Les syndicats de l'énergie demandent à Macron une commission sur l'avenir d'EDF #
L'intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO des industries électriques et gazières a demandé par courrier au président Emmanuel Macron de mettre en place une "commission sur l'avenir" d'EDF pour étudier des "solutions alternatives" au projet Hercule, auquel elle s'oppose "résolument".
"L'intersyndicale demande la création d'une commission chargée d'établir le diagnostic de la situation d'EDF, de faire le bilan de 20 ans de dérégulation du marché de l'électricité et de proposer des pistes pour bâtir l'avenir d'EDF", déclarent les fédérations syndicales dans un communiqué commun.
A cette fin, elles ont adressé vendredi un courrier au président de la République, dont l'AFP a eu copie. Une précédente lettre à M. Macron, datée du 7 janvier et signée des confédérations syndicales, était restée "lettre morte" alors que "les négociations entre le gouvernement et la Commission européenne semblent s'enliser autour des fondements mêmes du projet Hercule", écrit l'intersyndicale dans cette nouvelle missive.
"Gouvernement, EDF et organisations syndicales doivent se mettre autour de la table afin de débattre de l'avenir d'EDF. Tout le monde doit jouer carte sur table dans l'intérêt de l'entreprise et donc du modèle français de transition énergétique", a précisé Alexandre Grillat de la fédération CFE-CGC de l'énergie.
"L'engagement de l'entreprise et de ses salariés à assurer un service public essentiel a en effet été unanimement reconnu en 2020 et continue à l'être. Dès lors, l'avenir du groupe EDF et les solutions alternatives à Hercule, plus pertinentes au plan industriel, stratégique et sociétal, méritent une concertation et un dialogue social exemplaires mais aussi un véritable débat démocratique avec la Nation", estime l'intersyndicale dans son courrier.
Les syndicats sont mobilisés depuis plusieurs mois contre le projet de scission d'EDF, avec cinq journées de grève depuis le 26 novembre. La dernière remonte au 10 février, avec un rassemblement devant l'Assemblée nationale, où le patron de l'électricien a été auditionné par les députés.
Les fédérations syndicales redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
ls/bfa/sp
Emmanuel Faber joue sa place à la tête de Danone #
Qui dirigera Danone demain ? Emmanuel Faber gardera-t-il les pleins pouvoirs de PDG ou devra-t-il lâcher du lest, voire partir ? Le conseil d'administration du groupe français se réunit lundi, poussé par une partie de ses actionnaires à se pencher sur sa gouvernance.
Le président-directeur général Emmanuel Faber fait face à une fronde d'actionnaires depuis plusieurs semaines. Le silence des quinze autres administrateurs du géant de l'agroalimentaire a semé le doute sur leurs intentions à son égard.
Deux fonds d'investissement ont fait du départ de M. Faber un préalable au redressement des performances du groupe, dont les volumes de ventes s'érodent depuis plusieurs années, un mouvement aggravé par la pandémie de Covid-19.
Ces fonds, entrés au capital à la faveur de la baisse du cours de Bourse en 2020, ont enfoncé le clou en fin de semaine dernière.
Artisan Partners, 3e actionnaire avec 3% du capital, a répété qu'il trouvait "urgent de s'occuper de la structure du conseil et de la direction de la société".
Alors qu'Emmanuel Faber a défendu avec une certaine morgue son bilan lors de la présentation des résultats annuels le 19 février, le fonds estime les performances "médiocres" et la direction mal placée pour engager la "réinvention" de Danone.
Danone travaille sur un plan de réorganisation mondiale prévoyant jusqu'à 2.000 suppressions de postes parmi ses managers.
Le fonds américain spécifie vouloir la désignation d'un nouveau président et d'un nouveau directeur général, dotés d'une "expertise extérieure pertinente".
Le fonds activiste Bluebell Capital Partners, basé à Londres et d'envergure plus modeste, demande aussi qu'un nouveau directeur général soit cherché en dehors de Danone.
Selon lui, les actionnaires du groupe sont "massivement" en faveur de la séparation des fonctions de président et directeur général. Il menace de mettre le sujet à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale, fin avril, si le conseil d'administration ne s'en saisit pas.
Emmanuel Faber s'est contenté de dire qu'il n'était "pas dogmatique" sur cette question de dissociation des fonctions.
Connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber est directeur général depuis 2014 et président du conseil d'administration depuis 2017.
Le groupe paraît soucieux de montrer qu'il n'oublie pas l'importance de rémunérer ses actionnaires.
Le 19 février, lors de la présentation des résultats, Emmanuel Faber a annoncé que la rémunération des principaux dirigeants de Danone, dont la sienne, serait désormais en partie subordonnée à l'évolution des dividendes et du cours de Bourse.
Et dimanche, à la veille de la réunion du conseil d'administration non confirmée officiellement par Danone, le groupe a annoncé qu'il allait se désengager du géant des produits laitiers Mengniu et que les fruits de l'opération seraient reversés "dans leur majorité" aux actionnaires.
Selon Danone, sa participation dans Mengniu est actuellement valorisée à hauteur de 850 millions d'euros.
Lundi matin, à la Bourse de Paris, le titre progressait vers 09H40 (08H40 GMT) de 1,84% à 57,50 euros dans un marché également à la hausse.
Inquiets de voir les fonds d'investissement dicter la stratégie du groupe, plusieurs syndicats du groupe (CFDT, FO et CGC) ont apporté leur soutien à la gouvernance actuelle.
Dimanche, la présidente du premier syndicat agricole français, Christiane Lambert, s'est aussi émue de la situation dans un tweet: "Hasard du calendrier: le 01/03 marque la fin des #négociations entre #GMS [grandes et moyennes surfaces] et #industriels sous pression forte pour imposer encore des déflations. Le même jour @EmmanuelFaber fait face à des +fonds activistes+ qui exigent plus de +rentabilité+ pour @DanoneFR #producteurs inquiets !"
myl/pn/spi
La réduction de coûts par l'automatisation, un mouvement généralisé en France #
Outre la grande distribution, l'automatisation connaît un élan dans plusieurs secteurs, comme l'illustre le cas des casinos Barrière, fermés pendant de longs mois sous l'effet de la crise du Covid-19.
Confronté à une baisse de 27% du produit brut des jeux en 2020, le leader des casinos en France s'apprête à licencier "pour préserver l'avenir du groupe et l'emploi", selon la direction.
Mais comme à Auchan, les syndicats dénoncent un "effet d'aubaine" saisi par le groupe pour procéder à des réductions de coûts souhaitées depuis longtemps.
La direction souhaite miser sur les jeux électroniques, qui suscitent l'engouement des joueurs et ne nécessitent pas de personnel, au détriment des tables de jeux. Croupiers, chefs de tables et chefs de partis, qui surveillent et organisent les tables de jeux, voient leur travail changer, voire disparaître.
"Environ 70 licenciements" vont être opérés par le groupe, selon FO, principalement parmi les chefs de tables et de partis. Pour les remplacer, les croupiers deviendront des "animateurs" et alterneront sur les trois postes.
"Le groupe Barrière supprime les maillons de surveillance des tables", déplore Jean-Christophe Tirat, secrétaire fédéral FO et chef de table à Enghien-les-Bains, avec pour risque de "perdre la notion de contrôle humain".
Chargés du suivi des mouvements financiers, les salariés doivent aussi prévenir contre les risques d'addiction des clients, ce que ne peut faire une machine. "Vous pouvez dépenser 2.000 euros en espèces dans une machine à sous sans que personne ne le voie, ça permet de passer sous le radar", alerte M. Tirat.
Au-delà de l'utilité des chefs de tables et de partis, il regrette la "perte de savoir-faire" qu'implique selon lui la polyvalence.
"On apprenait ce métier de père en fils", raconte Alain Bainçonau, chef de parti au casino de Biarritz depuis 35 ans, qui a appris son licenciement en novembre. Avant lui, son père et son grand-père étaient déjà chefs de partis.
Pour lui, tables et jeux électroniques ne sont pas incompatibles. "Il y a une vraie demande pour les jeux de tables", explique-t-il. "Les jeunes, ça les fait rêver! Même si c'est un peu plus cher, ça a un côté magique".
FO a déposé deux recours devant le Conseil d'État contre l'autorité administrative des casinos, mais l'institution a jugé le 19 février que "l'urgence de la situation n'était pas démontrée", selon un communiqué du syndicat. Une première audience de jugement "devrait avoir lieu sous quatre mois".
rbo/cel/spi
RER A: incendie maîtrisé sur un train à Cergy-Saint-Christophe, trafic perturbé #
Un "incendie sur un train" du RER A à quai à Cergy-Saint-Christophe (Val d'Oise) a eu lieu vendredi à 16H00, a nécessité l'intervention des pompiers et perturbé le trafic de cette ligne ainsi que de la ligne L du transilien, selon la SNCF et les pompiers.
Une porte-parole de la SNCF évoque auprès de l'AFP vendredi soir "un marginal qui a laissé tomber une cigarette allumée dans un sac, qui a déclenché le feu". L'incendie a pris sur une partie de la rame et nécessité l'intervention des pompiers. "La rame étant à quai, on a évacué très vite les voyageurs ainsi que la gare par précaution".
De leur côté, les pompiers du Val d'Oise confirment l'évacuation de la gare "le temps d'éteindre l'incendie" et ont évoqué "quatre blessés légers".
"Le trafic est interrompu entre Cergy-Le Haut et Maisons-Laffitte, et perturbé sur le reste de la ligne, en raison d'un incendie sur un train", indique enfin le compte Twitter du RER A. Vendredi soir, la SNCF a précisé que l'heure de reprise du trafic sur la ligne L était prévue pour 21H00, mais que le trafic resterait interrompu sur le RER A "jusqu'à la fin du service".
"Des bus de substitutions assurent le relais entre Cergy-Préfecture et Cergy-Le Haut", précise le compte Twitter du RER A.
rfo-cda/pn/mpm
RER A: incendie maîtrisé sur un train à Cergy-Saint-Christophe, trafic perturbé #
Un "incendie sur un train" du RER A à quai à Cergy-Saint-Christophe (Val d'Oise) a eu lieu vendredi à 16H00, a nécessité l'intervention des pompiers et perturbé le trafic de cette ligne ainsi que de la ligne L du transilien, selon la SNCF et les pompiers.
Une porte-parole de la SNCF évoque auprès de l'AFP vendredi soir "un marginal qui a laissé tomber une cigarette allumée dans un sac, qui a déclenché le feu". L'incendie a pris sur une partie de la rame et nécessité l'intervention des pompiers. "La rame étant à quai, on a évacué très vite les voyageurs ainsi que la gare par précaution".
De leur côté, les pompiers du Val d'Oise confirment l'évacuation de la gare "le temps d'éteindre l'incendie" et ont évoqué "quatre blessés légers".
"Le trafic est interrompu entre Cergy-Le Haut et Maisons-Laffitte, et perturbé sur le reste de la ligne, en raison d'un incendie sur un train", indique enfin le compte Twitter du RER A, qui précise que la reprise du trafic est attendue pour 20H00. Le compte Twitter de la ligne L donne les mêmes indications.
rfo-cda/pn/mpm
Amiens échappe à un nouveau sinistre industriel: l'usine Ajinomoto reprise par une start-up auvergnate #
Ebranlée par les restructurations à répétition, Amiens échappe à un nouveau sinistre industriel: l'usine Ajinomoto va y être reprise par la jeune société auvergnate Metabolic Explorer (MetEx), opération permise par les conditions financières très favorables consenties par le groupe japonais.
Le site picard emploie quelque 330 salariés à la fabrication de lysine - une substance utilisée en alimentation animale - et d'autres acides aminés à haute valeur ajoutée, a-t-on appris vendredi auprès de MetEx.
Ajinomoto comme MetEx sont spécialisés dans la production de composants chimiques par fermentation, une méthode "verte" susceptible de remplacer la pétrochimie pour certains produits.
A ce titre, MetEx fait l'objet depuis ses débuts d'un soutien sans faille de l'Etat et de son bras armé financier bpiFrance.
Petite start-up dont les effectifs atteignent tout juste 120 personnes, MetEx va pouvoir acquérir ce site pour un prix "raisonnable" si les négociations exclusives engagées avec Ajinomoto aboutissent: 15 millions d'euros, dont 8 millions payables au moment de la finalisation de l'opération, espérée au plus tard pour mai.
La modestie de la facture s'explique par l'importante dépréciation d'actifs de 100 millions d'euros qu'Ajinomoto a accepté de passer dans ses comptes avant la cession de sa filiale. Ceci au nom de la défense de l'emploi.
"Nous avons fait le choix d'entrer en négociations exclusives avec Metabolic Explorer" car son dossier est "à ce jour le plus pertinent pour l'avenir du site industriel d'Amiens" et "pour la pérennité des emplois", indique Masami Kashiwakura, président d'Ajinomoto Animal Nutrition Group, cité dans un communiqué.
Ajinomoto, a expliqué à la presse le fondateur de MetEx Benjamin Gonzalez, a fait le choix depuis plusieurs années de se désengager de la nutrition animale, stratégie qui s'est traduite par la fermeture d'usines en Thaïlande et au Brésil et la refonte de son unité américaine.
Le site d'Amiens ne disposant pas d'installations de recherche et développement, Ajinomoto souhaitait également un repreneur capable de lui apporter les technologies nécessaires pour se maintenir dans la durée.
Une éventuelle fermeture de ce site, "performant et hautement automatisé" aurait eu un sérieux impact dans la capitale picarde, déjà secouée par les fermetures des usines de pneumatiques Goodyear (en 2014) et d'électroménager Whirlpool (en 2019). A 130 km, la fermeture de l'usine de Béthune de Bridgestone (pneumatiques), un autre groupe japonais, a eu un fort retentissement l'an dernier.
MetEx, qui avait levé il y a un an 7,3 millions d'euros, paiera la somme demandée sur ses fonds propres.
L'opération va faire basculer la start-up auvergnate dans une toute autre dimension: Amiens est le premier site européen de production d'acides aminés par fermentation. De société spécialisée dans la recherche, elle va se muer en ETI industrielle.
L'usine amiénoise devrait en effet réaliser cette année des ventes de plus de 200 millions d'euros, avec un résultat brut d'exploitation (Ebitda) légèrement positif, alors que MetEx ne dégage à ce jour pratiquement pas de chiffre d'affaires (50.000 euros en 2020).
Les choses devraient toutefois changer avec l'entrée en fonctionnement prochaine de son unité de production de propanediol et d'acide butyrique sur la plateforme chimique de Carling (Moselle).
Le site d'Amiens souffre du fait que la lysine qu'il produit est devenue une "commodité", aux prix très fluctuants.
MetEx va tenter d'en stabiliser les recettes en engageant de nouvelles productions, à plus forte valeur ajoutée, recourant à ses procédés innovants.
Les premiers effets de cette nouvelle stratégie devraient se faire sentir à partir de 2023, assure le groupe qui prévoit de former les employés du site à ses procédés.
MetEx devrait commencer par y implanter une ligne de production d'acide glycolique, un investissement proche de 25 millions d'euros, largement soutenu par le gouvernement français dans le cadre de son plan de relance.
"A moyen terme", cette stratégie devrait permettre à MetEx de dépasser les 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec une marge d'Ebitda supérieure à 7%.
fga/ag/tes