Les temps forts de l'affaire Navalny #
De l'hospitalisation de l'opposant en août pour un empoisonnement présumé, commandité selon lui par Vladimir Poutine, à l'annonce de son transfert vers une colonie pénitentiaire vendredi, rappel des temps forts de l'affaire Navalny.
Le 20 août 2020, Alexeï Navalny, principal opposant russe, est placé en réanimation dans un état grave dans un hôpital de Sibérie après un malaise à bord d'un avion, en marge d'une tournée électorale. Son entourage dénonce un empoisonnement, ce que récusent les médecins.
A la demande de sa famille, il est transféré le 22 dans un hôpital de Berlin.
Le 2 septembre, Berlin annonce que les examens médicaux d'un laboratoire de l'armée apportent la "preuve sans équivoque" qu'il a été empoisonné "par une substance de type Novitchok", un produit neurotoxique développé à des fins militaires à l'époque soviétique.
L'Otan puis l'Union européenne réclament une enquête. Un expert toxicologue russe rejette la thèse de l'empoisonnement.
Le 7 septembre, Alexeï Navalny sort du coma artificiel.
Washington estime que l'empoisonnement a probablement été orchestré par "de hauts responsables" russes.
Le 22 septembre, l'opposant sort de l'hôpital.
Le Kremlin affirme qu'il est "libre" de rentrer en Russie. La justice gèle ses avoirs.
Le 1er octobre, il accuse Vladimir Poutine d'être "derrière" son empoisonnement.
Le 6, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) confirme un empoisonnement par un agent neurotoxique du groupe Novitchok.
Le 15 octobre, l'UE, suivie par le Royaume-Uni et la Norvège, sanctionne plusieurs responsables russes.
Le 14 décembre, plusieurs médias accusent des spécialistes en armes chimiques du FSB d'avoir filé l'opposant, y compris le jour de son empoisonnement présumé.
Le 21, M. Navalny assure avoir piégé l'un de ces agents au téléphone, lui faisant admettre qu'il avait participé à son empoisonnement. Le FSB dénonce une "falsification".
Le lendemain, Moscou annonce des contre-sanctions visant des responsables européens.
Alors qu'elles refusent d'ouvrir une enquête sur ce qui est arrivé à M. Navalny, les autorités russes lancent le 29 décembre une nouvelle investigation contre lui pour "fraudes à grande échelle".
Le 13 janvier 2021, M. Navalny annonce vouloir rentrer en Russie malgré la menace d'un renvoi en prison pour une condamnation prononcée avec sursis en 2014.
Le 17, il est interpellé à son arrivée à Moscou. Accusé d'avoir violé les conditions de son sursis, il est placé en détention.
Le 19, l'opposant contre-attaque avec la diffusion, rapidement virale, d'une enquête anti-corruption visant Vladimir Poutine et le "palais" dont il se serait doté sur les bords de la mer Noire. Le président niera en être le propriétaire.
Les jours suivants, les autorités arrêtent ses partisans.
Le 23 et le 31, des dizaines de milliers de manifestants exigent sa libération. Des milliers d'entre eux sont interpellés.
Le 2 février, un tribunal moscovite condamne M. Navalny à deux ans et huit mois d'emprisonnement.
L'opposant appelle ses partisans à libérer la Russie "des voleurs".
Le 5, en pleine visite à Moscou du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la Russie expulse trois diplomates européens - allemand, polonais et suédois -, les accusant d'avoir participé à des rassemblements d'opposition.
Le même jour, l'opposant comparait dans un nouveau procès, accusé de "diffamation" envers un vétéran de la Seconde Guerre mondiale.
Le 9, Josep Borrell recommande l'adoption de sanctions contre le gouvernement russe.
Le 17, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) ordonne "avec effet immédiat" la libération de l'opposant, une décision immédiatement rejetée par la Russie qui dénonce une ingérence.
Le 20, la justice confirme en appel la peine d'emprisonnement infligée à Navalny, légèrement réduite à deux ans et demi.
Dans une audience séparée portant sur l'affaire de "diffamation", l'opposant écope d'une amende de 850.000 roubles (environ 9.500 euros).
Le 22, l'UE décide de nouvelles sanctions ciblées contre quatre hauts fonctionnaires russes.
Le 26, le patron du service des prisons russes annonce que l'opposant a été transféré dans une colonie pénitentiaire pour y purger sa peine.
ang-kd/mw/avz
Le chef du service des prisons russe confirme l'envoi de Navalny en colonie pénitentiaire #
L'opposant au Kremlin Alexeï Navalny a été transféré dans la colonie pénitentiaire où il doit purger une peine de deux ans et demi de détention, a annoncé vendredi le patron du service des prisons russe (FSIN).
"Il a été transféré à l'endroit où il est censé se trouver par décision du tribunal", a déclaré Alexandre Kalachnikov, cité par les agences de presse russes, ajoutant qu'il ne pèse sur M. Navalny "aucune menace à sa vie ou sa santé".
L'opposant "effectuera sa sentence dans des conditions absolument normales", a-t-il précisé, assurant que "M. Navalny, s'il le souhaite, prendra part à des activités de production".
Héritage de l'Union soviétique, la plupart des peines d'emprisonnement en Russie sont effectuées dans des camps pénitentiaires situés parfois loin de tout. Le travail des détenus, habituellement dans des ateliers de couture ou de fabrication de meubles, y est souvent obligatoire.
Une porte-parole du FSIN a expliqué à l'AFP ne pas pouvoir donner de détail sur le lieu de détention d'Alexeï Navalny, n'ayant pas le droit de révéler des données personnelles sur les détenus. L'avocat de l'opposant, Vadim Kobzev, a pour sa part dit ne pas être au courant de la localisation de son client.
Jeudi, les avocats et les proches du détracteur du Kremlin avaient annoncé son départ du centre de détention moscovite où il était incarcéré depuis son arrestation.
La justice russe a confirmé la semaine dernière la sentence du militant anti-corruption de 44 ans dans une affaire de fraude datant de 2014 que l'intéressé, et de nombreuses capitales occidentales et ONG, dénoncent comme politique.
M. Navalny avait été arrêté le 17 janvier à son retour d'Allemagne, où il avait passé quasiment cinq mois en convalescence pour se remettre d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.
Son arrestation a provoqué en Russie d'importantes manifestations, auxquelles les autorités ont répondu par plus de 11.000 arrestations, suivies généralement d'amendes et de courtes peines de prison.
La plupart des collaborateurs de l'opposant ont aussi été arrêtés.
Alexeï Navalny a par ailleurs été condamné à une amende pour "diffamation" et plusieurs autres affaires judiciaires l'attendent, notamment une enquête pour escroquerie, passible de dix ans de prison.
Un scandale a éclaté cette semaine après la décision de l'ONG Amnesty International de ne plus considérer Alexeï Navalny comme un "prisonnier de conscience" en raison de propos passés haineux, tout en continuant à demander sa libération.
Dans les années 2000, Alexeï Navalny tenait régulièrement des propos racistes pour critiquer notamment les migrants d'Asie centrale ou les républiques musulmanes russes. Il a depuis lissé son discours mais ne s'est jamais excusé de ces déclarations.
Les proches de l'opposant ont accusé l'ONG d'avoir cédé à une campagne de provocation, son équipe accusant encore vendredi Amnesty International de jouer les "assistants volontaires du dictateur".
tbm/rco/ode
Le chef du service des prisons russe confirme l'envoi de Navalny en colonie pénitentiaire #
L'opposant au Kremlin Alexeï Navalny a été transféré dans la colonie pénitentiaire où il doit purger une peine de deux ans et demi de détention, a annoncé vendredi le patron du service des prisons russe (FSIN).
"Il a été transféré à l'endroit où il est censé se trouver par décision du tribunal", a déclaré Alexandre Kalachnikov, cité par les agences de presse russes, ajoutant qu'il ne pèse sur M. Navalny "aucune menace à sa vie ou sa santé".
L'opposant "effectuera sa sentence dans des conditions absolument normales", a-t-il précisé, assurant que "M. Navalny, s'il le souhaite, prendra part à des activités de production".
Héritage de l'Union soviétique, la plupart des peines d'emprisonnement en Russie sont effectuées dans des camps pénitentiaires situés parfois loin de tout. Le travail des détenus, habituellement dans des ateliers de couture ou de fabrication de meubles, y est souvent obligatoire.
Une porte-parole du FSIN a expliqué à l'AFP ne pas pouvoir donner de détail sur le lieu de détention d'Alexeï Navalny, n'ayant pas le droit de révéler des données personnelles sur les détenus. L'avocat de l'opposant, Vadim Kobzev, a pour sa part dit à l'AFP ne pas être au courant de la localisation de son client.
Jeudi, les avocats et les proches de l'opposant avaient annoncé son départ du centre de détention moscovite où il était incarcéré depuis son arrestation à son retour en Russie, mi-janvier.
La justice russe a confirmé la semaine dernière la sentence de l'opposant de 44 ans, dans une affaire de fraude datant de 2014 que l'intéressé, et de nombreuses capitales occidentales et ONG, dénoncent comme politique.
Il avait été arrêté le 17 janvier, à son retour d'Allemagne où il avait passé quasiment cinq mois en convalescence pour se remettre d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.
tbm/rco/ode
Le chef du service des prisons russe confirme l'envoi de Navalny en colonie pénitentiaire #
L'opposant Alexeï Navalny a été transféré dans la colonie pénitentiaire où il doit purger une peine de deux ans et demi de détention, a annoncé vendredi le patron du service des prisons russes.
"Il a été transféré à l'endroit où il est censé se trouver par décision du tribunal", a déclaré Alexandre Kalachnikov, cité par les agences de presse russes, ajoutant que ne pèse sur l'opposant "aucune menace à sa vie ou sa santé".
tbm/jhd
Russie: Alexeï Navalny transféré de sa prison vers un lieu inconnu #
L'opposant russe Alexeï Navalny a été transféré jeudi de sa prison moscovite, où il était incarcéré depuis son arrestation à son retour en Russie mi-janvier, vers une destination inconnue, a annoncé son équipe.
"Ils n'ont dit à personne où il a été transféré", a déclaré à l'AFP une de ses avocats, Olga Mikhaïlova, suggérant qu'il pourrait être parti vers la colonie pénitentiaire où il purgera une peine de deux ans et demi d'incarcération.
Eva Merkatcheva, militante de défense des droits humains et membre d'une commission officielle d'aide aux détenus, a indiqué à l'AFP qu'il n'y avait "pas d'autre variante" qu'un départ en colonie pénitentiaire, mais ne pas savoir dans laquelle il aurait été envoyé.
La justice russe a confirmé la semaine dernière la sentence de l'opposant de 44 ans, dans une affaire de fraude datant de 2014 que lui et de nombreuses capitales ou ONG dénoncent comme politique.
Il a été arrêté le 17 janvier, à son retour d'Allemagne où il a passé quasiment cinq mois en convalescence pour se remettre d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.
Un proche collaborateur d'Alexeï Navalny, Léonid Volkov, a affirmé sur Twitter que la famille de l'opposant n'avait pas non plus été informée du lieu où il se trouve.
L'arrestation de l'opposant a provoqué en Russie d'importantes manifestations, auxquelles les autorités ont répondu par l'arrestation de plus de 10.000 personnes. La plupart de ses collaborateurs ont aussi été arrêtés.
La semaine dernière, Alexeï Navalny a aussi été condamné à une amende pour "diffamation" envers un vétéran de la Deuxième guerre mondiale et plusieurs autres affaires judiciaires l'attendent, notamment une enquête pour escroquerie, passible de dix ans de prison.
Mercredi, Amnesty International a annoncé ne plus considérer Alexeï Navalny comme un "prisonnier de conscience" en raison de propos passés haineux, une décision qui a provoqué de nombreuses condamnations et l'indignation des proches de l'opposant, affirmant que l'ONG a cédé à une campagne organisée.
La polémique a encore enflé jeudi avec la diffusion, sur le compte YouTube de deux spécialistes russes des canulars téléphoniques, d'un appel sur Zoom entre trois dirigeants d'Amnesty et les humoristes se faisant passer pour Léonid Volkov.
"Nous sommes conscients que ce qui s'est passé a fait beaucoup de dégâts", dit durant l'appel Denis Krivocheïev, directeur adjoint d'Amnesty International pour l'Europe et l'Asie centrale.
Julie Verhaar, secrétaire générale par intérim d'Amnesty International, a ensuite publié sur Twitter un message remerciant Léonid Volkov avant de l'effacer.
"Franchement, - et je déteste dire cela - ce seul appel Zoom est à mon avis suffisant pour qualifier d'inapte le leadership d'Amnesty", a réagi Léonid Volkov.
Vladimir Kouznetsov, alias Vovan, l'un des deux humoristes russes, a déclaré à l'AFP que l'appel avait eu lieu hier, se disant surpris de la facilité avec laquelle le canular a été organisé.
tbm/mm
Russie: Alexeï Navalny transféré de sa prison vers un lieu inconnu #
L'opposant russe Alexeï Navalny a été transféré jeudi de sa prison moscovite, où il était incarcéré depuis son arrestation à son retour en Russie mi-janvier, vers une destination inconnue, a annoncé son équipe.
"Ils n'ont dit à personne où il a été transféré", a déclaré à l'AFP une de ses avocats, Olga Mikhaïlova, suggérant qu'il pourrait être parti vers la colonie pénitentiaire où il purgera une peine de deux ans et demi d'incarcération.
La justice russe a confirmé la semaine dernière la sentence de l'opposant de 44 ans, dans une affaire de fraude datant de 2014 que lui et de nombreuses capitales ou ONG dénoncent comme politique.
Il avait été arrêté le 17 janvier, à son retour d'Allemagne où il avait passé quasiment cinq mois en convalescence pour se remettre d'un empoisonnement dont il accuse le Kremlin.
Un proche collaborateur d'Alexeï Navalny, Léonid Volkov, a affirmé sur Twitter que la famille de l'opposant n'avait pas non plus été informée du lieu où il se trouve.
"Je rappelle une fois de plus qu'en vertu d'une décision contraignante de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), Alexeï Navalny devrait être immédiatement libéré", a-t-il ajouté.
L'arrestation de l'opposant avait provoqué en Russie d'importantes manifestations, auxquelles les autorités ont répondu par l'arrestation de plus de 10.000 personnes. La plupart de ses collaborateurs ont aussi été arrêtés.
La semaine dernière, Alexeï Navalny a aussi été condamné à une amende pour "diffamation" envers un vétéran de la Deuxième guerre mondiale et plusieurs autres affaires judiciaires l'attendent, notamment une enquête pour escroquerie, passible de 10 ans de prison.
tbm/alf/avz
Un chaman anti-Poutine accusé d'avoir blessé un policier #
Un chaman sibérien réputé pour avoir voulu "bannir" le président Vladimir Poutine est visé en Russie par une enquête pour "violences" présumées envers la police, ont indiqué jeudi à l'AFP ses avocats.
"Le chaman Alexandre Gabychev risque jusqu'à dix ans de prison", a précisé Alexeï Prianichnikov, coordinateur de l'ONG de défense des droits humains Otkrytka.
Dans un communiqué, le Comité d'enquête de la région de Iakoutie (Extrême-Orient) a indiqué que l'intéressé avait blessé avec "une épée artisanale de 84 cm" un policier venu à son domicile, le 27 janvier, pour le conduire de force dans un hôpital psychiatrique.
Ce communiqué ne cite pas directement le nom de M. Gabychev, mais ses avocats ont indiqué qu'il le concernait bien.
Contacté par l'AFP, le dispensaire psychiatrique de Iakoutsk, où le chaman est interné depuis cet incident, a refusé de commenter l'affaire.
Selon M. Prianichnikov, la Cour Suprême de Iakoutie, à 5.000 kilomètres à l'est de Moscou, doit examiner le 11 mars un appel de M. Gabychev contre cette hospitalisation forcée.
Le chaman avait commencé une première marche en mars 2019 depuis la Sibérie et prévoyait d'arriver en 2021 à Moscou où il voulait organiser une "cérémonie de bannissement de Vladimir Poutine" qu'il a qualifié de "démon".
Cette année-là, il avait été interpellé après avoir parcouru à pied des centaines de kilomètres en direction de la capitale. Son arrivée dans plusieurs villes avait provoqué des rassemblements de soutien.
L'intéressé avait été tout d'abord été déclaré "irresponsable de ses actes en raison de troubles mentaux", puis interné entre mai et juillet derniers.
Fin janvier, il avait promis de relancer sa marche en mars, à cheval, dans une vidéo diffusée sur YouTube.
vvl/rco/jhd
Moscou renforce son sytème de reconnaissance faciale #
La mairie de Moscou prévoit de dépenser plus de dix millions d'euros pour se doter de nouvelles caméras de reconnaissance faciale, une technologie déjà très présente dans la capitale russe et dénoncée pour ses possibles usages politiques.
La mégapole russe, qui compte officiellement 12 millions d'habitants, dispose d'au moins 100.000 caméras reliées à une intelligence artificielle capable d'identifier les personnes filmées.
Selon un appel d'offre publié sur le site des commandes publiques et consulté par l'AFP, Moscou souhaite se doter de 316 écrans équipés de caméras à reconnaissance faciale qui seront installés dans 85 stations de son métro.
Ces caméras devront être équipées d'un système de mise au point automatique, pouvoir filmer en haute définition et être capables d'identifier des visages, indique cette source. Elles devront aussi être en mesure de détecter les "mouvements rapides" et le "vagabondage".
Le contrat porte sur 932 millions de roubles (10,3 millions d'euros au taux actuel).
Un porte-parole du métro moscovite, cité par le journal Kommersant qui a le premier révélé l'appel d'offre, a toutefois assuré que ces caméras ne serviront pas à "reconnaître des visages ou à chercher des gens en particulier".
Ces écrans doivent servir à transmettre des informations aux passagers en cas d'urgence, de changements dans le trafic, mais aussi pour diffuser des publicités, selon le métro moscovite.
Le quotidien Kommersant indique qu'au moins 5.000 caméras à reconnaissance faciale sont déjà présentes dans le métro de la capitale.
L'année dernière, une militante avait attaqué en justice la mairie, dénonçant un système de surveillance illégale visant à identifier des opposants. Sa plainte avait été rejetée par un tribunal.
En février, un responsable des forces de l'ordre, cité anonymement par l'agence publique TASS, avait affirmé que des caméras à reconnaissance faciale avaient permis d'identifier et d'interpeller préventivement des soutiens de l'opposant incarcéré Alexeï Navalny avant des manifestations pour sa libération.
Près de 11.500 personnes ont aussi été interpellées lors de ces protestations vivement réprimées.
emg-rco/alf/ode
La Russie renforce une série de lois répressives #
Le président russe Vladimir Poutine a signé mercredi de nouvelles lois renforçant les amendes prévues pour des violations commises par des manifestants ou des géants de l'internet, après les récentes protestations contre le pouvoir.
Les nouvelles dispositions, signées mercredi, selon le portail juridique officiel russe, interviennent après trois journées de manifestations fermement réprimées, fin janvier et début février, pour exiger la libération de l'opposant Alexeï Navalny.
Selon la nouvelle législation, les manifestants reconnus coupables d'avoir désobéi aux forces de l'ordre à plusieurs reprises pourront se voir infliger jusqu'à 20.000 roubles d'amende (230 euros au taux actuel) ou 30 jours de prison.
Auparavant, la législation prévoyait pour ce motif une amende de 5.000 roubles.
Un manifestant reconnu coupable de ces faits pour la première fois risque désormais une amende multipliée par quatre, jusqu'à 4.000 roubles, ou bien une peine de 15 jours de prison ou encore 120 heures de travaux d'intérêt général.
Ces sanctions peuvent être lourdes en Russie où le salaire moyen tourne autour de 50.000 roubles (560 euros).
Le président a également signé une loi prévoyant jusqu'à 2.500 roubles d'amende pour la publication d'informations par des auteurs ne précisant leur statut d'"agents de l'étranger".
Les organisations ou individus reconnus "agents de l'étranger" doivent, selon une loi de 2012, s'enregistrer auprès des autorités, remplir de fastidieuses obligations administratives et indiquer clairement ce statut dans leurs publications.
L'une des nouvelles lois prévoit également jusqu'à un million de roubles d'amende (11.000 euros) pour les plateformes numériques, par exemple Facebook ou Twitter, qui violeraient à plusieurs reprises les règles de l'"internet souverain".
Une autre disposition prévoit jusqu'à 3 millions de roubles d'amende (33.000 euros) pour les sites ayant "sanctionné" des médias ou citoyens russes, en bloquant par exemple des contenus de ces auteurs.
La législation sur l'"internet souverain", votée en 2019, impose notamment aux fournisseurs d'accès à Internet de permettre un "contrôle centralisé du trafic" pour contrer des menaces éventuelles.
Des militants dénoncent une loi visant à réduire la liberté d'expression.
rco/ode
Russie: une Témoin de Jéhovah de 69 ans condamnée à deux ans de prison #
Une Témoin de Jéhovah de 69 ans a écopé mercredi à deux ans de prison en Sibérie, la première condamnation ferme d'une femme depuis le début de la campagne de répression visant ce culte religieux en Russie.
"Une femme, qui en outre est âgée, a pour la première fois été condamnée à de la prison", ont indiqué dans un communiqué les Témoins de Jéhovah, qui dénoncent une "peine d'une cruauté sans précédent".
Le tribunal d'Abakan, capitale de la république russe de Khakassie, a jugé Valentina Baranovskaïa coupable de "participation à une organisation interdite".
Son fils, Roman Baranovski, a pour sa part écopé de six ans de prison pour avoir "organisé les activités" de l'organisation religieuse.
"La décision d'aujourd'hui (...) amène la répression contre les Témoins de Jéhovah à un nouveau niveau. Une telle cruauté n'a aucune justification", a regretté un porte-parole des Témoins de Jéhovah, Yaroslav Sivulsky, cité dans le communiqué.
"La Russie moderne, en termes de niveau de persécution religieuse non motivée, se rapproche de l'Union soviétique", a-t-il ajouté.
Selon l'organisation, 71 condamnations ont été prononcées et neuf Témoins de Jéhovah purgent actuellement une peine de prison en Russie.
Les Témoins de Jéhovah ont été interdits en 2017 et leur mouvement est considéré comme "extrémiste" par le ministère de la Justice, un qualificatif vague pouvant aussi bien viser une organisation "terroriste", une secte ou des groupes d'opposition.
Ce culte est dénoncé par la puissante Eglise orthodoxe russe, proche du Kremlin.
Les autorités mènent une politique de promotion de l'identité russe, fondée sur un certain conservatisme qui trouve ses racines dans l'orthodoxie. L'Eglise est très attentive au prosélytisme d'autres croyances chrétiennes.
Mouvement fondé dans les années 1870 aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les seuls à être fidèles au christianisme des origines. Ils sont régulièrement accusés de dérives sectaires.
tbm/alf/cls
Tchétchénie : deux homosexuels accusés de complicité avec un groupe armé #
Deux jeunes homosexuels arrêtés et conduits de force début février en Tchétchénie sont accusés de complicité avec une rébellion armée, a annoncé mercredi une ONG spécialisée sur la persécution des minorités sexuelles dans cette république russe du Caucase.
L'association "LGBT Set" a déclaré à l'AFP que Salekh Magamadov et Ismaïl Issaïev avaient été officiellement accusés de "participation à un groupe armé clandestin", un terme employé habituellement par les autorités pour désigner les activités de combattants jihadistes. Les deux hommes risquent jusqu'à 15 ans de prison.
"Les détenus ont dit à leur avocat qu'ils avaient dû signer des déclarations et des dépositions sous la menace", a encore expliqué l'ONG, qui ajoute ne pas avoir vu de "preuves objectives" de leur culpabilité.
MM. Magamadov et Issaïev, âgés de 21 et 17 ans respectivement, avaient été appréhendées par les forces de l'ordre le 4 février à Nijni Novgorod, dans l'ouest de la Russie, et transférés dans des conditions troubles dans un commissariat de la ville tchétchène de Goudermès. L'association "LGBT Set" a qualifié leur arrestation d'enlèvement.
Le 7 février, un proche collaborateur du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, Akhmed Doudaïev, avait assuré que les deux prévenus avaient "avoué avoir fourni une aide à un membre d'un groupe armé illégal", tué au cours d'une opération des forces antiterroristes le 20 janvier.
Selon l'ONG, un tribunal a ensuite ordonné leur placement en détention dans une prison de Grozny, la capitale de la Tchétchénie. Contacté par l'AFP, le ministère tchétchène de l'Intérieur a affirmé qu'ils avaient été appréhendés dans un premier temps en tant que "témoins".
Les deux hommes avaient été exfiltrés avec l'aide de l'ONG LGBT Set en juillet 2020 hors de cette république russe du Caucase en majorité musulmane et dirigée d'une main de fer par Ramzan Kadyrov.
Selon l'association, ils avaient été interpellés une première fois au printemps 2020 à cause de "leur orientation sexuelle" et contraints d'enregistrer des excuses filmées, dans lesquelles ils disaient "ne pas être des hommes".
La Tchétchénie est régulièrement accusée de graves violations des droits des opposants politiques, des femmes et des personnes LGBT.
Le journal d'opposition russe Novaïa Gazeta, suivi par plusieurs ONG, avait révélé en 2017 que des homosexuels y étaient arrêtés et parfois torturés et assassinés par la police.
emg-rco/alf/bds