Carrefour se renforce au Brésil en rachetant Grupo Big #
Le groupe Carrefour, déjà numéro un au Brésil, a annoncé mercredi l'acquisition de Grupo Big, troisième acteur de la distribution alimentaire dans le pays, pour un montant de 1,1 milliard d'euros.
Deux mois après l'échec du rapprochement avec le groupe canadien Couche-Tard, Carrefour indique que sa filiale Grupo Carrefour Brasil a conclu un accord avec Advent International et Walmart pour lui racheter l'intégralité de Grupo BIG Brasil SA ("Grupo Big").
"Notre groupe est à l'offensive : l'acquisition du Groupe Big est un mouvement de transformation majeur pour Carrefour Brésil. Dans ce pays continent aux perspectives de développement immenses, nous avons accentué depuis 3 ans notre leadership sur le marché de la distribution alimentaire, et Big vient encore le renforcer par des formats et des emplacements très complémentaires", a relevé le PDG Alexandre Bompard, cité dans le communiqué.
Cette opération est la plus importante depuis son arrivée à la tête du groupe en 2017.
"L'opération s'insère parfaitement dans l'écosystème de Carrefour Brésil et dans la stratégie de croissance externe du groupe, centrée sur la consolidation de nos marchés clefs", a-t-il souligné.
"Les importantes synergies générées par cette transaction sont un levier de création de valeur supplémentaire et un ajout puissant au modèle de croissance rentable que nous avons établi à l'échelle de notre groupe", a ajouté M. Bompard.
Le chiffre d'affaires combiné entre Grupo Carrefour Brasil et Grupo Big s'élève à environ 100 milliards de réals (15 milliards d'euros). Ensemble, ils "opèrent 876 magasins et emploient environ 137.000 collaborateurs".
kd/pn/oaa
Isère: inquiétudes concernant Photowatt, spécialiste du photovoltaïque et filiale EDF #
L'inquiétude grandit depuis quelques semaines à Bourgoin-Jallieu (Isère) où EDF cherche une "solution" pour sa filiale Photowatt, l'un des derniers fabricants de panneaux solaires en Europe, largement déficitaire, ont indiqué mardi des sources syndicale et municipale.
"Si on abandonne maintenant, c'en est fini du savoir photovoltaïque en France," a déclaré à l'AFP Emilie Brechbuhl, ingénieure et déléguée syndicale CFE-CGC, comprenant qu'EDF veut "se désengager" de Photowatt et de ses 215 salariés.
Rachetée par EDF en 2012 et symbole d'une production locale pour les énergies renouvelables, Photowatt n'a pas atteint l'équilibre depuis. Une réorganisation menée par EDF en 2018 avait conduit l'entreprise à maintenir en France la production de plaques de silicium uniquement, l'assemblage des panneaux étant délocalisé en Chine.
En novembre, la remise en cause d'un critère d'émission carbone dans le choix des panneaux solaires en France a alerté des salariés.
"On a gratté, et on s'est rendu compte qu'EDF voulait se désengager" de Photowatt, a poursuivi Mme Brechbuhl, regrettant que l'électricien ne choisisse pas le producteur français pour un récent appel d'offres de panneaux solaires.
EDF "cherche la meilleure solution pour Photowatt et ses salariés", a pour sa part assuré l'entreprise, "c'est ce à quoi on s'attelle aujourd'hui" via notamment des "partenariats industriels". Elle assure avoir réalisé 360 millions d'euros d'investissement depuis la reprise en 2012.
De son côté, le ministère de l'Economie estime que l'activité de l'entreprise n'est pas le coeur de métier d'EDF, et confirme qu'il privilégie le scénario d'une reprise pour assurer l'avenir du site.
Le maire LR de Bourgoin-Jallieu Vincent Chriqui et le Comité social et économique (CSE) de Photowatt confirment que des discussions "sont en cours" entre EDF et ECM Technologies, une entreprise grenobloise de fours industriels, pour une éventuelle reprise.
Une perspective qui n'est pas souhaitée par de nombreux salariés, préférant le patronage d'EDF.
"Photowatt a besoin d'un grand groupe avec une assise financière qui permette de supporter les pertes jusqu'à l'équilibre", a indiqué à l'AFP Barbara Bazer-Bachi, ingénieure élue au CSE, estimant qu'avec des investissements importants, l'entreprise pourrait être rentable.
"Il faut continuer à investir dans l'appareil de production", a plaidé en ce sens M. Chriqui, qui ajoute que des discussions étaient également en cours avec la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Samedi, des élus locaux de gauche s'étaient rassemblés devant les locaux de l'entreprise pour soutenir les salariés.
"Avec le Covid, on a parlé de réindustrialiser l'Europe, de transition énergétique, de loi climat... Et là, on existe, et depuis dix ans, on ne met pas les moyens nécessaire pour Photowatt ?", s'est encore interrogée Mme Bazer-Bachi.
ube/dfa/sr
L'intersyndicale de Suez demande à Macron "d'arbitrer" l'OPA de Veolia #
L'intersyndicale du groupe Suez, menacé par une OPA de son concurrent Veolia, a annoncé mardi qu'elle avait sollicité directement Emmanuel Macron "en tant qu'arbitre" pour lui demander d'aider à trouver "une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes".
"Monsieur le président de la République, parce que le règlement effectif de l'OPA ne s'achèvera qu'en mai 2022, et que nous souhaitons éviter un conflit social dur, nous nous en remettons à vous en tant qu'arbitre, capable de trouver le chemin qui rassurera les salariés et aboutira à une solution par le haut pour l'ensemble des parties prenantes", écrit l'intersyndicale dans un courrier remis par porteur à Emmanuel Macron le 15 mars.
Les syndicalistes du géant du traitement de l'eau et des déchets lui "réitèrent" également leur demande pour le rencontrer le plus rapidement possible.
"Nous vous sollicitons comme l'ultime recours pour mettre fin à ce conflit de destruction de valeur, pour travailler à une sortie de conflit", poursuivent-ils.
Les salariés de Suez, "à qui vous avez rendu un vibrant hommage, sont devenus aujourd'hui les variables d'ajustement d'une opération de casse sociale et de destruction de valeur sans précédent, malheureusement sous le regard passif et fuyant de l'Etat", regrette encore l'intersyndicale.
"Le projet de Veolia est funeste en ce qu'il ne porte aucun projet industriel solide et durable pour Suez en France et à l'international", estiment encore les organisations syndicales en vantant une concurrence "saine et stimulante" pour l'innovation plutôt que la "course à la taille".
"Notre mobilisation sociale contre cette OPA continuera le temps qu'il faudra, car nous ne nous résignerons pas à voir supprimer 4.000 à 5.000 emplois en France, et au moins autant à l'échelle mondiale", préviennent-elles.
Les deux groupes sont en conflit ouvert depuis de longs mois, Suez usant de tous les recours judiciaires possibles pour éviter d'être avalé par son concurrent, désireux de former un champion mondial des services à l'environnement.
En octobre, Veolia a acquis auprès d'Engie 29,9% du capital de Suez, déclenchant ainsi les hostilités avant de se lancer à l'assaut du reste via une OPA hostile.
cd/bfa/dlm
Rassemblement de salariés de Lapeyre pour dire "non à Mutares" #
Quelques dizaines de salariés de Lapeyre se sont rassemblés mardi devant le siège de l'entreprise à Aubervilliers, près de Paris, pour dire "non à Mutares", le repreneur allemand qu'ils accusent de vouloir liquider le groupe de menuiserie.
"Le but, c'est que Saint-Gobain prenne ses responsabilités. S'ils veulent vendre OK, mais qu'ils attendent un peu. Là, c'est un plan social déguisé", a dénoncé Mohamed Ben Ahmed, délégué syndical FO.
Saint-Gobain, qui détient le groupe Lapeyre depuis 1996, souhaite le vendre au fonds d'investissement Mutares, accusé par les organisations syndicales d'être un "fond vautour".
Dans son business plan, Mutares prévoit jusqu'à 733 suppressions d'emplois sur 3.500 (4.000 en comptant les magasins franchisés), ainsi que la fermeture de 19 magasins sur 124 et trois usines sur dix, selon les syndicats.
"On ne fera pas l'économie d'une restructuration", concède Christophe Pace, de la CFE-CGC, mais "le programme de Mutares n'est pas du tout convainquant".
Les organisations syndicales craignent une liquidation du groupe à l'horizon 2024 et demandent donc "une concertation" pour que Saint-Gobain "révise sa position".
"On ne pourra pas faire ce projet sans l'accord des salariés, sinon Lapeyre disparaitra dans les trois ans", a ajouté Christophe Pace, demandant à Saint-Gobain d'examiner à nouveau les trois offres de reprise déposées en plus de celle de Mutares.
Les syndicats ont lancé de multiples recours en justice pour ralentir la vente et obtenir des documents relatifs à l'opération de cession de la part de Saint-Gobain.
Dans une décision rendue début février, le tribunal judiciaire de Val-de-Briey (Meurthe-et-Moselle)lui a ordonné de transmettre ces documents "dans leur intégralité" au CSE de Azur, une filiale de Lapeyre.
Ils doivent être communiqués début avril. "Là, on a déjà gagné six mois", s'est réjoui Hervé Grillon, délégué syndical CGT, qui a lancé d'autres procédures judiciaires pour contester le fait que les salariés de Lapeyre ne se voient pas offrir de reclassement au sein du groupe Saint-Gobain.
Jérôme Brière, représentant un collectif de salariés qui avait également présenté une offre de reprise, en appelle lui à une intervention du gouvernement.
"Ils ont su bloquer la vente de Carrefour, là on est sur un fonds d'investissement allemand, on veut qu'ils le refassent", a-t-il demandé.
Créé en 1931, Lapeyre distribue une gamme de produits d'aménagement de la maison (fenêtres, portes, cuisines, salles de bain, rangements...) pour les professionnels et les particuliers.
agu/bfa/pb
Fonderie de Bretagne: amers, les salariés se sentent "trahis" par Renault #
"Abandon", trahison", dénoncent les banderoles. Des salariés amers et des centaines de manifestants se sont rassemblés dans une marée de drapeaux rouges mardi matin devant la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault.
Sous un grand ciel bleu, la marée de drapeaux rouges, portés par des syndicalistes CGT, des salariés d'autres usines Renault, des dockers de Lorient ou des militants communistes, a envahi le vaste parking de l'usine dans la banlieue de Lorient.
La chanson des Têtes Raides, crachée par la sono, est gaie. Mais elle ne parvient pas à remonter le moral des métallos bretons, plombés par l'annonce de la mise en vente de leur usine le 11 mars.
"Le calendrier fait peur", marmonne Yannick, barbe grise et visage rond. Le processus de vente doit se terminer en août, quand la fonderie sera fermée et les fours éteints.
"C'est une trahison à tous les niveaux. De Renault et des pouvoirs publics qui ont accompagné cette mascarade de revue stratégique", dénonce Maël Le Goff, délégué CGT de l'usine de 350 salariés.
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne avait été revendue par Renault en 1999 avant une reprise en 2009. A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique qui a conclu que le site devait diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production.
"C'est Renault qui nous a dit d'arrêter la diversification et maintenant ils veulent qu'on y revienne", ironise Cédric, chef de projet de 42 ans.
Comme lui, de nombreux cadres ont rejoint ce rassemblement organisé par la CGT. "On a donné énormément après l'incendie de l'usine en 2019. On a été présents même pendant le Covid. Et maintenant, on nous dit que c'est fini", se désole Régis, 43 ans, responsable du bureau d'études.
"Ils nous coupent l'herbe sous le pied", approuve Jimmy, chargé d'affaires de 44 ans. "C'est Renault qui nous enlève des volumes et nous empêche de revenir à l'équilibre".
Comme lui, tous ont une famille, des enfants. Certains sont même venus récemment d'autres usines Renault pour travailler à Caudan. Amers, ils soulignent tous que les objectifs de performance fixés par Renault ont pourtant été "atteints ou dépassés" l'an dernier. "Renault doit rester l'entreprise des voitures à vivre, pas des voitures à détruire l'emploi en France", lâche Jimmy.
"On a l'impression que la fonderie est en train de disparaître en France, comme l'industrie textile il y a bien longtemps", regrette Alain, 56 ans, salarié des Fonderies du Poitou, dans la Vienne, elles aussi en difficulté. "Fondeurs, pas chômeurs", clame un autocollant sur sa chasuble.
"Ils ont tous leur vie de famille, leur maison à payer", remarque Anne-Laure Vély, 27 ans, vêtue d'une chasuble rose marquée "Soignants avec la FDB". "Ils vont faire quoi tous ces gens? Ils ne demandent qu'à bosser", lance la petite-fille de fondeur.
Outre les syndicalistes, deux députés ont fait le déplacement "par solidarité" avec les salariés de Caudan. Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, voit dans la lutte des fondeurs bretons un "combat national".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", lance-t-il. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
Pour traverser la crise, le groupe Renault a eu droit à un prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'État.
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", lancee le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", promet-il.
Peu après midi, les prises de parole s'achèvent. "Ce n'est que la première journée! On ne lâche rien", lance Maël le Goff, en décomptant 2.000 manifestants et "98% de grévistes".
"Ne laissons pas les chacals brouter nos idéals", continuent à scander les Têtes Raides alors que la foule se disperse.
aag/gvy/tes
Rassemblement de soutien à la Fonderie de Bretagne mise en vente par Renault #
Des centaines de personnes, 2.000 selon la CGT, se sont rassemblées mardi matin à Caudan (Morbihan) devant la Fonderie de Bretagne dont les salariés sont en grève après la mise en vente de l'usine par le groupe Renault.
"Le vent de la colère monte et il est rassembleur. Les salariés, échaudés, ne se laisseront pas faire!", a lancé au micro et sous les applaudissements Maël Le Goff, délégué CGT de cette usine de 350 salariés.
Fonderies du Poitou, Renault Cléon (Seine-Maritime) ou Renault Le Mans, dockers de Lorient... Salariés du groupe automobile, syndiqués CGT, Sud ou simples militants du parti communiste étaient venus d'un peu partout pour soutenir les métallos de Caudan.
"C'est un combat national qui s'engage car (...) ce qui se passe ici est inacceptable!", a estimé à la tribune le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, venu "par solidarité".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", a-t-il lancé. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", a abondé le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", a-t-il promis.
Installée près de Lorient, à Caudan, depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.
Renault avait déjà revendu la Fonderie en 1999 à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009. La direction du groupe a indiqué le 11 mars au Comité social et économique (CSE) de l'usine qu'elle cherchait un repreneur.
aag/mas/sp
Carrefour: appel à la grève à Pâques pour l'amélioration des conditions de travail #
La CFDT, qui souhaite l'amélioration des conditions de travail au sein du groupe Carrefour, a annoncé lundi qu'elle appelait "l'ensemble des salariés des hypermarchés, supermarchés et entrepôts à cesser le travail le week-end de Pâques".
"Malgré l'annonce de résultats 2020 exceptionnels, la poursuite de ses investissements à l'étranger et la revalorisation de sa politique actionnariale, la direction de Carrefour ne cesse de remettre en cause le statut social et les conditions de travail de ses salariés", déplore dans un communiqué le 2e syndicat (25%) du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires de revalorisations des salaires, que la direction du géant de la distribution avait rouvertes il y a quelques semaines, se sont conclues dernièrement sur un constat d'échec, le groupe ne proposant pas mieux qu'entre 0,9% et 1% d'augmentation, selon Sylvain Macé, délégué syndical groupe France (CFDT).
Selon lui, le climat social dans l'entreprise est tellement tendu actuellement que le mouvement "devrait être suivi". Localement, FO (40%) ou la CGT (20%) pourraient se joindre à la CFDT.
Celle-ci souhaite notamment "l'arrêt du passage des magasins en location gérance en 2021", "le retour à des conditions de travail décentes" ou encore "la revalorisation des grilles de salaires et le versement de la prime Macron".
L'organisation dénonce la mise en place il y a trois ans d'un "plan brutal et insoutenable" qui a conduit à la suppression de 12.000 postes en France.
Approché début janvier par le Canadien Couche-Tard pour une fusion qui n'a pu aboutir pour cause de veto du gouvernement français, Carrefour, valorisé plus de 16 milliards d'euros hors dette, a indiqué mi-février que ses ventes avaient progressé de 7,8% en 2020.
Selon le groupe, qui a annoncé le retour du versement d'un dividende en numéraire, il s'agit de ses meilleurs résultats "depuis au moins 20 ans".
"Les salariés de Carrefour sont fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire. Ils méritent une rémunération à la hauteur, des conditions de travail décentes et de ne pas être jetés en pâture à des repreneurs", poursuit la CFDT.
Mi-mars, le gouvernement a annoncé le versement d'une "prime Macron" défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros pour les bas salaires, notamment les travailleurs "de la 2e ligne" dans la grande distribution, particulièrement exposés pendant la pandémie.
cd/cel/rhl
TV: ViàGrandParis reprise par Secom (Melody, MyZen...) et Le Figaro #
La chaîne locale francilienne ViàGrandParis, lancée en 2017, va être rachetée par le groupe audiovisuel Secom, qui souhaite la transformer en chaîne culturelle régionale, en association avec le groupe Figaro, d'après un jugement consulté lundi par l'AFP.
La chaîne, qui dispose du canal 34 de la TNT en Ile-de-France, avait été placée en redressement judiciaire en novembre, ses difficultés ayant été accentuées par l'échec en fin d'année dernière d'un projet de rapprochement entre BFM Régions (groupe Altice) et le réseau de chaînes locales Vià, dont elle fait partie.
Quatre offres de reprises avaient été présentées, selon le jugement rendu il y a quelques jours par le tribunal de commerce de Pontoise.
Le groupe de presse magazine Reworld Media, la Financière Arsenal associée au groupe Fiducial, et l'éditeur de la chaîne locale TV78 s'étaient portés candidats au rachat, mais c'est l'offre de Secom, associé au groupe Figaro, qui leur a été préférée.
Cette dernière était notamment la mieux disante sur le plan social, avec le maintien de sept emplois sur onze, même si elle était financièrement inférieure à Financière Arsenal/Fiducial. Le prix de cession a été fixé à 200.000 euros.
Le projet éditorial porté par le groupe Secom, implanté dans le Nord de la France et éditeur de chaînes thématiques diffusées dans des dizaines de pays, Melody (dédiée à la chanson "vintage"), MyZen (bien-être) et Museum (art), a également retenu l'attention du tribunal. Il consiste à repositionner ViàGrandParis en chaîne orientée sur la culture et l'art en Ile-de-France.
fpo/cgu/may/rhl
En reprenant Leerdammer, le géant Lactalis veut s'implanter dans l'autre pays du fromage #
Le géant du lait Lactalis poursuit son expansion planétaire et s'apprête à faire son entrée dans le paysage hollandais du fromage en rachetant la marque Leerdammer au groupe Bel, qui végétalise son portefeuille de produits.
Les deux groupes ont annoncé vendredi être entrés en négociations exclusives pour la reprise par Lactalis de la marque Leerdammer, ainsi que des filiales Bel Italie, Bel Allemagne, Royal Bel Leerdammer aux Pays-Bas et Bel Shostka en Ukraine. L'ensemble du périmètre cumulait en 2020 environ 500 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Pour régler cette opération, soumise à l'aval des autorités de la concurrence, Bel doit récupérer 1.591.472 actions Bel détenues jusque-là par Lactalis, soit environ 23% de son capital, Lactalis conservant un peu moins de 1% des actions.
Au cours actuel, cela représente "à peu près 600 millions d'euros", a déclaré à l'AFP le président de Lactalis, Emmanuel Besnier.
A l'issue de cette opération, Bel a l'intention de se retirer de la cote.
Bel veut déposer une offre publique de rachat d'actions (OPRA) à un prix de 440 euros par action. La holding familiale Unibel a elle l'intention de "déposer un projet d'offre publique de retrait suivie d'un retrait obligatoire (OPR-RO) auprès de l'AMF sur le solde des titres Bel", a indiqué Bel.
"On était un actionnaire non impliqué dans la gestion donc on préfère finalement avoir l'opportunité de développer une belle marque et de beaux actifs de Bel. Cela permet à Bel de développer sa stratégie, c'est un accord qui est équilibré pour les deux", a expliqué le patron de Lactalis.
Le périmètre cédé "représente plus de 900 personnes et quatre sites de production entre la Hollande et l'Ukraine", a précisé M. Besnier, soulignant que Lactalis était jusqu'ici uniquement "présent commercialement" aux Pays-Bas, pays pourtant réputé pour sa "très forte culture laitière et fromagère".
Le groupe disposerait ainsi de trois sites de production dans le fief du gouda, représentant une collecte annuelle d'environ 700 millions de litres de lait.
La transaction "nous permettra de bénéficier d'une nouvelle flexibilité pour financer notre croissance future", a affirmé à l'AFP le vice-président de Bel, Frédéric Médard.
Cette annonce fait ressortir les stratégies divergentes des deux groupes.
Lactalis, qui revendique la place de premier groupe laitier mondial (20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019, dernier montant connu) et la commercialisation de ses produits dans 180 pays, poursuit une politique résolue de croissance externe.
Le groupe a ainsi récemment racheté la société canadienne Ultima Foods, lui permettant de devenir "n°1 du yaourt bio au Canada". Et espère que les autorités de la concurrence valideront bientôt son acquisition de la division fromages du géant américain Kraft Heinz, une transaction à 2,7 milliards d'euros.
Son appétit n'est pas freiné par la pandémie de Covid-19.
C'est "une période compliquée pour la gestion de nos affaires" mais "on a la chance d'être dans une activité qui continue de fonctionner en termes opérationnels, on est dans les produits essentiels", constate le président de Lactalis.
Pour Bel (3,45 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020), l'opération s'inscrit dans une stratégie de réduction de la part des produits d'origine animale dans son portefeuille.
Le groupe est à l'origine un fromager avec les marques Vache qui rit, Babybel, Boursin. Mais il a pris un tournant végétal en 2016 avec l'acquisition du spécialiste des compotes Mont Blanc Materne (MOM: marques Pom'Potes, GoGo squeeZ, Materne et Mont Blanc).
"Nous avons pour ambition de poursuivre notre développement dans nos trois territoires complémentaires, que sont le lait, qui fait partie de notre ADN depuis plus de 150 ans, le fruit et le végétal", souligne le vice-président de Bel.
"Nous confirmons à ce titre cibler à moyen terme l'équilibre entre le laitier d'une part et le fruit et le végétal de l'autre", ajoute M. Médard.
Selon lui, "il s'agit d'une évolution parfaitement logique au regard des tendances de consommation actuelles qui émergent dans le cadre de la transition alimentaire".
ngu-myl/ico/spi
Suez et Veolia n'ont toujours pas trouvé de terrain d'entente #
Les deux géants français de l'eau et des déchets, Veolia et Suez, ont une nouvelle fois échoué à trouver un terrain d'entente dimanche malgré de nouvelles propositions de la part de Suez, qui se démène pour échapper à l'OPA hostile de son rival.
Veolia veut racheter la totalité de Suez en France et dans le monde, mais a offert comme concession de garder la marque et l'entreprise Suez intacte en France (ces activités françaises, qui représentent environ un tiers du groupe, seraient cédées à un fonds, Meridiam). Veolia aurait fait une croix sur Suez France mais capturé la partie internationale de Suez; Suez avait toutefois rejeté cette offre il y a dix jours.
Dimanche, Suez a formulé dans un communiqué de nouvelles conditions pour accepter l'offre de rachat de son rival: d'abord un prix relevé, puis le maintien d'une "taille critique" pour l'entreprise à l'avenir, c'est-à-dire plus que le seul tiers français.
Suez a reçu pour l'aider une offre ferme du consortium franco-américain Ardian - GIP au prix de 20 euros par action, contre 18 euros proposés par Veolia. Le consortium reprendrait non seulement la France, mais aussi les activités "Eau et Technologie" à l'international, soit au total plus que la moitié du groupe actuel.
Une perspective aussitôt repoussée par Veolia, qui s'est dit dans un communiqué "pas intéressé par le démantèlement de Suez".
Numéro un des services à l'environnement, Veolia avait acquis en octobre 29,9% des parts de Suez auprès d'Engie, avant de se lancer à l'assaut du restant via une OPA hostile, une procédure qui inclut désormais un épais volet judiciaire, entre recours et contestations de part et d'autre. Et de nombreuses propositions et contre-propositions, toujours rejetées en des termes peu aimables.
Veolia a d'ailleurs accusé dimanche les dirigeants de Suez de "favoriser leur intérêt personnel et patrimonial en offrant à deux fonds court-termistes de choisir à la carte leurs actifs".
L'affrontement va donc se poursuivre dans l'immédiat, avec à l'horizon l'assemblée générale de Suez, sans date fixée mais attendue avant la fin juin.
jmi/ico/cbn
Voitures électriques: qui sera la moins chère? #
Après le haut de gamme, qui fourmille désormais de modèles électriques et hybrides au-dessus de 40.000 euros, les constructeurs automobiles commencent à électrifier leurs petits véhicules pour convaincre les budgets les plus serrés en Europe.
"La stratégie de Tesla, en commençant par le haut de gamme, était du bon sens: c'était le seul moyen de financer le coût d'une autonomie suffisante", explique Eric Kirstetter, du cabinet de conseil Roland Berger. Avec la Zoé, de gamme moyenne, "Renault est parti dans une direction radicalement opposée, qui s'est avérée moins payante".
Mais à mesure que le coût des batteries baisse, et que le marché se convertit à l'électrique, "tous les grands constructeurs ont désormais un plan d'électrification pour le milieu de gamme, avec des hybrides pour les longues distances et des pures électriques pour les distances plus petites", souligne M. Kirstetter.
D'autant plus que les primes publiques à l'achat (jusqu'à 7.000 euros en France, avec des primes locales en sus), qui financent largement l'électrification du parc pour le moment, sont appelées à baisser.
Sur l'entrée de gamme, l'équation est plus complexe: la chaîne de transmission électrique coûte en moyenne 7.000 euros de plus que son équivalent thermique. Soit quasiment le prix de vente de ces petites voitures.
Les constructeurs doivent donc proposer des technologies différentes: aux berlines et SUV les batteries les plus performantes, tandis que les citadines roulent avec une autonomie de 150 kilomètres, comme les Smart, ou 300 kilomètres, comme la nouvelle Dacia Spring.
Le patron de Tesla Elon Musk a promis de son côté une voiture à moins de 25.000 dollars pour 2023, quand pour l'instant ses tarifs démarrent actuellement autour de 40.000 euros.
"On est en train d'accepter que certains véhicules électriques restent désirables avec une autonomie plus limitée", estime Eric Kirstetter.
Dans le groupe Renault, la marque Dacia a ouvert samedi les commandes pour sa Spring, qui se veut l'électrique la moins chère du marché, à moins de 17.000 euros hors primes publiques.
Cette citadine aux faux airs de SUV chasse les coûts et le poids: imaginée sur la base d'un modèle lancé par Renault en Inde, construite en Chine, courte, étroite et légère avec sa petite batterie, elle propose aussi un minimum de confort et d'équipements.
"On redéfinit les essentiels", a déclaré à l'AFP Denis Le Vot, directeur de Dacia. "On entend démocratiser les véhicules électriques. Il y a un gigantesque réservoir potentiel de clients".
La Spring va commencer sa carrière au printemps en libre service dans les rues de métropoles, et en location dans des hypermarchés. A l'automne, elle sera également proposée à la vente en version quatre places et en version utilitaire, pensée pour les artisans.
Du côté de Volkswagen, "nous avons l'ID.3, qui est pour nous un symbole d'une mobilité électrique abordable (autour de 30.000 euros, ndlr) et adapté à un usage quotidien", a déclaré mercredi le patron de la marque VW, Ralf Brandstätter.
Le groupe a suspendu la vente de son entrée de gamme électrique chez Skoda (Citigo) et va faire de même chez Seat (Mii), après moins de trois ans sur le marché.
La petite Volkswagen e-up! (à près de 24.000 euros) reste au catalogue. Et la marque allemande a avancé de deux ans son travail sur "une offre d'entrée de gamme à partir de 20.000 euros", annoncée "dès 2025", a souligné M. Brandstätter.
Face à l'ID.3, Stellantis compte surtout sur ses compactes, avec sa Peugeot e-208 ou sa Nouvelle Fiat 500 proposée seulement en électrique. Le groupe n'a pas proposé de remplaçante à ses petites électriques Ion et C-Zero. Mais Citroën offre une alternative rustique avec son AMI, une petite électrique sans permis à moins de 7.000 euros.
Les constructeurs chinois, qui ont développé une large offre d'électriques à prix cassés, pourraient également très vite se positionner.
Après l'avoir adaptée aux standards de sécurité européens, le constructeur lituanien Dartz propose déjà à 10.000 euros une toute petite électrique couronnée de succès en Chine, la Wuling Hong Guang Mini EV.
tsz/ico/oaa