Beauvau de la sécurité: la question des effectifs au coeur du premier déplacement de Darmanin #
La question des effectifs policiers s'est imposée lundi au coeur des débats lors du premier déplacement en région du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin depuis le lancement de son "Beauvau de la sécurité".
Pendant une heure trente, le ministre a échangé avec gendarmes et policiers conviés au Groupement de gendarmerie départementale de Chambéry (Savoie).
"Soyez très directs". La demande est venue du ministre lui-même au début de la rencontre, suscitant de nombreuses questions.
"Si je termine le mandat présidentiel au ministère de l'Intérieur, il y aura plus d'effectifs dans les commissariats que lorsque le président a été élu", a relevé M. Darmanin.
Mais, a-t-il dit en réclamant "une discussion franche", "vous ne pouvez pas demander plus de formation, plus de temps de repos et plus d'effectifs. Moi, cette équation, je ne sais pas faire".
Parmi les pistes de réflexion a été évoquée la définition de "territoires de délinquance" qui dicteraient la répartition des effectifs dans la police et la gendarmerie.
Gérald Darmanin pose aussi la question des "tâches indues" demandées aux effectifs, avec quelques exemples: "Pourquoi ce sont des gens en uniforme qui accueillent le public dans les commissariats ? De même pour les surveillances de garde à vue ou le visionnage des caméras de vidéo protection ?".
Le ministre a par ailleurs proposé de bloquer les effectifs dans l'Ouest du pays, considéré en sureffectif - citant notamment Biarritz et La Rochelle - pour affecter plus de moyens aux régions sous-dotées.
Il a dit vouloir travailler avec les élus locaux afin de réserver une part des logements sociaux aux gendarmes et policiers, des places en crèches ou encore des possibilités d'emplois pour leurs conjoints. "C'est un contrat social que nous portons".
Revenant sur l'affaire Michel Zecler, le producteur de musique roué de coups par des policiers en novembre, le ministre de l'Intérieur a pointé la responsabilité de l'encadrement.
"Sur les images, il n'y a pas un chef. Alors qu'un chef de service est un chef en service. Il faut remettre le rôle de l'encadrement dans notre fonctionnement. Si personne n'est responsable de rien, alors c'est le bordel".
Et d'ajouter: "on peut dire que la justice est laxiste, mais la vérité est que nos procédures sont trop souvent mauvaises".
Le choix de la Savoie comme point de départ de son tour de France a été décidé en réponse à une promesse que le ministre avait faite aux CRS de montagne, touchés par la mort de cinq sauveteurs dans un crash d'hélicoptère en décembre près d'Albertville, de revenir "dans un moment moins dramatique, pour discuter".
Gérald Darmanin s'est ensuite rendu à Annemasse, près de Genève, pour inaugurer un nouveau commissariat et saluer l'arrivée prochaine de 15 policiers supplémentaires sur le secteur pour répondre aux besoins de ces nouveaux "quartiers de reconquête républicaine".
Dans une ville frontalière au coût de la vie élevé, il a reconnu la difficulté de fidéliser les effectifs et appelé à "un travail social", "au coeur du Beauvau de la sécurité", pour stabiliser les fonctionnaires.
fh-ube/fga/caz
Suicide de l'étudiant ayant déclenché un #MeTooGay: sa famille veut porter plainte #
La famille de Guillaume T., étudiant dont le témoignage avait déclenché un mouvement #MeTooGay en janvier, voudrait qu'une enquête examine l'éventuelle responsabilité dans son suicide de l'élu qu'il avait accusé de viol, a-t-elle annoncé lundi, dans un communiqué de son avocate.
Le 21 janvier sur Twitter, le jeune homme de 20 ans avait accusé de viol un conseiller communiste à la mairie de Paris, Maxime Cochard, et le compagnon de ce dernier. L'élu avait immédiatement contesté ces accusations, qui ont suscité depuis des centaines d'autres messages sur les violences sexuelles dans les milieux gays.
Le 9 février, Guillaume T. était retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre (Hauts-de-Seine), et le parquet local ouvrait une enquête pour examiner les causes de son décès.
En parallèle, Me Elodie Tuaillon-Hibon a annoncé ce lundi avoir été mandatée par la famille de l'étudiant pour saisir le "parquet de Paris d'une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Dans ces circonstances, c'est habituellement l'infraction de la "provocation au suicide", un délit passible de trois ans de prison, qui est invoquée. Elle nécessite de démontrer une incitation explicite au suicide ainsi qu'une intention de l'auteur d'y mener la victime.
Mais contre toute attente, l'avocate a choisi ici une qualification criminelle, celle dites des "coups mortels", punissable de 15 ans de réclusion. Elle nécessite de démontrer une volonté de l'accusé de porter une atteinte physique à la victime et que cette atteinte soit la cause directe de la mort.
"Guillaume (...) n'a laissé aucun courrier pour expliquer son geste, et il emporte donc avec lui la raison intime qui aura finalement déterminé son acte", poursuit l'avocate, avant de lister les "violences volontaires" qui auraient pu, selon elle, causer son geste, les attribuant implicitement à M. Cochard et au compagnon de l'élu.
"Guillaume avait dénoncé des abus de nature sexuelle susceptibles d'être qualifiés de viol, qui peuvent constituer des violences", ajoute l'avocate.
"Les personnes mises en cause ont répliqué non pas par la voie judiciaire comme elles l'ont d'abord prétendu mais d'abord par la voie médiatique pour décrédibiliser, discréditer et dénigrer Guillaume, ce qui pourrait constituer une autre violence", écrit en outre Me Tuaillon-Hibon.
L'avocate de M. Cochard, Me Fanny Colin, a dénoncé auprès de l'AFP cette action judiciaire contre son client qui, a-t-elle dit, "aura eu pour seul tort de défendre son innocence".
"M. Cochard et son conjoint, dont les vie sociales et professionnelles ont été pulvérisées par cinq tweets de Guillaume T., réfutent totalement avoir soumis celui-ci à quelque contrainte physique ou morale que ce soit", a déclaré l'avocate, qui avait auparavant défendu "un acte consenti, entre adultes".
Le dépôt d'une plainte en diffamation, annoncée après la publication des tweets, devait "être mise en oeuvre dans le bref délai de trois mois" et "est aujourd'hui impossible" compte tenu du décès de l'étudiant, a-t-elle fait valoir.
Selon son avocate, M. Cochard "attend avec confiance de pouvoir prouver son innocence en soumettant à la justice (dans le cadre de l'action qu'annonce l'avocat de Guillaume T.) les pièces qui l'établissent".
bl-mk/lbx/caz
Chalon: une enquête pour violences sur mineurs vise un directeur de centre pour ados #
Une information judiciaire pour violences sur mineurs a été ouverte contre le directeur d'un centre d'accueil pour adolescents en difficulté de Frontenaud (Saône-et-Loire), a indiqué le parquet lundi.
"Après examen des éléments de l'enquête préliminaire, le parquet du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône a décidé, ce lundi, d'ouvrir une information judiciaire contre le directeur du centre Les Bruyères à Frontenaud (Jean-Claude Rossi, ndlr), et contre X, pour les chefs de violence sur mineurs et violence par personne ayant autorité", a indiqué Damien Savarzeix, procureur de la République à Chalon-sur-Saône.
"L'enquête préliminaire s'est intéressée à toute la vie du centre sur une longue période", a-t-il précisé à l'AFP, sans plus de précisions.
Le "lieu de vie et d'accueil", Les Bruyères, en charge d'adolescents mineurs et jeunes majeurs, avait déjà fait l'objet d'une fermeture administrative en octobre 2019, demandée par le conseil départemental, àprès la lettre anonyme d'une mineure en fugue qui dénonçait des comportements et pratiques inadaptés.
Le directeur Jean-Claude Rossi avait alors fait appel de cette décision qui avait été annulée. Il s'est par ailleurs plusieurs fois vivement élevé contre les accusations "délirantes" prononcées contre lui et son centre.
Le centre Les Bruyères se définit comme une "structure non traditionnelle d'accueil d'adolescents (...) dont les passages dans des structures traditionnelles d'accueil se sont soldés par des échecs", selon son site internet.
"La venue de ces jeunes dans une structure non traditionnelle (...) peut s'avérer constructive", selon le centre.
cor-lv/cha/or
Creuse: découverte de trois corps, un possible double homicide suivi d'un suicide #
Trois membres d'une même famille ont été découverts morts dimanche dans deux maisons mitoyennes d'un bourg de la Creuse, les premiers éléments pointant vers un double homicide suivi d'un suicide, a-t-on appris lundi auprès du procureur de Guéret.
Selon Bruno Sauvage, l'auteur présumé est un homme de 64 ans qui aurait tiré avec une carabine de calibre 12 mm sur sa mère de 87 ans et son épouse de 61 ans avant de retourner l'arme contre lui, à Arfeuille-Châtain, petite commune de 200 habitants dans l'est de la Creuse, près d'Aubusson.
Deux écrits laissés dans le domicile familial par l'auteur présumé accrédite cette hypothèse, d'après le procureur de Guéret, confirmant des propos tenus au quotidien La Montagne.
Le couple de sexagénaires habitait dans une maison et l'octogénaire dans l'autre. Leurs corps ont été découverts dimanche matin par un infirmier venu prodiguer des soins.
L'auteur présumé, un agriculteur, n'avait pas d'antécédents judiciaires, selon le procureur.
Aucune plainte de gendarmerie ou saisine de la justice pour des violences intrafamiliales n'avait été effectuée avant le drame.
Une enquête pour homicide a été ouverte et confiée à la brigade de recherches départementale de Guéret. Des résultats d'autopsie sont attendus d'ici mercredi.
bpe/pjl/pb
Beauvau de la sécurité: la question des effectifs au coeur du premier déplacement de Darmanin #
La question des effectifs policiers s'est imposée lundi au coeur des débats lors du premier déplacement en région du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin depuis le lancement de son "Beauvau de la sécurité".
Pendant une heure trente, le ministre a échangé avec gendarmes et policiers conviés au Groupement de gendarmerie départementale de Chambéry (Savoie).
"Soyez très directs". La demande est venue du ministre lui-même au début de la rencontre, suscitant de nombreuses questions.
"Si je termine le mandat présidentiel au ministère de l'Intérieur, il y aura plus d'effectifs dans les commissariats que lorsque le président a été élu", a relevé M. Darmanin.
Mais, a-t-il dit en réclamant "une discussion franche", "vous ne pouvez pas demander plus de formation, plus de temps de repos et plus d'effectifs. Moi, cette équation, je ne sais pas faire".
Parmi les pistes de réflexion a été évoquée la définition de "territoires de délinquance" qui dicteraient la répartition des effectifs dans la police et la gendarmerie.
Gérald Darmanin pose aussi la question des "tâches indues" demandées aux effectifs, avec quelques exemples: "Pourquoi ce sont des gens en uniforme qui accueillent le public dans les commissariats ? De même pour les surveillances de garde à vue ou le visionnage des caméras de vidéo protection ?".
Le ministre a par ailleurs proposé de bloquer les effectifs dans l'Ouest du pays, considéré en sureffectif - citant notamment Biarritz et La Rochelle - pour affecter plus de moyens aux régions sous-dotées.
Il a dit vouloir travailler avec les élus locaux afin de réserver une part des logements sociaux aux gendarmes et policiers, des places en crèches ou encore des possibilités d'emplois pour leurs conjoints. "C'est un contrat social que nous portons".
Revenant sur l'affaire Michel Zecler, le producteur de musique roué de coups par des policiers en novembre, le ministre de l'Intérieur a pointé la responsabilité de l'encadrement.
"Sur les images, il n'y a pas un chef. Alors qu'un chef de service est un chef en service. Il faut remettre le rôle de l'encadrement dans notre fonctionnement. Si personne n'est responsable de rien, alors c'est le bordel".
Et d'ajouter: "on peut dire que la justice est laxiste, mais la vérité est que nos procédures sont trop souvent mauvaises".
Le choix de la Savoie comme point de départ de son tour de France a été décidé en réponse à une promesse que le ministre avait faite aux CRS de montagne, touchés par la mort de cinq sauveteurs dans un crash d'hélicoptère en décembre près d'Albertville, de revenir "dans un moment moins dramatique, pour discuter".
fh/fga/caz
Le procès du "chauffard de Lorient" s'est ouvert #
Le procès de Kylian Le Reste, 22 ans, accusé d'avoir renversé deux enfants en juin 2019 à Lorient, tuant le premier et blessant grièvement le second, puis d'avoir pris la fuite lors d'une cavale de neuf jours, s'est ouvert lundi.
Le jeune homme de 22 ans, qui comparaissait libre après 12 mois de détention provisoire, s'est présenté à l'audience du tribunal correctionnel de Lorient (Morbihan), cheveux courts, vêtu d'une épaisse veste noire et d'un jean.
Kylian Le Reste comparaît pour homicide involontaire aggravé, blessures involontaires, conduite sans permis avec récidive et sans assurance, refus d'obtempérer, vitesse excessive et non assistance à mineur en danger. Il encourt jusqu'à 10 ans de prison.
La passagère, Gaëlle Taugeron, ex-petite amie de Kylian Le Reste, 22 ans, jugée pour non assistance à mineur de 15 ans en danger, était également présente, cheveux jusqu'au milieu du dos.
"Ce qu'on attend c'est une partie de la vérité, pourquoi ils ont fait ça, pourquoi ils se sont enfuis. Ce qu'attendent les familles c'est une véritable condamnation", a déclaré avant l'audience Philippe Courtois, avocat des familles. "Les familles ont un sentiment mêlé de colère et d'appréhension, parce que pour la première fois elles vont regarder dans les yeux les responsables de leur tragédie", a-t-il ajouté.
Ahmet Makas, porte-parole de l'association culturelle turque de Lorient, est venu soutenir les familles. "Elles attendaient ce jour, elles veulent que justice soit faite, elles espèrent que la sanction qui va tomber va être la plus forte possible pour donner l'exemple, même si ça ne ramènera pas Bunyamin ni la santé de Samet", a-t-il déclaré.
L'accident était intervenu le 9 juin 2019, après un refus d'obtempérer du conducteur, alors que le véhicule était suivi à distance par la gendarmerie. Le véhicule a percuté une voiture en sortie de rond-point, sans faire de blessé, avant de faucher sur un trottoir Bunyamin, neuf ans, qui a été tué, et Samet, sept ans, grièvement blessé, frôlant un troisième cousin, Diyar, neuf ans. Kylian Le Reste avait aussitôt redémarré avant de s'arrêter 200 mètres plus loin et de prendre la fuite avec sa passagère.
Samet, neuf ans aujourd'hui, est toujours suivi en hôpital de jour au centre de rééducation de Kerpape (Morbihan). Il présente de graves séquelles physiques et cognitives, et a notamment perdu l'usage de son bras gauche.
Diyar est toujours suivi par un psychologue. Les deux jeunes cousins sont présents à l'audience.
hdu/gvy/bow
Suicide de l'étudiant ayant déclenché un #MeTooGay: sa famille veut porter plainte #
La famille de Guillaume T., étudiant dont le témoignage avait déclenché un mouvement #MeTooGay en janvier, voudrait qu'une enquête examine l'éventuelle responsablité dans son suicide de l'élu qu'il avait accusé de viol, a-t-elle annoncé lundi, dans un communiqué de son avocate.
Le 21 janvier sur Twitter, le jeune homme de 20 ans avait accusé de viol un conseiller communiste à la mairie de Paris, Maxime Cochard, et le compagnon de ce dernier. L'élu avait immédiatement contesté ces accusations, qui ont suscité depuis des centaines d'autres messages sur les violences sexuelles dans les milieux gays.
Le 9 février, Guillaume T. était retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre (Hauts-de-Seine), et le parquet local ouvrait une enquête pour examiner les causes de son décès.
En parallèle, Me Elodie Tuaillon-Hibon a annoncé ce lundi avoir été mandatée par la famille de l'étudiant pour saisir le "parquet de Paris d'une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Dans ces circonstances, c'est habituellement l'infraction de la "provocation au suicide", un délit passible de trois ans de prison, qui est invoquée. Elle nécessite de démontrer une incitation explicite au suicide ainsi qu'une intention de l'auteur d'y mener la victime.
Mais contre toute attente, l'avocate a choisi ici une qualification criminelle, celle dites des "coups mortels", punissable de 15 ans de réclusion. Elle nécessite de démontrer une volonté de l'accusé de porter une atteinte physique à la victime et que cette atteinte soit la cause directe de la mort.
"Guillaume (...) n'a laissé aucun courrier pour expliquer son geste, et il emporte donc avec lui la raison intime qui aura finalement déterminé son acte", poursuit l'avocate, avant de lister les "violences volontaires" qui auraient pu, selon elle, causer son geste, les attribuant implicitement à M. Cochard et au compagnon de l'élu.
"Guillaume avait dénoncé des abus de nature sexuelle susceptibles d'être qualifiés de viol, qui peuvent constituer des violences", ajoute l'avocate.
"Les personnes mises en cause ont répliqué non pas par la voie judiciaire comme elles l'ont d'abord prétendu mais d'abord par la voie médiatique pour décrédibiliser, discréditer et dénigrer Guillaume, ce qui pourrait constituer une autre violence", écrit en outre Me Tuaillon-Hibon.
L'élu Maxime Cochard - qui plaide un "acte consenti, entre adultes" selon les mots de son avocate - avait annoncé son intention de porter plainte en diffamation, une démarche qui n'était pas encore engagée au moment de la mort de l'étudiant.
Jointe par l'AFP, son avocate Fanny Colin n'était pas disponible pour réagir à cette nouvelle mise en cause.
bl/mk/lbx/bow
Loire-Atlantique: quatre gendarmes blessés par balle lors d'une interpellation #
Quatre gendarmes ont été blessés par balle lundi matin à Malville, entre Nantes et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), lors d'une interpellation, mais leur pronostic vital n'est pas engagé, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Après une rixe durant le weekend à Besné, à une vingtaine de kilomètres de Malville, "les gendarmes ont identifié l'auteur et ils ont été à sa rencontre" lundi à l'aube, a expliqué la gendarmerie de la région Pays de la Loire.
L'homme, qui a fait feu sur les gendarmes, a été interpellé. Le pronostic vital des quatre gendarmes du PSIG (Peloton de surveillance et d'intervention) de Saint-Nazaire, touchés par les tirs, n'est pas engagé, a-t-on appris de même source.
L'un des quatre gendarmes, blessé plus grièvement que les trois autres, "va se faire opérer", a précisé la gendarmerie.
alh-faa/gvy/caz
Génération identitaire dans les Pyrénées: un office spécialisé saisi #
Un office spécialisé de la gendarmerie a été saisi dans le cadre de l'enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" ouverte après une opération anti-migrants dans les Pyrénées du groupe Génération identitaire, a déclaré lundi à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
"J'ai saisi la division de lutte contre les crimes de haine de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) qui travaillera en cosaisine avec la brigade de recherche de gendarmerie de Saint-Gaudens", a ajouté Christophe Amunzateguy.
La saisine de cette office spécialisée permettra de procéder à des auditions sur l'ensemble du territoire et de réaliser des "analyses plus poussées", selon le magistrat.
Des vidéos avaient été diffusées, notamment sur le site Youtube, avec des personnes ayant participé à cette manifestation "en faisant des commentaires qui, à mon sens, entraient dans les qualifications pouvant être retenues notamment provocation à la haine, notamment en ligne", a insisté le procureur.
Mi-janvier, une trentaine de militants du groupe d'extrême droite s'étaient déployés entre Luchon (Haute-Garonne) et la frontière espagnole. Avec des voitures sérigraphiées +Défend Europe+, ils s'étaient installées au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière.
Ces militants affirmaient ainsi vouloir lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
"J'ai des faits, je souhaite les traiter", a expliqué le procureur. Ces militants "peuvent tenir des propos qui ne relèvent pas des faits, il y a la liberté d'expression. Mais il y a ce qu'on peut dire et ce qu'on ne peut pas. Ce qui relève du pénal et ce qui relève de la liberté d'expression", a-t-il insisté.
"Je ne dis pas que j'aurais nécessairement une poursuite au bout, je dis que je fais une enquête et au bout de cette enquête j'établirai ou pas une infraction pénale", a-t-il conclu.
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, dans l'affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
Le ministère de l'Intérieur, qui reproche à Génération identitaire un "discours de haine assumé" et son organisation en "milice privée", vient d'engager la procédure de dissolution du groupe, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques.
cpy/tes
Journalistes "entravés" à Calais : le Défenseur des droits saisi #
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a saisi la Défenseure des droits du cas de deux journalistes, qui dénoncent une entrave à la liberté d'informer après avoir été empêchés d'accéder à des évacuations de camps de migrants, a-t-on appris lundi.
Ces deux journalistes se sont plaints de ne pas avoir pu pénétrer, à cinq reprises les 29 et 30 décembre, dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d'évacuation menées à Calais, Grande-Synthe et Coquelles, dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Ils avaient tenté une procédure de référé-liberté auprès du tribunal administratif de Lille pour obtenir l'accès à ces opérations, avec le soutien du SNJ, mais ils ont été déboutés début janvier, le tribunal ayant estimé que leur demande n'avait pas de caractère d'urgence car ces évacuations étaient "terminées".
Dans un courrier adressé à la Défenseure des droits, les avocats du SNJ, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, lui demandent notamment d'apporter une clarification sur les conditions dans lesquelles les autorités administratives peuvent fixer des périmètres de sécurité, au sein desquels les journalistes sont exclus, le tribunal administratif n'ayant pas tranché cette question.
"Aucune raison ne nous semble justifier l'exclusion des journalistes des périmètres de sécurité, en ce qu'ils exercent un droit démocratique fondamental, plus encore dans des zones où les droits des réfugiés sont totalement bafoués", font-ils valoir.
"Aujourd'hui, il y a une incertitude totale qui plane" sur l'activité des journalistes, du fait de l'existence de ces périmètres de sécurité, qui "sont laissés à la discrétion de la police, sans qu'on en sache les critères", a expliqué à l'AFP Me Brengarth.
Plus largement, le SNJ, qui demande à être reçu par la Défenseure des droits, souhaite l'engagement d'une réflexion autour des atteintes à la liberté de la presse, dans un contexte de "rétrécissement considérable de la liberté d'informer".
Une allusion, entre autres faits, à la très controversée proposition de loi "Sécurité globale" qui vise notamment à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers. Un texte jugé liberticide par ses détracteurs, dont le SNJ est l'une des figures de proue.
fpo/fmp/nm
Pour Audrey Pulvar, les accusations contre son père ne sont pas "une manoeuvre politique" #
Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris et candidate PS aux régionales en Ile-de-France, a nié lundi à l'adresse de ses "détracteurs" que les accusations de pédophilie de ses cousines contre son père décédé soient "une manoeuvre politique".
"Je ne savais pas que je savais", a-t-elle dit dans une interview sur France Inter qu'elle a terminée en pleurs pour expliquer pourquoi il ne lui était "pas venu à l'idée de le dénoncer": les souvenirs de vacances d'été avec son père Marc Pulvar et ses cousines remontant à ses "5 ans, 6 ans, 7 ans", lors desquelles elle "sentai(t) qu'il se passait des choses qui n'étaient pas normales", sont restés "cadenassés dans (son) cerveau pendant 25 ans".
"Je veux dire à tous ceux - il y en a trop - qui pensent que l'action de mes cousines, qui aujourd'hui parlent à travers une lettre 45 ans après les faits, serait une manoeuvre politique soit pour m'atteindre moi qui suis candidate, soit pour abîmer la mémoire de mon père, tous ceux là ils ont tort", a-t-elle ajouté. Car "les victimes parlent quand elles peuvent, quand les conditions sont réunies pour elles de pouvoir s'exprimer".
"Je suis toujours du côté des victimes", a-t-elle insisté, disant avoir immédiatement cru sa mère qui, il y a une vingtaine d'années, lui avait rapporté ce que ses cousines lui avaient raconté.
Elle a dit s'exprimer "en tant que fille d'un pédocriminel, donc la fille d'un monstre", soulignant que "quand on est la fille d'un monstre, forcément à un moment vous vous demandez si vous êtes un monstre vous-même". Et a appelé à travailler pour "identifier les signaux" et tout faire pour "qu'on ne viole plus".
La conseillère territoriale Karine Mousseau ainsi que ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, trois femmes de la famille de Marc Pulvar, ont accusé, dans une tribune début février, cette grande figure du syndicalisme martiniquais décédé en 2008 d'avoir été un "pédocriminel", disant vouloir "en finir avec cette héroïsation du personnage".
Dans une déclaration à l'AFP, Audrey Pulvar avait expliqué avoir "été mise au courant des crimes commis" par son père "il y a une vingtaine d'années" quand ses cousines en avaient parlé dans la famille.
Accusée par certains de n'avoir pas dénoncé à son tour ces actes, elle avait souligné que "tant qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer publiquement, ce n'était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes".
ggy/jk/it
Zones sans contrôle d'identité: levée de boucliers à droite et dans la majorité contre la proposition #
"Idée délirante", "recul terrible", "défenseur du non-droit": plusieurs élus de droite et de la majorité ont critiqué lundi la proposition de la Défenseure des droits, Claire Hédon, d'expérimenter des "zones sans contrôle d'identité", dont plusieurs études documentent le caractère discriminatoire.
"Après avoir défendu le burkini, la Défenseure des droits veut expérimenter l'arrêt des contrôles d'identité", a ironisé Nicolas Dupont-Aignan, chef de file de Debout la France dans un tweet, alors que sur franceinfo, le délégué général LREM, Stanislas Guerini, avait estimé dimanche que la proposition "serait un recul terrible pour la République" qui reviendrait à "admettre qu'il y a des zones de non-droit, où le droit ne s'applique pas".
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) s'est dite sur LCI "totalement défavorable" à la proposition, considérant que "rétablir le lien entre la police et la population" passe par "les caméras embarquées" qui permettent d'"être sûrs que ça ne dérape pas".
Le député LR Robin Reda a tweeté lundi sa désapprobation en qualifiant Claire Hédon de "défenseur du non-droit". Le député des Alpes Maritimes, Eric Ciotti (LR), y avait vu samedi une "idée délirante" et "affligeant(e) de naïveté".
Ces prises de position s'inscrivent dans la lignée des critiques formulées par plusieurs syndicats de police.
Claire Hédon avait suggéré vendredi sur franceinfo d'"expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité" dans certaines zones "parce qu'au bout d'un moment dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable".
S'appuyant sur plusieurs travaux de chercheurs, un rapport du Défenseur des droits avait conclu en janvier 2017 qu'un "jeune homme perçu comme noir ou arabe (...) a une probabilité 20 fois plus élevée" d'être contrôlé que l'ensemble du reste de la population.
tg-ggy/jk/tes
Un membre présumé de la bande du "Petit Bar" se suicide en prison #
Un membre présumé de la bande criminelle corse du "Petit Bar", qui avait été interpellé et écroué en janvier, s'est suicidé à la prison de Toulon, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Marseille.
Le quadragénaire s'est pendu dimanche soir, selon une source proche de l'enquête, qui a confirmé une information de France 3 ViaStella.
Il avait déjà été incarcéré dans le passé, après une condamnation en 2011 à six ans de prison, pour la tentative de meurtre en 2008 de l'ancien militant nationaliste corse Alain Orsoni.
Le 10 janvier, un coup de filet a été mené dans l'enquête sur "le blanchiment des activités illicites" du "Petit Bar", au cours duquel une vingtaine de personnes avaient été interpellées à Ajaccio et Paris.
Le détenu qui s'est suicidé avait été arrêté en région parisienne et placé en détention provisoire à l'issue de sa mise en examen pour blanchiment et non-justification de ressources, selon la source proche de l'enquête.
En tout, dix personnes avaient été mises en examen dans ce dossier. Certaines ont été placées en détention provisoire, dont le chef présumé de la bande criminelle, Jacques Santoni, lourdement handicapé.
L'enquête a permis "de mettre en évidence des manipulations d'espèces, de nombreux mouvements financiers internationaux ainsi que des investissements immobiliers suspects, le tout portant sur des sommes dépassant largement les revenus déclarés des mis en cause", avait alors indiqué la procureure de Marseille, Dominique Laurens.
mc-san/mdm/it
"Séparatisme": les principales mesures du projet de loi #
Les députés concluront mardi après-midi l'examen en première lecture du projet de loi sur le "séparatisme" par un vote solennel. Encadrement plus sévère de l'instruction à domicile, délit de "séparatisme", répression de la haine en ligne, contrôle renforcé des associations, financement des cultes...: en voici les principales mesures.
L'article 21 sur l'instruction en famille (IEF) a été la mesure la plus débattue du texte. La réforme durcit ses règles en passant d'un régime de déclaration à un régime d'autorisation à la rentrée 2022.
L'autorisation de l'IEF ne pourra être accordée que pour raison de santé, handicap, pratique artistique ou sportive, itinérance de la famille, éloignement d'un établissement, et aussi en cas de "situation propre à l'enfant motivant le projet éducatif".
Une période de transition est prévue jusqu'à l'année scolaire 2024-2025. Les familles pratiquant déjà l'école à la maison pourront être contrôlées dès 2021-2022, pour s'assurer que "ce mode d'instruction ne sert pas à des pratiques séparatistes".
Le texte renforce l'encadrement des écoles hors contrat, notamment en introduisant "un régime de fermeture administrative" en cas de "dérives".
Les fédérations sportives reconnues par l'Etat passent d'un "régime de tutelle" à un "régime de contrôle". Pour les fédérations agréées, le "respect des principes et valeurs de la République" sera inscrit dans l'agrément.
Les députés ont adopté la création d'un délit d'entrave à la fonction d'enseignant, à l'initiative de LR.
Ajouté après la décapitation du professeur Samuel Paty en octobre, l'article 18 crée un nouveau délit de mise en danger de la vie d'autrui par diffusions d'informations relatives à la vie privée "aux fins de l'exposer, elle ou les membres de sa famille, à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens que l'auteur ne pouvait ignorer".
Il sera puni de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Cette nouvelle disposition est également perçue comme une nouvelle mouture du controversé article 24 de la proposition de loi sur la sécurité globale sur l'image des policiers.
Le texte inscrit le principe de neutralité (religieuse) des agents de droit privé chargés d'une mission de service public (entreprises de transport, Aéroports de Paris...). Jusqu'ici, la jurisprudence prévalait.
- Est créée une procédure de "carence républicaine", permettant au préfet de suspendre les décisions ou les actions de toute collectivité qui méconnaîtrait gravement la neutralité du service public.
- Le champ d'application du fichier des auteurs d'infractions terroristes (FJIAIT) est modifié pour y intégrer "les délits relatifs à la provocation et à l'apologie d'actes terroristes". Leurs auteurs seront interdits "d'exercer des fonctions au contact du public".
L'article 4 vise à punir de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende toute personne menaçant, violentant ou intimidant un élu ou un agent du service public dans le but de se soustraire aux règles des services publics.
- Toute demande de subvention fera "l'objet d'un engagement de l'association à respecter les principes et valeurs de la République".
- Les motifs de dissolution d'une association en Conseil des ministres sont élargis.
Alors que les lieux de culte musulmans sont, pour des raisons historiques, en majorité sous le régime des associations prévu par la loi de 1901, le projet de loi les incite à s'inscrire sous le régime de 1905, plus transparent sur le plan comptable et financier.
En contrepartie, elles pourront avoir accès à des déductions fiscales ou encore tirer des revenus -plafonnés- d'immeubles acquis à titre gratuit.
Les dons étrangers dépassant 10.000 euros seront soumis à un régime déclaratif de ressources. La certification des comptes sera obligatoire en cas "d'avantages ou de ressources provenant de l'étranger".
Une disposition "anti-putsch" est prévue pour éviter toute prise de contrôle d'une mosquée par des extrémistes.
L'article 44 adopté samedi instaure une procédure de fermeture pour deux mois par les préfets des lieux de culte théâtres de propos, idées, théories, activités incitant à la haine ou à la violence, ou tendant à les encourager.
Un autre article prévoit qu'une "interdiction de paraître dans les lieux de cultes peut être prononcée par le juge (...) en cas de condamnation pour provocation à des actes de terrorisme ou provocation à la discrimination, la haine ou la violence".
La déclaration de toute aliénation d'un lieu de culte français à un Etat étranger sera obligatoire. Les préfets pourront s'y opposer.
Le projet de loi interdit à tous les professionnels de santé d'établir des certificats de virginité, avec une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende. Toute forme de pression, venant souvent de l'entourage, pourra aussi être pénalisée.
Le texte renforce son arsenal sur la polygamie - interdite en France - en généralisant l'interdiction de délivrer un quelconque titre de séjour aux étrangers vivant en France en état de polygamie.
Pour lutter contre les mariages forcés, l'officier d'état civil a pour obligation de "s'entretenir séparément avec les futurs époux lorsqu'il existe un doute sur le caractère libre du consentement", et de "saisir le procureur" en cas de doutes.
inf-parl-grd/cs/tes
"Soulagée", Coline Berry-Rojtman évoque une plainte "vitale" contre son père #
"C'était ça ou j'en crève" : Coline Berry-Rojtman explique, dans un entretien à France info diffusé lundi, les raisons qui l'ont poussée à porter plainte pour "viols et agressions sexuelles" contre son père, l'acteur Richard Berry, près de quarante ans après les faits.
"La lecture du livre de Camille Kouchner", à l'origine de l'affaire Duhamel et d'une libération de la parole en France sur l'inceste, et "la réaction de mon père, face à moi: cela a été l'alignement, l'addition", souligne la fille aînée du comédien, entendue jeudi dernier par les policiers de la brigade de protection des mineurs.
"Je l'ai ressenti physiquement, c'est-à-dire que c'était ça ou j'en crève, en fait", ajoute-t-elle. "C'était vital. Peut-être, oui, que ça va lui faire du mal. Encore que j'estime que j'apporte de la réparation dans la famille, et pour les générations futures".
Coline Berry-Rojtman, née de l'union de Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a porté plainte fin janvier pour "viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant" et "corruption de mineur". Le jour même, le parquet de Paris ouvrait une enquête pour examiner la véracité des accusations portées contre son père, qui remontent à 1984-1985.
Richard Berry a démenti "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes" et assuré n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de (s)es enfants".
"J'ai besoin de la reconnaissance des faits" en dépit d'une éventuelle prescription, explique Coline Berry-Rojtman. "On a eu des échanges. Soit il minimise (les faits), en les considérant comme anecdotiques. Soit il considère que c'est de la faute de Jeane Manson (l'ex-compagne de son père), dont il aurait subi la liberté sexuelle. Ou alors je suis traité de folle", ajoute-t-elle.
"Ce déni, c'est encore une destruction qui vient s'ajouter à la déchirure que je vis depuis toutes ces années".
Pour Coline Berry-Rojtman, "les effets secondaires négatifs", notamment l'exposition de sa famille et de ses enfants, "sont moins importants que le bénéfice que je pense être à l'issue de cette démarche".
"C'est peut-être très candide, mais je suis sereine et ça m'a apaisée. Je suis complètement soulagée", conclut-elle.
mep/pa/it
Ardennes: un père et son bébé découverts tués par balles, la thèse d'un meurtre suivi d'un suicide privilégiée #
Un homme et son bébé ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court (Ardennes), probablement tués par arme à feu, a indiqué le parquet à l'AFP, les premiers éléments laissant penser à un meurtre suivi d'un suicide.
"Selon les premiers éléments, vers 21H30 une femme en situation de détresse est sortie dans la rue indiquant qu'à son domicile, son mari et un enfant étaient morts", a expliqué Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. "Les gendarmes de Sedan découvraient deux corps, celui d'un homme et celui d'un enfant en très bas âge, morts de façon violente au domicile de la femme".
La jeune femme, qui a été évacuée, en état de choc, vers un hôpital, a déclaré aux gendarmes que "son mari avait tué l'enfant avant de se suicider".
Selon une source proche de l'enquête, l'enfant décédé serait une petite fille âgée d'"un peu moins d'un an".
"Le médecin légiste appelé et les techniciens en identification criminelle constataient que la mort de l'enfant pouvait être consécutive à un tir par arme à feu", tandis que "le corps de l'adulte présentait des lésions massives pouvant correspondre à un geste autolytique par arme à feu", a expliqué le procureur.
Des autopsies "en urgence" sont prévues lundi matin, a-t-il encore indiqué.
Les constatations de la gendarmerie "devront établir, outre l'identité certaine des défunts, quelles étaient les difficultés que traversait cette famille, qui à cette heure, semblait inconnue de la gendarmerie", a conclu M. de Caigny.
bj/ao
Ardennes: un père et son bébé découverts tués par balles, la thèse d'un meurtre suivi d'un suicide privilégiée #
Un homme et son bébé ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court (Ardennes), probablement tués par arme à feu, a indiqué le parquet à l'AFP, les premiers éléments laissant penser à un meurtre suivi d'un suicide.
"Selon les premiers éléments, vers 21H30 une femme en situation de détresse est sortie dans la rue indiquant qu'à son domicile, son mari et un enfant étaient morts", a expliqué Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. "Les gendarmes de Sedan découvraient deux corps, celui d'un homme et celui d'un enfant en très bas âge, morts de façon violente au domicile de la femme".
La jeune femme, qui a été évacuée, en état de choc, vers un hôpital, a déclaré aux gendarmes que "son mari avait tué l'enfant avant de se suicider".
Selon une source proche de l'enquête, l'enfant décédé serait une petite fille âgée d'"un peu moins d'un an".
"Le médecin légiste appelé et les techniciens en identification criminelle constataient que la mort de l'enfant pouvait être consécutive à un tir par arme à feu", tandis que "le corps de l'adulte présentait des lésions massives pouvant correspondre à un geste autolytique par arme à feu", a expliqué le procureur.
Des autopsies "en urgence" sont prévues lundi matin, a-t-il encore indiqué.
Les constatations de la gendarmerie "devront établir, outre l'identité certaine des défunts, qu'elles étaient les difficultés que traversait cette famille, qui à cette heure, semblait inconnue de la gendarmerie", a conclu M. de Caigny.
bj/ao
Ardennes: un père et son bébé découverts morts à leur domicile #
Un homme et sa fille âgée de moins d'un an ont été découverts morts dimanche soir à leur domicile de Vivier-au-Court, près de Charleville-Mèzières (Ardennes), par la mère de l'enfant, les circonstances du drame restant à éclaircir, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Les "cadavres d'un père et de sa fille d'un peu moins d'un an" ont été trouvés en début de soirée, a expliqué cette source. C'est la mère de l'enfant qui a donné l'alerte, avant d'être prise en charge par les secours et conduite à l'hôpital, a-t-elle ajouté.
"Ce n'est pas un couple qu'on connaissait particulièrement", a indiqué cette source.
Les premières constatations étaient en cours dimanche soir et l'enquête confiée à la brigade de recherche de Sedan.
Selon une source proche des secours, deux autres enfants issus d'une première union de la mère de la fillette ont été mis à l'abri chez des voisins.
bj/rl/ao
Haut-Rhin: 500 personnes à une battue après la disparition inquiétante d'une sexagénaire #
Environ 500 personnes ont participé dimanche après-midi à une battue à Richwiller (Haut-Rhin) après la disparition "inquiétante" d'une sexagénaire, jamais revenue d'une promenade il y a une dizaine de jours.
Les recherches, organisées en accord avec la gendarmerie par la mairie de cette commune de la banlieue de Mulhouse, n'ont rien donné, a indiqué la municipalité, selon laquelle un secteur d'environ 200 hectares au nord-est du village a été ratissé.
Cheveux courts poivre et sel, la sexagénaire, qui a l'habitude de marcher et ne souffre d'aucun trouble cognitif, a quitté le domicile familial le 5 février pour se promener mais n'est jamais revenue.
Elle n'avait avec elle ni ses papiers d'identité, ni son téléphone, ni aucun moyen de paiement.
Une enquête préliminaire pour disparition inquiétante a été ouverte, a indiqué la gendarmerie, qui a déjà passé 600 hectares au peigne fin, en vain.
Des recherches, annulées en raison de la météo et de la chute des températures, vont reprendre cette semaine dans plusieurs étangs du secteur.
cor-dsa/dch
Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot et la députée LFI Clémentine Autain ont accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé l'affaire du professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.
Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un texte "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.
L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte. Une enquête a été ouverte sur ces menaces et M. Rabeh bénéficie désormais d'une protection policière.
Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".
"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.
Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il "rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".
Clémentine Autain a abondé sur BFMTV, fustigeant "une +trumpisation+ de la droite".
"Les responsables politiques dans cette affaire ont la responsabilité d'apaiser et non d'attiser et de proférer n'importe quoi à des fins purement politiciennes avec une lepénisation du débat public qui est maintenant en marche", a-t-elle déploré.
Mme Pécresse persiste et signe: Ali Rabeh "a choisi d'attaquer un professeur, je choisis de le défendre, et c'est ça qui fait toute la différence", a-t-elle déclaré dimanche à LCI.
Porte-parole du PS, Boris Vallaud a dit quant à lui son "soutien" samedi à M. Rabeh "face aux menaces". "La République et ses valeurs méritent un débat apaisé fondé sur des faits plutôt que des emballements médiatiques", a tweeté le député.
Dimanche, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a jugé que le maire de Trappes comme le professeur avaient droit au "soutien" face à cette "escalade".
L'élue de l'Oise ne s'était pas jointe à un débat jeudi soir en raison de la participation de M. Rabeh: "Je peux apporter mon soutien au maire de Trappes quand il est la cible de menaces physiques", mais pas "cautionner" qu'il veuille déposer plainte pour diffamation contre le professeur, a-t-elle précisé à Radio J.
ggy-reb/dch
Sciences po Toulouse: un ex-étudiant mis en examen pour viol #
Un ex-étudiant de Sciences Po Toulouse a été mis examen samedi dans une enquête pour viol, a-t-on appris dimanche auprès du parquet, alors que les dénonciations des violences sexuelles dans les IEP se sont multipliées ces derniers jours.
Le jeune homme, qui était en garde à vue depuis jeudi, a contesté les faits lors de son interrogatoire. Il a été mis en cause par une étudiante pour un viol qui se serait déroulé en 2018, a indiqué le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari.
"Il a été placé sous contrôle judiciaire assorti de diverses obligations destinées notamment à préserver le bon déroulement des investigations qui doivent se poursuivre désormais dans le cadre de l'information", a précisé M. Alzéari.
Depuis une semaine, les prestigieux Instituts d'études politiques (IEP) sont touchés par une vague de témoignages d'étudiantes faisant état de violences sexuelles.
Ces étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #sciencesporcs qui s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein.
Mardi, Olivier Brossard, le directeur de l'IEP de Toulouse a, lors d'une conférence de presse, livré les "faits (qui) remontent à septembre 2018, dans le contexte d'une soirée +d'intégration+".
Fin décembre, la victime est venue voir le responsable de Sciences Po Toulouse et a été prise en charge: "nous l'avons incitée à nous donner le nom de l'agresseur et un témoignage écrit", a encore indiqué M. Brossard.
A Grenoble, le procureur Eric Vaillant a pour sa part affirmé avoir ouvert des enquêtes après avoir reçu "deux signalements d'agression sexuelle par la direction de Sciences Po Grenoble les 25 janvier et 8 février."
Vendredi, plusieurs dizaines d'étudiants des IEP de Strasbourg et Grenoble se sont réunis pour dénoncer la "culture du viol" présente, selon eux, dans leurs établissements.
hj/or
Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune signée par plus de 50.000 personnes.
"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".
"Sur l'inceste, on continue à travailler", et ce sont "des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.
Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".
"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.
La tribune, mise en ligne sous forme de pétition, avait recueilli dimanche plus de 50.000 signatures.
Le gouvernement s'était dit mardi dernier "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".
Le ministre de la Justice "semble avoir enfin entendu nos demandes et celle des 160 personnalités exprimées dans Le Parisien ce week-end", s'est félicité dimanche sur Twitter le Collectif pour l'enfance, qui regroupe une trentaine d'associations.
"La mobilisation commence à payer !", a tweeté de son côté l'association Face à l'inceste sur Twitter. "Mais restons vigilants: le double seuil d'âge 15 ans / 18 ans doit être rédigé de façon robuste en évitant un double écueil: la régression par rapport au droit existant et l'inconstitutionnalité", a-t-elle ajouté.
A propos de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.
"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".
Eric Dupond-Moretti a indiqué souhaiter "une prescription graduée, échelonnée".
"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.
ctx-bfa/emd/swi
Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé les déclarations médiatiques d'un professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.
Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un tract "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.
L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte. Une enquête a été ouverte sur ces menaces et M. Rabeh bénéficie désormais d'une protection policière.
Yannick Jadot a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".
"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.
Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il faut mettre à son crédit qu'"il ne nie pas les difficultés et rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".
Porte-parole du PS, Boris Vallaud a dit son "soutien" samedi à M. Rabeh "face aux menaces". "La République et ses valeurs méritent un débat apaisé fondé sur des faits plutôt que des emballements médiatiques", a tweeté le député.
Dimanche, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a jugé que le maire de Trappes comme le professeur avaient droit au "soutien" face à cette "escalade".
L'élue de l'Oise ne s'était pas jointe à un débat jeudi soir en raison de la participation de M. Rabeh: "Je peux apporter mon soutien au maire de Trappes quand il est la cible de menaces physiques", mais pas "cautionner" qu'il veuille déposer plainte pour diffamation contre le professeur, a-t-elle précisé à Radio J.
ggy-reb/dch
France : le prof, "l'emprise" islamiste et la politique, une polémique en banlieue parisienne #
Les sorties médiatiques répétées d'un professeur de la banlieue parisienne, qui dit être attaqué pour avoir pris la défense de l'enseignant Samuel Paty assassiné en octobre par un jihadiste, ont rallumé cette semaine la polémique sur le poids des islamistes et pris un tour très politique.
Cheveux longs et verbe haut, Didier Lemaire enseigne depuis vingt ans la philosophie dans un lycée de Trappes, une ville d'une trentaine de milliers d'habitants qui s'enorgueillit du succès de ses enfants prodiges -l'acteur Omar Sy, l'humoriste Jamel Debbouze ou le footballeur Nicolas Anelka.
Mais le départ de dizaines de ses jeunes vers la Syrie lui vaut aussi une réputation de "foyer de jihadistes".
La notoriété de Didier Lemaire dépasse les grilles de son lycée en novembre, lorsque l'hebdomadaire L'Obs publie une lettre ouverte que ce professeur a écrite afin de dénoncer "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" à Trappes et, plus généralement, "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
Il réapparaît il y a quelques jours sur les plateaux de télévision au moment où les députés débattent d'un projet de loi sur le "séparatisme" ayant notamment pour objectif de renforcer l'arsenal contre l'islamisme.
Même s'il concède ne pas "vivre dans la peur", Didier Lemaire affirme être la cible de "propos haineux" et d'"attaques" depuis l'assassinat de Samuel Paty.
"On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées", confie lundi à l'AFP le parquet de Versailles dont dépend Trappes et qui a ouvert une enquête à ce sujet.
Devant son lycée placé sous la protection de la police, les avis sont partagés.
"Un bon prof", juge une élève sous couvert d'anonymat. "Il est sympa, gentil, normal quoi", renchérit une autre, pas franchement étonnée par ses propos : "il nous avait déjà donné son avis sur les islamistes". "Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit qu'il ne se sent pas en sécurité à Trappes", lâche à l'inverse Joanna, 18 ans. "C'est ridicule", s'indigne même Yasmine.
"On ne peut pas nier le phénomène de rupture et de radicalisation dans certains quartiers", dit l'islamologue franco-marocain Rachid Benzine, qui a grandi à Trappes, mais "cela reste une petite partie de la ville".
Pour lui, "il y a un travail de fond de la mairie, des associations, un travail de lutte contre le repli identitaire. Il faut nuancer" le discours de Didier Lemaire.
Le maire de Trappes Ali Rabeh, quant à lui, rejette viscéralement les propos de ce dernier.
Ancien membre du Parti socialiste ayant rejoint le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017, il dénonce à l'AFP les "mensonges" et les "contre-vérités" du professeur.
Le préfet Jean-Jacques Brot, le représentant local de l'Etat, confie à son tour au quotidien Le Monde qu'il est "inquiet" des "outrances" et de "certaines inexactitudes" de Didier Lemaire qui "met de l'huile sur le feu", même si ses propos "ont fait l'objet d'interprétations, pour certaines malveillantes".
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin entre à son tour dans l'arène en proposant une "protection rapprochée" à cet enseignant. "L'Etat est au rendez-vous de sa protection", lance-t-il sur Twitter à l'adresse de tous ceux qui reprochent au gouvernement de l'avoir abandonné.
Le ton monte encore lorsque le maire distribue jeudi une lettre devant le lycée pour mettre en cause le bien-fondé des paroles du professeur et apporter son "soutien" aux élèves "heurtés, blessés par la violence" de la polémique.
Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer s'en offusque et accuse Ali Rabeh d'"intrusion" dans le lycée, envisageant même un temps, selon une source proche du dossier, de porter plainte contre lui.
En soirée, l'affaire est abordée au cours d'un débat télévisé entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (extrême droite) dont le numéro deux Jordan Bardella se rend le lendemain à Trappes. "Il y a dans notre pays de plus en plus de petites républiques islamistes", y assure-t-il, "nos élus ferment les yeux".
Valérie Pécresse (droite), la présidente de la région Ile-de-France où est située Trappes, dénonce alors à son tour "l'intrusion" du maire dans le lycée, exigeant sa "révocation".
Ali Rabeh l'accuse d'"instrumentaliser cette affaire à des fins politiciennes" pour soutenir son "poulain" Othman Nasrou, candidat malheureux contre lui à l'élection municipale de 2020 qui vient d'être annulée par la justice administrative. M. Rabeh a fait appel.
Le maire affirme être victime depuis le début de l'affaire d'"insultes racistes" et déclare avoir porté plainte pour des "menaces de mort".
Une enquête a en conséquence été ouverte par la justice et l'élu bénéficie dorénavant d'une protection policière. Comme Didier Lemaire.
bur-leo/pa/dch/lch/bds
Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont récemment demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune.
"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".
"J'avais dit, sur l'inceste, on continue à travailler. Je vous fais part des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.
Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".
"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".
Concernant la question de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.
"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".
Eric Dupond-Moretti souhaite "une prescription graduée, échelonnée".
"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.
ctx/pa/swi
Inceste: Dupond-Moretti souhaite un seuil de non-consentement à 18 ans #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé dimanche souhaiter fixer un seuil de non-consentement à 18 ans pour l'inceste, comme l'ont récemment demandé des personnalités du monde artistique dans une tribune.
"Pour l'inceste, nous souhaitons le seuil de 18 ans. Personne ne pourra dire: si la victime a 17 ans, elle était ou il était d'accord", a déclaré le ministre de la Justice dans le "Grand jury LCI/RTL/Le Figaro".
"J'avais dit, sur l'inceste, on continue à travailler. Je vous fais part des choix qui ont été arbitrés par la chancellerie", a-t-il ajouté.
Dans une tribune parue vendredi dans Le Parisien Weekend, 162 personnalités du monde artistique ont appelé à protéger les enfants des crimes sexuels, les qualifiant de "crime de masse".
"Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd'hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d'inceste", déclare le texte, écrit par Tristane Banon et signé notamment par Juliette Binoche, Isabelle Carré, Guillaume Gallienne ou Patrice Leconte.
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
Interrogé sur l'entrée en vigueur du texte, Eric Dupond-Moretti a évoqué le mois d'avril "vraisemblablement".
Concernant la question de la prescription, c'est-à-dire le délai au-delà duquel on ne peut plus juger les faits, le ministre a souligné l'absence de consensus.
"Certaines victimes ont besoin de la date butoir au-delà de laquelle plus rien n'est possible pour se décider. Le mécanisme est: il reste encore deux mois avant la prescription, je me lance, je vais me libérer de ce poids insupportable, et il y aura un procès", a-t-il déclaré. "D'autres victimes disent, moi je souhaite me libérer mais je ne veux pas de procès et j'attends que la prescription soit acquise".
Eric Dupond-Moretti souhaite "une prescription graduée, échelonnée".
"Vous avez quatre affaires prescrites, commises par le même auteur, donc quatre victimes qui n'auront pas droit à la justice, puis une autre affaire commise par le même auteur qui n'est pas prescrite. Je souhaite que les cinq affaires soient jugées, que les quatre victimes qui n'avaient droit à rien soient reconnues par la justice", a-t-il expliqué.
ctx/pa/swi
Maire de Trappes: Jadot (EELV) accuse Pécresse d'instrumentalisation #
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle en 2022, a accusé dimanche la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!) d'avoir instrumentalisé les déclarations médiatiques d'un professeur de Trappes au lieu de défendre le maire de la ville.
Mme Pécresse, ainsi que Renaud Muselier, président de Régions de France, ont demandé vendredi la "révocation" du maire Génération.s Ali Rabeh, qui aurait distribué dans un lycée un tract "attaquant frontalement" Didier Lemaire, ce professeur de philosophie dont les déclarations ont eu une importante répercussion médiatique.
L'enseignant avait dénoncé "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" sur ses élèves et "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
En conflit avec M. Lemaire, Ali Rabeh se dit de son côté victime de "menaces de mort", pour lesquelles il a déposé plainte.
Yannick Jadot a déploré sur BFMTV que "des responsables politiques instrumentalisent les faits", sur "un sujet hautement inflammable, celui de l'islamisme", citant "Valérie Pécresse, qui attaque le maire de Trappes" alors que celui-ci "défend sa ville".
"L'opposition a instrumentalisé les déclarations d'un professeur de philosophie pour foutre le bazar dans la politique locale", a-t-il accusé.
Pour l'eurodéputé écologiste, M. Rabeh a certes fait l'"erreur" de distribuer des tracts dans le lycée, mais il faut mettre à son crédit qu'"il ne nie pas les difficultés et rappelle avec justesse à quel point les maires aujourd'hui sont les poilus de la République, notamment dans les banlieues".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a proposé en milieu de semaine une "protection rapprochée" au professeur, qui l'a acceptée, en expliquant qu'il allait par ailleurs "quitter l'enseignement, mais pas forcément l'Education nationale".
ggy/swi
Abus sexuels: A Nice, un prêtre, victime présumée d'un aumônier, sort du silence #
"Ma parole peut peut-être donner à d'autres le courage de parler": l'un des neuf plaignants accusant le père Jean-Marc Schoepff d'agressions sexuelles dans leur adolescence à Nice sort pour la première fois du silence. Signe particulier: il est prêtre lui-aussi.
"Je souhaite faire entendre ma voix auprès des personnes qui doutent encore de ce qu'ils ont pu entendre dans les médias. Je me dis que ma parole aura, comme je suis prêtre, peut-être un peu plus de poids", témoigne auprès de l'AFP le père Cédric, 42 ans. Son prénom a été modifié pour préserver la paroisse où il officie depuis son ordination en 2016.
"Le but pour moi n'est pas de me venger mais de faire la vérité, en me disant que ça va aussi lui faire du bien à lui. Je suis resté longtemps assez proche de lui, je l'ai invité à mon ordination. Ce sont les premières plaintes qui m'ont fait cheminer", raconte-t-il.
Le père Schoepff, 64 ans, "Jean-Marc" comme l'appellent encore les jeunes et les familles qui ont côtoyé cet aumônier et curé à la personnalité charismatique, a été mis en examen et brièvement incarcéré. Il ne devrait pas être jugé avant 2022.
"On attend que la procédure démontre son innocence. Ensuite, on se réserve le droit de déposer des plaintes pour dénonciations calomnieuses", ont indiqué à l'AFP ses avocats Me Michel Cardix et Tina Colombani. "Il conteste totalement les faits et considère qu'il y a eu une cabale".
La plupart des faits allégués, sauf ceux contenus dans deux plaintes, sont prescrits. "C'est vraiment dommage. Il reste les médias et les psy pour parler et faire un chemin de guérison", regrette le père Cédric qui a déposé une plainte en avril 2019, "un processus assez douloureux".
Si le procès a lieu, il pourra être cité comme témoin et raconter ce qu'il appelle les "câlins", qu'il trouvait à l'époque "excessifs mais pas délictueux" et qu'il situe à partir de ses 14 ans jusqu'à ce qu'il dise stop.
"Ca s'est arrêté quand j'avais 17 ans. Avant d'avoir pu en parler à quelqu'un, je n'avais pas conscience de subir une agression sexuelle, je pensais que c'était sa manière de me témoigner son affection (...) Une fois la lumière éteinte, il se rapprochait de moi et faisait un câlin. Il pouvait toucher mes jambes, mes fesses, ça lui arrivait de mettre un doigt dans ma bouche, de jouer avec ma langue, de m'embrasser, et il me disait qu'il m'aimait, que j'étais beau. A moi, il ne m'a pas touché le sexe", décrit-il.
"Les choses se sont produites à chaque fois que je dormais dans la même pièce avec lui, autant dire assez souvent", dit-il car, selon lui, le prêtre l'hébergeait les veilles de randonnées, de camps, partageait parfois la même tente et l'invitait dans son chalet pour skier.
"Impensable" aujourd'hui, convient-il: "Tout n'est sans doute pas parfait (dans l'Eglise) mais il y a une vraie réflexion. On met des portes vitrées aux locaux accueillant des jeunes. On laisse la porte ouverte quand on confesse un enfant et, quand on fait des camps, on n'a pas le droit de dormir avec les jeunes, même pas celui d'aller dans les chambres!"
Issu d'une famille croyante qui le laissait parfois sécher la messe pour regarder Téléfoot, il a rencontré le père Jean-Marc, aumônier à Stanislas, fleuron de l'enseignement privé catholique niçois, à une rencontre diocésaine.
"De fil en aiguille, j'ai fait beaucoup de camps avec lui et je suis devenu un de ses chouchous, le premier des chouchous (...) Ca a été comme un second père et il disait que j'étais son filleul", dit-il. L'aumônier financera même ses études en école de commerce.
Quand l'affaire éclate en 2017, le père Cédric se tait d'abord: "J'avais peur". A Noël, il évoque le passé en tête-à-tête avec le père Jean-Marc qui, selon lui, demande pardon, affirme qu'il n'a plus jamais recommencé et s'est fait soigner, même si des plaintes ultérieures semblent infirmer ses dires.
Concernant le diocèse, "on a de bonnes raisons de penser qu'un signalement a été fait dans les années où il était aumônier à Stanislas". Ce n'est qu'à la rentrée 2017 que le père Jean-Marc, curé de la paroisse du Port, sera écarté du dernier établissement scolaire où il intervenait encore.
clr/iw/or
Deux hommes tués par balles sur une passerelle routière à Marseille #
Deux hommes ont été tués par balles samedi soir à Marseille sur une passerelle routière par les occupants d'un autre véhicule, ont indiqué des sources policières, confirmant une information du quotidien La Provence.
"Vers 20H20, sur la passerelle de Plombières dans le 3e arrondissement, quatre véhicules étaient regroupés en cortège pour faire un clip. Un autre véhicule s'est avancé jusqu'au véhicule de tête. Quatre personnes en sont sorties et au moins l'une d'entre elles a tiré à l'arme longue sur les occupants de la première voiture du cortège", ont indiqué à l'AFP des sources policières.
Deux hommes sont morts par balles. Une des victimes était âgée de 28 ans, a-t-on ajouté de même source. Policiers et magistrats sont sur place.
Les enquêteurs n'ont pas encore déterminé s'il s'agissait d'un règlement de comptes.
Huit personnes sont mortes dans des règlements de comptes liés au narcobanditisme en 2020 dans la deuxième ville de France, un chiffre stable par rapport à l'année précédente, selon la police.
iw/or
Le prof, "l'emprise" islamiste et la politique: retour sur une semaine de polémiques à Trappes #
Les sorties médiatiques répétées cette semaine d'un professeur de Trappes, qui dit être attaqué pour avoir pris la défense de Samuel Paty, ont rallumé la polémique sur le poids des islamistes dans cette ville des Yvelines et pris un tour très politique.
Cheveux longs et verbe haut, Didier Lemaire enseigne depuis vingt ans la philosophie au lycée de la Plaine-de-Neauphle.
Sa notoriété dépasse les grilles de l'établissement en novembre, lorsqu'il publie dans L'Obs une lettre ouverte pour dénoncer "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte" à Trappes et, plus généralement, "l'absence de stratégie de l'Etat pour vaincre l'islamisme".
Il y a quelques jours, il réapparaît sur les plateaux de télé alors que les députés débattent du projet de loi sur les séparatismes.
Même s'il concède ne pas "vivre dans la peur", le prof y affirme être la cible "de propos haineux" et d'"attaques" depuis l'assassinat de Samuel Paty en octobre par un jeune radicalisé.
"On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées", confie lundi à l'AFP le parquet de Versailles, qui ajoute avoir ouvert une enquête pour "menaces sur personne chargée de mission de service public".
Devant son lycée sous protection de la police, les avis sont partagés.
"Un bon prof", juge une élève sous couvert d'anonymat. "Il est sympa, gentil, normal quoi", renchérit une autre, pas franchement étonnée par ses propos: "il nous avait déjà donné son avis sur les islamistes". "Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit qu'il ne se sent pas en sécurité à Trappes", affiche à l'inverse Joanna, 18 ans. "C'est ridicule", renchérit même Yasmine.
Trappes s'enorgueillit du succès de ses enfants prodiges, Jamel Debbouze, Nicolas Anelka ou Omar Sy. Mais le départ de dizaines de ses jeunes vers la Syrie lui vaut aussi une réputation de "foyer de jihadistes".
"On ne peut pas nier le phénomène de rupture et de radicalisation dans certains quartiers", dit l'islamologue Rachid Benzine, qui a grandi à Trappes.
Mais "cela reste une petite partie de la ville", ajoute-t-il. "Il y a un travail de fond de la mairie, des associations, un travail de lutte contre le repli identitaire. Il faut nuancer" le discours de Didier Lemaire.
Le maire de Trappes Ali Rabeh, lui, le rejette viscéralement. Cet ancien du PS qui a rejoint le mouvement Génération.s de Benoît Hamon dénonce à l'AFP les "mensonges" et les "contre-vérités" du professeur.
Le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot confie à son tour au Monde qu'il est "inquiet" des "outrances et de certaines inexactitudes" de l'enseignant, qui "met de l'huile sur le feu", avant d'assurer que ses propos "ont fait l'objet d'interprétations, pour certaines malveillantes". La polémique est lancée.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin entre dans l'arène en proposant une "protection rapprochée" à Didier Lemaire. "L'Etat est au rendez-vous de sa protection", lance-t-il sur Twitter à tous ceux qui reprochent au gouvernement d'avoir abandonné l'enseignant.
Le ton monte encore lorsque le maire distribue jeudi une lettre devant le lycée pour mettre en cause les propos du professeur et apporter son "soutien" aux élèves "heurtés, blessés par la violence" de la polémique.
Le ministre de l'Education s'en offusque et accuse Ali Rabeh d'"intrusion" dans le lycée. Selon une source proche du dossier, Jean-Michel Blanquer envisage un temps de porter plainte contre l'élu, avant de se raviser.
En soirée, l'affaire est abordée lors du débat entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen. Et le numéro 2 du RN Jordan Bardella se rend le lendemain à Trappes. "Il y a dans notre pays de plus en plus de petites républiques islamistes", y lâche-t-il, "nos élus ferment les yeux".
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) dénonce alors à son tour "l'intrusion" du maire dans le lycée et exige sa "révocation". Ali Rabeh l'accuse en retour "d'instrumentaliser cette affaire à des fins politiciennes, en soutien à son premier vice-président et poulain Othman Nasrou".
Lors de l'élection municipale de 2020, la liste de M. Rabeh l'a emporté avec 40,40% des voix devant celle de M. Nasrou (DVD). Mais le tribunal administratif vient d'annuler le scrutin. M. Rabeh a fait appel.
Le maire affirme être victime depuis le début de cette affaire "d'insultes racistes" et avoir déposé plainte pour des "menaces de mort".
Samedi, le parquet de Versailles a confirmé avoir ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire, sur les menaces contre l'élu, après un signalement sur la plateforme Pharos. M. Rabeh bénéficie dorénavant d'une protection policière. Comme Didier Lemaire.
bur-leo/pa/dch
Enquête ouverte après des menaces de mort contre le maire de Trappes #
Une enquête a été ouverte pour des menaces de mort à l'encontre du maire de Trappes, Ali Rabeh, a indiqué samedi le parquet de Versailles à l'AFP, confirmant une information de BFMTV.
Selon le parquet, l'ouverture de cette enquête, qui a été confiée à la police judiciaire des Yvelines, est consécutive à un signalement sur la plateforme Pharos, où l'on peut communiquer des contenus illicites en ligne.
Le maire Génération.s de Trappes a confirmé auprès de l'AFP bénéficier dorénavant d'une protection policière. Il bénéficiait déjà d'une surveillance depuis une semaine.
Depuis la polémique autour des propos de Didier Lemaire, le professeur de philosophie de Trappes qui se dit victime d'attaques depuis ses propos sur l'islamisme, Ali Rabeh explique être la cible de nombreuses insultes racistes et menaces de mort qui l'ont amené à déposer plainte au commissariat.
Didier Lemaire bénéficie également depuis jeudi d'une "protection rapprochée" qui lui a été proposée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Le parquet de Versailles a ouvert une enquête le mois dernier pour "menaces sur personne chargée de mission de service public", expliquant que "des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées" leur avaient été signalées.
leo/ctx/dch
France: non-lieu requis dans l'affaire d'un Sénégalais tué par un policier #
Un non-lieu a été requis concernant un policier français auteur de coups de feu mortels contre Babacar Gueye, un Sénégalais tué à Rennes (Ouest de la France) en 2015, le policier ayant agi "en état de légitime défense", a annoncé samedi le parquet de cette ville.
"Le fonctionnaire de police ayant fait usage de son arme a répondu de manière concomitante, nécessaire et proportionnée à l'agression de Babacar Gueye sur sa personne", explique dans un communiqué le procureur Philippe Astruc. Le policier "a agi en état de légitime défense et doit dès lors être déclaré irresponsable pénalement du chef de meurtre".
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Gueye, un Sénégalais sans papiers âgé de 27 ans et arrivé en France un an auparavant, était hébergé chez des amis, Gabriel Gueye et son épouse, quand il avait été pris d'une crise de "démence", "se scarifiant les abdominaux avec un couteau et ayant blessé le requérant (Gabriel Gueye, ndlr) avec cette même arme", selon l'appel passé aux secours.
Des policiers arrivés sur place avaient tenté de l'immobiliser avec un Taser qui n'aurait pas fonctionné. La scène s'était poursuivie sur le palier puis dans l'escalier, où un policier avait tiré à cinq reprises sur Babacar Gueye qui tenait toujours son couteau. Il avait ensuite été menotté au sol avant d'être déclaré mort par les services de secours.
"L'ensemble des investigations démontre chez Babacar Gueye un comportement menaçant directement l'intégrité physique de Gabriel Gueye", "puis des policiers, et particulièrement du policier tireur", selon le communiqué du procureur.
S'il est "établi que cinq projectiles balistiques provenant de l'arme de service du policier tireur ont atteint Babacar Gueye", ces deux séries de tirs "n'ont pas permis de mettre fin à l'action de Babacar Gueye, qui s'est relevé et a repris sa marche menaçante et armée envers le tireur", relève-t-il.
Dans ses motivations, le procureur souligne "la proportionnalité" de l'action des policiers: "sommations répétées" de lâcher son arme, utilisation par les policiers d'un Taser et de bâtons télescopiques, et "l'usage unique" puis en "ultime nécessité", un "nouvel usage répété de l'arme de service".
Dans cette affaire, une première enquête ouverte par le parquet avait été classée sans suite en juillet 2016. La famille a ensuite déposé plainte avec constitution de partie civile en janvier 2017. Une nouvelle information judiciaire avait alors été ouverte et le policier auteur du tir mortel placé sous le statut de témoin assisté.
"Il appartient désormais au magistrat instructeur (...) de rendre dans les prochaines semaines une ordonnance qui viendra clôturer l'information judiciaire", indique le procureur.
lg/gvy/sp/lch
Enquête pour "viols sur mineurs": un producteur français dénonce "une cabale" #
Le producteur de télévision français Gérard Louvin, visé par une enquête pour "viols sur mineurs", se dit victime d'une "cabale" et de chantage contre de l'argent de la part de son neveu, à l'origine d'une plainte envers lui, dans un entretien accordé au quotidien régional Nice-Matin.
"Je ne suis pas un prédateur!", déclare M. Louvin, qui s'exprime pour la première fois publiquement sur ce sujet dans l'entretien publié samedi par le quotidien qui a son siège à Nice (Sud-Est).
"Rien ne m'est directement reproché. La seule plainte qui me vise directement émane de mon neveu, qui m'a réclamé 700.000 euros pour ne pas avoir vu ce qui n'a pas existé", accuse-t-il.
"Tout ça est une cabale. Ma soeur est derrière tout ça, elle m'a écrit des horreurs", affirme M. Louvin, estimant que depuis qu'il avait adopté un garçon, pour elle et pour son neveu, "il y avait tout à coup un autre héritier".
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre M. Louvin et son mari, Daniel Moyne, après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., avait indiqué mardi le parquet de Paris.
Deux autres plaintes émanant de deux autres personnes datant du 28 janvier, dénonçant respectivement des faits de viol sur mineur de 15 ans et d'agression sexuelle, ont été jointes à l'enquête initiale, également ouverte pour "corruption de mineurs", selon cette source.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.
L'information avait été révélée par le quotidien Le Monde, quelque temps après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
Olivier A., aujourd'hui âgé de 48 ans, a par ailleurs déposé le 3 février un complément de plainte dénonçant des faits d'agression sexuelle, également joint à la procédure.
L'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, a évoqué pour sa part quatre nouvelles plaintes déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de "viols", a indiqué Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a toutefois reconnu l'avocat.
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
uh/ybl/lch
Enquête pour "viols": le producteur Gérard Louvin dénonce "une cabale" #
Le producteur Gérard Louvin, visé par une enquête pour "viols sur mineurs", se dit victime d'une "cabale" et de chantage d'argent de la part de son neveu, à l'origine d'une plainte contre lui, dans un entretien accordé à Nice-Matin.
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" avait été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision et son mari, Daniel Moyne, après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A.
"Je ne suis pas un prédateur !", déclare M. Louvin, qui s'exprime pour la première fois publiquement sur ce sujet dans l'interview publiée samedi par le quotidien régional.
"Rien ne m'est directement reproché. La seule plainte qui me vise directement émane de mon neveu, qui m'a réclamé 700.000 euros pour ne pas avoir vu ce qui n'a pas existé", accuse-t-il.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.
Selon l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, d'autres personnes ont ultérieurement saisi la justice.
Quatre nouvelles plaintes ont ainsi été déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple, avait-il affirmé mardi matin à l'AFP, confirmant une information du Monde.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de "viols", a indiqué son avocat Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a toutefois reconnu l'avocat.
"Tout ça est une cabale. Ma soeur est derrière tout ça, elle m'a écrit des horreurs", affirme M. Louvin, estimant que depuis qu'il avait adopté un garçon, pour elle et pour son neveu, "il y avait tout à coup un autre héritier".
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
uh/ybl
Au procès des policiers de la BAC de Paris, la défense dénonce "rumeurs" et absence de preuve #
Dès le départ "son sort était scellé": les avocats d'un policier de la brigade anti-criminalité (BAC) de Paris ont attaqué vendredi une "accusation vide", s'élevant contre le portrait d'un flic "trafiquant et corrompu" dessiné par le parquet.
La défense a plaidé au dernier jour du procès de six fonctionnaires de la même équipe du XVIIIe arrondissement et de deux de leurs informateurs officieux, qui comparaissaient depuis le 3 février.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 22 février.
"Il faut redessiner le personnage de Karim M., faire surgir un autre homme", a soutenu Me Patrick Maisonneuve, qui a dit sa "consternation" face à la peine de huit ans d'emprisonnement requise la veille contre le brigadier, principal prévenu.
"On a tenté en vain de vous faire la démonstration qu'il était passé de l'autre côté +il y a longtemps+", qu'il était "un délinquant devenu policier". "Il y a des constructions, des interrogations, mais les preuves elles-mêmes, nous ne les avons pas", a insisté Me Maisonneuve.
Le policier de 47 ans, surnommé "Bylka" (kabyle en verlan), cheveux ras et silhouette trapue dans le box, est soupçonné d'avoir fait souscrire une "assurance" à des dealers, en clair d'avoir monnayé sa protection contre de l'argent liquide.
Une accusation qui ne tient pas, selon la défense: les véhicules de la BAC ont été placés sur écoute pendant quatre mois et "il y a seulement quelques minutes" où l'on parle d'une "assurance". "Pas un seul dealer n'est venu dire: +je trafique avec Karim M.+", ont poursuivi les avocats.
Les investigations réalisées à Paris ou en Algérie ont certes révélé l'existence de "cash", de la fraude fiscale, de l'abus de bien social, mais aucun signe d'une "corruption massive", ont-ils argué.
Karim M. comparaissait aussi pour avoir, en avril 2017, piégé deux hommes avec de la cocaïne qui ne leur appartenait pas en échange de 80.000 euros.
Là non plus, réplique la défense, pas de témoin, pas d'écoute, ni d'éléments issus des perquisitions. C'est uniquement "sur la parole de Ahmad M.", condamné pour escroquerie, "que l'accusation se fonde", s'est offusqué Me Maisonneuve. "C'est l'évangile selon (Ahmad M.), le nouveau livre de chevet du parquet de Paris", a ironisé Emmanuel Marsigny, le second avocat du policier.
"Notre conviction, c'est que son sort était scellé. Qui veut tuer son chien l'accuse d'avoir la rage", a-t-il accusé.
Me Marsigny a dénoncé "l'hypocrisie" du ministère public quant à la "politique du chiffre" dans la police et au recours généralisé à des informateurs, en principe non autorisée à la BAC. "C'était une pratique institutionnalisée, connue que de la hiérarchie, pour faire du chiffre", a-t-il insisté.
"Ce ne sont pas des faits, c'est Karim M. qu'on vous demande de juger", a conclut l'avocat en demandant la relaxe de son client pour les faits de corruption et de trafic de stupéfiants.
Plus tôt, la défense des autres prévenus a repris, en la tournant parfois en dérision, la formule du ministère public qui avait lancé, la veille: "les turpitudes de uns ne sont pas les turpitudes des autres".
Aaron B. était un "petit gardien de la paix" qui "agissait sous la direction" du "patron" et rédigeait les procès-verbaux "sous la dictée", a plaidé Me Adrien Sorrentino. Sur les deux vols d'argent qui lui sont reprochés, il n'y a "aucun élément objectif", que des "hypothèses" et des plaignants aux "déclarations inconstantes", a poursuivi l'avocat.
"Naïf oui vous l'êtes, crédule un peu, peu curieux c'est sûr, mal formé assurément", a-t-il dit en s'adressant au policier, dont il a demandé la relaxe.
L'avocate d'Alexandre C. et de Mehmet C. a mis en avant les "conditions effroyables" de l'intervention d'avril 2019 sur la "Colline du crack", à l'issue de laquelle ils sont poursuivis pour avoir falsifié un PV et violenté un suspect.
"Oui, ces violences sont inacceptables" mais "elles se comprennent uniquement dans ces contextes de peur majeure", a plaidé Me Anne-Laure Compoint, demandant l'indulgence du tribunal.
La veille, l'accusation avait demandé des peines de douze mois avec sursis à dix-huit ferme avec interdiction définitive d'exercer pour ces cinq policiers, ainsi que cinq ans de prison et 10 mois ferme pour les deux informateurs officieux de "Bylka".
alv/pa/cb
"Invraisemblable !": à son procès, Georges Tron nie, droit dans ses bottes #
"Je nie absolument", "pur mensonge", "c'est dégueulasse"... Jugé en appel aux assises de Paris, l'ex-secrétaire d'État Georges Tron a fermement maintenu vendredi à la barre son démenti catégorique aux accusations de viols et agressions sexuelles de ses anciennes collaboratrices.
Confronté à leurs récits de scènes sexuelles contraintes, l'élu de 63 ans aux longs cheveux gris tirés vers l'arrière réitère devant la cour les dénégations en bloc qu'il leur oppose depuis le début de la procédure en 2011.
"Je suis tout sauf un homme parfait", concède-t-il. Mais si les presque trois semaines de procès ont exposé des "fragilités" et des "faiblesses" de sa personnalité, il soutient n'en être pas moins innocent.
Deux ex-employées de la commune de Draveil (Essonne) accusent le maire LR de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, généralement lors de scènes de triolisme avec son adjointe à la Culture de l'époque Brigitte Gruel.
Les deux accusés clament leur innocence et nient farouchement toute relation sexuelle avec les plaignantes, ou même entre eux. Ils ont été acquittés en première instance en 2018.
À la barre, Georges Tron affiche d'abord une attitude calme et posée. Son élocution distinguée et sa politesse appuyée envers la cour transpirent la bonne éducation.
Lorsqu'il digresse sur les différentes catégories de fonctionnaires ressurgit soudain en lui l'ancien secrétaire d'État à la Fonction publique. Un portefeuille technique dans le gouvernement de François Fillon que le scandale pour lequel il comparaît l'a forcé à quitter avec fracas.
Mais, au fil des heures, sous le feu roulant des questions de la cour, l'agacement gagne parfois Georges Tron. Certaines réponses se font plus lapidaires, plus crues.
"Est-ce que c'est le plaisir d'un homme que de mettre un doigt dans les parties d'une femme ? Je trouve ça invraisemblable !", grince l'élu, l'écharpe glissée sous son pull en cachemire gris.
"J'ai eu le malheur de dire un jour que j'aimais les femmes, cela m'a été reproché dix fois dans la procédure. Je respecte totalement les femmes !", se défend M. Tron. Pratiquant revendiqué de réflexologie plantaire, il nie toute "connotation sexuelle" aux fréquents massages de pieds qu'il prodiguait autour de lui.
L'ancien secrétaire d'Etat se retrouve toutefois à la peine lorsque la cour le presse d'expliquer une conversation téléphonique de sa maîtresse écoutée par les enquêteurs à l'automne 2011. Elle y tient des propos qui semblent confirmer en partie les dires des plaignantes.
Sylvie D. y évoque notamment des scènes sexuelles à plusieurs personnes avec Georges Tron, et parle d'une "emprise" du maire de Draveil sur les femmes.
"Il te force pas avec un flingue (...) C'est tout suggéré, c'est complètement déconnant", y déclare notamment sa maîtresse selon une transcription lue par la présidente à l'audience. "S'il est blanchi dans ce truc-là, ça va être une horreur", y dit-elle aussi.
Ces conversations sont "un moment d'extrême confusion" de la part de sa maîtresse, avec laquelle il a entretenu une relation extraconjugale jusqu'à l'année dernière, finit par avancer l'accusé.
L'édile affirme que les plaignantes participent à un "complot" lié à la vie politique de Draveil et destiné à le faire chuter. Ses adversaires politiques dans l'Essonne, dont il évoque régulièrement les noms à l'audience, semblent l'obséder, presque jusqu'à la paranoïa.
"Je suis la cible, c'est moi qu'on veut abattre", lance Georges Tron.
En première instance en 2018, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait jugé crédible l'existence de scènes sexuelles mais écarté la présence d'une situation de contrainte entre l'élu et les deux femmes. Les parties civiles espèrent en appel prouver le contraire.
Le verdict est attendu mercredi prochain. Georges Tron et Brigitte Gruel encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.
amd/pa/caz
"Invraisemblable !": à son procès, Georges Tron maintient ses dénégations #
Jugé en appel aux assises de Paris, l'ex-secrétaire d'État Georges Tron a fermement maintenu vendredi à la barre son démenti catégorique face aux accusations de viols et agressions sexuelles sur deux anciennes collaboratrices.
Mis face aux récits de scènes sexuelles faits par ses contradictrices, l'élu de 63 ans a redit devant la cour les dénégations en bloc qu'il leur oppose depuis le début de la procédure en 2011. "Je nie absolument", "jamais", "pur mensonge"...
Deux ex-employées de la commune de Draveil (Essonne) accusent le maire LR de leur avoir imposé des attouchements et pénétrations digitales entre 2007 et 2010, parfois lors de scènes de triolisme avec son adjointe à la Culture d'alors, Brigitte Gruel.
Les deux accusés clament leur innocence et nient toute relation sexuelle avec les plaignantes, ou même entre eux. Ils ont été acquittés en première instance en 2018.
À la barre, l'attitude de Georges Tron est d'abord calme et posée. Mais, sous le feu roulant des questions de la cour, l'agacement le gagne par moments.
"Est-ce que c'est le plaisir d'un homme que de mettre un doigt dans les parties d'une femme ? Je trouve ça invraisemblable !", a lancé cet élu au port altier, longs cheveux blancs coiffés vers l'arrière.
"J'ai eu le malheur de dire un jour que j'aimais les femmes, cela m'a été reproché dix fois dans la procédure. Je respecte totalement les femmes !", a déclaré cet adepte revendiqué de réflexologie plantaire.
La défense soutient que les deux plaignantes sont parties prenantes d'un "complot" lié à la vie politique de Draveil et destiné à faire chuter l'alors député-maire. Cette affaire avait forcé Georges Tron à démissionner du secrétariat à la Fonction publique du gouvernement Fillon en 2011.
"Je suis tout sauf un homme parfait", a-t-il concédé, en estimant que le procès d'assises avait exposé des "fragilités" et "faiblesses" de sa personnalité mais qu'il n'en était pas moins innocent.
En première instance en 2018, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait jugé crédible l'existence de scènes sexuelles mais écarté la présence d'une situation de contrainte entre l'élu et les deux femmes. Les parties civiles espèrent en appel prouver une "emprise" du maire.
Le verdict est attendu mercredi prochain. Georges Tron et Brigitte Gruel encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.
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