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Les médias pro-Kremlin contre-attaquent après les accusations de Navalny #

4/2/2021, 2:18 PM
Moscou, RUS

Des médias russes pro-Kremlin ont répliqué vendredi après les récentes accusations de l'opposant Alexeï Navalny se plaignant de mauvais traitements en prison, plusieurs publications contredisant ses affirmations et présentant au contraire une colonie pénitentiaire "exemplaire".

Alexeï Navalny, 44 ans, a annoncé cette semaine entamer une grève de la faim pour obtenir des soins médicaux après avoir dit souffrir de fortes douleurs au dos et d'une perte de sensibilité aux jambes.

Le site internet Life.ru, réputé disposer de sources au sein des services de sécurité, a diffusé une vidéo issue d'une caméra de vidéo-surveillance de la colonie pénitentiaire où est détenu le militant anticorruption.

On y voit un homme ressemblant à Alexeï Navalny, vêtu d'un uniforme bleu et crâne rasé, marcher dans ce qui semble être un dortoir. La vidéo est datée du 26 mars, deux semaines après son arrivée et un jour après qu'il ait annoncé que sa santé se détériorait.

"À en juger par la vidéo, la seule chose qu'il ne ressent pas est le remords et la peur que ses mensonges soient exposés", dit l'article accompagnant la vidéo, au ton sarcastique.

Alexeï Navalny, qui a survécu l'an passé à un empoisonnement, a été condamné à deux ans et demi de prison pour fraude dans une affaire remontant à 2014. Comparant sa colonie à un "camp de concentration", il a accusé ses gardiens de torture pour le réveiller huit fois par nuit, et aurait perdu huit kilos depuis son arrivée.

Une équipe de la chaîne de télévision publique russe RT est par ailleurs sur place pour filmer la colonie pénitentiaire. L'équipe est dirigée par Maria Boutina, connue pour avoir été emprisonnée près de 18 mois aux Etats-Unis pour avoir tenté d'infiltrer des milieux politiques.

Sur Telegram, celle-ci a assuré que M. Navalny "a l'air tout à fait normal". Elle a ajouté que la colonie pénitentiaire, "quasiment exemplaire", "ressemble à un camp de pionniers" et que les autres détenus se plaignaient du comportement du militant anticorruption.

"Mes souhaits pour Alexeï: si tu as commis un crime, sois un homme et purge ta peine", a-t-elle ajouté.

Léonid Volkov, un proche collaborateur d'Alexeï Navalny, a déclaré à l'AFP ne pas souhaiter commenter.

tbm/mp/slb

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APR 1

Avant Navalny, d'autres prisonniers en grève de la faim en Russie #

4/1/2021, 4:51 PM
Moscou, RUS

Avant l'opposant Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis mercredi, d'autres prisonniers ont utilisé ce mode de protestation dans les geôles russes ou soviétiques, allant parfois jusqu'à en mourir. Voici quelques exemples marquants:

- Oleg Sentsov -

Deux mois après l'annexion de la Crimée par la Russie, dans la nuit du 10 au 11 mai 2014, le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov est arrêté chez lui, puis transféré à Moscou dans la prison de haute sécurité de Lefortovo.

Le 25 août 2015, ce farouche opposant à l'annexion de la péninsule ukrainienne est reconnu coupable de "terrorisme" et condamné par la justice russe à 20 ans de colonie pénitentiaire "à régime sévère".

Dans sa prison du Grand nord russe, le cinéaste de 43 ans entame le 14 mai 2018 une grève de la faim pour exiger la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie.

Le 5 octobre, après 145 jours de jeûne, il annonce l'arrêt de sa grève de la faim de peur d'être nourri de force, sans être parvenu à faire plier le Kremlin malgré une vague de soutien internationale.

M. Sentsov est finalement remis à l'Ukraine le 7 septembre 2019 dans le cadre d'un échange de prisonniers.

- Nadia Savtchenko -

Accusée du meurtre de deux journalistes dans l'est séparatiste de l'Ukraine en juin 2014, la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko lance à plusieurs reprises une grève de la faim - et parfois de la soif - pour protester contre sa détention en Russie, passant notamment 84 jours sans s'alimenter de décembre 2014 à mars 2015.

Condamnée en mars 2016 à 22 ans de prison par la justice russe, cette femme de 34 ans observe une nouvelle grève de la faim le mois suivant pour faire pression sur les autorités russes et être renvoyée en Ukraine.

C'est en héroïne nationale dressée face à Moscou qu'elle est accueillie à son retour à Kiev le 25 mai 2016 après sa libération dans le cadre d'un échange de prisonniers.

- Nadejda Tolokonnikova -

Se disant "menacée de mort" après avoir écrit une lettre dénonçant des conditions de détention proches de l'"esclavage", la membre du groupe contestataire Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova entame le 23 septembre 2013 une grève de la faim pour obtenir son transfert dans une autre colonie pénitentiaire.

Cette ancienne étudiante en philosophie de 23 ans purge avec une autre jeune femme, Maria Alekhina, une peine de deux ans de camp pour avoir chanté début 2012 une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Hospitalisée le 1er octobre, Mme Tolokonnikova interrompt sa grève de la faim contre la promesse d'un transfert vers une autre colonie pénitentiaire. Elle est déplacée un mois et demi plus tard en Sibérie, dans la région de Krasnoïarsk.

Les deux jeunes femmes sont remises en liberté le 23 décembre 2013.

- Anatoli Martchenko, mort sous l'ère soviétique -

Le 9 décembre 1986 est annoncé en URSS le décès en prison de l'écrivain dissident Anatoli Martchenko.

Condamné en 1981 à dix ans de camp à régime sévère et cinq ans d'exil intérieur pour "propagande et agitation anti-soviétique", l'opposant de 48 ans avait entamé au mois d'août une grève de la faim pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques en Union soviétique.

bur-kd/ber

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APR 1

Avant Navalny, d'autres prisonniers en grève de la faim en Russie #

4/1/2021, 4:41 PM
Moscou, RUS

Avant l'opposant Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis mercredi, d'autres prisonniers ont utilisé ce mode de protestation dans les geôles russes ou soviétiques, allant parfois jusqu'à en mourir. Voici quelques exemples marquants:

- Oleg Stensov -

Deux mois après l'annexion de la Crimée par la Russie, dans la nuit du 10 au 11 mai 2014, le réalisateur ukrainien Oleg Stensov est arrêté chez lui, puis transféré à Moscou dans la prison de haute sécurité de Lefortovo.

Le 25 août 2015, ce farouche opposant à l'annexion de la péninsule ukrainienne est reconnu coupable de "terrorisme" et condamné par la justice russe à 20 ans de colonie pénitentiaire "à régime sévère".

Dans sa prison du Grand nord russe, le cinéaste de 43 ans entame le 14 mai 2018 une grève de la faim pour exiger la libération de tous les "prisonniers politiques" ukrainiens détenus en Russie.

Le 5 octobre, après 145 jours de jeûne, il annonce l'arrêt de sa grève de la faim de peur d'être nourri de force, sans être parvenu à faire plier le Kremlin malgré une vague de soutien internationale.

M. Stensov est finalement remis à l'Ukraine le 7 septembre 2019 dans le cadre d'un échange de prisonniers.

- Nadia Savtchenko -

Accusée du meurtre de deux journalistes dans l'est séparatiste de l'Ukraine en juin 2014, la pilote ukrainienne Nadia Savtchenko lance à plusieurs reprises une grève de la faim - et parfois de la soif - pour protester contre sa détention en Russie, passant notamment 84 jours sans s'alimenter de décembre 2014 à mars 2015.

Condamnée en mars 2016 à 22 ans de prison par la justice russe, cette femme de 34 ans observe une nouvelle grève de la faim le mois suivant pour faire pression sur les autorités russes et être renvoyée en Ukraine.

C'est en héroïne nationale dressée face à Moscou qu'elle est accueillie à son retour à Kiev le 25 mai 2016 après sa libération dans le cadre d'un échange de prisonniers.

- Nadejda Tolokonnikova -

Se disant "menacée de mort" après avoir écrit une lettre dénonçant des conditions de détention proches de l'"esclavage", la membre du groupe contestataire Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova entame le 23 septembre 2013 une grève de la faim pour obtenir son transfert dans une autre colonie pénitentiaire.

Cette ancienne étudiante en philosophie de 23 ans purge avec une autre jeune femme, Maria Alekhina, une peine de deux ans de camp pour avoir chanté début 2012 une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Hospitalisée le 1er octobre, Mme Tolokonnikova interrompt sa grève de la faim contre la promesse d'un transfert vers une autre colonie pénitentiaire. Elle est déplacée un mois et demi plus tard en Sibérie, dans la région de Krasnoïarsk.

Les deux jeunes femmes sont remises en liberté le 23 décembre 2013.

- Anatoli Martchenko, mort sous l'ère soviétique -

Le 9 décembre 1986 est annoncé en URSS le décès en prison de l'écrivain dissident Anatoli Martchenko.

Condamné en 1981 à dix ans de camp à régime sévère et cinq ans d'exil intérieur pour "propagande et agitation anti-soviétique", l'opposant de 48 ans avait entamé au mois d'août une grève de la faim pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques en Union soviétique.

bur-kd/ber

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APR 1

Les proches de Navalny, en grève de la faim, craignent pour sa vie #

L'inquiétude est grandissante parmi les proches d'Alexeï Navalny après l'annonce de sa grève de la faim, l'opposant russe, détenu en colonie pénitentiaire, souffrant déjà de problèmes de santé et ayant tout juste survécu à un empoisonnement.

Principal détracteur du Kremlin, le militant anticorruption de 44 ans a annoncé mercredi avoir décidé d'arrêter de s'alimenter pour protester contre ses conditions de détention, accusant l'administration pénitentiaire de lui refuser l'accès à un médecin et à des médicaments et de le "torturer" par privation de sommeil.

Une nouvelle d'autant plus inquiétante pour les proches de M. Navalny que celui-ci souffre déjà de fortes douleurs au dos et a perdu de la sensibilité dans les deux jambes.

"Nous sommes très inquiets à propos de sa santé et c'est pourquoi nous demandons un accès immédiat à un médecin", a déclaré à l'AFP Rouslan Chaveddinov, un collaborateur de l'opposant. "Navalny a toujours pris très au sérieux des décisions comme celle d'une grève de la faim".

Selon un message publié sur Facebook par ses proches, M. Navalny a perdu huit kilos depuis son arrivée dans le camp début mars. Des kilos perdus avant même le début de sa grève de la faim, dus au fait que les gardiens le réveillent "huit fois par nuit".

- Le Kremlin muet -

La grève de la faim d'Alexeï Navalny s'ajoute à ses problèmes de dos non-diagnostiqués, mais surtout intervient après qu'il a survécu de justesse il y a moins d'un an à un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.

A l'issue de trois semaines de coma, il avait passé cinq mois en convalescence en Allemagne. C'est à son retour en janvier qu'il a été interpellé puis condamné à deux ans et demi de prison dans une vieille affaire de fraude qu'il juge politique.

"Après un empoisonnement, personne ne sait comment l'organisme peut réagir" à un refus de s'alimenter, note M. Chaveddinov, "c'est très inquiétant".

L'administration pénitentiaire a quant à elle balayé les inquiétudes concernant la santé de l'opposant, assurant mercredi qu'il recevait "toute l'assistance médicale nécessaire" et que personne ne troublait son sommeil.

Le Kremlin a dit pour sa part n'avoir "aucun commentaire" à faire.

La colonie où est emprisonné Alexeï Navalny, à Pokrov, à 100 km à l'est de Moscou, est considérée comme l'une des plus dures de Russie. L'opposant l'a qualifiée de "camp de concentration".

Il affirme en outre être menacé d'envoi en cellule disciplinaire à cause d'infractions au règlement, comme par exemple se "lever de son lit 10 minutes" trop tôt ou encore pour un "refus de participer" à des exercices physiques obligatoires.

"Ce qui se passe, c'est du fascisme, de la terreur de l'Etat. C'est le retour du pire. C'est le même Goulag, où les gens sont torturés et martyrisés, surtout s'ils sont politiquement actifs", s'est emporté mercredi le député municipal moscovite Sergueï Mitrokhine à la radio Ekho Moskvy.

- Le précédent Sentsov -

Si les modalités de la grève de la faim d'Alexeï Navalny ne sont pas connues, il s'agit d'une mesure qui a déjà été utilisée par les détracteurs du pouvoir russe.

Proche alliée de M. Navalny, Lioubov Sobol a passé 32 jours en grève de la faim, n'ingérant que des liquides, à l'été 2019 après que sa candidature a été refusée à des élections locales. En 2015, le bras droit de M. Navalny, Léonid Volkov, avait fait de même pour 12 jours.

Le plus célèbre gréviste de la faim récent en Russie reste le réalisateur et militant ukrainien Oleg Sentsov, qui a passé près de cinq ans dans un camp russe. Pendant 145 jours, il ne s'était nourri que de compléments nutritionnels et d'injections de glucose.

Il l'a cessée après avoir été menacé d'être nourri de force, mesure drastique qui selon la loi peut se faire oralement, par voie rectale ou par intubation.

Un tel traitement, dénoncé par les militants des droits humains comme une forme de torture, est ce qui pourrait attendre Alexeï Navalny s'il décidait d'aller jusqu'au bout.

L'opposant "sait que la grève de la fin est une mesure extrême", commente sur Twitter un de ses alliés, l'économiste Sergueï Gouriev, mais s'il le fait "c'est qu'il pense n'avoir rien à perdre".

emg-pop/tbm/ial/

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APR 1

L'opposant russe Navalny a perdu 8 kg depuis son arrivée en camp pénitentiaire (équipe) #

4/1/2021, 2:48 PM

L'opposant russe Alexeï Navalny a perdu huit kilos depuis son arrivée début mars en camp pénitentiaire, avant même qu'il n'entame une grève de la faim, ont annoncé jeudi ses collaborateurs, qui craignent pour sa santé.

Selon un message diffusé sur son compte Facebook par ses proches, M. Navalny a été pesé comme l'exige le règlement pénitentiaire au début de sa grève de la faim annoncée mercredi. "Il est arrivé à la colonie à 93 kg, maintenant il en pèse 85", relèvent-ils.

"Il associe lui-même cette perte de poids principalement au fait qu'on ne le laisse pas dormir et qu'il est réveillé huit fois par nuit" par les gardiens, poursuivent les auteurs du message.

Les craintes pour la santé du principal détracteur du Kremlin, qui souffre déjà de fortes douleurs au dos et d'une perte de sensibilité aux jambes et qui a survécu à une tentative d'empoisonnement il y a moins d'un an, sont grandissantes.

Alexeï Navalny affirme que l'administration pénitentiaire lui refuse l'accès à un médecin et à des médicaments et le "torture" en le privant de sommeil la nuit.

"Le médecin n'a toujours pas le droit de le voir, il n'y a pas de diagnostic", a déploré son équipe.

L'administration pénitentiaire a quant à elle balayé ces inquiétudes, assurant mercredi que l'opposant recevait "toute l'assistance médicale nécessaire" et que personne ne troublait son sommeil.

Le Kremlin a pour sa part dit n'avoir "aucun commentaire" à faire.

pop/alf/bds

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