Manche: 159 migrants secourus au large du littoral français #
Huit embarcations transportant au total 159 migrants, dont 10 enfants et une femme enceinte, qui tentaient de gagner les côtes britanniques, ont été secourues jeudi au large du littoral entre Boulogne-sur-Mer et Dunkerque, dans le nord de la France, a annoncé la préfecture maritime.
Les opérations ont d'abord permis de secourir 26 naufragés -- dont quatre enfants-- parmi lesquels plusieurs semblaient en état d'hypothermie, pris en charge à leur débarquement à Dunkerque.
Par beau temps, les opérations se sont ensuite enchainées: une vedette récupère quatre naufragés, puis deux canots de sauveteurs recueillent 23 et 32 migrants.
Un troisième canot est dépêché pour secourir 18 naufragés, dont certains semblant en hypothermie, signalés en difficulté par un navire de pêche dans le détroit du Pas-de-Calais. Entretemps, le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage de la marine française récupère d'abord trois, puis 41 naufragés, ramenés à Boulogne-sur-Mer.
Le navire de commerce Orient Angel annonce ensuite qu'il a pris en charge 12 naufragés, qui restaient à bord sains et saufs dans la soirée, la météo sur zone ne permettant pas leur transbordement dans l'immédiat.
Depuis fin 2018, ces traversées illégales de la Manche par des migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau.
En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de ce type ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, selon un bilan de la préfecture maritime. Six personnes y ont trouvé la mort et trois ont disparu, après quatre morts en 2019.
cab/cbn/lpt
Manche: 159 migrants secourus au large du littoral entre Dunkerque et Boulogne-sur-Mer #
Huit embarcations transportant au total 159 migrants, dont 10 enfants et une femme enceinte, qui tentaient de gagner les côtes britanniques, ont été secourues jeudi au large du littoral entre Boulogne-sur-Mer et Dunkerque, a annoncé la préfecture maritime.
Pilotées par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS), les opérations ont d'abord permis de secourir 26 naufragés -- dont quatre enfants-- parmi lesquels plusieurs semblant en état d'hypothermie, pris en charge à leur débarquement à Dunkerque.
Par beau temps, les opérations se sont ensuite enchainées: une vedette récupère quatre naufragés, puis deux canots engagés par le CROSS recueillent 23 et 32 migrants.
Un troisième canot est dépêché pour secourir 18 naufragés, dont certains semblant en hypothermie, signalés en difficulté par un navire de pêche dans le détroit du Pas-de-Calais. Entretemps, le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage de la marine nationale, Abeille Languedoc, récupère d'abord trois, puis 41 naufragés, ramenés à Boulogne-sur-Mer.
Le navire de commerce Orient Angel informe ensuite le CROSS qu'il a pris en charge 12 naufragés, qui restaient à bord sains et saufs dans la soirée, la météo sur zone ne permettant pas leur transbordement dans l'immédiat.
Depuis fin 2018, ces traversées illégales de la Manche par des migrants cherchant à gagner le Royaume-Uni se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau.
En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de ce type ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, selon un bilan de la préfecture maritime. Six personnes y ont trouvé la mort et trois ont disparu, après quatre morts en 2019.
cab/cbn
Seine-Saint-Denis: un adolescent grièvement blessé dans une rixe entre bandes #
Un adolescent a été grièvement blessé dans une rixe entre bandes rivales survenue jeudi en fin d'après-midi à Clichy-sous-Bois, ont indiqué à l'AFP une source policière et le parquet.
"Un mineur âgé de 16 ans se trouve en urgence absolue suite à un affrontement entre bandes rivales survenu à Clichy-sous-Bois", a déclaré à l'AFP le parquet de Bobigny, qui a indiqué ne pas posséder davantage d'informations dans l'immédiat.
D'après une source policière, qui a également fait état d'une "rixe entre bandes", le jeune homme a été blessé par un "objet contondant" et transporté par hélicoptère à l'hôpital. Les faits se sont produits vers 17h00.
"C'est une bagarre à la sortie du lycée", a précisé à l'AFP le maire (DVG) Olivier Klein, qui a ajouté que le blessé était conscient au moment de son transport par le Samu.
"il y a eu ces derniers jours des tensions à l'intérieur et à l'extérieur du lycée avec des phénomènes de groupes de jeunes", a-t-il témoigné.
Ces dernières semaines, l'Île-de-France a été secouée par plusieurs rixes entre mineurs d'une extrême violence, dont deux mortelles en Essonne, qui ont mis un nouveau coup de projecteur sur le phénomène récurrent des rivalités entre bandes de jeunes.
amd/meh/sp
Le corps d'une femme égorgée retrouvé dans un bois du Val d'Oise #
Le corps d'une jeune femme égorgée a été retrouvé mercredi dans un bois d'Arnouville (Val-d'Oise), a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête confirmant une information du Parisien.
C'est un promeneur qui a découvert le corps de la victime, a-t-on ajouté de même source, en confirmant qu'elle avait été égorgée.
L'identité de la jeune femme n'était pas encore connue, aucun papier d'identité n'ayant été retrouvé sur place.
Aucune interpellation n'a eu lieu pour l'heure, a indiqué jeudi soir à l'AFP le parquet de Pontoise, qui n'a pas donné davantage de détails sur les circonstances de la mort de la jeune femme, "âgée de 20 à 30 ans".
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de Versailles.
sm-amd/meh/sp
Bayonne: un viol élucidé 12 ans après grâce à l'ADN #
Deux hommes soupçonnés d'avoir violé et roué de coups une femme aux abords d'une discothèque de Bayonne en 2009 ont été mis en examen 12 ans après les faits, une affaire récemment élucidée grâce à un rapprochement d'ADN, a-t-on appris jeudi auprès de la police judiciaire.
Ces deux pères de famille, l'un âgé de 19 ans au moment des faits en 2009 et le second de dix ans son aîné, ont été mis en examen en début de semaine des chefs de viols et de violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente.
L'un a été placé en détention provisoire et l'autre incarcéré provisoirement dans l'attente d'un débat différé devant le juge des libertés et de la détention.
La victime, alors âgée d'une quarantaine d'années, avait été "violée à plusieurs reprises" et "rouée de coups", à la sortie d'une discothèque de Bayonne, au petit matin du 3 octobre 2009, selon le commissaire-divisionnaire Stéphane Lapeyre, chef de l'antenne de Bayonne de la PJ.
Cette nuit-là, la jeune femme avait été abordée par deux hommes, alcoolisés, à proximité de l'établissement dont elle avait été refoulée. Les videurs venaient de faire usage de gaz lacrymogène pour disperser un attroupement.
"Elle était incommodée, et ils lui ont proposé de la ramener chez elle", a relaté à l'AFP le chef de la PJ à Bayonne.
Elle avait en réalité été conduite à l'abri des regards, sur les bords de la rivière proche, la Nive, où violée et rouée de coups, elle avait été laissée "inconsciente pendant près de deux heures". Son visage portait trace d'"une douzaine de fractures", selon le commissaire Lapeyre.
Pendant des années, de nombreuses auditions et investigations techniques - vidéoprotection, prélèvements - sont diligentées, sans rien donner. Mais l'affaire rebondit il y a quelques mois lorsque l'aîné des deux hommes est placé en garde à vue dans une affaire de violences intra-familiales.
Son ADN est prélevé et saisi dans le fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Et, surprise, il correspond avec des traces génétiques "non résolues", celles relevées douze ans plus tôt sur la victime.
De là, la police judiciaire de Bayonne saisie fin 2017 a poursuivi les investigations pour identifier des complices. Et interpellé lundi et mardi quatre personnes, deux personnes qui seront mises hors de cause et les deux auteurs présumés. "Ils ont reconnu leur participation aux faits en donnant des éléments assez précis", selon Stéphane Lapeyre.
Ce dénouement "montre que des années après (...), les auteurs ne sont pas à l'abri d'être identifiés par les services de police et de justice et que les victimes, restées longtemps dans le silence et l'ignorance, ont enfin une source d'espoir", a souligné le procureur de Bayonne Jérôme Bourrier, joint par l'AFP.
sm-cas-nal/cbn
Cancer du col de l'utérus: non-lieu requis dans l'enquête sur le vaccin Gardasil #
Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur le vaccin contre le cancer du col de l'utérus Gardasil, a indiqué jeudi le ministère public, sollicité par l'AFP.
Ces réquisitions, rendues le 22 janvier, étaient attendues, aucune mise en examen n'ayant été prononcée au cours des investigations.
Il appartient désormais au juge d'instruction de décider ou non de prononcer un non-lieu dans cette affaire.
"Il est très regrettable que n'aient pas été analysés à notre sens convenablement les effets secondaires graves et permanents subis par nos clientes ni le lien de causalité entre la vaccination et ces pathologies dans les réquisitions", ont déclaré à l'AFP Me Rachel Lindon et Me Capucine de Rohan Chabot, qui défendent 10 plaignantes dans ce dossier.
"Si le juge d'instruction suit le réquisitoire définitif du parquet, nous entendons résister et contester ce non-lieu devant la chambre de l'instruction", a pour sa part assuré Jean-Christophe Coubris, avocat de Marie-Océane Bourguignon, une jeune femme qui avait symbolisé en 2013 le combat judiciaire contre ce vaccin développé et commercialisé par le groupe américain Merck.
Marie-Océane Bourguignon avait décrit un calvaire après la prise du vaccin: de puissants vertiges, des symptômes proches de la sclérose en plaques, jusqu'à une attaque qui l'avait laissée sur un fauteuil roulant. Son état s'était ensuite stabilisé.
Elle avait été la première à déposer une plainte en 2013, mais celle-ci avait été classée en octobre 2015 par le parquet de Paris, au motif qu'il n'y avait pas de lien direct entre ce vaccin et des pathologies du système nerveux.
La jeune Landaise avait dans la foulée déposé une plainte avec constitution de partie civile afin d'obtenir la reprise d'investigations par un magistrat instructeur.
Une information judiciaire avait alors été ouverte en avril 2016 pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la vie humaine" et "tromperie aggravée", selon des sources concordantes.
Le 27 novembre 2018, la société MSD Vaccins, entité qui exploite les vaccins du groupe Merck en France, était entendue par la juge d'instruction et placée sous le statut de témoin assisté, moins incriminant que celui de mis en examen.
edy/mk/meh/sp
Seine-Saint-Denis: un adolescent grièvement blessé dans une rixe #
Un adolescent a été grièvement blessé dans une rixe survenue jeudi en fin d'après-midi à Clichy-sous-Bois, ont indiqué à l'AFP une source policière et le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis.
Le jeune homme, dont le pronostic vital est engagé, a été blessé par un "objet contondant" et transporté par hélicoptère à l'hôpital, selon la source policière. Les faits se sont produits vers 17h00.
"C'est une bagarre à la sortie du lycée", a précisé à l'AFP le maire (DVG) Olivier Klein, qui a ajouté que le blessé était conscient au moment de son transport par le Samu.
"il y a eu ces derniers jours des tensions à l'intérieur et à l'extérieur du lycée avec des phénomènes de groupes de jeunes", a-t-il déclaré, en indiquant ne pas avoir plus de détails dans l'immédiat sur les circonstances exactes de la rixe.
Ces dernières semaines, l'Île-de-France a été secouée par plusieurs rixes entre mineurs d'une extrême violence, dont deux mortelles en Essonne, qui ont mis un nouveau coup de projecteur sur le phénomène récurrent des rivalités entre bandes de jeunes.
amd/meh/sp
Affaire Narumi: le Chilien Nicolas Zepeda conteste son renvoi devant les assises #
Le Chilien Nicolas Zepeda, soupçonné d'avoir assassiné en 2016 à Besançon Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé, a contesté jeudi devant la justice son renvoi devant les assises.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon, qui a examiné le dossier lors d'une audience à huis clos, rendra sa décision le 11 mai prochain, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Nicolas Zepeda, défendu par Me Jacqueline Laffont, a réaffirmé "qu'il n'était absolument pas à l'origine de la mort de Narumi Kurosaki", expliquant que "c'était assez fréquent au Japon que des jeunes disparaissent ou se suicident", a précisé cette même source.
La défense a ainsi soutenu que son renvoi devant les assises était "injustifié".
L'avocat général a au contraire estimé que "des indices très nombreux et concordants montraient l'implication de M. Zepeda dans la mort de Narumi", selon la source judiciaire.
Le magistrat a requis la confirmation de l'ordonnance de mise en accusation du Chilien de 29 ans pour l'assassinat de l'étudiante japonaise.
En janvier, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, avait demandé le renvoi du suspect devant la cour d'assises du Doubs en s'appuyant sur "énormément de données techniques" (téléphonie, géolocalisation du véhicule de location du suspect, achats par carte bancaire...) et sur "des témoignages de proches" du suspect venant mettre en défaut sa version.
Nicolas Zepeda encourt la réclusion criminelle à perpétuité à l'issue d'un procès qui doit se tenir dans un délai d'un an après le renvoi définitif devant la cour d'assises.
Issue d'une famille modeste, Narumi Kurosaki a disparu en décembre 2016. Nicolas Zepeda, a reconnu avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la chambre du campus de Besançon où elle résidait, mais affirme l'avoir quittée en parfaite santé.
Cette nuit-là, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris" mais personne n'avait prévenu la police.
Malgré d'importantes recherches, son corps n'a jamais été retrouvé.
as/maj/pb
Oise: CRS en renfort à Creil après deux nuits d'échauffourées dans un quartier prioritaire #
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi l'envoi d'un renfort de 60 CRS à Creil, dans l'Oise, après deux nuits d'échauffourées dans un quartier prioritaire, au cours desquelles deux policiers ont été légèrement blessés, selon des sources policières.
"Je condamne les violences commises contre nos policiers à Creil. J'annonce un renfort de 60 CRS à compter de ce soir pour faire respecter l'ordre républicain ainsi que l'affectation de 8 policiers supplémentaires à Creil dès le mois de mai", a tweeté M. Darmanin.
Cette annonce fait suite à deux nuits marquées par des violences contre la police impliquant quelques dizaines de jeunes habitants dans le quartier prioritaire des Hauts-de-Creil, selon des sources policières.
La police a été la cible de tirs de mortier dans la nuit de mardi à mercredi, après être intervenue pour disperser un rassemblement autour d'un barbecue-rodéo, et une policière a été très légèrement blessée au poignet, a détaillé une source policière
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les policiers ont à nouveau été pris à partie par une quarantaine de jeunes, ciblés "par des tirs de mortier, jets de pierre et de cocktails molotov". Les incidents se sont déroulés, sporadiquement, entre 20H et 1H30, a-t-elle précisé.
Dans un autre secteur du quartier, un policier par ailleurs été légèrement blessé à la jambe en chutant après avoir été frappé par un homme en cours d'interpellation, suspecté d'avoir participé plus tôt à une tentative de guet-apens, selon cette source policière.
"La plupart" des participants "sont connus des services de police pour trafic de drogue", "ils ne supportent pas notre présence et revendiquent le territoire", a-t-elle affirmé.
sm-cab/bow
Au procès Guérini, des prévenus dépeints en victimes par leurs avocats #
Acteurs ou victimes du système Guérini? Les avocats de hauts fonctionnaires du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole accusés d'avoir détruit des preuves ou faussé des marchés publics, ont défendu jeudi à Marseille la probité de leurs clients qui auraient agi sous pression.
Neuf fonctionnaires territoriaux, élus ou dirigeants de sociétés comparaissent depuis le 15 mars pour leur participation présumée au "système Guérini" aux côtés de l'ancien patron des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini et de son frère Alexandre, entrepreneur dans les déchets.
Parmi eux, Rémy Bargès, ex-chef de cabinet de Jean-Noël Guérini au conseil général, est accusé d'avoir ordonné le changement des ordinateurs de la garde rapprochée de l'élu, dont les disques durs seront ensuite détruits, après la parution dans la presse des premières informations sur l'enquête visant les frères Guérini.
Alexandre Karabadjakian, directeur général adjoint du service propreté de la métropole Marseille Provence (MPM) est soupçonné d'avoir faussé des procédures d'appel d'offre sous la férule d'Alexandre Guérini.
Une peine d'un an avec sursis a été requise mercredi contre les deux hommes avec une amende de 10.000 euros pour le second.
Jeudi, la défense de Rémy Bargès a plaidé "sa relaxe et sa réhabilitation" et celle d'Alexandre Karabadjakian une relaxe partielle des faits reprochés.
Promis à un bel avenir, Rémy Bargès, licencié pour "perte de confiance", a eu du mal à retrouver un emploi. Au chômage, il s'est vu proposer une formation de conducteur de bus avant d'essayer de rebondir comme attaché parlementaire des députés Marie-Arlette Carlotti puis François-Michel Lambert et de jouer les sherpas de l'ex-maire de Marseille Michèle Rubirola aux dernières municipales.
"Blacklisté, il a connu les regards qui se détournent, les têtes qui se baissent, les portes qui se ferment", a assuré son avocat Olivier Lantelme.
Alexandre Karabadjakian était un homme brisé, aux abois, avec des enfants harcelés et un frère contraint de changer de nom, ont témoigné ses avocats Mes Serge Tavitian et Christophe Bass.
Dans les deux affaires, la "probité" des prévenus a été brandie par les avocats selon lesquels seule la pression médiatique pour Bargès et celle d'Alexandre Guérini sur Karabajakian expliquent les faits reprochés.
"Rémy Bargès n'a jamais eu l'intention de soustraire des informations à la justice. Il voulait protéger l'institution, son président, être loyal à l'équipe", a justifié Me Lantelme selon qui son client dirigeait "un cabinet blanc", distinct du "cabinet noir" de la garde rapprochée du président.
Pour Me Christophe Bass, les actes et propos de Michel Karabajakian montrent sa résistance permanente aux injonctions d'Alexandre Guérini. Mais il était "isolé", sans soutien hiérarchique, "pris dans un piège tendu comme un guet-apens", a-t-il plaidé.
Le procès se poursuit vendredi avec la défense de Jean-Noël Guérini.
pr/mdm/pb
Affaire Zecler: rejet du recours de SOS racisme contre l'aide financière accordée aux policiers #
Le recours de l'association SOS Racisme contre la prise en charge par l'Etat des frais de justice des policiers poursuivis pour avoir frappé le producteur noir Michel Zecler a été rejeté mercredi par le tribunal administratif, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier et auprès de l'association.
Statuant en référé, le tribunal administratif de Paris a estimé, selon cette source, que SOS Racisme n'avait "pas d'intérêt à agir", en soulignant que l'attribution de "la protection fonctionnelle" concernait "l'employeur et l'employé", en l'occurrence le préfet de police de Paris, Didier Lallement, et les policiers mis en cause.
Le recours n'étant ainsi pas jugé recevable, le tribunal n'a pas eu à se prononcer sur le fond.
"L'Etat, appuyé par la justice administrative, explique que ces actes ne sont pas susceptibles d'être contestés. A part une association qui se serait montée pour contester la protection fonctionnelle, personne n'a donc intérêt à agir. C'est un problème", a réagi auprès de l'AFP Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
"On continue à dire qu'il y a un rapport direct entre la protection fonctionnelle de personnes qui se sont comportées de la sorte et mises en examen pour agression raciste et l'objet de notre association", a poursuivi M. Sopo.
SOS Racisme avait saisi fin janvier le tribunal administratif de Paris, estimant que l'attribution de cette aide était "une décision aberrante" du préfet.
Quatre policiers ont été mis en examen le 30 novembre et trois d'entre eux, soupçonnés d'avoir porté les coups, l'ont été pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", avec plusieurs circonstances aggravantes dont celle de racisme.
Les images du passage à tabac du producteur de musique avaient soulevé une vague d'indignation jusqu'au sommet de l'Etat, Emmanuel Macron évoquant une "agression inacceptable" et des "images qui nous font honte".
sm-meh/tib/sp
Mali: des ONG exigent que Paris fasse "toute la lumière" sur la frappe controversée #
Sept organisations de défense des droits humains demandent jeudi à la France que "toute la lumière soit faite" sur la frappe aérienne française du 3 janvier dans le centre du Mali, qui a tué 19 civils selon l'ONU, ce dont Paris se défend.
"Nos ONG demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les frappes du 3 janvier 2021 à Bounti, et soutiennent la recommandation de la Minusma (mission des Nations unies au Mali) exhortant la France et le Mali à mener une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de cette frappe et les dommages causés aux civils", écrivent dans un communiqué commun l'Association malienne des droits de l'Homme, Action contre la Faim, CARE France, Handicap international, la FIDH, l'Observatoire Kisal et Oxfam France.
"La France devrait montrer l'exemple de bonnes pratiques en matière de protection des civils en partageant, en toute transparence, les éléments d'information liés à ces frappes pour rendre compte de l"impact des opérations militaires sur les civils et en versant des dédommagements aux victimes et à leurs familles", poursuivent les ONG.
Mardi, une enquête de la Minusma a conclu qu'une frappe aérienne conduite par la force française Barkhane avait tué 19 civils au cours d'un mariage. Le rapport constitue la plus grave mise en cause d'une opération française par les Nations unies depuis le début de l'engagement de Paris au Sahel.
Le ministère français des Armées a réfuté avec force ses conclusions, en maintenant que "le 3 janvier, les forces armées françaises (avaient) effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel" et non des civils, près de Bounti (centre).
Le ministère a aussi émis "de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue" par les enquêteurs de l'ONU.
"Les ONG signataires rappellent que les opérations de lutte contre le +terrorisme+ ne peuvent se conduire au détriment du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'Homme", soulignent-elles jeudi.
dab/cf/blb
Un homme arrêté pour meurtre sur conjoint au Havre #
Un homme a été arrêté jeudi pour le meurtre de son épouse, dans un quartier populaire du Havre, alors que leurs cinq enfants étaient à l'école, a-t-on appris auprès du parquet de la ville.
La victime "est décédée après avoir été poignardée par son conjoint" jeudi à son domicile situé dans le quartier des neiges, a précisé le procureur de la République du Havre Bruno Dieudonné, interrogé par un correspondant de l'AFP.
De source policière, le suspect, syrien, est âgé d'environ 45 ans et la victime, de même nationalité, est âgée d'une trentaine d'années.
cor-clc/mas/caz
Lille: enquête judiciaire après un contrôle de police dans un quartier populaire #
Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique, après la diffusion sur Internet d'une vidéo montrant une intervention policière dans un quartier populaire de la ville, a-t-il indiqué jeudi.
Elle est confiée au service départemental de déontologie, discipline, application et méthode de la direction départementale de la sécurité publique du Nord, a-t-il précisé, confirmant des informations de la presse locale.
Sur la vidéo, présentée comme tournée lundi, on peut voir huit policiers intervenir sur une place, où sont présents notamment des femmes et des enfants, avec poussettes, vélos et trottinettes. Il fait jour.
Sans que le dialogue entre policiers et habitants ne soit audible, on voit un policier repousser un des membres du groupe. Le ton semble alors monter et l'un des policiers attrape d'une main l'une des femmes, sans que l'on distingue si c'est par les cheveux ou par le haut de ses vêtements dans son dos. Puis un autre utilise une bombe lacrymogène contre une autre femme qui intervient.
On peut voir ensuite deux des policiers lancer "viens, viens", sans que l'on puisse dire à qui ils s'adressent précisément.
"C'est avec stupeur que les élu.e.s du Groupe Lille Verte ont découvert les images filmées par les riverains d'une intervention de la police nationale dans la quartier populaire de la Briqueterie, lundi soir à 19h30 à Lille Sud, alors que la vertu pédagogique des contrôles avait été mise en avant par le Ministère de l'Intérieur", a réagi jeudi le groupe d'opposition au conseil municipal.
"Nous ne pouvons pas ne pas remarquer qu'une fois encore, c'est grâce aux images diffusées par des citoyens que les faits ont pu être dénoncés et qu'une enquête a pu être ouverte. Ce sont des images très violentes et graves qui apparaissent sur ces vidéos", affirme l'élue Mélissa Camara, citée dans le communiqué.
jpa/cab/pb
CNews participe à "recréer les conditions du débat" politique, selon Marine Le Pen #
Pour Marine Le Pen, la chaîne d'information en continu CNews, récemment mise à l'amende pour "incitation à la haine" et à la "violence", participe à "recréer les conditions du débat" politique avant la présidentielle de 2022.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a récemment sanctionné CNews d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos de son polémiste vedette Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.
"Il faut recréer les conditions du débat" pour la présidentielle de 2022. "Je suis assez contente de voir une télévision comme CNews y procéder, y compris de façon parfois rude", déclare la candidate à l'Elysée dans un entretien au numéro d'avril du mensuel L'Incorrect, proche de sa nièce Marion Maréchal.
"La digue de la fake news ne tiendra pas, les gens ne sont pas dupes", ajoute la présidente du Rassemblement national.
"Malgré la désinformation à laquelle il (le peuple français) est soumis depuis des décennies, il arrive à avoir cette lucidité, ce bon sens, cette raison de s'apercevoir que la moitié de ce qu'on lui raconte relève de l'idéologie", souligne la dirigeante d'extrême droite, pour qui les Français ont subi un "lavage de cerveau pendant des décennies".
CNews a recruté Eric Zemmour en octobre 2019, après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement autour de l'ancienne députée FN Marion Maréchal, et pour lequel il a été condamné.
Sur l'immigration, Marine Le Pen promet qu'elle ne "retirera pas la nationalité française à ceux qui l'ont obtenue sur la base de lois qu'(elle) conteste", mais qu'elle fera "en sorte que ceux qui sont venus travailler en France et qui n'ont pas de travail rentrent chez eux".
Sur l'islam, elle fait la distinction avec l'islamisme qu'il faut "éradiquer pour que les musulmans retrouvent la liberté de vivre leur religion". "Si nous avions pensé que l'islam n'était pas compatible avec la République française, nous n'aurions jamais défendu l'Algérie française", soutient-elle.
are/cs/bow
Classement de l'enquête contre Francis Lalanne qui avait appelé à "mettre l'Etat hors d'état de nuire" #
Le parquet de Paris a classé sans suite une enquête ouverte fin janvier contre le chanteur Francis Lalanne qui avait appelé "à mettre l'Etat hors d'état de nuire", a-t-on appris auprès de son avocat.
A la suite d'une tribune publiée sur le site en ligne "France soir" le 22 janvier, le parquet avait ouvert une enquête pour "provocation à la commission d'atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation", confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) qui avait entendu le chanteur le 5 février.
Dans cette tribune intitulée "J'appelle", ce dernier assurait qu'"il faut à présent mettre l'État hors d'état de nuire au peuple français" et demandait la "destitution" du chef de l'État, Emmanuel Macron.
"Le chef de l'État et son gouvernement s'essuient les pieds sur le Droit Républicain comme sur un paillasson" et "il faut à présent mettre en demeure les structures de l'État de faire cesser le trouble manifestement illicite infligé à la Nation par son gouvernement", affirmait encore l'artiste.
"Le gouvernement est en train de commettre insidieusement un coup d'État au nom de la Covid ; et s'apprête à instituer la tyrannie comme un avatar de la République, à l'insu du peuple français", argumentait-il aussi.
Le parquet a jugé l'infraction insuffisamment caractérisée, selon Me Emmanuel Ludot, pour qui "cette décision est logique". "Le parquet ne veut pas mettre d'huile sur le feu. Je fais un parallèle avec Corine Masiero. C'est la même démarche: un cri d'alarme sur la situation actuelle des artistes et des intermittents du spectacle", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Francis Lalanne, plusieurs fois candidat à des élections dans le passé sous bannière écologiste, est un soutien du mouvement des "gilets jaunes". Il avait conduit une liste "Alliance jaune" lors des élections européennes de mai 2019, obtenant 0,54% des voix.
chd-rl/jpa/shu
Mayotte: la France lance une consultation en vue de réduire les inégalités sociales #
Le ministre français des Outremer, Sébastien Lecornu, va lancer une consultation à Mayotte qui nourrira un projet de loi spécifique visant à réduire les inégalités dans ce département d'outre-mer, le plus pauvre de France.
"Les 10 ans de la départementalisation confirment l'attachement de Mayotte à la France, face à ceux qui contestent sa place dans la République ou nient la souveraineté française sur ce territoire, français depuis deux siècles", a souligné le ministre mercredi soir lors d'une visio-conférence avec les élus de Mayotte à l'occasion de cet anniversaire.
"Aujourd'hui, il faut dresser un horizon. Notre perspective, c'est l'accélération de la départementalisation afin d'améliorer la vie des Mahoraises et des Mahorais et de converger vers une égalité sociale réelle. Pour cela, je proposerai un projet de loi spécifique à Mayotte avant la fin du quinquennat, fruit d'une consultation avec l'ensemble des forces vives dès les prochains jours", a-t-il ajouté.
Mayotte est le territoire le plus pauvre de France, malgré l'accession au statut de département le 31 mars 2011, qui avait donné l'espoir d'un rattrapage social à cette île de l'océan Indien. Dix ans après son passage au statut de département, 77% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Selon les habitants, l'immigration en provenance des Comores voisines, mais aussi de l'Afrique des Grands Lacs contribue à surcharger les services publics du département, déjà en difficulté.
La consultation des "forces vives" de Mayotte, élus, forces économiques et société civile, aura lieu entre le 1er avril et le 1er juin, avant des restitutions et des propositions. Une première mouture du projet de loi est envisagée le 14 juillet, selon le ministère des Outremer, pour une présentation en Conseil des ministres "avant la fin du quinquennat".
La consultation portera sur 4 thématiques: "l'accès aux mêmes droits sociaux" à Mayotte et dans l'Hexagone, "le renforcement de la présence régalienne" de l'État à Mayotte en matière de sécurité, "l'adaptation" des lois pour régler la question migratoire, et enfin l'évolution du fonctionnement de la collectivité de Mayotte.
are/jk/vk/cac
France: un échange de 1,2 million d'euros contre 70 kg de cocaïne surpris en flagrant délit #
Les gendarmes français ont réussi mercredi à surprendre en flagrant délit un trafiquant de drogue et un routier lituanien en pleine transaction, échangeant 70 kg de cocaïne contre 1,2 million d'euros en liquide.
Les enquêteurs avaient dans leur viseur ce "grossiste" depuis un an et demi. Vendredi dernier, ils ont repéré le camion d'un routier lituanien en provenance des Pays-Bas rentrant en France, a raconté jeudi le colonel Dominique Lambert lors d'une conférence de presse organisée à Marseille (sud-est).
Ils le suivaient depuis un certain temps et avaient identifié qu'en marge de son parcours de livraison, il faisait des crochets bien rodés pour livrer de la drogue dans la région de Tarascon (sud-est).
Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'il était garé dans une zone d'activités de Beaucaire (sud), peu avant 06H00, "la tête de réseau est venue voir le chauffeur et on a assisté en direct à la transaction", a poursuivi le colonel.
Le chauffeur a immédiatement été interpellé avec 1,25 million d'euros et le grossiste avec 60 pains de cocaïne. L'opération délicate a mobilisé quelque 300 gendarmes.
Au même moment, six autres personnes étaient interpellées et placées en garde à vue dans la région, dont la compagne de la tête de réseau.
Des perquisitions ont également permis de trouver dans le plancher d'un véhicule deux millions d'euros supplémentaires, conditionnés sous vide, la 3e plus importante découverte en valeur pour un "chien stup" en France.
Le chiffre d'affaires de ce trafiquant, qui n'a pas d'antécédent judiciaire dans le trafic de drogue, est estimé à 1,5 million d'euros par mois. Sa marchandise était revendue dans le sud de la France.
san/mdm/shu/cac
France: vingt ans de prison pour un père qui planifiait le rapt et viol de sa fille #
Un détenu quadragénaire a été condamné à 20 ans de prison en France pour avoir planifié le kidnapping et le viol de sa propre fillette de 9 ans, depuis la prison où il était détenu pour viol, a indiqué jeudi le parquet de Saintes (ouest).
Cette même peine avait été requise au tribunal correctionnel contre le prévenu, qui était jugé mercredi à huis clos pour association de malfaiteurs en vue d'un acte criminel, tentative d'enlèvement d'une mineure de moins de 15 ans, détention et diffusion d'images à caractère pédopornographique.
Son coprévenu, âgé de 44 ans, a été condamné à dix ans de prison, conformément aux réquisitions. Il avait été en contact avec le détenu via un réseau social pédopornographique du darknet, et avait été arrêté à Bordeaux (sud-ouest), en novembre 2018, alors qu'il se rendait en Charente-Maritime pour mettre le plan à exécution.
A l'origine de l'affaire, selon une source proche du dossier, un agent spécialisé de la police judiciaire de Lyon (sud-est) avait réalisé une "cyberpatrouille" en s'infiltrant sur le darknet, et était tombé sur le projet du détenu, qui purgeait une peine pour viols sur mineurs commis sur des membres de sa famille --mais pas sa fille.
Interpellé, son complice était porteur de matériel pour faire subir à l'enfant des actes de torture et barbarie. L'homme avait déjà été condamné pour détention d'images pédopornographiques.
"Les peines maximum ont été prononcées. C'est une décision rare en correctionnelle", a déclaré jeudi à l'AFP l'avocate de l'enfant, Me Vanessa Chaleix. Le procureur de Saintes Nicolas Septe a précisé que les personnalités des prévenus étaient "décrites comme très inquiétantes par les experts".
Les deux hommes ont également été condamnés solidairement à verser 15.000 euros de dommages et intérêts à la fillette, et 10.000 euros à sa mère, chez qui elle demeure, a précisé l'avocate.
olg-pbl/shu/cac
Vingt ans de prison pour un père qui planifiait depuis la prison le rapt et viol de sa fille #
Un détenu quadragénaire a été condamné à 20 ans de prison pour avoir planifié le kidnapping et le viol de sa propre fillette de 9 ans, depuis la prison de Charente-Maritime où il était détenu pour viol, a indiqué jeudi le parquet de Saintes.
Cette même peine avait été requise au tribunal correctionnel de Saintes contre le prévenu, qui était jugé mercredi à huis clos pour association de malfaiteurs en vue d'un acte criminel, tentative d'enlèvement d'une mineure de moins de 15 ans, détention et diffusion d'images à caractère pédopornographique.
Son coprévenu, un Vosgien de 44 ans, a été condamné à dix ans de prison, conformément aux réquisitions. Il avait été en contact avec le détenu via un réseau social pédopornographique du darknet, et avait été arrêté à Bordeaux, en novembre 2018, alors qu'il se rendait en Charente-Maritime pour mettre le plan à exécution.
A l'origine de l'affaire, selon une source proche du dossier, un agent spécialisé de la police judiciaire de Lyon avait réalisé une "cyberpatrouille" en s'infiltrant sur le darknet, et était tombé sur le projet du détenu, qui purgeait une peine pour viols sur mineurs commis sur des membres de sa famille --mais pas sa fille.
Son complice avait été interpellé à Bordeaux par des hommes de la police judiciaire de Lyon, aidés par des collègues de Bordeaux, Nancy et La Rochelle. Il était porteur de matériel pour faire subir à l'enfant des actes de torture et barbarie. L'homme avait déjà été condamné pour détention d'images pédopornographiques.
"Les peines maximum ont été prononcées. C'est une décision rare en correctionnelle", a déclaré jeudi à l'AFP l'avocate de l'enfant, Me Vanessa Chaleix, le procureur de Saintes Nicolas Septe évoquant pour sa part des personnalités des prévenus "décrites comme très inquiétantes par les experts".
Les deux hommes ont également été condamnés solidairement à verser 15.000 euros de dommages et intérêts à la fillette, et 10.000 euros à sa mère, chez qui elle demeure, a précisé l'avocate.
olg-pbl/shu
Flagrant délit dans le Gard: 1,2 million d'euros contre 70 kg de cocaïne #
Après des mois d'enquête sur un réseau du Sud-Est, les gendarmes ont réussi mercredi à surprendre en flagrant délit un trafiquant de drogue et un routier lituanien en pleine transaction, échangeant 70 kg de cocaïne contre 1,2 million d'euros en liquide.
Les enquêteurs avaient dans leur viseur ce "grossiste" depuis un an et demi. Vendredi dernier, ils ont repéré le camion d'un routier lituanien en provenance des Pays-Bas rentrant en France, a raconté jeudi le colonel Dominique Lambert lors d'une conférence de presse organisée à Marseille.
Ils le suivaient depuis un certain temps et avaient identifié qu'en marge de son parcours de livraison, il faisait des crochets bien rodés pour livrer de la drogue dans la région de Tarascon (Bouche-du-Rhône).
Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'il était garé dans une zone d'activités de Beaucaire (Gard), peu avant 06H00, "la tête de réseau est venue voir le chauffeur et on a assisté en direct à la transaction", a poursuivi le colonel.
Le chauffeur a immédiatement été interpellé avec 1,25 million d'euros et le grossiste avec 60 pains de cocaïne. Une opération délicate qui a mobilisé quelque 300 gendarmes, les enquêteurs de la section de recherche de Marseille Provence-Alpes-Côte-d'Azur appuyés notamment du GIGN.
Au même moment, six autres personnes étaient interpellées et placées en garde à vue dans la région, dont la compagne de la tête de réseau.
Des perquisitions ont également permis de trouver dans le plancher d'un véhicule deux millions d'euros supplémentaires, conditionnés sous vide, la 3e plus importante découverte en valeur pour un "chien stup" en France.
Le chiffre d'affaires de ce trafiquant, qui n'a pas d'antécédent judiciaire dans le trafic de drogue, est estimé à 1,5 million d'euros par mois. Sa marchandise était revendue de l'Hérault aux Alpes-Maritimes.
Originaire de Bellegarde dans le Gard, et implanté dans la cité des Ferrages à Tarascon, il aurait accumulé un patrimoine "intéressant" selon la procureure de Marseille Dominique Laurens qui a salué une "magnifique saisie". Les enquêteurs du Groupe d'intervention régional (GIR) de Paca vont donc maintenant s'intéresser à ses biens immobilier et ses activités commerciales.
san/mdm/shu
Affaire Fiona: Cécile Bourgeon demande à sortir de prison #
Cécile Bourgeon, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle en décembre pour avoir porté des coups fatals à sa fille Fiona en 2013 en Auvergne, demande à être remise en liberté dans l'attente de l'examen de son pourvoi en cassation.
"Elle est aujourd'hui en détention provisoire depuis 70 mois (cumulés, ndlr), pour des faits qui ont huit ans. Si vous me dites que c'est une durée +raisonnable+, comme l'exige le législateur, où fixerez-vous le curseur ?", a plaidé jeudi son avocat, Renaud Portejoie, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon.
Cécile Bourgeon, 33 ans, s'est pourvue en cassation après le verdict de la cour d'assises d'appel du Rhône, qui a également condamné son ex-compagnon et co-accusé Berkane Makhlouf à 18 ans de réclusion.
Le couple, toxicomane à l'époque, avait signalé la disparition de Fiona le 12 mai 2013, faisant croire à un enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand. Après quatre mois d'enquête, ils avaient avoué que la fillette était morte et enterrée près d'un lac. Le corps n'a jamais été retrouvé.
Depuis, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont rejeté la responsabilité du décès. Jugés en première instance en 2016, la première avait été acquittée des coups mortels et condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti, le second écopant de 20 ans de réclusion.
En appel, les deux accusés ont été condamnés à 20 ans en 2018. La Cour de cassation a annulé cet arrêt de la cour d'assises de Haute-Loire en 2019, renvoyant l'affaire devant celle du Rhône fin 2020.
Jeudi, le parquet général s'est opposé à une remise en liberté, arguant d'un risque de fuite de Cécile Bourgeon après sa nouvelle condamnation à 20 ans de réclusion, et du trouble à l'ordre public causé par cette affaire au "retentissement national durable".
Pour Me Portejoie au contraire, "il n'y a rien à craindre" de sa cliente qui "a vécu libre pendant 22 mois" après la cassation de 2019, sans jamais se soustraire à ses obligations judiciaires.
"Sa détention ne doit pas être régie par l'opinion, par le qu'en dira-t-on médiatique", a ajouté l'avocat. "Quand elle est sortie de prison il y a deux ans, avez-vous le souvenir d'un trouble particulier ?", a-t-il demandé aux magistrats en suggérant une mesure de contrôle judiciaire ou d'assignation à résidence.
Présente à l'audience, l'intéressée n'a pas souhaité s'exprimer. Décision le 22 avril.
ppy/ari/bow
Le corps d'une femme égorgée retrouvé dans un bois du Val d'Oise #
Le corps d'une jeune femme égorgée a été retrouvé mercredi dans un bois d'Arnouville (Val d'Oise), a-t-on appris jeudi de source proche de l'enquête confirmant une information du Parisien.
C'est un promeneur qui a découvert le corps de la victime qui serait âgée d'une vingtaine d'année, a-t-on ajouté de même source en confirmant qu'elle avait été égorgée.
L'identité de la jeune femme n'était pas encore connue, aucun papier d'identité n'ayant été retrouvé sur place.
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de Versailles.
sm/nk/shu
Vingt ans de prison pour un père qui planifiait depuis la prison le rapt et viol de sa fille #
Un quadragénaire, qui depuis la prison de Charente-Maritime où il était détenu pour viol avait planifié le kidnapping de sa propre fillette de 9 ans pour qu'elle soit violée, a été condamné à 20 ans de prison, a indiqué jeudi le parquet de Saintes.
Cette même peine avait été requise au tribunal correctionnel de Saintes, contre le prévenu, qui était jugé mercredi à huis clos pour association de malfaiteurs en vue d'un acte criminel, tentative d'enlèvement d'une mineure de moins de 15 ans, détention et diffusion d'images à caractère pédopornographique.
Son coprévenu, un Vosgien de 44 ans, a été condamné à dix ans de prison, conformément aux réquisitions. Il avait été en contact avec le détenu via un réseau social pédopornographique du darknet, et avait été arrêté à Bordeaux, en novembre 2018, alors qu'il se rendait en Charente-Maritime pour mettre le plan à exécution.
A l'origine de l'affaire, selon une source proche du dossier, un agent spécialisé de la police judiciaire de Lyon avait réalisé une "cyberpatrouille" en s'infiltrant sur le darknet, et était tombé sur le projet du détenu, qui purgeait une peine pour viols sur mineurs commis sur des membres de sa famille --mais pas sa fille.
Son complice avait été interpellé à Bordeaux par des hommes de la police judiciaire de Lyon, aidés par des collègues de Bordeaux, Nancy et La Rochelle. Il était porteur de matériel pour faire subir à l'enfant des actes de torture et barbarie. L'homme avait déjà été condamné pour détention d'images pédopornographiques.
"Les peines maximum ont été prononcées. C'est une décision rare en correctionnelle", a déclaré jeudi à l'AFP l'avocate de l'enfant, Me Vanessa Chaleix, le procureur de Saintes Nicolas Septe évoquant pour sa part des personnalités des prévenus "décrites comme très inquiétantes par les experts".
olg-pbl/pjl/shu
Mayotte: Lecornu lance une consultation en vue d'un projet de loi "d'égalité sociale" #
Le ministre des Outremer, Sébastien Lecornu, va lancer une consultation à Mayotte qui nourrira un projet de loi spécifique visant à réduire les inégalités dans ce département, le plus pauvre de France.
"Les 10 ans de la départementalisation confirment l'attachement de Mayotte à la France, face à ceux qui contestent sa place dans la République ou nient la souveraineté française sur ce territoire, français depuis deux siècles", a souligné le ministre mercredi soir lors d'une visio-conférence avec les élus de Mayotte à l'occasion de cet anniversaire.
"Aujourd'hui, il faut dresser un horizon. Notre perspective, c'est l'accélération de la départementalisation afin d'améliorer la vie des Mahoraises et des Mahorais et de converger vers une égalité sociale réelle. Pour cela, je proposerai un projet de loi spécifique à Mayotte avant la fin du quinquennat, fruit d'une consultation avec l'ensemble des forces vives dès les prochains jours", a-t-il ajouté.
Mayotte est le territoire le plus pauvre de France, malgré l'accession au statut de département le 31 mars 2011, qui avait donné l'espoir d'un rattrapage social à cette île de l'océan Indien. Dix ans après son passage au statut de département, 77% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
La consultation des "forces vives" de Mayotte, élus, forces économiques et société civile, aura lieu entre le 1er avril et le 1er juin, avant des restitutions et des propositions. Une première mouture du projet de loi est envisagée le 14 juillet, selon le ministère des Outremer, pour une présentation en Conseil des ministres "avant la fin du quinquennat".
La consultation portera sur 4 thématiques: "l'accès aux mêmes droits sociaux" à Mayotte et dans l'Hexagone, "le renforcement de la présence régalienne" de l'État à Mayotte en matière de sécurité, "l'adaptation" des lois pour régler la question migratoire, et enfin l'évolution du fonctionnement de la collectivité de Mayotte.
are/jk/vk
Au commissariat de Nanterre, une prise en charge sur-mesure pour les femmes victimes de violences #
Visiophone spécifique, dépôt de plainte dans un bureau isolé : conscient des lacunes dans l'accueil des femmes victimes de violences, le commissariat de Nanterre expérimente une prise en charge "personnalisée" et "efficace".
"Pour une femme victime, venir au commissariat n'est pas anodin, surtout pour des motifs qui relèvent de l'intime et de la vie privée. C'est pratico-pratique, notre accueil n'était pas du tout adapté", souligne le commissaire divisionnaire Michel Chaballier, à l'initiative de ce dispositif mis en place en février.
Avant, les victimes devaient sonner à un interphone unique, devant les grilles du commissariat. Une fois dans les locaux, elles formulaient leur demande derrière une épaisse baie vitrée qui les séparait du fonctionnaire de police.
"Elles étaient obligées de parler fort dans le hall, devant tout le monde. Aujourd'hui elles sonnent à un visiophone spécifique, n'ont plus besoin de dire les raisons pour lesquelles elles viennent et reçoivent une prise en charge personnalisée et efficace", détaille le commissaire.
Les forces de l'ordre disposent donc d'une "trame" avec une série de questions et d'une "grille d'évaluation des dangers", et ont "pour consigne" de prendre les plaintes dans un bureau isolé.
Une procédure saluée par Isabelle Steyer, avocate et militante féministe, car "venir au commissariat est un blocage pour les victimes".
"L'atteinte à l'intimité, la honte et la peur repoussent les victimes loin des commissariats mais ce dispositif peut permettre de libérer la parole", espère-t-elle.
Depuis la mise en place de ce dispositif "unique" en Ile-de-France et rarissime en France, 15 femmes sont venues porter plainte pour des faits de violences sexistes ou sexuelles.
L'idée est aussi d'"accompagner" les femmes qui ont parfois besoin de plusieurs fois avant de porter plainte, explique Salia David, une assistante sociale à demeure au commissariat aux côtés d'une psychologue.
Pour elle, respecter ces étapes est "essentiel parce que certains conjoints exercent une forte pression notamment sur la garde des enfants".
Mais finalement, le dépôt de plainte est "indispensable" car il a une "vertu thérapeutique pour la victime" et permet de dire "non à l'emprise et au conjoint".
"C'est très bien d'accompagner le rythme des victimes et de ne pas défendre le dépôt de plainte à tous crins", affirme auprès de l'AFP Anne Bouillon, avocate spécialisée dans les violences sexistes et militante féministe, soulignant que la "confidentialité, l'écoute bienveillante et l'explication de la procédure" devraient être "la normalité".
En 2020, ce commissariat, qui dispose d'un brigade de protection de la famille de quatre agents, a comptabilisé 170 personnes en garde à vue pour "violences conjugales".
Dans une enquête publiée le 24 mars, le collectif #Noustoutes dénonçait une "mauvaise prise en charge" des victimes de violences par les forces de l'ordre, après avoir recueilli 3.500 témoignages anonymes.
En tout, 66% faisaient état d'un mauvais accueil: 7 sur 10 dénonçaient une banalisation des faits de la part des forces de l'ordre, 55% une culpabilisation de la victime et près de 30% des moqueries.
Dans cette enquête, une plaignante vivant à Angers raconte s'être vu rétorquer : "Pourquoi vous venez porter plainte seulement maintenant ?". "On m'a fait comprendre que ce serait de ma faute si on ne retrouvait pas la personne, car j'ai trop tardé et que ça ne sert à rien de le faire 15 jours après", témoigne une autre femme venue déposer plainte à Perpignan en 2019.
Des résultats inverses à ceux d'un audit publié quelques jours plus tôt par le ministère de l'Intérieur, où près de 90% des victimes de violences conjugales ont jugé "satisfaisant" leur accueil en 2020 dans les commissariats et les gendarmeries.
Ce chiffre est "en total décalage avec la réalité de terrain à laquelle les associations féministes sont confrontées, ou avec les témoignages qui se multiplient sur les réseaux sociaux", a réagi #Noustoutes.
ali/tib/caz
Emeutes à Blois: une mise en examen pour avoir foncé en camion sur les forces de l'ordre #
Un homme soupçonné d'avoir lancé un camion contre les forces de l'ordre lors de violences urbaines à Blois, dans la nuit du 16 au 17 mars, a été mis en examen pour tentative d'homicides volontaires aggravés, a annoncé mercredi le procureur de Blois.
L'homme âgé de 21 ans, également poursuivi pour vols aggravés, a été placé en détention provisoire. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
"Ce garçon est, à ce stade de la procédure, considéré comme le conducteur du camion duquel il s'est extrait et a sauté tandis que ledit camion était lancé vers les forces de l'ordre. Des témoignages précis, des investigations techniques et des analyses ADN rendent objective la participation de ce jeune homme à ces faits criminels", a indiqué le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier.
"Placé en garde à vue et entendu à plusieurs reprises en présence de son avocat, il a déclaré que ces faits ne le concernaient pas, qu'il ne se souvenait de rien mais qu'il savait qu'il n'avait rien fait", a ajouté le magistrat, précisant que le suspect était connu de la justice.
Un autre homme, âgé de 19 ans, a été mis en examen pour vols aggravés en réunion. Son implication "se limite, en l'état, aux vols aggravés du camion et d'une partie de sa marchandise", selon le parquet.
Mardi 16 mars, un accident entre trois jeunes occupants d'une Golf qui roulaient sans ceinture et à vive allure dans Blois, refusant de s'arrêter à la demande de la police, et deux véhicules, avait entraîné une nuit de violentes émeutes.
L'accident avait fait deux blessés graves parmi les trois occupants de la Golf, un homme de 18 ans et un mineur de 15 ans. Ce dernier décèdera deux jours plus tard des suites de ses blessures.
Lors des violences qui ont suivi l'accident, un camion de livraison avait été volé puis lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
"Tandis que le chauffeur descendait de son véhicule, trois personnes montaient dans le camion et partaient avec. Quelques instants plus tard, ce camion circulait à vive allure (...) en direction des policiers et gendarmes (...). Son conducteur s'en extrayait en pleine marche et le camion arrivait sur les forces de l'ordre. Trois policiers tiraient sur le véhicule avec la volonté de le stopper. Ce dernier finissait sa course dans une haie végétale", a-t-il résumé.
mam/hdu/dlm
Procès Guérini: réquisition d'inégibilité pour Jean-Noël et de prison ferme pour Alexandre #
"Ils ont fait du clientélisme un mode de gouvernance": deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité ont été requis mercredi contre Jean-Noël Guérini et huit ans ferme avec mandat de dépôt contre son frère Alexandre, jugés pour le trucage de marchés publics.
"Il a agi avec une malhonnêteté caractérisée, utilisé ses fonctions dans un intérêt personnel", a dénoncé le procureur Étienne Perrin qui a également réclamé 70.000 euros d'amende à l'encontre de l'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, contre qui 4 ans de prison, dont 2 avec sursis ont été réclamés.
Face à "l'ampleur des infractions, la durée des faits commis pendant une décennie, l'usage abusif de la stature de son frère", le magistrat a également demandé 500.000 euros d'amende contre Alexandre Guérini, aussi menacé d'une interdiction des droits civiques et civils et d'une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.
Le représentant du ministère public a par ailleurs demandé au tribunal de prononcer une interdiction pour les deux hommes d'exercer une profession dans le domaine du traitement des déchets.
L'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône est soupçonné d'avoir favorisé son frère, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain destiné à l'agrandissement d'une décharge
Alexandre Guérini est quant à lui accusé d'avoir utilisé la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour contourner les procédures de marchés publics, s'enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
Le procureur a réclamé à l'encontre de la société d'Alexandre Guérini, SMA Environnement, une amende d'1,5 million d'euros, l'interdiction définitive de participer à un marché public et d'exercer dans le domaine des déchets.
Des peines allant d'un an avec sursis à deux ans de prison dont un ferme, et des amendes de 15.000 à 100.000 euros ont enfin été requises contre les neuf autres prévenus -élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés- soupçonnés d'avoir participé au "système Guérini".
En ouvrant ses réquisitions et avant de détailler durant une journée les dix volets d'un dossier très technique, le second procureur du procès, Patrice Ollivier-Maurel, avait dénoncé "la communauté d'intérêts" des Guérini destinée à "servir les intérêts politiques" de l'un et à "engranger des profits considérables" pour l'autre.
Il avait également pointé "la dérive d'un bateau bleu", surnom du conseil général des Bouches-du Rhône: il était "barré par un passager clandestin", a-t-il lancé en référence à l'influence d'Alexandre Guérini, surnommé "M. Frère", au sein de l'administration départementale.
Mais ce "navire amiral" finira "en Titanic (...) entraînant dans son naufrage la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône qu'on croyait insubmersible", a ajouté le magistrat en référence à l'éclatement du PS local après la mise en examen de son chef de file Jean-Noël Guérini.
Évoquant la réduction de ce dossier tentaculaire, ouvert en 2009 et qui comptait 30 volets, après onze ans d'instruction, le procureur a estimé que "l'essentiel" avait été préservé: la mise en lumière d'une "méthode de gouvernance entre clientélisme, entrisme et affairisme qui se conjugue avec opportunisme, immobilisme et favoritisme".
Pour le magistrat, les deux frères Guérini ont fait du clientélisme qui "porte les germes du trafic d'influence, du favoritisme et la corruption", un "mode de gouvernance".
"Alexandre Guérini était omniprésent auprès des collectivités contrôlées par son frère. L'un était un personnage public, l'autre agissait dans l'ombre. Si Alexandre avait besoin de la caution de Jean-Noël, Jean-Noël était sous l'emprise d'Alexandre", a résumé le représentant du ministère public.
Répondant aux dénégations des deux frères qui contestent les faits, le procureur a mis en avant les écoutes téléphoniques du dossier qui "éclairent le véritable visage de cette affaire".
"La vérité éclate dans ces moments de spontanéité", a-t-il expliqué, citant en exemple "la relation quasi-pathologique" qu'entretenait Alexandre avec un haut fonctionnaire de la métropole, Michel Karabadjakian, propulsé par ses soins à la tête de huit directions dont celle des déchets.
"On voit à travers ces conversations comment vous avez pu briser des vies", a lancé à Alexandre Guérini le procureur Perrin dénonçant un comportement mêlant "tyrannie et duplicité"
"Comment a-t-il pu avoir une telle emprise: promouvoir, favoriser, sanctionner, accorder une subvention, sans l'appui de son frère? Comment cet homme qui n'avait aucune fonction a pu s'inviter à la table des décideurs?", a questionné de son côté Patrice Ollivier-Maurel parlant d'une "prise de contrôle totale de la Métropole"
Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries de la défense et est prévu jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/cbn
Procès Guérini: réquisition d'inégibilité pour Jean-Noël et de prison ferme pour Alexandre Procès Guérini: réquistions d'inégibilité contre Jean-Noël et de prison ferme contre Alexandre #
"Ils ont fait du clientélisme un mode de gouvernance": deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité ont été requis mercredi contre Jean-Noël Guérini et huit ans ferme avec mandat de dépôt contre son frère Alexandre, jugés pour le trucage de marchés publics.
"Il a agi avec une malhonnêteté caractérisée, utilisé ses fonctions dans un intérêt personnel", a dénoncé le procureur Étienne Perrin qui a également réclamé 70.000 euros d'amende à l'encontre de l'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, contre qui 4 ans de prison, dont 2 avec sursis ont été réclamés.
Face à "l'ampleur des infractions, la durée des faits commis pendant une décennie, l'usage abusif de la stature de son frère", le magistrat a également demandé 500.000 euros d'amende contre Alexandre Guérini, aussi menacé d'une interdiction des droits civiques et civils et d'une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.
Le représentant du ministère public a par ailleurs demandé au tribunal de prononcer une interdiction pour les deux hommes d'exercer une profession dans le domaine du traitement des déchets.
L'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône est soupçonné d'avoir favorisé son frère, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain destiné à l'agrandissement d'une décharge
Alexandre Guérini est quant à lui accusé d'avoir utilisé la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour contourner les procédures de marchés publics, s'enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
Le procureur a réclamé à l'encontre de la société d'Alexandre Guérini, SMA Environnement, une amende d'1,5 million d'euros, l'interdiction définitive de participer à un marché public et d'exercer dans le domaine des déchets.
Des peines allant d'un an avec sursis à deux ans de prison dont un ferme, et des amendes de 15.000 à 100.000 euros ont enfin été requises contre les neuf autres prévenus -élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés- soupçonnés d'avoir participé au "système Guérini".
En ouvrant ses réquisitions et avant de détailler durant une journée les dix volets d'un dossier très technique, le second procureur du procès, Patrice Ollivier-Maurel, avait dénoncé "la communauté d'intérêts" des Guérini destinée à "servir les intérêts politiques" de l'un et à "engranger des profits considérables" pour l'autre.
Il avait également pointé "la dérive d'un bateau bleu", surnom du conseil général des Bouches-du Rhône: il était "barré par un passager clandestin", a-t-il lancé en référence à l'influence d'Alexandre Guérini, surnommé "M. Frère", au sein de l'administration départementale.
Mais ce "navire amiral" finira "en Titanic (...) entraînant dans son naufrage la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône qu'on croyait insubmersible", a ajouté le magistrat en référence à l'éclatement du PS local après la mise en examen de son chef de file Jean-Noël Guérini.
Évoquant la réduction de ce dossier tentaculaire, ouvert en 2009 et qui comptait 30 volets, après onze ans d'instruction, le procureur a estimé que "l'essentiel" avait été préservé: la mise en lumière d'une "méthode de gouvernance entre clientélisme, entrisme et affairisme qui se conjugue avec opportunisme, immobilisme et favoritisme".
Pour le magistrat, les deux frères Guérini ont fait du clientélisme qui "porte les germes du trafic d'influence, du favoritisme et la corruption", un "mode de gouvernance".
"Alexandre Guérini était omniprésent auprès des collectivités contrôlées par son frère. L'un était un personnage public, l'autre agissait dans l'ombre. Si Alexandre avait besoin de la caution de Jean-Noël, Jean-Noël était sous l'emprise d'Alexandre", a résumé le représentant du ministère public.
Répondant aux dénégations des deux frères qui contestent les faits, le procureur a mis en avant les écoutes téléphoniques du dossier qui "éclairent le véritable visage de cette affaire".
"La vérité éclate dans ces moments de spontanéité", a-t-il expliqué, citant en exemple "la relation quasi-pathologique" qu'entretenait Alexandre avec un haut fonctionnaire de la métropole, Michel Karabadjakian, propulsé par ses soins à la tête de huit directions dont celle des déchets.
"On voit à travers ces conversations comment vous avez pu briser des vies", a lancé à Alexandre Guérini le procureur Perrin dénonçant un comportement mêlant "tyrannie et duplicité"
"Comment a-t-il pu avoir une telle emprise: promouvoir, favoriser, sanctionner, accorder une subvention, sans l'appui de son frère? Comment cet homme qui n'avait aucune fonction a pu s'inviter à la table des décideurs?", a questionné de son côté Patrice Ollivier-Maurel parlant d'une "prise de contrôle totale de la Métropole"
Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries de la défense et est prévu jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/cbn
Monique Olivier dans les Ardennes pour une nouvelle recherche du corps d'Estelle Mouzin #
L'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, Monique Olivier, a été emmenée mercredi dans les Ardennes pour aider la justice dans une nouvelle opération de recherche du corps d'Estelle Mouzin, sans permettre de la retrouver mais livrant "de nouveaux éléments", selon l'avocat du père de la victime.
Le convoi de quatre véhicules, dont la voiture emmenant la juge d'instruction Sabine Kheris et Monique Olivier, s'est rendu en début d'après-midi dans une zone marécageuse, située sur la commune d'Issancourt, limitrophe de Ville-sur-Lumes, où une pelleteuse avait creusé dans la matinée.
Le site, dit "marais du paradis", est fouillé depuis lundi. "C'est un lieu que Monique Olivier avait pu déterminer", au cours de ses interrogatoires, a indiqué son avocat, Richard Delgenes.
C'est à Ville-sur-Lumes que selon Monique Olivier, son ex-époux avait, dans une maison appartenant à sa soeur, séquestré, violé et tué Estelle Mouzin, disparue à 9 ans le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).
"Les fouilles n'ont pas permis d'identifier le lieu où serait enterrée Estelle, mais l'audition de Monique Olivier apporte des éléments nouveaux, nous rapproche de ce qui s'est réellement passé", a déclaré vers 20H00 l'avocat du père d'Estelle Mouzin, Me Didier Seban.
Elle a livré des éléments notamment concernant "les conditions" de l'enlèvement et "la chronologie des faits".
"Elle collabore, donc on espère qu'au terme d'auditions qui vont se poursuivre ce soir, pas ici" mais dans des lieux plus adaptés, "de nouveaux éléments pourront nous aider à retrouver Estelle", a-t-il avancé, estimant être "à un moment clé de l'enquête", grâce à ce transport et au "rapport de confiance qui s'est noué entre elle et la juge".
Au terme de l'interrogatoire qui pourrait se poursuivre tard dans la soirée, "la juge décidera si elle réentend Monique demain et si elle l'emmène éventuellement sur les lieux", a conclu Me Seban.
L'interrogatoire sur place "était long", et "difficile", les questions "multiples", avait commenté plus tôt Me Delgenes. La juge a notamment tenté de déterminer "si Michel Fourniret lui avait demandé d'amener des instruments, des outils ici".
"Elle a indiqué qu'il était revenu avec de la boue sur ses bottes ou sur son jean, (...) Est ce que la boue correspond à l'endroit qu'on est en train de fouiller ?", s'est-il interrogé.
"Comme Michel Fourniret médicalement n'est plus en état de répondre aux questions, tout se concentre sur Monique Olivier", a-t-il ajouté.
Souffrant de problèmes de santé, le septuagénaire tueur en série, lui, ne doit pas être amené dans les Ardennes.
Il avait fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans cette affaire. Il a ensuite été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort", et Monique Olivier pour complicité.
Plusieurs opérations de fouilles ont déjà été entreprises dans la région ces derniers mois, sans résultats.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, puis à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne.
eva-chd-pb/rl/mpm
Procès Guérini: réquisition d'inégibilité pour Jean-Noël et de prison ferme pour Alexandre Procès Guérini: réquistions d'inégibilité contre Jean-Noël et de prison ferme contre Alexandre #
"Ils ont fait du clientélisme un mode de gouvernance": deux ans de prison ferme et cinq ans d'inéligibilité ont été requis mercredi contre Jean-Noël Guérini et huit ans ferme avec mandat de dépôt contre son frère Alexandre, jugés pour le trucage de marchés publics.
"Il a agi avec une malhonnêteté caractérisée, utilisé ses fonctions dans un intérêt personnel", a dénoncé le procureur Étienne Perrin qui a également réclamé 70.000 euros d'amende à l'encontre de l'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône, contre qui 4 ans de prison, dont 2 avec sursis ont été réclamés.
Face à "l'ampleur des infractions, la durée des faits commis pendant une décennie, l'usage abusif de la stature de son frère", le magistrat a également demandé 500.000 euros d'amende contre Alexandre Guérini, aussi menacé d'une interdiction des droits civiques et civils et d'une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.
Le représentant du ministère public a par ailleurs demandé au tribunal de prononcer une interdiction pour les deux hommes d'exercer une profession dans le domaine du traitement des déchets.
L'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône est soupçonné d'avoir favorisé son frère, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain destiné à l'agrandissement d'une décharge
Alexandre Guérini est quant à lui accusé d'avoir utilisé la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour contourner les procédures de marchés publics, s'enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
Le procureur a réclamé à l'encontre de la société d'Alexandre Guérini, SMA Environnement, une amende d'1,5 million d'euros, l'interdiction définitive de participer à un marché public et d'exercer dans le domaine des déchets.
Des peines allant d'un an avec sursis à deux ans de prison dont un ferme, et des amendes de 15.000 à 100.000 euros ont enfin été requises contre les neuf autres prévenus -élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés- soupçonnés d'avoir participé au "système Guérini".
En ouvrant ses réquisitions et avant de détailler durant une journée les dix volets d'un dossier très technique, le second procureur du procès, Patrice Ollivier-Maurel, avait dénoncé "la communauté d'intérêts" des Guérini destinée à "servir les intérêts politiques" de l'un et à "engranger des profits considérables" pour l'autre.
Il avait également pointé "la dérive d'un bateau bleu", surnom du conseil général des Bouches-du Rhône: il était "barré par un passager clandestin", a-t-il lancé en référence à l'influence d'Alexandre Guérini, surnommé "M. Frère", au sein de l'administration départementale.
Mais ce "navire amiral" finira "en Titanic (...) entraînant dans son naufrage la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône qu'on croyait insubmersible", a ajouté le magistrat en référence à l'éclatement du PS local après la mise en examen de son chef de file Jean-Noël Guérini.
Évoquant la réduction de ce dossier tentaculaire, ouvert en 2009 et qui comptait 30 volets, après onze ans d'instruction, le procureur a estimé que "l'essentiel" avait été préservé: la mise en lumière d'une "méthode de gouvernance entre clientélisme, entrisme et affairisme qui se conjugue avec opportunisme, immobilisme et favoritisme".
Pour le magistrat, les deux frères Guérini ont fait du clientélisme qui "porte les germes du trafic d'influence, du favoritisme et la corruption", un "mode de gouvernance".
"Alexandre Guérini était omniprésent auprès des collectivités contrôlées par son frère. L'un était un personnage public, l'autre agissait dans l'ombre. Si Alexandre avait besoin de la caution de Jean-Noël, Jean-Noël était sous l'emprise d'Alexandre", a résumé le représentant du ministère public.
Répondant aux dénégations des deux frères qui contestent les faits, le procureur a mis en avant les écoutes téléphoniques du dossier qui "éclairent le véritable visage de cette affaire".
"La vérité éclate dans ces moments de spontanéité", a-t-il expliqué, citant en exemple "la relation quasi-pathologique" qu'entretenait Alexandre avec un haut fonctionnaire de la métropole, Michel Karabadjakian, propulsé par ses soins à la tête de huit directions dont celle des déchets.
"On voit à travers ces conversations comment vous avez pu briser des vies", a lancé à Alexandre Guérini le procureur Perrin dénonçant un comportement mêlant "tyrannie et duplicité"
"Comment a-t-il pu avoir une telle emprise: promouvoir, favoriser, sanctionner, accorder une subvention, sans l'appui de son frère? Comment cet homme qui n'avait aucune fonction a pu s'inviter à la table des décideurs?", a questionné de son côté Patrice Ollivier-Maurel parlant d'une "prise de contrôle totale de la Métropole"
Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries de la défense et est prévu jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/cbn
Affaire des "fadettes": Castex à rebours de l'Inspection de la justice #
Enième rebondissement de l'affaire "des fadettes", Jean Castex s'est attiré des critiques pour avoir saisi le Conseil supérieur de la magistrature du cas d'un magistrat du parquet national financier (PNF), à rebours des conclusions d'une enquête qui n'a relevé aucune faute de sa part.
Les conclusions de l'Inspection générale de la justice (IGJ) sur Patrice Amar, vice-procureur au PNF, étaient pourtant sans ambiguïté.
Pas un "manquement" ne lui est reproché. Ni aux principes déontologiques auxquels il est soumis, ni dans "sa manière de servir". M. Amar est un "parquetier investi et performant" dont les "qualités humaines", "les compétences techniques", "l'aisance oratoire" sont vantées, dit le rapport que l'AFP a pu consulter.
Vendredi dernier pourtant, le Premier ministre a annoncé saisir le CSM en raison de "présomptions de fautes disciplinaires" concernant l'ex-cheffe du PNF Eliane Houlette et d'un "doute sérieux" quant au respect des obligations déontologiques par Patrice Amar.
L'affaire a éclaté l'été dernier. La presse révèle alors que le PNF a épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont l'actuel garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti - pour tenter d'identifier qui aurait pu informer l'ancien président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption.
Tous les deux ont été condamnés début mars dans ce dossier à trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, et fait appel.
Alors avocat, M. Dupond-Moretti avait alors déposé une plainte, aussitôt retirée à son entrée au gouvernement. Face à l'émoi suscité, sa prédécesseure Nicole Belloubet demande un rapport à l'IGJ.
Ce rapport, rendu en septembre, dédouane globalement le PNF mais met en avant, selon la Chancellerie, de possibles "manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté" de plusieurs magistrats, dont Mme Houlette et M. Amar.
M. Dupond-Moretti demande alors à l'IGJ une enquête administrative sur ces magistrats, déclenchant une fronde inédite dans la profession, qui l'accuse d'être à la fois juge et partie. Pour la calmer, le garde des Sceaux choisit de se dessaisir de l'affaire au profit du Premier ministre.
Selon des sources proches du dossier, Matignon se serait étonné du ton très différent adopté par l'IGJ pour le rapport concernant Eliane Houlette, et celui visant Patrice Amar - en guerre l'un avec l'autre depuis plusieurs années.
Celui qui vise Mme Houlette est extrêmement sévère. Outre un management clivant, un comportement inadapté à l'égard des magistrats sous son autorité, elle est aussi accusée d'avoir manqué à son devoir d'impartialité et failli par deux fois à son obligation au secret professionnel.
A l'inverse, le propos visant M. Amar est jugé plus flatteur et sans nuance. Selon les mêmes sources, Matignon aurait notamment regretté que le rapport ne s'interroge pas sur la légitimité d'un courrier au parquet général de M. Amar dans lequel il accusait Mme Houlette d'être par "incompétence" à l'origine de la fuite ayant permis à Nicolas Sarkozy de savoir qu'il était sur écoute.
En clair, le rapport de Mme Houlette serait trop à charge, celui de M. Amar pas assez, et le Premier ministre a saisi le CSM pour trancher.
Sa lecture a surpris les syndicats de magistrats.
"Il semblerait donc que le Premier ministre se soit très rapidement accoutumé à ses nouvelles fonctions de garde des Sceaux par intermittence, en débusquant des manquements que l'IGJ n'aurait pas elle-même vus", raille le Syndicat de la Magistrature (SM, classé à gauche), qui voit dans la démarche de M. Castex une "opération de basse politique où tous les coups sont permis".
"C'est très, très, très surprenant", commente Ludovic Friat, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
"il n'y a pas beaucoup de précédents où un ministre demande une enquête, l'Inspection dit +circulez y a rien à voir+... et le ministre y va quand même", ajoute-t-il, se disant "consterné par cette forme d'acharnement du gouvernement contre les magistrats".
Le Conseil supérieur de la magistrature, en qui Matignon assure avoir toute confiance, devrait rendre son avis au Premier ministre d'ici plusieurs mois.
mdh-gd/pa/mpm
L'initiatrice de #balancetonporc gagne sa bataille devant la cour d'appel #
La journaliste Sandra Muller, initiatrice du mouvement #balancetonporc, a gagné la bataille mercredi devant la cour d'appel de Paris, qui a débouté l'homme qui la poursuivait pour diffamation après des accusations de harcèlement sexuel.
La cour a infirmé "en toutes dispositions" le jugement en première instance du tribunal judiciaire de Paris qui avait, en septembre 2019, condamné la journaliste à payer 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion, qu'elle avait accusé de harcèlement sexuel.
"Même si Eric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller", a estimé la cour.
Le tweet incriminé a été "publié dans le cadre d'un débat d'intérêt général sur la libération de la parole des femmes, avec une base factuelle suffisante quant à la teneur des propos attribués à Eric Brion", a également souligné la cour.
La décision de la cour est hautement symbolique et était guettée par de nombreuses associations féministes.
Le mot dièse #balancetonporc, après celui de #metoo (#moiaussi), a marqué le début d'un immense mouvement de libération de la parole des femmes en France.
"Cette décision est pour moi un soulagement et utile à la cause des femmes", a réagi Mme Muller sur Twitter, depuis New York où elle réside.
"C'est évidemment un immense soulagement pour Sandra Muller et pour nous après un combat judiciaire long et difficile", a confié de son côté l'avocate de la journaliste, Me Jade Dousselin à l'AFP.
L'avocate a salué une décision "courageuse et historique". "La cour d'appel dit aux victimes, à toutes celles qui ont parlé, à toutes celles qui ont dit la vérité: +celles là, la justice ne les condamnera pas+", a ajouté Me Dousselin.
"Je suis content pour la cause des femmes", a réagi Me Francis Szpiner, un autre avocat de Mme Muller.
Dans un communiqué, Eric Brion s'est dit "déçu" de la décision de la cour d'appel. "Je me réserve le droit de faire un pourvoi devant la Cour de cassation", a-t-il ajouté. "Le caractère disproportionné des conséquences du tweet de Sandra Muller n'a nullement été pris en compte et justifierait" ce pourvoi, selon lui.
"Je suis désormais lavé de toute accusation de harcèlement sexuel professionnel", écrit-il encore.
La cour n'a pas contesté le caractère diffamatoire des tweets de Mme Muller, a estimé son avocate Me Marie Burguburu, qui a reconnu que son client avait eu des "propos déplacés" à l'encontre de la journaliste. "Il a été courageux de le reconnaître spontanément", a dit son avocate à l'AFP. "Ce n'était pas du harcèlement sexuel", a-t-elle ajouté.
Le 13 octobre 2017, Sandra Muller avait écrit dans un tweet: "#balancetonporc!! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent (sic) sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends".
Quatre heures plus tard, elle publiait un autre message sur le réseau social: "+Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit+ Eric Brion ex-patron de Equidia #balancetonporc".
Reprenant ce mot-clé ou celui #Metoo (#MoiAussi), à la suite du scandale Weinstein, des milliers de femmes avaient alors pris la parole pour dénoncer harcèlement ou agressions sexuelles.
"A partir de la publication de ce tweet, ma vie a été totalement brisée", avait affirmé lors du procès en première instance Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia.
M. Brion avait admis avoir eu des mots déplacés lors d'une soirée à Cannes en 2012.
"J'aurais pu nier les faits, comme beaucoup de gens ont pu le faire avant, parole contre parole. Mais j'ai choisi de reconnaître que j'avais tenu certains des propos qu'elle met dans ma bouche", avait dit M. Brion sur Europe 1 en octobre 2018.
Ne niant pas les mots "T'as de gros seins, tu es mon type de femme", il expliquait les avoir prononcés lors d'"une soirée arrosée".
"Je ne considère pas l'avoir harcelée. Harceler, c'est la répétition. J'ai été lourd, couillon, j'ai mal agi".
aje/ctx/bma
Aide aux migrants: Cédric Herrou définitivement relaxé après une décision de la Cour de cassation #
Une victoire finale du "principe de fraternité", selon ses avocats: la Cour de cassation a rendu définitive mercredi la relaxe de Cédric Herrou et mis un point final à une longue procédure pour ce militant devenu un symbole de l'aide aux migrants en France.
Après trois procès et une saisine du Conseil constitutionnel, l'agriculteur des Alpes-Maritimes avait été relaxé en 2020 à Lyon et la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a déclaré "non-admis" le pourvoi du parquet général de Lyon, un "véritable camouflet" salué par la défense de M. Herrou.
"Cela met fin à l'acharnement du parquet à l'encontre de Cédric Herrou", s'est félicitée Me Sabrina Goldman, qui le défend avec Me Zia Oloumi. Elle "permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n'a fait qu'aider autrui et que dans notre République, la fraternité ne peut pas être un délit".
Le paysan de la vallée de la Roya était poursuivi pour avoir convoyé successivement en 2016 200 sans-papiers, en majorité érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusqu'à son terrain, puis improvisé avec des associations un accueil de fortune dans un ancien centre de vacances désaffecté.
Il a été condamné en 2017 à une simple amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel, notamment pour "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d'étrangers en France".
Au côté d'un autre militant, il a alors saisi le Conseil constitutionnel pour lui demander l'abolition du "délit de solidarité" dont ils s'estimaient tous deux victimes.
Dans une décision historique en juillet 2018, les "Sages" ont consacré, au nom du "principe de fraternité", "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".
Le Parlement a ensuite modifié la loi et la condamnation de Cédric Herrou a été annulée avant que la cour d'appel de Lyon, invitée à rejuger le dossier, ne le relaxe le 13 mai 2020.
Cette décision "est un déshonneur pour la +justice+ française, qui encourage ainsi la violation de nos lois et l'activisme pro-clandestins, complice des réseaux mafieux de passeurs", a réagi sur Twitter le député RN Bruno Bilde.
Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a lui salué ce dénouement. "Alors que les différents ministres de l'Intérieur se succèdent pour salir notre belle devise liberté égalité fraternité, ton courage, ta ténacité et ton humanité la traduisent en actes et font l'honneur de notre pays", a-t-il déclaré à M. Herrou dans un tweet.
Dans son arrêt, la Cour de cassation a estimé qu'"après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure", elle "constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi".
"Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu'aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l'encontre d'une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu'il agit de façon désintéressée, qu'il appartienne ou non à une association ou bien qu'il veuille revendiquer son acte", s'est réjoui l'avocat à la Cour de Cédric Herrou, Patrice Spinosi.
Le militant s'est lui-même félicité de cette décision depuis Breil-sur-Roya, où il a fondé en 2019 une communauté Emmaüs.
"Le ministère public a voulu mettre tout en oeuvre pour dire qu'il avait été jusqu'au bout, c'est une position politique plus que pénale de sa part", a-t-il affirmé à l'AFP.
"On a bien fait d'avoir confiance dans la justice et des juges. Ce qui a dérangé le ministère public, ce n'est pas le fait qu'on aide les gens mais qu'on dénonce les irrégularités d'Etat", a-t-il estimé, "l'histoire montre bien qu'il y a un problème démocratique et une volonté de nous empêcher d'agir".
A la frontière, ces derniers jours, entre 120 et 150 migrants passent quotidiennement à Vintimille pour demander de l'aide à l'ONG catholique Caritas. La préfecture des Alpes-Maritimes de son côté refusé de préciser le nombre d'interpellations.
Cédric Herrou n'en a pas fini avec la justice: il reste mis en examen à Grasse après son interpellation le 23 juillet 2017 en gare de Cannes avec 156 migrants qu'il accompagnait pour s'enregistrer et déposer une demande d'asile à Marseille.
clr-alv/pa/cbn
Un journaliste afghan demandeur d'asile redoute une expulsion imminente #
Menacé de mort dans son pays par les talibans, un journaliste afghan de 27 ans doit réaliser un test PCR lundi à Rennes, préalable selon son avocat à une expulsion imminente, a indiqué ce dernier mercredi à l'AFP.
Elyaas Ehsas, qui travaillait dans son pays pour une chaîne de télévision, appartient à la communauté Hazara, une communauté chiite discriminée, ciblée par les talibans sunnites. Il est actuellement assigné à résidence dans un foyer pour demandeurs d'asile à Rennes.
"La préfecture lui demande de faire un test PCR lundi. Avant chaque transfert dans un pays tiers, un test PCR négatif est exigé, et comme dans le cadre du règlement de Dublin M. Ehsas a vocation à être transféré en Suède, nous pensons qu'il va être transféré dès le 7 avril", a indiqué à l'AFP son avocat Clément Père.
En France, M. Ehsas est considéré comme "dubliné", du nom d'un règlement européen de 2013 qui implique son renvoi vers le pays de l'Union Européenne où il a été initialement enregistré, la Suède. Le journaliste craint que, une fois en Suède, les autorités de ce pays ne le renvoient en Afghanistan.
"En Suède, il a déjà fait une demande d'asile qui a été rejetée et il a épuisé toutes les voies de recours depuis septembre 2020. En France, il est demandeur d'asile mais en vertu du règlement de Dublin, sa demande d'asile n'a pas vocation à être étudiée dans notre pays mais par la Suède", poursuit l'avocat.
Alors qu'il travaillait à Kaboul, les talibans l'ont appelé et lui ont demandé de collaborer avec eux, avait-il expliqué à l'AFP. Ils lui ont demandé de leur prouver qu'il était un moudjahid (combattant, ndlr) et un vrai musulman. Et, si ce n'était pas le cas, ils "viendraient le tuer".
"La France a pris un arrêté de transfert vers la Suède, mais elle n'a aucune assurance que s'il est renvoyé en Suède, sa situation sera réévaluée et qu'il ne sera pas renvoyé en Afghanistan", a ajouté l'avocat. Les demandeurs d'asile "n'ont pas la même chance d'obtenir une protection internationale selon le pays dans lequel ils font leur demande", a-t-il rappelé.
hdu/bma
Accusé de viols, PPDA dépose plainte contre Florence Porcel pour "dénonciation calomnieuse" #
L'ex-présentateur du journal télévisé de TF1 Patrick Poivre d'Arvor a déposé plainte mardi auprès du parquet de Nanterre pour "dénonciation calomnieuse" contre Florence Porcel qui l'accuse de viols, a appris l'AFP mercredi auprès de son avocat Philippe Naepels.
Les conseils de Mme Porcel, Emmanuel Moyne et Joséphine Doncieux, n'ont de leur côté pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le mois dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre après un dépôt de plainte le 15 février de l'écrivaine Florence Porcel, qui reproche au célèbre journaliste et romancier, aujourd'hui âgé de 73 ans, de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009.
Mi-mars, une source proche du dossier a indiqué que de "multiples auditions" étaient depuis en cours, sans dépôt de plainte supplémentaire.
De son côté, le journal Le Monde a recueilli une dizaine de témoignages, mis en ligne le 15 mars, faisant état d'"abus de position dominante" de la part de Patrick Poivre d'Arvor au fil des années.
Dans la foulée, le parquet de Nanterre a regretté dans un communiqué une "publicité" qui "complique le travail d'investigation, porte atteinte à la présomption d'innocence du mis en cause, et à l'intimité des victimes".
Il "déplore que tout ou partie du contenu de certaines de ces auditions ait été publié dans la presse, avant même leur exploitation complète par le service d'enquête".
Plusieurs de ces auditions concernent notamment des témoins éventuels des faits dénoncés, ou encore des personnes faisant partie de l'environnement professionnel de Patrick Poivre d'Arvor et de Mme Porcel. "D'autres personnes se signalent spontanément pour être entendues", est-il aussi écrit dans le communiqué.
Sollicité par l'AFP, le conseil de Patrick Poivre d'Arvor a décrit mercredi un "étalage médiatique", auquel son client ne "participer(ait) pas".
Son client "maintient et renouvelle ses déclarations": M. Poivre d'Arvor "n'a jamais imposé à qui que ce soit une relation quelle qu'elle soit, et certainement pas à Mme Porcel", a affirmé Me Naepels, qui défend l'ancien présentateur aux côtés de Jacqueline Laffont.
Dans un entretien accordé au Parisien, publié le 22 mars, Florence Porcel a indiqué ne pas vouloir réagir aux déclarations de PPDA et faire confiance à la justice. "L'enquête permettra d'établir les faits", a-t-elle assuré, disant souhaiter que "Patrick Poivre d'Arvor soit jugé pour ses actes".
ali/clw/ctx/rhl
France: une victoire judiciaire pour le président de l'Assemblée #
Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a remporté mercredi une victoire judiciaire devant la justice française, faisant reconnaître la prescription dans une affaire de favoritisme pour laquelle il a été inculpé.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (nord) a estimé que dans cette affaire, ayant valu à M. Ferrand sa mise en examen (inculpation) en septembre 2019 pour prise illégale d'intérêt, la période de prescription prenait effet au plus tard en 2012.
En matière de prise illégale d'intérêt, la prescription est de trois ans.
L'avocat de l'association anti-corruption Anticor, à l'origine de la plainte, Me Jérôme Karsenti, a déclaré à l'AFP "envisager un pourvoi en cassation", après une décision "extrêmement surprenante eu égard des faits, de la position du juge d'instruction et du parquet général".
Ce dernier, s'il le souhaite, peut aussi former un pourvoi, dans un délai de cinq jours.
"Je suis heureux de constater que le droit a toujours été du côté de mon client et que cette procédure va toucher à sa fin", s'est félicité pour sa part Me Claude-Albert Iweins, défenseur de M. Ferrand, "poursuivi à tort par la seule volonté d'une association qui tentait de faire revivre une procédure condamnée dès l'origine".
La mise en examen (inculpation) d'un président de l'Assemblée nationale - quatrième personnage de l'Etat français - en cours d'exercice était inédite.
M. Ferrand est soupçonné de "prise illégale d'intérêts" après que les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait à l'époque, ont décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne. Il a contesté toute irrégularité.
Ancien député socialiste, Richard Ferrand, 58 ans, est un fidèle de la première heure du président Emmanuel Macron, auprès duquel il conserve un rôle de conseiller éminent.
rl/cab/nm/thm
France: une victoire judiciaire pour le président de l'Assemblée #
Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a remporté mercredi une victoire judiciaire devant la justice française, faisant reconnaître la prescription dans une affaire de favoritisme pour laquelle il a été inculpé.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (nord) a estimé que dans cette affaire, ayant valu à M. Ferrand sa mise en examen (inculpation) en septembre 2019 pour prise illégale d'intérêt, la période de prescription prenait effet au plus tard en 2012.
En matière de prise illégale d'intérêt, la prescription est de trois ans.
L'avocat de l'association anti-corruption Anticor, à l'origine de la plainte, Me Jérôme Karsenti, a déclaré à l'AFP "envisager un pourvoi en cassation", après une décision "extrêmement surprenante eu égard des faits, de la position du juge d'instruction et du parquet général".
Ce dernier, s'il le souhaite, peut aussi former un pourvoi, dans un délai de cinq jours.
"Je suis heureux de constater que le droit a toujours été du côté de mon client et que cette procédure va toucher à sa fin", s'est félicité pour sa part Me Claude-Albert Iweins, défenseur de M. Ferrand, "poursuivi à tort par la seule volonté d'une association qui tentait de faire revivre une procédure condamnée dès l'origine".
La mise en examen (inculpation) d'un président de l'Assemblée nationale - quatrième personnage de l'Etat français - en cours d'exercice était inédite.
M. Ferrand est soupçonné de "prise illégale d'intérêts" après que les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait à l'époque, ont décidé en 2011 de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne. Il a contesté toute irrégularité.
Ancien député socialiste, Richard Ferrand, 58 ans, est un fidèle de la première heure du président Emmanuel Macron, auprès duquel il conserve un rôle de conseiller éminent.
rl/cab/nm/thm
Procès Guérini: deux ans ferme et 5 ans d'inégibilité requis contre le sénateur Jean-Noël Guérini #
Une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis et une interdiction des droits civils et civiques pendant cinq ans ont été requises mercredi contre le sénateur Jean-Noël Guérini jugé devant le tribunal correctionnel de Marseille pour "prise illégale d'intérêts".
Une peine de huit ans ferme avec mandat de dépôt a été réclamée contre son frère Alexandre, accusé d'avoir orchestré le trucage de marchés publics
Le procureur Etienne Perrin a également réclamé 70.000 euros d'amende à l'encontre de Jean-Noël Guerini et 500.000 euros contre son frère Alexandre contre lequel une interdiction des droits civils et civiques pendant 5 ans a également été requise.
Le représentant du ministère public a par ailleurs demandé au tribunal que soit prononcée une interdiction pour les deux hommes d'exercer une profession dans le domaine du traitement des déchets et, pour Alexandre Guérini, une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans.
L'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône est soupçonné d'avoir favorisé son frère, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain destiné à l'agrandissement d'une décharge.
Poursuivi pour sept délits dont "trafic d'influence", "abus de confiance" et "abus de biens sociaux", Alexandre Guérini est accusé d'avoir utilisé la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour contourner les procédures de marchés publics, s'enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
Le procureur a réclamé à l'encontre de la société d'Alexandre Guérini, SMA Environnement une amende d'1,5 million d'euros, l'interdiction définitive de participer à un marché public et d'exercer dans le domaine des déchets.
Des peines allant d'un an avec sursis à deux ans de prison dont un ferme, et des amendes de 15.000 à 100.000 euros ont enfin été requises contre les neuf autres prévenus -élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés- soupçonnés d'avoir participé au "système Guérini".
pr/mdm/nm
De l'armée aux assises de la Seine-Saint-Denis, itinéraire d'un tueur à gages "influençable" #
Il voulait être pompier, militaire ou policier. Mais à 30 ans, Rudy P. se retrouve dans le box des accusés de la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis pour avoir tenté d'assassiner un homme pour le compte de son ex-conjointe, en 2017 dans la forêt de Bondy.
Sa cible, Jimmy C., s'en est sortie mais est restée paraplégique et ne se déplace plus qu'en fauteuil roulant. Lui et plusieurs complices ont participé au plan ourdi par son ex-conjointe Amandine S., qui voulait l'éliminer pour mettre fin aux "violences" et à "l'emprise" qu'elle lui reprochait.
Rudy P. ne connaissait pas cette jeune femme, mais a accepté la besogne, via deux intermédiaires, contre une somme d'argent. La cour d'assises l'a entendu mercredi retracer son parcours de vie, aux nombreux aléas, qui éclaire les raisons qui l'ont poussé à accepter un rôle de tueur à gages.
A la barre, sa mère le présente comme un garçon "serviable, qui aide tout le temps, là pour les autres". "Il voulait suivre un peu les traces de son père", glisse-t-elle entre deux sanglots.
Le père de l'accusé, décédé en février dernier après une carrière d'agent de sûreté à la RATP, était toutefois ambivalent: derrière l'image du citoyen, le coeur sur la main, s'est dessinée celle d'un patriarche "autoritaire", voire violent avec son fils et sa fille, quand il se noie dans l'alcoolisme.
Ce père, pivot d'une famille séparée, nourrissait une passion pour les armes de tous types, du sabre à la baïonnette, exposées dans son salon.
Dès 8 ans, Rudy P. est inscrit au stand de tir, une des activités favorites de la famille. Adulte, il poursuivra cette pratique, possédant notamment un pistolet Beretta, avait déclaré son père dans ses auditions lues à l'audience.
L'arme du crime n'a, elle, jamais été retrouvée.
Dans la famille paternelle, on est militaire de génération en génération: Rudy P., qui ne supporte plus les excès de colère de son père et rencontre de grosses difficultés scolaires, décide de suivre le même chemin. A 19 ans, il s'engage dans l'armée chez les parachutistes, où il démarre comme cuisinier.
"Etre militaire, pour moi c'était aller vers les autres, aider les gens" et "protéger la veuve et l'orphelin", explique-t-il à la barre. Plus qu'aux fourneaux, il se voit déjà "dans les milieux commandos", "un rêve de gamin" pour "une image de héros".
Mais des conflits familiaux, le décès d'un camarade militaire lors d'un entraînement qui le "meurtrit", sa descente aux enfers avec prise de cocaïne et son échec lors d'un concours pour passer au grade de caporal ont pourtant raison de ses aspirations. En 2015, Rudy P., au tempérament instable, quitte l'armée, qui ne lui renouvelle pas son contrat.
La précarité le cerne très vite: petits boulots, nécessité de subvenir aux besoins de sa compagne et de sa fille juste née le conduisent à accumuler des dettes.
La cour d'assises l'entendra plus tard sur les raisons qui l'ont poussé à accepter un projet d'assassinat. Devant les enquêteurs, il avait rapidement avoué sa participation, qu'il voyait plutôt comme un geste de bravoure pour sauver une femme "en danger", selon son avocate.
"Dans sa tête ce n'était pas carré, il y a quelque chose qui n'allait pas", confie sa soeur à la barre. Il "croyait tout ce qu'on lui disait", il était du genre "à croire, à faire confiance à tout le monde", a-t-elle assuré en le décrivant, ainsi que de nombreux proches, comme un homme "très influençable".
Le procès doit s'achever le 16 avril.
fan/pa/mpm
France: Patrick Poivre d'Arvor dépose plainte contre la femme qui l'accuse de viols #
L'ancien présentateur star du journal télévisé le plus regardé de France, Patrick Poivre d'Arvor, a déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Florence Porcel qui l'accuse de viols, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
Le mois dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre, près de Paris, après un dépôt de plainte le 15 février de l'écrivaine Florence Porcel.
Elle reproche au célèbre journaliste et romancier, qui présenta de 1987 à 2008 la grand-messe du 20H00 de TF1, sur la première chaîne de télévision française, de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009.
Mi-mars, une source proche du dossier a indiqué que de "multiples auditions" étaient depuis en cours, sans dépôt de plainte supplémentaire.
De son côté, le journal Le Monde a recueilli une dizaine de témoignages, mis en ligne le 15 mars, faisant état d'"abus de position dominante" de la part de Patrick Poivre d'Arvor, aujourd'hui âgé de 73 ans, au fil des années.
Dans la foulée, le parquet de Nanterre a regretté dans un communiqué une "publicité" qui "complique le travail d'investigation, porte atteinte à la présomption d'innocence du mis en cause, et à l'intimité des victimes".
Il "déplore que tout ou partie du contenu de certaines de ces auditions ait été publié dans la presse, avant même leur exploitation complète par le service d'enquête".
Plusieurs de ces auditions concernent notamment des témoins éventuels des faits dénoncés, ou encore des personnes faisant partie de l'environnement professionnel de Patrick Poivre d'Arvor et de Mme Porcel. "D'autres personnes se signalent spontanément pour être entendues", est-il aussi écrit dans le communiqué.
Sollicité par l'AFP, l'avocat de Patrick Poivre d'Arvor a décrit mercredi un "étalage médiatique", auquel son client ne "participer(ait) pas".
Son client "maintient et renouvelle ses déclarations": M. Poivre d'Arvor "n'a jamais imposé à qui que ce soit une relation quelle qu'elle soit, et certainement pas à Mme Porcel", a affirmé Me Philippe Naepels, qui défend l'ancien présentateur aux côtés de Jacqueline Laffont.
Dans un entretien accordé au Parisien, publié le 22 mars, Florence Porcel a dit souhaiter que "Patrick Poivre d'Arvor soit jugé pour ses actes".
Cette affaire s'ajoute aux multiples témoignages, plaintes et enquêtes pour agressions sexuelles visant des personnalités françaises depuis le début de l'année.
ali/clw/ctx/rhl/thm
Accusé de viols, PPDA dépose plainte contre Florence Porcel pour "dénonciation calomnieuse" #
Le présentateur du journal télévisé de TF1 Patrick Poivre d'Arvor a déposé plainte mardi auprès du parquet de Nanterre pour "dénonciation calomnieuse" contre Florence Porcel qui l'accuse de viols, a appris l'AFP mercredi auprès de son avocat Philippe Naepels.
Les conseils de Mme Porcel, Emmanuel Moyne et Joséphine Doncieux, n'ont de leur côté pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le mois dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre après un dépôt de plainte le 15 février de l'écrivaine Florence Porcel, qui reproche au célèbre journaliste et romancier, aujourd'hui âgé de 73 ans, de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009.
Mi-mars, une source proche du dossier a indiqué que de "multiples auditions" étaient depuis en cours, sans dépôt de plainte supplémentaire.
De son côté, le journal Le Monde a recueilli une dizaine de témoignages, mis en ligne le 15 mars, faisant état d'"abus de position dominante" de la part de Patrick Poivre d'Arvor au fil des années.
Dans la foulée, le parquet de Nanterre a regretté dans un communiqué une "publicité" qui "complique le travail d'investigation, porte atteinte à la présomption d'innocence du mis en cause, et à l'intimité des victimes".
Il "déplore que tout ou partie du contenu de certaines de ces auditions ait été publié dans la presse, avant même leur exploitation complète par le service d'enquête".
Plusieurs de ces auditions concernent notamment des témoins éventuels des faits dénoncés, ou encore des personnes faisant partie de l'environnement professionnel de Patrick Poivre d'Arvor et de Mme Porcel. "D'autres personnes se signalent spontanément pour être entendues", est-il aussi écrit dans le communiqué.
Sollicité par l'AFP, le conseil de Patrick Poivre d'Arvor a décrit mercredi un "étalage médiatique", auquel son client ne "participer(ait) pas".
Son client "maintient et renouvelle ses déclarations": M. Poivre d'Arvor "n'a jamais imposé à qui que ce soit une relation quelle qu'elle soit, et certainement pas à Mme Porcel", a affirmé Me Naepels, qui défend l'ancien présentateur aux côtés de Jacqueline Laffont.
Dans un entretien accordé au Parisien, publié le 22 mars, Florence Porcel a indiqué ne pas vouloir réagir aux déclarations de PPDA et faire confiance à la justice. "L'enquête permettra d'établir les faits", a-t-elle assuré, disant souhaiter que "Patrick Poivre d'Arvor soit jugé pour ses actes".
ali/clw/ctx/rhl
Cinq accusés acquittés de l'assassinat d'un mécanicien en Corse #
Poursuivis pour leur implication à des degrés divers dans l'assassinat d'un mécanicien près d'Ajaccio en 2016, cinq hommes ont été acquittés de ce meurtre mercredi, quatre d'entre eux se voyant infliger de faibles peines de prison pour des faits connexes.
Mickael Carboni, Sébastien Caussin et Mickael Sanna ont été acquittés par la cour d'assises de Corse-du-Sud pour assassinat et association de malfaiteurs et condamnés à respectivement 4 ans, 3 ans et 4 ans de prison pour recel de véhicule volé, usurpation de fausses plaques d'immatriculation ainsi que transport illicite d'arme de catégorie B pour Mickael Sanna.
Ange-Marie Gaffory, qui avait un alibi au moment du meurtre, a été acquitté d'association de malfaiteurs mais condamné pour les mêmes chefs que ses co-accusés à 4 ans de prison.
François Cay enfin a été acquitté de tous les chefs pour lesquels il était poursuivi.
Les accusés n'ont eu aucune réaction à l'énoncé du verdict. "Quand on demande 25 années pour un crime que vous n'avez pas commis, ça fait peur. J'ai peur", avait déclaré Mickael Carboni mercredi matin avant que le jury ne se retire pour délibérer. "On m'a volé les premières années de mon fils, ne me volez pas celles-là", avait-il demandé.
Le 7 septembre 2016, Jean-Michel German, un mécanicien de 35 ans "sans histoires et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane" avait été mortellement atteint de plusieurs tirs de fusil de chasse et de revolver devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio. Ces faits avaient été commis alors que le véhicule impliqué et certains des accusés étaient surveillés par des policiers.
Lundi, l'avocate générale Carine Greff avait requis des peines de 4 à 25 ans de prison contre les cinq accusés, âgés de 28 à 36 ans et qui niaient tous les faits. "Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de mobile apparent qu'on n'a pas d'assassins", avait lancé la magistrate. "Ce mobile, on ne l'a pas, ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas", avait-elle insisté.
Elle avait évoqué pour avancer une hypothèse sur la motivation de Mickael Carboni la figure de son père, condamné à 18 reprises à un total de 50 ans de prison: "On veut faire mieux que papa. On veut entrer dans une carrière dans le grand banditisme et pour entrer dans cette carrière, il faut conclure le pacte du sang", avait-Elle suggéré.
L'enquête avait évoqué un "contentieux ancien" opposant la victime à un autre des accusés, Ange-Marie Gaffory, qui l'aurait, selon un renseignement anonyme, obligé "à vendre des stupéfiants pour son compte", une obligation qui aurait donné lieu, quelques jours avant le meurtre, à "une altercation" dans un bar d'Ajaccio "entre la victime et Mickaël Carboni".
MM. Gaffory et German avaient par ailleurs été condamnés, il y a plus de 10 ans, dans une même affaire de stupéfiants, a-t-il également été rappelé pendant ces dix jours de procès.
Sébastien Caussin a quant à lui indiqué à la barre avoir donné "à une personne" la clé de son terrain d'où le véhicule impliqué dans cet assassinat est parti le matin des faits, accusant un groupe d'être responsable de ce meurtre.
"Ces personnes ont commis un crime, c'est des personnes assez dangereuses. Si je n'ai pas donné leur nom, c'est parce que j'ai eu peur et j'ai encore peur aujourd'hui", a-t-il dit devant la cour jeudi dernier. Une version qualifiée de "complot imaginaire" par l'avocate générale.
Pour Me Camille Romani, qui assurait sa défense, les cinq accusés "ne sont pas des anges mais ce ne sont pas des assassins. Ce n'est pas la bonne bande", a-t-il argumenté en plaidant l'acquittement comme ses confrères qui ont tous affirmé que les preuves de la culpabilité de leurs clients n'avaient pas été apportées par l'avocate générale.
Le parquet général va faire appel de ce jugement, a indiqué à l'AFP le procureur général Jean-Jacques Fagni.
mc/mdm/caz
Affaire des Mutuelles de Bretagne: une victoire judiciaire pour Ferrand #
Le président LREM de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a remporté mercredi une victoire judiciaire, faisant reconnaître la prescription de l'action publique dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, pour laquelle il a été mis en examen.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai a estimé que dans cette affaire, ayant valu à M. Ferrand sa mise en examen en septembre 2019 pour prise illégale d'intérêt, la période de prescription prenait effet au plus tard en 2012.
L'avocat de l'association anti-corruption Anticor, à l'origine de la plainte, Me Jérôme Karsenti, a déclaré à l'AFP "envisager un pourvoi en cassation", après une décision "extrêmement surprenante eu égard des faits, de la position du juge d'instruction et du parquet général".
Ce dernier, s'il le souhaite, peut aussi former un pourvoi, dans un délai de cinq jours.
"Je suis heureux de constater que le droit a toujours été du côté de mon client et que cette procédure va toucher à sa fin", s'est félicité pour sa part Me Claude-Albert Iweins, défenseur de M. Ferrand, "poursuivi à tort par la seule volonté d'une association qui tentait de faire revivre une procédure condamnée dès l'origine".
La chambre, qui est allée à l'encontre des réquisitions du parquet général sur le point de la prescription, était saisie depuis mars 2020 d'une double demande de M. Ferrand, examinée lors d'une audience le 20 janvier 2021, à laquelle était associée sa compagne, Sandrine Doucen, placée, elle, sous le statut de témoin assisté.
Les avocats de M. Ferrand réclamaient de constater la prescription de l'action publique, car l'opération immobilière litigieuse - la location par les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait, de locaux commerciaux appartenant à sa compagne - avait eu lieu en 2011.
Anticor avait toutefois plaidé une "infraction dissimulée", faisant démarrer la prescription à la date de la révélation de l'affaire en 2017 par le Canard enchaîné et non, comme le soutenait la défense de M. Ferrand, au moment où celui-ci a cessé ses fonctions dans l'entreprise en 2012 avant de devenir député.
L'association estimait que la relation entre M. Ferrand et Mme Doucen n'était pas connue de tous les décideurs de l'opération immobilière.
En matière de prise illégale d'intérêt, la prescription est de trois ans.
La défense du quatrième personnage de l'Etat demandait également la nullité de la procédure au motif que le tribunal judiciaire de Paris, saisi d'une plainte avec constitution de partie civile par l'association Anticor après le classement sans suite d'une première enquête par le parquet de Brest en octobre 2017, n'était pas territorialement compétent pour la traiter.
Si la chambre a rejeté dans ces arrêts mercredi "la requête aux fins de constatation d'incompétence" du parquet de Paris, elle a en revanche "fait droit" à celle "tendant à voir constater la prescription de l'action publique pour le délit de prise illégale d'intérêt (commis à Brest du 1er décembre 2010 au 18 juin 2012)", a indiqué le procureur général de Douai à l'AFP.
L'instruction de cette affaire est toujours en cours, même si les poursuites pourraient s'éteindre en cas de confirmation de la prescription par la Cour de cassation. Elle est conduite par trois juges lillois, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris à la suite de la plainte d'Anticor en 2017.
Elle avait été dépaysée à Lille en juillet 2018 car un magistrat, vice-président d'Anticor, a provisoirement été présent dans la procédure.
Le procureur de Brest avait ouvert une enquête préliminaire en juin 2017, classée sans suite en octobre 2017. Il avait déjà invoqué la prescription s'agissant d'un éventuel délit de prise illégale d'intérêts. Anticor avait alors déposé une seconde plainte avec constitution de partie civile, à Paris.
rl/cab/nm
Procès Guérini: deux ans ferme et 5 ans d'inégibilité requis contre le sénateur Jean-Noël Guérini #
Une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis et une interdiction des droits civils et civiques pendant cinq ans ont été requises mercredi contre le sénateur Jean-Noël Guérini jugé devant le tribunal correctionnel de Marseille pour "prise illégale d'intérêts".
Une peine de huit ans ferme avec mandat de dépôt a été réclamée contre son frère Alexandre, accusé d'avoir orchestré le trucage de marchés publics
pr/mdm/nm
Monique Olivier dans les Ardennes pour une nouvelle recherche du corps d'Estelle Mouzin #
L'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, Monique Olivier, a été emmenée mercredi dans une zone marécageuse des Ardennes, pour aider la justice dans une nouvelle opération de recherche du corps d'Estelle Mouzin, mais sans découverte majeure à ce stade, selon son avocat.
Le marais fouillé, situé sur la commune d'Issancourt, limitrophe de Ville-sur-Lumes, est "un lieu que Monique Olivier avait pu déterminer", au cours de ses interrogatoires, a indiqué son avocat, Richard Delgenes, quittant la zone en fin d'après-midi.
C'est à Ville-sur-Lumes que selon Monique Olivier, son ex-époux avait, dans une maison appartenant à sa soeur, séquestré, violé et tué Estelle Mouzin, disparue à 9 ans le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).
Monique Olivier a été "longuement interrogée sur le site" par la juge Sabine Kheris, notamment pour déterminer "si Michel Fourniret lui avait demandé d'amener des instruments, des outils ici", a poursuivi Me Delgenes.
"Elle a indiqué qu'il était revenu avec de la boue sur ses bottes ou sur son jean, (...) Est ce que la boue correspond à l'endroit qu'on est en train de fouiller ?", s'est-il interrogé.
"C'est long, (...) difficile". "Les enquêteurs hésitent entre le fait qu'elle ne veuille pas dire et le fait qu'elle ait enseveli tout ça, qu'elle ne sache pas (...) La juge d'instruction peut aussi penser que Michel Fourniret lui a donné des éléments d'information dont elle ne perçoit pas encore l'importance", a-t-il poursuivi.
"Comme Michel Fourniret médicalement n'est plus en état de répondre aux questions tout se concentre sur Monique Olivier, la question est de savoir si (...) Michel Fourniret lui a apporté assez d'éléments", a-t-il conclu.
Les opérations, entamées lundi, devaient se poursuivre dans la soirée et "peut-être" jeudi, a-t-il ajouté.
Le convoi de quatre véhicules, dont une fourgonnette de l'identification criminelle de la gendarmerie, était arrivé en début d'après-midi sur le site, dit "marais du Paradis", fouillé depuis lundi.
Souffrant de problèmes de santé, le septuagénaire tueur en série, lui, ne doit pas être amené dans les Ardennes.
Il avait fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans cette affaire. Il a ensuite été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort", et Monique Olivier pour complicité.
Plusieurs opérations de fouilles ont déjà été entreprises dans la région ces derniers mois, sans résultats. En octobre, lors d'une recherche où Michel Fourniret était présent, Me Corinne Hermann, qui défend la famille d'Estelle Mouzin au côté de Me Didier Seban, avait salué de "sérieuses avancées".
Mais de nouvelles fouilles en décembre s'étaient conclues sans qu'il n'ait "malheureusement été trouvé d'éléments utiles à l'enquête", avait indiqué Me Seban.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, puis à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.
En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans et dont le corps n'a jamais été retrouvé, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée morte deux ans plus tard.
cor-pb-eva/cab/rhl
Mutuelles de Bretagne: prescription retenue en faveur de Richard Ferrand (procureur général) #
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai a fait droit mercredi au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, mis en examen dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, estimant que l'action publique était prescrite, a appris l'AFP auprès du procureur général.
La chambre a estimé que dans cette affaire ayant valu à M. Ferrand sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt, la période de prescription prenait effet au plus tard en 2012, une décision qui pourrait ouvrir la voie à la fin des poursuites.
L'avocat de l'association anti-corruption Anticor, à l'origine de la plainte, Me Jérôme Karsenti, envisage cependant de se pourvoir en cassation après "cette décision extrêmement surprenante", a-t-il indiqué à l'AFP.
Le délai de pourvoi est de cinq jours, au terme duquel le parquet général, que la chambre n'a pas suivi, pourra lui aussi s'il le souhaite saisir la Cour de cassation.
La chambre était saisie depuis mars 2020 d'une double demande de M. Ferrand, examinée lors d'une audience le 20 janvier 2021, après sa mise en examen à Lille en septembre 2019.
La défense du président de l'Assemblée demandait d'abord la nullité de la procédure au motif que le tribunal judiciaire de Paris, saisi d'une plainte avec constitution de partie civile par l'association Anticor après le classement sans suite d'une première enquête par le parquet de Brest en octobre 2017, n'était pas territorialement compétent pour la traiter.
Les avocats de M. Ferrand réclamaient également de constater la prescription de l'action publique, car l'opération immobilière litigieuse - la location par les Mutuelles de Bretagne, qu'il dirigeait, de locaux commerciaux appartenant à sa compagne - avait eu lieu en 2011.
Anticor avait toutefois plaidé une "infraction dissimulée", faisant démarrer la prescription à la date de la révélation de l'affaire en 2017 par le Canard enchaîné et non, comme le soutenait la défense de M. Ferrand, au moment où celui-ci a cessé ses fonctions dans l'entreprise en 2012 avant de devenir député.
En matière de prise illégale d'intérêt, la prescription est de trois ans.
Dans ces arrêts mercredi, la chambre de l'instruction, si elle a bien "rejeté la requête aux fins de constatation d'incompétence" du tribunal de Paris, fait en revanche "droit à la requête tendant à voir constater la prescription de l'action publique pour le délit de prise illégale d'intérêt, commis à Brest du 1er décembre 2010 au 18 juin 2012".
L'instruction de l'affaire est actuellement menée par trois juges lillois, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris à la suite de la plainte d'Anticor puis dépaysée à Lille en juillet 2018 car un magistrat, vice-président d'Anticor, a provisoirement été présent dans la procédure.
"Depuis le début dans ce dossier, j'ai toujours considéré sans fondement les accusations portées contre M. Ferrand, poursuivi à tort par la seule volonté d'une association tentant de faire revivre une procédure condamnée dès l'origine", s'est félicité auprès de l'AFP Me Paul-Albert Iweins, avocat de M. Ferrand.
rl/cab/nm
France: le militant pro-migrants Cédric Herrou définitivement relaxé par la justice #
Une victoire finale du "principe de fraternité", selon ses avocats: la justice française a rendu définitive mercredi la relaxe de Cédric Herrou et mis un point final à une longue procédure pour ce militant devenu un symbole de l'aide aux migrants en France.
Après trois procès et une saisine du Conseil constitutionnel, l'agriculteur de la vallée de la Roya, près de la frontière franco-italienne, avait été relaxé en 2020 à Lyon (centre-est).
Mercredi, la Cour de cassation, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire en France, a déclaré "non-admis" le pourvoi du parquet général de Lyon, un "véritable camouflet" salué par la défense de M. Herrou.
"Cela met fin à l'acharnement du parquet à l'encontre de Cédric Herrou", s'est félicitée Me Sabrina Goldman, qui le défend avec Me Zia Oloumi. Elle "permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n'a fait qu'aider autrui et que dans notre République, la fraternité ne peut pas être un délit".
Cédric Herrou était poursuivi pour avoir convoyé en 2016 quelques 200 sans-papiers, en majorité érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusqu'à son terrain, puis improvisé avec des associations un accueil de fortune dans un ancien centre de vacances désaffecté.
Il a été condamné en 2017 à une simple amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel, notamment pour "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d'étrangers en France".
Au côté d'un autre militant, il a alors saisi le Conseil constitutionnel pour lui demander l'abolition du "délit de solidarité" dont ils s'estimaient tous deux victimes.
Dans une décision historique en juillet 2018, le Conseil constitutionnel avait consacré, au nom du "principe de fraternité", "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".
Le Parlement a ensuite modifié la loi et la condamnation de Cédric Herrou a été annulée avant que la cour d'appel de Lyon, invitée à rejuger le dossier, ne le relaxe le 13 mai 2020.
"Après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure, la Cour de cassation constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi", selon l'arrêt consulté par l'AFP.
"Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu'aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l'encontre d'une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu'il agit de façon désintéressée, qu'il appartienne ou non à une association ou bien qu'il veuille revendiquer son acte", s'est réjoui l'avocat du militant à la Cour, Patrice Spinosi.
Cédric Herrou s'est félicité de cette décision.
"Le ministère public a voulu mettre tout en oeuvre pour dire qu'il avait été jusqu'au bout, c'est une position politique plus que pénale de sa part", a-t-il affirmé à l'AFP.
"On a bien fait d'avoir confiance dans la justice et des juges. Ce qui a dérangé le ministère public, ce n'est pas le fait qu'on aide les gens mais qu'on dénonce les irrégularités d'Etat", a-t-il estimé, "l'histoire montre bien qu'il y a un problème démocratique et une volonté de nous empêcher d'agir".
A la frontière franco-italienne, ces derniers jours, entre 120 et 150 migrants passent quotidiennement à Vintimille pour demander de l'aide à l'ONG catholique Caritas.
Cédric Herrou n'en a toutefois pas fini avec la justice: il reste mis en examen à Grasse après son interpellation le 23 juillet 2017 en gare de Cannes avec 156 migrants qu'il accompagnait pour s'enregistrer et déposer une demande d'asile à Marseille.
clr-alv/pa/dlm/thm
L'initiatrice de #balancetonporc gagne sa bataille devant la cour d'appel #
La journaliste Sandra Muller, initiatrice du mouvement #balancetonporc, a gagné la bataille mercredi devant la cour d'appel de Paris qui a débouté l'homme qui la poursuivait pour diffamation après des accusations de harcèlement sexuel.
La cour a infirmé "en toutes dispositions" le jugement en première instance du tribunal judiciaire de Paris qui avait, en septembre 2019, condamné la journaliste à payer 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion qu'elle avait accusé de harcèlement sexuel.
"Même si Eric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller", a estimé la cour.
Le tweet incriminé a été "publié dans le cadre d'un débat d'intérêt général sur la libération de la parole des femmes, avec une base factuelle suffisante quant à la teneur des propos attribués à Eric Brion", a également souligné la cour.
La décision de la cour est hautement symbolique et était guettée par de nombreuses associations féministes.
Le mot dièse #balancetonporc, après celui de #metoo (#moiaussi), a marqué le début d'un immense mouvement de libération de la parole des femmes en France.
"Cette décision est pour moi un soulagement et utile à la cause des femmes", a réagi Mme Muller sur son compte twitter depuis New York où elle réside.
"C'est évidemment un immense soulagement pour Sandra Muller et pour nous après un combat judiciaire long et difficile", a confié de son côté l'avocate de la journaliste, Me Jade Dousselin à l'AFP.
L'avocate a salué une décision "courageuse et historique". "La cour d'appel dit aux victimes, à toutes celles qui ont parlé, à toutes celles qui ont dit la vérité: +celles là, la justice ne les condamnera pas+", a ajouté Me Dousselin.
"Je suis content pour la cause des femmes", a réagi Me Francis Szpiner, un autre avocat de Mme Muller.
Contactée par l'AFP, l'avocate d'Eric Brion, Me Marie Burguburu a fait part quant à elle de sa "déception".
La cour n'a pas contesté le caractère diffamatoire des tweets de Mme Muller, a estimé l'avocate qui a reconnu que son client avait eu des "propos déplacés" à l'encontre de la journaliste. "Il a été courageux de le reconnaître spontanément", a dit son avocate. "Ce n'était pas du harcèlement sexuel", a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué que les conseils de M. Brion "réfléchissaient" à un pourvoi en cassation.
Le 13 octobre 2017, Sandra Muller avait écrit dans un tweet: "#balancetonporc!! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent (sic) sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends".
Quatre heures plus tard, elle publiait un autre message sur le réseau social: "+Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit+ Eric Brion ex-patron de Equidia #balancetonporc".
Reprenant ce mot-clé ou celui #Metoo (#MoiAussi), à la suite du scandale Weinstein, des milliers de femmes avaient alors pris la parole pour dénoncer harcèlement ou agressions sexuelles.
"A partir de la publication de ce tweet, ma vie a été totalement brisée", avait affirmé lors du procès en première instance Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia.
M. Brion avait admis avoir eu des mots déplacés lors d'une soirée à Cannes en 2012.
"J'aurais pu nier les faits, comme beaucoup de gens ont pu le faire avant, parole contre parole. Mais j'ai choisi de reconnaître que j'avais tenu certains des propos qu'elle met dans ma bouche", avait dit M. Brion sur Europe 1 en octobre 2018.
Ne niant pas les mots "t'as de gros seins, tu es mon type de femme", il expliquait les avoir prononcés lors d'"une soirée arrosée".
"Je ne considère pas l'avoir harcelée. Harceler, c'est la répétition. J'ai été lourd, couillon, j'ai mal agi".
aje/tib/mpm
France: au procès Bouaké, des ex soldats blessés brisent le silence et "veulent la vérité" #
Pendant seize ans, ils ont caché les traumatismes de l'attaque ou des blessures et les nuits blanches passées à recompter les morts. Au procès du bombardement du camp de Bouaké (Côte d'Ivoire), plusieurs anciens soldats français ont raconté mercredi leur calvaire et espéré enfin "la vérité".
"Si je suis là aujourd'hui, c'est à la demande de mes enfants". Devant la cour d'assises de Paris, André Albaladéjo, 50 ans, explique qu'il ne voulait pas venir revivre ce 6 novembre 2004 qui a bouleversé sa vie.
A ses enfants, il a longtemps caché la vérité. "On nous disait: +Papa est tombé d'un camion+. Et pour le reste, silence", raconte son fils Andy, 20 ans.
André a fini par leur parler l'an dernier, avant le début du procès, finalement remis à cette année pour cause de pandémie. Et ils l'ont convaincu de venir "pour qu'il puisse enfin tourner la page", glisse le jeune homme.
A la barre, l'ancien sergent-chef mécanicien de 50 ans à l'allure soignée, cheveux poivre et sel courts, polo et gilet marine, livre un témoignage poignant.
Larmes aux yeux, gorge nouée, souffle court, il raconte le choc après le bombardement des chasseurs ivoiriens sur la force de paix française, "impensable" tant leur camp était identifié et connu.
Le sous-officier décrit d'abord le bain de sang, qui a fait dix morts et une quarantaine de blessés. Puis, trop vite, son déchirement, cette "sensation de lâcheté" de devoir laisser ses camarades. "Polycriblé" d'éclats, lui-même est évacué en France, contre sa volonté.
Son camarade Djamel Smaïdi subit le même sort. Il a reçu tellement d'éclats qu'à son arrivée à Paris, des officiers s'étonnent: "On vous croyait mort".
Pour éviter l'amputation du pied, il sera opéré "tous les trois jours" pendant six mois, soit une soixantaine de fois. Il passe ensuite un an en centre de rééducation, où il dort à peine, les nuits peuplées de "flashes" des autres victimes.
Aujourd'hui, il a 40 ans et n'arrive toujours pas "à faire une nuit complète".
Pour Djamel Smaïdi aussi, la perspective du procès a été un déclic et la fin d'un long silence solitaire et torturé.
Pendant seize ans, dès que sa femme évoquait le sujet, "je me bloquais, je lui disais que c'était mon métier, qu'il n'y avait rien à dire". "Je me suis fait une carapace. Il y a eu des moments difficiles, où j'étais très dur avec ma famille". Après des rechutes et des infections, il est "aujourd'hui "invalide à 85%".
Comme d'autres victimes, André et Djamel ont eu le sentiment d'avoir été abandonnés par leur hiérarchie et, au fil de l'instruction du dossier, qu'on ne leur a pas tout dit.
"Tous les officiers qui étaient sur cette mission ont eu la Légion d'honneur. Moi j'ai reçu une médaille de blessé de guerre par la poste", dit-il, amer.
A la rancoeur s'est ajouté le soupçon: les coupables n'ont pas été arrêtés et l'instruction a mis au jour de curieuses tergiversations des autorités françaises.
Notamment lorsqu'elles ont refusé, juste après le bombardement, de mettre la main sur huit mercenaires biélorusses que le Togo avait arrêté et mettait à leur disposition. Parmi eux, un des trois pilotes, aujourd'hui tous introuvables, absents du banc des accusés.
"Je faisais le plus beau métier du monde, j'avais une confiance aveugle en ma hiérarchie: les chefs, les généraux, les ministres, le président... Malheureusement tout est en train de tomber", dit André, qui a quitté l'armée en 2010.
Au procès, Djamel, aujourd'hui fonctionnaire, "espère entendre la vérité de la bouche de certains politiciens", à commencer par l'ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, venue le voir à l'hôpital après le bombardement.
Ce jour-là, se souvient-il, "elle m'a dit: +M. Smaïdi, ne vous inquiétez pas, on saura la vérité et on attrapera ceux qui ont fait ça+". il soupire. "Et après, on apprend l'épisode du Togo..."
Convoquée comme témoin, Mme Alliot-Marie a indiqué qu'elle ne viendrait pas, estimant avoir déjà tout dit dans cette affaire.
Le président de la Cour a indiqué l'avoir relancée dans l'espoir qu'elle se ravise.
emd/pa/pb/thm
France: au procès Bouaké, des ex soldats blessés brisent le silence et "veulent la vérité" #
Pendant seize ans, ils ont caché les traumatismes de l'attaque ou des blessures et les nuits blanches passées à recompter les morts. Au procès du bombardement du camp de Bouaké (Côte d'Ivoire), plusieurs anciens soldats français ont raconté mercredi leur calvaire et espéré enfin "la vérité".
"Si je suis là aujourd'hui, c'est à la demande de mes enfants". Devant la cour d'assises de Paris, André Albaladéjo, 50 ans, explique qu'il ne voulait pas venir revivre ce 6 novembre 2004 qui a bouleversé sa vie.
A ses enfants, il a longtemps caché la vérité. "On nous disait: +Papa est tombé d'un camion+. Et pour le reste, silence", raconte son fils Andy, 20 ans.
André a fini par leur parler l'an dernier, avant le début du procès, finalement remis à cette année pour cause de pandémie. Et ils l'ont convaincu de venir "pour qu'il puisse enfin tourner la page", glisse le jeune homme.
A la barre, l'ancien sergent-chef mécanicien de 50 ans à l'allure soignée, cheveux poivre et sel courts, polo et gilet marine, livre un témoignage poignant.
Larmes aux yeux, gorge nouée, souffle court, il raconte le choc après le bombardement des chasseurs ivoiriens sur la force de paix française, "impensable" tant leur camp était identifié et connu.
Le sous-officier décrit d'abord le bain de sang, qui a fait dix morts et une quarantaine de blessés. Puis, trop vite, son déchirement, cette "sensation de lâcheté" de devoir laisser ses camarades. "Polycriblé" d'éclats, lui-même est évacué en France, contre sa volonté.
Son camarade Djamel Smaïdi subit le même sort. Il a reçu tellement d'éclats qu'à son arrivée à Paris, des officiers s'étonnent: "On vous croyait mort".
Pour éviter l'amputation du pied, il sera opéré "tous les trois jours" pendant six mois, soit une soixantaine de fois. Il passe ensuite un an en centre de rééducation, où il dort à peine, les nuits peuplées de "flashes" des autres victimes.
Aujourd'hui, il a 40 ans et n'arrive toujours pas "à faire une nuit complète".
Pour Djamel Smaïdi aussi, la perspective du procès a été un déclic et la fin d'un long silence solitaire et torturé.
Pendant seize ans, dès que sa femme évoquait le sujet, "je me bloquais, je lui disais que c'était mon métier, qu'il n'y avait rien à dire". "Je me suis fait une carapace. Il y a eu des moments difficiles, où j'étais très dur avec ma famille". Après des rechutes et des infections, il est "aujourd'hui "invalide à 85%".
Comme d'autres victimes, André et Djamel ont eu le sentiment d'avoir été abandonnés par leur hiérarchie et, au fil de l'instruction du dossier, qu'on ne leur a pas tout dit.
"Tous les officiers qui étaient sur cette mission ont eu la Légion d'honneur. Moi j'ai reçu une médaille de blessé de guerre par la poste", dit-il, amer.
A la rancoeur s'est ajouté le soupçon: les coupables n'ont pas été arrêtés et l'instruction a mis au jour de curieuses tergiversations des autorités françaises.
Notamment lorsqu'elles ont refusé, juste après le bombardement, de mettre la main sur huit mercenaires biélorusses que le Togo avait arrêté et mettait à leur disposition. Parmi eux, un des trois pilotes, aujourd'hui tous introuvables, absents du banc des accusés.
"Je faisais le plus beau métier du monde, j'avais une confiance aveugle en ma hiérarchie: les chefs, les généraux, les ministres, le président... Malheureusement tout est en train de tomber", dit André, qui a quitté l'armée en 2010.
Au procès, Djamel, aujourd'hui fonctionnaire, "espère entendre la vérité de la bouche de certains politiciens", à commencer par l'ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, venue le voir à l'hôpital après le bombardement.
Ce jour-là, se souvient-il, "elle m'a dit: +M. Smaïdi, ne vous inquiétez pas, on saura la vérité et on attrapera ceux qui ont fait ça+". il soupire. "Et après, on apprend l'épisode du Togo..."
Convoquée comme témoin, Mme Alliot-Marie a indiqué qu'elle ne viendrait pas, estimant avoir déjà tout dit dans cette affaire.
Le président de la Cour a indiqué l'avoir relancée dans l'espoir qu'elle se ravise.
emd/pa/pb/thm
Au procès Bouaké, des ex soldats blessés brisent le silence et "veulent la vérité" #
Pendant seize ans, ils ont caché les traumatismes de l'attaque ou des blessures et les nuits blanches passées à recompter les morts. Au procès du bombardement du camp de Bouaké (Côte d'Ivoire), plusieurs anciens soldats français ont raconté mercredi leur calvaire et espéré enfin "la vérité".
"Si je suis là aujourd'hui, c'est à la demande de mes enfants". Devant la cour d'assises de Paris, André Albaladéjo, 50 ans, explique qu'il ne voulait pas venir revivre ce 6 novembre 2004 qui a bouleversé sa vie.
A ses enfants, il a longtemps caché la vérité. "On nous disait: +Papa est tombé d'un camion+. Et pour le reste, silence", raconte son fils Andy, 20 ans.
André a fini par leur parler l'an dernier, avant le début du procès, finalement remis à cette année pour cause de pandémie. Et ils l'ont convaincu de venir "pour qu'il puisse enfin tourner la page", glisse le jeune homme.
A la barre, l'ancien sergent-chef mécanicien de 50 ans à l'allure soignée, cheveux poivre et sel courts, polo et gilet marine, livre un témoignage poignant.
Larmes aux yeux, gorge nouée, souffle court, il raconte le choc après le bombardement des chasseurs ivoiriens sur la force de paix française, "impensable" tant leur camp était identifié et connu.
Le sous-officier décrit d'abord le bain de sang, qui a fait dix morts et une quarantaine de blessés. Puis, trop vite, son déchirement, cette "sensation de lâcheté" de devoir laisser ses camarades. "Polycriblé" d'éclats, lui-même est évacué en France, contre sa volonté.
Son camarade Djamel Smaïdi subit le même sort. Il a reçu tellement d'éclats qu'à son arrivée à Paris, des officiers s'étonnent: "On vous croyait mort".
Pour éviter l'amputation du pied, il sera opéré "tous les trois jours" pendant six mois, soit une soixantaine de fois. Il passe ensuite un an en centre de rééducation, où il dort à peine, les nuits peuplées de "flashes" des autres victimes.
Aujourd'hui, il a 40 ans et n'arrive toujours pas "à faire une nuit complète".
Pour Djamel Smaïdi aussi, la perspective du procès a été un déclic et la fin d'un long silence solitaire et torturé.
Pendant seize ans, dès que sa femme évoquait le sujet, "je me bloquais, je lui disais que c'était mon métier, qu'il n'y avait rien à dire". "Je me suis fait une carapace. Il y a eu des moments difficiles, où j'étais très dur avec ma famille". Après des rechutes et des infections, il est "aujourd'hui "invalide à 85%".
Comme d'autres victimes, André et Djamel ont eu le sentiment d'avoir été abandonnés par leur hiérarchie et, au fil de l'instruction du dossier, qu'on ne leur a pas tout dit.
"Tous les officiers qui étaient sur cette mission ont eu la Légion d'honneur. Moi j'ai reçu une médaille de blessé de guerre par la poste", dit-il, amer.
A la rancoeur s'est ajouté le soupçon: les coupables n'ont pas été arrêtés et l'instruction a mis au jour de curieuses tergiversations des autorités françaises.
Notamment lorsqu'elles ont refusé, juste après le bombardement, de mettre la main sur huit mercenaires biélorusses que le Togo avait arrêté et mettait à leur disposition. Parmi eux, un des trois pilotes, aujourd'hui tous introuvables, absents du banc des accusés.
"Je faisais le plus beau métier du monde, j'avais une confiance aveugle en ma hiérarchie: les chefs, les généraux, les ministres, le président... Malheureusement tout est en train de tomber", dit André, qui a quitté l'armée en 2010.
Au procès, Djamel, aujourd'hui fonctionnaire, "espère entendre la vérité de la bouche de certains politiciens", à commencer par l'ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, venue le voir à l'hôpital après le bombardement.
Ce jour-là, se souvient-il, "elle m'a dit: +M. Smaïdi, ne vous inquiétez pas, on saura la vérité et on attrapera ceux qui ont fait ça+". il soupire. "Et après, on apprend l'épisode du Togo..."
Convoquée comme témoin, Mme Alliot-Marie a indiqué qu'elle ne viendrait pas, estimant avoir déjà tout dit dans cette affaire.
Le président de la Cour a indiqué l'avoir relancée dans l'espoir qu'elle se ravise.
emd/pa/pb
Mutuelles de Bretagne: prescription retenue en faveur de Richard Ferrand (procureur général) #
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai a fait droit mercredi au président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, mis en examen dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, estimant que l'action publique était prescrite, a appris l'AFP auprès du procureur général.
La chambre a estimé que dans cette affaire ayant valu à M. Ferrand sa mise en examen pour prise illégale d'intérêt, la période de prescription prenait effet au plus tard en 2012, une décision qui pourrait ouvrir la voie à la fin des poursuites. L'association Anticor, à l'origine de la plainte, envisage cependant de se pourvoir en cassation, a-t-elle indiqué à l'AFP.
rl/cab/nm
Aide aux migrants: Cédric Herrou définitivement relaxé après une décision de la Cour de cassation #
Une victoire finale du "principe de fraternité", selon ses avocats: la Cour de cassation a rendu définitive mercredi la relaxe de Cédric Herrou et mis un point final à une longue procédure pour ce militant devenu un symbole de l'aide aux migrants en France.
Après trois procès et une saisine du Conseil constitutionnel, l'agriculteur des Alpes-Maritimes avait été relaxé en 2020 à Lyon et la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a déclaré "non-admis" le pourvoi du parquet général de Lyon, un "véritable camouflet" salué par la défense de M. Herrou.
"Cela met fin à l'acharnement du parquet à l'encontre de Cédric Herrou", s'est félicitée Me Sabrina Goldman, qui le défend avec Me Zia Oloumi. Elle "permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n'a fait qu'aider autrui et que dans notre République, la fraternité ne peut pas être un délit".
Le paysan de la vallée de la Roya était poursuivi pour avoir convoyé successivement en 2016 200 sans-papiers, en majorité érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusqu'à son terrain, puis improvisé avec des associations un accueil de fortune dans un ancien centre de vacances désaffecté.
Il a été condamné en 2017 à une simple amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel, notamment pour "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d'étrangers en France".
Au côté d'un autre militant, il a alors saisi le Conseil constitutionnel pour lui demander l'abolition du "délit de solidarité" dont ils s'estimaient tous deux victimes.
Dans une décision historique en juillet 2018, les "Sages" ont consacré, au nom du "principe de fraternité", "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".
Le Parlement a ensuite modifié la loi et la condamnation de Cédric Herrou a été annulée avant que la cour d'appel de Lyon, invitée à rejuger le dossier, ne le relaxe le 13 mai 2020.
"Après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure, la Cour de cassation constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi", selon l'arrêt consulté par l'AFP.
"Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu'aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l'encontre d'une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu'il agit de façon désintéressée, qu'il appartienne ou non à une association ou bien qu'il veuille revendiquer son acte", s'est réjoui l'avocat du militant à la Cour, Patrice Spinosi.
Cédric Herrou s'est félicité de cette décision depuis Breil-sur-Roya, où il a fondé en 2019 une communauté Emmaüs.
"Le ministère public a voulu mettre tout en oeuvre pour dire qu'il avait été jusqu'au bout, c'est une position politique plus que pénale de sa part", a-t-il affirmé à l'AFP.
"On a bien fait d'avoir confiance dans la justice et des juges. Ce qui a dérangé le ministère public, ce n'est pas le fait qu'on aide les gens mais qu'on dénonce les irrégularités d'Etat", a-t-il estimé, "l'histoire montre bien qu'il y a un problème démocratique et une volonté de nous empêcher d'agir".
A la frontière, ces derniers jours, entre 120 et 150 migrants passent quotidiennement à Vintimille pour demander de l'aide à l'ONG catholique Caritas. La préfecture des Alpes-Maritimes de son côté refusé de préciser le nombre d'interpellations.
Cédric Herrou n'en a pas fini avec la justice: il reste mis en examen à Grasse après son interpellation le 23 juillet 2017 en gare de Cannes avec 156 migrants qu'il accompagnait pour s'enregistrer et déposer une demande d'asile à Marseille.
L'universitaire niçois Pierre-Alain Mannoni, qui a saisi le Conseil constitutionnel au côté de Cédric Herrou, a lui aussi été relaxé par la cour d'appel de Lyon en octobre 2020. Il était poursuivi pour avoir transporté en 2016 trois Erythréennes venues d'Italie. Le parquet général a également formé un pourvoi en cassation.
clr-alv/pa/dlm
Aveyron: un mineur en détention pour le vol d'un véhicule de gendarmerie #
Un mineur a été mis en examen et placé en détention provisoire pour refus d'obtempérer, vol et violences après avoir dérobé un véhicule de gendarmerie dans l'Aveyron et blessé l'un des militaires qui tentait de s'interposer, a indiqué mercredi le parquet de Rodez.
Les faits se sont déroulés le 20 mars en pleine nuit sur la commune de Palmas d'Aveyron.
A l'arrivée des gendarmes qui avaient été appelés pour une sortie de route, le plus jeune des deux occupants de la voiture accidentée tente de fuir. Ce mineur réussit à s'introduire dans le véhicule des gendarmes et percute légèrement l'un d'eux dans sa fuite, a affirmé le parquet à l'AFP.
Les forces de l'ordre retrouvent ensuite leur fourgonnette abandonnée devant une ferme.
Le mis en cause, défavorablement connu des services de justice, a été interpellé quelques jours plus tard à Toulouse, d'où il est originaire.
Au cours de son audition, il a affirmé qu'au moment des faits, il se dirigeait vers la Lozère où il devait récupérer de l'argent, a précisé le parquet sans donner plus de détails.
Le deuxième occupant de la voiture n'a pas fait l'objet de poursuites et a été laissé libre à l'issue de son audition.
cor-mer/hj/dch
France: l'homme qui poursuivait en diffamation l'initiatrice de #balancetonporc débouté #
La justice française a infirmé mercredi en appel la condamnation de la journaliste et initiatrice du mouvement #balancetonporc et l'homme qui la poursuivait en diffamation a été débouté.
Reprenant ce mot-clé ou son équivalent en anglais #Metoo (#MoiAussi), à la suite du scandale du producteur américain Harvey Weinstein, des milliers de femmes avaient alors pris la parole pour dénoncer harcèlement ou agressions sexuelles.
En première instance, Sandra Muller avait été condamnée, en septembre 2019, à payer 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion qu'elle avait accusé de harcèlement sexuel.
"Même si Eric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller", a estimé la Cour d'appel de Paris, dans une décision transmise à l'AFP par les avocats de Mme Muller.
"C'est évidemment un immense soulagement pour Sandra Muller et pour nous après un combat judiciaire long et difficile", a commenté l'avocate de la journaliste, Jade Dousselin.
L'avocate a salué une décision "courageuse et historique". "La cour d'appel dit aux victimes, à toutes celles qui ont parlé, à toutes celles qui ont dit la vérité: 'celles là, la justice ne les condamnera pas'", a ajouté Me Dousselin.
Le 13 octobre 2017, Sandra Muller avait écrit dans un tweet: "#balancetonporc!! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent (sic) sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends".
Quatre heures plus tard, elle publiait un autre message sur le réseau social: "+Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit+ Eric Brion ex patron de Equidia #balancetonporc".
"A partir de la publication de ce tweet, ma vie a été totalement brisée", avait affirmé lors du procès en première instance Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia.
M. Brion avait admis avoir eu des mots déplacés lors d'une soirée à Cannes en 2012, affirmant s'être excusé le lendemain par sms, ce qu'a toujours réfuté Mme Muller.
aje/pga/nm/thm
L'homme qui poursuivait en diffamation l'initiatrice de #balancetonporc débouté en appel (avocats) #
La condamnation de la journaliste et initiatrice du mouvement #balancetonporc a été infirmée mercredi en appel, l'homme qui la poursuivait en diffamation a été débouté, a indiqué la cour d'appel de Paris dans une décision transmise à l'AFP par ses avocats.
En première instance, Sandra Muller avait été condamnée, en septembre 2019, à payer 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion qu'elle avait accusé de harcèlement sexuel.
"Même si Eric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller", a estimé la Cour.
"C'est évidemment un immense soulagement pour Sandra Muller et pour nous après un combat judiciaire long et difficile", a confié l'avocate de la journaliste, Me Jade Dousselon à l'AFP.
L'avocate a salué une décision "courageuse et historique". "La cour d'appel dit aux victimes, à toutes celles qui ont parlé, à toutes celles qui ont dit la vérité: 'celles là, la justice ne les condamnera pas'", a ajouté Me Dousselin.
Le 13 octobre 2017, Sandra Muller avait écrit dans un tweet: "#balancetonporc!! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent (sic) sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends".
Quatre heures plus tard, elle publiait un autre message sur le réseau social: "+Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit+ Eric Brion ex patron de Equidia #balancetonporc".
Reprenant ce mot-clé ou son équivalent en anglais #Metoo (#MoiAussi), à la suite du scandale Weinstein, des milliers de femmes avaient alors pris la parole pour dénoncer harcèlement ou agressions sexuelles.
"A partir de la publication de ce tweet, ma vie a été totalement brisée", avait affirmé lors du procès en première instance Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia.
M. Brion avait admis avoir eu des mots déplacés lors d'une soirée à Cannes en 2012, affirmant s'être excusé le lendemain par sms, ce qu'a toujours réfuté Mme Muller.
aje/pga/nm
L'homme qui poursuivait en diffamation l'initiatrice de #balancetonporc débouté en appel (avocats) #
La condamnation de la journaliste et initiatrice du mouvement #balancetonporc a été infirmée mercredi en appel, l'homme qui la poursuivait en diffamation a été débouté, a indiqué la cour d'appel de Paris dans une décision transmise à l'AFP par ses avocats.
En première instance, Sandra Muller avait été condamnée en septembre 2019, à payer 15.000 euros de dommages et intérêts à Eric Brion qu'elle avait accusé de harcèlement sexuel.
aje/pga/nm
Violences sexuelles à l'ENS de Lyon: le ministère de l'enseignement supérieur dépêche une mission d'enquête #
Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a mandaté une mission d'enquête à l'ENS de Lyon après plusieurs signalements de violences sexuelles mettant en cause des étudiants dont la gestion par l'établissement est critiquée.
Dans une lettre de mission consultée par l'AFP et adressée le 24 mars à l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (Igésr), le directeur de cabinet de Frédérique Vidal demande l'évalutation des mesures mises en place par l'ENS de Lyon "en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et tout particulièrement les outils de prévention, de formation et d'écoute".
L'Ecole normale supérieure de Lyon est secouée depuis le début de l'année par plusieurs témoignages mettant en cause le comportement de certains étudiants avec en miroir "une direction qui ne prend pas conscience de la gravité des faits", selon Clément Luy, élu étudiant au conseil d'administration.
Siégeant également au CHSCT, M. Luy évoque une "série de signalements arrivés à nos oreilles" depuis janvier avec "six mails qui disent +j'ai subi des violences, une agression, un viol, à divers degrés+, avec au moins quatre signalements faits à la justice".
Contacté par l'AFP, le parquet de Lyon n'était pas immédiatement en mesure de commenter ces informations.
Le site franceinfo évoque quant à lui onze signalements transmis aux élus étudiants et aux référents égalité depuis septembre.
"La présidence accueille très favorablement la commission d'enquête qui permettra d'éclairer les travaux en cours à l'ENS de Lyon pour l'élaboration d'un dispositif pérenne d'écoute et de lutte contre les violences sexuelles et sexistes. (...) [Nous souhaitons] que cela contribue à restaurer un dialogue respectueux de chacune et chacun au sein de l'École", réagit par écrit Jean-François Pinton, le président de l'ENS.
"Il faut que tout signalement donne lieu à une enquête administrative de l'école pour que les gens ne croient pas qu'ils puissent commettre ce genre d'actes en toute impunité", affirme pour sa part Clément Luy.
Un rassemblement "contre les violences sexistes et sexuelles" est prévu jeudi à l'appel de deux associations étudiantes féministes et LGBTI+.
Une action similaire pour dire "stop au déni" avait eu lieu fin février dans le jardin de l'établissement qui forme une partie de l'élite intellectuelle du pays. Certains manifestants avaient ensuite placardé des affiches sur la porte du bureau du président pour réclamer sa démission.
La lettre de mission de l'Igésr indique qu'elle devrait rendre son rapport d'ici à la fin mai, "afin de permettre la mise en place de premières mesures dès la rentrée de septembre".
En 2019, une enquête réalisée au sein de l'école par la CGT-ENS avait révélé que 46% des femmes interrogées indiquaient avoir subi des discriminations sexistes et des agressions sexuelles pour 15% d'entre elles.
ari/ag/dch
Lubrizol conteste sa mise en examen: décision le 30 juin #
La décision de la cour d'appel de Paris sur la contestation par la société Lubrizol de sa mise en examen, à la suite de l'incendie survenu à Rouen en 2019, sera connue le 30 juin, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
Selon les mêmes sources, le parquet général s'est opposé à la demande de la société.
Lubrizol a déposé une requête en nullité en août dernier auprès de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris, pour "dénoncer des irrégularités de procédure dont elle a été victime et solliciter la nullité de divers actes de procédure et de sa mise en examen", selon son mémoire consulté par l'AFP.
La société estime que "les conditions dans lesquelles se sont déroulées la procédure d'inspection diligentée" par la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) à la suite de l'incendie "ont porté une atteinte grave au principe fondamental du droit à un procès équitable et (à ses) intérêts", fait-elle valoir dans sa requête.
Lubrizol estime avoir été mise en examen sur la base de non-conformités qui n'auraient pas été dénoncées, voire rejetées par les inspecteurs de la Dreal juste après l'incendie, avant d'être enregistrées dans un procès-verbal un mois plus tard. Une "irrégularité et une incohérence", estime l'entreprise.
Pour elle, la Dreal a eu "l'intention de caractériser a posteriori et fictivement des non-conformités à l'encontre de Lubrizol France, dans un contexte de pression médiatique particulièrement problématique".
Les avocats des victimes de l'accident - plus de 500 plaintes ont été déposées le contestent, estimant que les inspecteurs de la Dreal ont fait preuve de prudence sur ces "non-conformités" immédiatement après l'incendie, faute d'avoir pu à ce moment-là analyser tous les éléments en leur possession.
En parallèle à l'audience, une dizaine de personnes ont manifesté devant la cour d'appel de Paris pour dénoncer ce "scandale" en déployant des banderoles comme "Lubrizol fuit son procès".
Les associations "Union des victimes de Lubrizol", l'"Association des sinistrés de Lubrizol", France nature environnement ou la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) avaient appelé à protester.
Le président de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a affirmé dans un tweet mardi que "si la chambre de l'instruction accédait à la requête de Lubrizol, ce serait un déni de justice proprement scandaleux."
"La société Lubrizol entend les inquiétudes des parties civiles mais veut faire valoir ses droits", a plaidé Me Bénédicte Graulle, avocate de la société, à l'issue de l'audience.
"On demande depuis l'origine que toute la lumière soit faite sur ce qui s'est passé. Les tentatives de Lubrizol pour empêcher que cela soit le cas sont vaines", a assuré Me François Lafforgue, avocat de la Fenvac, de Générations futures et de la CGT.
"On est satisfaits de l'audience", a abondé le représentant de la CGT Gérald Le Corre, en dénonçant la "théorie du complot" défendue à ses yeux par Lubrizol.
gd-cor-clc/pa/bma
Reprise des fouilles dans les Ardennes pour retrouver le corps d'Estelle Mouzin #
Les enquêteurs sont retournés mercredi dans une zone marécageuse dans les Ardennes, pour poursuivre une nouvelle opération de recherche du corps d'Estelle Mouzin, que le tueur en série Michel Fourniret a reconnu avoir tuée en 2003, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le convoi de quatre véhicules, dont une fourgonnette de l'identification judiciaire, est arrivé en début d'après-midi sur le site, dit "marais du Paradis", où une pelleteuse était à l'arrêt. La zone, fouillée depuis lundi selon Le Parisien, avait été bouclée en fin de matinée par la gendarmerie.
Un peu plus tôt, le convoi avait quitté la gendarmerie de Charleville-Mézières, convoyant notamment la juge d'instruction Sabine Khéris. Me Richard Delgenes, l'avocat de l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, est aussi arrivé sur les lieux, a constaté l'AFP.
Selon des sources proches du dossier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, devait être extraite de sa prison pour être conduite sur place mercredi. Le septuagénaire, qui souffre de problèmes de santé, ne doit lui pas être amené dans les Ardennes.
Le marais fouillé est situé sur la commune d'Issancourt, limitrophe de Ville-sur-Lumes, où, selon Monique Olivier, son ex-époux avait, dans une maison appartenant à sa soeur, séquestré, violé et tué Estelle Mouzin, disparue à 9 ans le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).
Le tueur en série avait fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans cette affaire. Il a ensuite été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".
Plusieurs fouilles ont déjà été entreprises dans la région ces derniers mois, sans résultats.
Lors d'une opération en octobre, où Michel Fourniret était présent, Me Corinne Hermann, qui défend la famille d'Estelle Mouzin au côté de Me Didier Seban, avait salué de "sérieuses avancées".
Mais de nouvelles fouilles en décembre s'étaient conclues sans qu'il n'ait "malheureusement été trouvé d'éléments utiles à l'enquête", avait indiqué Me Seban.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, puis à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.
En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans et dont le corps n'a jamais été retrouvé, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée morte deux ans plus tard.
cor-pb-eva-cab/rl/mpm
Reprise des fouilles dans les Ardennes pour retrouver le corps d'Estelle Mouzin #
Les enquêteurs sont retournés mercredi dans une zone marécageuse dans les Ardennes, pour poursuivre une nouvelle opération de recherche du corps d'Estelle Mouzin, que le tueur en série Michel Fourniret a reconnu avoir tuée en 2003, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le convoi de quatre véhicules, dont une fourgonnette de l'identification judiciaire, est arrivé en début d'après-midi sur le site, dit "marais du Paradis", où une pelleteuse était à l'arrêt. La zone, fouillée depuis lundi selon Le Parisien, avait été bouclée en fin de matinée par la gendarmerie.
Un peu plus tôt, le convoi avait quitté la gendarmerie de Charleville-Mézières, convoyant notamment la juge d'instruction Sabine Khéris. Me Richard Delgenes, l'avocat de l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, est aussi arrivé sur les lieux, a constaté l'AFP.
Selon des sources proches du dossier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, devait être extraite de sa prison pour être conduite sur place mercredi. Le septuagénaire, qui souffre de problèmes de santé, ne doit lui pas être amené dans les Ardennes.
Le marais fouillé est situé sur la commune d'Issancourt, limitrophe de Ville-sur-Lumes, où, selon Monique Olivier, son ex-époux avait, dans une maison appartenant à sa soeur, séquestré, violé et tué Estelle Mouzin, disparue à 9 ans le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).
Le tueur en série avait fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans cette affaire. Il a ensuite été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".
Plusieurs fouilles ont déjà été entreprises dans la région ces derniers mois, sans résultats.
Lors d'une opération en octobre, où Michel Fourniret était présent, Me Corinne Hermann, qui défend la famille d'Estelle Mouzin au côté de Me Didier Seban, avait salué de "sérieuses avancées".
Mais de nouvelles fouilles en décembre s'étaient conclues sans qu'il n'ait "malheureusement été trouvé d'éléments utiles à l'enquête", avait indiqué Me Seban.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, puis à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.
En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans et dont le corps n'a jamais été retrouvé, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée morte deux ans plus tard.
cor-pb-eva-cab/rl/mpm
Reprise des fouilles dans les Ardennes pour retrouver le corps d'Estelle Mouzin #
Les enquêteurs sont retournés mercredi dans une zone marécageuse dans les Ardennes, pour poursuivre une nouvelle opération de recherche du corps d'Estelle Mouzin, que le tueur en série Michel Fourniret a reconnu avoir tuée en 2003, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le convoi de quatre véhicules, dont une fourgonnette de l'identification judiciaire, est arrivé en début d'après-midi sur le site, dit "marais du Paradis", où une pelleteuse était à l'arrêt. La zone, fouillée depuis lundi selon Le Parisien, avait été bouclée en fin de matinée par la gendarmerie.
Un peu plus tôt, le convoi avait quitté la gendarmerie de Charleville-Mézières, convoyant notamment la juge d'instruction Sabine Khéris. Me Richard Delgenes, l'avocat de l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, est aussi arrivé sur les lieux, a constaté l'AFP.
Selon des sources proches du dossier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, devait être extraite de sa prison pour être conduite sur place mercredi. Le septuagénaire, qui souffre de problèmes de santé, ne doit lui pas être amené dans les Ardennes.
Le marais fouillé est situé sur la commune d'Issancourt, limitrophe de Ville-sur-Lumes, où, selon Monique Olivier, son ex-époux avait, dans une maison appartenant à sa soeur, séquestré, violé et tué Estelle Mouzin, disparue à 9 ans le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes (Seine-et-Marne).
Le tueur en série avait fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans cette affaire. Il a ensuite été mis en examen pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".
Plusieurs fouilles ont déjà été entreprises dans la région ces derniers mois, sans résultats.
Lors d'une opération en octobre, où Michel Fourniret était présent, Me Corinne Hermann, qui défend la famille d'Estelle Mouzin au côté de Me Didier Seban, avait salué de "sérieuses avancées".
Mais de nouvelles fouilles en décembre s'étaient conclues sans qu'il n'ait "malheureusement été trouvé d'éléments utiles à l'enquête", avait indiqué Me Seban.
Michel Fourniret a été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, puis à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.
En février 2018, il a avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans et dont le corps n'a jamais été retrouvé, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée morte deux ans plus tard.
cor-pb-eva-cab/rl/mpm
Aide aux migrants à la frontière italienne: relaxe définitive pour le militant Cédric Herrou (justice française) #
La Cour de cassation, juridiction la plus élevée en France, a rendu mercredi définitive la relaxe du militant Cédric Herrou, poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d'Italie et organisé un camp d'accueil en 2016 dans la vallée de la Roya, près de la frontière franco-italienne.
Pour l'agriculteur de 41 ans, cette décision marque l'aboutissement d'une longue procédure jalonnée de trois procès et d'une saisine du Conseil constitutionnel, qui avait consacré en 2018 le "principe de fraternité".
"Cette décision met fin à l'acharnement du parquet à l'encontre de Cédric Herrou et permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n'a fait qu'aider autrui, et que dans notre République la fraternité ne peut pas être un délit", a réagi son avocate, Me Sabrina Goldman.
Devenu symbole de l'aide aux migrants en France, le paysan de la vallée de la Roya avait été condamné à une amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel en 2017.
A l'occasion d'un premier passage devant la Cour de cassation, il avait saisi avec un autre militant le Conseil constitutionnel sur le "délit de solidarité" dont ils s'estimaient victimes.
Cette démarche avait abouti en juillet 2018 à une décision historique du Conseil qui consacrait "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".
Par la suite, le Parlement avait modifié la loi en protégeant désormais des poursuites les personnes prodiguant une aide au "séjour" et à la "circulation" des migrants - mais non à leur "entrée" sur le territoire - si elle est apportée "sans contrepartie" et "dans un but exclusivement humanitaire".
Deux mois plus tard, la Cour de cassation avait annulé la condamnation de Cédric Herrou et renvoyé l'affaire à Lyon, où il avait été relaxé le 13 mai 2020. Le parquet général avait alors formé un pourvoi en cassation.
"Après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure, la Cour de cassation constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi", a estimé la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire dans son arrêt.
Cette décision de non-admission "est très rare" pour "un pourvoi d'un parquet général", a réagi l'avocat à la Cour de Cédric Herrou, Me Patrice Spinosi, qui y voit un "véritable camouflet".
"Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu'aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l'encontre d'une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu'il agit de façon désintéressée, qu'il appartienne ou non à une association ou bien qu'il veuille revendiquer son acte", s'est-il réjoui.
alv/pa/nm/thm
Aide aux migrants: relaxe définitive pour le militant Cédric Herrou #
La Cour de cassation a rejeté mercredi un pourvoi du parquet général de Lyon et ainsi rendu définitive la relaxe du militant Cédric Herrou, poursuivi pour avoir convoyé des migrants et organisé un camp d'accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.
Pour l'agriculteur de 41 ans, cette décision marque l'aboutissement d'une longue procédure jalonnée de trois procès et d'une saisine du Conseil constitutionnel, qui avait consacré en 2018 le "principe de fraternité".
"Cette décision met fin à l'acharnement du parquet à l'encontre de Cédric Herrou et permet de reconnaître enfin de manière définitive que celui-ci n'a fait qu'aider autrui, et que dans notre République la fraternité ne peut pas être un délit", a réagi son avocate, Me Sabrina Goldman.
Devenu symbole de l'aide aux migrants en France, le paysan de la vallée de la Roya avait été condamné à une amende en première instance, puis à quatre mois de prison en appel en 2017.
A l'occasion d'un premier passage devant la Cour de cassation, il avait saisi avec un autre militant le Conseil constitutionnel sur le "délit de solidarité" dont ils s'estimaient victimes.
Cette démarche avait abouti en juillet 2018 à une décision historique des "Sages" qui consacrait "la liberté d'aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national".
Par la suite, le Parlement avait modifié la loi en protégeant désormais des poursuites les personnes prodiguant une aide au "séjour" et à la "circulation" des migrants - mais non à leur "entrée" sur le territoire - si elle est apportée "sans contrepartie" et "dans un but exclusivement humanitaire".
Deux mois plus tard, la Cour de cassation avait annulé la condamnation de Cédric Herrou et renvoyé l'affaire à Lyon, où il avait été relaxé le 13 mai 2020. Le parquet général avait alors formé un pourvoi en cassation.
"Après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure, la Cour de cassation constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi", a estimé la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire dans son arrêt.
Cette décision de non-admission "est très rare" pour "un pourvoi d'un parquet général", a réagi l'avocat à la Cour de Cédric Herrou, Me Patrice Spinosi, qui y voit un "véritable camouflet".
"Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu'aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l'encontre d'une personne qui aura aidé un migrant en situation irrégulière lorsqu'il agit de façon désintéressée, qu'il appartienne ou non à une association ou bien qu'il veuille revendiquer son acte", s'est-il réjoui.
alv/pa/cbn
Au procès Guérini, le procureur fustige les dérives d'un système clientéliste #
"Ils ont fait du clientélisme un mode de gouvernance": le procureur a fustigé mercredi devant le tribunal correctionnel de Marseille "la communauté d'intérêts" des frères Jean-Noël et Alexandre Guérini destinée à "servir les intérêts politiques" de l'un et à "engranger des profits considérables" pour l'autre.
"Les histoires marseillaises font sourire ou pleurer mais ne laissent personne indifférent, un petit plus épicé, un cocktail où se mêlent la fascination, l'indignation et le fatalisme et qui se résume souvent par: +C'est Marseille!+, lancé comme une évidence", a expliqué en préambule de ses réquisitions le procureur Patrice Ollivier-Maurel, pour démonter l'idée que les faits jugés relèveraient d'un folklore local.
La justice reproche à l'ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini d'avoir favorisé son frère Alexandre, entrepreneur dans la gestion des déchets, pour l'obtention d'un terrain dont il avait besoin pour agrandir une décharge.
Son frère Alexandre est quant à lui accusé d'avoir utilisé la position de son aîné pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour truquer des marchés publics, s'enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
Dix autres prévenus --élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés et la société SMA Environnement d'Alexandre Guérini--, soupçonnés d'avoir pris part au "système Guérini", comparaissent à leurs côtés.
En ouverture des réquisitions soutenues par deux parquetiers, le procureur Ollivier-Maurel a dénoncé "la dérive d'un bateau bleu", le surnom donné au conseil général des Bouches-du Rhône.
Il était "barré par un passager clandestin", a-t-il lancé en référence à l'influence d'Alexandre Guérini, surnommé "M. Frère" au sein de l'administration départementale.
Mais ce "navire amiral" finira "en Titanic (...) entraînant dans son naufrage la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône qu'on croyait insubmersible", a ajouté le magistrat en référence à l'éclatement du PS local après la mise en examen de son chef de file Jean-Noël Guérini.
Evoquant la réduction de ce dossier tentaculaire, ouvert en 2009 et qui comptait 30 volets, après onze ans d'instruction, le procureur a estimé que "l'essentiel" avait été préservé: la mise en lumière d'une "méthode de gouvernance entre clientélisme, entrisme et affairisme qui se conjugue avec opportunisme, immobilisme et favoritisme".
Pour le magistrat, les deux frères Guérini "ont fait du clientélisme un mode de gouvernance". Et si ce clientélisme qui conjuge "services" contre "services", "carotte et bâton et constitution d'un réseau d'affidés, n'est pas interdit en soi, il porte les germes du trafic d'influence, du favoritisme et la corruption", a-t-il souligné
"Alexandre Guérini était omniprésent auprès des collectivités contrôlées par son frère dont il a usé et abusé au gré de ses intérêts. L'un était un personnage public, l'autre agissait dans l'ombre. Si Alexandre avait besoin de la caution de Jean-Noël, Jean-Noël était sous l'emprise d'Alexandre", a résumé le représentant du ministère public.
Répondant aux dénégations des deux frères --Alexandre réfutant avoir utilisé la position de son ainé pour favoriser ses affaires et Jean-Noël affirmant avoir toujours séparé l'intérêt général de l'intérêt privé de son frère--, le procureur a mis en avant les écoutes téléphoniques du dossier qui "éclairent le véritable visage de cette affaire".
"La vérité éclate dans ces moments de spontanéité", a-t-il expliqué, citant en exemple "la relation quasi-pathologique" qu'entretenait Alexandre avec un haut fonctionnaire de la métropole, Michel Karabadjakian, propulsé par ses soins à la tête de huit directions dont celle des déchets.
"Comment a-t-il pu avoir une telle emprise: promouvoir, favoriser, sanctionner, accorder une subvention, sans l'appui de son frère? Comment cet homme qui n'avait aucune fonction a pu s'inviter à la table des décideurs?", a questionné le magistrat parlant d'une "prise de contrôle totale de la Métropole", et évoquant la double image de l'entrepreneur, "cabotin sympathique à l'audience et voyou" dans les écoutes.
"Et qui peut imaginer que Jean-Noël Guérini ignorait tout? (...) Quand il dit +Mon frère avait la maladie du téléphone+, on peut se demander s'il n'a pas la maladie du mensonge et de la dissimulation", a-t-il dénoncé.
Le quantum des peines requises est attendu en fin de journée
pr/mdm/cbn
Aide aux migrants à la frontière italienne: relaxe définitive pour le militant Cédric Herrou (justice française) #
La Cour de cassation, juridiction la plus élevée en France, a rendu mercredi définitive la relaxe du militant Cédric Herrou, poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d'Italie et organisé un camp d'accueil en 2016 dans la vallée de la Roya, près de la frontière franco-italienne.
Cette décision marque l'aboutissement d'une longue procédure jalonnée de trois procès et d'une saisine du Conseil constitutionnel, qui avait consacré en 2018 le "principe de fraternité".
alv/pa/nm/thm
Aide aux migrants: relaxe définitive pour le militant Cédric Herrou (Cour de cassation) #
La Cour de cassation a rejeté mercredi un pourvoi du parquet général de Lyon et ainsi rendu définitive la relaxe du militant Cédric Herrou, poursuivi pour avoir convoyé des migrants venus d'Italie et organisé un camp d'accueil en 2016 dans les Alpes-Maritimes.
Cette décision marque l'aboutissement d'une longue procédure jalonnée de trois procès et d'une saisine du Conseil constitutionnel, qui avait consacré en 2018 le "principe de fraternité".
alv/pa/nm
Lubrizol conteste sa mise en examen: décision le 30 juin #
La décision sur la contestation par la société Lubrizol devant la cour d'appel de Paris de sa mise en examen à la suite de l'énorme incendie à Rouen, en septembre 2019, sera connue le 30 juin, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
De même sources, le parquet général s'est opposé à la demande de la société.
Lubrizol a déposé une requête en nullité en août dernier auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris pour "dénoncer des irrégularités de procédure dont elle a été victime et solliciter la nullité de divers actes de procédure et de sa mise en examen", selon son mémoire consulté par l'AFP.
La société estime que "les conditions dans lesquelles se sont déroulées la procédure d'inspection diligentée" par la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) à la suite de l'incendie "ont porté une atteinte grave au principe fondamental du droit à un procès équitable et (à ses) intérêts", fait-elle valoir dans sa requête.
Lubrizol estime avoir été mise en examen sur la base de non-conformités qui n'auraient pas été dénoncées, voire même qui auraient été rejetées par les inspecteurs de la Dreal juste après l'incendie, avant d'être enregistrées dans un procès-verbal un mois plus tard. Une "irrégularité et une incohérence", pour la société.
Pour la société, la Dreal a eu "l'intention de caractériser à posteriori et fictivement des non-conformités à l'encontre de Lubrizol France, dans un contexte de pression médiatique particulièrement problématique".
Les avocats en défense contestent cela, estimant que les inspecteurs de la Dreal ont fait preuve de prudence sur ces "non-conformités" immédiatement après l'incendie, faute d'avoir pu à ce moment-là analyser tous les éléments en leur possession.
En parallèle de l'audience, pour laquelle s'étaient déplacés de nombreux avocats du barreau de Rouen dans ce dossier où plus de 500 plaintes auraient été déposées, se tenait une manifestation d'une dizaine de personnes devant la cour d'appel de Paris, contre ce "scandale", avec des banderoles comme "Lubrizol fuit son procès".
Les associations "Union des victimes de Lubrizol", l'"Association des sinistrés de Lubrizol", France nature environnement ou la Fenvac avaient appelé à manifester.
Le président de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a affirmé dans un tweet mardi que "si la chambre de l'instruction accédait à la requête de Lubrizol, ce serait un déni de justice proprement scandaleux."
gd-cor-clc/mk/els/ide
Saint-Etienne: l'octogénaire qui a tué sa femme décède des suites de ses blessures #
Un homme de 80 ans qui s'était tiré une balle dans la tête, mardi à Saint-Etienne, après avoir annoncé à la police qu'il venait de tuer son épouse, est décédé des suites de ses blessures, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de la ville.
À leur arrivée dans la maison où vivait le couple, en fin d'après-midi, les policiers avaient découvert le corps sans vie de la femme, mais aussi son mari grièvement blessé par une balle qu'il venait de se tirer dans la tête.
L'homme, dont le pronostic vital était engagé, avait laissé un mot expliquant son geste par l'angoisse liée à la fin de vie. "Il était atteint d'un cancer", a précisé à l'AFP le procureur-adjoint de la République de Saint-Etienne, André Merle.
"Nous devons attendre le résultat de l'autopsie pour connaître la cause du décès de sa femme qui, elle, n'a pas été tuée à l'aide d'une arme à feu", a précisé le magistrat.
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.
DM/dfa/shu
A Nice, l'employé d'un restaurateur rebelle aux restrictions obtient ses papiers #
L'employé de cuisine ivoirien d'un restaurateur de Nice qui avait ouvert en janvier malgré les restrictions sanitaires dues au Covid-19, va obtenir un titre de séjour, selon un courrier de la préfecture des Alpes-Maritimes consulté mercredi par l'AFP.
"Après examen de votre dossier, j'ai décidé de vous délivrer (...) un titre de séjour portant la mention vie privée et familiale valable un an et renouvelable", indique ce courrier, signé pour le préfet des Alpes-Maritimes.
"C'est une histoire qui se termine bien. Il se sent maintenant un homme libre et peut continuer de travailler avec son employeur ou changer", a salué son avocate Me Hanan Hmad auprès de l'AFP, lui-même ne souhaitant pas s'exprimer. "Il préfère continuer sa vie tranquillement et ne pas être sur le devant de la scène", a-t-elle indiqué.
Après l'intervention de la police le 28 janvier pour fermer le "Poppies", inopinément ouvert pour 100 couverts par son patron, Moussa Niang avait été placé en centre de rétention, puis libéré avec une obligation de quitter le territoire français (OQTF) dont ses avocats avaient fait appel.
Sur la Côte d'Azur, "il y a énormément d'employés en cuisine sans titre de séjour mais qui, selon leur cas ou leur situation familiale, peuvent prétendre à une régularisation par le travail", a complété Me Hmad. La circulaire Valls de novembre 2012 permet d'être régularisé avec huit bulletins de salaire sur les douze derniers mois. Le texte n'a cependant pas force de loi et reste une instruction applicable à la discrétion des préfets.
Dans le cas du cuisinier du "Poppies", c'est l'accord franco-sénégalais relatif à la gestion concertée des flux migratoires qui s'est appliqué, ce trentenaire ayant une double nationalité ivoirienne et sénégalaise.
Le patron du "Poppies" qui se plaignait que "des centaines de personnes s'agglutinent" dans les supermarchés alors que lui ne pouvait pas recevoir ses clients, avait ouvert en présence de nombreux médias. Il a lui écopé d'une fermeture administrative de trois mois, selon la mesure préfectorale placardée sur sa porte sur un menu du jour faisant figurer "liberté" au jour du mardi et "désobéissance-résistance" au menu du vendredi.
clr-vxm/mdm/shu
Bande criminelle du Petit Bar: "deuxième vague" d'arrestations dans le volet financier #
"Une deuxième vague" d'arrestations avec plus de dix personnes placées en garde à vue en Corse et sur le continent est intervenue mercredi dans le volet financier de l'enquête sur la bande criminelle corse du "Petit Bar", a-t-on appris de sources concordantes.
Sept personnes sont actuellement entendues par la section de recherches de la gendarmerie de Corse à Ajaccio dans "le volet financier" de cette enquête pilotée par la juridiction interrégionale spécialisée dans le crime organisé (JIRS) de Marseille, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Plusieurs autres arrestations sont intervenues sur le continent et des perquisitions sont en cours dans le cadre de cette "deuxième vague" qui a permis d'interpeller une "figure" du banditisme corse, a précisé à l'AFP une autre source proche de l'enquête.
L'enquête vise des faits d'extorsions et de blanchiment en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de non justification de ressources.
Elle a permis "de mettre en évidence des manipulations d'espèces, de nombreux mouvements financiers internationaux ainsi que des investissements immobiliers suspects, le tout portant sur des sommes dépassant largement les revenus déclarés des mis en cause", avait indiqué mi-janvier la procureure de Marseille Dominique Laurens au moment d'une première série de mises en examen.
Vingt-et-une personnes avaient été interpellées le 10 janvier en Corse et sur le continent dans ce dossier de blanchiment d'argent sale qui, selon des chiffres avancés par le quotidien "Le Monde", porterait sur un total de 48 millions d'investissements offshore et immobiliers.
Parmi ces personnes appartenant au cercle proche des membres présumés du Petit Bar -compagnes et famille- figurait le chef présumé de la bande, Jacques Santoni, lourdement handicapé depuis 2003.
Au total, 12 personnes ont été mises en examen dans ce dossier, la dernière étant une avocate du barreau de Paris. Certaines ont été placées en détention provisoire, dont Jacques Santoni et l'entrepreneur et ancien PDG de Corse-Matin Antony Perrino.
Figurent également parmi les mis en examen Sonia Susini-Santoni, l'épouse de Jacques Santoni, et son frère Jean-Laurent Susini, soupçonnés d'avoir aidé le chef du "Petit Bar" à blanchir 2,3 millions d'euros grâce à un gain de 4,6 millions d'euros remporté au loto par Jean-Laurent Susini.
L'un des mis en examen, Stéphane Raybier, s'est suicidé à la prison de Toulon à la mi-février.
mc/est/
Frappe française au Mali: LFI fustige les "mensonges" de Parly et Le Drian #
Les députés LFI ont fustigé mercredi les "mensonges" du gouvernement à propos des "victimes" d'une frappe aérienne française au Mali en janvier, appelant les ministres Florence Parly (Armées) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) "à se récuser".
Une enquête des Nations Unies a conclu que cette frappe aérienne française a tué 19 civils, réunis pour un mariage, début janvier près de Bounti, dans le centre du Mali. "L'enquête fait voler en éclat la thèse intenable" du gouvernement français "selon lequel aucune faute ou erreur n'aurait été commise", réagissent les Insoumis dans un communiqué.
"Les ministres qui ont menti doivent se récuser", lance le groupe LFI à l'Assemblée.
"Une enquête est nécessaire pour déterminer si un dysfonctionnement est à l'origine de ces morts. Le groupe La France insoumise déposera une demande de commission d'enquête" parlementaire pour "rechercher les responsabilités", indique-t-il.
"Un plan de fin de mission au Mali doit être soumis au Parlement au plus vite", réclament encore les insoumis, qui avaient déjà demandé à plusieurs reprises un débat sur le retrait des troupes françaises déployées au Sahel.
Le ministère des Armées a récusé mardi toute bavure.
Le ministère "maintient avec constance et réaffirme avec force" que "le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel". Il "émet de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue" dans l'enquête et "ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve" contredisant sa version.
Le rapport publié mardi par la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) constitue la plus grave mise en cause d'une opération de la force antijihadiste Barkhane par les Nations unies depuis le début de l'engagement français au Sahel en 2013.
adc/ib/shu
La France prend le commandement maritime d'une task force américaine dans le Golfe #
Le porte-avions français Charles de Gaulle a pris le commandement naval d'une task force américaine dans le Golfe consacrée à la liberté de navigation et à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a annoncé mercredi le ministère des Armées.
La France avait déjà assumé cette responsabilité en décembre 2015. "Une marque de confiance opérationnelle et le signe de notre détermination constante contre Daech" (acronyme arabe de l'EI), a commenté sur Twitter la ministre des Armées Florence Parly.
Le porte-avions, étendard de la dissuasion nucléaire française, a quitté le mois dernier le port de Toulon (sud-est de la France) pour une mission qui l'a conduit en Méditerranée orientale puis dans l'océan Indien dans le cadre de l'opération Chammal, volet français de l'opération internationale antijihadiste Inherent Resolve en Irak et en Syrie.
Il est arrivé dans le Golfe dans le cadre d'une mission destinée à lutter contre l'EI et pour affirmer la "liberté de navigation" dans des zones maritimes ayant connu une recrudescence des tensions.
Outre le porte-avions, le groupe aéronaval est composé de la Frégate multi-missions Provence, la Frégate de défense aérienne Chevalier Paul, le Bâtiment de commandement et de ravitaillement Var ainsi que la frégate belge Léopold 1er.
"Il assurera l'ensemble des prérogatives généralement attribuées à un groupe de combat américain, dont la permanence aéronavale de la Coalition Inherent Resolve", précise le communiqué du ministère.
"Dans cette zone où se joue une partie de la stabilité régionale et de la sécurité du continent européen, la présence de la France lui permet de conserver une capacité d'évaluation et d'appréciation autonome de la situation", ajoute-t-il.
La France exhorte le nouveau président américain Joe Biden à continuer à faire de la lutte contre l'EI une priorité. Juste avant de quitter la Maison Blanche, son prédécesseur Donald Trump avait réduit la présence militaire américaine à seulement 2.500 hommes en Irak.
L'EI s'était emparé de larges pans des territoires syrien et irakien à partir de 2014. Malgré sa mise en déroute en Syrie en mars 2019 et la chute de son califat auto-proclamé, l'EI continue de lancer des attaques meurtrières en Syrie et en Irak.
dla/pid/fz/at
Birmanie: Accor entend rester dans le pays et mener à bien six projets #
Accor, sixième groupe hôtelier mondial, entend rester en Birmanie où il exploite 9 hôtels et mener à bien une demi-douzaine de projets dans le pays, en dépit de la répression de la contestation par la junte militaire au pouvoir qui a fait plus de 520 morts depuis le premier février.
Interrogé par l'AFP, une porte-parole du groupe a indiqué qu'Accor "tient à rester présent dans le pays et à soutenir la population et ses collaborateurs sur place - sous réserve de respecter les obligations légales", et qu'il a "actuellement six projets de développement en cours" avec des marques comme Ibis, Novotel, Pullman et MGallery.
Accor n'a "pas l'intention de quitter le pays", estimant que "le tourisme est le dernier lien qui relie le peuple birman au monde". Le groupe, qui compte un millier de collaborateurs dans le pays, et diverses enseignes - Sofitel, MGallery, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis - juge avoir "créé de nombreuses opportunités d'emploi pour les habitants".
A l'heure actuelle son hôtel cinq étoiles, le Novotel Yangon Max de Rangoun, "fonctionne avec une capacité partielle" pour "aider à l'hébergement des ressortissants étrangers souhaitant quitter le pays" notamment.
Les généraux birmans poursuivent une répression implacable pour essayer d'en finir avec les manifestations en faveur du rétablissement de la démocratie et les grèves qui secouent la Birmanie depuis qu'ils ont renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.
Ces deux derniers mois, 521 personnes, dont beaucoup d'étudiants et des adolescents, ont été tuées par les forces de sécurité, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui estime que ce chiffre pourrait être bien supérieur, des centaines de Birmans arrêtés ayant été portés disparus.
A l'opposé d'Accor, le producteur français d'énergies renouvelables Voltalia a annoncé mercredi se retirer de Birmanie et EDF a indiqué dimanche suspendre un projet de barrage dans le pays.
"Bien sûr, nous voyons tous avec inquiétude l'escalade de la violence, avec un usage de force disproportionnée que connait le pays depuis le 1er février", déclare le groupe hôtelier qui a pour "plus grande priorité" "la sécurité de ses clients et collaborateurs.
Propriétaire de deux hôtels sous marque Accor, son partenaire local, Max Myanmar Group, "doit faire l'objet d'une enquête criminelle" et pourrait être traduit devant la justice "pour avoir contribué directement et de manière substantielle à un crime contre l'humanité", en aidant l'armée à construire des infrastructures empêchant le retour des Rohingya sur leurs terres de l'Etat de Rakhine, selon un rapport d'experts indépendants de l'ONU publié en 2018.
Mais ce dernier "ne fait l'objet d'aucune sanction internationale" à ce titre, fait valoir Accor qui pourrait "reconsidérer" sa "position vis-à-vis de ce propriétaire si celui-ci venait à être poursuivi".
ref/kd/oaa
Birmanie: Accor entend rester dans le pays et mener à bien six projets #
Accor, sixième groupe hôtelier mondial, entend rester en Birmanie où il exploite 9 hôtels et mener à bien une demi-douzaine de projets dans le pays, en dépit de la répression de la contestation par la junte militaire au pouvoir qui a fait plus de 520 morts depuis le premier février.
Interrogé par l'AFP, une porte-parole du groupe a indiqué qu'Accor "tient à rester présent dans le pays et à soutenir la population et ses collaborateurs sur place - sous réserve de respecter les obligations légales", et qu'il a "actuellement six projets de développement en cours" avec des marques comme Ibis, Novotel, Pullman et MGallery.
Accor n'a "pas l'intention de quitter le pays", estimant que "le tourisme est le dernier lien qui relie le peuple birman au monde". Le groupe, qui compte un millier de collaborateurs dans le pays, et diverses enseignes - Sofitel, MGallery, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis - juge avoir "créé de nombreuses opportunités d'emploi pour les habitants".
A l'heure actuelle son hôtel cinq étoiles, le Novotel Yangon Max de Rangoun, "fonctionne avec une capacité partielle" pour "aider à l'hébergement des ressortissants étrangers souhaitant quitter le pays" notamment.
Les généraux birmans poursuivent une répression implacable pour essayer d'en finir avec les manifestations en faveur du rétablissement de la démocratie et les grèves qui secouent la Birmanie depuis qu'ils ont renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.
Ces deux derniers mois, 521 personnes, dont beaucoup d'étudiants et des adolescents, ont été tuées par les forces de sécurité, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui estime que ce chiffre pourrait être bien supérieur, des centaines de Birmans arrêtés ayant été portés disparus.
A l'opposé d'Accor, le producteur français d'énergies renouvelables Voltalia a annoncé mercredi se retirer de Birmanie et EDF a indiqué dimanche suspendre un projet de barrage dans le pays.
"Bien sûr, nous voyons tous avec inquiétude l'escalade de la violence, avec un usage de force disproportionnée que connait le pays depuis le 1er février", déclare le groupe hôtelier qui a pour "plus grande priorité" "la sécurité de ses clients et collaborateurs.
Propriétaire de deux hôtels sous marque Accor, son partenaire local, Max Myanmar Group, "doit faire l'objet d'une enquête criminelle" et pourrait être traduit devant la justice "pour avoir contribué directement et de manière substantielle à un crime contre l'humanité", en aidant l'armée à construire des infrastructures empêchant le retour des Rohingya sur leurs terres de l'Etat de Rakhine, selon un rapport d'experts indépendants de l'ONU publié en 2018.
Mais ce dernier "ne fait l'objet d'aucune sanction internationale" à ce titre, fait valoir Accor qui pourrait "reconsidérer" sa "position vis-à-vis de ce propriétaire si celui-ci venait à être poursuivi".
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La France prend le commandement maritime d'une task force américaine dans le Golfe #
Le porte-avions français Charles de Gaulle a pris le commandement naval d'une task force américaine dans le Golfe consacrée à la liberté de navigation et à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a annoncé mercredi le ministère des Armées.
La France avait déjà assumé cette responsabilité en décembre 2015. "Une marque de confiance opérationnelle et le signe de notre détermination constante contre Daech" (acronyme arabe de l'EI), a commenté sur Twitter la ministre des Armées Florence Parly.
Le porte-avions, étendard de la dissuasion nucléaire française, a quitté le mois dernier le port de Toulon (sud-est de la France) pour une mission qui l'a conduit en Méditerranée orientale puis dans l'océan Indien dans le cadre de l'opération Chammal, volet français de l'opération internationale antijihadiste Inherent Resolve en Irak et en Syrie.
Il est arrivé dans le Golfe dans le cadre d'une mission destinée à lutter contre l'EI et pour affirmer la "liberté de navigation" dans des zones maritimes ayant connu une recrudescence des tensions.
Outre le porte-avions, le groupe aéronaval est composé de la Frégate multi-missions Provence, la Frégate de défense aérienne Chevalier Paul et le Bâtiment de commandement et de ravitaillement Var. "Il assurera l'ensemble des prérogatives généralement attribuées à un groupe de combat américain, dont la permanence aéronavale de la Coalition Inherent Resolve", précise le communiqué du ministère.
"Dans cette zone où se joue une partie de la stabilité régionale et de la sécurité du continent européen, la présence de la France lui permet de conserver une capacité d'évaluation et d'appréciation autonome de la situation", ajoute-t-il.
La France exhorte le nouveau président américain Joe Biden à continuer à faire de la lutte contre l'EI une priorité. Juste avant de quitter la Maison Blanche, son prédécesseur Donald Trump avait réduit la présence militaire américaine à seulement 2.500 hommes en Irak.
L'EI s'était emparé de larges pans des territoires syrien et irakien à partir de 2014. Malgré sa mise en déroute en Syrie en mars 2019 et la chute de son califat auto-proclamé, l'EI continue de lancer des attaques meurtrières en Syrie et en Irak.
dla/pid/at