Air France-KLM, alliance de deux fleurons nationaux fragilisée par la crise et la concurrence #
Héritier de deux compagnies aériennes emblématiques de la France et des Pays-Bas, le groupe Air France-KLM perd des milliards d'euros à cause du Covid-19, mais subissait déjà auparavant une concurrence effrénée et des crises à répétition.
Tant KLM, acronyme de "Compagnie royale aérienne néerlandaise", fondée en 1919, qu'Air France, née en 1933 du regroupement de cinq compagnies pionnières, dont la légendaire Aéropostale, sont d'anciennes entreprises d'État et restent les prestigieux porte-drapeaux de leur pays dans le monde.
Avec 104 millions de passagers transportés en 2019, avant que la crise sanitaire ne bouleverse le secteur, l'alliance franco-néerlandaise pointait à la quatrième place européenne, derrière Ryanair, Lufthansa et IAG (maison mère de British Airways et Iberia). Ce chiffre la plaçait toutefois en dehors du "Top 10" mondial, dominé par les compagnies américaines.
C'est en 2003-2004 qu'Air France et KLM se rapprochent, fortes notamment de lignes complémentaires. Une holding coiffe les deux entreprises, dont l'État français détient aujourd'hui encore 14,3% et l'Etat néerlandais 14%. Les compagnies américaine Delta et chinoise China Eastern en contrôlent chacune 8,8%.
Outre KLM et Air France, le groupe, qui exploite actuellement 530 appareils, inclut la "low cost" Transavia, un des moteurs espérés de son développement.
Air France-KLM, qui publie jeudi ses résultats financiers annuels, revendiquait avant la tourmente du Covid-19 la desserte de plus de 250 destinations pour les passagers, avec ses deux plates-formes de correspondances de Paris-Charles-de-Gaulle et Amsterdam-Schiphol, et de près de 400 pour le fret. Elle fait partie du programme de fidélité SkyTeam rassemblant 19 compagnies au total.
En 2019, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 27,2 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 290 millions d'euros.
Fermeture de frontières, coup d'arrêt au tourisme international: l'année 2020 devrait se traduire par un trou béant dans les comptes, avec une perte nette prévue de plus de 7 milliards d'euros sur un chiffre d'affaires qui aura dégringolé de 60% à quelque 11 milliards, selon les consensus d'analystes.
Air France-KLM a bénéficié dès le début de la crise d'une aide d'urgence des États français et néerlandais, plus de 10 milliards d'euros au total, sous forme de prêts directs ou garantis.
Mais avant ce cataclysme, l'entreprise, sensible à la conjoncture et vulnérable aux évolutions des changes et des prix des carburants, avait déjà traversé de nombreuses turbulences.
L'une des plus spectaculaires: le départ de son PDG Jean-Marc Janaillac en mai 2018 après un rejet d'un accord de revalorisation salariale dans la foulée d'une série de grèves à Air France.
D'autres mouvements sociaux ou épisodes houleux ont marqué l'histoire récente, comme en France celui de la "chemise arrachée" du directeur des ressources humaines pendant une manifestation en 2015. Par ailleurs, la cohabitation des cultures des entreprises française et néerlandaise sous le même toit ne se fait pas toujours sans heurts.
C'est un transfuge d'Air Canada, Benjamin Smith, qui prend la direction opérationnelle du groupe à l'été 2018 avec comme feuille de route le rétablissement de la compétitivité face à une concurrence exacerbée.
Les "low cost" comme EasyJet ou Vueling, outre le géant Ryanair, taillent des croupières à l'entreprise, en particulier à Air France qui est moins rentable que KLM. Et sur le long-courrier, il lui faut notamment ferrailler avec les compagnies du Golfe, soutenues par les pétrodollars, et les transporteurs basés en Asie où se concentre l'essentiel de la croissance du trafic.
Quant au marché hexagonal, qu'Air France exploite jusqu'ici principalement sous la marque Hop! en attendant une montée en puissance de Transavia, il est déficitaire et concurrencé par les liaisons ferroviaires à grande vitesse. D'autant que le gouvernement bannit l'avion de destinations intérieures pouvant être reliées en train en moins de deux heures et demie, au nom de la transition écologique.
Après une série de plans de départs volontaires, touchant très majoritairement les effectifs au sol, Air France-KLM comptait 83.000 salariés fin 2019, une chute de 20% en huit ans. D'autres importantes réductions d'effectif, concernant des milliers d'employés, sont en cours.
bur-tq/mra/soe/LyS
Bridgestone: cinq mois après l'annonce de la fermeture, le PSE signé #
Cinq mois après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune employant 863 personnes, syndicats et direction ont signé vendredi le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant l'accompagnement des salariés, alors qu'aucun projet de reprise totale du site ne semble émerger.
Un accord unanime a été trouvé sur les mesures sociales d'accompagnement des salariés de l'unique usine française du géant japonais du pneumatique, implantée depuis 60 ans dans cette ville de l'ancien bassin minier.
"Ce n'est pas une joie parce que l'usine ferme, parce qu'il n'y a pas de repreneur, mais on a obtenu des niveaux d'indemnisation comme on n'en a jamais vus", s'est félicité auprès de l'AFP l'avocat de l'intersyndicale, Me Stéphane Ducrocq.
Des budgets de formation pouvant aller jusqu'à 20.000 euros par salarié "permettent d'espérer que chaque salarié qui aura besoin d'une formation pourra la faire" a-t-il ajouté, rendant hommage aux syndicats qui ont "bossé comme des dingues", au cours de 32 journées pleines de négociations, pour obtenir "la réparation la plus importante possible".
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Mi-septembre, l'annonce brutale de la fermeture du site avait assommé les 863 salariés et suscité un branle-bas de combat politique, dans une région déjà éprouvée par la fermeture de deux autres sites de fabrication de pneus: Continental dans l'Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés en 2014).
Projetant la "cessation totale d'activité" à l'horizon du "deuxième trimestre 2021", Bridgestone avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts.
Le gouvernement était rapidement monté au créneau, dénonçant une "trahison de confiance" et une décision "incompréhensible sur le fond", puis accusant le groupe nippon d'avoir "désinvesti" de l'usine de Béthune "en faveur de ses autres sites européens, entraînant mécaniquement un déficit de compétitivité". Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui dénoncé un "assassinat prémédité".
Le gouvernement avait rapidement proposé un scénario alternatif, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros.
Mais le 12 novembre, la direction de Bridgestone avait douché tout espoir, confirmant son intention de quitter le site. Les négociations sur le PSE avaient alors débuté dans un climat de défiance, l'intersyndicale réclamant des garanties et reprochant à Bridgestone de "faire traîner" les discussions.
Les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption d'une série de mesures d'accompagnement.
Ces mesures comprennent un dispositif de pré-retraite avec prise en charge d'une durée de sept ans et allocation de 75% du salaire brut ainsi qu'un congé de reclassement de 21 à 24 mois, selon la situation des salariés, décrit alors par Me Ducrocq comme étant "à la hauteur du préjudice subi".
Le 21 janvier, les parties ont signé un deuxième accord, "améliorant significativement" les indemnités de départ initialement prévues dans le PSE, selon la direction, pour qui ce plan figure désormais "parmi les plans les plus ambitieux proposés dans la profession dans des situations de ce type".
Me Ducrocq avait salué "une vraie réussite" et un résultat "sans comparaison possible avec ce que l'on voit habituellement".
Le PSE comprend d'autres mesures d'aides au reclassement interne et externe, des aides à la mobilité géographique, à la formation et à la création d'entreprise.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
"Cette solution, qui conjuguerait l'installation de plusieurs projets notamment dans le reconditionnement de pneumatiques et dans le recyclage, pourrait représenter un potentiel de 335 à 485 emplois", selon les dirigeants.
eva-bj/rl/cb
Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement (MSA) pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, de la CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes, avait-il affirmé.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
De son côté, la CGT, qui fustige la destruction programmée de "700 emplois" directs et indirects, a estimé que "signer les MSA dans ce contexte revient à valider l'ensemble du plan de sauvegarde de l'emploi".
La "majorité" des grévistes reste "opposée à la future organisation", selon ce syndicat, qui a indiqué qu'une nouvelle AG se tiendrait lundi pour "décider des suites du mouvement".
cd-jmi-fan/pa/clp/
Bridgestone: cinq mois après l'annonce de la fermeture, le PSE signé #
Cinq mois après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune employant 863 personnes, syndicats et direction ont signé vendredi le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant l'accompagnement des salariés, alors qu'aucun projet de reprise totale du site ne semble émerger.
Selon la direction, un "accord unanime" a été trouvé sur les mesures sociales d'accompagnement des salariés de l'unique usine française du géant japonais du pneumatique, implantée depuis 60 ans dans cette ville de l'ancien bassin minier.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion" s'est félicité, selon un communiqué de la direction, le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué de son côté à l'AFP en milieu de soirée que la signature était "en cours".
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Mi-septembre, l'annonce brutale de la fermeture du site avait assommé les 863 salariés et suscité un branle-bas de combat politique, dans une région déjà éprouvée par la fermeture de deux autres sites de fabrication de pneus: Continental dans l'Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés en 2014).
Projetant la "cessation totale d'activité" à l'horizon du "deuxième trimestre 2021", Bridgestone avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts, s'engageant à chercher un repreneur pour le site.
Le gouvernement était rapidement monté au créneau, dénonçant une "trahison de confiance" et une décision "incompréhensible sur le fond", puis accusant le groupe nippon d'avoir "désinvesti" de l'usine de Béthune "en faveur de ses autres sites européens, entraînant mécaniquement un déficit de compétitivité". Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui dénoncé un "assassinat prémédité".
Le gouvernement avait rapidement proposé un scénario alternatif, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros.
Mais le 12 novembre, la direction de Bridgestone avait douché tout espoir, confirmant son intention de quitter le site. Les négociations sur le PSE avaient alors débuté dans un climat de défiance, l'intersyndicale réclamant des garanties et reprochant à Bridgestone de "faire traîner" les discussions.
Les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption d'une série de mesures d'accompagnement.
Ces mesures comprennent un dispositif de pré-retraite avec prise en charge d'une durée de sept ans et allocation de 75% du salaire brut ainsi qu'un congé de reclassement de 21 à 24 mois, selon la situation des salariés, décrit alors par l'avocat de l'intersyndicale Stéphane Ducrocq comme étant "à la hauteur du préjudice subi".
Le 21 janvier, les parties ont signé un deuxième accord, "améliorant significativement" les indemnités de départ initialement prévues dans le PSE, selon la direction, pour qui ce plan figure désormais "parmi les plans les plus ambitieux proposés dans la profession dans des situations de ce type".
Me Ducrocq avait salué "une vraie réussite" et un résultat "sans comparaison possible avec ce que l'on voit habituellement".
Le PSE comprend d'autres mesures d'aides au reclassement interne et externe, parmi lesquelles des aides à la mobilité géographique, des aides à la formation et des aides à la création d'entreprise.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
"Cette solution, qui conjuguerait l'installation de plusieurs projets notamment dans le reconditionnement de pneumatiques et dans le recyclage, pourrait représenter un potentiel de 335 à 485 emplois", selon les dirigeants.
eva-bj/rl/mpm
PSE signé chez Bridgestone Béthune, cinq mois après l'annonce de la fermeture #
Les syndicats et la direction de l'usine Bridgestone de Béthune ont signé vendredi à l'unanimité le Plan de Sauvegarde de l'Emploi, cinq mois après l'annonce de la fermeture de ce seul site français du géant japonais du pneumatique, employant 863 personnes, a annoncé la direction.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion", s'est félicité dans un communiqué de la direction le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué pour sa part à l'AFP vendredi soir que la signature était "en cours".
"Le PSE prévoit des mesures favorisant les départs anticipés et les préretraites, un congé de reclassement, des indemnités supra-légales de départ ainsi que des mesures d'aides au reclassement interne et externe", souligne la direction.
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Entamées dans un climat de tension, après le refus par Bridgestone du scénario alternatif à la fermeture proposé par le gouvernement, les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption par la majorité des organisations syndicales d'une série de mesures d'accompagnement, l'avocat de l'intersyndicale, Me Stéphane Ducrocq, saluant une "vraie réussite".
Bridgestone avait annoncé mi-septembre la "cessation totale d'activité" de son site de Béthune, dans l'ancien bassin minier, à l'horizon du "deuxième trimestre 2021".
Le groupe avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts, les syndicats dénonçant, eux, un assèchement des investissements de la part du groupe depuis plusieurs années.
Au mois d'octobre, le gouvernement avait proposé un scénario alternatif à la fermeture, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros, mais un peu plus tard la direction de Bridgestone avait confirmé son intention de quitter le site. La négociation du PSE avait débuté dans un climat très tendu.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
bj/rl/cb
PSE signé chez Bridgestone Béthune (863 emplois), cinq mois après l'annonce de la fermeture (direction) #
Les syndicats et la direction de l'usine Bridgestone de Béthune ont signé vendredi "à l'unanimité" le Plan de Sauvegarde de l'Emploi, cinq mois après l'annonce de la fermeture de ce seul site français du géant japonais du pneumatique, employant 863 personnes, a annoncé la direction.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion", s'est félicité dans un communiqué de la direction le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué pour sa part à l'AFP vendredi soir que la signature était "en cours".
bj/rl/cb
Discrimination syndicale: trois ex-délégués CGT réintégrés chez McDonald's #
Trois ex-élus CGT licenciés par un franchisé McDonald's quelques mois après l'expiration de leur mandat devront être réintégrés, indique une ordonnance du conseil de prud'hommes de Paris, qui a considéré que les griefs étaient "des prétextes" masquant une discrimination syndicale.
L'employeur doit également s'acquitter auprès des trois hommes du versement de six mois de salaires pour la période comprise entre leur licenciement et leur retour au travail, selon cette décision consultée vendredi par l'AFP.
Embauchés il y a plusieurs années par l'exploitant du McDonald's parisien situé boulevard Magenta, les trois hommes avaient ensuite été élus délégués du personnel.
Leurs mandats n'avaient toutefois pas été renouvelés lors des élections d'août 2019 et quelques mois plus tard en 2020, ils s'étaient tous retrouvés sous le coup d'une procédure de licenciement pour faute grave.
Dans l'intervalle, une grève médiatisée et l'occupation de leur restaurant avaient eu lieu en mai 2018 afin d'obtenir une revalorisation des conditions salariales.
"Leur licenciement est motivé en premier lieu par le non-respect des règles d'hygiène liées à la crise sanitaire", avait plaidé leur employeur, en produisant néanmoins des témoignages de salariés assurant que deux d'entre eux "faisaient régner une ambiance délétère" dans le restaurant.
Les éléments fournis par la direction "ne prouvent pas que la décision de licenciement a été prise pour des raisons étrangères à toute discrimination", expliquent pourtant les prud'hommes dans leur délibéré en date du 9 février.
Au contraire, "le conseil considère que malgré leur nombre, les griefs sont en réalité des prétextes pour occulter le caractère discriminatoire du licenciement", poursuit-il.
"Nous rappelons que l'ensemble des procédures en cours sont motivées par des manquements précis, répondent aux exigences du droit du travail et n'ont aucun lien avec des mouvements sociaux passés", a réagi la direction du McDonald's Magenta en précisant qu'elle se conformerait à la décision prononcée dans l'attente de l'examen de son appel.
"La direction du restaurant de Magenta tient à rappeler son attachement à la représentation syndicale et à la tenue d'un dialogue social performant", assure-t-elle encore.
En octobre, les médias en ligne Mediapart et StreetPress avaient publié des enquêtes mettant au cause les pratiques managériales des restaurants français de la chaîne américaine.
cd/bfa/dch
Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, DSC CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d'autres sites, avait affirmé Total.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
"Il n'y a pas de mobilité forcée ni de licenciement et les salariés vont maintenant pouvoir commencer à être reçus pour faire valoir leurs souhaits", a souligné M. Caillon.
cd-jmi/kd/LyS
Renault: un syndicat critique la légèreté du groupe dans la gestion de salariés iraniens en France #
Un syndicat de Renault a confirmé vendredi les informations du Point selon lesquelles plusieurs salariés iraniens de Renault transférés en France pendant deux ans accusent l'entreprise de les avoir isolés, leurs familles ayant été empêchées de les rejoindre.
A la suite des sanctions américaines sur le nucléaire en 2018, qui interdisait tout échange économique avec l'Iran, Renault avait proposé à certains employés de sa coentreprise sur place d'être détachés en Europe pendant deux ans.
Cent quatorze salariés, des ingénieurs en grande partie, avaient accepté ce contrat de travailleur détaché, signé avec une filiale suisse de l'alliance Renault-Nissan.
Renault a indiqué vendredi avoir tenu en octobre 2018 une session d'information "afin que les conditions du package soient présentées aux personnes concernées et qu'ils puissent faire leur choix en connaissance de cause". Il prévoyait un logement sur place pour l'employé et une enveloppe pour permettre des allers-retours vers le pays d'origine.
Dans l'enquête du Point, sous couvert de l'anonymat, trois de ces salariés accusent Renault de ne les avoir informés qu'à leur arrivée en France, en février 2019, que leur famille ne pourrait les rejoindre que six semaines par an, avec un visa touriste.
Deux d'entre eux ont été aidés par le CFDT, a indiqué à l'AFP Franck Daoût, délégué syndical central chez Renault. Dans cette affaire, "l'entreprise ne prend pas ses responsabilités", a souligné M. Daoût. "Quand on sort des gens de leur pays pour venir travailler en France, il faut assumer. C'est léger quand on parle de responsabilité sociale de l'entreprise".
L'un des deux salariés aidés par la CFDT a souhaité rester en France "à la fin de son contrat en essayant de reprendre des études pour avoir un statut étudiant" et "a réussi à faire venir sa famille" en France.
Le deuxième, "un ingénieur avec un CDI", avait une famille restée en Iran qu'il faisait venir pour les vacances dans un pays d'Europe de l'Est vers lequel il était plus facile de voyager. C'était une situation "intenable", selon le syndicaliste: il a quitté Renault mais est resté en France.
De plus en plus utilisé au niveau européen, le statut de travailleur détaché n'implique pas de conditions expresses pour la famille du salarié: elles doivent être négociées avec l'employeur.
Alors que ces deux ans de contrat touchent à leur fin, la plupart des salariés détachés en France sont rentrés en Iran. Un de ceux qui est resté en France envisage une procédure, selon Le Point.
En Iran, aucun constructeur étranger n'a repris ses activités, les sanctions internationales étant toujours en cours. La joint-venture Renault Pars a loué son siège à Téhéran, selon l'agence officielle de l'autorité judiciaire en Iran. Seul un étage a été laissé à un petit nombre d'employés de la coentreprise locale, Renault Pars.
Celle-ci a proposé aux salariés rentrant de France un CDD de trois mois avec un accompagnement à la recherche d'emploi, indique Renault.
bur-tsz-er/ico/LyS
Résistantes en 2020, les banques devront jouer serré en 2021 #
Les établissements bancaires européens ont surmonté l'année 2020 et l'éclatement de la crise du Covid-19 sans trop de casse, mais ils devront se montrer prudents au cours d'une année 2021 pétrie d'incertitudes.
Sans conteste, les résultats publiés par les principaux groupes bancaires européens portent la marque de la crise.
L'espagnol Banco Santander a essuyé une gigantesque perte de près de 9 milliards d'euros. L'italien UniCredit et son compatriote Banca Monte dei Paschi di Siena ont affiché des pertes respectives de presque 3 milliards et 1,3 milliard. Le français Société Générale a subi une perte de 258 millions et l'allemand Commerzbank une de presque 3 milliards.
Chez d'autres, les résultats sont ressortis en baisse, à l'image du français BNP Paribas qui vu son bénéfice net reculer de 13% sur un an ou de l'espagnol BBVA dont le bénéfice a chuté de 63%. Le néerlandais ING a pour sa part fait état vendredi d'un repli de 48%.
Mais bien souvent, "ce ne sont pas des pertes sur toute l'année, seulement sur un ou deux trimestres. On a finalement peu de banques qui ont perdu de l'argent en 2020 et les pertes sont souvent liées à des provisions et des dépréciations comptables" liées à la crise du Covid-19, souligne David Benamou, directeur des investissements chez Axiom Alternative Investments.
De fait, la plupart des établissements bancaires européens ont massivement garni l'an passé leurs réserves de provisions, parfois même sur des portefeuilles de crédits considérés comme sains, pour se prémunir contre d'éventuelles turbulences futures.
Au global, "l'assise financière de tout le secteur bancaire européen a progressé l'an passé", pointent auprès de l'AFP Simon Outin et Hadia Guergouri, analystes chez Allianz Global Investors.
Elles ont pour cela pu compter sur un assouplissement des exigences réglementaires et sur un arsenal de mesures de la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités européennes leur ont par ailleurs imposé de retenir toute distribution de dividendes.
Et de fait, à la différence de la crise financière de 2008, les établissements bancaires européens ont été plutôt du côté des solutions que des problèmes, en relayant par exemple certaines mesures gouvernementales de soutien mais aussi en continuant à prêter à l'économie.
Ceci étant, "la résurgence des cas de coronavirus met en exergue le risque d'une nouvelle détérioration de l'économie. Cette incertitude, conjuguée à la disparition progressive de mesures de soutien en 2021, crée un risque considérable pour les banques", ont pointé fin décembre les analystes de Moody's dans une note.
En ce qui concerne plus particulièrement les banques françaises, elles "vont rester bénéficiaires en 2021", mais "la profitabilité restera probablement en deçà de 2019", souligne auprès de l'AFP Nicolas Malaterre, analyste bancaire chez S&P Global Ratings.
Le secteur doit en effet faire face "à un paysage concurrentiel important, une réglementation de plus en plus forte, des taux bas, des investissements massifs à prévoir dans la donnée et le numérique", a résumé auprès l'AFP Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE.
Notamment, "il y aura sûrement besoin de s'interroger plus fortement sur l'utilité et le format des réseaux", pointe M. Malaterre.
"Les banques vont devoir mettre l'accent sur la simplification et les ventes. Elles devront aussi être rigoureuses sur les coûts, et elles devraient trouver de nouvelles opportunités d'économies à partir de l'expérience de confinement et de télétravail", soulignent M. Outin et Mme Guergouri, d'Allianz GI.
Dans cette perspective, le groupe Société Générale prévoit justement de fusionner ses deux réseaux de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de 10 millions de clients.
Dans leurs activités de banques de financement et d'investissements, "elles devront en outre être dans une approche défensive face à la concurrence des banques américaines qui leurs prennent des parts de marché", ajoutent les analystes d'Allianz GI.
Les prochains mois devraient permettre d'apporter des réponses à certaines de ces questions: BPCE publiera en juin son nouveau plan stratégique pour les années futures. Société Générale présentera quant à lui mi-mai sa nouvelle stratégie concernant sa banque de financement et d'investissement.
ktr-bt/aue/nth
Le Medef, la CFDT et FO opposés à une moindre protection des salariés en cas de faillite #
Le Medef, la CFDT et FO sont opposés à un projet d'ordonnance du gouvernement qui ferait passer le paiement des salaires après celui des administrateurs et mandataires judiciaires en cas de procédure collective.
Les ressources du régime de garantie des salaires, l'AGS, qui assure le paiement des salaires de ces entreprises insolvables, proviennent d'une part de cotisations patronales et de l'autre de la réalisation des actifs des sociétés en liquidation.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance rétrograde le paiement des salaires, qui bénéficient actuellement d'un "super-privilège", au profit du paiement prioritaire d'autres créances, dont les honoraires des administrateurs.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, craignant des "des effets de bord très importants pour la paix sociale".
Le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier a souligné pour sa part dans une lettre adressée le 3 février au Premier ministre Jean Castex que l'AGS "remplit un rôle d'amortisseur social".
"Une rétrogradation de rang mettrait d'une part, le régime AGS - aujourd'hui vertueux - en difficulté et d'autre part, conduirait des milliers de salariés en situation de détresse financière et ce, dans un contexte économique dégradé", selon M. Veyrier.
Dans un communiqué diffusé lundi, la CFDT de son côté "demande le retrait de ce projet d'ordonnance, inopportun et inapproprié dans la période".
Si les ressources de l'AGS sont amputées, il n'y a que "deux solutions pour équilibrer l'AGS", explique M. Martin. "Soit on dégrade la prise en charge des salaires par l'AGS, et ça c'est vraiment pour nous la dernière extrémité et on fera tout pour l'éviter, soit on augmente les cotisations versées par les entreprises" et pour ça "c'est vraiment pas le moment".
Donc , "on s'y oppose" poursuit le président délégué du Medef qui demande aux administrateurs et mandataires judiciaires "plus de transparence et plus de concertation" sur la partie non réglementée de leurs prestations.
Le ministère de la Justice explique sur son site internet que son projet d'ordonnance, sur lequel il a engagé une consultation jusqu'au 15 février, vise à transposer la directive européenne "restructuration et insolvabilité".
"On a regardé cette directive européenne de très près et on ne voit pas en quoi elle fonderait cette modification de la hiérarchie des créanciers", a réagi sur ce point M. Martin.
boc/tsq/spi
Le Medef, la CFDT et FO opposés à une moindre protection des salariés en cas de faillite #
Le Medef, la CFDT et FO sont opposés à un projet d'ordonnance du gouvernement qui ferait passer le paiement des salaires après celui des administrateurs et mandataires judiciaires en cas de procédure collective.
Les ressources du régime de garantie des salaires, l'AGS, qui assure le paiement des salaires de ces entreprises insolvables, proviennent d'une part de cotisations patronales et de l'autre de la réalisation des actifs des sociétés en liquidation.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance rétrograde le paiement des salaires, qui bénéficient actuellement d'un "super-privilège", au profit du paiement prioritaire d'autres créances, dont les honoraires des administrateurs.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, craignant des "des effets de bord très importants pour la paix sociale".
Le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier a souligné pour sa part dans une lettre adressée le 3 février au Premier ministre Jean Castex que l'AGS "remplit un rôle d'amortisseur social".
"Une rétrogradation de rang mettrait d'une part, le régime AGS - aujourd'hui vertueux - en difficulté et d'autre part, conduirait des milliers de salariés en situation de détresse financière et ce, dans un contexte économique dégradé", selon M. Veyrier.
Dans un communiqué diffusé lundi, la CFDT de son côté "demande le retrait de ce projet d'ordonnance, inopportun et inapproprié dans la période".
Si les ressources de l'AGS sont amputées, il n'y a que "deux solutions pour équilibrer l'AGS", explique M. Martin. "Soit on dégrade la prise en charge des salaires par l'AGS, et ça c'est vraiment pour nous la dernière extrémité et on fera tout pour l'éviter, soit on augmente les cotisations versées par les entreprises" et pour ça "c'est vraiment pas le moment".
Donc , "on s'y oppose" poursuit le président délégué du Medef qui demande aux administrateurs et mandataires judiciaires "plus de transparence et plus de concertation" sur la partie non réglementée de leurs prestations.
Le ministère de la Justice explique sur son site internet que son projet d'ordonnance, sur lequel il a engagé une consultation jusqu'au 15 février, vise à transposer la directive européenne "restructuration et insolvabilité".
"On a regardé cette directive européenne de très près et on ne voit en quoi elle fonderait cette modification de la hiérarchie des créanciers", a réagi sur ce point M. Martin.
boc/tsq/spi
Le confinement a fait s'envoler les ventes de petit électroménager en 2020 #
Plus de friteuses et de robots: condamnés à passer plus de temps enfermés chez eux l'an dernier, les Français se sont rués sur les robots de cuisine, les cafetières et d'autres appareils d'électroménager, l'un des secteurs à avoir profité de la crise, selon un bilan annuel publié vendredi.
L'une des plus fortes hausses concerne les machines à café avec broyeur, qui permettent de préparer un expresso à partir de café en grains, et qui affichent uen augmentation de 55% de ventes en 2020 par rapport à 2019.
Ce fut aussi "le grand retour des congélateurs", annonce le Groupement des marques d'appareils pour la maison (Gifam), auteur de cette bible annuelle; leurs ventes ont bondi de 18%, alors qu'elles reculaient depuis plusieurs années.
L'électroménager en général a cru de 5% en 2020, mais la croissance est double pour le petit électroménager (11,2%): 56,4 millions d'appareils ont été vendus, près d'un par Français.
"A la sortie du premier confinement, un consommateur sur deux déclarait vouloir améliorer les équipements et le confort de son logement", a indiqué la présidente du Gifam, Brigitte Petit.
L'engouement a été le plus évident pour la catégorie de la préparation culinaire, les robots multifonctions, blenders et "kitchen machines", qui a enregistré la plus forte hausse, de 27,5%.
La cuisson des aliments (multi-cuiseurs, friteuses, mini-fours) affiche un bond de 18,4%.
Mais l'entretien du logement a également contribué à la hausse record, en particulier l'entretien des sols (aspirateurs, nettoyeurs vapeur) avec une progession de 10,2%.
A noter la bonne tenue du segment du petit déjeuner (+14,5%), dopé par les machines à café avec broyeur.
Du côté du gros électroménager, l'année 2020 n'a pas non plus été mauvaise, même si la croissance est plus modérée (1,1% en valeur et des volumes stables). Les ménages ont même acheté moins de lave-vaisselle (-0,3%).
sbo/mch/ico/spi
VIE PRATIQUE: Poursuivre sciemment une activité déficitaire peut être excusé #
La négligence d'un dirigeant d'entreprise, qui peut l'amener à assumer personnellement le passif, n'est pas uniquement excusable en cas d'ignorance de sa part.
D'autres circonstances, selon la Cour de cassation, peuvent permettre d'excuser la poursuite d'une exploitation déficitaire.
Les juges ont écarté, selon ce principe, la demande d'un liquidateur judiciaire qui voulait obtenir la condamnation du gérant d'une petite entreprise à payer de sa poche le passif parce qu'il avait tardé à déposer le bilan.
Effectivement, le tribunal, en prononçant la liquidation, avait jugé que cette petite entreprise commerciale, créée et exploitée par un couple, était en cessation de paiements depuis un an alors que la loi donne 45 jours en pareille situation pour déposer le bilan.
Les gérants n'ignoraient pas cette situation, expliquait le liquidateur, et l'excuse de la simple négligence ne peut donc pas leur être reconnue.
Ce raisonnement est trop simple, a observé la Cour de cassation car la bonne foi ne peut pas se réduire à la simple ignorance de la situation par le dirigeant. En l'espèce, les gérants n'ignoraient rien mais ils avaient établi un plan de résolution des difficultés financières, vendu une grande partie du fonds de commerce, augmenté le capital et ils avaient d'ailleurs obtenu un résultat légèrement positif en cours d'année.
Cela ne permet pas de conclure, ont dit les juges, qu'ils auraient été de mauvaise foi en poursuivant abusivement une exploitation déficitaire dans leur intérêt personnel.
(Cass. Com, 3.2.2021, M 19-20.004).
or/shu