Malgré des résultats en berne en 2020 en raison du Covid, EssilorLuxottica se dit confiant pour 2021 #
Le géant mondial de l'optique EssilorLuxottica a annoncé vendredi que son bénéfice net ajusté avait plongé de près de 60% en 2020 sous l'impact du Covid-19, mais il table pour 2021 sur un retour aux niveaux d'avant pandémie.
Le mastodonte, issu de la fusion entre le français Essilor et l'italien Luxottica en 2018, a publié pour l'an dernier un bénéfice net ajusté des effets du rapprochement en recul de 59,3%, à 788 millions d'euros.
Le bénéfice net part du groupe s'effondre quant à lui d'environ 92%, à 85 millions d'euros, un plongeon lié au coût d'acquisition relatif au rapprochement entre Essilor et Luxottica, selon le communiqué.
Les ventes annuelles ont reculé de 17% à 14,3 milliards d'euros, conséquence des confinements liés au Covid l'an dernier. Elles sont légèrement inférieures aux attentes des analystes interrogés par Bloomberg et Factset.
Soutenu par les deux principales divisions que sont les verres et les ventes au détail, le groupe a toutefois noté un rebond du chiffre d'affaires entre le premier et le second semestres, qui lui permet de se montrer confiant pour 2021.
"L'optique, qui représente plus de 75% du chiffre d'affaires, a stimulé la dynamique des ventes post confinements", souligne ainsi la société.
Compte tenu notamment "de la dynamique positive déjà visible en Asie-Pacifique et de l'espoir que la vaccination commencera à normaliser l'environnement économique dans les autres régions au cours du deuxième trimestre, la société a pour ambition de réaliser une performance comparable aux niveaux d'avant la pandémie", explique-t-elle ainsi.
Un acompte sur dividende de 1,15 euros par action au titre de l'exercice 2020 avait été versé fin décembre, en raison de la reprise, rappelle EssilorLuxottica, qui recommandera la distribution d'un solde de dividende de 1,08 euros par action.
L'an dernier, toutes les régions ont été concernées par l'étiolement des ventes. Le premier marché du groupe, l'Amérique du Nord, a ainsi enregistré un repli de 13,6% à taux de change courants, l'Europe, son deuxième marché, voyant le chiffre d'affaires en baisse de 18,6%, quasiment comme la zone Asie, Océanie, Afrique (-18,3%).
Par divisions, les ventes de verres et matériel optique ont largement moins souffert (-12,2% à 5,96 milliards d'euros) que celles du commerce de gros (-27% à 2,47 milliards d'euros).
Le chiffre d'affaires de la division Verres et matériel optique a même quasiment stagné au quatrième trimestre (-0,9% mais +5,3% à taux de change constants), confirmant "la résilience des besoins d'optique et la sensibilisation accrue aux soins de la vue liée au temps d'écran supplémentaire engendré par la pandémie", selon le communiqué.
lem/kd/rhl
Renault met en vente la Fonderie de Bretagne pour faire des économies #
Le groupe Renault va sacrifier La Fonderie de Bretagne pour son plan d'économies et cherche un repreneur pour cette usine du Morbihan, où travaillent quelque 350 salariés.
La direction du groupe a confirmé jeudi au Comité social et économique (CSE) de l'usine qu'elle cherchait un repreneur. Il lui paraitrait "plus à même de pérenniser les activités et les emplois", explique Renault dans un communiqué.
Déjà en difficulté, et plombé par la crise sanitaire, le constructeur français avait annoncé début 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, qui prévoit 4.600 suppressions d'emplois sur 48.000 en France, et plus de 10.000 hors de France. Il a annoncé début 2020 un milliard d'économies supplémentaires.
Pour traverser la crise, le groupe a également eu droit à un prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'Etat français.
Installée à Caudan depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.
Renault avait déjà revendu la Fonderie en 1999 à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009. L'Etat et les collectivités locales avaient accompagné cette reprise à hauteur de cinq millions d'euros "pour le maintien de l'emploi".
Le président de Renault Jean-Dominique Senard avait évoqué au printemps 2020 cette usine bretonne qui n'avait "pas vocation à rester dans le groupe Renault". A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique de l'usine au cabinet Advancy.
"Cette analyse conclut que le site doit diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production", a expliqué jeudi la direction de Renault, citant "les évolutions de l'automobile vers des véhicules plus légers, la concentration des acteurs dans le secteur des fonderies et le déploiement du plan d'économie du groupe".
"Ce n'est pas une surprise mais c'est une trahison", a déclaré à l'AFP le délégué CGT Maël Le Goff, à la sortie du CSE.
"Ce qui nous dégoûte dans cette histoire, c'est que les salariés ont tout fait pour reconstruire l'outil de travail", suite à un incendie en 2019, "et se sont démenés avec les changements de poste et changements d'horaires pour au final dire +on s'en va+".
Le syndicaliste promet "des actions" avant un prochain CSE, prévu le 22 mars.
"On peut comprendre la colère des salariés devant cette accélération soudaine. Nous nous sommes battus pour que ça ne ferme pas il y a un an", a déclaré à l'AFP Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne.
"Nous nous battrons pour l'avenir de ce site et ses salariés. Renault nous doit la transparence et le respect des engagements pris. Fabrice Loher (maire de Lorient et président de l'agglomération) et moi demandons au plus vite une réunion sur le sujet avec Bruno Le Maire", le ministre de l'Economie.
Fabrice Loher a renchéri auprès de l'AFP: "Ce sont 350 emplois en jeu, et ça a un impact fort sur le territoire lorientais. Il faut que Renault prenne des engagements vis-à-vis des élus locaux".
De son côté, Renault dit s'être engagé à "poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux et les acteurs du territoire" pour identifier un repreneur "qui soit le plus à même d'assurer la pérennisation des activités et des emplois".
Renault a déjà négocié fin 2020 la suppression de 2.500 postes dans l'ingénierie et les fonctions tertiaires, via des départs volontaires. Le groupe a aussi décidé de fermer son usine de Choisy-le-roi (Val-de-Marne) et de transformer son usine de Flins en centre de recyclage de véhicules et de batteries, avec des centaines de suppressions de postes à la clé.
De manière plus large, il va réduire ses investissements en recherche et développement, et abaisser ses capacités de production, ajustant les usines pour qu'elles tournent à plein régime.
Renault a ainsi déjà réalisé 60% des économies annoncées en un an, contre 30% prévus, s'est félicitée la direction début 2021.
Le groupe a également annoncé jeudi qu'il allait céder ses actions dans le groupe Daimler, maison-mère de Mercedes. Le produit de cette cession, soit environ un milliard d'euros, doit lui permettre d'accélérer le désendettement de son activité Automobile, dans le rouge à hauteur de 3,6 milliards fin 2020.
tsz-mas/ak/nth
Renault met en vente la Fonderie de Bretagne qui compte plus de 300 salariés #
Le groupe Renault a annoncé jeudi qu'il cherchait un repreneur pour la Fonderie de Bretagne, son usine de Caudan (Morbihan), où travaillent 350 salariés selon la CGT.
Après une revue stratégique concernant ce site de production, la direction du groupe a présenté jeudi au comité social et économique (CSE) de l'usine un projet de recherche d'un repreneur, "qui lui parait plus à même de pérenniser les activités et les emplois et d'adapter l'outil industriel aux évolutions du secteur", explique le groupe dans un communiqué.
En difficulté, le constructeur français avait annoncé début 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans, qui prévoit 4.600 suppressions d'emplois sur 48.000 en France, et plus de 10.000 hors de France.
Le président de Renault Jean-Dominique Senard avait évoqué au printemps 2020 cette usine bretonne qui n'avait "pas vocation à rester dans le groupe Renault".
Le losange, installé à Caudan depuis 1965, y fabrique des pièces de sécurité et des pièces pour les moteurs et les boîtes de vitesses, qui équipent aussi des BMW. Le groupe avait déjà revendu l'usine en 1999 à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009.
A l'été 2020, Renault avait lancé une revue stratégique de l'usine. "Cette analyse conclut que le site doit diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production", a expliqué jeudi la direction de Renault, citant "les évolutions de l'automobile vers des véhicules plus légers, la concentration des acteurs dans le secteur des fonderies et le déploiement du plan d'économie du groupe".
Renault s'est engagé à "poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux et les acteurs du territoire" pour identifier un repreneur "qui soit le plus à même d'assurer la pérennisation des activités et des emplois sur le site de Caudan".
"Ce n'est pas une surprise mais c'est une trahison", a réagi le délégué CGT Maël Le Goff à la sortie du CSE.
"Ce qui nous dégoûte dans cette histoire, c'est que les salariés ont tout fait pour reconstruire l'outil de travail", suite à un incendie en 2019, "et se sont démenés avec les changements de poste et changements d'horaires pour au final dire +on s'en va+".
Le syndicaliste promet "des actions" avant un prochain CSE, prévu le 22 mars.
tsz-mas/ak/nth
General Electric: les salariés d'un site en Isère dénoncent une usine "à l'abandon" #
L'ensemble du personnel de General Electric (GE) employé sur le site de Chonas-L'Amballan, en Isère, a dénoncé jeudi lors d'un débrayage "le manque de garanties" de la direction quant à l'avenir de cette usine laissée d'après lui "à l'abandon" depuis l'annonce de sa mise en vente en 2019.
Jeudi, à la mi-journée, les 19 salariés du site isérois, qui produit des turbines de bateaux, ont observé deux heures de grève pour protester contre l'inaction de leur hiérarchie, accusée de laisser "délibérément pourrir la situation".
Épaulés par une intersyndicale et une équipe de salariés du site de Belfort, ils ont exhorté "les politiques" à "prendre leurs responsabilités" et réclamé à la direction de GE de "revenir à la table des négociations afin de trouver une issue" pour le personnel de ce site qui comptait 45 employés à l'époque de son rachat par GE en 2008.
"Chonas a disparu de la stratégie de GE. Il ne reçoit plus aucun investissement, plus aucune charge significative, ses compétences ont été délocalisées en Russie et en Chine et la moitié des effectifs a quitté l'entreprise", a relevé Philippe Petitcolin, coordinateur CFE-CGC du site de Belfort et de GE France.
"Cela fait deux ans que les salariés de l'usine demandent à GE de travailler sur un avenir pour Chonas, mais elle ne fait que repousser le planning. Nous n'avons plus d'autre choix que de mettre le problème sur la place publique. C'est une situation intolérable", a-t-il ajouté.
Actuellement, deux des six machines nécessaires à la production du site fonctionnent, selon les syndicats, laissant douze des quinze personnes de l'atelier sans travail. "Cinq sont en arrêt maladie", a précisé Éric Mabilon, représentant CGT sur le site de Chonas, rappelant qu'un employé y avait fait une tentative de suicide en 2019.
"On ne fait pas du tout attention à l'état psychologique des salariés. On nous a affirmé en CSE qu'il n'y avait aucune possibilité de négocier d'éventuels départs ou une éventuelle prime de cession", a-t-il déploré.
Les grévistes assurent "qu'aucun projet industriel tenable" ne vient appuyer "les intentions des potentiels repreneurs", qui "ne sont que des petites PME locales".
"Les salariés demandent à pouvoir se projeter en dehors de l'entreprise et à être indemnisés pour le préjudice subi depuis des années. En aucun cas, ils n'accepteront un projet qui consiste à vendre pour une bouchée de pain à un repreneur qui n'a aucune intention de développer quoi que ce soit", a ajouté Philippe Petitcolin, qui promet le durcissement du mouvement "si la direction reste dans sa position d'attente".
Jointe par l'AFP, la direction de GE a indiqué qu'elle étudiait "la possibilité d'une reprise de l'activité du site de Chonas".
"Plusieurs acquéreurs potentiels ont fait part de leur intérêt. La direction de GE tiendra les représentants du personnel et les salariés informés de l'évolution de ces discussions", a-t-elle ajouté.
bp/mb/LyS
Renault annonce mettre en vente la Fonderie de Bretagne (plus de 300 emplois) #
Le groupe Renault a annoncé jeudi qu'il cherchait un repreneur pour la Fonderie de Bretagne, son usine de Caudan (Morbihan), où travaillent 350 salariés selon la CGT.
Après une revue stratégique concernant ce site de production, la direction du groupe a présenté jeudi au CSE de l'usine un projet de recherche d'un repreneur, "qui lui parait plus à même de pérenniser les activités et les emplois et d'adapter l'outil industriel aux évolutions du secteur", explique le groupe dans un communiqué.
tsz/ak/nth
General Electric: les salariés d'un site en Isère dénoncent une usine "à l'abandon" #
L'ensemble du personnel de General Electric (GE) employé sur le site de Chonas-L'Amballan, en Isère, a dénoncé jeudi lors d'un débrayage "le manque de garanties" de la direction quant à l'avenir de cette usine laissée d'après lui "à l'abandon" depuis l'annonce de sa mise en vente en 2019.
Jeudi, à la mi-journée, les 19 salariés du site isérois, qui produit des turbines de bateaux, ont observé deux heures de grève pour protester contre l'inaction de leur hiérarchie, accusée de laisser "délibérément pourrir la situation".
Épaulés par une intersyndicale et une équipe de salariés du site de Belfort, ils ont exhorté "les politiques" à "prendre leurs responsabilités" et réclamé à la direction de GE de "revenir à la table des négociations afin de trouver une issue" pour le personnel de ce site qui comptait 45 employés à l'époque de son rachat par GE en 2008.
"Chonas a disparu de la stratégie de GE. Il ne reçoit plus aucun investissement, plus aucune charge significative, ses compétences ont été délocalisées en Russie et en Chine et la moitié des effectifs a quitté l'entreprise", a relevé Philippe Petitcolin, coordinateur CFE-CGC du site de Belfort et de GE France.
"Cela fait deux ans que les salariés de l'usine demandent à GE de travailler sur un avenir pour Chonas, mais elle ne fait que repousser le planning. Nous n'avons plus d'autre choix que de mettre le problème sur la place publique. C'est une situation intolérable", ajoute-t-il.
Actuellement, deux des six machines nécessaires à la production du site fonctionnent selon les syndicats, laissant douze des quinze personnes de l'atelier sans travail. "Cinq sont en arrêt maladie", explique Éric Mabilon, représentant CGT sur le site de Chonas, rappelant qu'un employé y avait fait une tentative de suicide en 2019.
"On ne fait pas du tout attention à l'état psychologique des salariés. On nous a affirmé en CSE qu'il n'y avait aucune possibilité de négocier d'éventuels départs ou une éventuelle prime de cession", déplore-t-il.
Les grévistes expliquent "qu'aucun projet industriel tenable" ne vient appuyer "les intentions des potentiels repreneurs", qui "ne sont que des petites PME locales".
"Les salariés demandent à pouvoir se projeter en dehors de l'entreprise et à être indemnisés pour le préjudice subi depuis des années. En aucun cas, ils n'accepteront un projet qui consiste à vendre pour une bouchée de pain à un repreneur qui n'a aucune intention de développer quoi que ce soit", ajoute Philippe Petitcolin, qui promet le durcissement du mouvement "si la direction reste dans sa position d'attente".
Jointe par l'AFP, la direction de GE n'était pas immédiatement disponible pour réagir.
bp/ag/LyS
Alstom prolonge jusqu'à fin avril ses négociations avec Skoda sur le site de Reichshoffen #
Le groupe Alstom a décidé de prolonger jusqu'à fin avril ses négociations exclusives avec le tchèque Skoda sur les rangs pour acquérir son usine de Reichshoffen (Bas-Rhin, 750 salariés), a-t-on appris jeudi après d'Alstom et de source syndicale.
Alstom a prolongé jusqu'à fin avril ses négociations exclusives entamées fin 2020 avec Skoda Transportation pour cette cession qui découle de sa fusion avec le canadien Bombardier, a indiqué Daniel Dreger, porte-parole de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC) de Reichshoffen.
Des représentants de la direction du groupe ont annoncé la décision mardi aux syndicats du site de matériel ferroviaire roulant, a-t-il précisé.
Contactée par l'AFP, une porte-parole du site a confirmé que les négociations étaient prolongées jusqu'à la fin avril, précisant que le site emploie 750 salariés permanents d'Alstom.
L'échéance de fin avril constitue dès lors l'"objectif" d'Alstom pour finaliser une "lettre d'intention" avec le constructeur tchèque, selon M. Dreger.
Après instruction par la Commission européenne, la vente pourrait être effective "en septembre ou octobre prochains", a-t-il ajouté.
Afin de respecter les conditions fixées par Bruxelles au rachat de Bombardier, le groupe français a mis en vente son usine de Reichshoffen, ainsi que celle de Bombardier à Hennigsdorf (Allemagne) que convoite également Skoda Transportation.
La reprise de Reichshoffen avait également suscité la candidature de l'espagnol CAF. Celui-ci recueillait la préférence des syndicats, du fait de sa présence commerciale et industrielle déjà bien établie en France et en Europe de l'Ouest, au contraire de Skoda qui n'y compte pas d'usine.
"Avec ses 4.500 salariés, Skoda est un petit sur le marché", a relevé Daniel Dreger, indiquant "n'avoir aucune information sur ses intentions et son projet industriel".
Toutefois, Reichshoffen, qui fabrique notamment les rames de trains régionaux Regiolis, dispose d'une "bonne visibilité", avec une "charge de travail ferme de deux ans à deux ans et demi", ce qui "laisse le temps" à son repreneur de "développer de nouveaux marchés", a estimé M. Dreger.
Devenu définitif le 29 janvier, le rachat de Bombardier par Alstom donne naissance au numéro deux mondial de la construction de matériel ferroviaire, fort de 75.000 salariés et 15,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, derrière le chinois CRRC.
Indépendant du constructeur automobile du même nom propriété de Volkswagen, Skoda Transportation est détenu par le holding PPF du milliardaire tchèque Petr Kellner.
cr-bdx/ha/eb
Blocage du plus grand Carrefour de Marseille pour obtenir des "embauches promises" #
Des salariés bloquent depuis trois jours les accès du plus grand hypermarché Carrefour de Marseille pour demander l'embauche "comme promise", selon eux, de neuf employés dont les "contrats de professionnalisation" arrivent à échéance.
Situé sur les hauteurs de la deuxième ville de France, dans la cité paupérisée de Saint-Antoine, le magasin Grand Littoral était occupé jeudi par une cinquantaine de salariés empêchant à l'aide de chariots l'entrée des clients et des livraisons.
A l'origine de ce mouvement, rare, qui a débuté mardi, le refus de la direction de transformer en contrat à durée indéterminée (CDI) neuf des 11 contrats de professionnalisation dans l'un des magasins de la marque "alors qu'elle s'y était engagée", ont rapporté à l'AFP plusieurs salariés.
Une décision qui les choque alors que le groupe de distribution a annoncé en février une hausse de 7,8% de ses ventes à 78,6 milliards d'euros malgré l'épidémie de Covid-19.
"J'étais en CDD. On m'a proposé à la fin d'un deuxième contrat à durée déterminée de signer un contrat de professionnalisation en me disant que j'avais un pied dans Carrefour et que je pourrai être embauchée à l'issue, mais là je viens d'apprendre que c'était fini", explique une caissière souhaitant rester anonyme.
Payé 1.100 euros par mois pour 35 heures, elle rêve d'un CDI de 30 heures --la règle chez Carrefour--, certes payé moins (980 euros mensuels) mais synonyme de "stabilité".
"On nous dit qu'en raison du Covid et de la conjoncture économique on ne peut pas embaucher mais c'est un prétexte", pointe cette mère célibataire de trois enfants montrant les nouveaux employés en contrat de professionnalisation en train d'être formés dans les rayons désertés.
"Les contrats de professionnalisation bénéficient d'aides de l'Etat", souligne Smaïl Ait-Atmane, délégué syndical CFDT, soupçonnant la direction de préférer multiplier le recours à ces contrats précaires que de réaliser les embauches promises.
En janvier, les syndicats du géant de la distribution avaient alerté sur "l'effet pervers" de l'embauche de 15.000 jeunes en 2021 -- avec des aides de l'Etat-- qui conduirait à l'arrêt du recrutement de CDD et au non-renouvellement des salariés déjà en poste, même ceux ayant eu une promesse d'embauche.
Selon les chiffres fournis par les syndicats, les effectifs de l'hypermarché Grand Littoral ont été réduits de 546 fin 2019 à 442 employés actuellement, sur fond d'une amplification de la politique de réduction des coûts chez le distributeur.
Carrefour a déploré un blocage "qui impacte son activité et ses clients". "La direction du magasin est toujours restée attentive aux conditions de travail des collaborateurs. Elle a respecté toutes les étapes du dialogue social", ajoute Carrefour affirmant que 24 collaborateurs en alternance ont rejoint le magasin depuis février.
est/iw/mpm
Sanofi: devant Bercy, un rassemblement pour défendre la recherche pharmaceutique #
Une centaine de personnes, réunies à l'appel de la CGT de Sanofi et de SUD-Chimie, ont protesté jeudi à Bercy contre les suppressions d'emplois dans la recherche et le développement (R&D) du groupe pharmaceutique, a constaté une journaliste de l'AFP.
Accrochées à des barrières face au ministère de l'Économie, des banderoles disaient "Stop au démantèlement de la R&D de Sanofi en France", "Le médicament n'est pas une marchandise, la santé n'est pas un produit financier", ou encore, en évoquant un site alsacien du groupe, "Non à la fermeture de Strasbourg, scientifiques sacrifiés".
Pour dénoncer la suppression de 364 postes dans l'entité Sanofi-Aventis R&D (SARD) du groupe, en cours de négociation, les manifestants, dont certains portaient des blouses blanches de chercheurs, ont reçu le renfort de militants de la fédération CGT de la chimie, de la CFDT de Sanofi, du PCF, de cheminots de SUD-Rail, salariés de Michelin ou Total, ainsi que de personnalités politiques.
"C'est un gâchis, un scandale que le gouvernement ne fasse rien", a critiqué au micro Thierry Bodin de la CGT-Sanofi, alors qu'une délégation était reçue au ministère. Les salariés de Sanofi "en ont marre de la surcharge de travail, de la précarité", a-t-il ajouté, en jugeant "inacceptable que le crédit d'impôt recherche serve à payer les plans de licenciements" et "les dividendes" versés aux actionnaires.
Sanofi a "supprimé la moitié de (ses) chercheurs en dix ans" et n'est "pas foutu de produire un vaccin pour notre pays" contre le Covid-19, a fustigé François Ruffin, député LFI.
Venue de Strasbourg, où un site de 56 salariés doit fermer ou être repris, Nathalie s'interroge sur son avenir. "Cadre de laboratoire", elle "travaille en biologie cellulaire" et "adore son métier", précise-t-elle à l'AFP. "Tout le monde espère un repreneur pour le site et qu'il restera quelques postes..." Depuis "23 ans" à Sanofi, elle n'a "absolument pas envie de venir travailler en région parisienne", comme le propose la direction. Mais "il n'y a pas beaucoup de travail dans mon domaine en Alsace", s'inquiète cette mère de famille de 51 ans, aidante familiale pour son "père pas en bonne santé".
Sylvie, 60 ans, technicienne en micro-biologie au sein de Sanofi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), "ne comprend pas la politique de la direction". "On ne peut plus travailler sereinement. Tous les ans, il y a une restructuration. Les gens sont démotivés", raconte-t-elle. Et les "soutiens psychologiques" proposées par la direction, "dans la réalité, ça n'aide pas".
er/bfa/LyS
OPA: Suez accueille fraîchement une nouvelle proposition de Veolia #
Veolia, engagé dans une OPA hostile sur Suez, a proposé jeudi de maintenir intact le groupe Suez en France, une démarche destinée à rassurer les salariés et les élus mais immédiatement jugée comme "manquant de sérieux" par le groupe assiégé.
Nouvel épisode de la saga industrielle et boursière de l'année, le PDG de Veolia Antoine Frérot a proposé de maintenir intact Suez France, qu'il céderait au fonds français Meridiam pour ne garder que les activités internationales de son rival.
Si le conseil d'administration de Suez répondait favorablement, Suez "resterait inchangé en France avec son périmètre eau et déchets de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (environ un tiers du total, ndlr) et ses plus de 25.000 salariés", a plaidé Veolia.
La proposition suffira-t-elle à dénouer le conflit fratricide? Suez a régi très fraîchement.
"Le conseil d'administration étudiera les propositions de ce jour même si, à ce stade, la proposition de Veolia manque de sérieux", a-t-il indiqué, estimant que "les activités en France constitueraient un ensemble non pérenne puisqu'amputées de la croissance et de l'innovation des développements internationaux".
"À défaut de réelle volonté de négociation et de propositions sérieuses, le groupe poursuit son projet industriel", ajoute Suez.
Evoquant devant la presse "une proposition d'ouverture majeure pour pacifier" la situation, Antoine Frérot a proposé jeudi "de préserver les activités de Suez en France au sein d'un même groupe", qui serait cédé à Meridiam et deviendrait ainsi un "concurrent de Veolia".
"Il est plus que temps de revenir à la raison. Veolia souhaite conclure un accord avec la direction de Suez qui permettrait de sortir les salariés, les clients et les actionnaires de l'incertitude", a-t-il dit, souhaitant aussi rassurer les pouvoirs publics inquiets du maintien de la concurrence sur ces services essentiels.
Il s'agit de "maintenir intact Suez France: les activités eau et déchets resteront ensemble dans une même entreprise, appelée Suez et dans laquelle Meridiam investira", avec la "garantie pendant au moins quatre ans de 100% des emplois," a dit le PDG.
Selon lui, "rien ne changerait pour les salariés de Suez en France", qui bénéficieraient "d'un avenir serein et une promesse de développement". Jusqu'ici, Veolia prévoyait de céder à Meridiam la seule activité Eau France, que les règles de la concurrence lui interdisent de garder.
Sur la même ligne que la direction, le représentant du personnel de Suez a cependant jugé jeudi qu'il s'agissait d'"une mort lente" pour le groupe.
"On est content car M. Frérot nous donne raison en empêchant le démantèlement de la France", a dit à l'AFP le secrétaire du comité d'entreprise européen Franck Reinhold Von Essen (CGT). "Mais il faudrait le double du périmètre qu'il veut nous laisser. Suez est dimensionné pour être une multinationale, pas une PME française".
Numéro un des services à l'environnement, Veolia a déjà acquis en octobre 29,9% des parts de son rival auprès d'Engie, avant de se lancer à l'assaut du restant pour créer "la référence mondiale de la transformation écologique".
Depuis, direction et syndicats de Suez se débattent pour tenter de faire échouer un projet synonyme selon eux de démantèlement et de destructions d'emplois.
De recours judiciaires en amabilités distillées par voie de presse, la bataille est devenue une guerre par tous les moyens, sans que les lignes ne bougent fondamentalement à ce stade.
Pour Veolia, qui a déposé le 8 février son OPA hostile faute d'accord amiable, le projet se poursuit "comme prévu", estime Antoine Frérot, qui table sur une douzaine de mois, le temps de recevoir les visas des autorités de la concurrence issues de 22 pays.
Le patron de Veolia a aussi confirmé son offre de 18 euros l'action, montant jugé trop bas par Suez (le cours actuel est juste en-dessous).
Suez fait valoir son propre modèle de développement: "l'agilité" plutôt que la taille. L'ex-Lyonnaise des Eaux, engagée depuis 2019 dans un plan de rotation d'actifs pour se recentrer sur des activités à forte valeur, a accéléré les cessions ces derniers mois.
Son directeur général Bertrand Camus a récemment annoncé une 2e salve de cessions à l'étranger, et des informations sur des négociations ont fait sortir Veolia de ses gonds.
Antoine Frérot a ainsi menacé dimanche de poursuite tout administrateur de Suez qui autoriserait la vente d'actifs stratégiques internationaux, notamment les sociétés de traitement de déchets en Australie et au Royaume Uni.
"Si Suez cédait ces actifs, il ne pourrait y avoir d'accord et les actionnaires trancheraient", a-t-il prévenu jeudi.
L'assemblée générale des actionnaires de Suez, prévue d'ici la fin juin, devrait de fait arbitrer si les deux rivaux ne parvenaient pas à s'accorder.
cho-cd/ico/eb
Alstom devrait finaliser fin avril la vente de son usine de Reichshoffen à Skoda #
Le groupe Alstom compte finaliser à la fin avril la vente au tchèque Skoda de son usine de Reichshoffen (Bas-Rhin, 750 salariés), a-t-on appris jeudi de source syndicale.
Alstom a prolongé jusqu'à fin avril ses négociations exclusives entamées fin 2020 avec Skoda Transportation pour cette cession qui découle de sa fusion avec le canadien Bombardier, a indiqué Daniel Dreger, porte-parole de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC) de Reichshoffen.
Des représentants de la direction du groupe ont annoncé la décision mardi aux syndicats du site de matériel ferroviaire roulant, a-t-il précisé.
Contactée par l'AFP, une porte-parole du site a confirmé les informations, précisant que celui-ci emploie 750 salariés permanents d'Alstom.
L'échéance de fin avril constitue dès lors l'"objectif" d'Alstom pour finaliser une "lettre d'intention" avec le constructeur tchèque, selon M. Dreger.
Après instruction par la Commission européenne, la vente pourrait être effective "en septembre ou octobre prochains", a-t-il ajouté.
Afin de respecter les conditions fixées par Bruxelles au rachat de Bombardier, le groupe français a mis en vente son usine de Reichshoffen, ainsi que celle de Bombardier à Hennigsdorf (Allemagne) que convoite également Skoda Transportation.
La reprise de Reichshoffen avait également suscité la candidature de l'espagnol CAF. Celui-ci recueillait la préférence des syndicats, du fait de sa présence commerciale et industrielle déjà bien établie en France et en Europe de l'Ouest, au contraire de Skoda qui n'y compte pas d'usine.
"Avec ses 4.500 salariés, Skoda est un petit sur le marché", a relevé Daniel Dreger, indiquant "n'avoir aucune information sur ses intentions et son projet industriel".
Toutefois, Reichshoffen, qui fabrique notamment les rames de trains régionaux Regiolis, dispose d'une "bonne visibilité", avec une "charge de travail ferme de deux ans à deux ans et demi", ce qui "laisse le temps" à son repreneur de "développer de nouveaux marchés", a estimé M. Dreger.
Devenu définitif le 29 janvier, le rachat de Bombardier par Alstom donne naissance au numéro deux mondial de la construction de matériel ferroviaire, fort de 75.000 salariés et 15,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, derrière le chinois CRRC.
Indépendant du constructeur automobile du même nom propriété de Volkswagen, Skoda Transportation est détenu par le holding PPF du milliardaire tchèque Petr Kellner.
cr-bdx/LyS
La proposition de Veolia condamne Suez à "une mort lente" (secrétaire du comité d'entreprise) #
Veolia "nous condamne à une mort lente", a réagi jeudi le secrétaire du comité d'entreprise européen de Suez, après la proposition faite par l'acquéreur pour tenter de sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent les deux groupes, sur fond d'OPA hostile.
Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a proposé de maintenir intact le groupe Suez en France en le cédant dans son intégralité au fonds français Meridiam, pour ne garder que ses activités internationales. Ce qui permettrait à Suez de conserver en France un périmètre de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et plus de 25.000 salariés.
"Suez est dimensionné pour être une multinationale, pas pour rester dans une PME française. (La proposition d'Antoine Frérot) ne crée pas un concurrent de Veolia, mais un concurrent de la Saur, qui pourra aller sur des petits marchés dans des villes moyennes", a déclaré à l'AFP le secrétaire du CEE de Suez, Franck Reinhold Von Essen (CGT).
"Pour qu'il y ait une vraie concurrence et une croissance, il faudrait le double du périmètre qu'il veut nous laisser", a ajouté le syndicaliste.
Si le porte-parole de l'intersyndicale note que cette solution "empêche le démantèlement en France", il rappelle que le personnel a bien d'autres revendications.
"On avait aussi demandé le maintien de l'autonomie et de l'indépendance du groupe, un périmètre qui permette une vraie concurrence en France et à l'international, un maintien de la capacité innovation et de la R&D".
Selon lui, la recherche et développement du groupe est en grande partie assurée par les 15 laboratoires de Suez dans le monde, et la capacité d'innovation en France pourrait pâtir d'une éventuelle scission.
cd/bfa/eb
Veolia prêt à renoncer à Suez France pour débloquer son OPA sur le groupe #
La fin du conflit industriel et boursier de l'année est-elle en vue? Veolia, engagé dans une OPA hostile sur Suez, a proposé jeudi de maintenir intact le groupe Suez en France, démarche destinée à rassurer les salariés -- mais Suez a immédiatement répliqué qu'elle manquait "de sérieux".
Enième épisode de cette saga commencée l'été dernier, Veolia a proposé jeudi de maintenir intact Suez France en le cédant au fonds français d'infrastructures Meridiam; Veolia ne garderait que ses activités internationales.
Si le conseil d'administration de Suez répondait favorablement, Suez "resterait inchangé en France avec son périmètre eau et déchets de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (environ un tiers du total, ndlr) et ses plus de 25.000 salariés", a plaidé Veolia.
La proposition suffira-t-elle à dénouer le conflit fratricide? Pour l'instant, Suez n'envoyait pas de signal positif.
"Le Conseil d'Administration étudiera les propositions de ce jour même si, à ce stade, la proposition de Veolia manque de sérieux (...) À défaut de réelle volonté de négociation et de propositions sérieuses, le Groupe poursuit son projet industriel", a déclaré Suez dans un communiqué quelques heures après l'annonce de Veolia.
"Je propose de préserver les activités de Suez en France au sein d'un même groupe", qui serait cédé à Meridiam et deviendrait ainsi un "concurrent de Veolia", a dit jeudi à la presse le PDG de Veolia Antoine Frérot, évoquant "une proposition d'ouverture majeure pour pacifier" la situation.
"Il est plus que temps de revenir à la raison. Veolia souhaite conclure un accord avec la direction de Suez qui permettrait de sortir les salariés, les clients et les actionnaires de l'incertitude", a-t-il ajouté.
Il s'agit de "maintenir intact Suez France: les activités eau et déchets resteront ensemble dans une même entreprise, appelée Suez et dans laquelle Meridiam investira", avec la "garantie pendant au moins quatre ans de 100% des emplois et des acquis sociaux" a-t-il dit.
Selon lui, "rien ne changerait pour les salariés de Suez en France", qui bénéficieraient "d'un avenir serein". Jusqu'ici, Veolia prévoyait de céder à Meridiam la seule activité Eau France, que les règles de la concurrence lui auraient interdit de garder.
Cela "coûte à Veolia", qui se prive des actifs déchets, "mais si cela permet de débloquer la situation, nous sommes prêts à y travailler rapidement", a précisé Antoine Frérot, confirmant son offre de 18 euros l'action, montant jugé trop bas par Suez (le cours actuel est juste en dessous).
Numéro un des services à l'environnement, Veolia a déjà acquis en octobre 29,9% des parts de son rival auprès d'Engie, avant de se lancer à l'assaut du restant pour créer "la référence mondiale de la transformation écologique".
Depuis, la direction et les syndicats de Suez se débattent pour tenter de faire échouer un projet synonyme selon eux de démantèlement et de destruction d'emploi.
De recours judiciaires en amabilités distillées par voie de presse, la bataille industrielle et boursière est devenue une guerre par tous les moyens, sans que les lignes ne bougent fondamentalement à ce stade.
Pour Veolia, qui a déposé le 8 février son OPA hostile après avoir abandonné tout espoir d'un accord amiable, le projet se poursuit "comme prévu", estime Antoine Frérot, qui table sur une douzaine de mois, le temps de recevoir les visas des autorités de la concurrence.
Suez plaide pour le maintien de deux groupes. L'ex-Lyonnaise des Eaux, engagée dans un plan de rotation d'actifs pour se recentrer sur des activités à forte valeur, a nettement accéléré les cessions ces derniers mois.
Son directeur général Bertrand Camus a récemment annoncé une 2e salve de cessions à l'étranger, et des rumeurs de négociations - pas confirmées mais pas démenties - ont fait sortir Veolia de ses gonds.
Antoine Frérot a ainsi menacé dimanche de poursuite tout administrateur de Suez qui autoriserait la vente d'actifs stratégiques internationaux, notamment les sociétés de traitement de déchets en Australie et au Royaume Uni.
"Si Suez cédait ces actifs, il ne pourrait y avoir d'accord et les actionnaires trancheraient", a-t-il prévenu jeudi. C'est cette assemblée générale des actionnaires de Suez qui arbitrerait in fine si les deux rivaux ne parvenaient pas à s'accorder. Rendez-vous d'ici la fin juin.
cho/ico/spi
Le groupe Printemps se réorganise pour rebondir face au Covid-19 #
La chaîne de grands magasins Printemps a annoncé jeudi la nomination de quatre personnes au sein de son comité exécutif, et entend mettre en place un "plan de relance ambitieux" après le choc de l'épidémie de Covid-19 qui l'a privé durablement d'une large partie de sa clientèle internationale.
Arrivé à l'automne 2020, le président du Printemps Jean-Marc Bellaiche a "réorganisé son comité exécutif", selon un communiqué de l'entreprise qui compte pour l'heure 19 grands magasins en France à son nom, ainsi que 8 Citadium, et quelque 3.000 salariés.
En novembre, le groupe fondé en 1865 avait annoncé prévoir à horizon janvier 2022 la fermeture de sept magasins (quatre magasins Printemps, situés Place d'Italie à Paris, Le Havre, Strasbourg et Metz, et trois magasins Citadium, Champs-Elysées et Nation à Paris et à Toulon) menaçant 450 emplois selon les syndicats et 428 selon la direction.
Ce jeudi, il indique que quatre personnes intègrent son comité de direction: Sophie Bocquet, directrice générale "Chaîne de magasins Printemps et Citadium", qui a débuté sa carrière en 1987 au Printemps, et Maud Funaro, directrice générale "de la transformation", passée par la direction du Trésor, le Boston Consulting Group et E.Leclerc notamment.
Font aussi leur entrée Stéphane Roth, directeur général "Marketing et Communication", qui a travaillé chez L'Oréal et Baume&Mercier notamment, et Karen Vernet, directrice générale "de l'Offre", une ancienne de L'Oréal également, de Danone et de la marque italienne Marazzi, qui avait rejoint le Printemps en 2009.
Ils doivent conduire "un plan de relance ambitieux basé sur le ré-enchantement de l'expérience de nos clients, français comme internationaux, en magasin comme sur nos sites de e-commerce", a commenté dans un communiqué Jean-Marc Bellaiche.
Dans le quotidien Les Echos, il précise vouloir accélérer sur internet. "Je crois au magasin physique et à une relation forte avec le client, mais cela sera désormais couplé avec le digital".
Sur BFM Business jeudi, il a expliqué que si les magasins sont "fermés" à l'heure actuelle, "on peut appeler, être en contact avec des experts mode, des +personnal shoppers+ (qui achètent pour des tiers, ndlr) qui prennent vos demandes et vendent depuis le magasin".
cda/kd/sr
Orange: ouverture prochaine de négociations en vue de départs à la retraite non remplacés #
Syndicats et direction d'Orange doivent commencer prochainement des négociations en vue du renouvellement d'un accord portant sur des départs à la retraite non remplacés, alors qu'un plan d'économies de un milliard d'euros d'ici à 2023 a été annoncé, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Selon l'hebdomadaire L'Obs paru jeudi, l'opérateur télécom se préparerait à "tailler une nouvelle fois dans les effectifs" et "7.500 postes" seraient menacés.
"Il y a simplement le renouvellement d'un accord - et tout ça va être soumis à la négociation collective -, d'un accord qu'on appelle intergénérationnel, qui permet d'aménager les fins de carrière, et clairement on ne remplacera pas tous les départs à la retraite dans les cinq ans qui viennent", s'est contenté d'indiquer le PDG d'Orange, Stéphane Richard, vendredi matin sur Europe 1, sans avancer de chiffres.
Selon Sébastien Crozier de la CFE-CGC (premier syndicat), interrogé par l'AFP, les chiffres publiés par l'hebdomadaire "sont exacts" mais "ne correspondent à aucun nouveau plan de départs stratégique". Il s'agit de "départs à la retraite non remplacés" et de "mesures d'âge déjà en place".
Elisa Mistral, de la CFDT, confirme qu'il s'agit bien de "renouveler un accord triennal, signé en 2018 et qui prendra fin en décembre 2021, pour lequel les négociations doivent débuter en mars".
"Il s'agira de trouver un équilibre entre des départs à la retraite non remplacés dans l'opérationnel - où 90% des salariés concernés par les mesures d'âge ont choisi un temps partiel sénior - et dans les fonctions siège, où cette mesure a moins été plébiscitée, et les embauches", dit-elle à l'AFP.
Mme Mistral rappelle l'intention, "annoncée à plusieurs reprises officiellement par la direction, de faire un plan d'économies d'un milliard d'euros d'ici 2023, dont 500 millions sur la masse salariale au sens large".
"Les plans d'économie se suivent et se ressemblent", dit à l'AFP Christian Pigeon (SUD). "Depuis l'ouverture du capital de l'entreprise, la déflation des effectifs a été continue, passant d'environ 170.000 salariés en 1997-1998 à 74.000 aujourd'hui" en France, ajoute-t-il.
"Il s'agit certes de départs à la retraite anticipés mais toujours avec le même objectif: diminuer les effectifs", estime-t-il.
ls-lby/bfa/tes
Veolia propose de maintenir intact Suez France #
Le PDG de Veolia Antoine Frérot, engagé dans une OPA hostile sur Suez, a proposé jeudi de maintenir intact le groupe Suez en France en le cédant dans son intégralité au fonds français Meridiam, pour ne garder que ses activités internationales.
Si le conseil d'administration de Suez répondait favorablement, Suez "resterait inchangé en France avec son périmètre eau et déchets de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et ses plus de 25.000 salariés", a indiqué Veolia.
"Je propose de préserver les activités de Suez en France au sein d'un même groupe", qui serait cédé à Meridiam et deviendrait ainsi un "concurrent de Veolia", a dit Antoine Frérot, évoquant "une proposition d'ouverture majeure pour pacifier" la situation.
"Il est plus que temps de revenir à la raison. Veolia souhaite conclure un accord avec la direction de Suez qui permettrait de sortir les salariés, les clients et les actionnaires de l'incertitude", a ajouté le PDG, ajoutant avoir entendu les préoccupations des élus comme des représentants du personnel de Suez.
Il s'agit de "maintenir intact Suez France: les activités eau et déchets resteront ensemble dans une même entreprise, appelée Suez et dans laquelle Meridiam investira", avec la "garantie pendant au moins quatre ans de 100% des emplois et des acquis sociaux" a-t-il encore dit.
Selon lui, "rien ne changerait pour les salariés de Suez en France", qui bénéficieraient "avec un actionnariat stable et de long terme, d'un avenir serein et une promesse de développement".
Jusqu'ici, Veolia prévoyait de céder à Meridiam la seule activité Eau France, que les règles de la concurrence lui auraient interdit de garder.
La direction de Suez de son côté est opposée à l'OPA, synonyme selon elle de démantèlement du groupe.
cho/ico/spi
Plan social chez SFR: les syndicats dénoncent "un scandale social, économique et financier" #
Les trois syndicats représentatifs de SFR, Unsa, CFDT et CFTC, dénoncent mercredi un "scandale social, économique et financier", à l'issue d'une première réunion de négociation avec la direction qui a annoncé 1.700 suppressions de postes en 2021.
Ce troisième plan social depuis 2012, prévoit 400 départs dans les boutiques et 1.300 dans les autres fonctions de l'entreprise sur la base du volontariat. Ils seront combinés à un "grand plan de recrutement de 1.000 jeunes diplômés sur quatre ans", ainsi qu'à un renforcement de la politique d'apprentissage et de formation de l'entreprise, selon SFR.
Il répond, selon la direction, à la baisse de fréquentation dans les boutiques - elle a chuté de 30% en raison notamment de la crise sanitaire - et à la "progression continue" des achats en ligne.
Il s'agit de "supprimer 1.700 postes sur le périmètre Télécom sur la base d'une construction artificielle et inacceptable de +nouvelles+ orientations stratégiques", dénoncent les syndicats dans un "manifeste" commun.
S'ils se disent "prêts" à "discuter d'une nouvelle définition de la stratégie, de la mise en place de véritables mobilités professionnelles, ils refuseront d'être l'instrument d'un scandale social, économique et financier".
Les syndicats demandent un "accord de méthode" et jugent "inacceptable" une négociation qui "vise à la réduction de près de 20% des effectifs du pôle Télécom alors que les excellents résultats de la période (...) auraient dû conduire SFR à organiser une discussion autour d'un partage des résultats".
"La direction refuse toute discussion et veut s'assurer d'un plan de départs volontaires sur trois mois pour 1.700 salariés du pôle Télécom en disant qu'elle recrutera 1.000 jeunes sur quatre ans (d'ici 2025), une mesure d'affichage", a dit Abdelkader Choukrane, délégué syndical central Unsa (premier syndicat dans l'entreprise) à l'AFP.
Faire cette annonce "alors que 97% des salariés Télécom sont en télétravail depuis novembre et que 52% de ceux employés dans la distribution sont au chômage partiel, est source de grande inquiétude dans un climat social déjà délétère", a-t-il déploré.
Dans un courriel interne aux salariés de SFR que l'AFP a consulté, la direction de l'entreprise a regretté que les organisations syndicales aient "posé en préalable à toute négociation des exigences incompatibles avec la situation de l'entreprise et la nécessité de sa transformation", réclamant notamment "un engagement de maintien de l'emploi jusqu'en 2025 (sur la base des effectifs au 31 janvier 2021)".
Elle a prévenu que si les syndicats ne revenaient pas sur ce préalable, elle constaterait "l'échec de la négociation" et présenterait "rapidement le projet d'évolution d'organisations, ainsi que les mesures d'accompagnements sociales".
SFR, qui compte environ 15.000 salariés, avait augmenté son chiffre d'affaires de 2,4% à 10,6 milliards d'euros l'an dernier. Au troisième trimestre 2020 l'entreprise a vu ses revenus progresser de 4%, à 2,75 milliards d'euros, sur le marché français. La société revendique sur la même période 21.000 clients supplémentaires sur le fixe (+113.000 sur la fibre) et 25.000 abonnés supplémentaires sur le mobile.
Les syndicats rappellent que lors du dernier plan social en 2017, "5.000 emplois ont déjà été supprimés avec des promesses d'embauches jamais tenues".
ls/lum/cbn
Plan social chez SFR: les syndicats dénoncent "un scandale social, économique et financier" #
Les trois syndicats représentatifs de SFR, Unsa, CFDT et CFTC, dénoncent mercredi un "scandale social, économique et financier", à l'issue d'une première réunion de négociation avec la direction qui a annoncé 1.700 suppressions de postes en 2021.
Ce troisième plan social depuis 2012, prévoit 400 départs dans les boutiques et 1.300 dans les autres fonctions de l'entreprise sur la base du volontariat. Ils seront combinés à un "grand plan de recrutement de 1.000 jeunes diplômés sur quatre ans", ainsi qu'à un renforcement de la politique d'apprentissage et de formation de l'entreprise, selon SFR.
Il répond, selon la direction, à la baisse de fréquentation dans les boutiques - elle a chuté de 30% en raison notamment de la crise sanitaire - et à la "progression continue" des achats en ligne.
Il s'agit de "supprimer 1.700 postes sur le périmètre Télécom sur la base d'une construction artificielle et inacceptable de +nouvelles+ orientations stratégiques", dénoncent les syndicats dans un "manifeste" commun.
S'ils se disent "prêts" à "discuter d'une nouvelle définition de la stratégie, de la mise en place de véritables mobilités professionnelles, ils refuseront d'être l'instrument d'un scandale social, économique et financier".
Les syndicats demandent un "accord de méthode" et jugent "inacceptable" une négociation qui "vise à la réduction de près de 20% des effectifs du pôle Télécom alors que les excellents résultats de la période (...) auraient dû conduire SFR à organiser une discussion autour d'un partage des résultats".
"La direction refuse toute discussion et veut s'assurer d'un plan de départs volontaires sur trois mois pour 1.700 salariés du pôle Télécom en disant qu'elle recrutera 1.000 jeunes sur quatre ans (d'ici 2025), une mesure d'affichage", a dit Abdelkader Choukrane, délégué syndical central Unsa (premier syndicat dans l'entreprise) à l'AFP.
Faire cette annonce "alors que 97% des salariés Télécom sont en télétravail depuis novembre et que 52% de ceux employés dans la distribution sont au chômage partiel, est source de grande inquiétude dans un climat social déjà délétère", a-t-il déploré.
SFR, qui compte environ 15.000 salariés, avait augmenté son chiffre d'affaires de 2,4% à 10,6 milliards d'euros l'an dernier. Au troisième trimestre 2020 l'entreprise a vu ses revenus progresser de 4%, à 2,75 milliards d'euros, sur le marché français. La société revendique sur la même période 21.000 clients supplémentaires sur le fixe (+113.000 sur la fibre) et 25.000 abonnés supplémentaires sur le mobile.
Les syndicats rappellent que lors du dernier plan social en 2017, "5.000 emplois ont déjà été supprimés avec des promesses d'embauches jamais tenues".
ls/lum/cbn
Recyclage de papier: appel à relancer le dernier site français #
Soixante-sept élus, dont le maire ex LR du Havre Edouard Philippe et la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont signé un appel à relancer l'unique fabricant français de papier recyclé, a annoncé mercredi la Métropole de Rouen où se trouve l'usine.
"Ce fleuron de l'économie circulaire risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n'agissent pas massivement et urgemment pour que son propriétaire finlandais, UPM, qui souhaite s'en débarrasser, accepte les offres de reprises - car il y en a !", écrivent les élus dans un courrier adressé au président de la République et envoyé à la presse.
UPM avait annoncé en juillet 2020 la fermeture de ce site presque centenaire baptisé Chapelle-Darblay et les 228 salariés avaient été licenciés. 800 emplois indirects étaient également concernés selon les élus.
Un accord avait toutefois été conclu pour préserver l'outil industriel (site, maintenance et machines) jusqu'en juin 2021, selon la CGT.
Le site ne compte ainsi plus que cinq salariés, selon le syndicat.
"Il y a deux repreneurs privés sur les rangs, le groupe VPK et le groupe thaïlandais Asia Pulp paper. Le prix de vente de l'usine a été fixé à 10 millions d'euros hors foncier", a précisé à l'AFP une source proche du conseil régional de Normandie.
Selon les élus "les projets de reprise industrielle seront soumis dans les prochaines semaines" à UPM.
Outre les maires de Paris et du Havre, ont également signé ce courrier ceux de Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Villeurbanne, Clermont-Ferrand, Nancy, Blois, Saint-Denis, Angoulême notamment.
"L'usine dispose d'une puissance de recyclage de 480.000 tonnes par an, soit le résultat du tri de 24 millions d'habitants -un tiers de la France. Elle rayonne dans un périmètre de 400 km", précisent les élus parmi lesquels figurent aussi des parlementaires.
Fermer définitivement le site "pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l'envoyer en Belgique ou en Allemagne ! Cela aurait des conséquences dramatiques en termes d'impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires", ajoutent-ils.
cor-clc/gvy/pb
Greensill: des élus du Grand Est réclament le soutien de l'Etat à Hayange #
Plusieurs élus du Grand Est ont réclamé mercredi une intervention de l'Etat en faveur du maintien de l'usine de rails appartenant au groupe sidérurgique Liberty Steel, fragilisée par le dépôt de bilan de l'un de ses financeurs, la société britannique Greensill.
Le maire RN de Hayange (Moselle), Fabien Engelmann, a exprimé le souhait de voir l'Etat "devenir lui-même actionnaire" de l'usine, exprimant ses craintes qu'un éventuel changement de propriétaire remette en cause "le maintien de cette industrie de pointe".
"Il est désolant de voir que le manque de conviction du gouvernement à sécuriser notre patrimoine industriel puisse plonger une nouvelle fois l'usine et ses employés dans une période d'incertitude et de doutes", a-t-il ajouté. "L'usine de rails de Hayange est rentable et est un atout formidable pour la région".
Anciennement propriété de France Rail Industry (FRI), l'usine a été reprise en juillet dernier par le groupe britannique Liberty Steel, en même temps que l'usine Ascoval de Saint-Saulve (Nord), avec le feu vert de Bercy, qui considérait le site de Hayange comme "stratégique".
Liberty Steel avait annoncé son objectif de fabriquer à Hayange des rails en réduisant de 90% les émissions de carbone par rapport à des rails "classiques" et avait obtenu en décembre l'homologation par la SNCF de ses premiers "rails verts".
Mais le dépôt de bilan Greensill, survenu lundi au Royaume-Uni, a plongé dans l'incertitude le magnat de l'acier Sanjeev Gupta et son groupe Liberty Steel, clients de la société financière britannique.
Fabien Engelmann a exprimé ses craintes que Liberty Steel vende l'usine de Hayange "pour se refinancer", ce qui pourrait entraîner "de nouvelles inquiétudes concernant les emplois et le maintien de cette industrie de pointe".
A gauche de l'échiquier politique, l'ancienne ministre socialiste et ancienne députée de la Moselle Aurélie Filippetti, la députée LFI Caroline Fiat et la socialiste Pernelle Richardot, conseillère municipale à Strasbourg, ont appelé dans un communiqué commun l'Etat et la région Grand Est à "prendre leurs responsabilités" et à "reprendre le site avec un grand investisseur privé".
Mardi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait tenté de rassurer les acteurs du dossier. "Les salariés d'Hayange, d'Ascoval, de Dunkerque doivent savoir que l'Etat sera derrière eux", avait-il affirmé sur France 2. "S'il y a des difficultés financières, l'Etat saura faire le pont, trouver des solutions alternatives".
apz/bdx/bma
Les commandes publiques doivent intégrer un minimum de produits recyclés ou réutilisés #
Les achats publics de certains produits doivent désormais comporter une part minimale de produits issus des filières du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage, selon un décret paru mercredi au Journal officiel.
Ce décret fixe la liste de produits ou familles de produits concernés, acquis par l'Etat et par les collectivités territoriales. Les achats visés concernent notamment les vêtements, les livres et imprimés, les fournitures et matériels de bureau et informatiques, les téléphones, les véhicules, le mobilier urbain, etc.
La part issue du réemploi, de la réutilisation ou intégrant des matières recyclées est fixée en règle générale à 20%, et à 40% pour la catégorie livres, imprimés et brochures. Ce pourcentage est en référence au montant hors taxe de la commande.
Cette disposition est prise en application de la loi de 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Elle est entrée en vigueur au 1er janvier dernier.
Pour l'année 2021, les marchés publics de fournitures engagés ou appelés avant la publication du décret sont exclus du décompte de la dépense.
L'objectif est de "renforcer le principe selon lequel la commande publique tient compte de la performance environnementale des produits".
Un bilan de la mise en oeuvre et de l'évolution des pratiques des acheteurs et des fournisseurs, ainsi que de la situation économique des différentes filières concernées, devra être établi au plus tard le 31 décembre 2022, et sera rendu public.
sbo/soe/caz
Rallye va céder l'enseigne Go Sport pour un euro #
Rallye, la maison mère lourdement endettée de Casino, a annoncé mercredi être entrée "en négociation exclusive" avec un fonds d'investissement afin de céder l'enseigne Go Sport pour 1 euro.
"La finalisation de l'opération pourrait intervenir avant la fin du premier semestre 2021", a précisé Rallye dans son communiqué.
L'enseigne spécialisée dans la distribution d'articles de sport, lancée en 1978, avait été rachetée par Rallye en 1990. Elle emploie environ 2.000 salariés et fait état d'un chiffre d'affaire de 625 millions d'euros pour l'année 2019.
En France, Go Sport s'appuie sur un réseau de 85 magasins en propre et 48 magasins affiliés. Il exploite également l'enseigne Endurance Shop, soit 45 magasins en affiliation. A l'étranger, la marque est présente via 45 magasins notamment au Qatar, à Oman, au Maroc ou encore en Jordanie.
Des négociations exclusives sont menées par Rallye "avec Financière Immobilière Bordelaise", fonds d'investissement de l'homme d'affaires Michel Ohayon, "en vue de la cession de l'intégralité du capital de Groupe Go Sport pour un prix de 1 euro sans aucune garantie de passif à la charge de Rallye", indique le communiqué.
La réalisation de l'opération est notamment soumise à la consultation des instances représentatives du personnel du groupe Go Sport, et doit aussi être approuvée par "les autorités de concurrence compétentes".
Elle doit en outre faire l'objet notamment d'un accord des banques du groupe concernant "le maintien et la modification de leurs encours actuels", est-il précisé.
La Financière immobilière bordelaise (FIB) avait déjà repris en août dernier 511 magasins de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu. Ce fonds d'investissement, également présent dans l'hôtellerie de luxe et le vin, avait par ailleurs acquis 22 franchises Galeries Lafayette en régions en 2018.
Rallye, dont l'actionnaire majoritaire est le patron de Casino Jean-Charles Naouri, a fait l'objet d'un plan de sauvegarde au vu de son endettement. Ce plan prévoit un étalement du remboursement du passif de l'entreprise (supérieur à 3 milliards d'euros au 30 juin 2020) entre 2023 et 2030, avec une première échéance majeure en 2023.
cda-kd/soe/spi
Le lion de Peugeot ne retournera pas aux Etats-Unis #
Peugeot ne retournera finalement pas sur le marché américain, comme l'envisageait la marque au lion il y a quelques années, selon des informations d'Automotive News confirmées mardi par Stellantis.
La maison-mère de Peugeot vient de s'unir dans le groupe Stellantis avec le groupe Fiat-Chrysler (FCA), très bien implanté aux Etats-Unis avec Jeep, Dodge, Chrysler, Ram, mais aussi Alfa Romeo et Maserati.
Peugeot avait pourtant été choisie par PSA pour revenir sur le deuxième marché automobile mondial, selon un plan stratégique préparé en 2016.
Trente ans après son départ précipité par des ventes catastrophiques, la marque gardait une certaine aura auprès des fans de bolides, après ses trois victoires sur le mythique circuit d'Indianapolis.
Début janvier 2021, l'ex-patron de PSA et nouveau directeur général de Stellantis Carlos Tavares n'excluait pas le retour d'une marque comme Peugeot aux États-Unis, mais annonçait déjà préférer dans un premier temps "creuser le sillon" des marques qui s'y vendent bien.
Mais "le contexte est différent avec Stellantis", a indiqué mardi un porte-parole de Stellantis. "L'empreinte internationale du groupe est désormais différente. Le groupe compte des marques déjà installées aux Etats-Unis qu'il faut dynamiser", comme Chrysler, ou comme Alfa Romeo, "qui a du potentiel".
Larry Dominique, chargé de la stratégie américaine de Peugeot, vient d'être nommé responsable d'Alfa Romeo pour l'Amérique du Nord.
Cette décision n'est pas définitive "mais les priorités ont changé", a précisé le porte-parole.
tsz/pn/sr
Greensill/Ascoval: "L'État sera derrière les salariés", assure Le Maire #
L'État sera "derrière les salariés" des sites industriels français, comme Ascoval, concernés indirectement par le dépôt de bilan de la société britannique de financement Greensill, a assuré mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
"Je n'ai pas de crainte" quant à d'éventuelles destructions d'emplois sur des sites français, a affirmé le ministre sur France 2, ajoutant que "dans tous les cas de figure, l'État serait derrière ces sites industriels et derrière les salariés".
En France, après avoir connu des années d'incertitudes quant à son avenir, l'aciérie Ascoval (à Saint-Saulve, dans le Nord) semblait sortie l'été dernier de la crise, avec sa reprise par le groupe sidérurgique Liberty Steel, en commun avec l'usine de rails d'Hayange (Moselle).
Mais la société britannique de financement Greensill a déposé le bilan lundi, ce qui pourrait avoir des conséquences sur ses clients, dont Liberty Steel.
Selon le Financial Times, Greensill ne peut plus payer ses dettes et un sauvetage en discussion par la société d'investissement américaine Apollo ne concernerait pas les prêts accordés au groupe GFG Alliance du magnat de l'acier Sanjeev Gupta, propriétaire de Liberty Steel.
"Les salariés d'Hayange, d'Ascoval, de Dunkerque doivent savoir que l'État sera derrière eux", c'est-à-dire que "s'il y a des difficultés financières, l'État saura faire le pont, trouver des solutions alternatives", a insisté Bruno Le Maire.
Les syndicats ont exprimé des inquiétudes. "Nous craignons bien évidemment l'effet domino dans ce dossier et les risques sont forts sur l'emploi et sur les sites français", a déclaré à l'AFP Stéphane Destugues, secrétaire général de la fédération CFDT de la métallurgie.
Outre "les trois sites les plus emblématiques, cités par M. Le Maire, il ne faut pas oublier dans cette galaxie les Fonderies du Poitou ou Alvance Aluminium Wheels, dernier fabricant de jantes alu en France", a-t-il souligné. "Au besoin, une nationalisation temporaire peut avoir du sens", a-t-il jugé.
La CGT-Métallurgie "avait exprimé de gros doutes sur l'assise financière" de Liberty Steel, "au moment de la reprise d'Ascoval et Hayange", avec "beaucoup de promesses d'investissements sur les entités reprises", a relevé Philippe Verbeke, coordinateur sidérurgie au sein de cette fédération. "On avait mis en garde le gouvernement. La sidérurgie est infectée par des multinationales à domination financière", a-t-il dénoncé.
Le président du Syndicat national de la sidérurgie CFE-CGC, Xavier Le Coq, s'est inquiété de la "solidité de Liberty Steel", qui "n'est pas très robuste", avec "des problèmes de trésorerie". "On n'a peut-être pas pris assez de garanties" lors de la reprise des sites de Saint-Saulve et Hayange, avec pourtant "un super projet", a-t-il ajouté.
Au sein d'Ascoval, "nous n'avons donc pas encore tous les tenants et aboutissants (...) mais nous avons appris à être sur nos gardes", a indiqué Nicolas Lethellier, du syndicat CGT. "Nous avons demandé des informations complémentaires à notre direction, qui, pour l'instant, n'en sait pas plus", a-t-il dit.
À Hayange, "pour le moment, la version officielle du groupe c'est: +Greensill n'est pas Liberty, on a d'autres banquiers derrière nous, donc il n'y a aucune inquiétude à avoir+", a rapporté Grégory Zabot, élu CFDT, en précisant qu'"un CSE extraordinaire devrait se tenir mercredi prochain".
mhc-rl-apz-er/bfa/LyS
Pionnière en France, Safra fabrique le bus à hydrogène du futur #
Du haut de son échafaudage, un jeune mécanicien serre avec précision une vis fixant les réservoirs d'hydrogène d'un bus de l'entreprise Safra, en pleine croissance et pionnière en France de cette filière.
Ce bus est aligné avec plusieurs autres en cours de fabrication dans un hangar de près de 2.000 m2 à Albi (Tarn), une surface que Safra voudrait tripler rapidement, profitant "d'un alignement des planètes politique" favorable à l'hydrogène, selon son PDG, Vincent Lemaire.
En 2018, le gouvernement annonçait 100 millions d'euros d'investissements sur un an pour développer l'hydrogène "décarboné", susceptible de rendre moins polluants l'industrie et les transports. Il prévoit désormais deux milliards d'ici 2022, puis cinq autres jusqu'en 2030.
Dans ce même hangar, Vincent Lemaire et le directeur commercial de Safra, Jean-Christophe Hoguet, rappellent avec conviction que les autobus à hydrogène n'émettent pas de gaz aggravant le réchauffement climatique, contrairement aux véhicules diesel, plus de deux fois moins chers à fabriquer.
Ils préfèrent comparer leur Businova à des autobus électriques, un peu moins chers à fabriquer, mais roulant moins longtemps sans être rechargés et nécessitant plus de temps à chaque recharge (plusieurs heures, contre 15 minutes pour le bus à hydrogène).
Quant aux contraintes de sécurité, elles sont très proches de celles des véhicules à gaz.
"En 2007, quand je deviens PDG, j'ai déjà l'idée de l'hydrogène en tête. En 2011, on commence à petite échelle et en 2019 on a le premier véhicule", raconte avec entrain M. Lemaire, entré "jeune ingénieur" en 1992 chez Safra.
La Société albigeoise de fabrication et réparation automobile, de son nom complet, a beaucoup changé depuis sa fondation en 1955, sous forme d'entreprise familiale dédiée au carrossage d'autocars.
Depuis, elle a progressivement développé d'autres activités, telle la maintenance et la rénovation de bus, tramways ou métros.
En 2020, son chiffre d'affaires était de 25 millions d'euros, dont 12 pour Businova. En 2023, selon les prévisions de l'entreprise, il atteindra les 140 millions, dont 80% pour le bus à hydrogène, contre près de 50% aujourd'hui. Quelque 400 nouveaux salariés viendront s'ajouter aux 150 actuels d'ici 2023.
L'évolution de Safra montre qu'on peut miser sur une ville de taille moyenne comme Albi (50.000 habitants), estime Jean-Christophe Hoguet.
"Soit on n'installe des industries que dans les métropoles et on finit par ne rien avoir ailleurs, soit on a, comme ici, la volonté politique de réindustrialiser les territoires".
Aujourd'hui, les bus à hydrogène de Safra roulent à Lens, Versailles ou Le Mans et devraient le faire bientôt à Auxerre ou à l'aéroport Toulouse-Blagnac.
Cependant, si le carnet de commandes est bien rempli, c'est grâce à un marché "captif", reconnaît le PDG de 54 ans : ce sont des élus qui choisissent l'hydrogène, quitte à payer plus cher.
"Maintenant, il faut faire baisser les coûts", en profitant notamment de la croissance attendue de la filière hydrogène qui permettra de produire massivement, résume-t-il.
En attendant, un autre défi sera pour la filière la production d'hydrogène. Lorsqu'il est produit avec des sources d'énergie renouvelables (éolienne, solaire, hydroélectrique...), on parle d'hydrogène "vert". Mais cet hydrogène "propre" est très minoritaire aujourd'hui.
Selon France Hydrogène, qui regroupe plus de 250 acteurs de la filière, la France a produit 880.000 tonnes en 2020, issues à 95% d'énergies fossiles. Vers 2030, la demande devrait atteindre 1,35 million de tonnes dont encore la moitié provenant d'énergies fossiles. Les écologistes demandent que la part d'hydrogène "vert" soit renforcée.
dmc/ap/esp
Greensill/Ascoval: "l'Etat sera derrière les salariés", assure Le Maire #
L'Etat sera "derrière les salariés" des sites industriels français, comme Ascoval, concernés indirectement par le dépôt de bilan de la société britannique de financement Greensill, a assuré mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
"Je n'ai pas de crainte" sur d'éventuelles destructions d'emplois sur des sites français, a affirmé le ministre sur France 2, ajoutant que "dans tous les cas de figure l'Etat sera derrière ces sites industriels et derrière les salariés".
En France, après avoir connu des années d'incertitudes sur son avenir, l'aciérie d'Ascoval semblait sortie l'été dernier de la crise, avec sa reprise par le groupe sidérurgique Liberty Steel, en commun avec l'usine de rails d'Hayange.
Mais la société britannique de financement Greensill a déposé le bilan lundi, ce qui pourrait avoir des conséquences sur ses clients, dont Liberty Steel.
Selon le Financial Times, Greensill ne peut plus payer ses dettes et un sauvetage en discussion par la société d'investissement américaine Apollo ne concernerait pas les prêts accordés au groupe GFG Alliance du magnat de l'acier Sanjeev Gupta, propriétaire de Liberty Steel.
"Les salariés d'Hayange, d'Ascoval, de Dunkerque doivent savoir que l'Etat sera derrière eux", c'est-à-dire que "s'il y a des difficultés financières, l'Etat saura faire le pont, trouver des solutions alternatives", a insisté Bruno Le Maire.
mhc/soe/spi
Greensill/Ascoval: "l'Etat sera derrière les salariés", assure Le Maire #
L'Etat sera "derrière les salariés" des sites industriels français, comme Ascoval, concernés indirectement par le dépôt de bilan de la société britannique de financement Greensill, a assuré mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
"Je n'ai pas de crainte" sur d'éventuelles destructions d'emplois sur des sites français, a affirmé le ministre sur France 2, ajoutant que "dans tous les cas de figure l'Etat sera derrière ces sites industriels et derrière les salariés".
mhc/soe/spi