Retraites: l'intersyndicale appelle à une journée de manifestation le 31 mars #
Augmentation des pensions, prise en charge de la perte d'autonomie, vaccins pour tous: neuf organisations syndicales et associations de retraités appellent à "une journée nationale de rassemblements, d'actions et de manifestations dans tous les territoires" le 31 mars.
Face au blocage des pensions, à l'augmentation de la fiscalité et à l'explosion des prix, "l'augmentation des pensions pour vivre décemment est une urgence", déclarent CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, Ensemble et solidaires, FGR-FP et LSR dans un communiqué commun.
Ces organisations syndicales et associations réclament également "une vaccination de toutes et de tous" et "la levée de la propriété privée sur les brevets de vaccins". Ainsi que la reconnaissance dans la branche maladie de la Sécurité sociale - avec un financement par les cotisations sociales - de la prise en charge de la perte d'autonomie.
lc/bfa/caz
SNCF: rassemblement pour soutenir des agents de maintenance en grève #
Plusieurs dizaines de personnes, réunies à l'appel de SUD-Rail, sont venues jeudi devant la gare du Nord, à Paris, soutenir des agents de la SNCF, chargés de la maintenance des voies, en grève depuis deux mois, a constaté une journaliste de l'AFP.
Avec cette mobilisation débutée le 18 janvier, à raison d'une heure de débrayage nocturne, ces cheminots réclament une amélioration de leurs salaires et conditions de travail, réalisé essentiellement de nuit, a indiqué à l'AFP Anasse Kazib, de SUD-Rail.
Le mouvement concerne une quarantaine de cheminots, dont une trentaine actuellement en grève, chargés de "l'entretien des voies de la gare, de la maintenance et de la surveillance du réseau", un travail "important pour la sécurité ferroviaire", exécuté par des agents dont le salaire oscille "entre 1.600 et 1.900 euros net, avec les primes, au minimum 1.200 euros sans les primes", a souligné M. Kazib.
"Ils ont travaillé pendant le confinement, et même encore plus que d'habitude car il y avait moins de trains en circulation", ce qui a permis de "rattraper du travail" en retard sur les voies, a-t-il ajouté. Ces agents n'ont "pas d'évolution salariale", "travaillent dans des tunnels envahis par les rats", rapportent chez eux "des punaises, des cafards", et utilisent "du matériel obsolète", a-t-il énuméré.
Au micro devant les manifestants, le syndicaliste promet que "cette bataille-là va se solder par une victoire". "La grève continue, elle ne fait que commencer", assure-t-il.
Entré à la SNCF en 2017, Younes Barberrih, "technicien de la voie ferrée" de 25 ans, est gréviste depuis le début du mouvement. "Notre directeur d'établissement nous a promis une prime. Un an après, pas de nouvelles, rien n'a bougé. On a décidé de débrayer. Pour nos conditions de travail et une compensation financière qu'on mérite", raconte-t-il à l'AFP.
Le conflit s'est aussi déplacé devant le tribunal judiciaire de Bobigny, qui a donné raison en référé à SUD-Rail la semaine dernière. Le syndicat poursuivait la direction qui avait modifié les plannings des grévistes, les affectant en travail de jour et les remplaçant la nuit par une entreprise extérieure.
Le tribunal a ordonné à la SNCF de "réaffecter les agents" concernés "sur leurs horaires habituels de travail" et de "ne pas affecter de jour plus d'agents" que prévu dans le planning "initial", selon l'ordonnance de référé consultée par l'AFP.
er/bfa/mpm
Un millier de salariés défilent à Roissy pour la défense de leurs emplois #
"Air France a eu sept milliards, tant mieux pour eux, mais nous aussi on a besoin d'aide". Un millier de bagagistes, agents d'entretiens et autres travailleurs de l'ombre de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle ont défilé jeudi sur la plateforme aéroportuaire, durement frappée par la crise du covid.
"C'est une bombe sociale qui s'annonce", insiste Abdelaziz Nacer, secrétaire général du syndicat des transports et des activités aéroportuaires sur les aéroports parisiens (Staaap).
Le 2 mars, invité de l'émission Quotidien, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet avançait le chiffre de 30.000 destructions d'emploi probables à Roissy-CDG sur les 90.000 que compte la plateforme.
Outre les mastodontes Air France et ADP qui ont chacun mis en place des plans sociaux conséquents, une myriade de sous-traitants, hôtels, ou petits commerces commencent eux aussi à licencier pour faire face à la crise.
"La sous-traitance, c'est la partie immergée de l'iceberg, sans sous-traitants, l'aéroport ne tourne pas", explique Abdelaziz Nacer. Il affirme qu'Il y a actuellement "plus de trente plans sociaux sur la table" et que 800 licenciements ont déjà eu lieu dans ces petites sociétés.
"Ce sont des salariés qui n'ont connu que ça, l'aérien, pendant 25 ou 30 ans", assure-t-il, précisant que beaucoup des personnes employées à Roissy vivent en Seine-Saint-Denis ou dans le Val d'Oise, des départements déjà très fragilisés sur le plan de l'emploi.
Dans le cortège, qui a défilé dans le froid depuis le terminal 2E à travers un aéroport déserté par ses passagers, des salariés de tous horizons.
Il y avait ceux de Servair, traiteur spécialisé dans la préparation de plateaux-repas et dont les salariés n'ont pas travaillé depuis un an; ceux du Hilton, dont l'établissement tourne à peine à 30% de ses capacités; ou encore de CBS, bagagiste en pleine déconfiture qui s'apprête à se séparer de près de la moitié de ses salariés.
"Au niveau bagagiste, ça va faire très mal", dit craindre Nicolas Huard, employé chez CBS. Sa société est en liquidation judiciaire et deux offres de reprise sont à l'étude, avec 195 voire 315 licenciements à la clef, sur 435.
"Chez Air France ou ADP, ils partent dans des conditions très avantageuse. Pour nous, ce sera les AGS (garantie des salaires) et le strict minimum", peste-t-il. "On est les premiers mais il y en aura d'autres après nous", prédit Nicolas Huard, annonçant "beaucoup de casse en 2021".
Chez Hilton, la direction veut supprimer 53 postes sur les 138 de l'hôtel. "C'est pas normal que l'État verse nos salaires et que derrière il y ait un PSE (plan de sauvegarde l'emploi)", s'indigne Mohamed Marni, élu CFDT au CSE et au chômage partiel avec 20% de salaire en moins depuis un an.
Il voit dans la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 "une aubaine" saisie par les patrons "pour dégraisser les effectifs et embaucher des personnes plus précaires et polyvalentes", afin de remplacer les anciens comme lui, qui travaille au Hilton depuis 20 ans.
Sur une banderole géante tendue devant la porte 17 du terminal 2E, la CGT de Servair interroge: "où vont les sept milliards d'euros ?", en référence aux aides de l'État accordées à Air France.
Nicolas Huard, dont la société CBS est sous contrat avec Air France jusqu'à novembre prochain, attend d'ailleurs un geste de la compagnie et un engagement sur le plus long terme.
Car malgré cette aide reçue, "Air France ne joue pas le jeu: ça fait 28 ans qu'on travaille pour eux et ils nous laissent tomber", lâche, dépité, le bagagiste.
agu/lum/dch
Marriott: 168 emplois menacés à l'hôtel Westin Vendôme #
Un plan de sauvegarde de l'emploi au sein du Westin Vendôme, prestigieux hôtel parisien de la galaxie Marriott, menace 168 des quelques 350 salariés, rassemblés pour le troisième jeudi d'affilée devant l'établissement pour manifester contre une direction accusée de faire la sourde oreille.
"Depuis l'annonce du PSE le 7 janvier, il n'y a aucune avancée. Nous n'avons eu aucune rencontre avec la direction", regrette David Kharoubi, délégué syndical suppléant (HCRCT-FO).
"C'est un hôtel administré par Marriott mais le propriétaire des murs c'est le fonds britannique Henderson Park depuis fin 2018, précise-t-il. Le nouveau propriétaire avait prévu de gros travaux nécessitant peut-être une fermeture totale temporaire mais c'est un hôtel qui fonctionne très bien sinon".
L'hôtel de 440 chambres a rouvert progressivement le 26 juin mais il est de nouveau fermé depuis le 18 novembre, le personnel étant en chômage partiel.
Ce jeudi, une cinquantaine de personnes se sont massées devant les portes de l'hôtel fermé, bombardées de confettis et recouvertes d'affiches, certaines tapant sur des casseroles.
"Henderson et Marriott main dans la main pour virer les salariés du jour au lendemain", était-il écrit sur l'une des affiches.
Les manifestants ont été rejoints par des salariés d'autres hôtels en difficultés comme le Méridien Etoile ou encore par une délégation de femmes de chambres de l'Ibis Batignolles, en grève depuis juillet 2019 pour obtenir leur intégration dans le groupe Accor.
"Tout le service d'hébergement va être licencié pour être confié à un sous-traitant. C'est inacceptable. Il faut se battre contre le bulldozer Marriott. Nous devons mener des actions communes pour faire reculer le patronat de l'hôtellerie", a déclaré Claude Levy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques).
"Selon notre expert comptable qui s'est entretenu hier avec un représentant d'Henderson Park, le PSE n'est pas justifié. Derrière ce PSE se cache quelque chose d'autre. On propose d'aller jeudi prochain dans un hôtel ouvert de la chaîne pour se faire plus entendre", a prévenu Yamina Bellhamer, secrétaire adjointe du CSE.
Selon elle, le député (LREM) Sylvain Maillard, passé par hasard devant l'hôtel lors du premier jeudi, a proposé de recevoir une délégation à l'Assemblée nationale.
"Pour la direction, l'activité ne reprendra pas avant 2024 et cela justifie le licenciement de 168 salariés", conclut Iba Konté, membre CFDT du CSE.
Interrogée, la direction de l'hôtel a fait savoir qu'elle ne commentait pas un PSE en cours.
cd/cel/caz
Strasbourg: manifestation contre l'implantation de Huawei en Alsace #
Environ 150 personnes, selon les organisateurs et la préfecture, ont manifesté jeudi devant le conseil régional du Grand Est à Strasbourg contre l'implantation prévue en 2023 en Alsace d'une usine Huawei, dénonçant les liens entre le géant chinois des télécoms et Pékin.
Les manifestants avaient répondu à l'appel d'associations de défense des droits de l'homme en Chine contre l'implantation à Brumath (Bas-Rhin) du premier site de production d'équipements hors de Chine de Huawei, consacré notamment à la 5G, qui devrait permettre la création à terme de 500 emplois directs.
Ils se sont rassemblés face au conseil régional, brandissant des drapeaux tibétains ou des pancartes proclamant "Huawei = persécution des Ouïghours" ou encore "Pas d'usine Huawei en Alsace".
Les équipements liés à la 5G "vont nécessiter le pillage de beaucoup de ressources naturelles", s'est inquiétée Brigitte Guiraud, présidente de l'Association Initiative Citoyenne, organisatrice du rassemblement.
Elle a pointé de possibles risques pour la "sécurité nationale", alors que l'implantation du site est prévue à proximité de sites militaires de renseignement.
"Huawei n'est pas une entreprise indépendante" car derrière, "il y a le régime du Parti communiste chinois", a-t-elle dit à l'AFP, dénonçant la répression par Pékin de la minorité musulmane des "Ouïghours, des Tibétains, des Mongols" ou celle des membres du mouvement spirituel Falun Gong.
Les manifestants ont adressé une "lettre ouverte" à Jean Rottner, le président LR de la Région Grand Est qui a beaucoup oeuvré pour la venue du géant chinois en Alsace.
Dans sa réponse consultée par l'AFP, M. Rottner leur a assuré être lui "aussi préoccupé" par la situation des Ouïghours. Il a annoncé un "moratoire" de la Région sur les "coopérations à venir avec la Chine".
Huawei n'a bénéficié "d'aucun traitement de faveur", a assuré M. Rottner, rappelant que le versement de la subvention publique promise n'aura lieu que si Huawei réalise ses "investissements industriels" en Alsace.
Dans un communiqué, Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, a appelé "à la fin de la répression" des Ouïghours et "à la prise en compte" de cette répression "dans les décisions publiques". L'élue s'était montrée réticente à l'implantation de Huawei près de Strasbourg, un temps évoquée, avant que le choix ne se porte sur Brumath.
Les manifestants devaient ensuite se rendre devant l'Institut Confucius de Strasbourg, l'un des 17 en France, qu'ils pointent comme un "outil de propagande et d'infiltration" de Pékin.
dsa/bdx/dch
Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé #
Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.
L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
Mercredi soir, pour éviter de nouvelles émeutes, un dispositif de maintien l'ordre exceptionnel avait été mis en place à Blois avec renforts de police, gendarmes mobiles, CRS.
"Il n'y a jamais eu de déploiement de cette ampleur. Pour l'instant, c'est calme. Nous avons des patrouilles permanentes", avait expliqué dans la soirée à l'AFP le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau. La nuit s'est finalement déroulée dans le calme.
Selon une source policière, le même dispositif sera de nouveau déployé jeudi soir.
mam-gvy/lg/nm
Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé (parquet) #
Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.
L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
mam-gvy/lg/nm
150 ans après, l'héritage compliqué de la Commune de Paris #
Elle est pour la gauche un rêve de République sociale, la pionnière de la révolution ouvrière. Pour la droite, un moment d'égarement de la rue et un épisode de violences. La Commune de Paris secoua le monde pendant 72 jours et se finit dans le sang. Il y a 150 ans. Elle fait encore débat aujourd'hui.
Le 18 mars 1871, excédés et affamés par le siège prussien, les habitants des quartiers populaires du Nord et de l'Est de Paris se révoltent contre le gouvernement de la IIIe République. Ils instaurent la "Commune de Paris" et adoptent plusieurs mesures emblématiques comme l'égalité salariale hommes-femmes ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Après 9 semaines de lutte, l'expérience des "Communards" est liquidée par les autorités, les "Versaillais", lors de la "Semaine sanglante", pour laquelle les estimations sérieuses varient, pour l'historien Eric Fournier, entre 7.000 et 20.000 morts.
Est-ce un "triste moment de guerre civile" comme le dit la droite parisienne ou "72 jours exceptionnels" d'avancées sociales quand le peuple se libère et se fédère, comme le pense la gauche radicale ?
"La droite n'est pas fière des massacres de la Semaine sanglante. La gauche parlementaire ne sait trop que faire d'un gouvernement qui fit sécession de l'Assemblée nationale (...) Il n'y a qu'à l'extrême gauche que l'événement est salué", résume l'historien Pierre Vesperini dans "Philosophie magazine".
Jeudi commence un programme de commémorations organisé notamment par la Mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo à la tête d'une coalition de gauche, au grand dam de la droite.
"Commémorer oui, célébrer non", dénonce l'élu de droite Rudolph Granier. "C'est quand même un moment où, dans Paris, des Parisiens ont été assassinés par d'autres Parisiens" estime un autre élu de droite, Antoine Beauquier à quelques jours du début des commémorations.
La gauche y voit elle le creuset de l'émancipation du prolétariat et "le premier modèle d'auto-organisation populaire", selon les mots du chef de file de l'extrême-gauche française, Jean-Luc Mélenchon.
"La Commune représente la plus importante présence dans l'histoire de France d'ouvriers dans une assemblée représentative", relève l'historienne Mathilde Larrère.
C'est cette prise en main par le prolétariat que loue la gauche révolutionnaire. "Le souvenir des combattants de la Commune n'est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l'est par le prolétariat du monde entier" écrivait Lénine en 1911. C'était "un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l'asservissement et l'exploitation" selon lui.
La Commune, ce ne furent certes pas les "Dix jours qui ébranlèrent le monde", selon la célèbre formule de John Reed pour qualifier la Révolution russe d'octobre 1917. Mais elle n'en fut pas moins un évènement mondial sur lequel les yeux des cinq continents se sont rivés.
"Ainsi la Commune occupe 75% des mots qui circulent sur le réseau de l'agence Reuters la semaine du 18 mars, ce qui signifie que l'attention est immédiate et non seulement liée à la semaine sanglante. Elle est donc suivie heure par heure dans toute l'Europe, mais bien au-delà, jusqu'en Inde ou en Australie ou aussi au Mexique ou aux Etats-Unis", explique l'historien Quentin Deluermoz, auteur de "Commune(s)" chez Seuil.
Aujourd'hui, l'héritage est incertain, même s'il est encore revendiqué sur certaines banderoles dans les rassemblements d'extrême gauche ou récemment chez certains "gilets jaunes", ce mouvement de révolte populaire qui a secoué la France en 2018 et 2019, donnant lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
"Ce qui est assez drôle, c'est que beaucoup du programme de la Commune de 1871 est devenu totalement courant et banal", relève l'historienne Alice de Charentenay.
L'historien Pierre Nora estime que quand le président Pompidou s'est incliné en 1971 devant le "mur des fédérés", au cimetière du Père Lachaise, cela signifiait que "la mémoire ouvrière était morte dans son inspiration révolutionnaire propre et qu'elle ne menaçait plus rien".
Pour autant, "beaucoup de gens (...) utilisent encore aujourd'hui" le slogan "La Commune n'est pas morte", estime Mme de Charentenay.
"Les +gilets jaunes+ sont en effet les descendants directs des Parisiens de 1871. Ici comme alors, on a affaire à un soulèvement de la misère - on veut vivre dignement -, et à un soulèvement éthico-politique - on veut la démocratie", estime M. Vesperini.
En face, le préfet de police Didier Lallement, figure de proue de l'action policière contre les Gilets Jaunes s'est lui-même comparé à celui qui a réprimé la Commune. Selon le journal Le Monde, il aurait un jour déclaré "Il faut avoir son Galliffet", en référence au général Gaston de Galliffet, entré dans l'Histoire pour avoir dirigé la répression de la "semaine sanglante".
Pour autant, malgré ces débats, malgré cette portée mondiale, la Commune reste relativement méconnue des Français, peu mise en valeur dans les programmes scolaires. "La Commune est un objet difficile, compliqué" dont l'enseignement incomplet traduit une "volonté d'oubli" et une "gêne".
bur-fz/cf/ia
Haïti: la Secrétaire générale de la Francophonie "préoccupée" par la situation sécuritaire #
La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo a fait part jeudi de sa "vive préoccupation" sur la situation sécuritaire en Haïti après que des policiers ont été tués dans une opération anti-gang et que le pays est secoué par des manifestations contre le pouvoir.
"La Secrétaire générale s'inquiète des menaces qui pèsent sur l'Etat de droit et sur le fonctionnement régulier des institutions", déclare Mme Mushikiwabo dans un communiqué.
Quatre policiers ont été tués vendredi dernier lors d'une intervention dans le quartier pauvre de Village de Dieu.
Mercredi, des agents ont occupé un commissariat de la capitale pour exprimer leur colère à la suite de cette opération tragique et ont demandé la libération de certains collègues qu'ils estimaient injustement arrêtés et incarcérés.
Mme Mushikiwabo "présente ses condoléances aux familles des policiers victimes il y a quelques jours de la terrible attaque à Village de Dieu, et appelle à ce que les responsables de cet acte criminel ainsi que de tous les actes de séquestration soient poursuivis et condamnés".
Le pays, le plus pauvre des Amériques, est par ailleurs secoué par des manifestations depuis plusieurs semaines qui dénonce les vélléités dictatoriales du pouvoir en place selon eux.
Le président Jovenel Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne qui affirme que son mandat est arrivé à terme le 7 février dernier.
Ce désaccord de date tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020. Isolé, le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante au sein de la population. Il a annoncé l'organisation du premier tour des élections présidentielles et législatives en septembre.
Dans son communiqué Louise Mushikiwabo appelle les "responsables politiques et les organisations de la société civile haïtiens à rechercher, par le dialogue, et dans un esprit de compromis, les voies et moyens qui permettront la tenue d'élections inclusives, libres, fiables et transparentes".
pid/fz/pz
Blois: après les violences, un début de nuit calme #
Aucun incident majeur n'a été constaté mercredi soir à Blois, au lendemain d'une nuit marquée par des violences urbaines, a-t-on appris de source policière.
Une interpellation a été effectuée et une voiture de la Brigade anticriminalité (Bac) a reçu de petits projectiles, selon cette même source.
Des policiers ont aussi saisi un bidon rempli d'essence dans une cave, a constaté un journaliste de l'AFP.
En lien avec le ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre avaient été déployées en grand nombre dans le quartier nord de Blois, afin d'éviter une deuxième nuit de violences.
"Il n'y a jamais eu de déploiement de cette ampleur. Pour l'instant, c'est calme. Nous avons des patrouilles permanentes", a expliqué à l'AFP le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau, dans la soirée.
Ainsi, plus de 200 hommes étaient sur le terrain dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué le directeur zonal Ouest de la sécurité publique, François Angelini. Un escadron de gendarmes mobiles, une compagnie de CRS, des policiers locaux, renforcées par des effectifs de l'Essonne, d'Orléans, Châteauroux et Le Mans, patrouillaient ainsi dans le nord de Blois mercredi soir.
Le quartier nord de Blois a connu plusieurs heures de violences urbaines dans la nuit de mardi à mercredi. Elles avaient été déclenchées après un accident provoqué par un véhicule en fuite, suite à un contrôle routier.
Si le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures, ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, ont été évacués en état d'urgence absolue.
Le mineur, transféré au CHU Trousseau de Tours, était toujours en urgence absolue mercredi soir.
Lors des violences, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
mam/gvy/ao
Déambulation festive des intermittents du spectacle à Montreuil (Seine-Saint-Denis) #
Aux sons des trompettes et des djembés, des intermittents du spectacle, accompagnés du public, ont déambulé mercredi dans les rues de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour "exiger la réouverture de tous les lieux de culture", a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans une ambiance festive, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi sous la banderole "No culture, No future" pour marquer un "triste anniversaire", un an après le début du premier confinement.
Les pancartes: "Rends l'art Jean", "Un homme sans culture, c'est comme un zèbre sans rayures" ont accompagné cette déambulation musicale jusqu'au théâtre de Montreuil, occupé depuis mardi par des étudiants en art.
"C'est un cri de colère pour sauver les artistes trop longtemps emmurés", a expliqué à l'AFP Natascha Rudolf, metteuse en scène en résidence au théâtre de la Noue à Montreuil.
"On a beau faire des (réunions vidéo par) Zoom, continuer à garder des liens, il y a beaucoup de tristesse et de manque", a confié cette intermittente du spectacle, qui bénéficie jusqu'au 31 août d'une prise en charge par l'assurance chômage au titre de "l'année blanche".
Pour l'artiste de 55 ans, il est possible de faire du théâtre "sans courir de risques. On peut se voir avec des masques, on peut avoir des pratiques en les adaptant et sans se toucher".
Masques, costumes de carnaval, sculptures géantes en papier mâché, les artistes ont ravi les badauds amusés à Montreuil où résident de nombreux intermittents du spectacle.
Déguisé en Pierrot de fortune, Olivier, danseur et chorégraphe, a avoué son incompréhension. "Tous les magasins sont ouverts, les mètres cubes d'un métro ne sont pas très importants, tandis que ceux d'un théâtre sont beaucoup plus grands". "Cela fait un an que tout est arrêté, on est en train de mourir sans la culture", a assuré cet intermittent de 54 ans dont les trois spectacles ont été reportés.
Le mouvement d'occupation des salles de spectacles a débuté le 4 mars par le théâtre de l'Odéon à Paris, et s'est depuis répandu dans plus de 45 salles, selon la CGT-Spectacle lundi.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, vivement critiquée par les manifestants, a jugé la semaine dernière "inutile" et "dangereuse" l'occupation des théâtres.
we/lbx/bma
Renault: les syndicats dénoncent un projet de "départs contraints" dans l'ingénierie #
Les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et SUD du centre technique de Renault à Lardy (Essonne) ont dénoncé mercredi un projet de "départs contraints" d'une "trentaine de salariés" de différents sites chargés de "la maintenance des moyens d'essais", que la direction veut "externaliser totalement", selon ces organisations.
"Cette fois, la ligne rouge est franchie!", protestent les quatre syndicats, opposés au "transfert" de ces salariés chez un sous-traitant. "L'ingénierie vend désormais ses salariés avec leur activité! Aujourd'hui, la maintenance et demain...?", s'inquiètent ces syndicats dans un tract commun.
Interrogée par l'AFP, la direction de Renault a répondu qu'elle ne ferait "pas de commentaire".
Les syndicats estiment de leur côté que Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie du constructeur automobile, "sort du bois et veut désormais imposer des départs contraints", alors qu'un accord de suppression de 2.500 postes dans l'ingénierie en France a été conclu en novembre, prévoyant des départs volontaires via des pré-retraites ou une rupture conventionnelle collective (RCC) ouverte jusqu'à l'automne prochain.
"Ce projet est un coup de couteau dans le dos", s'indignent les syndicats, en craignant que cette première externalisation ne soit "qu'un début".
Sur la trentaine de salariés évoqués dans le tract, "une vingtaine" travaillent au centre technique de Lardy et "une dizaine" dans celui d'Aubevoye (Eure), a précisé à l'AFP Guillaume Ribeyre, délégué syndical central CFE-CGC de Renault.
Si ce projet était confirmé, "on ne serait plus sur du départ volontaire mais sur du départ contraint. Ces salariés n'auraient pas le choix et ils ne bénéficieraient pas des mesures d'accompagnement de la RCC", a souligné M. Ribeyre, en ajoutant que ce dossier pourrait être "évoqué fin mars en CSE" (comité social et économique).
"Si les salariés désignés volontaires ne veulent pas partir, ils risquent le licenciement sans indemnités", alors que "le président de Renault Jean-Dominique Senard avait promis un plan +sans licenciements ni souffrance sociale+", a relevé Florent Grimaldi, responsable CGT à Lardy.
Pour dénoncer ce projet, les syndicats appellent les salariés à débrayer et à se rassembler à partir de 10H00 jeudi, à Lardy et Aubevoye.
Concernant la RCC, qui permet "1.900 départs maximum", actuellement "environ 300 départs ont été validés", soit un démarrage "encore un peu timide", a indiqué M. Ribeyre.
Fin mai 2020, Renault avait annoncé un plan de suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 au total en France.
er/cel/it
Les avocats "en défense de la défense" après l'expulsion d'un des leurs #
Des dizaines d'avocats se sont rassemblés "en défense de la défense" mercredi à travers la France, à Aix-en-Provence notamment, après l'expulsion d'un des leurs, Me Paul Sollacaro, par des policiers, une semaine plus tôt, devant le tribunal correctionnel de la ville.
"Je n'avais jamais vu ça en 40 ans de barre", a témoigné Me Benoît Hubert, venu devant le palais de justice d'Aix-en-Provence, en début d'après-midi, avec quelque 200 collègues de tout le sud de la France: "Nous sommes là en défense de la défense, si la voix de l'avocat n'est plus entendue, le justiciable n'est plus entendu".
Parmi les dizaines de robes noires à Aix, celle de Me Paul Sollacaro, fils du bâtonnier d'Ajaccio Antoine Sollacaro, assassiné en 2012 en Corse, une affaire dans laquelle des membres de la bande criminelle du "Petit Bar" sont mis en examen.
Une semaine après son expulsion de force, jeudi, alors qu'il assistait un prévenu dans un dossier de trafic de drogue, "la colère et le traumatisme sont toujours là", a-t-il assuré à la presse, en dénonçant "la violence judiciaro-policière".
"Je suis toujours autant révolté et scandalisé", a insisté l'avocat, qui a déposé plainte pour violences aggravées contre le magistrat qui l'a fait expulser, Marc Rivet, et contre les policiers qui l'ont traîné hors de la salle.
Son client ayant été testé positif au Covid-19, l'avocat du barreau de Nice avait demandé la disjonction de son cas. Une requête rejetée par le président d'audience, qui s'était également opposé à ce que le prévenu se présente devant le tribunal. Après de vifs échanges entre l'avocat et le magistrat, le président avait demandé l'intervention de la police pour l'expulser.
Parlant d'un "incident d'audience grave", le premier président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait reconnu dans un communiqué qu'ordonner l'éviction d'un avocat était "une décision rare et extrême, tout comme l'a été le comportement de l'avocat concerné".
"Ce qui est grave, c'est le contenu de ce communiqué", a répondu Me Sollacaro mercredi, en assurant qu'il "rapporte des mensonges" et qu'il allait saisir le Conseil supérieur de la magistrature.
"A ma connaissance, c'est la première fois de l'histoire moderne que ça se passe comme ça, depuis que les droits de la défense sont consacrés", a plaidé le bâtonnier de Besançon, Me Mikaël Le Dennat
Le gouvernement a annoncé mardi la saisine de l'Inspection générale de la Justice. "Les conclusions" de cette enquête "devront être remises dans une quinzaine de jours au plus tard", a assuré le porte-parole du gouvernement.
ol-bur/jp/bma
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
Camion lancé contre les forces de l'ordre, supermarché vandalisé: Blois a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi, ouvert moins d'une semaine plus tôt, qui a été dégradé: des habitants, venus faire leurs courses mercredi matin, étaient consternés.
"Nous sommes terriblement en colère, on a besoin de ce commerce. Huit jours après son ouverture, il est déjà détruit. On a l'impression d'être punis alors qu'on n'a rien fait", a regretté Marie-Claude, une habitante du quartier.
Mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans le calme dans les quartiers nord de cette ville de 46.000 habitants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Tout a commencé mardi vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle routier de la Brigade anticriminalité (Bac). Le véhicule a pris la fuite et les policiers se sont alors lancés à sa poursuite, selon le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier.
Devant les risques pris par le conducteur, les policiers mettent un terme à la poursuite, mais "le véhicule franchit un nouveau feu rouge" et percute deux autres voitures. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, sont évacués en état d'urgence absolue.
Selon plusieurs sources, ils ne portaient pas de ceinture de sécurité au moment du choc.
Le mineur a été transféré au CHU Trousseau de Tours, en urgence absolue. État dans lequel il était toujours mercredi midi. Le majeur était lui toujours en soins à l'hôpital de Blois, dans l'attente d'un état de santé compatible avec une garde à vue.
"J'affirme qu'il n'y a jamais eu d'usage des armes par les policiers de Blois" pour arrêter le véhicule, a assuré M. Chevallier lors d'une conférence de presse.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
Un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes s'est formé mardi soir sur les lieux de l'accident et ce n'est que plus tard que la situation a dégénéré avec, selon les autorités, une centaine d'émeutiers.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée et certains émeutiers volent un fourgon "sans faire usage de la force", selon le procureur. L'un d'eux prend le volant, le lance vers les forces de l'ordre et les pompiers, puis saute du véhicule.
Les policiers font alors feu à douze reprises pour tenter de l'arrêter. Le camion termine sa course "dans une haie végétale", sans faire de blessé, a précisé le procureur.
"Un camion est arrivé, il a commencé à foncer vers la police", a raconté Hounir, un jeune homme témoin de la scène. "La police a commencé à stresser, elle a eu peur, et là, pan, pan, pan!"
De nombreuses vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié, un hélicoptère de la gendarmerie. Mais celle de ce camion fonçant vers les forces de l'ordre a particulièrement marqué les esprits. Un acte qualifié d'"inacceptable" et d'"incroyable", par le préfet du Loir-et-Cher François Pesneau.
Le procureur a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire d'Orléans, pour tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Deux autres enquêtes de flagrance ont été confiées aux policiers de Blois. L'une pour "refus d'obtempérer aggravé" concerne le volet de l'accident, l'autre concerne "l'aspect violences urbaines".
Pour mettre un termes à ces violences, des policiers de Châteauroux, Tours, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort dans la nuit. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux et une antenne du GIGN, (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place.
Le calme est revenu peu après 01H00. Les forces de l'ordre n'ont fait état d'aucun blessé et n'ont réalisé aucune interpellation.
"La priorité, c'est le retour au calme de façon durable", a affirmé le préfet, qui a décidé, en accord avec le cabinet du ministre de l'Intérieur, de déployer un dispositif "impressionnant" mercredi soir.
"De tels événements ne s'étaient pas produits depuis l'automne 2014", a souligné le maire de Blois Marc Gricourt (PS), en appelant au calme après des "faits de violence (...) inexcusables".
"Toute la soirée, des rumeurs, parfois extravagantes, ont défilé sur les réseaux sociaux, ces dernières n'ont évidemment pas concouru ni au calme, ni à la vérité", a dénoncé M. Gricourt.
Deux escadrons de gendarmes mobiles, des renforts des Bac de Tours, du Mans et Châteauroux seront ainsi mobilisés en soirée. "L'objectif est que le déploiement des forces empêchent de contrevenir au couvre-feu à 18h00", a expliqué le préfet, évoquant "au moins 300" membres des forces de l'ordre sur le terrain.
sm-pvt-aag-mam/gvy/mas/pb
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
"Wesh man, Blois c'est Los Angeles!" Supermarché vandalisé, station-service incendiée: le chef-lieu du Loir-et-Cher a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi dégradé, ouvert moins d'une semaine plus tôt. Des habitants, venus faire leurs courses, consternés. Plus connue pour son château royal, la ville de Blois a connu une nuit de violences urbaines peu fréquentes pour une commune de cette taille (46.000 habitants).
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle de la Brigade anticriminalité (Bac) dans les quartiers nord de la ville. Le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon une source policière. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
"Contrairement aux rumeurs, il n'a pas été fait usage d'armes à feu pour intercepter le véhicule", a précisé le maire de Blois Marc Gricourt (PS) dans un communiqué.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. De source proche du dossier, ils sont tous deux connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines éclatent dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés. Un supermarché Aldi est endommagé par l'incendie d'une voiture garée à proximité et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée. Puis un camion de livraison est attaqué par des émeutiers. L'un d'eux prend le volant et le lance vers les policiers et les pompiers, sautant juste avant le choc. Les policiers font feu pour tenter de l'arrêter.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier.
"De tels événements ne s'étaient pas produits depuis l'automne 2014", a souligné le maire, en appelant au calme après des "faits de violence (...) inexcusables".
"Toute la soirée, des rumeurs, parfois extravagantes, ont défilé sur les réseaux sociaux, ces dernières n'ont évidemment pas concouru ni au calme, ni à la vérité", a dénoncé M. Gricourt.
De nombreuses vidéos des violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié ou l'hélicoptère de la gendarmerie survolant la ville. "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!", commente un internaute sur une des vidéos, comparant la scène au jeu vidéo Grand Theft Auto.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Et mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans les quartiers nord, sans incident, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une conférence de presse du procureur et du préfet était prévue à 11H30 à la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-pvt-aag-mam/gvy/sp
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
"Wesh man, Blois c'est Los Angeles!" Supermarché vandalisé, station-service incendiée: le chef-lieu du Loir-et-Cher a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi dégradé, ouvert moins d'une semaine plus tôt. Des habitants, venus faire leurs courses, consternés. Plus connue pour son château royal, la ville de Blois a connu dans la nuit de mardi à mercredi une nuit de violences urbaines peu fréquentes pour une commune de cette taille (46.000 habitants).
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle de la Brigade anticriminalité (Bac) dans les quartiers nord de la ville. Le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon une source policière. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. De source proche du dossier, ils sont tous deux connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines éclatent dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés. Un supermarché Aldi est endommagé par l'incendie d'une voiture garée à proximité et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée. Puis un camion de livraison est attaqué par des émeutiers. L'un d'eux prend le volant et le lance vers les policiers et les pompiers, sautant juste avant le choc. Les policiers font feu pour tenter de l'arrêter.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier.
De nombreuses vidéos des violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié ou l'hélicoptère de la gendarmerie survolant la ville. "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!", commente un internaute sur une des vidéos, comparant la scène au jeu vidéo Grand Theft Auto.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Et mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans les quartiers nord, sans incident, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une conférence de presse du procureur et du préfet doit se tenir à 11H30 à la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-pvt-aag-mam/gvy/sp
Nuit de violences urbaines à Blois après un accident de la route #
Supermarché vandalisé, crèche dégradée et station-service incendiée: la nuit de mardi à mercredi a été marquée par de nombreuses violences urbaines dans un quartier de Blois, après un refus d'obtempérer suivi d'un accident de la route, a-t-on appris de source policière.
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer: le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon la même source. Le conducteur s'enfuit tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. Le refus d'obtempérer est intervenu lors d'un contrôle de la brigade anticriminalité (BAC), a-t-elle précisé.
De source proche du dossier, les deux blessés sont connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux véhicules percutés, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines ont éclaté dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés.
Un supermarché Aldi a été vandalisé et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station service Avia a été incendiée. Puis un camion de livraison a été attaqué par des émeutiers. L'un d'eux l'a lancé à vive allure vers les policiers, sautant juste avant le choc. Les policiers ont fait feu.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de Blois Frédéric Chevallier.
Une conférence de presse du procureur et du préfet doit se tenir dans la journée.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-mam-aag-gvy/db/sp
Nuit de violences urbaines à Blois après un accident de la route #
Supermarché vandalisé, crèche dégradée et station-service incendiée: la nuit de mardi à mercredi a été marquée par de nombreuses violences urbaines à Blois, après un refus d'obtempérer suivi d'un accident de la route, a-t-on appris de source policière.
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer: le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon la même source. Le conducteur s'enfuit tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. Le refus d'obtempérer est intervenu lors d'un contrôle de la brigade anticriminalité (BAC), a-t-elle précisé.
De source proche du dossier, les deux blessés sont connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux véhicules percutés, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines ont éclaté dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés.
Un supermarché Aldi a été vandalisé et une crèche dégradée.
Des gendarmes et des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort.
Vers 23H00, une station service Avia a été incendiée. Puis un camion de livraison a été attaqué par des émeutiers. L'un d'eux l'a lancé à vive allure vers les policiers, sautant juste avant le choc. Les policiers ont fait feu.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Il n'y a pas eu d'interpellations.
Contacté, le parquet de Blois n'était pas joignable dans l'immédiat.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-mam-aag/gvy/sp
Au tribunal de Lyon, boycott "bon enfant" d'Israël ou "dérive antisémite" ? #
"Peut-on mettre en cause une société au nom d'un débat géopolitique ?": à Lyon, la directrice de publication du site Europalestine était assignée par l'entreprise pharmaceutique israélienne Teva pour avoir relayé un appel au boycott lancé dans cette ville par des militants de la cause palestinienne.
"Je ne vois pas ce qu'on me reproche", affirme à la barre Olivia Zemor, dont une centaine de soutiens sont restés aux portes de la salle d'audience, pandémie oblige.
L'ancienne journaliste comparaît devant le tribunal correctionnel pour diffamation et incitation à la discrimination économique après avoir fait état sur son site, sous le titre "Teva, on n'en veut pas", de l'action de militants lyonnais pro-palestiniens devant la plus grande pharmacie de cette ville en 2016.
La société Teva Santé, implantée en France et dont la maison-mère a son siège en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques.
Vêtus de sweats verts sur lesquels on pouvait lire "Free Palestine" et "Boycott Israël", des activistes avaient incité les consommateurs à ne pas acheter de médicaments produits par Teva et à placer des autocollants de refus de la marque sur leur Carte vitale.
L'initiative s'inscrivait dans le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions"), une campagne mondiale de boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël, visant à obtenir la fin de l'occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens.
"Une action bon enfant" relevant d'une "démarche citoyenne", selon le président du collectif 69 de soutien palestinien, cité comme témoin. "Des attitudes qui nourrissent le nouvel antisémitisme", avance plutôt Franck Serfati, avocat du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, qui, avec deux autres associations pro-israéliennes, s'est constitué partie civile. Il évoque le spectre des tueries de l'Hypercacher et de l'école Ozar Hatorah, "des crimes commis au nom de cet idéal politique".
"Jusqu'à quand va-t-on jouer à ça ?", s'indigne Mme Zemor dont "une partie de la famille n'est jamais revenue des camps". "J'ai boycotté les produits thaïlandais à l'époque où ce pays faisait travailler des enfants et on ne m'a jamais dit que je discriminais à raison de l'appartenance à une nation", se défend-elle.
Pour Dominique Cochain, qui a assisté dans d'autres procès Olivia Zemor, "les parties civiles sont dans une démarche harcelante et contraire à la liberté d'expression".
Un médecin de Villeurbanne dit de son côté avoir refusé les Cartes vitales anti-Teva, redécorées avec les autocollants distribués par les militants qui en revendiquent 300.000 dans tout le pays. "Je ne veux pas de la politisation du système de santé", explique ce témoin au tribunal. Le praticien propose plutôt aux patients une feuille de soins. L'un d'eux filme la scène avant de le livrer à la vindicte sur Facebook. Titrée "Médecin juif refuse la carte vitale", la vidéo donne lieu à de nombreux commentaires antisémites.
"Je suis dépassé par ce débat", recentre Me Frédéric Jeannin qui plaide pour Teva qui "paie ses impôts en France et dont les médicaments génériques permettent à l'assurance maladie de faire 275 millions d'euros d'économie par an", quand ses contempteurs l'accusent de financer Tsahal.
L'affaire, qui aurait initialement dû être jugée lors du premier confinement, a été plaidée après qu'en juin dernier un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France dans une affaire similaire (des militants s'étaient infiltrés dans un supermarché d'Alsace pour y appeler au boycott de produits israéliens).
La CEDH avait alors estimée que les faits "relevaient de l'expression politique et militante", ce que n'ont pas manqué de rappeler les avocats de la défense.
Au terme de 7 heures d'audience, le procureur a requis une amende 2.000 euros à l'encontre d'Olivia Zemor. Décision des juges attendue le 18 mai.
ari/fga/ao
"Sécurité globale": plusieurs centaines de manifestants réunis en France #
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi dans le calme en France pour réclamer le retrait de la proposition de loi "Sécurité globale", qu'ils jugent liberticide et dont l'examen par le Sénat vient de débuter, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Paris, les manifestants étaient réunis devant la Haute assemblée, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Démocratie matraquée", "Police floutée, justice aveugle". Plusieurs élus étaient également présents, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa, le sénateur communiste Pierre Laurent ou le député LFI Eric Coquerel.
Dans le cadre d'une semaine de mobilisation, d'autres rassemblements étaient organisés dans plusieurs villes.
A Nantes, selon le décompte de la police, 500 personnes ont défilé mardi après-midi de la préfecture au Théâtre Graslin, occupé depuis près d'une semaine par des intermittents dans le cadre du mouvement national d'occupation des lieux culturels.
Rassemblement également dans le calme à Rennes où une vingtaine de personnes se sont réunies devant la permanence de la sénatrice PS d'Ille-et-Vilaine Sylvie Robert, pour dire non au texte mais aussi au fichage des syndicalistes.
Les manifestants répondaient à l'appel de la coordination Stop loi sécurité globale, mobilisée depuis novembre à l'initiative des syndicats de journalistes et de la Ligue des droits de l'homme, rejoints par diverses organisations de défense des libertés et des "gilets jaunes".
Ce texte est "attentatoire aux libertés fondamentales, à la liberté d'informer et d'être informé", a résumé devant la foule parisienne Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ).
Déjà adoptée par les députés, cette proposition de loi très controversée, notamment pour son article 24 qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, est examinée dès mardi en première lecture au Sénat.
Des centaines d'amendements ont été déposés et l'article 24 a été totalement réécrit en commission.
Mais pour le collectif, la proposition de loi est irrécupérable.
"L'ensemble de la loi élargit de manière indiscriminée les pouvoirs de surveillance de la police, en généralisant l'usage des drones et de caméras-piétons, dispositifs pouvant être reliés à des logiciels de reconnaissance faciale qui annihilent toute notion de vie privée dans l'espace public", souligne la coordination.
Ce texte, "avec le projet de loi +confortant les principes de la République+, les décrets élargissant le fichage politique ou les récentes attaques contre les libertés académiques, est le symbole d'une évolution d'un Etat de droit vers un Etat de police", plaident les membres du collectif.
La dernière mobilisation nationale contre le projet de loi, le 30 janvier, a rassemblé 32.770 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, "plusieurs dizaines de milliers" selon la coordination.
La plus importante journée de mobilisation, le 28 novembre, avait rassemblé 500.000 personnes dans le pays selon la coordination, 133.000 selon le gouvernement.
lg-ac-faa-cgu/abb/dch
"Sécurité globale": des centaines de personnes réunies devant le Sénat #
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi devant le Sénat à Paris pour réclamer le retrait de la proposition de loi "Sécurité globale", qu'ils jugent liberticide et dont l'examen par la Haute assemblée vient de débuter, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les manifestants brandissaient dans le calme des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Démocratie matraquée", "Police floutée, justice aveugle". Plusieurs élus étaient également présents, dont la sénatrice écologiste Esther Benbassa, le sénateur communiste Pierre Laurent ou le député LFI Éric Coquerel.
Ils répondaient à l'appel de la coordination Stop loi sécurité globale, mobilisée depuis novembre à l'initiative des syndicats de journalistes et de la Ligue des droits de l'homme, rejoints par diverses organisations de défense des libertés et des "gilets jaunes".
Ce texte est "attentatoire aux libertés fondamentales, à la liberté d'informer et d'être informé", a résumé devant la foule Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ).
Dans le cadre d'une semaine de mobilisation, d'autres rassemblements étaient organisés mardi dans plusieurs villes, notamment à Rennes, où une vingtaine de personnes se sont réunies également dans le calme devant la permanence de la sénatrice PS d'Ille-et-Vilaine Sylvie Robert, pour dire non au texte mais aussi au fichage des syndicalistes.
Déjà adoptée par les députés, cette proposition de loi très controversée, notamment pour son article 24 qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, est examinée dès mardi en première lecture au Sénat.
Des centaines d'amendements ont été déposés et l'article 24 a été totalement réécrit en commission.
Mais pour le collectif, la proposition de loi est irrécupérable.
"L'ensemble de la loi élargit de manière indiscriminée les pouvoirs de surveillance de la police, en généralisant l'usage des drones et de caméras-piétons, dispositifs pouvant être reliés à des logiciels de reconnaissance faciale qui annihilent toute notion de vie privée dans l'espace public", souligne la coordination.
Ce texte, "avec le projet de loi +confortant les principes de la République+, les décrets élargissant le fichage politique ou les récentes attaques contre les libertés académiques, est le symbole d'une évolution d'un Etat de droit vers un Etat de police", plaident les membres du collectif.
La dernière mobilisation nationale contre le projet de loi, le 30 janvier, a rassemblé 32.770 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, "plusieurs dizaines de milliers" selon la coordination.
La plus importante journée de mobilisation, le 28 novembre, avait rassemblé 500.000 personnes dans le pays selon la coordination, 133.000 selon le gouvernement.
lg-ac/cgu/may/dch
Plusieurs centaines d'étudiants manifestent en France contre la précarité #
Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi en France, notamment à Paris, Bordeaux, Lille ou Lyon, à l'appel d'une dizaine d'organisations syndicales et politiques de gauche, pour réclamer un plan d'urgence de lutte contre la précarité étudiante.
A Paris, quelques centaines de personnes se sont retrouvées dans le calme pour aller des alentours du ministère du Travail aux abords du ministère de l'Enseignement supérieur. Sur une large banderole en tête de cortège on pouvait lire: "nous ne serons pas la génération sacrifiée, exigeons un droit à l'avenir".
"Les étudiants continuent d'être ignorés du gouvernement et quand Jean Castex dit il y a deux jours qu'il a largement mis les moyens sur les jeunes, c'est inadmissible. On demande concrètement un retour en cours à 50% et non à 20%, un cadrage de nos examens pour savoir comment on va être évalués et surtout un plan de 1,5 milliard d'euros pour lutter contre cette précarité", a lancé en début de manifestation la présidente de l'Unef Mélanie Luce devant la presse.
Elle décrit "des jeunes qui continuent de faire la queue aux distributions alimentaires, qui dorment dans leur voiture car ils n'ont plus de logement". "On a donc besoin de vraies mesures car jusqu'ici le gouvernement ne nous a donné qu'une seule aide de 150 euros, qui correspond donc à 12,50 euros par mois", a-t-elle regretté.
A ses côtés, Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France a évoqué "des milliers d'étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté". Selon lui "un étudiant sur 6 a dû arrêter ses études car il jongle entre précarité et petits boulots".
"Nous demandons le renforcement du système de bourses et surtout la mise en place d'un revenu étudiant pour l'ensemble des étudiants pour les sortir durablement de la précarité", a-t-il ajouté.
A Lyon, environ 250 personnes ont défilé en milieu de journée à l'appel de l'Unef et de plusieurs partis de gauche, selon la préfecture.
A Bordeaux, une centaine de personnes se sont rassemblées place de la Victoire à l'occasion d'une "fête de la génération sacrifiée".
"Il y a beaucoup de détresse psychologique et de décrochage scolaire à l'université. La perspective de se lever et de passer la journée devant son ordinateur, ça n'est plus possible", a expliqué Tristan Marin Barbosa, 19 ans, en deuxième année de psychologie.
A Lille, entre 200 et 300 jeunes se sont rassemblés face à la préfecture avant de défiler dans plusieurs rues de la ville, derrière une banderole clamant "jeunesse précaire, jeunes en colère".
"Je viens dire ma lassitude, mon ras-le-bol de Zoom. On n'est pas des machines, on n'en peut plus de rester cloîtrés. On est tous en train de craquer, d'abandonner. On ouvre l'ordi, on se met à pleurer", déplore Lisa, étudiante en droit de 19 ans.
A Toulouse, quelques dizaines de manifestants se sont mobilisés. Dans la petite foule, Samya Molthar, 23 ans, étudiante en première année de licence de Sciences politiques déplore "qu'une partie des étudiants vivent de la charité". "Financièrement, c'est de plus en plus compliqué. J'ai passé des semaines à essayer de trouver un boulot. Vivre, se loger avec 400 euros, c'est pas possible".
asm-leo-mb-hj-eva/pga/or
Salaires, emploi, mission: la fonction publique appelée à la mobilisation le 6 avril #
Quatre syndicats de la fonction publique, CGT, FA-FP, FSU et Solidaires appellent mardi à une journée d'action nationale le 6 avril associant agents publics, citoyens et élus, "pour les salaires, l'emploi et les missions publiques".
"Sur nombre d'enjeux fondamentaux, le président de la République et le gouvernement maintiennent un cap gravement préjudiciable à la fonction publique", déclarent les syndicats dans un communiqué commun.
Ils revendiquent "l'abrogation" de "la loi de transformation de la fonction publique attentatoire à la démocratie sociale, porteuse d'accroissement de la précarité, d'allongement de la durée du temps de travail et, plus globalement, qui remet en cause le statut général" des agents publics, selon eux.
Ils réclament aussi "la défense et le renforcement du statut général des fonctionnaires (...) garantissant aux citoyens et aux usagers la mise en oeuvre d'un service public impartial", des "moyens budgétaires nécessaires à l'accomplissement effectif de toutes les missions", "l'arrêt des suppressions d'emplois, la mise en oeuvre d'un plan pluriannuel de recrutement de fonctionnaires" et le "dégel immédiat de la valeur du point d'indice" qui sert à calculer la rémunération des agents publics et qui est gelé depuis 12 ans.
"C'est dans ce sens que nos organisations syndicales réitèrent leur demande d'ouverture d'une négociation salariale dans la fonction publique comme outil de l'égalité au sein de la société", rappellent-ils, estimant que la crise sanitaire "a de nouveau confirmé le rôle irremplaçable de la fonction publique".
Selon Benoît Teste (FSU), les modalités concrètes de cette "première journée de mobilisations" ne sont "pas encore arrêtées" et pourront prendre la forme de "manifestations, rassemblements voire grèves ainsi que toute autre forme d'action choisie par les agents, citoyens et élus qui luttent pour la défense, la reconquête et le développement des services publics et de la fonction publique".
ls/cel/nm
La maison de la culture de Grenoble occupée #
Dans le sillage du mouvement national, la maison de la culture de Grenoble, la MC2, est occupée depuis mardi midi par des manifestants qui réclament la réouverture des lieux culturels, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Ils se sont installés dans le hall, ça se passe bien", a confirmé la direction de la MC2, qui décrit une ambiance "bon enfant", avec une cinquantaine de personnes restées à l'intérieur.
"On est parti pour durer", explique Ienisseï Teicher, une danseuse de 42 ans.
Pour l'occupation, une jauge de 50 personnes à l'intérieur la journée et 10 la nuit a été négociée avec le directeur, assure-t-elle: "on s'est engagé à respecter les lieux et les consignes sanitaires".
"On meurt, et même pas sur scène", "rendez-nous nos théâtres", "En attendant Bachelot", pouvait-on lire sur des pancartes.
L'occupation a été votée à l'issue d'une manifestation pour la culture organisée devant la MC2 à midi, indique à l'AFP Ienisseï Teicher, confirmant une information de France Bleu Isère.
"Ce mouvement ne s'arrêtera pas tant que le gouvernement ne reculera pas sur la question de la réforme de l'assurance chômage", ajoute Michel Szempruch, réalisateur et membre du syndicat SPIAC-CGT selon lequel "tous les précaires vont être en difficulté, c'est un scandale absolu."
L'espace Malraux, à Chambéry (Savoie), est également occupé depuis lundi soir, et une centaine de personnes s'y sont rassemblées mardi, a indiqué à l'AFP la direction, confirmant une information de France 3 Alpes.
Le mouvement d'occupation des salles de spectacles a débuté le 4 mars par le théâtre de l'Odéon à Paris, et s'est depuis répandu dans plus de 45 salles, selon la CGT Spectacle lundi.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, vivement critiquée par les manifestants, avait jugé la semaine dernière "inutile" et "dangereuse" l'occupation des théâtres.
bp-ube/cca/dch
La Poste: en grève dans les Hauts-de-Seine, les facteurs manifestent #
Appelés à la grève en Ile-de-France et particulièrement dans les Hauts-de-Seine, environ 200 facteurs ont manifesté mardi devant le siège de La Poste à Paris pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, a constaté l'AFP.
"Cette journée est un succès, s'est réjoui Gaël Quirante, secrétaire départemental SUD Poste 92. Dans le département, on a repris des habitudes de piquets de grève et il y a entre 60 et 70% de grévistes".
Selon le groupe, "82% des postiers de la direction Courrier-Colis des Hauts-de-Seine avaient assuré leurs missions".
Le préavis reconductible a été lancé par l'intersyndicale CGT, FO et SUD-PTT du département, qui ne s'était plus rassemblée depuis 11 ans.
Renforcés par d'autres délégations d'Ile-de-France (Paris, Val d'Oise, Yvelines) et de régions (Nord, Gironde, Vienne), les grévistes ont rejoint depuis Issy-les Moulineaux, le siège national de La Poste en périphérie de Paris.
A l'origine de plusieurs conflits durs avec leur direction, les syndicats alto-séquanais dénoncent une "dégradation continue des conditions de travail" aggravée selon eux par les réorganisations "depuis le début de la crise sanitaire".
"En plein Covid et alors que la boîte a fait 2,1 milliards d'euros de bénéfices, on ne peut pas avoir zéro prime d'intéressement", a poursuivi M. Quirante, accusé d'avoir séquestré des cadres du groupe en 2010.
Son licenciement en mars 2018, autorisé contre l'avis de l'inspection du travail par la ministre du Travail d'alors, a été validé fin janvier par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
Les syndicats accusent les projets de réorganisation d'être responsables de la suppression d'emplois, de repos et de tournées.
"Cette politique va se traduire par de nouveaux drames, des suicides, a alerté Christophe Massé, représentant CGT de la Vienne. Dans les dix ans à venir, cela pourrait se traduire par la suppression de deux emplois sur trois dans la branche courrier".
"La Poste fait face depuis plusieurs années à une mutation profonde de son environnement, marquée par une baisse continue du courrier, a réagi la direction dans un communiqué. Certains sites postaux des Hauts-de-Seine peuvent être concernés par un projet d'adaptation de leur organisation".
"Ces projets sont systématiquement conduits dans le respect du dialogue social et sans aucun licenciement", a assuré La Poste.
"La Poste est un service public de haut niveau mais comme tous elle est aussi confrontée à des enjeux de développement numérique couplé à la baisse du trafic courrier dont découle une dégradation de sa situation financière", a reconnu lors des Questions au gouvernement Olivia Grégoire.
La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale en a profité pour indiquer que le gouvernement partagerait "d'ici la fin du mois de mars" les conclusions d'une mission confiée à l'ancien député Jean Launay pour explorer des pistes permettant de "limiter le déficit du service universel postal".
La Poste vient d'annoncer un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros en 2020, notamment grâce à l'intégration de CNP Assurances qui a apporté 3,6 milliards d'euros au résultat net du groupe.
cd/cel/pb
Plusieurs centaines d'étudiants manifestent en France contre la précarité #
Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté mardi en France, notamment à Paris, Bordeaux ou Lyon, à l'appel d'une dizaine d'organisations syndicales et politiques de gauche, pour réclamer un plan d'urgence pour lutter contre la précarité étudiante.
A Paris, quelques centaines de personnes se sont retrouvées dans le calme pour aller des alentours du ministère du Travail aux abords du ministère de l'Enseignement supérieur. Sur une large banderole en tête de cortège on pouvait lire : "nous ne serons pas la génération sacrifiée, exigeons un droit à l'avenir".
"Les étudiants continuent d'être ignorés du gouvernement et quand Jean Castex dit il y a deux jours qu'il a largement mis les moyens sur les jeunes, c'est inadmissible. On demande concrètement un retour en cours à 50% et non à 20%, un cadrage de nos examens pour savoir comment on va être évalués et surtout un plan de 1,5 milliard d'euros pour lutter contre cette précarité", a lancé en début de manifestation la présidente de l'Unef, Mélanie Luce, devant la presse.
Elle décrit "des jeunes qui continuent de faire la queue aux distributions alimentaires, qui dorment dans leur voiture car ils n'ont plus de logement". "On a donc besoin de vraies mesures car jusqu'ici le gouvernement ne nous a donné qu'une seule aide de 150 euros, qui correspond donc à 12,50 euros par mois", a-t-elle regretté.
A ses côtés, Léon Deffontaines, secrétaire général du mouvement jeunes communistes de France a évoqué "des milliers d'étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté". Selon lui "un étudiant sur 6 a dû arrêter ses études car il jongle entre précarité et petits boulots".
"Nous demandons le renforcement du système de bourses et surtout la mise en place d'un revenu étudiant pour l'ensemble des étudiants pour les sortir durablement de la précarité", a-t-il ajouté.
A Lyon, environ 250 personnes ont défilé en milieu de journée à l'appel de l'Unef et de plusieurs partis de gauche, selon la préfecture.
A Bordeaux, une centaine de personnes se sont rassemblées place de la Victoire à l'occasion d'une "fête de la génération sacrifiée".
"Il y a beaucoup de détresse psychologique et de décrochage scolaire à l'université. La perspective de se lever et de passer la journée devant son ordinateur, ça n'est plus possible", a expliqué Tristan Marin Barbosa, 19 ans, en deuxième année de psychologie.
Venu soutenir les étudiants, Martin Zumpe, 51 ans, professeur d'économie à l'université de Bordeaux, observe au quotidien des étudiants "en grande détresse" et réclame "un retour en présentiel intégral à 100%", pour lutter contre "l'hécatombe" de l'enseignement en ligne.
asm-leo-mb/pga/dch
La Poste: en grève dans les Hauts-de-Seine, les facteurs manifestent #
Appelés à la grève en Ile-de-France et particulièrement dans les Hauts-de-Seine, environ 200 facteurs ont manifesté mardi devant le siège de La Poste à Paris pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, a constaté l'AFP.
"Cette journée est un succès, s'est réjoui Gaël Quirante, secrétaire départemental SUD Poste 92. Dans le département, on a repris des habitudes de piquets de grève et il y a entre 60 et 70% de grévistes".
Selon le groupe, "82% des postiers de la direction Courrier-Colis des Hauts-de-Seine avaient assuré leurs missions".
Le préavis reconductible a été lancé par l'intersyndicale CGT, FO et SUD-PTT du département, qui ne s'était plus rassemblée depuis 11 ans.
Renforcés par d'autres délégations d'Ile-de-France (Paris, Val d'Oise, Yvelines) et de régions (Nord, Gironde, Vienne), les grévistes ont rejoint depuis Issy-les Moulineaux, le siège national de La Poste en périphérie de Paris.
A l'origine de plusieurs conflits durs avec leur direction, les syndicats alto-séquanais dénoncent une "dégradation continue des conditions de travail" aggravées selon eux par les réorganisations "depuis le début de la crise sanitaire".
"En plein Covid et alors que la boîte a fait 2,1 milliards d'euros de bénéfices on ne peut pas avoir zéro prime d'intéressement", a poursuivi M. Quirante, accusé d'avoir séquestré des cadres du groupe en 2010.
Son licenciement en mars 2018, autorisé contre l'avis de l'inspection du travail par la ministre du Travail d'alors, a été validé fin janvier par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
"On a montré nos forces", a-t-il ajouté, précisant qu'en cinq ans le nombre de bureaux de poste de son département était passé de 103 à 80.
Les syndicats accusent les projets de réorganisation d'être responsables de la suppression d'emplois, de repos et de tournées.
"Cette politique va se traduire par de nouveaux drames, des suicides, a alerté Christophe Massé, représentant CGT de la Vienne. Dans les dix ans à venir, cela pourrait se traduire par la suppression de deux emplois sur trois dans la branche courrier".
"La Poste fait face depuis plusieurs années à une mutation profonde de son environnement, marquée par une baisse continue du courrier, a réagi la direction dans un communiqué. Certains sites postaux des Hauts-de-Seine peuvent être concernés par un projet d'adaptation de leur organisation".
"Ces projets sont systématiquement conduits dans le respect du dialogue social et sans aucun licenciement", a assuré La Poste.
La Poste a annoncé un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros en 2020.
cd/lum/mpm
Marne: amende avec sursis pour trois décrocheurs d'un portrait d'Emmanuel Macron #
Trois militants écologistes ont été condamnés mardi par le tribunal de Reims à 250 euros d'amende avec sursis chacun pour avoir décroché et emporté en mars 2020 un portrait du Président de la République à la mairie de Taissy (Marne), afin de protester contre l'inaction climatique du gouvernement.
Ces sympathisants d'Action Non Violente COP-21 étaient poursuivis pour vol en réunion. Une quatrième sympathisante a quant à elle été relaxée du chef de refus de se soumettre à un prélèvement biologique pour identifier son empreinte génétique.
"Le fond du procès c'est le vol de Taissy et pas le réchauffement climatique", avait expliqué à l'audience du 16 février le substitut du procureur Pedro Texeira. Il requérait 500 euros d'amende pour les voleurs de portrait et 300 pour la prévenue ayant refusé le prélèvement.
"C'était symbolique. Si on ne fait rien, c'est la fin du monde !", avait fait valoir à la barre le plus âgé des quatre prévenus.
"Le portrait a-t-il été restitué?" lui avait demandé la présidente Elise Rosenberg. "Non ! Macron n'a pas changé sa politique" lui avait-il répondu tout de go.
Le ton était donné d'un procès dont les militants écologistes ont voulu faire une caisse de résonance de leurs angoisses face au dérèglement climatique.
"Quand la politique entre dans les prétoires, la justice en sort" avait prévenu le substitut du procureur.
"Ne condamnez pas ces lanceurs d'alerte" avait demandé Marie Toussaint, députée européenne "Europe Ecologie Les Verts" citée comme témoin par la défense qui demandait la relaxe. "Un délit peut être justifié par la liberté d'expression", avait plaidé Me Simon Miravette.
L'action des militants marnais s'inscrivait dans la campagne nationale "Décrochons Macron", menée par le mouvement ANV COP21, qui a revendiqué des "réquisitions" symboliques partout en France, donnant lieu à des procès aux décisions disparates.
La semaine dernière, Patrick Proisy, le maire France insoumise de Fâches-Thumesnil, dans la banlieue de Lille, avait lui aussi décroché le portrait d'Emmanuel Macron dans sa mairie et l'avait placé dans la salle des mariages, au côté des portraits des autres présidents de la Ve République, "un geste symbolique pour montrer le vide de la politique écologique du gouvernement" et marquer son soutien aux décrocheurs de portraits.
Chd/bj/rl/pb