Report du projet de loi immigration: Retailleau (LR) dénonce l'"immobilisme" du gouvernement #
Le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau dénonce jeudi un "immobilisme" du gouvernement après l'annonce du report du projet de loi immigration qui prendra d'abord la forme d'un "grand débat" en octobre au Parlement.
"L'urgence revendiquée il y a seulement quelques jours ne semble donc plus si urgente", fustige M. Retailleau dans une interview au Figaro. "Ce report n'est en fait que la conséquence de l'immobilisme auquel conduit le +en même temps+ macroniste sur les sujets régaliens", poursuit-il.
Le projet de loi, annoncé il y a une semaine, devait arriver devant le Sénat "la semaine du 10 octobre", avait affirmé à l'AFP une source gouvernementale.
Mais le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a été contraint d'en reporter l'examen à la demande de Matignon.
Le ministre organisera, "à la demande" de la Première ministre Elisabeth Borne, "dès la fin août et en septembre", une "concertation place Beauvau sur la base de nos propositions, avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", a-t-il dit mercredi au Figaro.
Et suivra en octobre un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, "avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté", a précisé le ministre.
De quoi déclencher l'ire du sénateur LR alors qu'il se félicitait mercredi d'avoir obtenu que le projet de loi soit examiné en premier au Sénat dominé par la droite et ce "dès le début de la session parlementaire", précise-t-il vendredi dans Le Figaro.
M. Retailleau critique également les mesures annoncées par Gérald Darmanin, "pas suffisamment concret(es)" et qui ne vont "pas au bout des choses".
"Je mets en garde Gérald Darmanin: l'immigration n'est plus maîtrisée dans notre pays", tance Bruno Retailleau. "Il ne pourra pas se contenter d'une réforme cosmétique".
Il fait référence aux déclarations du ministre qui a dit souhaiter une "lutte plus intraitable que jamais contre les délinquants étrangers", une "réforme profonde de l'organisation de l'asile" et une "intégration plus exigeante des étrangers".
Gérald Darmanin a évoqué notamment le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République", ou encore la suppression des dispositions interdisant l'expulsion des étrangers délinquants (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans).
cgc/ib/or
Le refus de protection à des Arméniens d'Ukraine confirmé par la justice administrative #
Le tribunal administratif de Rouen a donné raison mercredi au préfet de Seine-Maritime qui avait refusé d'octroyer à des Arméniens établis en Ukraine et réfugiés en France la protection temporaire accordée aux Ukrainiens réfugiés, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
"En l'état de l'instruction" du dossier, "aucun des moyens soulevés (par la défense, ndlr) n'est de nature à créer un doute sérieux sur la légalité de la décision" préfectorale en date du 4 juillet, puisque la requérante "ne justifie pas d'un titre de séjour permanent en cours de validité délivré conformément au droit ukrainien", considère le tribunal administratif dans une décision que l'AFP a pu consulter.
Deux femmes, une mère et sa fille de 25 ans arrivée à l'âge 8 ans en Ukraine où la famille réside depuis 17 ans, selon leur avocate Me Solenn Leprince, sont visées par une double décision similaire du tribunal administratif.
Les deux femmes ne bénéficient pas d'un titre de séjour permanent en Ukraine mais d'un titre renouvelé chaque année, a expliqué à l'AFP l'avocate. Celle-ci n'a pas été en mesure de préciser pourquoi les deux femmes n'avaient pas obtenu ce titre de séjour à validité permanente après 17 ans en Ukraine.
Me Leprince a annoncé un appel en référé dans les prochains jours.
"Elles se considèrent comme Ukrainiennes et elle ne comprennent pas ce qu'il se passe, pourquoi elles sont traitées différemment des autres Ukrainiens. Au début de la guerre, avant de fuir, elles ont passé dix jours dans une cave", a développé l'avocate, selon laquelle, après le premier refus préfectoral, "on les a mises à la porte du jour au lendemain" du centre d'hébergement où elles étaient accueillies, avant de les réintégrer le temps de la procédure devant le tribunal administratif. "Là, ça va être la même chose", a-t-elle déploré.
Initialement, huit Arméniens vivant en Ukraine et réfugiés en France, qui contestaient le refus d'octroi de la protection temporaire par le préfet de Seine-Maritime, avaient obtenu en référé que le préfet leur accorde un titre provisoire de séjour d'ici au réexamen de leur situation.
Sur ces huit réfugiés arméniens d'Ukraine, dont des familles, certains sont partis en Allemagne, considérant pouvoir y obtenir plus facilement qu'en France cette protection temporaire décidée au plan européen après le début de la guerre en Ukraine. Seules ces deux femmes avaient poursuivi la procédure, selon Me Leprince.
mcl/mb/abl
100.000 réfugiés ukrainiens en France après plus de 5 mois de guerre #
Plus de cinq mois après la guerre en Ukraine, le seuil des 100.000 réfugiés ukrainiens en France a été franchi cette semaine, a indiqué jeudi à l'AFP le directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi.
"Depuis mercredi soir, la barre des 100.000" déplacés ukrainiens couverts par l'allocation pour demandeurs d'asile (Ada) "a été franchie", a déclaré M. Leschi, confirmant des informations parues dans Le Figaro. Depuis plusieurs semaines, "on est entre 200 et 250 nouvelles délivrances de protection temporaires par jour en moyenne", un niveau "très bas", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité d'un acccroissement des arrivées après les appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky à évacuer la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le préfet Leschi a répondu: "On n'en sait rien". "Vont-ils rester en Ukraine en se déplaçant chez des proches dans l'ouest du pays, partir dans les pays limitrophes de l'Ukraine, ou encore rester sur place car pro-Russes?", s'est-il demandé.
Didier Leschi a rappelé que 80% des réfugiés ukrainiens en France sont des femmes et des enfants, qui maintiennent des liens avec les maris, pères et fils restés en Ukraine pour se battre, et qui veulent retourner en Ukraine. "Les retours ont commencé quand l'armée russe a quitté la région de Kiev", a-t-il précisé.
Selon les évaluations de l'Ofii, quelque 5.000 de ces réfugiés ont ainsi quitté la France.
Ces estimations sont réalisées à partir des cartes de paiement pour les achats courants distribuées aux réfugiés ukrainiens et qui ne peuvent être utilisées que sur le territoire français. Lorsque ces cartes sont inactives pendant plusieurs semaines, on en déduit que les personnes ont quitté le territoire.
fmp/ic/pb
Darmanin reporte le projet de loi immigration à la demande de Matignon #
Une semaine après l'annonce d'une loi immigration devant le Parlement à la rentrée, Gérald Darmanin a été contraint mercredi d'en reporter l'examen à la demande d'Elisabeth Borne.
L'examen de ce projet de loi devait commencer au Sénat en octobre, "la semaine du 10", avait affirmé à l'AFP une source gouvernementale.
Il sera remplacé finalement en octobre par un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, "avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté", a annoncé le ministre de l'Intérieur dans un entretien au Figaro.
"Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop", a-t-il justifié.
Auparavant, le ministre organisera, "à la demande" de Mme Borne, "dès la fin août et en septembre", une "concertation place Beauvau sur la base de nos propositions, avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", a-t-il dit.
Il s'agit d'un changement de calendrier et de méthode, a-t-on expliqué dans l'entourage du ministre, à l'offensive sur ce thème depuis le début de l'été.
Une source gouvernementale a assuré à l'AFP qu'il n'y avait aucun désaccord entre la Première ministre et M. Darmanin et qu'ils avaient pris la décision ensemble.
C'était "trop rapide" pour pouvoir "traiter tous les sujets et concerter convenablement", a ajouté une source proche des milieux gouvernementaux.
SOS Racisme s'est réjoui de ce report, "un recadrage" bienvenu de la Première ministre, selon l'association.
Depuis le début juillet, Gérald Darmanin a multiplié les déclarations sur ce thème hautement explosif entre la droite et la gauche.
Dans Le Monde, le 9 juillet, il avait annoncé vouloir compléter le volet immigration contenu dans le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi). Parmi les dispositions citées figurait la possibilité d'expulser "tout étranger" ayant "commis des actes graves".
La semaine dernière, changement de procédure, avant l'annonce d'un texte spécifique sur l'immigration, distinct de la Lopmi qui serait devenue un texte tentaculaire.
Le tout accompagné d'une accélération du calendrier puisque, mercredi dernier, le président des sénateurs LR Bruno Retailleau se félicitait d'avoir obtenu que le projet de loi soit examiné en premier au Sénat.
Mais, le gouvernement a pu éprouver en juillet la difficulté de trouver des compromis en ne disposant que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale face à des oppositions bruyantes et mobilisées.
Un tel texte aurait, à coup sûr, enflammé encore davantage le Palais Bourbon au moment où les textes financiers cruciaux (budget général et budget de la Sécu) doivent être adoptés avant la fin de l'année.
Dans son entretien au Figaro, M. Darmanin a cité les différentes mesures qu'il entend proposer, dont certaines déjà connues comme le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République".
Ou encore la suppression des dispositions interdisant l'expulsion des étrangers délinquants (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans).
La semaine dernière, il avait dit "assumer une forme de double peine" pour les étrangers délinquants, à savoir sanction puis expulsion.
Pour démontrer que sa volonté est intacte dans ce domaine, M. Darmanin a adressé mercredi une note aux préfets afin que les places en rétention soient prioritairement réservées aux étrangers en situation irrégulière auteurs de troubles à l'ordre public.
Dans son entretien au Figaro, il a ajouté de nouvelles propositions: décision d'expulsion prononcée "dès le rejet de la demande d'asile", "forte réduction du nombre de procédures applicables" en matière d'expulsion pour diminuer les délais de recours et simplification des "règles du contentieux des étrangers".
Gérald Darmanin a souhaité par ailleurs accélérer la dématérialisation des dossiers des candidats à l'immigration pour faire disparaître les files d'attente devant les préfectures.
Concernant l'immigration économique, il s'est dit prêt, avec le ministre du Travail Olivier Dussopt, "à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension", comme l'hôtellerie, le BTP ou la restauration. Un tel débat lancé en 2019 par Edouard Philippe était resté lettre morte.
sm-alh/lbx/or
Darmanin reporte le projet de loi immigration à la demande de Matignon #
Une semaine après l'annonce d'une loi immigration devant le Parlement à la rentrée, Gérald Darmanin a été contraint mercredi d'en reporter l'examen à la demande d'Elisabeth Borne.
L'examen de ce projet de loi devait commencer au Sénat en octobre, "la semaine du 10 octobre", avait affirmé à l'AFP une source gouvernementale.
Il sera remplacé finalement en octobre par un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, "avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté", a annoncé le ministre de l'Intérieur dans un entretien au Figaro.
"Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop", a-t-il justifié.
Auparavant, le ministre organisera, "à la demande" de Mme Borne, "dès la fin août et en septembre", une "concertation place Beauvau sur la base de nos propositions, avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", a-t-il dit.
Il s'agit d'un changement de calendrier et de méthode, a-t-on expliqué dans l'entourage du ministre, à l'offensive sur ce thème depuis le début de l'été.
Une source gouvernementale a assuré à l'AFP qu'il n'y avait aucun désaccord entre la Première ministre et M. Darmanin et qu'ils avaient pris la décision ensemble.
C'était "trop rapide" pour pouvoir "traiter tous les sujets et concerter convenablement", a ajouté une source proche des milieux gouvernementaux.
Depuis le début juillet, Gérald Darmanin a multiplié les déclarations sur ce thème hautement explosif entre la droite et la gauche.
Dans Le Monde, le 9 juillet, il avait annoncé vouloir compléter le volet immigration contenu dans le projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi). Parmi les dispositions citées figurait la possibilité d'expulser "tout étranger" ayant "commis des actes graves".
La semaine dernière, changement de procédure, avant l'annonce d'un texte spécifique sur l'immigration, distinct de la Lopmi, qui serait devenue un texte tentaculaire.
Le tout accompagné d'une accélération du calendrier puisque, mercredi dernier, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau se félicitait d'avoir obtenu que le projet de loi soit examiné en premier au Sénat.
Mais, le gouvernement a pu éprouver en juillet la difficulté de trouver des compromis en ne disposant que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale face à des oppositions bruyantes et mobilisées.
Un tel texte aurait, à coup sûr, enflammé encore davantage le Palais Bourbon au moment où les textes financiers cruciaux (budget général et budget de la Sécu) doivent être adoptés avant la fin de l'année.
Dans son entretien au Figaro, M. Darmanin a cité les différentes mesures qu'il entend proposer, dont certaines déjà connues comme le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République".
Ou encore la suppression des dispositions interdisant l'expulsion des étrangers délinquants (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans).
La semaine dernière, il avait dit "assumer une forme de double peine" pour les étrangers délinquants, à savoir sanction puis expulsion.
Pour démontrer que sa volonté est intacte dans ce domaine, M. Darmanin a adressé mercredi une note aux préfets afin que les places en rétention soient prioritairement réservées aux étrangers en situation irrégulière auteurs de troubles à l'ordre public.
Dans son entretien au Figaro, il a ajouté de nouvelles propositions: décision d'expulsion prononcée "dès le rejet de la demande d'asile", "forte réduction du nombre de procédures applicables" en matière d'expulsion pour diminuer les délais de recours et simplification des "règles du contentieux des étrangers".
Gérald Darmanin a souhaité par ailleurs accélérer la dématérialisation des dossiers des candidats à l'immigration pour faire disparaître les files d'attente devant les préfectures.
Concernant l'immigration économique, il s'est dit prêt, avec le ministre du Travail Olivier Dussopt, "à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension", comme l'hôtellerie, le BTP ou la restauration. Un tel débat lancé en 2019 par Edouard Philippe était resté lettre morte.
sm-alh/lbx/or
Darmanin demande de réserver la rétention aux clandestins fauteurs de troubles #
Gérald Darmanin a demandé mercredi aux préfets de réserver "prioritairement" le placement en rétention aux étrangers en situation irrégulière auteurs de troubles à l'ordre public.
Cette note datée de mercredi, révélée par Le Figaro et dont l'AFP a eu connaissance, donne une première traduction à la volonté du ministre de l'Intérieur d'expulser du territoire les étrangers délinquants.
Gérald Darmanin explique que cette priorisation du placement en rétention doit intervenir, "y compris lorsque l'éloignabilité ne paraît pas acquise au jour de la levée d'écrou ou lors de l'interpellation".
"En cas de manque de places disponibles, il convient de libérer systématiquement les places occupées par les ESI (étrangers en situation irrégulière) sans antécédents judiciaires non éloignables et de les assigner à résidence".
La semaine dernière, Gérald Darmanin avait jugé que le nombre de places en centre de rétention administrative (CRA) était insuffisant.
Dans l'attente d'une augmentation des capacités des CRA d'ici à 2023, il demande dans sa note de "développer les capacités en locaux de rétention administrative (LRA) d'au moins un tiers de celles existantes d'ici au dernier trimestre 2022".
Le ministre demande aussi aux préfets de zone "de bien vouloir assumer pleinement leur mission de régulation zonale par des réunions" destinées à "préparer les arbitrages à réaliser entre les profils" d'étrangers en situation irrégulière.
Gérald Darmanin insiste en outre sur les décisions d'assignations à résidence qui selon lui sont "trop peu exploitées aujourd'hui". A cet égard, il réclame qu'il y ait un "examen systématique de l'opportunité" de prendre ces mesures et d'en assurer un "suivi méthodique".
"Cela signifie, poursuit-il qu'un jour de pointage manqué s'agissant d'un étranger en situation irrégulière auteur de troubles à l'ordre public implique une réaction immédiate de la part des forces de sécurité intérieure".
sm-alh/lbx/or
Darmanin reporte le projet de loi immigration, à la demande de Matignon #
Gérald Darmanin annonce le report, à la demande de Matignon, du projet de loi immigration dont l'examen devait commencer au Sénat en octobre, remplacé par un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, dans un entretien au Figaro mis en ligne mercredi.
"En octobre, nous mettrons à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale et du Sénat un grand débat sur l'immigration avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté. Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop", déclare au quotidien le ministre de l'Intérieur.
La semaine dernière, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau s'était réjoui que le texte soit examiné en première lecture au Sénat.
Il devait l'être dans la semaine du 10 octobre, avait indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
Il s'agit d'un changement de calendrier et de méthode, explique-t-on dans l'entourage du ministre, à l'offensive sur ce thème depuis le début de l'été.
Le grand débat dans les deux chambres du Parlement sera précédé, "à la demande de la Première ministre" Elisabeth Borne d'une concertation au ministère de l'Intérieur "avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", précise M. Darmanin.
Cette concertation se fera "sur la base de nos propositions", a poursuivi le ministre, dont certaines ont déjà été annoncées ces derniers jours comme le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République".
Il énumère également les mesures envisagées pour permettre d'expulser effectivement des étrangers délinquants, comme la suppression des dispositions l'interdisant (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans). La semaine dernière, il avait dit assumer "une forme de double peine" pour les étrangers délinquants, à savoir sanction puis expulsion.
Parmi les nouvelles mesures, le ministre propose qu'une décision d'expulsion soit prononcée "dès le rejet de la demande d'asile" et que les recours devant la Cour nationale du droit d'asile se fassent devant un juge unique, contre trois actuellement.
Le ministre propose également une "forte réduction du nombre de procédures applicables" en matière d'expulsion pour diminuer les délais de recours et "simplifier les règles du contentieux des étrangers", disant s'appuyer sur les recommandations du Conseil d'Etat et du rapport du sénateur LR François-Noël Buffet.
Gérald Darmanin souhaite par ailleurs accélérer la dématérialisation des dossiers des candidats à l'immigration en expérimentant "des +back office+ de pré-instruction" pour faire disparaître les files d'attente devant les préfectures.
Enfin, sur le volet de l'immigration économique, le ministre se dit prêt avec le ministre du Travail Olivier Dussopt "à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension", comme l'hôtellerie, le BTP ou la restauration.
Le débat sur les quotas d'immigration professionnelle, antienne de la droite et épouvantail à gauche, avait été relancé en octobre 2019 par Edouard Philippe, alors Premier ministre, mais ceux-ci n'avaient pas été instaurés.
alh-sm/lbx/bow
Darmanin reporte le projet de loi immigration, à la demande de Matignon #
Gérald Darmanin annonce le report, à la demande de Matignon, du projet de loi immigration dont l'examen devait commencer au Sénat en octobre, remplacé par un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, dans un entretien au Figaro mis en ligne mercredi.
"En octobre, nous mettrons à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale et du Sénat un grand débat sur l'immigration avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté. Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop", déclare au quotidien le ministre de l'Intérieur.
La semaine dernière, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau s'était réjoui que le texte soit examiné en première lecture au Sénat.
Il devait l'être dans la semaine du 10 octobre, avait indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
Il s'agit d'un changement de calendrier et de méthode, explique-t-on dans l'entourage du ministre, à l'offensive sur ce thème depuis le début de l'été.
Le grand débat dans les deux chambres du Parlement sera précédé, "à la demande de la Première ministre" Elisabeth Borne d'une concertation au ministère de l'Intérieur "avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile", précise M. Darmanin.
Cette concertation se fera "sur la base de nos propositions", a poursuivi le ministre, dont certaines ont déjà été annoncées ces derniers jours comme le conditionnement d'un titre de séjour à "l'obtention d'un certificat prouvant la maîtrise du français et l'acceptation des valeurs de la République".
Il énumère également les mesures envisagées pour permettre d'expulser effectivement des étrangers délinquants, comme la suppression des dispositions l'interdisant (mariage, arrivée en France avant l'âge de 13 ans). La semaine dernière, il avait dit assumer "une forme de double peine" pour les étrangers délinquants, à savoir sanction puis expulsion.
Parmi les nouvelles mesures, le ministre propose qu'une décision d'expulsion soit prononcée "dès le rejet de la demande d'asile" et que les recours devant la Cour nationale du droit d'asile se fassent devant un juge unique, contre trois actuellement.
Le ministre propose également une "forte réduction du nombre de procédures applicables" en matière d'expulsion pour diminuer les délais de recours et "simplifier les règles du contentieux des étrangers", disant s'appuyer sur les recommandations du Conseil d'Etat et du rapport du sénateur LR François-Noël Buffet.
Gérald Darmanin souhaite par ailleurs accélérer la dématérialisation des dossiers des candidats à l'immigration en expérimentant "des +back office+ de pré-instruction" pour faire disparaître les files d'attente devant les préfectures.
Enfin, sur le volet de l'immigration économique, le ministre se dit prêt avec le ministre du Travail Olivier Dussopt "à imaginer des quotas supplémentaires par métier ou par secteur en tension", comme l'hôtellerie, le BTP ou la restauration.
Le débat sur les quotas d'immigration professionnelle, antienne de la droite et épouvantail à gauche, avait été relancé en octobre 2019 par Edouard Philippe, alors Premier ministre, mais ceux-ci n'avaient pas été instaurés.
alh-sm/lbx/bow
Darmanin annonce le report du projet de loi immigration (entretien au Figaro) #
Gérald Darmanin annonce mercredi le report du projet de loi immigration, dont l'examen devait commencer au Sénat en octobre, remplacé par un "grand débat" sur le sujet à l'Assemblée nationale et au Sénat, dans un entretien au Figaro.
"En octobre, nous mettrons à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale et du Sénat un grand débat sur l'immigration avant qu'un projet de loi finalisé ne soit présenté. Nous avons une proposition de texte législatif, mais pour un tel sujet, deux mois de concertation ne sont pas de trop", déclare au quotidien le ministre de l'Intérieur.
alh-sm/lbx/bow
Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 161e jour #
La Russie a affirmé mercredi avoir détruit dans l'ouest de l'Ukraine un dépôt d'armes occidentales, vitales pour Kiev, au moment où le navire transportant les premières exportations de céréales depuis le début de l'invasion franchissait les contrôles internationaux en Turquie.
Voici un point de la situation au 161e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
"Des missiles russes de haute précision" ont détruit près de Radekhiv, dans la région de Lviv, un "dépôt d'armes et de munitions étrangères qui ont été livrées au régime de Kiev depuis la Pologne" voisine, a déclaré l'armée russe, sans autre indication.
La veille, l'Armée de l'air ukrainienne avait fait état de huit missiles de croisière russes tirés à partir de la mer Caspienne dont l'un "a atteint un complexe de défense antiaérienne dans la région de Lviv", les sept autres ayant interceptés, selon elle.
Les livraisons d'armes, en particulier d'artillerie de précision, sont essentielles pour permettre à l'Ukraine de contrebalancer la supériorité numérique russe.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi remercié son homologue américain Joe Biden dans son allocution quotidienne mardi soir pour la fourniture de systèmes Himars, très mobiles, tirant des missiles guidés par GPS d'une portée de 80 kilomètres.
"Le mot +Himars+ est presque devenu un synonyme du mot +justice+ pour notre pays", a-t-il assuré.
Pour autant, la suprématie russe en artillerie et en effectifs reste patente en particulier dans les combats qui font rage à Donetsk, une des deux régions du bassin du Donbass, a reconnu M. Zelensky : "A Pisky, Avdiïvka, et ailleurs. C'est l'enfer là-bas".
Dans cette région dont le président ukrainien a ordonné le 30 juillet l'évacuation de la population, quatre civils ont été tués au cours des dernières 24 heures, a indiqué le gouverneur, Pavlo Kyrylenko.
"Les forces russes ont probablement décidé d'attaquer frontalement Avdiïvka à partir du territoire occupé dans la région de Donetsk plutôt que d'attendre que les forces ukrainiennes se retirent de leurs positions défensives face aux opérations d'enveloppement russes au nord-est", estime l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
Elles "poursuivent également leurs assauts sur Pisky, à l'ouest d'Avdiïvka, et tenteront probablement de prendre le contrôle de l'autoroute E50 qui relie les deux localités", ajoute l'ISW.
Dans le nord-est de l'Ukraine, dans la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, un bombardement russe sur Tchougouïv a fait un mort, de nationalité russe, et deux blessés, a annoncé la police.
Dans la région de Kherson, première ville d'importance tombée le 3 mars, l'armée russe tente d'enrayer une lente contre-offensive de l'Ukraine, qui a annoncé mardi y avoir repris 53 localités.
"Les forces russes ont lancé deux assauts dans le nord de la région de Kherson et continuent de redéployer des troupes dans le Sud", selon l'ISW.
En raison d'une frappe ukrainienne sur un train de munitions russe dans la région, "il est hautement improbable que la voie ferrée reliant Kherson à la Crimée (péninsule annexée par Moscou en 2014, NDLR) soit encore opérationnel", indique de son côté le ministère britannique de la Défense.
"Les forces russes pourront sans doute réparer le chemin de fer en quelques jours mais il demeurera une vulnérabilité pour elles et leur route logistique de ravitaillement de Crimée vers Kherson", explique-t-il.
Le ministère britannique de la Défense anticipe en outre "une augmentation du nombre de civils tenant de fuir Kherson et ses environs à mesure que les hostilités se poursuivent et que les pénuries de nourriture s'aggravent".
Des experts turcs, russes et ukrainiens ont inspecté mercredi près d'Istanbul le navire transportant le premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, qui a ensuite repris sa route vers le Liban.
Le cargo Razoni avait quitté lundi Odessa, principal port ukrainien, sur la mer Noire, avec 26.000 tonnes de maïs à destination de Tripoli, dans le nord du Liban.
Selon Kiev, 16 autres bateaux chargés de céréales sont en attente de quitter Odessa en vertu de l'accord conclu le 22 juillet à Istanbul entre la Russie et l'Ukraine via une médiation de la Turquie et sous l'égide des Nations unies.
bur-sst/mm
France: avec les exilés espagnols puis latinos, Toulouse cultive son hispanité #
Fief de la République espagnole pendant le franquisme (1939-1975), Toulouse reste l'une des villes françaises les plus hispanos, avec de multiples festivals et une importante communauté branchée sur l'Amérique latine.
Cinélatino, l'un des principaux festivals de cinéma latino-américain en Europe, ou Locombia, Latino Graff, Latino-Docs, Rio Loco et dans la ville natale du roi du tango, Carlos Gardel, bals quasi quotidiens de cette danse populaire sud-américaine... La liste d'évènements culturels à Toulouse, commune de près de 472.000 habitants du sud-ouest de la France, fait la part belle à l'Amérique latine.
Derrière chacune de ces rencontres se trouve un "tissu associatif latino ou latinophile très important", note Jean-Marc Laforêt, vice-président de la Maison de l'Amérique latine à Paris.
Cet ex-ambassadeur de France en Colombie et au Venezuela rappelle aussi le "réseau de restaurants et d'épiceries" et la "très forte prégnance de l'espagnol" à Toulouse, où la langue de Cervantès est plus répandue que dans d'autres villes françaises.
De ce fait, "un Latino qui arrive à Toulouse peut rencontrer facilement d'autres Latinos", résume Christian Valenzuela, un Mexicain de 33 ans qui tient La Taqueria, petit restaurant populaire de tacos.
"Les flux migratoires, économiques ou politiques, fonctionnent par réseaux. On connaît quelqu'un, on sait qu'il nous donnera un coup de main. Et Toulouse est connue à l'étranger comme étant une ville accueillante où il y a des hispanos", explique à l'AFP François Godicheau, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Jean-Jaurès de Toulouse.
Ainsi, les exilés républicains espagnols seront rejoints par des Hispano-Américains fuyant, 35 ans plus tard, d'autres régimes autoritaires. Puis, la communauté hispanophone s'élargira bien au-delà de ce noyau militant.
Christian Valenzuela est arrivé il y a sept ans avec sa compagne française, rencontrée au Mexique. "Au départ, on comptait rester deux ans, puis rentrer", raconte ce graphiste de profession.
Mais ils ont bien aimé les Toulousains, et le "bon climat pour quelqu'un venant d'un pays chaud...".
De l'autre côté du fleuve la Garonne, nouveau changement de décor. Au restaurant Rincon Chileno, l'engagement politique est omniprésent.
Sur les murs, des photos d'hôtes emblématiques: l'activiste écologiste français et ancien député européen José Bové, des dirigeants de gauche espagnols ou latino-américains mais aussi des militants associatifs du quartier.
Les propriétaires, Victoria Flores et Hector Aracena, tous deux âgés de 70 ans, sont arrivés il y a plus de quarante ans à Toulouse. "A l'époque, il n'y avait pas beaucoup de Latino-Américains. Des Espagnols si, à cause des républicains", se souvient Hector.
"il nous arrivait d'aller à la frontière pour avoir le bonheur d'entendre parler espagnol. Maintenant, il suffit d'aller au supermarché", ajoute-t-il.
Ce lien entre exilés espagnols et hispano-américains est particulièrement visible dans le centre historique de la ville.
Ainsi, l'ancien siège du parti socialiste espagnol, devenu la cinémathèque de Toulouse, héberge-t-il aujourd'hui Cinélatino, festival engagé, dont l'une des fondatrices, Esther Saint-Dizier, est fille de réfugiés espagnols.
Des réfugiés dont la trace est loin d'être effacée, souligne le chercheur Bruno Vargas.
Jusqu'à la fin du franquisme, Toulouse, également surnommé la Ville rose "est la capitale de l'exil espagnol (...)", rappelle ce spécialiste de l'histoire politique espagnole.
"Les grandes figures de l'exil, comme +la Pasionaria+ (Dolores Ibarruri, célèbre responsable communiste), sont passées par Toulouse", ajoute-t-il. De nombreuses expositions, dont "Picasso et l'exode" en 2019, le rappellent ainsi régulièrement.
Autre expression récente de cet héritage: des drapeaux républicains espagnols flottaient sur le meeting du candidat de la gauche radicale à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, le 3 avril sur la place du Capitole, dans le centre-ville.
dmc/fpp/ap/or/bat
Société Générale enregistre une lourde perte liée à son départ de Russie #
Société Générale a annoncé mercredi une perte nette de près de 1,5 milliard d'euros au deuxième trimestre, affecté par une charge exceptionnelle au titre de la cession en mai de sa filiale russe Rosbank.
Son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires, s'élève à 7 milliards d'euros d'avril à juin, en hausse de 12,8% sur un an, porté par l'ensemble des métiers.
Le deuxième trimestre 2022 "conclut deux ans d'intense et disciplinée exécution de nos différents projets stratégiques", commente le directeur général Frédéric Oudéa, cité dans un communiqué.
La banque de détail, rassemblant notamment les réseaux d'agences Société Générale et Crédit du Nord amenés à fusionner à partir de l'an prochain, affiche une progression de son produit net bancaire de 8,5% sur un an.
Boursorama, la banque en ligne du groupe, a passé en juillet la barre des 4 millions de clients.
Les réseaux de banque de détail à l'international, groupés avec l'assurance et des services spécialisés, voient leur PNB grimper de 15,8% sur un an, bien aidés par un trimestre "record" de la filiale de leasing automobile ALD.
La banque de financement et d'investissement, dernier tiers du revenu de la Société Générale, progresse quant à elle de 18,3%.
Société Générale a déjà connu un deuxième trimestre comparable en termes de résultat: elle avait enregistré au deuxième trimestre 2020 une perte de 1,26 milliard d'euros liée à la crise du Covid-19.
Si l'impact de la cession de Rosbank est particulièrement fort, il n'est pas une surprise pour le marché.
La banque française avait annoncé le 18 mai que la cession de se filiale russe au fonds d'investissement russe Interros fondé par l'oligarque Vladimir Potanine, proche de Vladimir Poutine, se traduirait par une perte nette chiffrée alors à 3,2 milliards d'euros.
"Nous avons su gérer notre sortie des activités russes (...) sans handicaper les développements stratégiques du Groupe", affirme M. Oudéa dans le communiqué.
Cette opération "aura un coût élevé (...) mais un impact limité en capital", avait-il précisé le 17 mai, lors de l'assemblée générale de la banque.
Rosbank avait rapporté 115 millions d'euros en 2021 à la Société Générale pour 643 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit respectivement 2% et 2,5% de l'ensemble du groupe.
Pour l'activité banque de détail, la Russie était le troisième pays du groupe, après la France et la République Tchèque. Et le deuxième en termes d'effectifs, avec plus de 12.000 salariés, soit un dixième du total.
Hors l'impact russe, le résultat de la banque s'élève à +1,5 milliard d'euros. C'est davantage qu'au deuxième trimestre 2021.
Société Générale a par ailleurs indiqué jeudi que son ratio de solvabilité s'établissait au 30 juin à 12,9%, au-dessus de l'exigence réglementaire.
En intégrant les 842 millions d'euros engrangés au premier trimestre, la Société Générale n'accuse plus qu'une perte de 640 millions d'euros entre le 1er janvier et le 30 juin.
La banque cherche enfin un successeur à Frédéric Oudéa, qui a annoncé lors de la dernière assemblée générale du groupe qu'il ne se représenterait pas à l'issue de son mandat en cours, en 2023.
bp/uh/abx
Ukraine: le Canada finance un programme de l'ONU pour augmenter le stockage de céréales #
Le Canada va financer à hauteur de 40 millions de dollars un projet de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à compenser en partie la destruction d'équipements de stockage des céréales à cause de la guerre en Ukraine, a annoncé la FAO mardi.
"L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) vient d'inaugurer un nouveau projet de 40 millions de dollars américains (39,2 millions d'euros, ndlr) financé par le Canada et destiné à corriger l'insuffisance des capacités de stockage de céréales en Ukraine", indique l'agence de l'ONU dans un communiqué.
Ce financement devrait permettre "de stocker 2,4 millions de tonnes de céréales supplémentaires entre 2022 et 2023, et prévoit un apport d'équipements techniques auxiliaires", ajoute-t-elle, alors que s'ouvre la période décisive des moissons des cultures d'hiver (céréales, graines oléagineuses).
"Selon le gouvernement ukrainien, sur une capacité de stockage totale de 75 millions de tonnes, 14% des équipements sont endommagés ou détruits, 10% sont situés dans les territoires occupés par la Russie et 30% sont pleins de 22 millions de tonnes issues des récoltes 2021 qui attendent leur exportation", depuis les silos des ports de la mer Noire notamment, résume la FAO.
Avec ce financement, l'ONU "apportera des solutions temporaires et permanentes au stockage des céréales en fournissant notamment des manchons à grains en polyéthylène, des engins de chargement et déchargement et des unités modulaires de stockage longue durée" pour de petites et moyennes exploitations sur une grande partie du territoire, détaille dans le communiqué Pierre Vauthier, chef du bureau de pays de la FAO pour l'Ukraine.
Cette aide s'ajoute à une précédente enveloppe de 17 millions de dollars apportée début juillet par le gouvernement japonais afin "d'assurer le stockage d'un million de tonnes de céréales".
L'objectif de la FAO est de compenser une partie des pertes de capacités de stockage liées au conflit, à hauteur de 4,07 millions de tonnes, soit "25% du déficit de stockage national estimé à 16 millions de tonnes en 2022-2023".
L'organisation internationale, qui a à ce stade levé 70,4 millions de dollars via ses programmes d'aide à l'Ukraine, estime que "110 millions de dollars américains supplémentaires sont nécessaires d'urgence pour venir en aide aux ménages en situation de précarité dans les zones rurales".
cla/jvi/dlm
France: une note de la cellule antiblanchiment relance l'affaire Kerimov #
Un signalement de la cellule antiblanchiment française Tracfin concernant le milliardaire russe Souleïman Kerimov, soumis à des sanctions européennes, a été reçu en juin par le parquet de Nice (sud), a indiqué ce dernier mardi à l'AFP.
"Nous avons été destinataires d'un signalement de Tracfin sur la situation de M. Kerimov", a indiqué à l'AFP un représentant du parquet, en refusant d'en dire davantage sur "une instruction en cours" que cette transmission est susceptible de relancer.
La procédure, instruite par un juge à Nice depuis déjà plusieurs années, porte sur des faits de "blanchiment aggravé mettant en cause Souleïman Kerimov et son entourage", a rappelé le parquet tout en précisant que le milliardaire n'était à l'heure actuelle pas mis en examen.
La note de Tracfin indique qu'il serait le véritable détenteur, à travers des sociétés écrans, de quatre villas sur la Côte d'Azur, au cap d'Antibes (sud), selon le quotidien français Le Monde.
Une note qui ferait directement référence à des révélations de la cellule investigation de Radio France, que celle-ci aurait obtenues via des fuites de données en possession du Consortium international de journalistes d'investigation dont elle est partenaire.
Avec un patrimoine estimé à plus de 16 milliards de dollars par le classement Forbes 2020, M. Kerimov est l'un des hommes les plus riches de Russie. Il figure sur la liste des personnes sous sanctions de l'Union européenne (UE) dont les avoirs doivent être gelés depuis l'offensive russe en Ukraine.
En France, l'affaire Kerimov avait démarré en 2014 sur une banale planque de la brigade des stupéfiants. Des mouvements suspects d'argent liquide étaient repérés et la piste remontait jusqu'à l'oligarque russe, concernant notamment l'achat en 2008 de la villa "Hier" à Antibes pour 35 millions d'euros, un montant sous-déclaré comparé au prix de 127 millions réellement payé selon les enquêteurs.
Notaire, agent immobilier, avocat, administrateur: de nombreux acteurs locaux avaient été mis en examen et le sont pour certains toujours aujourd'hui.
En novembre 2017, l'arrestation à sa descente de jet à Nice du sénateur russe avait été vivement critiquée par Moscou. Un temps, il avait été assigné à résidence à Nice. Ses avocats étaient parvenus à faire annuler sa mise en examen avant que la justice ne relance l'affaire en mars 2019.
En 2017, lors de son arrestation, le parquet de Nice estimait que le montant d'argent clandestin entré en France se situait entre 500 et 750 millions d'euros, à coup de valises à 20 millions d'euros permettant de blanchir en France de l'argent illicite.
vxm/pr/or/def
Blanchiment de capitaux: une note de Tracfin relance l'affaire Kerimov #
Le parquet de Nice a reçu en juin un signalement de la cellule antiblanchiment française Tracfin concernant Souleïman Kerimov, un milliardaire russe soumis à des sanctions européennes, sur lequel la justice française enquête depuis des années, a indiqué mardi le parquet de Nice.
"Nous avons été destinataires d'un signalement de Tracfin sur la situation de M. Kerimov", a indiqué à l'AFP un représentant du parquet, confirmant une information du quotidien Le Monde, tout en refusant de s'exprimer plus avant sur "une instruction en cours" que cette transmission est susceptible de relancer.
Cette procédure, instruite par un juge niçois, porte sur des faits de "blanchiment aggravé mettant en cause Souleïman Kerimov et son entourage", a rappelé le parquet tout en précisant que le milliardaire n'était à l'heure actuelle pas mis en examen.
Selon Le Monde, la note de Tracfin, en date du 10 juin, concerne des informations selon lesquelles le milliardaire russe serait le véritable bénéficiaire de quatre villas de la Côte d'Azur qu'il détiendrait à travers diverses sociétés écrans.
Le signalement de Tracfin ferait, selon le quotidien, directement référence à des révélations de la cellule investigation de Radio France que celle-ci aurait obtenues via des fuites de données en possession du Consortium international de journalistes d'investigation dont elle est partenaire.
Radio France avait notamment affirmé dans une enquête publiée en avril que la fille de M. Kerimov, Gulnara Kerimova, apparaissait au registre du commerce et des sociétés comme la propriétaire de plusieurs villas du cap d'Antibes suspectées d'appartenir à son père.
L'affaire Kerimov avait démarré en 2014 sur une banale planque de la brigade des stupéfiants. Des mouvements suspects d'argent liquide étaient repérés et la piste remontait jusqu'à l'oligarque russe, concernant notamment l'achat en 2008 de la villa "Hier" à Antibes pour 35 millions d'euros, un montant sous-déclaré comparé au prix de 127 millions réellement payé selon les enquêteurs.
Notaire, agent immobilier, avocat, administrateur: de nombreux acteurs locaux avaient été mis en examen et le sont pour certains toujours aujourd'hui.
En novembre 2017, l'arrestation à sa descente de jet à Nice du sénateur russe avait été vivement critiquée par Moscou. Un temps, il avait été assigné à résidence à Nice. Ses avocats étaient parvenus à faire annuler sa mise en examen avant que la justice ne relance l'affaire en mars 2019.
En 2017, lors de l'arrestation de M. Kerimov, le parquet de Nice estimait que le montant d'argent clandestin entré en France se situait entre 500 millions et 750 millions d'euros, à coup de valises à 20 millions d'euros permettant de blanchir en France de l'argent illicite.
Avec un patrimoine estimé à plus de 16 milliards de dollars par le classement Forbes 2020, M. Kerimov, originaire du Daguestan, est l'un des hommes les plus riches de Russie. Il figure sur la liste des personnes sous sanctions de l'Union européenne dont les avoirs doivent être gelés depuis le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
vxm/pr/or
Blanchiment de capitaux: une note de Tracfin relance l'affaire Kerimov #
Le parquet de Nice a reçu en juin un signalement de la cellule antiblanchiment française Tracfin concernant Souleïman Kerimov, un milliardaire russe soumis à des sanctions européennes, sur lequel la justice française enquête depuis des années, a indiqué mardi le parquet de Nice.
"Nous avons été destinataires d'un signalement de Tracfin sur la situation de M. Kerimov", a indiqué à l'AFP un représentant du parquet, confirmant une information du quotidien Le Monde, tout en refusant de s'exprimer plus avant sur "une instruction en cours" que cette transmission est susceptible de relancer.
Cette procédure, instruite par un juge niçois, porte sur des faits de "blanchiment aggravé mettant en cause Souleïman Kerimov et son entourage", a rappelé le parquet tout en précisant que le milliardaire n'était à l'heure actuelle pas mis en examen.
Selon Le Monde, la note de Tracfin, en date du 10 juin, concerne des informations selon lesquelles le milliardaire russe serait le véritable bénéficiaire de quatre villas de la Côte d'Azur qu'il détiendrait à travers diverses sociétés écrans.
Le signalement de Tracfin ferait, selon le quotidien, directement référence à des révélations de la cellule investigation de Radio France que celle-ci aurait obtenues via des fuites de données en possession du Consortium international de journalistes d'investigation dont elle est partenaire.
Radio France avait notamment affirmé dans une enquête publiée en avril que la fille de M. Kerimov, Gulnara Kerimova, apparaissait au registre du commerce et des sociétés comme la propriétaire de plusieurs villas du cap d'Antibes suspectées d'appartenir à son père.
L'affaire Kerimov avait démarré en 2014 sur une banale planque de la brigade des stupéfiants. Des mouvements suspects d'argent liquide étaient repérés et la piste remontait jusqu'à l'oligarque russe, concernant notamment l'achat en 2008 de la villa "Hier" à Antibes pour 35 millions d'euros, un montant sous-déclaré comparé au prix de 127 millions réellement payé selon les enquêteurs.
Notaire, agent immobilier, avocat, administrateur: de nombreux acteurs locaux avaient été mis en examen et le sont pour certains toujours aujourd'hui.
vxm/pr/or
Climat: le monde ne se prépare pas suffisamment au pire, alertent des scientifiques #
L'éventualité d'un enchaînement de catastrophes à cause du réchauffement de la planète est "dangereusement sous-exploré" par la communauté internationale, alertent des scientifiques dans une étude publiée mardi, appelant le monde à envisager le pire pour mieux s'y préparer.
Dans un article publié dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), les chercheurs affirment que trop peu de travaux ont été consacrés aux mécanismes susceptibles d'entraîner des risques "catastrophiques" et "irréversibles" pour l'humanité : par exemple, si les hausses de température sont pires que prévues ou si elles provoquent des cascades d'événements non-encore envisagés, voire les deux.
"C'est sur les scénarios qui comptent le plus que nous en savons le moins", écrit Luke Kemp, du Centre d'étude du risque existentiel de Cambridge.
Plus les recherches sur les points de basculement du climat de la Terre - comme la fonte irréversible des calottes glaciaires ou la perte de la forêt amazonienne - se multiplient, plus il devient nécessaire de prendre en compte les scénarios à haut risque dans la modélisation du climat, explique Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam sur les impacts climatiques et co-auteur.
"Les voies de la catastrophe ne se limitent pas aux impacts directs des températures élevées, tels que les événements météorologiques extrêmes. Les effets d'entraînement tels que les crises financières, les conflits et les nouvelles épidémies pourraient déclencher d'autres calamités, et entraver le rétablissement après des catastrophes potentielles telles que la guerre nucléaire", ajoute Luke Kemp.
L'équipe propose en réponse un programme de recherche pour aider les gouvernements à combattre les "quatre cavaliers" de "l'apocalypse climatique" : la famine et la malnutrition, les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les maladies à transmission vectorielle.
Les auteurs soulignent que les rapports scientifiques successifs des experts climat de l'ONU (Giec) se sont principalement concentrés sur les effets prévus d'un réchauffement de 1,5 à 2°C.
Mais les actions actuelles des gouvernements placent plutôt la Terre sur la trajectoire d'un réchauffement de 2,7 °C d'ici la fin du siècle, loin des 1,5 °C visés par l'accord de Paris en 2015.
L'étude suggère qu'une certaine tendance scientifique à "privilégier le moins pire scénario" a conduit à ne pas prêter suffisamment attention aux impacts potentiels d'un réchauffement de 3°C ou plus.
Ces chercheurs ont calculé que les zones de chaleur extrême - avec une température moyenne annuelle supérieure à 29 °C - pourraient concerner deux milliards de personnes d'ici à 2070.
Ces températures posent un risque majeur de "pannes de grenier" dues à des sécheresses comme celle qui frappe actuellement l'Europe occidentale et à des vagues de chaleur comme celle qui a frappé la récolte de blé en Inde en mars/avril.
pa-bl/laf/mla/dlm
La mort de Zawahiri ouvre une succession délicate pour Al-Qaïda #
Du Sahel au Pacifique, la mort d' Ayman al-Zawahiri dans une frappe américaine à Kaboul n'entamera pas les capacités des groupes affiliés à Al-Qaïda, mais ouvre une période de succession cruciale pour le réseau, selon des analystes.
Succédant en 2011 à Oussama ben Laden tué dans un raid américain au Pakistan, il a joué un rôle moteur dans le processus de décentralisation qui a permis à Al-Qaïda de survivre aux épreuves, indique à l'AFP Hans-Jakob Schindler, directeur de l'ONG Counter-Extremism Project (CEP), ancien expert des Nations unies sur le jihadisme.
"il a intégré au réseau d'importants nouveaux acteurs, comme les Shebab, qui contrôlent maintenant 30% de la Somalie, et a supervisé la formation en 2017 du Jnim (acronyme arabe du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, NDLR), nouvelle coalition d'Al-Qaïda en Afrique de l'Ouest", poursuit-il.
Zawahiri "n'était pas impliqué dans les décisions au quotidien du Jnim, des Shebab ou d'Abou Sayyaf aux Philippines" et sa mort ne changera donc rien à leurs plans, explique M. Schindler, "mais il faut une personnalité dotée d'une certaine prééminence parce que les chefs de chaque franchise devaient lui prêter allégeance".
"Par conséquent, le remplacer sera un défi", prévient-il.
Parmi les successeurs potentiels, les experts citent principalement deux autres Egyptiens, Saïf al-Adel, ancien lieutenant-colonel des Forces spéciales et figure de la vieille garde d'Al-Qaïda, signalé en Iran, et Abou Abdelkarim al-Masri, un dirigeant du groupe Houras al-Din, en Syrie.
"Contrairement à la situation d'après la mort d'Oussama ben Laden, une grande partie des dirigeants d'Al-Qaïda sont partis en Syrie, où beaucoup ont péri", souligne sur Twitter la directrice du centre américain de surveillance des sites jihadistes SITE, Rita Katz.
S'agissant de Saïf al-Adel, "des rumeurs le disent parti pour la Syrie après avoir été libéré de prison en Iran", ajoute-t-elle, reconnaissant la rareté des informations fiables.
"Bien que les effectifs d'Al-Qaïda aient été décimés au fil des ans, y compris via le débauchage par le groupe Etat islamique de nombre de ses membres dans les différents théâtres où les deux organisations opéraient, Zawahiri a tenu le cap", remarque le Soufan Center, centre de réflexion américain indépendant spécialisé, dans une note publiée mardi.
"Le choix du prochain chef en dira beaucoup sur les futurs plans d'Al-Qaïda", estime-t-il, relevant que "l'élimination ou la capture ces dernières années d'une myriade de lieutenants de la vieille garde laisse à Al-Qaïda un banc de plus en plus étroit de successeurs potentiels".
Les connivences présumées de Saïf al-Adel avec l'Iran, où il est présumé avoir passé la majeure partie des vingt dernières années, pourraient lui aliéner le soutien de la jeune garde d'Al-Qaïda et des tendances les plus violemment antichiites au sein du réseau, au profit de chefs jihadistes implantés en Syrie, comme Abou Abdelkarim al-Masri, selon la note.
Le Soufan Center souligne par ailleurs que la mort de Zawahiri à Kaboul jette un doute sur les assurances des talibans qui s'étaient engagés lors de l'accord de Doha avec les Etats-Unis en 2020 à ne plus tolérer la présence d'Al-Qaïda en Afghanistan : "elle suggère qu'il se sentait plus à l'aise pour se déplacer depuis le retrait militaire américain il y a un an".
Après un long silence médiatique en 2019 en 2020, qui suscitait même des spéculations sur son état de santé, voire son décès, il a subitement recommencé à diffuser des vidéos en septembre 2021, puis en novembre, en février dernier, et en avril, précise Hans-Jakob Schindler.
"Tout d'un coup, l'Afghanistan est retombé aux mains des talibans, et Zawahiri ne peut plus se taire!", ironise l'expert, pour qui la localisation de sa mort "confirme une bonne fois pour toutes que les talibans, comme dans les années 1990, sont prêts à accueillir et protéger Al-Qaïda".
sst/def
Le Pen réclame l'abandon des sanctions contre la Russie, qui "ne servent à rien" #
Marine Le Pen a réclamé mardi l'abandon des sanctions prises contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine car, selon elle, elles "ne servent strictement à rien", sauf à "faire souffrir" les Européens.
"Je souhaite" que les sanctions "disparaissent pour éviter à l'Europe de se retrouver face à un blackout, notamment concernant les importations de gaz", a déclaré la cheffe de file des députés RN au cours d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.
"Ces sanctions ne servent strictement à rien, si ce n'est à faire souffrir les peuples européens et, accessoirement, le peuple français", a-t-elle affirmé.
"Il faut être vraiment de mauvaise foi pour ne pas constater que, contrairement aux rodomontades de notre gouvernement, l'économie russe n'est pas à genoux et n'est pas en cessation de paiement", selon la députée du Pas-de-Calais. "Nous sommes beaucoup plus victimes de ces sanctions que ne l'est la Russie", qui "a trouvé d'autres clients" et qui "contourne les différents embargos", a ajouté la finaliste de la dernière présidentielle, en dénonçant "une succession d'échecs" de la part de l'Union européenne.
Le 1er juin, Marine Le Pen avait déjà mis en garde contre les "conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français" des six paquets de sanctions contre la Russie décidés par Bruxelles.
Pour elle, "la vraie sanction à l'égard de la Russie aurait été" de faire s'effondrer "les prix du gaz et du pétrole", ce qui "aurait beaucoup plus étranglé financièrement" ce pays.
pab-jri/ib/sp
En un an de présidence Raïssi, la répression s'est intensifiée en Iran #
Vague d'exécutions d'ampleur inédite depuis des années, arrestations massives de détracteurs de la République islamique, dont des cinéastes renommés : la première année de présidence d'Ebrahim Raïssi a été marquée par une répression tous azimuts, selon des militants iraniens des droits humains.
L'ancien chef ultra-conservateur de l'Autorité judiciaire confirme ainsi les craintes suscitées par son accession au pouvoir en août 2021, succédant au plus modéré Hassan Rohani.
D'autant plus que M. Raïssi et le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, doivent affronter une crise économique aigüe, largement due aux sanctions occidentales visant le programme nucléaire iranien, et une série de catastrophes, dont l'effondrement mortel d'un immeuble à Abadan (Sud) en mai, sur fond d'accusations d'incompétence et de corruption, qui a suscité une contestation inhabituelle.
"La répression actuelle est intimement liée à la multiplication des manifestations", affirme à l'AFP Ali Fathollah-Nejad, spécialiste de l'Iran à l'Université américaine de Beyrouth (AUB).
Le régime a tiré les leçons de la contestation nationale en décembre 2017 puis en novembre 2019 et, bien que les motivations des manifestations soient d'abord socio-économiques, "elles deviennent rapidement politiques et visent l'ensemble du système", souligne-t-il.
"Les manifestations de rue continuent à représenter une menace pour la stabilité du régime", précise M. Fathollah-Nejad.
L'augmentation du nombre d'exécutions en Iran, qualifiée par Amnesty International de "frénésie", est spectaculaire : elles ont doublé sur le premier semestre par rapport à la même période en 2021, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, qui a recensé 316 pendaisons en 2022.
Le régime a de plus procédé en juillet à sa première exécution publique depuis plus de deux ans.
Parmi les condamnés exécutés cette année figurent 10 femmes, indique IHR, dont trois le même jour, le 27 juillet, toutes pour le meurtre de leur mari.
L'Iran a également repris l'amputation des doigts de condamnés pour vol, un châtiment infligé à au moins deux d'entre eux depuis mai au moyen d'une guillotine spécialement installée à la prison d'Evine, à Téhéran, selon Amnesty.
"Les autorités utilisent ces vagues d'exécutions pour instiller la peur au sein de la société à des fins de dissuasion de toute manifestation antigouvernementale", estime le directeur d'IHR, Mahmood Amiry Moghaddam.
La contestation de la peine capitale en Iran - deuxième pays en nombre d'exécutions, juste derrière la Chine - fleurit pourtant sur les réseaux sociaux, exprimée par le hashtag "edam nakon" ("n'exécutez pas").
Une des voix de ce mouvement, le cinéaste Mohammad Rasoulof, lauréat de l'Ours d'or 2020 à Berlin pour son film "Le diable n'existe pas", a été arrêté en juillet pour avoir cosigné en mai une lettre ouverte exhortant les forces de sécurité à "déposer les armes" face à la colère contre "la corruption, le vol, l'incompétence et la répression".
Son camarade Jafar Panahi, étoile du cinéma iranien à l'étranger, venu s'enquérir de son sort, a ensuite été arrêté et envoyé à la prison d'Evine pour y purger une peine de six ans prononcée en 2010.
Des parents se battant pour la libération de victimes de la répression de novembre 2019 se sont également retrouvés derrière les barreaux.
Tara Sepehri Far, chercheuse sur l'Iran à Human Rights Watch (HRW), voit elle aussi dans ces récentes arrestations "des manoeuvres cyniques pour dissuader l'expression de l'indignation de la population face aux nombreux échecs du gouvernement", dénonçant "le réflexe répressif des autorités consistant à arrêter des critiques populaires".
Les représentants de la communauté bahaï, plus importante minorité religieuse non musulmane en Iran, dénoncent également une série d'arrestations depuis deux mois.
Par ailleurs, une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, parmi lesquels beaucoup de binationaux dont l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité, restent détenus ou bloqués dans le pays, selon le Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York.
Les ONG accusent Téhéran de les prendre en otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.
Si plusieurs ont bénéficié ces derniers mois d'aménagements de peine, voire de libérations, ce n'est pas le cas de Jamshid Sharmahd, un dissident irano-allemand capturé en août 2020 dans un pays du Golfe, selon sa famille. Accusé d'implication dans un attentat qui avait fait 14 morts en avril 2008, il est actuellement jugé à Téhéran.
Son procès devrait s'achever dans les prochaines semaines, il encourt la peine capitale.
sjw-sst/adc