Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument, et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...) - des vols qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", a-t-elle reconnu. Les dégâts causés par le saccage avaient été estimés à un million d'euros.
Elle a requis pour ces prévenus 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Quand la place a été envahie par le gaz lacrymogène, "elle a été prise de panique, elle ne s'est pas posée la question de savoir si elle était autorisée à entrer", plaidera plus tard son avocate.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité des peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
"Quand ils arrivent toutes les dégradations ont déjà été commises", martèle plus tard Sajjah Hasnaoui-Dufrenne, un des avocats de la défense. Pour lui, la "vraie question du dossier", c'est l'absence des "casseurs" au tribunal.
"Ce procès est immensément pédagogique", s'est de son côté réjoui avant les réquisitions Jean-Philippe Morel, qui représente une association de défense du patrimoine, partie civile au procès.
La décision du tribunal est attendue vendredi.
mdh/emd/dch
Bordeaux : le Grand-Théâtre, occupé depuis dix jours, a été évacué #
Le Grand-Théâtre de Bordeaux a été évacué mercredi sur décision de la mairie, après dix jours d'occupation durant lesquels les intermittents du spectacle avaient dû vite laisser la place à des militants de la "convergence des luttes".
Cette évacuation qui s'est globalement déroulée dans le calme malgré quelques incidents, est la première du genre depuis que le mouvement d'occupation a démarré au Théâtre de l'Odéon à Paris le 4 mars, et fait tâche d'huile en France.
"Il n'y a plus d'occupants à l'intérieur", a assuré le maire écologiste Pierre Hurmic à la presse à la mi-journée.
La mairie, qui s'est un peu plus tard félicitée "que les premières constatations des lieux montrent que ce joyau patrimonial n'a pas été dégradé", a mis en place un dispositif de sécurité pour interdire toute nouvelle entrée.
Dans un communiqué, le maire avait expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
La trentaine d'occupants, qui avaient passé la nuit dans le bâtiment néoclassique au coeur de la ville, avaient été fermement invités au petit matin à quitter les lieux, la police municipale bloquant l'entrée à tout nouvel entrant.
Selon un employé du théâtre, la police a également fermé l'accès à la grande salle, au réfectoire et aux toilettes pour inciter aux départs.
Une centaine de manifestants se sont ensuite rassemblés devant l'édifice, bloquant la circulation des tramways. Certains ont tenté de rentrer de force mais ont été repoussés par la police municipale qui a fait usage de gaz lacrymogène.
"Des policiers ont gazé, il y a eu des coups de matraque. Je suis encore sous le choc. C'était brutal", a déclaré l'un des occupants à l'AFP à sa sortie.
Selon Aristide, 20 ans, les occupants avaient auparavant décidé de quitter les lieux : "On voulait sortir ensemble la tête haute. Dehors, ils ont choisi sans nous prévenir de forcer. C'était brutal mais dans les deux sens. Les flics ont répondu. Il y a eu du gaz et des coups".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument de la fin du XVIIIe siècle dédié à l'art lyrique et à la danse, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.
Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18 mars, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et du combat contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
La mairie a d'ailleurs constaté que "cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels" et que les accords passés avec les premiers occupants, notamment en termes de lieu d'occupation, de jauge et de conditions sanitaires, n'étaient pas "garantis".
Une demande d'expulsion a été déposée par la présidence de l'établissement auprès du tribunal administratif.
La majorité conduite par Pierre Hurmic (EELV) avait été interpellée il y a quelques jours par son opposition de droite craignant des débordements et estimant "naïf de croire que ce mouvement est contrôlable".
De son côté, la CGT-Spectacle s'est déclarée "opposée par principe à une évacuation", tout en affirmant "ne pas connaître les occupants" évacués mercredi et s'en "désolidariser" notamment après "des violences surtout verbales" à l'encontre du personnel, selon Timo Metzemakers, secrétaire général du Samna-CGT (Musiciens Nouvelle-Aquitaine).
La CGT associée au collectif des intermittents (CIP) envisage désormais l'occupation d'un nouveau lieu à Bordeaux.
Selon la CGT-Spectacle, une centaine de théâtres et de lieux culturels sont occupés en France par des intermittents et étudiants qui réclamant la réouverture des lieux culturels et le retrait des projets de décret de la réforme de l'assurance chômage.
Sur Twitter, @OccupationOdeon, compte des occupants, a affirmé qu'ils ne sauraient "tolérer ni menace ni expulsion dans aucun des lieux occupés".
lpb-nal-ff/pjl/tes
France: non-lieu dans l'enquête sur la mort d'une Française en Croatie #
Un non-lieu a été prononcé dans l'enquête sur la mort de la Française Anne-Cécile Pinel, disparue en 2014 en Croatie, et ses parents ont décidé de faire appel, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocate.
Anne-Cécile Pinel, étudiante de 23 ans, avait disparu en juillet 2014 en Croatie au dernier jour d'un festival de musique électronique, et ses ossements n'avaient été retrouvés qu'en janvier 2018.
Une enquête avait été ouverte en France dès sa disparition, mais "les demandes de vérifications n'ont jamais été faites" après la découverte du corps en 2018, a déclaré à l'AFP l'avocate de la famille, Corinne Herrmann.
Elle a confirmé en outre une information de presse, selon laquelle la famille a récemment reçue une lettre du juge annonçant sa décision de prononcer un non-lieu, et donc d'abandonner l'enquête.
Ses parents, "scandalisés" par cette décision d'un juge "qui n'a répondu à aucune demande des parties civiles (victimes)", ont donc décidé de faire appel de cette décision devant la cour d'appel de Lyon (centre-est), a ajouté Me Herrmann.
L'autopsie réalisée en janvier 2018 en Croatie, à la suite de la découverte des ossements de l'ancienne étudiante originaire de Savoie (Alpes françaises), concluait à une mort "probablement due à un choc à la tête".
En juin 2018, la cour d'appel de Lyon avait rejeté la demande de dessaisissement du juge chargé de l'enquête menée par le parquet général et la famille.
Les deux parties lui reprochaient son refus d'ordonner de nouveaux actes d'enquête, comme une nouvelle autopsie et la communication de la procédure croate.
Les parents d'Anne-Cécile Pinel sont aujourd'hui "déçus de l'absence de considération de la justice", selon Corinne Herrmann.
ube/dfa/zl/fio
Bobigny: plainte contre l'ancien directeur de la société d'économie mixte de la ville #
La société d'économie mixte de Bobigny a annoncé mercredi avoir déposé une plainte contre son ancien directeur accusé d'avoir touché plusieurs centaines de milliers d'euros lors de son départ contre son "silence" aux élections municipales de 2020, nouvel exemple des méthodes contestées de l'ancienne municipalité UDI.
L'ex-directeur général visé par la plainte avait pris la tête en 2014 de cette structure, la Semeco, chargée de gérer parkings, dalles et réseau de chaleur municipaux. Un poste à responsabilités pour ce proche de l'équipe municipale de cette ville de Seine-Saint-Denis alors tout juste remportée par Stéphane de Paoli (UDI).
Débarqué début 2020, le litige autour de son départ s'est soldé par un protocole d'accord transactionnel signé le 4 février 2020, soit environ un mois avant le premier tour des élections municipales, qui ont vu la victoire des communistes.
Ce document stipule que pour bénéficier de cette transaction financière, il prend "un engagement de neutralité politique jusqu'à la proclamation définitive du résultat du scrutin municipal", compte-tenu de "sa détention de données socio-économiques privilégiées" acquise par sa fonction, relate la plainte.
En clair, il s'engage à ne participer "à aucune manifestation à caractère politique", "s'abstenir de formuler une quelconque opinion à caractère politique", "plus généralement à ne participer à aucun titre que ce soit aux élections municipales de Bobigny de 2020, ni la propagande qui les précède", détaille cet accord, consulté également par l'AFP.
Contacté par l'AFP, l'ex-directeur a indiqué ne pas pouvoir faire de déclaration, tant que la Semeco "ne l'y autorise pas".
En échange, la société lui a versé un montant global d'environ 259.000 euros, selon les calculs du nouvel exécutif de cette structure. L'objectif était "d'acheter le silence de l'ancien directeur de la Semeco avec de l'argent public", cingle Mario Luciano, actuel directeur.
L'ancien président de la Semeco est également visé par cette plainte pour abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux, complicité et abus de pouvoir. Il figurait en 2020 sur la liste du candidat UDI Christian Bartholmé, lui-même également visé et par ailleurs ex-premier adjoint et proche du patron du parti de Jean-Christophe Lagarde.
Cette procédure s'accompagne de six autres plaintes visant quatre anciens dirigeants de la Semeco, qui les soupçonne d'avoir "détourné des fonds" publics dans leur seul intérêt personnel en s'octroyant des indemnités de départ pour 1,2 million d'euros.
Fin 2020, une première salve de plaintes avaient été déposées pour des soupçons de fraude au sein de l'organisme HLM de la ville. L'ancien président de cet office avait dénoncé une manoeuvre "politique".
La gestion contestée de la maire de Bobigny pendant la mandature centriste fait par ailleurs l'objet d'une enquête pilotée par la Brigade de répression de la délinquance économique.
fan/pga/it
Corse: classement d'une enquête pour harcèlement contre le directeur de la sécurité civile #
Une enquête pour harcèlement moral après une plainte de l'ex-sous-préfète de Calvi visant Alain Thirion, ancien préfet de Haute-Corse et actuel directeur général de la sécurité civile, a été classée, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
Contacté par l'AFP, le procureur de Bastia, Arnaud Viornery, a confirmé le classement "pour insuffisance de charge" de cette enquête "pour le chef de harcèlement moral".
Après la plainte de l'ex-sous-préfète Anne Ballereau, déposée le 30 décembre 2019, M. Thirion avait porté plainte en retour pour "dénonciation calomnieuse", un dossier qui a également été classé "pour les mêmes motifs", selon le procureur.
"Si toutes les déceptions de carrière devaient se transformer en poursuites pénales, la justice n'y suffirait pas. Le parquet de Bastia a néanmoins fait une enquête très approfondie et a pu constater qu'il n'y avait aucune infraction de commise", a commenté auprès de l'AFP Marie-Alix Canu-Bernard, l'avocate du directeur de la sécurité civile.
"Je continuerai car je sais que je n'ai dit que la vérité", a réagi de son côté Mme Ballereau mercredi.
Ses avocats Alexandre Martin et Emmanuelle Franck ont estimé que le "comportement, parfaitement décrit dans l'enquête, de M. Thirion (était) à (leurs) yeux constitutif" de harcèlement, et annoncé la rédaction d'une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la saisine d'un juge d'instruction sur ces accusations.
Ils espèrent que l'éventuelle ouverture d'"une information judiciaire permettra aux gens de parler".
L'enquête préliminaire avait été ouverte des chefs de harcèlement moral dans le cadre du travail et harcèlement sexuel par personne ayant autorité, confiée à la police judiciaire de Bastia ainsi qu'à l'Office central pour la répression des violences aux personnes à Nanterre.
"L'infraction de harcèlement sexuel a été abandonnée en cours d'enquête", a précisé le procureur de Bastia.
M. Thirion a été placé en garde à vue en juillet 2020 pour "harcèlement moral" et son bureau et son domicile ont été perquisitionnés, ont indiqué à l'AFP des sources proches de l'enquête. M. Thirion et Mme Ballereau ont également participé à une confrontation par visioconférence fin juillet 2020.
Selon une source proche du dossier, de nombreuses auditions ont été effectuées dans cette enquête riche de 800 pages.
Dans sa plainte, que l'AFP a pu consulter, Mme Ballereau dénonçait des faits qui se seraient déroulés entre 2015 et 2016, lorsqu'elle était en poste en Corse au même moment qu'Alain Thirion. Ce dernier a quitté l'île en 2017.
La plaignante reproche notamment à M. Thirion, qui était son supérieur hiérarchique, des humiliations professionnelles. Il la faisait "passer pour incompétente", assure-t-elle.
Elle assure qu'il avait aussi insisté à plusieurs reprises pour qu'Elle dorme à la préfecture, ajoutant que sa femme était "sur le continent" et lui intimant de ne pas faire "la difficile".
Deux sources proches du dossier ont indiqué que celui-ci contenait une expertise "défavorable" pour la plaignante.
mc-gd/mdm/iw/nm
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants, avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...). Pour ces vols, qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", elle a demandé 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité de peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
L'audience se poursuit avec les plaidoiries de la défense. Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
mdh/emd/bma
Non-lieu dans l'enquête sur la mort d'une Française en Croatie, sa famille fait appel #
Un non-lieu a été prononcé dans l'enquête sur la mort de la Savoyarde Anne-Cécile Pinel, disparue en 2014 en Croatie, et ses parents ont décidé de faire appel, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocate.
Anne-Cécile Pinel, étudiante de 23 ans, avait disparu en juillet 2014 en Croatie au dernier jour d'un festival de musique électronique, et ses ossements n'avaient été retrouvés qu'en janvier 2018.
Une enquête avait été ouverte en France dès sa disparition, mais "les demandes de vérifications n'ont jamais été faites" après la découverte du corps en 2018, a déclaré à l'AFP l'avocate de la famille, Corinne Herrmann.
Elle a confirmé en outre l'information du Dauphiné Libéré et de France Bleu, selon laquelle la famille a récemment reçue une lettre du juge annonçant sa décision de prononcer un non-lieu, et donc d'abandonner l'enquête judiciaire dans ce dossier.
Ses parents, "scandalisés" par cette décision d'un juge "qui n'a répondu à aucune demande des parties civiles", ont donc décidé de faire appel de cette décision devant la cour d'appel de Lyon, a ajouté Me Herrmann.
L'autopsie réalisée en janvier 2018 en Croatie, à la suite de la découverte des ossements de l'ancienne étudiante originaire de Savoie, concluait à une mort "probablement due à un choc à la tête".
En juin 2018, la cour d'appel de Lyon avait rejeté la demande de dessaisissement du juge d'instruction chargé de l'enquête menée par le parquet général et la famille.
Les deux parties lui reprochaient son refus d'ordonner de nouveaux actes d'enquête, comme une nouvelle autopsie et la communication de la procédure croate.
Les parents d'Anne-Cécile Pinel sont aujourd'hui "déçus de l'absence de considération de la justice", selon Corinne Herrmann.
ube/dfa/zl
Covid: les personnes positives à l'arrivée dans les aéroports de Paris pourront être isolées #
Les personnes testées positives au Covid-19 à leur arrivée dans les aéroports parisiens pourront être placées à l'isolement, selon un décret du ministre français de l'Intérieur présenté mercredi.
Dans le cadre de la loi du 15 février prorogeant l'état d'urgence sanitaire, ce décret précise les compétences du préfet de police de Paris, "en cas de menaces et crises sanitaires graves", à Paris dans les trois aéroports parisiens, jusqu'au 31 décembre.
Il pourra ainsi "désigner les centres pour assurer la vaccination sur le territoire de la ville de Paris"; "ordonner la fermeture des établissements recevant du public qui ne respecteraient pas les obligations applicables (jauge de fréquentation, horaires du couvre-feu et gestes barrières) et prendre des arrêtés de placement à l'isolement pour les personnes testées positives à leur arrivée à l'aéroport".
sm/emd/pb/fio
Interpellation à Dubaï d'un des plus importants trafiquants de drogue français #
Un des plus importants trafiquants de drogue français, Moufide Bouchibi, a été interpellé dimanche à Dubaï et présenté mercredi aux autorités judiciaires locales en vue de son extradition en France, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'interpellation de cet homme, recherché depuis plus de dix ans par la police française, a été annoncée par l'hebdomadaire français l'Obs.
Il a été présenté mercredi aux autorités judiciaires de Dubaï en vue de son extradition, a-t-on confirmé de source proche du dossier, en soulignant que celui qui est surnommé "Mouf" avait toutefois la possibilité de refuser son extradition.
Originaire de l'Essonne (banlieue parisienne), Moufide Bouchibi, âgé de 41 ans, était entré dans le trafic de stupéfiants à grande échelle en s'associant au début des années 2000 avec un alsacien, Sophiane Hambli, dit "la Chimère".
Sofiane Hambli est connu pour avoir été un informateur de la police au coeur d'une retentissante affaire qui avait mis en lumière les pratiques controversées de l'ex-patron de la lutte antidrogue, François Thierry.
Moufide Bouchibi commence par assurer les livraisons de cannabis par des go-fast qui transportent la marchandise du Sud de l'Espagne vers la région parisienne, et devient, selon le Parisien, "un trafiquant de premier ordre, un homme qui compte dans le business du cannabis".
Il est interpellé en 2002 avec 240 kg de cannabis. Une fois sa peine purgée, il retourne en 2008 en Espagne où il retrouve Sofiane Hambli avec qui il se brouille violemment. S'ensuivent des règlements de comptes sanglants entre les équipes des deux hommes.
En 2009, selon le quotidien Le Parisien, Bouchibi est enlevé au Maroc et torturé. Il est libéré contre plusieurs centaines de milliers d'euros de rançon. Il est condamné, en son absence, en 2015 à 20 ans de prison à Bordeaux (sud-ouest de la France).
Recherché par les policiers spécialistes de la lutte contre les trafics de stupéfiants, il a réussi à plusieurs reprises passer au travers des mailles du filet.
Selon Le Parisien, "proche de producteurs de cannabis marocains", Bouchibi serait à la tête "d'une flotte importante de bateaux destinés à transporter la drogue et serait en lien avec les narcos trafiquants sud-américains spécialisés dans le trafic de cocaïne".
sm/pga/pb/fio
Covid-19 : les personnes positives à l'arrivée dans les aéroports parisiens pourront être isolées #
Les personnes testées positives au Covid-19 à leur arrivée dans les aéroports parisiens pourront être placées à l'isolement, selon un décret du ministre de l'Intérieur présenté mercredi en Conseil des ministres.
Dans le cadre de la loi du 15 février dernier prorogeant l'état d'urgence sanitaire, ce décret de Gérald Darmanin précise les compétences du préfet de police, Didier Lallement, "en cas de menaces et crises sanitaires graves", à Paris dans les trois aéroports parisiens, jusqu'au 31 décembre prochain.
Il pourra ainsi, selon le communiqué du Conseil des ministres, "désigner les centres pour assurer la vaccination sur le territoire de la ville de Paris"; "ordonner la fermeture des établissements recevant du public qui ne respecteraient pas les obligations applicables (jauge de fréquentation, horaires du couvre-feu et gestes barrières) et prendre des arrêtés de placement à l'isolement pour les personnes testées positives à leur arrivée à l'aéroport".
sm/emd/pb
Guadeloupe: la directrice du mémorial des victimes de l'esclavage suspendue de ses fonctions #
La directrice générale du musée national de l'esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison "d'irrégularités financières", dont des frais de taxis, a indiqué mardi le président du conseil d'administration à l'AFP.
La suspension de Laurella Rinçon de ses fonctions à titre conservatoire, qui lui a été notifiée mardi par lettre d'huissier, est justifiée par "des irrégularités financières liées à des déplacements entre le domicile de la directrice et son lieu de travail" ainsi qu'un "durcissement des relations entre la direction et les salariés, rendant impossible le fonctionnement de l'établissement", a déclaré le président du conseil d'administration Georges Brédent.
N'ayant pas le permis de conduire à sa prise de poste en octobre 2019, la directrice générale facturait des notes de frais de taxis. Elle avait eu pour cela initialement l'accord du conseil d'administration. Mais "cette prise en charge devait être temporaire", assure M. Brédent qui explique également "ne pas avoir été informé du recrutement d'un chauffeur en 2020".
Interrogée par l'AFP, la directrice générale du MACTe a dénoncé "des propos calomnieux", rappelant avoir "autorité pour recruter des CDD".
"Sa suspension va apporter un peu de sérénité. C'est triste, mais elle n'a pas compris son rôle", a commenté auprès de l'AFP le secrétaire général CFTC, Mario Varo. La CFTC avait porté plainte contre X le 10 février, accusant le MACTe de "harcèlement moral, de détournement de fonds et (de recours à des) emplois fictifs".
Depuis, Laurella Rinçon a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse de la part de la CFTC.
Mi-février, Mme Rinçon avait signalé au procureur un "défaut de reversement" de plus de 420.000 euros de la part de la région Guadeloupe, qui assure la régie des recettes de la billetterie de l'établissement public de coopération culturelle.
Le président du conseil d'administration a assuré à l'AFP que "cette somme était en cours de traitement".
bj/etr/adc/zl
France: quatre ex-dirigeants de McDonald's arrêtés pour des soupçons de fraude fiscale #
Quatre anciens hauts dirigeants de McDonald's ont été arrêtés mercredi dans le cadre d'une enquête en France pour des soupçons de fraude fiscale, a-t-on appris de source proche du dossier.
Cette arrestation, qui a lieu dans les locaux de l'Office dédié à la lutte contre les infractions financières et fiscales, a été annoncée mercredi par le journal satirique français Le Canard enchaîné.
Selon l'hebdomadaire, ce qui a été confirmé à l'AFP de source proche du dossier, les responsables concernés sont Denis Hennequin, PDG en 2009 de McDonald's Europe, Jean-Pierre Petit, PDG de l'enseigne en France et vice-président exécutif Europe entre 2004 et 2015, ainsi que le directeur financier France et le vice-PDG pour la France et l'Europe.
C'est la conclusion d'une convention en 2009 entre la maison-mère de McDonald's et sa filiale française qui a éveillé les soupçons. Cette convention prévoyait qu'une partie des bénéfices engrangés par la filiale française soient renvoyés aux Etats-Unis, échappant ainsi à l'impôt.
Selon le Canard enchaîné, le fisc français espère récupérer "de 300 à 600 millions d'euros, voire un milliard".
Interrogée par l'AFP, McDonald's France a indiqué que l'enseigne déclarait "ses activités en France et paye tous les impôts dus conformément aux législations en vigueur" et figurait, "par exemple, parmi les plus importants contributeurs à l'impôt sur les sociétés".
Elle précise avoir, avec ses franchisés, payé entre 2009 et 2013 "un impôt sur les sociétés cumulé de plus d'un milliard d'euros en France".
L'enseigne a indiqué collaborer avec les autorités judiciaires et continuer "à ce jour à entretenir, au nom de son actionnaire, des échanges réguliers et techniques sur la question complexe de la valeur des redevances de marque et de savoir-faire avec l'ensemble des administrations et des autorités compétentes".
Implanté en France depuis 1979, McDonald's France compte quelque 75.000 collaborateurs et prévoit de dépasser les 1.500 restaurants dans le pays avec une trentaine d'ouvertures en 2021.
sm-ref/emd/tib/sp/fio
Interpellation à Dubaï d'un des plus importants trafiquants de drogue français #
Un des plus importants trafiquants de drogue français, Moufide Bouchibi, a été interpellé dimanche à Dubaï et présenté mercredi aux autorités judiciaires locales en vue de son extradition en France, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
L'interpellation de cet homme, recherché depuis plus de dix ans par la police française, a été annoncée par l'Obs.
Il a été présenté mercredi aux autorités judiciaires de Dubaï en vue de son extradition, a-t-on confirmé de source proche du dossier, en soulignant que celui qui est surnommé "Mouf" avait toutefois la possibilité de refuser son extradition.
Originaire de l'Essonne, Moufide Bouchibi, âgé de 41 ans, était entré dans le trafic de stupéfiants à grande échelle en s'associant au début des années 2000 avec un alsacien, Sophiane Hambli, dit "la Chimère".
Sofiane Hambli est connu pour avoir été un informateur de la police au coeur d'une retentissante affaire qui avait mis en lumière les pratiques controversées de l'ex-patron de la lutte antidrogue, François Thierry.
Moufide Bouchibi commence par assurer les livraisons de cannabis par des go-fast qui transportent la marchandise du Sud de l'Espagne vers la région parisienne, et devient, selon le Parisien, "un trafiquant de premier ordre, un homme qui compte dans le business du cannabis".
Il est interpellé en 2002 avec 240 kg de cannabis. Une fois sa peine purgée, il retourne en 2008 en Espagne où il retrouve Sofiane Hambli avec qui il se brouille violemment. S'ensuivent des règlements de comptes sanglants entre les équipes des deux hommes.
En 2009, selon le Parisien, Bouchibi est enlevé au Maroc et torturé. Il est libéré contre plusieurs centaines de milliers d'euros de rançon.
Il est condamné, en son absence, en 2015 à 20 ans de prison à Bordeaux.
Recherché par les policiers spécialistes de la lutte contre les trafics de stupéfiants (Ofast), il a réussi à plusieurs reprises passer au travers des mailles du filet.
Selon le Parisien, "proche de producteurs de cannabis marocains", Bouchibi serait à la tête "d'une flotte importante de bateaux destinés à transporter la drogue et serait en lien avec les narcos trafiquants sud-américains spécialisés dans le trafic de cocaïne".
sm/pga/pb
Quatre ex-dirigeants de McDonald's en garde à vue pour des soupçons de fraude fiscale #
Quatre anciens hauts dirigeants de McDonald's ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier pour des soupçons de fraude fiscale, a-t-on appris de source proche du dossier.
Cette garde à vue, qui a lieu dans les locaux de l'Office dédié à la lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a été annoncée par le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Selon l'hebdomadaire satirique, ce qui a été confirmé à l'AFP de source proche du dossier, les responsables concernés sont Denis Hennequin, PDG en 2009 de McDonald's Europe, Jean-Pierre Petit, PDG de l'enseigne en France et vice-président exécutif Europe entre 2004 et 2015, ainsi que le directeur financier France et le vice-PDG pour la France et l'Europe.
C'est la conclusion d'une convention en 2009 entre la maison-mère de McDonald's et sa filiale française qui a éveillé les soupçons. Cette convention prévoyait qu'une partie des bénéfices engrangés par la filiale française soient renvoyés aux Etats-Unis, échappant ainsi à l'impôt.
Selon le Canard enchaîné, le fisc français espère récupérer "de 300 à 600 millions d'euros, voire un milliard".
Interrogée par l'AFP, McDonald's France a indiqué que l'enseigne déclarait "ses activités en France et paye tous les impôts dus conformément aux législations en vigueur" et figurait, "par exemple, parmi les plus importants contributeurs à l'impôt sur les sociétés".
Elle précise avoir, avec ses franchisés, payé entre 2009 et 2013 "un impôt sur les sociétés cumulé de plus d'un milliard d'euros en France".
L'enseigne a indiqué collaborer avec les autorités judiciaires et continuer "à ce jour à entretenir, au nom de son actionnaire, des échanges réguliers et techniques sur la question complexe de la valeur des redevances de marque et de savoir-faire avec l'ensemble des administrations et des autorités compétentes".
Jean-Pierre Petit a été PDG de McDonald's France et vice-président exécutif Europe en charge de l'Europe du Sud entre 2004 et 2015, puis chef de l'exploitation des marchés internationaux leaders de l'enseigne (Allemagne, Royaume-Uni, France, Canada et Australie), avant de prendre sa retraite en 2018.
Implanté en France depuis 1979, McDonald's France compte quelque 75.000 collaborateurs et prévoit de dépasser les 1.500 restaurants dans l'Hexagone avec une trentaine d'ouvertures en 2021.
sm-ref/emd/tib/sp
Magali Blandin: l'avocate de la mère du mari fait appel du placement en détention #
L'avocate de Monique G., mère de Jérôme G. qui a avoué avoir tué son épouse Magali Blandin à coups de batte de baseball, a fait appel de son placement en détention et va demander une annulation de sa mise en examen, a-t-elle indiqué mercredi.
Monique G., 72 ans, exploitante agricole à la retraite, a été mise en examen samedi pour "complicité de tentative de meurtre par conjoint" pour un premier projet criminel ourdi fin 2020 visant à éliminer Magali Blandin, ainsi que pour "complicité de meurtre par conjoint". Elle a été placée en détention, de même que son mari Jean G., mis en examen des mêmes chefs. Le couple n'a pas de casier judiciaire.
"Il n'y a pas d'indices graves et concordants justifiant une mise en examen", a affirmé à l'AFP Me Gwendoline Ténier, avocate de Monique G., qui réfute l'existence d'un complot familial.
Selon l'avocate, rien n'indique que les parents avaient connaissance de l'utilisation de la somme de 20.000 euros fournie à leur fils.
Selon les éléments de l'enquête, un "complot criminel" visant à éliminer Mme Blandin s'est amorcé dès novembre 2020 entre le mari et ses relations géorgiennes, à qui il a versé 20.000 euros pour exécuter son épouse. De leur côté, les Géorgiens contestent tout lien entre cette somme et la disparition de Mme Blandin.
"Jérôme G. n'avait pas de travail, était en instance de divorce. Financièrement les choses étaient un peu compliquées, et il y avait la nécessité de régler des frais d'avocat. Il s'agit d'une aide classique de parents à enfant", a déclaré Me Ténier à propos de ces 20.000 euros.
Concernant la connaissance, par la mère, du projet criminel de son fils, "juridiquement, l'immunité parentale fait qu'on ne pourrait pas venir lui reprocher une non-dénonciation de crime, sous réserve que l'enquête étaye le fait que les parents avaient connaissance de l'exécution de ce projet", assure Me Ténier.
Elle conteste également la qualification de "complicité de meurtre". "Le concept même de meurtre c'est l'instantanéité, le coup de sang", commente Me Ténier. "Cela laisse penser que les parents étaient partie prenante dans l'acte de donner la mort, en tenant la batte de baseball par exemple. Or rien dans le dossier n'étaye qu'ils aient été complices d'un meurtre", poursuit l'avocate.
"Ma cliente est quelqu'un qui a trimé toute sa vie" et qui a "affronté avec son mari le suicide de leur autre fils il y a dix ans, dans un contexte de séparation", ajoute-t-elle.
L'avocat du père, Me Olivier Chauvel, s'est refusé pour l'heure à tout commentaire.
hdu/gvy/sp
Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
Son avocat, Me Jérôme Triomphe, n'a pas souhaité réagir.
"L'imputabilité à mon client du tir qui a blessé Mme Lignier est fragile" a réagi de son côté l'avocat du policier, Me Thibault de Montbrial.
"Le dossier auquel nous avons désormais accès permet d'autres hypothèses. En effet, d'autres policiers physiquement proches de lui ont effectué des tirs quasi concomitants, dans un contexte de surcroît très fortement dégradé qui justifiait ces tirs d'armes intermédiaires", a-t-il ajouté.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Elle a longtemps pensé qu'elle avait été blessé par un éclat de grenade.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Quatre ex-dirigeants de McDonald's en garde à vue pour des soupçons de fraude fiscale #
Quatre anciens hauts dirigeants de McDonald's ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier pour des soupçons de fraude fiscale, a-t-on appris de source proche du dossier.
Cette garde à vue, qui a lieu dans les locaux de l'Office dédié à la lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a été annoncée par le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Selon l'hebdomadaire satirique, ce qui a été confirmé à l'AFP de source proche du dossier, les responsables concernés sont Denis Hennequin, pdg en 2009 de McDonald's Europe, Jean-Pierre Petit, pdg de l'enseigne en France et Europe du Sud, ainsi que le directeur financier France et le vice-pdg pour la France et l'Europe.
C'est la conclusion d'une convention en 2009 entre la maison-mère de McDonald's et sa filiale française qui a éveillé les soupçons. Cette convention prévoyait qu'une partie des bénéfices engrangés par la filiale française soient renvoyés aux Etats-Unis, échappant ainsi à l'impôt.
Selon le Canard enchaîné, le fisc français espère récupérer "de 300 à 600 millions d'euros, voire un milliard".
sm/ctx/sp
Quatre ex-dirigeants de McDonald's en garde à vue pour des soupçons de fraude fiscale #
Quatre anciens hauts dirigeants de McDonald's ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête préliminaire du Parquet national financier pour des soupçons de fraude fiscale, a-t-on appris de source proche du dossier.
Selon le Canard enchaîné qui a révélé cette garde à vue dans son édition de mercredi, le fisc français espère récupérer "de 300 à 600 millions d'euros, voire un milliard". Les ex-dirigeants sont en garde à vue dans les locaux de l'Office dédié à la lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
sm/ctx/tib/sp
Bordeaux: évacuation du Grand-Théâtre occupé, des incidents #
La mairie de Bordeaux a fait évacuer mercredi le Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties mais bloquant l'entrée, une opération émaillée de quelques incidents, a constaté l'AFP.
"Il n'y a plus d'occupants à l'intérieur", a assuré le maire écologiste Pierre Hurmic à la presse à la mi-journée.
Dans un communiqué diffusé un peu plus tôt, le maire avait expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument de la fin du XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.
Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18 mars, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", explique la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés".
"De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.
Une demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.
Mercredi matin, plusieurs agents de la police municipale étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive", a expliqué un agent.
Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'édifice, bloquant la circulation des tramways. Certains ont tenté de rentrer de force mais ont été repoussés par la police municipale qui a fait usage de gaz lacrymogène.
"Des policiers ont gazé, il y a eu des coups de matraque. Je suis encore sous le choc. C'était brutal", a déclaré l'un des occupants à l'AFP à sa sortie du théâtre.
Aristide, 20 ans, intermittent du monde du cirque, a expliqué à l'AFP faire partie de la trentaine d'occupants qui avaient en fait décidé de partir ce matin-là : "On voulait sortir ensemble la tête haute. On était une trentaine. Dehors, ils ont choisi sans nous prévenir de forcer. Il n'y a plus personne dedans je crois. C'était brutal mais dans les deux sens. Les flics ont répondu. Il y a eu du gaz et des coups".
"Cette évacuation, c'est l'exemple même de la division des luttes", a déploré un étudiant de 22 ans, sous couvert d'anonymat. "Notre lutte est devenue criminelle", a dénoncé un autre étudiant de 21 ans.
leo-nal-pjl/ff/tes
Corse: classement d'une enquête pour harcèlement contre le directeur de la sécurité civile #
Une enquête pour harcèlement moral et sexuel ouverte après une plainte de l'ex-sous-préfète de Calvi visant Alain Thirion, ancien préfet de Haute-Corse et actuel directeur général de la sécurité civile, a été classée, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
Contacté par l'AFP, le procureur de Bastia, Arnaud Viornery, a confirmé le classement "pour insuffisance de charge". Après la plainte de l'ex-sous-préfète Anne Ballereau, déposée le 30 décembre 2019, M. Thirion avait porté plainte en retour pour "dénonciation calomnieuse", un dossier qui a également été classé "pour les mêmes motifs", selon le procureur.
"Si toutes les déceptions de carrière devaient se transformer en poursuites pénales, la justice n'y suffirait pas. Le parquet de Bastia a néanmoins fait une enquête très approfondie et a pu constater qu'il n'y avait aucune infraction de commise", a commenté auprès de l'AFP Marie-Alix Canu-Bernard, l'avocate du directeur de la sécurité civile.
"Je continuerai car je sais que je n'ai dit que la vérité", a réagi de son côté Mme Ballereau mercredi. Ses avocats Alexandre Martin et Emmanuelle Franck ont estimé que le "comportement, parfaitement décrit dans l'enquête, de M. Thirion (était) à (leurs) yeux constitutif" de harcèlement, et annoncé la rédaction d'une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la saisine d'un juge d'instruction sur ces accusations.
L'enquête préliminaire avait été ouverte des chefs de harcèlement moral dans le cadre du travail et harcèlement sexuel par personne ayant autorité, confiée à la police judiciaire de Bastia ainsi qu'à l'Office central pour la répression des violences aux personnes à Nanterre.
M. Thirion a été placé en garde à vue en juillet 2020 et son bureau et son domicile ont été perquisitionnés, ont indiqué à l'AFP des sources proches de l'enquête. M. Thirion et Mme Ballereau ont également participé à une confrontation par visioconférence fin juillet 2020.
Dans sa plainte, que l'AFP a pu consulter, Mme Ballereau dénonçait des faits qui se seraient déroulés entre 2015 et 2016, lorsqu'elle était en poste en Corse au même moment qu'Alain Thirion. Ce dernier a quitté l'île en 2017.
La plaignante assurait notamment que M. Thirion, qui était son supérieur hiérarchique, la faisait "passer pour incompétente", mais avait aussi insisté à plusieurs reprises pour qu'elle dorme à la préfecture, ajoutant que sa femme était "sur le continent" et lui intimant de ne pas faire "la difficile". A d'autres occasions, il l'aurait appelée en lui disant: "Je suis à 30 minutes de Calvi, je dors chez toi".
mc-gd/mdm/zl
Tchétchène tué à Rennes: un deuxième suspect interpellé #
Un homme d'une vingtaine d'années a été interpellé et placé en garde à vue dans l'enquête sur la mort par arme à feu d'un Tchétchène il y a une semaine à Rennes, a annoncé mercredi le parquet de la ville.
Cet homme, né en 2001 et interpellé mardi soir, est soupçonné "d'être le complice du tireur dans les faits d'homicide commis dans le quartier de Cleunay mercredi dernier", a indiqué le procureur de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué transmis à l'AFP.
Vendredi, un homme de 21 ans, suspecté d'être l'auteur des coups de feu ayant coûté la vie à ce jeune Tchétchène, avait été mis en examen pour "meurtre en bande organisée".
Les tirs s'étaient déroulés en plein jour dans le quartier de Cleunay à Rennes. Après "une courte altercation verbale", un homme avait tiré "deux coups de feu" en direction d'un des cinq jeunes réunis devant un Carrefour City. Un des projectiles avait atteint la victime à la tête.
Au cours d'une "course poursuite", plusieurs nouveaux coups de feu avaient alors été tirés, dont l'un avait atteint le frère de la première victime à la hanche.
Par ailleurs, le parquet a annoncé une "importante opération" de police mercredi matin dans le quartier de Villejean dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, avec une quarantaine de fonctionnaires de la police judiciaire et deux groupes du Raid. Cinq personnes ont été placées en garde à vue, selon le parquet.
Ces nouvelles opérations "s'inscrivent dans la volonté forte de démanteler les groupes criminels prospérant sur le trafic de stupéfiants dans différents quartiers de Rennes", indique le procureur Philippe Astruc.
mas/shu
Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause, alors que la jeune femme pensait de longue date qu'il s'agissait d'un éclat de grenade.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Selfies et cambriolages, les "lanzas" sud-américains de plus en plus présents en France #
Ils se retrouvent en banlieue parisienne, repèrent leurs cibles le long des nationales et cambriolent des pavillons au retour: la police observe en France une forte progression de l'activité des "lanzas", des criminels originaires d'Amérique du sud, qui profitent des failles de la coopération européenne.
Début mars, ils avaient garé leur véhicule au milieu de la forêt de Maurepas (Yvelines), à une quarantaine de km de Paris, pour ne pas être repérés, marché plusieurs kilomètres, avant de forcer la porte de pavillons cossus, pour un préjudice estimé à 40.000 euros.
Cette fois, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) les attendaient et ont interpellé deux d'entre eux, des Chiliens, qui seront jugés fin mars pour "vol aggravé".
Très mobiles, ces groupes de malfaiteurs, Chiliens, Colombiens ou Péruviens, sont en plein essor "depuis un peu plus d'un an", affirme "Marc" (un pseudonyme), le chef du groupe "répression des vols aggravés" à la BRB, qui a requis l'anonymat. La presse espagnole et sud-américaine les appellent les "lanzas internacionales", criminels internationaux en argot chilien.
En 2018, dernières données disponibles, 121 Sud-Américains avaient déjà été interpellés dans l'agglomération parisienne pour des cambriolages. Un chiffre "multiplié par six" par rapport à 2015, selon la police.
Le groupe de Marc en démantèle aujourd'hui "7 à 8 équipes" par an, contre "une ou deux, il y a trois ans".
Le mode opératoire est souvent le même. "Le groupe se constitue en banlieue parisienne, dans les bars, les restaurants, les lieux de vie de la communauté sud-américaine. Ils partent tôt, roulent 150-200 kilomètres le long des nationales pour repérer les zones pavillonnaires. Et au retour, ils volent, un, deux, trois, pavillons", décrit Marc.
A raison de 5 ou 6 "raids" par semaine, cela peut représenter "une centaine de casses en un mois", calcule le policier.
Certaines de ces "équipes à tiroirs", qui peuvent se renouveler totalement d'une opération à l'autre, commettent des vols plus ciblés: fin 2018, la BRB a démantelé un groupe spécialisé dans les cambriolages de salons.
"Ils avaient le catalogue des foires et expos et pouvaient être au salon des bijoux artisanaux de Bourg-la-Reine (près de Paris, ndlr), puis au stand Rolex de Nîmes (dans le sud de la France, ndlr) le lendemain", raconte Antoine (prénom modifié), enquêteur à la BRB.
Le butin est écoulé parfois "le soir-même", via les circuits de recel classiques. Ce qui ne peut être revendu est envoyé dans les pays d'origine. "Ils peuvent poster des colis de 15-20 kilos. Montres, téléphones mais aussi des feutres ou des cahiers pour dessiner. Ils nourrissent aussi les familles", détaille l'enquêteur.
De l'autre côté de l'Atlantique, les autorités ont créé des unités chargées d'analyser leur profil. Ces malfaiteurs, âgés de moins de 30 ans pour la plupart, ne "font généralement pas partie des grandes organisations criminelles", explique Christian Seron, chef du département des "affaires internationales" à la police judiciaire du Chili (PDI).
"Certains ont quitté le pays depuis longtemps, d'autres viennent en Europe juste quelques mois, avec un visa de touriste, et rentrent après avoir commis leurs méfaits", ajoute-t-il. Ils n'hésitent pas à se vanter sur les réseaux sociaux en "postant des selfies dans les rues des grandes capitales européennes, bijoux ou liasses de billets en mains".
Contactées par l'AFP, les ambassades du Pérou et de Colombie à Paris n'ont pas donné suite.
Auparavant, les cambrioleurs sud-américains étaient surtout connus des policiers espagnols, où la diaspora est beaucoup plus importante.
"Quand j'ai commencé à la police judiciaire en 2006, ces groupes opéraient à Madrid et Barcelone", explique Hector (prénom modifié), officier de liaison de la police espagnole auprès de la Direction centrale de la police judiciaire française. "Ils commettaient leurs vols de façon sommaire, sans moyens, mais ça a évolué".
Une "professionnalisation" que les enquêteurs français observent eux aussi. "Ils sont bien mieux implantés, plus efficaces, plus violents aussi. Ils connaissent la topographie, les circuits de recels, ils ont des contacts", s'inquiète la BRB.
"En raison de sa position centrale, la France est un peu devenue leur base européenne" pour exploiter les faiblesses du dispositif sécuritaire international, ajoute Marc, le chef de groupe. Ils rayonnent en province, où ils "savent que la présence des forces de l'ordre est moindre", mais aussi dans le nord de l'Europe, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne...
"Quand on a identifié un groupe, c'est une course contre la montre", explicite Marc. "Ils peuvent être à Clermont-Ferrand (centre de la France), revenir une semaine, partir en Hollande, revenir... La coopération internationale se met en place et c'est le jour et la nuit par rapport à il y a quelques années, mais nous n'avons toujours pas au niveau européen la même fluidité qu'au niveau national".
"A Europol, il manque un référent qui fédère les pays limitrophes et soit capable de mettre en lien des groupes opérationnels", ajoute le chef. Car ce défaut de coopération profite à d'autres groupes criminels internationaux, notamment d'Europe de l'Est, et pas aux seuls "lanzas internacionales".
tll-meb/pa/mpm/thm
Seine-Saint-Denis: un homme de 26 ans tué par balle, les auteurs en fuite #
Un homme âgé de 26 ans a été tué par balle mardi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et les auteurs des tirs étaient en fuite, a-t-on appris de sources proche de l'enquête et judiciaire.
Les faits se sont déroulés vers 18h00 en pleine rue, la victime a été retrouvée par la police en arrêt cardio-respiratoire et présentait cinq impacts de balles, selon une source proche de l'enquête.
Le jeune homme a été transporté à l'hôpital privé de l'Est Parisien à Aulnay-sous-Bois et a été déclaré mort vers 19H30.
La police a été alertée par un appel indiquant que des personnes avaient fait usage d'une arme à feu avant de prendre la fuite à bord d'une voiture.
"Le véhicule ayant permis la fuite des auteurs était retrouvé vide d'occupants. Des traces de sang et 14 étuis percutés de calibre 9mm étaient découverts sur place", a indiqué une source proche de l'enquête.
Une autre personne a été blessée par balle au niveau des jambes et prise en charge par les secours.
Le contexte de l'homicide reste à préciser, a indiqué le parquet de Bobigny.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
we/ctx/sp
Une sanction proposée contre un ancien magistrat du PNF soupçonné de harcèlement sexuel #
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a proposé une sanction de rétrogradation à l'encontre d'un ancien vice-procureur du Parquet national financier (PNF) soupçonné de harcèlement sexuel, a-t-on appris mercredi auprès de l'organe garant de l'indépendance de la magistrature.
"La formation parquet a rendu (mardi) un avis proposant la sanction de rétrogradation à l'encontre d'un ancien vice-procureur au PNF", a indiqué à l'AFP la secrétaire générale adjointe du CSM confirmant une information publiée par Mediapart.
L'avis de rétrogradation du CSM (troisième sanction la plus sévère avant la mise en retraite d'office et la révocation) est désormais entre les mains du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
Le magistrat mis en cause est soupçonné de harcèlement sexuel à l'encontre d'une greffière et d'une magistrate, selon Mediapart.
Une information judiciaire, dépaysée à Lille, avait été ouverte en septembre dernier pour "harcèlement moral au travail et harcèlement sexuel" après la plainte d'une greffière visant cet ancien vice-procureur du PNF.
La plaignante, âgée alors de 34 ans, accusait le vice-procureur de "brimades et remarques déplacées", "comportement à connotation sexuelle", en l'espèce de s'être comporté "de manière inacceptable au vu et au su de ses collègues du Parquet national financier, sans aucune réaction avant de nombreux mois", selon la plainte du 9 septembre 2020 consultée par l'AFP.
Selon le PNF, Jean-François Bohnert, arrivé à la tête de l'institution début octobre 2019, a été prévenu des agissements du vice-procureur en novembre de la même année et avait alerté le parquet général en décembre.
Le magistrat en cause exerce désormais au tribunal judiciaire de Versailles.
Contacté par l'AFP, l'avocat du vice-procureur, Me Jean-Yves Le Borgne, n'a pas souhaité réagir.
aje-mk/ctx/zl
Mozambique: Total reprend ses activités sur un site gazier #
Total a annoncé mercredi la reprise des activités de construction pour un méga-projet gazier dans le nord du Mozambique, à la suite de la mise en place de mesures de sécurité additionnelles.
Le géant français de l'énergie avait évacué début janvier des employés du site gazier, après une série d'attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres du projet.
"Total et le gouvernement du Mozambique ont travaillé conjointement pour définir et mettre en oeuvre un plan d'actions ayant pour objectif le renforcement durable de la sécurité du site d'Afungi, de ses alentours et des villages avoisinants", indique le groupe dans un communiqué.
Le gouvernement du pays a ainsi déclaré comme "zone spéciale de sécurité" la zone située dans un périmètre de 25 kilomètres autour du projet Mozambique LNG.
"Une feuille de route complète, comprenant le renforcement des infrastructures de sécurité et le renforcement des forces de sécurité publique, a été définie et mise en oeuvre".
Le contrôle de cette zone spéciale de sécurité autour du site est assuré par les forces de sécurité publique, assignées par les ministères mozambicains de la Défense.
La province du Cabo Delgado dans le nord du Mozambique, stratégique pour l'exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans.
Le projet Mozambique LNG représente un investissement total de 20 milliards de dollars. Total est l'opérateur du projet et en détient 26,5%.
Le début de la production est prévu en 2024.
vac/ak/oaa
Bordeaux: évacuation dans le calme du Grand-Théâtre occupé, la mairie invoque la "sécurité" #
La mairie de Bordeaux a mis en place mercredi un dispositif d'évacuation dans le calme du Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties du bâtiment néo-classique, mais pas les entrées, a constaté l'AFP.
Dans un communiqué, le maire écologiste Pierre Hurmic a expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument fin XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.
Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", explique la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés".
"De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.
Une demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.
Mercredi matin, plusieurs agents de police municipale étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive" a expliqué un agent, assurant que "les choses se déroulent dans le calme".
"Cette évacuation, c'est l'exemple même de la division des luttes", déplorait un étudiant de 22 ans, sous couvert d'anonymat. "Notre lutte est devenue criminelle", dénonçait un autre étudiant de 21 ans.
pjl-nal/ff/zl
Bordeaux: évacuation dans le calme du Grand-Théâtre occupé, la mairie invoque la "sécurité" #
La mairie de Bordeaux a mis en place mercredi un dispositif d'évacuation dans le calme du Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties du bâtiment néo-classique, mais pas les entrées, a constaté l'AFP.
Dans un communiqué, le maire écologiste Pierre Hurmic a expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
pjl-nal/ff/shu
A Mulhouse, le mystérieux "pillage" du Musée de l'impression sur étoffes #
"Le plus grand pillage d'un musée en France"? A Mulhouse, les vols de milliers de pièces dans les réserves du Musée de l'impression sur étoffes (Mise), découverts en 2018, embarrassent, alors que l'enquête entamée il y a trois ans connaît un coup d'accélérateur.
Héritier de l'industrie textile mulhousienne jadis florissante, le Mise est une institution dans son domaine, riche d'une collection d'imprimés unique au monde.
De renommée internationale, son Service d'utilisation des documents (SUD) est sans conteste sa grande originalité : cette bibliothèque textile, composée de livres regorgeant d'échantillons de tissus imprimés, est très prisée des chercheurs et des professionnels, qui viennent y puiser leur inspiration et paient pour utiliser ses motifs.
Parmi ses visiteurs : "Paloma Picasso, Pierre Frey, les maisons Ratti, Canovas et Zumsteg, Ikéa...", énumère l'ancienne conservatrice, Jacqueline Jacqué, qui a officié au musée jusqu'en 2009.
Une belle réputation... écornée par les révélations sur des vols de pièces dans les réserves du Musée.
Tout démarre en mars 2018, lorsqu'une célèbre maison d'enchères alerte le Mise : elle a reçu pour être vendus deux vases Gallé semblant provenir des réserves du musée.
Ces vases appartiennent à la Société industrielle de Mulhouse (SIM), qui siège au conseil d'administration du musée aux côtés de la collectivité Mulhouse Alsace Agglomération (M2A). Propriétaire du magnifique bâtiment XIXe qui abrite le Mise, la SIM y entrepose certaines de ses collections, dont ces vases.
Le directeur du musée, Eric Bellargent, dépose plainte début avril. Mais deux semaines plus tard, alors qu'il change une ampoule au Mise, il tombe d'une échelle et se tue. Un accident, conclura l'enquête...
Fin avril, son délégué à la conservation, Jean-François Keller, est interpellé et reconnaît le vol des vases ainsi que ceux d'une centaine de carrés Hermès. Mis en examen pour vols et escroquerie, il est incarcéré quelques mois, puis libéré sous contrôle judiciaire.
Âgé de 60 ans, il est à ce jour la seule personne incriminée dans ce dossier, explique à l'AFP la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
Son mobile? La "vengeance". Il a agi par "dépit" de ne pas avoir été reconnu pour ses 33 années de travail au Mise dont il estimait être "l'âme", explique son avocat, Me Marc Staedelin.
Fin de l'histoire? Loin de là. Car l'ampleur des vols va vite s'avérer bien plus importante que ceux assumés par M. Keller.
Selon un audit interne au musée, que l'AFP a pu consulter, plus de 4.100 livres d'échantillons textile, sur 5.158, ont ainsi disparu. De même que 440 carrés Hermès, une centaine d'empreintes cachemire et près d'un millier de dessins, même si quelques pièces ont pu être retrouvées.
Le document évalue le préjudice total à plus de 2,7 millions d'euros. Mais selon Mme Roux-Morizot, il n'est pas encore "totalement établi".
C'est le Service d'utilisation des documents "qui a le plus souffert des disparitions", explique à l'AFP Aziza Gril-Mariotte, maître de conférences en histoire de l'art à Mulhouse et présidente du Mise depuis juillet 2019.
Dans un livre qui a fait beaucoup de bruit, ("Musée de l'impression sur étoffes de Mulhouse - Autopsie d'un pillage", Médiapop Editions), l'ex-adjoint PS à la mairie de Mulhouse, Pierre Freyburger, va beaucoup plus loin : selon lui, trois des six millions de pièces du musée ont disparu dans ce qui serait "le plus grand pillage d'un musée en France".
Des chiffres "qui ne reposent pas sur des données fiables", balaie Mme Gril-Mariotte.
Que sont devenues ces pièces? Ont-elles été vendues? A qui? Par quels canaux? M. Keller a-t-il agi seul?
Depuis le début, ce dernier soutient, sans nommer personne, qu'il "n'est pas le seul concerné" par les vols, glisse Me Staedelin.
Selon les quotidiens régionaux Les Dernières Nouvelles d'Alsace et L'Alsace, des perquisitions ont eu lieu en février au musée et des auditions ont été menées par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels et de la gendarmerie.
"Des actes ont été accomplis récemment sous l'impulsion du juge d'instruction", a indiqué à l'AFP Mme Roux-Morizot.
Le dossier prend "du volume", a-t-elle assuré aux journaux alsaciens, qui écrivaient début mars que "de nouvelles mises en examen" étaient "à attendre dans les prochaines semaines".
Actuellement fermé en raison de l'épidémie de Covid-19, le Mise tente de sortir de cette crise : l'Etat, qui a déposé plainte, lui a dépêché une directrice scientifique pour poursuivre l'inventaire des collections, longtemps lacunaire. Tâche colossale tant le fonds reste, en dépit des vols, pléthorique.
"Les enjeux sont patrimoniaux, financiers et juridiques", analyse Mme Gril-Mariotte, qui veut "tout mettre en oeuvre pour que l'équipe puisse travailler sereinement et que le code du patrimoine soit respecté".
cor-dsa/bdx/pb
Selfies et cambriolages, les "lanzas" sud-américains de plus en plus présents en France #
Ils se retrouvent en banlieue parisienne, repèrent leurs cibles le long des nationales et cambriolent des pavillons au retour: la police observe en France une forte progression de l'activité des "lanzas", des criminels originaires d'Amérique du sud, qui profitent des failles de la coopération européenne.
Début mars, ils avaient garé leur véhicule au milieu de la forêt de Maurepas dans les Yvelines pour ne pas être repérés, marché plusieurs kilomètres, avant de forcer la porte de pavillons cossus, pour un préjudice estimé à 40.000 euros.
Cette fois, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) les attendaient et ont interpellé deux d'entre eux, Chiliens, qui seront jugés fin mars pour "vol aggravé".
Très mobiles, ces groupes de malfaiteurs, Chiliens, Colombiens ou Péruviens, sont en plein essor "depuis un peu plus d'un an", affirme Marc (prénom modifié), chef du groupe "répression des vols aggravés" à la BRB. La presse espagnole et sud-américaine les appellent les "lanzas internacionales", criminels internationaux en argot chilien.
En 2018, dernières données disponibles, 121 Sud-Américains avaient déjà été interpellés dans l'agglomération parisienne pour des cambriolages. Un chiffre "multiplié par six" par rapport à 2015, selon la police.
Le groupe de Marc en démantèle aujourd'hui "7 à 8 équipes" par an, contre "une ou deux, il y a trois ans".
Le mode opératoire est souvent le même. "Le groupe se constitue en banlieue parisienne, dans les bars, les restaurants, les lieux de vie de la communauté sud-américaine. Ils partent tôt, roulent 150-200 kilomètres le long des nationales pour repérer les zones pavillonnaires. Et au retour, ils volent, un, deux, trois, pavillons", décrit Marc.
A raison de 5 ou 6 "raids" par semaine, cela peut représenter "une centaine de casses en un mois", calcule le policier.
Certaines de ces "équipes à tiroirs", qui peuvent se renouveler totalement d'une opération à l'autre, commettent des vols plus ciblés: fin 2018, la BRB a démantelé un groupe spécialisé dans les cambriolages de salons.
"Ils avaient le catalogue des foires et expos et pouvaient être au salon des bijoux artisanaux de Bourg-la-Reine, puis au stand Rolex de Nîmes le lendemain", raconte Antoine (prénom modifié), enquêteur à la BRB.
Le butin est écoulé parfois "le soir-même", via les circuits de recel classiques. Ce qui ne peut être revendu est envoyé dans les pays d'origine. "Ils peuvent poster des colis de 15-20 kilos. Montres, téléphones mais aussi des feutres ou des cahiers pour dessiner. Ils nourrissent aussi les familles", détaille l'enquêteur.
De l'autre côté de l'Atlantique, les autorités ont créé des unités chargées d'analyser leur profil. Ces malfaiteurs "millennials", âgés de moins de 30 ans pour la plupart, ne "font généralement pas partie des grandes organisations criminelles", explique Christian Seron, chef du département des "affaires internationales" à la police judiciaire du Chili (PDI).
"Certains ont quitté le pays depuis longtemps, d'autres viennent en Europe juste quelques mois, avec un visa de touriste, et rentrent après avoir commis leurs méfaits", ajoute-t-il. Ils n'hésitent pas à se vanter sur les réseaux sociaux en "postant des selfies dans les rues des grandes capitales européennes, bijoux ou liasses de billets en mains".
Contactées par l'AFP, les ambassades du Pérou et de Colombie à Paris n'ont pas donné suite.
Auparavant, les cambrioleurs sud-américains étaient surtout connus des policiers espagnols, où la diaspora est beaucoup plus importante.
"Quand j'ai commencé à la police judiciaire en 2006, ces groupes opéraient à Madrid et Barcelone", explique Hector (prénom modifié), officier de liaison de la police espagnole auprès de la Direction centrale de la police judiciaire française. "Ils commettaient leurs vols de façon sommaire, sans moyens, mais ça a évolué".
Une "professionnalisation" que les enquêteurs français observent eux aussi. "Ils sont bien mieux implantés, plus efficaces, plus violents aussi. Ils connaissent la topographie, les circuits de recels, ils ont des contacts", s'inquiète la BRB.
"En raison de sa position centrale, la France est un peu devenue leur base européenne" pour exploiter les faiblesses du dispositif sécuritaire international, ajoute Marc, le chef de groupe. Ils rayonnent en province, où ils "savent que la présence des forces de l'ordre est moindre", mais aussi dans le nord de l'Europe, en Suisse, aux Pays-Bas, en Allemagne...
"Quand on a identifié un groupe, c'est une course contre la montre", explicite Marc. "Ils peuvent être à Clermont-Ferrand, revenir une semaine, partir en Hollande, revenir... La coopération internationale se met en place et c'est le jour et la nuit par rapport à il y a quelques années, mais nous n'avons toujours pas au niveau européen la même fluidité qu'au niveau national".
"A Europol, il manque un référent qui fédère les pays limitrophes et soit capable de mettre en lien des groupes opérationnels", ajoute le chef. Car ce défaut de coopération profite à d'autres groupes criminels internationaux, notamment d'Europe de l'Est, et pas aux seuls "lanzas internacionales".
tll-meb/pa/mpm
Polynésie: quarante plantations de cannabis découvertes sur une île #
Quarante plantations de cannabis ont été découvertes en une semaine sur l'île de Huahine par la gendarmerie, a indiqué mardi le procureur de la République en Polynésie française dans un communiqué.
Huahine est une petite île peuplée de 6.000 habitants, dans l'archipel des Îles Sous-le-Vent, située entre Tahiti et Bora Bora. Du 15 au 21 mars, douze gendarmes, dont une équipe cynophile, ont quadrillé l'île avec la police municipale.
"Ces recherches ont permis de localiser 40 plantations, de saisir 3.428 pieds de cannabis et de confondre 40 individus", précise le parquet.
Les contrôles à l'aéroport et au port de Huahine ont permis d'autres saisies: des sticks, de l'herbe séchée, et des bouteilles d'huile de cannabis.
Plusieurs centaines de kilogrammes de cannabis ont été incinérés.
Le pakalolo (brûle-cerveau, en hawaïen), nom local du cannabis, est fréquemment cultivé et consommé en Polynésie française. La métamphétamine, une drogue de synthèse beaucoup plus addictive et nocive en provenance des Etats-Unis et du Mexique, s'est répandue dans le territoire depuis une vingtaine d'années.
Dans certains cas, précise le procureur, la vente de pakalolo "sert à alimenter la trésorerie des narcotrafiquants, qu'ils réinvestissent dans le trafic d'ice", une des méthamphétamines.
Les forces de l'ordre ont détruit 39.731 pieds de cannabis en 2019 et 33.449 en 2020 sur l'ensemble de la Polynésie française. Avant les investigations à Huahine, elles avaient déjà détruit 5.114 pieds en 2021.
ml/uh/roc
Décès d'une femme à Perpignan: l'ex-conjoint placé en détention #
Un quinquagénaire a été mis en examen mardi pour "dégradation par incendie ayant entrainé la mort" et placé en détention provisoire après le décès de son ex-conjointe gravement brûlée dans l'incendie de son appartement à Perpignan, a-t-on appris auprès du parquet.
Cet homme de 54 ans avait été aperçu alors qu'il quittait les lieux précipitamment après le départ du sinistre.
Connu des services de police, notamment pour des faits de violences conjugales, l'ex-conjoint avait été interpellé dimanche après-midi par la police municipale à proximité de l'appartement incendié.
Gravement brûlée et intoxiquée dans l'incendie de son logement dans la nuit de samedi à dimanche, la victime âgée de 55 ans est morte après son transfert à l'hôpital.
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.
cor-hj/or
Saccage de l'Arc de Triomphe: au tribunal, la "gilet jaune" et "Sanglier" #
"Un tag, ça s'enlève". Au procès du saccage de l'Arc de Triomphe, le tribunal a entendu mardi une "gilet jaune" peu émue par les dégradations et un ancien militaire lié à l'ultra-droite, révolté d'être accusé d'avoir tagué ce monument historique.
Cécile A., 28 ans, est une vraie "gilet jaune". "Totalement", dit à la barre la jeune femme, enceinte, longs cheveux noirs sur le dos.
Contrairement à certains de ses huit co-prévenus jugés comme elle pour des vols ou dégradations, elle raconte sans hésitation comment elle s'est retrouvée à l'Arc de Triomphe, avec ses "compatriotes", ce samedi 1er décembre 2018.
Originaire de Gironde, elle avait bloqué des ronds-points au début des "gilets jaunes", puis manifesté pour les actes 1 et 2 à Bordeaux. Pour l'acte 3, elle décide avec des amis de rejoindre Paris, pour mieux se "faire entendre".
Place de l'Etoile, "l'atmosphère est bizarre", "beaucoup de monde", "y'en a qui rigolent, y en a qui s'échauffent", décrit-elle devant le tribunal.
Sous un brouillard de lacrymogène, les manifestants prennent d'assaut l'Arc de Triomphe, tagué de gigantesques inscriptions pro "gilets jaunes" ou anti-Macron. L'intérieur est saccagé, pillé. Bilan: un million d'euros de dégâts.
Les principaux responsables n'ont pas été identifiés, ils ne sont pas devant le tribunal. Cécile A. est jugée pour avoir volé dans le monument un parapluie, un Arc de Triomphe et deux Tour Eiffel miniatures. Pour les Tour Eiffel, elle conteste.
"Les dégradations, vous les voyez?", veut savoir la présidente Sonia Lumbroso. "Oui".
"Et ça ne vous choque pas plus que ça?".
"Honnêtement non", dit Cécile A. En manifestation, elle a "vu des gens perdre des mains, perdre des yeux, se faire tabasser". Là, "c'est que du matériel".
Avocat d'une association de défense du patrimoine, Jean-Philippe Morel est outré.
"Vous savez ce que ça représente l'Arc de Triomphe?", s'indigne-t-il. "C'est pas que des petites pierres qu'on pose les unes sur les autres".
Cécile A. ne se démonte pas. "La vie humaine représente beaucoup aussi, monsieur". Quant aux tags, dit-elle au tribunal, "ça s'enlève" avec "un coup de Karcher".
S'avance ensuite à la barre Sébastien F., 43 ans. Trapu, serré dans son blouson en cuir sombre, masque noir "Harley Davidson" sur le visage. Son profil est bien différent de celui des jeunes, pour la plupart sans casier judiciaire, qui comparaissent à ses côtés.
Le tribunal remontre la photo d'un pilier de l'Arc de Triomphe, tagué "Augmenter le RSA Sanglier". "Sanglier", c'est le surnom de toujours de cet ancien militaire -six ans de Légion étrangère- originaire de Besançon.
Lors de la perquisition chez lui, on a trouvé de très nombreuses armes, des drapeaux nazis, un portrait d'Hitler, énumère la présidente. "C'est quand même révélateur, ça donne des éléments de personnalité", note-t-elle l'air de rien. elle rappelle qu'il a fait de la prison pour des violences.
Le 1er décembre, il a rejoint l'Arc de Triomphe avec des amis dont il a toujours tu le nom. "Parce que ce sont militaires", glisse son avocat. Avec d'autres, raconte Sébastien F., ils ont protégé la flamme du soldat inconnu puis sont "partis tôt", "les gens commençaient à faire n'importe quoi".
Il conteste avoir tagué son surnom sur le monument. "Et mon adresse aussi?", ironise-t-il. Et puis, il n'a "jamais touché le RSA". Enfin surtout, il n'aurait jamais "souillé un monument à la mémoire des anciens combattants".
L'accuser de ça, c'est "le pire affront qu'on puisse me faire. On m'a sali", dit celui qui avait été arrêté après un renseignement anonyme.
Qui l'aurait dénoncé?, demande le tribunal. Il soupçonne Serge Ayoub, figure de l'ultra-droite dont il était proche à l'époque, qui aurait été agacé que le tag mette "les projecteurs" sur sa mouvance.
Un avocat des parties civiles lui rappelle que devant les enquêteurs, il avait plutôt soupçonné les services de renseignement. "Vous soupçonnez toujours les agents de la DGSI?"
"Sanglier" ne semble pas détecter le sarcasme. "C'est peut-être les deux. Je ne vois pas tout à fait ce que ça change".
mdh/pga/or
Soupçons de "terrorisme" : interpellation dans les milieux kurdes en France #
Dix personnes ont été placées en garde à vue mardi en France après un coup de filet dans les milieux kurdes dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'association de malfaiteurs terroriste, a appris l'AFP de source judiciaire.
Selon cette source, cette enquête porte sur des activités en lien avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.
Neuf hommes et une femme ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et pour "financement d'entreprise terroriste".
Le PKK, organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classée comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi par de nombreux pays dont la France et les Etats-Unis.
Selon des médias francophones pro-Kurdes tels que rojinfo.com, "au moins 6 maisons, une association et un magasin appartenant à des Kurdes ont été perquisitionnés à Marseille ce (mardi) matin". Une autre interpellation aurait eu lieu en région parisienne.
Le 21 février 2020, quatre personnes avaient été inculpées examen notamment pour financement du terrorisme dans le cadre d'une enquête sur des collectes de fonds pour le PKK dans le sud-ouest de la France.
Il n'était pas possible de savoir mardi s'il s'agissait de la même enquête.
Le chef de file de La France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la "criminalisation des activités militantes de kurdes en France par le Quai d'Orsay et le ministère de l'Intérieur bien alignée sur celle du dictateur turc", le président Recep Tayyip Erdogan.
"Emmanuel Macron normalise ses relations avec Recep Tayyip Erdogan sur le dos des Kurdes" a abondé le Parti communiste français dans un communiqué, dénonçant une "scandaleuse vague d'interpellations".
Les deux dirigeants ont échangé début mars dans un entretien en visioconférence pour la première fois depuis septembre.
Cet entretien est intervenu après des mois de vives tensions entre Ankara et Paris, qui s'opposent sur plusieurs dossiers comme la Libye, la Syrie et la Méditerranée orientale.
Mais maintenant qu'il cherche à réparer les relations entre la Turquie et l'Union européenne sur fond notamment de problèmes économiques, M. Erdogan a récemment multiplié les déclarations apaisantes.
gd/pga/it/cls
Meurtre de Magali Blandin: le procureur de Rennes répond aux accusations de laxisme #
"Il y a eu une réponse judiciaire mais qui n'est pas passée par une poursuite": le procureur de Rennes a justifié mardi le classement sans suite d'une plainte déposée en septembre par Magali Blandin contre son mari qui a avoué l'avoir tuée à coups de batte de baseball.
Le féminicide présumé de cette femme de 42 ans a suscité un vif émoi dans l'opinion et plusieurs personnalités ont pointé du doigt la justice.
"Le couple venait de se séparer. Elle a été tuée à coups de batte de baseball. De batte de baseball. Elle avait déposé plainte pour violences. La plainte avait été classée sans suite. En fait, rien ne change. C'est désespérant et révoltant", a écrit sur Twitter la sénatrice socialiste Laurence Rossignol. L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal ainsi que la militante féministe Caroline De Haas ont également mis en cause le parquet dans des tweets.
Le procureur de Rennes Philippe Astruc, qui dit ne pas vouloir "polémiquer avec quiconque", a souhaité expliquer à l'AFP les raisons du classement de cette plainte le 4 septembre, le lendemain de son dépôt.
A l'été 2020, Magali Blandin, éducatrice spécialisée, annonce à son mari qu'elle va prendre un compte en banque personnel, décision qui tend les relations dans ce couple qui a quatre enfants et qui s'est marié en 2003 après s'être rencontré en 1996.
Le 2 septembre au soir, lors d'une discussion animée, "elle dit qu'il soulève le banc et qu'elle tombe sur les fesses en arrière" et décide de quitter le domicile. Le lendemain, elle dépose une plainte à la brigade de Montauban-de-Bretagne et le mari, qui n'a pas d'antécédent judiciaire pour violences, est placé en garde à vue, tandis que les quatre parents du couple seront entendus.
Magali Blandin "passe le protocole, va à l'IMJ (institut médico-légal). Un certificat médical ne constate pas de lésions physiques mais évoque une tachycardie importante", liée au stress, explique M. Astruc. "Elle évoque aussi des faits en 2005, 2013, 2019, 2020 et le caractère autoritaire de son mari, et dit: +Généralement, les violences, ce sont plus des bousculades, des insultes en tout genre, des dénigrements+".
Le mari, qui reconnaît avoir soulevé le banc, "dit qu'il est victime de violences physiques de la part de sa femme, ce que Mme Blandin reconnaît et ce que dans la procédure civile, les enfants confirmeront".
Aussi, le magistrat, qui décide du classement, considère que "l'intensité de ce fait-là ne justifie pas un renvoi devant le tribunal correctionnel". "Étant donné une approche égalitaire du droit (...), il aurait fallu naturellement poursuivre Mme Blandin pour les violences, reconnues, qu'elle a pu exercer sur son mari", dit M. Astruc.
"Le choix qui a été fait a été plutôt de mettre en place un accompagnement social", explique M. Astruc, avec entretien avec un psychologue, saisie de deux associations d'aide aux victimes et accompagnement de l'intervenant social en gendarmerie.
"J'ai fait mon examen de conscience et voilà pourquoi cette décision a été prise et que j'en assume sa responsabilité", a dit le procureur, soulignant que 1.414 plaintes pour violences conjugales en 2020, contre 720 en 2018, ont été traitées au tribunal de Rennes avec 330 défèrements en 2020 contre 100 deux ans plus tôt.
Interrogé, l'avocat de la famille Blandin a estimé que "les violences conjugales sont un phénomène trop grave pour qu'on tente d'y apporter une réponse en l'illustrant mal".
"Jérôme G. n'est pas un homme violent qui pour la x-ième fois a porté des coups qui cette fois auraient été trop forts et auraient causé une mort qu'il n'a pas souhaitée. Jérôme G. est un homme qui a froidement, longuement et méticuleusement, organisé l'exécution de sa femme", a déclaré mardi Me William Pineau, rappelant que le mari a expliqué avoir versé à l'automne 20.000 euros à des relations géorgiennes pour éliminer son épouse.
Concernant le fait que Magali Blandin aurait pu elle-même se montrer violente, Me Pineau a souligné que "lorsqu'on reçoit de l'agressivité, on peut se laisser aller à en donner en retour". "Si elle a pu réagir vivement à ce qu'on lui faisait subir, qu'il s'agisse d'injures, de dénigrement ou de violences physiques, j'aurais volontiers plaidé son dossier", a-t-il ajouté.
mas-hdu/or
Soupçons de "terrorisme" : dix personnes placées en garde à vue dans les milieux kurdes #
Dix personnes ont été placées en garde à vue mardi à la suite d'un coup de filet dans les milieux kurdes sur demande d'un juge antiterroriste enquêtant sur des soupçons d'association de malfaiteurs terroriste, a appris l'AFP de source judiciaire.
Neuf hommes et une femme ont été interpellés et placés en garde à vue sur commission rogatoire d'un juge d'instruction antiterroriste parisien, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et pour "financement d'entreprise terroriste", a indiqué cette source à l'AFP.
Selon cette source, cette enquête, qui a également mené à des perquisitions, porte sur des activités en lien avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.
Cette organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classée comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi par de nombreux pays dont la France et les Etats-Unis.
Selon des médias francophones pro-Kurdes tels que rojinfo.com, "au moins 6 maisons, une association et un magasin appartenant à des Kurdes ont été perquisitionnés à Marseille ce (mardi) matin". Une autre interpellation aurait eu lieu en région parisienne.
Le 21 février 2020, quatre personnes avaient été mises en examen notamment pour financement du terrorisme dans le cadre d'une enquête sur des collectes de fonds pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-ouest de la France.
Il n'était pas possible de savoir mardi s'il s'agissait de la même enquête.
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur sa page Facebook la "méthode habituelle de l'intimidation macronienne" et la "criminalisation des activités militantes de kurdes en France par le Quai d'Orsay et le ministère de l'Intérieur bien alignée sur celle du dictateur turc", le président Recep Tayyip Erdogan.
"Emmanuel Macron normalise ses relations avec Recep Tayyip Erdogan sur le dos des Kurdes" a abondé le Parti communiste français dans un communiqué, dénonçant une "scandaleuse vague d'interpellations".
Les deux dirigeants ont échangé début mars dans un entretien en visioconférence pour la première fois depuis septembre.
Cet entretien est intervenu après des mois de vives tensions entre Ankara et Paris, qui s'opposent sur plusieurs dossiers comme la Libye, la Syrie et la Méditerranée orientale.
Mais maintenant qu'il cherche à réparer les relations entre la Turquie et l'Union européenne sur fond notamment de problèmes économiques, M. Erdogan a récemment multiplié les déclarations apaisantes.
gd/pga/it
Magali Blandin: "Jérôme G. a froidement organisé l'exécution de sa femme", selon un avocat #
Jérôme G. est un homme qui a "froidement, longuement et méticuleusement organisé l'exécution de sa femme", a déclaré mardi l'avocat de la famille de Magali Blandin, cette mère de quatre enfants dont le corps a été retrouvé samedi après les aveux de son mari.
Concernant les critiques sur le classement de la plainte de Magali Blandin pour violences conjugales au lendemain de son dépôt, Me William Pineau a estimé que la quadragénaire avait été "victime à bien des égards" et "sous bien des aspects" de ces violences.
Ce serait "trop simple de réduire le sujet à cela", a-t-il toutefois nuancé, en rappelant que le parquet de Rennes n'était "pas suspect de mollesse" en matière de politique pénale relative aux violences conjugales. "Mes clients ne se plaignent pas de cette décision", a-t-il indiqué.
"Les violences conjugales sont un phénomène trop grave pour qu'on tente d'y apporter une réponse en l'illustrant mal. Jérôme G. n'est pas un homme violent qui pour la x-ième fois a porté des coups qui cette fois auraient été trop forts et auraient causé une mort qu'il n'a pas souhaitée. Jérôme G. est un homme qui a froidement, longuement et méticuleusement, organisé l'exécution de sa femme", a-t-il expliqué.
"Je ne suis pas certain que si la réponse pénale à ces violences physiques et psychologiques avait été différente, on aurait évité un tel drame qui me paraît procéder d'une résolution individuelle personnelle réfléchie de son meurtrier et pas malheureusement d'un enchaînement fatal de violences habituelles", a-t-il ajouté.
Selon l'avocat, la famille avait eu "récemment" la confidence de ce que l'ambiance au sein du couple s'était "terriblement tendue depuis que Magali Blandin avait manifesté des volontés d'indépendance".
Magali Blandin avait fait état "d'inquiétudes diffuses quant à l'agressivité dont pourrait faire preuve Jérôme G."
Elle avait aussi évoqué "l'emprise" dont elle était victime et avait déclaré à sa famille "Si jamais je devais y retourner (au domicile familial, ndlr), venez me chercher".
Mais même "en imaginant le pire du potentiel inquiétant de Jérôme G., personne n'aurait pu imaginer qu'il pouvait aller jusque-là", a souligné Me Pineau.
Concernant le fait qu'elle aurait pu elle-même se montrer violente envers son mari, comme l'a évoqué le procureur en reprenant les déclarations de la quadragénaire, l'avocat a estimé que "l'intimité d'un couple est toujours extrêmement compliquée".
"Lorsque l'on reçoit de l'agressivité, on peut se laisser aller à en donner en retour. Si elle a pu réagir vivement à ce qu'on lui faisait subir, qu'il s'agisse d'injures, de dénigrement ou de violences physiques, j'aurais volonté plaidé son dossier", a-t-il ajouté.
Jérôme G. a été mis en examen samedi pour "tentative de meurtre par conjoint" pour un premier projet criminel ourdi fin 2020 et pour "meurtre par conjoint". Ses parents, âgés de 72 et 75 ans, ont été mis en examen pour "complicité de tentative de meurtre par conjoint" et "complicité de meurtre par conjoint". Tous ont été placés en détention provisoire.
Selon le parquet, un "complot criminel" visant à éliminer la mère de famille s'est amorcé dès novembre 2020 entre le mari et des relations géorgiennes, à qui il a versé 20.000 euros pour exécuter son épouse.
Selon Me Pineau, Mme Blandin n'avait pas évoqué de menaces de la part de tiers à ses proches.
"Magali Blandin était très proche de sa famille. C'était une femme ouverte, joyeuse, sympathique, extraordinairement ordinaire avec des relations parfaitement normales", a décrit Me Pineau, précisant que ses clients "centrés sur leur douleur" réclament aujourd'hui "la sérénité nécessaire au deuil".
hdu/mpm
Agression d'un instituteur dans l'Aisne: cinq membres d'une famille en comparution immédiate #
Cinq membres d'une même famille doivent être jugés en comparution immédiate mercredi, soupçonnés d'avoir agressé un instituteur d'une école de Laon, inquiet de l'absentéisme d'un enfant de la famille, a-t-on appris mardi auprès du parquet.
Le père de l'enfant et deux oncles devront répondre de violences aggravées sur la personne de l'instituteur, tandis que la mère et la grand-mère sont mises en cause la première pour des menaces de destruction, la seconde pour violences envers la directrice de l'établissement, a précisé à l'AFP le procureur de Laon Guillaume Donnadieu.
Ils avaient été placés en garde à vue lundi.
Les faits se sont produits lundi matin à la suite d'un échange entre la mère d'un élève de maternelle et l'instituteur "qui faisait part de son inquiétude devant l'absentéisme" de l'enfant, a-t-il rappelé. "La mère craignait, semble-t-il, une mesure relative à un placement", a-t-il précisé.
Après cet échange devant l'école Hélène-Boucher, la mère est revenue accompagnée de ses proches pour demander que l'enfant leur soit restitué, ce que la direction a accepté mais en demandant une décharge.
"A ce moment, il y a eu incompréhension croissante et la violence a surgi", la famille pénétrant dans l'école et s'en prenant à l'enseignant, a détaillé le procureur.
L'instituteur, âgé de 59 ans et frappé à coups de pied et de poing selon son avocat, Me Alexandre Martin, s'est vu délivrer une ITT de deux jours. Selon Me Martin, les cinq personnes ont reconnu les faits en garde à vue.
Aucun antécédent de violence n'avait été signalé par l'école pour cette famille.
Dans un communiqué, le préfet de l'Aisne Ziad Khoury, qui s'est rendu sur place, avait dénoncé lundi "l'agression physique inacceptable dont a été victime un enseignant" et indiqué qu'un "message de soutien et de reconnaissance" du ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait été transmis à l'établissement.
Il avait également appelé "à la plus grande fermeté face à de tels comportements inadmissibles, venant de l'entourage d'un enfant scolarisé dans cette école".
cab/bj/mpm
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base d'une mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier, qui a soutenu le mémoire devant la Cour de cassation.
"Mais on ne peut pas retenir de cet arrêt qu'on peut crier +Castaner assassin!+ et que c'est couvert par la liberté d'expression", souligne Me Vernier. La cour a annulé la condamnation car "l'infraction n'est pas constituée, ce n'est plus le code pénal qui s'applique, mais la loi sur la presse".
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
En septembre dernier, Amnesty International avait dénoncé dans un rapport l'"acharnement judiciaire" contre les manifestants en France. En 2018 et 2019, plus de 40.000 personnes ont été condamnées pour divers infractions et délits "sur la base de lois vagues", fréquemment "utilisées pour restreindre illégalement les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression", affirme l'ONG.
as-alv/bdx/or
Magali Blandin: "Jérôme G. a froidement organisé l'exécution de sa femme", selon un avocat #
Jérôme G. est un homme qui a "froidement, longuement et méticuleusement organisé l'exécution de sa femme", a déclaré mardi l'avocat de la famille de Magali Blandin dont le corps a été retrouvé samedi après les aveux de son mari.
Concernant les critiques sur le classement de la plainte de Magali Blandin pour violences conjugales au lendemain de son dépôt, Me William Pineau a estimé que la quadragénaire avait été "victime à bien des égards" et "sous bien des aspects" de ces violences.
Ce serait "trop simple de réduire le sujet à cela", a-t-il toutefois nuancé, en rappelant que le parquet de Rennes n'était "pas suspect de mollesse" en matière de politique pénale relative aux violences conjugales. "Mes clients ne se plaignent pas de cette décision", a-t-il indiqué.
"Les violences conjugales sont un phénomène trop grave pour qu'on tente d'y apporter une réponse en l'illustrant mal. Jérôme G. n'est pas un homme violent qui pour la x-ième fois a porté des coups qui cette fois auraient été trop forts et auraient causé une mort qu'il n'a pas souhaitée. Jérôme G. est un homme qui a froidement, longuement et méticuleusement, organisé l'exécution de sa femme", a-t-il expliqué.
"Je ne suis pas certain que si la réponse pénale à ces violences physiques et psychologiques avait été différente, on aurait évité un tel drame qui me paraît procéder d'une résolution individuelle personnelle réfléchie de son meurtrier et pas malheureusement d'un enchaînement fatal de violences habituelles", a-t-il ajouté.
Selon l'avocat, la famille avait eu "récemment" la confidence de ce que l'ambiance au sein du couple s'était "terriblement tendue depuis que Magali Blandin avait manifesté des volontés d'indépendance".
Magali Blandin avait fait état "d'inquiétudes diffuses quant à l'agressivité dont pourrait faire preuve Jérôme G."
Elle avait aussi évoqué "l'emprise" dont pouvait faire preuve Jérôme G. et avait déclaré à sa famille "Si jamais je devais y retourner (au domicile familial, ndlr), venez me chercher".
Mais même "en imaginant le pire du potentiel inquiétant de Jérôme G., personne n'aurait pu imaginer qu'il pouvait aller jusque-là", a souligné Me Pineau.
hdu/gvy/or
"Gilets jaunes": jusqu'à 14 mois de prison ferme pour une série d'incendies en Dordogne #
Cinq "gilets jaunes" ont été condamnés mardi à Bergerac à des peines allant jusqu'à 14 mois de prison ferme pour avoir participé à des degrés divers à une série d'incendies dans le département de la Dordogne, en décembre 2018 au plus fort du mouvement, a-t-on appris par le tribunal.
Ces trois hommes et deux femmes, âgés aujourd'hui de 30 à 52 ans, étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et destruction de biens d'autrui, des faits qui leur ont valu des condamnations à des peines allant de 14 mois de prison ferme pour le principal prévenu, à 2 ans de prison avec sursis pour deux des mis en cause. Par ailleurs, des peines de 12 mois et 6 mois ferme ont été prononcées à l'encontre de deux autres prévenus.
Ils "voulaient montrer leur mécontentement envers la politique du gouvernement en s'en prenant à tout ce qui touche à l'Etat", avait déclaré la procureure de Bergerac Odile de Fritsch à l'époque de leur mise en examen en mars 2019.
Les mis en cause, de situation professionnelle modeste, sans condamnation à leur passif, s'étaient rencontrés au début du mouvement des "gilets jaunes", lors de rassemblements sur des ronds-points dans l'agglomération bergeracoise.
Entre le 23 et le 30 décembre 2018, des départs de feu avaient été constatés dans le sud du département: contre une Maison des services publics et un centre technique de la Communauté d'agglomération du bergeracois, sur une boîte aux lettres de mairie à Colombier.
Une guinguette du lac de Pombonne, propriété de la Ville de Bergerac, était également partie en fumée, un engin de déblaiement du Conseil départemental qui avait servi à dégager un rond-point des "gilets jaunes" avait été incendié à Prigonrieux, ainsi qu'un relais téléphonique, à Gardonne.
L'enquête avait abouti à l'interpellation du groupe de Périgourdins trois mois plus tard.
nal/pjl/it
Lille: reprise du trafic des bus mercredi après un droit de retrait des conducteurs #
Le trafic des bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, devait reprendre normalement mercredi, après une interruption due à un droit de retrait des conducteurs choqués par une agression, a annoncé mardi l'opérateur.
"Le tramway et l'ensemble des lignes de bus circuleront normalement à compter de mercredi matin prise de service", indique Ilevia dans un communiqué.
"La qualité du dialogue social a permis de définir des engagements concrets et immédiats à mettre en place sur le réseau", se félicite le communiqué, mentionnant des partenariats renforcés avec police et gendarmerie et des effectifs d'agents de sécurité, contrôleurs et autres médiateurs "réorientés sur les lignes du réseau identifiées à ce jour comme sensibles ou requérant une présence humaine accrue".
Les conducteurs avaient exercé leur droit de retrait lundi matin après "l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service" par deux personnes à scooter, avait expliqué à l'AFP le secrétaire CGT d'Ilevia, Mohamed Farhi.
"Les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient", s'était-il ému, demandant "des engagements forts" de la direction.
"Nous aurions voulu des mesures plus pérennes dans le temps" a-t-il réagi mardi. "il n'y a pas de moyens supplémentaires, il s'agit d'une réorganisation temporaire".
Ce droit de retrait était selon lui nécessairement limité dans le temps et a atteint ses objectifs dans la mesure où il a sensibilisé les usagers et les politiques aux risques encourus par les chauffeurs.
bj/cab/cal
Violences sexuelles: le texte renforçant la protection des mineurs de retour au Sénat #
Les sénateurs ont donné leur feu vert, mardi en commission, avec quelques modifications de forme, au texte renforçant la protection des mineurs face aux violences sexuelles, avant son examen jeudi dans l'hémicycle en deuxième lecture.
Il s'agit à l'origine d'une proposition de loi centriste émanant du Sénat, largement réécrite par voie d'amendements du gouvernement et de sa majorité au Palais Bourbon.
Le texte fixe à 15 ans l'âge en dessous duquel un enfant est considéré non consentant pour un acte sexuel avec un adulte, un seuil porté à 18 ans en cas d'inceste.
La peine prévue est de 20 ans de réclusion criminelle pour les viols, incestueux ou non.
Pour éviter d'incriminer des liaisons légitimes nouées entre l'adolescence et le début de la vie adulte, une clause, surnommée "Roméo et Juliette", prévoit que les sanctions ne s'appliquent que si "la différence d'âge entre le majeur et le mineur (de moins de 15 ans, ndlr) est d'au moins cinq ans".
En commission, les sénateurs n'ont pas modifié le fond du dispositif, mais ont adopté huit amendements de la rapporteure LR Marie Mercier essentiellement pour préciser ou harmoniser les mesures. Pour la rapporteure, il s'agit d'être "le plus simple possible" dans la rédaction de la loi et de parer aux risques d'inconstitutionnalité.
Parmi les modifications apportées en commission, les sénateurs ont supprimé "une formulation redondante", jugeant "inutile de qualifier d'+inceste+ l'infraction de viol incestueux, l'adjectif incestueux renvoyant déjà à la qualification d'inceste".
Cette suppression pourrait cependant faire débat dans l'hémicycle. Les députés avaient en effet décidé d'ajouter le terme d'"inceste" à la formule initiale de "viol incestueux" dans un souci de nommer les faits sans détour.
Les sénateurs ont par ailleurs réécrit l'article introduisant une nouvelle infraction dans le code pénal, consistant à demander à un mineur de moins de quinze ans de se livrer à des actes sexuels sur internet ("sextorsion").
Ils ont prévu que cette nouvelle infraction puisse concerner tous les mineurs et soit punie de sept ans d'emprisonnement et de 100.000 euros d'amende (dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende si le mineur a moins de quinze ans).
Après son passage au Sénat, le texte repartira en deuxième lecture à l'Assemblée nationale le 15 avril, le gouvernement ayant indiqué sa volonté de voir ses dispositions devenir opérationnelles dans les meilleurs délais.
vm/jk/cal
Bauxite en Guinée: enquête en France après une plainte visant Alpha Condé et des sociétés minières #
Une enquête a été ouverte à Paris après une plainte pour corruption dans l'exploitation de la bauxite en Guinée impliquant le président Alpha Condé, plusieurs de ses proches et des sociétés minières, dont une française, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Cette enquête préliminaire, ouverte par le parquet national financier (PNF) en septembre, fait suite à la plainte pour "corruption, trafic d'influence et blanchiment de corruption", déposée en août par le Collectif pour la transition en Guinée (CTG).
"Nous avons des soupçons très forts de corruption entre le clan au pouvoir et des miniers", dont l'Alliance minière responsable (AMR) et la Société minière de Boké (SMB), a indiqué à l'AFP Ibrahime Sorel Keita, porte-parole du collectif qui regroupe des opposants d'Alpha Condé, président depuis 2010 et réélu en octobre pour un troisième mandat controversé.
L'AMR, fondée en 2015 par deux jeunes entrepreneurs, Romain Girbal et Thibault Launay, a obtenu un permis pour exploiter la bauxite, signé le 7 juin 2017 par le président Condé.
Une semaine plus tard, l'AMR a cédé ce gisement à la SMB, l'un des principaux exportateurs du pays, détenue par un consortium franco-sino-singapourien.
"En peu de temps, les dirigeants de l'AMR, des inconnus dans le domaine minier, ont récupéré un permis d'exploitation dans une zone importante et l'ont ensuite refilé à la SMB, moyennant une plus-value folle estimée à 200 millions de dollars", a commenté M. Sorel Keita.
L'AMR avait assuré, à l'annonce de la plainte, avoir en réalité conclu un contrat d'amodiation, "une pratique courante dans le secteur minier international, parfaitement conforme au Code minier guinéen".
"Nous n'avons jamais fait quelque chose d'illégal en France ou en Guinée", assure désormais l'AMR, qui compte dans son conseil d'administration notamment l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon et l'armateur Edouard Louis-Dreyfus.
"L'origine des accusations est un combat politique qui nous est étranger", ajoute l'AMR, dénonçant des attaques "incompréhensibles" et précisant tout ignorer de l'enquête.
Me Pierre-Olivier Sur, qui défend Alpha Condé, a critiqué "l'instrumentalisation de la justice tant en France qu'en Guinée" dans le cadre "d'un combat politique".
"Je n'ai aucun élément pour me prononcer, n'ayant pas eu accès à cette plainte qui procède d'une organisation politique et s'inscrit ouvertement dans un calendrier électoral", a souligné Me François Zimeray, avocat du dirigeant de la SMB Fadi Wazni.
Le PNF n'a pas souhaité s'exprimer.
La Guinée, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, détient les plus grands gisements mondiaux de bauxite, minerai utilisé pour fabriquer l'aluminium.
Son extraction est considérée comme polluante et destructrice de terres agricoles, selon l'ONG Human Rights Watch.
mk/gd/pga/pb/sst
Bauxite en Guinée: enquête en France après une plainte visant Alpha Condé et des sociétés minières #
Une enquête a été ouverte à Paris après une plainte pour corruption dans l'exploitation de la bauxite en Guinée impliquant le président du pays Alpha Condé, des proches et des sociétés minières, dont une française, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Cette enquête préliminaire, ouverte par le parquet national financier (PNF) en septembre, fait suite à la plainte pour "corruption, trafic d'influence et blanchiment de corruption", déposée début août par le Collectif pour la transition en Guinée (CTG).
"Nous avons des soupçons très forts de corruption entre le clan au pouvoir et des miniers", dont l'Alliance minière responsable (AMR) et la Société minière de Boké (SMB), a indiqué à l'AFP Ibrahime Sorel Keita, porte-parole du collectif qui regroupe des opposants d'Alpha Condé, président guinéen depuis 2010 et réélu pour la troisième fois en octobre.
L'AMR, fondée en 2015 par deux jeunes entrepreneurs, Romain Girbal et Thibault Launay, a obtenu un permis pour exploiter la bauxite, signé le 7 juin 2017 par le président Alpha Condé.
Une semaine plus tard, l'AMR a cédé ce gisement à la SMB, l'un des principaux exportateurs du pays, détenue par un consortium franco-sino-singapourien.
"En peu de temps, les dirigeants de l'AMR, des inconnus dans le domaine minier, ont récupéré un permis d'exploitation dans une zone importante et l'ont ensuite refilé à la SMB, moyennant une plus-value folle estimée à 200 millions de dollars", a commenté M. Sorel Keita.
L'AMR avait assuré, à l'annonce de la plainte, avoir en réalité conclu un contrat d'amodiation, "une pratique courante dans le secteur minier international, parfaitement conforme au code minier guinéen".
"Nous n'avons jamais fait quelque chose d'illégal en France ou en Guinée", assure désormais l'AMR, qui compte dans son conseil d'administration notamment l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon et l'armateur Edouard Louis-Dreyfus.
"L'origine des accusations est un combat politique qui nous est étranger", ajoute l'AMR, dénonçant des attaques "incompréhensibles" et précisant tout ignorer de l'enquête.
Me Pierre-Olivier Sur, qui défend Alpha Condé, a critiqué "l'instrumentalisation de la justice tant en France qu'en Guinée" dans le cadre "d'un combat politique".
"Je n'ai aucun élément pour me prononcer, n'ayant pas eu accès à cette plainte qui procède d'une organisation politique et s'inscrit ouvertement dans un calendrier électoral", a souligné Me François Zimeray, avocat du dirigeant de la SMB Fadi Wazni.
Le PNF n'a pas souhaité s'exprimer.
La Guinée, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, détient les plus grands gisements de bauxite, minerai utilisé pour fabriquer l'aluminium.
Son extraction est considérée comme polluante et destructrice de terres agricoles, selon l'ONG Human Rights Watch.
mk/gd/pga/pb
Tariq Ramadan jugé pour diffamation: décision le 11 mai #
L'islamologue suisse Tariq Ramadan, mis en examen pour des viols sur cinq femmes, a comparu mardi devant la justice française pour diffamation à la suite de la plainte d'une de ses accusatrices.
Le tribunal correctionnel de Rouen (ouest) rendra sa décision le 11 mai.
Henda El Ayari, 44 ans, lui reproche d'avoir, le 6 septembre 2019, porté atteinte à son honneur et à sa considération en déclarant sur BFMTV et sur RMC être victime d'un "traquenard", avant de déclarer: "un certain nombre de femmes qui se connaissent qui changent leur version quatre fois, je viens de vous parler d'une personne qui dit qu'elle veut me tendre un piège".
Est également visé un extrait du livre le "Devoir de vérité" dans lequel l'intellectuel suisse écrit "elle aurait exercé un chantage à la plainte pour viol sur plusieurs hommes à Roanne et à Rouen, où elle a vécu".
L'avocat de la plaignante Jérémy Kalfon a demandé 20.000 euros de dommages et intérêts au prévenu de 58 ans qui a déclaré à la barre gagner 4.000 euros par mois, au titre de revenus fonciers. Le parquet n'a pas pris de réquisitions et s'en est rapporté "à l'appréciation du tribunal".
"Je conteste totalement les accusations qui sont portées contre moi", a déclaré Tariq Ramadan qui s'est présenté comme marié avec un enfant à charge et "en congé sans traitement de l'université d'Oxford".
"Ce que je dis dans le livre est extrêmement précis. Sur les propos tenus (...) je ne nomme pas spécifiquement Mme El Ayari. Je fais une lecture stricte du dossier. Des hommes se sont plaints que Mme El Ayari avait effectué sur eux un chantage à la plainte au viol. Elle a changé quatre fois de version, le dossier le confirme. Je me suis exprimé en utilisant la précaution verbale d'utiliser le conditionnel. il n'y a ni diffamation, ni insulte", a-t-il ajouté.
Le théologien a par ailleurs de nouveau nié les faits pour lesquels il est mis en examen à Paris depuis le 2 février 2018.
Me Kalfon a en revanche évoqué un "préjudice énorme" pour sa cliente. "A chaque fois qu'il dit quelque chose sur Henda El Ayari, il met une cible sur sa tête. La plainte qu'elle a déposée il y a trois ans ne lui a apporté que des emmerdes, du cyberharcèlement, des gens qui la suivent, qui la menacent dans la rue", a-t-il ajouté.
Henda El Ayari accuse Tariq Ramadan de l'avoir violée en 2012 à Paris.
cor-clc/hdu/it/cls
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base de la mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du Code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier.
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel. Les trois prévenus avaient en revanche été relaxés des faits de rébellion.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
Frédéric Vuillaume a été jugé à plusieurs reprises pour "entrave à la circulation" et "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".
as-alv/bdx/or
Tariq Ramadan jugé pour diffamation: décision le 11 mai #
L'islamologue Tariq Ramadan, mis en examen pour des viols sur cinq femmes, a comparu mardi en correctionnelle à Rouen pour diffamation à la suite de la plainte d'une de ses accusatrices.
Le tribunal rendra sa décision le 11 mai.
Henda El Ayari, 44 ans, lui reproche d'avoir, le 6 septembre 2019, porté atteinte à son honneur et à sa considération en déclarant sur BFMTV et sur RMC être victime d'un "traquenard", avant de déclarer: "un certain nombre de femmes qui se connaissent qui changent leur version quatre fois, je viens de vous parler d'une personne qui dit qu'elle veut me tendre un piège".
Est également visé un extrait du livre le "Devoir de vérité" dans lequel l'intellectuel suisse écrit "elle aurait exercé un chantage à la plainte pour viol sur plusieurs hommes à Roanne et à Rouen, où elle a vécu".
L'avocat de la plaignante Jérémy Kalfon a demandé 20.000 euros de dommages et intérêts au prévenu de 58 ans qui a déclaré à la barre gagner 4.000 euros par mois, au titre de revenus fonciers. Le parquet n'a pas pris de réquisitions et s'en est rapporté "à l'appréciation du tribunal".
"Je conteste totalement les accusations qui sont portées contre moi", a déclaré Tariq Ramadan qui s'est présenté comme marié avec un enfant à charge et "en congé sans traitement de l'université d'Oxford".
"Ce que je dis dans le livre est extrêmement précis. Sur les propos tenus (...) je ne nomme pas spécifiquement Mme El Ayari. Je fais une lecture stricte du dossier. Des hommes se sont plaints que Mme El Ayari avait effectué sur eux un chantage à la plainte au viol. Elle a changé quatre fois de version, le dossier le confirme. Je me suis exprimé en utilisant la précaution verbale d'utiliser le conditionnel. il n'y a ni diffamation, ni insulte", a-t-il ajouté.
Le théologien a par ailleurs de nouveau nié les faits pour lesquels il est mis en examen à Paris depuis le 2 février 2018.
Me Kalfon a en revanche évoqué un "préjudice énorme" pour sa cliente. "A chaque fois qu'il dit quelque chose sur Henda El Ayari, il met une cible sur sa tête. La plainte qu'elle a déposée il y a trois ans ne lui a apporté que des emmerdes, du cyberharcèlement, des gens qui la suivent, qui la menacent dans la rue", a-t-il ajouté.
Henda El Ayari accuse Tariq Ramadan de l'avoir violée en 2012 à Paris.
cor-clc/hdu/it
Fonderie de Bretagne: amers, les salariés se sentent "trahis" par Renault #
"Abandon", trahison", dénoncent les banderoles. Des salariés amers et des centaines de manifestants se sont rassemblés dans une marée de drapeaux rouges mardi matin devant la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault.
Sous un grand ciel bleu, la marée de drapeaux rouges, portés par des syndicalistes CGT, des salariés d'autres usines Renault, des dockers de Lorient ou des militants communistes, a envahi le vaste parking de l'usine dans la banlieue de Lorient.
La chanson des Têtes Raides, crachée par la sono, est gaie. Mais elle ne parvient pas à remonter le moral des métallos bretons, plombés par l'annonce de la mise en vente de leur usine le 11 mars.
"Le calendrier fait peur", marmonne Yannick, barbe grise et visage rond. Le processus de vente doit se terminer en août, quand la fonderie sera fermée et les fours éteints.
"C'est une trahison à tous les niveaux. De Renault et des pouvoirs publics qui ont accompagné cette mascarade de revue stratégique", dénonce Maël Le Goff, délégué CGT de l'usine de 350 salariés.
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne avait été revendue par Renault en 1999 avant une reprise en 2009. A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique qui a conclu que le site devait diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production.
"C'est Renault qui nous a dit d'arrêter la diversification et maintenant ils veulent qu'on y revienne", ironise Cédric, chef de projet de 42 ans.
Comme lui, de nombreux cadres ont rejoint ce rassemblement organisé par la CGT. "On a donné énormément après l'incendie de l'usine en 2019. On a été présents même pendant le Covid. Et maintenant, on nous dit que c'est fini", se désole Régis, 43 ans, responsable du bureau d'études.
"Ils nous coupent l'herbe sous le pied", approuve Jimmy, chargé d'affaires de 44 ans. "C'est Renault qui nous enlève des volumes et nous empêche de revenir à l'équilibre".
Comme lui, tous ont une famille, des enfants. Certains sont même venus récemment d'autres usines Renault pour travailler à Caudan. Amers, ils soulignent tous que les objectifs de performance fixés par Renault ont pourtant été "atteints ou dépassés" l'an dernier. "Renault doit rester l'entreprise des voitures à vivre, pas des voitures à détruire l'emploi en France", lâche Jimmy.
"On a l'impression que la fonderie est en train de disparaître en France, comme l'industrie textile il y a bien longtemps", regrette Alain, 56 ans, salarié des Fonderies du Poitou, dans la Vienne, elles aussi en difficulté. "Fondeurs, pas chômeurs", clame un autocollant sur sa chasuble.
"Ils ont tous leur vie de famille, leur maison à payer", remarque Anne-Laure Vély, 27 ans, vêtue d'une chasuble rose marquée "Soignants avec la FDB". "Ils vont faire quoi tous ces gens? Ils ne demandent qu'à bosser", lance la petite-fille de fondeur.
Outre les syndicalistes, deux députés ont fait le déplacement "par solidarité" avec les salariés de Caudan. Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, voit dans la lutte des fondeurs bretons un "combat national".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", lance-t-il. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
Pour traverser la crise, le groupe Renault a eu droit à un prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'État.
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", lancee le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", promet-il.
Peu après midi, les prises de parole s'achèvent. "Ce n'est que la première journée! On ne lâche rien", lance Maël le Goff, en décomptant 2.000 manifestants et "98% de grévistes".
"Ne laissons pas les chacals brouter nos idéals", continuent à scander les Têtes Raides alors que la foule se disperse.
aag/gvy/tes
Affaire de la mort de Rémi Fraisse à Sivens: les principales dates #
Entre enquêtes et polémiques, les grandes dates de l'affaire Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué par une grenade en 2014 lors de violents affrontements sur le chantier du barrage controversé de Sivens.
Le non-lieu rendu en faveur du gendarme ayant lancé la grenade a été confirmé mardi par la Cour de cassation.
Le 26 octobre 2014, le corps d'un militant écologiste de 21 ans, Rémi Fraisse, est retrouvé vers 02H00 du matin sur le site du barrage controversé de Sivens (Tarn), après des affrontements violents d'opposants au projet avec les forces de l'ordre.
Le lendemain, la famille du jeune botaniste annonce qu'elle va porter plainte pour homicide volontaire. Plus d'une dizaine de manifestations dénonçant les "violences policières" ont lieu dans toute la France.
Le 28 octobre, après la découverte de traces de TNT sur les vêtements de Fraisse, l'enquête privilégie la thèse d'un décès dû à une grenade offensive lancée par les gendarmes.
Forces de l'ordre et gouvernement sont vivement attaqués par les écologistes. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, après avoir déploré "un drame", annonce la suspension de "l'utilisation des grenades offensives" par la gendarmerie.
"On ne construit pas un barrage sur un cadavre", lance le député écologiste Noël Mamère, appelant à "la responsabilité" du gouvernement pour stopper sa construction.
Le 29 octobre, une information judiciaire est ouverte contre X pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".
Le directeur général de la gendarmerie nationale exclut de suspendre le gendarme ayant tiré la grenade.
Le 31, le conseil général du Tarn suspend sine die le chantier du barrage.
Le 13 novembre, Bernard Cazeneuve décide d'interdire les grenades offensives et dément que les autorités aient voulu dissimuler les causes de la mort du jeune homme.
Le 2 décembre 2014, une enquête administrative écarte toute faute professionnelle des gendarmes. Ces conclusions sont qualifiées de mensonges par l'avocat de la famille du militant écologiste.
Le 14 janvier 2015, le gendarme ayant lancé la grenade est placé en garde à vue pour une journée par les juges d'instruction toulousains en charge de l'affaire.
Le 16, suite à un rapport d'experts, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal enterre le projet initial de barrage et propose deux solutions de remplacement.
Le 6 mars, le Conseil départemental du Tarn entérine l'abandon du projet et adopte une des deux alternatives: une retenue d'eau réduite de moitié. Le gouvernement fait évacuer le site occupé depuis seize mois par des zadistes.
Le 25 octobre 2015, quelques centaines de personnes encadrées par des gendarmes rendent hommage au jeune homme sur le lieu de sa mort.
Le 18 mars 2016, le gendarme ayant lancé la grenade est placé sous le statut de témoin assisté.
Le 1er décembre, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, dédouane le gendarme mais critique le manque de clarté des instructions données aux forces de l'ordre.
Le 12 mai 2017, un décret du ministère de l'Intérieur interdit définitivement l'usage des grenades offensives comme celle ayant tué Rémi Fraisse.
Le 9 janvier 2018, les juges d'instruction rendent un non-lieu en faveur du gendarme ayant lancé la grenade, conformément aux réquisitions du parquet de Toulouse. Le père de Rémi Fraisse dénonce une "justice aux ordres".
Le non-lieu est confirmé en appel deux ans plus tard. Saisie par la famille, la Cour de cassation l'a définitivement validé mardi.
La famille veut désormais saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.
doc-paj/mw/mpm
Amiante: la Cour de cassation valide la reprise de l'enquête sur l'entreprise Everite #
Les investigations concernant l'entreprise Everite dans un dossier lié à l'amiante vont bien pouvoir reprendre après une décision récente de la Cour de cassation, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Les familles de victimes se battent pour obtenir un procès contre les responsables de cette entreprise de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Dans une ordonnance datée du 8 mars, consultée par l'AFP, le président de la chambre criminelle de la Cour de cassation a décidé qu'il n'y avait "lieu d'admettre, en l'état, le pourvoi du procureur général près la cour d'appel de Paris" dans le dossier du site d'Everite à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Il a estimé que "ni l'intérêt de l'ordre public, ni celui d'une bonne administration de la justice" ne commandait l'examen de ce dernier pour l'instant.
Avec ce pourvoi, le parquet général s'opposait à un arrêt de la cour d'appel de Paris du 20 janvier infirmant le non-lieu rendu en décembre 2018 par les juges chargés de l'enquête sur cette filiale de Saint-Gobain.
Dans cet arrêt, la cour d'appel avait en effet renvoyé le dossier aux magistrats instructeurs pour qu'ils reprennent leurs investigations en vue d'éventuelles mises en examen de responsables de l'entreprise.
S'appuyant sur une interprétation juridique inédite dans l'histoire de ce scandale sanitaire vieux de plus de vingt ans, la cour d'appel estimait que l'exposition de ces salariés à l'amiante pouvait être imputée à ces responsables.
Elle prenait le contrepied d'une analyse établie en 2017 par les juges d'instruction et le parquet du pôle santé publique du tribunal de Paris, selon laquelle il serait impossible de déduire avec précision le moment de l'exposition des salariés à cette fibre cancérogène, et celui de leur contamination, et par conséquent d'établir les responsabilités pénales de tel ou tel dirigeant.
Depuis lors, une quinzaine d'affaires, liées au scandale de l'exposition à ce matériau interdit en France en 1997, avaient pris ou devaient prendre le chemin d'un non-lieu.
Dans un communiqué, l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) se réjouit de cette "nouvelle victoire pour les victimes", et demande aux juges du pôle santé publique du tribunal de Paris "de reprendre sans délai l'instruction du dossier pénal de l'entreprise Everite", soulignant que beaucoup de responsables avaient déjà disparu.
Elle a aussi demandé que la cour d'appel de Paris examine au plus vite les appels formés dans d'autres dossiers liés à l'amiante qui s'étaient aussi conclus par des non-lieux des juges d'instruction.
Michel Parigot, un responsable d'une autre association de défense des victimes de l'amiante, l'AVA, a toutefois estimé que cette décision ne permettrait pas d'avoir un grand procès sur "l'affaire de l'amiante".
"Ce que l'on pourra juger, ce sont de simples affaires d'hygiène et de sécurité, mais pas des responsables nationaux" de ce scandale, a-t-il déclaré à l'AFP. La raison pour laquelle l'AVA veut déposer une citation directe visant les responsables nationaux de la catastrophe sanitaire de l'amiante.
Cette procédure, annoncée depuis deux ans mais toujours pas engagée, permet de saisir directement le tribunal sans passer par une instruction pénale, à charge pour les plaignants de collecter et de présenter les éléments de preuve à l'audience.
edy/pa/mpm
Région Nouvelle-Aquitaine : plainte au PNF contre l'exécutif d'Alain Rousset (PS) #
Une plainte pour détournement de fonds publics visant l'exécutif socialiste de la Région Nouvelle-Aquitaine présidée par Alain Rousset, a été transmise au Parquet National Financier (PNF), a-t-on appris mardi auprès du parquet de Bordeaux.
Le parquet, confirmant une information du quotidien Sud Ouest, indique s'être dessaisi de cette plainte contre X, déposée le 8 mars à Bordeaux, au profit du PNF.
David Angevin, collaborateur de cabinet de février 2015, année de campagne électorale, à février 2018 comme "plume" du président Rousset, accuse l'équipe dirigeante socialiste d'avoir "fait payer avec de l'argent public" la campagne électorale, en utilisant les moyens et le travail des salariés de la Région.
M. Angevin, journaliste et écrivain, avait ensuite dirigé l'Université du Futur, organisme de réflexion de la Région sur la révolution numérique, dont il a été licencié "comme un chien", a-t-il dit à l'AFP, en janvier 2020 après des désaccords selon lui avec des responsables politiques.
Dans un communiqué de la Région après le dépôt de cette plainte, M. Rousset s'était "inscrit en faux contre les allégations le mettant en cause", indiquant que "cinq ans après les faits allégués et à quatre mois du scrutin régional", elle relevait d'"une intention de nuire".
Affirmer que les règles de campagne n'auraient pas été respectées en 2015 est "dénué de tout fondement " et "pas acceptable", selon le communiqué, qui ajoute que M. Angevin a été "licencié pour insuffisance professionnelle" en janvier 2020, en raison de "son incapacité à collaborer de manière apaisée avec ses collègues et ses partenaires".
M. Rousset, qui n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature, devrait vraisemblablement briguer un cinquième mandat (dont trois à la tête de l'ex-Aquitaine) aux futures régionales.
ff/pjl /dlm
Evacuation dans le calme de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire #
La préfecture de Loire-Atlantique a lancé mardi matin, dans le calme, l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Je me réjouis que cette opération de retour à l'État de droit se soit déroulée dans des conditions apaisées, sans heurts, sans doute parce que le rapport de force n'était pas favorable aux occupants de la zone", a déclaré lors d'une conférence de presse en fin de matinée Didier Martin, préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire.
"Ce matin, dès 7 heures, 400 gendarmes étaient mobilisés et une cinquantaine d'occupants étaient présents sur la zone", a précisé le préfet, évoquant une "opération bien préparée car complexe en raison du profil des occupants et de la configuration de la zone: 400 hectares, très marécageux et peu de terre ferme".
Sur place, les forces de l'ordre intervenaient dans le calme, peu de zadistes étaient encore présents en début de matinée, a constaté un photographe de l'AFP. La zone était survolée en permanence par deux hélicoptères et un ballet de camions a commencé à défiler en fin de matinée avec des remorques entières de débris de cabanes et gravats, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié "les forces de la gendarmerie mobilisées pour faire respecter l'état de droit" avec des photos montrant les barricades et constructions sur place, dont une enflammée.
L'opération était "bien avancée et pratiquement terminée" en fin de matinée, selon le préfet.
"La seconde phase consistera à évacuer environ 500 mètres cube de matériaux accumulés sur place depuis plusieurs mois: cela représente environ 20 bennes de camion (épaves de voiture, barricades, pneus, constructions en bois...). La 3e phase va consister à surveiller la zone pendant plusieurs semaines pour éviter toute réoccupation", a-t-il ajouté.
"Nous avions 400 gendarmes appuyés par deux véhicules blindés équipés de lames pour ouvrir les barricades. L'opération s'est déroulée sans heurts et les personnes montées dans les arbres ou dans l'éolienne sont descendues d'elles-mêmes", a précisé le général Frédéric Laurent, commandant en second de la région gendarmerie Pays de la Loire, lors de la conférence de presse.
"Nous n'avons à déplorer aucun blessé et les occupants n'ont opposé aucune résistance. il y a eu des contrôles d'identité mais pas d'interpellation". Toutefois, "les gendarmes ont retrouvé énormément de pièges sur place (barricades, larges tranchées, boulons, clous) et de projectiles non utilisés (cocktail Molotov, bouteilles remplies de peinture...)", a-t-il souligné.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux. Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"On est dans la colère et l'incompréhension envers les élus locaux qui veulent bétonner 110 hectares de zone humide au nom de la création d'emploi", a réagi Morgane du mouvement politique Nantes en commun, qui participait à une petite manifestation d'une cinquantaine de personnes devant la préfecture pour protester contre l'évacuation.
cor-ssg-faa-gvy/mas/bow
Meurtre de Magali Blandin: le procureur de Rennes répond aux accusations de laxisme #
"Il y a eu une réponse judiciaire mais qui n'est pas passée par une poursuite": le procureur de Rennes a justifié mardi le classement sans suite d'une plainte déposée en septembre par Magali Blandin contre son mari, qui a avoué l'avoir tuée à coups de batte de baseball.
Le féminicide présumé de cette femme de 42 ans a suscité un vif émoi dans l'opinion et plusieurs responsables politiques et associatifs ont pointé du doigt la justice.
"Le couple venait de se séparer. Elle a été tuée à coups de batte de baseball. De batte de baseball. Elle avait déposé plainte pour violences. La plainte avait été classée sans suite. En fait, rien ne change. C'est désespérant et révoltant", a écrit sur Twitter Laurence Rossignol, sénatrice socialiste et ancienne ministre.
"Halte aux violences faites aux femmes. Effroi et désespoir pour Magali Blandin mère de quatre enfants, massacrée par son mari. Elle avait porté plainte pour violence conjugale. La plainte fut classée c'est révoltant", a estimé Ségolène Royal, ancienne ministre et "finaliste" de l'élection présidentielle, sur le même réseau social.
La militante féministe Caroline De Haas a également mis en cause le parquet dans un tweet. "Magali Blandin avait porté plainte en septembre contre son ex-mari. Classée sans suite. Il l'a assassinée en février (...)".
Le procureur de Rennes, Philippe Astruc, qui dit ne pas vouloir "polémiquer avec quiconque", a toutefois souhaité expliquer à l'AFP les raisons du classement de cette plainte le 4 septembre.
A l'été 2020, Magali Blandin, éducatrice spécialisée, annonce à son mari qu'elle va prendre un compte en banque personnel, décision qui tend les relations dans ce couple qui a quatre enfants et qui s'est marié en 2003 après s'être rencontrés en 1996.
Le 2 septembre au soir, lors d'une discussion animée, "elle dit qu'il soulève le banc et qu'elle tombe sur les fesses en arrière" et décide de quitter le domicile. Le lendemain, elle dépose plainte à la brigade de Montauban-de-Bretagne et le mari, qui n'a pas d'antécédent judiciaire pour violences, est placé en garde à vue, tandis que les quatre parents du couple seront entendus.
Magali Blandin "passe le protocole, va à l'IMJ (institut médico-légal). Un certificat médical ne constate pas de lésions physiques mais évoque une tachycardie importante", liée au stress, explique M. Astruc. "Elle évoque aussi des faits en 2005, 2013, 2019, 2020 et le caractère autoritaire de son mari, et dit : +Généralement, les violences, ce sont plus des bousculades, des insultes en tout genre, des dénigrements+".
Le mari, qui reconnaît avoir soulevé le banc, "dit qu'il est victime de violences physiques de la part de sa femme, ce que Mme Blandin reconnaît et ce que dans la procédure civile, les enfants confirmeront".
Aussi, le magistrat, qui décide du classement, considère que "l'intensité de ce fait-là ne justifie pas un renvoi devant le tribunal correctionnel". "Étant donné une approche égalitaire du droit (...), il aurait fallu naturellement poursuivre Mme Blandin pour les violences, reconnues, qu'elle a pu exercer sur son mari", dit M. Astruc.
"Le choix qui a été fait a été plutôt de mettre en place un accompagnement social", explique M. Astruc, avec entretien avec un psychologue, saisie de deux associations d'aide aux victimes et accompagnement de l'intervenant social en gendarmerie.
"J'ai fait mon examen de conscience et voilà pourquoi cette décision a été prise et que j'en assume sa responsabilité", a dit le procureur, soulignant que 1.414 plaintes pour violences conjugales en 2020, contre 720 en 2018, ont été traitées au tribunal de Rennes, avec 330 déferrements en 2020 contre 100 deux ans plus tôt.
"Dire que la justice ne fait pas son travail et que rien ne change, c'est très injuste", a-t-il estimé.
mas/gvy/tes
Grève les 24 et 25 mars dans les centres d'appels et l'accueil évènementiel #
Les salariés des centres d'appels ou encore les hôtes et hôtesses d'accueil sont appelés mardi à la grève les 24 et 25 mars par trois syndicats mécontents du refus des organisations patronales d'augmenter les salaires de ces salariés de "première et deuxième ligne".
La CGT, FO et SUD demandent dans un communiqué "une augmentation de salaire immédiate et une prime Covid, appellent les salariés des centres d'appels, de l'accueil (...) et les salariés sous convention collective P2ST (prestataires de services du tertiaire, ndlr), à se mettre en grève le 24 et 25 mars 2021".
Cette branche recense 8.500 entreprises qui comptabilisent 103.000 salariés en France, dans des secteurs qui comprennent également la traduction, le recouvrement, ou encore le télésecrétariat.
Avec la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, ces syndicats ont interrompu le 15 mars la réunion de commission paritaire en raison "du refus catégorique des organisations patronales d'augmenter du moindre centime d'euro les salariés de première et deuxième ligne", précisent-ils.
Les syndicats déplorent que trois échelons, représentant 86% des salariés de la branche, se trouvent désormais en dessous du Smic après sa revalorisation.
"Dans les centres d'appels, le premier confinement s'est traduit par un +quoi qu'il en coûte+ à leur santé, et l'obligation de travailler sur site", poursuivent les organisations en pointant du doigt le rôle des cinq géants Teleperformance, Sitel, Comdata, Phone Regie ou Iqera qui n'ont pas interrompu leur activité au plus fort du confinement du printemps 2020.
"Les organisations patronales refusent de reconnaître les efforts consentis. Pourtant, certains grands groupes ont continué d'engranger des bénéfices et d'augmenter leurs dirigeants", assurent encore les organisations syndicales.
cd/cel/sp
Amiante: la Cour de cassation valide la reprise de l'enquête sur l'entreprise Everite #
Les investigations concernant l'entreprise Everite dans un dossier lié à l'amiante vont bien pouvoir reprendre après une décision récente de la Cour de cassation, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Les familles de victimes se battent pour obtenir un procès contre les responsables de cette entreprise de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Dans une ordonnance datée du 8 mars, consultée par l'AFP, le président de la chambre criminelle de la Cour de cassation a décidé qu'il n'y avait "lieu d'admettre, en l'état, le pourvoi du procureur général près la cour d'appel de Paris" dans le dossier du site d'Everite à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
Il a estimé que "ni l'intérêt de l'ordre public ni celui d'une bonne administration de la justice" ne commandait l'examen de ce dernier pour l'instant.
Avec ce pourvoi, le parquet général s'opposait à un arrêt de la cour d'appel de Paris du 20 janvier infirmant le non-lieu rendu en décembre 2018 par les juges chargés de l'enquête sur cette filiale de Saint-Gobain.
Dans cet arrêt, la cour d'appel avait en effet renvoyé le dossier aux magistrats instructeurs pour qu'ils reprennent leurs investigations en vue d'éventuelles mises en examen de responsables de l'entreprise.
S'appuyant sur une interprétation juridique inédite dans l'histoire de ce scandale sanitaire vieux de plus de vingt ans, la cour d'appel estimait que l'exposition de ces salariés à l'amiante pouvait être imputée à ces responsables.
Elle prenait le contrepied d'une analyse établie en 2017 par les juges d'instruction et le parquet du pôle santé publique du tribunal de Paris, selon laquelle il serait impossible de déduire avec précision le moment de l'exposition des salariés à cette fibre cancérogène, et celui de leur contamination, et par conséquent d'établir les responsabilités pénales de tel ou tel dirigeant.
Depuis lors, une quinzaine d'affaires, liées au scandale de l'exposition à ce matériau interdit en France en 1997, avaient pris ou devaient prendre le chemin d'un non-lieu.
Dans un communiqué, l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) se réjouit de cette "nouvelle victoire pour les victimes", et demande aux juges du pôle santé publique du tribunal de Paris "de reprendre sans délai l'instruction du dossier pénal de l'entreprise Everite", soulignant que "des années de procédure" s'étaient écoulées et que beaucoup de responsables avaient déjà disparu.
Elle a aussi demandé que la cour d'appel de Paris examine au plus vite les appels formés dans d'autres dossiers liés à l'amiante qui s'étaient aussi conclus par des non-lieux des juges d'instruction.
edy/gd/tib/bow
Meurtre de Magali Blandin: il y a eu "un accompagnement social" après sa plainte, assure le procureur #
Le procureur de la République de Rennes a indiqué mardi qu'il y avait eu "une réponse judiciaire, avec un accompagnement social" après la plainte pour violences conjugales en septembre de Magali Blandin dont le corps a été retrouvé samedi en Ille-et-Vilaine après les aveux de son mari.
Depuis la découverte du corps, de nombreux responsables politiques critiquent la justice pour ce classement sans suite alors que ce féminicide suscite un vif émoi dans l'opinion.
"Elle a été tuée à coups de batte de baseball. De batte de baseball. Elle avait déposé plainte pour violences. La plainte avait été classée sans suite. En fait, rien ne change. C'est désespérant et révoltant", a écrit sur Twitter Laurence Rossignol, sénatrice socialiste et ancienne ministre.
Philippe Astruc, qui dit ne pas vouloir "polémiquer avec quiconque", a toutefois souhaité expliquer les raisons du classement de cette plainte le 4 septembre. "Dire que la justice ne fait pas son travail et que rien ne change, c'est très injuste", a-t-il dit à l'AFP.
A l'été 2020, Magali Blandin, éducatrice spécialisée, annonce à son mari qu'elle va prendre un compte en banque personnel, décision qui tend les relations dans ce couple qui a quatre enfants.
Le 2 septembre au soir, lors d'une discussion animée, "elle dit qu'il soulève le banc et qu'elle tombe sur les fesses en arrière". Le lendemain elle dépose plainte à la brigade de Montauban-de-Bretagne et le mari est placé en garde à vue, tandis que les quatre parents du couple seront entendus.
Magali Blandin "passe le protocole, va à l'IMJ (institut médico-légal). Un certificat médical ne constate pas de lésions physiques", explique M. Astruc. "Elle évoque aussi des faits en 2005 2013, 2019, 2020 et le caractère autoritaire de son mari, et dit +généralement, les violences, ce sont plus des bousculades, des insultes en tout genre, des dénigrements+".
Le mari, qui reconnaît avoir soulevé le banc, "dit qu'il est victime de violences physiques de la part de sa femme, ce que Mme Blandin reconnaît et ce que dans la procédure civile, les enfants confirmeront".
Aussi, le magistrat, qui décide du classement, considère que "l'intensité de ce fait-là ne justifie pas un renvoi devant le tribunal correctionnel". "Étant donné une approche égalitaire du droit (...), il aurait fallu naturellement poursuivre Mme Blandin pour les violences, reconnues, qu'elle a pu exercer sur son mari", dit M. Astruc.
"Le choix qui a été fait a été plutôt de mettre en place un accompagnement social", explique M. Astruc, avec entretien avec un psychologue, saisie de deux associations d'aide aux victimes et accompagnement de l'intervenant social en gendarmerie.
mas/gvy/tes
Début de l'assemblée des évêques de France, votes vendredi sur la pédocriminalité dans l'Eglise #
Les évêques catholiques ont entamé mardi matin leur assemblée de "printemps" qui se tient jusqu'à vendredi, jour où ils doivent voter des "résolutions" pour lutter contre la pédocriminalité dans l'Eglise, à six mois des conclusions d'une commission indépendante sur le sujet.
Cette assemblée plénière des quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) se tient pour une petite partie d'entre-eux à Lourdes - le président Eric de Moulins-Beaufort et une quinzaine d'autres - le reste de l'épiscopat étant en visioconférence.
Les deux premiers jours sont consacrés à la notion d'écologie ("Produire et créer, quelle empreinte?"), avec plusieurs invités et intervenants.
Vendredi les évêques entendent conclure des discussions menées depuis deux ans et demi par quatre groupes de travail sur la lutte contre la pédocriminalité, portant sur quatre dimensions : le volet "mémoriel" (éventuels lieux de mémoire, monuments, ndlr), l'accompagnement des auteurs d'agressions, la prévention et "la dimension financière" permettant de reconnaître la souffrance des victimes.
"À partir de leurs conclusions, l'Assemblée plénière se prononcera par des résolutions vendredi", a assuré la CEF dans un communiqué, sans préciser leur teneur, ni s'il s'agira de déclarations de principe ou de mesures précises.
Cette assemblée a lieu dans la foulée d'une rencontre en février lors de laquelle les prélats ont collectivement examiné, sous divers angles, la notion complexe de "responsabilité" au sujet des crimes sexuels commis par des clercs sur les mineurs, mais sans prendre de décision.
Elle a lieu six mois avant la remise des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) chargée de faire la lumière sur ces faits depuis les années 1950 et mise sur pied à la demande de l'épiscopat et les instituts religieux.
La Ciase, présidée par Jean-Marc Sauvé, a récemment estimé à "au moins 10.000" le nombre de victimes depuis 70 ans. Les questions de responsabilité et de réparations feront partie de son rapport.
La question des finances de l'Eglise "dans le contexte très particulier de la crise sanitaire" sera aussi au menu de la cette rencontre de quatre jours.
Le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort prendra la parole vendredi dans la matinée.
kp/mep/dlm
Evacuation de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire #
La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé mardi matin l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Les unités de gendarmerie interviennent dans le cadre des règles habituelles de maintien de l'ordre sur ce type d'opération", indique la préfecture dans un communiqué, précisant que les personnes présentes pouvaient quitter la zone avant l'intervention des gendarmes.
Sur place les forces de l'ordre étaient nombreuses mais intervenaient dans le calme, peu de zadistes étaient encore présents, selon un photographe de l'AFP. Un zadiste était notamment réfugié tout en haut d'un arbre.
Dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié "les forces de la gendarmerie mobilisées pour faire respecter l'état de droit" avec des photos montrant les barricades et constructions sur place, dont une enflammée.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint Nazaire et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux.
Une conférence de presse est prévue en fin de matinée à la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"Ils vont remblayer l'intégralité des 110 hectares, ils vont tout détruire, la faune et la flore, les zones humides", s'inquiète Yoann Morice, qui a lancé il y a quelques mois le collectif "Stop Carnet" à l'origine d'un weekend de manifestation sur le site fin août.
ssg-faa-mas/gvy/
Evacuation de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire (préfecture) #
La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé mardi matin l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Les unités de gendarmerie interviennent dans le cadre des règles habituelles de maintien de l'ordre sur ce type d'opération", indique la préfecture dans un communiqué, précisant que les personnes présentes pouvaient quitter la zone avant l'intervention des gendarmes.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint Nazaire et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux.
Une conférence de presse est prévue en fin de matinée à la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"Ils vont remblayer l'intégralité des 110 hectares, ils vont tout détruire, la faune et la flore, les zones humides", s'inquiète Yoann Morice, qui a lancé il y a quelques mois le collectif "Stop Carnet" à l'origine d'un weekend de manifestation sur le site fin août.
faa-mas/gvy/bow
Génocide au Rwanda: le sort incertain de l'enquête sur l'ex-gendarme de l'Elysée Paul Barril #
La justice française a-t-elle trop tardé ? Vingt-sept ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, l'état de santé de l'ex-capitaine Paul Barril, 74 ans, rend incertaine sa mise en examen, au désespoir des parties civiles qui réclament un procès pour celui qu'elles accusent de complicité du régime génocidaire.
L'ex-gendarme de l'Elysée sous François Mitterrand, reconverti dans les années 1980 dans la sécurité de chefs d'Etat africains, n'a été entendu pour la première fois qu'en mai 2020 par une juge d'instruction du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris, après huit ans d'investigations.
L'enquête avait été ouverte après une plainte pour complicité de génocide déposée en 2013 par l'association Survie, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Au coeur des accusations des trois ONG: la présence de Paul Barril au Rwanda en plein génocide et la signature d'un contrat de formation militaire et de conseil le 28 mai 1994 avec le gouvernement intérimaire rwandais (GIR), alors qu'un embargo international avait été imposé par l'ONU.
Derrière ces activités, les associations soupçonnent aussi le président François Mitterrand ou le gouvernement d'Edouard Balladur d'avoir potentiellement utilisé le capitaine Barril au service d'une "stratégie indirecte" de la France pour soutenir le régime rwandais face aux rebelles, une accusation objet de vives controverses depuis plus de vingt-cinq ans.
Paul Barril, qui a eu maille à partir avec la justice dans d'autres affaires comme celles des écoutes de l'Elysée ou des Irlandais de Vincennes au début des années 1980, a contesté avoir signé ce contrat de 3 millions de dollars, partiellement exécuté et payé.
Selon des sources concordantes, une expertise graphologique a toutefois conclu en novembre que la signature sur le contrat était bien la sienne.
Les 28 et 29 mai 2020, le septuagénaire, atteint de la maladie de Parkinson, a été interrogé par la juge d'instruction comme "témoin assisté", statut intermédiaire entre simple témoin et mis en examen.
Devant la magistrate, l'ex-numéro 2 du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a raconté s'être rendu au Rwanda en mai 1994, avec plusieurs hommes recrutés via sa société Secrets, pour enquêter sur l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, à la demande de la veuve de ce dernier, Agathe Kanziga.
Cet attentat a déclenché les massacres au cours desquels environ 800.000 personnes, essentiellement de la minorité tutsi, ont été tuées en trois mois.
Paul Barril a affirmé s'être rendu également au Rwanda pour "faire du renseignement" pour le compte de la France et être reparti en y laissant quatre hommes pour exécuter un "audit des forces spéciales rwandaises". Des photos retrouvées en perquisition chez ses ex-mercenaires les montrent toutefois armés, parfois lourdement, laissant penser qu'ils formaient des militaires rwandais voire combattaient à leurs côtés.
Cinq mois après cette audition, la magistrate a demandé au parquet un réquisitoire supplétif pour élargir ses investigations à des soupçons d'"association de malfaiteurs" en vue de commettre un génocide, une infraction plus simple à poursuivre car elle n'exige que la démonstration d'"actes préparatoires" aux crimes.
Cette nouvelle étape laissait augurer une possible mise en examen de M. Barril.
Toutefois, un rapport médical est venu doucher les espoirs des parties civiles de le voir un jour jugé aux assises.
Dans une expertise du 22 décembre 2020 dont l'AFP a eu connaissance, le neurologue indique que la maladie du capitaine est "parvenue à son niveau le plus élevé", ce qui ne lui permet "plus de soutenir ni audition ni confrontation".
Pour Me Eric Plouvier, qui défend l'association Survie, c'est ainsi une "pièce de choix" qui disparaît. Depuis le début de l'enquête, l'avocat a déjà réclamé trois fois (2014, 2018 et 2019) l'audition de Paul Barril.
"Les lenteurs de l'instruction constituent non seulement un déni de justice mais aussi une faute lourde du service public de la justice qui n'a pas réalisé les diligences normales, ce qui aurait permis d'éviter un dépérissement des preuves mais aussi des personnes", regrette l'avocat.
"Après tant d'années de latence et d'inertie, il est permis d'espérer que l'instruction reprenne un cours plus actif permettant de faire la lumière sur les agissements et responsabilités de Barril et de son équipe dans le déroulement du génocide au Rwanda", déclarent ses confrères de la FIDH, Mes Patrick Baudouin et Clémence Bectarte.
"Il n'appartient pas aux parties civiles de se constituer en juges", réagit Me Hélène Clamagirand, qui défend Paul Barril, en soulignant que les ONG ont porté plainte des années après le génocide. "On ne peut pas reprocher à une personne déjà âgée à l'époque de subir les affres du temps".
Les investigations ne sont toutefois pas terminées.
Selon une source proche du dossier, plus d'une demi-douzaine de personnes, dont la veuve du président Habyarimana et cinq anciens mercenaires qui avaient accompagné M. Barril au Rwanda, ont été entendues en novembre et décembre.
Pour l'instant, "la justice s'est arrêtée au plafond de verre que constitue le début d'une entrée dans les sphères du pouvoir" français, regrette Me Plouvier, alors que Paul Barril affirme qu'il tenait informé le sommet de l'Etat de ses activités, via le conseiller de l'Elysée François de Grossouvre (qui s'est suicidé le 7 avril 1994), le général Philippe Rondot ou le ministre de la Coopération d'alors, Michel Roussin.
edy-bl/lbx/blb/am
Grève des conducteurs du réseau de transports en commun lillois après une agression #
Aucun bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, ne circulait lundi matin, hormis les bus scolaires, en raison d'une grève des conducteurs après une agression samedi, a-t-on appris de sources concordantes.
"En raison d'un mouvement social spontané, aucun bus ne circule actuellement sur le réseau. Le métro et le tramway quant à eux circulent normalement", a indiqué le service communication d'Ilevia.
"Les conducteurs ont exercé leur droit de retrait après l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service", a précisé à l'AFP Mohamed Farhi, secrétaire CGT d'Ilevia.
"Deux personnes à scooter ont projeté de la javel sur lui, par la fenêtre, qui était ouverte. Il avait heureusement des lunettes de soleil, qui l'ont un peu protégé. Mais les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient. Nous demandons des engagements forts de notre direction, que cette agression ne semble pas avoir émue", a ajouté M. Farhi, avant une rencontre avec cette dernière.
Mais "aucun accord n'a encore été trouvé" après ce rendez-vous, a indiqué dans la soirée la direction, qui prévoit de nouvelles "perturbations" mardi.
Assurant "entendre l'émotion des collaborateurs", elle "dénonce fermement tout acte d'agression envers" les agents Ilevia ou les voyageurs.
Dans son communiqué, elle "réaffirme sa volonté de déployer un maximum de dispositifs pour permettre aux agents d'exercer leurs fonctions dans les meilleures conditions de sécurité, dans le cadre des prérogatives qui sont les siennes. C'est une priorité".
rl/cbn
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: "C'était l'hystérie totale", racontent les prévenus #
Ils voulaient manifester "pacifiquement", prendre "des photos", se "protéger" du gaz lacrymogène. Au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018, des jeunes sans histoires ont tenté d'expliquer lundi comment ils ont été "entraînés" dans "l'hystérie totale".
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept, debout et alignés face à la présidente, l'air de ne pas en mener large. Ils ne sont pas les "principaux responsables" - jamais identifiés - des "scènes de désolation" qui ont fait le tour des médias, rappelle la présidente Sonia Lumbroso.
Ils encourent cependant jusqu'à 10 ans d'emprisonnement notamment pour dégradations aggravées et vols.
Le tribunal commence par "retracer" le fil de ce 1er décembre 2018, acte 3 des manifestations de "gilets jaunes". Les centaines de véhicules brûlées, les commerces pillés... Et puis l'Arc de Triomphe, pris d'assaut par les manifestants dans un brouillard de gaz lacrymogène.
A l'écran défilent les photos "extrêmement choquantes" de ce qu'a subi ce "symbole" parisien.
Les piliers du monument historique sont couverts de tags, parfois jusqu'à 5 mètres de hauteur. La présidente les lit d'un ton désabusé: "On a coupé des têtes pour moins que ça", "vive le vent, vive le vent, vive le vandalisme". Elle "passe" ensuite sur les inscriptions "pas trop polies" visant le président Emmanuel Macron - qui apparaissent cependant à l'écran, déclenchant des rires étouffés dans la salle bien remplie.
"L'Arc de Triomphe, quand même", dira-t-elle plusieurs fois.
Viennent ensuite les photos de l'intérieur, "complètement saccagé". Le sol est "tapissé de verre brisé", un "tableau jeté au sol", "une maquette de l'Arc de Triomphe éventrée", "un buste tagué" de points rouges au niveau de yeux... "Un champ de ruines", résume-t-elle, et des dégâts estimés à un million d'euros.
Alors, ce qui est reproché aux prévenus en face d'elle paraît parfois un peu dérisoire.
A la barre, s'avance Valentin N., Breton de 25 ans en veste en velours marron.
Il n'a pas de casier judiciaire comme la plupart de ses co-prévenus (dont deux femmes, absentes à l'audience mais représentées).
"J'ai de la sympathie pour les +gilets jaunes+", dit-il d'emblée. Venu place de l'Etoile "voir ce qu'il se passait", "prendre des photos", il raconte avoir été pris dans "le mouvement de panique" et s'être retrouvé à l'intérieur. il monte sur le toit du monument comme d'autres manifestants, "par curiosité".
Dans la boutique de souvenirs dévastée, Valentin N. a ramassé "machinalement" quatre cartes postales. "Deux de l'Arc de Triomphe et deux de la Tour Eiffel" - précise la présidente. C'est pour ce vol qu'il est jugé.
Mehdi B., livreur de 26 ans à l'époque, était venu manifester. "Pacifiquement", précise-t-il. "Bien entendu", répond la présidente.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+?", lui demande-t-elle.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond celui qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un instinct de survie", explique-t-il.
Il comparaît simplement pour être entré dans le monument et pour avoir menti sur son identité au moment de son arrestation.
Un autre est là pour avoir tenté de fracasser une porte à coups d'extincteur. Il avait 18 ans, rappelle la présidente qui tente par tous les moyens de comprendre "pourquoi". Melvyn A. est inaudible, peine à s'expliquer. "C'était l'hystérie totale", "j'ai été entraîné", "ça m'est monté à la tête", répète celui qui ne connaissait "rien de rien" aux "gilets jaunes" avant.
Arrive Hamza C., 21 ans à l'époque. Son ADN a été trouvé sur une statue en partie détruite dans le monument.
"Ca peut être un postillon?", avance-t-il. "C'est a priori un ADN de contact donc c'est la peau", répond impassible la présidente.
"Je me suis baladé un peu", reconnaît-il. Mais "quand je suis arrivé, tout était déjà cassé".
L'interrogatoire des prévenus se poursuit mardi, le procès est prévu jusqu'à vendredi.
mdh/tib/or
Florence Porcel veut que PPDA soit "jugé pour ses actes" #
L'écrivaine Florence Porcel, qui accuse de viols l'ex-star de TF1 Patrick Poivre d'Arvor, ce qu'il rejette catégoriquement, s'est exprimée pour la première fois depuis la révélation de sa plainte et souhaite, dans des entretiens au Parisien et au magazine Elle, qu'il "réponde de ses actes" devant la justice.
Le mois dernier, le quotidien Le Parisien avait révélé le dépôt de la plainte de l'écrivaine contre l'ancien présentateur vedette de JT, lui reprochant un rapport sexuel non consenti en 2004 et de lui avoir imposé une fellation en 2009.
Le parquet de Nanterre avait confirmé dans la foulée à l'AFP avoir ouvert une enquête préliminaire.
Si PPDA avait pris aussitôt la parole pour rejeter ces accusations "mensongères", qu'il avait qualifiées par l'entremise de son avocat puis sur le plateau de l'émission "Quotidien" de "dénonciation calomnieuse", Florence Porcel ne s'était pas encore exprimée publiquement sur cette affaire.
Dans un entretien accordé au Parisien, et mis en ligne lundi, elle dit ne pas vouloir réagir aux déclarations de PPDA et faire confiance à la justice. "L'enquête permettra d'établir les faits", assure-t-elle, disant souhaiter que "Patrick Poivre d'Arvor soit jugé pour ses actes".
"Cet homme m'a volé ma vie sentimentale, amoureuse, sexuelle. (...) Je veux qu'il arrête de faire des victimes. Et qu'il réponde de ses actes devant une cour d'assises", a-t-elle confié également dans un entretien à elle, publié le même jour sur le site de l'hebdomadaire.
Interrogée sur les témoignages d'autres femmes évoqués ces dernières semaines dans la presse, elle a également confié à Elle qu'elle aimerait "que l'enquête prouve que cet homme était dans un système entier de prédation, installé depuis des décennies, peut-être couvert par sa hiérarchie".
Le parquet de Nanterre, qui dirige l'enquête pour viol visant l'ancien présentateur du journal télévisé de TF1, avait indiqué mardi avoir reçu deux autres témoignages de faits "pouvant être qualifiés de viols", confirmant des informations du journal Le Monde.
De son côté, le célèbre journaliste a nié en bloc les accusations de l'écrivaine, "absurdes et surtout mensongères" selon lui, se disant le mois dernier "révolté par la manière dont on cherche à l'instrumentaliser pour assurer la promotion d'un roman". "Jamais je n'ai consenti, accepté une relation qui ne serait pas consentie, qui serait forcée que ce soit sentimentale ou sexuelle", avait-il également assuré dans l'émission "Quotidien".
fpo/may/mpm
Recel de grands crus en France: six interpellations dans la communauté asiatique #
Six personnes d'origine chinoise ont été interpellées la sermaine dernière en région parisienne, lors du démantèlement d'un réseau de recel de grands crus, qui a permis la saisie d'un millier de bouteilles, d'une valeur d'environ 200.000 euros, a annoncé la gendarmerie lundi.
Lors de l'opération, 1.070 bouteilles volées ou d'origine douteuse ont été saisies, de très grands crus (Petrus, Château Yquem, Romanée-Conti, Rothschild, Cheval blanc, magnum Angelus...), ainsi que plus de 118.000 euros en espèce.
"Incidemment", 180.000 masques anti-Covid non-homologués ont été saisis, précise la gendarmerie dans un communiqué.
L'importante opération, impliquant une centaine de gendarmes, a abouti mardi aux interpellations, et à des perquisitions dans 15 lieux, à Paris et dans sa grande couronne, dont des commerces et restaurants de la communauté asiatique, ainsi que dans une propriété viticole du Libournais (sud-ouest de la France).
Cinq personnes, Chinois d'origine, naturalisés pour certains, ont été inculpées vendredi pour recel en bande organisée, vol en bande organisée, blanchiment aggravé, association de malfaiteurs. Elles ont été placées sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortie du territoire et versement d'une caution. Une sixième a été laissée libre.
L'opération est l'aboutissement d'une enquête de plusieurs mois qui a permis d'identifier une filière de recel, avec des commerçants et restaurateurs qui écoulaient les bouteilles en restaurants (avant leur fermeture liée au Covid), auprès de particuliers, ou à l'exportation.
Certains avaient investi dans une propriété viticole en Gironde, à la gestion de laquelle deux des suspects étaient associés, a précisé à l'AFP le colonel Jean-Baptiste Félicité, commandant la section de recherche de Bordeaux.
Une autre opération a abouti en janvier aux interpellations et mises en examen de sept personnes, dont un ressortissant Chinois, négociant, après un vol de grand crus pour 800.000 euros de butin en septembre 2020 sur l'agglomération bordelaise. Selon les services d'enquête, le vol de grands crus y est un phénomène prégnant, avec des préjudices qui deviennent plus importants.
pbl/swi/cls
Décès d'une femme à Perpignan: garde à vue prolongée pour son ex-conjoint #
La garde à vue d'un homme, dont l'ex-conjointe est décédée dimanche après avoir été gravement brûlée dans l'incendie de son appartement à Perpignan, a été prolongée, a-t-on appris lundi soir auprès du parquet.
L'autopsie de la victime, une femme de 55 ans, aura lieu mardi, selon la même source qui évoque "très peu d'éléments objectifs nouveaux à ce stade".
"De toute façon, une décision concernant les suites judiciaires données à cette affaire sera prise ce mardi", a indiqué le parquet.
Connu des services de police, notamment pour des faits de violences conjugales, l'ex-conjoint de 54 ans avait été interpellé dimanche après-midi par la police municipale à proximité de l'appartement incendié.
L'enquête de voisinage a permis d'établir qu'il avait quitté précipitamment les lieux après le départ du sinistre.
Dans cette affaire, le parquet de Perpignan a ouvert une enquête pour meurtre sur conjoint et incendie criminel et saisi la police judiciaire.
La victime a été gravement brûlée et intoxiquée dans l'incendie de son logement dans la nuit de samedi à dimanche aux alentours de minuit. Évacuée par les secours, elle est morte à l'hôpital.
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.
cor-mer/bow
A son procès, Réda Kriket nie à nouveau tout projet d'attentat jihadiste #
"C'était vraiment pas pour faire un attentat": jugé cinq ans après la découverte d'un arsenal de guerre inédit près de Paris, Réda Kriket est resté évasif lundi sur ces armes, se contentant de nier une nouvelle fois tout projet d'attaque terroriste.
Dans l'appartement que cet ex-délinquant de 39 ans louait sous un faux nom à Argenteuil (Val-d'Oise), les enquêteurs avaient découvert le 24 mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles, un arsenal "d'une ampleur inédite".
Cinq fusils d'assaut, sept armes de poing, un pistolet-mitrailleur, de nombreuses munitions, des explosifs artisanaux, dont du TATP, une substance prisée du groupe Etat islamique (EI), et 11.000 billes d'acier avaient été notamment saisis.
Devant la cour d'assises spéciale, qui le juge depuis le 8 mars avec six autres accusés, Réda Kriket estime qu'avec cette découverte les policiers "se sont trop vite félicités", en déclarant "devant les médias (avoir) déjoué un attentat".
"Ils avaient une idée en tête. J'avais été condamné pour +terro+, donc ça ne peut être qu'une histoire de +terro+. (...) OK le matériel est très suspect, surtout en 2016, mais si on cherche vraiment on s'apercevra que ça peut être autre chose", avance l'accusé, dont les propos sont souvent inaudibles.
Réda Kriket était alors recherché en Belgique, soupçonné de participation à un groupe terroriste, un dossier dans lequel il a été condamné en son absence en juillet 2015 à dix ans d'emprisonnement.
Des faits qu'il conteste également, assurant que "dans cette histoire là", il n'a fait "que receler" des bijoux volés.
"En cavale", Réda Kriket rentre alors en France, utilise de fausses identités et loue à partir d'août 2015 l'appartement d'Argenteuil, objet de nombreux questionnements de la cour.
Est-ce lui qui a acheté le coffre-fort dans lequel a été trouvé l'arsenal, veut savoir le président, Laurent Raviot.
"Je ne veux pas répondre à cette question, je n'y ai jamais répondu", le coupe Réda Kriket, montrant de premiers signes d'irritation après plusieurs heures d'interrogatoire. "Pour être sincère, je suis presque à saturation des questions", ajoute-t-il, menaçant de se rasseoir.
"Bon, on se passera de vos explications sur le coffre", déplore le magistrat, passant aux nombreux profils ADN identifiés dans la planque, dont ceux de deux hommes présents avec lui dans le box, Anis Bahri et Abderrahmane Ameuroud.
Selon l'accusation, ils constituaient avec Réda Kriket le "coeur idéologique et opérationnel" de cette "cellule d'Argenteuil", soupçonnée d'avoir été mandatée depuis la Syrie par l'Etat islamique.
Face à l'insistance de la cour, Réda Kriket martèle, après avoir regardé chacun de ses coaccusés: "Hormis Anis (Bahri) qui est passé à un moment donné, personne ici n'est venu dans l'appartement".
Et quant aux armes, ils n'ont "rien à voir": "une partie a été dérobée par moi, une partie a été achetée par moi", assure Réda Kriket.
A qui? "Je ne peux pas entrer dans les détails", élude-t-il. Où ont-elles été achetées? "Pas de détails". Comment sont-elles arrivées jusqu'à Argenteuil, insiste le président.
Réda Kriket se borne à répéter, comme il l'a fait tout au long de l'instruction, que ce n'était "pas pour faire un attentat".
Il évoque, restant vague, le braquage d'un "dépôt", un dernier "gros coup" qui devait lui rapporter "une grosse somme d'argent".
Mais ses explications laissent autant dubitative la cour que les représentantes de l'accusation: au vu de ses antécédents judiciaires, et de ses condamnations surtout pour des cambriolages aux "butins" plutôt maigres, il n'a pas le profil d'un braqueur aguerri.
Compte tenu aussi de ses convictions religieuses, "contradictoires" avec un passage à l'acte délinquant.
En mettant "bout à bout" plusieurs éléments du dossier - une condamnation par défaut en Belgique pour terrorisme, une suspicion de départ en Syrie fin 2014-début 2015, et la découverte de cet arsenal quelques mois après les attentats du 13-Novembre 2015 à Paris, le président Laurent Raviot lance: "vous comprenez qu'il peut y avoir soupçon de projet d'attentat?".
Et Réda Kriket de rétorquer: "En 2016, tout ce que je faisais, c'était pour l'argent".
Le procès est prévu jusqu'au 9 avril.
asl/tib/sp
Réseau parisien de recel de grands crus: six interpellations dans la communauté asiatique #
Six personnes d'origine chinoise ont été interpellées la sermaine dernière en région parisienne, lors du démantèlement d'un réseau de recel de grands crus, qui a permis la saisie d'un millier de bouteilles, d'une valeur d'environ 200.000 euros, a annoncé la gendarmerie lundi.
Mardi dernier, une importante opération impliquant une centaine de gendarmes a abouti aux interpellations, et à des perquisitions dans 15 lieux, à Paris et dans sa grande couronne, dont des commerces et restaurants de la communauté asiatique, ainsi que dans une propriété viticole du Libournais (Gironde), a précisé la gendarmerie dans un communiqué.
Lors de l'opération, 1.070 bouteilles volées ou d'origine douteuse ont été saisies, de très grands crus (Petrus, Château Yquem, Romanée-Conti, Rothschild, Cheval blanc, magnum Angelus...), d'une valeur totale d'environ 200.000 euros, ainsi que plus de 118.000 euros en espèce. "Incidemment", 180.000 masques anti-Covid non-homologués ont été saisis, précise la gendarmerie.
A l'issue des gardes à vue, cinq personnes, Chinois d'origine, naturalisés pour certains, ont été mises en examen vendredi pour recel en bande organisée, vol en bande organisée, blanchiment aggravé, association de malfaiteurs. Elles ont été placées sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortie du territoire et versement d'une caution. Une sixième a été laissée libre.
L'opération est l'aboutissement d'une enquête de plusieurs mois, et le prolongement d'un coup de filet conjoint police-gendarmerie en décembre, principalement en Gironde et Dordogne, qui avait abouti à la mise en examen de 14 personnes et l'incarcération de sept d'entre elles.
L'enquête a ensuite permis d'identifier une filière de recel, avec des commerçants et restaurateurs qui écoulaient les bouteilles en restaurants (avant leur fermeture liée au Covid), auprès de particuliers, ou à l'exportation.
Certains avaient investi dans une propriété viticole en Gironde, à la gestion de laquelle deux des suspects étaient associés, a précisé à l'AFP le colonel Jean-Baptiste Félicité, commandant la section de recherche de Bordeaux.
A la genèse de cette affaire, une série de vols dans des entrepôts et chez des négociants sur la métropole bordelaise à l'automne 2019, portant sur un préjudice de plus de 5 millions d'euros. Police et gendarmerie avaient été co-saisies par un juge d'instruction bordelais en 2020.
Une autre opération, de police cette fois, a abouti en janvier aux interpellations et mises en examen de sept personnes, dont un ressortissant Chinois, négociant, après un vol de grand crus pour 800.000 euros de butin en septembre 2020 sur l'agglomération bordelaise. Selon les services d'enquête, le vol de grands crus y est un phénomène prégnant, avec des préjudices qui deviennent plus importants.
pbl/swi
Cinq personnes en garde à vue après l'agression d'un enseignant de primaire dans l'Aisne #
Cinq personnes, membres d'une même famille, ont été placées en garde à vue lundi, soupçonnées d'avoir agressé un enseignant d'une école primaire de Laon (Aisne), a-t-on appris de source judiciaire.
Les faits se sont produits lundi matin, "à la suite d'un échange" entre la mère d'un élève de maternelle de l'école Hélène-Boucher "autour de la problématique de son absentéisme répété", a indiqué à l'AFP le procureur de Laon Guillaume Donnadieu, confirmant une information de l'Union.
Après cet échange devant l'école, la mère est revenue accompagnée de quatre autres membres de sa famille: le père de l'enfant, deux de ses oncles et sa grand-mère.
Des coups auraient alors été portés dans la cour de l'établissement sur l'enseignant "qui souffre de plusieurs blessures au visage". Il doit être examiné mardi par un médecin légiste, selon M. Donnadieu.
Aucun antécédent de violence n'avait été signalé par l'école jusqu'alors pour cette famille.
La garde à vue des cinq personnes, qui "ont globalement reconnu les faits" selon le parquet, devrait être prolongée mardi matin.
Dans un communiqué, le préfet de l'Aisne Ziad Khoury, qui s'est rendu sur place, a dénoncé "l'agression physique inacceptable dont a été victime un enseignant" et indiqué qu'un "message de soutien et de reconnaissance" du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer "leur a été transmis".
Il a appelé également "à la plus grande fermeté face à de tels comportements inadmissibles, venant de l'entourage d'un enfant scolarisé dans cette école".
En visite dans une école élémentaire de La Ferté-Milon (Aisne), M. Blanquer a dénoncé lundi des "agressions totalement inacceptables" et des "actes inadmissibles" de la part de parents d'élèves, alors qu'une directrice d'école maternelle et d'une agent territoriale spécialisée des écoles maternelles (ATSEM) ont été agressées jeudi par une parent d'élève et sa fille à Nogent-sur-Oise (Oise).
rl/or
Menaces contre Mila: six nouvelles personnes en garde à vue #
Six personnes ont été placées en garde à vue lundi dans l'enquête sur les menaces de mort proférées à l'encontre de Mila après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique sur l'islam, a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.
Ces six personnes, cinq hommes et une femme âgés de 18 à 35 ans, ont été placées en garde à vue à Paris, en Seine-et-Marne, en Gironde, en Haute-Savoie, dans le Bas-Rhin et les Bouches-du-Rhône, dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris.
Elles ont été placées en garde à vue du chef de "harcèlement moral en ligne" et pour cinq d'entre elles également pour "menaces de mort", tandis que la sixième l'était pour sa part pour "menaces de crime".
Cinq personnes avaient déjà été arrêtées en février dans le cadre de la même enquête. Elles doivent être jugées le 3 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour "harcèlement moral" et, pour deux d'entre elles, "menaces de mort".
Mila avait suscité de violentes réactions, accompagnées parfois de menaces de mort, en publiant en novembre sur le réseau social TikTok une nouvelle vidéo dans laquelle elle s'en prenait vertement à ses détracteurs.
L'adolescente avait partagé sur Twitter des captures d'écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l'assassinat du professeur Samuel Paty en octobre 2020 dans les Yvelines.
Le parquet de Vienne (Isère), qui avait ouvert mi-novembre une enquête, s'était dessaisi début décembre au profit du pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Lycéenne à Villefontaine (Isère), Mila avait été contrainte de quitter son établissement scolaire après avoir publié en janvier 2020 une première vidéo devenue virale dans laquelle elle critiquait de façon virulente l'islam.
Deux personnes ont déjà été condamnées l'an dernier à des peines de prison pour des menaces de mort envers la jeune fille. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier 2020 et la diffusion de ses coordonnées.
edy/tib/cbn
France: le chauffeur d'un diplomate russe soupçonné de recel de vélos volés #
Un employé du consulat de Russie à Strasbourg (est de la France) a été placé en garde à vue en février, soupçonné de recel de vélos volés, mais est reparti en Russie avant que la police ne puisse l'interroger, a-t-on appris de sources concordantes.
Le quadragénaire de nationalité russe, ne bénéficiant pas d'immunité diplomatique et résidant au consulat, a été placé en garde à vue le 14 février pour 24 heures avant d'être relâché le temps que l'enquête se poursuive, ont indiqué deux sources proches du dossier.
Début février, l'ancien premier adjoint du maire de Strasbourg Alain Fontanel, dont l'épouse est ambassadrice de la France auprès du Conseil de l'Europe, se fait voler en plein jour son vélo électrique attaché dans la rue, à proximité de la représentation française au Conseil de l'Europe, dans un quartier où sont concentrés nombre d'ambassades et de représentations diplomatiques.
Plusieurs jours après le vol, "je vois mon vélo, ainsi que deux autres de la même marque, sur une annonce du site Leboncoin, en vente à peu près à moitié prix", a expliqué à l'AFP M. Fontanel. "Je vais au commissariat pour déposer plainte".
La police répond alors à l'annonce et prend contact avec le vendeur. Un rendez-vous est fixé à une entrée annexe du consulat de Russie.
Le suspect sort du consulat, et donc de la zone diplomatique, pour apporter, avec une facture portant le tampon du consulat qui se révélera fausse, le vélo de M. Fontanel, identifié par lui-même sur place et par son numéro de série, et trois autres vélos dont les propriétaires n'ont pas encore été identifiés. Il est alors interpellé par les policiers et les vélos sont saisis.
Depuis janvier 2020, environ 300 petites annonces pour des vélos de qualité, souvent électriques, ont été passés sur le site de petites annonces Leboncoin à partir du même compte, ont ensuite découvert les enquêteurs. Cela représenterait une valeur d'environ 100.000 euros.
Toutefois, quand la police veut convoquer de nouveau le suspect pour une deuxième audition, il lui est répondu qu'il est reparti en Russie "suite à des problèmes de santé" et que son contrat avec le consulat a été suspendu.
Contacté par l'AFP, le consulat de Russie a répondu qu'il ne faisait "pas de commentaires au sujet des données personnelles".
Un mandat de recherche a été émis. Si le suspect n'est pas retrouvé après un certain temps, il pourrait être jugé par défaut.
maj/bdx/or/cls
Menaces contre Mila: six nouvelles personnes en garde à vue (parquet de Paris) #
Six personnes ont été placées en garde à vue lundi dans l'enquête sur les menaces de mort proférées à l'encontre de l'adolescente iséroise Mila après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique sur l'islam, a indiqué à l'AFP le parquet de Paris.
Ces six personnes, cinq hommes et une femme âgés de 18 à 35 ans, ont été interpellées dans différentes régions de France dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris. Cinq personnes avaient déjà été arrêtées en février et doivent être jugées en juin par le tribunal correctionnel de Paris.
edy/tib/cbn
Strasbourg: le chauffeur d'un diplomate russe soupçonné de recel de vélos volés #
Un employé du consulat de Russie à Strasbourg a été placé en garde à vue en février, soupçonné de recel de vélos volés, mais est reparti en Russie avant que la police ne puisse l'interroger sur des centaines de ventes potentielles, a-t-on appris de sources concordantes.
Le quadragénaire de nationalité russe, ne bénéficiant pas d'immunité diplomatique et résidant au consulat, a été placé en garde à vue le 14 février pour 24 heures avant d'être relâché le temps que l'enquête préliminaire se poursuive, ont indiqué deux sources proches du dossier.
Début février, l'ancien premier adjoint de Strasbourg Alain Fontanel, dont l'épouse est ambassadrice de la France auprès du Conseil de l'Europe, se fait voler en plein jour son vélo électrique attaché dans la rue, à proximité de la représentation française au Conseil de l'Europe, dans un quartier de Strasbourg où sont concentrés nombre d'ambassades et de représentations diplomatiques.
Plusieurs jours après le vol, "je vois mon vélo, ainsi que deux autres de la même marque, sur une annonce du site Leboncoin, en vente à peu près à moitié prix", a expliqué à l'AFP M. Fontanel. "Je vais au commissariat pour déposer plainte".
La police répond alors à l'annonce et prend contact avec le vendeur. Un rendez-vous est fixé à une entrée annexe du consulat de Russie.
Le suspect sort du consulat, et donc de la zone diplomatique, pour apporter, avec une facture portant le tampon du consulat qui se révélera fausse, le vélo de M. Fontanel, identifié par lui-même sur place et par son numéro de série, et trois autres vélos dont les propriétaires n'ont pas encore été identifiés. Il est alors interpellé par les policiers et les vélos sont saisis.
Depuis janvier 2020, environ 300 petites annonces pour des vélos de qualité, souvent électriques, ont été passés sur le site Leboncoin à partir du même compte, ont ensuite découvert les enquêteurs. Cela représenterait une valeur d'environ 100.000 euros.
Toutefois, quand la police veut convoquer de nouveau le suspect pour une deuxième audition, il lui est répondu qu'il est reparti en Russie "suite à des problèmes de santé" et que son contrat avec le consulat a été suspendu.
Contacté par l'AFP, le consulat de Russie a répondu qu'il ne faisait "pas de commentaires au sujet des données personnelles".
Un mandat de recherche a été émis. Si le suspect n'est pas retrouvé après un certain temps, il pourrait être jugé par défaut.
Confiée à la Sûreté départementale, l'enquête est toujours en cours.
maj/bdx/or
La Réunion: enlèvement et agression sexuelle d'une fillette de 5 ans #
Un homme de 37 ans a été mis en examen lundi à la Réunion pour l'enlèvement, la séquestration et le viol d'une fillette de 5 ans, et a été placé en détention provisoire, a indiqué le procureur de la République de Saint-Denis.
Jeudi après-midi dans un quartier populaire de Saint-Benoît (commune de l'est de l'île), un automobiliste a essayé d'attirer des enfants qui jouaient au pied de leur immeuble en leur proposant des bonbons. Une fillette de 5 ans a accepté de le suivre. L'homme l'a fait monter dans sa voiture et a démarré.
"L'homme a indiqué avoir roulé quelques temps et a avoué l'avoir ensuite violée", a déclaré le procureur, Éric Tuffery. "Il a déclaré avoir agi sur une pulsion", a-t-Il ajouté.
Deux heures après son enlèvement la fillette a été retrouvée par un promeneur, marchant en larmes en bordure d'un champ de cannes à Saint-André, une commune située à plusieurs kilomètres de son domicile.
La fillette a décrit son agression aux enquêteurs et a pu donner plusieurs indications sur son auteur, "avec beaucoup de courage malgré son jeune âge", a souligné le général Poty, commandant le groupement de gendarmerie de La Réunion.
Grâce à ce portrait-robot et aux déclarations de deux témoins "qui ont vu la voiture (du mis en cause) non loin du lieu de l'enlèvement, l'homme a été interpellé samedi après-midi", a ajouté l'officier de gendarmerie.
Il est passé aux aveux lors de sa garde à vue "et il a exprimé des regrets", a commenté son avocat, Me Fabian Gorce.
La petite fille "a quand même été kidnappée et violée, même si le jeune âge peut permettre des oublis, on ne l'oublie pas comme ça", a fait valoir le procureur, en ajoutant qu'"il s'agira de définir par la suite quel devra être son suivi psychologique".
Déjà condamné à 26 reprises, mais jamais pour des faits d'agression sexuelles, le mis en cause était sorti de prison le 2 décembre. Il a déjà effectué des séjours en établissements psychiatriques. Des expertises vont être effectuées pour déterminer son état mental au moment des faits.
mah/etr/pab/or
Maine-et-Loire: une petite fille de 6 ans tuée par un berger allemand #
Une petite fille âgée de six ans est morte dimanche après avoir été mordue par un berger allemand à Ombrée-d'Anjou (Maine-et-Loire), a-t-on appris lundi auprès du procureur de la République d'Angers.
Dimanche vers 15H00, dans cette commune située entre Angers et Rennes, la petite fille "est sortie de chez elle, après un déjeuner, car elle avait parfois l'habitude d'aller sur ce terrain où il y a des chevaux", a expliqué à l'AFP Eric Bouillard, procureur d'Angers, confirmant une information de Ouest-France.
Elle a été retrouvée "avec des morsures à la tête et était inanimée", et n'a pas pu être sauvée, a-t-il ajouté.
Les gendarmes ont constaté que la chienne, un berger allemand de deux ans et qui appartenait à un voisin ami de la famille, avait été tuée par le propriétaire.
Une enquête pour homicide involontaire, confiée à la gendarmerie de Segré (Maine-et-Loire), a été ouverte, d'après la même source.
mas-cor/mcl/mpm
Saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée #
La Marine française a procédé dimanche a une saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée, sur un cargo qui avait quitté les côtes sud-américaines quelques jours plus tôt, a annoncé lundi la préfecture maritime de l'Atlantique.
Une équipe du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude est intervenue à bord du cargo Najlan avec l'accord de l'État du pavillon, à savoir la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès située dans les Caraïbes.
"Très rapidement, ce sont plus de 6.000 kilogrammes de cocaïne qui ont été découverts à bord", assure la préfecture maritime.
Le Najlan, cargo mesurant près de 105 mètres de long, faisait l'objet d'un suivi particulier, selon la même source.
L'opération a été conduite sur la base de renseignements transmis par l'Office français antistupéfiants (OFAST) et la police néerlandaise, en collaboration avec le centre opérationnel d'analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants (MAOC-N), agence internationale basée à Lisbonne, Europol et les autorités brésiliennes.
sf/gvy/bow/cls
Procès Guérini: Alexandre réfute avoir utilisé la position de son frère Jean-Noël #
"Professionnellement, je ne me suis jamais présenté comme le frère de...", a assuré lundi Alexandre Guérini devant le tribunal correctionnel de Marseille où il comparaît aux côtés de son ainé Jean-Noël, l'ex-homme fort des Bouches-du-Rhône, accusé d'avoir favorisé ses affaires.
"Je suis complétement indépendant de lui. Cela ne correspond pas à ce que je suis", a martelé l'entrepreneur en gestion des déchets interrogé par la présidente Céline Ballerini sur son surnom de "M. Frère".
Depuis le début du procès, lundi dernier, plusieurs témoins ont décrit l'interventionnisme d'Alexandre Guérini dans des dossiers publics en précisant qu'il s'était présenté à eux comme le frère de Jean-Noël pour les impressionner.
La justice soupçonne l'ancien président du Conseil général d'avoir préempté un terrain de La Ciotat puis de l'avoir revendu à la communauté d'agglomération Garlaban Huveaune Sainte-Baume (GHB) pour favoriser son frère qui en avait besoin pour satisfaire un appel d'offre remporté avec cet établissement public pour la gestion et l'extension d'une décharge.
"Je n'ai jamais parlé avec mon frère" de ce terrain, a assuré lundi le chef d'entreprise.
Vendredi, Jean-Noël Guérini avait affirmé avoir toujours séparé les intérêts privés de son frère et l'intérêt général même si témoignages et écoutes téléphoniques l'ont montré apparemment plus sensible aux sollicitations de son cadet qu'il ne le disait.
Lundi, une nouvelle écoute a renforcé cette thèse: "J'ai passé 10 ans de ma vie à des conneries parce que derrière, il y avait M. Frère qui s'enrichissait", racontait en 2011 une conseillère spéciale de l'élu qui ajoutait: "Les deux se partageaient les marrons". "Je n'ai rien partagé, c'est une critique gratuite", a réagi l'entrepreneur.
Le tribunal s'est ensuite penché sur les conditions d'exploitation de la décharge de La Ciotat par la société d'Alexandre Guérini.
Ce dernier est poursuivi pour avoir accueilli sur le site des déchets d'entreprises privées, alors qu'il ne pouvait contractuellement n'enfouir que des déchets publics, avec l'accord tacite d'Alain Belviso, président de la communauté GHB jugé pour "complicité d'abus de confiance".
Le procès se poursuit jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/ide
Saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée par la Marine nationale #
La Marine nationale a procédé dimanche a une saisie record de plus de six tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée, a annoncé lundi la préfecture maritime de l'Atlantique, se félicitant d'un "résultat exceptionnel".
Cette saisie a été menée sous la direction du préfet maritime de l'Atlantique et du procureur de la République de Brest, indique la préfecture maritime dans un communiqué.
L'opération de "vaste ampleur" a été conduite sur la base de renseignements transmis par l'Office français antistupéfiants (OFAST) et la police néerlandaise, en collaboration avec le centre opérationnel d'analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants (MAOC-N), agence internationale basée à Lisbonne, Europol et les autorités brésiliennes.
Une équipe du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude est intervenue à bord du cargo Najlan avec l'accord de l'État du pavillon, à savoir la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès située dans les Caraïbes.
"Très rapidement, ce sont plus de 6.000 kilogrammes de cocaïne qui ont été découverts à bord", assure la préfecture maritime.
Le Najlan, cargo mesurant près de 105 mètres de long, avait quitté les côtes sud-américaines plusieurs jours auparavant et faisait l'objet d'un suivi particulier, selon la même source.
"La parfaite coopération entre les acteurs nationaux et internationaux de la lutte contre les stupéfiants, appuyée par le réseau diplomatique du ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE), a permis d'obtenir ce résultat exceptionnel", souligne la préfecture maritime, qui ajoute que les investigations judiciaires vont se poursuivre.
sf/gvy/bow
A Rouen, 500 à 600 manifestants pour "la liberté syndicale" #
Environ 500 personnes selon la police, 600 selon la CGT, ont manifesté lundi matin à Rouen pour "la liberté syndicale" avant le procès de deux syndicalistes pour diffamation prévu lundi mais finalement annulé.
Le tribunal a constaté lundi après-midi la "nullité de la citation", le délai de 20 jours entre la délivrance de la citation et la date de la première audience n'ayant pas été respecté.
Le responsable d'un magasin Foir'Fouille de Dieppe avait assigné l'Union locale (UL) CGT de Rouen et son secrétaire Handy Barré pour un post sur la page facebook de l'UL, au nom de l'UL, le qualifiant de "patron voyou".
Le secrétaire de l'UL CGT de Dieppe, Mathias Dupuis, était lui cité pour "complicité de diffamation" pour avoir dit le 3 juillet 2020, lors d'une manifestation devant le magasin, "les petits patrons de merde comme ça (...) ils règnent par la terreur". Une vidéo de cette manifestation a été postée sur la page facebook de l'UL CGT Rouen.
La manifestation de juillet visait notamment à défendre une salariée militante CGT accusée de vol et menacée de licenciement. Selon la CGT, la salariée n'avait pas l'intention de voler et comptait payer ce qu'elle avait pris le lendemain des faits.
"Assigner des syndicalistes au tribunal, c'est presque devenu un sport. Le but des patrons en faisant ça, c'est de terroriser les salariés. Il a réussi son coup, puisqu'au final il a licencié la salariée en question", a estimé M. Dupuis dans un tract.
"Le rassemblement d'aujourd'hui c'est une manière de ne pas nous laisser faire. Rien n'est plus important que les libertés fondamentales notamment celle de se syndiquer", a lancé lundi au micro devant le tribunal avant l'annulation du procès, le député PCF et ancien maire de Dieppe, Sébastien Jumel.
La plupart des manifestants étaient des militants CGT de Seine-Maritime.
cor-clc/mcl/bow
La Réunion: un homme en détention provisoire pour l'enlèvement et l'agression sexuelle d'une fillette de 5 ans #
Un homme de 37 ans a été mis en examen lundi à la Réunion pour l'enlèvement, la séquestration et le viol d'une fillette de 5 ans, et a a été placé sous mandat de dépôt, a indiqué le procureur de la République de Saint-Denis.
Jeudi après-midi dans un quartier populaire de Saint-Benoît (commune de l'est de l'île), un automobiliste a essayé d'attirer des enfants qui jouaient au pied de leur immeuble en leur proposant des bonbons. Une fillette de 5 ans a accepté de le suivre. L'homme l'a fait monter dans sa voiture et a démarré.
"L'homme a indiqué avoir roulé quelques temps et a avoué l'avoir ensuite violée", a déclaré Éric Tuffery, procureur de Saint-Denis. "Il a déclaré avoir agi sur une pulsion" a ajouté le magistrat.
Deux heures après son enlèvement la fillette a été retrouvée par un promeneur, marchant en larmes en bordure d'un champ de cannes à Saint-André, une commune située à plusieurs kilomètres de son domicile.
La fillette a décrit son agression aux enquêteurs et a pu donner plusieurs indications sur son agresseur, "avec beaucoup de courage malgré son jeune âge", a souligné le général Poty, commandant le groupement de gendarmerie de La Réunion.
Grâce à ce portrait-robot et aux déclarations de deux témoins "qui ont vu la voiture (du mis en cause) non loin du lieu de l'enlèvement, l'homme a été interpellé samedi après-midi", a ajouté l'officier de gendarmerie.
Il est passé aux aveux lors de sa garde à vue "et il a exprimé des regrets", a commenté son avocat Me Fabian Gorce.
Déjà condamné à 26 reprises, mais jamais pour des faits d'agression sexuelles, le mis en cause était sorti de prison le 2 décembre 2020. Il a déjà effectué des séjours en établissements psychiatriques. Des expertises vont être effectuées pour déterminer son état mental au moment des faits.
Mah/etr/cs/or
"Gilets jaunes": début du procès du saccage de l'Arc de Triomphe à Paris #
Le procès de neuf personnes jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe à Paris lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en 2018 s'est ouvert lundi à Paris, sans les principaux responsables qui n'ont jamais été retrouvés.
Les "gilets jaunes", mouvement de protestation contre la politique sociale et fiscale du gouvernement français, est né le 17 novembre 2018 et a embrasé la France pendant près d'un an, entre occupations de ronds-points et manifestations parfois violentes.
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept hommes, en ligne, à décliner tour à tour leur identité face à la présidente. Deux femmes étaient absentes à l'audience mais représentées par un avocat. Le cas d'un autre prévenu a été disjoint.
Le tribunal a commencé par longuement retracer le déroulement de ce 1er décembre 2018, acte 2 des manifestations de "gilets jaunes".
La violence qui avait embrasé les rues de la capitale ce jour-là avait surpris les forces de l'ordre. Près d'une centaine de véhicules avaient été incendiés, des façades brûlées, des vitrines brisées et des commerces pillés.
Sur la place de l'Etoile au bout de l'avenue des Champs-Elysées, le périmètre de sécurité protégeant l'Arc de Triomphe avait vite cédé. L'intérieur du monument a été "saccagé", "pillé", décrit la présidente.
Les photos et vidéos de l'intérieur du bâtiment projetées à l'audience montrent des statues dégradées, le sol couvert de débris de verre. Des manifestants, la plupart vêtus de gilets jaunes, se servent dans les vitrines ou fracassent à coups de marteau des distributeurs de souvenirs.
Les "principaux auteurs" n'ont jamais été retrouvés, ont reconnu les enquêteurs. Les neuf prévenus, jugés notamment pour être entrés dans le bâtiment et y avoir commis des vols ou des dégradations, encourent jusqu'à dix ans de prison.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+ ?", demande la présidente à l'un des prévenus.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond le jeune homme de 26 ans, qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un moment de panique", "un instinct de survie", explique-t-il.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
Sept autres personnes seront jugées ultérieurement: un mineur devant le tribunal pour enfants et six devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".
mdh/pa/sp/cls/lpt
"Gilets jaunes": le procès du saccage de l'Arc de Triomphe s'est ouvert #
Le procès de neuf personnes jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en 2018 s'est ouvert lundi à Paris, sans les principaux responsables qui n'ont jamais été retrouvés.
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept hommes, en ligne, à décliner tour à tour leur identité face à la présidente. Deux femmes étaient absentes à l'audience mais représentées par un avocat.
Le cas d'un autre prévenu a été disjoint.
Le tribunal a commencé par longuement retracer le déroulement de ce 1er décembre 2018, acte 2 des manifestations de "gilets jaunes". "Même si, sans doute, de nombreuses personnes s'en souviennent", a précisé la présidente du tribunal, Sonia Lumbroso.
La violence qui avait embrasé les rues de la capitale ce jour-là avait surpris les forces de l'ordre. Près d'une centaine de véhicules avaient été incendiés, des façades brûlées, des vitrines brisées et des commerces pillés.
Sur la place de l'Etoile, le périmètre de sécurité protégeant l'Arc de Triomphe avait vite cédé. L'intérieur du monument a été "saccagé", "pillé", décrit la présidente.
Les photos et vidéos de l'intérieur du bâtiment projetées à l'audience montrent des statues dégradées, le sol couvert de débris de verre. Des manifestants, la plupart vêtus de gilets jaunes, se servent dans les vitrines ou fracassent à coups de marteau des distributeurs de souvenirs.
Les "principaux auteurs" n'ont jamais été retrouvés, ont reconnu les enquêteurs. Les neuf prévenus, jugés notamment pour être entrés dans le bâtiment et y avoir commis des vols ou des dégradations, encourent jusqu'à dix ans de prison.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+ ?", demande la présidente à l'un des prévenus.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond le jeune homme de 26 ans, qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un moment de panique", "un instinct de survie", explique-t-il.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
Sept autres personnes seront jugées ultérieurement: un mineur devant le tribunal pour enfants et six devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".
mdh/pa/sp
Verdun: un homme écroué après les incendies de trois voitures et de la mission locale #
Le parquet de Verdun (Meuse) a annoncé lundi la mise en examen et le placement en détention d'un homme après les incidents survenus dans la nuit de vendredi à samedi dans cette ville, où trois voitures et la mission locale ont été incendiées et les policiers cibles de jets de projectiles.
Le suspect a été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "destructions volontaires par moyens dangereux de biens privés et publics", "violences en bande organisée sur personnes dépositaires de l'autorité publique et avec usage ou menace d'une arme" et "provocation à la rébellion et menaces", a indiqué dans un communiqué Sofian Saboulard, le procureur de Bar-le-Duc et procureur par intérim de Verdun.
L'enquête, notamment les "auditions et exploitations téléphoniques", ont permis de confirmer "la préméditation des faits", a ajouté M. Saboulard.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des policiers avaient été appelés dans le quartier des Planchettes, où ils ont été pris à partie par une dizaine de personnes encagoulées utilisant "potentiellement des cocktails Molotov", selon le procureur.
Un peu plus tard, les forces de l'ordre, qui avaient rebroussé chemin, ont été rappelées pour l'embrasement d'un troisième véhicule puis pour l'incendie de la mission locale, a-t-il ajouté.
Les pompiers ont dû attendre le renfort de policiers et de gendarmes pour intervenir, afin de circonscrire le sinistre.
L'enquête a été confiée aux commissariats de Bar-le-Duc et de Verdun.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait condamné ces "violences intolérables", conséquence "de la politique menée ces derniers mois pour harceler les trafiquants de drogue".
Il a annoncé l'envoi de renforts sur place "aussi longtemps que cela s'avèrera nécessaire" et l'affectation de sept policiers supplémentaires à la circonscription de sécurité publique de Verdun.
apz/bdx/maj/bow
Nogent-sur-Oise: les services municipaux fermés après l'agression de personnels d'une école #
La mairie de Nogent-sur-Oise (Oise) a décidé lundi de fermer tous ses services municipaux jeudi pour dire "ça suffit", après l'agression d'une directrice d'école maternelle et d'une agent territoriale spécialisée des écoles maternelles par une parent d'élève et sa fille.
"Il est temps de dire +ça suffit+. L'école doit rester ce sanctuaire dédié à l'éveil, aux apprentissages et à l'épanouissement de tous les enfants accueillis", écrit la Ville dirigée par le maire Jean-François Dardenne (LREM), dans un communiqué.
"En soutien aux fonctionnaires territoriaux et de l'éducation nationale agressés, en soutien au personnel qui s'est déjà déclaré en grève" pour jeudi, "l'Hôtel de ville, tous les services municipaux, la restauration scolaire, le périscolaire, les crèches seront donc fermés".
Cette décision a été prise en réaction à l'agression "inqualifiable" de la directrice de l'école maternelle Carnot et d'une Atsem, dans les locaux de l'école, par une parente d'élève et sa fille jeudi dernier.
"Ces mesures municipales entrainent de facto l'impossibilité d'ouvrir les écoles nogentaises et le fait qu'aucune solution d'accueil ne pourra être proposée", prévient la mairie.
En visite dans une école élémentaire de la Ferté-Milon (Aisne), le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a dénoncé lundi des "agressions totalement inacceptables" et des "actes inadmissibles" de la part de parents d'élèves.
"C'est l'occasion d'envoyer un message de respect de nos professeurs, de nos directrices d'écoles, de nos chefs d'établissement qui font un travail exceptionnel dans la période actuelle", a-t-il ajouté devant la presse.
Les services de Nogent-sur-Oise rouvriront, dans les règles du confinement, vendredi.
jpa/rl/it
Deux ans de prison ferme pour un "gilet jaune" qui avait attaqué un fourgon de police #
Un "gilet jaune" accusé d'avoir dérobé un sac contenant notamment un gilet pare-balles dans un véhicule de police, attaqué par de nombreux manifestants, lors d'une manifestation à Paris en décembre 2018, a été condamné lundi à 4 ans de prison dont 2 avec sursis.
En raison des 14 mois de détention préventive déjà effectués, le prévenu n'ira pas en prison mais devra se soumettre à une surveillance électronique durant deux ans.
Il aura en outre l'obligation de suivre un stage de citoyenneté destiné à le "faire réfléchir sur les valeurs de la République" et "le respect qu'on doit notamment aux policiers", a souhaité le tribunal.
Il devra également payer 6.000 euros de réparation pour chacun des huit policiers partie civile ainsi que 300 euros de frais d'avocat pour chacun d'entre eux.
Le prévenu était poursuivi pour "vol avec violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" pour avoir dérobé un sac dans un fourgon de police attaqué le 1er décembre 2018 par un important groupe de "gilets jaunes" non loin de la place de l'Étoile, alors que huit policiers se trouvaient à l'intérieur.
Après avoir reculé face à plusieurs centaines de manifestants, les agents avaient rejoint leur véhicule, comme le reste de leur compagnie, avant d'être pris pour cible par des jets de projectiles, un manifestant réussissant même à glisser un feu de bengale dans le fourgon, provoquant un début d'incendie et forçant les policiers à en sortir avec difficulté.
Un deuxième participant à cette manifestation, poursuivi pour le vol d'un fusil d'assaut dans le même véhicule de police, est décédé en octobre dernier, entraînant l'extinction des poursuites.
aje/pga/it
Vosges: enquête ouverte après le décès d'un chasseur dans un "accident" #
Le parquet d'Epinal a ouvert une enquête suite au décès d'un chasseur survenu dimanche à La Neuveville-sous-Montfort (Vosges) au cours d'une action de régulation de la population de corbeaux, a-t-on appris lundi auprès du procureur.
"Une enquête est en cours suite à l'accident qui s'est passé hier aux alentours de 08h30, qui a fait pour victime un homme de 22 ans natif d'Epinal, avec un tireur présumé qui était lui âgé de 43 ans", a déclaré à l'AFP Nicolas Heitz, le procureur de la République d'Epinal.
"Ils avaient tous les deux leur permis de chasser", a-t-il précisé. "Les faits se sont déroulés au cours d'un tir aux corbeaux".
L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Neufchâteau, en co-saisine avec l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Le corps de la victime sera autopsié mercredi à l'institut médico-légal de Nancy.
Le tireur présumé a été auditionné dimanche par les enquêteurs et sa garde à vue a été levée au cours de la soirée. "Nous sommes dans l'attente des retours de l'autopsie pour envisager la réponse pénale", a indiqué Nicolas Heitz.
"Tous les chasseurs des Vosges ont une pensée pour les familles, celle de la victime et celle du tireur, qui sont anéanties", a déclaré à l'AFP Frédéric Tissier, le président de la Fédération Départementale des Chasseurs des Vosges.
Il a indiqué que le jeune homme décédé et le tireur présumé étaient en possession du permis de chasse depuis 6 et 5 ans respectivement.
Dans un communiqué, la Fédération précise que les faits se sont déroulés au cours d'une "action de destruction de corvidés" (corbeau freux et corneille noire), autorisée par arrêté ministériel jusqu'au 31 mars, et distincte de la chasse, ouverte seulement jusqu'au 28 février.
"Ce sont des interventions conduites pour limiter les dégâts des corvidés, pour rendre service au monde agricole", a souligné auprès de l'AFP Philippe Lavit, le directeur de la Fédération des Chasseurs des Vosges.
Les personnes impliquées dans l'accident "avaient passé la dernière version du permis de chasser, extrêmement exigeante en termes de sécurité", a-t-il insisté.
"D'habitude, on chasse au grand gibier avec des carabines et des balles, mais là, on tire sur des oiseaux avec un fusil et de la grenaille, ça n'est dangereux et létal qu'à très courte distance, mais malheureusement toutes les circonstances étaient présentes, avec une zone d'impact dans la tête, pour arriver à une telle catastrophe".
apz/bdx/bow
Carrefour: appel à la grève à Pâques pour l'amélioration des conditions de travail #
La CFDT, qui souhaite l'amélioration des conditions de travail au sein du groupe Carrefour, a annoncé lundi qu'elle appelait "l'ensemble des salariés des hypermarchés, supermarchés et entrepôts à cesser le travail le week-end de Pâques".
"Malgré l'annonce de résultats 2020 exceptionnels, la poursuite de ses investissements à l'étranger et la revalorisation de sa politique actionnariale, la direction de Carrefour ne cesse de remettre en cause le statut social et les conditions de travail de ses salariés", déplore dans un communiqué le 2e syndicat (25%) du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires de revalorisations des salaires, que la direction du géant de la distribution avait rouvertes il y a quelques semaines, se sont conclues dernièrement sur un constat d'échec, le groupe ne proposant pas mieux qu'entre 0,9% et 1% d'augmentation, selon Sylvain Macé, délégué syndical groupe France (CFDT).
Selon lui, le climat social dans l'entreprise est tellement tendu actuellement que le mouvement "devrait être suivi". Localement, FO (40%) ou la CGT (20%) pourraient se joindre à la CFDT.
Celle-ci souhaite notamment "l'arrêt du passage des magasins en location gérance en 2021", "le retour à des conditions de travail décentes" ou encore "la revalorisation des grilles de salaires et le versement de la prime Macron".
L'organisation dénonce la mise en place il y a trois ans d'un "plan brutal et insoutenable" qui a conduit à la suppression de 12.000 postes en France.
Approché début janvier par le Canadien Couche-Tard pour une fusion qui n'a pu aboutir pour cause de veto du gouvernement français, Carrefour, valorisé plus de 16 milliards d'euros hors dette, a indiqué mi-février que ses ventes avaient progressé de 7,8% en 2020.
Selon le groupe, qui a annoncé le retour du versement d'un dividende en numéraire, il s'agit de ses meilleurs résultats "depuis au moins 20 ans".
"Les salariés de Carrefour sont fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire. Ils méritent une rémunération à la hauteur, des conditions de travail décentes et de ne pas être jetés en pâture à des repreneurs", poursuit la CFDT.
Mi-mars, le gouvernement a annoncé le versement d'une "prime Macron" défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros pour les bas salaires, notamment les travailleurs "de la 2e ligne" dans la grande distribution, particulièrement exposés pendant la pandémie.
cd/cel/rhl
La justice rejette une demande de mise en liberté de Georges Tron #
La justice a rejeté lundi une demande de mise en liberté déposée par l'ex-secrétaire d'État Georges Tron, condamné le mois dernier à cinq ans de prison dont trois ferme pour viol et agressions sexuelles en réunion, a annoncé son avocate à l'AFP.
"Les conditions pour la libération de Georges Tron étaient toutes réunies en droit. Je regrette cette décision qui me paraît une décision d'opportunité dans un contexte social et médiatique qui ne devrait pas influencer la justice", a déclaré à l'AFP Me Solange Doumic, conseil de l'homme politique de 63 ans.
Le 17 février, au terme de onze heures de délibéré, la cour d'assises de Paris a déclaré en appel Georges Tron coupable de viol et agressions sexuelles en réunion sur une collaboratrice de sa mairie de Draveil (Essonne) en novembre 2009 et janvier 2010.
Il est incarcéré depuis à la prison de la Santé à Paris et a déposé un pourvoi en cassation.
Sa condamnation avait sonné comme un coup de théâtre dans ce feuilleton politico-judiciaire long de dix ans, marqué par la démission de Georges Tron du gouvernement Fillon en 2011, une ordonnance de non-lieu infirmée et l'acquittement des deux accusés en première instance en 2018.
Son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel, qui comparaissait à ses côtés, a elle été condamnée en appel à deux ans de prison avec sursis.
amd/mep/bow
Calais: 10 tonnes de tabac de contrebande saisis #
La douane a saisi 10,4 tonnes de tabac de contrebande à Calais en deux jours, "privant les réseaux criminels de près de 5 millions d'euros de bénéfice sur le marché de la revente illicite", s'est félicité lundi le ministère de l'Economie.
La première saisie a eu lieu le 10 mars, sur la zone de fret à l'export du port, dans un camion slovène qui embarquait pour le Royaume-Uni, rapporte le ministère dans un communiqué.
Dans des cartons en vrac, déclarés comme étant des jacuzzis en provenance d'Italie, les agents ont découvert des paquets de tabac, pourvus de vignettes fiscales luxembourgeoises, pour un poids total de 2,4 tonnes. Le chauffeur devrait être jugé en juin.
Puis dans la nuit du 12 mars, les agents de la brigade du tunnel sous la Manche ont contrôlé un camion irlandais à l'embarquement vers la Grande-Bretagne.
Devant des "images présentant des zones suspectes" après l'examen radioscopique, la douane a ouvert plusieurs cartons et trouvé 8,06 tonnes de cigarettes dépourvues de vignettes fiscales mais portant la mention "UK Duty paid".
Jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, le chauffeur a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à une amende douanière de 3,4 millions d'euros.
jpa/rl/it
Nord-Pas-de-Calais: grève des contrôleurs, moins d'un TER sur deux #
Moins d'un TER sur deux circulait lundi dans le Nord-Pas-de-Calais, selon des sources concordantes, en raison d'une grève des contrôleurs à l'appel de Sud Rail déplorant des "problèmes d'effectif" et de "pression managériale".
"Il y a un peu moins d'un TER sur deux qui circulent" mais "des bus de substitution ont été mis en place" dans certains secteurs, selon le service de communication de la SNCF.
Les usagers en ont été informés sur le site internet dimanche à 17h00, et les abonnés ont reçu des sms dès vendredi.
Environ 60 % des contrôleurs étaient en grève pour cette deuxième journée de mobilisation, d'après Laurent Demory, membre du bureau Sud Rail Nord-Pas-de-Calais et représentant des contrôleurs. Ils étaient 73% lors de la première journée, le 8 mars.
"La direction fait la sourde oreille (...) la cocotte-minute est en train d'exploser", prévient M. Demory, listant les griefs: conditions de travail "dégradées" depuis la début de l'épidémie, "agressions" des agents qui essaient de faire respecter les gestes barrières, plan de transport "pas adapté" avec des trains vides après 19h00.
"On ne touche même pas la prime du gouvernement, il n'y a aucune reconnaissance", dit-il, réclamant entre autres des embauches et plus d'agents de la sûreté ferroviaire dans les trains.
jpa/rl/vk
Des rixes au Covid, une conseillère principale d'éducation sur tous les fronts #
Au lycée professionnel Jean-Perrin de Longjumeau (Essonne), tous les incidents ou presque finissent toujours par relever de la CPE Pascale Raboteur: une élève positive au Covid, une enseignante bousculée dans sa classe ou encore, comme il y a quelques mois, des rixes entre bandes rivales.
Ce vendredi-là, il ne s'écoule pas cinq minutes sans qu'un élève, un prof ou un surveillant passe une tête dans son bureau. Sans compter les parents qu'elle doit appeler pour leur expliquer que leur enfant, "cas contact", ne peut rentrer seul en transport public et qu'il faut venir le chercher.
A tous, la conseillère principale d'éducation prend le temps de répondre, d'expliquer la situation, sans jamais se départir de son calme.
"Une de nos élèves est positive au Covid. Le problème, c'est que la semaine dernière, elle a fêté ses 18 ans et fait des bisous à tous les copains de sa classe", raconte Pascale Raboteur.
Tous les jours, elle fait des rappels à l'ordre sur le port du masque. "De nombreux jeunes viennent aussi me trouver car ils ne vont pas bien en ce moment, il y a beaucoup de crises d'angoisse", poursuit-elle.
Cela fait dix ans que Pascale Raboteur, 46 ans, est conseillère principale d'éducation. C'est après une agression, qui l'a laissée six mois dans un fauteuil roulant, que cette chimiste de formation a changé de métier en se demandant comment "changer les gens". "En changeant d'abord les enfants", a-t-elle décidé.
"Etre CPE, c'est régler tous les problèmes des élèves, tout ce qui les empêche de réussir", explique-t-elle.
Et dans ce lycée pro de Longjumeau, les problèmes ne manquent pas. De nombreux élèves y cumulent difficultés sociales et scolaires avec, souvent, des parents absents ou démissionnaires.
Depuis le début de l'année scolaire, sur 760 élèves, 170 ont été concernés par des sanctions, allant jusqu'à l'exclusion pour les cas les plus graves.
Ce vendredi, la CPE intervient dans une classe où une enseignante, récemment arrivée dans le lycée, se fait chahuter par un groupe d'élèves.
Mais c'est au début de l'année scolaire que le lycée Jean-Perrin a connu ses pires heures en devenant le théâtre ou l'antichambre de rixes entre bandes rivales.
Ces dernières semaines, une série de violents règlements de comptes entre jeunes a fait deux morts et plusieurs blessés graves en région parisienne.
Aurore et Emilie (prénoms modifiés), 17 et 19 ans, se remémorent la bagarre qui a secoué leur établissement, peu après la rentrée de septembre, et laissé un de leurs amis inconscient. Le jeune homme de 15 ans avait osé s'aventurer dans sa ville d'origine, où il n'habite plus.
Après des mises en garde sur les réseaux sociaux, tout un groupe l'a passé à tabac près du lycée, racontent-elles. Pendant un mois, l'établissement est resté sous forte tension avant que le calme ne revienne, notamment grâce à des patrouilles de police qui ont eu un effet "un peu dissuasif".
"Nos liens avec le commissariat sont maintenant très forts", se félicite Pascale Raboteur.
Quand ces rixes se sont produites, l'urgence était de "sécuriser les victimes" et les convaincre de porter plainte. "Il faut essayer d'avoir des noms à chaud: quand les jeunes réfléchissent trop, ils finissent par avoir peur et ne veulent plus parler."
Mais "il y a aussi tout un travail de fond à mener" pour éviter la répétition de ces incidents. Ce vendredi après-midi, une "cellule de veille de lutte contre la délinquance" a réuni en visioconférence des représentants des établissements de la ville, de la mairie et de la police, pour des échanges d'informations sur des élèves potentiellement délinquants.
Toutes les semaines, Mme Raboteur reçoit aussi des profs pour faire le point sur les élèves les plus difficiles.
Une des enseignantes, Marion Marino, professeure principale d'une classe de seconde concernée par les rixes, avait noté du mieux ces dernières semaines. Avant l'arrivée d'élèves exclus d'autres établissements, qui ont de nouveau perturbé la classe. "Un élève, agressé avant les vacances de février, ne veut plus venir au lycée, il en est à 200 heures d'absences", déplore-t-elle.
Malgré tout, Pascale Raboteur veut rester optimiste: "Tout ce qu'on sème, on finira sûrement par le récolter...".
ito/asm/pa/cal
Nord-Pas-de-Calais: grève des contrôleurs, moins d'un TER sur deux #
Moins d'un TER sur deux circulait lundi dans le Nord-Pas-de-Calais, selon des sources concordantes, en raison d'une grève des contrôleurs à l'appel de Sud Rail déplorant des "problèmes d'effectif" et de "pression managériale".
"Il y a un peu moins d'un TER sur deux qui circulent" mais "des bus de substitution ont été mis en place" dans certains secteurs, selon le service de communication de la SNCF.
Les usagers en ont été informés sur le site internet dimanche à 17h00, et les abonnés ont reçu des sms dès vendredi.
Environ 60 % des contrôleurs étaient en grève pour cette deuxième journée de mobilisation, d'après Laurent Demory, membre du bureau Sud Rail Nord-Pas-de-Calais et représentant des contrôleurs. Ils étaient 73% lors de la première journée, le 8 mars.
"La direction fait la sourde oreille (...) la cocotte-minute est en train d'exploser", prévient M. Demory, listant les griefs: conditions de travail "dégradées" depuis la début de l'épidémie, "agressions" des agents qui essaient de faire respecter les gestes barrières, plan de transport "pas adapté" avec des trains vides après 19h00.
"On ne touche même pas la prime du gouvernement, il n'y a aucune reconnaissance", dit-il, réclamant entre autres des embauches et plus d'agents de la sûreté ferroviaire dans les trains.
jpa/rl/vk
Grève des conducteurs du réseau de transports en commun lillois après une agression #
Aucun bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, ne circulait lundi matin, hormis les bus scolaires, en raison d'une grève des conducteurs après une agression samedi, a-t-on appris de sources concordantes.
"En raison d'un mouvement social spontané, aucun bus ne circule actuellement sur le réseau. Le métro et le tramway quant à circulent normalement", a indiqué le service communication d'Ilevia.
"Les conducteurs ont exercé leur droit de retrait après l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service", a précisé à l'AFP Mohamed Farhi, secrétaire CGT d'Ilevia.
"Deux personnes à scooter ont projeté de la javel sur lui, par la fenêtre, qui était ouverte. Il avait heureusement des lunettes de soleil, qui l'ont un peu protégé. Mais les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient. Nous demandons des engagements forts de notre direction, que cette agression ne semble pas avoir émue", a ajouté M. Farhi, avant une rencontre avec cette dernière.
rl/jpa/rhl
Perpignan: un quinquagénaire en garde à vue après le meurtre de son ex-compagne #
L'ex-conjoint d'une femme décédée dimanche matin, après avoir été gravement brûlée dans l'incendie de son appartement à Perpignan, a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris lundi auprès du parquet.
Cet homme de 54 ans, connu des services de police, notamment pour des faits de violences conjugales, a été interpellé dimanche après-midi par la police municipale à proximité de l'appartement incendié.
L'enquête de voisinage a permis d'établir qu'il avait quitté précipitamment les lieux après le départ du sinistre.
Dans cette affaire, le parquet de Perpignan a ouvert une enquête pour meurtre sur conjoint et incendie criminel et saisi la police judiciaire.
La victime, une femme de 55 ans, a été gravement brûlée et intoxiquée dans l'incendie de son logement dans la nuit de samedi à dimanche aux alentours de minuit. Évacuée par les secours, elle est morte à l'hôpital.
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.
cor-hj/shu
Corruption au Togo: le dossier de Vincent Bolloré retourne chez un juge d'instruction #
Le parquet national financier (PNF) a décidé de renvoyer à un juge d'instruction le dossier de Vincent Bolloré et deux responsables après la non homologation de leur "plaider coupable" fin février pour notamment des faits de corruption au Togo, a-t-il indiqué dimanche à l'AFP.
Au terme d'une enquête confiée en 2013 à des juges d'instruction et de deux mois de négociations avec le PNF, Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, directeur international de l'agence de communication Havas (filiale de Bolloré) avaient accepté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de "plaider coupable" à la française.
Mais lors de l'audience, le 26 février, la magistrate Isabelle Prévost-Deprez a refusé d'homologuer les CRPC, qui prévoyaient le paiement d'une amende de 375.000 euros pour chacun des trois prévenus, estimant que les faits, graves, devaient être jugés par le tribunal correctionnel.
L'ordonnance de renvoi des trois hommes par le biais de la CRPC "a été rendue caduque en suite de la non homologation" de la procédure, a expliqué le PNF.
"Cet aspect du dossier revient en conséquence au juge d'instruction, le PNF ayant décidé de ne pas assigner au fond les trois prévenus devant le tribunal correctionnel", comme il en avait la possibilité, a-t-il ajouté.
Lors de cette même audience, la magistrate a en revanche homologué la Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) - "plaider coupable" pour les entreprises - visant le groupe Bolloré, poursuivi pour les mêmes faits.
Cette convention a été "exécutée par le paiement de l'amende - 12 millions d'euros - intervenu le 8 mars" au Trésor public, a précisé le PNF. Le groupe devra en outre mettre en place, pour quatre millions d'euros, un programme de conformité aux règles de l'Agence française anticorruption (AFA).
Néanmoins, "le PNF a introduit, vendredi, un recours pour excès de pouvoir devant la chambre criminelle de la Cour de cassation" en raison de plusieurs mentions, dans l'ordonnance de validation de la CJIP des trois CRPC qui n'ont finalement pas été homologuées, a souligné le parquet financier.
La CJIP pourrait donc être invalidée pour vice de forme et retourner à la présidence du tribunal qui devra ensuite statuer sur son homologation, mais le PNF n'entend pas la remettre en cause.
Lors de l'audience, MM. Bolloré, Alix et Dorent ont reconnu avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée au bénéfice d'une autre filiale, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection à la présidence guinéenne d'Alpha Condé fin 2010 et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 au Togo de Faure Gnassingbé.
Cependant, les trois hommes peuvent revenir sur leurs aveux: en raison de leur non homologation, les CRPC n'ont désormais plus aucune valeur juridique et leurs déclarations ne pourront pas être mentionnées devant le tribunal correctionnel.
mk/gd/pga/cbn
Corruption au Togo: le dossier de Vincent Bolloré retourne chez un juge d'instruction #
Le parquet national financier (PNF) français a décidé de renvoyer à un juge d'instruction le dossier de l'homme d'affaires Vincent Bolloré et de deux responsables après la non homologation de leur "plaider coupable" pour notamment des faits de corruption au Togo, a-t-il indiqué dimanche à l'AFP.
Au terme d'une enquête confiée en 2013 à des juges d'instruction et de deux mois de négociations avec le PNF, Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, directeur international de l'agence de communication Havas (filiale de Bolloré) avaient accepté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de "plaider coupable" à la française.
Mais lors de l'audience, le 28 février, la magistrate Isabelle Prévost-Deprez a refusé d'homologuer les CRPC, qui prévoyaient le paiement d'une amende de 375.000 euros pour chacun des trois prévenus, estimant que les faits devaient être jugés par le tribunal correctionnel.
L'ordonnance de renvoi des trois hommes par le biais de la CRPC "a été rendue caduque en suite de la non homologation" de la procédure, a expliqué le PNF.
"Cet aspect du dossier revient en conséquence au juge d'instruction, le PNF ayant décidé de ne pas assigner au fond les trois prévenus devant le tribunal correctionnel", comme il en avait la possibilité, a-t-il ajouté.
Lors de cette même audience, la magistrate a en revanche homologué la Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) - "plaider coupable" pour les entreprises - visant le groupe Bolloré, poursuivi pour les mêmes faits.
Cette convention a été "exécutée par le paiement de l'amende - 12 millions d'euros - intervenu le 8 mars" au Trésor public, a précisé le PNF. Le groupe devra en outre mettre en place, pour quatre millions d'euros, un programme de conformité aux règles de l'Agence française anticorruption (AFA).
mk/gd/pga/cbn
Corruption au Togo: le dossier de Vincent Bolloré retourne chez un juge d'instruction #
Le parquet national financier (PNF) a décidé de renvoyer à un juge d'instruction le dossier de Vincent Bolloré et deux responsables après la non homologation de leur "plaider coupable" fin février pour notamment des faits de corruption au Togo, a-t-il indiqué dimanche à l'AFP.
Au terme d'une enquête confiée en 2013 à des juges d'instruction et de deux mois de négociations avec le PNF, Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, directeur international de l'agence de communication Havas (filiale de Bolloré) avaient accepté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de "plaider coupable" à la française.
Mais lors de l'audience, le 28 février, la magistrate Isabelle Prévost-Deprez a refusé d'homologuer les CRPC, qui prévoyaient le paiement d'une amende de 375.000 euros pour chacun des trois prévenus, estimant que les faits, graves, devaient être jugés par le tribunal correctionnel.
L'ordonnance de renvoi des trois hommes par le biais de la CRPC "a été rendue caduque en suite de la non homologation" de la procédure, a expliqué le PNF.
"Cet aspect du dossier revient en conséquence au juge d'instruction, le PNF ayant décidé de ne pas assigner au fond les trois prévenus devant le tribunal correctionnel", comme il en avait la possibilité, a-t-il ajouté.
Lors de cette même audience, la magistrate a en revanche homologué la Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) - "plaider coupable" pour les entreprises - visant le groupe Bolloré, poursuivi pour les mêmes faits.
Cette convention a été "exécutée par le paiement de l'amende - 12 millions d'euros - intervenu le 8 mars" au Trésor public, a précisé le PNF. Le groupe devra en outre mettre en place, pour quatre millions d'euros, un programme de conformité aux règles de l'Agence française anticorruption (AFA).
Néanmoins, "le PNF a introduit, vendredi, un recours pour excès de pouvoir devant la chambre criminelle de la Cour de cassation" en raison de plusieurs mentions, dans l'ordonnance de validation de la CJIP des trois CRPC qui n'ont finalement pas été homologuées, a souligné le parquet financier.
La CJIP pourrait donc être invalidée pour vice de forme et retourner à la présidence du tribunal qui devra ensuite statuer sur son homologation, mais le PNF n'entend pas la remettre en cause.
mk/gd/pga/cbn
Bas-Rhin: pour rentrer chez eux, quatre mineurs tentent de voler... une locomotive #
Quatre mineurs qui voulaient rentrer de Saverne à Strasbourg ont tenté de voler... une locomotive pour faire le trajet, mais n'ont pas réussi à la faire démarrer, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Saverne.
Les quatre amis ont finalement pris un TER en simples passagers pour rentrer à Strasbourg, où trois d'entre eux ont été interpellés à leur descente du train.
Le quatrième, qui a réussi à prendre la fuite, est recherché, a précisé la procureure de Saverne, Aline Clerot, évoquant une "affaire étonnante et rocambolesque".
Les jeunes, âgés de 16 et 17 ans, ont agi dans la nuit de vendredi à samedi en gare de Saverne (Bas-Rhin). Alors qu'ils voulaient rentrer à Strasbourg, à une quarantaine de kilomètres de là, ils sont montés dans une locomotive et ont tenté sans succès de la faire démarrer, a expliqué la magistrate, confirmant une information du quotidien les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Trois d'entre eux ont donc ensuite été interpellés à leur retour à Strasbourg, selon Mme Clerot, qui souhaite à présent "entendre les différentes versions des suspects".
rz/bdx/cbn
Rwanda : le général Lecointre dénonce des "accusations insupportables" contre l'armée française #
Le chef d'état-major des Armées françaises, le général François Lecointre, a jugé dimanche "insupportables" et "complètement folles" les accusations sur le rôle de l'armée française pendant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
"Je lis des accusations que je trouve insupportables et complètement folles", a déclaré François Lecointre, qui a lui-même participé à l'opération Turquoise organisée par la France au Rwanda - il était alors capitaine - sur la chaîne BFM TV.
"il est fou d'imaginer que les soldats qui ont été engagés dans Turquoise y allaient pour autre chose que pour arrêter le massacre des Tutsi par les Hutus", a-t-il ajouté.
"C'est complètement inconséquent, insensé d'imaginer autre chose. C'est une injure faite à nos soldats", a-t-il martelé, ajoutant ne voir "aucun inconvénient" à ce que les archives sur cette période soient ouvertes.
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes, essentiellement dans la minorité tutsi, ont été tuées en trois mois lors de massacres déclenchés après l'attentat contre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994.
L'opération Turquoise était une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris, sous mandat de l'ONU entre juin et août de la même année. Ses détracteurs estiment qu'elle visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu.
Les zones d'ombre sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis restent une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis plus de 25 ans.
Les interrogations ont été relancées en février par la révélation d'un télégramme diplomatique attestant que la France avait décidé en juillet 1994 de ne pas interpeller les autorités rwandaises responsables du génocide.
Ce télégramme "confidentiel diplomatie" demandait au représentant du Quai d'Orsay auprès de l'opération Turquoise de transmettre aux responsables génocidaires, par des "canaux indirects", le "souhait qu'elles quittent la Zone Humanitaire Sûre" alors contrôlée par les militaires français.
vl/pb
EDF suspend un projet de barrage électrique en Birmanie #
Le groupe français EDF a annoncé dimanche avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique en Birmanie, à la suite du coup d'Etat du 1er février.
EDF "confirme que le projet est suspendu", a déclaré un porte-parole du producteur d'électricité à l'AFP.
Les ONG Info Birmanie et Justice for Myanmar ont salué cette décision dans un communiqué.
Le projet baptisé Shweli-3, représentant un investissement évalué à 1,51 milliard de dollars, est porté par un consortium qui compte EDF ainsi que le japonais Marubeni et le birman Ayeyar Hinthar.
D'une puissance de 671 MW, il est situé dans l'Etat Shan (est).
"EDF confirme que le respect des droits humains fondamentaux (...) constitue une condition préalable pour chaque projet auquel l'entreprise prend part", explique l'entreprise dans une lettre adressée à Justice for Myanmar et citée par l'ONG sur son site.
"Par conséquent, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, le consortium Shweli-3 a décidé de suspendre le développement du projet, y compris les activités de ses sous-traitants", poursuit EDF.
Plusieurs ONG ont par ailleurs pressé le groupe pétrolier français Total, actif dans le gaz en Birmanie, de "cesser de financer la junte".
"Total est redevenu l'un des plus importants contributeurs financiers de la junte militaire" et doit "suspendre tout paiement à la junte en plaçant les millions d'euros en jeu sur un compte bloqué", ont demandé Greenpeace, Les amis de la Terre, la Ligue des droits de l'Homme, Info Birmanie, Notre affaire à Tous, Sherpa et 350.org dans un communiqué.
Total a renvoyé dimanche vers un communiqué publié deux jours plus tôt, dans lequel il assure conduire "ses activités de façon responsable, dans le respect des lois et des droits humains universels".
"Nous sommes préoccupés par la situation actuelle et nous espérons qu'une solution pacifique, née du dialogue, permettra au peuple birman de poursuivre sa quête de paix et de prospérité", indique Total dans ce texte.
jmi/ico/ial/
Gironde: une mère soupçonnée de triple infanticide retrouvée morte dans sa cellule #
Une mère soupçonnée d'avoir tué ses trois enfants en 2018 à Mérignac, près de Bordeaux, a été retrouvée morte dans la maison d'arrêt de Gradignan (Gironde), a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Bordeaux, confirmant une information de Sud Ouest.
L'ancienne infirmière anesthésiste de 45 ans a été retrouvée inanimée dans sa cellule par sa codétenue dans la nuit de samedi à dimanche, à proximité d'une lame de rasoir et d'une paire de ciseaux.
Selon le parquet, qui privilégié l'hypothèse d'un suicide, le décès résulte d'une blessure à l'aine avec section de l'artère fémorale.
Sur place, les surveillants puis les pompiers n'ont pas pu la sauver malgré leurs efforts de réanimation.
La mère de famille était soupçonnée d'avoir tué ses deux garçons, âgés de 5 et 9 ans, et sa fille âgée de 8 ans, en leur administrant un médicament, un puissant anesthésiant, avant de les noyer.
Elle avait reconnu les faits lors de sa garde à vue, en avril 2018, après avoir laissé une lettre dans laquelle elle exprimait son "mal-être".
L'ex-infirmière, connue pour de précédentes tentatives de suicide, devait comparaître prochainement devant la Cour d'assises de la Gironde.
Une autopsie sera pratiquée mardi.
lpb/pjl/cbn
Decazeville: nouvelle manifestation pour défendre les emplois industriels #
Quelque 3.200 manifestants selon les organisateurs, 2.500 selon la police, sont venus soutenir près de Decazeville (Aveyron) des salariés de l'industrie dont les emplois sont menacés devant la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam) symbole ce cette lutte.
"La lutte n'est pas finie. Rien n'est acté. Tout reste à faire dans les négociations qui débutent", a lancé Gyslaine Gistau, l'une des délégués CGT de la Sam à Viviez, localité voisine de Decazeville.
Les candidats à la reprise de la Sam, appartenant depuis 2017 au groupe chinois Jinjiang, avaient jusqu'au 8 mars pour se faire connaître. Seul le groupe espagnol CIE Automotive a déposé une offre prévoyant la suppression de 214 emplois.
"Nous réaffirmons notre volonté de conserver au moins 300 emplois sur les 350 actuellement recensés dans l'entreprise et nous refusons fermement la perspective de perdre 214 postes", a ajouté la syncicaliste.
Le 11 mars, les employés en colère de la Sam, soutenus par de nombreux sympathisants, avaient déjà manifesté à Rodez, réunissant entre 450 et 600 personnes au moment même où se tenait une table ronde à la préfecture en présence d'un représentant du groupe Renault.
Le groupe automobile français est en effet le principal donneur d'ordre de la Sam ainsi que du site Bosch de Rodez. L'équipementier automobile allemand vient également d'annoncer un plan de suppression de 750 emplois d'ici 2025 à Rodez.
Pour les salariés de ces deux entreprises aveyronnaises, Renault est grandement "responsable" de la situation.
Signe d'une tension croissante, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a été chahutée vendredi par des salariés de l'usine Bosch de Rodez.
Sortant d'une réunion à la préfecture avec des représentants syndicaux et de la direction de Bosch France, celle-ci souhaitait exprimer son soutien aux manifestants quand elle a été prise à partie.
"C'est quoi le putain de projet industriel en France? Il n'y en a aucun avec vous, aucun", avait ainsi lancé un manifestant face à la ministre, ajoutant: "Elle est où la relocalisation que vous promettez à tout le monde? Elle est où pour Michelin? Elle est où pour Renault?"
cor-hj/swi
Assistants d'eurodéputés: les avocats de Mélenchon demandent la fin des investigations #
Les avocats de Jean-Luc Mélenchon ont demandé aux juges d'instruction de mettre fin aux investigations sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de la France insoumise (LFI), ont-ils indiqué dimanche à l'AFP, confirmant une information du Journal du dimanche.
"Nous avons demandé aux juges d'instruction de clôturer la procédure en cours pour non respect du délai raisonnable", a indiqué à l'AFP Me Jade Dousselin, l'une des avocats du leader du parti d'extrême gauche, candidat à la présidentielle de 2022.
"Cette instruction n'a en réalité jamais existé puisque ni M. Mélenchon, ni aucun de ses assistants parlementaires n'ont été entendus par les juges dans ce dossier", a-t-elle ajouté.
La note aux fins de clôture d'instruction déposée par les conseils de M. Mélenchon en janvier n'a reçu aucune réponse des juges d'instruction chargés des investigations depuis novembre 2018.
"On refuse à Jean-Luc Mélenchon ce qui demeure les droits les plus fondamentaux de notre système judiciaire, à savoir connaître ce dont on l'accuse et pouvoir se défendre si tant est qu'il le faille", a regretté Me Dousselin.
Le parquet de Paris avait ouvert en 2017 une enquête préliminaire sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de LFI à la suite d'un signalement de la députée européenne Sophie Montel -alors membre du Front national-.
Puis une seconde enquête préliminaire avait démarré sur le financement de la campagne présidentielle de 2017 de M. Mélenchon avec un signalement, le 16 mars 2018, de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP).
Dans le cadre de ces deux enquêtes, l'Office de lutte contre la corruption financière (Oclciff) a procédé notamment à 21 auditions et à des perquisitions simultanées, le 16 octobre 2018, sur 15 sites, dont le siège du parti à Paris, théâtre d'une grande tension.
Depuis novembre 2018 ces deux procédures sont entre les mains de juges d'instruction du pôle financier du tribunal judiciaire de Paris.
Dans le volet comptes de campagne, le conseiller d'Etat Bernard Pignerol, proche de M. Mélenchon, a été entendu par un juge d'instruction en février en tant que représentant légal de l'"Ere du peuple", association qui a fourni des prestations pendant la campagne à LFI.
Puis la mandataire financière de M. Mélenchon, Marie-Pierre Oprandi, a été convoquée à son tour en mars au pôle financier.
Ces deux auditions, qui ont été suspendues et qui devraient reprendre dans les prochaines semaines, sont les premières menées par le magistrat instructeur.
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Emeutes à Blois: le conducteur ayant provoqué l'accident mortel et son passager mis en examen #
Le conducteur du véhicule ayant provoqué un accident mortel à Blois, après un refus d'obtempérer, a été mis en examen pour homicide involontaire aggravé et son passager pour non-assistance à personne en danger, a annoncé dimanche le procureur de Blois dans un communiqué.
L'accident s'était produit mardi vers 18H45 après qu'un véhicule Golf circulait à vive allure dans le nord-ouest de Blois, grillant un feu rouge, et refusant de s'arrêter à la demande d'un véhicule de police banalisé, qui le prend en chasse.
Le véhicule, une Golf occupée par trois personnes qui n'avaient pas leur ceinture, continue sa course et grille à nouveau plusieurs feux rouges tandis que la police abandonne ses poursuites. C'est alors que l'accident survient, la Golf percutant deux voitures, blessant légèrement leurs conductrices.
Un jeune homme de 16 ans, identifié au départ comme étant le conducteur mais qui était en fait le passager avant droit, prend la fuite, tandis que les deux autres hommes, connus pour des faits de délinquance de droit commun, sont hospitalisés dans un état grave. Le passager arrière droit, âgé de 15 ans, décèdera jeudi de ses blessures à la tête et au torse.
Le conducteur âgé de 18 ans a été mis en examen samedi pour refus d'obtempérer, homicide et blessures involontaires aggravés. Il a été placé en détention provisoire. Il avait déjà été condamné pour conduite sans permis. L'analyse de sang a révélé la présence de cannabis.
Lors de sa garde à vue, il a expliqué ne pas s'être arrêté à la demande des policiers parce qu'il n'avait pas le permis, qu'il avait déjà été arrêté à ce sujet et craignait "de partir en prison".
Le passager qui avait pris la fuite a été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Il était sous contrôle judiciaire pour d'autres enquêtes au moment des faits. Il a été placé dans un foyer éducatif.
Il a déclaré aux enquêteurs qu'il était parti en courant chez son père pour lui expliquer que ses deux amis avaient eu un accident sans lui préciser qu'il était dans le véhicule.
"Au moment de l'accident, le véhicule Golf n'était plus poursuivi par quel que véhicule de police que ce soit", souligne en gras le communiqué du parquet.
L'enquête est menée par la brigade de la sûreté de Blois. Un expert en automobile a été mandaté.
L'accident avait entraîné une nuit de violences urbaines dans cette ville habituellement paisible, avec des barricades, tirs de mortier, ainsi que des voitures et une station-service incendiées.
mam-hdu/cbn