Covid-19: garde à vue levée pour le restaurateur rebelle de Nice #
Le restaurateur niçois de 50 ans, placé en garde à vue au commissariat après avoir ouvert exceptionnellement pour une centaine de couverts mercredi malgré l'interdiction liée au Covid, devait sortir jeudi soir, a indiqué le parquet de Nice.
"Nous allons lever la garde à vue. Le mis en cause va être convoqué devant un délégué du procureur pour un rappel à la loi pour recours à un étranger sans titre", a précisé à l'AFP le procureur de la République Xavier Bonhomme.
Le restaurateur, Christophe Wilson, avait été placé en garde à vue mercredi "dans le cadre d'une procédure pour emploi d'un étranger en situation irrégulière" après un contrôle de son cuisinier.
Le patron du "Poppies" avait ouvert son établissement en présence de nombreux médias en se plaignant que "des centaines de personnes s'agglutinent" dans les grandes surfaces alors que lui ne peut pas recevoir ses clients.
Sur le plan judiciaire, aucune charge ne devait être retenue contre lui mais "une instruction administrative visant à une fermeture du restaurant est actuellement en cours", selon la préfecture.
L'employé du restaurant a lui l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) dans un délai d'un mois, a-t-on précisé de même source
De nationalité ivoirienne, âgé de 35 ans, il avait été placé en centre de rétention après l'intervention de la police pour faire fermer le restaurant, puis libéré.
Le syndicat CGT 06 a annoncé qu'il allait saisir le cabinet du ministère de l'Intérieur pour demander l'annulation de cette OQTF.
"Il est arrivé en France en 2011, et a fait une demande d'asile qui n'a pas abouti. Depuis 2016, il travaillait dans un restaurant à temps plein en CDI sans parvenir à se faire régulariser par le travail", a précisé à l'AFP Gérard Ré, secrétaire général de l'Union départementale de la CGT des Alpes-Maritimes. "Il travaillait à la plonge du Poppies depuis septembre".
clr/pr/dch
A Paris, les migrants saisissent à nouveau la justice pour accéder aux préfectures #
Environ 300 migrants et leurs soutiens se sont rassemblés jeudi devant le tribunal administratif de Paris pour dénoncer les difficultés d'accès aux rendez-vous en préfecture pour déposer leurs demandes de titres de séjour, une "impasse" qui, selon eux, les condamne à vivre en situation irrégulière.
Casquette, doudoune, Seydou est l'un d'eux. Cela fait "plus d'un an" que cet Ivoirien de 35 ans, qui travaille à la +plonge+ depuis cinq ans, tente d'ouvrir, en ligne, les portes de sa préfecture. En vain.
"Je me connecte tout le temps, de l'ordinateur, de la tablette, de mon téléphone. Mais impossible", affirme-t-il, en montrant à l'AFP l'application sur laquelle il tente sa chance, devant le TA de Paris, où il tient une banderole "Droit à un rendez-vous en préfecture pour tous".
Jusqu'ici, Seydou a toujours refusé de payer pour un rendez-vous, qui se monnaie 600 euros au marché noir, affirme-t-il : "Trop cher."
Après une action similaire le 10 décembre devant des tribunaux administratifs d'Ile-de-France, une centaine de recours en référé ont été déposés jeudi après-midi à l'issue de la manifestation, qui a réuni essentiellement des personnes originaires d'Afrique francophone.
"En dématérialisant progressivement les prises de rendez-vous, sans prévoir aucune autre possibilité d'accès aux guichets, les préfectures ont quasiment fermé les portes de l'admission exceptionnelle au séjour, seule voie d'accès à une vie normale", ont dénoncé dans un communiqué une trentaine d'associations et syndicats, dont la Ligue des droits de l'homme ou la CGT.
"Sous couvert de dématérialisation, très peu de rendez-vous sont délivrés", a renchéri auprès de l'AFP Clémence Lormier, une responsable de la Cimade.
Avant, a-t-elle ajouté, "on voyait de longues queues devant les préfectures, maintenant il y a toujours autant de monde, sauf qu'ils ont été invisibilisés".
"Mais quand on sait que certaines cartes de séjour expirent au bout d'un an, ou que les jeunes qui deviennent majeurs ont jusqu'à leur 19e anniversaire pour faire leur demande de titre de séjour, on voit qu'il y a des conséquences très lourdes. Faute de rendez-vous, ils se retrouvent en situation irrégulière."
Pour Me Elena de Guerould, du Syndicat des avocats de France, l'"absence d'alternative est illégale". "La dématérialisation doit être un droit et non une obligation", a-t-elle estimé.
La Direction générale des étrangers en France, elle, estime que les plaignants font une "confusion" entre dématérialisation et rendez-vous en ligne. "Pour l'instant, seuls les étudiants étrangers sont concernés par la dématérialisation, et justement ils n'ont désormais plus besoin de rendez-vous pour déposer leurs demandes. C'est l'objectif de la dématérialisation progressive de tous les titres d'ici fin 2022 : ne plus avoir à prendre rendez-vous en préfecture pour déposer leur demande."
Hadjira, une Algérienne de 33 ans, ne demande rien d'autre qu'une simplification. "Ca fait 6 mois que j'essaie de prendre rendez-vous" pour une régularisation, explique cette mère de trois enfants nés en France. "Depuis deux mois, je fais des captures d'écran de toutes mes tentatives: j'essaye à toutes les heures du matin, de l'après-midi ou du soir. Mais il n'y a jamais de rendez-vous!"
sha/nk/bma
Nombreuses tentatives de traversées de la Manche, 78 migrants secourus #
De nombreux migrants ont tenté de traverser la Manche depuis mercredi soir malgré des conditions météorologiques difficiles et 78 d'entre eux, dont six enfants, ont été secourus et ramenés à terre côté français jeudi, a annoncé la préfecture de la Manche et de la Mer du Nord.
Les sauveteurs ont été informés que plusieurs embarcations de migrants se trouvaient en difficulté dans le détroit du Pas-de-Calais, au large de Dunkerque et de Calais, en présence des nappes de brouillard dense et d'une mer de force 6.
Une vedette de la gendarmerie maritime, des bateaux de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) de Dunkerque et Calais et un remorqueur de la marine nationale ont récupéré successivement 9, 10, 35 et 24 migrants, détaille la préfecture maritime dans un communiqué.
Parmi les 35 migrants secourus dans le chenal de Dunkerque figuraient une femme et six enfants.
Parmi les 24 migrants, irakiens et iraniens, qui avaient appelé les secours alors qu'ils se trouvaient en difficulté au petit matin au large de Calais, sur une embarcation pneumatique neuve de plus de 15 m de long, figurait également une jeune femme, selon un correspondant de l'AFP.
Ramenés à terre à Dunkerque et Calais, les naufragés ont été pris en charge par des pompiers et la police aux frontières (PAF).
Mercredi soir déjà, les forces de l'ordre avaient empêché deux groupes de prendre la mer à bord de small-boats.
En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de la Manche sur des embarcations de fortune ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, malgré le trafic dense et les courants violents du détroit du Pas-de-Calais.
cor-bj/rl/cf/mr
A Paris, les migrants saisissent à nouveau la justice pour accéder aux préfectures #
Environ 300 migrants et leurs soutiens se sont rassemblés jeudi devant le tribunal administratif de Paris pour dénoncer les difficultés d'accès à des rendez-vous en préfecture pour déposer leurs demandes de titres de séjour, une "impasse" qui, selon eux, les condamne à vivre en situation irrégulière.
Après une action similaire le 10 décembre devant des tribunaux administratifs d'Ile-de-France, des recours en référé devaient de nouveau être déposés jeudi après-midi à l'issue du rassemblement pour forcer la main des préfectures.
"Droit à un rendez-vous en préfecture pour tous", "prise de RDV impossible", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par des ressortissants étrangers, pour l'essentiel originaires d'Afrique francophone.
"En dématérialisant progressivement les prises de rendez-vous, sans prévoir aucune autre possibilité d'accès aux guichets, les préfectures ont quasiment fermé les portes de l'admission exceptionnelle au séjour, seule voie d'accès à une vie normale", ont dénoncé dans un communiqué une trentaine d'associations et syndicats, dont la Ligue des droits de l'homme ou la CGT.
"Sous couvert de dématérialisation, très peu de rendez-vous sont délivrés", a renchéri à l'AFP Clémence Lormier, une responsable de l'association La Cimade.
Avant, a-t-elle ajouté, "on voyait de longues queues devant les préfectures, maintenant il y a toujours autant de monde, sauf qu'ils ont été invisibilisés".
"Mais quand on sait que certaines cartes de séjour expirent au bout d'un an, ou que les jeunes qui deviennent majeurs ont jusqu'à leur 19e anniversaire pour faire leur demande de titre de séjour, on voit qu'il y a des conséquences très lourdes. Faute de rendez-vous, ils se retrouvent en situation irrégulière".
"C'est inadmissible d'avoir à prendre un avocat pour pouvoir avoir accès aux guichets des préfectures", a insisté Me Elena de Guerould, du Syndicat des avocats de France.
Pour elle, cette "absence d'alternative est illégale". "La dématérialisation doit être un droit et non une obligation. Les préfectures tentent de détourner cela car au final de moins en moins de dossiers sont examinés", a-t-elle estimé.
sha/pa/caz
Nombreuses tentatives de traversées de la Manche, 78 migrants secourus #
De nombreux migrants ont tenté de traverser la Manche depuis mercredi soir malgré des conditions météorologiques difficiles et 78 d'entre eux, dont six enfants, ont été secourus et ramenés à terre côté français jeudi, a annoncé la préfecture de la Manche et de la Mer du Nord.
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez a été informé que plusieurs embarcations de migrants se trouvaient en difficulté dans le détroit du Pas-de-Calais, au large de Dunkerque et de Calais, en présence des nappes de brouillard dense et d'une mer de force 6.
Une vedette de la gendarmerie maritime, des bateaux de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) de Dunkerque et Calais et un remorqueur de la marine nationale ont récupéré successivement 9, 10, 35 et 24 migrants, détaille la préfecture maritime dans un communiqué.
Parmi les 35 migrants secourus dans le chenal de Dunkerque figuraient une femme et six enfants.
Parmi les 24 migrants, irakiens et iraniens, qui avaient appelé les secours alors qu'ils se trouvaient en difficulté au petit matin au large de Calais, sur une embarcation pneumatique neuve de plus de 15 m de long, figurait également une jeune femme, selon un correspondant de l'AFP.
Ramenés à terre à Dunkerque et Calais, les naufragés ont été pris en charge par des pompiers et la police aux frontières (PAF).
Mercredi soir déjà, les forces de l'ordre avaient empêché un groupe de prendre la mer sur la plage de Wimereux.
"Les policiers de Boulogne-sur-Mer ont stoppé le départ en mer vers l'Angleterre d'un small-boat avec 31 personnes à bord. Elles ont été prises en charge et mises à l'abri dans une salle communale", a rapporté la police du Pas-de-Calais sur son compte Twitter.
Les policiers de Calais avaient pour leur part "constaté le départ en mer de 6 migrants à bord d'un small-boat". "Ils ont été pris en charge et trois d'entre eux ont été conduits vers l'hôpital de Calais", selon un autre tweet de la police.
En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de la Manche sur des embarcations de fortune ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, malgré le trafic dense et les courants violents du détroit du Pas-de-Calais.
cor-bj/rl/caz
La France a-t-elle accueilli son premier "réfugié climatique" ? Pas tout à fait #
Un Bangladais, dont l'expulsion de France vient d'être annulée, est-il devenu le premier réfugié climatique de ce pays, comme l'affirment certains ? Pas vraiment au regard du droit, qui ne reconnaît pas ce statut, ni sur le fond du dossier, qui relance le débat sur la protection des déplacés environnementaux.
Début janvier, de nombreux médias ont suggéré que "Sheel" était devenu le "premier réfugié climatique en France", en se fondant principalement sur une déclaration de son avocat, Me Ludovic Rivière: "A ma connaissance, pour la première fois, une décision de la justice française a pris en compte cette réalité climatique".
Qu'en est-il réellement ?
"Sheel" est arrivé en France en 2011 pour demander l'asile, mais ses tentatives d'obtenir le statut de réfugié ont échoué. Après un premier refus en 2014, il s'est vu délivrer par les autorités françaises une carte de séjour comme "étranger malade" en 2015: il souffre d'un asthme allergique sévère et d'apnée du sommeil. Il travaillait depuis comme serveur à Toulouse (sud-ouest de la France).
En 2019, il se voit refuser le renouvellement de son titre de séjour et délivrer une obligation de quitter le territoire français.
Finalement, la Cour administrative d'appel de Bordeaux (sud-ouest) a décidé le 18 décembre d'annuler la mesure d'expulsion. Il s'agit donc d'une décision relative au séjour, et non au droit d'asile, dont les motifs sont fondés sur les questions de santé. Dans cette décision, la Cour rappelle ses problèmes de santé, les difficultés de soins dans son pays d'origine et le taux de pollution qui y sévit, "l'un des plus élevés au monde".
Le réfugié bangladais "se trouverait confronté dans son pays d'origine à la fois à une aggravation de sa pathologie respiratoire en raison de la pollution atmosphérique, à des risques d'interruption d'un traitement moins bien adapté à son état de santé, et à des dysfonctionnements de l'appareil respiratoire dont il a un besoin vital", a ajouté la juridiction.
"Ce n'est pas vraiment un réfugié climatique, c'était un raccourci journalistique", se défend auprès de l'AFP Me Rivière.
"Le Bangladesh n'est pas submergé par les flots. Mais ça participe de la même idée: il ne peut pas vivre au Bangladesh à cause de la pollution qui y règne. Et à ma connaissance, c'est la première fois qu'une juridiction se fondait sur cet argument pour s'opposer à une décision de refoulement", plaide-t-il.
Changement climatique et pollution sont bien distincts, nuance François Gemenne, expert en migrations environnementales et membre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
"Ce n'est certainement pas un réfugié climatique, une notion qui n'existe pas en droit de toute façon", explique-t-il.
La reconnaissance de la pollution comme facteur de risque pour la santé pourrait néanmoins augmenter la délivrance de titres pour ce motif en France, où le séjour est régulièrement accordé aux "étrangers malades", reconnaît M. Gemenne.
La France a déjà suspendu des décisions d'expulsion pour cause de catastrophe naturelle dans le pays d'origine, comme pour Haïti.
Chaque année, environ 20 millions de personnes sont déplacées en raison de dégradations liées au changement climatique.
Mais l'idée d'un statut spécifique est mal perçue par les pays pauvres, note François Gemenne. "Les déplacés climatiques sont 85% à migrer vers un autre pays du Sud. Ces derniers voient l'idée de ce statut comme une contrainte, voire un stratagème des pays du Nord pour leur refiler ce fardeau".
La notion de migration climatique, en revanche, dispose d'une base juridique depuis 2015 et l'adoption par 110 Etats d'un "agenda pour la protection" des déplacés environnementaux, non-contraignant, qui permet de ne pas expulser des étrangers dont le pays est touché par une catastrophe naturelle.
La convention de Genève, elle, ne prévoit d'accorder le statut de réfugié qu'à ceux qui craignent d'être persécutés du fait de leur "race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques".
Si le climat ne peut donc être invoqué seul, "il peut y avoir un lien entre changement climatique et conflits: on le voit au Sahel par exemple, où des facteurs comme la sécheresse peuvent aussi conduire à la fuite", explique Céline Schmitt, porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU en France.
sha/pa/lp/sg
France: des femmes et filles de harkis contre la panthéonisation de Gisèle Halimi #
Un collectif de femmes et de filles de harkis, auxiliaires de l'armée française lors de la guerre d'Algérie, s'oppose à l'éventuelle entrée au Panthéon de l'avocate Gisèle Halimi, qui s'était mobilisée en faveur des militants indépendantistes algériens.
"Nous nous élevons de manière unanime, forte et déterminée, contre la proposition émise par (l'historien) Benjamin Stora de +l'entrée au Panthéon de Gisèle Halimi, grande figure féminine d'opposition à la guerre d'Algérie+", écrivent une cinquantaine de femmes dans une tribune publiée jeudi dans le quotidien Le Figaro.
Le Panthéon, situé au coeur de Paris, accueille de grands personnages de l'Histoire de France, du chef de la Résistance à l'occupant nazi Jean Moulin à la scientifique Marie Curie.
Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, a été l'un des principaux avocats des militants du Front de libération nationale (FLN). Elle dénonça aussi l'usage de la torture par les militaires français en Algérie.
Benjamin Stora, éminent spécialiste de la guerre d'Algérie (1954-1962), a remis le 21 janvier au président Emmanuel Macron un rappport préconisant différentes mesures pour tenter d'apaiser les divergences et fractures mémorielles de la société française sur le sujet, qui reste douloureux pour des millions de Français.
D'après les signataires de la tribune, Gisèle Halimi a "affiché en plusieurs occasions son mépris pour les harkis", notamment sur la radio France Inter, le 3 mai 2010, quand elle avait expliqué qu'elle appelait "femmes harkis" les femmes qu'elle considérait comme "ennemies de la femme". "Les femmes harkis, malheureusement, cela existe", a aussi assené l'avocate, selon la tribune.
"Est-ce ainsi que Benjamin Stora veut favoriser la réconciliation ?" demandent les signataires, critiquant aussi le reste du rapport, à l'instar d'autres organisations de harkis, jugeant qu'il réduit leur situation à la "portion congrue".
Benjamin Stora propose la création d'une commission "Mémoires et Vérité", dont l'objectif est de réussir à apaiser ces mémoires douloureuses en France, mais aussi d'oeuvrer à la normalisation des relations entre Paris et Alger, toujours volatiles.
Il préconise notamment de faciliter les déplacements des harkis -- considérés par certains Algériens comme des traîtres collaborateurs -- et de leurs enfants entre la France et l'Algérie.
fz/vl
La France a-t-elle accueilli son premier "réfugié climatique" ? Pas tout à fait #
Un Bangladais, dont l'expulsion vient d'être annulée, est-il devenu le premier réfugié climatique de France, comme l'affirment certains ? Pas vraiment au regard du droit qui ne reconnaît pas ce statut, ni sur le fond du dossier qui relance le débat sur la protection des déplacés environnementaux.
Début janvier, de nombreux médias ont suggéré que "Sheel" était devenu le mois précédent le "premier réfugié climatique en France", en se fondant principalement sur une déclaration de son avocat, Me Ludovic Rivière: "A ma connaissance, pour la première fois, une décision de la justice française a pris en compte cette réalité climatique".
Qu'en est-il réellement ?
"Sheel" est arrivé en France en 2011 pour demander l'asile mais ses tentatives d'obtenir le statut de réfugié ont échoué. Après un premier refus en 2014, il s'est vu délivrer une carte de séjour "vie privée et familiale" comme "étranger malade" en 2015: il souffre d'un asthme allergique sévère et d'apnée du sommeil.
Il travaillait depuis comme serveur à Toulouse.
En 2019, le préfet de la Haute-Garonne refuse le renouvellement de son titre et délivre une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Depuis, les procédures d'appel ont cheminé jusqu'à la Cour administrative d'appel (CAA) de Bordeaux, qui a décidé le 18 décembre d'annuler la mesure d'expulsion du Bangladais. Il s'agit donc d'une décision relative au séjour, et non au droit d'asile, dont les motifs sont fondés sur les questions de santé.
Dans cette décision consultée par l'AFP, la CAA rappelle ses problèmes de santé, les difficultés de soins dans son pays d'origine et le taux de pollution qui y sévit, "l'un des plus élevés au monde".
Le réfugié bangladais "se trouverait confronté dans son pays d'origine à la fois à une aggravation de sa pathologie respiratoire en raison de la pollution atmosphérique, à des risques d'interruption d'un traitement moins bien adapté à son état de santé et à des dysfonctionnements de l'appareil respiratoire dont il a un besoin vital", ajoute la juridiction.
"Ce n'est pas vraiment un réfugié climatique, c'était un raccourci journalistique", se défend auprès de l'AFP Me Rivière.
"Le Bangladesh n'est pas submergé par les flots. Mais ça participe de la même idée: il ne peut pas vivre au Bangladesh à cause de la pollution qui y règne. Et à ma connaissance, c'est la première fois qu'une juridiction se fondait sur cet argument pour s'opposer à une décision de refoulement", plaide-t-il.
Changement climatique et pollution sont bien distincts, nuance aussitôt François Gemenne, expert en migrations environnementales et membre du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
"Ce n'est certainement pas un réfugié climatique, une notion qui n'existe pas en droit de toute façon", explique-t-il.
La reconnaissance de la pollution comme facteur de risque pour la santé pourrait néanmoins augmenter la délivrance de titres pour ce motif en France, où le séjour est régulièrement accordé aux "étrangers malades", reconnaît M. Gemenne.
Sur les questions climatiques, la France a déjà suspendu des décisions d'expulsion pour cause de catastrophe naturelle dans le pays d'origine, comme pour Haïti.
Chaque année, environ 20 millions de personnes sont déplacées en raison de dégradations liées au changement climatique.
Mais l'idée d'un statut spécifique est mal perçue par les pays pauvres, note François Gemenne. "Les déplacés climatiques sont 85% à migrer vers un autre pays du Sud. Ces derniers voient l'idée de ce statut comme une contrainte, voire un stratagème des pays du Nord pour leur refiler ce fardeau".
La notion de migration climatique, en revanche, dispose d'une base juridique depuis 2015 et l'adoption par 110 Etats d'un "agenda pour la protection" des déplacés environnementaux, non-contraignant, qui permet de ne pas expulser des étrangers dont le pays est touché par une catastrophe naturelle.
La convention de Genève ne prévoit d'accorder le statut de réfugié qu'à ceux qu craignent d'être persécutés du fait de leur "race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques".
Si le climat ne peut donc être invoqué seul, "il peut y avoir un lien entre changement climatique et conflits: on le voit au Sahel par exemple, où des facteurs comme la sécheresse peuvent aussi conduire à la fuite", explique Céline Schmitt, porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU en France.
Pour "Sheel", c'est une autre ligne de la décision bordelaise qui ouvre des perspectives: il va pouvoir reformuler sa demande de regroupement familial pour retrouver sa femme, toujours au Bangladesh.
sha/pa/tes
"Irak, destruction d'une nation", une reconstitution haletante sur France 5 #
"Irak, destruction d'une nation", série documentaire à laquelle France 5 consacre une soirée spéciale dimanche, offre une reconstitution minutieuse et haletante de l'enchainement des événements historiques et de l'enchevêtrement des responsabilités de ceux qui ont plongé tout un pays dans le chaos.
Ce documentaire en quatre épisodes de 52 minutes, qui sera disponible pendant 60 jours sur France.tv, a nécessité plus de 3 ans de travail à son réalisateur Jean-Pierre Canet, ancien rédacteur en chef d'"Envoyé spécial", et à son équipe, pour remonter 40 ans d'histoire, du début de la guerre Iran-Irak à Daech.
Une démarche issue d'un constat : trente ans après la Guerre du Golfe, "je pense que nous n'en sommes qu'au début de la compréhension globale" de l'histoire récente de l'Irak, explique le réalisateur à l'AFP. D'où le besoin de raconter par le menu cette succession d'événements dont les ressorts complexes se sont brouillés au fil du temps.
"On est tous dans une vision du monde très +court termiste+", dans laquelle le temps s'est accéléré et la mémoire se dilue rapidement, ajoute-t-il. Il explique avoir voulu par ce travail montrer comment "des décisions politiques peuvent avoir des répercussions sur des décennies" et rappeler que "faire la guerre ou ne pas la faire, ça a des conséquences" sur les peuples, quelle que soit l'intention affichée ou réelle de ceux qui la déclenchent.
Le documentaire se dévore comme un thriller politique, bien qu'on en connaisse dès le départ le dénouement, et mêle un florilège d'images d'archives, d'impressionnantes vues de Mossoul totalement dévastée, filmées par drones, et des témoignages inédits de personnalités de premier plan, qui ont contribué ou au contraire tenté d'enrayer cette descente aux enfers.
Il s'agit entre autre de responsables américains (John Bolton, Paul Bremer, David Petraeus...), irakiens (Nouri Al Maliki, Massoud Barzani...) ou français (François Hollande, Bruno Le Maire, Roland Dumas, Jean-Pierre Chevènement...).
Le film emprunte aux codes narratifs et aux techniques développées par des grands noms du documentaire historique, comme l'Américain Ken Burns, spécialiste des grandes fresques historiques pour la chaîne américaine PBS ("The Vietnam war", "The Civil war"...), ou le producteur britannique Brian Lapping ("Yougoslavie, suicide d'une nation européenne").
Il commence par un rappel des liens profonds noués autrefois entre l'Irak et la France autour d'un triptyque explosif (pétrole, nucléaire et armement), avant que Saddam Hussein ne devienne le paria de l'Occident.
La prise du pouvoir par Saddam et ses méthodes sanguinaires pour le garder marquent le début d'une longue spirale destructive, mais le documentaire montre aussi les conséquences désastreuses de l'embargo international mis en place dans les années 90, et met en lumière l'impréparation et les mensonges des dirigeants américains qui déclenchent des guerres sans avoir réfléchi aux répercussions.
"Saddam Hussein était un tyran et il a été le premier responsable de la destruction de l'Irak, mais lui mettre une fessée militaire a choqué toute une partie de la rue arabe", résume Jean-Pierre Canet.
"On n'a pas assez questionné le rôle de l'importance de l'invasion américaine de 2003" dans les événements qui ont suivi et qui ont conduit à un effondrement de l'armée irakienne parallèlement à la montée en puissance de Daech, ajoute-t-il.
Il pointe aussi les dégâts des "vérités alternatives", bien avant l'ère Trump, lorsque les Etats-Unis accusent l'Irak de détenir des armes de destruction massives, jamais retrouvées.
Comme en écho à la première Guerre du Golfe, lorsque la propagande américaine promouvait l'idée d'une "guerre propre" et le Koweït accusait faussement l'armée irakienne d'avoir volé des couveuses et laissé mourir les bébés qu'elles abritaient.
fpo/fmp/ide
Le gouvernement va interdire l'hébergement en hôtels des enfants placés (Taquet) #
Interdiction des placements à l'hôtel, nouvelles normes d'encadrement, aides à l'insertion à 18 ans: le gouvernement compte faire voter cette année une loi pour améliorer le sort des mineurs confiés à l'Aide sociale à l'enfance, a annoncé mercredi soir le secrétaire d'Etat chargé du dossier, Adrien Taquet.
"Nous allons inscrire dans la loi l'interdiction du placement des enfants dans les hôtels", a dit M. Taquet sur France 3, lors d'un débat diffusé après une enquête de "Pièces à conviction" sur les défaillances de l'ASE.
"Il y a un texte de loi en préparation" qui sera aussi l'occasion d'"inscrire pour la première fois dans la loi des normes de taux d'encadrement" pour les lieux accueillant des mineurs de l'ASE, a ajouté le secrétaire d'Etat.
Cette loi devrait entrer en vigueur début 2022, a indiqué à l'AFP l'entourage de M. Taquet, précisant que l'interdiction de l'hébergement en hôtel ne souffrirait que d'"exceptions très encadrées", concernant notamment les mineurs isolés étrangers pendant la courte période où leur âge est en train d'être évalué.
La loi imposera un contrôle obligatoire, chaque année, par le préfet, de l'action des conseils départementaux en matière d'aide à l'enfance.
Chaque établissement devra en outre être doté d'une "autorité tierce" indépendante, à qui les mineurs pourront s'adresser en cas de difficulté, un peu à la manière du Défenseur des droits, a-t-on expliqué de même source.
Enfin, tous les jeunes de l'ASE "qui atteignent 18 ans" se verront proposer par l'Etat un parcours vers l'emploi ou une formation, dans le cadre d'une mission locale, ainsi qu'une allocation de 500 euros par mois pour les aider dans leur insertion.
Dans un rapport publié lundi, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait souligné les "dangers bien identifiés" encourus par les mineurs de l'ASE hébergés en hôtel: les éducateurs n'y sont pas assez présents, et les mineurs y sont proches des lieux de trafics.
Selon l'Igas, entre 7.500 et 10.500 mineurs sont concernés, 95% étant des mineurs isolés étrangers, dits mineurs non-accompagnés (MNA).
Ce rapport avait été demandé par Adrien Taquet il y a un an, après le meurtre, en décembre 2019, d'un adolescent de 17 ans confié à l'ASE, par un jeune de 15 ans, tous deux placés dans un hôtel de Suresnes (Hauts-de-Seine).
L'enquête diffusée mercredi dans "Pièces à conviction" faisait suite à un précédent reportage, qui en janvier 2019 avait provoqué un choc et suscité de nombreuses réactions politiques, en montrant des lacunes alarmantes du circuit de protection de l'enfance, dont des maltraitances dans les foyers.
ab/bfa/swi
Irak : il faut poursuivre la lutte contre l'EI, dit Le Drian à Blinken #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a insisté mercredi sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, dans un premier entretien téléphonique avec son nouvel homologue américain Antony Blinken.
M. Le Drian a souligné "l'importance de poursuivre nos efforts conjoints de lutte contre le terrorisme" au Proche-Orient ainsi qu'au Sahel, a-t-on précisé dans son entourage.
Juste avant l'arrivée de son successeur Joe Biden à la Maison Blanche, le président Donald Trump a réduit la présence militaire américaine à seulement 2.500 hommes en Irak.
La France s'inquiète d'une résurgence de l'EI dans ce pays et en Syrie, contre lequel les militaires français restent mobilisés au sein d'une coalition internationale conduite par Washington.
Antony Blinken a mis en exergue de son côté la volonté américaine de "poursuivre la forte coopération" avec la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, sans plus de précisions.
L'armée américaine fournit à l'opération française Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance - notamment grâce à ses drones -, du ravitaillement en vol et du transport logistique.
Début 2020, l'administration de Donald Trump avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l'aide américaine.
Le chef de la diplomatie française et le secrétaire d'Etat américain, par ailleurs un parfait francophone - il a été scolarisé à Paris -, ont aussi évoqué "la nécessité d'une coordination étroite pour répondre à la crise iranienne".
La nouvelle administration américaine se dit prête à revenir dans l'accord nucléaire iranien une fois que l'Iran aura renoué avec les engagements dont il s'est affranchi.
Ce pays, soutenu par la Russie, réclame exactement le scénario inverse, ce qui augure de nouvelles manoeuvres diplomatiques très compliquées pour sauver l'accord.
Jean-Yves Le Drian a également "insisté sur les efforts engagés (par la France, ndlr) pour la stabilité et les réformes au Liban".
Le président français Emmanuel Macron a tenté en vain d'arracher la formation d'un gouvernement prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le Liban de l'ornière politique et sociale.
Mais les Etats-Unis se sont montrés très critiques après des échanges entre le chef de l'Etat et le mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah à Beyrouth.
"Nous nous attendons à ce qu'il y ait davantage de réalisme américain sur ce qui est possible ou pas compte tenu des circonstances au Liban", a souligné mardi la présidence française devant les journalistes de l'Association de la presse diplomatique française (APDF).
Jean-Yves Le Drian a par ailleurs plaidé pour "une relation transatlantique et une alliance atlantique renforcées et rééquilibrées" avec l'arrivée de Joe Biden ainsi que pour une coordination étroite entre l'UE et les Etats-Unis sur "les dossiers du commerce et de la Chine".
Antony Blinken a souligné "le désir américain de travailler avec la France, notre plus vieil allié, et nos autres partenaires pour répondre aux défis communs, notamment le Covid-19, le climat et la Chine", selon un communiqué du Département d'Etat.
vl/bds
Irak : il faut poursuivre la lutte contre l'EI, dit Le Drian à Blinken #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a insisté mercredi sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, lors d'un premier entretien avec son nouvel homologue américain Antony Blinken.
M. Le Drian a souligné "l'importance de poursuivre nos efforts conjoints de lutte contre le terrorisme" au Proche-Orient ainsi qu'au Sahel, a-t-on précisé dans son entourage.
Juste avant l'arrivée de son successeur Joe Biden à la Maison Blanche, le président Donald Trump a réduit la présence militaire américaine à seulement 2.500 hommes en Irak.
La France s'inquiète d'une résurgence de l'EI en Irak et en Syrie, contre lequel les militaires français restent mobilisés au sein d'une coalition internationale conduite par Washington.
Le chef de la diplomatie français et le secrétaire d'Etat américain, par ailleurs parfait francophone - il a été scolarisé à Paris - ont aussi évoqué "la nécessité d'une coordination étroite pour répondre à la crise iranienne".
La nouvelle administration américaine se dit prête à revenir dans l'accord nucléaire iranien une fois que l'Iran aura renoué avec les engagements dont il s'est affranchi.
L'Iran, soutenu par la Russie, réclame exactement le scénario inverse, ce qui augure de nouvelles manoeuvres diplomatiques très compliquées pour sauver l'accord.
Jean-Yves Le Drian a également "insisté sur les efforts engagés (par la France, ndlr) pour la stabilité et les réformes au Liban".
Le président français Emmanuel Macron a tenté en vain d'arracher la formation d'un gouvernement libanais prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le pays de l'ornière politique et sociale.
Mais les Etats-Unis se sont montrés très critiques après des échanges entre le chef de l'Etat et le mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah à Beyrouth.
"Nous nous attendons à ce qu'il y ait davantage de réalisme américain sur ce qui est possible ou pas compte tenu des circonstances au Liban", a souligné mardi la présidence française devant les journalistes de l'Association de la presse diplomatique frnançaise (APDF).
Jean-Yves Le Drian a par ailleurs plaidé pour "une relation transatlantique et une alliance atlantique renforcées et rééquilibrées" ainsi qu'une coordination étroite entre l'UE et les Etats-Unis sur "les dossiers du commerce et de la Chine".
vl/mr
Irak : il faut poursuivre la lutte contre l'EI, dit Le Drian à Blinken #
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a insisté mercredi sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, lors d'un premier entretien avec son nouvel homologue américain Antony Blinken.
M. Le Drian a souligné "l'importance de poursuivre nos efforts conjoints de lutte contre le terrorisme" au Proche-Orient ainsi qu'au Sahel, a-t-on précisé dans son entourage.
Juste avant l'arrivée de son successeur Joe Biden à la Maison Blanche, le président Donald Trump a réduit la présence militaire américaine à seulement 2.500 hommes en Irak.
La France s'inquiète d'une résurgence de l'EI en Irak et en Syrie, contre lequel les militaires français restent mobilisés au sein d'une coalition internationale conduite par Washington.
Le chef de la diplomatie français et le secrétaire d'Etat américain, par ailleurs parfait francophone - il a été scolarisé à Paris - ont aussi évoqué "la nécessité d'une coordination étroite pour répondre à la crise iranienne".
La nouvelle administration américaine se dit prête à revenir dans l'accord nucléaire iranien une fois que l'Iran aura renoué avec les engagements dont il s'est affranchi.
L'Iran, soutenu par la Russie, réclame exactement le scénario inverse, ce qui augure de nouvelles manoeuvres diplomatiques très compliquées pour sauver l'accord.
Jean-Yves Le Drian a également "insisté sur les efforts engagés (par la France, ndlr) pour la stabilité et les réformes au Liban".
Le président français Emmanuel Macron a tenté en vain d'arracher la formation d'un gouvernement libanais prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le pays de l'ornière politique et sociale.
Mais les Etats-Unis se sont montrés très critiques après des échanges entre le chef de l'Etat et le mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah à Beyrouth.
"Nous nous attendons à ce qu'il y ait davantage de réalisme américain sur ce qui est possible ou pas compte tenu des circonstances au Liban", a souligné mardi la présidence française devant les journalistes de l'Association de la presse diplomatique frnançaise (APDF).
Jean-Yves Le Drian a par ailleurs plaidé pour "une relation transatlantique et une alliance atlantique renforcées et rééquilibrées" ainsi qu'une coordination étroite entre l'UE et les Etats-Unis sur "les dossiers du commerce et de la Chine".
vl/mr
La justice française refuse l'extradition du beau-frère de l'ex-dictateur tunisien Ben Ali #
La justice française a rendu mercredi un avis défavorable à l'extradition vers la Tunisie du beau-frère de l'ex-dictateur Ben Ali, Belhassen Trabelsi, évoquant un "risque réel de traitement inhumain et dégradant".
La cour d'appel d'Aix-en-Provence (sud) a considéré qu'il existait "un risque réel de traitement inhumain et dégradant pour Belhassen Trabelsi, et de carences des contrôles en cas de mauvais traitement en détention", dans une décision que l'AFP a pu consulter.
La Tunisie le réclame pour cinq affaires jugées ou en cours qui ont déjà valu à M. Trabelsi d'être condamné par défaut à un total de plus de 33 ans de prison pour des infractions économiques et financières
La cour d'appel estime insuffisantes les réponses des autorités tunisiennes concernant les circonstances du décès en détention de ses trois frères entre 2011 et 2020.
"Je suis très content et j'ai une grande pensée pour mes trois frères", a simplement déclaré M. Trabelsi à l'AFP à la sortie de l'audience.
Pour son avocat, Me Marcel Ceccaldi, "le ministre de la justice tunisien a écrit que depuis la révolution, la Tunisie est un Etat de droit. La réponse de la cour d'appel d'Aix-en-Provence vient rappeler que pour parvenir à être un Etat de droit, il y a un long chemin à parcourir".
Lors de la révolution de 2011 qui a provoqué la chute de Zine el Abidine Ben Ali, Belhassen Trabelsi avait fui au Canada qu'il avait quitté en 2016 après le refus d'Ottawa de lui octroyer l'asile politique.
Interpellé en mars 2019 en France, il y a été inculpé pour "blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs", un dossier dans lequel il est toujours sous contrôle judiciaire.
Dans sa décision, la cour d'appel prend en compte la durée de la détention à purger au regard de l'âge de M. Trabelsi, 58 ans, et de son état de santé.
Belhassen Trabelsi avait déposé un dossier en 2016 auprès de l'organisme de justice transitionnelle tunisien, l'Instance vérité et dignité (IVD), pour obtenir une réconciliation en contrepartie d'un remboursement de fonds détournés. Il avait proposé un milliard de dinars (350 millions d'euros), selon l'IVD, mais l'arbitrage n'a pas abouti.
Le clan du dictateur Zine el Abidine Ben Ali s'était accaparé des pans entiers de l'économie tunisienne, captant notamment 21% des bénéfices du secteur privé tunisien en 2010, selon la Banque mondiale.
ll/san/mdm/pid/cls
La justice française refuse l'extradition du beau-frère de l'ex-dictateur tunisien Ben Ali #
La cour d'appel d'Aix-en-Provence a rendu mercredi un avis défavorable à l'extradition vers la Tunisie de Belhassen Trabelsi, 58 ans, beau-frère de l'ex-dictateur Ben Ali, évoquant un "risque réel de traitement inhumain et dégradant".
La chambre de l'instruction a considéré qu'il existait "un risque réel de traitement inhumain et dégradant pour Belhassen Trabelsi et de carences des contrôles en cas de mauvais traitement en détention", dans une décision que l'AFP a pu consulter.
La cour d'appel estime insuffisantes les réponses des autorités tunisiennes concernant les circonstances du décès en détention de ses trois frères entre 2011 et 2020.
"Je suis très content et j'ai une grande pensée pour mes trois frères", a simplement déclaré M. Trabelsi à l'AFP à la sortie de l'audience. Mi-décembre, le parquet général de la cour d'appel avait demandé aux juges d'émettre un avis favorable à cette extradition.
Pour son défenseur, Me Marcel Ceccaldi, "le ministre de la justice tunisien a écrit que depuis la révolution, la Tunisie est un Etat de droit. La réponse de la cour d'appel d'Aix-en-Provence vient rappeler que pour parvenir à être un Etat de droit, il y a un long chemin à parcourir".
Lors de la révolution de 2011 qui a provoqué la chute de Zine el Abidine Ben Ali, Belhassen Trabelsi avait fui le pays pour s'installer au Canada qu'il avait quitté en 2016 après le refus d'Ottawa de lui octroyer l'asile politique. Interpellé en mars 2019 en France, il y a été mis en examen pour "blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs", un dossier dans lequel il est toujours sous contrôle judiciaire.
La Tunisie le réclame pour cinq affaires jugées ou en cours qui ont déjà valu à M. Trabelsi d'être condamné par défaut à un total de plus de 33 ans de prison pour des infractions économiques et financières. Dans sa décision, la cour d'appel prend en compte la durée de la détention à purger au regard de son âge et de son état de santé.
La chambre de l'instruction a par ailleurs levé son contrôle judiciaire qu'elle avait imposé en mai 2019 dans le cadre de cette demande d'extradition. Sauf pourvoi du parquet général d'Aix-en-Provence, cette décision met un terme à cette procédure.
Belhassen Trabelsi avait déposé un dossier en 2016 auprès de l'organisme de justice transitionnelle tunisien, l'Instance vérité et dignité (IVD), pour obtenir une réconciliation en contrepartie d'un remboursement de fonds détournés. Il avait proposé un milliard de dinars (350 millions d'euros), selon l'IVD, mais l'arbitrage n'a pas abouti.
Le clan du dictateur Zine el Abidine Ben Ali s'était accaparé des pans entiers de l'économie tunisienne, captant notamment 21% des bénéfices du secteur privé tunisien en 2010, selon la Banque mondiale.
ll/san/mdm/dch
Il y a 40 ans, un attentat meurtrier vise la synagogue de la rue Copernic #
Vendredi 3 octobre 1980, 18h35. Le grand rabbin Williams est en train de lire la prière des morts à la synagogue de la rue Copernic à Paris, lorsqu'une forte explosion retentit. La communauté juive en France vient d'être visée par le premier attentat mortel depuis la Libération.
En cette veille de Shabbat, le temple de l'Union libérale israélite, à mi-chemin entre l'Arc de Triomphe et le Trocadéro, est comble avec quelque 300 fidèles rassemblés, relatent les dépêches AFP de l'époque.
Lorsque les dix kilos de pentrite, dissimulés dans la sacoche d'une moto garée devant la synagogue, explosent, la salle est plongée dans l'obscurité, le faux plafond s'écroule.
Quatre personnes sont tuées à l'extérieur: un passant, un motard, le gardien du bâtiment d'en face et une journaliste israélienne en visite à Paris. On dénombre une quarantaine de blessés.
Les dégâts matériels sont très importants dans toute la rue. De nombreuses voitures sont carbonisées, des vitres soufflées, les immeubles des alentours ébranlés.
Des Parisiens accourent sur les lieux, inquiets pour leurs proches. Des jeunes menacent de se venger des "fascistes", la colère monte contre "les autorités".
Déjà, à cinq reprises, une semaine auparavant, des institutions juives à Paris avaient été prises pour cibles: des inconnus avaient mitraillé une école, une crèche, deux synagogues et le mémorial du martyr juif inconnu, sans faire de victimes.
Moins d'une heure après l'explosion, un appel téléphonique anonyme à l'AFP revendique l'attentat au nom des Faisceaux nationalistes européens (FNE), une organisation d'extrême-droite, comme cela avait déjà été le cas des cinq précédents actes antisémites dans la capitale. Le dirigeant des FNE dément aussitôt.
Dans la soirée, environ 200 à 300 manifestants devant la synagogue scandent "Giscard-Bonnet, complices, assassins", reprochant au président de la République et au ministre de l'Intérieur leur impuissance.
Rentré de Lyon après l'attentat, le Premier ministre Raymond Barre fait des déclarations qui alimentent la colère. Il exprime au micro de TF1 son "indignation" face à "cet attentat odieux qui voulait frapper des israélites qui se rendaient à la synagogue, et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic".
Le lendemain, des milliers de personnes manifestent sur les Champs-Elysées à l'appel de l'organisation "Renouveau juif" pour protester contre l'attentat et demander la "démission" du ministre de l'Intérieur Christian Bonnet. Quelque dizaines de jeunes courent vers les grilles de l'Elysée et un petit groupe prend à partie la présidente du Parlement européen et ancienne ministre Simone Veil, qui doit être exfiltrée par les forces de l'ordre.
Le 7 octobre, une manifestation contre le fascisme, le racisme et l'antisémitisme rassemble 200.000 personnes à Paris.
La police creuse sans succès la piste de l'extrême-droite. Des dizaines de personnes sont arrêtées dans les jours qui suivent l'attentat, puis relâchées.
Les enquêteurs finissent par se concentrer sur le terrorisme palestinien. L'unique suspect, le Libano-Canadien Hassan Diab, un ancien membre du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), bénéficie en 2018 d'un non lieu dont le parquet fait appel. Après trois ans de détention provisoire en France, il s'envole immédiatement pour le Canada.
Plus de quarante ans après l'attentat, le 27 janvier 2021, la cour d'appel de Paris décide de le renvoyer aux assises. Un procès qui se déroulerait probablement en son absence.
doc-paj/mw/it
L'EPR, fleuron du nucléaire français aux multiples déboires #
L'EPR, dont la construction a pris du retard en Grande-Bretagne, est un réacteur nucléaire de troisième génération conçu pour offrir une puissance et une sûreté améliorées, mais qui a subi de nombreuses déconvenues.
Lancée en 1992, cette technologie présentée comme le fleuron de la filière nucléaire française a été codéveloppée par le français Areva et l'allemand Siemens au sein de leur filiale commune, dont Siemens s'est depuis retiré.
EDF a finalement pris le contrôle de cette activité lors de la réorganisation de la filière nucléaire française orchestrée par l'État.
Conçu pour fonctionner pendant 60 ans, l'"European Pressurized Water Reactor" se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde.
Il offre une puissance très élevée (1.650 mégawatts) et bénéficie d'une multiplication des systèmes de sauvegarde pour refroidir le coeur du réacteur en cas de défaillance, d'une coque de protection en béton et acier et d'un récupérateur de corium censé réduire les conséquences en cas d'accident grave.
Le premier chantier a été lancé à Olkiluoto (Finlande) en 2005, pour le compte de l'électricien TVO, avec Areva et Siemens comme maîtres d'oeuvre. Mais les contretemps et dérapages budgétaires se sont accumulés.
Le chargement du combustible n'est prévu désormais que l'an prochain, avec plus de dix ans de retard, pour une production d'électricité en février 2022.
Le deuxième EPR, en chantier depuis 2007 à Flamanville (Manche) en France, a également accumulé les déboires, à cause notamment d'anomalies découvertes sur la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve.
L'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) a exigé que le couvercle de la cuve soit remplacé avant la fin 2024.
EDF s'est aussi heurté à des problèmes de soudures et le groupe vise maintenant un chargement du combustible à fin 2022. Un planning que le président de l'ASN vient de qualifier de "très serré" mais "possible".
Deux autres EPR ont été commandés par la Chine. Taishan 1 a été le premier au monde à fonctionner, bien que le chantier ait commencé en 2009, après celui de Flamanville. Le deuxième réacteur de Taishan est aussi entré en service commercial.
L'EPR a aussi été retenu pour un projet de deux réacteurs à Hinkley Point en Angleterre, qui a dernièrement été affecté par la pandémie de Covid-19.
Le début de production d'électricité par le premier réacteur est à présent prévu en juin 2026 au lieu de fin 2025 comme annoncé initialement, a annoncé mercredi EDF.
Les coûts du projet ont aussi été rehaussés: entre 22 et 23 milliards de livres désormais, contre 21,5-22,5 milliards auparavant.
Il reste par ailleurs toujours un "risque" de retard de respectivement 15 et 9 mois sur les deux réacteurs, qui se traduirait par un nouveau surcoût.
Le gouvernement britannique a aussi engagé des discussions pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, Sizewell C, dans le Suffolk sur la côté Est de l'Angleterre. Elle doit être une quasi réplique de Hinkley Point C.
Malgré tous ces déboires, EDF a bon espoir de vendre de nouveau l'EPR à l'étranger, tablant sur la volonté de certains pays d'améliorer leur bilan climatique et notamment de moins dépendre du charbon.
En Inde, EDF et son homologue indien ont signé un accord portant sur le schéma industriel d'un projet de centrale à Jaitapur, un projet géant de six réacteurs EPR qui n'est pas finalisé.
"Les discussions techniques continuent", a précisé mercredi une source gouvernementale française avant un déplacement de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili en Inde.
EDF discute aussi avec des pays européens comme la Pologne ou la République Tchèque.
Le groupe travaille aussi sur une nouvelle version de l'EPR, pour réduire ses coûts et ses délais de construction. En France, le gouvernement veut avoir tous les éléments en main à la mi-2021 mais la décision sur d'éventuels nouveaux chantiers a été renvoyée au prochain quinquennat.
bur-jmi/aue/rhl
Génération identitaire: Marine Le Pen défend la liberté d'expression #
Marine Le Pen a défendu mercredi la liberté d'expression à propos du groupe d'extrême droite radicale Génération identitaire, dont elle avait salué en 2018 l'action dans les Alpes et dont le ministre de l'Intérieur va étudier la dissolution.
Gérald Darmanin "a dit qu'il était +scandalisé+. Donc ce qui scandalise M. Darmanin doit faire l'objet d'une dissolution. Ca ce n'est pas l'Etat de droit", a estimé sur franceinfo la présidente du Rassemblement national.
"La CEDH (Cour européenne des droits de l'Homme) dit que la liberté d'expression, je le lis, +vaut non seulement pour les informations ou les idées accueillies avec faveur, ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l'Etat ou une fraction quelconque de la population+", a-t-elle fait valoir.
"Donc attention que le ministre de l'Intérieur (Gérald Darmanin) ne torde pas le droit, les grandes libertés publiques, parce qu'il n'apprécie pas tel ou tel +pas, dont les actions me choquent, me heurtent, et pour ça je ne réclame pas leur dissolution", a-t-elle ajouté.
Le prédécesseur de M. Darmanin et chef de file des députés LREM, Christophe Castaner, a affirmé sur France Inter que s'il avait "pu dissoudre Génération identitaire pour ce qu'ils représentent et font (il) l'aurait fait" mais qu'"à chaque fois on (lui) a répondu qu'ils avaient commis des actes politiques très +border line+, à la limite, mais jamais de faute juridique permettant de justifier la dissolution".
Il a cependant invoqué des "faits nouveaux" sans les spécifier et dit espérer que "ces gens-là, qui se cachent derrière un militantisme associatif et qui en réalité sont xénophobes, racistes, et provoquent de la haine dans notre société, puissent effectivement perdre cet écran derrière lequel ils se protègent comme des lâches".
La vice-présidente LR de l'Assemblée nationale Annie Genevard y a vu un "tempo assez politique" de M. Darmanin, en rapportant que pendant l'examen du projet de loi contre "le séparatisme", La France insoumise n'avait "pas cessé de lui demander la dissolution de Génération identitaire".
"Il y a de la part de Gérald Darmanin la volonté de montrer qu'il n'y a pas que les associations islamistes qu'il peut dissoudre" et qu'il "peut aussi dissoudre des associations d'extrême droite", a-t-elle expliqué sur Sud Radio.
are-ggy/tes
Calais: au fil des mois, les espoirs des migrants à l'épreuve des échecs répétés #
A peine arrivés à Calais, certains migrants parviennent à passer en Angleterre comme des "fusées" mais d'autres, moins chanceux ou plus démunis, s'y embourbent, leurs espoirs mis à rude épreuve par l'absence d'issue et les expulsions à répétition.
"Si je suis encore là cet été, je tente avec un kayak". Le Marocain Bader (son prénom a été changé) survit à Calais depuis "seulement" trois mois mais compte déjà de nombreuses tentatives de traversées avortées.
"Dans les camions, j'ai essayé par le bas, je me suis fait sortir par un chien. Dans la marchandise, je me suis fait sortir par le scanner", liste-t-il.
Il a aussi tenté de franchir la Manche dans un canot de 3 mètres acheté avec quelques compagnons, prêts à défier le trafic intense et les courants violents. Il raconte avoir chaviré, perdu tous ses papiers et dû nager 2 km.
"Ça fait une semaine que je ne me suis pas douché. Je vis dans un squat, on vient de nous couper l'électricité. On avait juste un radiateur et on faisait du thé...", soupire-t-il.
"Même chez moi, j'ai plus de place. Les pauvres comme nous, leur seule place, c'est sous terre", conclut ce grand gaillard de 36 ans, qui veut rallier l'Irlande, où il a "des contacts pour travailler".
Derrière Bader, rencontré à l'accueil de jour du Secours catholique, seul lieu fixe ouvert en journée à Calais pour les migrants, un groupe sèche des vêtements avec des sèche-cheveux, Bob Marley en fond sonore. D'autres jouent au foot ou au ping-pong.
En plein hiver, "dans cette ville où tout signifie que ces personnes ne sont pas les bienvenues, avoir cette bulle, c'est très important", pour un "répit physique mais aussi relationnel", souligne Juliette Delaplace, chargée de mission au Secours Catholique.
Entre les expulsions de campements quasi-quotidiennes et l'interdiction de distribuer des repas faite aux associations non-mandatées par l'Etat dans certains secteurs de la ville, les migrants sont maintenus dans un état de survie, au jour le jour, s'indigne-t-elle.
Deux jeunes Soudanais, qui préfèrent garder l'anonymat, confient se trouver à Calais depuis 2019.
Usé, l'un vient de demander l'asile en France, ce que nombre d'exilés, "dublinés", ne peuvent pas faire car ils sont enregistrés dans un autre pays européen, censé traiter leur demande. "Mais j'irai peut-être quand même en Angleterre parce que pour l'instant, je n'ai rien, ni hébergement, ni argent, et là-bas c'est tranquille, les gens ne dorment pas dehors comme en France", explique-t-il.
Pour son ami, l'Angleterre reste la seule option: "même devenu vieux j'essayerai encore".
"Il y en a qui restent longtemps mais il y a aussi beaucoup de nouveaux", parmi lesquels des "fusées" qui réussissent tout de suite à passer en Angleterre, constate une bénévole de l'accueil, où défilent des centaines de migrants.
En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de la Manche sur des embarcations de fortune ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019. Les autorités ont empêché 47% de ces tentatives, indique le ministère de l'Intérieur.
Selon les associations, ce mode de passage a été lancé par des Iraniens et il est très utilisé par les migrants du Moyen-Orient, aux filières de passeurs très organisées. Parmi ceux qui ne peuvent débourser les milliers d'euros souvent exigés figurent, entre autres, de nombreux exilés de la Corne de l'Afrique.
En Erythrée, mais aussi au Soudan ou en Somalie, "l'émigration est un phénomène de masse, pas seulement des classes moyennes ou aisées", contrairement à l'Iran ou la Syrie, explique Roland Marchal, du centre de recherches internationales de Sciences Po.
Les candidats à l'exil "demandent quelques centaines ou milliers de dollars à leurs proches à l'étranger, ça marche plus ou moins, c'est pour cela que leurs trajets peuvent être très longs".
Pour ces migrants, "il y a aussi des passeurs, mais l'essentiel de l'effort est porté sur la traversée de la Méditerranée, après ils sont plus démunis". "Mais c'est une question de temps, cela va s'organiser, c'est un secteur criminel très profitable", souligne le chercheur.
bj/cab/swi/shu
Les migrants qui ont occupé une ancienne école à Paris logés en centres d'hébergement #
Les personnes exilées, qui avaient occupé quelques heures dimanche une ancienne école maternelle désaffectée du XVIe arrondissement de Paris, ont été orientées vers des "centres d'hébergement adaptés", a annoncé mardi la préfecture de la région Ile-de-France.
La préfecture explique dans un communiqué avoir "réorienté (lundi) l'ensemble des personnes vers des centres d'hébergement adaptés, soit 172 personnes".
Ces centres sont des "structures d'hébergement temporaires" et "des places d'hébergement d'urgence", a précisé la Préfecture à l'AFP.
Ces migrants, pour l'essentiel des demandeurs d'asile afghans, qui avaient investi cet établissement à l'abandon depuis deux ans dimanche après-midi, estimaient être les oubliés d'une série d'opérations de mise à l'abri, notamment depuis le démantèlement violent d'un campement place de la République, à Paris, fin novembre.
Dans la nuit du dimanche à lundi, ils avaient été temporairement hébergés dans deux gymnases mis à disposition par la mairie de Paris.
"On est content que ce soit allé aussi vite", se félicite Kerill Theurillat, un responsable d'Utopia56, une des association à l'origine de l'occupation avec le DAL (Droit au logement), Solidarité migrants Wilson et la Coordination des sans-papiers de Paris (CSP75). "Maintenant, on va être vigilant à ce qu'il n'y ait pas de remise à la rue prochainement car on n'a aucune information sur le temps d'hébergement" prévu par la préfecture.
"Depuis l'évacuation du campement de la place de la République (...), ce sont plus de 700 personnes qui ont été prises en charge. La préfecture d'Île-de-France réalise régulièrement des opérations de mise à l'abri sur des sites identifiés par les maraudes de France Terre d'asile, en lien avec les équipes de la Ville de Paris et de la préfecture de Police, témoignant de la volonté commune d'apporter des réponses aux situations d'errance et le souhait partagé d'éviter la reconstitution de nouveaux campements", écrit pour sa part la préfecture, soulignant que le "parc d'hébergement d'urgence francilien peut accueillir près de 136.000 personnes chaque nuit".
Depuis mi-janvier, à la demande du gouvernement, la préfecture de région pilote une cellule de coordination, avec les associations du champ social et de l'asile, pour tenter de prévenir la reconstitution de campements de migrants et "améliorer leurs conditions d'accueil".
sha/pga/caz
Nucléaire: l'Iran doit "respecter" ses engagements avant un retour des Etats-Unis dans l'accord (présidence française) #
L'Iran doit cesser toute "provocation" et revenir au "respect" de ses propres engagements avant un retour des États-Unis dans l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mardi la présidence française.
"S'ils sont sérieux sur les négociations et s'ils veulent obtenir un réengagement de l'ensemble des parties prenantes au JCPOA (l'accord sur le nucléaire, ndlr), d'abord il faut qu'il s'abstiennent d'autres provocations et deuxièmement qu'ils respectent ce qu'ils ne respectent plus, c'est-à-dire leurs obligations", a souligné un conseiller de l'Élysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française.
"Il y a un premier temps qui est celui de l'exigence : l'Iran au titre du JCPOA, au titre aussi des modalités du réengagement du dialogue doit revenir en conformité (avec ses engagements, ndlr)", a-t-il insisté.
En 2015, la République islamique d'Iran et le Groupe des Six (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient conclu à Vienne un Plan d'action global commun (JCPOA en anglais) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.
Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a sorti unilatéralement les États-Unis en 2018, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre Téhéran, accusé de chercher à se doter en catimini de l'arme atomique.
En riposte, Téhéran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de Donald Trump vis-à-vis de l'Iran comme un échec, pourrait à cet égard changer la donne.
La Russie et l'Iran ont déclaré mardi vouloir "sauver" l'accord sur le nucléaire iranien. Mais Moscou a aussi pris le contrepied de Washington en soulignant que la nouvelle administration américaine devait revenir à l'accord pour qu'il soit respecté par l'Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a aussi exclu un premier pas iranien. "Pourquoi l'Iran (...) devrait-il être le premier à faire montre de bonne volonté ? Ce sont les États-Unis qui ont rompu l'accord, sans raison. Il doivent réparer leurs torts, ensuite l'Iran répondra".
Paris n'a pas explicité selon quel séquençage les Iraniens pourraient revenir au respect de leurs engagements et les Américains pourraient lever les sanctions réintroduites après leur sortie de l'accord en 2018.
"Il va falloir, ça c'est un débat que nous aurons avec les Américains, voir comment au fond le retour des États-Unis au JCPOA se paie de gestes vérifiables de la part des Iraniens", a souligné l'Elysée.
Mais la France et la nouvelle administration américaine sont sur la même longueur d'ondes, a insisté Paris. "Nous sommes au clair sur ce qu'il faut faire et la manière dont il faut le faire", a dit la présidence française.
"Les Russes et les Chinois ne sont pas forcément disposés à jouer immédiatement le jeu des Américains parce que ces derniers ont changé de président", a-t-elle également noté.
Le futur secrétaire d'État américain Antony Blinken a confirmé que le gouvernement de Joe Biden était prêt à revenir dans l'accord sur le nucléaire iranien à condition que Téhéran respecte à nouveau ses engagements.
vl/jg/lpt
Dissolution de Génération identitaire envisagée, enquête pour provocation à la haine #
La dissolution de Génération identitaire a été évoquée pour la première fois mardi par Gérald Darmanin, "scandalisé" par la récente opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées, qui a donné lieu à une enquête préliminaire pour provocation à la haine raciale.
"J'ai demandé aux services du ministère de l'Intérieur de réunir les éléments qui permettraient (...) de proposer la dissolution de Génération identitaire", réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques, a déclaré le ministre de l'Intérieur.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution", a ajouté M. Darmanin, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
Une trentaine de leurs militants dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+ s'étaient installées au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière.
Cette action entrait dans le cadre d'une campagne pour lutter, selon le groupe basé à Lyon, contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
Le ministère agira "évidemment dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse.
Le même jour, une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte à la suite de l'opération pyrénéenne, a déclaré à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
Ces investigations sont justifiées par "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé Christophe Amunzateguy. Une plainte de SOS Racisme a également été recueillie.
"Les gendarmes étaient partis initialement sur un simple renseignement judiciaire au regard de la nature de l'intrusion sur un site EDF (pour déployer la banderole). Les lieux n'étant pas clos, il n'y avait pas eu d'infraction", a précisé le procureur.
Mais au regard des images de la banderole et des auditions des organisateurs, le procureur a souhaité "aller plus loin et voir" si des poursuites étaient possibles.
"II y a déjà beaucoup d'études qui ont été lancées pour nous dissoudre mais on n'a rien à nous reprocher, la justice approuve toutes nos actions", a réagi auprès de l'AFP Clément Gandelin dit "Galant", président de Génération identitaire (GI), association créée en 2012 qui revendique quelque 2.800 adhérents.
"Gérald Darmanin n'arrivera pas à nous dissoudre facilement. On n'a jamais été condamné", a-t-il assuré.
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour des précédentes opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
En 2019, les dissolutions de plusieurs groupuscules d'ultradroite, dont Bastion social, Blood and Honour et Combat 18, ont été prononcées à la demande d'Emmanuel Macron, mais celle de Génération identitaire apparaît plus difficile à matérialiser.
"Ils sont plus malins que les autres, essaient autant que possible de ne pas franchir les lignes jaunes, mais poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin", souligne à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
Les actions du groupuscule pourraient relever de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine" ou "présentant, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées".
"La difficulté est juridique. Il faut matérialiser (ces) éléments. Génération Identitaire fait bien attention à ne pas tomber dedans dans toute sa production littéraire, sur le net ou ailleurs", explique à l'AFP une source sécuritaire.
Plusieurs cadres du Rassemblement national, qui avaient récemment pris leurs distances avec le groupuscule, ont indirectement pris sa défense mardi.
"De nombreuses mosquées radicales signalées en France, mais pour Darmanin c'est Génération identitaire qu'il faut dissoudre ! Le sens des priorités dangereuses de ce gouvernement me choquera toujours...", a tweeté l'eurodéputé RN Gilbert Collard.
Le vice-président du parti Jordan Bardella a pour sa part réagi en demandant la dissolution de l'association pro-migrants Utopia 56.
are-ag-alh-cpy/dch
France: le gouvernement étudie la dissolution d'un groupuscule anti-migrants #
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants du groupuscule d'extrême droite, Génération identitaire (GI), actif dans les Alpes et les Pyrénées, et envisage sa dissolution.
Une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte après une opération anti-migrants de ce groupe la semaine dernière, a indiqué à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), dans le sud-ouest du pays.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution", a expliqué, de son côté, le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire".
C'est la première fois que M. Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque sa possible dissolution.
Ces dernières semaines, son ministère a obtenu la dissolution d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
Le numéro deux du parti d'extrême droite Rassemblement national, Jordan Bardella, a indirectement défendu GI mardi, en appelant M. Darmanin à interdire l'association pro-migrants Utopia 56. "Et cette association qui promeut l'illégalité et défie l'Etat, on la dissout quand Gérald Darmanin?", a-t-il dit sur Twitter.
Plusieurs élus du sud-ouest, dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, ont demandé au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après une action coup de poing dans les Pyrénées.
Le 19 janvier, une trentaine de militants de GI "dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+" se sont installées au Col du Portillon, entre Luchon (sud-ouest) et l'Espagne, et ont utilisé un drone pour surveiller la frontière.
L'enquête ouverte par le parquet est justifiée par "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé le procureur Christophe Amunzateguy.
Selon un message de Génération identitaire, posté sur les réseaux sociaux, sa campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
"II y a déjà beaucoup d'études qui ont été lancées pour nous dissoudre mais on n'a rien à nous reprocher, la justice approuve toutes nos actions", a réagi auprès de l'AFP Clément Gandelin dit "Galant", président de Génération identitaire (GI), association créée en 2012 qui revendique quelque 2.800 adhérents.
"Gérald Darmanin n'arrivera pas à nous dissoudre facilement. On n'a jamais été condamné", a-t-il assuré.
Le groupuscule, qui dénonce "l'immigration-invasion" et fustige la société multiculturelle, a fait également parler de lui dans les Alpes, en multipliant les démonstrations d'hostilité aux migrants à la frontière franco-italienne. Ils avaient notamment organisé en 2018 des patrouilles de nuit et le déploiement d'une chaîne humaine sous la bannière "Défend Europe".
Mais en décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres ont été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, qui a estimé notamment que la chaîne humaine était une action "purement de progagande politique".
En 2019, les dissolutions de plusieurs autres groupuscules d'ultradroite ont été prononcées à la demande du président Emmanuel Macron, mais pas celle de Génération identitaire. "Ils sont plus malins que les autres, essaient autant que possible de ne pas franchir les lignes jaunes, mais poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin", souligne auprès de l'AFP le ministère de l'Intérieur.
alh/jt/cf-fka/sg
Génération identitaire dans les Pyrénées: enquête préliminaire pour provocation à la haine #
Une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte mardi après une opération anti-migrants dans les Pyrénées du groupe d'extrême droite Génération identitaire, a déclaré à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
Cette enquête confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Saint-Gaudens est justifiée par "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé Christophe Amunzateguy. Une plainte de SOS Racisme a également été recueillie.
La semaine dernière, une trentaine de militants s'étaient déployés entre Luchon (Haute-Garonne) et la frontière espagnole. Avec des voitures sérigraphiées +Défend Europe+, ils s'étaient installées au Col du Portillon, certains étaient partis en randonnée en utilisant un drone pour surveiller la frontière.
La dissolution de Génération identitaire, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques, a été évoquée pour la première fois mardi par Gérald Darmanin, "scandalisé" par la récente opération dans les Pyrénées.
Concernant cette dernière action le 19 janvier, "les gendarmes étaient partis initialement sur un simple renseignement judiciaire au regard de la nature de l'intrusion sur un site EDF (pour déployer la banderole). Les lieux n'étant pas clos, il n'y avait pas eu d'infraction", a précisé le procureur.
Mais au regard des images de cette banderole et des auditions des organisateurs expliquant les raisons de leur action, "j'ai considéré que nous n'étions pas sur une simple question d'intrusion et que je souhaitais aller plus loin et voir si je pouvais engager des poursuites".
Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne baptisée "Défend Europe" entend lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
"Cette immigration massive contre laquelle les différents gouvernements n'ont jamais lutté véritablement, nous, Génération identitaire (...) avons décidé de nous y opposer concrètement donc nous avons voulu prêter main forte aux forces de l'ordre", avait indiqué par téléphone Thaïs d'Escufon une porte-parole de Génération identitaire à Toulouse, présente sur l'opération pyrénéenne.
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, dans l'affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
Les organisateurs de l'action dans les Pyrénées devraient être rapidement entendus par les enquêteurs.
Le procureur entend se "donner le temps de la réflexion et de l'analyse pour voir s'il engage des poursuites au regard de la qualification" retenue. Au terme de l'enquête, les organisateurs seront renvoyés en correctionnelle ou le dossier sera classé sans suite.
cpy/mm
Le sommet du G5 Sahel les 15-16 février, format à confirmer (Paris) #
Le sommet sur la situation au Sahel, qui réunira la France et ses partenaires africains, se tiendra les 15 et 16 février à N'Djamena, a indiqué mardi la présidence française, sans préciser si le président Macron pourrait ou non se déplacer.
La France et ses alliés du G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) doivent se retrouver un an après le sommet de Pau (sud de la France) pour faire le point sur la situation sécuritaire face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
"Le sommet est programmé à N'Djamena pour les 15 et 16 février", a indiqué l'Elysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française, ajoutant que le président s'y rendrait si le contexte sanitaire le permettait. "Le sommet aura lieu en présentiel ou en visioconférence, avec les partenaires du G5, les partenaires européens, les institutions européennes engagés. Les Américains sont intéressés par l'exercice".
Au Sahel, la France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux.
La France compte aussi sur sa coopération avec les Etats-Unis, qui fournissent de précieuses capacités de renseignement et de surveillance, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.
Début 2020, l'administration Trump avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l'aide apportée à Barkhane. Il n'en a finalement rien été.
L'arrivée de l'administration Biden pourrait désormais faciliter le dialogue. "Les Américains nous disent qu'ils ont une appréciation très positive de ce que nous faisons au Sahel", a assuré à cet égard l'Elysée.
La situation sur le terrain sera en tout cas sur la table lorsqu'Emmanuel Macron recevra mercredi à déjeuner le président de transition malien Bah Ndaw, pour sa première visite en France depuis son entrée en fonction le 25 septembre à la suite d'un coup d'Etat.
La présidence malienne a évoqué sur Twitter "une visite de travail de 72 heures à l'invitation du président français".
La rencontre est organisée "dans la continuité" des récents entretiens du président français avec ses homologues mauritanien, nigérien et tchadien pour "préparer le sommet de N'Djamena", a précisé l'Elysée. Restera donc l'entretien entre Emmanuel Macron et le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, dont la date et la forme n'ont pas été fixées, selon l'Elysée.
vl-dla-jri/fz/blb
Génération identitaire dans les Pyrénées: enquête préliminaire pour provocation à la haine (procureur) #
Une enquête préliminaire pour "provocation publique à la haine raciale" a été ouverte mardi après une opération anti-migrants dans les Pyrénées du groupe d'extrême droite Génération identitaire, a déclaré à l'AFP le procureur de Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
Cette enquête est justifiée par des "des propos tenus sur cette banderole très clairement anti-immigration et surtout la raison pour laquelle cette banderole a été déployée", a précisé Christophe Amunzateguy. La semaine dernière, une trentaine de militants s'étaient déployés entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
cpy/nm
Le sommet du G5 Sahel les 15-16 février, format à confirmer (Paris) #
Le sommet sur la situation au Sahel, qui réunira la France et ses partenaires africains, se tiendra les 15 et 16 février à N'Djamena, a indiqué mardi la présidence française, sans savoir si le président Macron pourrait ou non se déplacer.
La France et ses alliés du G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) doivent se retrouver un an après le sommet de Pau (sud de la France) pour faire le point sur la situation sécuritaire face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
"Le sommet est programmé à N'Djamena pour les 15 et 16 février", a indiqué l'Elysée, précisant que le président s'y rendrait si le contexte sanitaire le permettait. "Le sommet aura lieu en présentiel ou en visioconférence, avec les partenaires du G5, les partenaires européens, les institutions européennes engagés. Les Américains sont intéressés par l'exercice".
Au Sahel, la France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux.
La France compte aussi sur sa coopération avec les Etats-Unis, qui fournissent de précieuses capacités de renseignement et de surveillance, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.
Début 2020, l'administration Trump avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l'aide américaine apportée à Barkhane. Il n'en a finalement rien été.
L'arrivée de l'administration Biden pourrait faciliter le dialogue. "Les Américains nous disent qu'ils ont une appréciation très positive de ce que nous faisons au Sahel", a assuré à cet égard l'Elysée.
vl-dla/fz/blb
Le RN défend indirectement Génération identitaire #
Le numéro 2 du Rassemblement national, Jordan Bardella, et d'autres cadres du parti ont pris indirectement la défense du groupe d'extrême droite radicale Génération identitaire, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a envisagé mardi pour la première fois la dissolution.
M. Darmanin a demandé à ses services "de réunir les éléments qui permettraient (...) de proposer la dissolution de GI", se disant "scandalisé" par leur récente opération anti-migrants dans les Pyrénées, après une action similaire dans les Alpes au printemps 2018.
"Et cette association qui promeut l'illégalité et défie l'Etat, on la dissout quand Gérald Darmanin?", a rétorqué Jordan Bardella sur Twitter en citant l'association pro-migrants Utopia 56.
Le vice-président du RN a aussi demandé, dans deux autres tweets, "quand" le ministre allait dissoudre trois fédérations qui ont refusé de signer la "charte des principes" de l'islam de France --réaffirmant la "compatibilité" de l'exercice du culte musulman avec les valeurs de la République--, ainsi que le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui va contester sa dissolution devant le Conseil d'Etat.
M. Darmanin "veut la dissolution de #GenerationIdentitaire ! Et la LDNA (Ligue de défense noire africaine, NDLR) qui qualifiait il y a peu les militaires Français morts au Mali de +terroristes+, vous comptez la dissoudre? Ou bien vous faites juste de la communication politique?", a tweeté un autre membre de la direction du RN, le maire de Fréjus David Rachline.
"Ce que M. Darmanin reproche surtout aux jeunes de #GenerationIdentitaire c'est de révéler, par leurs actions aux frontières ou autres, les carences d'un État qui ne protège les Français, ni de l'invasion, ni de l'islamisme, ni de la violence organisée", a tweeté de son côté l'ancien numéro deux du parti resté proche de Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch.
"De nombreuses mosquées radicales signalées en France, mais pour #Darmanin c'est #GénérationIdentitaire qu'il faut dissoudre ! Le sens des priorités dangereuses de ce gouvernement me choquera toujours...", s'est indigné l'eurodéputé Gilbert Collard.
La présidente du RN Marine Le Pen avait, le 1er mai 2018, rendu "hommage" aux actions antimigrants menées dans les Alpes par GI, saluant une "belle opération de communication".
Pour le spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus, "les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN" car la "dédiabolisation" du parti "passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité" comme dans les années 1980 et 1990.
Et les jeunes identitaires sont à terme un "vivier de recrutement" pour le RN, selon l'expert, à l'instar de l'ancien responsable des Identitaires (dont GI est la branche jeunesse) Philippe Vardon, entré en 2018 au Bureau national du RN (direction élargie), ou de l'ancien cadre de GI, Damien Rieu, devenu en 2019 assistant parlementaire du principal conseiller de Marine Le Pen, l'eurodéputé Philippe Olivier.
are/cs/cal
Nucléaire: l'Iran doit "respecter" l'accord s'il veut voir les Etats-Unis y revenir (présidence française) #
L'Iran doit cesser toute "provocation" et revenir au "respect" de ses propres engagements s'il veut voir les Etats-Unis réintégrer l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mardi la présidence française.
"S'ils sont sérieux sur les négociations et s'ils veulent obtenir un réengagement de l'ensemble des parties prenantes au JCPOA (l'accord sur le nucléaire, ndlr), d'abord il faut qu'il s'abstiennent d'autres provocations et deuxièmement qu'ils respectent ce qu'ils ne respectent plus, c'est-à-dire leurs obligations", a souligné un conseiller de l'Elysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française.
En 2015, la République islamique d'Iran et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient conclu à Vienne un Plan d'action global commun (JCPOA en anglais) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.
Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a sorti unilatéralement les Etats-Unis en 2018, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre Téhéran, accusé de chercher à se doter en catimini de l'arme atomique.
Téhéran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de Donald Trump vis-à-vis de l'Iran comme un échec, pourrait provoquer un changement.
La Russie et l'Iran ont déclaré mardi vouloir "sauver" l'accord sur le nucléaire iranien, Moscou soulignant que la nouvelle administration américaine devait revenir à l'accord pour qu'il soit respecté par l'Iran.
"Il y a un premier temps qui est celui de l'exigence : l'Iran au titre du JCPOA, au titre aussi des modalités du réengagement du dialogue doit revenir en conformité (avec ses obligations, ndlr)", a insisté la présidence française.
Paris n'a pas explicité selon quel séquençage les Iraniens pourraient revenir au respect de leurs engagements et les Américains procéder à la levée des sanctions qu'ils ont réintroduites après leur sortie de l'accord en 2018 sous l'impulsion de Donald Trump.
"Il va falloir, ça c'est un débat que nous aurons avec les Américains, voir comment au fond le retour des Etats-Unis au JCPOA se paie de geste vérifiables de la part des Iraniens", a souligné l'Elysée.
Mais la France et la nouvelle administration américaine sur la même longueur d'ondes, a insisté Paris. "Nous sommes au clair sur ce qu'il faut faire et la manière dont il faut le faire", a relevé la présidence française.
"Les Russes et les Chinois ne sont pas forcément disposés à jouer immédiatement le jeu des Américains parce qu'ils ont changé de président", a-t-elle également noté.
"Il y une position iranienne qui consiste à dire que +si on en est là, c'est la faute des Etats-Unis+ et que l'Iran au fond n'a rien à donner, il suffit que les Etats-Unis lèvent les sanctions et reviennent au JCPOA pour qu'on puisse parler de la suite", a pointé l'Elysée.
"En première instance, c'est ce que disent grosso modo les Russes et les Chinois. Ce n'est pas ce que nous disons et ce n'est pas ce que disent les Américains", a martelé l'Elysée.
vl/fz/thm
Nucléaire: l'Iran doit "respecter" l'accord s'il veut voir les Etats-Unis y revenir (présidence française) #
L'Iran doit cesser toute "provocation" et revenir au "respect" de ses propres engagements s'il veut voir les Etats-Unis réintégrer l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mardi la présidence française.
"S'ils sont sérieux sur les négociations et s'ils veulent obtenir un réengagement de l'ensemble des parties prenantes au JCPOA (l'accord sur le nucléaire, ndlr), d'abord il faut qu'il s'abstiennent d'autres provocations et deuxièmement qu'ils respectent ce qu'ils ne respectent plus, c'est-à-dire leurs obligations", a souligné un conseiller de l'Elysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française.
En 2015, la République islamique d'Iran et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient conclu à Vienne un Plan d'action global commun (JCPOA en anglais) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.
Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a sorti unilatéralement les Etats-Unis en 2018, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre Téhéran, accusé de chercher à se doter en catimini de l'arme atomique.
Téhéran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de Donald Trump vis-à-vis de l'Iran comme un échec, pourrait provoquer un changement.
La Russie et l'Iran ont déclaré mardi vouloir "sauver" l'accord sur le nucléaire iranien, Moscou soulignant que la nouvelle administration américaine devait revenir à l'accord pour qu'il soit respecté par l'Iran.
"Il y a un premier temps qui est celui de l'exigence : l'Iran au titre du JCPOA, au titre aussi des modalités du réengagement du dialogue doit revenir en conformité (avec ses obligations, ndlr)", a insisté la présidence française.
Paris n'a pas explicité selon quel séquençage les Iraniens pourraient revenir au respect de leurs engagements et les Américains procéder à la levée des sanctions qu'ils ont réintroduites après leur sortie de l'accord en 2018 sous l'impulsion de Donald Trump.
"Il va falloir, ça c'est un débat que nous aurons avec les Américains, voir comment au fond le retour des Etats-Unis au JCPOA se paie de geste vérifiables de la part des Iraniens", a souligné l'Elysée.
Mais la France et la nouvelle administration américaine sur la même longueur d'ondes, a insisté Paris. "Nous sommes au clair sur ce qu'il faut faire et la manière dont il faut le faire", a relevé la présidence française.
"Les Russes et les Chinois ne sont pas forcément disposés à jouer immédiatement le jeu des Américains parce qu'ils ont changé de président", a-t-elle également noté.
"Il y une position iranienne qui consiste à dire que +si on en est là, c'est la faute des Etats-Unis+ et que l'Iran au fond n'a rien à donner, il suffit que les Etats-Unis lèvent les sanctions et reviennent au JCPOA pour qu'on puisse parler de la suite", a pointé l'Elysée.
"En première instance, c'est ce que disent grosso modo les Russes et les Chinois. Ce n'est pas ce que nous disons et ce n'est pas ce que disent les Américains", a martelé l'Elysée.
vl/fz/thm
Nucléaire: l'Iran doit "respecter" l'accord s'il veut voir les Etats-Unis y revenir (présidence française) #
L'Iran doit cesser toute "provocation" et revenir au "respect" de ses propres engagements s'il veut voir les Etats-Unis réintégrer l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mardi la présidence française.
"S'ils sont sérieux sur les négociations et s'ils veulent obtenir un réengagement de l'ensemble des parties prenantes au JCPOA, d'abord il faut qu'il s'abstiennent d'autres provocations et deuxièmement qu'ils respectent ce qu'ils ne respectent plus, c'est-à-dire leurs obligations", a souligné un conseiller de l'Elysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française (APDF).
vl/fz/sg
Le RN prend la défense de Génération identitaire #
Le numéro 2 du Rassemblement national, Jordan Bardella, a pris indirectement la défense du groupe d'extrême droite radicale Génération identitaire, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a envisagé mardi pour la première fois la dissolution.
M. Darmanin a demandé à ses services "de réunir les éléments qui permettraient (...) de proposer la dissolution de GI", se disant "scandalisé" par leur récente opération anti-migrants dans les Pyrénées, après une action similaire dans les Alpes au printemps 2018.
"Et cette association qui promeut l'illégalité et défie l'Etat, on la dissout quand Gérald Darmanin ?", a rétorqué Jordan Bardella sur Twitter en citant l'association pro-migrants Utopia 56.
Le vice-président du RN a aussi demandé, dans deux autres tweets, "quand" le ministre allait dissoudre trois fédérations qui ont refusé de signer la "charte des principes" de l'islam de France --réaffirmant la "compatibilité" de l'exercice du culte musulman avec les valeurs de la République--, ainsi que le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui va contester sa dissolution devant le Conseil d'Etat.
M. Darmanin "veut la dissolution de #GenerationIdentitaire ! Et la LDNA (Ligue de défense noire africaine, NDLR) qui qualifiait il y a peu les militaires Français morts au Mali de +terroristes+ vous comptez la dissoudre ? Ou bien vous faites juste de la communication politique ?", a tweeté un autre membre de la direction du RN, le maire de Fréjus David Rachline.
La présidente du RN Marine Le Pen avait, le 1er mai 2018, rendu "hommage" aux actions antimigrants menées dans les Alpes par GI, saluant une "belle opération de communication".
Pour le spécialiste de l'extrême droite, Jean-Yves Camus, "les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN" car la "dédiabolisation" du parti "passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité" comme dans les années 80 et 90.
Et les jeunes identitaires sont à terme un "vivier de recrutement" pour le RN, selon l'expert, à l'instar de l'ancien responsable des Identitaires (dont GI est la branche jeunesse) Philippe Vardon, entré en 2018 au Bureau national du RN (direction élargie), ou de l'ancien cadre de GI, Damien Rieu, devenu en 2019 assistant parlementaire du principal conseiller de Marine Le Pen, l'eurodéputé Philippe Olivier.
are/cs/nm
France: le gouvernement étudie la dissolution d'un groupuscule anti-migrants #
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants du groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire (GI), actif dans les Alpes et les Pyrénées, et envisage sa dissolution.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution", a déclaré le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (sud-ouest) et l'Espagne.
C'est la première fois que M. Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution. Ces dernières semaines, son ministère avait obtenu la dissolution d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
Plusieurs élus du sud-ouest, dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, avaient demandé la semaine dernière au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après une action coup de poing dans les Pyrénées.
Mardi dernier, une trentaine de militants de GI "dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+" se sont installées au Col du Portillon, et ont utilisé un drone pour surveiller la frontière.
Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
"II y a déjà beaucoup d'études qui ont été lancées pour nous dissoudre mais on n'a rien à nous reprocher, la justice approuve toutes nos actions", a réagi auprès de l'AFP Clément Gandelin dit "Galant", président de Génération identitaire (GI), association créée en 2012 qui revendique quelque 2.800 adhérents.
"Gérald Darmanin n'arrivera pas à nous dissoudre facilement. On n'a jamais été condamné", a-t-il assuré.
Le groupuscule, qui dénonce "l'immigration-invasion" et fustige la société multiculturelle, a fait également parler de lui dans les Alpes, en multipliant les démonstrations d'hostilité aux migrants à la frontière franco-italienne. Ils avaient notamment organisé en 2018 des patrouilles de nuit et le déploiement d'une chaine humaine sous la bannière "Défend Europe".
Mais en décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres ont été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, qui a estimé notamment que la chaîne humaine était une action "purement de progagande politique".
En 2019, les dissolutions de plusieurs groupuscules d'ultradroite, dont Bastion social, Blood and Honour et Combat 18, ont été prononcées à la demande d'Emmanuel Macron, mais celle de Génération identitaire apparaît plus difficile à matérialiser.
"Ils sont plus malins que les autres, essaient autant que possible de ne pas franchir les lignes jaunes, mais poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin", souligne à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
alh/jt/cf/ial/
Darmanin envisage pour la première fois la dissolution de Génération identitaire #
La dissolution de Génération identitaire, réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques, a été évoquée pour la première fois mardi par Gérald Darmanin, "scandalisé" par la récente opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées.
"J'ai demandé aux services du ministère de l'Intérieur de réunir les éléments qui permettraient (...) de proposer la dissolution de Génération identitaire", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution", a ajouté M. Darmanin, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
Une trentaine de leurs militants dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+ s'étaient installées au Col du Portillon, certains partis en randonnée et utilisant un drone pour surveiller la frontière.
Le ministère agira "évidemment dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse consacrée à l'activité des forces de l'ordre.
Le dossier a été confié au Service central du renseignement territorial (SCRT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé à l'AFP son entourage.
C'est la première fois que Gérald Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution.
Ces dernières semaines, son ministère s'était davantage focalisé sur l'islamisme et avait obtenu la dissolution d'associations soupçonnées d'être proches de cette mouvance (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
"II y a déjà beaucoup d'études qui ont été lancées pour nous dissoudre mais on n'a rien à nous reprocher, la justice approuve toutes nos actions", a réagi auprès de l'AFP Clément Gandelin dit "Galant", président de Génération identitaire (GI), association créée en 2012 qui revendique quelque 2.800 adhérents.
"Gérald Darmanin n'arrivera pas à nous dissoudre facilement. On n'a jamais été condamné", a-t-il assuré.
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour des précédentes opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
En 2019, les dissolutions de plusieurs groupuscules d'ultradroite, dont Bastion social, Blood and Honour et Combat 18, ont été prononcées à la demande d'Emmanuel Macron, mais celle de Génération identitaire apparaît plus difficile à matérialiser.
"Ils sont plus malins que les autres, essaient autant que possible de ne pas franchir les lignes jaunes, mais poussent le bouchon à chaque fois un peu plus loin", souligne à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
Les actions du groupuscule pourraient relever, selon le code de la sécurité intérieure (CSI), de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine".
Le CSI prévoit également la dissolution d'associations "présentant, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées".
"La difficulté est juridique. Il faut matérialiser les éléments constitutifs du CSI. Génération Identitaire fait bien attention à ne pas tomber dedans dans toute sa production littéraire, sur le net ou ailleurs", explique à l'AFP une source sécuritaire.
En 2012, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait déjà déclaré que la dissolution de Génération Identitaire était "étudiée", mais ne l'a jamais présentée en Conseil des ministres.
Plusieurs cadres du Rassemblement national, qui avaient récemment pris leurs distances avec le groupuscule, ont indirectement pris sa défense mardi.
"De nombreuses mosquées radicales signalées en France, mais pour Darmanin c'est Génération identitaire qu'il faut dissoudre ! Le sens des priorités dangereuses de ce gouvernement me choquera toujours...", a tweeté l'eurodéputé RN Gilbert Collard.
Le vice-président du parti Jordan Bardella a lui réagi en demandant la dissolution de l'association pro-migrants Utopia 56, "qui promeut l'illégalité et défie l'Etat".
Le siège de Génération identitaire est installé à Lyon mais l'association dispose également d'une section historique à Paris et d'antennes à Dijon, Aix-en-Provence, Montpellier et en Normandie.
are-ag-alh/jt/nm
France: le gouvernement étudie la dissolution d'un groupuscule anti-migrants #
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants du groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire (GI), actif dans les Alpes et les Pyrénées, et envisage sa dissolution.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution", a déclaré le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (sud-ouest) et l'Espagne.
C'est la première fois que M. Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution. Ces dernières semaines, son ministère avait obtenu la dissolution d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
Plusieurs élus du sud-ouest, dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, avaient demandé la semaine dernière au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après une action coup de poing dans les Pyrénées.
Mardi dernier, une trentaine de militants de GI "dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+" se sont installées au Col du Portillon, et ont utilisé un drone pour surveiller la frontière.
Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
Le groupuscule, qui dénonce "l'immigration-invasion" et fustige la société multiculturelle, a fait également parler de lui dans les Alpes, en multipliant les démonstrations d'hostilité aux migrants à la frontière franco-italienne. Ils avaient notamment organisé en 2018 des patrouilles de nuit et le déploiement d'une chaine humaine sous la bannière "Défend Europe".
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres ont été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour ces opérations en estimant notamment que la chaîne humaine était une action "purement de progagande politique".
alh/jt/cf/ial/
"Scandalisé" par Génération identitaire, Darmanin met à l'étude sa dissolution #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants de Génération identitaire (GI) dans les Alpes et les Pyrénées et a annoncé avoir demandé à ses services de réunir les éléments permettant de dissoudre le groupuscule d'extrême droite.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution", a déclaré le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
Le ministère agira "évidemment dans le cadre des lois et des règlements de la République en proposant notamment, une fois que ces éléments seront réunis, le contradictoire dû à chaque association", a ajouté Gérald Darmanin à Paris lors de la conférence de presse mensuelle sur l'activité des forces de l'ordre.
C'est la première fois que M. Darmanin condamne publiquement les agissements de ce groupuscule et évoque la possibilité de sa dissolution. Ces dernières semaines, son ministère avait obtenu celle d'associations soupçonnées d'accointances avec l'islamisme (CCIF, BarakaCity, collectif Cheikh Yassine).
Plusieurs élus d'Occitanie dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, avaient demandé la semaine dernière au ministère de l'Intérieur la dissolution de "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux" après leur action coup de poing dans les Pyrénées.
Mardi dernier, une trentaine de militants de GI "dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+" se sont installés au Col du Portillon, certains sont "partis en randonnée" et utilisant "un drone" pour surveiller la frontière.
Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne entendait lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".
En décembre, Génération identitaire et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble pour des précédentes opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.
alh/jt/shu
"Scandalisé" par Génération identitaire, Darmanin met à l'étude sa dissolution #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit mardi "scandalisé" par les opérations anti-migrants de Génération identitaire dans les Alpes et les Pyrénées et a annoncé avoir demandé à ses services de réunir les éléments permettant de dissoudre le groupuscule d'extrême droite.
"Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution", a déclaré le ministre, "scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire", qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.
alh/jt/shu
Tarn-et-Garonne: démantèlement d'une filière de travailleurs agricoles marocains #
Une importante filière de saisonniers marocains travaillant dans des exploitations agricoles dans toute la France a été démantelée dans le Tarn-et-Garonne et cinq personnes mises en examen, dont une placée en détention provisoire, a-t-on appris lundi auprès de la Police aux frontières de Toulouse.
Les personnes poursuivies sont des Français d'origine marocaine et des Marocains basés à Montauban qui ont fait travailler illégalement environ 250 personnes, exclusivement des ressortissants marocains, a ajouté cette source.
En deux ans d'activité, leurs sociétés ont généré un chiffre d'affaires d'1,6 million d'euros mais officiellement ces sociétés n'avaient aucun chiffre d'affaires, selon la PAF.
Lors des interpellations le 19 janvier dans le Tarn-et-Garonne, 23.000 euros en liquide ont été saisis, 30.000 euros sur des comptes bancaires ainsi que des véhicules.
Les suspects étaient prestataires de mains d'oeuvre agricole mais ne déclaraient pas leurs activités. Ils ont fait entrer illégalement en France plusieurs dizaines de personnes et en ont utilisés d'autres qui s'y trouvaient déjà mais en situation irrégulière.
Ces sociétés créées avec des prête-noms faisaient de la prestation de services agricoles pour des exploitants ayant besoin de main d'oeuvre pour des tâches spécifiques comme le ramassage de fruits ou la taille de vignes. Les saisonniers étaient employés sous des identités différentes dans plusieurs exploitations.
Les suspects géraient la filière depuis Montauban et avaient créé plusieurs sociétés dans différents départements pour éviter d'attirer l'attention et ensuite démarchaient des exploitants agricoles.
"Les exploitants avaient l'impression de faire appel à une société classique car ils avaient des documents qui donnaient l'apparence de la légalité. Ils y allaient les yeux fermés et payaient les sociétés prestataires", selon un responsable de la PAF.
L'information judiciaire avait été ouverte en juin à Montauban pour notamment aide à séjour irrégulier en bande organisée, travail dissimulé et emploi d'étrangers sans titre en bande organisée, faux et usage de faux ainsi que blanchiment aggravé.
L'enquête avait été confiée à la PAF de Haute-Garonne et au Groupe interministériel de recherches (GIR) de Toulouse.
cpy/ap/rhl
France : démantèlement d'une filière de travailleurs agricoles marocains #
Une importante filière de saisonniers marocains travaillant dans des exploitations agricoles dans toute la France a été démantelée dans le Sud-Ouest du pays et cinq personnes inculpées, dont une placée en détention provisoire, a-t-on appris lundi auprès de la Police aux frontières.
Les personnes poursuivies sont des Français d'origine marocaine et des Marocains basés à Montauban (Sud-Ouest) qui ont fait travailler illégalement environ 250 personnes, exclusivement des ressortissants marocains, a ajouté cette source.
En deux ans d'activité, leurs sociétés ont généré un chiffre d'affaires d'1,6 million d'euros mais officiellement ces sociétés n'avaient aucun chiffre d'affaires, selon la PAF.
Lors des interpellations le 19 janvier dans le Tarn-et-Garonne, 23.000 euros en liquide ont été saisis, 30.000 euros sur des comptes bancaires ainsi que des véhicules.
Les suspects étaient prestataires de mains d'oeuvre agricole mais ne déclaraient pas leurs activités. Ils ont fait entrer illégalement en France plusieurs dizaines de personnes et en ont utilisés d'autres qui s'y trouvaient déjà mais en situation irrégulière.
Ces sociétés créées avec des prête-noms faisaient de la prestation de services agricoles pour des exploitants ayant besoin de main d'oeuvre pour des tâches spécifiques comme le ramassage de fruits ou la taille de vignes. Les saisonniers étaient employés sous des identités différentes dans plusieurs exploitations.
"Les exploitants avaient l'impression de faire appel à une société classique car ils avaient des documents qui donnaient l'apparence de la légalité", selon un responsable de la PAF.
cpy/ap/mm
Plaque en hommage au couple Audin vandalisée : un "acte indigne", selon l'Elysée #
L'Elysée a qualifié d'"indigne" l'acte de vandalisme commis lundi sur la plaque en hommage au couple de militants communistes Josette et Maurice Audin à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), a indiqué la présidence à l'AFP.
"Ces actes sont lâches et indignes et n'ont pas de place dans notre République", a condamné l'Elysée.
La plaque en bois portant les noms de Josette et Maurice Audin, qui fut torturé et tué par des soldats français en 1957 en Algérie, ainsi que des éléments de biographie, a été dévissée et remplacée par l'inscription "OAS", l'organisation armée clandestine des ultras de l'Algérie française, a-t-on appris lundi auprès de la municipalité.
Sur un panneau en bois jouxtant la plaque, le nom du couple a été rayé au feutre noir, peut-on voir sur une photo que la municipalité a transmise à l'AFP.
"C'est scandaleux, nous allons porter plainte", a déclaré à l'AFP le maire de Bagnolet (PS) Tony Di Martino qui a indiqué qu'une équipe était sur place lundi matin pour réparer la plaque et effacer les inscriptions.
"A Bagnolet, des nostalgiques des criminels de l'OAS ont souillé le panneau (...). Honte à ces haineux anonymes pour lesquels la guerre d'Algérie n'est jamais finie", a tweeté le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.
Josette Audin, militante communiste et anticolonialiste, vivait à quelques mètres du parc qui a été rebaptisé six mois après son décès en février 2019 en sa mémoire. En septembre 2018, Emmanuel Macron lui avait rendu visite pour reconnaître officiellement que le meurtre de son mari avait été "rendu possible" par le "système institué alors en Algérie par la France".
Cette vandalisation intervient quelques jours après la publication d'un rapport de l'historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie.
we-leb/jk/bat