Une centaine de migrants secourus au large de la Libye par SOS Méditerranée #
L'équipe de l'Ocean Viking, navire-ambulance de SOS Méditerranée, a secouru samedi 106 personnes dont des mineurs au large de la Libye, a annoncé l'ONG française qui effectue sa 2e mission de l'hiver.
L'opération de secours s'est déroulée samedi en fin de matinée à 34 milles nautiques (63 kilomètres) des côtes libyennes auprès d'une "embarcation pneumatique en détresse", a twitté l'association, dont le siège est à Marseille (sud de la France).
Dans le détail, s'y trouvaient 31 hommes, 8 femmes, 67 mineurs dont 51 indiquant être non-accompagnés, a précisé une responsable à l'AFP ajoutant qu'une femme est tombée inconsciente pendant l'opération.
Jeudi, l'Ocean Viking avait déjà secouru 10 personnes dont trois enfants et un bébé qui vomissaient constamment, souffrant visiblement de déshydratation. Ils sont désormais hors de danger, a précisé la responsable.
Lors de sa première mission de l'hiver en janvier-février, l'Ocean Viking avait sauvé quelque 800 personnes.
Il y a actuellement deux navires de secours en opération, l'ONG espagnole Open Arms ayant indiqué jeudi sur Twitter être en route pour "la frontière la plus mortelle du globe".
Les candidats à l'exil de l'Afrique partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Les navires des ONG, tels l'Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs. L'Union européenne s'est divisée sur la manière de gérer le problème depuis que la crise des migrants clandestins a débuté en 2015.
Début mars, le Conseil de l'Europe avait vilipendé le "manque de volonté des États européens" à établir des politiques de protection des migrants traversant la Méditerranée, causant la perte de "milliers de vies humaines".
san/abx
Le groupe Etat islamique: même sans califat, des ambitions intactes #
C'était en mars 2019: les forces kurdes annonçaient la fin du "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique. Deux ans plus tard, l'organisation jihadiste la plus brutale de l'histoire moderne reste aussi active que dangereuse, sans doute pour longtemps.
Même s'il ne contrôle plus, comme à son apogée, un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni à cheval entre Irak et Syrie, l'EI conserve une terrible capacité de nuisance.
"Pour l'instant, il se terre, mais avec pour projet de maintenir son insurrection en Irak et Syrie ainsi qu'une présence cyber planétaire tout en conservant une structure cellulaire qui lui permet de commettre des attentats terroristes", déclarait en février le chef du Commandement central américain, le général Kenneth McKenzie.
Peu après, la France réclamait une réunion de la coalition internationale, sous commandement américain, arguant d'une "forte résurgence de Daech", l'acronyme arabe du groupe.
L'inquiétude n'est pas infondée. Entre la chute de Baghouz (Est syrien) le 23 mars 2019 et fin février 2021, l'EI a revendiqué 5.665 opérations militaires dans 30 pays soit huit par jour, selon un analyste spécialiste de l'EI qui requiert l'anonymat et publie ses recherches sur le compte Twitter Mister_Q.
L'étau continue d'étrangler l'Irak et la Syrie, comme en témoigne l'attentat-suicide qui a fait plus de 30 morts à Bagdad en janvier. Mais au delà du Levant, où l'EI a bâti sa macabre notoriété avec des vidéos de crucifixion, des détenus égorgés en combinaison orange et des prisonniers brûlés vifs dans des cages, le groupe est présent depuis le Mozambique jusqu'en Egypte et du Mali au Sri Lanka en passant par le Caucase et l'Asie du Sud-Est.
Après la mort dans un assaut américain de son chef Abou Bakr al-Baghdadi fin 2019, Amir Mohammed al-Mawla lui a succédé dans la plus grande discrétion. Ses objectifs sont inconnus mais la puissance de son réseau incontestable.
"L'EI maintient un tempo constant", constate Charles Lister, directeur du programme anti-terrorisme au Middle East Institute. "La décision, prise il y a des années, de se cacher et de décentraliser commandement et contrôle reste en vigueur".
Quelle que soit la zone géographique, les franchises de l'EI appliquent une stratégie constante, constate "Mr. Q" : "d'abord exploiter l'instabilité de l'Etat en pilonnant les forces armées dans une sorte de guerre d'usure, ensuite forcer les ennemis du groupe à fuir le territoire et se positionner en garant de la sécurité de la population", résume-t-il pour l'AFP.
La troisième phase, le califat, ne vient qu'après. Mais l'EI a-t-il réellement besoin d'administrer une région et de battre monnaie ? "Dans l'esprit de ses membres, le califat existe encore aujourd'hui", répond Charles Lister. "L'idée selon laquelle il a été aboli relève d'une conception occidentale, étrangère au groupe lui même".
Tore Hamming, chercheur au Département des études de la guerre du King's College de Londres, constate que les fissures au sein de l'EI, espérées fin 2019, n'ont pas prospéré. "Je ne pense pas que le groupe soit d'accord avec l'idée que le califat a pris fin", explique-t-il à l'AFP. "Après tout, leur chef est toujours appelé calife", fait-il valoir, décrivant la "fascinante" capacité d'adaptation de la centrale jihadiste.
D'autant que l'EI opère progressivement une sorte de mue géographique, déplaçant son épicentre notamment vers l'Afrique de l'Ouest. La région du lac Tchad est aujourd'hui l'une des plus actives du groupe à l'échelle mondiale. "Il sera intéressant de regarder si ce déplacement se traduit jusque dans l'organisation formelle du pouvoir" central, relève Tore Hamming.
Mais pour l'heure, la direction est encore au Levant, où la coalition internationale a souffert de la pandémie de Covid-19 et de la volonté de l'administration Trump de réduire les troupes américaines au Moyen-Orient.
Il est trop tôt pour connaître les projets du président Joe Biden, mais Washington veut voir ses "partenaires locaux monter en puissance pour poursuivre le combat contre l'EI dans leurs zones respectives et sans assistance extérieure", explique le général McKenzie.
Le drapeau noir, ajoute-t-il, a d'autant moins fini de flotter que son idéologie perdure. Rien que dans le camp de prisonniers d'Al-Hol, dans la zone syrienne tenue par les rebelles kurdes, vivent selon l'officier américain 62.000 personnes dont les deux-tiers ont moins de 18 ans, la moitié moins de 12 ans. Une jeunesse élevée dans la misère, la violence quotidienne, le fanatisme religieux et la haine de l'Occident.
"Le risque à long terme, c'est l'endoctrinement systémique de cette population", craint-il, décrivant un risque "générationnel" sous forme de bombe à retardement. "Ne pas régler cela signifie que l'EI ne sera jamais réellement battu", estime-t-il. "Ce n'est pas en l'ignorant qu'il va disparaître".
dla/fz/at
Un homme condamné à 8 ans de prison pour le viol d'une prostituée trans sans papier #
Un homme a été condamné jeudi soir par la cour d'assises de Paris à huit ans de prison pour le viol d'une prostituée transgenre en situation irrégulière au Bois de Boulogne en 2018.
Cet homme de 28 ans a été reconnu coupable de "viol commis sous la menace d'une arme", pour lequel il encourait 20 ans de réclusion, "vol" et "récidive de recours à la prostitution". Dès l'ouverture du procès mardi, il a reconnu avoir violé Cristina T., une Péruvienne de 39 ans, sous la menace d'un couteau.
La cour a également prononcé une peine de suivi socio-judiciaire de cinq ans, avec notamment l'obligation d'exercer une activité professionnelle ou de suivre une formation à sa sortie de prison.
"Je suis très heureux que Cristina ait eu cette écoute sensible pendant ces trois jours de procès. Elle a été écoutée par la justice française", a réagi l'avocat de la partie civile Julien Fournier.
Le parquet avait requis une peine de neuf ans de prison. Cristina T. "a vécu un viol avec violence, le couteau sur la figure, avec la peur de mourir", a résumé l'avocat général Olivier Auferil lors de ses réquisitions. Si elle n'avait pas avant ces faits "une vie enviable", elle a depuis "une vie brisée".
Les faits se sont déroulés une nuit de novembre 2018. "Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", a-t-elle raconté mercredi à la cour, en larmes. L'accusé a ensuite brandi son couteau et lui a imposé une fellation et un rapport anal non protégés. Il lui a également volé 150 euros.
Chose rare pour une personne prostituée en situation irrégulière, Cristina a déposé plainte. L'enquête a pu avancer rapidement car elle avait mémorisé la plaque d'immatriculation de l'accusé.
"Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent des proies faciles, des cibles privilégiées pour les agresseurs sexuels. Pour certains clients, les prostituées sont une espèce de marchandise dont on peut disposer à sa guise", a déclaré l'avocat général. Les prostituées sans papier "évitent les contacts avec la police. Les prédateurs sexuels le savent".
Le magistrat a cependant souligné que l'accusé, détenu depuis novembre 2018, avait entamé "une prise en charge psychologique", et affiché "une prise de conscience" de la gravité de ses actes.
"Il n'a pas eu une vie facile", a-t-il relevé, évoquant son "traumatisme" après avoir fui, enfant, la guerre civile au Congo.
"Peut-on imaginer que quand à 5 ans on a eu peur pour sa vie, ça n'a aucune conséquence sur la suite?", a questionné l'avocat de la défense, Antoine Aussedat, lors des plaidoiries. Il a mis en avant "l'évolution" de l'accusé en détention, "sa maturation porteuse d'espoir".
Il est suivi par un psychologue une fois par semaine en détention. "J'avais enfoui de la violence en moi", a-t-il expliqué à la cour.
ctx/bow
France: lourde amende pour la chaîne CNews pour "incitation à la haine" anti-migrants #
Le régulateur français de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'informations du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence", pour des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour, habitué des saillies racistes.
Le groupe Canal+, maison-mère de CNews, a "déploré" une décision contrevenant "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" consacré à la question des migrants mineurs isolés, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste", alors même que le polémiste venait d'être condamné pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard", justifie le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans un communiqué. "La maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification".
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste, alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à la chaine d'info LCI pour sa retransmission intégrale du discours en direct.
Cette sanction pécuniaire est une première pour une chaîne d'informations en France.
ac-cgu/may/vk/dlm/mba
Eric Zemmour: retour sur plus de 10 ans de poursuites #
Polémiste assumé, Eric Zemmour s'est installé dans le paysage médiatique, désormais en tant que pilier de la chaîne d'info CNews, tout en accumulant les plaintes sur le terrain judiciaire.
En novembre 2008, Patrick Lozès, fondateur du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), porte plainte contre l'éditorialiste pour diffamation. En mai 2012, le parquet le déboute. La décision est confirmée en 2013 en appel.
En avril 2009, cette fois Eric Zemmour attaque pour menaces de crimes et injure publique le rappeur Youssoupha qui le traitait de "con" et appelait à le faire "taire" dans une de ses chansons.
En première instance en 2011, la justice donne raison à Eric Zemmour. Le rappeur et sa maison de disques EMI Musique France écopent d'amendes avec sursis et doivent verser au polémiste des dommages et intérêts.
Au final, le rappeur sera déclaré "non coupable" en 2012 par la cour d'appel de Paris.
En mars 2010, l'éditorialiste, qui officie alors au Figaro et RTL, affirme sur Canal+ dans une émission de Thierry Ardisson que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait". Le même jour, il renchérit sur France Ô estimant que les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs.
Poursuivi par plusieurs associations antiracistes, il est condamné à 2.000 euros d'amende avec sursis pour provocation à la haine raciale.
En 2014, Eric Zemmour cumule deux affaires pour incitation ou provocation à la haine.
La première découle d'une chronique diffusée sur RTL en mai dans laquelle il évoque "les bandes" d'étrangers "qui dévalisent, violentent ou dépouillent". S'ensuit une plainte pour "incitation à la haine raciale" et "diffamation raciale". En septembre 2015, il est relaxé par le tribunal correctionnel de Paris.
Décembre 2014, Eric Zemmour replonge dans la controverse après une interview au Corriere della Sera dans laquelle il déclare que les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran", qu'ils "vivent entre eux, dans les banlieues" et que "les Français ont été obligés de les quitter".
Face au tollé, la chaîne d'information ITélé (devenue CNews en 2017) met fin à son contrat quelques jours plus tard. En février, Zemmour contre-attaque et poursuit la chaîne pour rupture "brutale et abusive" de son contrat. Sur le terrain judiciaire, il finit par être relaxé.
En 2016, sur le plateau de "C à vous" (France 5), l'auteur du "Destin français" estime qu'il faut donner aux musulmans "le choix entre l'islam et la France" et que la France vit "depuis 30 ans une invasion", avec dans certaines banlieues une "lutte pour islamiser un territoire".
Ces propos entraîneront une condamnation définitive pour provocation à la haine religieuse, en septembre 2019, à 3.000 euros d'amende. Reprochant à la France de violer sa liberté d'expression, le polémiste a saisi en décembre 2019 la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
En 2018, Eric Zemmour qualifie le prénom de la chroniqueuse Hapsatou Sy d'"insulte à la France" qui lui répond par une plainte pour "injure raciste".
En septembre 2019, il prononce une violente diatribe sur l'islam et l'immigration lors d'un rassemblement politique à Paris. Il est condamné un an plus tard à 10.000 euros d'amende pour injure et provocation à la haine.
Fin septembre 2020, Eric Zemmour dérape sur CNews sur les migrants mineurs isolés qu'il traite de "voleurs", "assassins" et "violeurs". De multiples plaintes sont déposées par des départements notamment. Une enquête est ouverte par le parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste.
Début février, le chroniqueur a été relaxé par le tribunal de Paris où il était jugé pour "contestation de crime contre l'humanité" après avoir soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" les Juifs français.
Peu après, le journaliste Taha Bouhafs poursuit l'éditorialiste pour "injure publique" après s'être fait qualifié de "militant islamiste" sur CNews en novembre dernier.
cgu-ac/may/bow
Viol d'une prostituée trans sans papier: 9 ans de prison requis contre l'accusé #
Une peine de neuf ans de prison a été requise jeudi contre un homme jugé devant la cour d'assises de Paris pour le viol d'une prostituée transgenre en situation irrégulière au Bois de Boulogne en 2018.
Cristina T., une Péruvienne de 39 ans, "a vécu un viol avec violence, le couteau sur la figure, avec la peur de mourir", a résumé l'avocat général Olivier Auferil. Si elle n'avait pas avant ces faits "une vie enviable", elle a depuis "une vie brisée".
L'accusé, un homme de 28 ans, est jugé pour "viol commis sous la menace d'une arme", peine pour laquelle il encourt 20 ans de réclusion, "vol", "récidive de recours à la prostitution". Dès l'ouverture du procès mardi, il a reconnu avoir violé Cristina, sous la menace d'un couteau.
Cette femme transgenre se prostituait au Bois de Boulogne. Les faits se sont déroulées une nuit de novembre 2018. "Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", a-t-elle raconté mercredi à la cour, en larmes. L'accusé a ensuite brandi son couteau et lui a imposé une fellation et un rapport anal non protégés.
Chose rare pour une personne prostituée en situation irrégulière, Cristina a déposé plainte. L'enquête a pu avancer rapidement car elle avait mémorisé la plaque d'immatriculation de l'accusé.
"Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent des proies faciles, des cibles privilégiées pour les agresseurs sexuels. Pour certains clients, les prostituées sont une espèce de marchandise dont on peut disposer à sa guise", a déclaré l'avocat général. Les prostituées sans papier "évitent les contacts avec la police. Les prédateurs sexuels le savent".
Le magistrat a cependant souligné que l'accusé, détenu depuis novembre 2018, avait entamé "une prise en charge psychologique", et affiché "une prise de conscience" de la gravité de ses actes.
"Il n'a pas eu une vie facile", a-t-il relevé, évoquant son "traumatisme" après avoir fui, enfant, la guerre civile au Congo.
"Peut-on imaginer que quand à 5 ans on a eu peur pour sa vie, ça n'a aucune conséquence sur la suite?", a questionné son avocat, Antoine Aussedat. Il a mis en avant "l'évolution" de l'accusé en détention, "sa maturation porteuse d'espoir".
L'accusé est suivi par un psychologue une fois par semaine en détention. "J'avais enfoui de la violence en moi", a-t-il expliqué à la cour.
Le verdict doit être rendu jeudi soir.
ctx/els/swi
Une amende de 200.000 euros pour CNews après des propos d'Eric Zemmour #
Carton rouge inédit pour une chaîne d'info: le CSA a sanctionné jeudi CNews d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos de son polémiste vedette Eric Zemmour, sur les migrants mineurs isolés.
Le Groupe Canal+, maison-mère de CNews, a dans la foulée "déploré" une décision contrevenant selon lui "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info", consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste"... peu après une condamnation du polémiste pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard" encourageant "des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée (...) en plateau", relève en outre l'instance dans sa décision datée du 17 mars.
Le Conseil estime que "la maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification", comme l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis du 22 octobre 2020, précise le communiqué.
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", tranche le régulateur, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de son pilier Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie, toujours dans "Face à l'info", émission animée par la journaliste Christine Kelly, ancienne conseillère du CSA.
Le comité d'éthique du groupe Canal+ avait de son côté recommandé à CNews de pré-enregistrer l'émission pour la diffuser avec un différé même léger, afin d'empêcher les dérapages en direct. Une mesure retenue par la chaîne, mais qui s'est révélée inefficace en septembre dernier.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à LCI pour sa retransmission intégrale en direct.
Depuis, les plaintes se sont multipliées à l'encontre de la chaîne d'info et du polémiste qui a dopé ses audiences, "Face à l'info" réunissant en moyenne 700.000 téléspectateurs.
Ces scandales à répétition n'empêchent pas une frange de l'extrême droite identitaire d'imaginer Eric Zemmour en potentiel candidat à l'élection présidentielle.
Le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a quant à lui déploré jeudi la sanction "très choquante" du CSA : "une amende administrative en matière de liberté d'expression, ça n'a jamais existé en France", a-t-il tweeté.
Cette sanction pécunière du CSA est une première pour une chaîne d'info mais pas pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, sanctionnant notamment en 2017 un canular jugé homophobe d'une amende de 3 millions d'euros.
Une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste" avait elle été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac-cgu/may/vk
Une amende de 200.000 euros pour CNews après des propos d'Eric Zemmour #
Carton rouge inédit pour une chaîne d'info: le CSA a sanctionné jeudi CNews d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos de son polémiste vedette Eric Zemmour, sur les migrants mineurs isolés.
Le Groupe Canal+, maison-mère de CNews, a dans la foulée "déploré" une décision contrevenant selon lui "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info", consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris le 1er octobre pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste" ... alors qu'il venait de se voir infliger six jours auparavant d'une amende de 10.000 euros pour des motifs similaires.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard" encourageant "des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée (...) en plateau", relève en outre l'instance dans sa décision datée du 17 mars.
Le Conseil estime que "la maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification", comme l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis du 22 octobre 2020, précise le communiqué.
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", tranche le régulateur, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de son pilier Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie, toujours dans "Face à l'info", émission animée par la journaliste Christine Kelly, ancienne conseillère du CSA.
Le comité d'éthique du groupe Canal+ avait de son côté recommandé à CNews de pré-enregistrer l'émission pour la diffuser avec un différé même léger, afin d'empêcher les dérapages en direct. Une mesure retenue par la chaîne, mais qui s'est révélée inefficace en septembre dernier.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à LCI, qui l'avait intégralement retransmis en direct.
Depuis, les plaintes se sont multipliées à l'encontre du polémiste et de la chaîne d'info, qui a vu ses audiences bondir, particulièrement sur la case horaire occupée par "Face à l'info" (700.000 téléspectateurs en moyenne).
Ces scandales à répétition n'empêchent pas une frange de l'extrême droite identitaire d'imaginer Eric Zemmour en potentiel candidat à l'élection présidentielle.
Cette sanction financière du CSA est une première pour une chaîne d'info mais pas pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, sanctionnant notamment en 2017 un canular jugé homophobe d'une amende de 3 millions d'euros.
Une autre sanction, une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste", avait été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac-cgu/may/vk
Nucléaire: l'Iran doit cesser de détériorer la situation (Macron) #
L'Iran doit cesser d'accroître la pression en multipliant les violations de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron.
"L'Iran doit cesser de détériorer une situation nucléaire des plus graves par l'accumulation des violations des accords de Vienne", a-t-il déclaré à la presse en compagnie de Reuven Rivlin, le président d'Israël.
L'Iran "doit faire les gestes attendus et se comporter de manière responsable", a-t-il ajouté, plaidant pour une résurrection de l'accord de 2015 contrôlant les activités nucléaires iraniennes, mais en y ajoutant le contrôle de "l'activité balistique de l'Iran dans la région", ce à quoi Téhéran est catégoriquement opposé.
L'accord signé par l'Iran à Vienne en 2015 avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni) ainsi que l'UE, et auquel était opposé Israël, vise à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, avec de strictes limites à son programme nucléaire censé demeurer exclusivement civil et pacifique. La communauté internationale avait en échange levé ses sanctions économiques contre l'Iran
Sous l'administration de Donald Trump, les Etats-Unis ont quitté l'accord en 2018 et lancé une campagne de "pression maximale" en rétablissant puis en intensifiant les sanctions américaines contre Téhéran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.
Depuis, Téhéran, qui nie avoir de telles intentions, a affirmé avoir repris ses activités d'enrichissement de l'uranium à hauteur de 20% et le nouveau président Joe Biden a ouvert la voie à des pourparlers pour un nouvel accord sur le nucléaire iranien, mais Téhéran et Washington exigent chacun l'un de l'autre de faire les premiers pas et la situation est bloquée.
leb-fz/cf/lpt
Nucléaire: l'Iran doit cesser de détériorer la situation (Macron) #
L'Iran doit cesser sa stratégie d'accroître la pression en multipliant les violations de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron.
"L'Iran doit cesser de détériorer une situation nucléaire des plus graves par l'accumulation des violations des accords de Vienne", a-t-il déclaré à la presse en compagnie de Reuven Rivlin, le président d'Israël.
leb-fz/dla/lpt
Le CSA inflige à CNews 200.000 euros d'amende pour les propos de Zemmour sur les migrants mineurs #
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.
Cette sanction financière est une première à l'encontre d'une chaîne d'information, a précisé le CSA à l'AFP.
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Une sortie qui avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste", peu après une condamnation du polémiste pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Par ailleurs, le Conseil a estimé que la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification, ainsi que l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis rendu le 22 octobre 2020", ajoute l'autorité audiovisuelle.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", estime le CSA, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de sa vedette Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie.
La sanction de jeudi n'est pas une première pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, avec notamment une amende de 3 millions d'euros en 2017 pour un canular jugé homophobe.
Une autre sanction, une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste", avait été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac/cgu/may/nm
CNews: 200.000 euros d'amende pour les propos de Zemmour sur les migrants mineurs (CSA) #
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" dédié à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
ac/cgu/may/swi
Le G7 ne reconnaîtra pas "l'occupation" de la Crimée par la Russie (communiqué) #
Le G7 ne reconnaîtra pas "les tentatives de la Russie visant à légitimer (l')occupation" de la Crimée, a-t-il déclaré jeudi dans un communiqué, dans un climat de tension accrue avec Moscou.
"Nous dénonçons sans équivoque l'occupation temporaire de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Russie", assurent les sept pays les plus riches du monde quasiment sept ans jours pour jour après le début du conflit. "Nous ne reconnaissons pas, et ne reconnaîtrons pas les tentatives de la Russie visant à légitimer cette occupation".
Cette déclaration rejoint les propos du président américain Joe Biden lequel avait affirmé fin février qu'il n'accepterait "jamais" l'annexion par la Russie de la péninsule de Crimée en Ukraine.
Signe de la volonté de la nouvelle administration américaine de s'opposer plus fermement à la Russie: M. Biden a qualifié mercredi le président russe Vladimir Poutine de "tueur", provoquant la colère de Moscou.
Le conflit entre les combattants soutenus par la Russie et les troupes ukrainiennes a fait plus de 13.000 morts depuis 2014, quand la Russie a annexé la Crimée et que des forces pro-russes dans l'Est de l'Ukraine se sont rebellées contre Kiev.
"Sept ans après l'annexion illégitime et illégale de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Russie, nous réaffirmons notre soutien inébranlable et notre attachement à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues", insistent les ministres des Affaires étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ainsi que le haut-représentant de l'Union européenne.
"En faisant usage de la force contre l'intégrité territoriale de l'Ukraine, la Russie a ouvertement violé le droit international et contrevenu à ces principes", ajoutent-ils.
Les signataires s'opposent "fermement à la poursuite de la déstabilisation de l'Ukraine par la Russie, et notamment aux actions que celle-ci mène dans certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk, au mépris des engagements qu'elle a pris dans le cadre des accords de Minsk".
"L'avènement de la paix passe par la mise en oeuvre totale des accords de Minsk. La Russie est partie au conflit en Ukraine orientale, et non médiatrice dans ce conflit", poursuivent-ils.
dla/fz/lch
Le G7 ne reconnaîtra pas "l'occupation" de la Crimée par la Russie (communiqué) #
Le G7 ne reconnaîtra pas "les tentatives de la Russie visant à légitimer (l')occupation" de la Crimée, a-t-il déclaré jeudi dans un communiqué dans un climat de tension accrue avec Moscou.
"Nous dénonçons sans équivoque l'occupation temporaire de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Russie", assurent les sept pays les plus riches du monde. "Nous ne reconnaissons pas, et ne reconnaîtrons pas les tentatives de la Russie visant à légitimer cette occupation".
dla/fz/pz
Grève de la faim, évasion: des Françaises détenues en Syrie "prêtes à tout" pour rentrer #
Des Françaises détenues en Syrie pour avoir vécu sous le groupe Etat islamique (EI), dont une en grève de la faim, se disent "prêtes à tout" pour "rentrer en France" et montrer qu'elles n'ont commis "aucun crime", dans des entretiens diffusés jeudi.
"Je suis prête à aller jusqu'au bout", déclare Estelle, 31 ans, interrogée sur place début mars par un journaliste de Radio France.
Elle fait partie de la dizaine de détenues françaises du camp de Roj (nord-est) en grève de la faim depuis plus de trois semaines pour réclamer d'être rapatriées en France avec leurs enfants.
"On a fait une erreur" en rejoignant l'EI, mais "on n'a aucune possibilité de se défendre", regrette cette femme originaire de la banlieue parisienne.
Détenue depuis plus de trois ans avec ses trois enfants de 5, 8 et 10 ans, elle assure, comme beaucoup de ces Françaises détenues, n'avoir participé à aucune activité criminelle sous l'EI.
"Si je dois être jugée, qu'on me juge. Mais comment voulez-vous qu'on prouve notre bonne foi si on ne nous écoute pas?"
Depuis deux semaines, elle "ne boit que de l'eau, et un café le matin", et a "perdu 4 kg". "C'est difficile", mais "on est déterminé à mettre nos vies en danger pour pouvoir rentrer et ramener nos enfants", dit-elle.
"La vie est très dure ici. On est en prison", mais "sans aucune visite" et avec à peine de quoi se nourrir, explique de son côté Saida, 33 ans, originaire de l'Hérault et venue en Syrie en 2015 pour rejoindre son futur mari, un Français rencontré sur internet.
"Je sais que les gens nous détestent, mais il y en a qui regrettent sincèrement" et "sont sorties" du carcan jihadiste, ajoute-t-elle, tout en admettant, comme Estelle, qu'une partie des Françaises détenues restent marquées par l'idéologie islamiste.
Elle ne comprend pas pourquoi la France refuse de les rapatrier et de les juger. "Je n'ai rien fait du tout, ils (les Français) le savent très bien", dit celle qui se dit "tout sauf radicale " et "ne porte pas le voile". "Ça me désole qu'on ait peur de nous. On nous met toutes dans le même panier".
Elle dit s'être déjà enfuie une fois du camp avant d'être rattrapée. "Si on vient pas me chercher, je vais me réenfuir".
Quelque 80 Françaises et 200 enfants sont détenus dans des camps du nord-est syrien. Leur éventuel retour en France inquiète dans l'opinion, mais leurs proches et avocats soulignent que seule la France pourra les juger équitablement et qu'on ne peut les laisser vivre enfermés dans ces conditions précaires et une région qui reste très instable.
Paris a jusqu'ici rapatrié des enfants au cas par cas (35, majoritairement des orphelins) mais estime que les adultes devraient être jugés sur place.
emd/aco/sp/fio
"Il est plus que temps" d'avoir un musée sur l'histoire de la colonisation, estime l'historien Pascal Blanchard #
La création d'un musée de l'histoire de la colonisation, préconisée dans un récent rapport parlementaire, "est une bonne première étape" qu'il faut désormais concrétiser pour briser définitivement "le dernier grand tabou du XXe siècle", estime l'historien Pascal Blanchard dans un entretien à l'AFP.
QUESTION : Cette proposition de musée, que vous appeliez de vos voeux, est-ce une bonne chose ?
REPONSE : C'est une très bonne première étape. Il est plus que temps d'avoir un musée de l'histoire de la colonisation, ça devient indéfendable d'être le dernier pays européen qui ne regarde pas son histoire coloniale en face. Mais si c'est pour faire seulement un musée itinérant ou bien un petit musée au fin fond d'une impasse pour dire +on l'a fait+, les députés peuvent passer à autre chose.
Ce qu'il faut, c'est un équivalent du Quai Branly, d'Orsay: si on veut vraiment tourner une page, il faut vraiment créer une page, ça ne peut pas être du bricolage parce que sinon vous laisserez les gens dans la frustration, voire dans une forme de ressentiment et ça produira exactement l'inverse de ce que l'on attend.
Il n'y a aucune raison que ce ne soit pas un véritable musée, on est en train de parler de 20 à 22 millions de Français ou d'étrangers sur le sol de France qui sont concernés par cette question.
Q : En quoi cette proposition des députés, que vous qualifiez d'inédite, peut aider à apaiser les débats sur ce sujet toujours très sensible soixante ans après la décolonisation ?
R : Quand l'histoire rentre au musée, quelque part elle arrête d'être dans la société civile, où les gens s'emparent sur le web de polémiques, et devient un sujet de savoir.
C'est maintenant qu'il faut le faire et si ça n'est pas fait ça va devenir un vrai schisme des mémoires, parce que les enfants, des deux côtés, vont chercher leur histoire sur le web et font du bricolage mémoriel et c'est une bombe à retardement.
C'est compliqué d'expliquer pourquoi la République a colonisé et c'est parce que c'est complexe que ça nécessite d'être posé, d'avoir un lieu de savoir et de connaissance, d'essayer d'expliquer pour éviter les anachronismes mais surtout de sortir des fantasmes, des nostalgies et des radicalismes.
L'idée du musée me paraît symboliquement forte, culturellement importante, en termes éducatifs on en a besoin et ça obligera à appréhender toutes les questions.
C'est un musée pour tous qui répond à une demande: les parents et grand-parents qui ont immigré en France n'ont pas beaucoup raconté cette histoire, elle était douloureuse, compliquée, mais la troisième génération veut comprendre, elle gratte le passé.
C'est de la responsabilité de la République que de prendre en charge cette question et d'être capable d'apporter une réponse pertinente. Ce n'est pas un musée pour se culpabiliser, ni pour se flageller, ni pour glorifier. Ce musée doit être celui de l'apaisement, de la reconnaissance, de la connaissance.
Q : Pourquoi cette question continue-t-elle de fracturer la société française?
C'est le dernier grand tabou de l'histoire du XXe siècle. C'est très compliqué d'arriver à raconter cette histoire parce que dans ce même pays aujourd'hui vous avez des citoyens qui viennent des deux côtés du miroir colonial.
Le +comment faire+ va être difficile mais notre génération n'a pas le choix sauf à accepter l'idée que ce doit être une guerre des mémoires permanente.
On voit d'un côté des islamistes radicaux qui arrivent à mobiliser des gamins en leur disant que la France les a humiliés comme leurs pères et leurs grand-pères et de l'autre côté les nostalgiques, le Front national notamment, avec un sujet encore très présent dans le sud de la France.
L'histoire douloureuse des pieds-noirs n'est également pas digérée. Mais on a digéré plein d'histoires qui étaient très douloureuses. Qui aurait imaginé en 1945 que la France et l'Allemagne arriveraient à pacifier leur mémoire ? Personne."
mep/pa/cbn
Les préjugés sur l'immigration, un enjeu électoral qui "sature l'espace public" #
Les migrants sont parfois décrits comme des "envahisseurs", qui "profitent" d'un modèle français trop généreux. Face à ce qu'elle considère comme des idées reçues qui "saturent l'espace public", la spécialiste des migrations Sophie-Anne Bisiaux oppose le rempart des "faits", à un an de la présidentielle.
"Les préjugés sur l'immigration reviennent sur le devant de la scène à chaque échéance électorale, alimentant les peurs et l'intolérance. On l'a vu récemment avec le projet de loi sur le séparatisme qui tente de renforcer l'équation qui associe les immigrés à un islam +radicalisé+", dit à l'AFP l'auteure d'"En finir avec les idées fausses sur les migrations" (Editions de l'Atelier), qui paraît jeudi.
Membre du réseau Migreurop, Sophie-Anne Bisiaux en a recensé soixante, qu'elle décortique point par point en s'appuyant sur des données chiffrées, sourcées ou des travaux de chercheurs, pour "déjouer les tentatives d'instrumentalisation".
Tout y passe, des étrangers qui "vivent au crochet de la société" aux immigrés essentiellement "délinquants" ou "fraudeurs"...
L'idée la plus véhiculée, selon l'auteure, est celle d'une France trop accueillante. "Cette idée est généralement associée à la théorie dite de +l'appel d'air+", selon laquelle se montrer hospitalier favorise un afflux massif d'immigrés.
"En plus d'être totalement erronée, la théorie est particulièrement dangereuse", juge Mme Bisiaux, car elle permet aux gouvernements de "justifier les conditions déplorables dans lesquelles sont accueillis les exilés, les violences policières à leur égard, leur relégation dans des camps insalubres".
La France n'accueille pas non plus "toute la misère du monde". D'abord parce que se sont souvent les plus riches qui migrent, mais surtout parce que l'essentiel des déplacements se font vers d'autres pays pauvres: 85% des 80 millions de réfugiés recensés par le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) sont accueillis dans des pays en développement.
Au-delà de ces poncifs éculés, se développent des théories nouvelles, "plus insidieuses et difficiles à déconstruire", qui ne sont plus seulement l'apanage de l'extrême droite, relève Sophie-Anne Bisiaux.
"De plus en plus, les discours qui prônent par exemple la fermeture des frontières se parent d'arguments humanistes. On entend ainsi que fermer les frontières permettrait aux pays de départ de mieux se développer. Que ces idées soient promues par des politiciens xénophobes ou des humanistes de bonne foi, elles n'en restent pas moins fausses et potentiellement lourdes de conséquences", avertit cette spécialiste des politiques d'externalisation des frontières.
"Comme de nombreuses études le prouvent, la migration est un puissant facteur de développement pour les pays du Sud, notamment grâce aux transferts d'argent des migrants. De même, fermer les frontières ne fait que pousser les migrants vers des routes plus longues et dangereuses, les obligeant à se remettre entre les mains de réseaux de passeurs plus ou moins scrupuleux."
Son livre, soutenu par les Etats généraux des migrations qui rassemblent des centaines d'associations et collectifs, s'adresse tout autant aux "indécis" qu'aux "décideurs politiques à la recherche d'alternatives crédibles et audacieuses".
Car, a-t-elle remarqué, "les discours négatifs sur l'immigration parcourent une large partie de l'échiquier politique", y compris "à gauche".
"L'accueil des exilés et l'ouverture des frontières n'est pas un mal nécessaire, un sacrifice ou un acte de charité condescendant, mais au contraire une occasion à saisir pour tenter de construire un monde plus égalitaire, plus juste, plus solidaire", estime l'auteure.
Si la lutte contre les préjugés en matière d'immigration est un "travail de Sisyphe", a reconnu en préface François Héran, qui dirige la chaire Migrations du Collège de France, elle a reçu ces derniers mois l'appui d'un allié inattendu: la pandémie.
Alors que l'idée selon laquelle les étrangers "prennent les emplois des Français" a la vie dure, la crise sanitaire a été l'occasion "d'une certaine prise de conscience", se félicite Sophie-Anne Bisiaux: "Que celles et ceux que l'on nomme les +sans-papiers+ occupent pour la plupart des emplois essentiels au fonctionnement de la société".
sha/pa/dlm
Grève de la faim, évasion: des Françaises détenues en Syrie "prêtes à tout" pour rentrer #
Des Françaises détenues en Syrie pour avoir vécu sous le groupe Etat islamique (EI), dont une en grève de la faim, se disent "prêtes à tout" pour "rentrer en France" et montrer qu'elles n'ont commis "aucun crime", dans des entretiens diffusés jeudi.
"Je suis prête à aller jusqu'au bout", déclare Estelle, 31 ans, interrogée sur place début mars par un journaliste de Radio France.
Elle fait partie de la dizaine de détenues françaises du camp de Roj (nord-est) en grève de la faim depuis plus de trois semaines pour réclamer d'être rapatriées en France avec leurs enfants.
"On a fait une erreur" en rejoignant l'EI, mais "on n'a aucune possibilité de se défendre", regrette cette femme originaire des Yvelines.
Détenue depuis plus de trois ans avec ses trois enfants de 5, 8 et 10 ans, elle assure, comme beaucoup de ces Françaises détenues, n'avoir participé à aucune activité criminelle sous l'EI.
"Si je dois être jugée, qu'on me juge. Mais comment voulez-vous qu'on prouve notre bonne foi si on ne nous écoute pas?"
Depuis deux semaines, elle "ne boit que de l'eau, et un café le matin", et a "perdu 4 kg". "C'est difficile", mais "on est déterminé à mettre nos vies en danger pour pouvoir rentrer et ramener nos enfants", dit-elle.
"La vie est très dure ici. On est en prison", mais "sans aucune visite" et avec à peine de quoi se nourrir, explique de son côté Saida, 33 ans, originaire de l'Hérault et venue en Syrie en 2015 pour rejoindre son futur mari, un Français rencontré sur internet.
"Je sais que les gens nous détestent, mais il y en a qui regrettent sincèrement" et "sont sorties" du carcan jihadiste, ajoute-t-elle, tout en admettant, comme Estelle, qu'une partie des Françaises détenues restent marquées par l'idéologie islamiste.
Elle ne comprend pas pourquoi la France refuse de les rapatrier et de les juger. "Je n'ai rien fait du tout, ils (les Français) le savent très bien", dit celle qui se dit "tout sauf radicale " et "ne porte pas le voile". "Ça me désole qu'on ait peur de nous. On nous met toutes dans le même panier".
Elle dit s'être déjà enfuie une fois du camp avant d'être rattrapée. "Si on vient pas me chercher, je vais me réenfuir".
Quelque 80 Françaises et 200 enfants sont détenus dans des camps du nord-est syrien. Leur éventuel retour en France inquiète dans l'opinion, mais leurs proches et avocats soulignent que seule la France pourra les juger équitablement et qu'on ne peut les laisser vivre enfermés dans ces conditions précaires et une région qui reste très instable.
Paris a jusqu'ici rapatrié des enfants au cas par cas (35, majoritairement des orphelins) mais estime que les adultes devraient être jugés sur place.
emd/aco/sp
Inégalités, services publics, police: les mises en garde de la Défenseure des droits #
Précarité des personnes les plus vulnérables, hausse des réclamations visant les forces de l'ordre, recul des services publics: le rapport annuel de la Défenseure des droits dépeint une France frappée par une "aggravation des inégalités" liées aux conséquences de l'épidémie de Covid-19.
"La crise sanitaire n'a pas épargné le fonctionnement des services publics (...) Cet affaiblissement a contribué à accentuer le creusement des inégalités sociales, frappant d'abord les plus vulnérables, soulignant leur rôle essentiel dans la préservation de l'égalité", résume dans son rapport publié jeudi cette autorité indépendante chargée notamment de défendre les citoyens face à l'administration.
L'institution, dirigée depuis juillet par Claire Hédon, ex-présidente de l'ONG ATD-Quart Monde qui a succédé à Jacques Toubon, a reçu près de 97.000 réclamations en 2020, soit 6% de moins que l'année précédente.
Elles concernent majoritairement les relations avec les services publics; plus de 60.000 réclamations, en baisse de 1,6% sur un an.
"La population est épuisée par cette crise, notre devoir c'est de rétablir les personnes dans leurs droits, de les aider à faire face à une bureaucratie qui est parfois kafkaïenne", explique Mme Hédon à l'AFP, pointant du doigt une "déshumanisation" des services publics et les inégalités d'accès à internet.
La Défenseure des droits alerte par ailleurs sur les risques majeurs que représentent les mesures rognant les droits et libertés à long terme, comme la fermeture des guichets pour les demandeurs d'asile, la situation des mineurs non accompagnés ou l'accès aux visites pour les résidents en Ehpad.
S'il est "légitime" que l'Etat puisse se doter de moyens "nécessaires" pour faire face à l'urgence sanitaire, ce régime doit demeurer "temporaire, être strictement encadré et respecter les principes de notre Etat de droit: légalité, nécessité et proportionnalité", note Claire Hédon.
"Il ne faut pas qu'on s'habitue à des atteintes à nos libertés, je pense que c'est important de le rappeler", souligne-t-elle.
Comme les années précédentes, 2020 a été marquée par les questions de relations entre police et population: la Défenseure des droits a enregistré un bond de 10,5% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité", avec plus de 2.100 réclamations, dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre.
Selon Mme Hédon, cette hausse s'explique en partie par la hausse des dossiers mettant en cause les polices municipales, "particulièrement mobilisées" pendant cette crise.
"Le maintien de l'ordre est légitime mais il doit être absolument irréprochable. Il faut renforcer la confiance entre la population et la police et cela passe par l'exemplarité et par des sanctions quand il y a des dérapages et un usage de la force disproportionné", souligne Claire Hédon.
Dans son rapport, la Défenseure des droits rappelle que les saisines en matière de déontologie de la sécurité ont augmenté de près de 210% depuis 2014.
Si certaines de ses recommandations ont été retenues dans le nouveau Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO), ce n'est pas le cas de l'interdiction du LBD (lanceur de balles de défense) lors des manifestations ou le fait de confier la mission de maintien de l'ordre uniquement à des unités spécialisées.
aco/pga/ao