Logo

Grève de la faim, évasion: des Françaises détenues en Syrie "prêtes à tout" pour rentrer #

3/18/2021, 7:51 AM
Paris, FRA

Des Françaises détenues en Syrie pour avoir vécu sous le groupe Etat islamique (EI), dont une en grève de la faim, se disent "prêtes à tout" pour "rentrer en France" et montrer qu'elles n'ont commis "aucun crime", dans des entretiens diffusés jeudi.

"Je suis prête à aller jusqu'au bout", déclare Estelle, 31 ans, interrogée sur place début mars par un journaliste de Radio France.

Elle fait partie de la dizaine de détenues françaises du camp de Roj (nord-est) en grève de la faim depuis plus de trois semaines pour réclamer d'être rapatriées en France avec leurs enfants.

"On a fait une erreur" en rejoignant l'EI, mais "on n'a aucune possibilité de se défendre", regrette cette femme originaire des Yvelines.

Détenue depuis plus de trois ans avec ses trois enfants de 5, 8 et 10 ans, elle assure, comme beaucoup de ces Françaises détenues, n'avoir participé à aucune activité criminelle sous l'EI.

"Si je dois être jugée, qu'on me juge. Mais comment voulez-vous qu'on prouve notre bonne foi si on ne nous écoute pas?"

Depuis deux semaines, elle "ne boit que de l'eau, et un café le matin", et a "perdu 4 kg". "C'est difficile", mais "on est déterminé à mettre nos vies en danger pour pouvoir rentrer et ramener nos enfants", dit-elle.

"La vie est très dure ici. On est en prison", mais "sans aucune visite" et avec à peine de quoi se nourrir, explique de son côté Saida, 33 ans, originaire de l'Hérault et venue en Syrie en 2015 pour rejoindre son futur mari, un Français rencontré sur internet.

"Je sais que les gens nous détestent, mais il y en a qui regrettent sincèrement" et "sont sorties" du carcan jihadiste, ajoute-t-elle, tout en admettant, comme Estelle, qu'une partie des Françaises détenues restent marquées par l'idéologie islamiste.

Elle ne comprend pas pourquoi la France refuse de les rapatrier et de les juger. "Je n'ai rien fait du tout, ils (les Français) le savent très bien", dit celle qui se dit "tout sauf radicale " et "ne porte pas le voile". "Ça me désole qu'on ait peur de nous. On nous met toutes dans le même panier".

Elle dit s'être déjà enfuie une fois du camp avant d'être rattrapée. "Si on vient pas me chercher, je vais me réenfuir".

Quelque 80 Françaises et 200 enfants sont détenus dans des camps du nord-est syrien. Leur éventuel retour en France inquiète dans l'opinion, mais leurs proches et avocats soulignent que seule la France pourra les juger équitablement et qu'on ne peut les laisser vivre enfermés dans ces conditions précaires et une région qui reste très instable.

Paris a jusqu'ici rapatrié des enfants au cas par cas (35, majoritairement des orphelins) mais estime que les adultes devraient être jugés sur place.

emd/aco/sp

permalink
MAR 18

Inégalités, services publics, police: les mises en garde de la Défenseure des droits #

3/18/2021, 5:00 AM
Paris, FRA

Précarité des personnes les plus vulnérables, hausse des réclamations visant les forces de l'ordre, recul des services publics: le rapport annuel de la Défenseure des droits dépeint une France frappée par une "aggravation des inégalités" liées aux conséquences de l'épidémie de Covid-19.

"La crise sanitaire n'a pas épargné le fonctionnement des services publics (...) Cet affaiblissement a contribué à accentuer le creusement des inégalités sociales, frappant d'abord les plus vulnérables, soulignant leur rôle essentiel dans la préservation de l'égalité", résume dans son rapport publié jeudi cette autorité indépendante chargée notamment de défendre les citoyens face à l'administration.

L'institution, dirigée depuis juillet par Claire Hédon, ex-présidente de l'ONG ATD-Quart Monde qui a succédé à Jacques Toubon, a reçu près de 97.000 réclamations en 2020, soit 6% de moins que l'année précédente.

Elles concernent majoritairement les relations avec les services publics; plus de 60.000 réclamations, en baisse de 1,6% sur un an.

"La population est épuisée par cette crise, notre devoir c'est de rétablir les personnes dans leurs droits, de les aider à faire face à une bureaucratie qui est parfois kafkaïenne", explique Mme Hédon à l'AFP, pointant du doigt une "déshumanisation" des services publics et les inégalités d'accès à internet.

-Atteintes aux libertés-

La Défenseure des droits alerte par ailleurs sur les risques majeurs que représentent les mesures rognant les droits et libertés à long terme, comme la fermeture des guichets pour les demandeurs d'asile, la situation des mineurs non accompagnés ou l'accès aux visites pour les résidents en Ehpad.

S'il est "légitime" que l'Etat puisse se doter de moyens "nécessaires" pour faire face à l'urgence sanitaire, ce régime doit demeurer "temporaire, être strictement encadré et respecter les principes de notre Etat de droit: légalité, nécessité et proportionnalité", note Claire Hédon.

"Il ne faut pas qu'on s'habitue à des atteintes à nos libertés, je pense que c'est important de le rappeler", souligne-t-elle.

Comme les années précédentes, 2020 a été marquée par les questions de relations entre police et population: la Défenseure des droits a enregistré un bond de 10,5% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité", avec plus de 2.100 réclamations, dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre.

Selon Mme Hédon, cette hausse s'explique en partie par la hausse des dossiers mettant en cause les polices municipales, "particulièrement mobilisées" pendant cette crise.

"Le maintien de l'ordre est légitime mais il doit être absolument irréprochable. Il faut renforcer la confiance entre la population et la police et cela passe par l'exemplarité et par des sanctions quand il y a des dérapages et un usage de la force disproportionné", souligne Claire Hédon.

Dans son rapport, la Défenseure des droits rappelle que les saisines en matière de déontologie de la sécurité ont augmenté de près de 210% depuis 2014.

Si certaines de ses recommandations ont été retenues dans le nouveau Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO), ce n'est pas le cas de l'interdiction du LBD (lanceur de balles de défense) lors des manifestations ou le fait de confier la mission de maintien de l'ordre uniquement à des unités spécialisées.

aco/pga/ao

permalink
MAR 17

En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #

3/17/2021, 6:37 PM
Paris, FRA

Son "courage" a été salué par tous, y compris par l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis, sa vie en miettes.

Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle craignait de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.

"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.

C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne à Paris. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.

"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche.

"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.

Après le viol, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.

Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.

- Traumatisme -

Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".

"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.

Puis la parole est donnée à l'accusé. "Je m'en veux énormément", dit-il à la cour. "Je ne suis pas indifférent face à ce que vit Cristina". Il a reconnu le viol et l'usage d'un couteau, mais il est confus dans ses explications. Quand Cristina a refusé un rapport non protégé, il est allé à l'avant de sa voiture, raconte-t-il. "Plutôt que de prendre mon porte-monnaie, j'ai pris le couteau" dans le vide-poche, assure-t-il.

Le lendemain, "quand les policiers arrivent chez moi, je me dis qu'il s'est peut-être passé quelque chose qui m'a échappé. (...) Je suis incertain sur certaines choses", explique l'accusé, arrivé en France à l'âge de dix ans environ, après avoir fui la guerre civile au Congo, son pays natal.

Sa mère a raconté plus tôt à la cour le traumatisme familial et en particulier de l'accusé, qui a été "témoin de massacres".

Deux ans et demi après les faits, Cristina continue de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.

Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papiers.

Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".

Le verdict est attendu jeudi.

ctx/tib/lbx/it

permalink
MAR 17

En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #

3/17/2021, 3:31 PM
Paris, FRA

Son "courage" a été salué par tous, y compris par l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis sa vie en miettes.

Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle avait peur de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.

"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.

C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne, une dizaine d'années après l'arrivée en France de Cristina. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.

"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche, les cheveux mi-longs retenus en queue de cheval.

"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.

Après le viol, dans la voiture de l'accusé, "il m'a proposé de me ramener à ma place. Je lui ai dit non: j'avais peur qu'il me tue". Par contre, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.

Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.

- "Une vie tranquille" -

Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".

"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.

Avant Cristina, une autre prostituée transgenre péruvienne a raconté mercredi matin à la cour les agressions et le viol qu'elle a subis. "Au Bois de Boulogne, j'ai regardé la mort", a-t-elle dit, sans pour autant aller voir la police. "Je n'ai pas été assez courageuse pour venir ici".

Cristina continue cependant de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.

Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papier. Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".

Le verdict est attendu jeudi. L'accusé devrait être interrogé mercredi après-midi.

ctx/tib/bow

permalink
MAR 17

En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #

3/17/2021, 3:30 PM
Paris, FRA

Son "courage" a été salué par tous, y compris de l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis sa vie en miettes.

Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle avait peur de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.

"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.

C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne, une dizaine d'années après l'arrivée en France de Cristina. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.

"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche, les cheveux mi-longs retenus en queue de cheval.

"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.

Après le viol, dans la voiture de l'accusé, "il m'a proposé de me ramener à ma place. Je lui ai dit non: j'avais peur qu'il me tue". Par contre, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.

Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.

- "Une vie tranquille" -

Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".

"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.

Avant Cristina, une autre prostituée transgenre péruvienne a raconté mercredi matin à la cour les agressions et le viol qu'elle a subis. "Au Bois de Boulogne, j'ai regardé la mort", a-t-elle dit, sans pour autant aller voir la police. "Je n'ai pas été assez courageuse pour venir ici".

Cristina continue cependant de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.

Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papier. Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".

Le verdict est attendu jeudi. L'accusé devrait être interrogé mercredi après-midi.

ctx/tib/bow

permalink
MAR 17

Calais: un migrant a le pied sectionné en tentant de monter dans un train #

3/17/2021, 2:19 PM
Calais, FRA

Un migrant a eu un pied sectionné mercredi en tentant de monter dans un train de fret en marche vers le port de Calais, a-t-on appris auprès du parquet et des secours, confirmant une information de la Voix du Nord.

Ce jeune homme a eu le pied droit sectionné et a été blessé au pied gauche, selon le service départemental d'incendie et de secours du Pas-de-Calais.

"Il ressort des premières investigations qu'un groupe de personnes migrantes a tenté de monter dans un train de fret en marche" a rapporté pour sa part le procureur de la République à Boulogne-sur-Mer, Pascal Marconville.

"L'une d'elle a chuté et a eu un membre sectionné. Son pronostic vital n'est pas engagé. Elle a été prise en charge par l'hôpital de Calais", a complété M. Marconville.

Une enquête pour blessures involontaires a été ouverte au commissariat de police de Calais.

L'accident s'est produit dans le centre-ville, alors que le train de fret se dirigeait vers le port de Calais, d'où partent les ferries pour l'Angleterre, selon les pompiers.

Malgré le démantèlement en 2016 de la jungle de Calais, des centaines de migrants séjournent en permanence dans la ville ou ses environs dans l'espoir de gagner l'Angleterre, par la voie maritime ou par le tunnel sous la Manche, souvent au péril de leur vie.

cor-bj/cab/ide

permalink
MAR 17

Les descendants de pieds-noirs en quête d'une mémoire qui disparaît #

3/17/2021, 8:10 AM
Paris, FRA

C'est un monde dont les derniers témoins s'éteignent les uns après les autres: près de 60 ans après la guerre d'Algérie, des descendants de pieds-noirs veulent tourner la page de la "nostalgérie" pour lui substituer une mémoire apaisée, faite "d'histoires et de légendes".

Longtemps, elle a refusé d'en parler, ne serait-ce même que d'y penser. Fille de rapatriés d'Algérie, née en Provence, Céline Lanzo, 44 ans, aura mis plusieurs décennies avant d'assumer son identité pied-noire.

"+Française c'est tout+, c'est ce que je disais lorsqu'on me demandait, à l'école ou ailleurs, mes origines", explique la cadre commerciale lyonnaise à l'AFP.

Ses deux parents, Manuel et Françoise, ont respectivement 21 et 22 ans lorsqu'ils quittent, comme des centaines de milliers de pieds-noirs, l'Algérie dans le courant de l'année 1962. "Traumatisés" par la guerre d'indépendance (1954-1962), ils s'installent près de Marseille où ils tentent de refaire leur vie.

- "Mal à l'aise" -

Ce traumatisme ne disparaîtra jamais. "A la maison, on ne parlait que de ça: la guerre et ses horreurs, la trahison de de Gaulle, l'arrachement injuste de +notre+ terre... C'était un monde empreint de hargne, de colère. Je n'avais qu'une obsession: en sortir", se souvient-elle.

Ce n'est qu'en 2018, après le décès de sa mère, qu'elle commence à se renseigner sur son histoire familiale, avec la promesse de le faire sans "sans amertume et sans nostalgie".

Se sentir à la fois "concernée" mais aussi "complètement étrangère" à la douloureuse histoire familiale, c'est "le dilemme" de Laura Pujol, 29 ans, de grands-parents pieds-noirs. L'Algérie, ses propres parents, nés en France, ne l'ont pas connue et pourtant son enfance a été bercée par des récits "nostalgiques" sur ce pays.

"Je me suis toujours sentie mal à l'aise avec ça", confie-t-elle. "Pour moi, ça fait partie de mon histoire mais ça ne me définit pas. Je ne suis pas contre la transmission mais je veux pouvoir filtrer et exercer mon esprit critique sur ce qu'on me raconte".

Pour la chercheuse spécialiste de l'histoire des pieds-noirs Emmanuelle Comtat, cette rupture mémorielle entre les générations est en partie liée au traumatisme du rapatriement que les pieds-noirs n'ont jamais surmonté.

"Beaucoup de descendants ont voulu faire table rase du passé parce qu'ils n'ont pas envie de vivre dans la souffrance familiale. Ils ont conscience qu'il y a une blessure dans la famille mais n'ont pas envie de perpétuer la nostalgie", décrypte-t-elle.

"Ça coince avec la troisième génération", estime Christian Fenech, 59 ans, président et fondateur de l'association "Racines pieds-noirs", qui a fêté ses 20 ans en 2019 et dont la moyenne d'âge des membres tourne autour de 55-58 ans.

- Faille mémorielle -

Né à Cassis, près de Marseille, en 1962, il explique avoir fondé cette association dans un but mémoriel. "Il y a la génération du souvenir et du vécu. Moi je suis la génération de la mémoire", explique-t-il.

Mais c'est celle de ses enfants pour laquelle il est inquiet: "Ils savent qu'une part d'eux n'est pas comme les autres mais ils ne s'y intéressent pas plus que ça."

Selon lui, la mémoire des pieds-noirs n'a pas disparu mais s'est "diffusée" - modestement - dans la société française. Et cela passe par des mots comme "scoumoune" (la guigne, ndlr) ou "tchatche", désormais employés dans le langage courant. Ou l'anisette qui se déguste encore dans le sud de la France.

"Ce qui reste, ce sont principalement des valeurs liées à la famille, les réunions familiale, parfois même une façon de parler, l'accent pour certains", complète la chercheuse.

Une faille mémorielle que Christian Fenech explique par la volonté farouche des rapatriés à d'abord chercher à s'intégrer économiquement, faisant des questions de mémoire quelque chose de secondaire.

Aujourd'hui, Emile Serna, 90 ans, pied-noir originaire d'Oran (nord-ouest de l'Algérie), a compris l'urgence de la transmission. Cet ancien instituteur devenu inspecteur d'académie explique avoir parlé de l'Algérie à ses trois enfants sans toutefois jamais mentionner la guerre d'indépendance.

Mais désormais, c'est sur ses petits et arrières petits-enfants qu'il se concentre: "Je veux leur laisser en mémoire un héritage d'histoires et de légendes. Je leur apprends des blagues amusantes, des chansons et des fables... en attendant, vu mon âge, de retrouver l'Algérie éternelle".

adm/rh/or

permalink
MAR 16

Aux assises, un homme jugé pour le viol d'une prostituée trans sans-papiers à Paris #

3/16/2021, 6:13 PM
Paris, FRA

Le procès d'un homme accusé d'avoir violé une prostituée transgenre, une Péruvienne en situation irrégulière, au Bois de Boulogne en 2018, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris.

"J'assume mon entière responsabilité (...) Je reconnais les faits", a déclaré d'emblée l'accusé, un homme de 28 ans qui comparaît détenu. En réponse aux questions de la présidente, il a détaillé: il reconnait le viol et l'usage d'un couteau pour menacer la prostituée, Cristina.

L'accusé est jugé pour "viol commis sous la menace d'une arme", "vol", "récidive de recours à la prostitution".

Cristina, qui se prostituait au Bois de Boulogne, a déposé plainte le 8 novembre 2018 pour ce viol. Quand elle a dit à cet homme, qui ne voulait pas mettre de préservatif, qu'elle refusait un rapport sexuel non protégé, celui-ci a saisi un couteau pour la menacer, ont rapporté les enquêteurs à l'audience. Il lui a imposé une fellation, un rapport anal sans préservatif et l'a frappée au visage.

L'accusé a été retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Cristina, en état de choc, a dû être hospitalisée en psychiatrie.

La cour d'assises a commencé mardi à se pencher sur le profil de l'accusé, un ancien technicien administratif de la CPAM, licencié en 2018.

Au début de l'enquête, il avait nié les faits, donné différentes versions puis avait admis avoir "perdu pied", après avoir consommé de l'alcool.

"Il a adapté son discours au fur et à mesure que de nouveaux éléments lui étaient présentés", a expliqué une policière de la brigade criminelle, qui était chargée de l'enquête. "Il ne pensait pas qu'une prostituée irait déposer plainte auprès des services de police".

"Les prostituées du Bois de Boulogne se livrent difficilement et déposent rarement plainte à la police", a souligné l'enquêtrice. Une réalité qui fait de ce procès une audience exceptionnelle.

Un enquêteur de personnalité est revenu sur le passé de l'accusé, qui a dû fuir, enfant, la guerre civile dans son pays natal, le Congo. Il aurait, à 5 ans, subi une agression sexuelle, dans des conditions assez floues.

Il est arrivé en France à 10 ans, où il a été "ballotté d'hôtel en hôtel" avec sa famille, avant d'obtenir un logement social "dans un quartier sensible" de Sevran, en Seine-Saint-Denis, a expliqué l'enquêteur de personnalité.

Il a eu une seule relation stable, avec son épouse actuelle, mais "une cinquantaine de partenaires sexuelles dans sa vie, principalement des histoires d'un soir et des prostituées". Il se dit hétérosexuel, mais "reconnait une certaine attirance pour des transsexuels", a poursuivi l'enquêteur. Il avait d'ailleurs déjà eu "deux ou trois relations avec des prostituées trans" au Bois de Boulogne, cherchant à avoir des rapports anaux.

A la barre, son épouse l'a décrit comme un "mari attentionné, à l'écoute", qui n'a "jamais été violent". "Quand on se disputait, il buvait", a-t-elle cependant reconnu.

"Est-ce que vous aviez remarqué son attirance pour d'autres formes de sexualité?", l'a interrogée la présidente. "Non. On avait des actes classiques".

Le procès se poursuit jusqu'à jeudi.

ctx/aco/bow

permalink
MAR 16

En Syrie, il faudra "plusieurs générations" pour déminer et reconstruire, selon Handicap International #

3/16/2021, 5:37 PM
Lyon, FRA

Après 10 ans de conflit en Syrie, "l'urgence ne s'est jamais arrêtée" et la reconstruction du pays s'étalera certainement sur "plusieurs générations", affirme Lucile Papon de Handicap International, ONG présente depuis 10 ans aux frontières de la Syrie.

L'association basée à Lyon (centre-est de la France) a pris en charge plus de 1,8 million de réfugiés au Liban et en Jordanie, en Irak, en Egypte, ainsi qu'en Turquie avant de devoir quitter ce pays en 2016, détaille sa directrice régionale pour le Moyen-Orient de 2016 à fin 2020.

QUESTION : Quel premier bilan tirez-vous de cette décennie de guerre en Syrie?

REPONSE : "Il y a eu des moments où on a été sidéré par le niveau de violence atteint et le dépassement de toutes les lignes rouges. La communauté internationale n'a pas réussi à stopper le massacre. Et 90% des blessés dans les bombardements dans les zones urbaines et péri-urbaines sont des civils. A ce niveau-là, on ne peut plus parler de dommages collatéraux.

L'urgence ne s'est jamais arrêtée. Même à des périodes où on se disait que ça allait un peu se stabiliser, il y avait à nouveau une vague de déplacés. Aujourd'hui, il y a peut-être des bombardements moins massifs, mais ça ne s'est pas arrêté.

On doit à la nouvelle génération de poser un cadre minimal pour que ça ne se répète plus. L'enjeu pour nous et la communauté internationale est que cette nouvelle génération ne soit pas sacrifiée comme celle de leurs parents. C'est aussi un enjeu de stabilité dans la région.

Q: Quelles sont les perspectives pour les millions de Syriens partis vers des pays limitrophes comme le Liban ou la Jordanie?

R: "Les gens ne peuvent pas rentrer parce qu'ils ont peur, mais aussi parce qu'il n'y a aucune possibilité de se projeter du fait de la destruction massive du pays. Dans le pays, on a moins de 50% d'hôpitaux et centres de santé qui sont considérés en fonctionnement. A Raqqa (ex-bastion de l'EI) 80% des infrastructures sont détruites.

Ce qui est spécifique à la Syrie, c'est le niveau de destruction avec à la fois une multiplicité d'engins explosifs utilisés, qui rend techniquement très complexe le déminage, et les lieux urbains et péri-urbains de ces destructions qui posent encore des limites.

Il y a eu 225.000 utilisations d'armes explosives entre 2012 et 2019, à Alep, Idleb et en banlieue de Damas notamment. On estime par expérience que dans ces bombardements, il y a entre 10% et 30% d'échec d'explosion, ce qui entraîne un niveau jamais atteint de résidus d'explosifs couplés aux mines, engins artisanaux, etc. On compte déjà qu'il faudra plusieurs générations pour déminer, nettoyer et reconstruire. C'est un champs de ruines.

Aussi il faut aider les populations réfugiées à rester dans leurs pays d'accueil pour les prochaines décennies.

On travaille avec ces pays pour renforcer leurs services afin de pouvoir absorber ces populations, et avec les Nations unies à les pousser à ouvrir le champs de l'emploi. C'est la solution qui correspond le plus à la réalité par rapport au retour ou à la relocalisation vers d'autres pays".

Q: Quels sont les nouveaux défis liés à la crise du Covid-19 pour les réfugiés et les humanitaires?

R: "L'épidémie a clairement été une catastrophe pour les réfugiés qui travaillaient dans l'informel pour s'assurer un minimum de revenus. Les moments de confinement au début de la crise ont également été très compliqués, avec des personnes qui ne pouvaient plus se faire soigner ou accéder aux bons alimentaires, et des ONG limitées dans leurs mouvements. Ces populations ont moins d'accès aux soins que les autres, même si les autorités de ces pays ont conscience qu'il n'est pas dans leur intérêt de laisser proliférer des clusters.

Aujourd'hui, le problème réside surtout dans la crise économique induite qui se répercute sur ces populations, surtout au Liban où la situation se double d'une crise politique.

On doit donc maintenir une présence forte en attendant que la situation permette d'imaginer la reconstruction et le retour de réfugiés. Certains se disent que la crise syrienne est terminée parce qu'on n'entend plus parler de bombardements, mais la réalité c'est que ces personnes sont toujours là. Et les besoins restent immenses".

ag/fga/tes/fio

permalink
MAR 16

En Syrie, il faudra "plusieurs générations" pour déminer et reconstruire, selon Handicap International #

3/16/2021, 1:38 PM
Lyon, FRA

Après 10 ans de conflit en Syrie, "l'urgence ne s'est jamais arrêtée" et la reconstruction du pays s'étalera certainement sur "plusieurs générations", affirme Lucile Papon de Handicap International, ONG présente depuis 10 ans aux frontières de la Syrie.

L'association basée à Lyon a pris en charge plus de 1,8 million de réfugiés au Liban et en Jordanie, en Irak, en Egypte, ainsi qu'en Turquie avant de devoir quitter ce pays en 2016, détaille sa directrice régionale pour le Moyen-Orient de 2016 à fin 2020.

QUESTION : Quel premier bilan tirez-vous de cette décennie de guerre en Syrie?

REPONSE : "Il y a eu des moments où on a été sidéré par le niveau de violence atteint et le dépassement de toutes les lignes rouges. La communauté internationale n'a pas réussi à stopper le massacre. Et 90% des blessés dans les bombardements dans les zones urbaines et péri-urbaines sont des civils. A ce niveau-là, on ne peut plus parler de dommages collatéraux.

L'urgence ne s'est jamais arrêtée. Même à des périodes où on se disait que ça allait un peu se stabiliser, il y avait à nouveau une vague de déplacés. Aujourd'hui, il y a peut-être des bombardements moins massifs, mais ça ne s'est pas arrêté.

On doit à la nouvelle génération de poser un cadre minimal pour que ça ne se répète plus. L'enjeu pour nous et la communauté internationale est que cette nouvelle génération ne soit pas sacrifiée comme celle de leurs parents. C'est aussi un enjeu de stabilité dans la région.

Q: Quelles sont les perspectives pour les millions de Syriens partis vers des pays limitrophes comme le Liban ou la Jordanie?

R: "Les gens ne peuvent pas rentrer parce qu'ils ont peur, mais aussi parce qu'il n'y a aucune possibilité de se projeter du fait de la destruction massive du pays. Dans le pays, on a moins de 50% d'hôpitaux et centres de santé qui sont considérés en fonctionnement. A Raqqa (ex-bastion de l'EI) 80% des infrastructures sont détruites.

Ce qui est spécifique à la Syrie, c'est le niveau de destruction avec à la fois une multiplicité d'engins explosifs utilisés, qui rend techniquement très complexe le déminage, et les lieux urbains et péri-urbains de ces destructions qui posent encore des limites.

Il y a eu 225.000 utilisations d'armes explosives entre 2012 et 2019, à Alep, Idleb et en banlieue de Damas notamment. On estime par expérience que dans ces bombardements, il y a entre 10% et 30% d'échec d'explosion, ce qui entraîne un niveau jamais atteint de résidus d'explosifs couplés aux mines, engins artisanaux, etc. On compte déjà qu'il faudra plusieurs générations pour déminer, nettoyer et reconstruire. C'est un champs de ruines.

Aussi il faut aider les populations réfugiées à rester dans leurs pays d'accueil pour les prochaines décennies.

On travaille avec ces pays pour renforcer leurs services afin de pouvoir absorber ces populations, et avec les Nations unies à les pousser à ouvrir le champs de l'emploi. C'est la solution qui correspond le plus à la réalité par rapport au retour ou à la relocalisation vers d'autres pays".

Q: Quels sont les nouveaux défis liés à la crise du Covid-19 pour les réfugiés et les humanitaires?

R: "L'épidémie a clairement été une catastrophe pour les réfugiés qui travaillaient dans l'informel pour s'assurer un minimum de revenus. Les moments de confinement au début de la crise ont également été très compliqués, avec des personnes qui ne pouvaient plus se faire soigner ou accéder aux bons alimentaires, et des ONG limitées dans leurs mouvements. Ces populations ont moins d'accès aux soins que les autres, même si les autorités de ces pays ont conscience qu'il n'est pas dans leur intérêt de laisser proliférer des clusters.

Aujourd'hui, le problème réside surtout dans la crise économique induite qui se répercute sur ces populations, surtout au Liban où la situation se double d'une crise politique.

On doit donc maintenir une présence forte en attendant que la situation permette d'imaginer la reconstruction et le retour de réfugiés. Certains se disent que la crise syrienne est terminée parce qu'on n'entend plus parler de bombardements, mais la réalité c'est que ces personnes sont toujours là. Et les besoins restent immenses".

ag/fga/tes

permalink
MAR 16

Ouverture d'un procès pour le viol d'une prostituée trans sans-papiers à Paris #

3/16/2021, 12:31 PM
Paris, FRA

Le procès d'un homme accusé d'avoir violé une prostituée transgenre, une Péruvienne en situation irrégulière, au Bois de Boulogne en 2018, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris.

"J'assume mon entière responsabilité (...) Je reconnais les faits", a déclaré d'emblée l'accusé, un homme de 28 ans qui comparaît détenu. En réponse aux questions de la présidente, il a détaillé: il reconnait le viol et l'usage d'un couteau pour menacer la prostituée, Cristina.

L'accusé est jugé pour "viol commis sous la menace d'une arme", "vol", "récidive de recours à la prostitution".

Cristina, qui se prostituait au Bois de Boulogne, a déposé plainte le 8 novembre 2018 pour ce viol. Quand elle a dit à cet homme, qui ne voulait pas mettre de préservatif, qu'elle refusait un rapport sexuel non protégé, celui-ci a saisi un couteau pour la menacer, selon l'ordonnance de mise en accusation. Il lui a imposé une fellation, un rapport anal et frappé au visage.

L'accusé a été retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Cristina, en état de choc, a dû être hospitalisée en psychiatrie.

La cour d'assises a commencé mardi matin à se pencher sur le profil de l'accusé, un ancien technicien administratif de la CPAM, licencié en 2018.

Au début de l'enquête, il avait nié les faits, donné différentes versions des faits puis avait admis avoir "perdu pied", après avoir consommé beaucoup d'alcool.

Un enquêteur de personnalité est revenu sur le passé de l'accusé, qui a dû fuir, enfant, la guerre civile dans son pays natal, le Congo. Il aurait, à 5 ans, subi une agression sexuelle, dans des conditions assez floues.

Il est arrivé en France à 10 ans, où il a été "ballotté d'hôtel en hôtel" avec sa famille, avant d'obtenir un logement social "dans un quartier sensible" de Sevran, en Seine-Saint-Denis, a expliqué l'enquêteur de personnalité.

Il a eu une seule relation stable, avec son épouse actuelle, mais "une cinquantaine de partenaires sexuelles dans sa vie, principalement des histoires d'un soir et des prostituées". Il se dit hétérosexuel, mais "reconnait une certaine attirance pour des transsexuels", a poursuivi l'enquêteur. Il avait d'ailleurs déjà eu "deux ou trois relations avec des prostituées trans".

A la barre, son épouse l'a décrit comme un "mari attentionné, à l'écoute", qui n'a "jamais été violent". "Quand on se disputait, il buvait", a-t-elle cependant reconnu.

"Est-ce que vous aviez remarqué son attirance pour d'autres formes de sexualité?", l'a interrogée la présidente. "Non. On avait des actes classiques".

Le procès se poursuit jusqu'à jeudi.

ctx/pa/bow

permalink
MAR 16

Enquête ouverte pour des tags racistes en Haute-Loire #

3/16/2021, 11:57 AM
Saint-Étienne, FRA

Une enquête en flagrance pour "dégradation par inscriptions à caractère raciste" a été ouverte par la gendarmerie, après la découverte d'une série de tags à Loudes (Haute-Loire), où réside un jeune Malien menacé d'expulsion, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Le préfet de la Haute-Loire, Eric Etienne, a condamné "fermement cet acte et signalé les faits au procureur de la République du Puy-en-Velay", dans un communiqué.

Les inscriptions ont été découvertes vendredi puis à nouveau dimanche en bordure d'un rond-point fréquenté de cette commune de l'agglomération du Puy-en-Velay. Elles indiquent : "Continuer M. Etienne : OQTF pour tous ces nègres", "Bravo Monsieur le préfet, les noirs dehors" ou encore "Vive le Pen, Etienne et Papon".

"Elles ont depuis été effacées par les services du conseil départemental", a précisé à l'AFP le maire de Loudes, Laurent Barbalat, dénonçant des "propos inacceptables".

Madama Diawara, un Malien de 19 ans hébergé depuis décembre 2018 par un couple d'enseignants de Loudes, est sous le coup d'un Obligation de quitter le territoire français (OQTF) du préfet de la Haute-Loire, qui l'a par ailleurs assigné à résidence vendredi soir, après l'annulation de son placement en centre de rétention administrative par la cour d'appel de Lyon.

"L'examen du recours devant le tribunal administratif de Lyon de l'OQTF, qui était prévu mardi matin, a été reporté hier à une date ultérieure indéterminée", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay, enseignante qui héberge le jeune homme.

DM/mb/shu

permalink
MAR 16

France: ni expulsion, ni papiers, les clandestins enfermés en période de pandémie #

3/16/2021, 10:06 AM
Paris, FRA

Création de centres de rétention "Covid", allongement de la détention... Malgré la quasi-impossibilité d'expulser, la volonté du gouvernement français d'enfermer les étrangers clandestins, depuis l'essor de la pandémie, s'est accompagnée de violations de leurs droits, dénoncent les défenseurs des migrants.

Les conséquences de l'épidémie ont été "désastreuses", en prison et surtout dans les centres de rétention administrative (CRA), où les personnes en situation irrégulière sont enfermées en attente de leur expulsion, a résumé lundi soir l'observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE), lors d'une conférence qui faisait le bilan d'une année sous état d'urgence sanitaire.

La pandémie a rendu les expulsions presque irréalisables, en raison de la fermeture des frontières extérieures de l'Europe.

David Rohi, responsable de la rétention à l'association La Cimade, a notamment cité les centaines d'Algériens enfermés "alors qu'aucune expulsion n'a eu lieu vers l'Algérie depuis un an".

De fait, les expulsions ont chuté de 51,8% en 2020, avec 9.111 personnes éloignées contre près de 19.000 l'année précédente. En particulier, la part des étrangers non-Européens renvoyés hors de l'UE a chuté de 62,4%.

"Aujourd'hui, on est à 70/80% d'occupation, voire 100% ponctuellement" dans les CRA, où se sont développés ces derniers mois "de nombreux foyers épidémiques", poursuit David Rohi.

"La logique a été de continuer à tout prix l'enfermement et la tentative d'expulsion au gré de violations massives des droits", assène-t-il.

Pour maintenir le fonctionnement de ces centres, les autorités ont transformé en "CRA Covid" deux d'entre eux, à Vincennes et Palaiseau, en région parisienne, pour y transférer tous les retenus infectés par le virus.

Et quand des étrangers refusent, afin d'échapper à l'expulsion, de se soumettre aux tests Covid, désormais exigés par de nombreux pays d'origine pour accepter leurs ressortissants, ils sont condamnés à des peines de prison ferme ou avec sursis.

Ces refus entraînent, "par dizaines", des peines de prison ferme ou avec sursis, reprend David Rohi, de la Cimade. Et déclenchent des "cycles délétères" de rétention, d'emprisonnement, puis de retour en rétention.

Pour Vincent Souty, membre de l'ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers): "Avec la crise, il y a peut-être eu moins de retenus, mais les durées de rétention ont explosé".

"En termes de droit", "on est sur un retour en arrière de 30 ans", a renchéri David Pénicaud, un responsable de l'Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers).

sha/pga/dlm/thm

permalink
MAR 16

Un an de pandémie, "30 ans" de recul pour l'enfermement des étrangers #

3/16/2021, 9:00 AM
Paris, FRA

Création de centres de rétention "Covid", allongement de la détention... Malgré la quasi-impossibilité d'expulser, la volonté du gouvernement "d'enfermer à tout prix" les étrangers, depuis l'essor de la pandémie, s'est accompagnée de "violations massives" des droits, dénoncent les défenseurs des migrants.

Les conséquences de l'épidémie ont été "désastreuses" sur ces exilés, en prison et surtout dans les centres de rétention administrative (CRA), où les personnes en situation irrégulière sont enfermées en attente de leur expulsion, a résumé lundi soir l'observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE), lors d'une conférence qui faisait le bilan d'une année sous état d'urgence sanitaire.

Justement, après quelques fermetures de CRA lors du premier confinement, les placements s'y sont poursuivis "à contre-courant de l'évolution de l'épidémie", alors que les expulsions étaient devenues presque irréalisables, en raison de la fermeture des frontières extérieures de l'Europe, a fustigé David Rohi, responsable de la rétention à l'association La Cimade.

Ce dernier cite notamment le cas "emblématique" de centaines d'Algériens inlassablement enfermés "alors qu'aucune expulsion n'a eu lieu vers l'Algérie depuis un an".

De fait, les expulsions ont chuté de 51,8% en 2020, avec 9.111 personnes éloignées contre près de 19.000 l'année précédente. En particulier, la part des étrangers non-Européens renvoyés hors de l'UE a chuté de 62,4%.

- Rétention-prison-rétention -

"Aujourd'hui, on est à 70/80% d'occupation, voire 100% ponctuellement" dans les CRA, où se sont développés ces derniers mois "de nombreux foyers épidémiques", poursuit David Rohi.

"La logique a été de continuer à tout prix l'enfermement et la tentative d'expulsion au gré de violations massives des droits", assène-t-il.

Pour maintenir le fonctionnement de ces centres, les autorités ont transformé en "CRA Covid" deux d'entre eux, à Vincennes et Palaiseau, en région parisienne, pour y transférer tous les retenus infectés par le virus.

Leur existence "n'est justifiée ni par le droit pénal, ni par le droit des étrangers", observe Vincent Souty, membre du Syndicat des avocats de France (SAF), qui y voit un "durcissement" de la politique d'enfermement.

Ce dernier se manifeste également, selon l'OEE, par la "répression" à l'égard des étrangers qui refusent, afin d'échapper à l'expulsion, de se soumettre aux tests Covid, désormais exigés par de nombreux pays d'origine pour accepter leurs ressortissants.

Ces refus entraînent, "par dizaines", des peines de prison ferme ou avec sursis, reprend David Rohi, de La Cimade. Et déclenchent des "cycles délétères" de rétention, d'emprisonnement, puis de retour en rétention.

- Bond en arrière -

D'ailleurs, estime Patrick Berdugo, membre de l'ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), "beaucoup d'administrations se servent des tests PCR (positifs) pour les garder en rétention, en réalisant des tests au 89e jour (sur 90 maximum de rétention), alors qu'il n'y a aucune perspective d'éloignement".

Son confrère Vincent Souty résume: "Avec la crise, il y a peut-être eu moins de retenus, mais les durées de rétention ont explosé".

Des zones grises sont également apparues du côté des frontières, où l'on constate bien une réduction drastique des flux de passage mais où "l'enfermement continue", constate l'Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers).

S'y est imposée "une forme d'arbitraire", depuis qu'est apparue la notion de "motif impérieux" pour les voyages, explique David Pénicaud, un responsable de l'association.

"On assiste à une extension des refus d'entrée à des ressortissants européens qui bénéficiaient de la libre circulation", et qui peuvent désormais se retrouver enfermés dans les zones d'attentes aéroportuaires, assure-t-il.

D'autant que "le refus d'entrée sur le territoire pour cause de Covid est difficile à contester", reconnaît Me Berdugo.

Reste qu'"en termes de droit", reprend David Pénicaud, "on est sur un retour en arrière de 30 ans".

sha/pga/dlm

permalink
MAR 15

Syrie: Macron plaide à nouveau pour une solution politique, dix ans après le début du conflit #

3/15/2021, 6:06 PM
Paris, FRA

Dix ans après le début de la guerre en Syrie, le président français Emmanuel Macron a de nouveau plaidé lundi pour "une solution politique, la seule possible", dans un conflit resté jusqu'ici sans issue.

"Au peuple syrien je veux dire: nous n'abandonnerons jamais ce combat", a tweeté le président français.

"Nous restons à ses côtés pour répondre aux besoins humanitaires, défendre le droit international, lutter contre l'impunité, trouver enfin une solution politique, la seule possible", a-t-il ajouté.

Faute d'avancée sur le terrain politique, la France s'efforce de maintenir une action humanitaire pour aider la population.

Le 15 mars 2011, dans le sillage du Printemps arabe, un mouvement de protestation éclatait en Syrie, gouvernée d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad, avant de tourner à la guerre civile.

Le conflit, déclenché par la répression dans le sang des manifestations pour la démocratie, a fait plus de 387.000 morts. Aujourd'hui, les combats ont baissé en intensité mais les plaies restent grandes ouvertes et la paix lointaine.

"La France, avec ses partenaires de l'Union européenne, continuera de conditionner la reconstruction de la Syrie et la normalisation des relations avec Damas à la mise en oeuvre d'une solution politique crédible", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

"Les élections présidentielles prévues cette année en Syrie ne seront ni libres ni régulières. Elles ne pourront être utilisées comme outil de contournement de cette solution politique", a-t-il relevé dans un communiqué.

Jean-Yves Le Drian a aussi pointé la responsabilités de la Russie et de l'Iran, soutiens du président Bachar al-Assad, dans le conflit.

"La responsabilité de ce drame revient au régime syrien et à ses appuis extérieurs", a-t-il dit en dénonçant "l'une des entreprises criminelles et des crises humanitaires les plus graves depuis la Seconde guerre mondiale".

leb-vl/dlm

permalink
MAR 15

France: des personnalités appellent Bakou à libérer les prisonniers arméniens #

3/15/2021, 4:11 PM
Paris, FRA

Des responsables politiques français, universitaires, artistes, intellectuels ont lancé un appel à "libérer les prisonniers de guerre arméniens" en Azerbaïdjan et à respecter ainsi une clause de l'accord de cessez-le-feu signé en novembre, selon une organisation arménienne française.

Au total, 150 personnalités "de premier plan", comprenant d'anciens ministres, de nombreux élus, des écrivains, des journalistes ou des représentants du monde de la culture comme la cantatrice Nathalie Dessay et le réalisateur Costa Gavras, ont signé cet appel qui presse aussi la France, "coprésidente du Groupe de Minsk, en charge des négociations pour une résolution pacifique du conflit, d'user de toute son autorité pour obtenir la libération" de ces prisonniers, selon un communiqué publié lundi par le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

"On estime à deux cents" le nombre d'Arméniens toujours détenus", malgré la signature le 9 novembre 2020 d'un d'accord de cessez-le-feu pour mettre fin à six semaines de combats pour le contrôle du Nagorny Karabakh entre Azerbaïdjanais et Arméniens. Ce conflit a fait plus de 6.000 morts.

Selon les signataires, Bakou a taxé de "terroristes" ces Arméniens parce qu'ils ont été capturés après le 9 novembre. Mais "ces soldats étaient à cette date pris au piège dans la poche d'Hadrout, l'un des principaux fronts lors du conflit", expliquent-ils en fustigeant un "prétexte" revenant à violer l'accord de novembre.

Pour eux, la libération des prisonniers "apparaît comme le préalable à l'établissement d'une paix négociée (...) dans cette région qui ne doit pas être abandonnée à la loi du totalitarisme, du panturquisme et de la barbarie".

"La pratique systématique des crimes de guerre perpétrés par la partie azerbaïdjanaise tout au long de son offensive (...) laisse craindre le pire pour ceux dont le sort est désormais soumis à l'arbitraire d'un régime classé parmi les tous derniers de la planète dans le rapport sur la liberté et la démocratie que vient de publier Freedom House" - "qui confirme" de précédents rapports, déplorent-ils.

La Turquie a soutenu l'Azerbaïdjan contre les forces arméniennes dans cette enclave montagneuse du Caucase, disputée depuis des décennies. Les combats ont débouché sur un accord de cessation des hostilités négocié sous l'égide de Moscou, qui a acté une déroute militaire arménienne et accordé d'importants gains territoriaux à Bakou.

jg/vl/mr

permalink
MAR 15

Syrie: Macron plaide à nouveau pour une solution politique, dix ans après le début du conflit #

3/15/2021, 10:52 AM
Paris, FRA

Dix ans après le début de la guerre en Syrie, le président français Emmanuel Macron a de nouveau plaidé lundi pour "une solution politique, la seule possible", dans un conflit resté jusqu'ici sans issue.

"Au peuple syrien je veux dire: nous n'abandonnerons jamais ce combat", a tweeté le président français.

"Nous restons à ses côtés pour répondre aux besoins humanitaires, défendre le droit international, lutter contre l'impunité, trouver enfin une solution politique, la seule possible", a-t-il ajouté.

Faute d'avancée sur le terrain politique, la France s'efforce de maintenir une action humanitaire pour aider la population.

Le 15 mars 2011, dans le sillage du Printemps arabe, un mouvement de protestation éclatait en Syrie, gouvernée d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad, avant de tourner à la guerre civile.

Le conflit, déclenché par la répression dans le sang des manifestations pour la démocratie, a fait plus de 387.000 morts. Aujourd'hui, les combats ont baissé en intensité mais les plaies restent grandes ouvertes et la paix lointaine.

leb/ggy/shu

permalink
MAR 15

Le boycottage de produits israéliens à nouveau devant un tribunal français #

3/15/2021, 10:10 AM
Lyon, FRA

La directrice de publication du site Europalestine est assignée mardi devant la justice française par l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne.

Olivia Zemor comparaît devant le tribunal correctionnel de Lyon (centre) pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre "Teva, on n'en veut pas", de l'action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville.

La société Teva Santé, implantée en France et dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques.

Vêtus de sweats verts sur lesquels on pouvait lire "Free Palestine" et "Boycott Israël", des activistes incitaient les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par la société Teva.

L'action s'inscrivait dans le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions"), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël, visant à obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens.

"Teva n'est pas impliqué dans un conflit géopolitique, ethnique ou religieux, et ces actions gênent son activité économique", commente Me Frédéric Jeannin, avocat de la société pharmaceutique.

L'affaire, qui aurait initialement dû être jugée lors du premier confinement, arrive au tribunal après qu'en juin dernier, un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France dans une affaire similaire (des militants s'étaient infiltrés dans un supermarché d'Alsace pour y appeler au boycott de produits israéliens).

La CEDH avait alors estimée que les faits "relevaient de l'expression politique et militante".

"J'espère que les juges lyonnais sauront faire du droit, sans se laisser influencer, en lisant bien l'arrêt de la CEDH qui dit que nos actions ne relèvent pas de la discrimination", indique Mme Zemor pour qui "la France est le seul pays au monde qui fait des procès aux militants qui dénoncent la politique d'assimilation et d'apartheid d'Israël".

Trois associations de défense d'Israël et de lutte contre l'antisémitisme se sont également portées parties civiles aux côtés de Teva dans cette affaire.

ari/fga/shu

TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES

permalink
MAR 15

Le boycott de produits israéliens à nouveau devant un tribunal français #

3/15/2021, 8:53 AM
Lyon, FRA

La directrice de publication du site Europalestine est assignée mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon par l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne.

Olivia Zemor comparaît pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre "Teva, on n'en veut pas", de l'action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville.

La société Teva Santé, implantée en France et dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques.

Vêtus de sweats verts sur lesquels on pouvait lire "Free Palestine" et "Boycott Israël", des activistes incitaient les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par la société Teva.

L'action s'inscrivait dans le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions"), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël, visant à obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens.

"Teva n'est pas impliqué dans un conflit géopolitique, ethnique ou religieux, et ces actions gênent son activité économique", commente Me Frédéric Jeannin, avocat de la société pharmaceutique.

L'affaire, qui aurait initialement dû être jugée lors du premier confinement, arrive au tribunal après qu'en juin dernier, un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France dans une affaire similaire (des militants s'étaient infiltrés dans un supermarché d'Alsace pour y appeler au boycott de produits israéliens).

La CEDH avait alors estimée que les faits "relevaient de l'expression politique et militante".

"J'espère que les juges lyonnais sauront faire du droit, sans se laisser influencer, en lisant bien l'arrêt de la CEDH qui dit que nos actions ne relèvent pas de la discrimination", indique Mme Zemor pour qui "la France est le seul pays au monde qui fait des procès aux militants qui dénoncent la politique d'assimilation et d'apartheid d'Israël".

Trois associations de défense d'Israël et de lutte contre l'antisémitisme se sont également portées parties civiles aux côtés de Teva dans cette affaire.

ari/fga/shu

TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES

permalink
MAR 15

"Un cumul de vulnérabilités": le procès rare d'un viol sur une prostituée trans sans-papiers #

3/15/2021, 8:00 AM

C'est un procès rare qui démarre mardi aux assises à Paris: celui d'un homme accusé d'avoir violé une prostituée transgenre, Cristina, une Péruvienne en situation irrégulière. Un cumul des précarités qui fait des femmes comme elle des proies de choix pour les agresseurs.

Cristina, Angie, Claudia: leurs histoires se ressemblent à s'y méprendre. Ces personnes trans ont commencé à se prostituer au bois de Boulogne à Paris, après être arrivées du Pérou, de Colombie, d'Equateur. Elles n'ont pas de papiers, ne parlent pas français. Et ont subi des agressions, jusqu'au viol avec violences.

De mardi à jeudi, Cristina va être confrontée devant la cour d'assises à l'homme accusé de l'avoir violée, retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Un procès rarissime car ces femmes fragiles déposent rarement plainte et les investigations peinent à aboutir.

Retour en novembre 2018: selon l'accusation, l'homme aborde Cristina pour lui demander ses tarifs puis la viole sans préservatif, en la menaçant d'un couteau. Il est aussi soupçonné de lui avoir volé 150 euros.

Cristina a dû être hospitalisée en psychiatrie. Elle n'a pas retravaillé. Faute de moyens, elle n'a plus eu de logement stable et a dû interrompre son traitement hormonal.

Son avocat, Julien Fournier, s'est battu pour que l'affaire ne soit pas jugée en correctionnelle. "Si on est victime de viol, on n'est pas victime d'un délit. (...) La reconnaissance de l'aspect criminel est extrêmement importante".

Les femmes comme Cristina "sont les personnes les plus vulnérables: d'origine étrangère, sans titre de séjour, prostituées, trans", souligne l'avocat. "Il faut les protéger".

Pour le chercheur de l'université de Reims José Reyes, "la plupart viennent en France pour exercer leur activité de prostitution, sortir de la pauvreté, continuer leur transition (d'un genre à l'autre, ndlr) dans de meilleures conditions".

- "Compañeras" -

Angie avait besoin d'argent à son arrivée en 2019. Une copine lui a conseillé d'aller travailler au bois de Boulogne. Après Cristina, cette Colombienne verra-t-elle un jour son violeur dans le box des accusés?

En février 2020, un homme lui demande de "faire l'amour" pour 10 euros, raconte Angie à l'AFP. "Je ne travaille pas pour 10 euros", lui répond-elle. Mais il l'attrape par les cheveux. "J'étais en talons hauts, je ne pouvais pas fuir. Je me suis laissée faire. Il a tout fait avec violence". Sans préservatif et bien sûr sans payer.

Elle n'a pas déposé plainte. "Une amie m'a dit: la police ne fera rien". L'homme est revenu un mois plus tard. "Il me jette par terre. Il me frappe avec son poing". Angie se souvient du goût du sang sur son visage, du viol. Il lui a volé 30 euros dans ses collants, 70 euros dans ses gants.

Angie s'est rendue à l'hôpital pour soigner ses plaies. Une infirmière l'a envoyée au service médico-judiciaire de l'Hôtel-Dieu. Une enquête est en cours. Cette brune aux longs cheveux a toujours la marque des coups sur l'arcade sourcilière.

Il y a aussi Claudia, en France depuis neuf ans. "Je suis venue parce que la situation n'était pas bonne en Equateur. (...) Au bois, il y a des clients qui paient bien".

Mais en juillet 2019, à deux pas du restaurant chic le Pré Catelan, un homme lui demande combien elle prend. "Puis il m'a regardé en rigolant et a dit: +Je ne paie jamais+". Il l'a frappée à la tête, elle s'est réveillée à l'hôpital.

"J'ai peur de travailler. Je fais le minimum, juste pour gagner de quoi survivre", raconte-t-elle à l'AFP.

Angie et Claudia pensent avoir été agressées par le même homme.

Toutes deux, comme de nombreuses autres "compañeras", sont soutenues par Giovanna Rincon, directrice de l'association Acceptess-T, défendant les droits des personnes transgenres. "Elles cumulent les vulnérabilités. C'est l'extrême exclusion", dit-elle.

L'agresseur "part du principe que personne ne va les défendre, qu'il peut donc tout leur faire subir". Elle dresse le profil type: un homme qui n'assume pas son attirance pour des personnes trans et qui veut la leur faire payer. Ou un homme qui "veut juste assouvir ses besoins", mais gratuitement, car pour lui, "ça ne coûte rien une femme trans".

Le procès de Cristina démarrera un an après la mort de Jessyca Sarmiento, une prostituée péruvienne transgenre renversée par un automobiliste dans le bois de Boulogne. L'acte était délibéré selon des témoins.

En août 2018, c'est Vanesa Campos, elle aussi Péruvienne, qui avait été retrouvée agonisante, près de son abri de fortune, quelques draps tendus dans le bois. Neuf hommes doivent être jugés aux assises, dont trois pour meurtre.

ctx/lbx/nm

permalink