Manifestation de Génération identitaire à Paris contre son éventuelle dissolution #
Entre 1.500 et 2.000 personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement d'extrême droite radicale Génération identitaire, mesure réclamée de longue date par plusieurs associations mais dénoncée par le RN, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. A aucun moment, ils n'ont violé la loi. C'est de la gesticulation politique", a déclaré à l'AFP Patrick Hays, vice-président de l'Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement.
M. Hays, qui représentait Jean-Marie Le Pen dans la manifestation, estime que "2.000 personnes" étaient présentes sur la place, bouclée par les forces de police et un service d'ordre très visible.
Selon la Préfecture de police, 1.500 personnes ont participé à la manifestation.
Autour de lui, des manifestants scandaient "On est chez nous !", d'autres brandissaient des pancartes "Dissous car identitaire", alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan "Make America Great Again", semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.
A la tribune, dans leurs discours, les orateurs ont "remercié" entre autres le polémiste Eric "Zemmour de défendre nos idées", ainsi que l'ex-députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.
"Au aucun moment, Génération Identitaire n'a violé la loi. C'est totalement illogique de les dissoudre et c'est un risque en terme de liberté d'expression", a dit Jean-Frédéric Poisson, qui avait participé à la primaire de la droite en 2017 et successeur de Christine Boutin à la tête d'un petit parti ultra-conservateur.
"Si Génération Identitaire est dissous, demain n'importe quel mouvement d'opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C'est extrêmement problématique, ça s'appelle la tyrannie", a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.
Le RN, qui n'était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".
A la même heure, à moins d'un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l'appel de l'Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d'ordre la "riposte antifasciste sociale". Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré "hors délai".
Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place, juste après que Jérôme Rodrigues, figure des "gilets jaunes" a été interpellé, selon une photographe de l'AFP. Placé en garde à vue "du chef de rebellion", il a été libéré mais "les investigations se poursuivent", a précisé le parquet.
Une fois leur manifestation dispersée, des militants "antifa" ont alors tenté de rejoindre le rassemblement de Génération Identitaire, provoquant sur place un bref moment de tension.
Au total, 26 personnes (pro ou anti Génération identitaire) ont été interpellées.
"C'est scandaleux d'avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l'ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement", a déclaré Karine, 36 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2.800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus.
Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées.
Le 13 février, M. Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.
mep-els-sm-mk/pga/nm
Manifestation de Génération identitaire à Paris contre son éventuelle dissolution #
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement d'extrême droite radicale Génération identitaire, mesure réclamée de longue date par plusieurs associations mais dénoncée par le RN, a constaté une journaliste de l'AFP.
"La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. A aucun moment, ils n'ont violé la loi. C'est de la gesticulation politique", a déclaré à l'AFP Patrick Hays, vice-président de l'Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement.
M. Hays, qui représentait Jean-Marie Le Pen dans la manifestation, estime que "2.000 personnes" étaient présentes sur la place, bouclée par les forces de police et un service d'ordre très visible.
Les chiffres de la Préfecture de police n'étaient pas disponibles à 17h30.
Autour de lui, des manifestants scandaient "On est chez nous!", d'autres brandissaient des pancartes "Dissous car identitaire", alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan "Make America Great Again", semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.
A la tribune, dans leurs discours, les orateurs ont "remercié" entre autres le polémiste Eric "Zemmour de défendre nos idées", ainsi que l'ancienne députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.
"Au aucun moment, Génération Identitaire n'a violé la loi. C'est totalement illogique de les dissoudre et c'est un risque en terme de liberté d'expression", a dit Jean-Frédéric Poisson, qui avait participé à la primaire de la droite en 2017 et successeur de Christine Boutin à la tête d'un petit parti ultra-conservateur.
"Si Génération Identitaire est dissous, bah demain n'importe quel mouvement d'opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C'est extrêmement problématique ça s'appelle la tyrannie", a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.
Le RN, qui n'était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".
A la même heure, à moins d'un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l'appel de l'Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d'ordre la "riposte antifasciste sociale". Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré "hors délai".
Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place, juste après que Jérôme Rodrigues, figure des "gilets jaunes" a été interpellé, selon une photographe de l'AFP.
Des militants "antifa" ont alors tenté de rejoindre le rassemblement de Génération Identitaire, provoquant sur place un bref moment de tension.
"C'est scandaleux d'avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l'ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement", a déclaré Karine, 36 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2.800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus.
Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées.
Le 13 février, M. Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.
mep-els-are/pga/nm
Génération identitaire, mouvement de l'ultra-droite coutumier des opérations coup-de-poing #
Génération Identitaire (GI), mouvement politique de l'ultra-droite plaidant pour la "défense" de l'identité européenne dont les militants protestent samedi à Paris contre sa dissolution annoncée, s'est fait connaître par la médiatisation d'opérations spectaculaires contre l'islam et les migrants.
Basée à Lyon, cette association loi 1901 avait pris la succession en 2012 de la branche jeunesse du groupuscule Bloc identitaire, aujourd'hui inactif - lui-même émanait d'Unité radicale, groupe dissous après la tentative d'assassinat sur Jacques Chirac, le 14 juillet 2002, par l'un de ses membres, Maxime Brunerie.
Présidé par le Lyonnais Clément Gandelin dit "Galant", 26 ans, GI revendique dans l'Hexagone seize antennes et quelque 4.000 militants. Une base que le politologue spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus estime plutôt à 800 personnes. Ce qui fait néanmoins de GI, précise-t-il à l'AFP, "le mouvement le plus important, l'un des plus anciens, l'un des mieux structurés de la droite nationaliste hors RN".
Le groupe radical, très actif sur les réseaux sociaux, se définit "comme la première ligne de la résistance" face à "la racaille", à "l'uniformisation des peuples et des cultures", au "raz de marée de l'immigration massive". "Notre idéal est la reconquête et nous la mènerons jusqu'au bout", plaide l'organisation qui aspire à mobiliser "à travers toute l'Europe".
GI se fait remarquer pour la première fois en octobre 2012 avec l'occupation du chantier de la grande mosquée de Poitiers par 73 activistes, qui y déploient des banderoles pour réclamer "un référendum sur l'arrêt des vagues migratoires et de la construction de lieux de culte musulmans".
Autre lieu, autre "buzz" en mai 2013 à Paris. Lors d'une manifestation contre le mariage pour tous, des identitaires brandissent sur le toit du siège historique du Parti socialiste une banderole hostile à la politique du président de l'époque, François Hollande.
La même année, le mouvement lance une campagne "Génération anti-racailles !" pour dénoncer "les violences dont les jeunes Français sont régulièrement victimes", avec l'organisation de stages d'auto-défense et de patrouilles - illégales - dans les transports en commun.
En pleine crise migratoire, GI dépêche en 2016 à Calais plusieurs dizaines de militants pour bloquer trois ponts reliant l'immense camp de migrants la "Jungle" et le centre-ville. Une dizaine d'entre eux sont alors arrêtés.
En avril 2018, le mouvement mène une nouvelle opération anti-migrants à la frontière franco-italienne, sur un col proche de Briançon (Hautes-Alpes). Des dizaines de militants vêtus de doudounes bleues participent à des patrouilles de nuit et déploient une chaîne humaine sous la bannière "Defend Europe". Trois cadres du groupe sont condamnés par le tribunal de Gap mais la cour d'appel de Grenoble les relaxe en 2020.
L'opération sera plus tard saluée comme une "belle opération de communication" par Marine Le Pen, dont le parti affiche son soutien au mouvement, même s'il affirme ne pas en partager "toutes les opinions".
En octobre 2018, GI s'attaque cette fois à un symbole de l'aide aux migrants, l'ONG SOS Méditerranée, avec l'occupation de son siège à Marseille par plus d'une quinzaine de militants.
L'organisation fait encore parler d'elle en juin 2020 à Paris, alors que se tient une marche à l'appel du comité Adama Traoré. Les identitaires déroulent sur des toits une large banderole réclamant: "Justice pour les victimes du racisme anti-blanc. White Lives Matter".
Son dernier coup d'éclat date du 19 janvier, destiné à empêcher le passage de migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne: il provoque l'ire du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui engage une procédure de dissolution du groupe.
dfa-ag-are/ppy/nm
Meurtre dans un centre d'asile en France: l'agresseur soudanais ne voulait pas être expulsé #
En France depuis 2015, mais voué à une expulsion prochaine, l'assassin présumé vendredi d'un responsable de centre d'asile à Pau (sud-ouest) "nourrissait des reproches" envers cette administration, et voulait éviter de retourner au Soudan en guerre, selon le parquet, qui a écarté "toute intention terroriste".
La garde à vue du Soudanais a été prolongée samedi matin au terme des premières 24 heures et il sera présenté dimanche à un juge d'instruction "en vue d'une mise en examen (inculpation, ndlr) et d'un placement en détention provisoire" pour assassinat, a déclaré la procureure de Pau Cécile Gensac en conférence de presse.
L'agresseur n'était "ni signalé ni fiché dans le cadre de la radicalisation violente, et les éléments recueillis permettent d'écarter toute intention terroriste", a souligné Mme Gensac, confirmant des premières informations vendredi de source policière.
Le Soudanais ne bénéficiait plus depuis novembre 2020 d'autorisation de séjour à la suite de condamnations.
Il a reconnu les faits et expliqué aux enquêteurs qu'il "nourrissait des reproches" à l'égard de la structure d'accueil de Pau, a ajouté la procureure. Il considérait "que sa situation n'a(vait) pas été correctement traitée".
Il était venu pour "obtenir de la structure et donc de la victime un papier (...) afin de permettre son maintien sur le territoire national" et éviter de retourner au Soudan, selon Mme Gensac. Il était déjà venu "trois fois dans la semaine en cours" dans le centre, où il avait été pris en charge par le passé.
Vendredi, vers 10H30, il s'était à nouveau présenté au centre d'accueil. Là, il est soupçonné d'avoir porté plusieurs coups de couteau --13 plaies ont été recensées-- à un chef de service du centre, avant d'être maîtrisé par des employés, puis interpellé sans opposer de résistance.
Très vite, des employés du centre ont entendu des cris, alerté la police, et ont découvert leur collègue gisant au sol. Ils ont maîtrisé l'agresseur "au niveau des bras", avec "beaucoup de courage", a insisté Mme Gensac, et l'ont maintenu dans un bureau jusqu'a ce que la police l'interpelle, sans résistance.
La victime de 46 ans, père de deux enfants et travailleur social expérimenté qui était chef du pôle "asile" de la structure depuis six ans, est mort de ses blessures environ une heure après les coups portés, a indiqué la procureure.
L'agression de Pau a donné lieu à des appels, venus d'extrême droite et d'une partie de la droite prônant notamment un"moratoire sur l'immigration" ou bien la "double peine" par l'expulsion immédiate d'un étranger condamné.
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu vendredi à Pau, a appelé à ce "qu'on ne mélange pas tout. Il est normal que la République applique des règles", et "tout à fait normal que la République soit fidèle à la vocation de la France d'accueillir des réfugiés".
cyp-pbl/tes/ode/sba/cls
Génération identitaire manifeste à Paris contre son éventuelle dissolution #
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi en début d'après-midi à Paris pour protester contre l'éventuelle dissolution du mouvement d'extrême droite radicale Génération identitaire, mesure réclamée de longue date par plusieurs associations mais dénoncée par le RN, a constaté une journaliste de l'AFP.
"La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. A aucun moment, ils n'ont violé la loi. C'est de la gesticulation politique", a déclaré à l'AFP Patrick Hays, vice-président de l'Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement, bouclée par les forces de police et un service d'ordre très visible.
L'entourage du fondateur du FN (ex-RN) Jean-Marie Le Pen ne sera pas "physiquement présent mais le coeur y est", a fait savoir à l'AFP son entourage, précisant qu'il était représenté par Patrick Hays.
Autour de lui, des manifestants scandaient "On est chez nous!", d'autres brandissaient des pancartes "Dissous car identitaire", alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan "Make America Great Again", semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.
A la tribune, les discours ont "remercié" le polémiste Eric "Zemmour de défendre nos idées", ainsi que l'ancienne députée FN, Marion Maréchal, et les ex-membres du FN Florian Philippot et Jean Messiha pour avoir témoigné leur soutien.
A la même heure, à moins d'un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l'appel de l'Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d'ordre la "riposte antifasciste sociale". Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré "hors délai".
Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place.
"C'est scandaleux d'avoir interdit un pauvre rassemblement pacifique comme le nôtre, il y a plus de forces de l'ordre que de manifestants alors que là-bas les néonazis manifestent tranquillement", a déclaré Karine, 36 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2.800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus.
Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées.
Le 13 février, M. Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments, une décision dénoncée par le Rassemblement national qui y voit "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".
mep-els-are/pga/nm
France: absence d'intention terroriste confirmée après l'assassinat d'un responsable d'un centre de réfugiés #
Le parquet de Pau (sud-ouest de la France) a confirmé samedi l'absence de "toute intention terroriste", après qu'un Soudanais de 38 ans a tué au couteau vendredi dans cette ville un responsable d'un centre de réfugiés.
La garde à vue de l'homme a été prolongée samedi matin au terme des premières 24 heures et il sera présenté dimanche à un juge d'instruction "en vue d'une mise en examen (inculpation, ndlr) et d'un placement en détention provisoire" pour assassinat, a déclaré la procureure de Pau Cécile Gensac en conférence de presse.
L'agresseur n'était "ni signalé ni fiché dans le cadre de la radicalisation violente, et les éléments recueillis permettent d'écarter toute intention terroriste", a souligné Mme Gensac, confirmant des premières informations vendredi de source policière.
Le Soudanais, en France depuis 2015, ne bénéficiait plus depuis novembre 2020 d'autorisation de séjour à la suite de condamnations.
Il a reconnu les faits et expliqué aux enquêteurs qu'il "nourrissait des reproches" à l'égard de la structure d'accueil de Pau, a ajouté la procureure. Il considérait "que sa situation n'a(vait) pas été correctement traitée".
Il était venu pour "obtenir de la structure et donc de la victime un papier (...) afin de permettre son maintien sur le territoire national" et éviter de retourner au Soudan, selon Mme Gensac. Il était déjà venu "trois fois dans la semaine en cours" dans le centre, où il avait été pris en charge par le passé.
Vendredi, vers 10H30, il s'était à nouveau présenté au centre d'accueil. Là, il est soupçonné d'avoir porté plusieurs coups de couteau --13 plaies ont été recensées-- à un chef de service du centre, avant d'être maîtrisé par des employés, puis interpellé sans opposer de résistance.
La victime de 46 ans, père de deux enfants et travailleur social expérimenté qui était chef du pôle "asile" de la structure depuis six ans, est mort de ses blessures environ une heure après les coups portés, a indiqué la procureure.
cyp-pbl/tes/ode
A la frontière entre France et Italie, l'immigration clandestine change de visage #
Dans la station de ski désertée de Montgenèvre, dans les Alpes françaises, policiers et militants associatifs patrouillent à la recherche de migrants épuisés qui tentent de déjouer les contrôles. Une immigration qui change de visage, l'Asie remplaçant l'Afrique, les familles les hommes seuls.
Dans cette ville devenue ces dernières années l'un des principaux points de passage entre l'Italie et la France, une vingtaine de bénévoles participent régulièrement à des maraudes médicalisées pour porter assistance à des migrants en proie à l'extrême fatigue, au froid et à la faim, indique le Dr Philippe de Botton, président de Médecins du Monde, présente depuis près de deux ans dans la commune.
"Plus les forces de l'ordre sont présentes, plus les obstacles sont dressés, plus les personnes exilées prendront des risques pour les contourner", regrette Michel Rousseau, coprésident de l'association Tous Migrants. Trois jeunes migrants sont morts dans le département des Hautes-Alpes en 2018 et 2019, peu après avoir franchi la frontière.
Franco Capra, maire du village italien frontalier de Clavière, note toutefois qu'"il y avait beaucoup plus de personnes qui cherchaient à passer la frontière fin décembre que maintenant".
"La Croix-Rouge cherche à convaincre les familles de ne pas franchir la frontière et les accompagne à Oulx [à 15 km de Montgenèvre] où elles peuvent être accueillies dans un refuge mais certaines tentent leur chance", poursuit-il.
Parti pour échapper aux combats, Feeruz, un Afghan de 38 ans, est lui parvenu jusqu'à Briançon, à une dizaine de kilomètres de Montgenèvre, côté français. "Je pense aller vers Marseille ou en Angleterre", témoigne-t-il.
Depuis l'ouverture du Refuge solidaire de Briançon en 2017, 11.500 personnes y ont été accueillies. On y propose notamment un hébergement d'urgence et de premiers soins.
Pour les migrants, c'est l'opportunité de faire une pause après un périple jonché de nombreuses épreuves. "Les gens nous témoignent des brutalités et des vols qu'ils ont subis (lors de leur transit via la) Croatie", explique notamment Marie-Danielle, 71 ans, bénévole au Refuge.
Ces derniers mois, les patrouilles de Médecins du Monde ont constaté une baisse des arrivées, mais aussi une modification du profil des migrants: ce sont désormais des familles entières et non des hommes seuls qui tentent de traverser la frontière.
Et de plus en plus d'Asiatiques tentent l'aventure, alors qu'auparavant les arrivées concernaient principalement des Subsahariens. L'an dernier, 354 Afghans (+2.000% par rapport en 2019) et 150 Iraniens (+650%) ont fait l'objet d'une procédure de non-admission, selon les chiffres de la préfecture.
"Depuis janvier, nous voyons beaucoup d'Afghans et d'Iraniens, confirme Alain Mouchet, un des administrateurs du Refuge solidaire.
Mais même si le nombre de migrants semble en recul - les refus d'entrées sur le territoire national ont baissé de 60% depuis le pic de 2018 - les forces de l'ordre ne baissent pas la garde.
M. Rousseau, de l'association Tous Migrants, dénonce "des techniques d'intimidation" des forces de l'ordre comme "la filature des véhicules, les contrôles multiples, les amendes abusives" à l'encontre des militants de son association.
"Les policiers sont conscients que les migrants ne sont pas des délinquants", mais une soixantaine d'agents doivent faire face à la pression exercée par "la présence quotidienne de militants de tous bords", se défend Vincent Guillermin, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale.
L'eurodéputé (EELV) Damien Carême dénonce lui la "pression exercée par les forces de l'ordre", qu'il attribue au "gouvernement qui veut glaner des voix à l'extrême droite".
"En 2020, mon parquet n'a été saisi d'aucune plainte à l'encontre de policiers ou de gendarmes pour des faits de violence policière ou pour toute autre infraction", répond le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy, dont "la priorité absolue, c'est de lutter contre les personnes qui font rentrer illégalement les étrangers en France pas contre celles qui les accueillent en France".
Soupçonnés d'avoir aidé des migrants à passer la frontière, deux maraudeurs âgés de 28 et 31 ans, seront jugés le 22 avril à Gap, chef-lieu des Hautes-Alpes. L'aide à l'entrée d'un étranger en situation irrégulière reste passible de cinq ans de prison et de 30.000 euros d'amende.
L'an dernier, 78 passeurs ont été interpellés dans les Hautes-Alpes, contre 30 en 2019, 31 en 2018, 34 en 2017 et 6 en 2016.
Depuis la loi asile et immigration de 2018, l'aide à la circulation n'est plus un délit si cette aide est réalisée dans un but exclusivement humanitaire, comme c'était déjà le cas pour l'aide au séjour depuis 2012.
jm/fga/ag/tes/ode
A la frontière italienne, l'immigration clandestine change de visage #
Dans la station de ski désertée de Montgenèvre (Hautes-Alpes), policiers et militants associatifs patrouillent à la recherche de migrants épuisés qui tentent de déjouer les contrôles. Une immigration qui change de visage, l'Asie remplaçant l'Afrique, les familles les hommes seuls.
Dans cette ville devenue ces dernières années l'un des principaux points de passage entre l'Italie et la France, une vingtaine de bénévoles participent régulièrement à des maraudes médicalisées pour porter assistance à des migrants en proie à l'extrême fatigue, au froid et à la faim, indique le Dr Philippe de Botton, président de Médecins du Monde, présente depuis près de deux ans dans la commune.
"Plus les forces de l'ordre sont présentes, plus les obstacles sont dressés, plus les personnes exilées prendront des risques pour les contourner", regrette Michel Rousseau, coprésident de l'association Tous Migrants. Trois jeunes migrants sont morts dans les Hautes-Alpes en 2018 et 2019, peu après avoir franchi la frontière.
Franco Capra, maire du village italien frontalier de Clavière, note toutefois qu'"il y avait beaucoup plus de personnes qui cherchaient à passer la frontière fin décembre que maintenant".
"La Croix-Rouge cherche à convaincre les familles de ne pas franchir la frontière et les accompagne à Oulx [à 15 km de Montgenèvre] où elles peuvent être accueillies dans un refuge mais certaines tentent leur chance", poursuit-il.
Parti pour échapper aux combats, Feeruz, un Afghan de 38 ans, est lui parvenu jusqu'à Briançon. "Je pense aller vers Marseille ou en Angleterre", témoigne-t-il.
Depuis l'ouverture du Refuge solidaire de Briançon en 2017, 11.500 personnes y ont été accueillies. On y propose notamment un hébergement d'urgence et de premiers soins.
Pour les migrants, c'est l'opportunité de faire une pause après un périple jonché de nombreuses épreuves. "Les gens nous témoignent des brutalités et des vols qu'ils ont subis (lors de leur transit via la) Croatie", explique notamment Marie-Danielle, 71 ans, bénévole au Refuge.
Ces derniers mois, les patrouilles de Médecins du Monde ont constaté une baisse des arrivées, mais aussi une modification du profil des migrants: ce sont désormais des familles entières et non des hommes seuls qui tentent de traverser la frontière.
Et de plus en plus d'Asiatiques tentent l'aventure, alors qu'auparavant les arrivées concernaient principalement des Subsahariens. L'an dernier, 354 Afghans (+2.000% par rapport en 2019) et 150 Iraniens (+650%) ont fait l'objet d'une procédure de non-admission, selon les chiffres de la préfecture.
"Depuis janvier, nous voyons beaucoup d'Afghans et d'Iraniens, confirme Alain Mouchet, un des administrateurs du Refuge solidaire.
Mais même si le nombre de migrants semble en recul - les refus d'entrées sur le territoire national ont baissé de 60% depuis le pic de 2018 - les forces de l'ordre ne baissent pas la garde.
M. Rousseau, de l'association Tous Migrants, dénonce "des techniques d'intimidation" des forces de l'ordre comme "la filature des véhicules, les contrôles multiples, les amendes abusives" à l'encontre des militants de son association.
"Les policiers sont conscients que les migrants ne sont pas des délinquants", mais une soixantaine d'agents doivent faire face à la pression exercée par "la présence quotidienne de militants de tous bords", se défend Vincent Guillermin, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police nationale.
L'eurodéputé (EELV) Damien Carême dénonce lui la "pression exercée par les forces de l'ordre", qu'il attribue au "gouvernement qui veut glaner des voix à l'extrême droite".
"En 2020, mon parquet n'a été saisi d'aucune plainte à l'encontre de policier ou de gendarme pour des faits de violence policière ou pour toute autre infraction", répond le procureur de la République de Gap, Florent Crouhy, dont "la priorité absolue, c'est de lutter contre les personnes qui font rentrer illégalement les étrangers en France pas contre celles qui les accueillent en France".
Soupçonnés d'avoir aidé des migrants à passer la frontière, deux maraudeurs âgés de 28 et 31 ans, seront jugés le 22 avril à Gap. L'aide à l'entrée d'un étranger en situation irrégulière reste passible de cinq ans de prison et de 30.000 euros d'amende.
L'an dernier, 78 passeurs ont été interpellés dans les Hautes-Alpes, contre 30 en 2019, 31 en 2018, 34 en 2017 et 6 en 2016.
Depuis la loi asile et immigration de 2018, l'aide à la circulation n'est plus un délit si cette aide est réalisée dans un but exclusivement humanitaire, comme c'était déjà le cas pour l'aide au séjour depuis 2012.
jm/fga/ag/tes
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés et demandeurs d'asile du sud-ouest de la France a été tué vendredi à coups de couteau par un Soudanais dont la demande d'asile venait d'être refusée, une attaque qui n'est pas considérée comme terroriste par les enquêteurs.
La victime, un père de famille de 46 ans, qui était depuis 12 ans chef de service au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile Isard COS, à Pau, est morte de ses blessures peu après les faits, et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé sans incident, a indiqué la police.
L'agresseur présumé est connu de la police pour des faits de violence, et avait effectué un passage en prison. Mais il était inconnu des services de renseignement et l'attaque n'est pas considérée comme terroriste, selon une source proche du dossier, alors que la France subit depuis 2015 une vague d'attaques jihadistes. L'homme est un demandeur d'asile qui ne vivait pas au centre, mais y avait été pris en charge par le passé.
Vers 11H00, il s'est présenté dans les locaux administratifs du centre pour y rencontrer le chef du pôle asile. Alors qu'il était dans son bureau, "des employés ont été alertés par des cris et ont immédiatement appelé les services de police", a précisé le parquet de Pau.
Les policiers et secours ont découvert la victime au sol, porteur de plusieurs plaies, principalement au thorax. L'agresseur présumé était alors gardé dans un bureau annexe par des employés du centre, a détaillé la procureure de la République de Pau Cécile Gensac dans un communiqué.
L'homme a été placé en garde à vue pour assassinat, et une enquête de flagrance confiée à la sûreté départementale de la police de Pau, pour déterminer l'exact déroulement des faits et leurs motivations, a-t-elle ajouté.
Une cellule de soutien psychologique a été déclenchée pour le personnel du centre d'accueil.
Choquée, une employée de 47 ans, en "état de détresse psychologique", a été transportée à l'hôpital de Pau, selon les pompiers.
Né en 1983, l'agresseur présumé "avait été suivi par le centre d'accueil pour demandeurs d'asile il y a quelques années. Son casier judiciaire fait apparaître deux condamnations exécutées pour faits de violences commis en 2017", selon le parquet.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu à Pau porter "la solidarité" du gouvernement, a expliqué que l'homme était arrivé en France en 2015, et s'était vu alors refuser son statut de réfugié par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Cependant, a ajouté le ministre, il avait été autorisé par la justice administrative à rester en France, une autorisation qui avait pris fin avec sa condamnation à de la prison "pour rixe à l'arme blanche".
L'agresseur présumé n'avait cependant pas répondu à deux convocations, dont une fois fin 2020, pour se faire signifier son expulsion et "c'est parce qu'il devait quitter le territoire national (...) sans doute qu'il est venu ici", a déclaré M. Darmanin devant le centre d'accueil.
A ses côtés, le maire de Pau et ancien ministre François Bayrou a exprimé le "double choc" de l'association "qui prend en charge plus de 250 personnes en recherche d'asile, de refuge, dans des moments particulièrement difficiles de leur vie". Un choc "parce qu'ils ont perdu leur collègue, leur ami, leur proche", et que celui-ci a perdu la vie "par l'un d'entre ceux" qu'ils ont vocation "à prendre en charge et aider".
La victime était "un travailleur social expérimenté, chef de service depuis 2015 avec une longue expérience de l'accueil des demandeurs d'asile. Il devait gérer des situations délicates et difficiles", a déclaré Elias Philippe, directeur du centre.
Il a remercié "les salariés présents qui ont oeuvré pour maîtriser l'individu".
Gérald Darmanin "doit maintenant sans délai décréter un moratoire sur l'immigration", a tweeté le numéro deux du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, assurant que "l'hospitalité accordée à la Terre entière nuit gravement à la sécurité des Français".
"Un étranger connu par la police pour des faits de violence et ayant fait de la prison en France devrait être renvoyé immédiatement dans son pays. La droite a fait l'erreur de supprimer la double peine, il nous faudra la rétablir", a assuré le patron des sénateurs du parti de droite Les Républicains, Bruno Retailleau.
léo-pbl-pjl-sm/pjl/swi/thm
Jusqu'à 30 mariages blancs par an : six fraudeurs mis en examen #
L'union de complaisance était facturée 23.000 euros en moyenne : six membres d'une organisation de mariages blancs, soupçonnés d'avoir arrangé plusieurs centaines de fausses noces en France, ont été mis en examen vendredi, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
La structure, basée dans les Ardennes, était dirigée par une femme, "une super wedding-planneuse", qui a été placée en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Charleville-Mézières, a indiqué cette source.
Les autres mis en examen, dont des membres de sa famille, ont été placés sous contrôle judiciaire.
"Entre 25 et 30 mariages blancs étaient organisés à l'année, dans les Ardennes, la Marne et en région parisienne", a expliqué la source proche de l'enquête.
Au total, les gendarmes de la section de recherches de Reims soupçonnent le groupe d'avoir organisé "plusieurs centaines" d'unions frauduleuses, mais n'ont pu retenir que 88 mariages suspects sur la période non prescrite, entre 2016 et 2021.
Sur les 23.000 euros facturés au ressortissant étranger, l'organisatrice empochait 13.000 euros et le faux époux français 8.000. A cela s'ajoutait le coût des faux documents à fournir, livrés en kits, pour prouver la prétendue communauté de vie, comme des fausses factures de téléphone.
Lors des perquisitions, 13.000 euros en liquide ont été saisis, ainsi que des robes de mariées.
"Ces mariages blancs visaient à l'obtention de titres de séjour, à bénéficier d'une protection contre une mesure d'éloignement ou tout simplement à acquérir la nationalité française", a détaillé la source proche.
Les différentes préfectures concernées ont été informées pour qu'elles puissent lancer des procédures d'annulations des unions.
alh/dar/bma
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés et demandeurs d'asile du sud-ouest de la France a été tué vendredi à coups de couteau par un Soudanais dont la demande d'asile venait d'être refusée, une attaque qui n'est pas considérée comme terroriste par les enquêteurs.
La victime, un père de famille de 46 ans, qui était depuis 12 ans chef de service au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile Isard COS, à Pau, est morte de ses blessures peu après les faits, et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé sans incident, a indiqué la police.
L'agresseur présumé est connu de la police pour des faits de violence, et avait effectué un passage en prison. Mais il était inconnu des services de renseignement et l'attaque n'est pas considérée comme terroriste, selon une source proche du dossier, alors que la France subit depuis 2015 une vague d'attaques jihadistes. L'homme est un demandeur d'asile qui ne vivait pas au centre, mais y avait été pris en charge par le passé.
Vers 11H00, il s'est présenté dans les locaux administratifs du centre pour y rencontrer le chef du pôle asile. Alors qu'il était dans son bureau, "des employés ont été alertés par des cris et ont immédiatement appelé les services de police", a précisé le parquet de Pau.
Les policiers et secours ont découvert la victime au sol, porteur de plusieurs plaies, principalement au thorax. L'agresseur présumé était alors gardé dans un bureau annexe par des employés du centre, a détaillé la procureure de la République de Pau Cécile Gensac dans un communiqué.
L'homme a été placé en garde à vue pour assassinat, et une enquête de flagrance confiée à la sûreté départementale de la police de Pau, pour déterminer l'exact déroulement des faits et leurs motivations, a-t-elle ajouté.
Une cellule de soutien psychologique a été déclenchée pour le personnel du centre d'accueil.
Choquée, une employée de 47 ans, en "état de détresse psychologique", a été transportée à l'hôpital de Pau, selon les pompiers.
Né en 1983, l'agresseur présumé "avait été suivi par le centre d'accueil pour demandeurs d'asile il y a quelques années. Son casier judiciaire fait apparaître deux condamnations exécutées pour faits de violences commis en 2017", selon le parquet.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu à Pau porter "la solidarité" du gouvernement, a expliqué que l'homme était arrivé en France en 2015, et s'était vu alors refuser son statut de réfugié par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Cependant, a ajouté le ministre, il avait été autorisé par la justice administrative à rester en France, une autorisation qui avait pris fin avec sa condamnation à de la prison "pour rixe à l'arme blanche".
L'agresseur présumé n'avait cependant pas répondu à deux convocations, dont une fois fin 2020, pour se faire signifier son expulsion et "c'est parce qu'il devait quitter le territoire national (...) sans doute qu'il est venu ici", a déclaré M. Darmanin devant le centre d'accueil.
A ses côtés, le maire de Pau et ancien ministre François Bayrou a exprimé le "double choc" de l'association "qui prend en charge plus de 250 personnes en recherche d'asile, de refuge, dans des moments particulièrement difficiles de leur vie". Un choc "parce qu'ils ont perdu leur collègue, leur ami, leur proche", et que celui-ci a perdu la vie "par l'un d'entre ceux" qu'ils ont vocation "à prendre en charge et aider".
La victime était depuis plus de 20 ans acteur du secteur de l'asile.
Gérald Darmanin "doit maintenant sans délai décréter un moratoire sur l'immigration", a tweeté le numéro deux du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, assurant que "l'hospitalité accordée à la Terre entière nuit gravement à la sécurité des Français".
"Un étranger connu par la police pour des faits de violence et ayant fait de la prison en France devrait être renvoyé immédiatement dans son pays. La droite a fait l'erreur de supprimer la double peine, il nous faudra la rétablir", a assuré le patron des sénateurs du parti de droite Les Républicains, Bruno Retailleau.
léo-pbl-pjl-sm/pjl/swi/thm
Fermeture de Fessenheim: un an après, le territoire redoute une "impasse financière", dénoncent des élus #
Les élus locaux du secteur de Fessenheim (Haut-Rhin) ont dénoncé vendredi "l'impasse financière" dans laquelle pourrait se trouver à terme leur territoire en raison d'un différend fiscal avec l'Etat, un an après la fermeture de la centrale nucléaire.
La commune de Fessenheim et ses voisines continuent à verser 2 à 3 millions d'euros chaque année à un fonds de compensation financière, alors qu'elles ne touchent plus les 6,4 millions d'euros de recettes fiscales qu'apportait la centrale, ont-ils exposé lors d'un point de presse à Fessenheim.
"Absurde", selon le maire de Fessenheim Claude Brender, ce mécanisme est synonyme de "faillite programmée du territoire" à terme, a déclaré Gérard Hug, président de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach, qui en compte 29. "Notre collectivité ne pourra pas supporter" cette charge, a-t-il souligné.
La critique porte sur le fonctionnement du Fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), né en 2010 de la suppression de la taxe professionnelle pour instaurer une compensation entre les collectivités gagnantes de la réforme et celles perdantes.
L'Etat refuse de retirer Fessenheim de la liste des collectivités qui contribuent au fonds, alors que la centrale s'est arrêtée. "C'est comme demander à un salarié licencié de continuer à payer les cotisations (sociales)", a comparé M. Brender.
Selon les élus, aucune avancée significative n'a été obtenue pour le long terme alors que le problème est soulevé depuis plusieurs années et que la "neutralisation des effets du FNGIR" leur avait été promise dès 2018 par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d'Etat à la Transition écologique.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Haut-Rhin fait valoir que les collectivités situées autour de la centrale bénéficient d'une "compensation intégrale" de leur contribution au FNGIR, et ce jusqu'en 2023.
La préfecture a également rappelé qu'un amendement à la loi de finances 2021 "vise à réduire d'un tiers leur perte de recettes".
Le versement annuel devrait passer de 3 à 2 millions d'euros après 2023, ont confirmé les élus vendredi. Toutefois, ce "geste" de l'Etat demeure "insuffisant", a réagi M. Hug.
Par ailleurs, il "n'est pas sûr" que ce rabais annuel d'un million d'euros profite seulement à Fessenheim, a relevé Raphaël Schellenberger, député (LR) du Haut-Rhin : l'économie pourrait être mutualisée entre la centaine de collectivités contributrices au FNGIR en France.
"La solution, c'est de sortir Fessenheim des territoires éligibles au FNGIR", a insisté M. Schellenberger.
Sur 20 ans, la contribution du territoire au FNGIR atteindra 100 millions d'euros, car le dispositif concerne aussi la Collectivité européenne d'Alsace à hauteur comparable, a calculé Yves Hemedinger, député (LR) du Haut-Rhin.
Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont été arrêtés respectivement le 22 février et le 30 juin 2020. Leur démantèlement dans les prochaines années va faire perdre plus de 2.000 emplois locaux directs et indirects, selon les élus.
L'Etat alloue 15 millions d'euros au territoire pour sa reconversion a rappelé la préfecture. "Une goutte d'eau", a estimé M. Brender.
cor-apz/ha/tes
La France lance la conception de ses futurs sous-marins lanceurs d'engins #
La France a lancé vendredi la conception de ses sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) de troisième génération, appelés à incarner à partir de 2035 la composante océanique de sa force de dissuasion nucléaire.
"J'ai le plaisir de vous annoncer aujourd'hui le lancement en réalisation du programme (...), quatre sous-marins dont les performances remarquables permettront de garantir, dans la durée, la crédibilité opérationnelle de la composante océanique de notre dissuasion", a annoncé la ministre des Armées Florence Parly sur le site de la Direction générale de l'armement (DGA) de Val-de-Reuil (Eure).
Un contrat de "plusieurs milliards d'euros" a été notifié pour la phase dite de "conception générale" de ces submersibles livrables à partir de 2035, selon son cabinet.
Paris a déjà autorisé l'an passé l'engagement de 5,1 milliards d'euros pour ce programme.
Il s'agit de remplacer les SNLE de la classe Le Triomphant en service et lancés entre 1994 et 2008. D'où leur qualification de "SNLE 3G", pour troisième génération depuis le premier SNLE français mis à l'eau en 1967.
La phase de "conception générale", permettant de définir précisément les composants principaux du bâtiment, doit durer cinq ans et la première tôle être découpée en 2023 pour des submersibles ayant vocation à naviguer jusqu'en 2090.
La France considère la dissuasion comme son assurance-vie face aux menaces contre ses intérêts existentiels. Et plus encore que la composante aéroportée, les SNLE français -au nombre de quatre pour en avoir un en permanence en patrouille- "constituent le socle de la stratégie nucléaire", rappelle Corentin Brustlein, directeur de recherches à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
Une fois en mer avec 16 missiles nucléaires à son bord, le sous-marin "se dilue dans l'océan" afin de ne pas être repéré.
"Leur indétectabilité fait leur invulnérabilité afin qu'ils puissent être un instrument de représailles face à un agresseur potentiel", explique-t-il à l'AFP. Et donc le dissuader d'agir.
La dissuasion "interdit à l'adversaire de miser sur le succès de l'escalade, de l'intimidation ou du chantage et en cela, elle a une vocation profondément pacifique", a rappelé la ministre.
Toutes les puissances nucléaires ont ou aspirent à développer une composante sous-marine ou à la renouveler.
Les Etats-Unis doivent remplacer leurs 14 sous-marins de classe Ohio par 12 sous-marins de classe Columbia à partir de 2031. Les Britanniques doivent renouveler les leurs (4) à partir de 2028.
La Russie dispose à nouveau d'une dizaine de bâtiments. Et la Chine qui, "pendant longtemps avait des SNLE qui existaient sur le papier, fait désormais de vraies patrouilles" avec ses six sous-marins Jin. Sans compter "la Corée du Nord (qui) investit également cette technologie", selon Corentin Brustlein.
Les futurs sous-marins français seront "un peu plus longs et un peu plus lourds" que les SNLE actuels (138 mètres pour 14.300 tonnes en plongée), explique-t-on chez Naval Group, maître d'oeuvre industriel du programme avec TechnicAtome, chargé des chaufferies nucléaires.
Ils seront également composés d'un équipage mixte de 110 personnes.
Sur le plan technique, "il y aura des briques technologiques en filiation avec les bâtiments en service et quelques domaines dans lesquels il y a des ruptures technologiques liées à la furtivité", confie-t-on chez Naval Group.
Tout repose sur la discrétion acoustique. Le SNLE 3G "entendra mieux et se défendra mieux, tout en étant plus silencieux: il ne sera pas plus bruyant qu'un banc de crevettes", selon Mme Parly.
L'enjeu est donc de concevoir des bâtiments "discrets au moment de leur entrée en service mais aussi sur les 30-35 ans de leur durée de vie" et d'identifier les ruptures potentielles dans les technologies de détection, explique Corentin Brustlein.
Les premières études ont commencé il y a déjà 10 ans chez Naval Group. Le programme représentera 100 millions d'heures de travail d'ici le lancement du dernier de la série en 2050 pour le groupe et 200 sociétés partenaires.
Car un SNLE est l'équipement le plus complexe qui soit, rappelle l'entreprise: "C'est une base de lancement (spatial) de Kourou, une centrale nucléaire et un village de 110 personnes dans un navire de 140 mètres, le tout sous l'eau".
mra/ico/dlm
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés et demandeurs d'asile du sud-ouest de la France a été tué vendredi à coups de couteau par un Soudanais dont la demande d'asile venait d'être refusée, une attaque qui n'est pas considérée comme terroriste par les enquêteurs.
La victime, un père de famille de 46 ans, qui était depuis 12 ans chef de service au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile Isard COS, à Pau, est morte de ses blessures peu après les faits, et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé sans incident, a indiqué la police.
L'agresseur présumé est connu de la police pour des faits de violence, et avait effectué un passage en prison. Mais il était inconnu des services de renseignement et l'attaque n'est pas considérée comme terroriste, selon une source proche du dossier, alors que la France subit depuis 2015 une vague d'attaques jihadistes. L'homme est un demandeur d'asile qui ne vivait pas au centre, mais y avait été pris en charge par le passé.
Vers 11H00, il s'est présenté dans les locaux administratifs du centre pour y rencontrer le chef du pôle asile. Alors qu'il était dans son bureau, "des employés ont été alertés par des cris et ont immédiatement appelé les services de police", a précisé le parquet de Pau.
Les policiers et secours ont découvert la victime au sol, porteur de plusieurs plaies, principalement au thorax. L'agresseur présumé était alors gardé dans un bureau annexe par des employés du centre, a détaillé la procureure de la République de Pau Cécile Gensac dans un communiqué.
L'homme a été placé en garde à vue pour assassinat, et une enquête de flagrance confiée à la sûreté départementale de la police de Pau, pour déterminer l'exact déroulement des faits et leurs motivations, a-t-elle ajouté.
Une cellule de soutien psychologique a été déclenchée pour le personnel du centre d'accueil.
Choquée, une employée de 47 ans, en "état de détresse pyschologique", a été transportée à l'hôpital de Pau, selon les pompiers.
Né en 1983, l'agresseur présumé "avait été suivi par le centre d'accueil pour demandeurs d'asile il y a quelques années. Son casier judiciaire fait apparaître deux condamnations exécutées pour faits de violences commis en 2017", selon le parquet.
Il venait de se voir refuser son statut de réfugié par les autorités, a-t-on précisé par ailleurs de sources policières et municipale.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dans un tweet sa venue "en fin d'après-midi pour rencontrer les personnels de l'association ainsi que les élus à la suite de la dramatique agression de ce matin".
"C'est un drame épouvantable. C'est d'autant plus choquant que la victime était engagée pour aider ces réfugiés", a déclaré de son côté le maire de Pau, l'ancien ministre François Bayrou, sur le site internet du quotidien La République des Pyrénées.
La victime était depuis plus de 20 ans acteur du secteur de l'asile.
Le maire de Pau souligne que le passé carcéral de l'agresseur était "la raison pour laquelle d'ailleurs son dossier de demande d'asile a été rejeté. Et donc une expulsion aurait sans doute dû suivre".
Gérald Darmanin "doit maintenant sans délai décréter un moratoire sur l'immigration", a tweeté le numéro deux du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, assurant que "l'hospitalité accordée à la Terre entière nuit gravement à la sécurité des Français".
"Un étranger connu par la police pour des faits de violence et ayant fait de la prison en France devrait être renvoyé immédiatement dans son pays. La droite a fait l'erreur de supprimer la double peine, il nous faudra la rétablir", a assuré le patron des sénateurs du parti de droite Les Républicains, Bruno Retailleau.
Implanté depuis plusieurs décennies à Pau, l'établissement Isard COS compte, selon son site internet, plus de 250 places, notamment dans un centre d'hébergement et par un service de sous-location d'appartements destinées aux familles de réfugiés, dans différents quartiers de la ville.
léo-pbl-pjl-sm/pjl/swi/thm
Fermeture de Fessenheim: un an après, le territoire dans une "impasse financière" (élus) #
Les élus locaux du secteur de Fessenheim (Haut-Rhin) ont dénoncé vendredi "l'impasse financière" dans laquelle se trouve leur territoire en raison d'un différend fiscal avec l'Etat, un an après la fermeture de la centrale nucléaire.
La commune de Fessenheim et ses voisines continuent à verser 2 à 3 millions d'euros chaque année à un fonds de compensation financière, alors qu'elles ne touchent plus les 6,4 millions d'euros de recettes fiscales qu'apportait la centrale, ont-ils exposé lors d'un point de presse à Fessenheim.
"Absurde", selon le maire de Fessenheim Claude Brender, ce mécanisme est synonyme de "faillite programmée du territoire", a déclaré Gérard Hug, président de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach, qui en compte 29. "Notre collectivité ne pourra pas supporter" cette charge, a-t-il souligné.
La critique porte sur le fonctionnement du Fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), né en 2010 de la suppression de la taxe professionnelle pour instaurer une compensation entre les collectivités gagnantes de la réforme et celles perdantes.
L'Etat refuse de retirer Fessenheim de la liste des collectivités qui contribuent au fonds, alors que la centrale s'est arrêtée. "C'est comme demander à un salarié licencié de continuer à payer les cotisations", a comparé M. Brender.
Selon les élus, aucune avancée significative n'a été obtenue alors que le problème est soulevé depuis plusieurs années et que la "neutralisation des effets du FNGIR" leur avait été promise dès 2018 par Sébastien Lecornu, alors secrétaire d'Etat à la Transition écologique.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Haut-Rhin a affirmé que les collectivités situées autour de la centrale bénéficient d'une "compensation intégrale" de leur contribution au FNGIR, et ce jusqu'en 2023.
La préfecture a également rappelé qu'un amendement à la loi de finances 2021 "vise à réduire d'un tiers leur perte de recettes".
Le versement annuel devrait passer de 3 à 2 millions d'euros après 2023, ont confirmé les élus vendredi. Toutefois, ce "geste" de l'Etat demeure "insuffisant", a réagi M. Hug.
"La solution, c'est de sortir Fessenheim des territoires éligibles au FNGIR", a estimé M. Schellenberger.
Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont été arrêtés respectivement le 22 février et le 30 juin 2020. Leur démantèlement dans les prochaines années va faire perdre plus de 2.000 emplois locaux directs et indirects, selon les élus.
cor-apz/ha/pb
France: une boulangère en grève de la faim pour un jeune guinéen menacé d'expulsion #
Une boulangère française a entamé vendredi son onzième jour de grève de la faim pour demander la régularisation d'un jeune migrant guinéen de 20 ans à qui elle souhaite pouvoir offrir un apprentissage.
Patricia Hyvernat ne s'alimente plus que de "thé, café et de bouillon de légumes" depuis le mardi 9 février pour permettre à Mamadou Yaya Bah d'obtenir un récépissé de demande de titre de séjour afin qu'il puisse entamer une formation à la rentrée.
"Il a quitté son pays à l'âge de 14 ans; il a traversé la Libye où il a été emprisonné; il mérite d'avoir une autre chance dans la vie", a déclaré la boulangère à propos du jeune homme qu'elle et son mari ont accueilli plusieurs fois en stage, à La-Chapelle-du-Châtelard (centre-est).
Contactée par l'AFP, la préfecture de l'Ain rappelle qu'une "obligation de quitter le territoire français a été notifiée en novembre 2018" à M. Bah, avant d'ajouter que "sa situation aurait vocation à être réexaminée si de nouveaux éléments étaient présentés".
L'histoire fait écho au combat de Stéphane Ravacley, un boulanger du Doubs, qui au terme d'une autre grève de la faim très médiatisée en début d'année a empêché l'expulsion de Laye Fodé Traoré, son jeune apprenti guinéen.
"C'est son courage qui m'a poussé à me dire qu'effectivement, si on veut que les choses avancent, il faut se montrer et en parler, car jusque-là on stagne, il ne se passe rien", a déclaré la boulangère à qui M. Ravacley a rendu visite ce jeudi.
"Il a partagé avec nous ses difficultés concernant la grève de la faim et ce qu'il fallait faire sur plan médical pour ne pas sombrer", poursuit la quinquagénaire qui affirme avoir déjà perdu 7 kilos et n'a pas cessé de travailler.
Ces derniers jours, le couple Hyvernat et le jeune homme ont également rencontré le député de la circonscription, Stéphane Trompille (majorité présidentielle), qui s'est engagé à "donner un coup de pouce et faire remonter le dossier en préfecture", selon Mme Hyvernat.
Sur internet une pétition intitulée "Yaya veut devenir boulanger: il lui faut des papiers" a recueilli plus de 11.000 signatures.
"On voudrait qu'il puisse reprendre notre affaire d'ici à trois ans, au moment où on aimerait partir en retraite", affirme la boulangère installée dans un village de quelque 390 âmes chez qui les acquéreurs et les candidats au métier ne se bousculent pas. "On est à la campagne; on est loin de tout. C'est un travail de nuit, pour lequel il faut être passionné et Yaya l'est".
ari/fga/pb/thm
Une boulangère de l'Ain en grève de la faim pour un jeune guinéen menacé d'expulsion #
Une boulangère de La-Chapelle-du-Châtelard (Ain) a entamé vendredi son onzième jour de grève de la faim pour demander la régularisation d'un jeune migrant guinéen de 20 ans à qui elle souhaite pouvoir offrir un apprentissage.
Patricia Hyvernat ne s'alimente plus que de "thé, café et de bouillon de légumes" depuis le mardi 9 février pour permettre à Mamadou Yaya Bah d'obtenir un récépissé de demande de titre de séjour afin qu'il puisse entamer une formation à la rentrée.
"Il a quitté son pays à l'âge de 14 ans; il a traversé la Libye où il a été emprisonné; il mérite d'avoir une autre chance dans la vie", déclare la boulangère à propos du jeune homme qu'elle et son mari ont accueilli plusieurs fois en stage.
"Il a désormais un très bon niveau. Il pourrait avoir le CAP en candidat libre s'il se présentait", assure-t-elle, indiquant que des démarches de préinscription au CFA voisin d'Ambérieu-en-Bugey ont été entamées.
Contactée par l'AFP, la préfecture de l'Ain rappelle qu'une "obligation de quitter le territoire français a été notifiée en novembre 2018" à M. Bah, avant d'ajouter que "sa situation aurait vocation à être réexaminée si de nouveaux éléments étaient présentés".
L'histoire fait écho au combat de Stéphane Ravacley, un boulanger du Doubs, qui au terme d'une autre grève de la faim très médiatisée en début d'année a empêché l'expulsion de Laye Fodé Traoré, son jeune apprenti guinéen.
"C'est son courage qui m'a poussé à me dire qu'effectivement, si on veut que les choses avancent, il faut se montrer et en parler, car jusque-là on stagne, il ne se passe rien", déclare la boulangère à qui M. Ravacley a rendu visite ce jeudi.
"Il a partagé avec nous ses difficultés concernant la grève de la faim et ce qu'il fallait faire sur plan médical pour ne pas sombrer", poursuit la quinquagénaire qui affirme avoir déjà perdu 7 kilos et n'a pas cessé de travailler.
Ces derniers jours, le couple Hyvernat et le jeune homme ont également rencontré le député de la circonscription, Stéphane Trompille (LREM), qui s'est engagé à "donner un coup de pouce et faire remonter le dossier en préfecture", selon Mme Hyvernat.
Sur internet une pétition intitulée "Yaya veut devenir boulanger : il lui faut des papiers" a déjà recueilli plus de 11.000 signatures.
"On voudrait qu'il puisse reprendre notre affaire d'ici à trois ans, au moment où on aimerait partir en retraite", affirme l'artisane installée dans un village de quelque 390 âmes chez qui les acquéreurs et les candidats au métier ne se bousculent pas. "On est à la campagne; on est loin de tout. C'est un travail de nuit, pour lequel il faut être passionné et Yaya l'est."
ari/fga/pb
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais (police) #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés dans le sud-ouest de la France a été tué vendredi en fin de matinée par un demandeur d'asile soudanais qui lui a porté plusieurs coups de couteau, a-t-on appris auprès de source policière.
La victime, un chef de service au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile de Pau, âgé de 46 ans, est morte peu après les faits, et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé sans incident, a-t-on précisé de source policière.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendrait sur place en fin d'après-midi. Il a adressé ses "condoléances à la famille de la victime et ses proches".
L'agresseur est connu de la police pour des faits de violence, et avait effectué un passage en prison, mais il était inconnu des services de renseignement, et selon une source proche du dossier, l'attaque n'est pas considérée comme terroriste.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur présumé est un demandeur d'asile qui ne vivait pas au centre, mais y avait été pris en charge par le passé.
Il venait de se voir refuser son statut de réfugié, a-t-on précisé de sources policières et municipale.
Choquée, une employée du centre de 47 ans, en "état de détresse pyschologique", a été transportée à l'hôpital de Pau, selon les pompiers.
"C'est un drame épouvantable. C'est d'autant plus choquant que la victime était engagée pour aider ces réfugiés", a réagi le maire de Pau, l'ancien ministre François Bayrou, sur le site internet du quotidien La République des Pyrénées.
Implanté de longue date à Pau, le Centre d'accueil de demandeurs d'asile Isard COS, est selon son site un centre de 257 places qui offre aux demandeurs d'asile et réfugiés un "accompagnement global mais adapté à chaque situation familiale ou personnelle", et propose des hébergements dans différents quartiers de la ville.
pjl-pbl-sm/swi/thm
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais (police) #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés dans le sud-ouest de la France a été tué vendredi en fin de matinée par un demandeur d'asile soudanais qui lui a porté plusieurs coups de couteau, a-t-on appris auprès de source policière.
La victime, un chef de service au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile de Pau, âgé de 46 ans, est morte peu après les faits, et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé sans incident, a-t-on précisé de source policière.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendrait sur place en fin d'après-midi. Il a adressé ses "condoléances à la famille de la victime et ses proches".
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur présumé est un demandeur d'asile qui ne vivait pas au centre, mais y avait été pris en charge par le passé.
Il est connu de la police pour des faits de violence, et avait effectué un passage en prison. Il venait de se voir refuser son statut de réfugié, a-t-on précisé de sources policières et municipale.
Implanté de longue date à Pau, le Centre d'accueil de demandeurs d'asile Isard COS, est selon son site un centre de 257 places qui offre aux demandeurs d'asile et réfugiés un "accompagnement global mais adapté à chaque situation familiale ou personnelle", et propose des hébergements dans différents quartiers de la ville.
pjl-pbl-sm/pjl/swi/thm
France: un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés tué au couteau par un Soudanais (police) #
Un responsable d'un centre d'accueil de réfugiés dans le sud-ouest de la France a été tué vendredi en fin de matinée par un demandeur d'asile soudanais qui lui a porté plusieurs coups de couteau, a-t-on appris auprès de source policière.
Le directeur du Centre d'accueil pour demandeurs d'asile de Pau, âgé de 46 ans, est mort peu après l'agression et son agresseur, un Soudanais de 38 ans, a été interpellé.
pjl-pbl-sm/dch/thm
La France lance la conception de ses futurs sous-marins lanceurs d'engins #
La France s'engage dans le renouvellement de la composante océanique de sa force de dissuasion en lançant vendredi la conception de ses futurs sous-marins lanceurs d'engins (SNLE), tapis sous les mers pour porter le feu nucléaire.
La ministre des Armées Florence Parly se rend dans l'après-midi sur le site de la Direction générale de l'armement (DGA) de Val-de-Reuil, en Normandie (Nord), où elle doit annoncer la notification d'un contrat de "plusieurs milliards d'euros" pour la phase de "conception générale" de ces quatre sous-marins amenés à être livrés à partir de 2035, a annoncé son cabinet.
Il s'agit de remplacer les SNLE de la classe Le Triomphant en service et lancés entre 1994 et 2008. D'où leur qualification de "SNLE 3G", pour troisième génération depuis le premier SNLE français mis à l'eau en 1967.
Ces programmes s'étalent sur des durées très longues, explique-t-on au cabinet de la ministre. La phase de "conception générale", permettant de définir précisément les composants principaux du bâtiment, doit durer cinq ans et la première tôle être découpée en 2023 pour des submersibles ayant vocation à naviguer jusque dans les années 2080-2090.
S'il est "trop tôt pour estimer" le coût total du programme, qui constitue l'assurance-vie de la France face aux menaces contre ses intérêts et dont le montant a vocation à rester secret, Paris a déjà autorisé l'an passé l'engagement de 5,1 milliards d'euros pour les SNLE 3G.
Les SNLE français -au nombre de quatre pour en avoir un en permanence en patrouille- "constituent le socle de la stratégie nucléaire", rappelle Corentin Brustlein, directeur de recherches à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
"Leur indétectabilité fait leur invulnérabilité afin qu'ils puissent être un instrument de représailles face à un agresseur potentiel", explique-t-il à l'AFP. Et donc le dissuader d'agir. Une fois en mer avec 16 missiles nucléaires à son bord, le sous-marin "se dilue dans l'océan" afin de ne pas être repéré.
Toutes les puissances nucléaires dotées d'une façade maritime ont une "aspiration à développer une force océanique", selon lui.
Les Etats-Unis doivent remplacer leurs 14 sous-marins de classe Ohio par 12 sous-marins de classe Columbia à partir de 2031. Les Britanniques doivent renouveler les leurs (4) à partir de 2028. La Russie "redéploie et renforce une composante navale sous-marine" d'une dizaine de bâtiments. Et la Chine qui, "pendant longtemps avait des SNLE qui existaient sur le papier, fait désormais de vraies patrouilles" avec ses six sous-marins Jin. Sans compter "la Corée du Nord (qui) investit également cette technologie", ajoute Corentin Brustlein.
Les futurs sous-marins français seront "un peu plus longs et un peu plus lourds" que les SNLE actuels (138 mètres pour 14.300 tonnes en plongée), explique-t-on chez Naval Group, maître d'oeuvre industriel du programme avec TechnicAtome, chargé des chaufferies nucléaires.
Ils seront également composés d'un équipage mixte de 110 personnes.
Sur le plan technique, "il y aura des briques technologiques en filiation avec les bâtiments en service et quelques domaines dans lesquels il y a des ruptures technologiques liées à la furtivité", confie-t-on chez Naval Group.
Tout repose sur la discrétion acoustique, estime Corentin Brustlein. "Cela passe par la conception de chaufferies nucléaires plus discrètes sans doute, par la réduction du bruit rayonnant, c'est-à-dire le bruit produit à l'intérieur du sous-marin et qui pourrait sortir de la coque".
L'enjeu est donc de concevoir des bâtiments "discrets au moment de leur entrée en service mais aussi sur les 30-35 ans de leur durée de vie" et d'identifier les ruptures potentielles dans les technologies de détection.
Les premières études sur les SNLE 3G ont commencé il y a déjà dix ans chez Naval Group. Le programme représentera 100 millions d'heures de travail d'ici le lancement du dernier de la série en 2050 pour le groupe et les 200 sociétés parties au projet.
mra/soe/sp/fio
La France lance la conception de ses futurs sous-marins lanceurs d'engins #
La France s'engage dans le renouvellement de la composante océanique de sa force de dissuasion en lançant vendredi la conception de ses futurs sous-marins lanceurs d'engins (SNLE), tapis sous les mers pour porter le feu nucléaire.
La ministre des Armées Florence Parly se rend dans l'après-midi sur le site de la Direction générale de l'armement (DGA) de Val-de-Reuil (Eure), où elle doit annoncer la notification d'un contrat de "plusieurs milliards d'euros" pour la phase de "conception générale" de ces quatre sous-marins amenés à être livrés à partir de 2035, a annoncé son cabinet.
Il s'agit de remplacer les SNLE de la classe Le Triomphant en service et lancés entre 1994 et 2008. D'où leur qualification de "SNLE 3G", pour troisième génération depuis le premier SNLE français mis à l'eau en 1967.
Ces programmes s'étalent sur des durées très longues, explique-t-on au cabinet de la ministre. La phase de "conception générale", permettant de définir précisément les composants principaux du bâtiment, doit durer cinq ans et la première tôle être découpée en 2023 pour des submersibles ayant vocation à naviguer jusque dans les années 2080-2090.
S'il est "trop tôt pour estimer" le coût total du programme, qui constitue l'assurance-vie de la France face aux menaces contre ses intérêts et dont le montant a vocation à rester secret, Paris a déjà autorisé l'an passé l'engagement de 5,1 milliards d'euros pour les SNLE 3G.
Les SNLE français -au nombre de quatre pour en avoir un en permanence en patrouille- "constituent le socle de la stratégie nucléaire", rappelle Corentin Brustlein, directeur de recherches à l'Institut français des relations internationales (IFRI).
"Leur indétectabilité fait leur invulnérabilité afin qu'ils puissent être un instrument de représailles face à un agresseur potentiel", explique-t-il à l'AFP. Et donc le dissuader d'agir. Une fois en mer avec 16 missiles nucléaires à son bord, le sous-marin "se dilue dans l'océan" afin de ne pas être repéré.
Toutes les puissances nucléaires dotées d'une façade maritime ont une "aspiration à développer une force océanique", selon lui.
Les Etats-Unis doivent remplacer leurs 14 sous-marins de classe Ohio par 12 sous-marins de classe Columbia à partir de 2031. Les Britanniques doivent renouveler les leurs (4) à partir de 2028. La Russie "redéploie et renforce une composante navale sous-marine" d'une dizaine de bâtiments. Et la Chine qui, "pendant longtemps avait des SNLE qui existaient sur le papier, fait désormais de vraies patrouilles" avec ses six sous-marins Jin. Sans compter "la Corée du Nord (qui) investit également cette technologie", ajoute Corentin Brustlein.
Les futurs sous-marins français seront "un peu plus longs et un peu plus lourds" que les SNLE actuels (138 mètres pour 14.300 tonnes en plongée), explique-t-on chez Naval Group, maître d'oeuvre industriel du programme avec TechnicAtome, chargé des chaufferies nucléaires.
Ils seront également composés d'un équipage mixte de 110 personnes.
Sur le plan technique, "il y aura des briques technologiques en filiation avec les bâtiments en service et quelques domaines dans lesquels il y a des ruptures technologiques liées à la furtivité", confie-t-on chez Naval Group.
Tout repose sur la discrétion acoustique, estime Corentin Brustlein. "Cela passe par la conception de chaufferies nucléaires plus discrètes sans doute, par la réduction du bruit rayonnant, c'est-à-dire le bruit produit à l'intérieur du sous-marin et qui pourrait sortir de la coque".
L'enjeu est donc de concevoir des bâtiments "discrets au moment de leur entrée en service mais aussi sur les 30-35 ans de leur durée de vie" et d'identifier les ruptures potentielles dans les technologies de détection.
Les premières études sur les SNLE 3G ont commencé il y a déjà 10 ans chez Naval Group. Le programme représentera 100 millions d'heures de travail d'ici le lancement du dernier de la série en 2050 pour le groupe et les 200 sociétés parties au projet.
Car un SNLE est l'équipement le plus complexe qui soit, rappelle l'entreprise: "c'est une base de lancement (spatial) de Kourou, une centrale nucléaire et un village de 110 personnes dans un navire de 140 mètres, le tout sous l'eau".
mra/soe/sp
Iran: triple geste américain et mise en garde avec l'Europe contre une limitation des inspections nucléaires #
Les Etats-Unis ont procédé jeudi à trois gestes à l'égard de l'Iran, sur fond de volonté de relancer l'accord nucléaire de 2015 et après une mise en garde avec les Européens à Téhéran contre une décision "dangereuse" de limiter les inspections internationales.
Après une réunion virtuelle des chefs de la diplomatie française, britannique, allemande et américaine, Washington a annoncé accepter une invitation de l'Union européenne à des pourparlers en présence de Téhéran pour relancer l'accord de 2015 mis à mal par Donald Trump.
"Les Etats-Unis acceptent une invitation du haut représentant de l'Union européenne à une réunion du P5+1 (un groupe rassemblant Etats-Unis, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) et de l'Iran pour évoquer la meilleure façon d'avancer concernant le programme nucléaire de l'Iran", a annoncé le département d'Etat.
Un peu plus tôt, les quatre puissances occidentales avaient affirmé dans un communiqué conjoint leur objectif de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus par l'accord de 2015, afin de "préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l'Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire".
Le communiqué est signé du Français Jean-Yves Le Drian, de l'Allemand Heiko Maas, du Britannique Dominic Raab et du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
L'administration de Joe Biden a aussi annulé une proclamation unilatérale en septembre de Donald Trump sur un retour de sanctions internationales contre l'Iran.
Dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU, obtenue par l'AFP, l'ambassadeur américain par intérim aux Nations Unies, Richard Mills, signifie que cette proclamation est sans effet. Les sanctions internationales "levées par la résolution 2231" de l'ONU en 2015 et confirmant l'accord nucléaire conclu la même année avec Téhéran "restent levées", indique cette missive.
L'annonce en septembre par l'administration Trump, qui avait décidé en 2018 le retrait des Etats-Unis de l'accord JCPoA, avait été à l'époque jugée nulle et non avenue par l'ensemble des autres membres du Conseil de sécurité.
Le département d'Etat a enfin annoncé l'allègement des restrictions aux déplacements des diplomates iraniens auprès de l'ONU à New York, très alourdies par l'administration Trump. Elles leur imposaient notamment de se cantonner à quelques rues autour du siège de l'ONU.
L'Iran va ainsi revenir à une situation ante, imposée aussi aux missions diplomatiques cubaine et nord-coréenne, qui permettra à ses diplomates de se déplacer librement à New York et dans ses proches environs.
"L'idée est de prendre des mesures pour supprimer les obstacles inutiles à la diplomatie multilatérale en modifiant les restrictions sur les voyages intérieurs qui ont été extrêmement restrictives", a expliqué le département d'Etat.
La réunion américano-européenne et le triple geste de Washington sont intervenus alors que le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de l'AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire.
Téhéran a menacé de s'affranchir de nouveaux engagements pris en vertu de l'accord de 2015 sauf si les Etats-Unis lèvent leurs sanctions unilatérales imposées depuis 2018 et qui étranglent l'économie iranienne.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont appelé Téhéran à évaluer "les conséquences d'une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d'opportunité pour un retour à la diplomatie".
Antony Blinken "a rappelé que, comme l'avait déclaré le président Biden, si l'Iran revenait au strict respect de ses engagements (...), les Etats-Unis feraient de même et qu'ils étaient prêts à entamer des discussions avec l'Iran afin d'y parvenir", précise leur communiqué.
Certes, "l'accord (de 2015) est moins que jamais mis en oeuvre, mais pour la première fois depuis plus de deux ans, on a un consensus politique de toutes les parties initiales sur l'objectif politique commun", et "les Américains disent: ça doit commencer par une discussion", a-t-on expliqué de source diplomatique française.
Depuis l'arrivée de Joe Biden au pouvoir, Etats-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas vers l'autre pour relancer l'accord JCPoA. Washington demande à Téhéran de revenir pleinement dans l'accord tandis que l'Iran a réclamé que les Etats-Unis lèvent au préalable leurs sanctions.
Depuis 2018, Téhéran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
Le communiqué américano-européen souligne à cet égard une "préoccupation commune" face à la récente décision iranienne de produire de l'uranium enrichi à 20% et de l'uranium métallique, qui constitue une "étape-clé dans le développement d'une arme nucléaire".
"Nos mesures sont une réponse aux violations américaines et européennes", a réagi jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. "Nous répondrons aux actes par des actes", a-t-il ajouté.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations futures de ses inspections.
dab-sct-prh/cjc
Européens et Américains mettent en garde l'Iran contre de "dangereuses" limites aux inspections #
Les chefs de la diplomatie française, britannique, allemande et américaine ont mis en garde l'Iran jeudi contre une décision "dangereuse" de limiter les inspections internationales, comme le prévoit Téhéran, alors que s'ouvre une fenêtre d'opportunité pour faire revivre l'accord nucléaire de 2015.
Les quatre puissances occidentales affirment dans un communiqué conjoint leur objectif de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus par l'accord de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien, dans le souci commun de "préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l'Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire".
Cette déclaration a été publiée à l'issue d'une réunion virtuelle entre le Français Jean-Yves Le Drian, l'Allemand Heiko Maas, le Britannique Dominic Raab et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
Elle intervient alors que le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis appellent Téhéran à évaluer "les conséquences d'une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d'opportunité pour un retour à la diplomatie".
"Le secrétaire d'Etat (américain) Blinken a rappelé que, comme l'avait déclaré le président Biden, si l'Iran revenait au strict respect de ses engagements (...), les Etats-Unis feraient de même et qu'ils étaient prêts à entamer des discussions avec l'Iran afin d'y parvenir", souligne le communiqué.
Certes, "l'accord (de 2015) est moins que jamais mis en oeuvre, mais pour la première fois depuis plus de deux ans, on a un consensus politique de toutes les parties initiales sur l'objectif politique commun", et "les Américains disent: ça doit commencer par une discussion", décrypte-t-on de source diplomatique française.
Depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015, sous l'impulsion de l'ancien président américain Donald Trump, et le retour de sanctions qui étouffent l'économie iranienne, Téhéran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran revienne en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Les quatre pays expriment également jeudi leur "préoccupation commune" face à la récente décision iranienne de produire de l'uranium enrichi à 20% et de l'uranium métallique, qui constitue une "étape-clé dans le développement d'une arme nucléaire".
De son côté, la République islamique réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
"Nos mesures sont une réponse aux violations américaines et européennes", a réagi jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, en réclamant "la fin du terrorisme économique hérité de Trump". "Nous répondrons aux actes par des actes", conclut-il.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations futures de ses inspections.
"Le programme nucléaire iranien s'amplifie de jour en jour, on se rapproche du moment à partir duquel le pays pourra enrichir suffisamment d'uranium pour fabriquer une bombe atomique", juge Ali Vaez, expert de l'International Crisis Group (ICG).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis prennent leurs distances avec la politique de pression maximale du mandat Trump", juge Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
Par ailleurs, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord de 2015, alors que le pays souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
dab-sjw/mm
Européens et Américains mettent en garde l'Iran contre de "dangereuses" limites aux inspections #
Les chefs de la diplomatie française, britannique, allemande et américaine ont mis en garde l'Iran contre une décision "dangereuse" de limiter les inspections internationales, comme le prévoit Téhéran, et l'invitent à respecter les termes de l'accord nucléaire de 2015, selon un communiqué conjoint.
Les quatre puissances occidentales affirment leur objectif de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus par l'accord de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien, dans le souci commun de "préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l'Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire", selon ce communiqué, publié à l'issue d'une réunion virtuelle entre le Français Jean-Yves Le Drian, l'Allemand Heiko Maas, le Britannique Dominic Raab et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de AIEA à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis appellent Téhéran à évaluer "les conséquences d'une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d'opportunité pour un retour à la diplomatie".
"Le secrétaire d'Etat (américain) Blinken a rappelé que, comme l'avait déclaré le président Biden, si l'Iran revenait au strict respect de ses engagements (...), les Etats-Unis feraient de même et qu'ils étaient prêts à entamer des discussions avec l'Iran afin d'y parvenir", souligne le communiqué.
Les quatre pays expriment également jeudi leur "préoccupation commune" face à la récente décision iranienne de produire de l'uranium enrichi à 20% et de l'uranium métallique, qui constitue une "étape-clé dans le développement d'une arme nucléaire".
Depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord de 2015, sous l'impulsion de l'ancien président américain Donald Trump, et le retour de sanctions qui étouffent l'économie iranienne, Téhéran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur.
Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran revienne en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
"Nos mesures sont une réponse aux violations américaines et européennes", a réagi jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, en réclamant "la fin du terrorisme économique hérité de Trump". "Nous répondrons aux actes par des actes", conclut-il.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations futures de ses inspections.
"Le programme nucléaire iranien s'amplifie de jour en jour, on se rapproche du moment à partir duquel le pays pourra enrichir suffisamment d'uranium pour fabriquer une bombe atomique", juge Ali Vaez, expert de l'International Crisis Group (ICG).
Téhéran doit garantir "une coopération entière et rapide" à l'AIEA, a insisté mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. "L'Iran devrait faire marche arrière et ne pas prendre d'autres mesures qui auraient un impact sur les garanties de l'AIEA, sur lesquelles comptent non seulement les Etats-Unis, non seulement nos alliés et partenaires dans la région mais le monde entier", a-t-il ajouté.
De son côté, la République islamique réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis prennent leurs distances avec la politique de pression maximale du mandat Trump", juge Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
Par ailleurs, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord de 2015, alors que le pays souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
dab-sjw/mm
Iran : limiter les inspections nucléaires "serait dangereux", préviennent Paris, Londres, Berlin et Washington #
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont prévenu jeudi l'Iran que "toute décision visant à limiter l'accès (des inspecteurs) de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", comme le prévoit Téhéran, "serait dangereuse" et l'invitent à respecter les termes de l'accord nucléaire de 2015, selon un communiqué.
Ces quatre puissances occidentales soulignent que leur objectif est de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus par l'accord nucléaire de 2015, dans la souci commun de "préserver le régime de non-prolifération nucléaire et (de) garantir que l'Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire", selon ce communiqué commun diffusé à l'issue d'une réunion virtuelle entre les ministres européens et américain des Affaires étrangères.
Le gouvernement iranien prévoit de restreindre à partir de dimanche l'accès des inspecteurs de AIEA à des installations non nucléaires, y compris à des sites militaires soupçonnés d'avoir une activité nucléaire, si les États-Unis ne lèvent pas les sanctions qu'ils ont imposées en 2018.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis "appellent l'Iran à prendre en considération les conséquences d'une mesure aussi grave, en particulier dans ce moment d'opportunité pour un retour à la diplomatie".
"Le secrétaire d'Etat (américain) Blinken a rappelé que, comme l'avait déclaré le président (Joe) Biden, si l'Iran revenait au strict respect de ses engagements (...), les Etats-Unis feraient de même et qu'ils étaient prêts à entamer des discussions avec l'Iran afin d'y parvenir",souligne le communiqué.
Depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord conclu en 2015, décidé par l'ancien président américain Donald Trump, et le rétablissement de sanctions qui étouffent l'économie iranienne, Téhéran s'est progressivement affranchi de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur. Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran revienne en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Les quatre pays expriment également leur "préoccupation commune" face à la récente décision iranienne de produire de l'uranium enrichi à 20% et de l'uranium métallique, qui constitue une "étape-clé" dans la mise au point d'une arme nucléaire".
dab/bds
Iran: limiter l'accès des inspecteurs de l'AIEA "serait dangereux", préviennent Paris, Londres, Berlin et Washington #
Paris, Berlin, Londres et Washington ont prévenu jeudi l'Iran que "toute décision visant à limiter l'accès (des inspecteurs) de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) serait dangereuse", et affirment leur objectif commun de "voir l'Iran revenir au plein respect de ses engagements" prévus par l'accord nucléaire de 2015, selon un communiqué.
"Le secrétaire d'Etat (américain) Blinken a rappelé que, comme l'avait déclaré le président Biden, si l'Iran revenait au strict respect de ses engagements (...), les Etats-Unis feraient de même et qu'ils étaient prêts à entamer des discussions avec l'Iran afin d'y parvenir", selon ce communiqué commun publié à l'issue de discussions entre les ministres des Affaires étrangères européens et américain.
dab/fjb
France: non-lieu confirmé après la mort d'un jeune Malien hébergé dans un foyer #
La justice française a confirmé jeudi un non-lieu dans l'affaire du décès en 2017 d'un jeune migrant malien retrouvé mort au pied du foyer qui l'hébergeait à Châlons-en-Champagne dans le Nord-Est de la France.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a rejeté la demande des parents de Denko Sissoko d'ouvrir une nouvelle enquête sur les conditions de son décès. Elle a confirmé le non-lieu rendu en mai 2017 par le parquet de Châlons-en-Champagne qui avait alors privilégié "l'hypothèse du suicide" et dédouané de toute faute le foyer d'accueil.
Le 6 janvier 2017, le jeune Malien avait été retrouvé décédé sous la fenêtre de sa chambre, située au huitième étage du bâtiment. Le garçon, qui disait avoir 17 ans, était en phase d'évaluation de sa minorité et le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) avait associé son décès à sa peur d'être expulsé de France.
La famille avait déposé, au second semestre 2017, une plainte contre X pour homicide involontaire, estimant qu'il y avait eu des manquements graves dans la prise en charge du jeune migrant.
Des carences avaient ensuite été relevées en avril 2019 par le Défenseur des droits de l'époque Jacques Toubon. Il critiquait "l'insuffisance" du dispositif d'accueil mis en place par les autorités, jugeant le foyer "inadapté" à l'accueil des mineurs et observant que les fenêtres "n'étaient pas sécurisées".
Le jeune avait peur de l'examen médical, à propos duquel existait chez lui "une confusion" avec les examens d'âge osseux, avait aussi estimé le Défenseur, dénonçant une information "lacunaire" sur cet examen et sur l'ensemble de ses droits qui doit "impérativement être renforcée".
"Je trouve particulièrement choquant que la Cour puisse considérer que les principes édictés pour la protection des mineurs isolés ne puissent s'appliquer parce que l'on ne savait pas si Denko Sissoko était vraiment mineur" a réagi jeudi l'avocat des parents du jeune homme, Me Emmanuel Daoud.
"On nous demande une preuve impossible. Cela nie le principe bien établi de la présomption de minorité" s'est indigné Me Daoud auprès de l'AFP. "Je vais recommander à la famille d'inscrire un pourvoi en cassation. Mais cette décision leur appartient".
Chd/eva/rl/dch/lch
Jeune migrant décédé en foyer: la cour d'appel de Reims confirme le non lieu du parquet #
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a rejeté jeudi la demande des parents de Denko Sissoko d'ouvrir une nouvelle enquête sur les conditions du décès de ce jeune migrant malien, retrouvé mort en 2017 au pied du foyer de Châlons-en-Champagne qui l'hébergeait.
Elle a confirmé l'ordonnance de non-lieu rendu en mai 2017 par le parquet de Châlons-en-Champagne qui avait alors privilégié "l'hypothèse du suicide" et dédouané de toute faute le foyer d'accueil.
Le 6 janvier 2017, il avait été retrouvé décédé sous la fenêtre de sa chambre, située au huitième étage du bâtiment. Le garçon, qui disait avoir 17 ans, était en phase d'évaluation de sa minorité et le Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) avait associé son décès à sa peur d'être expulsé de France.
La famille avait déposé, au second semestre 2017, une plainte contre X pour homicide involontaire, estimant qu'il y avait eu des manquements graves dans la prise en charge du jeune migrant.
Des carences avaient ensuite été relevées en avril 2019 par le Défenseur des droits Jacques Toubon. Il critiquait "l'insuffisance" du dispositif d'accueil mis en place par le Département, jugeant le foyer "inadapté" à l'accueil des mineurs, et observant que les fenêtres "n'étaient pas sécurisées".
Le jeune avait peur de l'examen médical sur lequel il existait chez lui "une confusion" avec les examens d'âge osseux, avait aussi estimé le Défenseur, pour qui l'information "lacunaire" sur cet examen "et sur l'ensemble de leurs droits" doit "impérativement être renforcée".
"Je trouve particulièrement choquant que la Cour puisse considérer que les principes édictés pour la protection des mineurs isolés ne puissent s'appliquer parce que l'on ne savait pas si Denko Sissoko était vraiment mineur" a réagi jeudi l'avocat des parents du jeune homme, Me Emmanuel Daoud.
"On nous demande une preuve impossible. Cela nie le principe bien établi de la présomption de minorité" s'est indigné Me Daoud auprès de l'AFP. "Je vais recommander à la famille d'inscrire un pourvoi en cassation. Mais cette décision leur appartient".
Le Défenseur avait également invité le département de la Marne "à renforcer la formation de ses personnels en charge de l'évaluation, à l'appréhension des troubles psychiques et des symptômes de stress post-traumatique".
Il avait en outre recommandé l'abandon de la mention "ne dit pas la vérité" dans les rapports d'évaluation et rappelé au Département que les aides prévues pour les jeunes majeurs "ne sont pas conditionnées à la régularité de leur séjour sur le territoire".
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Européens et Américains discutent du sauvetage de l'accord nucléaire iranien #
Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemande discutaient jeudi avec les Etats-Unis du sauvetage de l'accord encadrant le programme nucléaire de Téhéran, qui pourrait d'ici quelques jours limiter l'accès des inspecteurs internationaux à certaines de ses installations.
Le Français Jean-Yves Le Drian a reçu dans l'après-midi à Paris l'Allemand Heiko Maas et le Britannique Dominic Raab, qui devaient être rejoints en visioconférence par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken vers 16h30 GMT.
Depuis le retrait des Etats-Unis de l'accord conclu en 2015, décidé par l'ancien président américain Donald Trump, et le retour de sanctions qui étouffent l'économie iranienne, Téhéran s'est affranchi progressivement de nombre de limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire.
Les Iraniens "jouent avec le feu", s'est inquiété devant la presse à Paris le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
L'arrivée le 20 janvier de Joe Biden à la Maison Blanche a laissé espérer une reprise du dialogue, après la politique de "pression maximale" exercée par son prédécesseur. Mais la nouvelle administration américaine exige que Téhéran revienne en premier lieu aux termes de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
"Les récentes actions iraniennes n'aident vraiment pas, elles hypothèquent le retour des Américains" dans l'accord, a ajouté Heiko Maas.
Mercredi, ce dossier brûlant a été évoqué entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors de leur premier échange. Les deux dirigeants ont souligné "l'importance de la poursuite d'une étroite consultation sur les questions de sécurité régionale, en particulier l'Iran", a indiqué la Maison Blanche.
Cette intensification des échanges diplomatiques intervient quelques jours avant une échéance qui alimente les inquiétudes: conformément à une nouvelle loi adoptée en décembre, le gouvernement iranien prévoit de restreindre l'accès des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspectés d'avoir une activité nucléaire, sous certaines conditions, si les États-Unis ne lèvent pas leurs sanctions imposées depuis 2018.
Il s'agirait d'un nouveau manquement à l'accord nucléaire de 2015, après l'annonce récente par Téhéran de production d'uranium métal pouvant être utilisé dans la fabrication d'armes nucléaires.
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, est attendu samedi en Iran pour "trouver une solution mutuellement acceptable", selon l'organisation basée à Vienne, qui s'inquiète du "sérieux impact" des limitations futures de ses inspections.
"Le programme nucléaire iranien s'amplifie de jour en jour, on se rapproche du moment à partir duquel le pays pourra enrichir suffisamment d'uranium pour fabriquer une bombe atomique", juge Ali Vaez, expert de l'International Crisis Group (ICG).
Téhéran doit garantir "une coopération entière et rapide" à l'AIEA, a insisté mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
"L'Iran devrait faire marche arrière et ne pas prendre d'autres mesures qui auraient un impact sur les garanties de l'AIEA, sur lesquelles comptent non seulement les Etats-Unis, non seulement nos alliés et partenaires dans la région mais le monde entier", a-t-il ajouté.
La République islamique réclame d'abord la levée des sanctions et rejette les appels à élargir les termes de l'accord.
"Il existe encore une toute petite fenêtre d'opportunité pour limiter les dommages qui découleraient des prochaines actions iraniennes", selon Ellie Geranmayeh, du Conseil européen des relations internationales (CEFR).
"Ce qu'il faut désormais, ce sont des gestes américains concrets qui montrent véritablement à l'Iran que les Etats-Unis prennent leurs distances avec la politique de pression maximale du mandat Trump", juge l'experte, en estimant que "les Européens devraient presser l'administration Biden d'annoncer clairement sa détermination à réintégrer l'accord" de Vienne.
Enfin, suggère-t-elle, "Etats-Unis et Europe devraient travailler ensemble pour fournir un peu de répit économique à l'Iran sur le court terme" en vue de reprendre le chemin du respect des termes de l'accord nucléaire de 2015, alors que le pays, asphyxié par les sanctions américaines, souffre aussi des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19.
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