, mais faute de flagrant délit, impossible de verbaliser les campeurs une fois le jour levé.
Les deux agents misent quotidiennement sur la pédagogie, le rappel à la loi et évoquent les récents incendies qui ont défrayé l'actualité. L'amende de 135 euros est réservée aux fumeurs les "plus récalcitrants" ou aux auteurs de feux de camp.
Sur les parkings, ceux qui sont pris en faute ont quasi systématiquement une excuse à la clé : un touriste belge fume à la portière mais a "une bouteille d'eau pour les mégots", ce couple qui a dormi en van "sait" se comporter en forêt car "on est Landais", tandis que ce père de famille lyonnais qui file à toute allure en trottinette électrique, cigarette au bec, sur une piste goudronnée remplie d'aiguilles de pins séchées, ne "pensait pas qu'il y avait un danger".
tsq/ff/it
Sites Seveso: des accidents réguliers, le réchauffement à prendre en compte #
Des accidents arrivent régulièrement sur les plus de 1.000 sites industriels classés Seveso en France, comme celui de Bergerac mercredi, même si les cas graves restent limités. Si le rôle du réchauffement n'est pas établi dans cet accident, autorités et experts soulignent qu'il va falloir tenir compte de cette nouvelle réalité.
Chimie, raffinage, munitions, engrais...: la France comptait 1.302 établissements Seveso sur son territoire en 2021, dont 691 dits "seuil haut". Ce seuil est fonction de la quantité totale de matières dangereuses présentes sur site.
Cette classification des sites dangereux prend le nom de la ville italienne de Seveso, qui a connu un rejet accidentel de dioxine en 1976.
Cet accident "a incité les États européens à se doter, à travers la mise en oeuvre de la directive +Seveso+, d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs", rappelle le gouvernement.
Cette directive a été adoptée initialement en 1982 puis révisée deux fois, la dernière version (SEVESO 3) datant de 2012.
La France s'est aussi dotée d'une loi "risques" en 2003, à la suite de la catastrophe du site AZF, qui a tué 31 personnes à Toulouse en 2001. Elle s'est notamment traduite par une remise à plat de l'urbanisme existant autour des sites à haut risque - avec parfois des expropriations de riverains - et un renforcement de la réglementation.
"Il y a eu un travail significatif effectué dans la plupart des sites Seveso, qui a pris un temps fou, pour certains 10 ou 15 ans, pour recenser tous les facteurs de risques", explique Patrick Chaskiel, chercheur spécialisé dans les risques technologiques à l'université de Toulouse. "Désormais on ne prend plus en considération un seul facteur de risque, on en prend parfois 500 ou 600".
"Bien qu'en légère augmentation, les accidents majeurs restent de l'ordre d'une demi-douzaine par an" dans les établissements Seveso, conclut le gouvernement dans son inventaire des accidents pour l'année 2021.
Ce sont ainsi 78 accidents et 6 accidents "majeurs" qui ont été recensés l'an dernier.
Pour expliquer leur survenue dans les installations classées, l'inventaire distingue les causes premières des causes profondes. Les premières sont des écarts matériels (71% des cas), les interventions humaines (29% des cas) et les pertes de contrôle des procédés (23,5% des cas).
Les causes profondes, lorsqu'elles sont identifiées, ressortent en premier lieu de l'"organisation des contrôles", "l'identification des risques" et le "choix des équipements et procédés".
Les accidents les plus graves sont toutefois beaucoup plus rares: le dernier en date est l'incendie sur le site Lubrizol à Rouen en 2019.
"Pour réduire le nombre d'accidents, on a comme solution de faire se conjuguer une double pression", intérieure et extérieure à l'entreprise (associations de riverains, ONG, élus...), avance Patrick Chaskiel. "Ou alors il y a la solution radicale, qui est de supprimer toutes les usines dangereuses!".
"Dans les installations industrielles, les fortes chaleurs, qu'elles soient caniculaires ou supérieures aux températures observées à la même période, sont à l'origine de nombreux événements industriels, qu'elles en soient la cause ou un facteur aggravant", rappelait le Bureau d'analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) dans une note publiée en mai.
"Le principal phénomène rencontré est l'incendie", soulignait cet organisme gouvernemental.
Dans le cas de l'accident de la poudrerie Eurenco de Bergerac mercredi, les causes ne sont toutefois pour l'instant pas avérées. "On ne peut pas dire que c'est à cause du réchauffement climatique", a indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Mais "personne ne peut nier qu'on a un réchauffement qui met à l'épreuve les hommes, la nature et les infrastructures. Et donc que c'est toute notre procédure de prévention des risques qui doit être renforcée à l'aune de ce réchauffement", a-t-il ajouté.
"C'est un sujet mais à multiples facettes", estime Patrick Chaskiel. Il observe que la chaleur a de multiples effets, par exemple sur la capacité des ouvriers à porter des équipements de protection lourds.
"La chaleur est un facteur à prendre en considération sur différents plans, pas seulement sur celui du réchauffement des matières dangereuses; ça peut aussi être à prendre en considération sur l'organisation du travail", observe-t-il.
bur-jmi/im/uh/lum
France: ils enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #
Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": en France, gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.
La France a vécu son troisième épisode caniculaire depuis juin, et subit dans le même temps une sécheresse historique et de nombreux incendies (près de 21.000 hectares ont ainsi été détruits dans le Sud-Ouest). Selon l'Office national des forêts (ONF), neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.
A Générac, dans le Sud, les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient ainsi mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.
Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".
Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.
"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes (Sud).
"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI dans un département du Sud-Est (Var), qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".
Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent d'abord d'où le feu est parti.
"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.
Les agents y cherchent notamment des mégots, pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel, et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.
Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.
"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".
Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée, après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.
"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".
Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.
"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.
Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.
ld-jjm/lbx/pb/bat
France: un an après un méga feu, la résilience de la forêt méditerannéenne mise à l'épreuve #
Dans le sud-est de la France, les collines de la forêt méditerranéenne du massif des Maures commencent à reverdir après un incendie qui avait brûlé, l'été dernier, quelque 7.000 hectares. Mais la régénération de la végétation, adaptée aux feux, pourrait avoir des limites.
L'Europe occidentale notamment (France, Espagne, Grèce) connaît cet été des méga feux de forêts dans un contexte de grande sécheresse et de canicule, laissant des paysages de désolation dans les forêts.
L'été dernier, dans le massif des Maures, "c'était le quatrième depuis 1979", compte avec un certain fatalisme, Michel Mondani, maire de Mayons.
L'incendie a fait deux morts sur la commune voisine de Grimaud, au-dessus du très touristique Golfe de Saint-Tropez.
Un an plus tard, les arbousiers, le thym et autres arbustes reprennent doucement vie au milieu des chênes-lièges et pins d'Alep encore noircis qui surplombent les crêtes.
"La nature reprend ses droits, mais on voit que les incendies successifs l'épuisent", poursuit cet ancien pompier volontaire.
Une écorce très épaisse qui protège le chêne-liège de l'impact létal des températures lors du passage de flammes, des pins dont les cônes libèrent une banque de graines qui, au contact de la cendre, donnent naissance à de nouveaux arbres, des arbustes dont les noeuds de reprise sont situés sous terre...
En région méditerranéenne, "la majorité des espèces sont adaptées au feu", explique à l'AFP Anne Ganteaume, spécialisée dans l'évaluation des risques incendie, au sein de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) d'Aix-en-Provence (Sud-Est).
"Si la fréquence des incendies est modérée ce n'est pas un problème majeur. Le feu permet de réguler certaines plantes invasives. Cela peut surprendre, mais sans incendie, un contingent d'oiseaux comme les alouettes, les bruants pourraient disparaître car leurs habitats s'embroussailleraient", rappelle également Roger Prodon, professeur émérite et spécialiste de "l'écologie des incendies".
Les scientifiques mettent toutefois en garde sur les limites de cette "résilience naturelle" de la flore méditerranéenne.
Si le nombre d'hectares brûlés avait baissé de manière générale en France, avec 45.000 hectares en moyenne par an dans les années 1970-1980 contre 12.000 hectares depuis 2006, la fréquence des feux et l'étendue de leurs dégâts appellent à la vigilance.
"Si la fréquence des feux augmente, ce qui est attendu dans le futur, l'intervalle deviendra trop court pour que, par exemple, le pin d'Alep arrive à maturation et libère ses graines avant qu'un nouveau feu ne le brûle", prévient Mme Ganteaume.
En France, "l'activité (des feux) va s'intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et aussi s'étendre aux marges montagneuses de cette région du Sud", ainsi que "dans la moitié Nord où les températures et la sécheresse vont augmenter", pointe Jean-Luc Dupuy, spécialiste des incendies à l'Inrae d'Avignon. A l'image du feu en juillet sur les Monts d'Arrée, en Bretagne (Nord-Ouest).
"Il ne faut pas s'attendre à ce que les espèces s'adaptent" à cette nouvelle fréquence "en quelques décennies", prévient M. Dupuy.
"L'adaptation nécessite plusieurs milliers d'années", insiste le chercheur.
Les effets collatéraux des incendies à répétition sont nombreux: faute de végétation pour retenir l'eau de pluie, le risque d'inondations augmente, le ruissellement des cendres dans les fossés peut aussi déséquilibrer la qualité de l'eau, essentielle aux animaux.
"Il faut rendre la forêt la plus résistante possible face au prochain incendie", estime Julie Mariton, membre locale d'une institution publique de gestion de la forêt, "il faut être humble, on sait que ça se reproduira".
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
est/iw/pb/bat
Pompiers, gendarmes et forestiers enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #
Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.
A Générac (Gard), les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.
Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".
Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.
"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes.
"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI du Var, qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".
Dans un été à risque d'incendies en raison de la chaleur et de la sécheresse, ces cellules composées de gendarmes, pompiers et de forestiers de l'Office national des forêts (ONF) sont "particulièrement occupées", ajoute-il.
D'après l'ONF, neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.
Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent en premier lieu d'où le feu est parti.
"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.
Les agents y cherchent notamment des mégots pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.
Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.
"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".
Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.
"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".
Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.
"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.
Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.
Les observations de la cellule permettent par ailleurs aux pompiers de connaître les zones à risques, et d'adapter leur dispositif de surveillance, voire de positionner par avance des camions prêts pour intervention.
ld-jjm/lbx/pb
Un an après un méga feu, la résilience de la forêt méditerannéenne mise à l'épreuve #
Dans le massif des Maures (sud-est de la France), les collines commencent à reverdir après un incendie qui avait brûlé l'été dernier quelque 7.000 hectares de végétation. Mais la régénération de la forêt méditerranéenne, adaptée aux feux, pourrait avoir des limites.
"C'était le quatrième depuis 1979", compte avec un certain fatalisme, Michel Mondani, maire des Mayons, en énumérant les incendies qui ont ravagé son village et dont le dernier, en août 2021, a fait deux morts sur la commune voisine de Grimaud, au-dessus du Golfe de Saint-Tropez.
Des milliers de vacanciers avaient dû être évacués face à l'avancée des flammes dans cette zone boisée.
Un an plus tard, les arbousiers, le thym et autres arbustes reprennent doucement vie au milieu des chênes-lièges et pins d'Alep encore noircis qui surplombent les crêtes, constate cet ancien pompier volontaire.
"La nature reprend ses droits, mais on voit que les incendies successifs l'épuisent", poursuit l'ex-chef du centre d'incendie et de secours de ce village de 630 habitants.
Une écorce très épaisse qui protège le chêne-liège de l'impact létal des températures lors du passage de flammes, des pins dont les cônes libèrent une banque de graines qui, au contact de la cendre, donnent naissance à de nouveaux arbres, des arbustes dont les noeuds de reprise sont situés sous terre...
En région méditerranéenne "la majorité des espèces sont adaptées au feu", explique à l'AFP Anne Ganteaume, spécialisée dans l'évaluation des risques incendie, au sein de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) d'Aix-en-Provence.
"Si la fréquence des incendies est modérée ce n'est pas un problème majeur. Le feu permet de réguler certaines plantes invasives. Cela peut surprendre, mais sans incendie, un contingent d'oiseaux comme les alouettes, les bruants pourraient disparaître car leurs habitats s'embroussailleraient", rappelle également Roger Prodon, professeur émérite à l'Ecole pratique des hautes études et spécialisé dans "l'écologie des incendies".
Les scientifiques mettent toutefois en garde sur les limites de cette "résilience naturelle" de la flore méditerranéenne face au changement climatique et aux canicules à répétition, un de ses symptômes.
Si le nombre d'hectares brûlés avait baissé de manière générale en France avec 45.000 hectares en moyenne par an dans les années 1970-1980 contre 12.000 hectares depuis 2006, le feu qui a ravagé 21.000 hectares en Gironde et la fréquence des feux appellent à la vigilance.
"Si la fréquence des feux augmente, ce qui est attendu dans le futur, l'intervalle deviendra trop court pour que, par exemple, le pin d'Alep arrive à maturation et libère ses graines avant qu'un nouveau feu ne le brûle", prévient Mme Ganteaume.
En France, "l'activité (des feux) va s'intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et aussi s'étendre aux marges montagneuses de cette région du Sud", ainsi que "dans la moitié Nord où les températures et la sécheresse vont augmenter", pointe Jean-Luc Dupuy, spécialiste des incendies à l'Inrae d'Avignon. A l'image du feu en juillet sur les Monts d'Arrée, en Bretagne.
"Il ne faut pas s'attendre à ce que les espèces s'adaptent à l'arrivée d'un nouveau régime de feu (fréquence naturelle de feu que peut supporter un écosystème sans effets irréversibles à long terme, NDLR) en quelques décennies", prévient M. Dupuy.
"L'adaptation nécessite plusieurs milliers d'années", insiste le chercheur particulièrement inquiet pour "les nouveaux territoires" dont la végétation est moins adaptée aux feux qu'en région méditerranéenne.
En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, pour la première fois, des fonds publics et privés ont été débloqués à l'initiative de la Région, via son programme Respir, afin de venir en aide aux massifs forestiers et prévenir de nouvelles catastrophes.
Les effets collatéraux des incendies à répétition sont en effet nombreux: faute de végétation pour retenir l'eau de pluie le risque d'inondations augmente, le ruissellement des cendres dans les fossés peut aussi déséquilibrer la qualité de l'eau, essentielle aux animaux.
Quelque 468.000 euros ont ainsi été engagés pour des travaux prioritaires comme du "fascinage" consistant à consolider les berges des cours d'eau avec des morceaux de bois et à ralentir le ravinement de l'eau dans les pentes les plus raides.
Auparavant, près de 200.000 euros de travaux d'urgence (abattage d'arbres calcinés menaçant de s'effondrer, élagages) avaient déjà été engagés.
"Il faut rendre la forêt la plus résistante possible face au prochain incendie", reconnait Julie Mariton, du Syndicat mixte du massif des Maures, "il faut être humble, on sait que ça se reproduira".
est/iw/pb
Bas-Rhin: l'incendie sur un site industriel Seveso éteint #
L'incendie qui s'était déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi sur un site industriel de Safran Landing Systems à Molsheim (Bas-Rhin), classé Seveso "seuil haut", a été éteint, a annoncé la préfecture dans un communiqué.
"Aucune victime n'est à déplorer" et "les mesures réalisées par les sapeurs pompiers sur le site confirment à ce stade une diffusion résiduelle et non dangereuse de produits à l'extérieur du site", a précisé la préfecture du Bas-Rhin.
"Les mesures vont se poursuivre dans le cadre d'un périmètre élargi afin de confirmer ces éléments", a-t-elle toutefois indiqué.
Le bâtiment touché "abrite différent produits chimiques, dont notamment de l'acide chromique et de l'acide cyanhydrique", selon les autorités.
Près de 90 sapeurs pompiers et 45 engins ont été déployés, parvenant à maîtriser et éteindre l'incendie.
Un centre opérationnel départemental a été activé en préfecture tandis que le plan particulier d'intervention a immédiatement été déclenché avec le déploiement d'un poste de commandement opérationnel à proximité du site.
Sur Twitter, le SDIS 67 a appelé la population à ne pas se rendre sur place alors que l'incendie faisait rage : "Incendie en cours rue Antoine de Saint Exupéry à Molsheim, évitez le secteur et facilitez l'accès des secours".
Le bouclage du secteur par les forces de l'ordre a été partiellement levé au petit matin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le groupe d'aéronautique et de défense Safran indique sur internet que son site de Molsheim est un centre de production de roues, de freins et d'équipements des systèmes hydrauliques de freinage et d'atterrissage. il assure également la maintenance de ces systèmes, et de grands trains d'atterrissage, précise-t-il.
Mercredi, huit personnes, dont une dans un "état critique" avaient été blessées par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
ari/ha/mlb
Bas-Rhin: incendie en cours sur un site industriel Seveso #
Un incendie s'est déclaré jeudi matin sur un site industriel de Safran Landing Systems à Molsheim (Bas-Rhin), classé Seveso "seuil haut", sans faire de victime et sans diffusion de produits dangereux "à ce stade", a-t-on appris auprès de la préfecture.
Le bâtiment touché "abrite différent produits chimiques, dont notamment de l'acide chromique et de l'acide cyanhydrique", ont précisé les autorités.
"Aucune victime n'est à déplorer", indique la préfecture, selon laquelle "les premières mesures réalisées par les pompiers sur le site ne révèlent pas de diffusion de ces produits à ce stade".
D'autres mesures sont en cours "afin de pouvoir prendre toute mesure adaptée à la situation en temps réel".
88 sapeurs pompiers sont d'ores et déjà engagés sur place et 45 engins sont déployés pour maîtriser l'incendie qui s'est déclaré vers 00h30.
Un centre opérationnel départemental a été activé en préfecture tandis que le plan particulier d'intervention a immédiatement été déclenché.
Sur Twitter, le SDIS 67 a appelé la population à ne pas se rendre sur place : "Incendie en cours rue Antoine de Saint Exupéry à Molsheim, évitez le secteur et facilitez l'accès des secours".
Sur internet, le groupe d'aéronautique et de défense Safran indique que son site de Molsheim est un centre de production de roues, de freins et d'équipements des systèmes hydrauliques de freinage et d'atterrissage. il assure également la maintenance de ces systèmes, et de grands trains d'atterrissage, précise-t-il.
Mercredi, huit personnes, dont une dans un "état critique" avaient été blessées par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
ari/ha/mlb