Baccarat: une assemblée générale ordonnée pour sortir de l'administration judiciaire #
Le tribunal de grande instance de Nancy a ordonné mercredi la convocation d'une assemblée générale de la SA Baccarat, ouvrant la porte à une sortie de l'administration judiciaire de la cristallerie de luxe, a-t-on appris de source syndicale.
Cette assemblée générale pourrait avoir lieu fin mars, a indiqué à l'AFP Eric Rogue (CGT), secrétaire du Comité social et économique central (CSEC) et du Comité social et économique d'établissement (CSEE).
Dans son ordonnance, dont l'AFP a reçu une copie, le juge des référés Jean-Paul Tuffelli constate que la "situation capitalistique" de la cristallerie est "clarifiée" et que l'entreprise paraît "correctement managée", les "postes clefs" ayant "été pourvus" et "certains cadres remplacés".
"Les engagements pris devant nous par les nouveaux actionnaires sont de nature à apaiser le climat social et à renforcer l'image de SA Baccarat" placée sous administration judiciaire depuis 2018, souligne le magistrat.
Celui-ci liste les engagements: pas de délocalisation, ni de restructuration ou d'externalisation "de tout ou partie de la conception, de l'élaboration ou de la production", pas de cession de "l'une des activités", préservation des emplois, pas de dividende "en l'absence de dégagement de profits distribuables" ou encore "procéder aux investissements nécessaires".
Les fonds internationaux Tor Investment Management, Sammasan Capital, Dolphin Capital, CEOF Holdings et Corbin Opportunity "détiennent la totalité du capital et des droits de vote de la société Fortune Legend Limited (FLL), propriétaire de 97,1% du capital et des droits de vote de Baccarat", avait indiqué fin décembre l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Cette détention résultait de la réalisation d'un "nantissement" dans le cadre d'un accord de crédit entre les fonds et FLL: les titres de FLL avaient été mis en gage en garantie du prêt.
FLL était jusqu'alors une filiale de la société chinoise Fortune Fountain Capital (FFC), et le rachat de Baccarat en juin 2018 avait été financé par des emprunts.
Mais FFC, qui avait accumulé plusieurs dizaines de millions de dollars de dettes, a été placé en liquidation judiciaire le 27 juillet. Baccarat avait à son tour été placée sous administration provisoire en septembre.
Les fonds comptent aussi déposer une offre publique d'achat obligatoire sur les actions de Baccarat afin de le retirer de la Bourse, un autre engagement relevé par l'ordonnance.
rz/ha/swi
Suez-Veolia: Le Maire favorable à la désignation d'un médiateur #
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit mercredi favorable à la nomination d'un médiateur pour tenter de mettre fin à la bataille du rachat de Suez par Veolia que se livrent les deux géants français de l'eau et des déchets.
"Tout ce qui va dans le sens du dialogue, tout ce qui va dans le sens d'une opération amicale va dans le bon sens. Je suis donc favorable à cette idée de médiateur", a affirmé Bruno Le Maire, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
"A charge pour Veolia et Suez de s'entendre ensuite sur le nom du médiateur", a-t-il ajouté.
Cette proposition a été faite mardi par des députés qui ont "sollicité les deux entreprises pour qu'elles acceptent un médiateur neutre, connaisseur des enjeux industriels".
Après avoir semblé soutenir le projet de Veolia, le gouvernement a adopté un discours plus prudent, appelant à une résolution amicale du conflit.
Mais Bruno Le Maire a de nouveau haussé le ton après l'annonce par Veolia du dépôt d'une offre publique d'achat (OPA) sur le reste des titres de Suez qu'il ne détient pas encore.
Le ministre a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) d'examiner si cette offre, désormais hostile, "peut poser des problèmes de concurrence" et si "elle est clairement précipitée".
Mercredi, Bruno le Maire s'est défendu de tout interventionnisme en faveur de Suez: "Je ne suis pas chargé, comme ministre des Finances de prendre partie pour une entreprise contre une autre, pour des intérêts privés, contre d'autres intérêts privés. Je suis là pour défendre l'intérêt général", a-t-il expliqué devant les députés.
"Au moment où je vous parle, la nature de l'offre a changé, ce qui m'a amené à écrire aujourd'hui (mercredi) au président de l'AMF pour l'interroger sur le respect des engagements qui avaient été pris et la nature de cette opération", a-t-il ajouté.
mhc/boc/zl
Nouvelle cession en vue pour Dim: les syndicats vigilants #
Les syndicats de la marque emblématique de sous-vêtements Dim et la mairie d'Autun (Saône-et-Loire) se sont dits "vigilants", mercredi, après l'annonce de sa cession par la maison-mère américaine Hanes.
Lors de la publication de ses résultats trimestriels, mardi aux États-Unis, le groupe Hanes (marques Champion, Playtex, Wonderbra...) a annoncé "des projets visant à explorer des alternatives stratégiques pour ses activités sous-vêtements en Europe", selon le communiqué boursier.
Le même jour, les syndicats de Dim ont eu confirmation d'un recentrage sur les États-Unis et d'une vente de Hanes Europe, qui comprend notamment les marques Dim en France et Nur Die/Nur Der en Allemagne.
Les activités européennes de Hanes emploient environ 2.500 personnes, dont 1.200 en France et 650 à Autun. Hanes emploie dans le monde 68.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars en 2017 (5,4 milliards d'euros).
"La direction nous a fait savoir qu'il y aurait une vente du groupe européen", a déclaré à l'AFP Frédéric Besacier, secrétaire du comité européen de Hanes et délégué central CFE-CGC sur le site de Dim à Autun. Mais "on en est encore aux prémices", a-t-il précisé.
Dans un courriel à l'AFP, le groupe a confirmé "examiner des alternatives stratégiques pour sa branche sous-vêtements en Europe, afin de simplifier ses activités et de concentrer ses ressources sur ses opportunités de croissance stratégiques". "Toutefois, le processus de réflexion n'en est qu'à ses débuts et aucune décision n'a encore été prise", précise Hanes.
"L'opération va prendre entre 9 et 18 mois", a indiqué à l'AFP Luc Marti, secrétaire du CSE central de Hanes France. "Il est trop tôt pour s'inquiéter", a assuré le délégué CFTC, soulignant que les salariés de Dim ont "l'habitude" des cessions, la marque française ayant changé de mains "cinq fois".
"Mais c'est vrai qu'on part dans l'inconnu: va-t-on pouvoir être vendu dans cette période de crise pandémique?", s'est cependant interrogé M. Marti.
"Cela fait vingt ans qu'on subit des plans, on est un peu fatalistes", a ajouté M. Besacier. "C'est un peu inquiétant une cession dans ce contexte mondial mais tout dépend de l'acheteur".
Le maire d'Autun, Vincent Chauvet (Modem) s'est quant à lui dit "vigilant mais pas paniqué". "Dim est le fleuron de Hanes Europe, il est rentable et c'est une marque très forte. Je n'ai aucun doute que ça peut intéresser", a-t-il dit à l'AFP.
Fondée en 1956, Dim était d'abord une petite société de bonneterie fabriquant des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Devenue symbole du "Made in France", elle se revendique première marque de sous-vêtements française.
La société comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans avant de subir plusieurs changements de propriétaires.
En 2014, elle était cédée à Hanes au bout de deux ans de négociations. Un plan de restructurations avait suivi avec la suppression de 265 emplois.
lv/cha/pb
Nucléaire: la Pologne, qui envisage des EPR, regarde ce qui se passe en France (EDF) #
La Pologne envisage la commande de réacteurs de nouvelle génération EPR français, mais son choix sera influencé par les décisions prises en France sur l'avenir d'EDF et du programme nucléaire, a déclaré mercredi le PDG du producteur d'électricité.
"Nous sommes observés par de nombreux pays qui n'ont pas tant de choix que cela pour leur prochaines centrales nucléaires", a indiqué le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
M. Lévy s'est notamment rendu à Varsovie la semaine dernière aux côtés de Franck Riester, ministre délégué en charge du Commerce extérieur, pour défendre l'offre française en matière de nucléaire.
M. Riester avait salué "une filière d'excellence qui a tous les atouts pour accompagner à long terme les pays comme la Pologne qui font le choix de la décarbonation".
"En Pologne tous nos interlocuteurs nous expliquent qu'il y a en réalité deux options: l'option américaine et l'option française pour doter la Pologne de six réacteurs nucléaires", a indiqué M. Lévy aux députés.
Selon lui, les décisions de la France sur la réorganisation d'EDF mais aussi sur le lancement de la construction de nouveaux EPR seront cruciales.
"Il est clair que ces décisions auront un impact absolument considérable sur la commande par la Pologne de six réacteurs dans les deux, trois ans qui viennent", a jugé le PDG d'EDF.
Encore très dépendante du charbon, qui émet beaucoup de gaz à effet de serre et de pollution, la Pologne veut avoir recours au nucléaire et développer les énergies renouvelables.
La France, dont l'électricité provient à 70% du nucléaire, ne se prononcera pour sa part que lors du prochain quinquennat sur l'opportunité de construire ou non de nouveaux réacteurs EPR sur son sol.
Le gouvernement veut en effet attendre le démarrage de celui de Flamanville (Manche), prévu fin 2022 après de multiples retards et surcoûts. "C'est un chantier dont le calendrier reste très tendu" mais qui "devrait se terminer à la fin de l'année prochaine", avait indiqué M. Lévy au Sénat mercredi matin.
EDF a déjà construit deux EPR en Chine et mène un chantier pour deux autres en Angleterre, tout en discutant avec les autorités britanniques pour une paire supplémentaire. Le groupe français espère également des commandes en Inde ou en République tchèque.
jmi/soe/sr
RER B: le dialogue est renoué, indique Alstom #
Le groupe Alstom a indiqué mercredi avoir renoué le dialogue avec la RATP et la SNCF, mais il ne s'est pas engagé à honorer le contrat des nouveaux trains du RER B, dont il a hérité en reprenant Bombardier Transport.
"Nous nous sommes présentés à l'invitation de la RATP (organisatrice de l'appel d'offres, ndlr) afin de poser les bases d'une discussion apaisée sur les positions de chaque partie", a indiqué le constructeur ferroviaire dans une brève communication à l'AFP.
"Nous sommes convenus de nous laisser un peu de temps afin d'analyser la situation", a-t-il ajouté.
"Le dialogue a pu se dérouler", a insisté le groupe, sans autre commentaire.
"Pour autant, Alstom n'a pas confirmé qu'il allait exécuter le contrat", a regretté la RATP.
Alstom --en tant que repreneur de Bombardier Transport-- et l'espagnol CAF avaient été convoqués par la RATP et la SNCF pour discuter du lancement de la fabrication des 146 nouvelles rames du RER, attendues à partir de la fin 2025.
Les deux opérateurs de transports publics ont attribué le 13 janvier le contrat de 2,56 milliards d'euros pour ces rames à un groupement associant Bombardier Transport et CAF.
Mais Alstom, dont l'offre (plus chère) n'a pas été retenue, a multiplié les recours, empêchant la signature avant sa reprise de Bombardier Transport fin janvier. Le groupe français a finalement retiré l'offre de Bombardier, la jugeant trop risquée techniquement et financièrement.
Mais la RATP et la SNCF considèrent que cette offre était inconditionnelle, et ont donc signé le contrat vendredi.
Les deux opérateurs publics, ainsi que CAF, menacent le repreneur de Bombardier de poursuites s'il n'honore pas ses engagements.
"RATP et SNCF Voyageurs ont rappelé leur détermination à faire appliquer le droit et faire exécuter ce contrat pour le compte de leur client Ile-de-France Mobilités" (IDFM), qui finance les trains, a indiqué la RATP mercredi soir.
"CAF considère de son côté qu'il est bien en phase d'exécution du contrat", a ajouté la Régie.
CAF n'a pas souhaité faire de commentaires.
"Après cette première réunion, une prochaine rencontre est programmée pour poursuivre l'exécution du contrat", selon la RATP.
liu/boc/nth
L'Américain Bio-Rad veut fermer deux sites en France #
Le groupe américain de biotechnologies Bio-Rad veut fermer deux de ses cinq sites en France, ce qui représente 250 suppressions d'emplois, a-t-on appris mercredi de source syndicale.
Ces sites, à Roanne (centre-Est) et Schiltigheim (Est), sont spécialisés respectivement dans les équipements de diagnostic en immuno-hématologie et d'instrumentation. L'annonce de leur fermeture a été faite aux représentants du personnel en fin de semaine dernière, selon la même source confirmant une information du quotidien français Le Progrès.
"Rien ne laissait imaginer un tel scénario", a déclaré à l'AFP le secrétaire local du syndicat Force Ouvrière à Roanne, Frédéric Le Griel, précisant que la fermeture des sites doit s'étaler entre fin 2021 et fin 2022.
L'activité de recherche et développement devrait être relocalisée aux États-Unis et la production en Asie, a-t-il précisé.
Contactées par l'AFP, la direction de Bio-Rad France et celles des sites concernés par le projet de fermeture n'étaient pas immédiatement disponibles.
Bio-Rad, basé à Hercules (Californie) et qui compte au total 8.000 salariés, est un des leaders mondiaux de la recherche biologique et du diagnostic clinique.
Sur 2019, son chiffre d'affaires dépassait 2,3 milliards de dollars.
DM/mb/rhl/lch
L'américain Bio-Rad veut fermer deux sites en France #
Le groupe américain de biotechnologies Bio-Rad veut fermer deux de ses usines françaises basées à Roanne (Loire) et à Schiltigheim (Bas-Rhin), a-t-on appris mercredi de source syndicale, confirmant une information du Progrès.
L'annonce de la fermeture de ces sites, qui représente, selon la même source, 250 suppressions d'emplois, a eu lieu en fin de semaine dernière, à l'occasion d'un comité social et économique central, organisé à Marnes-la-Coquette (Val-de-Marne), au siège de Bio-Rad France.
"Rien ne laissait imaginer un tel scenario", a déclaré à l'AFP le secrétaire de l'Union locale Force Ouvrière de Roanne Frédéric Le Griel, précisant que la fermeture des sites doit s'étaler entre fin 2021 et fin 2022.
La R&D devrait être relocalisée aux États-Unis et la production en Asie, a-t-il précisé.
Contactées par l'AFP, la direction de Bio-Rad France et celles des sites concernés par le projet de fermeture n'étaient pas immédiatement disponibles.
Le site ligérien, qui compte près de 120 salariés, est spécialisé dans les équipements de diagnostic en immuno-hématologie, tandis que celui du Bas-Rhin fabrique des équipements d'instrumentation (laveurs, distributeurs).
Bio-Rad, basé à Hercules (Californie) et qui compte au total 8.000 salariés, est un des leaders mondiaux de la recherche biologique et du diagnostic clinique.
Sur 2019, son chiffre d'affaires dépassait 2,3 milliards de dollars.
DM/mb/rhl
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B" et qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi autour de l'Assemblée nationale, pendant l'audition du patron de l'électricien.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
La journée a commencé avec une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" tendue devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF tandis qu'un peu moins de 200 électriciens et gaziers, auxquels s'était jointe la députée LFI Sabine Rubin, ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
D'autres actions éparses comme des barrages filtrants ou des baisses de charge dans les centrales nucléaires sont attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu à partir de 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Devant les sénateurs, M. Lévy a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France, qui discute avec la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de l'électricité nucléaire à ses concurrents, ne s'accordait pas avec Bruxelles.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité, donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, auteur d'une tribune vendredi dans Le Monde pour demander le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont également pris la plume dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation. L'Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/mpm
Nouvelle cession en vue pour Dim: les syndicats vigilants #
Les syndicats de la marque emblématique de sous-vêtements Dim et la mairie d'Autun (Saône-et-Loire) se sont dits "vigilants", mercredi, après l'annonce de sa cession par la maison-mère américaine Hanes.
Lors de la publication de ses résultats trimestriels, mardi aux États-Unis, le groupe Hanes (marques Champion, Playtex, Wonderbra...) a annoncé "des projets visant à explorer des alternatives stratégiques pour ses activités sous-vêtements en Europe", selon le communiqué boursier.
Le même jour, les syndicats de Dim ont eu confirmation d'un recentrage sur les États-Unis et d'une vente de Hanes Europe, qui comprend notamment les marques Dim en France et Nur Die/Nur Der en Allemagne.
Les activités européennes de Hanes emploient environ 2.500 personnes, dont 1.200 en France et 650 à Autun. Hanes emploie dans le monde 68.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars en 2017 (5,4 milliards d'euros).
"La direction nous a fait savoir qu'il y aurait une vente du groupe européen", a déclaré à l'AFP Frédéric Besacier, secrétaire du comité européen de Hanes et délégué central CFE-CGC sur le site de Dim à Autun. Mais "on n'en est encore aux prémices", a-t-il précisé.
"L'opération va prendre entre 9 et 18 mois", a indiqué à l'AFP Luc Marti, secrétaire du CSE central de Hanes France. "Il est trop tôt pour s'inquiéter", a assuré le délégué CFTC, soulignant que les salariés de Dim ont "l'habitude" des cessions, la marque française ayant changé de mains "cinq fois".
"Mais c'est vrai qu'on part dans l'inconnu: va-t-on pouvoir être vendu dans cette période de crise pandémique?", s'est cependant interrogé M. Marti.
"Cela fait vingt ans qu'on subit des plans, on est un peu fataliste", a ajouté M. Besacier. "C'est un peu inquiétant une cession dans ce contexte mondial mais tout dépend de l'acheteur".
Le maire d'Autun, Vincent Chauvet (Modem) s'est quant à lui dit "vigilant mais pas paniqué". "Dim est le fleuron de Hanes Europe, il est rentable et c'est une marque très forte. Je n'ai aucun doute que ça peut intéresser", a-t-il dit à l'AFP.
Fondée en 1956, Dim était d'abord une petite société de bonneterie fabriquant des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Devenue symbole du "Made in France", elle se revendique première marque de sous-vêtements française.
La société comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans avant de subir plusieurs changements de propriétaires.
En 2014, elle était cédée à Hanes au bout de deux ans de négociations. Un plan de restructurations avait suivi avec la suppression de 265 emplois.
lv/mb/tes
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
Le projet de réorganisation d'EDF en questions #
Le projet "Hercule" de réorganisation d'EDF, lié à des négociations complexes entre la France et la Commission européenne, rencontre l'hostilité des syndicats et d'une partie de la classe politique. Explications sur ce dossier au long cours.
La réorganisation d'EDF pourrait se traduire par une scission du groupe en trois entités.
Une entreprise publique (EDF bleu) chapeauterait les centrales nucléaires et le réseau de transport.
Une autre (EDF vert) réunirait les activités commerciales, la distribution d'électricité et les énergies renouvelables. Elle serait cotée en Bourse, permettant d'attirer des investisseurs pour développer l'éolien et le solaire.
Une troisième entité (EDF azur) pourrait enfin coiffer les barrages hydroélectriques.
Le gouvernement et la direction d'EDF insistent sur le fait que le groupe doit rester malgré tout intégré, avec une stratégie unique, des synergies entre les différentes entités et un même statut des salariés. Mais nombre de détails importants restent à préciser.
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure de décrire un schéma précis de ce que sera cette réforme et ses impacts sur l'organisation interne du groupe EDF, pour une raison très simple: les négociations avec la Commission européenne sont toujours en cours", a souligné la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili lors d'une audition devant des députés la semaine dernière.
EDF est actuellement très endetté et doit en même temps investir lourdement pour prolonger la vie de son parc nucléaire et se développer dans les énergies renouvelables afin de rattraper ses concurrents.
Or le groupe est actuellement handicapé par un mécanisme qui le contraint de vendre une partie de son électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents. La France voudrait revoir ce prix à la hausse pour qu'EDF soit mieux rémunéré.
Mais il faut convaincre la Commission européenne, qui veille à la bonne concurrence en Europe. Elle veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au nucléaire bénéficie à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. D'où la réflexion sur de nouvelles formes d'organisation des activités.
Un autre problème ancien concerne l'hydroélectricité: la Commission a mis en demeure la France il y a des années d'ouvrir à la concurrence ses concessions échues. Le gouvernement réfléchit à les protéger en leur donnant par exemple un statut de "quasi-régie" publique.
Les syndicats et une bonne partie de l'opposition, de gauche à droite, sont farouchement opposés au projet Hercule.
Ils craignent que la partie la plus rentable (celle qui porterait la distribution et les renouvelables) soit privatisée, tandis que le fardeau des investissements dans le nucléaire reposerait sur le public: c'est "la socialisation des pertes, la privatisation des profits", dénoncent ainsi les représentants du personnel, qui ont même lancé une campagne publicitaire contre le projet.
Malgré les promesses du gouvernement, les syndicats craignent aussi un démantèlement qui remettrait en cause les interactions entre les différents métiers du groupe.
Par exemple, la gestion des cours d'eau par les barrages prend aujourd'hui en compte les besoins de refroidissement des centrales nucléaires.
"À terme, comme pour nos autoroutes, le prix de l'énergie sera aligné sur ceux du marché, entraînant des hausses des tarifs brutales et un rationnement de l'électricité", craignent encore les représentants du personnel.
Le projet lancé en 2018 est toujours en cours, suspendu aux discussions avec Bruxelles. "A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a reconnu Barbara Pompili devant les députés.
Une éventuelle réforme doit passer devant le Parlement avec une loi dédiée, ce qui laisse une fenêtre de tir limitée avant le lancement de la campagne pour la présidentielle de 2022.
En cas d'échec des négociations, le gouvernement juge que le statu quo n'est pas souhaitable et veut chercher un "plan B"
jmi/soe/zl
Suez-Veolia: quelles voies de sortie? #
De rebondissements judiciaires en déclarations d'hostilité, la bataille du rachat de Suez par Veolia va crescendo. Comment en sortir?
A ce stade Veolia a "l'avantage", notent les analystes, car il détient 29,9% des titres de son concurrent, achetés en octobre à Engie. Mais le statu quo n'est pas tenable longtemps.
Au moins sept procédures ont été lancées de part et d'autre: pour la consultation des salariés de Suez, sur l'(in)amicalité de la démarche, contre une fondation de Suez bloquant la cession d'actifs...
Ce chemin peut être long. Par exemple Suez a fait saisir en novembre des documents chez Veolia, Engie et le fonds Meridiam. Mais le dépouillement n'a pas commencé, du fait de "débats" sur la validité d'ordonnances, expliquent les avocats.
Parfois une partie a gain de cause, parfois l'autre.
Le 3 février ce fut Veolia, devant le tribunal de Nanterre. Cela lui a ouvert "une fenêtre de tir juridique pour lancer son OPA", souligne Xavier Regnard, analyste chez Bryan, Garnier & Co, pour expliquer le choix de déposer l'offre lundi, même hostile.
"Pour Veolia le temps presse: le risque est que Suez cède des actifs stratégiques, limitant les synergies potentielles. Et Veolia ne doit pas donner trop de temps à Suez pour organiser sa défense".
Aujourd'hui Suez attend une décision en appel, début mars, contre la structure en deux étapes de l'OPA de Veolia, espérant que cela annule tout. En première instance, l'Autorité des marchés financiers (AMF) lui avait donné tort.
Evoquant "les aléas" judiciaires, Suez appelle Veolia à négocier.
"La façon d'en sortir par le-haut est de trouver une troisième voie: chacun vient avec sa vision, mais une négociation c'est des compromis", dit Bertrand Camus, directeur général de Suez, qui a obtenu le soutien financier de deux fonds, et prône le maintien de "deux groupes industriels forts".
Mais Veolia, qui veut créer un "super champion" est prêt au mieux à étoffer l'activité Suez Eau France, qu'il devra céder pour répondre à l'anti-trust.
"Pour l'instant c'est un dialogue de sourds", constate Tancrède Fulop, analyste financier chez MorningStar.
Veolia n'a pas intérêt à céder ses 29,9% car "c'est ce projet de rapprochement industriel qui lui permet de créer de la valeur: il vise 500 millions d'euros de synergies - d'après eux sans licenciements, et c'est ce qui lui permettra de payer 18 euros par action," au-dessus du cours de Bourse avant leur offre.
Après avoir semblé soutenir le projet de Veolia, le gouvernement, par la voix de Bruno Le Maire, a adopté un discours prudent, appelant à une solution amiable.
Les sénateurs qui ont lancé un groupe de travail sur l'affaire, appellent le gouvernement à imposer "un cessez-le feu".
Mardi, leurs collègues de l'Assemblée nationale ont "sollicité les deux entreprises pour qu'elles acceptent un médiateur neutre, connaisseur des enjeux industriels".
Dans les faits, difficile pour les pouvoirs publics d'arbitrer entre deux entreprises privées, françaises qui plus est.
Pour autant, "il faut éviter d'être dans la confrontation avec le gouvernement, ce n'est jamais bon, surtout qu'une partie de l'activité des deux groupes se fait sur des marchés publics" (eau, déchets etc)", souligne M. Regnard.
Les discussions avaient repris vendredi entre M. Camus et le PDG de Veolia Antoine Frérot, après 120 jours d'interruption. Depuis le dépôt de l'OPA hostile, l'incertitude règne sur la suite.
Alors "est-ce que le litige se réglera à l'assemblée générale des actionnaires de Suez? Cela reste le scénario central", estime M. Regnard.
Veolia a dès décembre appelé les actionnaires à débarquer l'actuel conseil d'administration de Suez, lors de l'AG qui devra se tenir d'ici fin juin.
Veolia n'est à ce stade pas autorisé à voter, mais il peut demander une dérogation à Bruxelles si le sujet a un impact patrimonial.
Depuis la sortie d'Engie (ex-actionnaire de référence de Suez), le capital de Suez est composé d'actionnaires "flottants". Et selon les analystes, le prix de 18 euros devrait convaincre.
A moins que Suez "continue de travailler sur une offre alternative", avec cette fois une contre-offre, mais "il faudrait qu'il fasse vite", note l'analyste de Bryan, Garnier & Co.
cho/ico/oaa
Suez: reçue à Bercy, l'intersyndicale obtient la garantie que "l'Etat jouera son rôle" #
L'intersyndicale du géant de l'eau et des déchets Suez, reçue mardi à Bercy dans le cadre de l'OPA hostile de son concurrent Veolia, a obtenu la garantie "que l'Etat jouera son rôle" et qu'il sera "vigilant", a indiqué à la sortie le représentant de la CGT.
"Nous avons fait part de notre exaspération sur le fait que Veolia ne se soumet pas aux décisions de justice, a indiqué Franck Reinhold von Essen, secrétaire du comité d'entreprise européen. On nous a clairement répondu que l'Etat jouerait son rôle au niveau de l'Autorité des marchés financiers. On les sent vigilants et impliqués sur comment Veolia va se comporter".
En l'absence du ministre de l'Economie et des Finances, une délégation de cinq membres de l'intersyndicale a été reçue par son conseiller entreprises et participations de l'État, a précisé le représentant du personnel.
"On a dit que l'on souhaitait rencontrer Bruno Le Maire, ils n'ont pas semblé fermés à l'idée de se rencontrer de nouveau. Le ministère a un rôle à jouer", a-t-il ajouté.
Veolia, qui a acheté en octobre 29,9% du capital de son grand concurrent auprès de l'énergéticien Engie, a décidé dimanche de lancer son OPA sur le reste des actions, estimant que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de sa cible.
Saisi en urgence dimanche soir par Suez, le président du tribunal de commerce de Nanterre a ordonné tôt lundi matin à Veolia de suspendre le lancement de toute OPA contre son concurrent, dans l'attente d'un débat au fond.
Dans la foulée, Bruno Le Maire a annoncé la saisie de l'AMF, cette offre hostile contrevenant selon lui aux engagements pris à plusieurs reprises par Veolia.
"Elle peut poser des problèmes de concurrence et elle clairement précipitée", a fait valoir le ministre.
cd/bfa/nth
La guerre est déclarée entre Veolia et Suez #
Le géant français de l'eau et des déchets Suez a contesté lundi la validité légale du dépôt de l'OPA hostile de son concurrent Veolia, qui a enterré sa promesse initiale d'un rachat amical dans le but de créer, coûte que coûte, un grand groupe.
La guerre ouverte entre les deux groupes a déclenché la colère du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a annoncé que le gendarme de la Bourse allait être saisi.
Le président de Suez, Philippe Varin, persiste à espérer une "solution négociée". "Nous ne pouvons pas accepter que Veolia veuille démanteler Suez, comme il le prévoit", a-t-il lancé une nouvelle fois, sur Franceinfo.
Le nouveau round a commencé dimanche soir quand Veolia a annoncé lancer une offre publique d'achat sans l'accord de Suez, rompant son engagement précédent, et poussant ce dernier à saisir en urgence le tribunal de commerce de Nanterre.
Celui-ci a ordonné tôt lundi matin à Veolia de suspendre le lancement de son OPA, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité.
Selon l'ordonnance en référé, consultée par l'AFP, Suez devra délivrer une assignation sur le fond à Veolia, en vue d'une première audience le 18 février. La procédure, faite d'échanges d'écritures entre les parties, pourrait prendre un à trois mois.
Mais dans le même temps, Veolia a formellement déposé lundi à 07H00 son offre auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), affirmant n'avoir reçu avis de la décision de justice qu'à... 07H23.
"Nous l'avions déposée avant. Nous maintenons donc que notre offre est valable", a déclaré son PDG Antoine Frérot à la presse.
Dans un avis publié en fin d'après-midi, l'AMF a publié l'avis de dépôt réglementaire.
Veolia y a vu la preuve d'une première manche gagnée, puisque la publication même de l'avis confirmerait, selon un communiqué du groupe dans la soirée, que l'offre "a été valablement déposée ce matin".
"Cette offre répond donc au souhait de la direction de Suez de se voir présenter une offre d'achat formelle", poursuit Veolia.
Mais tard dans la soirée de lundi, Suez a fait savoir qu'il contestait ce point précis: la validité du dépôt. "Du fait de cette décision judiciaire, Suez ne pourra pas donner suite à l'avis de dépôt publié par l'AMF", indique un communiqué.
Une porte-parole a précisé à l'AFP que ce n'était "pas une question d'horaire mais une question d'ordonnance de justice, et par ailleurs l'AMF ouvre à 9h".
"Veolia passe en force", a déploré Franck Reinhold von Essen (CGT), de l'intersyndicale de Suez. "C'est le Trump du capitalisme à la française."
Dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, Veolia veut créer un "super champion français" du secteur, et a lancé son offensive fin août.
Le groupe a déjà acheté en octobre 29,9% du capital de son concurrent auprès de l'énergéticien Engie. Et il a justifié dimanche sa décision de lancer une OPA sur le reste des actions par le fait que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de Suez.
Il propose 18 euros par action sur les 70,1% de Suez restant, soit une opération de 7,9 milliards d'euros (l'action Suez a terminé à 17,17 euros à la clôture lundi).
La direction de Suez, soutenue par les syndicats, dit redouter une casse sociale et industrielle. Mi-janvier, Suez avait fait état d'une proposition alternative de reprise par les fonds Ardian et GIP, appelant Veolia à dialoguer.
Après des mois de guérilla judiciaire et d'échanges acerbes par médias interposés, Antoine Frérot et le directeur général de Suez, Bertrand Camus, se sont finalement vus vendredi. Mais les deux projets sont difficiles à concilier, entre fusion d'une part et maintien de deux groupes de l'autre.
La commission des affaires économiques du Sénat, qui a monté un groupe de travail sur ce dossier, a appelé le gouvernement à "imposer un cessez-le-feu et promouvoir une solution concrète".
L'Etat est le premier actionnaire d'Engie, qui était lui-même le principal actionnaire de Suez avant de vendre ses parts en octobre. Veolia les a rachetées, et attend désormais l'assemblée générale annuelle de Suez, prévue d'ici juin.
Le groupe espère finaliser son projet de fusion d'ici 8 à 14 mois, après accord des autorités de la concurrence.
cho-as-ico/jub/sp
Suez cherche une issue face à l'OPA hostile de Veolia #
Le géant français de l'eau et des déchets Suez s'activait lundi pour échapper à l'OPA hostile de son concurrent Veolia, déterminé à créer un grand groupe mais dont l'assaut est désormais examiné par la justice et le gendarme boursier.
Le président de Suez, Philippe Varin, a appelé à une "solution négociée". "Nous ne pouvons pas accepter que Veolia veuille démanteler Suez, comme il le prévoit", a-t-il lancé une nouvelle fois, sur Franceinfo.
Ce nouveau round a commencé dimanche soir quand Veolia a annoncé lancer une offre publique d'achat sans l'accord de Suez, rompant son engagement précédent, et poussant ce dernier à saisir en urgence le tribunal de commerce de Nanterre.
Celui-ci a ordonné tôt lundi matin à Veolia de suspendre le lancement de son OPA, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dans la foulée annoncé que le gendarme de la Bourse allait être saisi.
"Cette offre n'est pas amicale et cela contrevient aux engagements qui ont été pris à plusieurs reprises par Veolia. Elle pose aussi des questions de transparence. Pourquoi est-ce que, subitement, cette offre a été déposée?", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Selon l'ordonnance en référé du tribunal de commerce, consultée par l'AFP, Suez devra délivrer une assignation sur le fond à Veolia, en vue d'une première audience le 18 février. La procédure, faite d'échanges d'écritures entre les parties, pourrait prendre un à trois mois.
Mais dans le même temps, Veolia a formellement déposé lundi à 07H00 son offre auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), affirmant n'avoir reçu avis de la décision de justice qu'à 07H23.
"Nous l'avions déposée avant. Nous maintenons donc que notre offre est valable", a déclaré son PDG Antoine Frérot à la presse.
Dans un avis publié en fin d'après-midi, l'AMF n'a rien dit sur le fond et s'est bornée à déclarer qu'elle "examinera(it) le moment venu la conformité du projet d'offre publique".
Mais Veolia y a vu la preuve d'une première manche gagnée, puisque la publication même de l'avis confirme, selon un communiqué du groupe dans la soirée, que l'offre "a été valablement déposée ce matin".
"Cette offre répond donc au souhait de la direction de Suez de se voir présenter une offre d'achat formelle", poursuit Veolia.
"Veolia passe en force", a déploré Franck Reinhold von Essen (CGT), de l'intersyndicale de Suez. "C'est le Trump du capitalisme à la française."
Dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, Veolia veut créer un "super champion français" du secteur, et a lancé son offensive fin août.
Le groupe a déjà acheté en octobre 29,9% du capital de son concurrent auprès de l'énergéticien Engie. Et il a justifié dimanche sa décision de lancer une OPA sur le reste des actions par le fait que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de Suez.
Il propose 18 euros par action sur les 70,1% de Suez restant, soit une opération de 7,9 milliards d'euros (l'action Suez a terminé à 17,17 euros à la clôture lundi).
La direction de Suez, soutenue par les syndicats, dit redouter une casse sociale et industrielle. Mi-janvier, Suez avait fait état d'une proposition alternative de reprise par les fonds Ardian et GIP, appelant Veolia à dialoguer.
Après des mois de guérilla judiciaire et d'échanges acerbes par médias interposés, Antoine Frérot et le directeur général de Suez, Bertrand Camus, se sont finalement vus vendredi. Mais les deux projets sont difficiles à concilier, entre fusion d'une part et maintien de deux groupes de l'autre.
La commission des affaires économiques du Sénat, qui a monté un groupe de travail sur ce dossier, a appelé le gouvernement à "imposer un cessez-le-feu et promouvoir une solution concrète".
L'Etat est le premier actionnaire d'Engie, qui était lui-même le principal actionnaire de Suez avant de vendre ses parts en octobre. Veolia les a rachetées, et attend désormais l'assemblée générale annuelle de Suez, prévue d'ici juin.
Le groupe espère finaliser son projet de fusion d'ici 8 à 14 mois, après accord des autorités de la concurrence.
cho-as/ico/esp
Suez cherche une issue face à l'OPA hostile de Veolia #
Le géant français de l'eau et des déchets Suez s'activait lundi pour échapper à l'OPA hostile de son concurrent Veolia, déterminé à créer un grand groupe mais dont l'assaut est désormais examiné par la justice et le gendarme boursier.
Le président de Suez, Philippe Varin, a appelé à une "solution négociée". "Nous ne pouvons pas accepter que Veolia veuille démanteler Suez, comme il le prévoit", a-t-il lancé une nouvelle fois, sur Franceinfo.
Ce nouveau round a commencé dimanche soir quand Veolia a annoncé lancer une offre publique d'achat sans l'accord de Suez, rompant son engagement précédent, et poussant ce dernier à saisir en urgence le tribunal de commerce de Nanterre.
Celui-ci a ordonné tôt lundi matin à Veolia de suspendre le lancement de son OPA, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dans la foulée annoncé que le gendarme de la Bourse allait être saisi.
"Cette offre n'est pas amicale et cela contrevient aux engagements qui ont été pris à plusieurs reprises par Veolia. Elle pose aussi des questions de transparence. Pourquoi est-ce que, subitement, cette offre a été déposée? Donc nous allons saisir l'Autorité des marchés financiers dès ce matin", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Selon l'ordonnance en référé du tribunal de commerce, consultée par l'AFP, Suez devra délivrer une assignation sur le fond à Veolia, en vue d'une première audience le 18 février. La procédure, faite d'échanges d'écritures entre les parties, pourrait prendre un à trois mois.
Mais dans le même temps, Veolia a formellement déposé lundi à 07H00 son offre auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), affirmant n'avoir reçu avis de la décision de justice qu'à 07H23.
"Nous l'avions déposée avant. Nous maintenons donc que notre offre est valable", a déclaré son PDG Antoine Frérot à la presse.
Dans un avis publié en fin d'après-midi, l'AMF n'a rien dit sur le fond et s'est bornée à déclarer qu'elle "examinera(it) le moment venu la conformité du projet d'offre publique".
"Veolia passe en force", a déploré Franck Reinhold von Essen (CGT), de l'intersyndicale de Suez. "Dès que Frérot a vu une ouverture, il s'est engouffré dedans. C'est le Trump du capitalisme à la française."
Dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, Veolia veut créer un "super champion français" du secteur, et a lancé son offensive fin août.
Le groupe a déjà acheté en octobre 29,9% du capital de son concurrent auprès de l'énergéticien Engie. Et il a justifié dimanche sa décision de lancer une OPA sur le reste des actions par le fait que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de Suez.
Il propose 18 euros par action sur les 70,1% de Suez restant, soit une opération de 7,9 milliards d'euros (l'action Suez a perdu 0,52% lundi, à 17,17 euros à la clôture).
La direction de Suez, soutenue par les syndicats, s'oppose au projet, redoutant une casse sociale et industrielle. Elle s'alarme en particulier du sort de l'activité Eau, que Veolia devrait revendre pour respecter les règles de la concurrence.
Mi-janvier, Suez avait fait état d'une proposition alternative de reprise par les fonds Ardian et GIP, appelant Veolia à dialoguer.
Après des mois de guérilla judiciaire et d'échanges acerbes par médias interposés, Antoine Frérot et le directeur général de Suez, Bertrand Camus, se sont finalement vus vendredi. Mais les deux projets sont difficiles à concilier, entre fusion d'une part et maintien de deux groupes de l'autre.
La commission des affaires économiques du Sénat, qui a monté un groupe de travail sur ce dossier, a appelé le gouvernement à "imposer un cessez-le-feu et promouvoir une solution concrète".
L'Etat est le premier actionnaire d'Engie, qui était lui-même le principal actionnaire de Suez avant de vendre ses parts en octobre. Veolia les a rachetées, et attend désormais l'assemblée générale annuelle de Suez, prévue d'ici juin.
Le groupe espère finaliser son projet de fusion d'ici 8 à 14 mois, après accord des autorités de la concurrence.
cho-as/ico/esp
Suez cherche une issue face à l'OPA hostile de Veolia #
L'affrontement entre les deux géants français de l'eau et des déchets, entamé cet été, est brusquement monté en intensité lundi après l'annonce d'une OPA hostile de Veolia sur Suez, aussitôt suspendue par la justice et face à laquelle Suez cherche une voie alternative.
Veolia a annoncé dimanche soir lancer une offre publique d'achat sans l'accord de Suez, poussant ce dernier à saisir en urgence le tribunal de commerce de Nanterre.
Il a ordonné tôt lundi matin à Veolia de suspendre le lancement de son OPA, dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dans la foulée annoncé que le gendarme de la Bourse allait être saisi.
"Cette offre n'est pas amicale et cela contrevient aux engagements qui ont été pris à plusieurs reprises par Veolia. Elle pose aussi des questions de transparence. Pourquoi est-ce que, subitement, cette offre a été déposée? Donc nous allons saisir l'Autorité des marchés financiers dès ce matin", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Selon l'ordonnance en référé du tribunal de commerce, consultée par l'AFP, Suez devra délivrer une assignation sur le fond à Veolia, en vue d'une première audience le 18 février. La procédure, faite d'échanges d'écritures entre les parties, pourrait prendre un à trois mois.
Mais dans le même temps, Veolia a formellement déposé lundi à 07H00 son offre auprès de l'AMF, affirmant n'avoir reçu avis de la décision de justice qu'à 07H23. "Nous l'avions déposée avant. Nous maintenons donc que notre offre est valable", a déclaré son PDG Antoine Frérot à la presse.
L'AMF a simplement indiqué qu'elle "communiquera sur le dossier le moment venu."
"Veolia passe en force", a déploré Franck Reinhold von Essen (CGT), de l'intersyndicale de Suez. "Dès que Frérot a vu une ouverture, il s'est engouffré dedans. C'est le Trump du capitalisme à la française."
Dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, Veolia veut créer un "super champion français" du secteur, et a lancé son offensive fin août.
Le groupe a déjà acheté en octobre 29,9% du capital de son concurrent auprès de l'énergéticien Engie. Et il a justifié dimanche sa décision de lancer une OPA sur le reste des actions par le fait que "ses tentatives répétées d'amicalité se sont toutes heurtées à l'opposition" de Suez.
Il propose 18 euros par action sur les 70,1% de Suez restant, soit une opération de 7,9 milliards d'euros (l'action Suez a perdu 0,52% lundi, à 17,17 euros à la clôture).
La direction de Suez, soutenue par les syndicats, s'oppose au projet, redoutant une casse sociale et industrielle. Elle s'alarme en particulier du sort de l'activité Eau, que Veolia devrait revendre pour respecter les règles de la concurrence.
Mi-janvier, Suez avait fait état d'une proposition alternative de reprise par les fonds Ardian et GIP, appelant Veolia à dialoguer.
Après des mois de guérilla judiciaire et d'échanges acerbes par médias interposés, Antoine Frérot et le directeur général de Suez, Bertrand Camus, se sont finalement vus vendredi. Mais les deux projets sont difficiles à concilier, entre fusion d'une part et maintien de deux groupes de l'autre.
M. Camus a appelé lundi à rechercher "une troisième voie" afin de sortir du conflit "par le haut": "la commande générale est d'avoir deux groupes industriels forts", selon lui, et "l'équation" impliquera une sortie de Veolia du capital.
L'intéressé a déjà répété qu'il ne céderait pas ses 29,9%, Antoine Frérot brandissant aussi la menace d'"un projet financier" porté par Suez.
La commission des affaires économiques du Sénat, qui a monté un groupe de travail sur ce dossier, a appelé le gouvernement à "imposer un cessez-le-feu et promouvoir une solution concrète".
Mais pour Antoine Frérot, "c'est quand même Bercy qui a initié toute l'opération en demandant à Engie en juillet de clarifier sa stratégie".
L'Etat est le premier actionnaire d'Engie, qui était lui-même le principal actionnaire de Suez avant de vendre ses parts en octobre. Veolia les a rachetées, et attend désormais l'assemblée générale annuelle de Suez, prévue d'ici juin.
Le groupe espère finaliser son projet de fusion d'ici 8 à 14 mois, après accord des autorités de la concurrence.
cho/ico/soe/esp
RER B: une réunion cruciale mercredi (patron de CAF France) #
La venue, ou pas, d'Alstom à une convocation de la RATP et de la SNCF mercredi pour lancer la fabrication des nouvelles rames du RER B permettra de voir si l'affaire se poursuivra devant les tribunaux, a estimé lundi le directeur général de CAF France, Alain Picard.
Les deux opérateurs de transports publics ont attribué en janvier le contrat de 2,56 milliards d'euros pour ces rames à un groupement associant Bombardier Transport et CAF. Mais Alstom, dont l'offre (plus chère) n'a pas été retenue, a multiplié les recours, empêchant la signature avant sa reprise de Bombardier Transport.
Le groupe français a finalement retiré l'offre de Bombardier jeudi, ce qui n'a pas empêché la RATP --organisatrice de l'appel d'offres-- et SNCF Voyageurs de signer le contrat vendredi.
"RATP et SNCF considèrent que Bombardier n'avait pas le droit de retirer son offre. La RATP a signé le contrat, et donc considère que le contrat est exécutoire", a indiqué M. Picard à l'AFP.
"Le groupement Bombardier-CAF va être reçu par ses clients après-demain" mercredi, a-t-il noté. "Et à partir de ce moment-là, je pense que les acteurs publics vont dire: +vous vous êtes engagés à exécuter le contrat."
"La question va être de savoir qui va se présenter à la réunion. En tout cas CAF ira, mais on ne sait pas si Bombardier va venir ou pas", a-t-il dit.
"S'ils ne viennent pas, il y a litige, parce qu'ils nous empêcheraient d'accéder au contrat. Donc on se devrait d'attaquer Bombardier", a relevé M. Picard.
Le partage des taches prévoit que CAF construise les deux voitures de têtes des 146 trains --dans son usine de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées)-- et fournisse les bogies --produites en Espagne--, Bombardier s'occupant du reste, et notamment des voitures intermédiaires --dans son usine de Crespin (Nord).
"Le client nous a confié un contrat. Il est de notre devoir, si notre co-contractant fait défaut, d'étudier toutes les options, y compris de faire nous-mêmes", a relevé M. Picard.
"Mais pour l'instant, rien n'est tranché, ni opérationnellement, ni techniquement, ni juridiquement", a-t-il ajouté, la question étant notamment de savoir s'il est possible de récupérer tous les plans du train pour lancer la production.
Le contrat en soi n'est pas renégociable, a-t-il noté, d'accord sur ce point avec la RATP et la SNCF.
liu/soe/esp
Amazon investit dans un parc éolien aux Pays-Bas #
Le géant américain du commerce en ligne Amazon a annoncé lundi qu'il allait acheter plus de la moitié de la capacité produite par un parc éolien offshore aux Pays-Bas, soit 380 mégawatts, afin d'alimenter l'activité de ses sites en Europe.
Il s'agit de son "plus grand projet d'énergie renouvelable à ce jour", affirme la société sur son blog, sans toutefois dévoiler le montant de cette opération.
Le parc éolien offshore est exploité par Crosswind Consortium, une coentreprise entre le géant des hydrocarbures Shell et le fournisseur d'énergie néerlandais Eneco, a expliqué l'entreprise américaine.
Il devrait être opérationnel d'ici 2024, avec une capacité globale de 759 mégawatts (MW) alimentant le réseau électrique des Pays-Bas.
"Amazon achète plus de 50% de cette capacité, soit un total de 380 MW, pour alimenter nos activités en Europe. Notre investissement permet en outre le développement de ce projet éolien innovant et de grande envergure", a détaillé le groupe.
Ce projet devrait également aider la société fondée par Jeff Bezos à atteindre son objectif de neutralité carbone en 2040, a-t-elle ajouté.
La société s'est également fixé comme objectif d'alimenter ses sites avec 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2030.
Cette opération porte à 187 le nombre de projets solaires et éoliens d'Amazon dans le monde, précise le groupe.
as/soe/rhl/cls
Amazon investit dans un parc éolien aux Pays-Bas #
Le géant américain du commerce en ligne Amazon a annoncé lundi qu'il allait acheter plus de la moitié de la capacité produite par un parc éolien offshore aux Pays-Bas, soit 380 mégawatts, afin d'alimenter l'activité de ses sites en Europe.
Il s'agit de son "plus grand projet d'énergie renouvelable à ce jour", affirme la société sur son blog, sans toutefois dévoiler le montant de cette opération.
Le parc éolien offshore est exploité par Crosswind Consortium, une coentreprise entre le géant des hydrocarbures Shell et le fournisseur d'énergie néerlandais Eneco, a expliqué l'entreprise américaine.
Il devrait être opérationnel d'ici 2024, avec une capacité globale de 759 mégawatts (MW) alimentant le réseau électrique des Pays-Bas.
"Amazon achète plus de 50% de cette capacité, soit un total de 380 MW, pour alimenter nos activités en Europe. Notre investissement permet en outre le développement de ce projet éolien innovant et de grande envergure", a détaillé le groupe.
Ce projet devrait également aider la société fondée par Jeff Bezos à atteindre son objectif de neutralité carbone en 2040, a-t-elle ajouté.
La société s'est également fixé comme objectif d'alimenter ses sites avec 100% d'énergies renouvelables d'ici à 2030.
Cette opération porte à 187 le nombre de projets solaires et éoliens d'Amazon dans le monde, précise le groupe.
as/soe/rhl
RER B: l'intersyndicale de Bombardier accuse Alstom de lui "enlever le pain de la bouche" #
L'intersyndicale de Bombardier Transport France, racheté par Alstom fin janvier, s'est insurgée lundi contre un nouveau recours d'Alstom contre l'attribution à Bombardier du contrat pour la fourniture de rames du RER B, s'inquiétant pour la pérennité de son site de Crespin (Nord).
"L'intersyndicale Sud industrie, CGT et CFDT de Bombardier Transport France, s'insurge contre ces procédures à répétition de contestation d'une commande gagnée à la loyale", écrivent les syndicats dans un communiqué, accusant leur acquéreur de vouloir leur "enlever le pain de la bouche".
Bombardier Transport et l'espagnol CAF avaient été retenus le 13 janvier, face à l'offre, plus chère, d'Alstom, pour fournir 146 rames de RER pour 2,56 milliards d'euros, la livraison des premières rames devant intervenir fin 2025.
Mais Alstom a multiplié les recours, parvenant à retarder la signature du contrat jusqu'à sa prise de contrôle de Bombardier Transport, effective depuis le 29 janvier.
Finalement, le 4 février, Alstom a annoncé qu'il retirait l'offre de Bombardier Transport, ce qui n'a pas empêché la RATP et la SNCF de signer le lendemain le contrat attribuant la fourniture de nouvelles rames à Bombardier Transport et CAF.
"Alstom cherche-t-il a empêcher notre site de Crespin d'avoir son carnet de commandes perdurer après 2025 ?" s'interrogent les syndicats dans leur communiqué. "Cette commande, c'était du pain béni pour nous, avec un carnet de commandes jusqu'à 2032", a expliqué à l'AFP le délégué Sud Karim Khatabi.
"On a l'impression qu'Alstom a pris les clés de la maison et bafoue toutes les règles d'information et consultation des salariés", a-t-il ajouté, indiquant qu'une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) devait se tenir à la demande des organisations syndicales le 11 février.
Selon le groupe français, "les conditions technico-financières de l'offre du consortium Bombardier-CAF ne correspondent pas aux prix de marché et ne permettent pas d'exécuter ce contrat sans risques importants pour le financeur, l'exploitant, les voyageurs et pour notre entreprise".
Un argument qui laisse les syndicats "très perplexes puisque chaque appel d'offres fait l'objet d'un audit ?nancier du client", écrivent-ils.
Fin janvier, Alstom est devenu numéro deux mondial du secteur de la construction ferroviaire en rachetant Bombardier Transport, la branche ferroviaire, déficitaire, du groupe canadien.
Situé près de Valenciennes, le site de Crespin de Bombardier Transport est la plus grande usine ferroviaire de France.
bj/eva/rl/bow
Autour de Suez, une bataille de grands patrons #
La bataille pour le contrôle du groupe Suez est une lutte pour un marché des services à l'environnement en pleine croissance. C'est aussi un bras de fer entre plusieurs patrons à forte personnalité, notamment le PDG de Veolia Antoine Frérot et le directeur général de Suez Bertrand Camus.
C'est le dimanche 30 août 2020, un mois après l'annonce par Engie de son intention de vendre ses parts dans Suez, que le patron du numéro un mondial de l'eau et des déchets lance son raid sur son rival.
Sous ses airs placides, Antoine Frérot ne peut laisser filer l'occasion: réaliser le vieux rêve d'une union entre frères ennemis pour créer "un champion mondial", un "projet dans l'intérêt de la nation" selon lui.
A 62 ans dont 30 chez Veolia (ex-Compagnie générale des eaux), ce polytechnicien, ingénieur des Ponts, eaux et forêts, en a gravi les échelons, résistant à un conflit larvé avec son prédécesseur Henri Proglio puis à une tentative de putsch. Dans les années 2010, il restructure le groupe.
Si Antoine Frérot menait à bien l'opération Suez, il réussirait un coup maintes fois tenté. Notamment en 2006 par Henri Proglio, alors allié à l'italien Enel.
Vendredi 5 février, après des mois d'affrontement par médias interposés, M. Frérot et Bertrand Camus, directeur général de Suez, se sont finalement vus.
Mais leurs positions semblaient une fois de plus peu conciliables: dimanche 7 février, Veolia a décidé de lancer une OPA sans l'accord de Suez, renonçant ainsi au caractère amical de sa tentative de rachat.
Cet ingénieur des Ponts et chaussées de 53 ans est un pur produit de son groupe où il est entré en 1994. "Après 25 ans de carrière" à l'international et à la tête de la branche Eau France, "je connais intimement nos métiers, nos clients, nos équipes", dit-il.
En mai 2019, il a pris les rênes de Suez, tournant une page de plus de dix ans de gestion du duo Gérard Mestrallet/Jean-Louis Chaussade.
Fin 2019, il présentait son plan stratégique visant à renforcer le groupe à l'international et dans les solutions de pointe, "dans un monde en mutation technologique et où les ressources deviennent plus rares". Objectif: détrôner Veolia de sa place de numéro un.
Pour Bertrand Camus, la disparition de Suez n'est pas envisageable, et une OPA serait "une alchimie à l'envers, pour transformer l'or en plomb".
Ce polytechnicien de 68 ans a pris la présidence de Suez en mai 2020. Philippe Varin est un nouveau venu dans ce secteur, après avoir fait sa carrière chez Pechiney, PSA ou Areva. Il devait notamment porter la stratégie de conquête de clients industriels de Suez.
Il a notamment défendu le recours à une fondation de droit néerlandais pour chapeauter l'activité eau de Suez et tenter de faire capoter le plan de Veolia.
Le 3 février, il avait appelé Veolia au dialogue, pour éviter le "pourrissement" et "l'impasse qui se profilait", au vu notamment des six procédures judiciaires en cours.
Lui aussi ingénieur des Ponts et Chaussées, ce quinquagénaire qui a grandi à la Martinique a créé Meridiam en 2005, fonds d'investissement spécialisé dans les infrastructures publiques.
Associé à Veolia pour reprendre l'Eau France de Suez, voire plus, il revendique un "engagement dans le bien public": Meridiam est "un outil d'investissement de très long terme", "pas un fonds de spéculation en quête de rentabilité rapide".
La société a investi dans des dizaines de projets: lignes à grande vitesse en France, port de Calais, tunnel du port de Miami...
"Chevalier blanc" de Suez, cette société d'investissement française privée, une des plus grosses au monde, a monté une proposition alternative de reprise avec le fonds américain Global Infrastructure Partners (GIP), annoncée en janvier, dans le but de parvenir à une "solution amicale" avec Veolia.
Dominique Senequier, polytechnicienne de 67 ans à la tête d'Ardian, est une des rares femmes à la tête d'un fonds de cette envergure.
Cette société sortie en 1996 du giron d'Axa et détenue "majoritairement" par ses employés revendique 100 milliards de dollars d'actifs sous gestion dans une multitude de secteurs.
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