Logo

Isère: 80 hectares brûlés, feu toujours en cours #

Le feu qui s'est déclenché vendredi en fin d'après-midi sur les contreforts de la Chartreuse en Isère est toujours en cours et a ravagé 80 hectares, a annoncé lundi la préfecture.

"À cette heure, 80 hectares ont été brûlés" et "le feu est toujours en cours", a annoncé le préfet de l'Isère dans un communiqué faisant état de la progression de l'incendie de forêt dans le Pays voironnais, situé près des communes de Voreppe, la Buisse et la Sure-en-Chartreuse.

"Aucune habitation ni entreprise n'est actuellement menacée", a toutefois précisé l'administration à l'AFP, bien qu'"on soit sur quelque chose de vivant qui évolue d'heure en heure voire de minute en minute", le "vent et les températures élevées" inquiétant le département.

Au total, 140 personnes ont été évacuées, résidents des hameaux Malossane, des Balmes et du Bourget sur la commune de Voreppe, ainsi que celui des Barniers-Les Côtes de La Sure-en-Chartreuse.

"Ce sont des évacuations par mesure de précaution", a expliqué à l'AFP la préfecture qui assure que le feu n'a pas fait de victimes, ni de blessés.

270 sapeurs-pompiers et 65 engins, dont des renforts extra-départementaux et moyens aériens (deux hélicoptères bombardiers d'eau), sont actuellement mobilisés, a indiqué le Sdis Isère lundi matin.

Les routes départementales 1075 et 520A sont toujours coupées à la circulation par mesure de sécurité et afin de permettre l'intervention des secours.

Provoqué par la foudre, le feu avait ravagé une vingtaine d'hectares à ses débuts.

Le préfet de l'Isère appelle à la plus grande vigilance "du fait de la sécheresse et de la température".

Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

anr/lv/abl

permalink
AUG 8

Dordogne: les deux incendies "fixés", 90 hectares de forêt brûlés #

8/8/2022, 8:54 AM
Périgueux, FRA

Les deux incendies qui se sont déclarés dimanche soir dans la forêt de la Double, dans l'ouest de la Dordogne, étaient "fixés" lundi matin après avoir brûlé près de 90 hectares, selon un bilan définitif de la préfecture.

Les feux sont "fixés", a indiqué la préfecture selon qui 80 hectares de forêt ont été ravagés sur la commune de La Roche-Chalais, et entre six et huit sur celle de Eygurande-et-Gardedeuil, distantes de 15 km l'une de l'autre.

Dans un premier bilan, les pompiers avaient parlé de 110 hectares.

La lutte se poursuit "encore activement pour parfaire l'extinction du feu, au vu des conditions météorologiques et de l'ampleur de l'incendie", selon le Codis 24 qui précise qu'il y a toujours "beaucoup de foyers actifs".

Au plus fort des incendies, dimanche soir, quelque 230 sapeurs-pompiers étaient mobilisés pour lutter contre ces feux sévissant dans des "zones de résineux".

Deux Canadairs, un avion Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau avaient également été déployés et des renforts pompiers de départements voisins - Corrèze, Lot-et-Garonne, Charente et Charente-Maritime - s'étaient rendus sur place.

Lundi à 10h, 80 pompiers du département étaient toujours sur les lieux. Aucun blessé n'était à déplorer, et une maison avait été évacuée dans la soirée.

Il s'agit du "plus gros incendie de la saison" en Dordogne, selon les pompiers.

Les pompiers du département évoquent une actuelle "pression incendiaire" sur la région, où plusieurs feux ont été recensés ces jours-ci. La Dordogne est classée en risque "sévère" pour feux de forêt depuis jeudi.

bla/ff/sp

permalink
AUG 8

Dordogne: les deux incendies "fixés", 110 hectares de forêt brûlés #

Les deux incendies qui se sont déclarés dimanche soir dans la forêt de la Double, dans l'ouest de la Dordogne, étaient "fixés" lundi matin après avoir brûlé près de 110 hectares, ont indiqué lundi les pompiers du département.

Les feux sont "fixés", mais 120 pompiers "luttent encore activement pour parfaire l'extinction du feu, au vu des conditions météorologiques et de l'ampleur de l'incendie", ont ajouté les pompiers, précisant qu'il y avait toujours "beaucoup de foyers actifs".

Au "plus fort" des incendies, dimanche soir, quelques 230 sapeurs-pompiers étaient mobilisés pour lutter contre ces feux sévissant dans des "zones de résineux", sur les communes dordognaises de La Roche-Chalais et d'Eygurande-et-Gardedeuil, distantes de 15 km l'une de l'autre.

Deux Canadairs, un avion Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau ont également été déployés. Parmi les forces mobilisées sur place, des renforts pompiers de départements voisins étaient présents.

Près de 100 hectares de forêt ont été ravagés aux alentours de La Roche-Chalais, et 10 sur la commune d'Eygurande-et-Gardedeuil. Il s'agit du "plus gros incendie de la saison" en Dordogne, selon les pompiers.

Aucun blessé n'est à déplorer, et une maison a été évacuée.

Les pompiers du département évoquent une actuelle "pression incendiaire" sur la région, où plusieurs feux ont été recensés ces jours-ci. La Dordogne est classée en risque "sévère" pour feux de forêt depuis jeudi.

bla/npk

permalink
AUG 7

En Dordogne, une centaine d'hectares détruits dans deux incendies en cours #

Deux incendies se sont déclarés dimanche en fin d'après-midi dans la forêt de la Double, dans l'ouest de la Dordogne, brûlant "environ une centaines d'hectares", ont indiqué dimanche les pompiers du département.

Quelques 200 sapeurs-pompiers étaient toujours mobilisés dimanche soir pour lutter contre ces feux qui se propageaient dans des "zones de résineux" dans les communes de La Roche-Calais et d'Eygurande-et-Gardedeuil, distantes de 15 km l'une de l'autre.

Le premier départ a feu a eu lieu vers 17h30 à la Roche-Clais, ravageant "une centaine d'hectares", tandis que l'incendie d'Eygurande-et-Gardedeuil s'est déclaré à 18h45 brûlant 8 hectares, ont précisé les pompiers.

Deux Canadair, un avion Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau sont intervenus jusqu'à la tombée de la nuit dimanche.

La Dordogne est classée en risque "sévère" pour les feux de forêt depuis jeudi.

tsq/nzg

permalink
AUG 7

Isère: évacuation préventive de 130 personnes à cause d'un incendie de forêt #

8/7/2022, 8:36 PM
Lyon, FRA

Quelque 130 résidents de plusieurs hameaux sur les contreforts du massif de la Chartreuse en Isère ont été préventivement évacués dimanche après un incendie de forêt et de végétation s'étendant désormais sur 75 hectares depuis ses débuts vendredi et contre lequel une centaine de pompiers luttent sans relâche, a indiqué la préfecture de département.

"Quatre hameaux ont été au total évacués, trois à Voreppe et un autre sur la commune de La Sure-en-Chartreuse. Ce sont 130 personnes sur la totalité des hameaux qui ont été évacuées pour l'instant", a-t-elle précisé à l'AFP, ajoutant que les habitants étaient invités à se rendre à deux points de rassemblements à Voreppe et dans la commune mitoyenne de Pommiers-La-Placette.

Les routes départementales 1075 et 520A ont été coupées à la circulation également par sécurité.

Provoqué par la foudre d'un orage, le feu a démarré vendredi en fin d'après-midi sur les communes de Voreppe et de la Buisse avant de se déplacer vers celle de La Sure-en-Chartreuse dimanche. D'une vingtaine d'hectares à ses débuts, le périmètre du sinistre s'étendait dans la soirée à 75 hectares, selon la même source.

Quatre Canadair, deux hélicoptères de la sécurité civile et deux avions Dash bombardiers d'eau sont notamment arrivés sur zone pour appuyer la centaine de pompiers sur place, qui ont permis durant les deux premières nuits de l'incendie la protection par anticipation de deux entreprises et d'habitations "sans que celles-ci ne soient directement menacées", a ajouté la préfecture.

Afin de faciliter le travail des secours, le préfet de l'Isère demande principalement aux riverains et aux touristes de "ne pas contacter les sapeurs-pompiers" s'ils observent de la fumée ou des flammes sur la zone impactée "afin de ne pas encombrer la ligne téléphonique pour le même signalement", ne pas se rendre sur les lieux, ne pas randonner à proximité ou ne pas utiliser de drone.

Il appelle d'ailleurs à la plus grande vigilance "du fait de la sécheresse et de la température" en évitant "tout barbecue à proximité de forêt", "l'utilisation d'engin mécanique en forêt" et en ne jetant "aucun mégot".

Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

dfa/mpm

permalink
AUG 7

Météo: la vague de chaleur va continuer en France, avec un pic caniculaire en fin de semaine #

La vague de chaleur qui touche la France va continuer la semaine prochaine, accompagnée d'orages dans les massifs et en Corse, avec un pic caniculaire attendu vendredi dans la plus grande partie du pays, a indiqué Météo-France dimanche.

Ce dimanche et lundi, seuls deux départements, le Gard et le Vaucluse, sont concernés par une alerte orange en matière de canicule qui prend en compte les effets de la chaleur sur la santé humaine, notamment lorsque les nuits ne fraîchissent pas, a indiqué à l'AFP Christelle Robert, prévisionniste à Météo-France.

"Le nombre de départements en vigilance orange devrait augmenter au fil de la semaine" a-t-elle dit.

Côté températures, "ca va chauffer partout, on s'oriente vers un nouveau pic de chaleur qui touchera quasiment toute la France en fin de semaine en commençant par le sud du pays" a-t-elle précisé, les seules régions restant sous 30 degrés en milieu de semaine étant situées le long de la Manche.

"Il ne s'agit pas d'une quatrième canicule, c'est la même, qui a commencé le 31 juillet, qui continue", même si dans certaines régions du nord on avait depuis quelques jours un air plus respirable, a souligné la prévisionniste.

Lundi, les températures vont encore progresser dans le sud-ouest et la basse vallée du Rhône, autour de 35 à 38 degrés en moyenne. Et progressivement cette hausse du mercure se propagera vers le nord jusqu'à la Loire mardi, puis la Bourgogne, l'Ile-de-France et le centre-est jeudi.

Dimanche en début d'après-midi, les endroits les plus chauds sont situés dans l'Aude, les Pyrénées-Orientales, le Gard et l'Hérault. Des orages touchaient dimanche la Corse, les Pyrénées et les Alpes.

Sur Twitter, Metéo-France Sud-Est signalait une crue de la rivière Asco en Corse dimanche, qui a reçu 17,9 mm d'eau en 36 minutes. Et avertissait des risques d'orage pouvant être accompagnés de grêle dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya. Au total, 16 départements sont en alerte orage dimanche, mais sans gros risque particulier recensé, a précisé Mme Robert.

Lundi, les températures vont encore progresser dans le sud-ouest et la basse vallée du Rhône, autour de 35 à 38 degrés en moyenne. Et progressivement cette hausse du mercure se propagera vers le nord jusqu'à la Loire mardi, puis la Bourgogne, l'Ile-de-France et le centre-est jeudi.

Malgré les orages qui se développent ici et là, la sécheresse historique se poursuit sur l'ensemble du pays. Depuis le 17 juillet, l'indice d'humidité des sols est tombé au-dessous de celui enregistré lors des sécheresses historiques de 1976 et de 2003, a rappelé Mme Robert.

La végétation sèche sur pied constituant un combustible facile, le risque d'incendie augmente. Ainsi dimanche plus de 300 hectares ont brûlé dans le Finistère et le Morbihan. "Le vent de nord-est aide à la propagation" a souligné Mme Robert.

Depuis le 1er juin, Paris a connu 8 nuits où la température a été supérieure ou égale à 20 degrés contre une seule l'été dernier, 11 en 2020 (pour tout l'été), et 16 aussi bien en 2003 qu'en 1976.

Nîmes a déjà connu 40 nuits à ce seuil depuis le 1er juin, contre 30 en 2021, 41 en 2019, 52 en 2003 et 8 en 1976.

im/kd/mpm

TWITTER

permalink
AUG 7

Quotas, tarifs progressifs de l'eau, irrigation raisonnée, des pistes pour préserver l'eau #

Instaurer un tarif progressif de l'eau, voire des quotas, ne pas trop encourager l'irrigation agricole... Des pistes existent pour préserver l'eau, ressource vitale mise à mal par le changement climatique, explique à l'AFP Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.

"La principale source d'eau dont nous disposons en France, ce sont les précipitations", rappelle cette spécialiste du cycle de l'eau et des impacts du changement climatique en France.

Pendant l'hiver, ces précipitations rechargent les nappes phréatiques et alimentent les rivières.

Cette année, "tout l'hiver et le printemps, hormis juin, nous avons eu des déficits de pluie sur une bonne partie du territoire, ce qui fait qu'à la fois les nappes et les débits sont plus bas que la moyenne", constate la chercheuse.

Les canicules successives renforcent le phénomène, les sols perdant l'eau par évaporation, tandis que "les nappes phréatiques se vident en alimentant les rivières et en étant pompées par les activités humaines", poursuit-elle.

L'agriculture est l'activité la plus gourmande en eau. On prélève environ 40 milliards de m3 d'eau par an en France dont cinq milliards sont consommés, c'est-à-dire non restitués aux milieux.

L'agriculture représente 45% de la consommation pour seulement 9% des prélèvements, devant le refroidissement des centrales électriques (31% de la consommation), l'eau potable (21%) et l'industrie (3%), selon le gouvernement.

Les impacts de l'agriculture "sont importants, car ils sont concentrés sur une seule période de l'année - les trois mois d'été -, où l'agriculture peut représenter jusqu'à 80% de l'eau consommée", toujours selon le gouvernement.

Aujourd'hui, en cas de sécheresse, des restrictions plus ou moins sévères des usages de l'eau sont mises en place suivant le niveau d'alerte.

Si ce système est "un bon principe", comment aller plus loin, alors que le réchauffement climatique va intensifier la durée et l'intensité des sécheresses? Depuis 2001, la France métropolitaine a perdu 14% de ses ressources en eau renouvelable par rapport à la période 1990-2001.

"Une tarification progressive de l'eau peut être mise en oeuvre: le premier m3 serait gratuit et ensuite l'eau serait de plus en plus chère", par palier, suggère la chercheuse. "Les gens qui utilisent beaucoup d'eau la payeraient au prix fort", argumente-t-elle.

Cette piste a été mise en avant par le gouvernement en 2019 lors des Assises de l'eau.

Une solution plus radicale serait l'instauration de "quotas" en eau par utilisateur, poursuit Agnès Ducharne.

Ces mesures "inciteraient à des comportements plus sobres en eau", fait-elle valoir.

Le principal syndicat agricole, la FNSEA, défend la construction de retenues d'eau qui se remplissent en hiver, pour irriguer l'été car ces retenues ne sont pas concernées par les restrictions. "Ce serait idiot de dire qu'il n'en faut pas, ce serait idiot d'en faire trop", avertit la chercheuse.

"On a constaté par le passé qu'avec le développement de retenues d'eau, la surface irriguée augmente" et que les agriculteurs "restent tout aussi vulnérables aux sécheresses", indique-t-elle en citant comme contre-exemple l'Espagne.

"Il faut éviter ce type de mal-adaptation au changement climatique", insiste-t-elle.

"La meilleure place pour stocker l'eau est dans les nappes, à l'abri de l'évaporation et de la pollution", contrairement aux retenues d'eau où "elle s'évapore et est perdue", souligne encore la spécialiste en hydrologie.

Autres pistes, "des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale", manger moins de viande pour réduire les besoins en aliments pour les animaux ou encore irriguer à la surface du sol plutôt que par dispersion où de l'eau se perd par évaporation, suggère Agnès Ducharne.

La réutilisation des eaux usées fait aussi partie des pistes, pour des usages agricoles ou autres (golfs, jardins...) tout comme des économies faites par les particuliers.

Le choix du nucléaire est aussi soulevé par la chercheuse. "Je ne suis pas sûre que vouloir développer la production électrique en France via le nucléaire principalement soit, face aux futurs problèmes de sécheresse, la solution la plus évidente", commente-t-elle.

"Quand il n'y a plus d'eau du tout, on ne peut pas en fabriquer, on peut juste en amener. Il n'y a pas de miracle à attendre", prévient la chercheuse.

laf/kd/dch

permalink
AUG 5

Réchauffement climatique: les arbres mythiques parisiens à la peine (experte) #

8/5/2022, 1:24 PM
Paris, FRA

Des oliviers et des pins plutôt que des platanes et marronniers ? Sans bousculer le paysage emblématique de Paris, l'introduction de nouvelles essences plus adaptées au nouveau climat devient inévitable, explique Béatrice Rizzo, experte sylvicole à la Direction des espaces verts et de l'environnement.

Question : Comment les arbres parisiens réagissent-ils à la sécheresse ?

Réponse : Cet été on constate un automne précoce sur les platanes et les marronniers, avec une chute des feuilles, qui est un mécanisme de survie tout à fait habituel et sans gravité puisqu'ils en reproduiront probablement d'ici l'automne.

L'air est de plus en plus sec et de plus en plus avide d'eau, ce qui accélère l'évaporation pour les plantes, qui transpirent plus pour éviter de brûler, tout en continuant avec peine leur travail de photosynthèse. Dans ce contexte très difficile, certaines essences se débarrassent donc de leurs feuilles temporairement.

En revanche, le hêtre, comme le frêne vit lui un déclin climatique, à cause du stress hydrique. Ces arbres très vieux et très aguerris ne meurent plus de causes classiques mais du manque d'adaptation à ce nouveau climat.

Q : Faut-il remplacer ces arbres moins adaptés ?

R : Nous sommes partagés entre la nécessité de conserver le patrimoine historique, ces essences choisies avec beaucoup de soin il y a plus d'un siècle (lors du plan Alphand, le grand jardinier d'Haussmann, NDLR) et le besoin de les changer quand on constate qu'elles dépérissent par le climat.

Par exemple, on évite désormais quand on peut, donc sauf nécessité patrimoniale comme sur les Champs-Elysées de planter de lignes de platanes car cette essence n'a plus d'avenir.

On introduit de plus en plus d'essences non-indigènes, principalement méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence, l'alisier ou même le pin et elles se comportent bien. On a même quelques palmiers, mais on n'en est pas à faire des alignements d'oliviers !

On parle beaucoup de la chaleur, mais chaque hiver on croise les doigts. S'il fait -10°C, c'est fini.

Il ne faut pas abandonner ces arbres ni se mettre à tout remplacer. Les plantes il faut les stimuler pour qu'elles s'adaptent, mutent. Il faut nourrir leur pouvoir de résilience.

Q : Comment aider les arbres urbains à devenir plus résilients ?

R : Les sols parisiens sont très hostiles. Les nappes d'eau sont profondes (plus de 16m), le sol est fait de gravats et la roche-mère est du calcaire qui n'est pas nutritif. Les arbres boivent principalement donc de la pluie et de l'arrosage, notamment du nettoyage du sol qui les aide beaucoup.

Pour les essences, il faudra privilégier des plantes super dynamiques au niveau des racines, pour compenser le stress hydrique, celles avec un réseau de racines qui descendent bien et sont capables de fusionner avec des champignons qui vont les aider à s'approvisionner en eau.

Pour leurs fosses de plantation, on a de bonnes dimensions, entre 9 et 12m3 selon le plan Alphand, il ne faut pas descendre en-dessous. Il faut mieux protéger les arbres du piétinement, sensibiliser les Parisiens à s'éloigner des troncs et se méfier du gazon, apprécié des utilisateurs mais qui fait la guerre des racines en sous-sol.

dar/cb/pb/it

permalink
AUG 5

France: des sécheresses plus intenses et fréquentes #

8/5/2022, 11:24 AM
Paris, FRA

Sols craquelés, rivières à sec et fourrage introuvable pour les bêtes: les sécheresses se font plus intenses et fréquentes en France depuis la fin du 20e siècle, selon Metéo France, en conséquence du changement climatique.

Rappel des grands périodes d'aridité depuis 50 ans:

Chaleur infernale et absence totale de pluies se conjuguent pour faire de l'été 76 un cauchemar pour l'agriculture française.

"La sécheresse de 76 a été exceptionnelle sur une échelle de temps court en termes de déficits de précipitations", souligne Météo-France dans son rapport Climsec de 2011 sur l'impact du changement climatique sur les sécheresses.

Dès juin 1976, des taxes sont imposées pour empêcher l'exportation de paille et de foin et l'armée réquisitionnée pour transporter du fourrage vers les régions sinistrées.

A Tours, la Loire a la taille d'une modeste rivière. Le 30 juin, le président Valéry Giscard d'Estaing parle d'une "calamité nationale" à laquelle doit répondre la "solidarité nationale".

Le 25 août, le gouvernement annonce une aide de 2,2 milliards de francs pour l'agriculture financée par une majoration exceptionnelle de l'impôt sur le revenu, "l'impôt sécheresse".

La sécheresse de 1989/90 est "la plus sévère des cinquantes dernières années en termes de déficits d'humidité du sol et de précipitation", selon Météo-France.

Une grande moitié sud-ouest de la France (au sud d'une ligne Caen-Nice) est affectée. Des mesures de restriction d'eau sont prises dans plus de 40 départements durant l'été. Au total près de 70 départements seront sinistrés.

En plus de ses températures caniculaires, l'été 2003 a été particulièrement sec. A la fin juillet, des restrictions d'eau frappent une cinquantaine de départements. Des aides d'un demi-milliard d'euros sont débloquées fin août en faveur des agriculteurs, les dégâts de la sécheresse étant estimés entre un et quatre milliards d'euros.

En septembre, des "convois de foin" sont organisés par des agriculteurs du centre-ouest de la France pour venir en aide à des éleveurs sinistrés du sud. L'état de calamité agricole est déclaré pour près de 80 départements.

La sécheresse réapparaît seulement deux ans plus tard, en 2005: près de 70 départements sont affectés par des restrictions d'eau en août, en particulier dans la moitié ouest de la France. Les éleveurs et producteurs de maïs du Sud-Ouest sont les plus touchés.

Une sécheresse précoce frappe la France en 2011: des restrictions d'eau sont prononcées dès avril dans une dizaine de départements puis s'étendent progressivement en mai à une cinquantaine de départements. Le printemps 2011 est le plus chaud depuis 1900 et le plus sec depuis 50 ans.

Après un printemps 2018 arrosé, la sécheresse s'installe progressivement à la fin de l'été et à l'automne après des températures caniculaires et des pluies insuffisantes.

Les restrictions d'eau touchent plus de 60 départements à l'automne. Les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts de France sont les plus durablement touchées.

En 2019, deux nouvelles vagues de chaleur accentuent le phénomène de sécheresse superficielle dans le centre et l'est. Fin août, le gouvernement annonce la création d'une "soixantaine" de retenues d'eau d'ici 2022 pour l'irrigation des terres agricoles, projet décrit comme "totalement irresponsable" par France Nature Environnement (FNE).

L'été 2020, une canicule en août concentrée sur un large cadran nord-est fait empirer la situation: la sécheresse des sols est décrite comme "sévère" par Météo France en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Hauts-de-France.

Une canicule précoce en juin, après un mois de mai anormalement chaud et sec, conduit rapidement à des mesures de restriction dans un grand nombre de départements.

Deux nouvelles canicules en juillet et début août, ajoutées au mois de juillet le plus sec enregistré par Météo France depuis 1959 (date du début de ces mesures), aggravent la situation.

Au 4 août, 62 départements, principalement dans les moitiés ouest et sud du pays, sont au niveau d'alerte maximum "crise" sécheresse, avec d'importantes restrictions en matière de prélèvement d'eau.

ot/cds/bl/uh/abl

permalink
AUG 5

Réchauffement climatique: les arbres mythiques parisiens à la peine (experte) #

8/5/2022, 10:40 AM

Des oliviers et des pins plutôt que des platanes et marronniers ? Sans bousculer le paysage emblématique de Paris, l'introduction de nouvelles essences plus adaptées au nouveau climat devient inévitable, explique Béatrice Rizzo, experte sylvicole à la Direction des espaces verts et de l'environnement.

Question : Comment les arbres parisiens réagissent à la sécheresse ?

Réponse : Cet été on constate un automne précoce sur les platanes et les marronniers, avec une chute des feuilles, qui est un mécanisme de survie tout à fait habituel et sans gravité puisqu'ils en reproduiront probablement d'ici l'automne.

L'air est de plus en plus sec et de plus en plus avide d'eau, ce qui accélère l'évaporation pour les plantes, qui transpirent plus pour éviter de bruler, tout en continuant avec peine leur travail de photosynthèse. Dans ce contexte très difficile, certaines essences se débarrassent donc de leurs feuilles temporairement.

En revanche, le hêtre, comme le frêne vit lui un déclin climatique, à cause du stress hydrique. Ces arbres très vieux et très aguerris ne meurent plus de causes classiques mais du manque d'adaptation à ce nouveau climat.

Q : Faut-il remplacer ces arbres moins adaptés ?

R : Nous sommes partagés entre la nécessité de conserver le patrimoine historique, ces essences choisies avec beaucoup de soin il y a plus d'un siècle (lors du plan Alphand, le grand jardinier d'Haussman, NDLR) et le besoin de les changer quand on constate qu'elles dépérissent par le climat.

Par exemple, on évite désormais quand on peut, donc sauf nécessité patrimoniale comme sur les Champs-Elysées de planter de lignes de platanes car cette essence n'a plus d'avenir.

On introduit de plus en plus d'essences non-indigènes, principalement méditerranéennes, comme le micocoulier de Provence, l'alisier ou même le pin et elles se comportent bien. On a même quelques palmiers, mais on n'en est pas à faire des alignements d'oliviers !

On parle beaucoup de la chaleur, mais chaque hiver on croise les doigts. S'il fait -10°C, c'est fini.

Il ne faut pas abandonner ces arbres ou se mettre à tout remplacer. Les plantes il faut les stimuler pour qu'elles s'adaptent, mutent. Il faut nourrir leur pouvoir de résilience.

Q : Comment aider les arbres urbains à devenir plus résilients ?

R : Les sols parisiens sont très hostiles. Les nappes d'eau sont profondes (plus de 16m), le sol est fait de gravas et la roche-mère est du calcaire qui n'est pas nutritif. Les arbres boivent principalement donc de la pluie et de l'arrosage, notamment du nettoyage du sol qui les aide beaucoup.

Pour les essences, il faudra privilégier des plantes super dynamiques au niveau des racines, pour compenser le stress hydrique, celles avec un réseau de racines qui descendent bien et sont capables de fusionner avec des champignons qui vont les aider à s'approvisionner en eau.

Pour leurs fosses de plantation, on a de bonnes dimensions, entre 9 et 12m3 selon le plan Alphand, il ne faut pas descendre en-dessous. Il faut mieux protéger les arbres du piétinement, sensibiliser les Parisiens à s'éloigner des troncs et se méfier du gazon, apprécié des utilisateurs mais qui fait la guerre des racines en sous-sol.

dar/cb/pb

permalink