Bridgestone: cinq mois après l'annonce de la fermeture, le PSE signé #
Cinq mois après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune employant 863 personnes, syndicats et direction ont signé vendredi le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant l'accompagnement des salariés, alors qu'aucun projet de reprise totale du site ne semble émerger.
Un accord unanime a été trouvé sur les mesures sociales d'accompagnement des salariés de l'unique usine française du géant japonais du pneumatique, implantée depuis 60 ans dans cette ville de l'ancien bassin minier.
"Ce n'est pas une joie parce que l'usine ferme, parce qu'il n'y a pas de repreneur, mais on a obtenu des niveaux d'indemnisation comme on n'en a jamais vus", s'est félicité auprès de l'AFP l'avocat de l'intersyndicale, Me Stéphane Ducrocq.
Des budgets de formation pouvant aller jusqu'à 20.000 euros par salarié "permettent d'espérer que chaque salarié qui aura besoin d'une formation pourra la faire" a-t-il ajouté, rendant hommage aux syndicats qui ont "bossé comme des dingues", au cours de 32 journées pleines de négociations, pour obtenir "la réparation la plus importante possible".
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Mi-septembre, l'annonce brutale de la fermeture du site avait assommé les 863 salariés et suscité un branle-bas de combat politique, dans une région déjà éprouvée par la fermeture de deux autres sites de fabrication de pneus: Continental dans l'Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés en 2014).
Projetant la "cessation totale d'activité" à l'horizon du "deuxième trimestre 2021", Bridgestone avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts.
Le gouvernement était rapidement monté au créneau, dénonçant une "trahison de confiance" et une décision "incompréhensible sur le fond", puis accusant le groupe nippon d'avoir "désinvesti" de l'usine de Béthune "en faveur de ses autres sites européens, entraînant mécaniquement un déficit de compétitivité". Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui dénoncé un "assassinat prémédité".
Le gouvernement avait rapidement proposé un scénario alternatif, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros.
Mais le 12 novembre, la direction de Bridgestone avait douché tout espoir, confirmant son intention de quitter le site. Les négociations sur le PSE avaient alors débuté dans un climat de défiance, l'intersyndicale réclamant des garanties et reprochant à Bridgestone de "faire traîner" les discussions.
Les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption d'une série de mesures d'accompagnement.
Ces mesures comprennent un dispositif de pré-retraite avec prise en charge d'une durée de sept ans et allocation de 75% du salaire brut ainsi qu'un congé de reclassement de 21 à 24 mois, selon la situation des salariés, décrit alors par Me Ducrocq comme étant "à la hauteur du préjudice subi".
Le 21 janvier, les parties ont signé un deuxième accord, "améliorant significativement" les indemnités de départ initialement prévues dans le PSE, selon la direction, pour qui ce plan figure désormais "parmi les plans les plus ambitieux proposés dans la profession dans des situations de ce type".
Me Ducrocq avait salué "une vraie réussite" et un résultat "sans comparaison possible avec ce que l'on voit habituellement".
Le PSE comprend d'autres mesures d'aides au reclassement interne et externe, des aides à la mobilité géographique, à la formation et à la création d'entreprise.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
"Cette solution, qui conjuguerait l'installation de plusieurs projets notamment dans le reconditionnement de pneumatiques et dans le recyclage, pourrait représenter un potentiel de 335 à 485 emplois", selon les dirigeants.
eva-bj/rl/cb
Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement (MSA) pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, de la CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes, avait-il affirmé.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
De son côté, la CGT, qui fustige la destruction programmée de "700 emplois" directs et indirects, a estimé que "signer les MSA dans ce contexte revient à valider l'ensemble du plan de sauvegarde de l'emploi".
La "majorité" des grévistes reste "opposée à la future organisation", selon ce syndicat, qui a indiqué qu'une nouvelle AG se tiendrait lundi pour "décider des suites du mouvement".
cd-jmi-fan/pa/clp/
Bridgestone: cinq mois après l'annonce de la fermeture, le PSE signé #
Cinq mois après le choc de l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune employant 863 personnes, syndicats et direction ont signé vendredi le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant l'accompagnement des salariés, alors qu'aucun projet de reprise totale du site ne semble émerger.
Selon la direction, un "accord unanime" a été trouvé sur les mesures sociales d'accompagnement des salariés de l'unique usine française du géant japonais du pneumatique, implantée depuis 60 ans dans cette ville de l'ancien bassin minier.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion" s'est félicité, selon un communiqué de la direction, le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué de son côté à l'AFP en milieu de soirée que la signature était "en cours".
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Mi-septembre, l'annonce brutale de la fermeture du site avait assommé les 863 salariés et suscité un branle-bas de combat politique, dans une région déjà éprouvée par la fermeture de deux autres sites de fabrication de pneus: Continental dans l'Oise (683 salariés en 2010) et Goodyear à Amiens-Nord (1.143 salariés en 2014).
Projetant la "cessation totale d'activité" à l'horizon du "deuxième trimestre 2021", Bridgestone avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts, s'engageant à chercher un repreneur pour le site.
Le gouvernement était rapidement monté au créneau, dénonçant une "trahison de confiance" et une décision "incompréhensible sur le fond", puis accusant le groupe nippon d'avoir "désinvesti" de l'usine de Béthune "en faveur de ses autres sites européens, entraînant mécaniquement un déficit de compétitivité". Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait lui dénoncé un "assassinat prémédité".
Le gouvernement avait rapidement proposé un scénario alternatif, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros.
Mais le 12 novembre, la direction de Bridgestone avait douché tout espoir, confirmant son intention de quitter le site. Les négociations sur le PSE avaient alors débuté dans un climat de défiance, l'intersyndicale réclamant des garanties et reprochant à Bridgestone de "faire traîner" les discussions.
Les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption d'une série de mesures d'accompagnement.
Ces mesures comprennent un dispositif de pré-retraite avec prise en charge d'une durée de sept ans et allocation de 75% du salaire brut ainsi qu'un congé de reclassement de 21 à 24 mois, selon la situation des salariés, décrit alors par l'avocat de l'intersyndicale Stéphane Ducrocq comme étant "à la hauteur du préjudice subi".
Le 21 janvier, les parties ont signé un deuxième accord, "améliorant significativement" les indemnités de départ initialement prévues dans le PSE, selon la direction, pour qui ce plan figure désormais "parmi les plans les plus ambitieux proposés dans la profession dans des situations de ce type".
Me Ducrocq avait salué "une vraie réussite" et un résultat "sans comparaison possible avec ce que l'on voit habituellement".
Le PSE comprend d'autres mesures d'aides au reclassement interne et externe, parmi lesquelles des aides à la mobilité géographique, des aides à la formation et des aides à la création d'entreprise.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
"Cette solution, qui conjuguerait l'installation de plusieurs projets notamment dans le reconditionnement de pneumatiques et dans le recyclage, pourrait représenter un potentiel de 335 à 485 emplois", selon les dirigeants.
eva-bj/rl/mpm
PSE signé chez Bridgestone Béthune, cinq mois après l'annonce de la fermeture #
Les syndicats et la direction de l'usine Bridgestone de Béthune ont signé vendredi à l'unanimité le Plan de Sauvegarde de l'Emploi, cinq mois après l'annonce de la fermeture de ce seul site français du géant japonais du pneumatique, employant 863 personnes, a annoncé la direction.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion", s'est félicité dans un communiqué de la direction le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué pour sa part à l'AFP vendredi soir que la signature était "en cours".
"Le PSE prévoit des mesures favorisant les départs anticipés et les préretraites, un congé de reclassement, des indemnités supra-légales de départ ainsi que des mesures d'aides au reclassement interne et externe", souligne la direction.
Après une dernière réunion du Conseil économique et social (CSE) le 26 février, le plan sera transmis pour homologation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi).
Entamées dans un climat de tension, après le refus par Bridgestone du scénario alternatif à la fermeture proposé par le gouvernement, les discussions s'étaient débloquées mi-décembre, avec l'adoption par la majorité des organisations syndicales d'une série de mesures d'accompagnement, l'avocat de l'intersyndicale, Me Stéphane Ducrocq, saluant une "vraie réussite".
Bridgestone avait annoncé mi-septembre la "cessation totale d'activité" de son site de Béthune, dans l'ancien bassin minier, à l'horizon du "deuxième trimestre 2021".
Le groupe avait invoqué des "problèmes de marché structurels", une surcapacité de production en Europe et la concurrence des marques asiatiques à bas coûts, les syndicats dénonçant, eux, un assèchement des investissements de la part du groupe depuis plusieurs années.
Au mois d'octobre, le gouvernement avait proposé un scénario alternatif à la fermeture, promettant la sauvegarde d'environ 500 emplois, grâce à une restructuration et un investissement de 100 millions d'euros, mais un peu plus tard la direction de Bridgestone avait confirmé son intention de quitter le site. La négociation du PSE avait débuté dans un climat très tendu.
Mardi, la direction a annoncé que si la reprise totale de l'usine de Béthune était "peu probable", plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d'un "parc industriel multi-activités", représentant "un potentiel de 335 à 485 emplois".
bj/rl/cb
PSE signé chez Bridgestone Béthune (863 emplois), cinq mois après l'annonce de la fermeture (direction) #
Les syndicats et la direction de l'usine Bridgestone de Béthune ont signé vendredi "à l'unanimité" le Plan de Sauvegarde de l'Emploi, cinq mois après l'annonce de la fermeture de ce seul site français du géant japonais du pneumatique, employant 863 personnes, a annoncé la direction.
"Les mesures définies permettront de répondre au maximum de situations individuelles et d'accompagner les projets de reconversion", s'est félicité dans un communiqué de la direction le président de Bridgestone France Philippe Brunage. L'avocat de l'intersyndicale a indiqué pour sa part à l'AFP vendredi soir que la signature était "en cours".
bj/rl/cb
Discrimination syndicale: trois ex-délégués CGT réintégrés chez McDonald's #
Trois ex-élus CGT licenciés par un franchisé McDonald's quelques mois après l'expiration de leur mandat devront être réintégrés, indique une ordonnance du conseil de prud'hommes de Paris, qui a considéré que les griefs étaient "des prétextes" masquant une discrimination syndicale.
L'employeur doit également s'acquitter auprès des trois hommes du versement de six mois de salaires pour la période comprise entre leur licenciement et leur retour au travail, selon cette décision consultée vendredi par l'AFP.
Embauchés il y a plusieurs années par l'exploitant du McDonald's parisien situé boulevard Magenta, les trois hommes avaient ensuite été élus délégués du personnel.
Leurs mandats n'avaient toutefois pas été renouvelés lors des élections d'août 2019 et quelques mois plus tard en 2020, ils s'étaient tous retrouvés sous le coup d'une procédure de licenciement pour faute grave.
Dans l'intervalle, une grève médiatisée et l'occupation de leur restaurant avaient eu lieu en mai 2018 afin d'obtenir une revalorisation des conditions salariales.
"Leur licenciement est motivé en premier lieu par le non-respect des règles d'hygiène liées à la crise sanitaire", avait plaidé leur employeur, en produisant néanmoins des témoignages de salariés assurant que deux d'entre eux "faisaient régner une ambiance délétère" dans le restaurant.
Les éléments fournis par la direction "ne prouvent pas que la décision de licenciement a été prise pour des raisons étrangères à toute discrimination", expliquent pourtant les prud'hommes dans leur délibéré en date du 9 février.
Au contraire, "le conseil considère que malgré leur nombre, les griefs sont en réalité des prétextes pour occulter le caractère discriminatoire du licenciement", poursuit-il.
"Nous rappelons que l'ensemble des procédures en cours sont motivées par des manquements précis, répondent aux exigences du droit du travail et n'ont aucun lien avec des mouvements sociaux passés", a réagi la direction du McDonald's Magenta en précisant qu'elle se conformerait à la décision prononcée dans l'attente de l'examen de son appel.
"La direction du restaurant de Magenta tient à rappeler son attachement à la représentation syndicale et à la tenue d'un dialogue social performant", assure-t-elle encore.
En octobre, les médias en ligne Mediapart et StreetPress avaient publié des enquêtes mettant au cause les pratiques managériales des restaurants français de la chaîne américaine.
cd/bfa/dch
Fin de grève à la raffinerie Total de Grandpuits #
La grève a cessé vendredi à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), dont Total a annoncé la reconversion, à la suite d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris auprès de l'entreprise et de la CFDT.
Le mouvement de grève, entamé le 4 janvier dernier, "sur la plate-forme de Grandpuits a pris fin aujourd'hui à 14h00", a indiqué une porte-parole de Total à l'AFP.
Selon la direction, les derniers jours ont été marqués par l'aboutissement du processus social prévu dans le cadre du projet de reconversion du site et la signature des mesures sociales d'accompagnement pour les employés du site, "votées par la majorité des organisations syndicales".
"Après l'AG d'hier, la CFDT s'est prononcée pour la signature d'un accord. FO et la CFE-CGC ont indiqué qu'ils seront signataires aussi donc l'accord sera applicable. La suspension de la grève a été votée", a confirmé Geoffrey Caillon, DSC CFDT (1er syndicat chez Total) pour le raffinage-pétrochimie.
Total avait annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier et gazier.
D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d'autres sites, avait affirmé Total.
Le groupe avait assuré que 250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plate-forme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville seraient maintenus.
"Les entretiens individuels vont pouvoir commencer afin que chaque collaborateur puisse exprimer ses souhaits d'évolution professionnelle et bénéficier d'une solution adaptée à sa situation", a indiqué la direction vendredi.
"Il n'y a pas de mobilité forcée ni de licenciement et les salariés vont maintenant pouvoir commencer à être reçus pour faire valoir leurs souhaits", a souligné M. Caillon.
cd-jmi/kd/LyS
Renault: un syndicat critique la légèreté du groupe dans la gestion de salariés iraniens en France #
Un syndicat de Renault a confirmé vendredi les informations du Point selon lesquelles plusieurs salariés iraniens de Renault transférés en France pendant deux ans accusent l'entreprise de les avoir isolés, leurs familles ayant été empêchées de les rejoindre.
A la suite des sanctions américaines sur le nucléaire en 2018, qui interdisait tout échange économique avec l'Iran, Renault avait proposé à certains employés de sa coentreprise sur place d'être détachés en Europe pendant deux ans.
Cent quatorze salariés, des ingénieurs en grande partie, avaient accepté ce contrat de travailleur détaché, signé avec une filiale suisse de l'alliance Renault-Nissan.
Renault a indiqué vendredi avoir tenu en octobre 2018 une session d'information "afin que les conditions du package soient présentées aux personnes concernées et qu'ils puissent faire leur choix en connaissance de cause". Il prévoyait un logement sur place pour l'employé et une enveloppe pour permettre des allers-retours vers le pays d'origine.
Dans l'enquête du Point, sous couvert de l'anonymat, trois de ces salariés accusent Renault de ne les avoir informés qu'à leur arrivée en France, en février 2019, que leur famille ne pourrait les rejoindre que six semaines par an, avec un visa touriste.
Deux d'entre eux ont été aidés par le CFDT, a indiqué à l'AFP Franck Daoût, délégué syndical central chez Renault. Dans cette affaire, "l'entreprise ne prend pas ses responsabilités", a souligné M. Daoût. "Quand on sort des gens de leur pays pour venir travailler en France, il faut assumer. C'est léger quand on parle de responsabilité sociale de l'entreprise".
L'un des deux salariés aidés par la CFDT a souhaité rester en France "à la fin de son contrat en essayant de reprendre des études pour avoir un statut étudiant" et "a réussi à faire venir sa famille" en France.
Le deuxième, "un ingénieur avec un CDI", avait une famille restée en Iran qu'il faisait venir pour les vacances dans un pays d'Europe de l'Est vers lequel il était plus facile de voyager. C'était une situation "intenable", selon le syndicaliste: il a quitté Renault mais est resté en France.
De plus en plus utilisé au niveau européen, le statut de travailleur détaché n'implique pas de conditions expresses pour la famille du salarié: elles doivent être négociées avec l'employeur.
Alors que ces deux ans de contrat touchent à leur fin, la plupart des salariés détachés en France sont rentrés en Iran. Un de ceux qui est resté en France envisage une procédure, selon Le Point.
En Iran, aucun constructeur étranger n'a repris ses activités, les sanctions internationales étant toujours en cours. La joint-venture Renault Pars a loué son siège à Téhéran, selon l'agence officielle de l'autorité judiciaire en Iran. Seul un étage a été laissé à un petit nombre d'employés de la coentreprise locale, Renault Pars.
Celle-ci a proposé aux salariés rentrant de France un CDD de trois mois avec un accompagnement à la recherche d'emploi, indique Renault.
bur-tsz-er/ico/LyS
Résistantes en 2020, les banques devront jouer serré en 2021 #
Les établissements bancaires européens ont surmonté l'année 2020 et l'éclatement de la crise du Covid-19 sans trop de casse, mais ils devront se montrer prudents au cours d'une année 2021 pétrie d'incertitudes.
Sans conteste, les résultats publiés par les principaux groupes bancaires européens portent la marque de la crise.
L'espagnol Banco Santander a essuyé une gigantesque perte de près de 9 milliards d'euros. L'italien UniCredit et son compatriote Banca Monte dei Paschi di Siena ont affiché des pertes respectives de presque 3 milliards et 1,3 milliard. Le français Société Générale a subi une perte de 258 millions et l'allemand Commerzbank une de presque 3 milliards.
Chez d'autres, les résultats sont ressortis en baisse, à l'image du français BNP Paribas qui vu son bénéfice net reculer de 13% sur un an ou de l'espagnol BBVA dont le bénéfice a chuté de 63%. Le néerlandais ING a pour sa part fait état vendredi d'un repli de 48%.
Mais bien souvent, "ce ne sont pas des pertes sur toute l'année, seulement sur un ou deux trimestres. On a finalement peu de banques qui ont perdu de l'argent en 2020 et les pertes sont souvent liées à des provisions et des dépréciations comptables" liées à la crise du Covid-19, souligne David Benamou, directeur des investissements chez Axiom Alternative Investments.
De fait, la plupart des établissements bancaires européens ont massivement garni l'an passé leurs réserves de provisions, parfois même sur des portefeuilles de crédits considérés comme sains, pour se prémunir contre d'éventuelles turbulences futures.
Au global, "l'assise financière de tout le secteur bancaire européen a progressé l'an passé", pointent auprès de l'AFP Simon Outin et Hadia Guergouri, analystes chez Allianz Global Investors.
Elles ont pour cela pu compter sur un assouplissement des exigences réglementaires et sur un arsenal de mesures de la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités européennes leur ont par ailleurs imposé de retenir toute distribution de dividendes.
Et de fait, à la différence de la crise financière de 2008, les établissements bancaires européens ont été plutôt du côté des solutions que des problèmes, en relayant par exemple certaines mesures gouvernementales de soutien mais aussi en continuant à prêter à l'économie.
Ceci étant, "la résurgence des cas de coronavirus met en exergue le risque d'une nouvelle détérioration de l'économie. Cette incertitude, conjuguée à la disparition progressive de mesures de soutien en 2021, crée un risque considérable pour les banques", ont pointé fin décembre les analystes de Moody's dans une note.
En ce qui concerne plus particulièrement les banques françaises, elles "vont rester bénéficiaires en 2021", mais "la profitabilité restera probablement en deçà de 2019", souligne auprès de l'AFP Nicolas Malaterre, analyste bancaire chez S&P Global Ratings.
Le secteur doit en effet faire face "à un paysage concurrentiel important, une réglementation de plus en plus forte, des taux bas, des investissements massifs à prévoir dans la donnée et le numérique", a résumé auprès l'AFP Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE.
Notamment, "il y aura sûrement besoin de s'interroger plus fortement sur l'utilité et le format des réseaux", pointe M. Malaterre.
"Les banques vont devoir mettre l'accent sur la simplification et les ventes. Elles devront aussi être rigoureuses sur les coûts, et elles devraient trouver de nouvelles opportunités d'économies à partir de l'expérience de confinement et de télétravail", soulignent M. Outin et Mme Guergouri, d'Allianz GI.
Dans cette perspective, le groupe Société Générale prévoit justement de fusionner ses deux réseaux de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de 10 millions de clients.
Dans leurs activités de banques de financement et d'investissements, "elles devront en outre être dans une approche défensive face à la concurrence des banques américaines qui leurs prennent des parts de marché", ajoutent les analystes d'Allianz GI.
Les prochains mois devraient permettre d'apporter des réponses à certaines de ces questions: BPCE publiera en juin son nouveau plan stratégique pour les années futures. Société Générale présentera quant à lui mi-mai sa nouvelle stratégie concernant sa banque de financement et d'investissement.
ktr-bt/aue/nth
Le Medef, la CFDT et FO opposés à une moindre protection des salariés en cas de faillite #
Le Medef, la CFDT et FO sont opposés à un projet d'ordonnance du gouvernement qui ferait passer le paiement des salaires après celui des administrateurs et mandataires judiciaires en cas de procédure collective.
Les ressources du régime de garantie des salaires, l'AGS, qui assure le paiement des salaires de ces entreprises insolvables, proviennent d'une part de cotisations patronales et de l'autre de la réalisation des actifs des sociétés en liquidation.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance rétrograde le paiement des salaires, qui bénéficient actuellement d'un "super-privilège", au profit du paiement prioritaire d'autres créances, dont les honoraires des administrateurs.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, craignant des "des effets de bord très importants pour la paix sociale".
Le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier a souligné pour sa part dans une lettre adressée le 3 février au Premier ministre Jean Castex que l'AGS "remplit un rôle d'amortisseur social".
"Une rétrogradation de rang mettrait d'une part, le régime AGS - aujourd'hui vertueux - en difficulté et d'autre part, conduirait des milliers de salariés en situation de détresse financière et ce, dans un contexte économique dégradé", selon M. Veyrier.
Dans un communiqué diffusé lundi, la CFDT de son côté "demande le retrait de ce projet d'ordonnance, inopportun et inapproprié dans la période".
Si les ressources de l'AGS sont amputées, il n'y a que "deux solutions pour équilibrer l'AGS", explique M. Martin. "Soit on dégrade la prise en charge des salaires par l'AGS, et ça c'est vraiment pour nous la dernière extrémité et on fera tout pour l'éviter, soit on augmente les cotisations versées par les entreprises" et pour ça "c'est vraiment pas le moment".
Donc , "on s'y oppose" poursuit le président délégué du Medef qui demande aux administrateurs et mandataires judiciaires "plus de transparence et plus de concertation" sur la partie non réglementée de leurs prestations.
Le ministère de la Justice explique sur son site internet que son projet d'ordonnance, sur lequel il a engagé une consultation jusqu'au 15 février, vise à transposer la directive européenne "restructuration et insolvabilité".
"On a regardé cette directive européenne de très près et on ne voit pas en quoi elle fonderait cette modification de la hiérarchie des créanciers", a réagi sur ce point M. Martin.
boc/tsq/spi
Le Medef, la CFDT et FO opposés à une moindre protection des salariés en cas de faillite #
Le Medef, la CFDT et FO sont opposés à un projet d'ordonnance du gouvernement qui ferait passer le paiement des salaires après celui des administrateurs et mandataires judiciaires en cas de procédure collective.
Les ressources du régime de garantie des salaires, l'AGS, qui assure le paiement des salaires de ces entreprises insolvables, proviennent d'une part de cotisations patronales et de l'autre de la réalisation des actifs des sociétés en liquidation.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance rétrograde le paiement des salaires, qui bénéficient actuellement d'un "super-privilège", au profit du paiement prioritaire d'autres créances, dont les honoraires des administrateurs.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, craignant des "des effets de bord très importants pour la paix sociale".
Le secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier a souligné pour sa part dans une lettre adressée le 3 février au Premier ministre Jean Castex que l'AGS "remplit un rôle d'amortisseur social".
"Une rétrogradation de rang mettrait d'une part, le régime AGS - aujourd'hui vertueux - en difficulté et d'autre part, conduirait des milliers de salariés en situation de détresse financière et ce, dans un contexte économique dégradé", selon M. Veyrier.
Dans un communiqué diffusé lundi, la CFDT de son côté "demande le retrait de ce projet d'ordonnance, inopportun et inapproprié dans la période".
Si les ressources de l'AGS sont amputées, il n'y a que "deux solutions pour équilibrer l'AGS", explique M. Martin. "Soit on dégrade la prise en charge des salaires par l'AGS, et ça c'est vraiment pour nous la dernière extrémité et on fera tout pour l'éviter, soit on augmente les cotisations versées par les entreprises" et pour ça "c'est vraiment pas le moment".
Donc , "on s'y oppose" poursuit le président délégué du Medef qui demande aux administrateurs et mandataires judiciaires "plus de transparence et plus de concertation" sur la partie non réglementée de leurs prestations.
Le ministère de la Justice explique sur son site internet que son projet d'ordonnance, sur lequel il a engagé une consultation jusqu'au 15 février, vise à transposer la directive européenne "restructuration et insolvabilité".
"On a regardé cette directive européenne de très près et on ne voit en quoi elle fonderait cette modification de la hiérarchie des créanciers", a réagi sur ce point M. Martin.
boc/tsq/spi
Le confinement a fait s'envoler les ventes de petit électroménager en 2020 #
Plus de friteuses et de robots: condamnés à passer plus de temps enfermés chez eux l'an dernier, les Français se sont rués sur les robots de cuisine, les cafetières et d'autres appareils d'électroménager, l'un des secteurs à avoir profité de la crise, selon un bilan annuel publié vendredi.
L'une des plus fortes hausses concerne les machines à café avec broyeur, qui permettent de préparer un expresso à partir de café en grains, et qui affichent uen augmentation de 55% de ventes en 2020 par rapport à 2019.
Ce fut aussi "le grand retour des congélateurs", annonce le Groupement des marques d'appareils pour la maison (Gifam), auteur de cette bible annuelle; leurs ventes ont bondi de 18%, alors qu'elles reculaient depuis plusieurs années.
L'électroménager en général a cru de 5% en 2020, mais la croissance est double pour le petit électroménager (11,2%): 56,4 millions d'appareils ont été vendus, près d'un par Français.
"A la sortie du premier confinement, un consommateur sur deux déclarait vouloir améliorer les équipements et le confort de son logement", a indiqué la présidente du Gifam, Brigitte Petit.
L'engouement a été le plus évident pour la catégorie de la préparation culinaire, les robots multifonctions, blenders et "kitchen machines", qui a enregistré la plus forte hausse, de 27,5%.
La cuisson des aliments (multi-cuiseurs, friteuses, mini-fours) affiche un bond de 18,4%.
Mais l'entretien du logement a également contribué à la hausse record, en particulier l'entretien des sols (aspirateurs, nettoyeurs vapeur) avec une progession de 10,2%.
A noter la bonne tenue du segment du petit déjeuner (+14,5%), dopé par les machines à café avec broyeur.
Du côté du gros électroménager, l'année 2020 n'a pas non plus été mauvaise, même si la croissance est plus modérée (1,1% en valeur et des volumes stables). Les ménages ont même acheté moins de lave-vaisselle (-0,3%).
sbo/mch/ico/spi
VIE PRATIQUE: Poursuivre sciemment une activité déficitaire peut être excusé #
La négligence d'un dirigeant d'entreprise, qui peut l'amener à assumer personnellement le passif, n'est pas uniquement excusable en cas d'ignorance de sa part.
D'autres circonstances, selon la Cour de cassation, peuvent permettre d'excuser la poursuite d'une exploitation déficitaire.
Les juges ont écarté, selon ce principe, la demande d'un liquidateur judiciaire qui voulait obtenir la condamnation du gérant d'une petite entreprise à payer de sa poche le passif parce qu'il avait tardé à déposer le bilan.
Effectivement, le tribunal, en prononçant la liquidation, avait jugé que cette petite entreprise commerciale, créée et exploitée par un couple, était en cessation de paiements depuis un an alors que la loi donne 45 jours en pareille situation pour déposer le bilan.
Les gérants n'ignoraient pas cette situation, expliquait le liquidateur, et l'excuse de la simple négligence ne peut donc pas leur être reconnue.
Ce raisonnement est trop simple, a observé la Cour de cassation car la bonne foi ne peut pas se réduire à la simple ignorance de la situation par le dirigeant. En l'espèce, les gérants n'ignoraient rien mais ils avaient établi un plan de résolution des difficultés financières, vendu une grande partie du fonds de commerce, augmenté le capital et ils avaient d'ailleurs obtenu un résultat légèrement positif en cours d'année.
Cela ne permet pas de conclure, ont dit les juges, qu'ils auraient été de mauvaise foi en poursuivant abusivement une exploitation déficitaire dans leur intérêt personnel.
(Cass. Com, 3.2.2021, M 19-20.004).
or/shu
Les jeux en ligne ont décollé en 2020 à la Française des Jeux #
La Française des Jeux (FdJ), privatisée fin 2019, a enregistré une année 2020 en berne en raison de la fermeture des bars, mais la pandémie a fait bondir les jeux en ligne de 40% par rapport à l'an précédent.
Pendant la première moitié de l'année, les mises ont plongé, en particulier dans l'activité de loterie et les paris sportifs à cause de l'annulation ou du report des compétitions sportives en France comme à l'étranger, faisant perdre à la Française des Jeux près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires pendant le confinement.
Mais une "reprise progressive" pendant l'été a permis de limiter les dégâts.
Au total, les mises des joueurs dans les points de vente (bars PMU) ont baissé de 10% à 14,4 milliards d'euros l'an dernier, et celles effectuées en ligne ont bondi de près de 40%, pour atteindre plus de 1,5 milliard d'euros, soit environ 10% du total des sommes jouées dans l'Hexagone.
Au terme d'une année "inédite et contrastée" où la "crise sanitaire a eu un fort impact sur (l')activité, en particulier au premier semestre", l'opérateur de jeux, héritier de la loterie nationale créée en 1933, a connu une "bonne reprise" au second", commente la PDG Stéphane Pallez, citée dans un communiqué.
La FdJ a in fine fait 214 millions d'euros de bénéfice net.
Quant aux "mises numérisées" - qui regroupent les mises en ligne et les mises dématérialisées en point de vente- elles progressent et représentent désormais près du quart des mises totales, soit davantage qu'espéré par le groupe, qui voulait atteindre 20% en 2020.
Outre les jeux de loterie et les paris sportifs, les jeux de tirage et les jeux instantanés ont également été en baisse, pénalisés par une "moindre fréquentation des points de vente pendant les deux confinements".
ref/ico/spi
Résistantes en 2020, les banques devront jouer serré en 2021 #
Les établissements bancaires européens ont surmonté l'année 2020 et l'éclatement de la crise du Covid-19 sans trop de casse, mais ils devront se montrer prudent au cours d'une année 2021 pétrie d'incertitudes.
Sans conteste, les résultats publiés par les principaux groupes bancaires européens portent la marque de la crise.
L'espagnol Banco Santander a essuyé une gigantesque perte de près de 9 milliards d'euros. L'italien UniCredit et son compatriote Banca Monte dei Paschi di Siena ont affiché des pertes respectives de presque 3 milliards et 1,3 milliard. Le français Société Générale a subi une perte de 258 millions et l'allemand Commerzbank une de presque 3 milliards.
Chez d'autres, les résultats sont ressortis en forte baisse, à l'image du français BNP Paribas qui vu son bénéfice net reculer de 13% sur un an, ou de l'espagnol BBVA dont le bénéfice a chuté de 63%.
Mais bien souvent, "ce ne sont pas des pertes sur toute l'année, seulement sur un ou deux trimestres. On a finalement peu de banques qui ont perdu de l'argent en 2020 et les pertes sont souvent liées à des provisions et des dépréciations comptables" liées à la crise du Covid-19, souligne David Benamou, directeur des investissements chez Axiom Alternative Investments.
De fait, la plupart des établissements bancaires européens ont massivement garni l'an passé leurs réserves de provisions, parfois même sur des portefeuilles de crédits considérés comme sains, pour se prémunir contre d'éventuelles turbulences futures.
Au global, "l'assise financière de tout le secteur bancaire européen a progressé l'an passé", pointent auprès de l'AFP Simon Outin et Hadia Guergouri, analystes chez Allianz Global Investors.
Elles ont pour cela pu compter sur un assouplissement des exigences réglementaires et sur un arsenal de mesures de la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités européennes leur ont par ailleurs imposé de retenir toute distribution de dividendes.
Et de fait, à la différence de la crise financière de 2008, les établissements bancaires européens ont été plutôt du côté des solutions que des problèmes, en relayant par exemple certaines mesures gouvernementales de soutien mais aussi en continuant à prêter à l'économie.
Ceci étant, "la résurgence des cas de coronavirus met en exergue le risque d'une nouvelle détérioration de l'économie. Cette incertitude, conjuguée à la disparition progressive de mesures de soutien en 2021, crée un risque considérable pour les banques", ont pointé fin décembre les analystes de Moody's dans une note.
En ce qui concerne plus particulièrement les banques françaises, elles "vont rester bénéficiaires en 2021", mais "la profitabilité restera probablement en deçà de 2019", souligne auprès de l'AFP Nicolas Malaterre, analyste bancaire chez S&P Global Ratings.
Le secteur doit en effet faire face "à un paysage concurrentiel important, une réglementation de plus en plus forte, des taux bas, des investissements massifs à prévoir dans la donnée et le numérique", a résumé auprès l'AFP Laurent Mignon, le président du directoire de BPCE.
Notamment, "il y aura sûrement besoin de s'interroger plus fortement sur l'utilité et le format des réseaux", pointe M. Malaterre.
"Les banques vont devoir mettre l'accent sur la simplification et les ventes. Elles devront aussi être rigoureuses sur les coûts, et elles devraient trouver de nouvelles opportunités d'économies à partir de l'expérience de confinement et de télétravail", soulignent M. Outin et Mme Guergouri, d'Allianz GI.
Dans cette perspective, le groupe Société Générale prévoit justement de fusionner ses deux réseaux de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de 10 millions de clients.
Dans leurs activités de banques de financement et d'investissements, "elles devront en outre être dans une approche défensive face à la concurrence des banques américaines qui leurs prennent des parts de marché", ajoutent les analystes d'Allianz GI.
Les prochains mois devraient permettre d'apporter des réponses à certaines de ces questions: BPCE publiera en juin son nouveau plan stratégique pour les années futures. Société Générale présentera quant à lui mi-mai sa nouvelle stratégie concernant sa banque de financement et d'investissement.
ktr-bt/pn/nth
L'Oréal subit un léger repli de son bénéfice net, à cause du Covid #
Le géant français des cosmétiques L'Oréal a publié jeudi un bénéfice net en recul de 5% en 2020, à 3,56 milliards d'euros, à cause de la pandémie qui a pesé sur son chiffre d'affaires.
"La pandémie de Covid-19 qui s'est propagée à travers le monde a provoqué, par la fermeture généralisée des points de vente, une crise de l'offre qui a entraîné un recul inédit, même si momentané, du marché de la beauté", a souligné Jean-Paul Agon, le PDG de L'Oréal, cité dans un communiqué.
Après avoir connu une forte croissance en 2019, la société a enregistré des ventes de 27,99 milliards d'euros l'an passé. A taux de change et périmètre constants, ce chiffre d'affaires est en recul de 4,1%. La marge d'exploitation s'est quant à elle maintenue à 18,6%.
M. Agon s'est néanmoins dit confiant dans la capacité de L'Oréal "à surperformer le marché et, sous réserve de l'évolution de la crise sanitaire, à réaliser une année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats" en 2021, sans donner davantage de précisions.
Par branche d'activité, la situation s'avère disparate. Les ventes de la principale division du groupe, les produits grand public, ont reculé, tout comme celles des produits de beauté haut de gamme (Lancôme ou Yves Saint Laurent). La division des produits professionnels a souffert de l'impact de la fermeture des salons de coiffure au printemps, même si elle a retrouvé la croissance au second semestre.
A l'inverse, la division Cosmétique active a vu ses ventes fortement progresser, toujours dopée par l'Asie et l'Amérique du Nord.
La situation reste d'ailleurs contrastée en fonction des régions. L'Asie-Pacifique, désormais premier marché du groupe, a bénéficié d'un rebond au deuxième semestre et vu ses ventes annuelles légèrement progresser. L'Europe de l'Ouest, deuxième marché de L'Oréal, a vu à l'inverse ses ventes se replier sur l'année en données comparables. Les ventes en Amérique du Nord ont aussi reculé.
L'Oréal va proposer un dividende de 4 euros, en augmentation de +3,9%, par rapport au dividende versé en 2020.
lem/pn/LyS
Ile-de-France: nouvelle répartition de l'exploitation de bus en banlieue #
Ile-de-France Mobilités (IDFM) a réparti les cartes entre les opérateurs Transdev, Keolis et RATP Dev en attribuant jeudi cinq contrats d'exploitation de bus dans les Yvelines et le Val-d'Oise, qui représentent un total de 1 milliard d'euros sur toute leur durée.
"Les nouveaux opérateurs se sont engagés pour une amélioration de la ponctualité des bus, pour passer en moyenne de 88% à 92% de régularité" dans le cadre de ces contrats concernant 235 lignes et 2 services de transport à la demande, a relevé IDFM dans un communiqué.
Transdev --une filiale de la Caisse des dépôts-- va prendre à RATP Dev le réseau du Vexin (Val-d'Oise), pour quatre ans, et garder pendant sept ans celui de Montmorency (Val-Oise).
Keolis --filiale de la SNCF-- va exploiter pendant cinq ans les lignes de la zone située entre Argenteuil et la boucle de Montesson (Val-d'Oise et Yvelines), prises à Transdev, et aussi pendant huit ans celles de Poissy/Les Mureaux (Yvelines), actuellement exploitées à 90% par Transdev et 10% par RATP Dev.
Enfin RATP Dev va prendre à Keolis, pour huit ans, le réseau centré autour de Mantes-la-Jolie (Yvelines).
Pressée par Bruxelles d'ouvrir les 1.500 lignes de bus franciliennes à la concurrence, l'autorité régionale a commencé par le réseau Optile, qui rassemble 1.200 lignes dans toute la grande couronne (hors de la zone historique de la RATP), avec 10.000 chauffeurs.
Transdev détenait grosso modo la moitié de ce marché de 900 millions d'euros par an, suivi par Keolis (20%) et la RATP (10%, via des filiales).
L'exploitation, historiquement répartie en 135 contrats passés de gré à gré, est progressivement mise en concurrence après une rationalisation du réseau, divisé en 36 lots. IDFM en a désormais attribué 9.
liu/kd/oaa
Jura: un candidat français à la reprise partielle de l'usine Jacob Delafon #
L'entreprise française Kramer a annoncé jeudi se porter candidate au rachat de l'usine Jacob Delafon à Damparis (Jura), dernier fabricant tricolore de sanitaires en céramique, avec une reprise d'environ deux tiers des effectifs.
Le site, mis en vente en septembre par son propriétaire, le groupe américain Kohler, risque de fermer en l'absence de rachat.
Kramer, une PME familiale de robinetterie établie à Etain (Meuse), prévoit de reprendre 91 salariés sur 140, d'ici à la fin du semestre, a indiqué sa direction à l'AFP.
"J'ai envoyé une lettre d'intention à Kohler confirmant notre volonté de reprise du site de Damparis, en fixant un rétroplanning au 30 juin 2021, date à laquelle nous proposons à Kohler de se voir déchargé de la partie opérationnelle. (...) Nous proposons la reprise de 91 emplois", a écrit Manuel Rodriguez, président de Kramer.
Le projet prévoit trois temps, selon l'exposé de M.Rodriguez : jusqu'en juin 2022, la production pour le compte de Kohler "à des conditions tarifaires avantageuses"; puis le lancement, au printemps 2022, de la fabrication de modèles propres au repreneur à la suite de prospections déjà en cours et enfin "une montée en puissance progressive par l'apport de nouveaux marchés" qui aboutirait à un volume de 250.000 pièces "dans les trois à cinq années".
"La balle est dans le camp de Kohler", a ajouté M. Rodriguez.
L'entreprise Kramer est la seule a avoir formulé une proposition de reprise, a indiqué à l'AFP Rodolphe Gomis, délégué CFE-CGC de l'usine Jacob Delafon.
Bien qu'il ne reprenne pas l'intégralité des salariés, le projet "conserve l'essentiel : le savoir-faire industriel des personnels en atelier", a estimé M. Gomis, choisissant de voir "la bouteille à moitié pleine".
En outre, le développement prévu devrait générer un "renforcement des effectifs de manière significative dès le troisième exercice" de reprise, a assuré M. Rodriguez, précisant que l'effectif était passé de 151 à 140 personnes depuis l'automne dernier du fait de départs volontaires.
Créé en 1899, Jacob Delafon est le dernier fabricant français de sanitaires haut de gamme en céramique (WC, lavabos, bidets, vasques...).
La menace de disparition de cette usine plus que centenaire, porteuse d'une marque emblématique, a déclenché une forte mobilisation locale, qui a été prise en compte par le gouvernement, a salué M. Gomis.
Kramer et sa filiale Horus à Obernai (Bas-Rhin) emploient 80 personnes pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 20 millions d'euros, a précisé à l'AFP François Retailleau, directeur d'Horus.
cr-apz/maj/bow
Taxes US et pandémie font reculer les exportations de vins et spiritueux français en 2020 #
Les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de près de 14% en 2020, souffrant de la crise sanitaire et des taxes appliquées sur les vins français aux Etats-Unis, leur premier marché à l'étranger, a annoncé jeudi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Les exportations de spiritueux ont fortement décliné (-19,4% en valeur) avec la fermeture des cafés, clubs, restaurants et hôtels dans le monde entier pendant les confinements.
Les ventes de vins français à l'étranger ont pour leur part baissé de 11,3% sur le plan mondial et de 18% aux Etats-Unis, essentiellement en raison de la taxe punitive de 25% appliquée en octobre 2019 par Washington sur les bouteilles de vins tranquilles (ou sans bulles) de moins de 14 degrés, en réponse à un conflit commercial transatlantique aéronautique opposant Boeing à Airbus, a indiqué la FEVS, qualifiant 2020 d'année "au-delà" du "difficile".
"C'est certainement aux Etats-Unis que la situation demeure la plus préoccupante et donc la plus urgente. Les sanctions que subit notre secteur depuis 16 mois, encore aggravées le 12 janvier dernier (par une nouvelle salve de taxes s'étendant aux spiritueux et aux vins tranquilles en vrac, NDLR), mettent en péril la présence des vins français sur le premier marché mondial comme la pérennité de nos entreprises exportatrices et, au-delà, des 500.000 acteurs de la filière Vin", a déclaré César Giron, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.
La FEVS estime que la résolution du conflit transatlantique doit venir "d'abord" "du niveau européen". "Il est urgent que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, règle directement et sans délai ce sujet avec le Président Joe Biden", a exhorté M. Giron.
"Toutefois, le règlement urgent de ce conflit transatlantique n'exonère pas l'Etat français de ses responsabilités: nous serons reçus le 15 février par le Premier Ministre Jean Castex", a-t-il précisé en espérant "des décisions fortes en faveur des exportateurs" à cette occasion.
En valeur, les exportations de vins et spiritueux ont reculé l'an passé globalement à 12 milliards d'euros, tombant à leur niveau de 2016.
Néanmoins le secteur conserve sa deuxième place dans les excédents commerciaux français, derrière l'aéronautique.
im/ak/clp/
OPA de Veolia: Suez débouté en appel dans l'un des volets judiciaires #
Suez, qui contestait depuis septembre devant le gendarme boursier la forme choisie par Veolia pour lancer son projet d'OPA, a été débouté jeudi par la cour d'appel de Paris, et s'est redit favorable à une médiation pour sortir du conflit l'opposant à son rival.
Suez contestait la démarche en deux étapes de Veolia, composée d'une proposition d'achat faite le 30 août à Engie, principal actionnaire de Suez, avant le lancement d'une offre auprès des autres détenteurs de titres.
Le groupe assiégé avait saisi l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui le 24 septembre ne lui avait pas donné raison, et il avait fait appel. Mais la cour d'appel a jugé qu'il n'y avait pas eu formellement "pré-offre" à Engie. "Le recours, mal fondé, doit être rejeté", conclut-elle dans un arrêt consulté par l'AFP.
Suez et Veolia, entrés en guerre autour du projet de rachat de l'un par l'autre, ont multiplié les recours, et cet arrêt ne signe pas la fin de la bataille judiciaire. S'il avait abouti, celui-ci aurait toutefois pu être de nature à remettre en cause l'opération.
Jeudi, Suez à indiqué qu'il "accueillait favorablement le principe d'une médiation dans le cadre de la tentative d'offre publique de Veolia", devenue hostile lundi. "L'objectif sera également que la France conserve deux leaders mondiaux des services essentiels à l'environnement", ajoute le communiqué.
Le groupe de travail de l'Assemblée nationale dédié à l'affaire a sollicité mardi "les deux entreprises pour qu'elles acceptent un médiateur neutre, connaisseur des enjeux industriels".
Veolia pour sa part compte mener à bien son projet de fusion.
"Nous sommes confortés dans nos droits sur l'acquisition des parts d'Engie, dans nos droits d'actionnaire et avons valablement déposée une OPA. Nous sommes bien évidemment toujours ouverts à une discussion sur un périmètre élargi autour de Suez Eau France, dans l'intérêt de la concurrence, comme nous l'avons toujours dit", indique le groupe, évoquant aussi des engagements sociaux.
cho/ico/spi
RER B: Ile-de-France Mobilités menace de traîner Alstom devant les tribunaux #
Le conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) a mandaté jeudi la RATP et la SNCF de poursuivre en justice Alstom ou CAF, au cas où l'un des deux constructeurs ferroviaires n'honorerait pas le contrat de fourniture des futurs RER B.
En outre, il envisage pour les futurs appels d'offres de matériels roulant "l'introduction d'une clause de loyauté concernant les sociétés participant à ces futurs appels d'offres, basée sur le respect de leurs engagements passés et en cours".
La voeu de la présidente d'IDFM Valérie Pécresse, approuvé à unanimité, vise directement Alstom, qui a repris fin janvier son concurrent Bombardier Transport.
La RATP et la SNCF ont attribué le 13 janvier à un groupement associant Bombardier Transport et CAF un contrat de 2,56 milliards d'euros --apportés par IDFM-- pour 146 rames destinées au RER B.
Mais Alstom, dont l'offre (plus chère) n'a pas été retenue, a multiplié les recours, empêchant la signature avant sa reprise de Bombardier Transport.
Le groupe français a finalement retiré l'offre de Bombardier, la jugeant trop risquée techniquement et financièrement.
Mais la RATP et la SNCF considèrent que cette offre était inconditionnelle, et ont donc signé le contrat vendredi.
Elles ont convoqué les deux constructeurs mercredi.
Mais si Alstom s'est rendu à l'invitation et note que "le dialogue a pu se dérouler", le groupe n'a pas confirmé qu'il honorerait le contrat, selon les deux opérateurs.
Le constructeur espagnol CAF s'est lui dit partant, et a aussi menacé Alstom de poursuites en cas de rupture du groupement prévu avec Bombardier.
Au lendemain de cette réunion, le conseil d'administration d'IDFM "exige à l'unanimité qu'Alstom et CAF honorent sans délais le marché de fourniture des matériels", a indiqué l'autorité régionale des transports dans un communiqué.
Il "mandate la RATP et la SNCF d'entreprendre tout recours devant les juridictions compétentes en cas de non réalisation du marché par l'une des entreprises signataires dudit marché", a-t-il ajouté.
La "clause de loyauté" dans les futurs d'appels d'offres pourrait peser fortement, puisque IDFM est le principal client d'Alstom avec 19 milliards d'euros de commandes en cours passées au groupe et à Bombardier.
liu/ico/shu
Voitures électriques: l'industrie et des ONG demandent plus de bornes dans l'UE #
Il faut un million de bornes de recharge d'ici 2024 en Europe, ont clamé d'une seule voix l'association européenne des constructeurs automobiles et des ONG de protection de l'environnement et des consommateurs, jeudi.
Pour atteindre les objectifs du "Pacte vert" européen, il faudrait atteindre un million de bornes en accès libre d'ici 2024, et trois millions d'ici 2029, ainsi que mille stations à hydrogène, réclament l'ACEA, l'association Transport & Environment et la fédération d'unions de consommateurs BEUC dans une lettre adressée à la Commission européenne.
Les trois organisations proposent des objectifs contraignants pour chaque pays de l'Union, avec près de 400.000 bornes en 2024 pour l'Allemagne, plus de 200.000 pour la France, ou près de 40.000 pour la Belgique.
"Le marché européen des bornes électriques et stations d'hydrogène est actuellement très fragmenté et sous-doté", regrettent l'ACEA, T&E et le BEUC. "Ces objectifs contraignants pourraient créer une trajectoire claire et unifiée, indépendante des agendas nationaux".
Alors que la Commission doit présenter d'ici le mois de juin des propositions législatives concrètes pour baisser ses émissions, les trois organisations la pressent également de revoir sa directive de 2014 sur le déploiement d'une infrastructure pour les carburants alternatifs.
La commission devrait en faire un règlement européen, plus contraignant qu'une directive, selon les trois organisations. Ce règlement devrait harmoniser à travers l'Europe les standards de la recharge, pour gagner la confiance des automobilistes: détails techniques, moyens de paiement, transparence des tarifs.
Le réseau transeuropéen de transport (RTE-T), destiné à améliorer les connexions entre les réseaux nationaux le long de neuf corridors, devrait également s'enrichir de bornes de recharge "ultra-rapides" tous les 50 kilomètres, tout comme les centres urbains.
"Pour prendre en compte sérieusement le réchauffement planétaire, nous devons aller très vite vers l'électrique", a souligné William Todts, directeur exécutif de T&E. "Pour accélérer cette transition nous devons avoir des recharges universelles et simplifiées, pas seulement aux Pays-Bas et en Norvège mais à travers toute l'Europe".
"Les constructeurs européens sont engagés à fond dans cette transition vers la mobilité électrique", a poursuivi Oliver Zipse, président de l'ACEA et patron de BMW. "Mais son succès est menacé par le retard pris dans l'installation d'infrastructures de recharge à travers l'UE".
tsz/tsq/shu
Taxes US et pandémie font reculer les exportations de vins et spiritueux français en 2020 #
Les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de près de 14% en 2020, souffrant de la crise sanitaire et des taxes appliquées sur les vins français aux Etats-Unis, leur premier marché à l'étranger, a annoncé jeudi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Les exportations de spiritueux ont fortement décliné (-19,4% en valeur) avec la fermeture des cafés, clubs, restaurants et hôtels dans le monde entier pendant les confinements.
Les ventes de vins français à l'étranger ont pour leur part baissé de 11,3% sur le plan mondial et de 18% aux Etats-Unis, essentiellement en raison de la taxe punitive de 25% appliquée en octobre 2019 par Washington sur les bouteilles de vins tranquilles de moins de 14 degrés, en réponse à un conflit commercial transatlantique aéronautique opposant Boeing à Airbus, a indiqué la FEVS, qualifiant 2020 d'année "au-delà" du "difficile".
"C'est certainement aux Etats-Unis que la situation demeure la plus préoccupante et donc la plus urgente. Les sanctions que subit notre secteur depuis 16 mois, encore aggravées le 12 janvier dernier (par une nouvelle salve de taxes s'étendant aux spiritueux et aux vins tranquilles en vrac, NDLR), mettent en péril la présence des vins français sur le premier marché mondial comme la pérennité de nos entreprises exportatrices et, au-delà, des 500.000 acteurs de la filière Vin", a déclaré Cesar Biron, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.
La FEVS estime que la résolution du conflit transatlantique doit venir "d'abord" "du niveau européen". "Il est urgent que la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, règle directement et sans délai ce sujet avec le Président Joe Biden", a exhorté M. Biron.
"Toutefois, le règlement urgent de ce conflit transatlantique n'exonère pas l'Etat français de ses responsabilités: nous serons reçus le 15 février par le Premier Ministre Jean Castex", a-t-il précisé en espérant "des décisions fortes en faveur des exportateurs" à cette occasion.
En valeur, les exportations de vins et spiritueux ont reculé l'an passé globalement à 12 milliards d'euros, tombant à leur niveau de 2016.
Néanmoins le secteur conserve sa deuxième place dans les excédents commerciaux français, derrière.. l'aéronautique.
im/ak/sr
Taxes US et pandémie: les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 13,9% en 2020 (Fédération des exportateurs) #
Les exportations françaises de vins et spiritueux ont reculé de 13,9% en 2020, souffrant de la crise sanitaire et des taxes appliquées sur les vins français aux Etats-Unis, leur premier marché à l'étranger, a annoncé jeudi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Les exportations de spiritueux ont fortement décliné (-19,4% en valeur) avec la fermeture des cafés, clubs, restaurants et hôtels dans le monde entier pendant les confinements. Les ventes de vins français à l'étranger ont elles baissé de 11,3% (dont un recul de 18% aux Etats-Unis), essentiellement en raison de la taxe punitive de 25% appliquée par Washington en réponse à un conflit transatlantique aéronautique, a indiqué la FEVS, qualifiant 2020 d'année "au-delà" du "difficile".
im/ak/sr
Face à Boeing, l'A321 XLR, carte maîtresse d'Airbus pour sortir de la crise #
Airbus, qui engrange les commandes pour l'A321 XLR, compte sur la flexibilité d'emploi offerte par cette future version à "très long rayon d'action" du monocouloir pour rebondir après la pandémie et damer le pion à Boeing.
Capable d'assurer des vols de dix heures avec jusqu'à 244 passagers à bord, l'A321 XLR (pour extra long range) permettra d'exploiter avec un monocouloir des liaisons qui jusqu'ici ne pouvaient l'être que par des gros porteurs long-courriers.
Lancé lors du salon aéronautique du Bourget en juin 2019, le modèle a enregistré depuis plus de 450 commandes, dont 37 en 2020, et "il continue de bénéficier d'une très forte demande du marché", selon le directeur commercial d'Airbus, Christian Scherer.
Parmi les 24 clients de l'appareil, les compagnies American Airlines et United Airlines en ont commandé 50 chacune, l'australienne Qantas 36.
Les livraisons doivent débuter en 2023. Grâce à son rayon d'action de 4.700 milles nautiques (8.700 km), un passager pourra alors voyager de Reykjavik à Dubai ou de Londres au Cap à bord d'un appareil dérivé de l'A320, ce moyen-courrier aux six sièges de rang répartis par une allée centrale qui a fait le succès de l'avionneur européen.
L'avionneur européen l'a conçu pour attaquer le segment dit "milieu de marché", entre les moyen-courriers type A320 et B737 et les gros porteurs (A330, A350, B787 et B777), et jusque-là occupé par le seul Boeing 757 vieillissant.
Avant la survenue du Covid-19, l'A321 XLR permettait pour les compagnies d'envisager de développer de manière rentable des lignes long-courriers à faible flux de trafic et de "tester" de nouvelles destinations.
Et la pandémie a amplifié le futur besoin de lignes "point à point" dans un marché qui mettra des années à se remettre. Car l'effondrement du trafic aérien mondial a mis à bas -au moins pour un temps- le système de correspondances via les hubs aéroportuaires.
"Il correspond très bien aux besoins du marché, c'était le cas avant la pandémie mais nous pensons que ce sera encore plus le cas après", résume le patron d'Airbus, Guillaume Faury.
"Il coûte beaucoup moins cher à acheter, à entretenir" et à exploiter qu'un gros-porteur, abonde Jérôme Bouchard, spécialiste du secteur aéronautique au cabinet de conseil Oliver Wyman.
D'autant que "l'entraînement des pilotes -un facteur important de coûts- pourra être mutualisé entre des opérations de type long-courrier et des opérations court et moyen-courriers", explique-t-il à l'AFP.
Les A321 comptent actuellement à eux seuls pour près de la moitié des 6.355 monocouloirs du carnet de commandes d'Airbus. Et à terme le XLR "va représenter la majeure partie des A321" vendus, pronostique Christian Scherer.
Face à cela, le rival Boeing est pour l'instant démuni. L'avionneur américain, empêtré dans les déboires du 737 MAX et plombé par une dette de près de 64 milliards de dollars, a renoncé début 2020 à lancer son projet de NMA (New Midsize Aircraft). Cet avion pouvant transporter jusqu'à 275 passagers sur près de 9.000 kilomètres était annoncé pour 2025, avec deux ans de retard sur le XLR.
"Airbus s'est emparé du milieu de marché" sur lequel "Boeing est confronté à un défi très sérieux", juge Richard Aboulafia, analyste aéronautique chez Teal Group, d'autant que "le Covid-19 accélère le mouvement vers ce segment".
Si l'avionneur européen avait misé dans les années 2000 sur le très gros A380 quand Boeing optait avec succès pour le B787, plus petit et plus rentable, cette fois, "Airbus a gagné la partie", estime Jérôme Bouchard.
La décision d'annuler le NMA "va coûter extrêmement cher à Boeing, au moins sur les dix ans à venir", affirme-t-il à l'AFP.
Mais le géant de Seattle n'a peut-être pas dit son dernier mot. Son PDG David Calhoun a laissé entendre fin janvier que les efforts de développement s'orientaient vers un avion de cette gamme.
"Nous allons prendre notre temps" mais "nous serons prêts à offrir un produit vraiment différencié lorsque le moment viendra" a-t-il déclaré.
Selon la publication spécialisée Aviation Week, l'avionneur a commencé à sonder ses sous-traitants sur un avion qui entrerait en service à la fin de la décennie.
mra/tq/ico/zl
Pertes colossales pour les compagnies pétrolières en 2020 #
Les défis s'accumulent pour les compagnies pétrolières: déjà pressées d'agir contre le changement climatique, elles ont connu un choc historique avec la crise du Covid-19, qui s'est traduite par des pertes historiques en 2020.
Les cinq plus grandes compagnies privées du monde - BP, Chevron, ExxonMobil, Shell et Total - viennent d'annoncer des pertes nettes cumulées de 77 milliards de dollars pour 2020, lors de la publication de leurs résultats. Sans compter les 5,5 milliards perdus par le géant norvégien Equinor.
"2020 a été une année extraordinaire", a reconnu le directeur général de Shell, Ben van Beurden. "Nous nous souviendrons tous de 2020 comme d'une année charnière qui a apporté des défis inattendus et conduit à des changements significatifs", a jugé le PDG de Total, Patrick Pouyanné.
Les "supermajors" ont certes enregistré des charges purement comptables dans leurs comptes de l'an dernier mais elles ont aussi souffert d'une crise bien réelle avec la chute des cours des hydrocarbures.
La pandémie de Covid-19 a en effet massivement réduit la demande en mettant à l'arrêt des secteurs entiers de l'activité économique, comme le transport aérien. Pendant ce temps, les pays producteurs ont tardé à ajuster leur offre. Cela s'est traduit par une chute des cours, qui ont même été brièvement négatifs au printemps dernier.
Cette crise s'ajoute à la remise en cause du modèle des compagnies pétrolières, de plus en plus sous pression afin de faire plus contre le changement climatique.
"La transition énergétique, la volatilité des cours et la plus faible rentabilité augmentent les risques des producteurs de pétrole et de gaz", a souligné l'agence de notation financière S&P fin janvier. Elle se prépare à abaisser les notes de Chevron, ExxonMobil, Royal Dutch Shell, Total et du chinois CNOOC.
Les compagnies pétrolières "sont sur un terrain de plus en plus glissant car les effets du changement climatique se combinent à d'autres événements comme la pandémie du Covid-19", remarque David Elmes, professeur à la Warwick Business School.
"La pression augmente pour qu'elles se diversifient", estime-t-il.
Les groupes européens tentent en particulier de prendre le virage de la transition énergétique en investissant de plus en plus dans l'électricité d'origine renouvelable. Une dynamique qui tranche avec les programmes d'économies et les abandons de projets dans les hydrocarbures.
Pour prendre ses distances avec le pétrole, Total va symboliquement prendre le nom de TotalEnergies afin de refléter son activité désormais "multi-énergies". Avant lui, le norvégien Statoil était devenu Equinor.
Les renouvelables offrent notamment des revenus plus stables que ceux des hydrocarbures, par nature volatils. Même si cette volatilité du baril n'est pas forcément le facteur principal, aux yeux de certains observateurs.
"Les causes des diversifications d'aujourd'hui sont à rechercher du côté des politiques contre le changement climatique et des pressions des financiers, d'actionnaires, voire de clients qui pèsent sur les pétroliers pour se décarboner", estime François Lévêque, professeur à Mines-ParisTech.
De l'autre côté de l'Atlantique, ExxonMobil vient de créer un pôle dédié aux solutions "bas carbone". Mais les compagnies pétrolières américaines restent dans l'ensemble fidèles à leur coeur de métier et s'aventurent peu vers de nouveaux rivages.
"Elles ont des logiques de rentabilité à plus court terme et les marchés américains n'aiment pas trop les entreprises qui se diversifient", remarque François Lévêque.
Sous pression, les deux géants américains du secteur avaient cherché une autre porte de sortie au plus fort de la crise: ExxonMobil et Chevron avaient évoqué l'an dernier la possibilité d'une fusion, selon le Wall Street Journal, ce qui aurait créé un mastodonte mondial.
jmi/ico/zl