Après la rave de Lieuron, la mouvance "free" unie contre une "répression disproportionnée" #
"Teufeurs" radicaux ou "raveurs" légalistes, la mouvance des "free parties", rarement unie, fait front commun pour condamner une "répression disproportionnée" après la fête sauvage de Lieuron (Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2.400 personnes pour le Nouvel an.
Soupçonnés d'avoir participé à l'organisation de cette rave party, quatre personnes ont été mises en examen, notamment pour mise en danger de la vie d'autrui. Un jeune homme de 22 ans est écroué depuis le 4 janvier.
"Cette répression est disproportionnée. Nous demandons la libération immédiate de ce participant qui n'est absolument pas un des organisateurs", indique à l'AFP, Robin, acteur du mouvement et référent de la Coordination nationale des sons et du fonds de soutien juridique aux "sound systems".
Plusieurs comités représentant tous les courants de la "free" appellent à des manifestations samedi dans plusieurs villes de France "pour le droit à la culture" dans le cadre des "marches des libertés contre la loi de sécurité globale".
Nommé Culture4Liberty, le collectif d'organisations, dont le Syndicat des culturels libres et engagées (SOCLE), demande "la libération immédiate de l'un des organisateurs présumés de la rave party bretonne et l'arrêt de toutes les poursuites judiciaires démesurées contre les fêtes alternatives".
Le mouvement est sorti du bois il y a quelques jours à l'occasion d'une tribune publiée dans Libération, signée des "organisateurs de la rave party du Nouvel An", en revendiquant "un geste politique après une année de tristesse, d'anxiété et de privations".
En forme de profession de foi, les signataires estiment que "la fête, espace de liberté, est un besoin inaliénable, et le reflet de toute une partie de la société que nos gouvernants ne pourront éternellement continuer d'ignorer".
Près de 4.000 fêtes techno non déclarées en pleine nature, devenues avec la pandémie la bête noire des autorités, sont organisées chaque année en France. Importées en France au début des années 90 par Spiral Tribe, un sound system britannique (groupe d'organisation de soirées), les free parties sont conçues comme des "zones d'autonomie temporaires et festives", selon les préceptes du théoricien anarchiste américain Hakim Bey.
Pour Patrick Rognant, historien de la rave, "les autorités n'arriveront pas à empêcher les free parties où il y a très peu d'incidents, beaucoup moins que dans un festival rock autorisé".
"Ces dernières années, il y a eu une lente dégradation des relations entre les free parties et les autorités qui ne souhaitent plus trouver de solutions", déplore pour sa part Samuel Raymond, directeur de l'association Free Form qui oeuvrait pour des conciliations, et qui a préféré récemment jeter l'éponge.
Président de Technopol, l'association historique de défense des musiques électroniques qui organise la Techno-parade de Paris, Tommy Vaudecrane suggère de son côté que les free parties relèvent du ministère de la Culture plutôt que de celui de l'Intérieur : "la free est d'abord une composante importante de l'écosystème des musiques électroniques". Pour l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, "le dialogue doit absolument reprendre pour définir une règle du jeu".
jfg/rh/fmp/shu
Le préfet de police de Paris et de hauts magistrats visés par une enquête pour "faux témoignage" #
Le préfet de police Didier Lallement et des hauts magistrats sont visés "depuis mi-décembre" par une enquête du parquet de Nanterre pour "faux témoignage" prononcés lors d'auditions à l'Assemblée nationale sur l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Parmi elles, outre le préfet de police de Paris, le président de la Cour d'appel de Paris Jean-Michel Hayat, la procureure générale de Paris Catherine Champrenault, le procureur de Paris Rémy Heitz ainsi que l'ancienne procureure du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette.
A ce jour, aucun mis en cause n'a été convoqué dans le cadre de cette enquête dépaysée à Nanterre (Hauts-de-Seine), a précisé le parquet.
En septembre 2020, Ugo Bernalicis, président LFI de la commission d'enquête sur l'indépendance de la justice à l'Assemblée nationale, avait accusé sept hauts responsables - procureurs, préfet, directeur de la police nationale - de "faux témoignages" et "parjures" devant les parlementaires, prononcés lors d'une commission d'enquête sur les obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Il avait alors saisi le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, visé en premier lieu par un de ces signalements.
Dans un des courriers de M. Bernalicis à la justice, que l'AFP a pu consulter, le député pointe une note interne sur le sort de "gilets jaunes" interpellés, alors que M. Heitz a assuré n'avoir "signé aucun document donnant des instructions à (ses) collègues".
Interrogé à ce sujet dans le cadre d'une commission sur le maintien de l'ordre fin novembre, Rémy Heitz a affirmé que le document mentionné "n'était pas une note du procureur mais un document pratique envoyé aux magistrats de permanence".
"Se voir reprocher ce type de choses, qui s'inscrit dans un fonctionnement et dans une pratique professionnelle du quotidien, est parfois décourageant", s'est encore défendu le magistrat.
Contacté, M. Heitz n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.
Le préfet de police de Paris Didier Lallement est, lui, accusé de ne pas avoir dit la vérité lorsqu'il a indiqué ne pas avoir "trouvé les organisateurs" de manifestations de policiers non autorisées en juin. Sollicitée par l'AFP, la préfecture de police n'a pas souhaité réagir.
Concernant Catherine Champrenault, procureure générale de Paris, et Eliane Houlette, ancienne procureure du Parquet national financier (PNF), M. Bernalicis met en avant des "déclarations discordantes" sur des interventions dans le cadre de l'affaire Fillon. "Des mensonges ont été délibérément prononcés", en déduit le député du Nord.
Le président de la cour d'appel de Paris et ancien président du tribunal de Paris, Jean-Michel Hayat, est aussi soupçonné de "parjure" sur les raisons de la désignation du juge Tournaire dans le même dossier Fillon.
Au départ distincts, les cinq signalements ont été regroupés au sein d'un même dossier, a précisé le parquet de Nanterre à l'AFP.
Le parquet de Paris a de son côté indiqué que les signalements concernant le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, et l'ancien procureur de Nice Jean-Michel Prêtre, étaient "en cours de traitement".
Le faux témoignage est passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende mais les condamnations pour faux témoignages sont extrêmement rares, la jurisprudence exigeant de démontrer une intention caractérisée de tromper les parlementaires.
En juin 2019, une procédure ouverte par le parquet de Paris pour des soupçons de "faux témoignage" devant la commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla, et visant le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron Patrick Strzoda avait été classée sans suite.
ola-clw-ali-edy-bl/tib/vk
Bretagne: un gérant poursuivi pour l'emploi de 42 étrangers en situation irrégulière et escroquerie #
Un gérant d'une société de transport bretonne soupçonné d'avoir fait travailler 42 étrangers en situation irrégulière et de fraudes au dispositif d'activité partielle pendant le confinement, a été placé sous contrôle judiciaire et comparaîtra pour "travail dissimulé" et "escroquerie aggravée" à Rennes le 15 mars, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Une opération judiciaire a été déclenchée lundi au siège social de cette société basée à Bain-de-Bretagne (sud de Rennes), et sur des sites en Loire-Atlantique.
Placé en garde à vue, le gérant mis en cause, un Marocain né en 1981 a été déféré mardi au parquet de Rennes.
Il a été présenté au juge des libertés et de la détention et "placé sous contrôle judiciaire, lui interdisant de quitter le territoire national et d'exercer toute activité dans le domaine du transport routier de marchandises", indique le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué.
Il est convoqué au tribunal correctionnel de Rennes le 15 mars et comparaîtra pour "emploi d'étrangers sans autorisation de travail salarié", "escroquerie aggravée" et "travail dissimulé commis à l'égard de plusieurs personnes".
Ce gérant est soupçonné d'avoir employé "42 personnes en situation irrégulière sur le territoire national" et d'avoir perçu "43.000 euros d'indemnisations au titre de l'activité partielle lors de la première période de confinement", précise le magistrat.
"Il avait invoqué une cessation quasi totale de son activité alors qu'Il procédait à de nouvelles embauches et que son chiffre d'affaires était multiplié par deux", souligne M. Astruc.
Selon le procureur, "les tous premiers soupçons étaient apparus pendant la première période de confinement lorsqu'un contrôle nocturne routier (d'un) véhicule de luxe (...) conduit par le gérant avait révélé qu'il ne disposait pas de titre de séjour".
Les premières recherches faisaient apparaître que "22 de ces employés détenaient de faux titre d'identité et que six autres faisaient l'objet d'obligation de quitter le territoire ou de reconduite à la frontière".
"Certains de ces chauffeurs étaient hébergés sur au moins quatre départements différents (Morbihan, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire-Loire-Atlantique) dans des conditions parfois rudimentaires, par la société de transports louant ces logements", ajoute M. Astruc.
"Des fraudes au dispositif d'activité partielle", avaient aussi été dénoncées par l'inspection du travail.
Pendant le temps de la garde à vue, les enquêteurs ont saisi trois comptes bancaires, un véhicule Mercédès GLE et vingt autres véhicules, camions et utilitaires enregistrés au nom de la société ou du gérant.
lg/vk
Gard: des "restes humains" dans un véhicule incendié, enquête ouverte pour "assassinat" #
Des "restes humains" ont été découverts jeudi à la mi-journée dans un véhicule utilitaire incendié à Bellegarde (Gard), a déclaré le procureur de la République de Nîmes, en annonçant l'ouverture d'une enquête pour "assassinat".
"L'état de dégradation du corps prouve une longue et intense combustion" et n'a pas permis à ce stade une identification, a précisé Eric Maurel lors d'un point presse. Une autopsie sera pratiquée vendredi.
La macabre découverte a été faite par un passant alerté par la fumée qui se dégageait du véhicule dans une zone isolée de cette commune située à 15 km au sud-est de Nîmes.
De nombreux techniciens en identification criminelle s'étaient rendus sur place dans l'après-midi, a constaté un correspondant de l'AFP.
La section de recherche de Nîmes et le groupement de gendarmerie du Gard sont chargés de l'enquête.
cor-il/mdm/bma
Nord: 20 ans de réclusion en appel pour un ex-animateur coupable de viols sur mineurs #
Un ex-animateur d'un centre aéré du Nord à été condamné jeudi en appel à 20 ans de réclusion criminelle pour de multiples viols et agressions sexuelles sur sept mineurs qu'il encadrait, à l'issue d'un procès marqué par le suicide d'une des victimes.
Mickael L., à l'origine des poursuites contre l'accusé Sylvain Dubois dont il avait été l'amant, s'est pendu en octobre 2020 à 35 ans, selon sa veuve et son avocat, Me David Brouwer, pour ne pas avoir à affronter une nouvelle audience.
En appel, la cour d'assises du Pas-de-Calais a notamment assorti sa peine d'une période de sûreté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec injonction de soins, interdiction de toute activité sociale définitive avec des mineurs et l'inscription au fichier des délinquants sexuels.
En septembre 2019, en première instance, Sylvain Dubois, ex-animateur de centre aéré de Bourbourg (Nord) avait été condamné à 19 années de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles commis sur des enfants et adolescents âgés de six à 17 ans, répétés régulièrement pour certains pendant toute leur adolescence et parfois poursuivis jusqu'après leur majorité, entre 1990 et 2015.
"M. L s'est suicidé, les autres (victimes) sont aujourd'hui des écorchés vifs et meurtris ne pouvant s'insérer dans la société", a lancé l'avocat général, Jean-François Créon, qui avait requis 19 à 20 ans de réclusion.
Il a relevé "la dépendance psychologique" dans laquelle Sylvain Dubois, 54 ans, emprisonnait ses jeunes victimes, et "cette sorte d'attraction-répulsion" qu'Il exerçait sur eux.
Selon Me Brouwer, Mickael L. était "toujours l'amant" de Sylvain Dubois au moment de sa plainte, en 2015 contre lui. Il s'est pendu en octobre 2020 à 35 ans dans le garage automobile qu'il avait ouvert à Moûtiers (Savoie), où il avait déménagé avec sa famille.
"Vous jugez un homme qui ne cherchait pas, ne voulait pas la mort de M. L et la souffrance de ceux qui sont venus témoigner à la barre", a plaidé pour la défense Me Julien Delarue, relevant "le doute, la fragilité et les failles du dossier".
cor-cab-jpa/rl/tes
Un violeur en série présumé ayant sévi dans plusieurs villes arrêté près de Toulouse #
Un homme de 29 ans, soupçonné de sept ou huit viols sur des jeunes majeures entre 2014 et 2020 et qui aurait sévi dans plusieurs villes dont Limoges, Paris, Blois, Nevers, a été arrêté mardi près de Toulouse, a-t-on appris jeudi de source policière limougeaude.
Le violeur présumé, qui avait déjà été arrêté pour une affaire d'agressions sexuelles il y a une dizaine d'années, attirait ses victimes via les réseaux sociaux en se faisant passer pour un jeune chanteur en vogue de RnB contemporain originaire de Rouen. Il leur donnait rendez-vous dans des appartements pour abuser d'elles.
Selon la police judiciaire de Limoges, un travail de recoupement entre services a permis de l'identifier. Et "coup de bol" : "En discutant avec d'autres services, on s'est rendu compte qu'il y avait plusieurs faits similaires avec un mode opératoire identique. On a ensuite effectué un travail de recherches classique et on s'est rendu compte qu'il avait sévi principalement à Limoges mais aussi à Paris, Blois et Nevers", a indiqué une source à la PJ, confirmant une information d'Europe 1.
Le suspect, dont les circonstances d'interpellation n'ont pas été précisées, a été déféré ce jeudi au parquet de Limoges puis devant un juge d'instruction aux fins de mise en examen pour viols aggravés. "On effectue encore des recoupements pour savoir s'il y a d'autres victimes" a-t-on précisé de même source.
fla-pbl/pjl/vk
Un ex-militaire britannique dit avoir été "manipulé" dans le rapt d'une riche hôtelière de Nice #
"Il nous a tous manipulés": reconnaissant sa participation au rapt d'une riche hôtelière de la Côte d'Azur, le Britannique Philip Dutton, un ex-soldat devenu SDF, a désigné jeudi Giuseppe Serena, restaurateur italien ruiné, comme le cerveau de l'enlèvement.
Homme clé de l'enquête, Philip Dutton, 52 ans, est le seul à reconnaître sa participation à l'enlèvement de Jacqueline Veyrac, 80 ans, près de chez elle en 2016, ainsi qu'à une première tentative de rapt en 2013. Il avait alors tenté de l'enfermer dans le coffre d'une voiture de location, mais elle s'était débattue et échappée.
Le 24 octobre 2016, l'enlèvement avait réussi grâce à des hommes de main opérant avec un Renault Kangoo volé, et la vieille dame était restée otage durant 48 heures.
Dans les deux cas, l'ancien restaurateur Giuseppe Serena, 67 ans, qui nie, est considéré comme le commanditaire. De 2007 à 2009, il a été à Nice le locataire-gérant du restaurant gastronomique la Réserve appartenant aux Veyrac, avant d'accumuler des dettes, sortant de l'expérience ruiné et blessé dans son amour-propre, selon un proche.
"Il avait du charisme, semblait bien organisé (...) Il nous a tous manipulés", a affirmé Philip Dutton jeudi pour expliquer au tribunal sa participation au projet criminel à deux reprises, à trois ans d'intervalle.
Au 9e jour du procès, qui doit se terminer le 29 janvier, il a aussi tenté de dédouaner Luc Goursolas, ancien paparazzi niçois devenu détective privé qui avait posé des balises GPS sous le 4x4 Toyota de Mme Veyrac. Revenant sur ses déclarations durant l'enquête, il affirme que M. Goursolas ne savait "rien" du projet d'enlèvement.
Evasif sur son passé dans l'armée britannique que le tribunal lui a reproché d'avoir enjolivé, M. Dutton est incarcéré depuis quatre ans.
C'est Enrico Fontanella, ami de jeunesse de M. Serena et complice présumé, qui l'a embarqué dans l'affaire en 2013 en lui proposant un job en France. M. Dutton vit alors à Jersey en foyer.
"Enrico m'a demandé si j'étais intéressé par gagner beaucoup d'argent", affirme-t-il. "Ca vous semblait légal?" s'enquiert le président de la cour Patrick Véron. "Non, rien de légal", admet-il.
A Nice, M. Dutton découvre le projet de kidnapping de M. Serena. "Il était obsédé", affirme le Britannique qui fait les repérages avant de passer à l'action. M. Fontanella est au volant et lui s'occupe de Mme Veyrac, minutant son temps.
"Je l'ai attrapée comme ça", explique-t-il, démentant toute violence envers la vieille dame et mimant ses gestes de 2013 pour la faire asseoir de force dans le coffre, une main au niveau des omoplates, une autre sur la bouche. "On voyait que ce n'était pas possible de fermer (le coffre) sans lui faire de mal et je n'étais pas prêt à le faire".
Son casier judiciaire britannique mentionne dix condamnations pour vols et un viol, selon la justice française.
A la barre, il souligne qu'il a arrêté de boire en 2001. il a changé et est capable désormais de se maîtriser, soutient-il.
Il s'énerve pourtant, provoquant une suspension d'audience, quand l'avocat des Veyrac, Me Luc Febbraro, lui demande si l'enlèvement du fils ou du petit-fils de l'hôtelière a été un moment envisagé.
En 2013, après l'échec de la première tentative, M. Dutton avait fui en Italie puis en Bulgarie où vivent son épouse et sa fille avant de repartir à Jersey. Il retrouve M. Fontanella sur l'île anglo-normande et revient avec lui à Nice fin 2014 pour recommencer l'enlèvement.
M. Dutton affirme avoir passé des mois à surveiller les sorties de Mme Veyrac pour le compte de M. Serena sans "aucune idée de la date de l'enlèvement". "Menteur", s'emporte le restaurateur italien. "Il y a une grande différence entre ceux qui assument et les lâches", lui lance M. Dutton.
clr/iw/vk
Affaire Théo: deux policiers, dont le porteur de la matraque, menacés d'un blâme #
Deux des trois policiers renvoyés fin novembre devant les assises pour leur implication dans la violente interpellation de Théo en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont menacés d'un blâme par leur hiérarchie, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
Le blâme est une sanction dite du premier groupe, l'une des plus faibles de la fonction publique. Elle figure au dossier de l'agent mais disparaît au bout de trois ans si aucune nouvelle faute n'est commise entretemps.
"Le conseil de discipline de la préfecture de police de Paris a rendu son avis hier (mercredi)", a précisé la source proche, confirmant une information du Parisien.
Les sanctions, qui n'ont pas encore été prises à l'encontre des policiers concernés, doivent désormais être transmises à la Direction générale de la police nationale (DGPN) qui décidera de les valider ou non.
"Le préfet de police Didier Lallement juge la proposition de blâme un peu basse", a confié la même source.
Le troisième policier renvoyé aux assises ne fera pas l'objet d'un conseil de discipline, selon cette dernière.
L'un des deux fonctionnaires est celui qui a donné le coup de matraque à Théodore Luhaka, jeune homme noir de 22 ans désormais handicapé à vie après avoir été blessé au niveau de la zone rectale. Il sera jugé pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente.
Les deux autres sont renvoyés pour violences volontaires avec plusieurs circonstances aggravantes.
Un quatrième policier impliqué dans cette interpellation violente avait bénéficié d'un non-lieu à l'issue de l'instruction.
Fin novembre, la Défenseure des Droits Claire Hédon avait publié un rapport accablant sur cette interpellation, dans lequel elle réclamait des sanctions administratives à l'encontre des quatre agents de la Brigade de sûreté de terrain (BST).
Une fois "maîtrisé, assis au sol, menotté dans le dos et grièvement blessé, aucun cadre légal ne pouvait justifier l'exercice de la force à son égard", avait écrit Mme Hédon, en rappelant que le jeune homme a été arrêté "sans que le motif d'interpellation ait pu être clairement établi".
alh/sab/tib/ide
Gard: un cadavre découvert dans un véhicule incendié #
Un passant a découvert jeudi à la mi-journée un cadavre dans un véhicule incendié à Bellegarde (Gard), a-t-on appris de source proche de l'enquête.
A ce stade, le cadavre découvert dans une zone isolée de cette commune située à 15 km au sud-est de Nîmes n'a pas été formellement identifié, selon la même source.
Mais de nombreux techniciens en identification criminelle sont sur place et la piste criminelle est privilégiée.
La Section de recherche de Nîmes et le groupement de gendarmerie du Gard sont chargés de l'enquête.
Sollicité par l'AFP, le parquet de Nîmes n'a pas fourni d'éléments à ce stade.
cor-il/jp/tes
Pierre Sellal remplace Olivier Duhamel à la présidence du "Siècle" #
Le diplomate Pierre Sellal a été élu président du "Siècle", après la démission d'Olivier Duhamel suite aux accusations d'inceste qui le visent, a annoncé jeudi le prestigieux cercle d'influence.
Ex-représentant permanent de la France auprès de l'Union Européenne à Bruxelles, actuel président du conseil d'administration de la Fondation de France, Pierre Sellal, 68 ans, a été élu président mercredi à l'unanimité du conseil d'administration de l'association, précise le "Siècle" dans un communiqué.
Il remplace le politologue Olivier Duhamel, qui avait démissionné le 4 janvier dernier, après un an de présidence de cette association qui rassemble des responsables politiques, syndicaux, des dirigeants de grosses entreprises ou des journalistes.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "viols et agressions sexuelles par personnes ayant autorité sur mineur de 15 ans" après les accusations de Camille Kouchner, qui dénonce dans le livre "La Famiglia grande" les agressions incestueuses qu'aurait imposées son beau-père, Olivier Duhamel, à son frère jumeau quand il était adolescent à la fin des années 1980.
Depuis, plusieurs personnes de l'entourage de l'ancien chroniqueur de LCI se mettent en retrait de la vie publique.
Le préfet Marc Guillaume, membre du conseil d'administration du "Siècle" et ex-sécretaire général du gouvernement, a quitté hier l'ensemble des fonctions dans lesquelles il a travaillé avec Olivier Duhamel, alors que l'ancienne ministre Elisabeth Guiguou a quitté la présidence de la Commission sur l'inceste et les violences sexuelles subies pendant l'enfance.
De son côté, Le Siècle "rappelle son attachement au respect absolu de l'intégrité physique et morale de la personne humaine" et "condamne avec la plus grande fermeté tout acte y portant atteinte et en particulier toutes formes de violence sexuelle".
ati/rh/nm
Un trafiquant de drogue en cavale interpellé en Haute-Vienne #
Un homme de 43 ans, condamné pour trafic de stupéfiants à 10 ans de prison et faisant partie d'une liste de fugitifs sur le territoire national, a été interpellé le 7 janvier en Haute-Vienne, a-t-on appris jeudi auprès de la police.
Il a été localisé à Isle, une commune proche de Limoges (Haute-Vienne) grâce à la Cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (Cross) mettant en commun les informations de la police, de la gendarmerie, des douanes ou encore de la police aux frontières. Il a été incarcéré dans la foulée, a précisé la police.
En juillet 2020, le tribunal judiciaire de Tulle avait décerné un mandat d'arrêt à l'encontre du prévenu, absent à l'audience. Il avait été condamné à la plus lourde peine aux côtés de sept autres hommes et deux femmes dans le cadre d'un trafic de cocaïne et d'héroïne, alimenté depuis l'Espagne et les Pays-Bas.
Natif de Tours, bien connu des services de police pour des affaires de stupéfiants, le quadragénaire restait depuis introuvable et "vivait à différentes adresses chez des connaissances", selon Alexia Dudognon, directrice adjointe de la Police judiciaire de Limoges.
"Notre cellule, créée fin septembre 2020 a reçu par l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) une liste de fugitifs susceptibles d'être présents dans le département. Le nom de cette personne, impliquée dans un autre dossier toujours en cours, est ressorti et nous avons pu le localiser sur la commune d'Isle", continue Alexia Dudognon.
Le but de ces cellules créées dans le cadre du plan national de lutte contre les stupéfiants est de faciliter les échanges d'informations entre les différents services au niveau local et national. La première avait été mise en place en 2015 à Marseille. Il en existe aujourd'hui 103 sur le territoire.
alh-fla/nal/pbl/vk
Trafic de barbituriques: onze membres d'une association pro-euthanasie remis en liberté #
Les gardes à vue ont été levées pour les onze membres d'une association pro-euthanasie, interpellés dans le cadre d'une enquête sur un trafic en France de Pentobarbital, un puissant anesthésiant parfois utilisé pour l'aide au suicide, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Mardi, onze personnes, et non dix comme annoncé initialement, avaient été interpellées. Leurs gardes à vue ont été levées mercredi, sans poursuite à ce stade, a précisé la même source.
Des sources proches du dossier avaient indiqué à l'AFP que cette vague d'interpellations visait treize membres de l'association Ultime liberté, qui milite pour "la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire", selon son site internet.
Selon Claude Hury, présidente de l'association créée en 2009 à Chaumont (Haute-Marne), au moins neuf membres ont été entendus, certains "pour une journée, voire trois heures".
Mme Hury, un ancien vice-président et le secrétaire général d'Ultime liberté ont été interrogés "pendant deux jours" sur "un panel de questions" liées à un "trafic de barbituriques" et ont "dormi en cellule", a-t-elle dit à l'AFP.
Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction du pôle santé publique de Paris, qui enquête sur un trafic de Pentobarbital, un barbiturique interdit en France depuis 1996 pour la médecine humaine.
Les investigations du juge font suite à celles entamées le 26 juillet 2019 par le parquet de Paris, après la transmission à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) par les autorités américaines d'une liste de destinataires français de colis pouvant contenir ce puissant anesthésiant.
Appelé "Nembutal", il était "expédié, sous couvert d'une déclaration en Douane, comme cosmétique", avait précisé à l'époque le parquet.
125 acheteurs français avaient été identifiés par les gendarmes de l'Oclaesp, appuyé par le service central du renseignement criminel (SCRC).
Lors d'une centaine de perquisitions en octobre 2019, 130 flacons de ce produit, détourné par des personnes souhaitant mettre fin à leurs jours, avaient été saisis.
Fabriqué par un laboratoire danois qui en détient la licence exclusive de production aux États-Unis, le Pentobarbital est utilisé par les vétérinaires pour euthanasier les animaux.
L'information judiciaire, ouverte le 18 juin 2020, porte notamment sur "l'importation, la détention et l'acquisition et l'emploi illicites de substances classées comme psychotropes", ainsi que sur "l'exercice illégal de la profession de pharmacien et la propagande ou complicité de propagande en faveur de produits permettant de se donner la mort".
Le magistrat peut décider à tout moment de convoquer tel ou tel des mis en cause en vue d'une éventuelle mise en examen.
"Sincèrement, c'est quelque chose qui va être positif: une procédure judiciaire est enclenchée, qui entraînera peut-être un procès, ce qui va alimenter le débat (...) sur la fin de vie, alors que nous n'avons jamais fait de prosélytisme", a estimé Mme Hury, dont l'association revendique près de 3.000 adhérents.
"Ca va faire une tribune qui, j'espère, fera que les politiques s'interrogeront", a-t-elle ajouté.
pr-mk/pa/pb
Inspection administrative après une altercation parent-prof et une grève dans un collège #
L'Inspection générale de l'Éducation nationale est chargée d'enquêter sur une altercation survenue dans un collège de Lyon entre un professeur et un parent d'élèves qui l'accusait d'être islamophobe, altercation mal gérée par l'administration selon les syndicats.
"Il y a bien une inspection qui a été diligentée", a indiqué jeudi à l'AFP le ministère de l'Education nationale, confirmant une information du site Mediacités.
"Ce n'est pas une inspection +sanction+. C'est pour objectiver les faits et la réponse apportée (...) On a eu ces derniers temps plusieurs cas de menaces sur prof et l'idée c'est de systématiser les inspections pour avoir une visibilité plus large sur le traitement de ces faits", a-t-il ajouté.
Cette procédure a déjà donné lieu à des entretiens, au collège des Battières (5e arrondissement) et au rectorat, qui se poursuivent cette semaine, selon Mediacités.
Les faits remontent au 9 novembre. Questionné dans une classe de cinquième sur une vidéo attribuant des propos islamophobes au président Emmanuel Macron, l'enseignant d'histoire-géographie a cherché à déconstruire cette "fake news" en évoquant le principe de laïcité, quelques jours après l'hommage rendu à l'enseignant assassiné Samuel Paty.
Ses propos ont été rapportés - "déformés" selon ses collègues - au père de famille qui s'est alors rendu au collège pour accuser l'enseignant d'islamophobie.
Le professeur avait déposé plainte le 13 novembre et après audition des intéressés, qui avaient écarté toute violence physique dans leur confrontation, le parquet avait classé sans suite la procédure deux jours plus tard.
Depuis l'altercation, l'enseignant, en arrêt de travail, ses collègues et les syndicats attendaient "une réponse institutionnelle forte" - convocation de la famille et déplacement des élèves - qui n'est jamais venue selon eux.
Le rectorat s'est défendu la semaine dernière en assurant avoir fait le nécessaire en déclenchant le jour des faits "le protocole d'accompagnement et de suivi" pour les personnels victimes d'agression.
Avant les vacances de Noël, un des enfants à l'origine de l'épisode avait en outre introduit un couteau dans le collège, ce qui lui avait valu une journée d'exclusion, sanction jugée là encore insuffisante.
C'est l'enseignant au final qui a demandé à changer de collège, envisageant même de quitter le métier, ce qui a déclenché une grève de ses collègues à la rentrée de janvier.
Au final, les deux enfants ont été changés d'établissement lundi, selon le rectorat. Décision prise en accord avec leurs parents lors d'un entretien avec l'inspecteur d'académie la semaine dernière - le père de famille avait refusé toute rencontre jusqu'alors.
ppy/fga/caz
Scandale dans la police du 93 : quatre nouvelles gardes à vue #
Quatre nouveaux policiers de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis, une unité controversée visée par une quinzaines d'enquêtes pour vols et violences notamment, ont été entendus mercredi en garde à vue, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
"Quatre policiers ont été placés en garde à vue hier du chef de vol par personne dépositaire de l'autorité publique. Leurs gardes à vue ont été levées, la procédure doit être transmise au parquet pour étude", a indiqué le parquet de Bobigny.
Selon une source proche de l'enquête, ces fonctionnaires sont accusés d'avoir dérobé des écouteurs "Airpods" lors d'un contrôle d'identité. La victime présumée avait fait un signalement sur la plateforme de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), entraînant l'ouverture d'une enquête judiciaire.
La CSI 93, dont les 150 membres sont basés à Aulnay-sous-Bois, est depuis l'été 2020 au coeur d'un vaste scandale: elle est visée par une quinzaine d'enquêtes pour vol, violences, détention de drogue et faux en écriture publique. Une vingtaine de fonctionnaires sont mis en cause.
Dans un témoignage recueilli récemment par l'AFP, deux membres de cette unité avaient reconnu des dérives - argent volé aux dealers, "baffes" en guise de bonjour, scellés de drogues détournés - qu'ils imputent "à la demande de résultat de la hiérarchie".
Cette succession d'enquêtes et la mise en examen de quatre policiers en juillet dernier avaient contraint le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à annoncer la dissolution de la CSI de Seine-Saint-Denis, finalement réorganisée et replacée sous l'autorité de la CSI de Paris.
Un policier de cette compagnie devait par ailleurs être jugé le 5 novembre dernier pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique et faux en écriture publique. Les faits remontaient à août 2019, où un jeune homme de 20 ans avait été violemment interpellé à Saint-Ouen.
Le tribunal correctionnel de Bobigny s'est déclaré incompétent, estimant que les faits reprochés de faux en écriture publique relevaient d'une cour d'assises.
Les images, captées par les caméras de surveillance de la ville et une vidéo amateur, montraient un policier en civil asséner plusieurs coups au visage du jeune homme interpellé, selon une source proche de l'enquête.
tll-sab/pa/ide
Trafic de barbituriques: onze membres d'une association pro-euthanasie remis en liberté #
Les gardes à vue ont été levées pour les onze membres d'une association pro-euthanasie, interpellés dans le cadre d'une enquête portant sur un trafic en France de Pentobarbital, puissant anesthésiant parfois utilisé pour l'aide au suicide, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Mardi, onze personnes, et non dix comme annoncé initialement, avaient été interpellées. Leurs gardes à vue ont été levées mercredi, sans poursuite à ce stade.
Des sources proches du dossier avaient indiqué à l'AFP que cette vague d'interpellations visait en tout treize membres de l'association Ultime liberté, qui milite pour "la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire", selon son site internet.
L'association, créée en 2009 à Chaumont (Haute-Marne) avec des antennes réparties sur le territoire français, revendique près de 3.000 adhérents.
Ces interpellations avaient été réalisées dans le cadre d'une commission rogatoire d'un juge d'instruction du pôle santé publique de Paris qui enquête sur un trafic de Pentobarbital, barbiturique interdit en France depuis 1996 pour la médecine humaine.
Les investigations du juge spécialisé sont la suite de celles entamées le 26 juillet 2019 par le parquet de Paris après la transmission à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) par les autorités américaines d'une liste de destinataires français de colis pouvant contenir ce puissant anesthésiant, déclaré à la douane comme cosmétique.
125 acheteurs français avaient été identifiés par les gendarmes de l'Oclaesp, appuyé par le service central du renseignement criminel (SCRC).
Lors de plus d'une centaine de perquisitions en octobre 2019, 130 flacons de ce produit, détourné par des personnes souhaitant mettre fin à leurs jours, avaient été saisis.
Le produit, appelé "Nembutal", était "expédié, sous couvert d'une déclaration en Douane, comme cosmétique", avait précisé à l'époque le parquet.
Fabriqué par un laboratoire danois qui détient une licence exclusive de production aux États-Unis, le Pentobarbital est utilisé par les vétérinaires pour euthanasier les animaux.
L'information judiciaire, ouverte le 18 juin 2020, porte entre autres sur "l'importation, la détention et l'acquisition, notamment sur un réseau de télécommunication, et l'emploi illicites de substances classées comme psychotropes", ainsi que sur "l'exercice illégal de la profession de pharmacien et la propagande ou complicité de propagande en faveur de produits permettant de se donner la mort".
Le magistrat peut décider à tout moment de convoquer tel ou tel des mis en cause en vue d'une éventuelle mise en examen.
mk/bl/cbo/bat
Chevaux mutilés: six mois avec sursis pour avoir menacé deux automobilistes #
Le tribunal de Quimper a condamné jeudi à six mois de prison avec sursis deux propriétaires de chevaux qui avaient arrêté et menacé avec des armes fin août, sur une route du Finistère, deux automobilistes qu'elles soupçonnaient de vouloir s'en prendre à leurs animaux.
Les deux femmes, une mère et sa fille âgées respectivement à l'époque des faits de 51 et 23 ans, ont été jugées dans le cadre d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour "violence avec arme en réunion sans incapacité" et "immixtion dans une fonction publique".
Elles ont également fait l'objet d'une interdiction de port d'arme pendant trois ans.
Armées d'un coupe-coupe et d'un pistolet à plomb, elles avaient contrôlé dans la nuit du 29 au 30 août sur une route de campagne près de Rosporden, dans le centre du Finistère, deux jeunes femmes rentrant à leur domicile après leur journée de travail.
Empruntant régulièrement le même itinéraire, le véhicule des deux automobilistes avait fait l'objet d'un signalement sur les réseaux sociaux, alors que les cas de sévices aux équidés se multipliaient en France, déclenchant une véritable psychose.
Début décembre, la gendarmerie avait recensé au total près de 500 faits de mutilations de chevaux en 2020, selon une source proche du dossier. Mais pour seulement 16% des cas une action humaine a été établie, les trois quarts des cas étant d'origine naturelle, selon la même source.
Des chiffres qui ont sérieusement affaibli l'hypothèse d'un vaste phénomène criminel.
cor-sf/hdu/bat
La Cnil épingle l'usage de drones avec caméras par les forces de l'ordre #
Le gendarme des données personnelles a enjoint les forces de police de cesser "sans délai" tout vol de drone équipé de caméras jusqu'à ce qu'un cadre normatif soit mis en place, a indiqué la Cnil jeudi dans un communiqué.
Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, avait déjà ordonné en décembre de cesser le recours aux drones pour surveiller les manifestations et recommandé d'élaborer un cadre juridique pour l'utilisation de ces appareils.
Cette fois, à l'issue d'une procédure de contrôle initiée en mai 2020, la formation restreinte de la Cnil, qui ne peut prononcer d'amendes à l'encontre de l'Etat, "a rappelé à l'ordre le ministère de l'Intérieur pour avoir procédé à des vols de drones équipés de caméras en dehors de tout cadre légal".
La commission "demande ainsi au ministère de cesser tout vol de drone jusqu'à ce qu'un cadre normatif autorise un tel traitement de données personnelles ou jusqu'à ce qu'un système technique empêchant toute identification des personnes soit mis en oeuvre".
Dans un communiqué, le ministère "prend acte de cette décision dont il respectera les termes".
Il souligne également que l'article 22 du texte sur la "sécurité globale", qui sera examiné par le Sénat en mars, prévoit un tel dispositif.
Ce texte prévoit d'autoriser l'usage des drones lors de manifestations "lorsque les circonstances font craindre des troubles graves à l'ordre public" et a fait l'objet de vives critiques de la part d'associations de défense des libertés.
Le ministère utilise plus généralement ce type de drones pour "vérifier le respect des mesures de confinement, pour la surveillance de manifestations, pour des missions de police judiciaire ou encore pour la surveillance de rodéos urbains".
Lors d'un contrôle, la Cnil avait constaté que les personnes filmées étaient susceptibles d'être identifiées, ce qui, en vertu de la loi Informatique et Libertés, doit être prévu par un texte législatif ou réglementaire et nécessiter une étude d'impact.
"Le public n'était pas non plus informé de l'utilisation des drones comme il aurait dû l'être", a ajouté la commission, et le mécanisme de floutage des visages mis en place dans un second temps "n'empêche pas nécessairement l'identification des personnes dès lors que les services du ministère de l'Intérieur sont en mesure de (le) désactiver".
jub-sm/mch/dlm
Angers: un homme de 27 ans sera jugé pour une série de viols sur mineurs #
Un Angevin de 27 ans a été renvoyé devant les assises pour viols aggravés, agressions sexuelles aggravées, ainsi que détention et diffusion d'images pédopornographiques entre 2010 et 2018, a annoncé jeudi le procureur de la République d'Angers.
"Nous avons 10 victimes mineures identifiées, dont certaines avaient moins de 5 ans au moment des faits, 24 parties civiles et 42 infractions constituées pour le mis en cause", a indiqué à l'AFP Eric Bouillard, confirmant une information de Ouest-France.
Un signalement sur Pharos, la plate-forme de signalement de contenus illicites, avait déclenché l'enquête.
Le jeune homme, qui vivait chez ses parents dans la région d'Angers, avait été mis en examen en février 2018. Il avait effectué plusieurs stages entre 2013 et 2015 dans des écoles maternelles après avoir passé un CAP petite enfance. Les faits ont potentiellement été commis dans un cadre professionnel et familial, selon le procureur.
"Les enquêteurs de la brigade de recherches de la gendarmerie d'Angers ont retrouvé des images pédopornographiques avec des victimes qui n'ont pas été identifiées pour des agressions sexuelles qui auraient été commises entre 2010 et 2018", a précisé Eric Bouillard.
Au total "plusieurs dizaines d'enfants ont été entendus, ainsi que des enseignants et des directeurs d'école", a-t-il ajouté. Un fonctionnaire de police parisien est également mis en cause pour avoir partagé des contenus illicites avec l'Angevin.
Au moins trois associations de protection de l'enfance se sont constituées parties civiles.
hdu/db/dlm
Policiers agressés à Aulnay-sous-Bois : deux suspects placés en détention #
Deux hommes de 22 et 23 ans soupçonnés d'avoir participé à l'agression de deux policiers début janvier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont été placés en détention dans l'attente de leur procès, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien.
Ces deux suspects ont été présentés mercredi au tribunal de Bobigny, qui doit notamment les juger pour conduite sans permis, rébellion, menaces de mort et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné une interruption totale de travail (ITT) supérieure à huit jours.
Leur procès a été renvoyé au 24 février, et ils ont été placés en détention provisoire jusqu'à l'audience, a précisé le parquet.
Le 3 janvier, deux policiers avaient été agressés par une quinzaine de personnes après un contrôle routier dans une cité d'Aulnay-sous-Bois.
L'un des deux fonctionnaires, motards au sein de la CSI (compagnie de sécurisation et d'intervention), avait eu "l'épaule démise" et le second souffrait "de douleurs aux côtes", avait indiqué à l'AFP une source policière.
Des images de vidéo amateur diffusées sur les réseaux sociaux montraient les deux motards, dont l'un à terre, aux prises avec un individu pendant que deux autres hommes leur assénaient des coups de pied.
Les CSI sont des services de police qui participent à la sécurisation des quartiers difficiles et à des missions de maintien de l'ordre.
La compagnie de Seine-Saint-Denis est visée par une quinzaine d'enquêtes pour vol, violences, détention de drogue et faux en écriture publique. Quatre de ses agents ont été mis en examen en juillet, ce qui avait conduit le préfet Didier Lallement à annoncer la "dissolution" de la compagnie.
L'unité a finalement été réorganisée et placée sous l'autorité de la CSI de Paris.
sab/amd/pa/shu
Camille Kouchner pense qu'Olivier Duhamel échappera à un procès #
Camille Kouchner, qui accuse de viol sur son frère jumeau son beau-père, le politiste Olivier Duhamel, pense que ce dernier échappera à un procès en raison de la prescription, a-t-elle expliqué sur France 5 mercredi soir.
Les faits dénoncés dans son livre "La Familia grande" (Seuil) remontent à la fin des années 1980, et ont probablement été prescrits 10 ans après la majorité de la victime, le fils de l'ancien ministre Bernard Kouchner, qui n'a jamais porté plainte et ne souhaite pas le faire.
Le parquet de Paris a néanmoins ouvert une enquête préliminaire, le 5 janvier, à la veille de la parution de ce récit autobiographique.
Invitée de l'émission La Grande Librairie, l'autrice a révélé avoir expliqué à son fils qu'Olivier Duhamel ne serait pas condamné.
"Je lui ai raconté l'histoire, parce que j'écrivais le livre. Déjà ça a cette vertu-là. Il a 12 ans mon fils, et il m'a dit: OK, OK, je voyais bien qu'il y avait un truc qui allait pas, parce que tu as été quasiment élevée par quelqu'un que j'ai jamais rencontré", a-t-elle confié.
"Mais donc maintenant il va être condamné? Je lui dis: ben non. (...) Je venais de lui raconter un truc terrible (...) et je lui ai ensuite dit: eh bien non, on ne peut plus rien faire", a-t-elle ajouté.
Camille Kouchner a néanmoins estimé que son beau-père était réduit au "silence" par ces accusations.
"J'ai eu à me taire pendant des années, pendant 30 ans de silence. Maintenant je trouve que le silence, il est pour lui (...) Ce n'est même pas une histoire de punition, c'est juste qu'il entende que c'est impardonnable, et que ça va durer toute la vie", a-t-elle affirmé.
"Il a fait un truc qui est impardonnable, impardonnable. Donc je ne lui pardonne pas", a souligné l'autrice. "Physiquement il ne m'a rien fait, moralement il m'a fait beaucoup de mal".
Elle a aussi appelé à ne pas s'en prendre à ceux qui savaient et se sont tus: "Je ne voudrais pas qu'on leur tombe dessus, parce qu'il y a un seul coupable".
hh/cbn
Un professeur de collège du Gard agressé, un autre accusé à tort #
Un homme a agressé mercredi un enseignant à la sortie du collège de Saint-Gilles (Gard) en le prenant pour un autre professeur faussement accusé par des collégiens d'avoir consulté de la pornographie en classe, a indiqué le procureur de la République de Nîmes.
Selon Eric Maurel, l'homme a notamment invectivé et menacé le professeur en assurant qu'il était l'auteur d'une consultation pornographique en classe. Il a ensuite brisé le pare-brise de la voiture de l'enseignant qui a été légèrement blessé au visage, a précisé M. Maurel dans des messages à la presse.
L'agresseur a pu prendre la fuite et l'enquête a été confiée à la Brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie de Nîmes. Le procureur de Nîmes a indiqué après 21H00 qu'un suspect avait été arrêté par la gendarmerie et placé en garde à vue dans la soirée. Il n'a pas souhaité préciser à ce stade l'âge de cet homme ni s'il s'agissait d'un parent d'élève.
Le 8 janvier trois collégiens avaient dénoncé "faussement un (autre) professeur pour consultation de sites pornographiques en classe", a souligné le procureur.
Le principal avait alerté l'autorité judiciaire le 12 janvier.
L'enquête, "dont l'exploitation de l'ordinateur du professeur, révèlera le caractère mensonger de la dénonciation", a insisté M. Maurel.
Le parquet a décidé de poursuivre les trois collégiens qui seront convoqués pour être entendus devant le juge pour enfants pour dénonciation de faits imaginaires et dénonciation calomnieuse, a-t-il précisé à l'AFP.
il/iw/cbn
Affaire Duhamel: Louis Schweitzer élu président par intérim de la FNSP, au milieu de nouveaux remous #
L'onde de choc causée par les accusations de viols sur mineurs contre le politologue Olivier Duhamel a causé mercredi de nouveaux remous, alors que l'ex-patron de Renault Louis Schweitzer a été élu provisoirement à sa place à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
En début de journée, le préfet d'Ile-de-France Marc Guillaume a annoncé qu'Il quittait la FNSP en se disant "trahi" après avoir fréquenté Olivier Duhamel "depuis des années". Il a dit aussi "condamner absolument ces actes".
Quelques heures plus tard, c'était au tour de l'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou d'informer l'AFP qu'elle renonçait à présider la commission indépendante sur l'inceste. Depuis quelques jours, l'ex-ministre socialiste était citée parmi les proches de M. Duhamel, accusé d'avoir violé son beau-fils.
"Le climat actuel ne me permet pas de conduire cette mission avec la sérénité nécessaire", a indiqué Mme Guigou dans une déclaration écrite.
"J'ai donc pris la décision de passer le relais et de renoncer à présider cette commission", a-t-elle ajouté, en affirmant avoir "ignoré toutes ces années les faits gravissimes dénoncés par Camille Kouchner dans son livre".
L'affaire a éclaté début janvier avec les révélations de Camille Kouchner dans son livre "La Familia grande", qui dénonce les agressions incestueuses qu'aurait imposées son beau-père, Olivier Duhamel, aujourd'hui âgé de 70 ans, à son frère jumeau quand il était adolescent à la fin des années 1980.
Depuis lors, le débat fait rage sur le silence qui a longtemps entouré les actes reprochés à Olivier Duhamel, homme de réseaux et d'influence.
En parallèle à ces rebondissements, le conseil d'administration de la FNSP, qui a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po, a élu Louis Schweitzer, 78 ans, au poste de président par intérim.
M. Schweitzer a été élu "avec 22 voix pour et un vote blanc", en même temps que l'économiste Jean-Paul Fitoussi "aux fonctions de vice-président du conseil", a annoncé Sciences Po dans un communiqué.
Louis Schweitzer a en revanche précisé à l'AFP qu'il "n'envisage pas d'être candidat à la présidence permanente".
L'institution a mis en avant son objectif de "poursuivre et de porter une ambition renouvelée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en lien avec Frédéric Mion, directeur de Sciences Po et administrateur de la FNSP".
Sciences Po affiche ainsi son appui au directeur, qui a admis avoir été alerté dès 2019 et visé par de nombreux appels à la démission.
Dans une lettre ouverte publiée mercredi soir sur le site de Libération, plus de 500 étudiants, professeurs et salariés de Sciences Po ont redemandé son départ "suite à sa gestion des accusations d'agressions sexuelles et de viols incestueux contre Olivier Duhamel" et appellent à des rassemblements "les 18 et 25 janvier" devant Sciences Po.
Selon Le Monde, Frédéric Mion avait initialement confié son intention d'avertir le préfet d'Ile-de-France et ancien secrétaire général du gouvernement Marc Guillaume. Interrogé par le quotidien, M. Mion a toutefois démenti l'avoir fait.
"J'ignorais totalement l'existence de tels crimes avant la parution de ce livre et des articles l'annonçant", a assuré Marc Guillaume dans son communiqué.
Lundi, Laurence Parisot, l'ancienne présidente du Medef et membre du conseil d'administration de la FNSP a penché pour la mise en place d'une charte éthique ou un code de déontologie "qui limitent le plus possible les risques".
Elle a en revanche refusé de demander la démission de Frédéric Mion. "Il ne faut pas confondre l'histoire d'Olivier Duhamel et l'histoire de Frédéric Mion, nous ne sommes pas dans la même catégorie de fautes", a-t-elle dit à Mediapart.
Autre conséquence de cette affaire, le philosophe Alain Finkielkraut a été congédié mardi de LCI, où il intervenait comme chroniqueur.
Lors d'une émission lundi, il avait dénoncé un "lynchage généralisé" d'Olivier Duhamel. "Y a-t-il eu consentement ? A quel âge cela a-t-il commencé ? Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité ?", a-t-il demandé. "On parle d'un adolescent", pas d'un enfant, avait ajouté le philosophe.
M. Finkielkraut a promis mercredi "d'attaquer" LCI, accusée d'avoir "trafiquer" ses propos sur l'affaire Duhamel.
asm-jlo/pa/cbn
Loi séparatismes: la Défenseure des droits pointe des "risques d'atteinte aux libertés" #
La Défenseure des droits (DDD) a estimé mercredi que le projet de loi "confortant les principes républicains" comportait des "risques d'atteinte aux libertés", dont celles d'association et d'enseigner des parents, et pourrait par conséquence "affaiblir les principes républicains eux-mêmes".
Ce texte, présenté en conseil des ministres après l'assassinat de Samuel Paty en octobre, est destiné à lutter contre l'islam radical en réprimant les incitations à la haine et en renforçant les obligations imposées au culte musulman.
Il "risque de conforter une tendance générale (...) au renforcement global de l'ordre social", a souligné la Défenseure, Claire Hédon, dans un avis, regrettant que l'action publique se replie "une nouvelle fois dans la facilité apparente de la restriction des libertés" pour "atteindre un objectif d'intérêt général".
Plus d'un tiers des articles du texte "visent à renforcer les dispositifs de contrôle et près d'un quart définissent des peines d'emprisonnement", note-t-elle.
Ce projet de loi ne mentionne pas la lutte contre "l'entrisme communautaire (...) pour l'essentiel d'inspiration islamiste", pourtant son objectif principal, mais "vise des catégories beaucoup plus larges" (personnels des services publics, associations, cultes...), regrette Mme Hédon.
Dès lors, "tantôt le projet semble indirectement viser une catégorie très spécifique de la population, ce qui peut poser problème au regard des principes d'égalité et de non discrimination, tantôt, pour ne pas le faire explicitement, il prévoit des interdictions et sanctions d'application tellement vastes qu'elles sont hors de proportion avec la difficulté qu'il souhaiterait traiter".
Soumettre toute demande de subvention à la signature d'un contrat de respect des principes et valeurs de la République, comme le souhaite le texte, met "les associations dans une position où il ne leur est plus simplement demandé de ne pas commettre d'infraction, mais aussi de s'engager positivement et explicitement (...) sur des principes qui sont ceux de la puissance publique", détaille-t-elle.
La DDD épingle aussi l'article pénalisant les certificats de virginité, pratique controversée et peu répandue parfois demandée avant un mariage religieux.
"Cette pénalisation risquerait de stigmatiser" les médecins et soignants soucieux de protéger les patientes de la pression de leur environnement familial, et "les priverait de la possibilité d'engager une discussion d'information et d'éducation", remarque la Défenseure des droits.
Mme Hédon dénonce enfin la fin de la scolarisation à domicile pour tous les enfants dès 3 ans, sauf dérogations, en jugeant que l'étude d'impact n'étaye pas "le risque de prosélytisme au sein de l'instruction dans la famille".
La liberté d'enseigner des parents, dont la "valeur constitutionnelle a été reconnue", "se trouve très amoindrie", insiste-t-elle.
nk/pa/IT
Affaire Duhamel: Elisabeth Guigou renonce à sa mission sur l'inceste #
L'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou a annoncé mercredi à l'AFP qu'elle renonçait à présider la commission indépendante sur l'inceste, après avoir été citée parmi les proches d'Olivier Duhamel, accusé de viols incestueux par sa belle-fille Camille Kouchner.
"Le climat actuel ne me permet pas de conduire cette mission avec la sérénité nécessaire. J'ai donc pris la décision de passer le relais et de renoncer à présider cette commission", indique-t-elle dans une déclaration écrite, affirmant qu'elle "a ignoré toutes ces années les faits gravissimes dénoncés par Camille Kouchner dans son livre".
La Commission sur l'inceste et les violences sexuelles subies pendant l'enfance avait été mise en place il y a un mois. Ses travaux, destinés à mieux comprendre et agir contre ce fléau, devaient démarrer dans quelques semaines.
"J'ai accepté (de la présider) car ce sujet me tient à coeur" mais "depuis les révélations courageuses de Camille Kouchner, une partie des commentateurs a cru nécessaire de me lier à cette affaire dont je ne suis actrice ni de près ni de loin", justifie Mme Guigou.
Dans "La Familia grande", la fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner révèle que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.
Ces révélations ont déclenché l'ouverture d'une enquête judiciaire pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans".
L'ancienne ministre socialiste, dont le nom n'est pas cité dans l'ouvrage, était une proche de la famille. Par trois fois, elle s'est rendue quelques jours dans la maison de vacances du couple formé par Olivier Duhamel et Evelyne Pisier, mère de Camille Kouchner et de son frère jumeau, prénommé "Victor" dans l'ouvrage.
"Durant ces courts séjours, je n'ai été témoin d'aucun geste, ni comportement, ni images déplacés", écrit encore Mme Guigou, assurant qu'à "partir du milieu des années 2000", elle n'a plus rencontré Olivier Duhamel "qu'occasionnellement".
Depuis plusieurs jours, le maintien d'Elisabeth Guigou à la tête de cette commission était contesté, certaines associations réclamant sa démission.
"J'accueille ce départ avec soulagement", a réagi auprès de l'AFP la psychiatre Muriel Salmona, saluant que "le déni et la culture du viol ne sont plus tolérés".
Pour elle, maintenir Mme Guigou à la tête de la commission aurait été "un très mauvais message envoyé à toutes les victimes de violences sexuelles dans l'enfance".
Elle a pris "la bonne décision", a estimé sur Twitter Isabelle Aubry, présidente de Face à l'inceste. "Les conditions n'étaient pas réunies pour que cette commission puisse travailler avec la sérénité nécessaire sur un sujet aussi sensible et aussi important".
Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, a pris acte de cette décision.
"Le livre de Camille Kouchner accélère encore une démarche essentielle de libération de la parole, libération qui constituait dès l'origine l'un des enjeux de la Commission de lutte contre les violences sexuelles", ajoute-t-il.
Le gouvernement annoncera prochainement la composition de la commission, ainsi que sa nouvelle présidence, précise M. Taquet.
jlo/bfa/nm
Affaire Duhamel: Louis Schweitzer élu président par intérim de la FNSP, au milieu de nouveaux remous #
L'onde de choc causée par les accusations de viols sur mineurs contre le politologue Olivier Duhamel a causé mercredi de nouveaux remous, alors que l'ex-patron de Renault Louis Schweitzer a été élu provisoirement à sa place à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
En début de journée, le préfet d'Ile-de-France Marc Guillaume a annoncé qu'Il quittait la FNSP en se disant "trahi" après avoir fréquenté Olivier Duhamel "depuis des années". Il a dit aussi "condamner absolument ces actes".
Quelques heures plus tard, c'était au tour de l'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou d'informer l'AFP qu'elle renonçait à présider la commission indépendante sur l'inceste. Depuis quelques jours, l'ex-ministre socialiste était citée parmi les proches de M. Duhamel, accusé d'avoir violé son beau-fils.
"Le climat actuel ne me permet pas de conduire cette mission avec la sérénité nécessaire", a indiqué Mme Guigou dans une déclaration écrite.
"J'ai donc pris la décision de passer le relais et de renoncer à présider cette commission", a-t-elle ajouté, en affirmant avoir "ignoré toutes ces années les faits gravissimes dénoncés par Camille Kouchner dans son livre".
L'affaire a éclaté début janvier avec les révélations de Camille Kouchner dans son livre "La Familia grande", qui dénonce les agressions incestueuses qu'aurait imposées son beau-père, Olivier Duhamel, aujourd'hui âgé de 70 ans, à son frère jumeau quand il était adolescent à la fin des années 1980.
Depuis lors, le débat fait rage sur le silence qui a longtemps entouré les actes reprochés à Olivier Duhamel, homme de réseaux et d'influence.
En parallèle à ces rebondissements, le conseil d'administration de la FNSP, qui a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po, a élu Louis Schweitzer, 78 ans, au poste de président par intérim.
M. Schweitzer a été élu "avec 22 voix pour et un vote blanc", en même temps que l'économiste Jean-Paul Fitoussi "aux fonctions de vice-président du conseil", a annoncé Sciences Po dans un communiqué.
L'institution a également promis d'engager "sans délai une concertation avec l'ensemble des parties prenantes à la vie de l'établissement pour identifier et pour mettre en oeuvre toutes les mesures permettant d'accueillir la parole des victimes de violences sexistes et sexuelles et d'améliorer leur accompagnement et leur prise en charge".
Louis Schweitzer a en revanche précisé à l'AFP qu'il "n'envisage pas d'être candidat à la présidence permanente".
Depuis la publication du livre de Camille Kouchner, de nombreux appels à la démission ont visé le directeur de Sciences Po Frédéric Mion, qui a admis avoir été alerté dès 2019.
Selon Le Monde, ce dernier avait initialement confié son intention d'avertir le préfet d'Ile-de-France et ancien secrétaire général du gouvernement Marc Guillaume. Interrogé par le quotidien, M. Mion a toutefois démenti l'avoir fait.
"J'ignorais totalement l'existence de tels crimes avant la parution de ce livre et des articles l'annonçant", a assuré Marc Guillaume dans son communiqué.
Lundi, Laurence Parisot, l'ancienne présidente du Medef et membre du conseil d'administration de la FNSP a penché pour la mise en place d'une charte éthique ou un code de déontologie "qui limitent le plus possible les risques".
Elle a en revanche refusé de demander la démission de Frédéric Mion. "Il ne faut pas confondre l'histoire d'Olivier Duhamel et l'histoire de Frédéric Mion, nous ne sommes pas dans la même catégorie de fautes", a-t-elle dit à Mediapart.
Autre conséquence de cette affaire, le philosophe Alain Finkielkraut a été congédié mardi de LCI, où il intervenait comme chroniqueur.
Lors d'une émission lundi, il avait dénoncé un "lynchage généralisé" d'Olivier Duhamel. "Y a-t-il eu consentement ? A quel âge cela a-t-il commencé ? Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité ?", a-t-il demandé. "On parle d'un adolescent", pas d'un enfant, avait ajouté le philosophe.
M. Finkielkraut a promis mercredi "d'attaquer" LCI, accusée d'avoir "trafiquer" ses propos sur l'affaire Duhamel.
asm-jlo/pa/cbn
Clermont-Ferrand: un enfant de 14 mois meurt en chutant d'un appartement #
Un enfant de 14 mois est décédé après avoir chuté du quatrième étage d'un immeuble à Clermont-Ferrand, a indiqué mercredi la police.
Le garçonnet est décédé vers 15H00 après avoir été transporté par les pompiers à l'hôpital, a déclaré une porte-parole de la police.
"Une maman a vu quelque chose tomber de l'immeuble et a envoyé sa fille qui a elle-même découvert le corps au pied du bâtiment", a-t-elle ajouté.
"L'enfant n'était visiblement pas seul dans l'appartement lors du drame", a précisé la police.
Selon le quotidien la Montagne qui a révélé l'information, le garçonnet serait parvenu à franchir la fenêtre ouverte d'un appartement, échappant à la vigilance d'adultes qui s'y trouvaient.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame et des auditions de témoins ont eu lieu au commissariat de Clermont-Ferrand.
cca/pb
Un professeur de collège du Gard agressé, un autre accusé à tort #
Un homme a agressé mercredi un enseignant à la sortie du collège de Saint-Gilles (Gard) en le prenant pour un autre professeur faussement accusé par des collégiens d'avoir consulté de la pornographie en classe, a indiqué le procureur de la République de Nîmes.
Selon Eric Maurel, l'homme a notamment invectivé et menacé le professeur en assurant qu'il était l'auteur d'une consultation pornographique en classe. Il a ensuite brisé le pare-brise de la voiture de l'enseignant qui a été légèrement blessé au visage, a précisé M. Maurel dans des messages à la presse.
L'agresseur a pu prendre la fuite et l'enquête a été confiée à la Brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie de Nîmes.
Le 8 janvier trois collégiens avaient dénoncé "faussement un (autre) professeur pour consultation de sites pornographiques en classe", a souligné le procureur.
Le principal avait alerté l'autorité judiciaire le 12 janvier.
L'enquête "dont l'exploitation de l'ordinateur du professeur, révèlera le caractère mensonger de la dénonciation", a insisté M. Maurel.
Le parquet a décidé de poursuivre les trois collégiens qui seront convoqués pour être entendus devant le juge pour enfants pour dénonciation de faits imaginaires et dénonciation calomnieuse, a-t-il précisé à l'AFP.
il/san/vk
Rouen: six ans ferme contre un homme accusé d'agression homophobe #
Une peine de six ans de prison ferme a été prononcée mercredi contre un homme accusé d'avoir violemment agressé un homosexuel en 2018 à Rouen, à l'issue d'une audience devant la cour criminelle de Seine-Maritime.
La décision à l'encontre de Mohamed a été assortie de l'interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. L'avocat général avait requis sept ans de prison dont deux avec sursis. "il s'agit d'un délinquant chevronné au parcours chaotique, fait de violences, de vol, d'extorsion. il a une intolérance quasi viscérale à l'homosexualité", avait-il déclaré.
Quatre ans de prison dont un avec sursis ont également été prononcés à l'encontre d'un second mis en cause, prénommé Jordan, qui a aussi interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. l'avocat général avait requis à son encontre quatre ans de prison dont deux avec sursis. "C'est un garçon rangé, inséré dans la vie. Il a eu un rôle en retrait, il n'est pas le meneur, mais il avait tout le loisir de résister", avait souligné l'avocat général.
"La circonstance aggravante de l'homophobie doit être retenue contre les deux accusés. il s'agissait d'extorquer, excusez moi du terme, des pédés. Un projet criminel clair et précis. Un traquenard", avait-il ajouté. Les deux hommes ont dix jours pour faire appel.
Les faits s'étaient produits en octobre 2018 à la sortie d'une discothèque. Un homme de 34 ans avait porté plainte contre X après avoir été roué de coups, séquestré, et avoir subi de nombreuses insultes homophobes dans une voiture dans laquelle il était monté de son plein gré. Ses agresseurs lui avaient également extorqué 800 euros.
A l'audience, le second accusé a reconnu avoir porté des coups à la demande du principal accusé, Mohamed, dont il avait "peur", et avoir proféré des insultes à caractère homophobe.
"Mon client a fait état de menaces contre sa famille pendant l'instruction pour qu'il se taise. Son casier est vierge", a plaidé son avocat Me Etienne Noël.
"Dans la voiture, la victime a posé la main sur ma cuisse au niveau de l'entrejambe. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me suis déchaîné sur lui en lui portant des coups", a déclaré Mohamed, précisant que c'est lui qui a "porté le plus de coups". L'avocat de la victime a démenti que son client avait mis la main sur la cuisse de l'agresseur.
"Les faits ne ressemblent pas à mon client. L'extorsion oui, mais la violence inouïe non", a déclaré l'avocate de Mohamed. "Mon client n'est pas homophobe mais nous ne contestons pas le caractère homophobe de cette agression. Il a 5 enfants. Il est divorcé et sans domicile. Une personnalité complexe, un homme brisé", a-t-elle ajouté.
cor-hdu/pb
Louis Schweitzer, haut fonctionnaire au parcours éclectique #
Haut fonctionnaire, grand patron, spécialiste du monde culturel, défenseur des droits de l'homme et des animaux: à 78 ans, l'éclectique Louis Schweitzer est désormais appelé à la rescousse pour un intérim à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
Le président d'honneur de Renault va y remplacer Olivier Duhamel, qui a démissionné face à des accusations d'inceste. M. Schweitzer connaît bien les murs de la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, où il fut étudiant et où il était jusqu'à présent membre du conseil d'administration de la FNSP, rattachée à Sciences Po.
Petit-neveu du docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix 1952, fils d'un directeur général du Fonds monétaire international et cousin de Jean-Paul Sartre, ce protestant de famille alsacienne, né à Genève (Suisse) le 8 juillet 1942, était taillé pour la haute fonction publique.
Après une licence en droit, un diplôme de l'IEP de Paris et l'ENA, cet ancien inspecteur des finances courtois et réservé, au visage mangé de grosses lunettes d'écaille, s'est d'abord retrouvé sous-directeur à la direction du Budget en 1979.
Longiligne, d'humeur égale, c'est un homme de dossiers qui a finalement su s'imposer tant en politique que dans le monde des affaires.
Sa vie a été parcourue de grandes réussites, mais aussi de vicissitudes, notamment lorsqu'il a fermé l'usine Renault de Vilvorde, en Belgique, où lorsqu'il fut, comme directeur de cabinet de Laurent Fabius, cité dans les affaires du sang contaminé et des écoutes de l'Elysée.
"C'est par hasard", a-t-il confié plus tard, qu'il a été amené, en 1981, et pour cinq ans, à travailler auprès de Laurent Fabius comme directeur de cabinet au Budget, puis à l'Industrie et enfin à l'Hôtel Matignon.
Un peu "par hasard" encore qu'il est arrivé, en mai 1986, au lendemain de législatives perdues par la gauche, aux côtés de Georges Besse - qui sera assassiné - chez Renault. Un monde où cet opiniâtre a rapidement conquis une place, au point de devenir le dauphin de Raymond Lévy puis son successeur à partir de mai 1992.
Les années Schweitzer sont marquées par le mariage raté avec le suédois Volvo en 1993, la privatisation du groupe en 1996, les 3.000 licenciements de Vilvorde en 1997, mais aussi la conquête de marchés en Europe de l'est, en Amérique latine ou en Asie.
Après son départ de Renault, où Carlos Ghosn lui a succédé, cet amateur d'art contemporain, père de deux filles, reste très actif dans le domaine économique, en intégrant les conseils d'administration de nombreuses sociétés comme Volvo, BNP, L'Oréal ou Veolia Environnement. "Ma femme n'aime pas que je dise que je serai retraité", dit-il.
Propriétaire d'une collection de plusieurs milliers de bandes dessinées, il fonde la Société des amis du musée du Quai Branly, et préside le conseil d'administration du festival d'Avignon et du Musée du Louvre.
En 2005, son parcours prend une nouvelle dimension quand il est nommé à la tête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), aujourd'hui absorbée dans le Défenseur des droits. Une présidence néanmoins éreintée par la Cour des comptes, qui lui a reproché une "opacité dans les comptes" ou encore des "marchés à la limite de la légalité".
Toujours assoiffé de curiosité, Louis Schweitzer fait trois ans plus tard son entrée dans les médias, en devenant président du conseil de surveillance du Monde.
De 2011 à 2020, il a également assuré la présidence d'Initiative France, un réseau d'aide à la création d'entreprises, en particulier dans les quartiers défavorisés.
Engagé en faveur du bien-être animal, le haut fonctionnaire et homme d'affaires prend la tête en 2012 de La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA). "Quand on s'engage à la tête d'une fondation comme la LFDA, c'est sur la base de convictions et c'est une conviction que j'ai depuis tout enfant", racontait-il en 2018.
bur-as/tq/cbn
Rouen: 7 ans requis contre un homme accusé d'agression homophobe #
Sept ans de prison dont deux avec sursis ont été requis contre un homme accusé d'avoir violemment agressé un homosexuel en 2018 à Rouen, mercredi lors de l'audience devant la cour criminelle de Seine-Maritime.
"Il s'agit d'un délinquant chevronné au parcours chaotique, fait de violences, de vol, d'extorsion. Il a une intolérance quasi viscérale à l'homosexualité", a déclaré l'avocat général, qui a également ordonné une obligation de soins.
Quatre ans de prison dont deux avec sursis ont été requis contre un second mis en cause, prénommé Jordan. "C'est un garçon rangé, inséré dans la vie. Il a eu un rôle en retrait, il n'est pas le meneur, mais il avait tout le loisir de résister", a précisé l'avocat général.
"La circonstance aggravante de l'homophobie doit être retenue contre les deux accusés. il s'agissait d'extorquer, excusez moi du terme, des pédés. Un projet criminel clair et précis. Un traquenard", a-t-il ajouté.
Les faits s'étaient produits en octobre 2018 à la sortie d'une discothèque. Un homme de 34 ans avait porté plainte contre X après avoir été roué de coups, séquestré, et avoir subi de nombreuses insultes homophobes, après être monté de son plein gré dans une voiture. Ses agresseurs lui avaient également extorqué 800 euros.
A l'audience, le second accusé a reconnu avoir porté des coups à la demande du principal accusé, Mohamed, dont il avait "peur", et avoir proféré des insultes à caractère homophobe.
"Mon client a fait état de menaces contre sa famille pendant l'instruction pour qu'il se taise. Son casier est vierge", a plaidé son avocat Me Etienne Noël.
"Dans la voiture, la victime a posé la main sur ma cuisse au niveau de l'entrejambe. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me suis déchaîné sur lui en lui portant des coups", a déclaré Mohamed, précisant que c'est lui qui a "porté le plus de coups". L'avocat de la victime a démenti que son client avait mis la main sur la cuisse de l'agresseur.
"Les faits ne ressemblent pas à mon client. L'extorsion oui, mais la violence inouïe non", a déclaré l'avocate de Mohamed. "Mon client n'est pas homophobe mais nous ne contestons pas le caractère homophobe de cette agression. Il a 5 enfants. Il est divorcé et sans domicile. Une personnalité complexe, un homme brisé", a-t-elle ajouté.
cor-hdu/db/dch
Un "apporteur d'affaires" marseillais condamné à cinq ans de prison pour extorsion #
Un "apporteur d'affaires" marseillais a été condamné, mercredi, à cinq de prison et 50.000 euros d'amende pour avoir extorqué "dans un climat de peur" bars, restaurants ou entreprises des Bouches-du-Rhône et de Saint-Tropez (Var) en 2018.
Placé sous mandat de dépôt, il a été interpellé à la barre du tribunal ainsi que deux de ses quatre co-prévenus.
Aucune des victimes n'avait déposé plainte ni ne s'est constituée partie civile. La défense avait ainsi plaidé l'absence de violences auprès de victimes qui assuraient elles-mêmes ne pas avoir été rackettées.
"Même si les violences ne sont pas avérées, a indiqué la présidente du tribunal correctionnel, Céline Ballérini, à la lecture du jugement, les délits commis sont extrêmement graves car ils s'inscrivent dans un contexte de contrainte. Un climat de peur ressort des écoutes téléphoniques et l'extorsion ne suppose pas nécessairement que les victimes se plaignent".
Ancien boxeur, Kamel Tachouaft, 47 ans, surnommé "Caramel", avait été ciblé par une enquête en raison d'un train de vie sans commune mesure avec ses activités alléguées d'"apporteur d'affaires": villa de location, voitures de luxe, appartement à Saint-Tropez, absence de dépenses courantes sur ses comptes.
Les écoutes téléphoniques laissaient apparaître que des enveloppes étaient remises à lui ou à son "bras droit", Philippe Bendjeddou, 57 ans, condamné à quatre ans de prison et à 10.000 euros d'amende.
Avec un troisième homme, Georges Mélikian, 58 ans, condamné à quatre ans de prison et 40.000 euros d'amende, Kamel Tachouaft intervenait dans des différends entre commerçants. Il se chargeait de recouvrer des dettes et encaissait des sommes pour ce qu'il nommait des "médiations" ou des remerciements pour des "marchés apportés".
Dans une entreprise de sécurité, il apparaissait comme le vrai patron, le gérant en droit convenant que M. Tachouaft occupait "un emploi fictif".
Confronté à des propos évoquant des menaces ou une contrainte à peine voilée, Kamel Tachouaft avait parlé de "gens qui extrapolent" et d'une forme de galéjade marseillaise.
Deux autres prévenus ont été condamnés, l'un à deux ans de prison à purger sous bracelet électronique, le second à huit mois de prison.
Dans son réquisitoire, le procureur avait réclamé des peines allant jusqu'à sept ans de prison contre des prévenus qu'il avait qualifiés de "charognards de l'économie souterraine", dénonçant l'extorsion comme "un crime social, un crime contre l'économie et contre l'exemplarité".
ll/san/dch
En prison, des parloirs anti-Covid qui isolent encore plus #
A cause du coronavirus, Dominique Moulinas n'a pas vu son fils, détenu en Alsace, pendant neuf mois. Noël devait enfin sonner les retrouvailles au parloir de la prison, mais les mesures sanitaires ont tout gâché, pour ce père, triste et en colère, comme tant d'autres proches de détenus.
"Vous êtes devant une vitre en plexiglas de 8mm qui monte jusqu'au plafond, derrière laquelle il y a votre fils", décrit Dominique Moulinas. Impossible de se toucher, pour éviter toute transmission du virus. Surtout, cette vitre, obligatoire depuis le deuxième confinement, est percée de trous trop petits pour laisser le son passer.
"Vous êtes obligés de hurler pour lui demander comment ça va. Il ne vous entend pas. Vous ne l'entendez pas. Dans la salle des parloirs, tout le monde hurle". Ont-ils réussi à échanger? "Qu'est-ce que vous voulez dire à votre fils en gueulant?", s'emporte le père. "J'ai eu le malheur d'enlever le masque, je voulais lui montrer un sourire. Et de suite, un surveillant est intervenu".
Les parents ont tenté ce parloir à deux reprises pour Noël, avec leurs deux filles. "On ne peut pas infliger ça à des gens".
Dominique Moulinas s'interrompt régulièrement, gêné: "J'imagine que ça peut paraître dérisoire par rapport à la monstruosité des faits qui ont amené Matthieu à être incarcéré".
Matthieu Moulinas, 27 ans, est en prison depuis dix ans. Il est l'auteur d'un meurtre qui a choqué la France en 2011: à 17 ans, il a violé et tué une adolescente de 13 ans. Il a été condamné à la perpétuité.
"Mais c'est notre fils. Ces parloirs sont les seules relations que l'on a avec notre enfant. On a besoin d'avoir des relations avec lui, de vraies relations", plaide le père. Et pour Mathieu Moulinas, comme pour tant d'autres détenus, le parloir est la seule fenêtre sur l'extérieur.
Avant la pandémie, la famille se retrouvait dans un "parloir salon", un studio. "On pouvait regarder un bout de match de rugby". Un semblant de vie normale, mais seulement trois heures par mois car Dominique et son épouse vivent dans le Sud, alors que Matthieu est incarcéré à Ensisheim, en Alsace. Quatorze heures de route aller-retour.
Lors du premier confinement, afin d'empêcher la propagation du virus en détention, les parloirs ont été fermés. "Ce n'est jamais retourné à la normale", déplore Dominique Moulinas.
Le cas de la famille Moulinas n'est pas isolé. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) reçoit "des lettres, des appels" de proches de prisonniers, qui racontent aussi les cris pour se faire entendre. "Ce ne sont pas des vrais parloirs dans ces conditions", critique Dominique Simonnot.
"Des détenus préfèrent renoncer aux visites, alors que le parloir, c'est tout dans leur vie", explique-t-elle.
L'Observatoire international des prisons (OIP) a aussi "beaucoup de remontées" des familles. "Une femme a arrêté de voir son compagnon avec leur enfant car ce dernier était en pleurs à cause de la séparation vitrée: il voulait un câlin de son père", relate François Bès.
Stéphanie n'a elle pas vu son compagnon, incarcéré à Valence, depuis août. Ils ont alors passé 48 heures dans une unité de vie familiale (UVF), un appartement dans la prison. Il a ensuite dû rester en quatorzaine, et donc arrêter travail et activités: "la prison dans la prison", décrit Stéphanie.
Depuis le second confinement, les UVF ont été suspendues. "Nous espérons nous voir mi-février, mais certaines personnes ne croient pas à la réouverture" de ces unités vu le contexte épidémique. Et le téléphone? "Téléphoner depuis la prison sur un portable coûte très cher. (...) Nous sommes déjà restés un mois sans discuter". "Psychologiquement, c'est très difficile pour lui", explique Stéphanie.
La direction de l'administration pénitentiaire ne peut pas laisser le virus entrer en prison. Les vitres en plexiglas, "c'est la condition pour maintenir les parloirs", assure la DAP. "Dès l'été dernier, nous avons anticipé la possible reprise de l'épidémie. Nous avons installé (...) des séparations afin d'éviter de suspendre les parloirs".
"Tant que la situation épidémique n'a pas évolué, il n'est envisageable de faire autrement", se défend la DAP.
ctx/tib/vk