Reprises de feu dans les Alpes-de-Haute-Provence, le bilan monte à 800 hectares parcourus #
Les pompiers combattaient jeudi soir deux incendies pourtant fixés dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui ont repris mercredi et jeudi, totalisant plus de 800 hectares de forêt parcourus, a-t-on appris jeudi soir auprès de la préfecture.
Le village de Niozelles, près de Forcalquier, préventivement évacué mardi en raison de l'incendie - qui toutefois ne menaçait pas les habitations - subissait une reprise de feu jeudi, selon un communiqué de la préfecture.
"Le feu en cours a parcouru 250 hectares et reste actif sur le secteur droit", a indiqué la préfecture dans un communiqué, ajoutant que cette reprise avait nécessité l'envoi de moyens aériens importants: 7 Canadairs et 1 Dash.
A 20H00, des "actions de protection de points sensibles et d'attaque directe du feu" étaient en cours simultanément.
A 80 kilomètres à l'est, dans la commune de Rougon, un autre incendie démarré le 26 juillet a parcouru plus de 600 hectares "après une reprise hier vers 13h00", a également informé la préfecture.
Quelque 400 personnes avaient dû être évacuées mercredi 27 juillet d'un camping à Castellane face à la progression de ce feu sur la commune de Rougon, village perché sur les hauteurs du Parc naturel régional du Verdon.
Il avait été fixé deux jours plus tard.
Outre les méga-feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est cet été frappé par une sécheresse historique, avec notamment 1.600 hectares partis en fumée au sud d'Avignon mi-juillet. Fin juin, 1.800 hectares avaient aussi brulé sur le camp d'entraînement de l'armée française à Canjuers (Var), situé non loin de là.
jp/it
Explosion à Bergerac: la CGT parle "vétusté", l'entreprise "bon état de marche" #
Le syndicat CGT Eurenco a dénoncé jeudi les "conditions de travail dangereuses" et la "vétusté" du site Manuco (Groupe Eurenco) de Bergerac (Dordogne), touché par des explosions qui ont fait huit blessés, l'entreprise affirmant que le site était en "bon état de marche".
"Depuis de nombreuses années, la CGT Eurenco dénonce les conditions de travail dangereuses, la vétusté des locaux... sans qu'elle soit entendue ni écoutée", affirme la CGT-Eurenco dans un communiqué.
"Pour que tout autre drame soit évité, il serait temps que la direction du Groupe Eurenco soit à l'écoute des représentants des salariés", ajoute la CGT-Eurenco qui "mettra tout en oeuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances qui ont conduit à ce drame".
Le syndicat évoque également des interventions des équipes du POI (Plan Opérationnel Interne, chargé de réagir aux accidents) de Sorgues (Vaucluse), autre site de l'entreprise, et de Bergerac qui, "à moins d'une semaine d'intervalle, sont intervenues sur des situations critiques", sans plus de précisions.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'entreprise a répondu avoir "un site en bon état de marche", insistant sur les "nombreux investissements réalisés depuis dix ans" qui lui ont permis d'obtenir le label "Vitrine industrie du futur", un label "difficile à obtenir".
Mercredi, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Eurenco avait indiqué que ces explosions s'étaient produites au cours d'"opérations de maintenance" lorsque de "la nitrocellulose contenue dans un atelier s'est enflammée", l'origine de l'accident étant néanmoins "non déterminée" .
bla/ff/or
Explosion à Bergerac: la CGT parle "vétusté", l'entreprise "bon état de marche" #
Le syndicat CGT Eurenco a dénoncé jeudi les "conditions de travail dangereuses" et la "vétusté" de l'usine Eurenco de Bergerac (Dordogne), touchée par des explosions qui ont fait huit blessés, l'entreprise affirmant que le site est en "bon état de marche".
"Depuis de nombreuses années, la CGT Eurenco dénonce les conditions de travail dangereuses, la vétusté des locaux... sans qu'elle soit entendue ni écoutée", affirme la CGT-Eurenco dans un communiqué.
"Pour que tout autre drame soit évité, il serait temps que la direction du Groupe Eurenco soit à l'écoute des représentants des salariés", ajoute la CGT-Eurenco qui "mettra tout en oeuvre pour que la lumière soit faite sur les circonstances qui ont conduit à ce drame".
Le syndicat évoque également des interventions des équipes du POI (Plan Opérationnel Interne, chargé de réagir aux accidents) de Sorgues (Vaucluse), autre site de l'entreprise, et de Bergerac qui, "à moins d'une semaine d'intervalle, sont intervenues sur des situations critiques", sans plus de précisions.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'entreprise a répondu avoir "un site en bon état de marche", insistant sur les "nombreux investissements réalisés depuis dix ans" qui lui ont permis d'obtenir le label "Vitrine industrie du futur", un label "difficile à obtenir".
Mercredi, sur ce site classé Seveso "seuil haut" produisant de la nitrocellulose, une substance explosive, plusieurs explosions ont fait huit blessés, dont un grave. Tous sont désormais "hors de danger" et cinq déjà sortis de l'hôpital, selon l'entreprise.
Eurenco avait indiqué que ces explosions s'étaient produites au cours d'"opérations de maintenance" lorsque de "la nitrocellulose contenue dans un atelier s'est enflammée", l'origine de l'accident étant néanmoins "non déterminée" .
bla/ff/or
Sites Seveso: des accidents réguliers, le réchauffement à prendre en compte #
Des accidents arrivent régulièrement sur les plus de 1.000 sites industriels classés Seveso en France, comme celui de Bergerac mercredi, même si les cas graves restent limités. Si le rôle du réchauffement n'est pas établi dans cet accident, autorités et experts soulignent qu'il va falloir tenir compte de cette nouvelle réalité.
Chimie, raffinage, munitions, engrais...: la France comptait 1.302 établissements Seveso sur son territoire en 2021, dont 691 dits "seuil haut". Ce seuil est fonction de la quantité totale de matières dangereuses présentes sur site.
Cette classification des sites dangereux prend le nom de la ville italienne de Seveso, qui a connu un rejet accidentel de dioxine en 1976.
Cet accident "a incité les États européens à se doter, à travers la mise en oeuvre de la directive +Seveso+, d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs", rappelle le gouvernement.
Cette directive a été adoptée initialement en 1982 puis révisée deux fois, la dernière version (SEVESO 3) datant de 2012.
La France s'est aussi dotée d'une loi "risques" en 2003, à la suite de la catastrophe du site AZF, qui a tué 31 personnes à Toulouse en 2001. Elle s'est notamment traduite par une remise à plat de l'urbanisme existant autour des sites à haut risque - avec parfois des expropriations de riverains - et un renforcement de la réglementation.
"Il y a eu un travail significatif effectué dans la plupart des sites Seveso, qui a pris un temps fou, pour certains 10 ou 15 ans, pour recenser tous les facteurs de risques", explique Patrick Chaskiel, chercheur spécialisé dans les risques technologiques à l'université de Toulouse. "Désormais on ne prend plus en considération un seul facteur de risque, on en prend parfois 500 ou 600".
"Bien qu'en légère augmentation, les accidents majeurs restent de l'ordre d'une demi-douzaine par an" dans les établissements Seveso, conclut le gouvernement dans son inventaire des accidents pour l'année 2021.
Ce sont ainsi 78 accidents et 6 accidents "majeurs" qui ont été recensés l'an dernier.
Pour expliquer leur survenue dans les installations classées, l'inventaire distingue les causes premières des causes profondes. Les premières sont des écarts matériels (71% des cas), les interventions humaines (29% des cas) et les pertes de contrôle des procédés (23,5% des cas).
Les causes profondes, lorsqu'elles sont identifiées, ressortent en premier lieu de l'"organisation des contrôles", "l'identification des risques" et le "choix des équipements et procédés".
Les accidents les plus graves sont toutefois beaucoup plus rares: le dernier en date est l'incendie sur le site Lubrizol à Rouen en 2019.
"Pour réduire le nombre d'accidents, on a comme solution de faire se conjuguer une double pression", intérieure et extérieure à l'entreprise (associations de riverains, ONG, élus...), avance Patrick Chaskiel. "Ou alors il y a la solution radicale, qui est de supprimer toutes les usines dangereuses!".
"Dans les installations industrielles, les fortes chaleurs, qu'elles soient caniculaires ou supérieures aux températures observées à la même période, sont à l'origine de nombreux événements industriels, qu'elles en soient la cause ou un facteur aggravant", rappelait le Bureau d'analyse des risques et pollutions industriels (BARPI) dans une note publiée en mai.
"Le principal phénomène rencontré est l'incendie", soulignait cet organisme gouvernemental.
Dans le cas de l'accident de la poudrerie Eurenco de Bergerac mercredi, les causes ne sont toutefois pour l'instant pas avérées. "On ne peut pas dire que c'est à cause du réchauffement climatique", a indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Mais "personne ne peut nier qu'on a un réchauffement qui met à l'épreuve les hommes, la nature et les infrastructures. Et donc que c'est toute notre procédure de prévention des risques qui doit être renforcée à l'aune de ce réchauffement", a-t-il ajouté.
"C'est un sujet mais à multiples facettes", estime Patrick Chaskiel. Il observe que la chaleur a de multiples effets, par exemple sur la capacité des ouvriers à porter des équipements de protection lourds.
"La chaleur est un facteur à prendre en considération sur différents plans, pas seulement sur celui du réchauffement des matières dangereuses; ça peut aussi être à prendre en considération sur l'organisation du travail", observe-t-il.
bur-jmi/im/uh/lum
France: ils enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #
Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": en France, gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.
La France a vécu son troisième épisode caniculaire depuis juin, et subit dans le même temps une sécheresse historique et de nombreux incendies (près de 21.000 hectares ont ainsi été détruits dans le Sud-Ouest). Selon l'Office national des forêts (ONF), neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.
A Générac, dans le Sud, les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient ainsi mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.
Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".
Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.
"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes (Sud).
"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI dans un département du Sud-Est (Var), qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".
Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent d'abord d'où le feu est parti.
"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.
Les agents y cherchent notamment des mégots, pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel, et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.
Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.
"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".
Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée, après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.
"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".
Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.
"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.
Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.
ld-jjm/lbx/pb/bat
Face à la sécheresse, un village du Cap Corse opte pour le dessalement #
Face à la sécheresse et au risque de pénurie d'eau, le village de Rogliano en Haute-Corse a opté pour l'acquisition d'une unité de dessalement, une première dans cette île méditerranéenne, a indiqué son maire à l'AFP.
"On n'a plus le choix, on va être les pionniers en Corse à installer une unité de dessalement pour produire 500 mètres cubes d'eau potable par jour qui doit commencer à fonctionner vers le 10 septembre", a expliqué à l'AFP Patrice Quilici, maire de ce village situé à la pointe du Cap Corse qui inclut le port de plaisance de Macinaggio, très prisé des touristes.
L'eau potable de Rogliano est stockée dans un réservoir d'une capacité de 48.000 m3 et dont le niveau était au 1er août à 16.500 m3, sachant que le village voit sa population quasiment décuplée en été avec la venue de nombreux touristes. Avec pour conséquence une consommation d'eau potable augmentée à environ 1.000 m3 par jour, soit 15 jours de réserve, a détaillé le maire.
Le village "passe de 650 habitants l'hiver à 6.000 en saison. Tous les jeunes ont des commerces ou travaillent du tourisme ou de la plaisance", souligne l'édile.
"Les préparatifs et les autorisations ont été longs mais j'espère qu'on va réussir à faire la jonction entre notre réserve et l'unité de dessalement", a déclaré, inquiet, M. Quilici dont la commune connait des restrictions d'usage de l'eau depuis le 1er avril.
Pour un coût total de "1 million et 50.000 euros", en partie pris en charge par l'Etat et la Collectivité de Corse, selon le maire, cette unité doit fonctionner jusqu'en décembre avant d'être stockée et remise en service l'année prochaine.
L'idée est venue d'une précédente expérience à Macinaggio, en 2002: "Veolia avait installé une unité de dessalement temporaire pendant deux mois qui a sauvé la commune d'une pénurie d'eau", a-t-il expliqué.
"A 40 minutes du port de Macinaggio, l'île italienne de la Capraia (..) fonctionne depuis 10 ans avec une usine de dessalement, ils sont autonomes toute l'année et n'ont plus aucun problème", a-t-il fait valoir.
En France, l'île bretonne de Sein dispose d'une usine de dessalement et un projet est à l'étude sur l'île de Groix, également en Bretagne.
Les usines de dessalinisation sont de plus en plus présentes dans le monde qui compte aujourd'hui 1,5 à 2 milliards d'humains vivant dans des régions où l'eau manque au moins durant une partie de l'année, selon l'ONU.
Et le dérèglement du climat promet d'aggraver la situation : à chaque degré supplémentaire gagné, un demi-milliard de personnes perdront 20% de leur eau douce, prédit le groupe des experts de l'ONU sur le climat (GIEC).
Mais une étude des chercheurs de l'Université de l'ONU au Canada, aux Pays-Bas et en Corée du sud, publiée en 2019, a montré que les 16.000 usines de désalinisation installées dans le monde, qui produisent près de 100 millions de mètres cube d'eau dessalée par jour, créent plus de rejets toxiques que d'eau.
En moyenne, pour chaque litre d'eau douce générée, 1,5 litre de boue saline est rejetée, généralement dans l'océan, bouleversant les écosystèmes.
mc/iw/pb
France: un an après un méga feu, la résilience de la forêt méditerannéenne mise à l'épreuve #
Dans le sud-est de la France, les collines de la forêt méditerranéenne du massif des Maures commencent à reverdir après un incendie qui avait brûlé, l'été dernier, quelque 7.000 hectares. Mais la régénération de la végétation, adaptée aux feux, pourrait avoir des limites.
L'Europe occidentale notamment (France, Espagne, Grèce) connaît cet été des méga feux de forêts dans un contexte de grande sécheresse et de canicule, laissant des paysages de désolation dans les forêts.
L'été dernier, dans le massif des Maures, "c'était le quatrième depuis 1979", compte avec un certain fatalisme, Michel Mondani, maire de Mayons.
L'incendie a fait deux morts sur la commune voisine de Grimaud, au-dessus du très touristique Golfe de Saint-Tropez.
Un an plus tard, les arbousiers, le thym et autres arbustes reprennent doucement vie au milieu des chênes-lièges et pins d'Alep encore noircis qui surplombent les crêtes.
"La nature reprend ses droits, mais on voit que les incendies successifs l'épuisent", poursuit cet ancien pompier volontaire.
Une écorce très épaisse qui protège le chêne-liège de l'impact létal des températures lors du passage de flammes, des pins dont les cônes libèrent une banque de graines qui, au contact de la cendre, donnent naissance à de nouveaux arbres, des arbustes dont les noeuds de reprise sont situés sous terre...
En région méditerranéenne, "la majorité des espèces sont adaptées au feu", explique à l'AFP Anne Ganteaume, spécialisée dans l'évaluation des risques incendie, au sein de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) d'Aix-en-Provence (Sud-Est).
"Si la fréquence des incendies est modérée ce n'est pas un problème majeur. Le feu permet de réguler certaines plantes invasives. Cela peut surprendre, mais sans incendie, un contingent d'oiseaux comme les alouettes, les bruants pourraient disparaître car leurs habitats s'embroussailleraient", rappelle également Roger Prodon, professeur émérite et spécialiste de "l'écologie des incendies".
Les scientifiques mettent toutefois en garde sur les limites de cette "résilience naturelle" de la flore méditerranéenne.
Si le nombre d'hectares brûlés avait baissé de manière générale en France, avec 45.000 hectares en moyenne par an dans les années 1970-1980 contre 12.000 hectares depuis 2006, la fréquence des feux et l'étendue de leurs dégâts appellent à la vigilance.
"Si la fréquence des feux augmente, ce qui est attendu dans le futur, l'intervalle deviendra trop court pour que, par exemple, le pin d'Alep arrive à maturation et libère ses graines avant qu'un nouveau feu ne le brûle", prévient Mme Ganteaume.
En France, "l'activité (des feux) va s'intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et aussi s'étendre aux marges montagneuses de cette région du Sud", ainsi que "dans la moitié Nord où les températures et la sécheresse vont augmenter", pointe Jean-Luc Dupuy, spécialiste des incendies à l'Inrae d'Avignon. A l'image du feu en juillet sur les Monts d'Arrée, en Bretagne (Nord-Ouest).
"Il ne faut pas s'attendre à ce que les espèces s'adaptent" à cette nouvelle fréquence "en quelques décennies", prévient M. Dupuy.
"L'adaptation nécessite plusieurs milliers d'années", insiste le chercheur.
Les effets collatéraux des incendies à répétition sont nombreux: faute de végétation pour retenir l'eau de pluie, le risque d'inondations augmente, le ruissellement des cendres dans les fossés peut aussi déséquilibrer la qualité de l'eau, essentielle aux animaux.
"Il faut rendre la forêt la plus résistante possible face au prochain incendie", estime Julie Mariton, membre locale d'une institution publique de gestion de la forêt, "il faut être humble, on sait que ça se reproduira".
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
est/iw/pb/bat
Pompiers, gendarmes et forestiers enquêtent sur les incendies "comme sur une scène de crime" #
Après le passage des flammes, un "travail de fourmi": gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.
A Générac (Gard), les agents de la cellule départementale de Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt (RCCI), gilet fluo sur le dos, entouraient mercredi une zone calcinée de ruban rouge et jaune.
Avançant à petits pas, penchés sur le sol brûlé, ils posaient des drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation, puis des drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".
Des fanions blancs signalent des traces de passage humain, comme des empreintes de pas.
"Comme sur une scène de crime", les agents "balisent" puis "ratissent" l'endroit, à la recherche de "tout élément qui pourrait éclairer l'origine du feu", explique Pascal Sperandio, lui-même membre de la RCCI de la gendarmerie de Nîmes.
"Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi", précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI du Var, qui intervient sur tous les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte".
Dans un été à risque d'incendies en raison de la chaleur et de la sécheresse, ces cellules composées de gendarmes, pompiers et de forestiers de l'Office national des forêts (ONF) sont "particulièrement occupées", ajoute-il.
D'après l'ONF, neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels.
Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent en premier lieu d'où le feu est parti.
"On obtient entre les drapeaux une forme plus ou moins grande: c'est là que se situe notre zone de départ. Elle se réduit au fil de l'investigation. L'année dernière, sur le grand feu de Gonfaron, on était partis de 2.300 m2 et on a terminé sur moins de 20 m2", raconte Christophe Peigne.
Les agents y cherchent notamment des mégots pouvant ouvrir la piste d'un incendie accidentel et des traces de carburant, aiguillant plutôt vers un feu criminel.
Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs.
"Dès qu'on parle de nature et de lutte contre le feu, les gens viennent parler, plus qu'avec un gendarme en tenue classique", affirme Christophe Peigne, qui porte lors de ses interventions une chasuble marquée "RCCI".
Après un incendie en début de semaine à Gajan (Gard) une mère de famille a été arrêtée après avoir été aperçue à proximité de l'incendie. A Pont-Saint-Esprit, dans le même département, deux enfants de 10 et 12 ans ont été interpellés sur indications du voisinage.
"Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement. Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées".
Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.
"Les gens qui mettent le feu ont tendance à le faire plusieurs fois. Quand on voit plusieurs départs suspects à la même heure, dans la même zone, on peut quasiment classer comme incendie volontaire sans y aller", affirme Christophe Peigne.
Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane.
Les observations de la cellule permettent par ailleurs aux pompiers de connaître les zones à risques, et d'adapter leur dispositif de surveillance, voire de positionner par avance des camions prêts pour intervention.
ld-jjm/lbx/pb
Face à la sécheresse, un village du Cap Corse opte pour le dessalement #
Face à la sécheresse et au risque de pénurie d'eau, le village de Rogliano en Haute-Corse a opté pour l'acquisition d'une unité de dessalement, une première dans cette île méditerranéenne, a indiqué son maire à l'AFP.
"On n'a plus le choix, on va être les pionniers en Corse à installer une unité de dessalement pour produire 500 mètres cubes d'eau potable par jour qui doit commencer à fonctionner vers le 10 septembre", a expliqué à l'AFP Patrice Quilici, maire de ce village situé à la pointe du Cap Corse qui inclut le port de plaisance de Macinaggio, très prisé des touristes.
L'eau potable de Rogliano est stockée dans un réservoir d'une capacité de 48.000 m3 et dont le niveau était au 1e août à 16.500 m3, sachant que le village voit sa population multipliée presque par 10 en été avec la venue de nombreux touristes. Avec pour conséquence une consommation d'eau potable augmentée à environ 1.000 m3 par jour, a détaillé le maire.
Le village "passe de 650 habitants l'hiver à 6.000 en saison" et connait déjà des restrictions d'usage de l'eau depuis le 1er avril, selon l'édile.
Les usines de desalinisation sont de plus en plus présentes dans le monde qui compte aujourd'hui 1,5 à 2 milliards d'humains vivant dans des régions où l'eau manque au moins durant une partie de l'année, selon l'ONU.
Mais une étude des chercheurs de l'Université de l'ONU au Canada, aux Pays-Bas et en Corée du sud, publiée en 2019, a montré que les 16.000 usines de désalinisation installées dans le monde, qui produisent près de 100 millions de mètres cube d'eau dessalée par jour, créent plus de rejets toxiques que d'eau.
En moyenne, pour chaque litre d'eau douce générée, 1,5 litre de boue saline est rejetée, généralement dans l'océan, bouleversant les écosystèmes.
mc/iw/abl
Un an après un méga feu, la résilience de la forêt méditerannéenne mise à l'épreuve #
Dans le massif des Maures (sud-est de la France), les collines commencent à reverdir après un incendie qui avait brûlé l'été dernier quelque 7.000 hectares de végétation. Mais la régénération de la forêt méditerranéenne, adaptée aux feux, pourrait avoir des limites.
"C'était le quatrième depuis 1979", compte avec un certain fatalisme, Michel Mondani, maire des Mayons, en énumérant les incendies qui ont ravagé son village et dont le dernier, en août 2021, a fait deux morts sur la commune voisine de Grimaud, au-dessus du Golfe de Saint-Tropez.
Des milliers de vacanciers avaient dû être évacués face à l'avancée des flammes dans cette zone boisée.
Un an plus tard, les arbousiers, le thym et autres arbustes reprennent doucement vie au milieu des chênes-lièges et pins d'Alep encore noircis qui surplombent les crêtes, constate cet ancien pompier volontaire.
"La nature reprend ses droits, mais on voit que les incendies successifs l'épuisent", poursuit l'ex-chef du centre d'incendie et de secours de ce village de 630 habitants.
Une écorce très épaisse qui protège le chêne-liège de l'impact létal des températures lors du passage de flammes, des pins dont les cônes libèrent une banque de graines qui, au contact de la cendre, donnent naissance à de nouveaux arbres, des arbustes dont les noeuds de reprise sont situés sous terre...
En région méditerranéenne "la majorité des espèces sont adaptées au feu", explique à l'AFP Anne Ganteaume, spécialisée dans l'évaluation des risques incendie, au sein de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) d'Aix-en-Provence.
"Si la fréquence des incendies est modérée ce n'est pas un problème majeur. Le feu permet de réguler certaines plantes invasives. Cela peut surprendre, mais sans incendie, un contingent d'oiseaux comme les alouettes, les bruants pourraient disparaître car leurs habitats s'embroussailleraient", rappelle également Roger Prodon, professeur émérite à l'Ecole pratique des hautes études et spécialisé dans "l'écologie des incendies".
Les scientifiques mettent toutefois en garde sur les limites de cette "résilience naturelle" de la flore méditerranéenne face au changement climatique et aux canicules à répétition, un de ses symptômes.
Si le nombre d'hectares brûlés avait baissé de manière générale en France avec 45.000 hectares en moyenne par an dans les années 1970-1980 contre 12.000 hectares depuis 2006, le feu qui a ravagé 21.000 hectares en Gironde et la fréquence des feux appellent à la vigilance.
"Si la fréquence des feux augmente, ce qui est attendu dans le futur, l'intervalle deviendra trop court pour que, par exemple, le pin d'Alep arrive à maturation et libère ses graines avant qu'un nouveau feu ne le brûle", prévient Mme Ganteaume.
En France, "l'activité (des feux) va s'intensifier dans les zones où elle est déjà forte, dans le Sud-Est et aussi s'étendre aux marges montagneuses de cette région du Sud", ainsi que "dans la moitié Nord où les températures et la sécheresse vont augmenter", pointe Jean-Luc Dupuy, spécialiste des incendies à l'Inrae d'Avignon. A l'image du feu en juillet sur les Monts d'Arrée, en Bretagne.
"Il ne faut pas s'attendre à ce que les espèces s'adaptent à l'arrivée d'un nouveau régime de feu (fréquence naturelle de feu que peut supporter un écosystème sans effets irréversibles à long terme, NDLR) en quelques décennies", prévient M. Dupuy.
"L'adaptation nécessite plusieurs milliers d'années", insiste le chercheur particulièrement inquiet pour "les nouveaux territoires" dont la végétation est moins adaptée aux feux qu'en région méditerranéenne.
En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, pour la première fois, des fonds publics et privés ont été débloqués à l'initiative de la Région, via son programme Respir, afin de venir en aide aux massifs forestiers et prévenir de nouvelles catastrophes.
Les effets collatéraux des incendies à répétition sont en effet nombreux: faute de végétation pour retenir l'eau de pluie le risque d'inondations augmente, le ruissellement des cendres dans les fossés peut aussi déséquilibrer la qualité de l'eau, essentielle aux animaux.
Quelque 468.000 euros ont ainsi été engagés pour des travaux prioritaires comme du "fascinage" consistant à consolider les berges des cours d'eau avec des morceaux de bois et à ralentir le ravinement de l'eau dans les pentes les plus raides.
Auparavant, près de 200.000 euros de travaux d'urgence (abattage d'arbres calcinés menaçant de s'effondrer, élagages) avaient déjà été engagés.
"Il faut rendre la forêt la plus résistante possible face au prochain incendie", reconnait Julie Mariton, du Syndicat mixte du massif des Maures, "il faut être humble, on sait que ça se reproduira".
est/iw/pb
Bas-Rhin: l'incendie sur un site industriel Seveso éteint #
L'incendie qui s'était déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi sur un site industriel de Safran Landing Systems à Molsheim (Bas-Rhin), classé Seveso "seuil haut", a été éteint, a annoncé la préfecture dans un communiqué.
"Aucune victime n'est à déplorer" et "les mesures réalisées par les sapeurs pompiers sur le site confirment à ce stade une diffusion résiduelle et non dangereuse de produits à l'extérieur du site", a précisé la préfecture du Bas-Rhin.
"Les mesures vont se poursuivre dans le cadre d'un périmètre élargi afin de confirmer ces éléments", a-t-elle toutefois indiqué.
Le bâtiment touché "abrite différent produits chimiques, dont notamment de l'acide chromique et de l'acide cyanhydrique", selon les autorités.
Près de 90 sapeurs pompiers et 45 engins ont été déployés, parvenant à maîtriser et éteindre l'incendie.
Un centre opérationnel départemental a été activé en préfecture tandis que le plan particulier d'intervention a immédiatement été déclenché avec le déploiement d'un poste de commandement opérationnel à proximité du site.
Sur Twitter, le SDIS 67 a appelé la population à ne pas se rendre sur place alors que l'incendie faisait rage : "Incendie en cours rue Antoine de Saint Exupéry à Molsheim, évitez le secteur et facilitez l'accès des secours".
Le bouclage du secteur par les forces de l'ordre a été partiellement levé au petit matin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le groupe d'aéronautique et de défense Safran indique sur internet que son site de Molsheim est un centre de production de roues, de freins et d'équipements des systèmes hydrauliques de freinage et d'atterrissage. Il assure également la maintenance de ces systèmes, et de grands trains d'atterrissage, précise-t-il.
Mercredi, huit personnes, dont une dans un "état critique" avaient été blessées par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
ari/ha/mlb
Bas-Rhin: incendie en cours sur un site industriel Seveso #
Un incendie s'est déclaré jeudi matin sur un site industriel de Safran Landing Systems à Molsheim (Bas-Rhin), classé Seveso "seuil haut", sans faire de victime et sans diffusion de produits dangereux "à ce stade", a-t-on appris auprès de la préfecture.
Le bâtiment touché "abrite différent produits chimiques, dont notamment de l'acide chromique et de l'acide cyanhydrique", ont précisé les autorités.
"Aucune victime n'est à déplorer", indique la préfecture, selon laquelle "les premières mesures réalisées par les pompiers sur le site ne révèlent pas de diffusion de ces produits à ce stade".
D'autres mesures sont en cours "afin de pouvoir prendre toute mesure adaptée à la situation en temps réel".
88 sapeurs pompiers sont d'ores et déjà engagés sur place et 45 engins sont déployés pour maîtriser l'incendie qui s'est déclaré vers 00h30.
Un centre opérationnel départemental a été activé en préfecture tandis que le plan particulier d'intervention a immédiatement été déclenché.
Sur Twitter, le SDIS 67 a appelé la population à ne pas se rendre sur place : "Incendie en cours rue Antoine de Saint Exupéry à Molsheim, évitez le secteur et facilitez l'accès des secours".
Sur internet, le groupe d'aéronautique et de défense Safran indique que son site de Molsheim est un centre de production de roues, de freins et d'équipements des systèmes hydrauliques de freinage et d'atterrissage. Il assure également la maintenance de ces systèmes, et de grands trains d'atterrissage, précise-t-il.
Mercredi, huit personnes, dont une dans un "état critique" avaient été blessées par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
Les sites Seveso sont classés selon deux niveaux de risque, seuil haut et seuil bas, en fonction de la quantité de matières dangereuses présentes.
ari/ha/mlb
Les animaux du zoo d'Arcachon regagnent leurs pénates après les incendies en Gironde #
Lions blancs, singes saki et autres occupants du zoo du bassin d'Arcachon regagnent peu à peu leurs pénates, deux semaines après leur évacuation en urgence lors des incendies qui ont ravagé en juillet près de 21.000 ha de forêts en Gironde.
"Tout s'est déroulé très tranquillement", résume Elodie Trunet, la vétérinaire du parc zoologique girondin. "Le retour a été beaucoup plus calme et serein que l'aller où tout s'était fait dans l'urgence".
Sur les 370 animaux qui avaient dû être évacués et répartis dans une quinzaine de zoos dans toute la France lors des incendies de la forêt de La Teste-de-Buch en juillet, tout près de la très touristique dune du Pilat, près de 300 avaient déjà regagné leurs pénates mercredi.
Parmi eux, les lions blancs Issa, Kivu et Namiri retrouvaient enfin leur pinède privative, les singes saki à face blanche, leurs cabanes, cordages et branchages. Tous étaient arrivés en fourgon, placés le matin dans des caisses de transport.
Le retour se faisant progressivement sur quinze jours, sont encore attendus la semaine prochaine le tigre de Sumatra, les hyènes ou encore les manchots.
Un laps de temps un peu "speed", concède Élodie Trunet, mais ce n'est rien comparé à l'urgence du 18 juillet où il avait fallu exfiltrer 370 animaux (sur les 850 qu'accueille le zoo) en "à peine 12 heures".
Du "jamais vu" en Europe, précise-t-elle. Elle raconte qu'une centaine de personnes de parcs zoologiques français étaient alors venues leur prêter main forte.
Les autres bêtes, pour la plupart des "grands herbivores", étaient restées sur place car trop difficiles à transporter. Elles avaient alors été regroupées dans des bâtiments calfeutrés de linge humide, pour les protéger de la fumée de l'incendie qui s'était approché à "50 mètres" de l'enceinte du parc, relate la vétérinaire de 38 ans.
Si à l'aller quelques animaux étaient morts durant leur transport à cause des grosses chaleurs, au retour, tous sont rentrés sains et saufs, "fatigués mais contents".
En juillet, la Gironde a été le théâtre de deux gigantesques incendies qui ont dévoré près de 21.000 hectares de pins en 12 jours à Landiras et La Teste-de-Buch. Le département a été replacé lundi en vigilance rouge pour risque de feux de forêts.
Le zoo du bassin d'Arcachon, dont les allées sont depuis bien calmes, rouvrira ses portes aux visiteurs samedi.
bla/nal/or
Les animaux du zoo d'Arcachon retrouvent leurs pénates après les incendies en Gironde #
Lions blancs, singes saki et autres occupants du zoo du bassin d'Arcachon regagnent peu à peu leur pénates, deux semaines après leur évacuation en urgence lors des incendies qui ont ravagé en juillet près de 21.000 ha de forêts en Gironde.
"Tout s'est déroulé très tranquillement", résume Elodie Trunet, la vétérinaire du parc zoologique girondin. "Le retour a été beaucoup plus calme et serein que l'aller où tout s'était fait dans l'urgence".
Sur les 370 animaux qui avaient dû être évacués et répartis dans une quinzaine de zoos dans toute la France lors des incendies de la forêt de La Teste-de-Buch en juillet, tout près de la très touristique dune du Pilat, près de 300 avaient déjà regagné leurs pénates mercredi.
Parmi eux, les lions blancs Issa, Kivu et Namiri retrouvaient enfin leur pinède privative, les singes saki à face blanche, leurs cabanes, cordages et branchages. Tous étaient arrivés en fourgon, placés le matin dans des caisses de transport.
Le retour se faisant progressivement sur quinze jours, sont encore attendus la semaine prochaine le tigre de Sumatra, les hyènes ou encore les manchots.
Un laps de temps un peu "speed", concède Élodie Trunet, mais ce n'est rien comparé à l'urgence du 18 juillet où il avait fallu exfiltrer 370 animaux (sur les 850 qu'accueille le zoo) en "à peine 12 heures".
Du "jamais vu" en Europe, précise-t-elle. Elle raconte qu'une centaine de personnes de parcs zoologiques français étaient alors venues leur prêter main forte.
Les autres bêtes, pour la plupart des "grands herbivores", étaient restées sur place car trop difficiles à transporter. Elles avaient alors été regroupées dans des bâtiments calfeutrés de linge humide, pour les protéger de la fumée de l'incendie qui s'était approché à "50 mètres" de l'enceinte du parc, relate la vétérinaire de 38 ans.
Si à l'aller quelques animaux étaient morts durant leur transport à cause des grosses chaleurs, au retour, tous sont rentrés sains et saufs, "fatigués mais contents".
En juillet, la Gironde a été le théâtre de deux gigantesques incendies qui ont dévoré près de 21.000 hectares de pins en 12 jours à Landiras et La Teste-de-Buch. Le département a été replacé lundi en vigilance rouge pour risque de feux de forêts.
Le zoo du bassin d'Arcachon, dont les allées sont depuis bien calmes, rouvrira ses portes aux visiteurs samedi.
bla/nal/or
Huit blessés dont un grave dans des explosions sur un site Seveso à Bergerac #
Huit personnes, dont une dans un état "critique", ont été blessées mercredi par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
La "nitrocellulose contenue dans un atelier s'est enflammée lors d'opérations de maintenance", a indiqué dans un communiqué le groupe Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs, ajoutant que "la cause de l'accident est pour l'instant non déterminée".
En fin d'après-midi, le groupe assurait que "la situation est sous contrôle".
A 13H50, "plusieurs explosions" se sont produites à l'usine située à l'est de Bergerac et classée "Seveso seuil haut", connue localement comme "la poudrerie", selon la préfecture de Dordogne. Elle produit de la nitrocellulose, une substance explosive dérivée de la cellulose.
Les explosions se sont produites dans "un des bâtiments de stockage, ce qui a provoqué un incendie", un sinistre "maîtrisé" en fin d'après-midi, selon un dernier point de situation. Une quarantaine de personnes se trouvaient sur place.
"Les fumées dégagées par l'incendie en provenance du site ne présentent pas de dangerosité particulière pour la santé humaine, animale et l'environnement", a ajouté la préfecture. Les eaux d'extinction de l'incendie ont en outre été recueillies par les bassins de rétention prévus à cet effet sur le site dont le personnel a été évacué dans l'après-midi.
L'accident a nécessité le déploiement d'un important périmètre de sécurité et d'importants moyens, avec la présence de 61 sapeurs-pompiers et d'une trentaine d'engins, de 20 policiers et de deux hélicoptères du Samu. Peu avant 19H00, la zone a finalement été rouverte à la circulation et les barrages de police levés, a constaté l'AFP.
Le bilan de la préfecture fait état de "8 blessés, dont 1 personne en urgence absolue (1 blessé grave) et 7 en urgences relatives". Le plan Blanc, activé pour faciliter la prise en charge des victimes, a été levé.
La personne en état "critique", selon Eurenco, a été héliportée au CHU de Bordeaux. Les sept victimes en urgence relative ont été évacuées vers des hôpitaux de la région. 35 personnes n'ont pas été blessées mais momentanément prises en charge par les secours sur place.
Selon le maire DVD de Bergerac Jonathan Prioleaud, les explosions ont été "ressenties" par "de nombreux Bergeracois". Elles ont eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco, rachetée en 2021 par le groupe Eurenco.
Selon lui, le site abrite de la nitrocellulose "pour des raisons à la fois militaires et civiles", pour "de l'explosif dans l'armement" comme pour "des airbags de voiture".
Dans l'après-midi, aucune fumée n'était visible aux abords du site, entièrement vidé de ses salariés.
Sur place, encore sonné, Enzo Granger, 28 ans, chaudronnier pour un sous-traitant, a raconté à l'AFP avoir entendu "entre six et sept explosions". Et c'est au bout de la troisième qu'il s'est "mis à courir", en voyant des "morceaux de briques partir dans tous les sens, des bouts de fer, des fenêtres".
Il a relaté avoir vu "comme une espèce de bulle d'air qui sortait des bâtiments pendant les explosions", "le souffle", et "l'onde de choc". "Je me suis dit : +on ne voit ca que dans les films+". Là, "un homme est sorti la tête en sang", le "crâne ouvert". "Il lui manquait une chaussure, je l'ai aidé à marcher".
Jean-Charles Jobart, sous-préfet de Bergerac, a indiqué qu'il allait falloir "une enquête administrative pour pouvoir déterminer les causes de cet incident", qui a eu lieu dans un bâtiment qui contenait "moins de deux tonnes de nitrocellulose".
"Est-ce que c'est la chaleur?", s'est aussi interrogé le maire de Bergerac en cette période de canicule.
A l'Assemblée nationale, le gouvernement a fait part mercredi de sa "solidarité avec les victimes et leurs proches", par la voix du ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure
nal-tsq-cac/ff/or
La France confrontée à un nouveau pic caniculaire #
Entre restrictions et inquiétudes, la France affronte mercredi la journée la plus chaude du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures frôlant les 40°C dans le sud-ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
Si la journée de mercredi est "la plus chaude à l'échelle nationale", le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'est", avertit Météo-France, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule mercredi et jeudi.
La commune de Belin-Beliet (Gironde) a vu le thermomètre grimper à 39,6°C à 17h, selon des températures maximales provisoires relevées par Météo-France. Il a fait 39,1°C à Argentat (Corrèze), 38°C à Toulouse et Lyon, 37°C à Grenoble et au Mans, 36°C à Strasbourg ou encore 35°C à Paris et Nantes.
Le ministère de la Transition écologique a annoncé mercredi que deux départements de plus sont désormais en crise sécheresse: la Lozère et le Haut-Rhin.
Tous les départements métropolitains sont en vigilance sécheresse.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France.
La dernière a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours.
"On est inquiet (de) ces répétitions rapprochées de vagues de chaleur", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF).
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait en septembre".
En attendant, dans les centre-villes, c'est la ruée sur l'eau: "on vend 100 bouteilles par jour, contre 20 d'habitude, alors que les Lyonnais sont en vacances!", relate ainsi un employé du kiosque à journaux Le Viste, en face de la place Bellecour.
Le préfet de Haute-Corse, de son côté, a appelé mardi dans un tweet les citoyens à diminuer leur consommation d'eau car "à ce rythme (...) compte tenu des évolutions météorologiques attendues, il n'y aura plus d'eau dans 25 jours!".
Sur différents fronts de feux de forêt, en Haute-Corse comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, la situation était stabilisée. De même, le trafic des trains TER et TGV, interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, le feu ayant été fixé.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse.
Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, selon Météo-France.
Jusqu'à présent, le mois le plus sec jamais enregistré remontait à mars 1961 avec 7,8 millimètres.
Les sols sont "encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003", souligne Météo-France, qui craint que "le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu".
Dans le Haut-Forez, entre Lyon et Clermont-Ferrand, la baisse du niveau d'eau potable dans les châteaux d'eau a conduit l'agglomération de Montbrison (Loire) à faire acheminer des citernes au profit de plusieurs communes situées en altitude, représentant une population totale de près de 4.000 personnes.
"Ces deux dernières semaines, la communauté d'agglomération Loire Forez a commandées huit citernes de trente mètres cubes auprès de collecteurs de lait pour compenser la sécheresse qui assèche les sources", raconte auprès de l'AFP Patrice Couchaud, son vice-président délégué à l'eau.
L'agriculture paye un lourd tribut.
"J'ai vu mes fleurs d'olives griller", déplore ainsi Jean Berneau, oléiculteur à Lagorce (Ardèche). "Les olives noircissent, elles se rident et ont un calibre anormal", poursuit l'exploitant, 64 ans, qui, après avoir tiré deux tonnes d'huile de ses olives en 2021, ne s'attend pas à en produire plus de 400 litres cette année.
Autre conséquence sur le Rhin, où les bateaux doivent s'alléger d'un tiers en raison "des problèmes d'enfoncement", a prévenu Voies navigables de France. Près de 600 km de canaux sont également fermés, notamment dans le Grand Est et en Bourgogne, affectant les activités de plaisance.
Idem pour le niveau de la Garonne: à Toulouse, des compagnies ont dû annuler de croisière reliant les quais de Bordeaux aux vignobles en amont.
"Il va falloir réfléchir à une nouvelle forme d'agriculture", a averti l'hydrologue Emma Haziza sur France 2. Et d'interroger: "peut-on encore se permettre de continuer" à cultiver du maïs "qui a besoin d'énormément d'eau en surface?".
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", corrobore Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Méteo-France.
laf-rl-bur/jbo/bow
Sécheresse à Paris: des "écogestes" à adopter mais "aucune inquiétude sur l'approvisionnement" (Mairie) #
La mairie de Paris a appelé mercredi les Parisiens à "faire attention" à leur consommation d'eau alors que la capitale est placée depuis lundi en "vigilance sécheresse", sans "aucune inquiétude" néanmoins pour l'approvisionnement en eau potable.
"Il n'y a aucune inquiétude à avoir sur l'approvisionnement en eau potable de Paris et de la petite couronne" (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne), a déclaré à l'AFP Estelle Desarnaud, directrice générale adjointe de la régie Eau de Paris.
"Paris a un schéma d'alimentation en eau potable particulièrement robuste", ajoute-t-elle, hérité de la fin du XIXe siècle, avec des ressources souterraines captées dans le bassin parisien et deux usines qui traitent les eaux de surface de la Seine et de la Marne.
Chaque Parisien consomme en moyenne 145 litres d'eau courante par jour, un chiffre en diminution constante depuis les années 1990.
"Nous n'avons pas d'objectifs, mais les métropoles les plus vertueuses, par exemple au nord de l'Europe, arrivent à être à 90 litres", indique Mme Desarnaud.
Placé depuis lundi en "vigilance" sécheresse - le plus bas des quatre niveaux d'alerte - Paris était avec les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne parmi les derniers départements de l'Hexagone à échapper à l'épisode climatique.
La mairie n'envisage à ce stade aucune mesure coercitive pour réduire la consommation d'eau, appelant les particuliers et entreprise à "prendre leurs responsabilités".
"Le premier geste, c'est de ne pas arroser ses plantes dans la journée, le deuxième geste c'est de fermer l'eau quand on se lave, de se rincer rapidement, d'être attentif à chaque fois qu'on utilise de l'eau. Enfin d'avoir une machine à laver le linge ou la vaisselle pleine pour la faire tourner", a indiqué lors d'un point presse Anne Souyris, adjointe à la Mairie de Paris chargée de la Santé.
De son côté, la mairie passe à l'arrosage de ses parcs et espaces verts de nuit plutôt que de jour. Elle suspend le lavage des sols et du matériel, ainsi que les vidanges des bassins et des fontaines, dont certaines dites "à eaux perdues" seront fermées dès vendredi.
Le département avait déjà été placé en 2019 sous "vigilance", a rappelé l'adjointe qui estime que "les épisodes de sécheresse seront de plus en plus courants" dans la capitale.
dar/lbx/LyS
Des explosions dans une usine Seveso à Bergerac : 8 blessés dont un grave #
Une personne a été gravement blessée et sept autres étaient blessées en "urgence relative" après "plusieurs explosions" d'origine inconnue qui se sont produites mercredi sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".
"Plusieurs explosions ont eu lieu en début d'après-midi sur le site de la poudrerie d'Eurenco", une usine située à l'est de Bergerac et classée "Seveso seuil haut", a indiqué la préfecture de la Dordogne dans un communiqué.
Les explosions, dont l'origine est indéterminée en fin d'après-midi, se sont produites dans "un des bâtiments de stockage, ce qui a provoqué un incendie", un feu désormais "circonscrit" et qui "ne progresse pas", a-t-elle précisé.
La préfecture a tenu aussitôt à rassurer la population en indiquant qu'"à ce stade, l'incident n'a pas d'impact à l'extérieur du site".
Le bilan "sécurisé" de la préfecture dénombre "8 blessés, dont 1 personne en urgence absolue (1 blessé grave) et 7 en urgences relatives", évacués dans les différents hôpitaux de la région. Le plan Blanc a été activé "afin de faciliter la prise en charge des victimes".
Une quarantaine de personnes se trouvaient alors sur place et l'ensemble du personnel a été évacué.
Selon le maire DVD de Bergerac Jonathan Prioleaud joint par l'AFP, les explosions ont retenti dans un bâtiment de l'entreprise Manuco (groupe Eurenco), qui produit de la nitrocellulose pour munitions. L'édile présent sur place a indiqué voir un temps des "fumées".
"Il n'y a plus de risque de propagation", a souligné le sous-préfet Jean-Charles Jobard lors d'un point presse, en précisant que le périmètre de l'usine n'est "pas habité".
L'origine des explosions, "c'est à l'évidence interne mais il faudra une enquête administrative pour pouvoir déterminer les causes de cet incident", a-t-il déclaré.
Selon lui, l'incident a eu lieu dans un bâtiment qui contenait "moins de deux tonnes de nitrocellulose".
Un périmètre de sécurité a été établi autour du site et d'importants moyens déployés avec la présence de 61 sapeurs-pompiers et d'une trentaine d'engins, de 20 policiers et de deux hélicoptères du Samu.
En fin d'après-midi, il ne restait plus devant les grilles du site qu'un camion et deux voitures de pompiers. Des employés, non blessés et regroupés sur le parvis d'un bâtiment, avaient été pris en charge par la Croix-rouge avant de quitter les lieux.
L'ensemble du boulevard qui mène au site, situé à moins 4km du centre-ville de Bergerac, était bouclé par les forces de l'ordre et interdit à la circulation.
Aucune fumée n'était visible aux abords du site, entièrement vidé de ses salariés, dont les grilles étaient entièrement ouvertes pour permettre le passage des véhicules des secours.
L'entreprise Manuco a été rachetée en 2021 par Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs selon leur site internet.
A l'Assemblée nationale, le gouvernement a fait part mercredi de sa "solidarité avec les victimes et leurs proches", par la voix du ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure
nal-tsq-cac/ff/bow
Canicule: EDF pourrait abaisser sa production nucléaire et arrêter un réacteur #
EDF pourrait être contraint d'abaisser sa production nucléaire ces prochains jours et même arrêter un réacteur de la centrale du Tricastin (Drôme) en raison des températures élevées des fleuves, alors que la France traverse une nouvelle canicule.
"En raison des prévisions de températures élevées sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Tricastin à partir du 6 août 2022 pouvant aller jusqu'à l'arrêt d'une tranche", indique le producteur d'électricité dans un message destiné aux marchés.
"Cependant une production d'au moins 400 MW devra être assurée avec le maintien de 2 tranches couplées pour contraintes réseau", précise l'entreprise. Tricastin compte 4 réacteurs de 900 MW chacun.
EDF avait déjà prévenu, depuis vendredi, que la production de la centrale pourrait être affectée en raison de l'échauffement des cours d'eau, utilisés pour refroidir les réacteurs.
"A date, seul le réacteur n°2 de Tricastin a modulé sa puissance afin de respecter son arrêté de rejets à deux reprises, durant quelques heures, les 29 et 31 juillet", a indiqué à l'AFP un porte-parole d'EDF mercredi après-midi.
EDF a aussi mis en garde sur de possibles "restrictions de production" à la centrale de Saint-Alban (Isère), elle aussi sur les bords du Rhône, avec toutefois une production minimale également prévue.
De telles restrictions sont aussi envisagées à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) en raison cette fois de prévisions de températures élevées pour un autre fleuve, la Garonne.
Chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d'eau environnants et d'en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l'eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.
La réglementation prévoit de possibles dérogations temporaires sur certains sites et de telles dérogations ont été accordées récemment à quatre centrales pour qu'elles puissent fonctionner pendant les fortes chaleurs.
"Les chaleurs intenses et étendues ont significativement impacté le système électrique du continent", a souligné Fabian Ronningen, du cabinet Rystad Energy, alors que les prix de l'électricité ne cessent d'augmenter en Europe.
Le nucléaire est loin d'être le seul en cause. De faibles niveaux pour l'hydroélectricité ont "commencé bien longtemps avant le début de l'été" mais "les vagues de chaleur en juin et juillet ont ajouté de la pression, avec l'Europe du sud frappée particulièrement durement", a rappelé l'expert dans une note.
"Un autre impact du temps chaud est la hausse de la demande électrique, principalement en raison des besoins accrus en climatisation", remarque Fabian Ronningen.
Les prix de l'électricité n'ont cessé de grimper, pour atteindre des records, en particulier en France. L'électricité pour livraison l'an prochain en France s'échangeait à plus de 520 euros le mégawattheure, contre moins de 300 euros mi-juin, sur les marchés à terme.
Cette tendance s'explique par de nombreux facteurs: outre l'effet de la chaleur, elle est notamment alimentée par les prix élevés du gaz et la faible disponibilité du parc nucléaire français, avec 12 réacteurs sur 56 mis à l'arrêt pour des problèmes de corrosion.
jmi/jbo/cm
La France confrontée à un nouveau pic caniculaire #
Entre restrictions et inquiétudes, la France affronte mercredi la journée la plus chaude du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures pouvant aller jusqu'à 40°C dans le sud-ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
Si la journée de mercredi est "la plus chaude à l'échelle nationale", le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'est", avertit Météo-France.
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le sud-ouest", précise l'organisme, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule mercredi et jeudi.
Le ministère de la Transition écologique a également annoncé mercredi que deux départements de plus sont désormais en crise sécheresse: la Lozère et le Haut-Rhin.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur sa durée.
La dernière a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours.
"On est inquiet (de) ces répétitions rapprochées de vagues de chaleur", qui "ne permettent pas aux organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF).
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait en septembre".
En attendant, dans les centre-villes, c'est la ruée sur l'eau: "on vend 100 bouteilles par jour, contre 20 d'habitude, alors que les Lyonnais sont en vacances!", relate ainsi un employé du kiosque à journaux Le Viste, en face de la place Bellecour.
Le préfet de Haute-Corse, de son côté, a appelé mardi dans un tweet les citoyens à diminuer leur consommation d'eau car "à ce rythme (...) compte tenu des évolutions météorologiques attendues, il n'y aura plus d'eau dans 25 jours!".
Sur différents fronts de feux de forêt, en Haute-Corse comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, la situation était stabilisée. De même, le trafic des trains TER et TGV, interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, le feu ayant été fixé.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse.
Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France. Et "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France.
Jusqu'à présent, le mois le plus sec jamais enregistré remontait à mars 1961 avec 7,8 millimètres.
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que, depuis mercredi, la commune approvisionne avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat: l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques. Ce n'est pas une première, mais cela n'est jamais arrivé "aussi tôt", s'alarme le maire Stessy Speissman.
En haute-Corse le préfet a lancé un appel solennel, mettant en garde contre une "crise sévère inéluctable sans un effort collectif et solidaire de tous".
Les sols sont "encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003", souligne Météo-France, qui craint que "le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu".
"J'ai vu mes fleurs d'olives griller", déplore ainsi Jean Berneau, oléiculteur à Lagorce (Ardèche). "Les olives noircissent, elles se rident et ont un calibre anormal", poursuit l'exploitant, 64 ans, qui, après avoir tiré 2 tonnes d'huile de ses olives en 2021, ne s'attend pas à en produire plus de 400 litres cette année.
Autre conséquence de la canicule: EDF a annoncé de possibles "restrictions" de production à sa centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), en raison des "prévisions de température élevées sur le Rhône", dont l'eau sert à refroidir les réacteurs.
Alerte aussi sur le Rhin, où les bateaux doivent s'alléger d'un tiers en raison "des problèmes d'enfoncement", a prévenu Voies navigables de France. Près de 600 km de canaux sont également fermés, notamment dans le Grand Est et en Bourgogne, affectant les activités de plaisance.
Idem pour le niveau de la Garonne: à Toulouse, les pêcheurs à la ligne devaient se poster au milieu du lit du fleuve mercredi et des compagnies ont dû annuler de croisière reliant les quais de Bordeaux aux vignobles en amont.
Sécheresse et canicule sont "la manifestation du réchauffement climatique, aujourd'hui plus personne" ne le "remet en cause", a expliqué mercredi matin la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur Cnews, pour qui, "le climat 2022 est peut-être le plus frais des années à venir".
L'hydrologue Emma Haziza va plus loin: "il va falloir réfléchir à une nouvelle forme d'agriculture", a-t-elle dit sur France 2. Et d'interroger: "peut-on encore se permettre de continuer" à cultiver du maïs "qui a besoin d'énormément d'eau en surface?".
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", corrobore Jean-Michel Soubeyroux.
laf-rl-bur/bow
France: explosion dans une poudrerie dans le sud-ouest, plusieurs blessés dont un grave #
Une explosion a eu lieu mercredi dans une poudrerie de Bergerac, dans le sud-ouest de la France, faisant un blessé grave et sept blessés en "urgence relative", a-t-on appris auprès de la mairie.
L'explosion, dont l'origine est indéterminée, a eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco, qui produit de la nitrocellulose pour munitions sur un site classé Seveso "seuil haut" pour le risque incendie et toxique.
Selon le sous-préfet Jean-Charles Jobard, l'explosion a eu lieu dans un bâtiment qui contenait "moins de deux tonnes de nitrocellulose". Une quarantaine de personnes étaient présentes sur place.
Selon la préfecture, un "incendie est en cours sur le site" et le maire a indiqué à l'AFP voir "des fumées".
Un périmètre de sécurité a été établi autour du site.
Cinq ambulances sont arrivées sur place, deux hélicoptères et une cinquantaine de pompiers.
L'entreprise Manuco a été rachetée en 2021 par Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs selon leur site internet.
ff-nal/bow/bat
Incendies dans le Gard: une mère de famille et deux jeunes garçons poursuivis #
Les surfaces brûlées sont restées limitées, mais une mère de famille ainsi que deux enfants de 10 et 12 ans sont poursuivis dans le Gard pour avoir provoqué des incendies dans un été à risque en raison de la chaleur et de la sécheresse.
Loin des centaines d'hectares ravagés dans le département ou des milliers détruits en Gironde ou dans les Bouches-du-Rhône, les deux feux ont causé peu de dégâts mais ont mobilisé des pompiers déjà sursollicités.
A Gajan, un village à une quinzaine de kilomètres de Nîmes, un tiers d'hectare de broussaille est parti en fumée dans la nuit de dimanche à lundi. Aperçue à proximité, une habitante de la localité a été interpellée.
Mercredi, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Annie, 55 ans, mère d'une fille de 14 ans et "accueillante à domicile" de personnes âgées ou dépendantes se confond en excuses mais n'explique pas pourquoi elle a mis le feu.
Elle n'a pas confirmé, comme l'ont rapporté des médias locaux, qu'elle avait agi dans le cadre d'un conflit de voisinage.
Toutes les parties n'ayant pas été averties de la tenue de l'audience, les débats sur le fond ont été renvoyés au 19 août. En attendant, la mise en cause a été placée sous contrôle judiciaire. Elle risque une peine de 10 ans de prison pour "destruction par incendie".
Ailleurs dans le Gard, deux enfants de 10 et 12 ans ont été mis en examen pour "destruction par incendie".
A Pont-Saint-Esprit, au confluent de l'Ardèche et du Rhône, c'est un demi-hectare de végétation qui a brûlé lundi. Sur les indications du voisinage, deux copains de 10 et 12 ans ont été interpellés le lendemain.
Présentés mardi à une juge d'instruction saisie pour "destruction par incendie", les deux enfants ont été mis en examen, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Il ont reconnu avoir allumé un feu de camp, qu'ils n'ont pas réussi à maîtriser, selon une source proche de l'enquête. Les deux garçons ne risquent pas d'être soumis à des mesures de contrainte en raison de leur très jeune âge.
Dans deux autres départements du Sud-Est de la France, ce sont des profils très différents qui ont été interpellés et soupçonnés d'avoir mis le feu.
En Ardèche, un quadragénaire a ainsi avoué avoir provoqué plusieurs départs de feu qui ont ravagé 1.200 hectares la semaine dernière. Il a été mis en examen pour "incendie volontaire", crime puni d'une peine de 15 ans de réclusion criminelle.
Un sapeur-pompier volontaire de l'Hérault a pour sa part reconnu en garde à vue être l'auteur de plusieurs incendies, expliquant ses actes par la poussée d'adrénaline qu'ils provoquaient.
cor-siu/iw/jp/pb
Explosion dans une poudrerie de Bergerac : plusieurs blessés dont un grave #
Une explosion a eu lieu mercredi dans une poudrerie de Bergerac (Dordogne), classée Seveso "seuil haut", faisant un blessé grave et sept blessés en "urgence relative", a-t-on appris auprès de la mairie.
L'explosion, dont l'origine est indéterminée, a eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco, qui produit de la nitrocellulose pour munitions sur un site classé Seveso "seuil haut" pour le risque incendie et toxique.
Selon le sous-préfet Jean-Charles Jobard, l'explosion a eu lieu dans un bâtiment qui contenait "moins de deux tonnes de nitrocellulose". Une quarantaine de personnes étaient présentes sur place.
Selon la préfecture, un "incendie est en cours sur le site" et le maire a indiqué à l'AFP voir "des fumées".
Un périmètre de sécurité a été établi autour du site.
Cinq ambulances sont arrivées sur place, deux hélicoptères et une cinquantaine de pompiers.
Le plan blanc a été déclenchés à l'hôpital de Bergerac.
L'entreprise Manuco a été rachetée en 2021 par Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs selon leur site internet.
ff-nal/bow
Explosion dans une poudrerie de Bergerac (Dordogne) : plusieurs blessés dont un grave #
Une explosion a eu lieu mercredi dans une poudrerie de Bergerac, faisant un blessé grave et sept blessés légers, a-t-on appris auprès de la mairie.
L'explosion, dont l'origine est indéterminée, a eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco, qui produit de la nitrocellulose pour munitions, dans lequel se trouvaient une quarantaine de personnes, selon le maire DVD de Bergerac Jonathan Prioleaud à l'AFP, présent sur place.
ff/nal/bow
La France sous les ardeurs d'un nouvel épisode caniculaire #
Entre restrictions et inquiétudes, la France affronte mercredi la journée la plus chaude du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
"La journée de mercredi sera la plus chaude à l'échelle nationale", avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'Est".
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", précise Météo-France, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur sa durée. La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours.
"On est inquiet (de) ces répétitions rapprochées de vagues de chaleur", qui "ne permettent pas aux organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF).
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
En attendant, dans les centre-villes surchauffés, c'est la ruée sur l'eau: "on vend 100 bouteilles par jour, contre 20 d'habitude, alors que les Lyonnais sont en vacances. On ravitaille en permanence!", relate ainsi un employé du kiosque à journaux Le Viste, en face de la place Bellecour.
Sur différents fronts de feux de forêt, en Haute-Corse comme dans les Alpes-de-Haute-Provence, la situation était en tout cas stabilisée mercredi matin. De même, le trafic des trains TER et TGV, interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, a repris "progressivement" mercredi matin, le feu ayant été fixé.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France. Et "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que, depuis mercredi, la commune approvisionne avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat: l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques. Ce n'est pas une première, mais cela n'est jamais arrivé "aussi tôt" et "on a deux mois d'avance par rapport à des étés chauds", s'alarme le maire Stessy Speissman.
En haute-Corse le préfet a lancé un appel solennel, mettant en garde contre une "crise sévère inéluctable sans un effort collectif et solidaire de tous".
"En ce début août, les sols sont (...) encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.
"J'ai vu mes fleurs d'olives griller", déplore ainsi Jean Berneau, oléiculteur à Lagorce (Ardèche). "Les olives noircissent, elles se rident et ont un calibre anormal", poursuit l'exploitant, 64 ans, qui, après avoir tiré 2 tonnes d'huile de ses olives en 2021, ne s'attend pas à en produire plus de 400 litres cette année. "Ca risque d'être dramatique...".
Autre conséquence de la canicule: EDF a annoncé de possibles "restrictions" de production à sa centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), en raison des "prévisions de température élevées sur le Rhône", dont l'eau sert à refroidir les réacteurs, qui pourrait conduire "à l'arrêt d'une tranche".
Alerte aussi sur le Rhin, où les bateaux doivent s'alléger d'un tiers en raison "des problèmes d'enfoncement", a prévenu Voies navigables de France. Près de 600 km de canaux sont également fermés, notamment dans le Grand Est et en Bourgogne, affectant les activités de plaisance.
Idem pour le niveau de la Garonne: à Toulouse, les pêcheurs à la ligne devaient se poster au milieu du lit du fleuve mercredi et des compagnies ont dû annuler de croisière reliant les quais de Bordeaux aux vignobles en amont.
Sécheresse et canicule sont "la manifestation du réchauffement climatique, aujourd'hui plus personne" ne le "remet en cause", a expliqué mercredi matin la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur Cnews. "Le climat 2020 on peut l'oublier, et le climat 2022 est peut-être le plus frais des années à venir".
L'hydrologue Emma Haziza va plus loin: "il va falloir réfléchir à une nouvelle forme d'agriculture", a-t-elle dit sur France 2. Et d'interroger: "peut-on encore se permettre de continuer" à cultiver du maïs "qui a besoin d'énormément d'eau en surface?".
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", corrobore Jean-Michel Soubeyroux.
laf-rl-bur/it
France: dans le Bordelais, l'irrigation au secours des jeunes vignes #
"Dès que vous voyez du jaunissement: clac!", les tuyaux d'eau s'enfoncent au pied des ceps. Près de Bordeaux (sud-ouest de la France), au Château Picque Caillou, les jeunes vignes mal en point sont arrosées depuis juillet, une pratique proscrite sauf, sur dérogation, en cas d'intense sécheresse.
Alors que la France, à l'instar de l'Europe occidentale, vit son troisième épisode de canicule depuis juin, sauver la récole est crucial pour les professionnels du monde viticole, déjà touché par une production médiocre en 2021 après de fortes gelées et des épisodes de grêle, notamment.
Et pour cause: la France est le premier exportateur de vins au monde et le Bordelais, le premier vignoble appellation d'origine contrôlée (AOC) de France avec plus de 100.000 hectares cultivés et 600 millions de bouteilles produites par an.
Un peu moins de la moitié est exportée, principalement vers l'Asie (Chine et Japon) et l'Europe (Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Suisse).
Au Château Picque Caillou, dans les allées du vignoble de Mérignac (Gironde, Ouest), cultivé sous l'AOC Pessac-Léognan, deux ouvriers viticoles à la peau roussie par le soleil s'affairent, un tuyau d'arrosage à la main.
Ils ferment la marche d'un tracteur vert, qui, depuis mi-juillet, transporte de l'eau.
En début de matinée, dans des nuages de fumée dégagés par une terre sèche et sablonneuse, le thermomètre frôle déjà les 30°C.
"Nous irriguons chaque matin, de 6h30 à midi (04H30 à 10H00 GMT)", confie Paulin Calvet, propriétaire du domaine. Chaque pied de vigne reçoit un volume de cinq litres d'eau, via un tuyau relié à la citerne et enfoncé au plus près des racines.
La dérogation exige que l'eau ne provienne pas du réseau, mais par chance, un puits en activité est situé à quelques centaines de mètres des parcelles.
Sur les 25 hectares de vignoble, près de 10% seront irrigués cet été pour limiter les effets de la sécheresse actuelle: les jeunes vignes "âgées de trois à huit ans", précise Paulin Calvet, fragiles de par leurs racines trop courtes pour absorber l'humidité en profondeur.
Selon le prévisionniste Météo France, la France n'avait pas connu un mois de juillet aussi sec depuis le début des relevés en 1959.
"Zéro millimètre de précipitations, ça fait peur", déplore le viticulteur. D'autant que la Gironde a cruellement manqué d'eau les saisons passées, laissant à l'été des sols desséchés en profondeur.
Feuilles flétries, jaunies, brunies voire brûlées... bien que la vigne se plaise en climat aride, sur sol graveleux et pauvre en eau, elle ne peut supporter une trop forte déshydratation.
"Autour du 10 juillet, on a vu apparaître les premiers signes de sécheresse", explique M. Calvet. "On commençait vraiment à s'inquiéter."
En viticulture, l'irrigation est proscrite chaque année, du 1er mai jusqu'aux vendanges.
Une dizaine d'appellations girondines peuvent toutefois demander une dérogation dès lors qu'un stress hydrique est "susceptible de remettre en cause la qualité de la production viticole", selon le code rural.
Cet été, alors que s'enchaînent les périodes de canicule en Gironde, trois ont obtenu l'autorisation d'irriguer: celles de Pessac-Léognan, Pomerol et Saint-Emilion.
Mais l'irrigation doit se faire avec parcimonie, uniquement sur les ceps dont la survie en dépend.
"Arrêtez l'eau!", lance M. Calvet à ses ouvriers. "Ici, les pieds sont vigoureux, cela n'a aucun intérêt."
Du côté de Saint-Emilion, "chacun se débrouille", confie le président du Conseil des vins de l'AOC Jean-François Galhaud, car "personne n'est encore vraiment équipé pour l'irrigation".
Peu de dérogations ont pour l'heure été demandées mais à terme, si la sécheresse perdure, "c'est sûr qu'il faudra compenser", "encore faudra-t-il que les réserves d'eau soient suffisantes", ajoute M. Galhaud.
La profession, qui a subi ces derniers mois du gel et de la grêle, et maintenant la sécheresse, espère maintenant "deux ou trois orages ces prochaines semaines" qui promettront, assure l'interprofession des vins bordelais (CIVB), "un joli millésime".
bla/ff/dlm/bat
Débroussaillages, prévention, moyens: 70 propositions du Sénat contre les feux de forêt #
Pour éviter l'embrasement de la forêt, menacée par le réchauffement climatique, un rapport du Sénat a dévoilé mercredi 70 propositions, qui mettent l'accent sur un relèvement des objectifs de débroussaillage, sur la prévention et sur un net renfort de moyens matériels et humains.
Le rapport préconise entre autres de revenir sur les 500 suppressions de postes prévues d'ici à 2025 à l'Office national des forêts (ONF) et, au contraire, d'étendre le périmètre d'intervention de cette institution en souffrance qui gère les 11 millions d'hectares de forêts publiques françaises.
Si la stratégie française de surveillance et d'intervention rapide a "fait ses preuves", en divisant par cinq les surfaces annuelles brûlées sur la période 2015-2020 par rapport aux années 1980, "la France doit toutefois se préparer à une évolution défavorable du risque, structurellement causée par le réchauffement climatique et l'augmentation de la biomasse forestière", note le rapport réalisé par six élus du centre et de la droite.
Ce risque se manifeste par une intensification des feux, en fréquence et en virulence, par l'extension géographique de la menace vers le nord du pays -- illustrée en juillet par un rare incendie d'ampleur en Bretagne -- et par l'élargissement de la période de danger, désormais annuelle et non plus limitée à l'été.
"Les risques des feux de forêt doivent être désormais intégrés dans les politiques publiques au même titre que ceux d'inondations ou industriels", explique à l'AFP l'un des rapporteurs, Pascal Martin.
"Aucun département n'est plus aujourd'hui à l'abri. Et la saison est loin d'être terminée", rappelle cet ancien colonel des sapeurs-pompiers, quelques semaines après les incendies hors normes qui ont frappé la Gironde.
Rappelant la grande efficacité du débroussaillage pour prévenir les feux, réduire leur intensité et préserver les habitations, les sénateurs constatent que cette obligation légale, pour environ 3 millions de propriétaires privés, est trop peu appliquée: "souvent moins de 30%". Pour y remédier, ils proposent plusieurs leviers: plan de sensibilisation, sanctions pénales renforcées, incitations fiscales ou augmentation de la franchise d'assurance en cas de non-respect.
Le rapport préconise aussi de valoriser le rôle des activités pastorales et agricoles qui, en "créant des discontinuités de végétation, jouent le rôle de pare-feu".
Les élus déplorent l'insuffisance des moyens aériens et réclament une augmentation des fonds annuels alloués aux services départementaux d'incendie et de secours (SDIS).
Face à une gestion jugée insuffisante de la forêt privée, qui représente trois quarts de la forêt française, les sénateurs proposent "d'abaisser le seuil d'obligation" de gestion durable pour la forêt privée à 20 hectares, contre 25 à ce jour.
Enfin, après un incendie, les sénateurs souhaitent que l'aide de l'État pour reboiser soit conditionnée "à des choix d'essences et de gestion adaptés au risque incendie (par exemple en maintenant des pare-feux, en expérimentant des corridors de feuillus ou une moindre densité de peuplement)".
"Rien n'est pire que l'incendie: aucune gestion forestière, aussi contestable soit elle, n'est pire que l'incendie", a mis en garde mercredi Jean-Yves Caullet, président du conseil d'administration de l'ONF.
Mais "nous ne sommes pas démunis : 5% des incendies sont responsables de 90% des dégâts" et "95% des incendies sont d'origines humaines", a-t-il rappelé lors d'une audition à l'Assemblée nationale où il a défendu les moyens d'actions de l'ONF.
bl/mla/pb
Canicule: EDF pourrait abaisser sa production nucléaire et arrêter un réacteur #
EDF pourrait être contraint d'abaisser sa production nucléaire ces prochains jours et même arrêter un réacteur de la centrale du Tricastin (Drôme) en raison des températures élevées des fleuves, alors que la France traverse une nouvelle canicule.
"En raison des prévisions de températures élevées sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Tricastin à partir du 6 août 2022 pouvant aller jusqu'à l'arrêt d'une tranche", indique le producteur d'électricité dans un message destiné aux marchés.
"Cependant une production d'au moins 400 MW devra être assurée avec le maintien de 2 tranches couplées pour contraintes réseau", précise l'entreprise. Tricastin compte 4 réacteurs de 900 MW chacun.
EDF avait déjà prévenu, depuis vendredi, que la production de la centrale pourrait être affectée en raison de l'échauffement des cours d'eau, utilisés pour refroidir les réacteurs.
"A date, seul le réacteur n°2 de Tricastin a modulé sa puissance afin de respecter son arrêté de rejets (à deux reprises durant quelques heures le 29 et le 31 juillet)", indiquait un porte-parole à l'AFP mardi après-midi.
EDF a aussi mis en garde sur de possibles "restrictions de production" à la centrale de Saint-Alban (Isère), elle aussi sur les bords du Rhône, avec toutefois une production minimale également prévue.
De telles restrictions sont aussi envisagées à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) en raison cette fois de prévisions de températures élevées pour un autre fleuve, la Garonne.
Chaque centrale a ses propres limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d'eau environnants et d'en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l'eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.
La réglementation prévoit de possibles dérogations temporaires sur certains sites et de telles dérogations ont été accordées récemment à quatre centrales pour qu'elles puissent fonctionner pendant les fortes chaleurs.
jmi/mla/eb
Les voies d'eau affectées par la sécheresse, des canaux fermés #
La navigation est assurée sur les voies d'eau à grand gabarit, mais la sécheresse contraint les bateaux à s'alléger sur le Rhin et affecte fortement les activités de plaisance sur les petits canaux, selon un point de Voies navigables de France (VNF) publié mercredi.
Sur le grand gabarit --des voies d'eau permettant le passage de bateaux transportant plus de 1.000 tonnes de marchandises, soit 30% du réseau--, "VNF maintient le service notamment grâce à l'action de ses barrages" qui permettent de garder un niveau d'eau suffisant, a indiqué VNF à l'AFP.
La desserte des grands ports maritimes est assurée, de même que les croisières fluviales, a souligné l'établissement public.
VNF signale toutefois "des problèmes d'enfoncement pour le Rhin où les bateaux sont contraints de ne charger qu'au tiers de leur capacité".
La situation est décrite comme "tendue" pour le petit gabarit dédié à la plaisance, VNF signalant des "fermetures plus ou moins grandes" de canaux, tout particulièrement dans le Grand Est et en Bourgogne: canal de la Marne au Rhin, canal des Ardennes, canal des Vosges, canal entre Champagne et Bourgogne, canal de la Meuse, canal de Bourgogne...
En tout, 579 km de canaux sont fermés, selon un pointage de VNF datant de mardi.
Sur certains canaux, les embarcations doivent se regrouper aux écluses pour les franchir ensemble et économiser de l'eau. VNF cite ainsi les exemples du canal du Midi, du canal latéral à la Garonne, du canal de Briare, du canal latéral à la Loire, du canal de Saint-Quentin et du canal de la Sambre à l'Oise.
"En ces périodes de sécheresse, il est de plus en plus difficile de concilier tous les usages", navigation, irrigation, alimentation en eau potable et loisirs, constate VNF.
Voies navigables de France gère 6.700 km de voies d'eau --sur les 8.500 km de canaux et cours d'eau navigables de France--, dont 2.400 km à grand gabarit surtout dédiés au fret et 4.300 km de réseau touristique à petit gabarit.
Cette situation survient alors que le France est confrontée à une sécheresse exceptionnelle couplée à une répétition d'épisodes caniculaires. Avec 9,7 millimètres de précipitations, soit un déficit d'environ 84% par rapport aux normales, juillet 2022 a été le second mois le plus sec jamais enregistré depuis le début des mesures en août 1958.
liu/bl/mla/dch
Débroussaillages, prévention, moyens... : 70 propositions du Sénat contre les feux de forêt #
Pour éviter l'embrasement de la forêt, menacée par le réchauffement climatique, un rapport du Sénat a dévoilé mercredi 70 propositions, qui mettent l'accent sur un relèvement des objectifs de débroussaillage, sur la prévention et sur un net renfort de moyens matériels et humains.
Le rapport préconise entre autres de revenir sur les 500 suppressions de postes prévues d'ici à 2025 à l'Office national des forêts (ONF) et, au contraire, d'étendre le périmètre d'intervention de cette institution en souffrance qui gère les 11 millions d'hectares de forêts publiques françaises.
Si la stratégie française de surveillance et d'intervention rapide a "fait ses preuves", en divisant par cinq les surfaces annuelles brûlées sur la période 2015-2020 par rapport aux années 1980, "la France doit toutefois se préparer à une évolution défavorable du risque, structurellement causée par le réchauffement climatique et l'augmentation de la biomasse forestière", note le rapport réalisé par six élus du centre et de la droite.
Ce risque se manifeste par une intensification des feux, en fréquence et en virulence, par l'extension géographique de la menace vers le nord du pays -- illustrée en juillet par un rare incendie d'ampleur en Bretagne -- et par l'élargissement de la période de danger, désormais annuelle et non plus limitée à l'été.
Rappelant la grande efficacité du débroussaillage pour prévenir les feux, réduire leur intensité et préserver les habitations, les sénateurs constatent que cette obligation légale, pour environ 3 millions de propriétaires privés, est trop peu appliquée: "souvent moins de 30%". Pour y remédier, ils proposent plusieurs leviers: plan de sensibilisation, sanctions pénales renforcées, incitations fiscales ou augmentation de la franchise d'assurance en cas de non-respect.
Le rapport préconise aussi de valoriser le rôle des activités pastorales et agricoles qui, en "créant des discontinuités de végétation, jouent le rôle de pare-feu".
Les élus déplorent l'insuffisance des moyens aériens et réclament une augmentation des fonds annuels alloués aux services départementaux d'incendie et de secours (SDIS).
Face à une gestion jugée insuffisante de la forêt privée, qui représente trois quarts de la forêt française, les sénateurs proposent "d'abaisser le seuil d'obligation" de gestion durable pour la forêt privée à 20 hectares, contre 25 à ce jour.
Enfin, après un incendie, les sénateurs souhaitent que l'aide de l'État pour reboiser soit conditionnée "à des choix d'essences et de gestion adaptés au risque incendie (par exemple en maintenant des pare-feux, en expérimentant des corridors de feuillus ou une moindre densité de peuplement)".
bl/laf/mla/dch
La France entre dans le dur du nouvel épisode caniculaire #
La France affronte mercredi la journée la plus chaude du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
"La journée de mercredi sera la plus chaude à l'échelle nationale", avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'Est".
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", précisé Météo-France, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule.
Il fera aussi chaud la nuit et "les températures minimales supérieures à 20°C commenceront à se généraliser", a fait savoir Olivier Caumont, responsable de la permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse mardi.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur sa durée. La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vagues de chaleur", qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF) lors du point-presse.
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
En attendant, dans les centre-villes surchauffés, c'est la ruée sur l'eau: "on vend 100 bouteilles par jour, contre 20 d'habitude, alors que les Lyonnais sont en vacances. On ravitaille en permanence!", relate ainsi un employé du kiosque à journaux Le Viste, en face de la place Bellecour.
Du côté des feux de forêt, un incendie ayant parcouru "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitations a été fixé mardi soir.
Niozelles, un village des Alpes-de-Haute-Provence, a en revanche été préventivement évacué mardi en raison d'un incendie qui a parcouru 210 hectares.
Le trafic des trains TER et TGV, interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, se rétablit en revanche "progressivement" mercredi matin, le feu ayant été fixé.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France.
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir de mercredi, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques.
Par ailleurs, "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France.
"En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.
"J'ai vu mes fleurs d'olives griller", déplore ainsi Jean Berneau, oléiculteur à Lagorce (Ardèche). "Les olives noircissent, elles se rident et ont un calibre anormal", poursuit l'exploitant, 64 ans, qui, après avoir tiré 2 tonnes d'huile de ses olives en 2021, ne s'attend pas à en produire plus de 400 litres cette année. "Ca risque d'être dramatique...".
Sécheresse et canicule sont "la manifestation du réchauffement climatique, aujourd'hui plus personne" ne le "remet en cause", a expliqué mercredi matin la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur Cnews. "Le climat 2020 on peut l'oublier, et le climat 2022 est peut-être le plus frais des années à venir".
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", corrobore Jean-Michel Soubeyroux.
laf-rl-bur/dch
Reprise du trafic TGV et TER au sud de Bordeaux, feu fixé #
Le trafic des trains TGV et TER, interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, a repris mercredi matin après que le feu a été fixé dans la nuit par les pompiers, ont indiqué la SNCF et la préfecture.
La circulation de sept trains sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes avait été interrompue mardi vers 15h30, après un incendie aux abords des voies dans la commune de Laluque, à une vingtaine de kilomètres au nord de Dax.
Selon la SNCF, le trafic a "repris progressivement" depuis le début de la matinée, avec des retards attendus au départ en gare, et devrait revenir à la normale "avant la fin de la matinée".
Le feu, qui a détruit 32 ha de pins, a été fixé dans la nuit, ont indiqué la préfecture et les pompiers des Landes mercredi.
Au plus fort de l'intervention, cet incendie a mobilisé deux Canadair, un avion Dash, près de 170 sapeurs-pompiers et une dizaine de gendarmes, a ajouté la préfecture.
Le département des Landes est passé mercredi en vigilance rouge (niveau 4 sur 5) pour le risque de feux de forêts, tout comme les deux autres départements abritant la forêt des Landes de Gascogne, le Lot-et-Garonne voisin et la Gironde, classée rouge depuis lundi.
tsq/dch
Dans le Bordelais, l'irrigation au secours des jeunes vignes #
"Dès que vous voyez du jaunissement : clac !", les tuyaux d'eau s'enfoncent au pied des ceps. Au Château Picque Caillou, près de Bordeaux, les jeunes vignes mal en point sont arrosées depuis juillet, une pratique proscrite en viticulture sauf, sur dérogation, en cas d'intense sécheresse.
Dans les allées de ce vignoble de Mérignac (Gironde), cultivé sous l'AOC Pessac-Léognan, deux ouvriers viticoles à la peau roussie par le soleil s'affairent, un tuyau d'arrosage à la main.
Ils ferment la marche d'un tracteur vert, généralement destiné à l'épandage de traitements mais qui, depuis mi-juillet, occupe une toute autre fonction : celle de transporter de l'eau.
En début de matinée, dans des nuages de fumée dégagés par une terre sèche et sablonneuse, le thermomètre frôle déjà les 30 degrés au Château Picque Caillou.
"Nous irriguons chaque matin, de 6h30 à midi", indique Paulin Calvet, propriétaire du domaine et président de la commission technique de l'appellation. Chaque pied de vigne reçoit un volume de cinq litres d'eau, via un tuyau relié à la citerne et enfoncé au plus près des racines.
La dérogation exige que l'eau ne provienne pas du réseau, mais par chance, un puits en activité est situé à quelques centaines de mètres des parcelles.
Sur les 25 hectares de vignoble, près de 10% seront irrigués cet été pour limiter les effets de la sécheresse actuelle : les jeunes vignes "âgées de trois à huit ans", précise Paulin Calvet, fragiles de par leurs racines trop courtes pour absorber l'humidité en profondeur.
Selon Météo France, l'Hexagone n'avait pas connu un mois de juillet aussi sec depuis 1959.
"Zéro millimètre de précipitations, ça fait peur", déplore le viticulteur. D'autant que la Gironde a cruellement manqué d'eau les saisons passées, laissant à l'été des sols desséchés en profondeur.
Feuilles flétries, jaunies, brunies voire brûlées... bien que la vigne se plaise en climat aride, sur sol graveleux et pauvre en eau, elle ne peut supporter une trop forte déshydratation.
"Autour du 10 juillet, on a vu apparaître les premiers signes de sécheresse", explique M. Calvet. "On commençait vraiment à s'inquiéter, alors on a fait venir un agent de l'INAO".
En viticulture, l'irrigation est proscrite chaque année, du 1er mai jusqu'aux vendanges.
Une dizaine d'appellations girondines peuvent toutefois demander une dérogation auprès de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO), dès lors qu'un stress hydrique est "susceptible de remettre en cause la qualité de la production viticole", selon le code rural.
Cet été, alors que s'enchaînent les périodes de canicule en Gironde, ravagée en juillet par des feux de forêt monstres, trois ont obtenu l'autorisation d'irriguer pour tenter de préserver les vignes menacées : celles de Pessac-Léognan, Pomerol et Saint-Emilion.
Mais l'irrigation doit se faire avec parcimonie, uniquement sur les ceps dont la survie en dépend.
"Arrêtez l'eau !", lance M. Calvet à ses ouvriers. "Ici, les pieds sont vigoureux, cela n'a aucun intérêt". Sur les autres ceps, il a fallu "éclaircir les grappes pour leur permettre de mieux supporter la récolte".
Du côté de Saint-Emilion, "chacun se débrouille", confie le président du Conseil des vins de l'AOC Jean-François Galhaud, car "personne n'est encore vraiment équipé pour l'irrigation".
Peu de dérogations ont pour l'heure été demandées mais à terme, si la sécheresse perdure, "c'est sûr qu'il faudra compenser", "encore faudra-t-il que les réserves d'eau soient suffisantes", ajoute M. Galhaud.
La profession, qui a subi ces derniers mois du gel et de la grêle, et maintenant la sécheresse, espère maintenant "deux ou trois orages ces prochaines semaines" qui promettront, assure l'interprofession des vins bordelais (CIVB), "un joli millésime".
bla/ff/dlm
Sécheresse: dans le Nord, "restrictions inédites" et pommes de terre assoiffées #
"Voir cette terre poussiéreuse, pas pouvoir irriguer, ça m'était jamais arrivé", rage Denis Bollengier, dans son champ de pommes de terre. Frappé par une sécheresse historique, le département du Nord est partiellement soumis, depuis vendredi, à des restrictions inédites.
Sous la fourche de cet exploitant, le sol s'effrite comme du sable. Et au bout d'un pied tout juste déterré, seules "deux ou trois" pommes de terre semblent viables. Les autres, de la taille d'une balle de ping-pong voire d'une bille, "auraient besoin d'eau pour grossir", explique-t-il.
Sauf qu'il ne pleut pas "et qu'on n'a plus le droit d'irriguer".
Après le mois de juillet le moins pluvieux jamais enregistré en France, le Nord subit comme tout l'Hexagone une sécheresse record. La préfecture a placé pour la première fois de son histoire une portion du territoire, le bassin de l'Yser, au niveau de "crise sécheresse".
Interdiction d'arroser son jardin, son potager, ou même d'irriguer les cultures: dans cette zone, qui compte 37 communes et 45.000 habitants, les restrictions sont drastiques. Seuls les "légumes frais" peuvent être arrosés, certaines nuits de la semaine.
Fleuron régional, pourvoyeur d'emplois agricoles comme industriels, la pomme de terre ne bénéficie pas de ces dérogations. "Incompréhensible", tranche M. Bollengier.
"Sous 35 mm, une pomme de terre n'est pas commercialisable. Pour faire des frites, il en faut des grosses" et "en début d'année, on s'engage auprès des industriels sur un tonnage", explique-t-il. "Si je n'honore pas mes engagements, je devrais payer la différence".
"S'il ne pleut pas d'ici le 15 août, je risque d'avoir 50% de perte de rendement", soupire-t-il, mettant en garde contre une hausse des prix du frais et des frites.
Maraîcher, céréalier, éleveur de volailles et représentant de la FDSEA à la tête d'une exploitation de 115 hectares, M. Bollengier pointe un arrêté "déconnecté du terrain".
Pour les légumes frais, "les horaires imposés sont illogiques", estime-t-il encore. Et pour "ceux qui ont stocké de l'eau pluviale en hiver" ou "recyclent celle des industriels", "l'arrêté n'est pas clair".
Les éleveurs du Nord, comme ceux du Pas-de-Calais voisin, sont aussi très inquiets. "Il n'y a plus d'herbe dans les prairies, avec deux mois d'avance", et le maïs fourrager s'est "très peu développé", regrette Antoine Jean, porte-parole départemental de la Coordination rurale.
Comme dans le sud, certains "ont déjà commencé à utiliser leurs réserves de foin d'hiver pour nourrir les bêtes".
Le Nord, "où l'eau était réputée abondante", et où "l'on pensait être un peu mieux protégé qu'ailleurs", réalise aujourd'hui qu'il n'est "plus à l'abri", note depuis Herzeele, une commune proche, Bertrand Warnez, chef de service départemental de l'OFB (Office Français de la biodiversité).
"Ces six dernières années, on a connu cinq années d'arrêtés sécheresse", de plus en plus précoces et intenses. "Avec le réchauffement climatique, on est arrivés à l'heure du partage de l'eau, qui va manquer" et "les restrictions deviendront plus fréquentes", prévient-il.
Semelles à peine mouillées, il traverse avec sa brigade le lit de l'Yser, rivière "arrivée à un niveau jamais vu", 60 cm en dessous de la normale.
Pierres et terre émergées lui font craindre des "ruptures d'écoulement, qui contraindraient les poissons à se regrouper "dans des flaques".
"L'écosystème est en péril": à ces niveaux, l'eau se réchauffe, les polluants se concentrent et l'oxygène se raréfie, résume-t-il, sans compter le "risque de développement de bactéries toxiques".
De quoi aussi poser problème de l'autre côté de la frontière, en Belgique, où des captages d'eaux de surface en provenance de l'Yzer produisent de l'eau potable, souligne Léa Lelièvre, animatrice du "Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux" (SAGE).
La situation suppose selon M. Warnez des adaptations et changements de pratiques.
"Mais nos investissements, on les fait sur le très long terme", objecte Denis Bollengier. "Je veux transmettre l'exploitation à mon fils, avec des perspectives. Là, je commence à avoir des doutes".
eva/cab/dlm
La France entre dans le dur du nouvel épisode caniculaire #
La France va entrer dans le dur du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
"La journée de mercredi sera la plus chaude à l'échelle nationale", avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'Est".
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", précisé Météo-France, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule.
Il fera aussi chaud la nuit et "les températures minimales supérieures à 20°C commenceront à se généraliser", a fait savoir Olivier Caumont, responsable de la permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse mardi.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur le moment où elle prendra fin.
La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours, ne laissant que quelques jours pour respirer un peu.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vague de chaleur", qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF) lors du point-presse.
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
Du côté des feux de forêt, un incendie ayant parcouru "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitations a été "fixé" mardi soir, a indiqué un porte-parole des pompiers.
Niozelles, un village des Alpes-de-Haute-Provence, a en revanche été préventivement évacué mardi en raison d'un incendie qui a parcouru 210 hectares sans jamais toutefois menacer les habitations, ont annoncé les pompiers.
Et le trafic des trains TER et TGV a été interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, et ne devait pas reprendre dans la soirée, a indiqué la SNCF. Sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes, "trois TGV à destination de Paris partant du sud de Bordeaux ont été retenus en gare de Dax. Ils repartiront vers leur gare d'origine", a ajouté la SNCF.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France.
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir de mercredi, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques.
Par ailleurs, "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France.
"En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", a estimé Jean-Michel Soubeyroux.
laf/uh/dlm/adc
L'herbe n'est plus verte et l'alimentation animale est onéreuse #
L'herbe n'est plus verte nulle part en France et faute de pâturage à cause de la sécheresse et de la chaleur, les éleveurs voient leur autonomie alimentaire réduite à peau de chagrin, certains devant vendre des bêtes faute de pouvoir les nourrir.
"C'est du jamais vu chez nous, une sécheresse qui dure aussi longtemps", commence d'emblée Thierry Robert, éleveur de 44 ans installé depuis 1999 dans le Cantal, à la bordure de la Lozère.
Pour le paysan qui compte 50 vaches laitières et 20 vaches à viande, "d'ici 10 jours, je n'ai plus rien à donner à manger à mes vaches, on va passer à la ration hivernale, soit de l'ensilage d'herbe, du foin, mais je vais devoir acheter" de l'alimentation animale, explique-t-il.
Pour subvenir aux besoins alimentaires de son troupeau, l'éleveur s'apprête à emprunter 15.000 euros, pour faire tenir une centaine de vaches pendant six mois alors que d'habitude, ce qu'il produit sur sa ferme lui permet d'être autonome en alimentation.
Cette année, "je n'ai pas récolté la moitié de ce que j'ai sur une année moyenne", mais "le prix de la céréale a doublé alors que le prix du lait ne monte pas à hauteur de ce qu'il devrait", dit l'éleveur.
Le prix du maïs, une des principales composantes de l'alimentation animale, a flambé à cause de la guerre en Ukraine. Le 23 février, veille de l'invasion, le cours du maïs clôturait à 266,25 euros la tonne sur l'échéance d'août et a atteint un pic à 379,5 euros la tonne le 17 mai. Son cours, qui reste encore à des niveaux élevés aujourd'hui, atteignait mardi 340 euros la tonne sur la même échéance.
Face à l'urgence de la situation, Thierry Robert s'est résolu à vendre une dizaine de vaches, laitières et à viande, un coup de massue pour l'éleveur à qui cela n'était jamais arrivé en plus de 20 ans d'activité.
En cause, la sécheresse et la succession de trois vagues de chaleur, directement imputées par le consensus scientifique au changement climatique, qui ont mis à mal la production de fourrage du pays. "Et la situation continue à se détériorer", déplore Patrick Benezit, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB).
Sur la question alimentaire, l'ensemble du territoire a été touché, mais de façon hétérogène, laissant les éleveurs à des niveaux très inégaux selon leur répartition géographique.
Sur la partie plus au Nord, Jocelyn Pesqueux, éleveur de vaches laitières dans le pays de Caux en Seine-Maritime, estime qu'il n'a "pas le droit de se plaindre", pourtant, ses pâturages sont jaunes dans une zone où habituellement "tout est toujours vert", accusant 10 à 20% de baisse de sa production laitière.
En juillet, il a plu en moyenne 9,7 millimètres en France, un déficit d'environ 84% par rapport aux normales. Si désormais l'ensemble de la France métropolitaine est sous vigilance "sécheresse", 93 départements connaissent des restrictions d'eau sur au moins une partie de leur territoire.
En France, sur un volume annuel d'eau consommée (c'est-à-dire prélevée et non restituée aux milieux aquatiques), estimé à 5,3 milliards de mètres cubes par an, l'agriculture en consomme 45%, ce qui en fait la première consommatrice, selon le ministère de l'Agriculture.
Si, pour des raisons de bien-être animal, les élevages ne sont pas concernés par des restrictions d'eau pour l'abreuvement, la sécheresse rend l'exercice plus difficile pour les exploitants qui doivent s'assurer que le bétail a toujours un accès à l'eau.
C'est alors "la corvée d'eau", dit Emmanuel Bernard, président de la section bovine d'Interbev, et il n'y a "plus de samedi ni de dimanche", les vaches consommant entre 80 à 120 litres d'eau par jour.
Mais quand l'eau vient à manquer sur une exploitation, l'éleveur doit aller remplir sa citerne pour apporter de l'eau aux bêtes.
Daniel Perrin, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et éleveur installé en Meurthe-et-Moselle depuis 1983, doit aller chercher "1.000 litres du réseau d'eau commun", voyant son forage "à sec" pour la première fois.
mgi/uh/npk
La France entre dans le dur du nouvel épisode caniculaire #
La France va entrer dans le dur du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
"La journée de mercredi sera la plus chaude à l'échelle nationale", avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'Est".
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", précisé Météo-France, qui a placé 26 départements en alerte orange canicule.
Il fera aussi chaud la nuit et "les températures minimales supérieures à 20°C commenceront à se généraliser", a fait savoir Olivier Caumont, responsable de la permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse mardi.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur le moment où elle prendra fin. La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours, ne laissant que quelques jours pour respirer un peu.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vague de chaleur", qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF) lors du point-presse.
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
Du côté des feux de forêt, un incendie ayant parcouru "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitations a été "fixé" mardi soir, a indiqué un porte-parole des pompiers.
Niozelles, un village des Alpes-de-Haute-Provence, a en revanche été préventivement évacué mardi en raison d'un incendie qui a parcouru 210 hectares sans jamais toutefois menacer les habitations, ont annoncé les pompiers.
Et le trafic des trains TER et TGV a été interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, et ne devait pas reprendre dans la soirée, a indiqué la SNCF. Sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes, "trois TGV à destination de Paris partant du sud de Bordeaux ont été retenus en gare de Dax. Ils repartiront vers leur gare d'origine", a ajouté la SNCF.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France.
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir de mercredi, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques.
Par ailleurs, "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France.
"En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", a estimé Jean-Michel Soubeyroux.
laf/uh/dlm/adc
La France entre dans le dur du nouvel épisode caniculaire #
La France va entrer dans le dur du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée.
"La journée de mercredi sera la plus chaude à l'échelle nationale", avertit Météo-France, mais le pic de chaleur sera encore présent jeudi "en se décalant vers l'Est".
"Entre mercredi et jeudi les maximales seront souvent supérieures ou égales à 35°C avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", précise Météo-France, qui a placé 27 départements en alerte orange canicule.
Il fera aussi chaud la nuit et "les températures minimales supérieures à 20°C commenceront à se généraliser", a fait savoir Olivier Caumont, responsable de la permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse mardi.
Cette vague de chaleur sera plus courte que la précédente, prévoit Météo-France, qui ne se prononce pas encore sur le moment où elle prendra fin. La dernière en date a pris fin le 25 juillet et a duré 14 jours, ne laissant que quelques jours pour respirer un peu.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vague de chaleur", qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF) lors du point-presse.
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
Du côté des feux de forêt, un incendie ayant parcouru "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitations a été "fixé" mardi soir, a indiqué un porte-parole des pompiers.
Niozelles, un village des Alpes-de-Haute-Provence, a en revanche été préventivement évacué mardi en raison d'un incendie qui a parcouru 210 hectares sans jamais toutefois menacer les habitations, ont annoncé les pompiers.
Et le trafic des trains TER et TGV a été interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, et ne devait pas reprendre dans la soirée, a indiqué la SNCF. Sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes, "trois TGV à destination de Paris partant du sud de Bordeaux ont été retenus en gare de Dax. Ils repartiront vers leur gare d'origine", a ajouté la SNCF.
Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France.
A Gérardmer, (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir de mercredi, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques.
Par ailleurs, "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France.
"En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.
"On ne voit pas de sortie dans l'immédiat à cette situation de sécheresse. (...) Il faudrait un mois de précipitations excédentaires avant de retrouver une situation normale", a estimé Jean-Michel Soubeyroux.
laf/uh/dlm/adc
France : la circulation des trains interrompue au sud de Bordeaux en raison d'un incendie #
La circulation des trains était interrompue au sud de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, mardi en raison d'un incendie qui s'est déclaré en milieu d'après-midi dans les Landes, a-t-on appris auprès de la SNCF, la compagnie nationale des chemins de fer.
Le trafic de "tous les trains est interrompu depuis 15h00 (13H00 GMT) sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes", après un incendie aux abords des voies à Laluque, dans le sud des Landes, selon un porte-parole de la SNCF.
La circulation, stoppée vers 15h30 (13H30 GMT) entre Morcenx et Dax, "ne reprendra pas ce soir", a-t-on appris auprès de la compagnie.
Sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes, "trois TGV (trains à grande vitesse) à destination de Paris partant du sud de Bordeaux ont été retenus en gare de Dax. Ils repartiront vers leur gare d'origine", a ajouté la SNCF.
Dans un communiqué en début de soirée, la préfecture des Landes a souligné que l'incendie était "toujours en cours", mais que la situation était jugée "favorable".
Elle a précisé que la SNCF avait "distribué de l'eau et des repas à l'ensemble des voyageurs" bloqués, mettant "tout en oeuvre pour leur proposer des solutions d'hébergement".
Le feu, qui a détruit 30 hectares de pins, mobilisait deux Canadair, un avion Dash, près de 170 sapeurs-pompiers et une dizaine de gendarmes, a ajouté la préfecture.
Un autre incendie avait été circonscrit dans la matinée après avoir parcouru depuis dimanche 300 hectares dans la forêt de pins dans l'extrême nord de ce département.
tsq/ff/sp/bds
Incendie Alpes-de-Haute-Provence: 210 hectares parcourus, un village évacué #
Un village des Alpes-de-Haute-Provence a été préventivement évacué mardi en raison d'un incendie qui a parcouru 210 hectares sans jamais toutefois menacer les habitations, a-t-on appris auprès des pompiers.
"Le village de Niozelles qui était le plus exposé a été évacué", a indiqué la préfecture à l'AFP sans pouvoir indiquer le nombre précis de personnes qui ont quitté leur maison, alors que le chiffre de 200 évacuations avait été annoncé dans un premier temps.
Un gymnase a été mis à la disposition des évacués par la mairie de Forcalquier mais, selon la préfecture, seule une centaine de personnes s'y sont présentés en fin de journée et à peine une vingtaine sont restés sur place. Cinq personnes de la Protection civile sont mobilisés pour leur prise en charge.
"Dans ces situations, il est souvent difficile de faire la part des choses entre les gens qui auto-évacuent, ceux dont l'évacuation est encadrée, ceux qui se rendent vers le point d'accueil prévu et ceux qui sont hébergés par des proches", a souligné à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Le feu a démarré vers 16h, sur le lieu dit de la "Bastide du bois", dans le secteur des communes de Villeneuve et Niozelles dans une zone de cent mètres de dénivelé composée à moitié de conifères et de forêt mixte, selon la préfecture. D'important moyens aériens ont été immédiatement mobilisés, avec 8 avions bombardiers d'eau (6 canadairs et 2 Dash) et un hélicoptère lourd, pour ralentir la progression du feu avant la tombée de la nuit.
Sur le terrain, quelque 300 pompiers ont été dépêchés sur place en provenance des casernes des Alpes-de-Haute-Provence mais aussi du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône.
En fin de journée, le feu avait parcouru 210 hectares mais ne "progressait pratiquement plus", selon un porte-parole des pompiers, même s'il restait actif sur son côté droit en raison de "la présence d'un massif de résineux difficile d'accès"
pr/dlm
Le trafic TGV et TER interrompu au sud de Bordeaux en raison d'un incendie #
Le trafic des trains TER et TGV interrompu mardi après-midi dans les Landes en raison d'un incendie, ne reprendra pas dans la soirée, a-t-on appris auprès de la SNCF.
La circulation, interrompue vers 15h30 entre Morcenx et Dax après un incendie sur la commune de Laluque (sud des Landes), "ne reprendra pas ce soir", selon un porte-parole.
Sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes, "trois TGV à destination de Paris partant du sud de Bordeaux ont été retenus en gare de Dax. Ils repartiront vers leur gare d'origine", a ajouté la SNCF.
Dans un communiqué en début de soirée, la préfecture des Landes a indiqué que l'incendie était "toujours en cours" mais la situation jugée "favorable".
Le feu qui a détruit près de 30 hectares de pins, mobilisait deux Canadairs, un avion Dash, près de 170 sapeurs-pompiers et une dizaine de gendarmes. Huit maisons ont été évacuées "à titre préventif".
La préfecture a précisé que la SNCF avait "distribué de l'eau et des repas à l'ensemble des voyageurs" bloqués, mettant "tout en oeuvre pour leur proposer des solutions d'hébergement".
Le département devait passer mercredi à minuit en vigilance rouge (niveau 4 sur 5) pour le risque de feux de forêts, tout comme le Lot-et-Garonne voisin.
tsq-bla-cla/ff/dlm
France : la circulation des trains interrompue au sud de Bordeaux en raison d'un incendie #
La circulation des trains était interrompue au sud de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, mardi en raison d'un incendie qui s'est déclaré en milieu d'après-midi dans les Landes, a-t-on appris auprès de la SNCF, la compagnie nationale des chemins de fer.
Le trafic de "tous les trains est interrompu depuis 15h00 (13H00 GMT) sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes", après un incendie aux abords des voies à Laluque, selon un porte-parole de la SNCF.
La compagnie n'était pas en mesure en fin d'après-midi de donner une estimation quant à l'heure de reprise de la circulation des trains et invitait les voyageurs à reporter leurs voyages sur cette ligne.
A 17h30 (15H30 GMT), le feu avait détruit 30 hectares de pins et mobilisait deux Canadair, un avion Dash, près de 170 sapeurs-pompiers et une dizaine de gendarmes, a déclaré la préfecture des Landes.
Un autre incendie avait été circonscrit dans la matinée après avoir parcouru depuis dimanche 300 hectares dans la forêt de pins dans l'extrême nord de ce département.
tsq/ff/sp/bds
Nouvelle canicule en France, désormais totalement touchée par la sécheresse #
Frappée par une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie dans le sud du pays, la France est désormais entièrement frappée par la sécheresse, après le passage de Paris et sa banlieue proche sous "vigilance", conséquence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
La France devrait connaître mercredi des températures maximales "souvent supérieures ou égales à 35°C, avec des pointes à 39 ou 40°C sur le Sud-Ouest", a prévu mardi l'organisme public Météo-France.
De quoi placer 27 départements, sur les 96 de métropole, en "vigilance orange canicule": du Bas-Rhin (nord-est) jusqu'à la Haute-Garonne (sud-ouest) en passant par le Vaucluse (sud-est). L'essentiel d'entre eux se concentrent dans le partie est du pays.
Ce pic de chaleur "sera encore présent jeudi en se décalant vers l'est" et il devrait être plus court et moins intense que l'épisode caniculaire de la mi-juillet, a précisé Météo-France.
Toutefois, la répétition des pics de chaleur complique inhabituellement la situation, mettant les personnes les plus fragiles et la nature à rude épreuve.
Quelques jours seulement se sont écoulés entre ce nouveau pic de chaleur et la canicule de juillet, qui elle-même succédait à une première en juin, inhabituellement précoce.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vagues de chaleur" qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", explique Isabelle Bonmarin de l'agence nationale Santé publique France (SPF).
"On s'attend à une surmortalité, notamment des 75 ans et plus", ajoute son collègue Robin Lagarrigue, précisant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
Ces vagues de chaleur aggravent en outre une sécheresse exceptionnelle qui frappe désormais tout le pays, Paris et ses départements proches ayant à leur tour été placés en "vigilance sécheresse".
Juillet 2022 a été le mois de juillet le plus sec en France depuis le début des mesures en 1958-1959, et le second mois le plus sec jamais enregistré (après mars 1961).
Le cumul des précipitations y a été de seulement 9,7 millimètres, un déficit de 84% par rapport aux normales.
Dans la quasi-totalité des départements, des restrictions ont donc été édictées. Dans les 58 en crise, seuls sont autorisés les prélèvements d'eau à "usages prioritaires": santé (hôpitaux), sécurité civile (pompiers), eau potable, salubrité.
Ces restrictions d'eau inquiètent les agriculteurs, en particulier pour la culture du maïs. A l'échelle nationale, la proportion de parcelles de maïs grain considérées en état "bon à excellent" est passée de 75% à 68% en une semaine, selon le dernier baromètre de la profession, du 29 juillet.
Dans les Pyrénées-Orientales (sud), les prélèvements en eau sont restreints de 50% et Baptiste Cribeillet, qui exploite 60 hectares de nectarines bio, espère que ça n'ira pas plus loin.
"Si on passe à l'étape au-dessus, on ne pourra plus irriguer du tout et les dégâts seraient monstrueux sur les arbres et les récoltes à venir", estime cet arboriculteur de la vallée du Tech.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
L'Europe occidentale notamment (France, Espagne, Grèce) a connu cet été des mégafeux de forêts. Et l'intensité des épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU.
bur-bl-els/jbo/mpm/def/sg
Haute-Corse: l'incendie qui a parcouru "450 hectares" lundi est "fixé" #
Un incendie qui a parcouru lundi "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitations a été "fixé" mardi soir, a indiqué un porte-parole des pompiers.
Cet incendie avait parcouru lundi une zone "de 450 hectares" sur cette commune de Haute-Corse située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Florent, un village de bord de mer très prisé des touristes en période estivale.
La particularité de ce feu était qu'il était "totalement inaccessible aux moyens terrestres, dans une zone géographique escarpée où il n'y a aucune activité autre qu'un peu de randonnée", avait ajouté l'officier, précisant qu'aucune "habitation ou exploitation" n'était menacée.
"Le feu a été fixé ce soir (mardi) à 17H00, il a parcouru 450 hectares et 76 personnels étaient engagés aujourd'hui et le travail va être réengagé demain (mercredi) matin dans les mêmes conditions de manière à traiter l'ensemble des lisières au dessus des villages de Santo-Pietro-di-Tenda et San-Gavino", a indiqué mardi soir le commandant Pierre Ferrandini, officier de permanence du Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis) de Haute-Corse.
Mardi, le détachement d'intervention héliportée (Dih) de la sécurité civile de Brignoles (Var), spécialisé dans le travail sur zone difficile d'accès et venu en renfort avec trois hélicoptères, est intervenu toute la journée.
Un quatrième hélicoptère bombardier d'eau du service de secours corse était également actif pour hélitreuiller "le commando feu de forêts des sapeurs-pompiers et des forestiers-sapeurs" sur le terrain.
Le feu était resté "stable" dans la nuit de lundi à mardi grâce à des conditions météorologiques "très favorables", notamment des températures qui étaient redescendues à 20-22 degrés Celsius et un taux d'humidité à plus de 50%, avait indiqué mardi matin le lieutenant-colonel Thierry Nutti, officier de permanence (Codis).
Lundi, 56 largages avaient été effectués par les hélicoptères engagés, 60 par les avions bombardier d'eau de type Pelican et six largages de retardant.
Samedi, plusieurs massifs forestiers de Haute-Corse ont été fermés du fait d'un risque sévère d'incendie et la zone touchée était considérée comme "dangereuse" pour ce risque, les autorités invitant à ne pas s'y rendre.
mc/pr/npk
Le trafic TGV et TER interrompu au sud de Bordeaux en raison d'un incendie #
Le trafic des trains TER et TGV était interrompu au sud de Bordeaux mardi en raison d'un incendie qui s'est déclaré en milieu d'après-midi près de Dax, dans les Landes, a-t-on appris auprès de la SNCF.
"Tous les trains sont interrompus depuis 15h00 sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Dax-Tarbes", après un incendie aux abords des voies à Laluque, dans le sud des Landes, selon un porte-parole de la SNCF.
La compagnie n'était pas en mesure en fin d'après-midi de donner une estimation sur l'heure de reprise du trafic et invitait les voyageurs à reporter leurs voyages sur cette ligne.
A 17h30, le feu avait détruit 30 hectares de pins et mobilisait deux Canadair, un avion Dash, près de 170 sapeurs-pompiers et une dizaine de gendarmes, selon la préfecture des Landes qui a annoncé le passage du département en vigilance rouge (niveau 4 sur 5) pour le risque d'incendie à partir de mercredi minuit.
Un autre incendie avait été fixé dans la matinée après avoir parcouru depuis dimanche 300 hectares dans la forêt de pins à l'extrême nord du département, à la frontière avec la Gironde, placée également en vigilance rouge pour le risque d'incendies.
tsq/ff/sp
Climat: le monde ne se prépare pas suffisamment au pire, alertent des scientifiques #
L'éventualité d'un enchaînement de catastrophes à cause du réchauffement de la planète est "dangereusement sous-exploré" par la communauté internationale, alertent des scientifiques dans une étude publiée mardi, appelant le monde à envisager le pire pour mieux s'y préparer.
Dans un article publié dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), les chercheurs affirment que trop peu de travaux ont été consacrés aux mécanismes susceptibles d'entraîner des risques "catastrophiques" et "irréversibles" pour l'humanité : par exemple, si les hausses de température sont pires que prévues ou si elles provoquent des cascades d'événements non-encore envisagés, voire les deux.
"C'est sur les scénarios qui comptent le plus que nous en savons le moins", écrit Luke Kemp, du Centre d'étude du risque existentiel de Cambridge.
Plus les recherches sur les points de basculement du climat de la Terre - comme la fonte irréversible des calottes glaciaires ou la perte de la forêt amazonienne - se multiplient, plus il devient nécessaire de prendre en compte les scénarios à haut risque dans la modélisation du climat, explique Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam sur les impacts climatiques et co-auteur.
"Les voies de la catastrophe ne se limitent pas aux impacts directs des températures élevées, tels que les événements météorologiques extrêmes. Les effets d'entraînement tels que les crises financières, les conflits et les nouvelles épidémies pourraient déclencher d'autres calamités, et entraver le rétablissement après des catastrophes potentielles telles que la guerre nucléaire", ajoute Luke Kemp.
L'équipe propose en réponse un programme de recherche pour aider les gouvernements à combattre les "quatre cavaliers" de "l'apocalypse climatique" : la famine et la malnutrition, les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les maladies à transmission vectorielle.
Les auteurs soulignent que les rapports scientifiques successifs des experts climat de l'ONU (Giec) se sont principalement concentrés sur les effets prévus d'un réchauffement de 1,5 à 2°C.
Mais les actions actuelles des gouvernements placent plutôt la Terre sur la trajectoire d'un réchauffement de 2,7 °C d'ici la fin du siècle, loin des 1,5 °C visés par l'accord de Paris en 2015.
L'étude suggère qu'une certaine tendance scientifique à "privilégier le moins pire scénario" a conduit à ne pas prêter suffisamment attention aux impacts potentiels d'un réchauffement de 3°C ou plus.
Ces chercheurs ont calculé que les zones de chaleur extrême - avec une température moyenne annuelle supérieure à 29 °C - pourraient concerner deux milliards de personnes d'ici à 2070.
Ces températures posent un risque majeur de "pannes de grenier" dues à des sécheresses comme celle qui frappe actuellement l'Europe occidentale et à des vagues de chaleur comme celle qui a frappé la récolte de blé en Inde en mars/avril.
pa-bl/laf/mla/dlm
Une nouvelle canicule touche la France, affectant tous les organismes #
Un nouvel épisode caniculaire va s'étendre vers le nord de la vallée du Rhône et le Sud-Ouest, mettant à rude épreuve les personnes les plus fragiles et la nature, alors que les vagues de chaleur se succèdent et que toute la France est en vigilance "sécheresse".
Au total, 27 départements sont placés en vigilance orange canicule, du Bas-Rhin jusqu'à la Haute-Garonne en passant par le Vaucluse et 41 autres en alerte jaune, selon le bulletin de Météo-France.
Le pic de chaleur sera atteint mercredi et "il sera encore présent jeudi en se décalant vers l'est", précise Météo-France.
Les températures "vont baisser sensiblement par le Nord-Ouest d'ici la fin de la semaine sauf sur les régions les plus au Sud où elles pourront rester élevées", proches de 35°C, a précisé Olivier Caumont, responsable de la permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point-presse. "Il subsiste des incertitudes concernant la fin de l'événement", a-t-il résumé.
Seulement quelques jours se sont écoulés entre ce nouvel épisode caniculaire et la vague de chaleur précédente, sans compter la première de juin, inhabituellement précoce.
"On est inquiet par ces répétitions rapprochées de vague de chaleur", qui "ne permettent pas à des organismes de revenir à un fonctionnement normal", a expliqué Isabelle Bonmarin de Santé publique France (SPF).
"On s'attend à une surmortalité dès qu'on passe en canicule (...) et notamment les 75 ans et plus", a ajouté son collègue Robin Lagarrigue, indiquant qu'un "bilan sera fait à la rentrée, en septembre".
La succession de ces vagues de chaleur qui rendent encore plus perceptibles les conséquences du réchauffement climatique, aggrave aussi la sécheresse. "On est sur un événement majeur, qui se compare sans difficulté à 1976 ou 2003", a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France.
L'agriculture souffre particulièrement.
Dans les Pyrénées-Orientales, où les plus hautes températures sont attendues mardi, l'arrosage pourrait être interdit dans les vergers de la vallée du Tech. Baptiste Cribeillet, 32 ans, y exploite 60 hectares de pêches nectarines en agriculture biologique. Pour l'heure, les prélèvements en eau y sont restreints de 50%.
"On espère qu'ils maintiennent ce niveau. Si on passe à l'étape au-dessus, on ne pourra plus irriguer du tout et les dégâts seraient monstrueux sur les arbres et les récoltes à venir", estime cet arboriculteur basé dans le village de Saint-Génis-des-Fontaines.
A Amiens, les hortillonnages, jardins maraîchers sur de petites îles, "sont aussi secs que dans les champs", déplore Francis Parmentier, qui cultive notamment tomates, concombres, melons et radis. Ils doivent faire "très attention à l'irrigation car le carburant pour les bateaux est très cher (...) et ce n'est pas répercuté sur les légumes", ajoute-t-il.
Les cultures souffrent aussi "des variations de températures anormales", s'alarme M. Parmentier, s'inquiétant "du plus en plus" du changement climatique.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84% par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
Si désormais l'ensemble de la France métropolitaine est sous vigilance "sécheresse", 93 départements sont concernés par des restrictions sur au moins une partie du territoire : quatre sont en alerte, 31 en alerte renforcée et 58 en crise, dont le Jura qui vient de passer en rouge.
Dans les territoires au stade de crise, "seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
D'autres activités économiques sont aussi affectées, comme le tourisme. Le Doubs est ainsi quasiment à sec à Villers-le-Lac (Doubs), environ 4.000 habitants à la frontière suisse. "Je plains les bateliers et les gens qui viennent voir le Saut du Doubs", célèbre cascade de 27 mètres de haut où plus une goutte d'eau ne tombe depuis mi-juin, déplore la maire Dominique Mollier.
Et les choses ne vont pas aller en s'améliorant. Aucune précipitations d'ampleur ne sont attendues dans les prochains jours. A plus long terme, "la période favorable aux vagues de chaleur s'étend progressivement", a averti Jean-Michel Soubeyroux. Dans la seconde moitié du siècle, elles pourraient se produire "dès le mois de mai et se prolongeraient sur l'ensemble du mois de septembre".
bur-bl-els-laf/mla/abl
Feux de forêt: les députés LFI pointent "la gestion du gouvernement" #
Les députés LFI estiment qu'il y a une "responsabilité collective" des feux de forêt ravageant l'Europe et au-delà, mais pointent aussi "la gestion du gouvernement" qui a privilégié les monocultures, et demandent une "planification forestière".
"La hausse du risque de feu est liée au changement climatique" et "le gouvernement a été condamné par deux fois pour inaction climatique", ont rappelé mardi la patronne du groupe LFI Mathilde Panot et le député Hendrik Davi devant la presse.
Certes il peut y avoir une "faute individuelle de celui qui met le feu" mais "il y a des sécheresses et des peuplements (forestiers) qui font qu'il se propage", a expliqué ce dernier, nouveau député et jusqu'alors directeur de recherche en écologie forestière.
Les parlementaires ont présenté leur proposition de loi "visant à renforcer la résilience des forêts face aux effets du dérèglement climatique".
Il s'agirait de conditionner les aides publiques à davantage de diversité des plantations, de sanctuariser les effectifs de l'Office national des forêts à leur niveau de 1999, et encore que l'Etat finance un plan de recherche publique sur la résilience des forêts.
En 2020 déjà, les députés LFI avaient déposé une proposition de loi afin de limiter les coupes rases dans les forêts françaises, c'est-à-dire l'abattage de la totalité des arbres d'une parcelle, vu comme le symbole d'une "gestion à court terme" et anti-écologique.
Le 20 juillet sur le site des incendies de forêt géants de La Teste-de-Buch (Gironde), Emmanuel Macron a annoncé "un grand chantier national pour pouvoir replanter cette forêt".
L'Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles des feux ont ravagé des forêts en Gironde, en Espagne ou en Grèce.
Un troisième épisode de canicule estivale a débuté lundi dans le sud-est de la France et devrait s'étendre à la majeure partie du pays.
reb/ggy/mpm
Nouvelle vague de chaleur en France, désormais totalement touchée par la sécheresse #
Frappée par une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie dans le sud du pays, la France est désormais entièrement frappée par la sécheresse, après le passage de Paris et sa petite couronne sous "vigilance", conséquence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
La préfecture d'Ile-de-France a placé en vigilance "sécheresse" Paris, et les départements autour.
La France devrait connaître mercredi et jeudi "des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué lundi soir le prévisionniste Météo-France.
Quatre départements du Sud-Est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent en vigilance orange.
Cinquante autres départements, au sud d'une ligne allant d'Ouest vers l'Est, de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace, sont en vigilance jaune.
Cette nouvelle canicule s'annonce plus brève et moins intense, précise Météo-France, que celle de mi-juillet mais sa répétition rend encore plus perceptibles les conséquences du réchauffement climatique.
Et ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays déjà affectée par une sécheresse exceptionnelle et aux conséquences immédiates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
"Ce fort déficit de précipitation, qui fait suite à un printemps très sec et conjugué avec des fortes chaleurs, contribue à aggraver l'assèchement des sols", met en garde Méteo-France.
Si désormais l'ensemble de la France est sous vigilance "sécheresse" avec des restrictions d'eau à différents niveaux, 57 préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d'arrêt des prélèvements non prioritaires "y compris des prélèvements à des fins agricoles".
"Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
Si les étés sont secs dans le Sud, avec le réchauffement climatique, l'intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU.
L'Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs en France, en Espagne ou en Grèce.
bur-bl-els/jbo/mpm/bat
Canicule, pic et vague de chaleur, quelles différences? #
Pic, vague de chaleur et canicule correspondent à des critères climatologiques précis, les vigilances canicules prenant aussi en compte les potentiels impacts sur la santé, explique Météo-France.
"Un pic de chaleur désigne un épisode bref, de 24 à 48 heures durant lequel les températures sont supérieures aux normales de saison", explique Météo-France sur son site internet.
"Une vague de chaleur désigne un épisode de températures nettement plus élevées que les normales de saison pendant plusieurs jours consécutifs", poursuit le service public de météorologie et de climatologie en France.
La définition d'une vague de chaleur varie selon les régions, en fonction des températures et de sa durée, les populations n'ayant pas la même capacité d'adaptation.
"Un épisode de vague de chaleur est détecté dès que l'indicateur thermique national atteint ou dépasse 25,3 °C et qu'il demeure élevé pendant au moins 3 jours", ajoute Météo-France.
La canicule désigne "un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée (au moins trois jours)", explique Météo-France. Les météorologues "ont défini des seuils qui varient selon les départements. Par exemple, à Toulouse, Météo-France parlera de canicule quand, durant les trois jours et trois nuits, les températures maximales seront supérieures à 36°C et les températures minimales supérieures à 21°C", donne l'institut météorologique à titre d'exemple.
Les températures pourront être plus basses dans le Nord de la France.
La vigilance canicule peut être jaune, orange ou rouge, ce dernier seuil correspondant à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une mobilisation maximale, avec des risques de surmortalité.
Ces épisodes de chaleur touchent habituellement la France métropolitaine entre "début juillet et mi-août, mais ils peuvent également survenir en dehors de cette période, comme en 2016, 2019 ou 2020.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées en France, la dernière remontant à juillet 2022.
Ces vagues "ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par neuf", indique Météo-France.
laf/bl/mla/bow
Nouvelle vague de chaleur en France, entièrement touchée par la sécheresse #
Frappée par une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie depuis le sud du pays, la France métropolitaine est désormais entièrement frappée par la sécheresse, après le passage de Paris et sa petite couronne sous "vigilance", conséquence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
La préfecture d'Ile-de-France a placé en vigilance "sécheresse" Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, rejoignant ainsi l'ensemble des autres départements métropolitains, déjà concernés.
Une sécheresse qui s'aggrave alors que l'Hexagone voit arriver sa troisième vague de chaleur en à peine deux mois, rendant encore plus perceptibles les conséquences du réchauffement climatique.
"Un épisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centré sur mercredi et jeudi avec des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué lundi soir Météo-France.
En conséquence, quatre départements du Sud-Est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent en vigilance orange.
Cinquante autres départements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace, sont en vigilance jaune.
"Mercredi, un pic de chaleur est attendu avec des températures maximales atteignant le plus souvent 34 à 38 °C, et localement 39 à 40 °C sur le midi toulousain", précise Météo-France, avant que l'axe chaud ne se décale jeudi vers le Nord-Est.
Dans ce contexte, déjà propice à des feux de forêt inédits, un incendie a ravagé "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitation, mais était "stable" mardi matin.
Un autre incendie, probablement d'origine criminelle, qui a parcouru depuis dimanche une zone de 300 hectares sur la commune de Mano dans les Landes, était lui "fixé".
L'agriculture souffre aussi. La culture du maïs, dont le principal débouché est l'alimentation du bétail, devrait être touchée, les effets cumulés de la sécheresse et du manque d'eau ayant lieu "pendant la pollinisation", période cruciale où le maïs se forme, explique Xavier de Castelbajac, responsable commercialisation céréales chez le groupe coopératif Maïsadour.
Dans les Pyrénées-Orientales, où les plus hautes températures sont attendues mardi, l'arrosage pourrait être interdit dans les vergers de la vallée du Tech. Baptiste Cribeillet, 32 ans, y exploite 60 hectares de pêches nectarines en agriculture biologique. Pour l'heure, les prélèvements en eau y sont restreints de 50%.
"On espère qu'ils maintiennent ce niveau. Si on passe à l'étape au-dessus, on ne pourra plus irriguer du tout et les dégâts seraient monstrueux sur les arbres et les récoltes à venir", estime cet arboriculteur basé dans le village de Saint-Génis-des-Fontaines.
Cette nouvelle vague de chaleur s'annonce plus brève et moins intense, précise Météo-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient été battus dans 64 communes, flirtant voire dépassant les 40°C dans plusieurs localités.
Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays déjà affectée par une sécheresse exceptionnelle et aux conséquences immédiates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84% par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
"Ce fort déficit de précipitation, qui fait suite à un printemps très sec et conjugué avec des fortes chaleurs, contribue à aggraver l'assèchement des sols", met en garde Méteo-France.
Si désormais l'ensemble de la France est sous vigilance "sécheresse" avec des restrictions d'eau à différents niveaux, 57 préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d'arrêt des prélèvements non prioritaires "y compris des prélèvements à des fins agricoles".
"Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
L'Office français de la biodiversité (OFB) a annoncé avoir procédé à "plus de 2.000 contrôles des arrêtés sécheresse pris par les préfets" lors d'une opération lancée le 25 juillet. Depuis le printemps, les inspecteurs de l'environnement ont procédé à 4.000 contrôles dans les départements concernés, avec 15% de non conformité allant "du simple rappel à la loi jusqu'à la contravention de cinquième classe".
L'Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en Grèce.
bur-bl-els-laf/mla/dch
Landes : incendie "fixé", probablement criminel #
L'incendie probablement criminel qui a parcouru depuis dimanche une zone de 300 hectares dans la forêt de pins sur la commune de Mano dans les Landes, à la frontière de la Gironde, "est fixé" a annoncé la préfecture mardi dans un communiqué.
Une centaine de pompiers, 24 engins d'incendie et 13 gendarmes, étaient toujours mobilisés mardi pour surveiller ce feu "contenu" mais "toujours actif". Deux routes restaient coupées à la circulation dans cette zone de la forêt des Landes de Gascogne, a précisé la préfecture.
Selon le parquet de Mont-de-Marsan, qui a ouvert une enquête pour "destructions par moyens dangereux" et privilégie "fortement" la piste criminelle, l'incendie a démarré après deux départs de feu à quelques minutes d'intervalles dimanche en fin d'après-midi dans une zone en bordure de chaussée accessible par véhicule.
Aucun suspect n'a été interpellé à ce stade, au cours de l'enquête confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Parentis-en-Born.
Un important dispositif avait été déployé depuis dimanche en fin de journée pour maîtriser le feu avec la présence de 395 sapeurs-pompiers au plus fort de l'incendie, appuyés par deux Canadairs et un hélicoptère qui ont réalisé "plusieurs largages".
Une partie de la quarantaine d'habitants évacués dimanche - soit une quinzaine de maisons réparties dans différents hameaux- ont été autorisés à regagner leur domicile.
Il y a une dizaine de jours, ce village de 130 habitants, situé à quelques kilomètres de la Gironde voisine, avait dû être évacué une première fois par précaution face à l'avancée du feu qui ravageait le secteur de Landiras en Sud-Gironde.
La Gironde, théâtre de deux incendies "hors normes" qui ont dévoré près de 21.000 hectares de forêt en 12 jours en juillet à Landiras et La Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, est repassée lundi en vigilance rouge pour feux de forêt (niveau 4 sur 5).
Les Landes sont elles maintenues en vigilance orange, c'est-à-dire à un niveau "élevé" de 3 sur 5, interdisant la circulation de véhicules, les balades et les activités sylvicoles en zone forestière en journée.
tsq/ff/bow
Pyrénées-Orientales: Quatre personnes blessées lors d'un incendie dans un camping #
Quatre personnes ont été brûlées, dont une grièvement, lors d'un incendie qui s'est déclaré lundi soir dans un camping de la station balnéaire du Barcarès dans les Pyrénées-Orientales, a-t-on appris auprès des pompiers et de la gendarmerie.
Lors d'une "animation avec un groupe de danseurs" à environ 23h00, une torche a "provoqué un incendie sur scène qui s'est propagé à un cabanon" où se trouvaient des feux d'artifices, ont expliqué les gendarmes.
"Un danseur de la troupe a été particulièrement touché" et trois autres personnes ont également été brûlées, précise la gendarmerie des Pyrénées-Orientales.
La victime la plus sévèrement atteinte souffrait notamment d'importantes "brûlures aux jambes", selon les pompiers.
En tout, six personnes ont été transportées à l'hôpital depuis le camping du Floride, où le feu était maîtrisé tôt mardi matin, apprend-on de même source.
500 des 800 occupants du camping ont été évacués de la zone où l'incendie a pris avant de pouvoir réintégrer leurs logements, indique le Service départemental d'incendie et de secours.
fby/ap/bow
Nouvelle vague de chaleur en France, désormais totalement touchée par la sécheresse #
Frappée par une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie dans le sud du pays, la France est désormais entièrement frappée par la sécheresse, après le passage de Paris et sa petite couronne sous "vigilance", conséquence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
La préfecture d'Ile-de-France a placé en vigilance "sécheresse" Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, rejoignant ainsi l'ensemble des autres départements métropolitains, déjà concernés.
Une sécheresse qui s'aggrave alors que l'Hexagone vit sa troisième canicule en à peine deux mois, rendant encore plus perceptibles les conséquences du réchauffement climatique.
"Un épisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centré sur mercredi et jeudi avec des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué lundi soir Météo-France.
En conséquence, quatre départements du Sud-Est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent en vigilance orange.
Cinquante autres départements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace, sont en vigilance jaune.
"Mercredi, un pic de chaleur est attendu avec des températures maximales atteignant le plus souvent 34 à 38 °C, et localement 39 à 40 °C sur le midi toulousain", précise Météo-France, avant que l'axe chaud ne se décale jeudi vers le Nord-Est.
Dans ce contexte, déjà propice à des feux de forêt inédits, un incendie a ravagé lundi "au moins 200 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro di Tenda en Haute-Corse, a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Autre illustration des conséquences négatives, l'Ardèche a annoncé lundi l'installation en urgence de six climatiseurs au sein d'un Foyer de l'enfance à Privas, où "règne depuis des semaines" une "chaleur étouffante", selon un communiqué de la collectivité.
Cette nouvelle canicule s'annonce plus brève et moins intense, précise Météo-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient été battus dans 64 communes, flirtant voire dépassant les 40°C dans plusieurs localités.
Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays déjà affectée par une sécheresse exceptionnelle et aux conséquences immédiates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
"Ce fort déficit de précipitation, qui fait suite à un printemps très sec et conjugué avec des fortes chaleurs, contribue à aggraver l'assèchement des sols", met en garde Méteo-France.
Si désormais l'ensemble de la France est sous vigilance "sécheresse" avec des restrictions d'eau à différents niveaux, 57 préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d'arrêt des prélèvements non prioritaires "y compris des prélèvements à des fins agricoles".
"Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
L'Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en Grèce.
bur-bl-els/jbo/mpm
Haute-Corse: l'incendie qui a parcouru "450 hectares" lundi est stable #
Un incendie, qui a parcouru lundi "450 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro-di-Tenda en Haute-Corse sans menacer d'habitation, était "stable" mardi matin avec "quelques points chauds", a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Cet incendie avait parcouru lundi soir à 19H30 une zone "de 450 hectares" sur cette commune de Haute-Corse située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Florent, un village de bord de mer très prisé des touristes en période estivale.
"La particularité de ce feu est qu'il est totalement inaccessible aux moyens terrestres, dans une zone géographique escarpée où il n'y a aucune activité autre qu'un peu de randonnée", avait ajouté l'officier, précisant qu'aucune "habitation ou exploitation" n'était menacée.
"On ne peut pas dire que le feu est fixé mais les deux lisières sont en nette régression", avait indiqué lundi soir le lieutenant-colonel Thierry Nutti, officier de permanence du Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis), après 56 largages des hélicoptères engagés, 60 des avions bombardier d'eau de type Pelican et six largages de retardant.
Après une nuit de surveillance "plutôt calme" avec des conditions météorologiques "très favorables", notamment des températures qui sont redescendues à 20-22 degrés Celsius et un taux d'humidité à plus de 50%, l'incendie était mardi matin "stable", avec la présence "de quelques points chauds visibles depuis le village de Santo-Pietro-di-Tenda" mais le "maintien des lisières" dans l'état de lundi soir, a-t-il précisé à l'AFP.
Des reconnaissances aériennes étaient prévues avant le déploiement sur la zone du détachement d'intervention héliportée (Dih) de la sécurité civile de Brignoles (Var), spécialisé dans le travail sur zone difficile d'accès, venu en renfort avec trois hélicoptères.
Un quatrième hélicoptère bombardier d'eau du service de secours corse sera également actif pour hélitreuiller "le commando feu de forêts des sapeurs-pompiers et des forestiers-sapeurs" sur le terrain avec pour objectif de "traiter la totalité des lisières et éviter toute reprise du feu".
Un engin équipé de chenilles de type char va également tenter de "créer un accès terrestre" pour s'approcher au plus près de l'incendie.
Au total 70 personnes seront engagées sur le terrain pour un "travail de longue haleine" qui va débuter avec des conditions météorologiques "assez bonnes" jusqu'à 11H00.
Samedi, plusieurs massifs forestiers de Haute-Corse ont été fermés du fait d'un risque sévère d'incendie et la zone touchée était considérée comme "dangereuse" pour ce risque, les autorités invitant à ne pas s'y rendre.
mc/jp/bow
La France de nouveau sous la canicule et la sécheresse prolongée #
Après avoir traversé le mois de juillet le plus sec jamais enregistré, la France se réveille mardi sous une troisième vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie par le sud du pays, rendant de plus en plus perceptible les conséquences du réchauffement climatique.
"Un épisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centré sur mercredi et jeudi avec des températures maximales entre 34 à 38 °C et localement 40°C", a indiqué lundi soir Météo-France.
En conséquence, quatre départements du sud-est (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) et les Pyrénées-Orientales restent en vigilance orange. Cinquante autres départements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'à l'Alsace, sont en vigilance jaune.
"Mercredi, un pic de chaleur est attendu avec des températures maximales atteignant le plus souvent 34 à 38 °C, et localement 39 à 40 °C sur le midi toulousain", précise Météo-France, avant que l'axe chaud ne se décale jeudi vers le nord-est.
Dans ce contexte, déjà propice à des feux de forêt inédits, un incendie a ravagé lundi "au moins 200 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro di Tenda en Haute-Corse, a indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Autre illustration des conséquences négatives, l'Ardèche a annoncé lundi l'installation en urgence de six climatiseurs au sein d'un Foyer de l'enfance à Privas, où "règne depuis des semaines" une "chaleur étouffante", selon un communiqué de la collectivité.
Cette nouvelle canicule s'annonce plus brève et moins intense, précise Météo-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient été battus dans 64 communes, flirtant voire dépassant les 40°C dans plusieurs localités.
Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays déjà affectée par une sécheresse exceptionnelle et aux conséquences immédiates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques.
Seulement 9,7 millimètres de précipitations agrégées ont été enregistrés en France métropolitaine le mois dernier, un déficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevés nationaux en août 1958.
"Ce fort déficit de précipitation, qui fait suite à un printemps très sec et conjugué avec des fortes chaleurs, contribue à aggraver l'assèchement des sols", met en garde Méteo-France.
Lundi, des arrêtés préfectoraux imposaient toujours des restrictions d'eau à différents niveaux sur tout ou partie du territoire de 93 des 96 départements de France métropolitaine.
Seuls Paris, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis sont encore épargnés à ce stade, tandis que désormais 57 préfectures ont désigné des territoires en état de crise, synonyme d'arrêt des prélèvements non prioritaires "y compris des prélèvements à des fins agricoles".
"Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité)", explique le site d'information sécheresse du gouvernement, Propluvia.
L'Europe occidentale a fait face en juillet à une sécheresse historique et à deux vagues de chaleur en à peine un mois, au cours desquelles se sont déclenchés des feux de forêt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en Grèce.
bur-bl/laf/mla/alc