Hommage au commandant Massoud sur les Champs-Elysées #
Près de 20 ans après l'assassinat du commandant Massoud, "figure éternelle de la résistance" en Afghanistan, une allée parisienne a été baptisée à son nom samedi par la maire de Paris Anne Hidalgo, en présence de son fils Ahmad Massoud.
Mme Hidalgo a évoqué lors de l'inauguration d'une allée des jardins des Champs-Elysées "le commandant Massoud, cette figure éternelle de la résistance, ce combattant de la liberté dont le visage, dont le combat, dont les paroles nous inspirent encore aujourd'hui en Afghanistan mais aussi ici à Paris".
"En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, nous célébrons un combat profondément universel (...) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes", a assuré la maire en rappelant le "lien exceptionnel qui a toujours existé entre le commandant Massoud et notre pays".
Ahmad Shah Massoud "aurait aimé que nous célébrions son nom au moment même où nous commémorons la Commune de Paris", a pour sa part déclaré le philosophe Bernard-Henri Lévy.
Cet hommage intervient 20 ans presque jour pour jour après sa première visite à Paris.
"Il y a exactement 20 ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l'invitation du Parlement européen, et c'est d'ici qu'il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l'extrémisme", a rappelé son fils.
"Je voudrais réaffirmer notre engagement, celui de la France, à veiller à ce que les droits démocratiques et les libertés publiques acquis ces 20 dernières années soient préservés alors que l'Afghanistan se trouve actuellement à un moment critique", a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en rappelant "que la France a payé le prix du sang dans ce combat de liberté aux côtés du peuple afghan, elle a perdu 90 hommes".
Ahmad Shah Massoud a mené en Afghanistan la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans à l'époque où ceux-ci dirigeaient l'Afghanistan, de 1996 à 2001.
Il a été tué par Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.
etr/jk/caz/lb
Hommage au commandant Massoud sur les Champs-Elysées #
Près de 20 ans après l'assassinat du commandant Massoud, "figure éternelle de la résistance" en Afghanistan, une allée parisienne a été baptisée à son nom samedi par la maire de Paris Anne Hidalgo, en présence de son fils Ahmad Massoud.
Mme Hidalgo a évoqué lors de l'inauguration d'une allée des jardins des Champs-Elysées "le commandant Massoud, cette figure éternelle de la résistance, ce combattant de la liberté dont le visage, dont le combat, dont les paroles nous inspirent encore aujourd'hui en Afghanistan mais aussi ici à Paris".
"En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, nous célébrons un combat profondément universel (...) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes", a assuré la maire PS en rappelant le "lien exceptionnel qui a toujours existé entre le commandant Massoud et notre pays".
Ahmad Shah Massoud "aurait aimé que nous célébrions son nom au moment même où nous commémorons la Commune de Paris", a pour sa part déclaré le philosophe Bernard-Henri Lévy.
Cet hommage, voté au Conseil de Paris le 9 mars 2020, intervient 20 ans presque jour pour jour après sa première visite à Paris.
"Il y a exactement 20 ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l'invitation du Parlement européen, et c'est d'ici qu'il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l'extrémisme", a rappelé son fils.
"Je voudrais réaffirmer notre engagement, celui de la France, à veiller à ce que les droits démocratiques et les libertés publiques acquis ces 20 dernières années soient préservés alors que l'Afghanistan se trouve actuellement à un moment critique", a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en rappelant "que la France a payé le prix du sang dans ce combat de liberté aux côtés du peuple afghan, elle a perdu 90 hommes".
Ahmad Shah Massoud a mené en Afghanistan la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans à l'époque où ceux-ci dirigeaient l'Afghanistan, de 1996 à 2001.
Il a été tué par Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.
etr/jk/caz
6 novembre 2004: la France devient brutalement actrice de la crise ivoirienne #
Le 6 novembre 2004, la France, venue s'interposer deux ans auparavant entre les belligérants ivoiriens, s'est retrouvée brutalement actrice d'une crise qu'elle tentait de résoudre.
Un ex-mercenaire bélarusse et deux officiers ivoiriens, accusés d'avoir tué à l'époque neuf militaires français, seront jugés à Paris aux assises à partir de lundi.
En quelques heures, la crise ivoirienne opposant le pouvoir aux rebelles des Forces nouvelles (FN) qui avaient pris les armes en septembre 2002, se transforme dans les discours des plus durs du camp du président Laurent Gbagbo en "guerre coloniale de la France contre la Côte d'Ivoire".
Depuis le 4 novembre, l'aviation ivoirienne bombarde des positions rebelles, sans que ni les Casques bleus de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) chargés de veiller au cessez-le-feu, ni la France, qui a déployé près de 4.000 soldats au sein de l'Opération Licorne pour les appuyer, ne réagissent.
Jusqu'à ce que le 6, un cantonnement de Licorne à Bouaké (centre), fief des FN, soit bombardé, de façon délibérée selon Paris, tuant neuf soldats français et un humanitaire américain.
La riposte française est instantanée: la quasi-totalité de la flotte aérienne militaire ivoirienne, bombardiers Sukhoï et hélicoptères d'attaque Mi-24, est mise hors d'usage et l'armée française prend le contrôle de l'aéroport d'Abidjan après des combats qui font plusieurs tués dans les rangs de l'armée ivoirienne.
Pendant ce temps, les troupes françaises positionnées à l'intérieur du pays et rappelées sur Abidjan utilisent la force pour se frayer un chemin souvent bloqué par des militaires ivoiriens, auxquels se mêlent des civils.
A la télévision nationale, le chef des "Jeunes patriotes" Charles Blé Goudé appelle les Ivoiriens à aller à l'aéroport s'opposer à l'armée française. Dans les rues d'Abidjan, pillages et "chasse aux Blancs" commencent.
Les troubles durent plusieurs jours.
Entre les 6 et 9 novembre, 57 civils sont tués et plus de 2.000 blessés par l'armée française, selon les autorités ivoiriennes.
Les images de soldats français ouvrant le feu sur des manifestants devant l'hôtel Ivoire le 9 novembre, passées en boucle à la télévision, renvoient aux épisodes coloniaux les plus sombres.
Y font contrepoint celles de milliers d'Européens, réfugiés au 43e Bataillon d'Infanterie de Marine français d'Abidjan, dépouillés de leurs biens et traumatisés par de nombreuses exactions, qui quittent le pays à la hâte.
bur/ang/mw/stb/hba
Bombardement de Bouaké: trois pilotes jugés par défaut et une énigme intacte #
Neuf soldats français tués, un ancien mercenaire biélorusse et deux officiers ivoiriens jugés par défaut et beaucoup de zones d'ombre: le procès du bombardement de Bouaké en 2004, à l'origine d'une crise inédite entre la France et la Côte d'Ivoire, s'ouvre lundi à Paris.
Début novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo passe à l'offensive pour tenter de réunifier son pays, coupé en deux depuis deux ans et une tentative de coup d'Etat rebelle. Ses avions pilonnent les positions rebelles vers le Nord, sous l'oeil inquiet des forces de paix françaises déployées depuis 2002 entre les deux camps pour éviter une guerre civile.
Le 6 novembre vers 13H20, deux chasseurs ivoiriens survolent à basse altitude un camp français à Bouaké (Centre). Tout à coup, l'un d'eux plonge et tire des roquettes. Au sol, c'est la panique, puis l'horreur et la sidération: on déplore neuf soldats français et un civil américain tué, ainsi qu'une quarantaine de blessés.
En représailles, Paris détruit le jour même l'ensemble de l'aviation militaire ivoirienne, ruinant son offensive en cours. Les relations entre Paris et son ancienne colonie, historiquement très proches, s'enflamment.
Dans les jours qui suivent, de violentes manifestations anti-françaises secouent le sud du pays. Du jour au lendemain, des milliers d'expatriés regagnent la France en catastrophe, encadrée par les troupes tricolores.
Le 10 novembre, dans la cour des Invalides à Paris, le président Jacques Chirac rend un hommage solennel aux soldats tués à Bouaké. "Nous ne vous oublierons pas", promet-il. Mais quinze ans après, leurs meurtriers courent toujours.
Après avoir bombardé le camp français, les deux Sukhoï-25 ivoiriens se posent à l'aéroport proche de Yamoussoukro. Sur le tarmac, leurs équipages - des pilotes mercenaires biélorusses employés par l'armée ivoirienne et leurs copilotes ivoiriens - sont photographiés et filmés par les services de renseignements français.
Trois hommes sont, sur la foi de nombreux témoignages, accusés par la justice française d'avoir perpétré ou encadré le bombardement: le Biélorusse Yury Sushkin et les Ivoiriens Ange Magloire Gnanduillet Attualy et Patrice Ouei.
Jugés pour assassinats, ils sont les seuls accusés du procès qui s'ouvre lundi pour trois semaines devant la cour d'assises de Paris, où ils encourent la réclusion à perpétuité. En absence, car ils ont fui et n'ont jamais été arrêtés ou presque...
Le 16 novembre 2004, huit Biélorusses venus de Côte d'Ivoire, dont Yury Sushkin, sont arrêtés au Togo, qui les met à disposition des autorités françaises. Mais celles-ci, curieusement, lui répondent de les relâcher.
Au lendemain de l'attaque déjà, quinze mercenaires russes, biélorusses et ukrainiens avaient été arrêtés par des militaires français à Abidjan. Mais le groupe, où pouvaient figurer des suspects potentiels, avait été libéré quatre jours plus tard.
Selon l'instruction, ambassades, militaires et agents de renseignement français avaient tous reçu pour consigne de "ne pas se mêler" de cette affaire. Certains ont expliqué que la priorité du moment était de protéger les Français de Côte d'Ivoire.
Les enquêteurs ont également examiné le rôle de trois ministres de l'époque, Michèle Alliot-Marie (Défense), Dominique de Villepin (Intérieur) et Michel Barnier (Affaires étrangères). Mais la justice a refusé de saisir la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger les ministres. Ils sont néanmoins cités à comparaître au procès, comme témoins.
L'enquête s'est donc cantonnée aux exécutants présumés, biélorusse et ivoiriens. Sans parvenir à répondre aux questions qui hantent les familles de victimes depuis quinze ans: qui a donné l'ordre de bombarder les Français et pourquoi ?
Les ministres et l'état-major français ont toujours privilégié l'hypothèse d'une "bavure" ivoirienne organisée par Laurent Gbagbo ou son entourage pour faire oublier leur offensive militaire qui patinait, ou pour rompre définitivement avec la France.
Côté parties civiles, le sentiment d'un fiasco judiciaire nourrit l'amertume, voire la colère. Et parfois le soupçon, au fil des tergiversations et des déclarations contradictoires des responsables français.
Une partie des proches des victimes et le clan Gbagbo soupçonnent une "manipulation française" qui aurait mal tourné, un plan organisé pour déclencher une réaction française et renverser le président ivoirien, jugé pas assez docile, et le remplacer par son rival Alassane Ouattara.
Ce dernier succédera à M. Gbagbo, chassé du pouvoir en 2011 avec le soutien militaire de Paris après une élection présidentielle contestée.
Me Jean Balan, avocat de plusieurs familles de victimes, dénonce un agenda caché des anciens ministres français, qui le nient en bloc. "C'est la seule explication logique à leur acharnement à étouffer l'affaire et cacher la vérité", affirme-t-il.
emd/pa/sst
Cigéo: quatre communes s'opposent à la déclaration d'utilité publique #
Quatre communes situées dans le périmètre du projet d'enfouissement en profondeur de déchets radioactifs, baptisé Cigéo, ont émis des avis défavorables à la demande de déclaration d'utilité publique (DUP) formulée par l'Andra, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture de la Meuse.
Au total, 14 collectivités locales étaient sollicitées: les 11 communes concernées par le périmètre du projet, ainsi que les deux Conseils départementaux de Meuse et de Haute Marne, et le Conseil régional Grand Est. Dix établissements publics (deux communautés de communes, cinq syndicats des eaux, deux syndicats mixtes et un pôle d'équilibre territorial et rural) ont également été invités à se prononcer.
Les communes de Bure, Horville-en-Ornois, Mandres-en-Barrois et Ribeaucourt ont émis des avis défavorables, à chaque fois assortis d'argumentaires détaillés.
A Bure, où se trouve actuellement le laboratoire qui étudie la faisabilité du projet Cigéo, le conseil municipal estime entre autres que le dossier "minimise les risques encourus par le rejet des eaux de Cigéo", ou que le porteur de projet "s'approprie les routes, les chemins, sans concertation ni avis".
La mairie de Mandres-en-Barrois déplore elle, notamment, que le projet "prévoit le défrichement immédiat de plusieurs dizaines d'hectares au bois Lejuc, poumon vert de la commune et des habitants".
Deux autres communes (Bonnet et Houdelaincourt) n'ont pas rendu d'avis: Houdelaincourt a pointé le "délai irréaliste alloué pour rendre un avis motivé et exhaustif sur le dossier", long de plus de 4.000 pages, parfois très technique.
De son côté, la mairie de Bonnet a estimé que ce n'était "pas aux conseillers municipaux de prendre une délibération" sur ce dossier, et a fait remarquer que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a d'ores et déjà affirmé, au cours d'un comité de haut-niveau le 16 mars, que "Cigéo irait à son terme".
Cinq communes (Gondrecourt-le-Chateau, Saint-Joire, Cirfontaines-en-Ornois, Gillaumé et Saudron) ont voté un avis favorable, systématiquement assorti de réserves ou de conditions.
La commune de Gondrecourt-le-Chateau a ainsi réclamé que "toutes les mesures soient prises afin d'assurer la sécurité des populations concernées par le transport de déchets radioactifs jusqu'aux installation" de Cigéo, et qu'une "surveillance de la santé des populations" soit mise en place "dès la phase pilote".
Aux conseils départementaux de Meuse et Haute Marne, des avis favorables ont été adoptés, malgré l'opposition d'élus meusiens, principalement socialistes ou communistes, mais aussi d'élus issus de la droite. Ceux-ci ont exprimé des craintes notamment sur la "sûreté des installations et la sécurité des populations".
"Aujourd'hui, on passe au vote sans réponse concrète sur des questions importantes, c'est gênant", a déploré l'élu communiste meusien Jean Picart au cours des débats.
A la région, l'alliance majoritaire LR-UDI-Modem a voté un avis favorable, auquel se sont opposés les socialistes, tandis que les élus d'extrême droite se sont abstenus.
Les avis des établissements publics sollicités n'ont, eux, pas encore tous été rendus.
"C'est normal qu'il y ait des avis négatifs pour nous à ce stade, c'est un projet très important qui arrive sur ce territoire", a commenté auprès de l'AFP David Mazoyer, directeur du centre de l'Andra en Meuse/Haute-Marne. "Je pense qu'on se serait interrogé si les collectivités n'avaient posé aucune réserve, je pense que c'est plutôt sain". Il a remarqué qu'une "majorité d'avis positifs" avaient été exprimés.
Ces avis, à caractère consultatif, consultables sur le site internet de la Préfecture de la Meuse pour la plupart, constituent la première expression formelle de la position de l'ensemble des collectivités locales concernées vis à vis du projet Cigéo.
Ils seront pris en compte par la préfecture de la Meuse et les services du ministère de la Transition écologique, qui co-instruisent la demande de DUP déposée par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote le projet.
L'attribution de la DUP constitue, selon l'Andra, un "préalable à d'autres demandes d'autorisation", et doit lui permettre d'obtenir les terrains souhaités par expropriation, si les négociations amiables n'aboutissent pas.
apz/bdx/dlm
Cigéo: quatre communes s'opposent à la déclaration d'utilité publique #
Quatre communes situées dans le périmètre du projet d'enfouissement en profondeur de déchets radioactifs, baptisé Cigéo, ont émis des avis défavorables à la demande de déclaration d'utilité publique (DUP) formulée par l'Andra, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture de la Meuse.
Au total, 14 collectivités locales étaient sollicitées: les 11 communes concernées par le périmètre du projet, ainsi que les deux Conseils départementaux de Meuse et de Haute Marne, et le Conseil régional Grand Est. Dix établissements publics (deux communautés de communes, cinq syndicats des eaux, deux syndicats mixtes et un pôle d'équilibre territorial et rural) ont également été invités à se prononcer.
Quatre communes (Bure, Horville en Ornois, Mandres en Barrois et Ribeaucourt) ont émis un avis défavorable. A Bure, où se trouve actuellement le laboratoire qui étudie la faisabilité du projet, le conseil municipal estime que le dossier "minimise les risques encourus par le rejet des eaux de Cigéo", ou que le porteur de projet "s'approprie les routes, les chemins, sans concertation ni avis".
La mairie de Mandres-en-Barrois déplore, elle, que le projet "prévoit le défrichement immédiat de plusieurs dizaines d'hectares au bois Lejuc, poumon vert de la commune et des habitants".
Deux autres communes (Bonnet et Houdelaincourt) n'ont pas rendu d'avis: Houdelaincourt a pointé le "délai irréaliste alloué pour rendre un avis motivé et exhaustif sur le dossier", long de 4.000 pages.
De son côté, la mairie de Bonnet a estimé que ce n'était "pas aux conseillers municipaux de prendre une délibération" sur ce dossier, et a fait remarquer que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a déjà affirmé mi-mars que "Cigéo irait à son terme".
Cinq communes (Gondrecourt le Chateau, Saint Joire, Cirfontaines en Ornois, Gillaumé et Saudron) ont voté un avis favorable, systématiquement assorti de réserves ou de conditions.
Aux conseils départementaux de Meuse et Haute Marne, des avis favorables ont été adoptés, malgré l'opposition d'élus socialistes ou communistes, mais aussi d'élus issus de la droite.
A la région, l'alliance majoritaire LR-UDI-Modem a voté l'avis favorable, auquel se sont opposés les socialistes, tandis que les élus d'extrême droite se sont abstenus.
Ces avis seront pris en compte par la préfecture de la Meuse et les services du ministère de la Transition écologique, qui co-instruisent la demande de DUP déposée par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote le projet.
apz/bdx/pb
Rwanda: Glucksmann dénonce le "pire scandale de la Ve République" #
Le député européen Raphaël Glucksmann a estimé que la responsabilité de l'Etat français et de François Mitterrand dans le génocide commis au Rwanda en 1994, telle qu'établie par le rapport remis à Emmanuel Macron vendredi, constituait le "pire scandale de la Ve République".
Raphaël Glucksmann avait été pris dans une controverse avec d'anciens ministres socialistes lors des élections européennes de 2019, pour des propos sur l'attitude de François Mitterrand avant et après ce massacre de 800.000 Tutsi par les Hutu.
"Petit à petit, la vérité va s'imposer et c'est un moment important pour la France: une nation se grandit à éclairer les zones les plus sombres de son histoire", a-t-il réagi auprès de l'AFP après la remise du rapport.
Selon le député européen, celui-ci démontre "la responsabilité accablante de l'Etat français et en particulier de François Mitterrand qui a orchestré, dirigé le soutien politique, financier et militaire à un régime extrémiste, raciste qui allait commettre un génocide".
C'est donc pour M. Glucksmann "le pire scandale de la Ve république".
"On a tellement lié notre destin à ce régime rwandais que tous les signaux, y compris des renseignements extérieurs, ont été ignorés, et l'existence une fois établie du génocide n'a pas été une priorité pour la France", a-t-il ajouté.
Bernard Kouchner, ancien ministre de l'Action humanitaire (1992-1993) sous la présidence de François Mitterrand, a quant à lui déclaré à l'AFP: "Je n'ai pas encore lu le rapport mais aveuglement est un bon mot. Ils (le pouvoir français) avaient tous les moyens de se renseigner sur ce qu'il se passait. Ils ne l'ont pas fait".
"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport de plus de 1.000 pages de la commission d'historiens, remis à Emmanuel Macron, dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.
bap-adc/ib/vk
Rapport sur le génocide: Macron salue "une avancée considérable" pour comprendre l'engagement de la France au Rwanda #
Le rapport sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda "marque une avancée considérable dans la compréhension et la qualification de l'engagement" de la France dans ce pays, a estimé vendredi Emmanuel Macron après avoir reçu ses auteurs.
Le chef de l'Etat "encourage" par ailleurs "la poursuite du travail de connaissance et de mémoire sur le génocide des Tutsi", avec l'ouverture "dans les jours qui viennent" des "deux principaux fonds d'archives" sur ce dossier, selon l'Elysée.
jri/fz/sba
La France a été "incapable" de concevoir le génocide rwandais (Duclert) #
Le "tort majeur" de la France au Rwanda a été son incapacité à "penser" le génocide en 1994, mais rien ne démontre qu'elle s'en est rendue "complice" selon Vincent Duclert, président d'une Commission d'historiens qui a remis vendredi son rapport à Emmanuel Macron.
Q - Votre rapport pointe la "faillite" et les "responsabilités accablantes" de la France dans la tragédie rwandaise, pour autant, vous écartez la notion de "complicité" de génocide.
R - On est des historiens, pas des juges. Mais on a assumé cette question de la "complicité", parce que c'est celle que tout le monde se pose.
Premièrement, la France, et c'est probablement un de ses torts majeurs, n'a pas été capable de penser le génocide ni même sa préparation. Ca pose un problème, car la France est signataire de la Convention pour la prévention des génocides de 1948. Il existe donc des outils pour penser un génocide.
Ces outils auraient pu permettre de comprendre que ce n'étaient pas des massacres interethniques, ce n'étaient pas des Hutu qui massacrent des Tutsi et après des Tutsi qui massacrent des Hutu. Non, il y avait une programmation, une volonté de détruire les Tutsi du Rwanda et aussi ceux qui les soutenaient parmi les Hutu démocrates.
Les autorités françaises ont été incapables de penser ça. Incapables.
Alain Juppé (le chef de la diplomatie de droite de l'époque, ndlr), a voulu reconnaître le génocide, mais très vite, on en revient à cette grille de "massacres interethniques", qui est une catastrophe pour l'Afrique.
Peut-on être complice d'un crime qu'on n'a pas pensé ?
En tous cas il y a une faillite intellectuelle des élites françaises.
Deuxièmement, la complicité de génocide c'est de s'associer intentionnellement à l'entreprise génocidaire. Et nous, ce qu'on constate, c'est que dans toutes les archives, il n'y aucun document qui montre que la France voulait s'associer à cette entreprise génocidaire.
La France a été aveugle, a refusé toutes les alertes, mais si on doit considérer qu'il y a complicité, au fond toute la communauté internationale sera complice de ce génocide.
Q- Votre rapport est très sévère pour le président socialiste François Mitterrand et son entourage.
R- Les autorités françaises ont mené une politique totalement déconnectée de la réalité.
C'est une politique qui a été voulue par François Mitterrand. D'abord il avait des liens très étroits avec le président Habyarimana, qui en jouait énormément pour obtenir tout de la France sans rien concéder. Par exemple, il y a des cartes d'identité ethniques qui ont servi lors du génocide à éliminer les Tutsi, la France aurait pu faire pression, refuser de donner des moyens militaires tant qu'Habyarimana n'aurait pas modifié les cartes d'identité.
Mitterrand voulait réussir une politique qui réaliserait ses ambitions du sommet franco-africain de la Baule, qui étaient du reste assez nobles: forcer la démocratisation des pays du champ francophone.
Pour que cette politique française réussisse, il a tout concédé à la dictature d'Habyarimana et a imposé grâce à son état-major particulier et à ses diplomates inféodés une politique qui allait vers la catastrophe.
R - Quels sont les enjeux de ce rapport ?
Q - Il y a derrière tout cela une nouvelle relation avec l'Afrique, une nouvelle relation avec le Rwanda, et c'est absolument essentiel.
Depuis 30 ans c'est un sujet étouffant, plein de violences, de mensonges, plein d'injustice aussi à l'égard des Rwandais.
On a fait un travail méthodique d'historiens. C'est aux Français et au président de la République de s'exprimer désormais.
Ce que je souhaite c'est que ce rapport débouche sur une réconciliation franco-rwandaise sans concession. Les Rwandais, légitimement, attendent quelque chose de la France. Si le président rwandais Paul Kagame accepte le rapport et considère que la France a fait le chemin qu'elle doit faire, pour le coup, c'est l'Afrique qui donnerait une leçon de grandeur à l'Europe et à la France.
cf/fz/pid/thm
Génocide des Tutsi au Rwanda: les principaux points du rapport qui accable la France #
"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport d'une commission d'historiens dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.
Voici les principaux points de ce rapport de plus de 1.000 pages qui compile un travail de plus de deux ans à partir de l'ensemble des archives existantes, dont certaines n'avaient jamais été consultées.
C'est la conclusion choc du rapport: les autorités françaises portent "des responsabilités lourdes et accablantes" dans la dérive ayant abouti au génocide des Tutsi en 1994.
Les responsabilités sont avant tout "politiques", avec un "aveuglement" face au "régime raciste, corrompu et violent" du président hutu Juvénal Habyarimana et ce malgré des "alertes".
"En France à l'inquiétude de ministres, de parlementaires, de haut fonctionnaires, d'intellectuels, il n'est répondu que par l'indifférence, le rejet ou la mauvaise foi", assène le rapport.
Les responsabilités sont également "intellectuelles", avec selon le texte une "obstination" à défendre une lecture ethnique du conflit rwandais dans les années précédant le génocide.
Est pointée l'incapacité des décideurs à penser le génocide et à le distinguer des massacres de masse, notamment.
L'action de la France au Rwanda à cette époque est ainsi présentée comme une "faillite".
Selon le rapport, "rien ne vient démontrer" toutefois qu'elle s'est rendue "complice" du génocide qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU.
"Si l'on entend par là une volonté de s'associer à l'entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer".
Le rapport accable tout particulièrement le président français de l'époque François Mitterrand, décédé en 1996 et son soutien total et durable au président Habyarimana.
"Jamais dans les archives consultées par la Commission, un document n'atteste que le président rwandais ait été désavoué par son homologue français", peut-on lire.
"L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État", pointe l'une des conclusions du document.
Entre 1990 et 1994, il est notamment rappelé le soutien militaire sans faille prodigué par la France au Rwanda, y compris via des opérations de formation de l'armée et ce malgré les diverses alertes lancées sur la radicalisation d'une partie du régime hutu.
François Mitterrand n'a cependant pas décidé seul: sa politique sur ce sujet a été largement influencée par un petit cercle de proches, notamment son chef d'état-major particulier Christian Quesnot.
Christian Quesnot ainsi que le conseiller Afrique de l'Elysée Bruno Delaye vont abreuver le président de la République de notes mettant en garde contre le danger du FPR.
Le Front Patriotique Rwandais, parti politique créé par des Tutsi en exil en Ouganda, va mener plusieurs attaques au Rwanda entre 1990 et 1994.
Dès 1990, ces attaques sont qualifiées d'"offensive ougando-tutsi" par une partie des autorités françaises et notamment M. Quesnot.
"Une lecture ethniciste du Rwanda", selon le rapport qui dénonce une "conception qui perdure et alimente une pensée où, les Hutu étant majoritaires, la possibilité d'une victoire du FPR est toujours assimilée à la prise de contrôle anti-démocratique par une minorité ethnique".
C'est cette lecture, prédominante à l'Elysée, qui poussera la France à soutenir le régime hutu, notamment en formant certains militaires du régime avant 1994.
La France ne parlait toutefois pas d'une seule voix sur la question du Rwanda, rappelle le rapport, y compris au sein du gouvernement.
Pierre Joxe, ministre de la Défense entre 1991 et 1993, a ainsi plusieurs fois souhaité réévaluer l'appui militaire au Rwanda, mais il n'aura que rarement gain de cause auprès du Président.
La Direction générale des services extérieurs (DGSE) avait également alerté, en 1993 notamment, sur la responsabilité du président Habyarimana dans les massacres de Tutsi, mettant en doute sa "bonne foi".
Et dès octobre 1990, soit plus de trois ans avant le génocide, l'attaché de défense français à Kigali, le colonel René Galinié, avait mis en garde Paris sur la possibilité d'une élimination physique de centaines de milliers de Tutsi.
Le document ne se contente pas d'épingler des fautes idéologiques de la France, il met également des "dérives institutionnelles" et des "pratiques irrégulières", en particulier du côté de l'Etat-major particulier de la présidence, dirigé par Chistian Quesnot.
"La Commission a démontré l'existence de pratiques irrégulières d'administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des règles d'engagement et des procédures légales, d'actes d'intimidation et d'entreprises d'éviction de responsables ou d'agents", dénonce le rapport.
Parmi les exemples, est notamment cité un fax d'octobre 1990 envoyé par l'adjoint de M. Quesnot, le colonel Jean-Pierre Huchon, où il demande quasi explicitement à l'attaché de défense à Kigali de contribuer à l'entreprise de propagande contre le FPR.
Des écrits qui "pourraient s'apparenter à des pratiques d'officine" pour les rapporteurs.
Déployée sous mandat de l'ONU le 22 juin 1994, plus de deux mois après le début du génocide, la force Turquoise avait officiellement une mission humanitaire.
Dans la pratique, l'objectif était de mettre fin aux massacres.
"Les troupes déployées ne sont pas préparées aux terribles réalités qu'elles rencontrent au Rwanda et ont pu en subir de profonds traumatismes", note le rapport qui rappelle les "nombreuses incertitudes" qui entourent le déploiement des militaires, notamment sur le périmètre de leur mission.
Une autre question est posée dans le rapport sur Turquoise: la France a t-elle mis fin au génocide par cette opération comme cela a été affirmé à l'époque au niveau politique?
"Certes, le nombre de Tutsi encore menacés fin juin, extraits de situations dangereuses et sauvés, se compte en milliers, mais la France, longtemps aveugle devant la réalité du génocide, est intervenue trop tard pour des centaines de milliers d'autres", ajoute le texte.
Les rapporteurs pointent par ailleurs que l'action humanitaire de l'opération a bénéficié à "des populations très majoritairement hutu et qui comptent parmi elles, non seulement des tueurs, mais aussi des commanditaires du génocide".
14 juillet 1994: le général Lafourcade, chef de l'opération Turquoise, informe l'Etat-major de la présence de cinq membres du gouvernement intérimaire hutu, à l'origine du génocide, dont son président dans la Zone humanitaire sûre, au sud-ouest du Rwanda.
Il déclare "attendre les ordres". Six jours plus tard, une note de la DGSE donne même la localisation précise de certains d'entre eux.
"Les responsables du génocide ne seront néanmoins pas appréhendés par les forces françaises", notent les rapporteurs.
Alors les militaires français ont-ils laissé volontairement filer des génocidaires?
"Les archives montrent que les autorités françaises n'ont jamais envisagé sérieusement de procéder à des arrestations", conclut le rapport.
"Elles se sont plutôt efforcées de convaincre les membres du gouvernement intérimaire de quitter la Zone humanitaire sûre", ajoute le texte.
Le rapport, fort de nombreux documents sur le sujet, montre que la France a notamment assuré que l'arrestation des suspects ne relevait pas de son mandat mais de celui de la mission de l'ONU (Minuar).
Elle avait également justifié sa position en estimant que les droits de la défense ne pourraient être garantis si les suspects étaient remis au FPR qui venait de prendre le pouvoir.
pid-cf-lp/fz/blb
Génocide au Rwanda: Mitterrand, un président aveuglé, selon un rapport #
Chef de l'Etat français pendant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, François Mitterrand a refusé de modifier sa politique avec Kigali pendant les années qui ont précédé le drame. Un rôle crucial selon le rapport d'une commission d'historiens.
"Les autorités françaises ont fait preuve d'un aveuglement continu dans leur soutien à un régime raciste, corrompu et violent. L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État". La conclusion du document n'entretient aucun doute sur l'implication de M. Mitterrand.
Car entre 1990 et 1994 la relation franco-rwandaise est avant tout celle d'un "coup de coeur" du président français pour son homologue rwandais, selon une note remise en 1993 à Michel Rocard, ex-Premier ministre.
Régulièrement reçu à Paris par son homologue, Juvénal Habyarimana, le président hutu, a "l'oreille de l'Elysée", selon le rapport qui parle de "liens personnels" entre les deux hommes.
"A chaque fois qu'il vient à l'Élysée, il obtient l'appui du président", précise le rapport.
Mais au-delà de cette relation d'amitié, François Mitterrand voit le Rwanda comme le laboratoire de sa nouvelle politique africaine impulsée en 1990 par le discours de la Baule.
A cette occasion, il fait passer un message simple: la France soutiendra militairement les pays qui le souhaitent à condition qu'ils s'engagent sur la voie de la démocratie.
C'est ce deal "donnant-donnant" qui est passé avec Habyarimana, même si des voix discordantes alertaient sur les risques de passer un tel accord avec un régime déjà suspecté de commettre des violences contre les Tutsi.
"Le choix, cependant, est fait au plus haut niveau de l'État de la mettre en oeuvre", indique le rapport Duclert.
Dans la pratique, cette politique se traduit par l'opération Noroît, officiellement chargée de protéger les ressortissants français dans un pays secoué par des attaques des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR).
La mission, censée être courte et limitée dans le temps, s'étirera en vérité sur plusieurs années: une volonté du président Mitterrand et de son entourage, malgré les demandes régulières du ministère de la Défense de rapatrier cette compagnie.
Le dispositif sera même renforcé au cours de l'année 1991, avec la mise en place d'un détachement d'aide et d'instruction (DAMI) qui permettra pendant les années précédant le génocide à des militaires français de former leurs homologues rwandais.
En 1992, les signaux d'alarme quant au durcissement d'une partie du régime hutu s'accélèrent.
En février d'abord, après les massacres de Tutsi au Bugesera (sud-est), le renseignement militaire français signale le doute profond qu'il faut avoir face à une grande partie des institutions rwandaises et parle de risque "d'extension des pogroms".
En août de la même année, l'Etat-major des armées craint "des incidents ethniques débouchant sur une chasse aux Tutsi".
Et en octobre, c'est une note de Jean-Marc de la Sablière, directeur des affaires africaines au Quai d'Orsay qui signale "les activités des extrémistes hutu" et leur "hostilité à ce qui pourrait entamer les pouvoirs" du président.
Mais à aucun moment la position de l'Elysée ne fléchit.
"On peut se demander si, finalement, les décideurs français voulaient vraiment entendre une analyse qui venait, au moins en partie, contredire la politique mise en oeuvre au Rwanda", dénonce le rapport.
Mais Mitterrand ne prend pas ses décisions totalement seul. Autour de lui, quelques personnages-clés, des fidèles comme le secrétaire général Hubert Védrine, et d'autres qui l'ont aidé à orienter sa politique rwandaise, à commencer par son chef d'état major particulier, le général Christian Quesnot.
Dans le rapport, où il est cité plus de 150 fois, Quesnot est largement présenté comme un soutien actif du président Habyarimana.
Sa lecture du conflit au Rwanda est purement ethniciste, soutient le rapport: hostile au FPR qu'il voit comme le parti des Tutsi soutenus par un pays étranger, l'Ouganda, et qui menace la sécurité et le pouvoir en place au Rwanda.
Elle est partagée notamment par son adjoint, le général Jean-Pierre Huchon, et par le conseiller Afrique de l'Elysée, Bruno Delaye. Elle va largement influencer la politique française au Rwanda.
Face aux attaques plus pressantes du FPR en 1993, Quesnot recommande par exemple le "renforcement de notre soutien à l'armée rwandaise". Une note approuvée par le chef de l'Etat avec la mention "D'accord Urgent", écrite à la main.
La cohabitation à l'oeuvre en France à partir du printemps 1993 ne changera pas grand-chose: les décisions continuent d'être prises dans ce cercle restreint autour du président.
Le 7 avril 1994, l'avion du président Habyarimana est abattu, point de départ d'un génocide de trois mois qui tuera 800.000 personnes selon l'ONU, principalement des Tutsi.
Deux mois après le début des massacres, Mitterrand utilise le mot "génocide perpétré par des Hutu" mais l'attribue non pas à quelque chose de systémique mais à la "folie qui s'est emparée d'eux après l'assassinat de leur président".
"La France n'a aucune responsabilité dans ce drame", assure-t-il un mois plus tard.
pid-cf-lp/fz/cs/blb
Génocide des Tutsi au Rwanda: les principaux points du rapport qui accable la France #
"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport d'une commission d'historiens dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.
Voici les principaux points de ce rapport de plus de 1.000 pages qui compile un travail de plus de deux ans à partir de l'ensemble des archives existantes, dont certaines n'avaient jamais été consultées.
C'est la conclusion choc du rapport: les autorités françaises portent "des responsabilités lourdes et accablantes" dans la dérive ayant abouti au génocide des Tutsi en 1994.
Les responsabilités sont avant tout "politiques", avec un "aveuglement" face au "régime raciste, corrompu et violent" du président hutu Juvénal Habyarimana et ce malgré des "alertes".
"En France à l'inquiétude de ministres, de parlementaires, de haut fonctionnaires, d'intellectuels, il n'est répondu que par l'indifférence, le rejet ou la mauvaise foi", assène le rapport.
Les responsabilités sont également "intellectuelles", avec selon le texte une "obstination" à défendre une lecture ethnique du conflit rwandais dans les années précédant le génocide.
Est pointée l'incapacité des décideurs à penser le génocide et à le distinguer des massacres de masse, notamment.
L'action de la France au Rwanda à cette époque est ainsi présentée comme une "faillite".
Selon le rapport, "rien ne vient démontrer" toutefois qu'elle s'est rendue "complice" du génocide qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU.
"Si l'on entend par là une volonté de s'associer à l'entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer".
Le rapport accable tout particulièrement le président français de l'époque François Mitterrand, décédé en 1996 et son soutien total et durable au président Habyarimana.
"Jamais dans les archives consultées par la Commission, un document n'atteste que le président rwandais ait été désavoué par son homologue français", peut-on lire.
"L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État", pointe l'une des conclusions du document.
Entre 1990 et 1994, il est notamment rappelé le soutien militaire sans faille prodigué par la France au Rwanda, y compris via des opérations de formation de l'armée et ce malgré les diverses alertes lancées sur la radicalisation d'une partie du régime hutu.
François Mitterrand n'a cependant pas décidé seul: sa politique sur ce sujet a été largement influencée par un petit cercle de proches, notamment son chef d'état-major particulier Christian Quesnot.
Christian Quesnot ainsi que le conseiller Afrique de l'Elysée Bruno Delaye vont abreuver le président de la République de notes mettant en garde contre le danger du FPR.
Le Front Patriotique Rwandais, parti politique créé par des Tutsi en exil en Ouganda, va mener plusieurs attaques au Rwanda entre 1990 et 1994.
Dès 1990, ces attaques sont qualifiées d'"offensive ougando-tutsi" par une partie des autorités françaises et notamment M. Quesnot.
"Une lecture ethniciste du Rwanda", selon le rapport qui dénonce une "conception qui perdure et alimente une pensée où, les Hutu étant majoritaires, la possibilité d'une victoire du FPR est toujours assimilée à la prise de contrôle anti-démocratique par une minorité ethnique".
C'est cette lecture, prédominante à l'Elysée, qui poussera la France à soutenir le régime hutu, notamment en formant certains militaires du régime avant 1994.
La France ne parlait toutefois pas d'une seule voix sur la question du Rwanda, rappelle le rapport, y compris au sein du gouvernement.
Pierre Joxe, ministre de la Défense entre 1991 et 1993, a ainsi plusieurs fois souhaité réévaluer l'appui militaire au Rwanda, mais il n'aura que rarement gain de cause auprès du Président.
La Direction générale des services extérieurs (DGSE) avait également alerté, en 1993 notamment, sur la responsabilité du président Habyarimana dans les massacres de Tutsi, mettant en doute sa "bonne foi".
Et dès octobre 1990, soit plus de trois ans avant le génocide, l'attaché de défense français à Kigali, le colonel René Galinié, avait mis en garde Paris sur la possibilité d'une élimination physique de centaines de milliers de Tutsi.
Le document ne se contente pas d'épingler des fautes idéologiques de la France, il met également des "dérives institutionnelles" et des "pratiques irrégulières", en particulier du côté de l'Etat-major particulier de la présidence, dirigé par Chistian Quesnot.
"La Commission a démontré l'existence de pratiques irrégulières d'administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des règles d'engagement et des procédures légales, d'actes d'intimidation et d'entreprises d'éviction de responsables ou d'agents", dénonce le rapport.
Parmi les exemples, est notamment cité un fax d'octobre 1990 envoyé par l'adjoint de M. Quesnot, le colonel Jean-Pierre Huchon, où il demande quasi explicitement à l'attaché de défense à Kigali de contribuer à l'entreprise de propagande contre le FPR.
Des écrits qui "pourraient s'apparenter à des pratiques d'officine" pour les rapporteurs.
Déployée sous mandat de l'ONU le 22 juin 1994, plus de deux mois après le début du génocide, la force Turquoise avait officiellement une mission humanitaire.
Dans la pratique, l'objectif était de mettre fin aux massacres.
"Les troupes déployées ne sont pas préparées aux terribles réalités qu'elles rencontrent au Rwanda et ont pu en subir de profonds traumatismes", note le rapport qui rappelle les "nombreuses incertitudes" qui entourent le déploiement des militaires, notamment sur le périmètre de leur mission.
Une autre question est posée dans le rapport sur Turquoise: la France a t-elle mis fin au génocide par cette opération comme cela a été affirmé à l'époque au niveau politique?
"Certes, le nombre de Tutsi encore menacés fin juin, extraits de situations dangereuses et sauvés, se compte en milliers, mais la France, longtemps aveugle devant la réalité du génocide, est intervenue trop tard pour des centaines de milliers d'autres", ajoute le texte.
Les rapporteurs pointent par ailleurs que l'action humanitaire de l'opération a bénéficié à "des populations très majoritairement hutu et qui comptent parmi elles, non seulement des tueurs, mais aussi des commanditaires du génocide".
14 juillet 1994: le général Lafourcade, chef de l'opération Turquoise, informe l'Etat-major de la présence de cinq membres du gouvernement intérimaire hutu, à l'origine du génocide, dont son président dans la Zone humanitaire sûre, au sud-ouest du Rwanda.
Il déclare "attendre les ordres". Six jours plus tard, une note de la DGSE donne même la localisation précise de certains d'entre eux.
"Les responsables du génocide ne seront néanmoins pas appréhendés par les forces françaises", notent les rapporteurs.
Alors les militaires français ont-ils laissé volontairement filer des génocidaires?
"Les archives montrent que les autorités françaises n'ont jamais envisagé sérieusement de procéder à des arrestations", conclut le rapport.
"Elles se sont plutôt efforcées de convaincre les membres du gouvernement intérimaire de quitter la Zone humanitaire sûre", ajoute le texte.
Le rapport, fort de nombreux documents sur le sujet, montre que la France a notamment assuré que l'arrestation des suspects ne relevait pas de son mandat mais de celui de la mission de l'ONU (Minuar).
Elle avait également justifié sa position en estimant que les droits de la défense ne pourraient être garantis si les suspects étaient remis au FPR qui venait de prendre le pouvoir.
pid-cf-lp/fz/blb
Les migrants qui occupaient la place de la République mis à l'abri sans heurts #
Plus de 450 exilés qui avaient installé un nouveau campement jeudi soir sur la place de la République à Paris ont été transférés sans heurts dans des centres d'hébergement vendredi matin, a indiqué la Ville de Paris.
Quatre mois après le démantèlement musclé d'un camp de migrants sur cette même place au coeur de la capitale par les forces de l'ordre, qui avait suscité une vive émotion jusqu'au sein du gouvernement, l'occupation initiée jeudi soir par plusieurs associations s'est déroulée dans le calme et sans présence policière.
Ces personnes exilées vivant à la rue réclamaient une place d'hébergement à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri à Paris.
Peu après minuit, soit environ six heures après le déploiement des tentes, les premières personnes montaient dans des cars pour être prises en charge, avait constaté l'AFP.
Cette opération de mise à l'abri, menée par la Ville de Paris et l'association France terre d'asile, a "permis l'hébergement de 459 personnes", dont 124 en famille, et s'est terminée vers 02H30 vendredi, a-t-on appris auprès de la Ville, qui a notamment mis à disposition un gymnase dans le XVIIe arrondissement.
"Je suis heureux que cette occupation ait abouti à la mise à l'abri de tous sans heurts ni affrontements avec les forces de police. Comme quoi, c'est possible dès lors que tout le monde s'y met", a déclaré à l'AFP Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés et de l'hébergement d'urgence.
"500 personnes à l'abri, nos tentes récupérées pour les maraudes des prochaines nuits et aucune violence ce soir place de la République: voilà à quoi ressemble une mise a l'abri sans l'intervention de la police", s'est pour sa part félicitée Utopia56, une des associations à l'origine de l'action.
sha/emd/sp
A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #
Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.
"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia56, une des associations à l'initiative de ce nouveau campement.
Sur la place, ils sont environ 350, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue, juste avant le début du couvre-feu.
Contrairement aux violences qui avaient émaillé le démantèlement du précédent campement le 23 novembre dernier, choquant jusqu'au ministre de l'Intérieur, la police est restée à l'écart.
Et, juste après minuit, les autorités ont commencé une opération de mise à l'abri, en faisant monter les familles dans de premiers bus, pour les emmener vers une structure d'hébergement d'urgence, a constaté l'AFP.
Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".
"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.
"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".
L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.
Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat".
En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".
"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles", réclamant de la préfecture de police de Paris qu'elle fasse "preuve de discernement".
Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, reconnaît auprès de l'AFP "une grande difficulté sur le logement" en Ile-de-France, estimant que "la question des campements ne passe pas uniquement par l'orientation vers l'hébergement des demandeurs d'asile mais aussi par l'accès aux logements des réfugiés".
Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération, qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".
Le 23 novembre dernier, l'évacuation et les violences survenues en marge du démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion.
Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.
Cette fois, se félicitent les associations, l'opération va se conclure par une mise à l'abri. Sans violences.
sha/els/uh
A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #
Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.
"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56, une des associations à l'initiative de l'opération.
Sur la place, ils sont environ 350, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue. Environ 400 ont été déployées juste avant le début du couvre-feu.
Non loin de là, la police est restée discrète.
Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".
"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.
"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".
L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.
Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".
En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".
"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles, on espère que la préfecture (de police, NDLR) fera preuve de discernement".
Interrogé par l'AFP, le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, reconnaît "une grande difficulté sur le logement" en Ile-de-France, estimant que "la question des campements ne passe pas uniquement par l'orientation vers l'hébergement des demandeurs d'asile mais aussi par l'accès aux logements des réfugiés".
Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".
Le 23 novembre dernier, l'évacuation par la police des tentes déployées place de la République et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.
Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.
Les occupants de la place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".
sha/els/pa/cbn
A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #
Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.
"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56, une des associations à l'initiative de l'opération.
Sur la place, ils sont environ 300, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue. Environ 400 ont été déployées juste avant le début du couvre-feu.
Non loin de là, la police est restée discrète.
Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".
"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.
"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".
L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.
Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".
En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".
"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles, on espère que la préfecture (de police, NDLR) fera preuve de discernement".
Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".
Le 23 novembre dernier, l'évacuation par la police des tentes déployées place de la République et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.
Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.
Les occupants de la place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".
sha/els/pa/caz
Cigéo: des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs éditent une bande dessinée #
Des élus et des militants opposés au projet, baptisé Cigéo, d'enfouissement en profondeur des déchets radioactifs à Bure (Meuse) ont présenté jeudi une bande dessinée intitulée "Panique à Bure", visant à faire entendre un "contre-discours" et à rappeler les "risques" du projet.
Réunis au sein de l'association Eodra (Elus opposés à l'enfouissement des déchets radioactif), ces élus et militants ont procédé à une distribution de la bande dessinée à la sortie des élèves du collège Luis Ortiz à Saint-Dizier (Haute-Marne), distribution à laquelle la presse avait été conviée.
L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui porte le projet Cigéo, "invite régulièrement les classes à visiter ses installations à Bure, fait des expositions sur nos forêts alors qu'ils contribuent à les détruire, et ils appellent ça de la pédagogie. Pour moi, c'est le contraire de ce qu'on devrait attendre d'une agence nationale publique", déplore Irène Gunepin, membre de l'Eodra, à l'initiative de l'édition de la bande dessinée.
"L'Andra paie tout pour ces visites, les élèves repartent avec une casquette ou des crayons, visionnent des films pro-nucléaires. Nous souhaitons apporter une contrepartie, et montrer qu'avec ce projet, le sud-meusien va disparaître à plus ou moins brève échéance", ajoute la militante, jointe par téléphone par l'AFP.
La bande dessinée, longue de 24 pages, propose une fiction qui se déroule en 2037 et développe le scénario d'un incendie accidentel au centre de stockage des déchets radioactifs.
Imprimée à 40.000 exemplaires grâce notamment au soutien financier de plusieurs associations et fondations, elle est distribuée gratuitement aux élèves des collèges et lycées de Meuse et de Haute-Marne, les deux départements dans lesquels doit s'implanter le projet, s'il est autorisé.
"L'objectif est d'informer, de rappeler qu'il y a des risques, qui restent cachés, que ce soit en termes d'incendie, de transport des déchets, de réversibilité", expose Dominique Laurent, maire de Bettancourt-la-Ferrée, porte-parole de l'association.
L'Andra a réagi à la diffusion de la bande dessinée, estimant que le récit "s'établit sur différents postulats techniques faux et de nombreux amalgames", et décrit des impacts humains et environnementaux "infondés", ne reposant sur "aucun élément scientifique".
"Contrairement à l'histoire racontée par cet ouvrage, la démarche de sûreté pour la conception de Cigéo consiste à prendre en compte différents scénarii accidentels qui pourraient se produire", rappelle l'Agence dans un communiqué.
"Pour que Cigéo soit autorisé, l'Andra devra faire la démonstration de la sûreté du projet dans le cadre de la demande d'autorisation de création (DAC)", qui sera notamment instruite par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, selon l'Andra.
apz/dsa/mpm
Un nouveau campement de migrants installé place de la République à Paris #
Plusieurs centaines d'exilés se sont rassemblés et ont installé jeudi des tentes Place de la République à Paris, où un précédent campement avait été violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre, suscitant une vague d'indignation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vers 18h30, peu avant l'entrée en vigueur du couvre-feu, près de 400 tentes ont été déployés sur la place, avec l'aide de plusieurs associations de soutien aux migrants dont Utopia56, déjà à l'origine de la précédente installation.
A l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri, ces associations, regroupées dans un "collectif réquisitions", accompagnaient les migrants "pour demander leur hébergement immédiat, stable et décent", ont-elles conjointement affirmé dans une déclaration.
Dans une ambiance détendue et avec une présence policière discrète, environ 300 personnes s'affairaient sur place, beaucoup de femmes et d'enfants originaires pour l'essentiel d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne.
Parmi eux Safai, un Afghan de 24 ans en France depuis 2019. "J'ai obtenu mon statut de réfugié il y a deux semaines mais rien ne se passe", a-t-il expliqué à l'AFP, "je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros". "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée, j'espère que ce soir on va nous trouver une solution", ajoute le jeune homme devant sa tente rouge.
Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont déploré ces dernières.
"Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi", ont-ils ajouté.
"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et que depuis notre dernière action rien n'a changé. On espère trouver une solution d'hébergement pour ces personnes et les mettre à l'abri. Il y a essentiellement des familles, on espère que la police fera preuve de discernement", a déclaré à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56.
L'évacuation par la police des tentes déployées Place de la République le 23 novembre dernier et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.
Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête sur ces violences.
Les occupants de la Place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".
sha/els/pa/caz
Un nouveau campement de migrants installé place de la République à Paris #
Plusieurs centaines d'exilés se sont rassemblés et ont installé jeudi des tentes Place de la République à Paris, où un précédent campement avait été violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre, suscitant une vague d'indignation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vers 18h30, peu avant l'entrée en vigueur du couvre-feu, près de 400 tentes ont été déployés sur la place, avec l'aide de plusieurs associations de soutien aux migrants dont Utopia56, déjà à l'origine de la précédente installation.
A l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri, ces associations, regroupées dans un "collectif réquisitions", accompagnaient les migrants "pour demander leur hébergement immédiat, stable et décent", ont-elles conjointement affirmé dans une déclaration.
Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".
L'évacuation par la police des tentes déployées Place de la République le 23 novembre dernier et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.
Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête sur ces violences.
Les occupants de la Place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".
sha/els/pa
Les exportations de vins français ont bu la tasse en 2020 #
Les exportations françaises de vins ont lourdement chuté en 2020, accusant un recul de 11% en valeur, à 8,74 milliards d'euros, sous l'effet cumulé des "taxes Trump", du Brexit et de la pandémie de Covid-19, a relevé jeudi l'organisme public FranceAgriMer.
En volume, les ventes de vins français à l'étranger ont également baissé, de près de 5%, à 13,6 millions d'hectolitres.
Avant même le Covid-19, l'année 2020 avait débuté dans un "contexte difficile" en raison d'un effet Brexit ayant conduit à la constitution de stocks en 2019 au Royaume-Uni dans la perspective de la sortie de ce pays de l'Union européenne au 31 janvier 2020, a expliqué Audrey Laurent, chargée d'études économiques à FranceAgriMer, lors d'une visioconférence.
S'y sont ajoutées les fortes taxes douanières américaines sur les vins européens imposées à partir d'octobre 2019 par l'administration Trump en raison d'un différend commercial ancien et toujours non résolu autour des aides publiques à Airbus et Boeing. L'administration Biden a décidé début mars de suspendre ces taxes pour quatre mois, au grand soulagement de la filière viti-vinicole française.
En 2020, la crise du Covid-19, qui a conduit de nombreux pays à imposer des restrictions sanitaires, dont la fermeture des bars et restaurants à divers moments de l'année, a eu un impact important sur les exportations de vins français, qui sont bien positionnés sur ce circuit de distribution.
Épargné par les taxes Trump, le champagne, vin festif, a été particulièrement touché par le contexte sanitaire. Ses exportations se sont effondrées de 20% en valeur et de 17% en volume.
Les exportations de vins AOP (Appellation d'origine protégée) ont aussi souffert, affichant un recul de 8% en valeur mais de 1% seulement en volume.
De leur côté, les importations de vins étrangers en France ont elles aussi baissé de 11% en valeur, à 710 millions d'euros. Elle reculent de 13% en volume à 6,31 millions d'hectolitres en 2020.
Au total, l'excédent commercial français sur le vin s'est monté à 8 milliards d'euros en 2020.
pcm/ico/LyS/thm
Les exportations de vins français ont bu la tasse en 2020 #
Les exportations françaises de vins ont lourdement chuté en 2020, accusant un recul de 11% en valeur, à 8,74 milliards d'euros, sous l'effet cumulé des "taxes Trump", du Brexit et de la pandémie de Covid-19, a relevé jeudi l'organisme public FranceAgriMer.
En volume, les ventes de vins français à l'étranger ont également baissé, de près de 5%, à 13,6 millions d'hectolitres.
Avant même le Covid-19, l'année 2020 avait débuté dans un "contexte difficile" en raison d'un effet Brexit ayant conduit à la constitution de stocks en 2019 au Royaume-Uni dans la perspective de la sortie de ce pays de l'Union européenne au 31 janvier 2020, a expliqué Audrey Laurent, chargée d'études économiques à FranceAgriMer, lors d'une visioconférence.
S'y sont ajouté, les fortes taxes douanières américaines sur les vins européens imposées à partir d'octobre 2019 par l'administration Trump en raison d'un différend commercial ancien et toujours non résolu autour des aides publiques à Airbus et Boeing. L'administration Biden a décidé début mars de suspendre ces taxes pour quatre mois, au grand soulagement de la filière viti-vinicole française.
En 2020, la crise du Covid-19, qui a conduit de nombreux pays à imposer des restrictions sanitaires, dont la fermeture des bars et restaurants à divers moments de l'année, a eu un impact important sur les exportations de vins français, qui sont bien positionnés sur ce circuit de distribution.
Épargné par les taxes Trump, le champagne, vin festif, a été particulièrement touché par le contexte sanitaire. Ses exportations se sont effondrées de 20% en valeur et de 17% en volume.
Les exportations de vins AOP (Appellation d'origine protégée) ont aussi souffert, affichant un recul de 8% en valeur mais de 1% seulement en volume.
De leur côté, les importations de vins étrangers en France ont elles aussi baissé de 11% en valeur, à 710 millions d'euros. Elle reculent de 13% en volume à 6,31 millions d'hectolitres en 2020.
Au total, l'excédent commercial français sur le vin s'est monté à 8 milliards d'euros en 2020.
pcm/ico/LyS
Une base internationale partageant les données sur les jihadistes (média) #
Une trentaine de pays participent à un projet confidentiel de partage de données concernant les organisations jihadistes dans le monde, qui sont susceptibles d'alimenter les procédures judiciaires, affirme jeudi le quotidien Le Monde.
Selon une enquête publiée dans l'édition datée de vendredi du quotidien, le projet "Gallant Phoenix" piloté par les Etats-Unis existe depuis 2016, installé dans une base militaire américaine en Jordanie.
Il a pour objectif de "recenser et centraliser l'intégralité des traces laissées par les jihadistes de tous bords, partout dans le monde, afin de les poursuivre quoi qu'il advienne, potentiellement jusque devant les tribunaux".
Ces "preuves de guerre" proviennent "de tout ce qui a pu être laissé comme traces sur la Toile et les réseaux sociaux ou abandonné sur le terrain par des groupes jihadistes, ou encore retrouvé sur eux quand ils ont été faits prisonniers", précise le quotidien qui cite comme principaux contributeurs l'armée irakienne, les forces kurdes, des pays de l'Otan et des membres de la coalition internationale antijihadiste au levant.
"Toutes les armées du monde ont toujours pris soin de recueillir les effets abandonnés par leurs ennemis. Mais, en d'autres temps, ces éléments seraient en grande partie restés entre les seules mains des services de renseignement militaires. Dans le cadre de +Gallant Phoenix+, les méthodes de recueil de ces indices se sont vues encadrées et systématisées", explique encore l'enquête.
La France a adhéré au projet en 2017, selon Le Monde, affirmant qu'environ 700 documents relatifs à 500 jihadistes présumés ont été versés à des procédures pour terrorisme.
Sollicité par l'AFP, le ministère des Armées n'a fait aucun commentaire. Mais le parquet national anti-terroriste (PNAT) lui a confirmé la participation de la France, notamment au procès dit "Ulysse", du nom d'une opération de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui avait réussi à tromper la direction du groupe Etat islamique.
Deux Français et un Marocain, accusés de projeter une "tuerie de masse" à Paris, ont été lourdement condamnés en février à des peines de 22 à 30 ans de prison dans ce dossier.
"Les 8 preuves de guerre produites à l'audience proviennent de ce programme de coopération judiciaire franco-américain. La DGSI est un partenaire majeur du FBI et la France est le pays ayant le plus développé la judiciarisation de ces éléments recueillis sur zone", a expliqué jeudi à l'AFP Benjamin Chambre, avocat général représentant le PNAT au procès.
"Gallant Phoenix" ne figure pas en tant que tel dans l'ordonnance de mise en accusation de l'affaire. Mais sont évoquées en plusieurs points des informations obtenues de services de renseignement et de police étrangers. Et au cours du procès, l'avocat général avait fait état de plusieurs "preuves de guerre".
bur-dla/fz/ial/