Pédocriminalité dans l'Eglise: la notion de "responsabilité" examinée par les évêques #
Les évêques de France se réunissent de lundi à mercredi pour travailler sur la lutte contre la pédocriminalité et en particulier sur la question de "responsabilité" de l'Eglise, une notion "qui fait débat" au sein de l'épiscopat alors que les attentes des victimes sont fortes.
Cette rencontre - une assemblée plénière extraordinaire (Apex) sous forme de visio-conférence - se veut un préalable à une autre assemblée plénière qui se déroulera fin mars, lors de laquelle les évêques auront à se prononcer sur une éventuelle mesure à mettre en place sur le plan financier pour les victimes de pédocriminalité dans l'Eglise.
De ces trois jours de discussions sur le thème de "la responsabilité et ses implications pastorales", il n'est pas prévu, à ce stade, ni décision ni même de déclaration finale sur laquelle s'accorderaient les quelque 120 évêques de la Conférence des évêques de France (CEF), précisent les porte-parole de l'institution.
"Cette notion de responsabilité fait débat au sein de l'épiscopat", admet Vincent Neymon, l'un des deux porte-parole. "Les évêques ont besoin de se mettre d'accord ou de marquer leurs différences".
Il y a également "débat" sur la façon de "qualifier les responsabilités: est-ce une responsabilité collective ? Et/ou individuelle ?", souligne le père Hugues de Woillemont, autre porte-parole.
Plusieurs anciennes victimes, qui participent depuis deux ans et demi aux travaux de la CEF pour lutter contre les agressions sexuelles, ont été conviés à certains échanges lundi et mardi.
"C'est vital pour nous que les évêques assument leur responsabilité car tant qu'il n'y a pas eu cette reconnaissance, le processus de reconstruction ne peut pas démarrer", affirme à l'AFP Véronique Garnier, du collectif Foi et résilience. "En particulier quand il s'agit de cas anciens, prescrits".
"Certains évêques sont plus en avance, d'autres encore dans le déni, ils doivent tous faire un pas. Cette responsabilité, il faut qu'ils cherchent comment l'assumer tous ensemble", ajoute-t-elle.
"Ce qui est en jeu: voir s'ils peuvent assumer une responsabilité morale, au nom de l'institution", souligne Jacques P. un autre membre qui préfère garder l'anonymat. "L'Eglise n'entamera des transformations ultérieures que si elle se sent responsable", juge-t-il.
La CEF avait, en novembre 2019, voté le principe d'un geste financier à l'égard des victimes. Il s'agissait de leur donner une somme forfaitaire, qui aurait été financée par un fonds spécifique. Mais l'épiscopat a, depuis, fait machine arrière. Une partie des fidèles, appelés à participer s'ils le souhaitaient, avaient en effet très mal perçu l'annonce de ce dispositif.
En mars, les évêques ont prévu de prendre des engagements sur ce sujet, sans que ces derniers soient définis à ce stade.
Un agenda critiqué par des victimes, ou des associations de fidèles laïcs qui, à quelques mois près, réclament, avant toute décision, d'attendre la publication des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé à l'automne prochain.
kp/pga/tes
Un homme abattu au fusil d'assaut dans une cité de Marseille #
Un homme âgé d'une trentaine a été abattu dimanche à la mi-journée dans une cité d'un quartier populaire de Marseille par trois hommes qui ont pris ensuite la fuite, a-t-on appris de sources policières.
La victime, dont le profil précis n'était pas connu dans l'immédiat, a été visée par trois hommes sortis d'une voiture, avec des armes de type Kalachnikov, dans la cité du Petit Séminaire, dans le 13e arrondissement de la ville.
Les meurtriers ont ensuite pris la fuite après cet homicide évoquant "une exécution", a précisé une source policière.
La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
Mercredi déjà, un homme avait été tué d'une balle dans la tête dans une autre cité de Marseille, et le week-end dernier, deux hommes ont été tués au fusil d'assaut dans leur voiture sur une passerelle autoroutière dans un autre arrondissement de la deuxième ville de France.
Les enquêteurs n'ont pas encore déterminé si ces meurtres relèvent d'un règlement de comptes.
Huit personnes sont mortes dans des règlements de comptes liés au narco-banditisme en 2020 à Marseille, un chiffre stable par rapport à l'année précédente, selon la police.
sm-mdm/nm
"Islamo-gauchisme": Gérald Darmanin apporte son soutien à Frédérique Vidal #
Gérald Darmanin a apporté dimanche son soutien à la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui a demandé une enquête sur "l'islamo-gauchisme" à l'université.
Invité de Radio J, le ministre de l'Intérieur a jugé Mme Vidal "très courageuse".
"Ce serait vraiment ne pas regarder la vérité en face que de ne pas voir que l'université, les services publics, des associations sont touchés par l'islamisme aidé parfois par les gauchistes", a dit M. Darmanin.
Selon lui, il y a entre les "gauchistes" et les "islamistes", "une alliance objective pour mettre fin à la République" en mettant en avant "des explications essentialistes" et en voyant "tout sous le prisme de la race, de l'ethnie, au lieu de voir le citoyen".
Toutefois, le ministre de l'Intérieur a estimé que "ceux qui font jonction" entre les "gauchistes" et les "islamistes" étaient "minoritaires".
"Il y a des élus qui font des compromissions avec les islamistes. Ils ne sont pas très nombreux, mais ils existent", a-t-il dit en évoquant également des associations, dans le même cas.
S'agissant de Mme Vidal, M. Darmanin a estimé qu'elle avait "raison de demander des critères objectifs" sur ce sujet. "Chacun sait que ce qu'elle dit est une vérité et que par ailleurs il faut l'objectiver", a-t-il dit.
Frédérique Vidal est empêtrée dans une polémique après avoir demandé au CNRS une enquête sur "l'islamo-gauchisme" à l'université.
Plus de 600 universitaires (enseignants, chercheurs...) ont réclamé sa démission samedi, dans une tribune publiée par le journal Le Monde.
sm/pga/nm
Nantes face au défi d'une insécurité grandissante #
La ville de Nantes, souvent plébiscitée pour sa qualité de vie, fait face depuis quelques années à une insécurité grandissante, entre règlements de compte avec armes dans plusieurs quartiers et phénomène d'errance dans le centre-ville, que les autorités tentent de juguler.
Arrivé à Nantes il y a neuf ans, Cyril se souvient qu'il était facile "de sympathiser avec des gens dans la rue un peu partout. C'est ce qui a fait que je suis tombé amoureux de cette ville parce qu'il y avait cette bienveillance, ce calme qui est assez rare dans les grandes villes".
Mais ce jeune homme de 29 ans, responsable d'établissement dans un bar, a vu la situation se dégrader jusqu'à l'agression d'une serveuse en décembre 2019. Elle "s'est pris deux coups de couteau" par un homme réclamant son téléphone et son portefeuille, raconte Guillaume, agent de sécurité dans le centre-ville.
"On s'est dit: +là il faut vraiment faire quelque chose+", poursuit Guillaume. Les deux amis ont lancé l'association "Sécurité Nocturne Nantes" qui organise des "rondes de vérification des commerces" et vend un porte-clé émettant "une alarme de 140 décibels".
"Petit à petit, Nantes est devenue une grande ville comme les autres et, du point de vue des Nantais, c'est évidemment une dégradation", concède Pascal Bolo, adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Nantes.
"On a eu, à compter de 2019, une situation assez problématique dans l'hypercentre" avec "beaucoup de délinquance de rue, notamment du deal, des agressions de personnes, des vols à l'arraché", détaille le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès, qui a mis en place la même année un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) coordonnant l'action de la police, la gendarmerie, le parquet et la mairie.
Un autre GLTD avait été créé en 2018 concernant douze quartiers où la violence se traduit là par des "règlements de compte avec armes qui avaient atteint un paroxysme en 2019", avec "67" faits de ce type, et "une vingtaine de personnes hospitalisées suite à des blessures par armes à feu et dramatiquement trois personnes tuées", détaille le procureur.
Ces faits émanent principalement de "bandes de trafiquants de drogue qui s'affrontent pour contrôler le trafic et contrôler les territoires", poursuit-il.
Avec la crise sanitaire, difficile d'interpréter la baisse des chiffres en 2020, mais 2021 a déjà été marquée en janvier par la mort d'un adolescent de 15 ans dans une fusillade et une intrusion violente au CHU.
"Ce n'est pas dans toutes les villes de France que l'on voit ce genre de phénomène, d'aller arracher un complice au siège des urgences", constate le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Nicolas Jolibois, y voyant "les stigmates d'une délinquance haute".
Nantes est une ville "en plein essor économique, qui attire les populations", souligne-t-il.
Dans le centre-ville, "c'est plus un problème d'errance qui inquiète", ajoute M. Jolibois, précisant que celle-ci "peut être liée à la présence de migrants" ou "de personnes désociabilisées".
"Je ne laisserai jamais les questions de sécurité remettre en cause la qualité de vie à laquelle nous sommes tant attachés", affirme la maire PS de la ville, Johanna Rolland.
La majorité municipale, critiquée par l'opposition sur le sujet, met en avant la vidéosurveillance mise en place durant le précédent mandat, la création récente d'une police métropolitaine des transports et la promesse d'embaucher 70 policiers municipaux d'ici la fin du mandat.
Dans la perspective de signer prochainement un "contrat de sécurité intégrée" avec l'État, comme Toulouse l'a fait en octobre, Johanna Rolland "demande a minima 70 policiers nationaux supplémentaires".
Des renforts seraient bienvenus, reconnaît Arnaud Bernard, secrétaire régional adjoint du syndicat de policiers Alliance. Il souligne, entre autres, la récurrence des manifestations violentes à Nantes qui mobilisent les forces de l'ordre, aux dépens des "missions de sécurisation des quartiers" et des "missions de sécurisation du centre-ville".
faa/gvy/sp
France: lutte renforcée dans le Sud-Est contre le trafic de biens culturels #
Les autorités françaises ont décidé d'intensifier la lutte contre le trafic de biens culturels dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Sud-Est), l'une des principales plaques tournantes du pays pour ce commerce illégal.
Au cours des cinq dernières années, plus de 30.000 objets archéologiques pillés en France et à l'étranger ont été saisis dans cette région.
Jeudi, une convention de coopération pour mieux lutter contre ce trafic a été signée entre la préfecture de la région, qui représente l'Etat, et les services d'enquête judiciaire des finances (SEJF), composés d'agents des douanes et des services fiscaux.
En raison de sa situation géographique, avec ses ports sur la Méditerranée, la région est "une terre d'entrée et de circulation importante" de pillages de zones de guerre notamment --Syrie, Mali--, selon les autorités. Ce trafic de biens culturels et archéologiques peut servir au financement du terrorisme, mettent-elles en garde.
La convention permettra de consolider le travail des douaniers afin de "mieux identifier, qualifier" ou encore "manipuler" ces objets culturels, a expliqué la directrice des SEJF Nathalie Becache.
Parallèlement, le "littoral regorge de trésors à protéger", relève-t-elle.
Or, la réalisation de fouilles illicites hors de tout contrôle scientifique "nous prive parfois définitivement (...) d'un pan de notre histoire", a souligné le préfet de région Christophe Mirmand lors d'une conférence de presse.
"Ces objets (...) racontent une histoire car ils sont dans un contexte, et ce sont grâce à ces petits riens qui laissent des traces sur le sol que les archéologues peuvent comprendre le sens politique, économique d'une civilisation", a insisté Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
Que ce soient des amateurs se prenant pour Indiana Jones ou des professionnels s'adonnant au recel et au commerce au plan international, le profil des contrevenants est très varié, a souligné M. Delestre.
est/iw/pb/lch
Renforcement de la lutte contre le trafic de biens culturels dans le Sud de la France #
Avec la saisie de plus de 30.000 objets archéologiques pillés en France et à l'étranger au cours des cinq dernières années, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur constitue l'une des principales plaques tournantes en France du trafic de biens culturels, selon les autorités.
"Cette activité de fouilles illicites en dehors de tout contrôle scientifique (...) nous prive parfois définitivement (...) d'un pan de notre histoire", a souligné le préfet de région Christophe Mirmand lors d'une conférence de presse.
"Ces objets (...) racontent une histoire car ils sont dans un contexte, et ce sont grâce à ces petits riens qui laissent des traces sur le sol que les archéologues peuvent comprendre le sens politique, économique d'une civilisation", a insisté Xavier Delestre, conservateur régional de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
En raison de sa situation géographique, avec ses ports sur la Méditerranée, la région est "une terre d'entrée et de circulation importante" de pillages de zones de guerre notamment --Syrie, Mali--, selon les autorités.
Ce trafic de biens culturels et archéologiques peut servir au financement du terrorisme, mettent-elles en garde.
Jeudi, la préfecture de région et les services d'enquête judiciaire des finances (SEJF) ont signé une convention pour entériner leur coopération dans la lutte contre ce trafic.
Actant un travail "empirique" mené depuis plusieurs années par les enquêteurs douaniers sous l'égide d'un magistrat, la convention vise à consolider "l'action de l'Etat et à mettre en place un plan de formation et de sensibilisation des douaniers à cette problématique" avec notamment l'appui d'experts culturels, ont souligné jeudi les signataires.
Elle vise à "mieux identifier, qualifier" ou encore "manipuler" ces objets culturels, a expliqué la directrice des SEJF Nathalie Becache relevant que le "littoral regorge de trésors à protéger".
Que ce soient des amateurs se prenant pour Indiana Jones ou des professionnels s'adonnant au recel et au commerce au plan international, le profil des contrevenants est très varié, a souligné M. Delestre.
est/iw/pb