Bien-être animal: cirques et associations manifestent, chacun de son côté #
Des représentants des cirques itinérants d'un côté de l'Assemblée nationale, le Parti animaliste et des associations de l'autre, ont manifesté mardi, avant que les députés ne se penchent sur une proposition de loi sur la maltraitance animale.
Des représentants de cirques itinérants possédant des animaux sauvages, comme le cirque Lydia Zavatta ou le grand cirque de Rome, se sont rassemblés en début d'après-midi aux abords de l'Assemblée nationale, avant le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle prévu dans la soirée.
Au centre de leur colère : "Les annonces arbitraires de madame la ministre Pompili" (Transition écologique), qui a annoncé fin septembre la fin des spectacles d'animaux sauvages dans les cirques ambulants, ainsi que la fin des cétacés en captivité, avec au moins 8 millions d'euros pour leur reconversion et celles des delphinariums.
Ces dispositions ont été reprises dans une proposition de loi portée par Loïc Dombreval, Laëtitia Romeiro Dias, tous deux LREM, ainsi que Dimitri Houbron du groupe Agir.
"Nous sommes très en colère contre cette proposition de loi", a expliqué William Kerwich, président du syndicat des animaux de cirque et spectacle, à l'AFP. "il n'y a pas de souffrance animale chez nous", a-t-il défendu, rappelant que les cirques sont soumis à une série d'obligations par un arrêté de 2011.
La France compte 60 cirques animaliers avec des 800 animaux sauvages, dont environ 500 fauves, a-t-il indiqué.
"On nous parle de nous enlever nos animaux et nos diplômes", a-t-il regretté, s'interrogeant sur l'avenir de ces animaux s'ils sont retirés des cirques. "On devrait nous parler d'accompagnement, pas d'interdiction", a-t-il poursuivi, rappelant que les cirques sont déjà durement touchés par la crise.
A l'autre bout de l'Assemblée nationale, des membres du Parti animaliste et d'associations comme One voice, L214, des anti-spécistes de 269 Life, se sont rassemblés, avec des pancartes pour la stérilisation obligatoire des chats ou encore pour l'abolition de la corrida (qui n'est pas concernée par la proposition de loi).
laf/rh/bat
Affaire Vecchi: la Cour de cassation française saisit la justice de l'UE #
La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français a saisi mardi la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), dans le cadre de la demande de remise à l'Italie du militant altermondialiste Vincenzo Vecchi, condamné après les émeutes du G8 de Gènes en 2001.
"Il ne paraît pas possible de considérer que l'application correcte du droit de l'Union s'impose avec une telle évidence qu'elle ne laisse place à aucun doute raisonnable", écrit la Cour de cassation dans un arrêt consulté par l'AFP, en posant trois questions d'interprétation du droit européen.
Demandant la mise en oeuvre de la "procédure accélérée", elle transmet ces trois "questions préjudicielles" à la CJUE portant notamment sur le principe de double incrimination et les modalités d'exécution du mandat d'arrêt européen (MAE).
Dans l'attente de la décision de la CJUE, la Cour de cassation a renvoyé l'examen de l'affaire à l'audience 22 juin 2021.
Vincenzo Vecchi, 47 ans, s'est réfugié en Bretagne après avoir été condamné en 2009 à 12 ans et demi de prison en Italie. Après la cour d'appel de Rennes (ouest de la France) en 2019, celle d'Angers avait refusé en novembre 2020 d'exécuter le mandat d'arrêt européen émis par l'Italie à l'encontre de M. Vecchi, au motif que la peine principale de dix ans de prison encourue par M. Vecchi pour "dévastation et pillage" n'avait pas d'équivalent en France.
Cette incrimination, introduite dans le code pénal italien sous Mussolini, concentre depuis le début de l'affaire les critiques de la défense et du comité de soutien de M. Vecchi.
M. Vecchi faisait partie des "dix de Gênes", dix militants condamnés, souvent à des peines très lourdes, pour les affrontements du G8. Il avait été arrêté le 8 août 2019 à Rochefort-en-Terre (Morbihan), où il travaillait comme peintre en bâtiment depuis de nombreuses années.
Après trois mois de détention, il a été libéré le 15 novembre 2019 par la cour d'appel de Rennes, qui a jugé irrégulière "la procédure d'exécution" du mandat d'arrêt européen. La Cour de cassation avait dans un premier temps renvoyé l'affaire devant la cour d'appel d'Angers.
aag/db/jg/fio
Crise sanitaire, salaires... une partie du monde de l'éducation mobilisée #
"Une vraie colère qui monte": des milliers de personnels de l'éducation nationale, rejoints par les infirmières scolaires mais aussi les lycéens et les étudiants, se sont mobilisés mardi partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail et la gestion de la crise sanitaire.
Selon le ministère de l'Education, le taux de grévistes des enseignants s'élevait à la mi-journée à 11%.
De son côté, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, relevait un tiers de grévistes. Dans le second degré, le Snes-FSU, estimait ce taux à 40%.
A l'appel d'une intersyndicale composée notamment de laFSU, de la CGT et de FO, des défilés se sont tenus à Paris et dans de nombreuses villes comme Marseille, Toulouse, Rennes, Bordeaux, Grenoble ou Clermont-Ferrand.
Dans la capitale, la manifestation est partie en début d'après-midi des jardins du Luxembourg pour rallier le ministère rue de Grenelle, où une délégation de personnels devait être reçue dans l'après-midi.
Sur le pavé parisien, Marion, 35 ans, prof de français dans un collège francilien, a dénoncé des conditions sanitaires qui sont "loin de respecter le protocole": "il faut faire des demi-groupes au collège car il y a trop de brassage", estime-t-elle.
Eloignés de leur fac depuis des semaines, de nombreux étudiants sont venus grossir les rangs de la manifestation parisienne pour exiger d'y revenir en cours. "J'ai repris cette semaine en alterné, ça fait un bien fou de revoir les gens de la fac. Mais globalement, je me sens très seule, j'ai fait un mois d'insomnie à cause des écrans", explique Zoe, 19 ans, en première année de licence de géographie à Paris 1.
Depuis lundi, les étudiants de première année peuvent reprendre par demi-groupes les travaux dirigés (TD) en présentiel. D'autres niveaux devraient suivre dans le respect d'une jauge maximale de 20%, à condition toutefois que le gouvernement n'ordonne pas de reconfinement strict.
Dans la manifestation de Marseille, Juliette Nigoghossian, 20 ans, étudiante en fac d'italien à Aix-en-Provence, explique qu'"une langue vivante, ça ne s'apprend pas sur Zoom mais en échangeant, en parlant. Aujourd'hui, tout est déshumanisé avec des visioconf toute la journée. On nous enterre chez nous".
Les personnels de l'éducation ont eux aussi dénoncé leurs conditions de travail, ainsi que leurs salaires. "C'est un moment crucial pour l'éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets", a assuré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au "Grenelle des enseignants" lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s'achever en février.
"Ce qui est entrepris par le ministère n'est absolument pas satisfaisant, c'est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante", a regretté M. Teste.
Sous un petit panneau "Je suis aussi gelée que le point d'indice", Julie, professeure des écoles à Bordeaux, en a "ras-le-bol" des conditions de travail dans l'éducation nationale.
A Grenoble, Camille Vittoz, professeur de SVT, est venue protester "contre la communication de notre ministre" sur des augmentations salariales dont "à peu près 70% d'entre nous" ne profiterons pas.
En novembre, le ministère avait annoncé des revalorisations de salaires à partir de 2021, ciblées surtout sur les plus jeunes. Mais les organisations syndicales espèrent qu'une loi pluriannuelle, promise au moment de la réforme des retraites, viendra consacrer des hausses pérennes et substantielles pour toute la profession.
Les infirmières scolaires, qui dénoncent la gestion de la crise sanitaire, ont elles aussi appelé à se mobiliser aux côtés des enseignants.
Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire et doivent gérer les "phases de dépistage et de tracing", au détriment de l'accompagnement des élèves.
"La grave conséquence de cela: nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement", a-t-elle alerté.
asm-ito/pa/mm
LBD, IGPN: des députés présentent 35 mesures pour améliorer le maintien de l'ordre #
Interdiction du LBD lors des manifestations sauf cas d'"émeute", utilisation de caméras et drones, renforcement des enquêtes pour violences policières: un rapport parlementaire recommande 35 mesures pour "rétablir la confiance" entre la population et les forces de l'ordre.
"Le maintien de l'ordre répond à un équilibre subtil" entre liberté de manifester, sécurité des manifestants et protection de l'ordre public, souligne en exergue du rapport le président de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le maintien de l'ordre, l'ancien policier Jean-Michel Fauvergue.
Or cet équilibre a été mis à mal avec l'émergence de "groupes de casseurs" et les mobilisation des "gilets jaunes", qui ont donné lieu à des violences de manifestants mais aussi à des "comportements inadaptés" des forces de l'ordre, des "actes isolés et illégitimes" parfois filmés et qui ont pu choquer l'opinion, ajoute le député LREM de Seine-et-Marne.
Les 35 propositions de ce rapport, que l'AFP s'est procuré mardi et qui doit être adopté mercredi en commission, visent à rétablir cet équilibre, fondement de "la relation de confiance entre tous les citoyens et les forces de l'ordre", explique le rapporteur du texte, le député PS de Charente Jérôme Lambert.
Estimant que cet équilibre a longtemps prévalu, le texte recommande l'interdiction en manifestation du lanceur de balle de défense (LBD), sauf dans des cas extrêmes de "grave danger ou d'"émeute".
L'interdiction du LBD, accusé d'avoir éborgné une vingtaine de personnes lors des mobilisation de "gilets jaunes", est réclamée depuis plusieurs années notamment par le Défenseur des droits.
Interrogé mardi matin sur le sujet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) adopté en septembre dernier prévoyait déjà "l'utilisation d'armes comme le LBD dans des conditions extrêmement précises", "réduites" et contrôlées.
Le rapport recommande plutôt, lors des "manifestations problématiques", d'utiliser les canons à eau et de ne "recourir à la technique d'encerclement", (ou "nasse", dénoncée par les manifestants) qu'en cas de "risques sérieux".
Le texte préconise également que le maintien de l'ordre ne soit géré que par des unités spécialisées, CRS et gendarmes mobiles. Ces dernières années, des unités appelées en renfort comme les brigades anti-criminalité (BAC), ont été accusées par des manifestants d'être particulièrement violentes.
Pour renforcer la "réactivité" des forces de l'ordre lors des manifestations, le rapport recommande la mise en place d'un "commandement unique" et l'exploitation "en direct les images captées par les caméras piétons des forces de l'ordre" et par des drones.
Il recommande également d'adapter le SNMO, accusé par nombre de médias d'entraver la liberté de la presse, pour permettre aux journalistes et observateurs d'observer les opérations de maintien de l'ordre jusqu'à leur terme.
Le rapport souligne surtout la nécessité d'éradiquer les "comportements inadaptés" des forces de l'ordre - il évite le terme de "violences policières", trop "systémique" selon lui - en plaidant dans ce cas pour la désignation automatique d'un juge d'instruction, et pour le dépaysement des enquêtes.
"Nous souhaitons que les violences illégitimes commises au sein des forces de l'ordre fassent systématiquement l'objet d'enquêtes et de poursuites adéquates", écrit M. Fauvergue, alors que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", est régulièrement accusée de partialité et de ne pas ou peu sanctionner les policiers mis en cause.
S'il ne propose par de dissoudre l'IGPN, le rapport préconise un "suivi annuel des suites" de ses enquêtes, ainsi que de celles de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), et un renforcement des sanctions disciplinaires.
Il se prononce également pour la suppression de la tutelle de la police et de la gendarmerie nationales sur l'IGPN et l'IGGN et leur rattachement direct au ministre de l'Intérieur. Il recommande également d'ouvrir ces deux instances "à des personnels extérieurs", et d'autoriser leur saisine directe par le Défenseur des droits.
"Il ne me semble pas qu'il y ait d'antinomie entre les décisions prises par le ministère de l'Intérieur et (les) conclusions du rapport", a estimé mardi matin M. Darmanin, qui s'apprête à lancer la semaine prochaine le "Beauvau de la sécurité".
emd-alh/jt/caz
Affaire Vecchi: la Cour de cassation saisit la justice de l'UE #
La Cour de cassation a saisi mardi la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) de trois questions d'interprétation du droit européen concernant la demande de remise à l'Italie du militant altermondialiste Vincenzo Vecchi, condamné après les émeutes du G8 de Gênes en 2001.
"Il ne paraît pas possible de considérer que l'application correcte du droit de l'Union s'impose avec une telle évidence qu'elle ne laisse place à aucun doute raisonnable", écrit la Cour dans un arrêt consulté par l'AFP.
Demandant la mise en oeuvre de la "procédure accélérée", elle transmet trois "questions préjudicielles" à la CJUE portant notamment sur le principe de double incrimination et les modalités d'exécution du mandat d'arrêt européen (MAE).
Dans l'attente de la décision de la CJUE, la Cour de cassation a renvoyé l'examen de l'affaire à l'audience 22 juin 2021.
Vincenzo Vecchi, 47 ans, s'est réfugié en Bretagne après avoir été condamné à 12 ans et demi de prison en Italie. Après la cour d'appel de Rennes en 2019, celle d'Angers avait refusé en novembre 2020 d'exécuter le mandat d'arrêt européen émis par l'Italie à l'encontre de M. Vecchi, au motif que la peine principale de dix ans de prison, encourue pour "dévastation et pillage", n'avait pas d'équivalent en France.
Cette incrimination, introduite dans le code pénal italien sous Mussolini, concentre depuis le début de l'affaire les critiques de la défense et du comité de soutien de M. Vecchi.
Condamné en 2009 à douze ans et demi de prison, M. Vecchi faisait partie des "dix de Gênes", dix militants condamnés, souvent à des peines très lourdes, pour les affrontements du G8. Il avait été arrêté le 8 août 2019 à Rochefort-en-Terre (Morbihan) où il travaillait comme peintre en bâtiment depuis de nombreuses années.
Après trois mois de détention, il a été libéré le 15 novembre 2019 par la cour d'appel de Rennes qui a jugé irrégulière "la procédure d'exécution" du mandat d'arrêt européen. La Cour de cassation avait dans un premier temps renvoyé l'affaire devant la cour d'appel d'Angers.
aag/db/or
Le monde de l'éducation mobilisé mardi pour dénoncer la gestion de la crise #
Crise sanitaire, salaires des profs: des personnels de l'éducation nationale, rejoints par les infirmières scolaires mais aussi les lycéens et les étudiants, étaient en grève mardi et se mobilisaient partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail.
Selon le ministère de l'Education, le taux de grévistes des enseignants s'élevait à la mi-journée à 11%.
De son côté, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, relevait un tiers de grévistes dans le premier degré. Dans le second degré, le Snes-FSU, premier syndicat, estimait ce taux à 40% des professeurs, CPE, PsyEN (psy de l'éducation nationale), AED (assistants d'éducation) et AESH (accompagnants d'élèves handicapés).
A l'appel d'une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, de nombreux défilés étaient prévus à Paris et en régions.
Un millier de personnes, selon les syndicats, ont manifesté dans la matinée à Clermont-Ferrand derrière une banderole "urgence pour le service public de l'éducation". Parmi elles, Magali Gallais, 44 ans, CPE: "On brasse des élèves toute la journée, ils oublient souvent de mettre leur masque correctement, on est exposé au virus en permanence".
Un millier d'enseignants, animateurs, assistants d'éducation ou étudiants ont également battu le pavé à Toulouse. Nina Garnier, 43 ans et professeur des écoles, y a souligné le "manque criant de moyens, surtout depuis le début de la crise sanitaire." "Il n'y a pas de remplaçants quand les collègues sont malades. C'est un travail que j'aime, que j'ai toujours aimé mais aujourd'hui je suis épuisée".
Par un froid glacial, au moins 1.000 personnes ont défilé à Rennes. "On a eu une perte de pouvoir d"achat en dix ans de 275 euros mensuels par personne", a dénonçait Axel Benoist, le secrétaire national du Snuep-FSU (enseignement professionnel).
Dans la capitale, une manifestation doit partir des jardins du Luxembourg à 13H00 pour rallier le ministère rue de Grenelle.
"C'est un moment crucial pour l'éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets", a assuré Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au "Grenelle des enseignants" lancé par le ministre Jean-Michel Blanquer, qui doit s'achever en février.
"Ce qui est entrepris par le ministère n'est absolument pas satisfaisant, c'est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante", a regretté M. Teste.
En novembre, le ministère avait annoncé des revalorisations de salaires à partir de 2021, ciblées surtout sur les plus jeunes. Mais les organisations syndicales espèrent qu'une loi pluriannuelle, promise au moment de la réforme des retraites, viendra consacrer des hausses pérennes et substantielles pour toute la profession.
Les salaires des enseignants français sont inférieurs de 7% en début de carrière à la moyenne de ceux des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Des étudiants devaient aussi se joindre à eux, six jours après s'être mobilisés contre les effets dévastateurs de l'épidémie de Covid sur leur vie quotidienne.
"La manifestation de la semaine dernière nous a permis d'obtenir des choses mais pas de nous faire totalement entendre, alors on poursuit la mobilisation pour que les étudiants puissent revenir en cours la moitié du temps en présentiel et l'autre en distanciel", a expliqué à l'AFP Mélanie Luce, présidente de l'Unef.
Le but "est vraiment d'éviter un échec massif (...) Reconfinement ou pas, les étudiants ont besoin de voir leurs profs", a-t-elle plaidé.
Les infirmières scolaires, qui dénoncent la gestion de la crise sanitaire, ont elles aussi appelé à se mobiliser aux côtés des enseignants.
Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire et doivent gérer les "phases de dépistage et de tracing", au détriment de l'accompagnement des élèves.
"La grave conséquence de cela: nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement", a-t-elle alerté.
asm-ito/pa/rhl
Grève dans l'Education: 11% de grévistes selon le ministère, 30 à 40% pour les syndicats #
Le taux de grévistes des enseignants, mobilisés mardi pour leurs salaires et pour alerter sur la situation sanitaire dans les établissements scolaires, s'élevait à 11% selon le ministère de l'Education et de 30 à 40% d'après les syndicats.
Dans le premier degré, il s'établissait à 11,72% et dans le second degré, à 12,59%, selon un communiqué du ministère. Les syndicats faisaient, eux, état de taux de grévistes plus élevés. Il serait d'un tiers dans le premier degré, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Dans le second degré, le Snes-FSU, premier syndicat, a estimé que 40% des professeurs, CPE, PsyEN (psy de l'éducation nationale), AED (assistants d'éducation), AESH (accompagnants d'élèves handicapés) sont en grève aujourd'hui.
"Aujourd'hui, la mobilisation est particulièrement importante en collège, grand oublié des annonces de Jean-Michel Blanquer depuis des mois, notamment sur le plan sanitaire", écrit le Snes-FSU.
Les personnels de l'Education nationale, rejoints par les infirmières scolaires mais aussi les lycéens et les étudiants, sont aussi appelés se mobiliser dans la rue partout en France pour faire entendre leur voix.
A l'appel d'une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, des défilés doivent se tenir à Paris et dans plusieurs autres villes. Dans la capitale, la manifestation doit partir de Luxembourg à 13H00 pour se diriger vers la rue de Grenelle, siège du ministère de l'Education nationale.
ito/jt/rhl
Maintien de l'ordre: un rapport parlementaire préconise d'interdire le LBD en manifestation #
Un rapport parlementaire recommande l'interdiction du contesté lanceur de balle de défense (LBD) en manifestation, sauf en cas "d'émeute", et un suivi accru des enquêtes pour violences policières, parmi 35 propositions destinées à améliorer le maintien de l'ordre.
Dans ce rapport que l'AFP s'est procuré mardi, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le maintien de l'ordre préconise également de ne confier ce dernier qu'à des unités spécialisées (CRS et gendarmes mobiles), de désigner un juge d'instruction automatiquement en cas de "violences illégitimes" des forces de l'ordre et d'améliorer l'encadrement de la "police des polices".
Le texte, qui doit être adopté mercredi en commission, semble prendre en compte certaines critiques visant les forces de l'ordre, accusées de violences et d'entrave à la circulation des manifestants et des journalistes. Le gouvernement les défend de son côté en mettant en avant la lutte contre les "casseurs".
Le rapport préconise d'"interdire le recours au LBD lors des mouvements de foule, sauf en cas de grave danger ou d'émeute". Et recommande plutôt, lors des "manifestations problématiques", de "généraliser" le recours aux canons à eau. Une vingtaine de personnes auraient été éborgnées par des tirs de LBD lors des manifestations de "gilets jaunes".
S'il ne propose par de dissoudre l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", parfois accusée de partialité envers des policiers, le rapport préconise un "suivi annuel des suites disciplinaires et judiciaires" de ses enquêtes, ainsi que de celles de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), et un renforcement "de la portée des propositions de (leurs) sanctions disciplinaires".
Il propose d'ouvrir l'IGPN et l'IGGN, y compris au niveau de leurs directions, "à des personnels extérieurs", et d'autoriser leur saisine directe par le Défenseur des droits.
Il propose également de "dépayser les enquêtes pour ne pas que la police locale investigue sur ses propres membres", et un renforcement des formations des policiers et gendarmes aux principes du maintien de l'ordre.
Pour renforcer la "réactivité du commandement" des forces de l'ordre lors des manifestations, il préconise la mise en place d'un "commandement unique" sur le terrain et de permettre l'exploitation "en direct les images captées par les caméras piétons des forces de l'ordre" et par des drones.
Il préconise, également de "revoir la définition légale de l'attroupement" et d'adapter le schéma national du maintien de l'ordre, accusé par nombre de médias d'entraver la liberté de la presse, pour permettre aux journalistes et observateurs de "continuer à observer les opérations de maintien de l'ordre jusqu'à leur terme".
emd/jt/or
Enseignants, infirmières scolaires et étudiants appellent à la mobilisation nationale mardi #
Crise sanitaire, salaires des profs: les personnels de l'éducation nationale, rejoints par les infirmières scolaires mais aussi les lycéens et les étudiants, sont appelés à faire grève et se mobiliser partout en France mardi pour faire entendre leur voix, à la veille d'un possible reconfinement.
A l'appel d'une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, des défilés doivent se tenir à Paris et dans plusieurs autres villes. Dans la capitale, la manifestation doit partir de Luxembourg à 13H00 pour se diriger vers la rue de Grenelle, siège du ministère de l'Education nationale.
"C'est un moment crucial pour l'éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets", assure Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au Grenelle des enseignants lancé par le ministre de l'Education qui doit s'achever en février.
Selon lui, "ce qui est entrepris par le ministère n'est absolument pas satisfaisant, c'est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante, là où il faudrait investir massivement pour permettre de recruter sur le long terme et attirer vers les métiers de l'éducation", a-t-il expliqué la semaine dernière lors d'une conférence de presse en ligne.
En novembre, le ministère avait annoncé des revalorisations à partir de 2021, ciblées surtout sur les plus jeunes. Mais les organisations syndicales espèrent qu'une loi pluriannuelle, promise au moment de la réforme des retraites, viendra consacrer des revalorisations pérennes et substantielles pour toute la profession.
Les salaires des enseignants français sont inférieurs de 7% en début de carrière à la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Pour ce nouvel appel à la mobilisation, "un tiers des enseignants sera mobilisé", selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
"Dans ce contexte difficile d'une dégradation de la situation sanitaire et d'une incertitude sur un éventuel reconfinement, cela fait plus de 100.000 personnes du premier degré qui seront en grève mardi", poursuit dans un communiqué le syndicat, qui exige "un plan d'urgence pour l'école et une réelle protection des personnels et des élèves afin de maintenir les écoles ouvertes".
L'école "fait face à une crise grave et inédite où la réussite des élèves est menacée tandis que les personnels sont en première ligne et se sentent abandonnés. Des réponses à la hauteur des enjeux sont nécessaires pour permettre un tout autre service public d'éducation", demande le Snuipp.
Des étudiants devraient aussi se joindre à eux, six jours après s'être mobilisés contre les effets dévastateurs de l'épidémie de Covid sur leur vie quotidienne.
"La manifestation de la semaine dernière nous a permis d'obtenir des choses mais pas de nous faire totalement entendre, alors on poursuit la mobilisation pour que les étudiants puissent revenir en cours la moitié du temps en présence et l'autre en distanciel", a expliqué à l'AFP Mélanie Luce, présidente de l'Unef.
Le but selon elle, "est vraiment d'éviter un échec massif". "Reconfinement ou pas, les étudiants ont besoin de voir leurs profs", a-t-elle plaidé.
Les syndicats dénoncent, eux, la gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, à commencer par les infirmières qui appellent à se mobiliser mardi aux côtés des enseignants.
Pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire et doivent gérer les "phases de dépistage et de tracing", au détriment de l'accompagnement des élèves.
"La grave conséquence de cela: nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement", prévient-elle.
Saphia Guereschi insiste: "les infirmières scolaires seront en tête de cortège, très représentées car là, la coupe est pleine".
La principale fédération de parents d'élèves FCPE appelle aussi à la grève mardi pour demander aux autorités de "mieux anticiper la crise sanitaire".
asm/pga/ao
Le lancement du 18.30 de France 3 perturbé par une grève #
Le lancement lundi sur France 3 du "18.30", nouvelle tranche d'information déclinée en 13 éditions régionales, a été perturbé sur plusieurs antennes par une grève initiée le 18 janvier, selon un communiqué des syndicats à l'origine du mouvement.
"En Auvergne Rhône-Alpes, en Nouvelle Aquitaine, en Occitanie, en PACA, en Pays de la Loire, il n'y a pas de 18h30 à l'antenne ce soir", ont indiqué les syndicats CGT, SNJ et Sud de France Télévision, qui demandent son report depuis une semaine.
France 3 n'a pas souhaité apporter plus de commentaires, tout en précisant avoir diffusé en remplacement un programme spécial sur la base de reportages réalisés en régions.
Le "18.30" diffusé du lundi au vendredi, propose "un regard renouvelé sur l'info dans les régions, juste avant les éditions locales et le 19/20", avait expliqué France 3 dans un communiqué publié mi-janvier.
Mais ce nouveau programme manque de "moyens dédiés" et de "préparation", dénoncent pour leur part les syndicats, qui appellent à une extension du mouvement.
"Notre santé, notre qualité de vie au travail, et la qualité du travail que nous devons à notre public, ne sont pas négociables", préviennent-ils.
Cette nouvelle tranche d'information s'inscrit dans une stratégie de régionalisation de France 3, qui prévoit un accroissement des contenus produits et diffusés dans les territoires, au détriment des programmes nationaux.
La chaîne s'est notamment engagée dans une politique de co-diffusion des matinales du réseau de la radio France Bleu, et développe de nouveaux formats d'émissions comme "Le grand concours des régions", créé en décembre, qui mise sur la France des terroirs.
Et ce, dans une période où l'info de proximité et les territoires suscitent l'intérêt de plusieurs acteurs dans l'audiovisuel, notamment BFM (groupe Altice) qui a lancé des chaînes locales (à Paris, Lyon, Lille...); des éditeurs de presse quotidiennne régionale qui viennent de s'allier au sein du projet "Territoires TV"; TF1 qui a créé la plateforme "JPPTV" animée par Jean-Pierre Pernaut; et l'organisation des télés locales, Locales.fr, qui milite pour la création d'une "télévision des territoires" sur la TNT.
cgu-bur/rh/rhl
Sursis et travaux d'intérêt général pour des "gilets jaunes" jugés à Orléans #
Quatre femmes ont été condamnées lundi à Orléans à une peine de 300 euros d'amende avec sursis et un homme à 70 heures de travail d'intérêt général (TIG), à la suite d'une manifestation de "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées le 16 mars 2019, a-t-on appris auprès de leur avocat.
Ils avaient été interpellés en rentrant de la manifestation, en gare de Fleury-les-Aubrais, près d'Orléans, en possession d'objets issus de magasins pillés qu'ils avaient ramassés sans participer au saccage de ces boutiques: des vêtements Hugo Boss et Celio (tee shirt, pantalons, ceinture, bas de pyjama, chaussettes...) et d'un collier Swarovski, a-t-on indiqué de même source.
Originaires de Monluçon, les cinq personnes, âgées de 29 à 60 ans, devront aussi verser aux sociétés Hugo Boss et Svarowski au total 1.200 euros pour le préjudice matériel et moral, a précisé l'avocat.
"Nous sommes un peu déçus car nous sollicitions une dispense de peine car il n'y a pas eu de véritables troubles à l'ordre public. Ces personnes, qui sont dans une situation économique difficile et qui n'ont jamais eu affaire à la justice, ont été emportées dans un mouvement de foule qu'elles n'ont pas provoqué", a commenté l'avocat des prévenus, Maître Xavier Courteille, auprès d'un correspondant de l'AFP.
Le tribunal correctionnel "a en réalité entendu nos arguments, mais n'a peut-être pas osé aller au bout du raisonnement qu'on lui demandait de tenir. Nous avons dix jours pour réfléchir, à tête reposée, si nous faisons ou pas appel", a-t-il ajouté.
Les réquisitions étaient de deux mois avec sursis ou 105 heures de TIG.
cor-mcl/db/bat
Sécurité globale: trois ans, dont deux avec sursis, requis pour des violences sur des policiers à Paris #
Le parquet a requis lundi trois ans de prison dont deux avec sursis contre un homme de 32 ans accusé d'avoir frappé des policiers lors d'une manifestation contre la proposition de loi Sécurité globale à Paris le 28 novembre.
La procureure a dénoncé une "attaque en règle" sur les forces de l'ordre et requis en outre contre le prévenu une obligation d'indemniser les victimes et l'interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
"Je me suis laissé gagner par la colère", a expliqué le manifestant, qui a reconnu dès le début de son procès les faits de violence sur personnes dépositaires de l'autorité publique en réunion qui lui étaient reprochés.
Sur plusieurs vidéos de la manifestation diffusées à l'audience, le jeune homme apparaît clairement, vêtu d'un jean bleu et d'une veste. On le voit d'abord mettre un coup de pied à un policier pour le mettre à terre puis porter plus tard des coups à d'autres fonctionnaires sur la place de la Bastille.
Identifié par les enquêteurs, il avait été interpellé à Cachan (Val-de-Marne) dans une gendarmerie désaffectée où il vivait avec des amis proches de la mouvance écologiste.
Dans le matériel saisi sur place, les policiers ont retrouvé des messages envoyés par le trentenaire le soir de la manifestation, qu'il qualifiait alors de "plus beau jour de sa vie", ainsi qu'une image que le président du tribunal a présenté comme un "guide d'agression" sur les forces de l'ordre.
Lundi, le prévenu a fait part, ému, de sa "honte" devant les quatre policiers à qui il avait porté des coups. Il a expliqué avoir "beaucoup de colère" en lui au moment des faits, survenus une semaine après le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler par des policiers.
Son avocat Me Juan Branco a plaidé la clémence du tribunal en insistant sur l'indignation suscitée par cette affaire, tout comme le démantèlement musclé quelques jours plus tôt par les forces de l'ordre d'un camp de migrants place de la République, où le prévenu se trouvait en tant que bénévole d'une association.
Me Jérôme Andrei, avocat des policiers, a lui dénoncé le "profil-type du +Black bloc+" incarnant "la haine anti-flic primaire".
Le jeune homme originaire de Paris a été remis en détention provisoire à l'issue de l'audience.
Le tribunal rendra sa décision le 10 février.
fby/pa/cb
A Marcq-en-Baroeul, l'usine Carambar n'a plus le coeur à rire #
Production au point mort, dialogue social "enlisé", arrêts de travail... une grève des salariés de l'usine Carambar à Marcq-en-Baroeul (Nord) contre une baisse de salaires qu'ils jugent "inacceptable" se prolonge jusqu'à faire craindre, à terme, une pénurie des célèbres caramels.
"C'est dur. On s'enlise dans un conflit depuis plusieurs semaines" souffle André Jorisse, secrétaire (FO) du CSE alors qu'un feu de palettes brûle devant l'usine historique, la seule au monde à produire, depuis 1954, l'iconique bâtonnet caramélisé.
Fin 2020, la direction a annoncé aux 112 salariés son projet de fermeture du site de Marcq-en-Baroeul, près de Lille, pour un déménagement à l'été sur la commune voisine de Bondues. Peu après, "on a appris qu'il y avait aussi un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", raconte à l'AFP David Poure, délégué syndical FO et conducteur de machines, qui travaille sur le site depuis plus de 20 ans.
Le projet prévoit 105 offres de reclassement, avec "des baisses de salaires" pouvant aller jusqu'à 25%, selon les syndicats. "On va faire exactement le même travail 8 km plus loin, donc on ne voit pas pourquoi on devrait être moins bien payés", s'étonnent-il. "On veut bien participer au projet" de déménagement "mais il ne faut pas gratter sur les salariés encore plus".
Depuis décembre, les débrayages s'enchainent et la production est désormais totalement arrêtée. "Énormément de salariés sont en arrêt maladie. Beaucoup ne comprennent pas, restent chez eux ou viennent avec la boule au ventre. C'est incroyable", renchérit M. Jorisse.
Se disant "consciente" de l'"effort demandé aux collaborateurs", la direction justifie sa décision par la volonté de "préparer l'avenir" en regroupant son activité sur un site "plus moderne", dans une vaste zone industrielle.
En outre, "on a un vrai problème de compétitivité" et "certains niveaux de rémunération sont déconnectés du marché", explique à l'AFP Thierry Gaillard, PDG du groupe" Carambar & Co" - racheté en 2017 par le fonds d'investissements Eurazeo qui possède notamment Lutti, Krema, Michoko et Malabar.
Il rappelle que ce plan intervient dans un "marché du bonbon en déclin", une décroissance "accélérée par la crise du Covid-19" et "une forte concurrence".
Toutefois, "les salariés conserveront leur ancienneté" et "le salaire sera maintenu pour environ 50% des offres de reclassement. Pour les autres, ce sera un ajustement contenu, jusqu'à 15%" de baisse maximum, assure M. Gaillard, soulignant que "les négociations avec les partenaires sociaux sont en cours".
Ces chiffres cachent "une confusion" entre "la rémunération et le salaire de base", estime l'avocat du CSE et des syndicats, Me Stéphane Ducrocq. Dans les faits, "tous les salariés ont un certain nombre de compléments de salaires qui vont, eux, baisser de 32 à 52%", soit une baisse totale de la rémunération nette pouvant aller jusqu'à 22%
Il se dit "surpris" par le rythme "insuffisant" des négociations - une réunion hebdomadaire - "alors que les salariés sont dehors". "Quand il y a un conflit social, il faut le résoudre! En plus, tout le monde y perd", s'alarme-t-il.
La crise pourrait-elle entraîner une pénurie des confiseries à l'emballage jaune estampillé d'une blague? "Aujourd'hui, il n'y a plus rien qui sort, donc tôt ou tard, on va forcément vers une pénurie", prévient David Poure.
"On a des pistes de sortie de crise", tempère M. Gaillard, et à ce stade "la grande majorité des magasins sont encore approvisionnés". Mais "il pourrait y avoir des ruptures" si le conflit perdure pendant "des semaines".
Le départ du site historique de Marcq-en-Baroeul, d'où sortent chaque année 7.500 tonnes de caramels, sera dans tous les cas "un déchirement", affirme le maire (LR) de la ville Bernard Gérard.
"il y a un vrai attachement des habitants à ce site. Marcq-en-Baroeul, c'est le Carambar!", s'exclame-t-il. Un "lancer de Carambar" était même organisé au printemps depuis une vingtaine d'années dans la ville, rappelle-t-il.
cmk/cab/or
A Marcq-en-Baroeul, l'usine Carambar n'a plus le coeur à rire #
Production au point mort, dialogue social "enlisé", arrêts de travail... une grève des salariés de l'usine Carambar à Marcq-en-Baroeul (Nord) contre une baisse de salaires qu'ils jugent "inacceptable" se prolonge jusqu'à faire craindre, à terme, une pénurie des célèbres caramels.
"C'est dur. On s'enlise dans un conflit depuis plusieurs semaines" souffle André Jorisse, secrétaire (FO) du CSE alors qu'un feu de palettes brûle devant l'usine historique, la seule au monde à produire, depuis 1954, l'iconique bâtonnet caramélisé.
Fin 2020, la direction a annoncé aux 112 salariés son projet de fermeture du site de Marcq-en-Baroeul, près de Lille, pour un déménagement à l'été sur la commune voisine de Bondues. Peu après, "on a appris qu'il y avait aussi un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", raconte à l'AFP David Poure, délégué syndical FO et conducteur de machines, qui travaille sur le site depuis plus de 20 ans.
Le projet prévoit 105 offres de reclassement, avec "des baisses de salaires" pouvant aller jusqu'à 25%, selon les syndicats. "On va faire exactement le même travail 8 km plus loin, donc on ne voit pas pourquoi on devrait être moins bien payés", s'étonnent-il. "On veut bien participer au projet" de déménagement "mais il ne faut pas gratter sur les salariés encore plus".
Depuis décembre, les débrayages s'enchainent et la production est désormais totalement arrêtée. "Énormément de salariés sont en arrêt maladie. Beaucoup ne comprennent pas, restent chez eux ou viennent avec la boule au ventre. C'est incroyable", renchérit M. Jorisse.
Se disant "consciente" de l'"effort demandé aux collaborateurs", la direction justifie sa décision par la volonté de "préparer l'avenir" en regroupant son activité sur un site "plus moderne", dans une vaste zone industrielle.
En outre, "on a un vrai problème de compétitivité" et "certains niveaux de rémunération sont déconnectés du marché", explique à l'AFP Thierry Gaillard, PDG du groupe" Carambar & Co" - racheté en 2017 par le fonds d'investissements Eurazeo qui possède notamment Lutti, Krema, Michoko et Malabar.
Il rappelle que ce plan intervient dans un "marché du bonbon en déclin", une décroissance "accélérée par la crise du Covid-19" et "une forte concurrence".
Toutefois, "les salariés conserveront leur ancienneté" et "le salaire sera maintenu pour environ 50% des offres de reclassement. Pour les autres, ce sera un ajustement contenu, jusqu'à 15%" de baisse maximum, assure M. Gaillard, soulignant que "les négociations avec les partenaires sociaux sont en cours".
Ces chiffres cachent "une confusion" entre "la rémunération et le salaire de base", estime l'avocat du CSE et des syndicats, Me Stéphane Ducrocq. Dans les faits, "tous les salariés ont un certain nombre de compléments de salaires qui vont, eux, baisser de 32 à 52%", soit une baisse totale de la rémunération nette pouvant aller jusqu'à 22%
Il se dit "surpris" par le rythme "insuffisant" des négociations - une réunion hebdomadaire - "alors que les salariés sont dehors". "Quand il y a un conflit social, il faut le résoudre! En plus, tout le monde y perd", s'alarme-t-il.
La crise pourrait-elle entraîner une pénurie des confiseries à l'emballage jaune estampillé d'une blague? "Aujourd'hui, il n'y a plus rien qui sort, donc tôt ou tard, on va forcément vers une pénurie", prévient David Poure.
"On a des pistes de sortie de crise", tempère M. Gaillard, et à ce stade "la grande majorité des magasins sont encore approvisionnés". Mais "il pourrait y avoir des ruptures" si le conflit perdure pendant "des semaines".
Le départ du site historique de Marcq-en-Baroeul, d'où sortent chaque année 7.500 tonnes de caramels, sera dans tous les cas "un déchirement", affirme le maire (LR) de la ville Bernard Gérard.
"il y a un vrai attachement des habitants à ce site. Marcq-en-Baroeul, c'est le Carambar!", s'exclame-t-il. Un "lancer de Carambar" était même organisé au printemps depuis une vingtaine d'années dans la ville, rappelle-t-il.
cmk/cab/or
Crise sanitaire, salaires des profs: appel à la mobilisation mardi dans l'Education nationale #
Six organisations syndicales ainsi que les infirmières scolaires ou encore les parents d'élèves appellent mardi à une journée de mobilisation nationale et de grève pour la défense des salaires des enseignants, et aussi dénoncer la gestion de la crise sanitaire dans les écoles.
A l'appel d'une intersyndicale composée notamment de la FSU, de la CGT et de FO, des défilés doivent se tenir à Paris et dans plusieurs autres villes en plein débat sur un possible reconfinement. Dans la capitale, la manifestation doit partir de Luxembourg à 13H00 pour se diriger vers la rue de Grenelle.
"C'est un moment crucial pour l'éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants qui sont très inquiets", assure Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en référence notamment au Grenelle des enseignants lancé par le ministre de l'Education qui doit s'achever bientôt.
Selon lui, "ce qui est entrepris par le ministère n'est absolument pas satisfaisant, c'est essentiellement de la communication avec une revalorisation de surface qui est très insuffisante, là où il faudrait investir massivement pour permettre de recruter sur le long terme et attirer vers les métiers de l'éducation", a-t-il expliqué la semaine dernière lors d'une conférence de presse en ligne.
Selon Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, un tiers des enseignants du premier degré seront en grève mardi. Des étudiants devraient aussi se joindre à eux, six jours après s'être mobilisés contre les effets dévastateurs de l'épidémie de Covid sur leur vie quotidienne.
Les syndicats dénoncent, eux, la gestion de la crise sanitaire dans les établissements scolaires, à commencer par les infirmières qui appellent à se mobiliser mardi aux côtés des enseignants.
Pour Saphia Guereschi secrétaire générale Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU, majoritaire), les infirmières au collège ou au lycée sont accaparées par la gestion de la crise sanitaire et doivent gérer les "phases de dépistage et de tracing", au détriment de l'accompagnement des élèves.
"La grave conséquence de cela: nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement", prévient-elle.
Mardi, elle pense "que les infirmières scolaires seront en tête de cortège, très représentées car là, la coupe est pleine", insiste Saphia Guereschi.
La principale fédération de parents d'élèves FCPE appelle aussi à la grève mardi pour appeler les autorités à "mieux anticiper la crise sanitaire".
asm/jt/it
Arrestations en Russie : une atteinte "insupportable" à l'Etat de droit, dénonce Paris #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré dimanche que la vague d'arrestations opérée la veille en Russie lors de manifestations à l'appel de l'opposant Alexeï Navalny constituait une "dérive autoritaire" et une atteinte "insupportable" à l'Etat de droit.
"Je trouve cette dérive autoritaire très inquiétante (..) La remise en cause de l'Etat de droit par ces arrestations-là, collectives et préventives, est insupportable", a-t-il dit dans l'émission "Questions politiques" de la radio France Inter, du groupe France Télévisions et du quotidien Le Monde.
Près de 3.500 manifestants au total ont été arrêtés à travers la Russie, dont 1.360 à Moscou et 523 à Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, a indiqué dimanche l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des rassemblements de protestation.
"Je trouve aussi que le succès des manifestations sur l'ensemble du territoire russe est impressionnant", a relevé le chef de la diplomatie française.
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans une centaine de villes russes, de Moscou à Vladivostok (Extrême-Orient), pour réclamer la libération de M. Navalny, l'ennemi juré du Kremlin et pourfendeur de la corruption.
"La démarche (d'Alxeï Navalny) mérite beaucoup de respect. Il a l'audace de ses actes", a ajouté Jean-Yves Le Drian, interrogé sur la décision de l'opposant de rentrer le 17 janvier en Russie, après cinq mois de convalescence en Allemagne suite à un empoisonnement présumé dont il accuse le Kremlin, en sachant qu'il serait arrêté dès sa descente d'avion.
La représsion des manifestations pèse sur le dialogue engagé par le président Emmanuel Macron avec la Russie depuis 2019, même s'il reste nécessaire, a pointé Jean-Yves Le Drian.
"C'est une dérive très préoccupante et qui remet un peu en cause la volonté de confiance et de sécurité que l'on peut avoir à l'égard de la Russie", a-t-il dit.
"Malgré tout la Russie ne va pas déménager (..) la géographie est têtue, la Russie est notre voisin et nous avons des questions de sécurité et de confiance" à discuter avec elle, a-t-il poursuvi.
Il faut que des "formes de discussions puissent avoir lieu tout en étant extrêmement clair et extrêmement ferme sur la dérive autoritaire que nous constatons", a insisté le ministre, reconnaissant au passage que "çà n'avance pas beaucoup" en la matière depuis 2019.
Les dirigeants européens ont sanctionné en octobre plusieurs hauts responsables russes pour l'empoisonnement de l'opposant afin de manifester clairement leur volonté de faire respecter le droit international.
Plusieurs d'entre eux ont par ailleurs demandé l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie si les appels à libérer l'opposant restent lettre morte.
"Il faut rendre opératoires" celles qui ont été décidées en octobre, s'est contenté d'observer Jean-Yves Le Drian, alors que les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent se pencher lundi sur la question.
vl/sg
Arrestations en Russie : une atteinte "insupportable" à l'Etat de droit, dénonce Paris #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré dimanche que la vague d'arrestations la veille en Russie lors de manifestations à l'appel de l'opposant Alexeï Navalny constituait une "dérive autoritaire" et une atteinte "insupportable" à l'Etat de droit.
"Je trouve cette dérive autoritaire très inquiétante (...) que la remise en cause de l'Etat de droit par ces arrestations-là, collectives et préventives, est insupportable", a-t-il dit dans l'émission "Questions politiques" de la radio France Inter, du groupe France Télévisions et du quotidien Le Monde.
vl/at
Manifestation de "teufeurs" à Rennes pour défendre les "free parties" #
"Touche pas à ma teuf!": plusieurs centaines de "teufeurs" se sont rassemblés samedi à Rennes pour défendre les "free parties" et contre la "répression" lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine), lors d'une manifestation qui s'est terminée en affrontements avec la police.
"On est là pour montrer qu'on ne se laissera pas faire... mais pacifiquement!", a expliqué Florian, cuisinier de 24 ans, qui a participé à la fête de Lieuron.
Comme lui, plusieurs centaines de jeunes teufeurs se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre-ville de Rennes, dans une ambiance dans un premier temps bon enfant. La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de sécurité globale.
Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes "Le hardcore, c'est bon pour le corps", "Qui sème la répression, récolte la RAVEolution" ou "Ouvrez les théâtres, pas nos arcades sourcilières".
"Ça fait 30 ans que les free parties existent et 30 ans qu'elles sont réprimées", a regretté Florian, qui dit avoir été verbalisé trois fois pendant la fête du Nouvel An.
"On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser", a renchéri Kahoura, intérimaire de 18 ans, porteuse d'une pancarte "Touche pas à ma teuf! Tous organisateurs".
"Si quelqu'un doit prendre, c'est nous tous parce qu'on était tous là, on est tous responsables", a-t-elle expliqué. "On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la Nouvelle Année. elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader", a-t-elle ajouté.
"On ne voulait de mal à personne: c'était juste une super grande boom", a approuvé Mélanie, étudiante en immobilier de 20 ans, qui tenait une pancarte "Peace and Love". "On est comme tout le monde, on n'est pas des mauvaises personnes. On a juste pas le même style."
La jeune femme a dit regretter que les organisateurs de la Rave party soient, selon elle, poursuivis plus sévèrement que certaines personnes accusées de viol.
Vers 16H00, après trois heures de rassemblement, quelques personnes ont tenté d'installer un "sound system" (système de sonorisation transportable), passé entre les mailles d'un imposant dispositif policier. Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour confisquer le matériel, dont l'utilisation avait été interdite par le préfet.
L'intervention a provoqué des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre pendant près de deux heures. Les manifestants ont jeté divers projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et un canon à eau, alors que de nombreux passants faisaient leurs achats en ce premier samedi de soldes.
Au moins une vitrine a été brisée, a constaté l'AFP. La police a fait état sur Twitter de "14 interpellations", de "légères dégradations" et de trois gendarmes mobiles blessés par des "tirs de mortiers".
"La police a chargé sans la moindre sommation les manifestant.es qui attendaient pacifiquement le discours des organisateur.ices", ont au contraire estimé les organisateurs de la manifestation dans un communiqué, en faisant état de "plusieurs personnes" blessées.
"Le mépris de la préfecture pour la jeunesse et la culture ne fera que renforcer notre détermination", ont-ils ajouté, en exigeant "l'arrêt des poursuites disproportionnées" contre les organisateurs de la Rave party.
Neuf personnes sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Un jeune homme de 22 ans, incarcéré pendant 18 jours, a été libéré vendredi.
A Bordeaux, au moins une centaine de personnes se sont réunies place de la Victoire devant une banderole "Justice sera fête".
aag-kap/cbn
Entre l'Assemblée nationale et le Medef, manifestation à Paris contre les licenciements #
Quelque 1.400 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé samedi à Paris pour réclamer "l'interdiction des licenciements", une initiative de la CGT du voyagiste TUI, rejointe par d'autres syndicats et soutenue par des politiques de gauche, dont des députés LFI.
"66 millions de procureurs anti-licenciement", pouvait-on lire sur une pancarte dans ce cortège parti de l'Assemblée nationale, en direction du siège du Medef, dans le VIIe arrondissement.
"Les salariés licenciés s'invitent dans les beaux quartiers", a tweeté la CGT Tui France, tandis que les manifestants clamaient: "De l'argent il y en a, dans les caisses du patronat" ou "Dehors Macron et son gouvernement".
Alors que TUI, numéro un mondial du tourisme, prévoit de supprimer jusqu'à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française, les élus CGT de l'entreprise avaient lancé cet appel à manifester.
Des dizaines de sections CGT mais aussi SUD/Solidaires de branches ou d'entreprises touchées par des plans sociaux comme Sanofi, Cargill, SKF ou General Electric se sont jointes à l'initiative.
"il faut la convergence des luttes", a expliqué Serge Paolozzi, délégué syndical central CGT pour GE Grid Solutions. "Sur notre site de Villeurbanne, où la direction voulait supprimer 285 postes, on a réussi en se mobilisant à sauver 100 emplois et il n'y aura pas de départs contraints. Les TUI sont venus nous soutenir et on les soutient aujourd'hui", a-t-il témoigné.
Des militants CGT de l'usine Cargill d'Haubourdin, près de Lille, qui viennent d'échouer à obtenir l'annulation d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) supprimant 170 postes, étaient également présents. "Pour nous, les premières lettres de licenciements sont déjà arrivées mais on se bat pour que l'hécatombe de PSE s'arrête en France", a témoigné Morgan, opérateur chez le géant américain du négoce et de la transformation des matières premières.
Selon le ministère du Travail, environ 800 PSE ont été initiés depuis le début de la crise du Covid en mars, contre 428 sur la même période un an auparavant.
Quelques dizaines de "gilets jaunes" et plusieurs élus de la gauche radicale participaient à la manifestation, dont les députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Adrien Quatennens et Eric Coquerel, ainsi que Philippe Poutou (NPA).
Evoquant devant les manifestants les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19, le président du groupe LFI à l'Assemblée nationale a relevé que "beaucoup de gens croyaient que dans le malheur commun, chacun prendrait sa part".
Or "tandis que les riches se sont enrichis", "nous avons marché à 80 plans de licenciements par mois, un million de personnes sont devenues pauvres" et "des centaines de milliers" de Français n'ont plus accès à l'eau, à l'électricité voire à la nourriture, a énuméré M. Mélenchon. Il a redit son souhait que soit décrété "l'état d'urgence sociale", assorti d'une "interdiction des licenciements pendant toute la période de pandémie".
far/bfa/cal
Manifestation de "teufeurs" à Rennes pour défendre les "free parties" #
"Touche pas à ma teuf!": plusieurs centaines de "teufeurs" se sont rassemblés samedi à Rennes pour défendre les "free parties" et contre la "répression" lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine), lors d'une manifestation qui s'est terminée en affrontements avec la police.
"On est là pour montrer qu'on ne se laissera pas faire... mais pacifiquement!", a expliqué Florian, cuisinier de 24 ans, qui a participé à la fête de Lieuron.
Comme lui, plusieurs centaines de jeunes teufeurs se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre-ville de Rennes, dans une ambiance dans un premier temps bon enfant. La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de sécurité globale.
Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes "Le hardcore, c'est bon pour le corps", "Qui sème la répression, récolte la RAVEolution" ou "Ouvrez les théâtres, pas nos arcades sourcilières".
"Ça fait 30 ans que les free parties existent et 30 ans qu'elles sont réprimées", a regretté Florian, qui dit avoir été verbalisé trois fois pendant la fête du Nouvel An.
"On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser", a renchéri Kahoura, intérimaire de 18 ans, porteuse d'une pancarte "Touche pas à ma teuf! Tous organisateurs".
"Si quelqu'un doit prendre, c'est nous tous parce qu'on était tous là, on est tous responsables", a-t-elle expliqué. "On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la Nouvelle Année. elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader", a-t-elle ajouté.
"On ne voulait de mal à personne: c'était juste une super grande boom", a approuvé Mélanie, étudiante en immobilier de 20 ans, qui tenait une pancarte "Peace and Love". "On est comme tout le monde, on n'est pas des mauvaises personnes. On a juste pas le même style."
La jeune femme a dit regretter que les organisateurs de la Rave party soient, selon elle, poursuivis plus sévèrement que certaines personnes accusées de viol.
Vers 16H00, après trois heures de rassemblement, quelques personnes ont tenté d'installer un "sound system" (système de sonorisation transportable), passé entre les mailles d'un imposant dispositif policier. Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour confisquer le matériel, dont l'utilisation avait été interdite par le préfet.
L'intervention a provoqué des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre pendant près de deux heures. Les manifestants ont jeté divers projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et un canon à eau, alors que de nombreux passants faisaient leurs achats en ce premier samedi de soldes.
Au moins une vitrine a été brisée, a constaté l'AFP. La police a fait état sur Twitter de "nombreuses interpellations", de la saisie du "sound system" et d'un rétablissement de l'ordre "avec professionnalisme et sang froid".
"La police a chargé sans la moindre sommation les manifestant.es qui attendaient pacifiquement le discours des organisateur.ices", ont au contraire estimé les organisateurs de la manifestation dans un communiqué, en faisant état de "plusieurs personnes" blessées.
"Le mépris de la préfecture pour la jeunesse et la culture ne fera que renforcer notre détermination", ont-ils ajouté, en exigeant "l'arrêt des poursuites disproportionnées" contre les organisateurs de la Rave party.
Neuf personnes sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Un jeune homme de 22 ans, incarcéré pendant 18 jours, a été libéré vendredi.
A Bordeaux, au moins une centaine de personnes se sont réunies place de la Victoire devant une banderole "Justice sera fête".
aag-kap/db/rhl
Entre l'Assemblée nationale et le Medef, manifestation à Paris contre les licenciements #
Entre 1.000 et 2.000 personnes, selon un journaliste de l'AFP, ont défilé samedi à Paris pour réclamer "l'interdiction des licenciements", une initiative de la CGT du voyagiste TUI, rejointe par d'autres syndicats et soutenue par des politiques de gauche, dont des députés LFI.
"66 millions de procureurs anti-licenciement", pouvait-on lire sur une pancarte dans ce cortège parti de l'Assemblée nationale, en direction du siège du Medef, dans le VIIe arrondissement.
"Les salariés licenciés s'invitent dans les beaux quartiers", a tweeté la CGT Tui France, tandis que les manifestants clamaient: "De l'argent il y en a, dans les caisses du patronat" ou "Dehors Macron et son gouvernement".
Alors que TUI, numéro un mondial du tourisme, prévoit de supprimer jusqu'à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française, les élus CGT de l'entreprise avaient lancé cet appel à manifester.
Des dizaines de sections CGT mais aussi SUD/Solidaires de branches ou d'entreprises touchées par des plans sociaux comme Sanofi, Cargill, SKF ou General Electric se sont joints à l'initiative.
"il faut la convergence des luttes", a expliqué Serge Paolozzi, délégué syndical central CGT pour GE Grid Solutions. "Sur notre site de Villeurbanne, où la direction voulait supprimer 285 postes, on a réussi en se mobilisant à sauver 100 emplois et il n'y aura pas de départs contraints. Les TUI sont venus nous soutenir et on les soutient aujourd'hui", a-t-il témoigné.
Des militants CGT de l'usine Cargill d'Haubourdin, près de Lille, qui viennent d'échouer à obtenir l'annulation d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) supprimant 170 postes, étaient également présents. "Pour nous, les premières lettres de licenciements sont déjà arrivées mais on se bat pour que l'hécatombe de PSE s'arrête en France", a témoigné Morgan, opérateur chez le géant américain du négoce et de la transformation des matières premières.
Selon le ministère du Travail, environ 800 PSE ont été initiés depuis le début de la crise du Covid en mars, contre 428 sur la même période un an auparavant.
Quelques dizaines de "gilets jaunes" et plusieurs élus de la gauche radicale participaient à la manifestation, dont les députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Adrien Quatennens et Eric Coquerel, ainsi que Philippe Poutou (NPA).
Evoquant devant les manifestants les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19, le président du groupe LFI à l'Assemblée nationale a relevé que "beaucoup de gens croyaient que dans le malheur commun, chacun prendrait sa part".
Or "tandis que les riches se sont enrichis", "nous avons marché à 80 plans de licenciements par mois, un million de personnes sont devenues pauvres" et "des centaines de milliers" de Français n'ont plus accès à l'eau, à l'électricité voire à la nourriture, a énuméré M. Mélenchon. Il a redit son souhait que soit décrété "l'état d'urgence sociale", assorti d'une "interdiction des licenciements pendant toute la période de pandémie".
far/bfa/cal
Entre l'Assemblée nationale et le Medef, manifestation à Paris contre les licenciements #
Entre 1.000 et 2.000 personnes, selon un journaliste de l'AFP, ont défilé samedi à Paris pour réclamer "l'interdiction des licenciements", une initiative de la CGT du voyagiste TUI, rejointe par d'autres syndicats et soutenue par des politiques de gauche, dont des députés LFI.
"66 millions de procureurs anti-licenciement", pouvait-on lire sur une pancarte dans ce cortège parti de l'Assemblée nationale, en direction du siège du Medef, dans le VIIe arrondissement.
"Les salariés licenciés s'invitent dans les beaux quartiers", a tweeté la CGT Tui France, tandis que les manifestants clamaient: "De l'argent il y en a, dans les caisses du patronat" ou "Dehors Macron et son gouvernement".
Alors que TUI, numéro un mondial du tourisme, prévoit de supprimer jusqu'à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française, les élus CGT de l'entreprise avaient lancé cet appel à manifester.
Des dizaines de sections CGT mais aussi SUD/Solidaires de branches ou d'entreprises touchées par des plans sociaux comme Sanofi, Cargill, SKF ou General Electric se sont joints à l'initiative.
"il faut la convergence des luttes", a expliqué Serge Paolozzi, délégué syndical central CGT pour GE Grid Solutions. "Sur notre site de Villeurbanne, où la direction voulait supprimer 285 postes, on a réussi en se mobilisant à sauver 100 emplois et il n'y aura pas de départs contraints. Les TUI sont venus nous soutenir et on les soutient aujourd'hui", a-t-il témoigné.
Des militants CGT de l'usine Cargill d'Haubourdin, près de Lille, qui viennent d'échouer à obtenir l'annulation d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) supprimant 170 postes, étaient également présents. "Pour nous, les premières lettres de licenciements sont déjà arrivées mais on se bat pour que l'hécatombe de PSE s'arrête en France", a témoigné Morgan, opérateur chez le géant américain du négoce et de la transformation des matières premières.
Selon le ministère du Travail, environ 800 PSE ont été initiés depuis le début de la crise du Covid en mars, contre 428 sur la même période un an auparavant.
Quelques dizaines de "gilets jaunes" et plusieurs élus de la gauche radicale participaient à la manifestation, dont les députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain, Adrien Quatennens et Eric Coquerel, ainsi que Philippe Poutou (NPA).
Evoquant devant les manifestants les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19, le président du groupe LFI à l'Assemblée nationale a relevé que "beaucoup de gens croyaient que dans le malheur commun, chacun prendrait sa part".
Or "tandis que les riches se sont enrichis", "nous avons marché à 80 plans de licenciements par mois, un million de personnes sont devenues pauvres" et "des centaines de milliers" de Français n'ont plus accès à l'eau, à l'électricité voire à la nourriture, a énuméré M. Mélenchon. Il a redit son souhait que soit décrété "l'état d'urgence sociale", assorti d'une "interdiction des licenciements pendant toute la période de pandémie".
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