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Colombie: l'armée doit susciter la "confiance", va suspendre des bombardements (ministre) #

Le gouvernement colombien veut créer une "relation de confiance" entre les populations et l'armée colombienne qui va suspendre ses bombardements pour éviter victimes civiles et mort de mineurs recrutés de force par les groupes armés.

"Il faut créer une nouvelle relation de confiance entre la population et la force publique dans le processus de paix totale que nous essayons de mettre en place" a déclaré jeudi le ministre de la Défense.

Ivan Velasquez a la difficile tâche de mettre en oeuvre la nouvelle politique, plus respectueuse des droits de l'homme, voulue par le président Gustavo Petro, élu en juin premier président de gauche de l'histoire de la Colombie.

L'objectif est d'avoir "une présence intégrale de l'Etat -et pas uniquement de la force publique- dans les zones les plus isolées (...) afin de générer une confiance plus grande envers les institutions", a plaidé le ministre, soulignant que l'armée pourrait ainsi "prendre part à des projets de développement".

Cette politique de "paix totale" est "l'expression d'une bonne volonté concrète (...) Tout cela ne signifie pas faiblesse, la paix n'est pas une reddition du gouvernement ou des forces armées".

"C'est un processus de construction collectif" garantissant "des conditions de vie dignes pour la population" et "où les groupes illégaux doivent aussi démontrer concrètement leur volonté de négocier", selon le ministre.

Dans un premier geste concret, le gouvernement a décidé de "suspendre" les bombardements militaires sur les campements des groupes armés où pourraient se trouver "des mineurs recrutés de force", a-t-il annoncé.

Ces mineurs "sont des victimes (...) Nous ne pouvons pas poursuivre des opérations qui mettent en danger la population civile ou la vie des mineurs recrutés de force", a expliqué M. Velasquez.

Il a évoqué "des actes très douloureux du passé", en référence aux plaintes répétées de la société civile et de l'opposition concernant la mort de mineurs dans des bombardements sous le gouvernement sortant du président de droite Ivan Duque (2018-2022).

En novembre 2019, le ministre de la Défense de l'époque, Guillermo Botero, avait démissionné après un bombardement aérien au cours duquel huit mineurs âgés de 12 à 17 ans, recrutés par un groupe armé, avaient été tués.

Les bombardements militaires ont permis d'éliminer plusieurs chefs de ces groupes, comme par exemple fin 2021 un commandant important de la guérilla guévariste de l'ELN dans la jungle du Pacifique.

Au cours de six décennies de conflit, les guérillas comme les FARC marxistes ont recruté de force des milliers de jeunes et enfants.

das/hba/lab/mm

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AUG 25

Colombie : la guérilla de l'ELN suffisamment unie pour négocier la paix (commandant) #

Le commandement de la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN, d'inspiration guévariste) a l'autorité nécessaire sur tous ses combattants pour négocier la paix avec le gouvernement colombien, a déclaré le chef de ce mouvement.

Dans un texte publié jeudi sur son compte Twitter, le commandant de l'ELN Antonio Garcia assure que le "commandement central (COCE) a autorité" sur tous les membres du groupe, face aux allégations passées selon lesquelles la structure fédérée de la guérilla a empêché un règlement négocié du conflit.

"La structure de commandement de l'ELN est réelle, car depuis 1982, il y a une continuité dans la ligne de commandement" et ses ordres sont "respectés" par toutes les unités combattantes, affirme M. Garcia.

Cette déclaration intervient à la veille de la reprise officielle des négociations de paix avec le gouvernement colombien, après l'élection à la présidence cet été de Gustavo Petro, le premier président de gauche du pays.

Des représentants du nouveau pouvoir ont déjà rencontré ces derniers jours les négociateurs de l'ELN à Cuba pour reprendre les pourparlers interrompus par le précédent gouvernement en 2019.

Samedi, M. Petro a suspendu les mandats d'arrêt contre les dix délégués de la guérilla à La Havane, faisant ainsi un pas de plus vers la reprise de ces discussions visant à mettre fin à un soulèvement armé vieux de près de six décennies.

L'ELN compte quelque 2.500 membres répartis sur plusieurs fronts dans les provinces colombiennes, selon les estimations officielles.

Dans son communiqué, M. Garcia propose que les négociations ne portent pas uniquement sur la "question militaire", mais qu'elles se concentrent sur la recherche d'un consensus sur des questions telles que "la justice sociale", "la démocratisation" et "le respect des droits de l'homme".

Après la démobilisation des FARC marxistes qui ont signé un accord de paix en 2016, le président Petro a promis de mettre en oeuvre une politique de "paix totale" et annoncé son intention de négocier avec les nombreux groupes armés qui continuent d'opérer dans les provinces isolées, ELN et dissidents des ex-FARC notamment.

das/vel/hba/lab/ial/

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AUG 24

Colombie: les narcotrafiquants qui se soumettent à la justice ne seront plus extradés #

8/24/2022, 10:29 PM
Bogota, COL

Le président colombien Gustavo Petro a proposé mercredi que les narcotrafiquants qui se soumettent à la justice évitent l'extradition vers les Etats-Unis et qu'il leur soit accordé des "avantages juridiques".

"Les trafiquants de drogue qui négocient avec l'Etat colombien (...) ne seront pas extradés", a déclaré le président Petro au cours d'une conférence de presse.

A l'inverse, "les trafiquants de drogue qui ne négocient pas avec l'Etat seront extradés; ceux qui négocient avec l'Etat mais récidivent seront extradés sans aucune forme de négociation aux Etats-Unis", a averti M. Petro, élu en juin et qui a pris ses fonctions le 7 août.

Il a indiqué qu'Il dialoguerait de cette nouvelle politique avec Washington.

Le premier président de gauche de l'histoire du pays, qui s'exprimait au côté du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, en tournée en Amérique latine, a par ailleurs offert des "avantages juridiques" aux membres du Clan del Golfo, le plus puissant gang criminel du pays, en échange de leur reddition.

Il n'a pas précisé la nature de ces "avantages", notamment s'il s'agissait de peines alternatives à la prison, comme celles convenues avec la guérilla marxiste des FARC qui a signé un accord de paix en 2016.

Mais il a assuré avoir reçu des "messages" du Clan del Golfo et d'autres groupes armés "demandant la paix" ainsi qu'une "autre issue" au conflit.

"Jusqu'à présent, nous avons reçu des messages, ils (les narcotrafiquants) doivent passer aux actes; s'ils veulent la paix, ils doivent cesser de tuer", a-t-il souligné.

Dans le cadre de sa politique de "paix totale", le nouveau chef de l'Etat a dénoncé "l'échec" de la lutte contre la drogue et proposé une nouvelle approche axée sur la dissuasion de la consommation dans les pays développés.

Après quatre décennies de lutte contre le trafic de drogues avec le soutien américain, la Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, avec les Etats-Unis comme principal marché d'exportation.

Outre les négociations en cours avec les trafiquants de drogue, M. Petro est en passe de reprendre les pourparlers de paix avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla reconnue en Colombie, qui se finance elle aussi grâce au trafic de drogue.

vel/jss/hba/cn

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AUG 23

Colombie: dix policiers arrêtés pour meurtre, un colonel en fuite #

8/23/2022, 5:51 PM
Bogota, COL

Dix policiers ont été arrêtés et un colonel de police est toujours recherché pour le meurtre présumé de trois jeunes hommes présentés faussement comme des trafiquants de drogue, ont annoncé mardi les autorités colombiennes.

Les onze policiers sont accusés d'avoir abattu le 25 juillet, dans une ville du département de Sucre (nord-ouest de la Colombie), trois jeunes hommes de 18, 22 et 26 ans.

Ces jeunes avaient été arrêtés lors d'un contrôle de police, et leurs cadavres emmenés quelques heures plus tard à l'hôpital avec des blessures par balles et des signes de torture, selon des membres de la famille et leur avocat.

Des images de leur arrestation diffusées à l'époque sur les réseaux sociaux montraient les trois hommes vivant sur une route, l'un debout, l'autre à genoux et le dernier allongé, entourés et braqués par les policiers.

Selon le nouveau commandant en chef de la police, le général Henry Sanabria, tout juste nommé par le président Gustavo Petro, les policiers mis en cause sont accusés d'avoir "violé tous les paramètres constitutionnels et juridiques, ternissant le nom de l'institution".

Dix ont été arrêtés, et le onzième, le colonel Benjamin Nunez, commandant de la police de tout le département de Sucre, accusé d'avoir tiré lui-même sur les victimes, est toujours en fuite, selon un communiqué du bureau du procureur.

L'officier se serait réfugié au Mexique, selon la presse colombienne, et une notice rouge d'Interpol a été émise à son encontre par les autorités colombiennes.

Les trois victimes avaient été accusées par les policiers d'avoir tué un agent de police dans une municipalité voisine, et ensuite faussement présentés comme des membres du Clan del Golfo, principale organisation criminelle du pays, en guerre ouverte contre les forces de sécurité.

Leur assassinat rappelle le retentissant scandale des "faux positifs", plus de 6.000 civils arrêtés et exécutés par l'armée dans les années 2000 et présentés ensuite comme des rebelles tués au combat afin de gonfler ses statistiques.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, élu en juin dernier, a promis une refonte majeure de la police, mise en cause notamment pour sa répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales en 2021.

En Colombie, la police dépend du ministère de la Défense et participe activement à la lutte contre le trafic de drogue et contre les différents groupes armés qui sévissent dans le pays.

lv/vel/hba/lab/thm/mba

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AUG 23

Colombie: dix policiers arrêtés pour meurtre, un colonel en fuite #

Dix policiers ont été arrêtés et un colonel de police est toujours recherché pour le meurtre présumé de trois jeunes hommes présentés faussement comme des trafiquants de drogue, a-t-on appris mardi de source officielle.

Les onze policiers sont accusés d'avoir abattu le 25 juillet, dans une ville du département de Sucre (nord-ouest), trois jeunes hommes de 18, 22 et 26 ans.

Ces jeunes avaient été arrêtés lors d'un contrôle de police, et leurs cadavres emmenés quelques heures plus tard à l'hôpital avec des blessures par balles et des signes de torture, selon des membres de la famille et leur avocat.

Des images de leur arrestation diffusées à l'époque sur les réseaux sociaux montraient les trois hommes vivant sur une route, l'un debout, l'autre à genoux et le dernier allongé, entourés et braqués par les policiers.

Selon le nouveau commandant en chef de la police, le général Henry Sanabria, tout juste nommé par le président Gustavo Petro, les policiers mis en cause sont accusés d'avoir "violé tous les paramètres constitutionnels et juridiques, ternissant le nom de l'institution".

Dix ont été arrêtés, et le onzième, le colonel Benjamin Nunez, commandant de la police de tout le département de Sucre, accusé d'avoir tiré lui-même sur les victimes, est toujours en fuite, selon un communiqué du bureau du procureur.

L'officier se serait réfugié au Mexique, selon la presse colombienne, et une notice rouge d'Interpol a été émise à son encontre par les autorités colombiennes.

Les trois victimes avaient été accusées par les policiers d'avoir tué un agent de police dans une municipalité voisine, et ensuite faussement présentés comme des membres du Clan del Golfo, principale organisation criminelle du pays, en guerre ouverte contre les forces de sécurité.

Leur assassinat rappelle le retentissant scandale des "faux positifs", plus de 6.000 civils arrêtés et exécutés par l'armée dans les années 2000 et présentés ensuite comme des rebelles tués au combat afin de gonfler ses statistiques.

Le nouveau président de gauche Gustavo Petro, élu en juin dernier, a promis une refonte majeure de la police, mise en cause notamment pour sa répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales en 2021.

En Colombie, la police dépend du ministère de la Défense et participe activement à la lutte contre le trafic de drogue et contre les différents groupes armés qui sévissent dans le pays.

lv/vel/hba/lab/thm

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