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Immigration : le tour de chauffe agité de Darmanin #

8/12/2022, 9:00 AM
Paris, FRA

A peine sorti de la polémique sur le Stade de France, Gérald Darmanin laboure depuis le début de l'été le terrain de l'immigration, préparant le débat annoncé à l'automne, quitte à essuyer quelques revers.

Le chaos de la finale de la Ligue des champions fin mai, qu'il avait imputé à tort aux seuls supporters anglais, aurait pu fragiliser les grandes ambitions du ministre de l'Intérieur.

Mais la séquence, que la majorité présidentielle a traînée comme un boulet tout au long de la campagne des législatives, se solde finalement en juin par sa confortable élection dans le Nord et un portefeuille élargi début juillet aux Outre-mer, une première depuis dix ans.

Gérald Darmanin bénéficie même, quelques jours plus tard, d'un non-lieu - attendu - dans l'enquête pour viol qui le vise depuis 2017.

L'orage passé, il impose dans l'opinion le thème de l'immigration au moment où le ministre de l'Economie Bruno le Maire, l'un de ses rivaux désignés pour la course à l'Elysée en 2027, attrape la lumière avec l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat.

Dans un premier entretien accordé au Monde, le 9 juillet, le ministre de l'Intérieur annonce sa volonté de supprimer les verrous qui empêchent l'expulsion des étrangers condamnés par la justice, avant d'assumer, plus tard sur BFMTV, "une forme de double peine".

- Texte reporté -

"Il a le côté très Sarko de +j'ai confiance et puis j'y vais et on verra+", expliquait au printemps à l'AFP un cadre de la majorité, juste avant le remaniement. Puis d'ajouter : "Il est très cyclique. C'est quand il est dans une phase de très grande confiance qu'il est le plus en danger".

Au risque de se prendre les pieds dans le tapis.

Le 24 juillet, il annonce sur Twitter l'arrestation d'un "délinquant étranger" après l'agression de policiers à Lyon, "totalement mis hors de cause" dans la foulée par le parquet.

L'offensive se poursuit deux jours plus tard, sur RTL, avec l'annonce d'un projet de loi immigration "à la rentrée de septembre".

Le 29 juillet, il signe lui-même l'arrêté d'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, accusé d'avoir tenu des propos antisémites, sexistes, homophobes et complotistes, remontant pour certains à plus de 20 ans et qui n'ont jamais fait l'objet d'une condamnation pénale.

Il a finalement dû rentrer dans le rang : la Première ministre Elisabeth Borne lui a imposé un "grand débat" sur l'immigration en , repoussant de facto l'examen du texte, et le tribunal administratif de Paris a ordonné la suspension de l'expulsion du prédicateur.

Concernant l'imam, l'issue de son recours devant le Conseil d'Etat - qui doit l'examiner le 26 août - pourrait renforcer ou affaiblir sa position, selon la décision des magistrats, à l'orée de la rentrée.

- "Obsédé" par 2027 -

Son activisme pourrait-il gêner le gouvernement ? "Je ne pense pas, répond à l'AFP le politologue Bruno Cautrès, chercheur CNRS au CEVIPOF. On le laisse faire, parce qu'on sait que c'est son thème, son style, que les Français l'identifient comme ça, quitte à temporiser si le pas de côté devient trop important par rapport à la ligne".

Du côté des oppositions, l'agitation et les déconvenues du ministre suscitent critiques et sarcasmes.

"Frustré de ne pas exister (...) lorsqu'on parle de pouvoir d'achat", Gérald Darmanin "sature les ondes médiatiques avec un discours sécuritaire et répressif", dénonce le député de La France insoumise David Guiraud .

A droite, le député LR Aurélien Pradié cingle un ministre qui "a toujours cette facilité à montrer ses muscles et au final à reculer".

"Gérald Darmanin est obsédé par sa carrière et le fait de se positionner pour 2027, c'est ça son projet", ironise la députée Nupes-EELV Sandrine Rousseau. "Il utilise l'immigration et la sécurité pour faire en sorte qu'en 2027 il soit incontournable", donc "qu'on ralentisse ses ambitions ne me semble pas être un problème majeur", a-t-elle ajouté.

Quand on l'interroge sur ses envies d'Elysée, l'ex-LR botte en touche : "avant l'heure, c'est pas l'heure", répète Gérald Darmanin, revendiquant sans cesse le "bon sens populaire" de sa grand-mère.

ggy-alh/sp

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AUG 12

Immigration : le tour de chauffe agité de Darmanin #

8/12/2022, 7:05 AM
Paris, FRA

A peine sorti de la polémique sur le Stade de France, Gérald Darmanin laboure depuis le début de l'été le terrain de l'immigration, préparant le débat annoncé à l'automne, quitte à essuyer quelques revers.

Le chaos de la finale de la Ligue des champions fin mai, qu'il avait imputé à tort aux seuls supporters anglais, aurait pu fragiliser les grandes ambitions du ministre de l'Intérieur.

Mais la séquence, que la majorité présidentielle a traînée comme un boulet tout au long de la campagne des législatives, se solde finalement en juin par sa confortable élection dans le Nord et un portefeuille élargi début juillet aux Outre-mer, une première depuis dix ans.

Gérald Darmanin bénéficie même, quelques jours plus tard, d'un non-lieu - attendu - dans l'enquête pour viol qui le vise depuis 2017.

L'orage passé, il impose dans l'opinion le thème de l'immigration au moment où le ministre de l'Economie Bruno le Maire, l'un de ses rivaux désignés pour la course à l'Elysée en 2027, attrape la lumière avec l'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat.

Dans un premier entretien accordé au Monde, le 9 juillet, le ministre de l'Intérieur annonce sa volonté de supprimer les verrous qui empêchent l'expulsion des étrangers condamnés par la justice, avant d'assumer, plus tard sur BFMTV, "une forme de double peine".

- Texte reporté -

"Il a le côté très Sarko de +j'ai confiance et puis j'y vais et on verra+", expliquait au printemps à l'AFP un cadre de la majorité, juste avant le remaniement. Puis d'ajouter : "Il est très cyclique. C'est quand il est dans une phase de très grande confiance qu'il est le plus en danger".

Au risque de se prendre les pieds dans le tapis.

Le 24 juillet, il annonce sur Twitter l'arrestation d'un "délinquant étranger" après l'agression de policiers à Lyon, "totalement mis hors de cause" dans la foulée par le parquet.

L'offensive se poursuit deux jours plus tard, sur RTL, avec l'annonce d'un projet de loi immigration "à la rentrée de septembre".

Le 29 juillet, il signe lui-même l'arrêté d'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, accusé d'avoir tenu des propos antisémites, sexistes, homophobes et complotistes, remontant pour certains à plus de 20 ans et qui n'ont jamais fait l'objet d'une condamnation pénale.

Il a finalement dû rentrer dans le rang : la Première ministre Elisabeth Borne lui a imposé un "grand débat" sur l'immigration en octobre repoussant de facto l'examen du texte et le tribunal administratif de Paris a ordonné la suspension de l'expulsion du prédicateur.

Concernant l'imam, l'issue de son recours devant le Conseil d'Etat - qui doit l'examiner le 28 août - pourrait renforcer ou affaiblir sa position, selon la décision des magistrats, à l'orée de la rentrée.

- "Obsédé" par 2027 -

Son activisme pourrait-il gêner le gouvernement ? "Je ne pense pas, répond à l'AFP le politologue Bruno Cautrès, chercheur CNRS au CEVIPOF. On le laisse faire, parce qu'on sait que c'est son thème, son style, que les Français l'identifient comme ça, quitte à temporiser si le pas de côté devient trop important par rapport à la ligne".

Du côté des oppositions, l'agitation et les déconvenues du ministre suscitent critiques et sarcasmes.

"Frustré de ne pas exister (...) lorsqu'on parle de pouvoir d'achat", Gérald Darmanin "sature les ondes médiatiques avec un discours sécuritaire et répressif", dénonce le député de La France insoumise David Guiraud .

A droite, le député LR Aurélien Pradié cingle un ministre qui "a toujours cette facilité à montrer ses muscles et au final à reculer".

"Gérald Darmanin est obsédé par sa carrière et le fait de se positionner pour 2027, c'est ça son projet", ironise la députée Nupes-EELV Sandrine Rousseau. "Il utilise l'immigration et la sécurité pour faire en sorte qu'en 2027 il soit incontournable", donc "qu'on ralentisse ses ambitions ne me semble pas être un problème majeur", a-t-elle ajouté.

Quand on l'interroge sur ses envies d'Elysée, l'ex-LR botte en touche : "avant l'heure, c'est pas l'heure", répète Gérald Darmanin, revendiquant sans cesse le "bon sens populaire" de sa grand-mère.

ggy-alh/lbx/dch

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AUG 11

Les débats sur l'immigration relancés par Darmanin avant même la rentrée #

8/11/2022, 4:17 PM
Paris, FRA

En soulevant une polémique sur l'expulsion d'un imam, Gérald Darmanin a lancé, avant même la rentrée, le débat sur l'immigration, un thème cher à la droite et l'extrême droite qui l'accusent d'immobilisme et dont s'est aussi emparé l'aile gauche de la majorité pour défendre le droit de vote des étrangers.

Au beau milieu de l'été, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a exhumé dans un tweet les "discours haineux" d'un imam marocain, Hassan Iquioussen, pour annoncer son expulsion.

Il s'est d'ailleurs dit "plus déterminé que jamais" à le renvoyer au Maroc, selon une source proche du gouvernement, malgré un premier veto à l'expulsion opposé la semaine dernière par le tribunal administratif de Paris.

En attendant une décision définitive du Conseil d'Etat, attendue fin août, Gérald Darmanin en a profité pour défendre son intention de légiférer pour faciliter l'expulsion d'étrangers condamnés pour des délits, après avoir dit fin juillet assumer une forme de "double peine".

Car son projet de loi immigration, qu'il espérait faire examiner au Parlement dès la rentrée, a été freiné et n'arrivera pas au Sénat avant décembre. Il devra être précédé d'un "grand débat" sur l'immigration, "à la demande" de la Première ministre Elisabeth Borne.

SOS Racisme s'était réjoui d'un "recadrage" de la Première ministre. Selon le Canard Enchaîné, Emmanuel Macron a justifié le report en appelant à "prendre le temps" et à "ne pas foncer tête baissée".

Le chef de l'Etat "est en désaccord sur la forme: il trouve que Darmanin va trop loin", croit savoir Aurélien Taché, ancien député macroniste passé à la Nupes, pour qui le ministre "pense à 2027" et "cherche à faire de l'esbroufe".

De quoi déclencher le courroux de l'extrême droite qui, à l'instar de la cheffe des députés RN Marine Le Pen, dénonce "des années de lâcheté des gouvernements et la soumission à des traités iniques" européens. Mais aussi de la droite, sur laquelle la macronie devra compter pour faire adopter de nouvelles mesures, faute de majorité absolue au Parlement.

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a mis en garde contre "une réforme cosmétique", en estimant que le report de la loi est "la conséquence de l'immobilisme auquel conduit le +en même temps+ macroniste sur les sujets régaliens".

"La macronie, c'est un peu l'auberge espagnole: on y trouve tout et son contraire. Et au final, c'est souvent l'impuissance qui triomphe", a renchéri jeudi le député LR Eric Ciotti dans Le Figaro.

- "Embrasser l'intégralité des sujets" -

Un "en même temps" qui s'est incarné, à l'autre bout de la majorité, par une proposition de loi constitutionnelle visant à accorder le droit de vote aux étrangers extra-européens aux élections municipales.

Cette promesse historique de la gauche a été déposée par le député Renaissance et président de la commission des Lois Sacha Houlié, qui a reçu le soutien de la Nupes.

Une réponse au ministre ? "Le fait que Gérald Darmanin soit tout de suite monté au créneau contre la proposition de Sacha Houlié montre que le débat sera compliqué dans la majorité", relève Bruno Cautrès, chercheur CNRS au Cevipof.

M. Houlié assure pourtant auprès de l'AFP ne pas être inquiet: "Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de donner un peu de hauteur" au débat, défend-il.

Une ligne néanmoins "minoritaire" dans la majorité aujourd'hui, estime François Gemenne, professeur à Sciences-Po et spécialiste des migrations internationales - par ailleurs membre de l'équipe du candidat à la présidentielle EELV Yannick Jadot.

Le chef de l'Etat a progressivement musclé son programme en la matière, souhaitant rester entre "fermeté" vis-à-vis des clandestins et "conditions dignes" d'accueil pour les réfugiés. Pour François Gemenne, Emmanuel Macron a "surtout délégué ce dossier à son ministre de l'Intérieur" sur fond de "droitisation des politiques migratoires".

Un pari risqué, selon Bruno Cautrès: "Si, au fur et à mesure du mandat d'Emmanuel Macron, on voit dans deux-trois ans que les arbitrages sont plutôt rendus en faveur de la ligne Darmanin que de la ligne du pôle social-démocrate, cela peut aboutir à de vraies tensions comme lors du premier mandat".

cgc/ib/pab/vk

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AUG 10

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 168e jour #

Des bombardements ont causé la mort d'au moins 14 personnes dans la nuit de mardi à mercredi dans le centre de l'Ukraine, près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, dont l'occupation par la Russie inquiète la communauté internationale.

Dans le bassin du Donbass, au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, proche du front de l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.

"Les commandants russes sont toujours très probablement confrontés aux priorités opérationnelles concurrentes de renforcer leur offensive dans le Donbass et de renforcer leurs défenses face à des contre-attaques ukrainiennes anticipées dans le sud", résume mercredi le ministère britannique de la Défense.

Pour poursuivre son invasion, "la Russie a très certainement constitué une nouvelle formation majeure de forces terrestres, le 3e Corps d'armée", basée dans la région de Nijni-Novgorod, dont une grande partie sera composée de bataillons de "volontaires" attirés par des rémunérations alléchantes, selon le ministère britannique de la Défense.

Voici un point de la situation au 168e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

- Inquiétudes autour de la centrale de Zaporijjia -

Des tirs de lance-roquettes multiples russes Grad ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la région de Dnipro, face à la centrale nucléaire de Zaporijjia, selon les autorités locales.

Et dans la région voisine de Zaporijjia le gouverneur ukrainien a fait état d'une frappe russe ayant tué une habitante.

"C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a déclaré le groupe des pays les plus industrialisés (G7) à la suite de bombardements la semaine dernière dans les environs, dont les deux camps se rejettent la responsabilité.

Le G7 a exhorté Moscou, qui contrôle le site depuis mars, à le restituer à "son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine".

Mais mardi soir, l'opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a accusé les forces russes de préparer le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et ce faisant d'en endommager le réseau électrique.

- Vulnérabilités russes dans le sud -

C'est dans cette péninsule, en principe hors de portée des projectiles dont dispose l'Ukraine, que se sont produites mardi des explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire.

L'armée russe a assuré que ces explosions ne résultaient ni de tirs ni de bombardements et l'armée ukrainienne ne les a pas revendiquées, mais les experts évoquaient la possibilité que Kiev ait réussi à obtenir ou développer des missiles de plus longue portée ou encore de lancer une opération de sabotage.

Plus au nord, dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi avoir frappé un pont sur le Dniepr, le rendant impraticable. S'ajoutant à ceux infligés récemment à d'autres ponts près de Kherson, ces dégâts devraient considérablement compliquer le ravitaillement des troupes russes sur la rive ouest du Dniepr, selon les experts.

Dans cette région, l'activité militaire russe s'est limitée mardi au maintien de positions défensives et au pilonnage des positions ukrainiennes, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

- Piétinement russe dans l'est -

A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, plus de 3.000 civils ont été évacués depuis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, a annoncé Kiev.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus d'1,3 million de personnes ont été évacuées de la région, qui compte "maintenant une population de 350.000 personnes, dont 50.000 enfants", a précisé la présidence.

Au moins six personnes ont été tuées et trois autres blessées mercredi dans des frappes russes sur la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, a annoncé le gouverneur régional.

"Les Russes ont bombardé la ville au lance-roquettes multiple, touchant un quartier résidentiel. Selon les premières informations, 12 immeubles d'habitation ont été endommagés et quatre sont en feu", a écrit sur Telegram Pavlo Kyrylenko.

"Les forces russes ont mené des attaques terrestres au sud-est de Siversk et autour de Bakhmout", ainsi qu'au nord et au sud-ouest de la ville de Donetsk, près de la frontière avec la région de Zaporijjia, indique l'ISW.

"Au cours des 30 derniers jours, l'assaut de la Russie vers Bakhmout a été son meilleur axe de progression dans le Donbass, mais sur cette période elle n'est parvenue à avancer que de 10 km", soulignait mardi le ministère britannique de la Défense.

Dans d'autres secteurs du Donbass, les troupes russes n'ont en 30 jours pas gagné plus de 3 km, "très certainement significativement moins que prévu", ajoutait-il.

bur-sst/sg

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AUG 10

Vote des étrangers: satisfaction à gauche, la droite critique #

8/10/2022, 4:09 PM
Paris, FRA

Plusieurs élus de gauche se sont félicités mercredi de la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié visant à donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, idée vivement critiquée à droite et à l'extrême droite.

"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a assuré sur Europe 1 la députée LFI Manon Aubry, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.

"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.

Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.

"Nous soutiendrons toutes les démarches allant dans ce sens", a argué le député LFI Alexis Corbière sur Twitter, s'interrogeant toutefois pour savoir s'il s'agissait de la part de M. Houlié d'un "effet d'annonce" ou d'une "démarche sincère".

"La macronie cherche-t-elle un moyen de se dissocier du RN après avoir bien contribué à sa banalisation en ce début de mandat?", a aussi demandé la députée LFI Clémentine Autain dans un tweet.

Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".

Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié, président de la commission des Lois, veut lever cette condition et a déposé mardi, "à titre personnel", une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.

Il la présentera au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.

Elle suscite toutefois déjà les critiques de Gérald Darmanin qui y est "fermement opposé", selon son entourage. Le ministre de l'Intérieur a proposé un débat au Parlement en octobre.

Au sein de la macronie, Refondation républicaine, le petit mouvement politique lancé en avril par l'ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement est également réticent: il estime que "citoyenneté et démocratie ne peuvent être déconnectées" et soutient plutôt "la naturalisation, accompagnée d'un parcours d'intégration républicaine ouvert et exigeant".

"Accorder le droit de vote et d'éligibilité pour les étrangers aux élections municipales revient à introduire la possibilité de regroupements politiques autour de candidatures activant les ressorts du communautarisme", anticipe également le mouvement dans un communiqué.

A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" mercredi sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.

Contre également, le député LR Philippe Juvin a fait valoir que "la République, c'est le lien entre nationalité et citoyenneté", et indiqué qu'il "voterai(t) donc contre cette proposition de loi".

A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella avait fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".

Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".

ggy-vl/ib/mpm

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AUG 10

Un migrant se noie dans un canal dans le nord de la France #

Un migrant s'est noyé mardi dans un canal près du vaste campement d'exilés de Loon-Plage (Nord), a-t-on appris mercredi auprès d'une association et de la préfecture.

Cet homme "se rendait dans le canal pour se laver, d'après d'autres exilés, qui ont appelé les secours. Mais les secours n'ont rien pu faire", a rapporté à l'AFP Anna Richel, coordinatrice de l'association Utopia 56 à Grande-Synthe.

Selon elle, il s'agit d'un Sud-Soudanais âgé de 22 ans.

La préfecture du Nord a confirmé le décès d'un migrant "dû à une chute accidentelle".

Dans le campement situé à proximité de ce canal, où vivent actuellement 300 à 400 personnes d'après l'association, "les conditions sont terribles, il y a un manque d'eau cruel, énormément de gens souffrent de la chaleur, de la poussière", dénonce Anna Richel.

L'association Roots fournit de l'eau chaque jour dans des cuves mais "il n'y a pas de point d'eau courante" dans ce campement, pointe-t-elle. "Ces conditions de non-accueil font que les gens continuent à prendre des risque pour partir" vers l'Angleterre.

Sur le littoral du nord de la France, majoritairement à Calais et Loon-Plage, près de Dunkerque, des centaines de migrants, Érythréens, Soudanais, Irakiens ou encore Iraniens, vivent dans des campements précaires, régulièrement expulsés, dans l'espoir de gagner l'Angleterre.

bj/zap/vk

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AUG 10

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 168e jour #

Des bombardements russes ont causé la mort d'au moins 14 personnes, selon les autorités locales, dans le centre-est de l'Ukraine, près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, dont l'occupation par les Russes inquiète la communauté internationale.

"Les commandants russes sont toujours très probablement confrontés aux priorités opérationnelles concurrentes de renforcer leur offensive dans le Donbass (Est, NDLR) et de renforcer leurs défenses face à des contre-attaques ukrainiennes anticipées dans le Sud", résume mercredi le ministère britannique de la Défense.

Pour poursuivre son invasion, "la Russie a très certainement constitué une nouvelle formation majeure de forces terrestres, le 3e Corps d'armée", basé dans la région de Nijni-Novgorod, à l'est de Moscou, dont une grande partie sera composée de bataillons de "volontaires" attirés par des rémunérations alléchantes, selon le ministère britannique de la Défense.

Voici un point de la situation au 168e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

- Inquiétudes autour de la centrale de Zaporijjia -

Des tirs de lance-roquettes multiples russes Grad ont tué 13 civils dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville de Marganets, face à la centrale nucléaire de Zaporijjia, sur l'autre rive du fleuve Dniepr, et dans le village de Vychtchetarassivka, selon les autorités locales.

Et dans la région de Zaporijjia en partie contrôlée par les forces russes, Oleksandre Staroukh, le gouverneur ukrainien, a rapporté sur son compte Telegram une frappe russe, ayant fait un mort, une habitante de 52 ans.

"C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger", a déclaré le groupe des pays les plus industrialisés (G7) à la suite de bombardements dans les environs la semaine dernière dont les deux camps se rejettent la responsabilité.

Le G7 a exhorté Moscou, qui contrôle le site depuis mars, à la restituer à "son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine".

Mais mardi soir, l'opérateur ukrainien de la centrale, Energoatom, a accusé les forces russes de préparer le raccordement de la centrale à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et ce faisant d'en endommager le réseau électrique.

- Vulnérabilités russes dans le Sud -

C'est dans cette péninsule, en principe hors de portée des projectiles dont dispose l'Ukraine, que se sont produites mardi des explosions qui ont fait un mort et plusieurs blessés dans un dépôt de munitions sur un aérodrome militaire.

L'armée russe a assuré que ces explosions ne résultaient ni de tirs ni de bombardements et l'armée ukrainienne ne les a pas revendiquées, mais les experts évoquaient la possibilité que Kiev ait réussi à obtenir ou développer des missiles de plus longue portée ou encore l'hypothèse d'une opération des forces spéciales.

Plus au nord, dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'activité militaire russe s'est limitée mardi au maintien de positions défensives et au pilonnage des positions ukrainiennes, selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

- Piétinement russe dans l'Est -

A Donetsk, une des deux régions du bassin houiller du Donbass, où se concentrent les efforts russes, plus de 3.000 civils ont été évacués depuis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, a annoncé Kiev.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, plus d'1,3 million de personnes ont été évacuées de la région de Donetsk, qui compte "maintenant une population de 350.000 personnes, dont 50.000 enfants", a précisé la présidence ukrainienne.

"Les forces russes ont mené des attaques terrestres au sud-est de Siversk et autour de Bakhmout", ainsi qu'au nord et au sud-ouest de la ville de Donetsk, près de la frontière entre les régions de Donetsk et de Zaporijjia, indique l'ISW.

"Au cours des 30 derniers jours, l'assaut de la Russie vers la ville de Bakhmout a été son meilleur axe de progression dans le Donbass, mais sur cette période elle n'est parvenue à avancer que de 10 km", soulignait mardi le ministère britannique de la Défense.

"Dans d'autres secteurs du Donbass où la Russie tentait une percée, ses forces n'ont pas gagné plus de 3 km sur cette période de 30 jours, très certainement significativement moins que prévu", ajoutait-il.

bur-sst/emp

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AUG 10

Vote des étrangers: satisfaction à gauche, la droite critique #

8/10/2022, 11:14 AM
Paris, FRA

Plusieurs élus de gauche se sont félicités mercredi de la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié visant à donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, idée vivement critiquée à droite et à l'extrême droite.

"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a assuré sur Europe 1 la députée LFI Manon Aubry, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.

"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.

Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.

"Nous soutiendrons toutes les démarches allant dans ce sens", a argué le député LFI Alexis Corbière sur Twitter, s'interrogeant toutefois pour savoir s'il s'agissait de la part de M. Houlié d'un "effet d'annonce" ou d'une "démarche sincère".

"La macronie cherche-t-elle un moyen de se dissocier du RN après avoir bien contribué à sa banalisation en ce début de mandat?", a aussi demandé la députée LFI Clémentine Autain dans un tweet.

Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".

Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié, président de la commission des Lois, veut lever cette condition et a déposé mardi, "à titre personnel", une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.

Il la présentera au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.

Elle suscite toutefois déjà les critiques de Gérald Darmanin qui y est "fermement opposé" selon son entourage. Le ministre de l'Intérieur a proposé un débat au Parlement en octobre.

A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" mercredi sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.

Contre également, le député LR Philippe Juvin a fait valoir que "la République, c'est le lien entre nationalité et citoyenneté", et indiqué qu'il "voterai(t) donc contre cette proposition de loi".

A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella avait fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".

Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".

ggy/cg/dch

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AUG 10

Vote des étrangers: la Nupes voterait pour la proposition de Houlié, dit Aubry (LFI) #

Les députés de l'alliance de la gauche Nupes voteraient la proposition du député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié de donner le droit de vote aux étrangers extra-communautaires aux élections municipales, a assuré mercredi l'eurodéputée LFI Manon Aubry, doutant toutefois que l'initiative aille "au bout".

"Nous nous ferions un plaisir de la voter", a-t-elle souligné sur Europe 1, rappelant que c'était une proposition "soutenue de longue date" par LFI, et par la Nupes, qui lie LFI, le PS, EELV et le PCF depuis le mois de mai.

Serpent de mer à gauche, le droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.

"Je souhaite que cela aille au bout", mais "je constate juste que le gouvernement pour le moment a plutôt regardé du côté de la droite voire de l'extrême droite de l'hémicycle (...) donc j'ai mes doutes sur le fait que ça aille au bout", a ajouté Manon Aubry.

Chez les écologistes d'EELV, le maire de Grenoble Eric Piolle a salué sur LCI "une excellente idée", soulignant qu'"EELV soutient fortement cette proposition".

Alors que depuis 1992 seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales, Sacha Houlié veut lever cette condition et il a déposé mardi une proposition de loi constitutionnelle en ce sens.

Il présentera sa proposition, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.

Elle suscite toutefois déjà les critiques du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a proposé un débat au Parlement en octobre sur l'immigration et y est "fermement opposé" selon son entourage.

A droite, le député LR Eric Ciotti, candidat à la présidence des Républicains, s'est "réjoui" sur RMC de la réponse du ministre, mais a dit attendre un "positionnement" de la Première ministre Elisabeth Borne et du président de la République Emmanuel Macron sur le sujet.

A l'extrême droite, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a fustigé mardi une "dépossession finale des Français de leur pays".

Louis Aliot, maire de Perpignan, vice-président du RN et candidat à la présidence, a estimé mercredi sur France Inter que cette proposition, "vieux marronnier de la gauche depuis 1981", était "un signal" qui lui est lancé, mais qui n'aura "aucune réalité dans le vote de la loi, et heureusement d'ailleurs".

ggy/cg/it

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AUG 9

Macron et Johnson déterminés sur l'Ukraine, évoquent leur "camaraderie" #

8/9/2022, 7:42 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique démissionnaire Boris Johnson se sont félicités, mardi lors d'un entretien téléphonique, de leur coopération ces dernières années et ont souligné l'importance de continuer à "soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire".

"Ils se sont remerciés mutuellement pour leur amitié et leur camaraderie" et ont estimé que la coopération bilatérale avait "fait la différence sur nombre de sujets internationaux", a souligné un porte-parole de Downing Street.

Les relations n'ont pourtant pas toujours été au beau fixe entre les deux capitales en raison des contentieux liés au Brexit, notamment sur la pêche, et de la forte personnalité des deux dirigeants.

Emmanuel Macron, en vacances au fort de Brégançon dans le sud de la France, et Boris Johnson se sont aussi dits "convaincus que la relation bilatérale continuerait à se renforcer dans les années à venir".

Un sommet est prévu entre les deux pays dans les prochains mois mais Boris Johnson ne sera alors plus en fonctions.

Le Premier ministre britannique a démissionné début juillet après des mois de scandales. Les membres du parti conservateur votent en août pour désigner son successeur, qui sera connu le 5 septembre. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss est donnée favorite face à l'ex-ministre des Finances.

Emmanuel Macron et Boris Johnson ont aussi réaffirmé "leur détermination à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire, et à maintenir un haut niveau de coordination entre partenaires pour répondre aux besoins des Ukrainiens en matière militaire, humanitaire et économique", a souligné la présidence française.

Evoquant le blocage de céréales du fait du conflit en Ukraine, "ils ont réitéré leur soutien aux efforts européens pour permettre l'exportation de volumes par voies routière et fluviale", a-t-elle ajouté.

Des navires chargés de céréales ukrainiennes ont aussi commencé à quitter les ports ukrainiens via la mer Noire en vertu d'un accord conclu le 22 juillet entre la Russie et l'Ukraine, et validé par la Turquie et les Nations unies.

Le président Macron a "loué le leadership du Premier ministre (britannique) sur l'Ukraine", a par ailleurs souligné Londres.

Boris Johnson a été en première ligne dans le soutien des Occidentaux à l'Ukraine. Il a été l'un des premiers à se rendre à Kiev après le début de l'offensive russe le 24 février.

Après une première visite le 9 avril, il y est retourné le 17 juin, au lendemain d'une visite conjointe d'Emmanuel Macron, du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi, qui a lui-même démissionné depuis.

bur-vl/bap/swi

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AUG 9

Houlié (Renaissance) veut un droit de vote aux municipales pour tous les étrangers #

Le député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié a déposé mardi une proposition de loi pour "accorder le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales" à tous les étrangers, même non européens, suscitant les critiques de Gérald Darmanin, de la droite et du RN.

"Cette reconnaissance se fait attendre. Nous la devons pourtant à celles et ceux qui bien souvent et depuis longtemps participent au dynamisme de notre société", défend le texte de la proposition, qui dénonce aussi une "discrimination entre deux catégories d'étrangers".

Depuis 1992, seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales. M. Houlié veut lever cette condition.

"Ça ne choque plus personne de voir des Espagnols ou des Bulgares voter aux élections municipales en France. Mais ça a choqué beaucoup de gens que les Anglais n'aient plus le droit de voter en France après le Brexit", explique le député de la Vienne à l'AFP.

M. Houlié présentera cette proposition de loi, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.

Serpent de mer à gauche, ce droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a proposé un débat au Parlement en octobre sur l'immigration, "est fermement opposé à cette mesure", a indiqué à l'AFP son entourage.

A droite, le député LR Eric Ciotti a tweeté qu'il s'opposerait "de toutes (ses) forces" à ce texte "grave et dangereux".

A l'extrême droite, le président par interim du Rassemblement national Jordan Bardella s'est indigné: "Pendant que Gérald Darmanin agitait les médias sur l'expulsion (ratée) d'UN islamiste, les macronistes déposaient en douce une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers", a-t-il affirmé sur Twitter.

Il faisait référence à la suspension par la justice de l'expulsion de l'imam Iquioussen, accusé par autorités françaises d'avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes", lors de prêches ou de conférences, il y a près de 20 ans pour certains.

Dans son tweet, M. Bardella dénonce aussi une "dépossession finale des Français de leur pays".

M. Houlié préfère y voir un "long et beau combat". "La France enrichirait son modèle d'intégration" argue-t-il, et "ferait aussi refluer les revendications communautaires qui se nourrissent de la marginalisation".

"Ce qui m'inquiète, c'est le débat populiste sur cette question. Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de lui donner un peu de hauteur", veut croire M. Houlié.

cgc-alh/cb/dch

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AUG 9

Hommage à Paris aux humanitaires français d'Acted, leur guide et leur chauffeur nigériens assassinés au Niger en 2020 #

8/9/2022, 2:18 PM
Paris, FRA

Un hommage a été rendu mardi à Paris aux six humanitaires d'Acted et Impact, à leur guide et leur chauffeur nigériens assassinés il y a deux ans au Niger.

"Voilà deux ans que l'impensé est entré dans nos vies, deux ans que nos enfants se sont envolés pour toujours. Le temps s'est arrêté, puis a changé de sens", a dit la mère d'une des victimes face à une petite foule réunie sur une place du Champs de Mars, près de la Tour Eiffel.

La soeur d'une jeune femme assassinée se "demande sans cesse comment une telle barbarie a pu croiser votre chemin".

Sur une table recouverte d'un tissu aux motifs africains de couleur bleue, des bougies et des roses blanches ont été posées autour des photos encadrées des huit victimes.

Les six humanitaires - quatre femmes et deux hommes - âgés de 25 à 31 ans, ainsi que leur chauffeur et leur guide nigériens, 50 ans tous les deux, ont été assassinés alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré, à l'est de Niamey, le 9 août 2020.

L'attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI) au Sahel. L'armée française a tué le commanditaire de cette attaque, le chef du groupe EI au Sahel Adnan Abou Walid al-Sahraoui en aout 2021, puis l'un des assaillants en décembre 2021. Onze suspects sont incarcérés au Niger.

"L'engagement n'a pas de prix, mais a un coût. Il y a deux ans, le coût a été exorbitant, effrayant", a estimé Frédéric Roussel, cofondateur d'Acted, rappelant que cet hommage était également dédié aux 1.700 humanitaires qui ont perdu la vie depuis 2003 dans le cadre de leur engagement.

"Pourquoi continuer ? Nous continuons parce qu'il est de notre honneur de représenter l'humanité qui va bien pour aider l'humanité qui va très mal", a poursuivi M. Roussel.

"Le temps n'efface ni la douleur ni le souvenir ni la culpabilité de ne pas avoir pu les protéger", a ajouté le confondateur d'Acted.

Après une minute de silence, ont été diffusés des extraits de l'hommage rendu mardi dans plus de 40 pays où interviennent les ONG Acted et Impact.

Puis les roses ont été distribuées pour que chacun pose une fleur devant le visage souriant des victimes, avant un moment de recueillement empreint d'émotion.

En octobre, une école "construite pour leur rendre hommage et poursuivre leur engagement humanitaire" sera ouverte à Niamey, ont annoncé les deux ONG.

mk/cb/dch

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AUG 9

Houlié (Renaissance) veut un droit de vote aux municipales pour tous les étrangers #

Le député Renaissance (ex-LREM) Sacha Houlié a déposé mardi une proposition de loi pour "accorder le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales" à tous les étrangers, même non européens, suscitant les critiques du RN.

"Cette reconnaissance se fait attendre. Nous la devons pourtant à celles et ceux qui bien souvent et depuis longtemps participent au dynamisme de notre société", défend le texte de la proposition, qui dénonce aussi une "discrimination entre deux catégories d'étrangers".

Depuis 1992, seuls les citoyens de pays membres de l'Union européenne peuvent voter aux élections municipales. M. Houlié veut lever cette condition.

"Ca ne choque plus personne de voir des Espagnols ou des Bulgares voter aux élections municipales en France. Mais ça a choqué beaucoup de gens que les Anglais n'aient plus le droit de voter en France après le Brexit", explique le député de la Vienne à l'AFP.

M. Houlié présentera cette proposition de loi, "déposée à titre personnel", au groupe Renaissance à la rentrée parlementaire.

Serpent de mer à gauche, ce droit de vote des étrangers aux élections locales avait été promis par François Mitterrand et François Hollande, sans aboutir.

A l'extrême droite, le président par interim du Rassemblement national Jordan Bardella s'est indigné: "Pendant que Gérald Darmanin agitait les médias sur l'expulsion (ratée) d'un islamiste, les macronistes déposaient en douce une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers", a-t-il affirmé sur Twitter.

Il faisait référence à la suspension par la justice de l'expulsion de l'imam Iquioussen, accusé par autorités françaises d'avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes", lors de prêches ou de conférences, il y a près de 20 ans pour certains.

Dans son tweet, M. Bardella dénonce aussi une "dépossession finale des Français de leur pays". M. Houlié préfère y voir un "long et beau combat". "La France enrichirait son modèle d'intégration" argue-t-il, et "ferait aussi refluer les revendications communautaires qui se nourrissent de la marginalisation".

Une position qu'il entend faire valoir en octobre, lors du débat sur l'immigration proposé par Gérald Darmanin.

"Ce qui m'inquiète, c'est le débat populiste sur cette question. Pouvoir embrasser l'intégralité des sujets qui touchent de près ou de loin les étrangers en France, c'est une façon de lui donner un peu de hauteur", veut croire M. Houlié.

cgc/cg/npk

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AUG 9

Guerre en Ukraine: les lieux touristiques en France, dépendant du ministère des Armées, restent ouverts aux Russes #

8/9/2022, 1:11 PM
Paris, FRA

Après l'accès refusé, fin juillet, à deux Russes voulant visiter le château de Vincennes, près de Paris, le cabinet du ministre français des Armées a regretté mardi un manque de "discernement" et assuré que les Russes étaient toujours autorisés sur ses sites touristiques.

Le 28 juillet, deux femmes russes se sont vu refuser l'entrée du château de Vincennes du fait de leur origine.

Ce château, à l'est de Paris, contient notamment l'un des centres du Service historique de la défense (SHD), dont les bibliothèques et les archives sont accessibles au public sous certaines modalités.

L'une des deux jeunes femmes, une journaliste âgée de 31 ans, avait témoigné auprès de l'AFP avoir été "bouleversée" par cette interdiction. Arrivée en France "il y a cinq mois", elle avait "justement" fui la Russie car elle était "opposée à la guerre", avait-elle confié.

Lundi, un service du ministère des Armées a justifié cette interdiction par une "directive interne" prise "à la suite de l'invasion de l'Ukraine" pour restreindre "l'accès aux emprises militaires du ministère" pour les ressortissants russes.

Mardi, le cabinet du ministre français des Armées Sébastien Lecornu a contacté l'AFP pour préciser sa réponse, en assurant que les lieux touristiques dépendant du ministère restaient encore ouverts aux Russes.

L'épisode au château de Vincennes relève ainsi d'une "application sans discernement" de la règle édictée "en février pour toutes les installations militaires", a expliqué le cabinet.

"Il va de soi que (cette règle) ne peut pas être appliquée de la même manière pour les bâtiments stratégiques et pour les lieux recevant du public comme les musées", a-t-il insisté.

Le Château de Vincennes mais aussi le Musée de l'air et de l'espace, les Invalides en région parisienne... peuvent donc toujours accueillir des touristes et des immigrés russes.

"Le ministre des Armées a demandé à ce que nous précisions cette directive auprès des agents de ces lieux-là pour éviter tout incident" comme celui du château de Vincennes, a ajouté son cabinet, qui n'a pas eu connaissance d'autre cas similaire.

En revanche, l'accès aux "bâtiments stratégiques" est bien strictement restreint pour les Russes depuis février.

Interrogé sur la directive du ministère français, ainsi que sur des appels en Finlande à interrompre l'émission de nouveaux visas touristiques pour les ressortissants russes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a appelé mardi ces pays à "retrouver leurs esprits".

"Ces déclarations viennent de pays que nous avons désignés comme inamicaux (...). Plusieurs de ces pays sont guidés par leur hostilité jusqu'à l'inconscience", a dit M. Peskov à la presse.

Moscou et Kiev sont en guerre depuis plus de cinq mois.

La France a franchi début août le seuil des 100.000 réfugiés ukrainiens. Selon l'Institut national de la statistique, 73.500 immigrés russes vivaient en France en 2021.

clw/cb/dch/bat/jg

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AUG 9

Guerre en Ukraine: les lieux touristiques dépendant du ministère des Armées restent ouverts aux Russes #

8/9/2022, 12:43 PM
Paris, FRA

Après l'accès refusé, fin juillet, à deux Russes voulant visiter le château de Vincennes (Val-de-Marne), le cabinet du ministre des Armées a regretté mardi un manque de "discernement" et assuré que les Russes étaient toujours autorisés sur ses sites touristiques.

Le 28 juillet, deux femmes russes se sont vu refuser l'entrée du château de Vincennes du fait de leur origine.

Ce château, situé au sud-est de Paris, contient notamment l'un des centres du Service historique de la défense (SHD), dont les bibliothèques et les archives sont accessibles au public sous certaines modalités.

L'une des deux jeunes femmes, journaliste de profession âgée de 31 ans, avait témoigné auprès de l'AFP avoir été "bouleversée" par cette interdiction. Arrivée en France "il y a cinq mois", elle avait "justement" fui la Russie car elle était "opposée à la guerre", avait-elle confié.

Lundi, un service du ministère des armées a justifié cette interdiction par une "directive interne" prise "à la suite de l'invasion de l'Ukraine" pour restreindre "l'accès aux emprises militaires du ministère" pour les ressortissants russes.

Mardi, le cabinet du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a contacté l'AFP pour préciser sa réponse, en assurant que les lieux touristiques dépendant du ministère restaient encore ouverts aux Russes.

L'épisode au château de Vincennes relève ainsi d'une "application sans discernement" de la règle édictée "en février pour toutes les installations militaires", a expliqué le cabinet.

"Il va de soi que (cette règle) ne peut pas être appliquée de la même manière pour les bâtiments stratégiques que pour les lieux recevant du public comme les musées", a-t-il insisté.

Le Château de Vincennes mais aussi le Musée de l'air et de l'espace, les Invalides... peuvent donc toujours accueillir des touristes et des immigrés russes.

"Le ministre des Armées a demandé à ce que nous précisions cette directive auprès des agents de ces lieux-là pour éviter tout incident" comme celui du château de Vincennes, a ajouté son cabinet, qui n'a pas eu connaissance d'autre cas similaire.

En revanche, l'accès aux "bâtiments stratégiques" est bien strictement restreint pour les Russes depuis février.

Moscou et Kiev sont en guerre depuis plus de cinq mois.

La France a franchi début août le seuil des 100.000 réfugiés ukrainiens. Selon l'Insee (Institut national de la statistique), 73.500 immigrés russes vivaient en France en 2021.

clw/cb/dch

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AUG 9

Guerre en Ukraine: les lieux touristiques dépendant du ministère des Armées restent ouverts aux Russes #

8/9/2022, 11:47 AM

Après l'accès refusé, fin juillet, à deux Russes voulant visiter le château de Vincennes (Val-de-Marne), le cabinet du ministre des Armées a regretté mardi un manque de "discernement" et assuré que les Russes étaient toujours autorisés sur ses sites touristiques.

Le 28 juillet, deux femmes russes se sont vu refuser l'entrée du château de Vincennes du fait de leur origine.

Ce château, situé au sud-est de Paris, contient notamment l'un des centres du Service historique de la défense (SHD), dont les bibliothèques et les archives sont accessibles au public sous certaines modalités.

L'une des deux jeunes femmes, journaliste de profession âgée de 31 ans, avait témoigné auprès de l'AFP avoir été "bouleversée" par cette interdiction. Arrivée en France "il y a cinq mois", elle avait "justement" fui la Russie car elle était "opposée à la guerre", avait-elle confié.

Lundi, un service du ministère des armées a justifié cette interdiction par une "directive interne" prise "à la suite de l'invasion de l'Ukraine" pour restreindre "l'accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes".

Mardi, le cabinet du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a contacté l'AFP pour préciser sa réponse, en assurant que les lieux touristiques dépendant du ministère restaient encore ouverts aux Russes.

L'épisode au château de Vincennes relève ainsi d'une "application sans discernement" de la règle édictée "en février pour toutes les installations militaires", a expliqué le cabinet.

"Il va de soi que (cette règle) ne peut pas être appliquée de la même manière pour les bâtiments stratégiques que pour les lieux recevant du public comme les musées", a-t-il insisté.

Le Château de Vincennes mais aussi le Musée de l'air et de l'espace, les Invalides... peuvent donc toujours accueillir des touristes et des immigrés russes.

"Le ministre des Armées a demandé à ce que nous précisions cette directive auprès des agents de ces lieux-là pour éviter tout incident" comme celui du château de Vincennes, a ajouté son cabinet, qui n'a pas eu connaissance d'autre cas similaire.

En revanche, l'accès aux "bâtiments stratégiques" est bien strictement restreint aux Russes depuis février.

Moscou et Kiev sont en guerre depuis plus de cinq mois.

La France a franchi début août le seuil des 100.000 réfugiés ukrainiens. Selon l'Insee (Institut national de la statistique), 73.500 immigrés russes vivaient en France en 2021.

clw/cb/dch

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