Eborgné, le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues obtient la mise en examen du policier #
Deux ans après avoir perdu son oeil droit lors d'une manifestation des "gilets jaunes", Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a annoncé mercredi la mise en examen du policier dont le tir de grenade aurait causé sa mutilation, réclamant des poursuites contre les "donneurs d'ordre".
Le quadragénaire avait convoqué mercredi après-midi la "famille", surnom donné à ses abonnés Facebook, média de prédilection du mouvement de colère sociale, pour une "grosse annonce".
"J'ai reçu des nouvelles de la part de la justice concernant le ou les policiers qui se sont amusés à crever mon oeil: à l'heure où je vous parle les deux policiers ont été mis en examen", a déclaré Jérôme Rodrigues devant 1.500 personnes connectées.
"Donc je tenais à vous le dire, à dire à l'ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans: je me suis fait crever un oeil par la police de Macron", a ajouté l'ancien plombier qui n'a pas pu reprendre son métier, avec sa casquette noire et cette barbe fournie devenues sa signature dans les rassemblements du mouvement.
Selon une source judiciaire, deux fonctionnaires ont été mis en examen le 14 janvier par les juges d'instructions chargés depuis le 13 février 2019 d'établir les responsabilités dans la mutilation de Jérôme Rodrigues et d'un de ses amis, Mickaël, blessé à la jambe place de la Bastille lors de l'acte 11 des "gilets jaunes", le 26 janvier 2019.
Après un long travail d'enquête, basé sur des recoupements vidéos et des témoignages, le policier soupçonné d'avoir lancé la grenade de désencerclement, dont un éclat a frappé l'oeil de M. Rodrigues a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées par plusieurs circonstances. Une qualification criminelle relevant des assises.
L'autre policier, à qui l'enquête attribue le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) ayant blessé Mickaël à la jambe, est lui poursuivi pour "violences volontaires aggravées". Les deux fonctionnaires sont sous contrôle judiciaire.
A l'époque des faits, la concomitance du tir de LBD et du lancer de grenade sur le groupe de M. Rodrigues avait créé la confusion sur l'origine des blessures. D'autant que les autorités avaient un temps contesté l'usage du LBD à l'heure des faits.
"Si un jour, on me rend justice, j'aurai gagné qu'à moitié parce que l'important c'est que l'ensemble des mutilés du mouvement, l'ensemble des éborgnés, l'ensemble des copains qui ont perdu une main puisse avoir justice", a ajouté M. Rodrigues dans sa vidéo.
Ce dernier a réclamé justice non pas seulement pour les policiers, mais aussi pour "les donneurs d'ordre, ceux qui aujourd'hui se permettent de faire taire les contestataires à coups de mutilations".
Interrogé par l'AFP en 2019, M. Rodrigues avait déjà déploré "deux vies déglinguées", la sienne et celle du policier, non encore identifié. "il va lui arriver quoi à lui ? il a peut-être une femme et des enfants", s'interrogeait-il, mettant en cause les ordres hiérarchiques.
Cette blessure de M. Rodrigues, longtemps compagnon de route d'une autre figure du mouvement, Eric Drouet, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, principale arme mise en cause dans l'éborgnement de plusieurs "gilets jaunes".
Pendant ce mouvement de contestation sociale, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée à cause d'une grenade, selon un décompte du journaliste David Dufresne, observateur des violences commises par les forces de l'ordre lors des rassemblements hebdomadaires, marqués par des affrontements dont les images ont fait le tour du monde.
Fin novembre, le procureur de Paris avait recensé 224 procédures ouvertes pour des accusations de violences illégitimes des forces de l'ordre, dont 148 classées sans suite. 25 affaires ont été confiées à des juges d'instruction, 46 dossiers étaient en cours d'examen avant d'éventuelles poursuites, et 5 procès prévus ou déjà jugés, selon le magistrat.
Récemment, un policier a été mis en examen à Rennes pour "blessures involontaires", dans l'enquête sur l'éborgnement de Gwendal Leroy, autre "gilet jaune" touché par un éclat de grenade. Et un policier doit être prochainement jugé aux assises à Paris pour un autre tir de grenade, en 2016, à l'origine de l'éborgnement du syndicaliste Laurent Theron.
mk-gd-bl/tib/it
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver": les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, où le patron de l'électricien a été auditionné par les députés.
Il s'agissait de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui avait dénombré plus d'un agent sur quatre en grève les fois précédentes, a fait état de 20,86% de grévistes mercredi.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon à l'appel de l'interfédérale et de SUD Energie figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi-bfa/bma
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de JérôM. Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2019, a annoncé mercredi M. Rodrigues, ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier accusé d'avoir lancé la grenade dont un éclat a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2019 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant, Mickaël, participant au même rassemblement.
La qualification criminelle retenue contre le premier policier est passible des assises. Les deux fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire par les juges d'instruction, chargés des investigations depuis le 13 février 2019.
Jérôme Rodrigues, casquette noire et barbe fournie, a dévoilé l'information lors d'une allocution en direct sur son compte Facebook mercredi, devant 1.500 personnes: "je tenais à vous le dire, à dire à l'ensemble des gens qui me soutiennent depuis deux ans aujourd'hui: je me suis fait crever un oeil par la police de Macron".
Joint par l'AFP, son avocat Arié Alimi n'a pas souhaité faire de commentaires.
A l'époque des faits, le tir d'un lanceur de balles de défense (LBD) et le lancer concomitant d'une grenade de désencerclement avait touché le groupe dans lequel évoluait M. Rodrigues et Mickaël, sans qu'il soit immédiatement possible de déterminer quelle arme avait blessé les deux hommes.
La blessure de M. Rodrigues, un ancien commerçant de 41 ans, compagnon de route d'une autre figure du mouvement de contestation Éric Drouet, avait relancé la controverse sur l'usage du LBD, arme controversée accusée d'avoir causé la perte d'un oeil chez plusieurs manifestants.
Les autorités avaient d'abord contesté tout usage d'une telle arme, dont les tirs sont désormais filmés, à l'heure des faits place de la Bastille.
Depuis les manifestations des "gilets jaunes" à l'hiver 2018-2019, au moins 30 manifestants ont été éborgnés et cinq ont eu la main arrachée, selon un décompte du journaliste David Dufresne.
L'utilisation de lanceurs de balles de défense mais aussi de certaines grenades par les forces de l'ordre était principalement mise en cause.
Un autre policier a été mis en examen à Rennes récemment pour blessures involontaires, dans l'enquête sur l'éborgnement de Gwendal Leroy, autre "gilet jaune" touché par un éclat de grenade.
mk-gd-bl/lbx/caz
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de JérôM. Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2019, a annoncé mercredi M. Rodrigues ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier, accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2019 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant participant au même rassemblement.
mk-bl/tib/swi
"Gilets jaunes": deux policiers mis en examen pour violences, dont l'éborgnement de Jérôme Rodrigues (source judiciaire) #
Deux policiers ont été mis en examen le 14 janvier dans l'enquête sur l'éborgnement de JérôM. Rodrigues, une des figures des "gilets jaunes", et sur la blessure d'un autre manifestant en 2018, a annoncé mercredi M. Rodrigues ce qu'a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
Le policier, accusé d'avoir lancé la grenade qui a causé la perte de l'oeil droit de M. Rodrigues lors du rassemblement du 26 janvier 2018 à Paris, a été mis en examen pour des "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", aggravées. L'autre policier est poursuivi pour des "violences volontaires aggravées" sur un autre manifestant participant au même rassemblement.
mk-bl/tib/swi
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
"Hercule ne passera pas l'hiver" : les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec un mouvement de grève et un rassemblement devant l'Assemblée nationale, juste avant l'audition du patron de l'électricien par les députés.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. La direction, qui a décompté à chaque fois plus d'un agent sur quatre en grève, a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.
Parmi les quelque 200 manifestants massés dans l'après-midi devant le Palais-Bourbon figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise, ainsi que le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.
"Vous menez un combat d'intérêt général", leur a ainsi assuré Adrien Quatennens (LFI) avant d'aller interroger Jean-Bernard Lévy. "Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Devant les sénateurs, le PDG d'EDF a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au prix du nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien, détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué la semaine dernière qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'accordait pas avec la Commission européenne.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a effectivement pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
A Paris, la journée avait débuté par une action éclair devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF. Une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" y a été tendue par environ 200 électriciens et gaziers, qui ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il. Si le syndicaliste assure qu'il y a des "blocages" dans les négociations, il en regrette également "l'opacité".
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui demandait vendredi dans Le Monde le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, ainsi que Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont signé un tribune dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/bma
"Hercule ne passera pas l'hiver": rassemblement à Paris contre la scission d'EDF #
"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver": environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi après-midi à Paris près de l'Assemblée nationale pour protester contre le projet de scission d'EDF en trois entités, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO et SUD Energie avait appelé à une 5e journée de mobilisation depuis le 26 novembre, mercredi, contre cette réorganisation. La direction d'EDF a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le rassemblement près de l'Assemblée nationale s'est tenu peu avant l'audition par les députés du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver", proclamait une banderole. Parmi les manifestants figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise.
"La libéralisation de l'énergie, c'est 50% d'augmentation du prix pour l'usager, des économies sur la sûreté, la volonté de rentabiliser à tout prix", a dénoncé auprès de l'AFP le député PCF Sébastien Jumel.
Son collègue LFI Adrien Quatennens a lancé aux manifestants: "Vous menez un combat d'intérêt général. Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".
Le projet est mené sur fond de discussions entre l'Etat et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. D'où la réflexion sur de nouvelles formes d'organisation des activités.
"Il faut arriver à convaincre les parlementaires qu'on doit garder la question de l'énergie dans le giron du service public, pas dans celui du marché", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, venu soutenir les manifestants.
"Ce bien fondamental doit appartenir aux Français", a aussi estimé Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Energie Paris.
cd-jmi-bfa/cel/bma
Sécurité globale: 10 mois ferme pour un manifestant qui avait frappé des policiers #
Un homme de 32 ans a été condamné mercredi à 18 mois de prison dont 8 avec sursis pour avoir frappé des policiers lors d'une manifestation contre la proposition de loi sur la sécurité globale à Paris le 28 novembre.
Le tribunal correctionnel de Paris est allé en deçà des réquisitions du parquet qui, lors du procès le 25 janvier, avait dénoncé une "attaque en règle" et réclamé trois ans de prison dont deux avec sursis.
Le jeune homme, originaire de Paris, a également été condamné à verser un total de 7.000 euros de dommages et intérêts aux victimes. Déjà en détention provisoire, il restera emprisonné jusqu'à la fin de sa peine ferme, a précisé le tribunal.
Me Jérôme Andrei, avocat des policiers, a dit à l'AFP sa "déception" à l'énoncé du jugement: "On s'attendait à des peines plus lourdes, notamment sur la prison ferme au vu de la violences des faits qui méritent une réponse judiciaire plus importante".
L'avocat du prévenu, Me Juan Branco, a indiqué que son client ne ferait pas appel. "Les gens qui nous gouvernent utilisent les forces de l'ordre pour faire peur à la population, ce qui provoque des situations comme celle-ci" lors des manifestations, a-t-il déploré auprès de l'AFP.
Lors de son procès, le manifestant avait reconnu les violences qui lui étaient reprochées, expliquant s'être "laissé gagner par la colère" à la fin de la marche du 28 novembre, marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
Sur plusieurs vidéos de la manifestation diffusées à l'audience, on le voyait d'abord mettre un coup de pied à un policier pour le mettre à terre puis porter plus tard des coups à d'autres fonctionnaires sur la place de la Bastille.
Identifié par les enquêteurs, il avait été interpellé à Cachan (Val-de-Marne) dans une gendarmerie désaffectée où il vivait avec des amis proches de la mouvance écologiste.
A l'audience, il avait fait part, ému, de sa "honte" devant les quatre policiers à qui il avait porté des coups, une semaine après le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler par d'autres policiers.
Me Branco avait plaidé la clémence du tribunal en insistant sur l'indignation suscitée par cette affaire, tout comme le démantèlement musclé quelques jours plus tôt par les forces de l'ordre d'un camp de migrants place de la République, où le prévenu se trouvait en tant que bénévole d'une association.
emd/asl/mep/tes
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (Libres!) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse, que des militants occupent depuis dimanche, pour s'opposer à l'urbanisation du site autour d'une future gare du Grand Paris Express.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué. elle a souligné que les habitants de ce territoire pauvre "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
Ce chiffre est très éloigné du comptage effectué par le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui a indiqué à l'AFP ne pas être à l'origine de l'occupation mais "soutenir" cette action.
Une "dizaine" de militants se relaient sur le site, a indiqué le CPTG à l'AFP mardi soir. "Nous, on demande l'abandon de la gare : si la gare est abandonnée, tout le monde partira", a affirmé Bernard Loup, le président du collectif.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles, voisines de l'aéroport de Roissy-CDG, avait échappé à l'artificialisation par une décision Emmanuel Macron. Le président avait en effet abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity, en novembre 2019.
Les militants, installés depuis le 7 février sur une partie d'un terrain, propriété de l'établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF), défendent un projet agricole alternatif, au lieu de la future gare.
"Ces militants extrémistes ont une conception très limitée du débat démocratique et du respect de l'autorité dans notre pays", a dénoncé Marie-Christine Cavecchi, la présidente (LR) du département du Val-d'Oise. Elle aussi demande "à l'Etat de faire évacuer immédiatement ces terrains".
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy-fan/mep/bma
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B" et qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi autour de l'Assemblée nationale, pendant l'audition du patron de l'électricien.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
La journée a commencé avec une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" tendue devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF tandis qu'un peu moins de 200 électriciens et gaziers, auxquels s'était jointe la députée LFI Sabine Rubin, ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
D'autres actions éparses comme des barrages filtrants ou des baisses de charge dans les centrales nucléaires sont attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu à partir de 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Devant les sénateurs, M. Lévy a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France, qui discute avec la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de l'électricité nucléaire à ses concurrents, ne s'accordait pas avec Bruxelles.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité, donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, auteur d'une tribune vendredi dans Le Monde pour demander le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont également pris la plume dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation. L'Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/mpm
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse que des militants occupent de manière "illégale" pour s'opposer au projet de gare du Grand Paris Express et d'un quartier d'affaires.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué.
Et de souligner que les habitants de ce territoire, qui englobe "Villiers-le-Bel, Garges, Gonesse, Sarcelles, des villes extrêmement pauvres", "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
"Priver ces habitants de la ligne 17, c'est tout à fait inacceptable, injustifiable et scandaleux", a-t-elle insisté.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles avait été sauvée de l'artificialisation par Emmanuel Macron, qui avait abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019.
Les militants qui s'y sont installés le 7 février réclament l'abandon du projet de gare qui demeure et de zone d'activité commerciale (ZAC), et défendent à la place un projet agricole alternatif.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy/el/sp
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
La reprise porteuse de risques politiques et sociaux, notamment en France (Coface) #
La reprise économique qui devrait avoir lieu en 2021 est porteuse de risques politiques et sociaux, a mis en garde mardi la Coface, qui souligne que la France est particulièrement vulnérable.
La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) a adapté la méthodologie de son index annuel des risques à la pandémie, en s'appuyant notamment sur des sondages pour tenter de "quantifier la frustration de l'opinion publique" face aux mesures de prophylaxie mais aussi sur d'autres indicateurs, comme la fréquence des manifestations.
Il en ressort que, parmi les économies avancées, les plus à risque sont les Etats-Unis et l'Espagne, suivis de la France et du Royaume-Uni, quatre pays où le taux de satisfaction de l'opinion à l'égard de la gestion par les autorités de la pandémie est égal ou inférieur à 40%. La Suède et le Japon complètent le tableau.
Dans les pays émergents, les pays d'Amérique latine sont les plus exposés, ainsi que l'Arabie saoudite, le Maroc, la Chine et la Russie.
"Les recherches académiques ont montré que les pandémies ont toujours entraîné une augmentation des inégalités (...) et qu'en moyenne, un an après, cela se traduit par des troubles sociaux", a commenté Julien Marcilly, économiste en chef de la Coface, lors d'une conférence de presse.
En effet, "ce n'est pas au coeur de la crise que s'exprime la frustration" mais "c'est quand on est dans un processus de reprise que les frustrations apparaissent", car les individus ont tendance à comparer leur sort à celui des autres, a-t-il expliqué.
Une tendance exacerbée par la ruée mondiale sur les vaccins. "Cette année, on se compare entre pays et bientôt on va se comparer au sein des pays pour voir qui y a accès et qui n'y a pas accès", a-t-il prédit.
En outre, "le fait qu'il y ait une crise très différenciée avec de grands écarts par secteur et par pays, c'est cela qui est potentiellement problématique en termes de cohésion sociale et de risque politique", a ajouté le chef économiste de l'assureur crédit.
Alors que la France vit dans la hantise d'une réédition de la crise des "gilets jaunes" à l'automne 2018, plusieurs pays, à l'instar de la Suède ou d'Israël ont connu des mouvements de protestation contre les restrictions sanitaires, qui parfois ont dégénéré en émeutes comme aux Pays-Bas ou au Liban.
evs/kd/zl
Le parquet de Paris demande un procès pour Benalla pour les violences du 1er-Mai #
Un collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestants : deux ans et demi après le scandale, le parquet de Paris demande un procès en correctionnelle pour Alexandre Benalla dans l'emblématique affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale.
Le 18 juillet 2018, le quotidien Le Monde identifie le collaborateur du chef de l'Etat dans une vidéo tournée et diffusée le 1er mai par Taha Bouhafs, militant de La France insoumise devenu depuis journaliste.
Dans ce document, Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, s'en prend à un jeune homme à terre, sur la place de la Contrescarpe à Paris.
En quelques heures, l'affaire se transforme en scandale politique et crée une crise sans précédent pendant la mandature d'Emmanuel Macron.
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire le 19 juillet sur les faits de "violences".
Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance dont sont soupçonnés de hauts responsables policiers, cette affaire très sensible est confiée trois jours plus tard à des juges d'instruction.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet de Paris demande un procès en correctionnelle pour quatre des cinq mis en cause dans l'enquête, dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans.
L'ex-chargé de mission, depuis reconverti dans le privé, est accusé notamment de "violences volontaires", d'"immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore de "port d'arme" non-autorisé.
Contactée, son avocate, Me Jacqueline Laffont, n'a pas répondu à l'AFP.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants en marge du défilé du 1er Mai, non seulement place de la Contrescarpe à Paris mais aussi, depuis d'autres révélations d'août 2018, au Jardin des plantes.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Un troisième volet dans cette enquête concerne le selfie que M. Benalla a pris, en exhibant une arme, durant la campagne présidentielle de 2017.
En février 2019, MM. Benalla et Crase ont passé une semaine en détention provisoire dans ce dossier, après que Mediapart avait dévoilé des enregistrements clandestins d'une conversation entre eux - datée du 26 juillet 2018, quatre jours après leur mise en examen - prouvant qu'ils avaient enfreint leur contrôle judiciaire et l'interdiction de se parler.
Deux anciens hauts gradés de la Préfecture de police de Paris, impliqués dans la remise des images des incidents de la place de la Contrescarpe à M. Benalla, font également l'objet de réquisitions de renvoi, notamment pour "violation du secret professionnel".
Il s'agit de Laurent Simonin, alors chef d'état-major adjoint de la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police, et de Maxence Creusat, commissaire de police de cette même DOPC.
Le parquet de Paris demande en revanche un non-lieu pour un troisième fonctionnaire de police.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
L'affaire Benalla, lancée par ce dossier de violences emblématique, vaut à l'ex-chargé de mission quatre autres procédures.
Il devra déjà affronter un procès en correctionnelle pour l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques et de service.
Il est également visé par une enquête du parquet national financier sur des soupçons de "corruption" après un contrat passé entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un oligarque russe.
Un juge d'instruction enquête également depuis novembre 2019 pour savoir si M. Benalla a dissimulé des preuves, notamment des coffres-forts ou leur contenu, dans le cadre de l'enquête initiale sur les violences du 1er Mai.
Enfin, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de "faux témoignage devant le Sénat".
Une procédure pour "manquement aux obligations déclaratives à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique)" a elle été classée sans suite en février 2020.
gd/edy/lbx/bow
Yémen : Paris appelle les Houthis à cesser leurs "actions déstabilisatrices" #
La France s'est dite "très préoccupée" mardi par l'offensive des rebelles Houthis au Yémen vers la ville de Marib et les a appelés à mettre un terme à leurs "actions déstabilisatrices" dans la région.
"L'escalade en cours, tant au Yémen qu'à l'encontre de l'Arabie saoudite, doit cesser immédiatement", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Le conflit au Yémen oppose depuis plus de six ans les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Le territoire saoudien est aussi régulièrement la cible d'attaques aériennes, notamment à l'aide de drones, qui ne sont pas toujours attribuées mais dont les Houthis sont régulièrement soupçonnés.
"La France condamne fermement les tentatives d'attaques aériennes dirigées contre l'Arabie saoudite les 7 et 8 février", a relevé la porte-parole, Agnès von der Mühll.
Elle appelle les Houthis à "mettre un terme à leur offensive au Yémen, ainsi qu'à leurs actions régionales déstabilisatrices, et à s'engager de façon constructive dans un processus politique de sortie de crise au Yémen", a-t-elle ajouté.
Les rebelles Houthis ont repris leur offensive vers la ville de Marib, bastion du gouvernement à l'est de Sanaa, capitale du Yémen en guerre sous contrôle rebelle, ont affirmé lundi des responsables loyalistes, faisant état de dizaines de morts dans les deux camps.
Cette nouvelle offensive intervient au moment où l'administration du nouveau président américain Joe Biden revoit sa politique au Yémen, avec l'arrêt du soutien aux opérations militaires de l'Arabie saoudite et le retrait des rebelles de la liste des "organisations terroristes", qui menaçait la distribution de l'aide humanitaire, selon des ONG.
vl/fz/sst
France: le parquet demande un procès pour un ex-collaborateur de Macron #
Le parquet de Paris a confirmé mardi avoir requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, scandale qui a empoisonné le gouvernement pendant plusieurs mois.
Chargé de mission à l'Elysée, il avait été identifié sur une vidéo en train de participer ce jour-là à l'interpellation violente d'un manifestant.
L'affaire, révélée par le quotidien Le Monde, avait plongé la majorité dans une tourmente politique, au fil des révélations et des rebondissements. Alexandre Benalla, chargé de la sécurité du candidat Macron durant la campagne de 2017, était considéré comme faisant partie du premier cercle du chef de l'Etat et s'occupait notamment de ses déplacements.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, pour plusieurs infractions, notamment "violences volontaires", "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore "port d'arme" non-autorisé, a appris l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
La décision finale sur un procès revient aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, le mouvement politique d'Emmanuel Macron.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants sur la place de la Contrescarpe dans le centre de Paris, ainsi qu'au Jardin des plantes en marge du défilé du 1er mai.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
Le couple de manifestants a été condamné en février 2019 à 500 euros d'amende pour des jets de projectiles sur les policiers le jour des faits.
Outre ce dossier emblématique, Alexandre Benalla est visé par quatre autres procédures.
Il lui est notamment reproché l'usage illégal de deux passeports diplomatiques et d'avoir produit un faux pour obtenir un passeport de service. Dans ce volet, il a été renvoyé fin janvier en correctionnelle.
gd-edy/lbx/nm/cls/sg
Haute-Loire: des agriculteurs bloquent des grandes surfaces #
Des agriculteurs en colère ont bloqué mardi sept grandes surfaces du Puy-en-Velay et ont manifesté devant la préfecture de Haute-Loire où ils ont déversé du fumier pour réclamer une meilleure rémunération, a indiqué une responsable syndicale.
"La loi Egalim (loi alimentation) devait nous permettre d'être mieux rémunérés, or ce n'est pas le cas. Ce sont les intermédiaires qui en profitent et l'État ne joue pas son rôle de police en faisant appliquer la loi", a dénoncé auprès de l'AFP Laurine Rousset, présidente des Jeunes agriculteurs (JA) de Haute-Loire.
A l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et des JA 43, des agriculteurs ont bloqué sept grandes surfaces de l'agglomération à partir de 10H00, empêchant l'accès aux magasins jusqu'en début d'après-midi et distribuant des tracts.
Environ 150 agriculteurs selon les organisateurs, accompagnés d'une cinquantaine de tracteurs, se sont ensuite rassemblés devant la préfecture du Puy-en-Velay mardi après-midi, déversant des bennes de fumier et de terre.
Ils ont déployé une banderole noire sur laquelle était écrit: "Denormandie tu nous a menti, Macron tu nous prends pour des cons".
"Nous avons demandé un entretien avec le préfet mais nous avons seulement pu rencontrer sa directrice de cabinet qui n'a pas prêté attention à ce que nous avions à dire", a expliqué Laurine Rousset, disant espérer un nouvel entretien "d'ici une dizaine de jours".
Promulguée en 2018, la loi Alimentation (Egalim) était censée protéger les revenus des producteurs mais le gouvernement a reconnu en septembre qu'elle n'avait pas atteint ses objectifs. Depuis, les relations restent très tendues entre les différents acteurs.
Des négociations commerciales annuelles entre producteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs sont en cours. Elles doivent s'achever le 1er mars.
cca/cha/bow
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon (France), ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise", a déclaré à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ, principal syndicat de journalistes en France).
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés en matinée devant le siège de la chaîne à l'appel de l'intersyndicale rassemblant le SNJ et trois autres organisations (CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT) "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
En début d'après-midi, Euronews recensait "13% de grévistes".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux syndicats un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise" une fois les procédures légales terminées, a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
Selon lui, la chaîne "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour le développement du numérique et "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Mme Petrongari a dénoncé "un plan purement économique". Depuis le début des négociations entre direction et syndicats, "aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT (Confédération générale du travail, deuxième syndicat de salariés en France).
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service n'est pas concerné par le plan de départs mais il est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit, lui, passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
En juillet 2020, Eurnonews a rapatrié en France la production de sa déclinaison africaine Africanews pour faire des économies.
Lancée en 1993 par une vingtaine de télévisions européennes, Euronews est aujourd'hui détenue par le magnat égyptien Naguib Sawiris dont la holding MGN a porté sa participation à 88% en avril 2020 à la faveur du désengagement de la chaîne d'informations américaine NBC News (groupe Comcast).
cha/fga/tes/lch/cls
Violences du 1er mai 2018: le parquet demande un procès pour Benalla #
Le parquet de Paris a requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, accusé notamment d'avoir commis des "violences volontaires", dans ce dossier qui a empoisonné la première partie de la présidence d'Emmanuel Macron.
La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
Dans le volet du 1er-Mai, point de départ du scandale Benalla révélé par Le Monde, cinq personnes avaient été mises en examen dans cette enquête ouverte le 19 juillet 2018 pour des faits de violences. Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance, elle avait été confiée à des juges d'instruction trois jours plus tard.
Le parquet de Paris demande un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée pour plusieurs infractions, notamment "violences volontaires", "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore "port d'arme" non-autorisé.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants place de la Contrescarpe à Paris ainsi qu'au Jardin des plantes en marge du défilé du 1er-Mai.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Deux anciens hauts gradés de la Préfecture de police de Paris, impliqués dans la remise des images des incidents de la place de la Contrescarpe à Alexandre Benalla, font également l'objet de réquisitions de renvoi, notamment pour "violation du secret professionnel".
Il s'agit de Laurent Simonin, alors chef d'état-major adjoint de la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police, et de Maxence Creusat, commissaire de police de cette même DOPC.
Le parquet de Paris demande en revanche un non-lieu pour un troisième fonctionnaire de police.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
Le couple de manifestants a été condamné en février 2019 à 500 euros d'amende pour des jets de projectiles sur les policiers le jour des faits.
Outre ce dossier emblématique, Alexandre Benalla est visé par quatre autres procédures.
Dans celui de l'utilisation frauduleuse de ses passeports diplomatiques et de service, M. Benalla a déjà été renvoyé fin janvier en correctionnelle.
gd-edy/lbx/nm
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
En début d'après-midi, Euronews recensait "13% de grévistes".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
Violences du 1er mai 2018: le parquet demande un procès pour Benalla (source proche du dossier) #
Le parquet de Paris a requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
Dans son réquisitoire définitif, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, accusé notamment d'avoir commis des "violences volontaires", dans ce dossier qui a empoisonné la première partie de la présidence d'Emmanuel Macron. La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
gd-mk-bl-edy/lbx/nm
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon (France), ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ, principal syndicat de journalistes en France).
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés en matinée devant le siège de la chaîne à l'appel de l'intersyndicale rassemblant le SNJ et trois autres organisations (CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT) "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux syndicats un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise" une fois les procédures légales terminées, a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
Selon lui, la chaîne "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour le développement du numérique et "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Mme Petrongari a dénoncé "un plan purement économique". Depuis le début des négociations entre direction et syndicats, "aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT (Confédération générale du travail, deuxième syndicat de salariés en France).
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service n'est pas concerné par le plan de départs mais il est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit, lui, passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
En juillet 2020, Eurnonews a rapatrié en France la production de sa déclinaison africaine Africanews pour faire des économies.
Lancée en 1993 par une vingtaine de télévisions européennes, Euronews est aujourd'hui détenue par le magnat égyptien Naguib Sawiris dont la holding MGN a porté sa participation à 88% en avril 2020 à la faveur du désengagement de la chaîne d'informations américaine NBC News (groupe Comcast).
cha/fga/tes/lch
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
Levée de boucliers contre les tee-shirts sexistes de Brut Butcher #
Des salariés de l'enseigne stéphanoise de restauration rapide Brut Butcher dénoncent les tee-shirts aux inscriptions sexistes, jugées dégradantes, que la direction leur impose de porter, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Face au refus de la direction de mettre fin à cette pratique en place depuis plus de trois ans dans la vingtaine de restaurants Brut Butcher en France, une manifestation est prévue samedi à Saint-Etienne devant l'un des établissements.
L'enseigne (propriété de l'industriel de la viande Despi) fonctionne actuellement en mode commande à emporter et livraison à domicile en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
Parmi les inscription sur ces vêtements de travail figurent "Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", ou "À poêle les dindes"...
"Les salariés subissent régulièrement des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients", explique Frédéric Leschiera, responsable régional commerce et services du syndicat Sud. Une employée contactée par l'AFP témoigne en avoir été victime alors qu'elle arborait un tee-shirt "Il faut se la farcir".
Depuis l'an dernier, ces restaurants de burgers proposent aussi un wrap baptisé "La cagole".
En août, l'inspection du travail de la Loire avait indiqué avoir constaté la présence "d'inscriptions qui peuvent avoir un caractère sexiste" et ajoutait attendre "une réponse adaptée à la gravité de la situation de la part de l'employeur", lui rappelant son obligation de ne "pas porter atteinte à la dignité, ou créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant".
Dans un courrier adressé fin janvier au Conseil des Prud'hommes de Saint-Etienne, l'avocat de l'enseigne avait répondu que "pas un seul des 200 salariés ne s'était plaint des slogans humoristiques apposés sur les tee-shirts (...) ni fait remonter à sa direction avoir été l'objet de remarques salaces".
DM/cha/tes
Mozambique: le PDG de Total estime que le projet gazier est "sur les rails" #
Le projet gazier Mozambique LNG "est sur les rails" pour produire en 2024 malgré la suspension des travaux à terre en raison de la proximité de groupes armés jihadistes, a estimé mardi le PDG de Total.
"Ce n'est pas parce qu'on s'arrête pendant deux ou trois mois que ne nous ne pourrons pas atteindre l'objectif de 2024, donc le projet est sur les rails", a indiqué Patrick Pouyanné lors d'une conférence de presse.
"Jusqu'à présent sur la partie ingénierie il est plutôt en avance, les travaux offshore ont pu continuer. Les travaux à terre, eux, sont suspendus", a-t-il expliqué.
Le chantier compte ainsi "moins de 1.000 personnes" actuellement contre 5 à 10.000 normalement, a détaillé M. Pouyanné.
Le groupe français, qui est l'opérateur du projet de gaz naturel liquéfié (GNL), avait évacué début janvier des employés du site encore en construction, après une série d'attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres.
La province du Cabo Delgado dans le nord, stratégique pour l'exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans.
"La situation sécuritaire pose problème puisque les groupes jihadistes se sont approchés à moins de 10km du site", a souligné M. Pouyanné.
Le PDG avait rencontré en janvier le président mozambicain Filipe Nyusi. A l'issue de cette rencontre, le Mozambique s'est à nouveau engagé à sécuriser l'installation.
"Nous nous sommes mis d'accord pour dire qu'il fallait qu'il y ait une zone d'au moins 25 km autour de ce site qui soit contrôlée, préservée", ce "qui relève des autorités gouvernementales", a indiqué M. Pouyanné.
Le projet Mozambique LNG représente un investissement total de 20 milliards de dollars. Total est l'opérateur du projet et en détient 26,5%.
jmi/kd/spi
ZAD du Triangle de Gonesse: les travaux ne concernent pas la gare (SGP) #
Les travaux que veulent empêcher des militants hostiles à l'urbanisation du Triangle de Gonesse (Val d'Oise) ne concernent pas une future gare du métro du Grand Paris, mais les voies du métro lui-même, a indiqué lundi la Société du Grand Paris (SGP).
Après une phase de reconnaissance géothermique, doivent débuter au printemps les travaux du puits de départ du tunnelier qui va creuser vers le sud et de la tranchée accueillant les voies de la ligne 17 --lesquelles seront aériennes plus au nord--, a expliqué la SGP, l'organisme public chargé de construire le supermétro autour de Paris.
"Ces travaux sont nécessaires à la réalisation de la ligne. Ils ne concernent pas la réalisation de la gare, dont les travaux seraient à engager après le creusement du tunnel", a-t-elle précisé.
La conception de la gare dépendra des décisions que prendra l'Etat sur l'aménagement du secteur, a précisé la SGP, qui précise n'avoir "pas compétence pour décider la création ou la suppression de gares inscrites dans le schéma d'ensemble" du métro du Grand Paris, inscrit dans la loi.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait desservir le complexe immobilier Europacity.
S'il a renoncé à Europacity, le gouvernement n'a pas encore annoncé quel aménagement il a retenu pour ces 280 hectares de terres agricoles, et la gare est toujours prévue à l'horizon 2028.
Une poignée de militants sont venus y installer une "zone à défendre" dimanche, pour s'opposer au projet de gare, qui selon eux entraînerait fatalement l'urbanisation du secteur.
"Nous revendiquons l'abandon du projet de gare et de ZAC, pour que le projet agricole alternatif que nous portons puisse commencer", a expliqué à l'AFP Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).
Le terrain actuellement occupé est la propriété de l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF), selon la SGP.
Interrogé par l'AFP, le ministère des Transports n'a pas réagi dans l'immédiat.
liu/soe/esp
Tours: 800 euros d'amende pour avoir menacé Édouard Philippe #
Un sympathisant du mouvement des "gilets jaunes", poursuivi pour avoir menacé sur les réseaux sociaux Édouard Philippe quand il était Premier ministre, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Tours à 800 euros d'amende, dont 500 avec sursis.
En outre, le tribunal l'a condamné à suivre un stage de citoyenneté.
Jeudi dernier, le parquet de Tours avait requis 70 heures de travaux d'intérêt général.
"Quelqu'un te chopera tôt ou tard, c'est certain", avait écrit le prévenu sur Facebook le 29 février 2020, sous une vidéo de l'ancien Premier ministre qui annonçait le recours à l'article 49.3 pour faire passer le projet de loi sur la réforme des retraites.
L'homme, âgé de 42 ans, était poursuivi pour "menace de commettre un crime ou un délit à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique", après une plainte du cabinet du Premier ministre.
Ce sympathisant des "gilets jaunes", père de deux enfants, sans emploi, qui bénéficie d'une reconnaissance d'adulte handicapé, avait avoué être l'auteur de ce commentaire, évoquant "un ras-le-bol".
pvt-mas/db/mpm
Les forces de l'ordre doivent "s'adapter à la société de l'image, selon Darmanin #
Les forces de l'ordre "doivent se moderniser" et notamment "s'adapter à la société de l'image", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lundi, lors de la première table ronde du "Beauvau de la Sécurité" consacrée aux relations entre la police et la population.
"Les forces de sécurité doivent se moderniser sans cesse", a dit le ministre, insistant sur la nécessité pour ces dernières de s'"améliorer" sur la communication.
"Nous devons absolument nous adapter à la société de l'image", a précisé M. Darmanin, qui souhaite "moderniser" les "outils législatifs" afin que la police puisse mieux communiquer sur les enquêtes et mieux "répondre aux attaques".
Le sondeur Jérome Fourquet, de l'institut IFOP, a rappelé que selon un sondage réalisé en début d'année, 6 français sur 10 ressentent "confiance ou sympathie" à l'égard de la police, un niveau stable depuis "juin 2012".
Mais il y a "des fluctuations en fonction d'un certain nombre d'affaires", a-t-il poursuivi, en citant notamment l'affaire Michel Zecler, du nom du producteur de musique noir, violemment frappé par des policiers en novembre. Après cette affaire, "l'institution a perdu 10 points" de confiance en décembre, selon M. Fourquet.
"27% de la population éprouve inquiétude ou hostilité" vis-à-vis de la police, "soit 10 millions de Français", a encore dit le sondeur.
"Une partie de la population est définitivement irréconciliable avec la police", a de son côté déclaré Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, pour qui "nous devons concentrer nos efforts vers cette partie de la population qui doute de notre action".
"Ce qu'on ne fait pas, c'est d'avoir un contact assez important avec les citoyens", a pour sa part regretté le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien policier. "La police et la gendarmerie sont des polices d'intervention essentiellement. La police de voisinage n'existe plus en France", a-t-il déploré.
"L'administration doit changer son logiciel", a encore plaidé M. Fauvergue. "Accepter peut-être un peu moins de résultats chiffrés, sur les arrestations", notamment. il faut "se persuader que le contrôle d'identité n'est pas l'alpha et l'omega du travail de police", a-t-il dit, rappelant que ce dispositif était "largement décrié" par une partie de la population.
Concertation inédite sur la police, le "Beauvau de la sécurité" doit durer jusqu'au mois de mai, avec des débats tous les quinze jours. La prochaine table ronde, le 22 février, aura pour thème l'encadrement des jeunes policiers.
tll/pa/dlm
Les forces de l'ordre doivent "s'adapter à la société de l'image, selon Darmanin au "Beauvau de la sécurité" #
Les forces de l'ordre "doivent se moderniser" et notamment "s'adapter à la société de l'image", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lundi, lors de la première table ronde du "Beauvau de la Sécurité" consacrée aux relations entre la police et la population.
"Les forces de sécurité doivent se moderniser sans cesse", a dit le ministre, insistant sur la nécessité pour ces dernières de s'"améliorer" sur la communication.
"Nous devons absolument nous adapter à la société de l'image", a précisé M. Darmanin, qui souhaite "moderniser" les "outils législatifs" afin que la police puisse mieux communiquer sur les enquêtes et mieux "répondre aux attaques".
Le sondeur Jérome Fourquet, de l'institut IFOP, a rappelé que selon un sondage réalisé en début d'année, 6 français sur 10 ressentent "confiance ou sympathie" à l'égard de la police, un niveau stable depuis "juin 2012".
Mais il y a "des fluctuations en fonction d'un certain nombre d'affaires", a-t-il poursuivi, en citant notamment l'affaire Michel Zecler, du nom du producteur de musique noir, violemment frappé par des policiers en novembre. Après cette affaire, "l'institution a perdu 10 points" de confiance en décembre, selon M. Fourquet.
"27% de la population éprouve inquiétude ou hostilité" vis-à-vis de la police, "soit 10 millions de Français", a encore dit le sondeur.
"Une partie de la population est définitivement irréconciliable avec la police", a de son côté déclaré Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, pour qui "nous devons concentrer nos efforts vers cette partie de la population qui doute de notre action".
Concertation inédite sur la police, le "Beauvau de la sécurité" doit durer jusqu'au mois de mai, avec des débats tous les quinze jours. La prochaine table ronde, le 22 février, aura pour thème l'encadrement des jeunes policiers.
tll/pa/dlm
"Démotivés", "jugés": le blues des policiers de terrain #
CRS dans le Sud-Est, gardien de la paix en banlieue ou "bacqueux" la nuit à Paris: des policiers de terrain rencontrés par l'AFP se disent "démotivés", "jugés" lors d'interventions trop souvent "conflictuelles", et peu optimistes sur l'issue du "Beauvau de la sécurité", grande concertation qui doit durer jusqu'en mai.
Thomas, 26 ans, entré dans la police en 2013, à 18 ans, juste après son bac. Il est depuis quatre ans gardien de la paix en police secours à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
"C'est peut-être un peu cliché mais je cherchais un métier qui me permettait d'aider les gens. Aujourd'hui, ce métier n'est plus en phase avec mes convictions. Chaque fois que j'interviens j'ai l'impression d'être jugé ou être mis en porte-à-faux.
La plupart de nos interpellations se font dans des cités avec des jeunes plutôt récalcitrants. On essaie d'aider les gens qui habitent là et vivent ces nuisances, mais on se fait critiquer par tout le monde, on nous reproche d'embêter les petits jeunes... J'ai l'impression de n'aider plus personne.
Peut-être que parfois des collègues ont mal agi, mais il y a une colère grandissante envers la police française et c'est vraiment navrant, ça démotive beaucoup d'entre nous.
En plus on est dans des locaux insalubres, où plus rien ne fonctionne, avec des voitures qu'il faut amener tous les jours au garage. La hiérarchie n'essaie pas du tout d'arranger tout ça".
A 49 ans, le major Franck Berger est à la tête de la Brigade spécialisée de terrain (BST) de Neuhof-Meinau, à Strasbourg, classé Quartier de reconquête républicaine (QRR).
"Dans les QRR, on a les moyens de faire correctement notre travail, et c'est ce qu'il faudrait développer partout. On est sectorisé. Ça nous amène une connaissance du terrain, de la délinquance, et de la population.
On est moins embêté pour intervenir, parce que tous les jours on est au contact de la population et des délinquants, donc à force on les connaît, on discute.
Mais le terrain c'est pas évident, ça a bien changé. Nous on a souvent des outrages, des rébellions, lors de contrôle, même si on les connaît. C'est conflictuel, tout le temps, c'est de la provocation, pour que ça dérape. Et les réseaux sociaux, les téléphones portables n'ont rien arrangé.
Les problématiques aujourd'hui, c'est le manque d'effectif. Hors QRR. Nous, sur certaines interventions, on compense les manques de certains services.
Ce que je trouve préoccupant, c'est que les jeunes saturent assez vite du métier. C'est alarmant pour la suite.
Pierre (prénom modifié), brigadier d'une quarantaine d'années et CRS depuis cinq ans, dans le Sud-Est
"Le Beauvau de la sécurité va réunir les hautes têtes pensantes de la police et ne pas changer la base: c'est la montagne qui va accoucher d'une souris. Il y a de plus en plus une cassure avec la hiérarchie, qui elle a vu dans la police un moyen d'élévation sociale, de faire carrière.
Avant un policier de base pouvait grimper les marches et devenir commissaire, aujourd'hui c'est de moins en moins le cas on voit des gestionnaires qui ne sont pas passés par le terrain et cela se ressent dans la communication, dans les ordres.
Les Français n'ont jamais aimé leur police, c'est pas nouveau, mais ce qui l'est ce sont les réseaux sociaux. Les gens qui postent des vidéos sont souvent partisans et montrent les extraits qui servent leur opinion, pas le reste, or la situation est souvent plus complexe. C'est bien que certaines affaires ressortent et que les fruits pourris soient sortis, mais il faut faire attention de ne pas juger trop vite."
Dimitri Kalinine, 44 ans, commissaire divisionnaire, chef de la "Bac 75 N", la Brigade anticriminalité de nuit de Paris.
"La nuit, nous avons à faire à un public particulier. La nuit, les tensions s'exacerbent. Ce n'est pas facile, on passe d'une problématique à une autre, et nous ne sommes jamais dans la routine.
C'est toujours exaltant de ne pas savoir ce qu'il va se passer quand on prend son service. Mais c'est également une unité qui vit des moments difficiles, des drames inhérents à son métier, comme en 2013 lorsque deux collègues ont trouvé la mort sur le périphérique percutés par un chauffard.
Mon équipe vit forcément mal les mises en cause des policiers pour violences, ainsi que l'effervescence et les jugements à l'emporte-pièce concernant telle ou telle intervention musclée. Rarement des actions positives, comme celles où l'on parvient à sauver des vies, font les gros titres.
Pour nous, attraper l'auteur d'une agression crapuleuse violente, ceux qui dérobent un ordinateur portable dans un appartement après avoir escaladé la façade, ou interpeller des dealers... c'est une grande satisfaction. On se dit qu'on sert à quelque chose lorsque l'on est avec la victime."
leo-apz-est-sm-tll/tib/cbn