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France: non-lieu pour un ex-officier syrien soupçonné de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 3:22 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne soupçonné de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire.

Une juge d'instruction antiterroriste a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen (nord-ouest).

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à rejoindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le soupçonnant, au vu de ses responsabilités, d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection.

Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

Saisi par une juge d'instruction, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH) a mené une enquête approfondie à son sujet, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP : surveillance de la ligne de téléphonie mobile de l'intéressé, nombreux interrogatoires, etc.

Sami Kurdi a fait l'objet d'attestations favorables de la part de journalistes l'ayant côtoyé en Syrie lorsqu'il était porte-parole de l'armée syrienne libre, mais aussi de citoyens de la ville de Rastan, où il se trouvait.

L'OCLCH a conclu en décembre 2018 que son enquête n'avait "pas permis de déterminer l'implication de Sami Kurdi dans les faits qui lui étaient reprochés" mais au contraire de démontrer qu'il "avait fait défection de l'armée régulière syrienne pour devenir porte-parole de l'Armée syrienne libre".

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

gd/rfo/pb/ia

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FEB 27

Non-lieu pour un ex-officier syrien suspecté de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 2:40 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne suspecté de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Une juge d'instruction antiterroriste parisienne a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen.

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à joindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le suspectant, au vu de ses responsabilités, d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection.

Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

Saisie par une juge d'instruction, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH) a mené une enquête approfondie à son sujet, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP : surveillance de la ligne de téléphonie mobile de l'intéressé, nombreux interrogatoires, etc.

Sami Kurdi a fait l'objet d'attestations favorables de la part de journalistes l'ayant côtoyé en Syrie lorsqu'il était porte-parole de l'armée syrienne libre, mais aussi de citoyens de la ville de Rastan où il se trouvait.

Dans son PV de synthèse de décembre 2018, l'OCLCH a conclu que son enquête n'avait "pas permis de déterminer l'implication de Sami Kurdi dans les faits qui lui étaient reprochés" mais au contraire de démontrer qu'il "avait fait défection de l'armée régulière syrienne pour devenir porte-parole de l'Armée syrienne libre".

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction Stéphanie Tacheau a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

"C'est une satisfaction, mais nous restons profondément choqués de l'ouverture de cette enquête. Il n'aurait dû rencontrer l'institution judiciaire que dans un seul cadre, celui de la victime des crimes du régime de Bachar al-Assad" ont réagi à l'AFP Me Marie Dosé et Me Justine Lévy, qui l'ont défendu.

Dans une démarche rare, la juge d'instruction Stéphanie Tacheau justifie longuement son ordonnance de non-lieu, en tançant le Parquet national antiterroriste qui souhaitait la poursuite des investigations.

"Nos moyens d'enquête sont limités" et devraient éviter d'"être mobilisés" contre des personnes "à l'encontre desquelles il n'existe aucun élément probant après des mois d'enquête", s'agace-t-elle.

"Il est établi que Sami Kurdi a posé des actes forts démontrant qu'il s'opposait à la répression sanglante des civils lorsque l'armée syrienne en devenait l'outil", insiste la juge.

gd/rfo/pb

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FEB 27

Non-lieu pour un ex-officier syrien suspecté de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 2:07 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne suspecté de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Une juge d'instruction antiterroriste parisienne a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen.

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à joindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le suspectant d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction Stéphanie Tacheau a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

"C'est une satisfaction, mais nous restons profondément choqués de l'ouverture de cette enquête. Il n'aurait dû rencontrer l'institution judiciaire que dans un seul cadre, celui de la victime des crimes du régime de Bachar al-Assad" ont réagi à l'AFP Me Marie Dosé et Me Justine Lévy, qui l'ont défendu.

gd/rfo/pb

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FEB 26

Kiev demande un "nouveau sommet" avec Poutine sur le Donbass #

2/26/2021, 12:40 PM
Paris, FRA

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a réclamé vendredi à Paris un nouveau sommet avec la Russie, la France et l'Allemagne pour obtenir "une nouvelle avancée" sur le conflit entre Kiev et Moscou dans la région du Donbass.

"L'Ukraine est persuadée que pour aller de l'avant, il faut un nouveau sommet des leaders au format Normandie", a déclaré Dmytro Kuleba après un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.

Le 9 décembre 2019, les présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que la chancelière Angela Merkel s'étaient réunis à Paris, pour la première rencontre entre le Russe et l'Ukrainien. MM. Poutine et Zelensky avaient acté leurs désaccords, tout en affirmant leur volonté de les surmonter.

"Il faut maintenant ce (nouveau) sommet avec la participation de Poutine pour une nouvelle avancée", a insisté le chef de la diplomatie ukrainienne, regrettant que les deux points de passage ouverts par Kiev sur la frontière restent fermés côté russe.

"Nous avons épuisé tous (...) nos efforts", a-t-il encore estimé.

L'Ukraine affronte les séparatistes soutenus par la Russie dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk depuis 2014, la guerre la plus meurtrière en Europe depuis celle des Balkans dans les années 90.

Le conflit qui avait commencé plusieurs semaines après l'annexion de la péninsule de Crimée par Moscou a fait plus de 13.000 morts et près de 1,5 million de déplacés. L'intensité des combats a largement baissé après des accords de paix conclus en 2015, mais le processus politique n'avance guère depuis.

M. Le Drian a estimé que la "feuille de route" actée en décembre 2019 était "toujours sur la table".

"il y a eu des progrès en matière de sécurité qui se sont traduits par un cessez-le-feu qui a été respecté, mais qui aujourd'hui commence à vaciller un peu", a-t-il observé alors que deux personnes - un soldat et un civil - ont été tuées et deux autres blessées en début de semaine dans une nouvelle flambée d'hostilités.

"Il faut poursuivre les conclusions de cette réunion de Paris pour réactiver la dimension politique de cet accord et singulièrement être vigilant sur la dimension sécuritaire", a ajouté M. Le Drian. "Mais pour avancer il faut évidement que l'ensemble des acteurs soient décidés à le faire".

dla/fz/at

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FEB 26

France: dans leur squat "indigne", des Maliens de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 9:43 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres immigrés clandestins, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil, commune de la banlieue est de Paris, qui abrite la première communauté malienne en Europe.

Vendredi, le tribunal a ordonné l'expulsion, dans un délai de neuf mois, des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens membres - non relogés car en situation irrégulière - d'un emblématique foyer de travailleurs maliens, Bara, né en 1968 et qui venait d'être démantelé.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser! (sic)".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora dans l'ancienne puissance coloniale, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non ?"

sha/tib/swi/thm

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FEB 26

Dans leur squat "indigne", les "Baras" de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 9:38 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres sans-papiers, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Vendredi, le tribunal de proximité a ordonné l'expulsion, dans un délai de neuf mois, des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens "Baras" qui n'ont pas été relogés, car en situation irrégulière, après le démantèlement du premier foyer de travailleurs maliens, né en 1968.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser!".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ça fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non?"

sha/tib/shu

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FEB 26

France: dans leur squat "indigne", des Maliens de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 8:39 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres immigrés clandestins, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil, commune de la banlieue est de Paris, qui abrite la première communauté malienne en Europe.

Vendredi, le tribunal doit statuer sur l'expulsion des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens membres - non relogés car en situation irrégulière - d'un emblématique foyer de travailleurs maliens, Bara, né en 1968 et qui venait d'être démantelé.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser! (sic)".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora dans l'ancienne puissance coloniale, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non ?"

sha/tib/swi/thm

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FEB 26

Dans leur squat "indigne", les "Baras" de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 7:30 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres sans-papiers, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Vendredi, le tribunal de proximité doit statuer sur l'expulsion des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens "Baras" qui n'ont pas été relogés, car en situation irrégulière, après le démantèlement du premier foyer de travailleurs maliens, né en 1968.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser!".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non?"

sha/tib/swi

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FEB 25

Libye : Paris assure l'exécutif provisoire de son "plein soutien" #

2/25/2021, 8:10 PM
Paris, FRA

La France a assuré l'exécutif provisoire libyen de son "plein soutien" pour conduire la transition politique jusqu'aux élections du 24 décembre.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est entretenu en ce sens avec le Premier ministre élu Abdelhamid Dbeiba et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed Al-Manfi, a indiqué son ministère jeudi dans un communiqué.

"Le ministre a assuré ses interlocuteurs du plein soutien de la France dans la mission d'achever la transition que le Forum de dialogue politique libyen leur a confiée", a souligné le Quai d'Orsay.

"Il a réaffirmé la volonté de la France que la Libye retrouve sa pleine souveraineté, son unité et sa stabilité", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre désigné, Abdel Hamid Dbeibah, doit soumettre jeudi la composition de son gouvernement en vue de son approbation par le Parlement.

Jean-Yves Le Drian a souligné "l'importance qu'un gouvernement représentatif et crédible soit formé" pour mener à bien l'organisation des élections et mettre en oeuvre l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre.

Outre la "réouverture de la route côtière", le "démantèlement des milices et le départ des troupes et des mercenaires étrangers" - proturcs et russes - doivent être rapidement mis en oeuvre, a-t-il réitéré.

La France a été régulièrement accusée de parti pris, notamment pour avoir longtemps soutenu l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

La Libye, qui vient de célébrer le 10e anniversaire de la révolte ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est confrontée au chaos, minée par les divisions politiques.

vl/lpt

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FEB 25

Guadeloupe: des associations dénoncent l'enfermement de 70 migrants naufragés #

2/25/2021, 6:56 PM
Paris, FRA

Plusieurs associations ont dénoncé jeudi les "violations des droits" de 70 migrants enfermés par les autorités dans une zone d'attente en Guadeloupe, au large de laquelle ils ont fait naufrage lundi avant d'être secourus.

Ces 70 personnes, des ressortissants haïtiens, dominicains, colombiens et indiens, dont une femme enceinte et un enfant, se sont vus notifier un refus d'entrée sur le territoire français et ont été transférées dans un hôtel pour y être enfermés, ont indiqué dans un communiqué commun quatre associations, dont La Cimade, l'Anafé (association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers) ou encore le collectif d'avocats intervenant en droit des étrangers.

"Nos associations espèrent que les violations des droits des 70 naufragés seront sanctionnées", affirment-elles, avant d'énumérer: "Difficulté ou refus de la police aux frontières d'enregistrer des demandes d'asile, séparation de famille, enfermement de certaines personnes dans des chambres dont les portes sont fermées à clef depuis l'extérieur", ou encore impossibilité de consulter un médecin.

"Certains ont pu enregistrer une demande d'asile mais la majorité de ceux à qui nous avons pu parler n'ont pas pu", affirme à l'AFP Laure Palun, directrice de l'Anafé.

Le juge des libertés et de la détention (JLD) doit, selon les associations, statuer vendredi sur la demande de prolongation de l'enfermement pour huit jours supplémentaires.

"Le rôle du JLD est de vérifier les conditions de maintien et le respect des droits des personnes enfermées. Or, le droit d'asile, le droit à la vie privée et familiale ainsi que le droit à la santé sont des droits fondamentaux garantis par les textes nationaux et internationaux. Ces droits ne souffrent, en principe, d'aucune exception", écrivent les associations.

sha//els/pb

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FEB 25

Haute-Loire: un jeune Malien menacé d'expulsion reçu en préfecture #

2/25/2021, 6:00 PM
Le Puy-en-Velay, FRA

Un jeune Malien de 19 ans menacé d'expulsion a remis de nouveaux papiers à la préfecture de Haute-Loire qui conteste l'authenticité de son acte de naissance pour le régulariser, en présence d'une centaine de personnes venues le soutenir, a constaté jeudi l'AFP.

"Nous avons fourni un nouvel acte de naissance qui va être expertisé par la police de l'Air et des Frontières, mais la préfecture s'est engagée à ce que la procédure soit rapide", a indiqué à la presse Céline d'Amore, membre de RESF (Réseau éducation sans frontière) en Haute-Loire, à la sortie de la préfecture où elle avait accompagné le jeune homme.

"J'ai suivi de nombreux jeunes étrangers et nous n'avons jamais obtenu de documents parfaitement conformes aux exigences" de l'administration française, a-t-elle ajouté, sans être en mesure de préciser dans quels délais l'expertise serait réalisée.

"A ce stade, la procédure d'éloignement envisagée est suspendue dans l'attente de la vérification de l'authenticité des documents produits", a indiqué la préfecture de Haute-Loire dans un communiqué, confirmant une nouvelle expertise.

Le couple d'enseignants qui accueille depuis deux ans ce jeune homme, Madama Diawara, n'a pas eu l'autorisation de l'accompagner.

"Madama est venu prouver sa bonne foi, nous avons bon espoir et espérons que le dossier pourra être rouvert, on se raccroche à ce que l'on peut. Mais il y a du dialogue, nous ne sommes plus face à un mur", a réagi Véronique de Marconnay, qui l'héberge depuis son arrivée en Haute-Loire en 2018 à l'âge de 16 ans.

Son compagnon, Eric Durupt, avait commencé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation.

Le jeune homme, inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole, avait effectué un stage chez un couple d'éleveurs qui lui a proposé un contrat d'apprentissage.

Mais la préfecture avait estimé qu'il "ne rempli(ssait) pas les conditions de délivrance d'un titre de séjour" et avait remis en cause l'authenticité de son acte de naissance.

Lors d'une entrevue à la préfecture le 15 février, Madama s'était vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Victime d'un malaise et hospitalisé le soir même, M. Durupt avait mis un terme à sa grève de la faim le 17 février, dans l'espoir d'une nouvelle décision.

Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi matin devant la préfecture dans le calme en signe de soutien, l'une d'elles portant un carton sur lequel était écrit "Madama, la France a besoin de toi".

La situation du jeune homme a entraîné une importante mobilisation en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.500 signatures.

cca/ag/pb

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FEB 25

Arménie, une histoire mouvementée depuis 1991 #

2/25/2021, 2:45 PM
Paris, FRA

L'Arménie, un petit pays du Caucase où le Premier ministre a dénoncé jeudi une tentative de coup d'Etat militaire, connaît une histoire agitée depuis son indépendance de l'URSS en 1991.

- Indépendance -

Le 23 septembre 1991, l'Arménie, république soviétique depuis 1922, proclame son indépendance après un référendum plébiscitant le "oui" à 99,31%.

En octobre, l'ex-dissident Levon Ter-Petrossian remporte la première présidentielle.

Deux mois plus tard, l'Arménie adhère à la Communauté des Etats indépendants (CEI, qui rassemble d'anciennes républiques soviétiques), puis rejoint l'ONU en 1992.

Le 16 mai 1994 est signé à Moscou un accord de cessez-le-feu au Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise en majorité peuplée d'Arméniens que se disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan turcophone et qui a proclamé son indépendance (non reconnue par la communauté internationale).

Ce conflit a fait plus de 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994. Aucun traité de paix n'est signé, des heurts se poursuivent.

Isolé dans ses efforts pour un règlement du conflit du Karabakh, Levon Ter-Petrossian démissionne en février 1998, Robert Kotcharian est élu pour lui succéder.

- Elections contestées -

Le 27 octobre 1999, un commando armé fait irruption dans le Parlement, tuant huit personnes, dont le Premier ministre et le président de l'Assemblée. Cette tuerie, qualifiée par les autorités de tentative de coup d'Etat, provoque plusieurs mois de crise politique.

En mars 2003, Robert Kotcharian est réélu pour un deuxième et dernier mandat de cinq ans lors d'un scrutin entaché d'irrégularités, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'opposition.

Le 20 février 2008, le Premier ministre Serge Sarkissian, ancien officier de l'armée et prorusse, remporte la présidentielle au premier tour. L'opposition dénonce des fraudes.

Le 1er mars, des manifestations dégénèrent en affrontements entre policiers et manifestants, faisant dix morts.

- Turquie: impossible réconciliation -

Le 10 octobre 2009, l'Arménie et la Turquie signent à Zurich des accords historiques visant à normaliser leurs relations, hantées par le souvenir des massacres d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. L'Arménie qualifie de "génocide" ces massacres qui ont fait selon elle quelque 1,5 million de morts.

La Turquie reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile doublée d'une famine.

Les accords, jamais ratifiés, seront désavoués en mars 2018 par Erevan.

- Révision constitutionnelle controversée -

En février 2013, Serge Sarkissian est réélu après une écrasante victoire de son parti aux législatives.

Mi-2015, des manifestations quotidiennes paralysent Erevan pendant deux mois après l'annonce d'une hausse des tarifs d'électricité.

En décembre, un référendum constitutionnel transforme le pays en république parlementaire, réforme contestée par l'opposition qui dénonce une manoeuvre du président pour rester au pouvoir après la fin de son second et dernier mandat en 2018.

- Manifestations -

En juillet 2016, des opposants réclamant la démission du président Sarkissian prennent des otages dans un commissariat d'Erevan, faisant deux morts parmi les policiers. Des manifestations antigouvernementales rassemblent des milliers de personnes.

En avril 2017, le Parti républicain du président remporte largement les législatives lors d'un scrutin contesté.

En mars 2018, les députés élisent Armen Sarkissian président, une fonction protocolaire depuis la révision constitutionnelle de 2015.

- "Révolution de velours" -

A partir de la mi-avril 2018, le chef de l'opposition Nikol Pachinian mène pendant plusieurs semaines des manifestations massives et pacifiques contre le gouvernement, accusé de ne pas lutter efficacement contre la pauvreté et la corruption.

Serge Sarkissian, Premier ministre depuis peu, démissionne. M. Pachinian devient Premier ministre, sans contrôler toutefois le Parlement.

En octobre, l'ancien journaliste démissionne, obtenant l'organisation d'élections législatives anticipées qui lui permettront d'obtenir une majorité et d'entamer une croisade anti-corruption.

- Défaite au Nagorny Karabach -

En 2020, six semaines de conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny Karabach font 6.000 morts, débouchant sur une défaite arménienne et la signature en novembre d'un accord de cessation des hostilités accordant d'importants gains territoriaux à Bakou.

Depuis cette défaite, vécue comme une humiliation nationale, l'opposition tente d'arracher le départ du Premier ministre.

- Tentative de coup d'Etat -

Le 25 février 2021, Nikol Pachinian dénonce une tentative de coup d'Etat militaire et prend la tête d'une manifestation de ses partisans afin de réaffirmer son autorité.

kd-ang/mw/avz

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FEB 25

Polynésie/nucléaire: l'Etat poursuivra les indemnisations malgré une nouvelle étude #

2/25/2021, 12:46 PM
Paris, FRA

Existe-t-il un lien un lien entre les essais nucléaires en Polynésie française et des cancers ? Pour l'Inserm, il y a trop peu de données pour trancher mais cela ne changera rien aux indemnisations prévues a assuré auprès de l'AFP le président sortant du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) Alain Christnacht.

QUESTION: Est-ce que cette étude sera un frein aux demandes d'indemnisation, comme le craignent des associations ?

REPONSE: "Le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) continue sur les critères existants, et si un jour les critères sont modifiés, le futur Civen regardera. Nous on ne change rien parce qu'on ne peut ni prendre nos décisions sur des données futures qui ne sont pas connues et qui ne le seront peut-être pas avant très longtemps, ni, ça serait absurde, suspendre la démarche d'indemnisation, alors qu'elle est faite par des gens qui sont malades. Certains guériront ou mourront de mort naturelle malgré leur cancer, ça arrive heureusement, mais d'autres sont dans un état très préoccupant, et évidemment on ne va pas leur dire que l'état de la science ne permet pas de déterminer s'ils ont droit à une indemnisation, ce serait idiot.

Q: Que pensez-vous des accusations de "négationnisme", portées par l'une des principales associations anti-nucléaires de Polynésie française ?

R: "Sur le négationnisme j'ai quand même une réponse simple, (...) avec l'accélération depuis 3 ans, depuis qu'on a changé de méthodologie en 2018 (...) le taux de satisfaction des demandes (d'indemnisation déposées auprès du Civen, NDLR) c'est 50% et ça, ça fait 10 millions d'euros par an. Donc si le gouvernement niait qu'il y a des conséquences sanitaires, évidemment il ne donnerait pas dans son budget 10 millions par an.

On est sur un débat qui est très difficile parce qu'il y a l'approche scientifique, +tant que je n'ai pas démontré selon les règles internationales, je ne suis pas affirmatif+, et il y a le ressenti polynésien qui est: +il y a énormément de cancers dus aux essais nucléaires+.

En Polynésie, (...) les chiffres sont établis: le taux de cancer par habitant pour les hommes est le même qu'en métropole, et pour les femmes, il est un peu plus élevé à cause de la thyroïde. Quand on dit +c'est que vous voulez prouver, qu'il y a aucun effet sur le cancer des essais+, je réponds non. Peut-être que s'il y avait pas eu les essais il y aurait eu moins de cancers qu'en métropole. Donc, il y en a certainement une part, mais elle est difficile à quantifier."

Q: Quelle va être la suite donnée à ce rapport ? Quand de nouvelles études seront lancées ?

R: "Pour faire cette revue des études de l'état de la science, l'Inserm a reçu sa commande en 2014 et vient de publier son rapport, rien que sur quelque chose de méthodologique.

On vient de recevoir ce rapport, donc maintenant le gouvernement va le regarder, ainsi que la direction générale de la Santé, etc. Il est probable qu'on va faire un appel à candidature. En France, le spécialiste de ce type d'étude c'est l'IRSN (l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). Donc l'IRSN, spécialiste des rayonnements, va peut-être faire des études.

Peut-être qu'il y aura des chercheurs internationaux que ça intéressera.

Il n'y a rien de concevable je crois avant 3 ou 5 ans. Le problème c'est que le temps scientifique n'est pas le temps politique, et quand on dit ça aux Polynésiens, ils ont l'impression qu'on se moque d'eux".

etr/cs/ide

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FEB 25

Polynésie/nucléaire: l'Etat poursuivra les indemnisations malgré une nouvelle étude #

2/25/2021, 12:17 PM

La publication d'un rapport de l'Inserm estimant qu'il y a trop peu de données pour établir un lien entre les essais nucléaires en Polynésie et des cancers ne changera rien aux indemnisations, assure à l'AFP le président sortant du Comité d'indemnisation, Alain Christnacht.

Selon cette étude, les résultats des études menées en Polynésie française "sont insuffisants pour conclure de façon solide sur les liens entre l'exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française et l'occurrence" de pathologies comme le cancer de la thyroïde ou les hémopathies malignes.

QUESTION: Est-ce que cette étude sera un frein aux demandes d'indemnisation, comme le craignent des associations ?

REPONSE: "Le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) continue sur les critères existants, et si un jour les critères sont modifiés, le futur Civen regardera. Nous on ne change rien parce qu'on ne peut ni prendre nos décisions sur des données futures qui ne sont pas connues et qui ne le seront peut-être pas avant très longtemps, ni, ça serait absurde, suspendre la démarche d'indemnisation, alors qu'elle est faite par des gens qui sont malades. Certains guériront ou mourront de mort naturelle malgré leur cancer, ça arrive heureusement, mais d'autres sont dans un état très préoccupant, et évidemment on ne va pas leur dire que l'état de la science ne permet pas de déterminer s'ils ont droit à une indemnisation, ce serait idiot.

Q: Que pensez-vous des accusations de "négationnisme", portées par l'une des principales associations anti-nucléaires de Polynésie française ?

R: "Sur le négationnisme j'ai quand même une réponse simple, (...) avec l'accélération depuis 3 ans, depuis qu'on a changé de méthodologie en 2018 (...) le taux de satisfaction des demandes (d'indemnisation déposées auprès du Civen, NDLR) c'est 50% et ça, ça fait 10 millions d'euros par an. Donc si le gouvernement niait qu'il y a des conséquences sanitaires, évidemment il ne donnerait pas dans son budget 10 millions par an.

On est sur un débat qui est très difficile parce qu'il y a l'approche scientifique, +tant que je n'ai pas démontré selon les règles internationales, je ne suis pas affirmatif+, et il y a le ressenti polynésien qui est: +il y a énormément de cancers dus aux essais nucléaires+.

En Polynésie, (...) les chiffres sont établis: le taux de cancer par habitant pour les hommes est le même qu'en métropole, et pour les femmes, il est un peu plus élevé à cause de la thyroïde. Quand on dit +c'est que vous voulez prouver, qu'il y a aucun effet sur le cancer des essais+, je réponds non. Peut-être que s'il y avait pas eu les essais il y aurait eu moins de cancers qu'en métropole. Donc, il y en a certainement une part, mais elle est difficile à quantifier."

Q: Quelle va être la suite donnée à ce rapport ? Quand de nouvelles études seront lancées ?

R: "Pour faire cette revue des études de l'état de la science, l'Inserm a reçu sa commande en 2014 et vient de publier son rapport, rien que sur quelque chose de méthodologique.

On vient de recevoir ce rapport, donc maintenant le gouvernement va le regarder, ainsi que la direction générale de la Santé, etc. Il est probable qu'on va faire un appel à candidature. En France, le spécialiste de ce type d'étude c'est l'IRSN (l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). Donc l'IRSN, spécialiste des rayonnements, va peut-être faire des études.

Peut-être qu'il y aura des chercheurs internationaux que ça intéressera.

Il n'y a rien de concevable je crois avant 3 ou 5 ans. Le problème c'est que le temps scientifique n'est pas le temps politique, et quand on dit ça aux Polynésiens, ils ont l'impression qu'on se moque d'eux".

etr/cs/ide

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