Covid: Londres commande à Valneva 40 millions de doses supplémentaires de son vaccin #
Le gouvernement britannique a exercé une option visant la fourniture de 40 millions de doses supplémentaires du candidat-vaccin contre le Covid-19 de Valneva pour 2022, portant à 100 millions le nombre total de doses commandées auprès du laboratoire franco-autrichien, selon un communiqué publié lundi.
La biotech franco-autrichienne et le Royaume-Uni avaient signé en septembre un partenariat portant sur un potentiel de 190 millions de doses, pour une valeur maximale de 1,4 milliard d'euros.
"Le gouvernement britannique conserve par ailleurs des options pour 90 millions de doses supplémentaires livrables entre 2023 et 2025", a ainsi relevé Valneva.
Dans un communiqué séparé, le gouvernement britannique a signalé que ce dernier accord portait à 407 millions le nombre de doses commandées auprès de différents fournisseurs au cours des deux prochaines années.
Le vaccin de Valneva est développé via une technologie déjà éprouvée à base de virus inactivé, à l'opposé de l'ARN messager, la solution utilisée par Pfizer/BioNTech et Moderna.
Quelque 150 adultes participent actuellement à un essai clinique de phase 1/2 et les premiers résultats de l'étude sont attendus en avril 2021.
La biotech franco-autrichienne avait indiqué la semaine passée avoir initié la production de son candidat-vaccin afin d'optimiser son calendrier de livraisons potentielles, au moment où des polémiques ont émergé concernant le respect des contrats déjà signés entre l'Union européenne et plusieurs laboratoires à ce sujet.
En janvier, la Commission européenne avait pour sa part affirmé avoir conclu des pourparlers exploratoires avec Valneva et envisager d'acheter jusqu'à 60 millions de doses.
mch/soe/spi
Covid: masques et télétravail portent un coup au secteur de la beauté #
Masques et télétravail ont porté un rude coup au secteur de la beauté et surtout aux commerçants spécialisés, contraints pour certains de réduire la voilure comme le propriétaire de Nocibé, Douglas, malgré le développement de la vente et du conseil en ligne.
"Le Covid a accéléré la digitalisation, comme partout, mais c'est un choc": la fermeture prévue de 62 magasins Nocibé en France, 12% du Parc, la secrétaire (CFTC) du comité social et économique Véronique Moreau ne l'avait pas "vu venir".
Le groupe allemand de parfumerie Douglas, propriétaire de l'enseigne, prévoit de fermer 20% de son parc en Europe, menaçant au total 2.500 postes, dont "environ 350" en France.
Il invoque le "changement des habitudes de consommation" de ses clients en faveur des achats en ligne et au détriment des ventes physiques, largement accéléré par l'épidémie de Covid-19.
"Plus de naturel, moins de superflu, les vêtements, le look et le maquillage sont devenus moins essentiels" aux yeux des consommateurs français, relève également le cabinet Kantar. Contrairement à l'aménagement d'intérieur ou au sport, pour ne citer que des achats non alimentaires.
La généralisation du masque n'encourage pas à arborer son plus beau rouge à lèvres ou à soigner son rasage.
Aussi, le télétravail "a réduit les interactions sociales", observe le cabinet d'études NPD Group dans un rapport publié lundi.
Selon lui, le maquillage a perdu 35% de ses ventes en 2020 en France par rapport à l'année précédente. D'autres catégories se sont montrées plus résilientes, comme le parfum qui "demeure un cadeau de Noël apprécié" et a baissé de "seulement" 15%. Ou les soins de visage, comme "les produits contre l'acné et les imperfections" qui, dopés eux par la généralisation du masque, ont gagné 32% en valeur.
"Il va y avoir nécessité de repenser ce marché à l'aune d'une nouvelle réalité", observe auprès de l'AFP Laurent Thoumine, directeur exécutif d'Accenture France et Benelux, et spécialiste de la distribution. Il se demande notamment "comment rendre l'acte d'essai, qui nécessite beaucoup de contacts, suffisamment sécurisé" du point de vue sanitaire.
La réponse passe beaucoup par le développement de "la virtualisation de l'assistance et du conseil", estime-t-il, et par la commande en ligne. La pratique a déjà connu une accélération fulgurante en 2020: la part de ventes de beauté prestige en ligne a bondit de 52% pour peser désormais 16% des ventes totales, selon le NPD Group.
C'est même beaucoup plus pour L'Oréal, pour qui l'e-commerce a été en 2020 une "arme secrète", expliquait son PDG Jean-Paul Agon en octobre à l'AFP. "Nous étions très en avance sur nos concurrents, et cela représente presque un quart de notre chiffre d'affaires désormais."
Pour les distributeurs toutefois, c'est très insuffisant: les ventes en lignes n'ont compensé "que 18% des pertes totales des magasins physiques", toujours selon NPD Group.
Lors de la présentation de ses résultats annuels mardi, le géant du luxe LVMH a précisé que sa division Distribution sélective (Sephora, DFS), deuxième pôle d'activité du groupe, a perdu 30% de ses ventes, sans détailler par enseignes.
Et les commerçants spécialisés dans la beauté/santé recensés dans le panel de la fédération du commerce spécialisé Procos ont vu leurs ventes chuter de 18% en 2020, autant que ceux de l'équipement de la personne. A titre de comparaison, les spécialistes du sport n'ont perdu en 2020 "que" 3% de leurs ventes annuelles, et les spécialistes de l'équipement de la maison, 3,5%.
Les incertitudes sanitaires persistantes en 2021 et la baisse généralisées de la fréquentation en magasins --même partiellement compensée par des paniers plus chers-- font craindre à Laurent Thoumine "une reconfiguration, avec des fermetures de points de vente importantes dans les mois à venir".
Selon la Fédération Française de la Parfumerie Sélective, qui représente les principaux acteurs de la distribution de parfums et produits de beauté, ce secteur d'activité compte près de 18.000 salariés, dont une écrasante majorité de femmes (94%), pour un chiffre d'affaires "de plus de 3 milliards d'euros" en France.
lem-kd-fcz-bj-cda/soe/dlm
Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire en rachetant Bombardier Transport #
Le constructeur ferroviaire français Alstom est devenu vendredi le numéro deux mondial du secteur en bouclant le rachat de son concurrent Bombardier, qui lui permet de compléter sa gamme de produits et son implantation géographique, avec une très forte position en France.
Alstom va débourser au total 5,5 milliards d'euros pour racheter 100% de Bombardier Transport. Le groupe français va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels".
C'est beaucoup moins que le prix de 5,8 à 6,2 milliards d'euros avancé lorsque l'opération a été annoncée en février 2020, et dans le bas de la fourchette de 5,5 à 5,9 milliards réévaluée en septembre.
Alstom devient le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros et 75.000 employés dans 70 pays, dont 17.500 ingénieurs. Le Chinois CRRC reste loin devant avec près de 29 milliards d'euros (en 2019), le troisième étant l'Allemand Siemens Mobility, avec qui le groupe français devait fusionner avant que la Commission européenne ne mette son veto en février 2019.
Le PDG Henri Poupart-Lafarge a salué dans un communiqué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente", fort d'un carnet de commandes de 71,1 milliards d'euros.
Le groupe se réjouit d'avoir dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
De fait, Alstom est particulièrement bien établi en France, en Italie, en Espagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Brésil, tandis que Bombardier Transport -une structure assez décentralisée, basée à Berlin- était bien implanté au Royaume-Uni, en Allemagne, dans les pays Nordiques, en Chine et en Amérique du Nord.
Dans les matériels roulant, Bombardier apporte des spécialités jusqu'à présent ignorées par Alstom, comme le monorail, le "people mover" (un petit métro automatique surtout employé dans les aéroports), le tramway à voie métrique ou certains types de locomotives.
Ses produits vont prochainement arborer le logo du nouveau propriétaire. "Il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", a expliqué M. Poupart-Lafarge à l'AFP.
Bombardier Transport apporte aussi certains contrats à problèmes (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité), que la direction va devoir "stabiliser", selon l'expression du PDG.
La branche ferroviaire du groupe canadien, déficitaire, laisse une trésorerie négative.
"Évidemment, la marge va être très diluée au départ", prévient M. Poupart-Lafarge, qui donnera de nouveaux objectifs financier cet été.
Les marchés apprécient néanmoins. A la Bourse de Paris vendredi, le titre Alstom -qui a bien résisté depuis un an- n'a perdu que 0,36% à 44,86 euros, dans un marché en baisse de 2,02%.
Alstom va désormais employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls Siemens et l'Espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
La période de concurrence entre Alstom et Bombardier se termine d'ailleurs sur une polémique, le premier ayant bloqué en justice l'attribution au second, allié à CAF, d'un gros contrat pour de nouvelles rames du RER francilien.
Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation, mais "c'est un peu plus long que prévu", selon M. Poupart-Lafarge.
Skoda devrait aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et une série de trains régionaux qu'elle produit, tandis que le groupe japonais Hitachi doit reprendre la participation de Bombardier dans le train à grande vitesse Zefiro V300.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
liu/soe/LyS
L'expert mandaté par les syndicats de Suez consultera "la semaine prochaine" les documents fournis par Veolia #
Un expert désigné par les comités d'entreprise de Suez consultera "la semaine prochaine" les documents fournis par Veolia portant sur son projet de rachat de son concurrent, dans le cadre de la procédure d'information-consultation en cours, a annoncé vendredi un représentant syndical de Suez à l'AFP.
"L'expert se rendra dans la +dataroom+ la semaine prochaine", a assuré Franck Reinhold von Essen, secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez.
Veolia avait annoncé le 10 décembre dernier que les experts mandatés par les instances du personnel de Suez auraient "un accès privilégié" à ces documents réunis en une +dataroom+ au sein du cabinet d'avocats de Veolia.
Ceux-ci portent sur le rachat début octobre par Veolia des 29,9% de Suez anciennement possédés par Engie, et de l'offre publique d'achat (OPA) qu'entend mener Veolia sur les 70,1% restants du capital de son concurrent, qui suscitent une opposition véhémente et constante aussi bien de la direction que des syndicats de Suez.
Mais les comités d'entreprise de Suez, qui doivent donner leur avis sur le projet de Veolia dans le cadre d'une procédure d'information-consultation, avaient jusqu'à présent refusé d'envoyer des experts consulter les documents, en raison de critères de confidentialité jugés trop contraignants.
L'évolution de la position des syndicats de Suez s'explique selon Franck Reinhold von Essen par "des conditions d'accès qui sont en train de s'assouplir". "Ils vont laisser l'expert faire son expertise", a-t-il ajouté.
"Les conditions de confidentialité sont les mêmes. Ce n'est pas cela qui explique que les IRP (instances représentatives du personnel, ndlr) de Suez décident - enfin, après 5 mois - d'accéder à la +data room+", a réagi Veolia auprès de l'AFP.
"Ces conditions visent à protéger tant Veolia que Suez et ses experts. Car Veolia et Suez sont concurrentes et cotées. Certains documents peuvent ainsi être consultés sans violer ni le droit de la concurrence, ni le droit boursier", a poursuivi le groupe.
La procédure d'information-consultation des 99 CSE sera achevée au 31 mai, selon la direction et les syndicats de Suez. La direction de Veolia a quant à elle répété à plusieurs reprises qu'elle estimait que celle-ci pouvait se terminer dès le 5 février.
En parallèle, l'intersyndicale de Suez a annoncé vendredi qu'elle allait entrer en contact avec les fonds d'investissement Ardian et GIP, porteurs d'une offre alternative. "A nous d'analyser la proposition qui aura le moins d'impact pour les salariés", précise Franck Reinhold von Essen.
kau/cel/LyS
AstraZeneca: l'UE ne peut être seule affectée par les retards (Paris) #
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a déclaré vendredi qu'il fallait "clarifier" les retards de livraison du vaccin contre le Covid d'AstraZeneca à l'UE et averti que les Européens ne pouvaient être pénalisés au bénéfice d'un "autre pays".
"Il peut y avoir des difficultés de production (...) mais s'il y a des retards justifiés, il n'y a pas de raison qu'ils affectent uniquement l'UE", a-t-il souligné lors d'un briefing avec quelques journalistes.
"Il ne peut pas y avoir d'un côté un retard significatif des livraisons à l'égard de l'Europe et de l'autre des livraisons qui sont maintenues ou accélérées vers un autre pays", a-t-il martelé, sans préciser notamment s'il visait le Royaume-Uni.
Mis en cause pour ses retards de livraison annoncés, le groupe AstraZeneca a évoqué une "baisse de rendement" dans une usine européenne pour justifier ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.
Bruxelles a jugé ces explications "insatisfaisantes" et demandé une inspection d'une usine belge du groupe, où "certains documents et données" ont été saisis jeudi.
L'enquête est en cours, a relevé Clément Beaune, en se refusant à parler de "soupçons" et en se félicitant par ailleurs de la mise en place d'un mécanisme européen de contrôle des exportations de vaccins contre le Covid.
"C'était nécessaire parce qu'il y avait une inquiétude collective et qu'on doit encore clarifier ce qui se passe avec AstraZeneca", a-t-il dit.
"On veut vérifier qu'il n'y a pas d'iniquité de non-respect des engagements pris dans les livraisons", a-t-il encore souligné à propos de l'enquête en cours.
vl/dla/ode
Flunch: la justice valide l'ouverture d'une procédure de sauvegarde #
Le tribunal de commerce de Lille a validé vendredi l'ouverture d'une procédure de sauvegarde demandée par l'enseigne de restauration Flunch, touchée de plein fouet par la crise sanitaire.
"L'entreprise a présenté les garanties nécessaires pour prétendre à ce régime de sauvegarde" d'une durée de six mois renouvelables, a réagi Grégory Dubois, délégué syndical CFDT, qui a fait part de son "soulagement".
"C'était la seule décision pour avoir une chance de relancer l'entreprise", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de l'audience. "Cela nous tenait à coeur que l'entreprise perdure et que l'on puisse sauver le maximum d'emplois et assurer l'avenir des salariés".
L'enseigne - qui a vu son chiffre d'affaires plonger de près de 212 millions d'euros (-57%) l'an dernier pour les 161 restaurants détenus en propre en France - avait annoncé mercredi avoir demandé à être placée sous procédure de sauvegarde et chercher à céder une soixantaine d'établissements.
Son directeur général, Thierry Bart, s'est dit "très heureux et très satisfait" de cet avis favorable, qui "va nous donner du temps pour travailler la réouverture le plus rapidement possible de nos restaurants".
"Nos représentants et nos équipes sont derrière nous avec un seul et même objectif: sauver Flunch et le maximum d'emplois pour que l'on soit demain encore plus fier de cette belle marque mythique de la restauration française, qui a une vraie place sur le marché", a-t-il déclaré, ajoutant que "Flunch sortira encore plus fort de cette crise du Covid-19".
Pourtant, "tout n'est pas encore fait", a nuancé Marie-José Bienvenue, déléguée syndicale CGT, pour qui les négociations s'annoncent "compliquées" en raison d'un "dialogue social inexistant dans l'enseigne".
Cette procédure "nous garantit que les salaires seront versés et que l'actionnaire nous soutient pendant cette période d'observation même si la transformation n'est aujourd'hui qu'à ses balbutiements", a confié à l'AFP Philippe Delahaye, délégué CFE-CGC. "Notre grande inquiétude concerne les établissements annoncés en future reprise ou fermeture: y aura-t-il réellement des repreneurs et dans quelles conditions? "
Née en 1971, Flunch, qui se veut "la première chaîne française de restauration en libre-service" avec 55 millions de clients servis par an avant le Covid dans 227 restaurants dans l'Hexagone, appartient à la constellation d'entreprises Mulliez (Decathlon, Auchan, Boulanger, Leroy Merlin, Kiabi, Saint Maclou...), ayant pour la plupart leur siège dans le nord de la France.
cmk/rl/dlm
Les grandes dates du constructeur ferroviaire Alstom #
Le constructeur ferroviaire français Alstom, qui a bouclé vendredi le rachat de Bombardier Transport pour devenir le numéro deux du secteur, est un fleuron industriel français à l'histoire mouvementée.
Contraction de "Alsace" et "Thomson", Als-Thom, qui deviendra ensuite Alsthom, naît en 1928 d'un rapprochement entre la Société alsacienne de constructions mécaniques et la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston (CFTH), une filiale de l'américain General Electric.
Devenue en 1969 filiale de la Compagnie générale d'électricité (CGE, futur Alcatel), Alsthom fusionne avec les Chantiers de l'Atlantique.
Le groupe qui se rebaptise Alsthom-Atlantique, se distingue en participant au programme des trains à grande vitesse, TGV, en France. Il est nationalisé en 1982 avec la CGE sous la présidence de François Mitterrand.
En juin 1998, la société -qui perd son "h"- est introduite en Bourse: 52% de son capital est cédé au public par les maisons mères GEC et Alcatel (ex-CGE).
Malgré un recentrage sur le transport et le secteur énergétique, Alstom est au bord de la faillite début 2000.
Plusieurs plans de sauvetage sont lancés en 2003 et 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, mais la Commission européenne exige que l'Etat sorte du capital avant juillet 2008.
Alstom cède en 2006 le contrôle des Chantiers de l'Atlantique au norvégien Aker Yards. L'Etat français sort du capital en cédant sa part de 21,03% à Bouygues qui devient l'actionnaire principal.
Alstom est courtisé début 2014 par l'américain General Electric et par l'allemand Siemens. Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg affiche sa "vigilance patriotique".
GE emporte les faveurs d'Alstom et du gouvernement socialiste de Manuel Valls en novembre 2014.
Le géant américain met la main sur la branche énergie d'Alstom. Ce dernier reste un groupe indépendant recentré sur le ferroviaire, avec l'Etat français comme actionnaire de référence à 20% via les actions prêtées par le groupe Bouygues.
Fragilisé par une baisse des commandes en France, Alstom annonce en septembre 2016 l'arrêt de sa production de locomotives sur son site emblématique de Belfort d'ici 2018.
"Inacceptable!", tonne le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Un plan est mis au point pour sauver le site avec de nouvelles commandes de TGV et de locomotives.
Le 26 septembre 2017, un protocole d'accord pour un rapprochement entre Alstom et Siemens est signé. Le nouveau groupe, créé pour faire face à une concurrence chinoise, s'engage au maintien de l'emploi et des sites industriels pour quatre ans.
Alstom et Siemens font savoir début 2019 que les concessions exigées par la Commission européenne pour autoriser leur union apparaissent inatteignables.
Le 6 février 2019, Bruxelles interdit le rapprochement. Le gouvernement français dénonce "une faute politique et économique" tandis que le concurrent canadien Bombardier se déclare "heureux de la décision".
Le 17 février 2020, Alstom annonce un protocole d'accord avec Bombardier pour racheter 100% de Bombardier Transport, branche ferroviaire du groupe canadien.
Le 31 juillet, la Commission européenne approuve sous conditions l'opération. Les chevauchements d'activités d'Alstom avec Bombardier sont beaucoup moins grands qu'avec Siemens, ce qui facilite l'approbation.
Le 29 janvier 2021, Alstom annonce avoir finalisé le rachat de Bombardier Transport pour un montant total de 5,5 milliards d'euros.
ot/cds/liu/swi
Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire en rachetant Bombardier Transport #
Le constructeur ferroviaire français Alstom est devenu vendredi le numéro deux mondial du secteur en bouclant le rachat de son concurrent Bombardier, qui lui permet de compléter sa gamme de produits et son implantation géographique, avec une très forte position en France.
Alstom va débourser au total 5,5 milliards d'euros pour racheter 100% de Bombardier Transport. Le groupe va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard qu'il devra reprendre pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels".
C'est beaucoup moins que le prix de 5,8 à 6,2 milliards d'euros avancé lorsque l'opération a été annoncée en février 2020 et dans le bas de la fourchette de 5,5 à 5,9 milliards réévaluée en septembre.
Alstom devient le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros et 75.000 employés dans 70 pays, dont 17.500 ingénieurs. Le Chinois CRRC reste loin devant avec près de 29 milliards d'euros (en 2019), Siemens Mobility étant troisième à 9 milliards.
Le PDG Henri Poupart-Lafarge a salué dans un communiqué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente", fort d'un carnet de commandes de 71,1 milliards d'euros.
Le groupe se réjouit d'avoir dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
De fait, Alstom est bien établi en France, en Italie, en Espagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Brésil, tandis que Bombardier Transport --une structure assez décentralisée, basée à Berlin-- était bien implanté au Royaume-Uni, en Allemagne, dans les pays Nordiques, en Chine et en Amérique du Nord.
Dans les matériels roulant, Bombardier apporte des spécialités jusqu'à présent ignorées par Alstom, comme le monorail, le "people mover" (petit métro automatique surtout employé dans les aéroports), le tramway à voie métrique ou certains types de locomotives.
Ses produits vont prochainement arborer le logo du nouveau propriétaire. "Il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", a expliqué M. Poupart-Lafarge à l'AFP.
Bombardier Transport apporte aussi certains contrats à problèmes (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité), que la direction va devoir "stabiliser", selon l'expression du PDG.
La branche ferroviaire du groupe canadien était d'ailleurs déficitaire sur les neuf premiers moins de 2020 (derniers chiffres connus), et laisse une trésorerie négative.
"Évidemment, la marge va être très diluée au départ", prévient M. Poupart-Lafarge, qui donnera de nouveaux objectifs financier cet été.
Alstom va désormais employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls l'Allemand Siemens et l'Espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
La période de concurrence entre Alstom et Bombardier se termine d'ailleurs sur une polémique, le premier ayant bloqué en justice l'attribution au second, allié à CAF, d'un gros contrat pour de nouvelles rames du RER francilien.
Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le Tchèque Skoda Transportation, mais "c'est un peu plus long que prévu", selon M. Poupart-Lafarge.
Skoda doit aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.
Toujours pour satisfaire Bruxelles, le groupe japonais Hitachi va parallèlement rependre la participation de 50% de Bombardier dans les trains à grande vitesse italiens Zefiro V300.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
liu/pn/LyS
La France commande 12 Rafale pour remplacer ceux vendus à la Grèce #
C'est le pendant de l'achat de Rafale par la Grèce: la ministre des Armées Florence Parly a annoncé vendredi la commande de 12 avions de combat pour remplacer les 12 appareils de l'armée de l'Air vendus d'occasion à Athènes.
La France a cruellement besoin d'exportations dynamiques pour conserver la viabilité de son industrie et de sa stratégie de défense. Paris a donc accepté de prélever 12 appareils de sa propre aviation de chasse pour pouvoir fournir rapidement et à moindre coûts la Grèce, qui cherche à retrouver la supériorité aérienne face à la Turquie voisine.
Athènes a ainsi signé lundi le contrat prévoyant la fourniture de six Rafale neufs et douze d'occasion d'ici fin 2023 pour près de 2,5 milliards d'euros.
Mais il n'est pas question d'affaiblir les capacités françaises alors que le Rafale est "le joyau de nos armées" et a encore effectué cette semaine "18 sorties aériennes et deux frappes sur le théâtre irako-syrien", selon la ministre des Armées.
"Je vous annonce donc aujourd'hui la commande de 12 avions de combat Rafale pour la France, au profit de l'armée de l'Air et de l'Espace", a annoncé Florence Parly lors d'un déplacement à Argonay (Haute-Savoie) où Dassault Aviation -seul avionneur au monde à le faire en interne- produit les commandes de vol de ses appareils.
La Direction générale de l'Armement (DGA) contractualisera la commande avec Dassault, Safran (motorisation) et Thales (électronique) en février.
Avec les avions que l'avionneur doit déjà livrer, "cette commande permettra d'assurer la pérennité de votre plan de charge et de celui de vos sous-traitants jusqu'à la fin de l'année 2025", a-t-elle déclaré.
L'avionneur pourra ainsi maintenir une cadence d'environ un Rafale par mois, essentielle pour maintenir la viabilité de ses chaînes de production.
"Une cadence d'un Rafale par mois, cela représente 7.000 emplois, chez Dassault mais aussi au sein de près de 500 PME qui travaillent avec vous", a rappelé Florence Parly.
Cette commande vient donc soutenir l'activité d'entreprises qui, pour la plupart d'entre elles, ont également une activité civile et sont affaiblies par la crise du secteur aéronautique.
Pour le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, "la commande nationale marque l'engagement à long terme des Armées en faveur de notre avion et le crédibilise très fortement à l'exportation, laquelle en retour contribue de plus en plus au maintien de cette activité".
Le montant du budget consacré à cet achat n'a pas été dévoilé. Il sera notamment financé par le produit de la cession à Athènes des 12 avions prélevés sur l'inventaire de l'armée de l'Air, qui est "de l'ordre de 400 millions d'euros", selon le cabinet de la ministre.
Le prix d'un Rafale "tout équipé, c'est une centaine de millions d'euros", avait récemment indiqué Eric Trappier.
"Ces appareils seront livrés à la fin des livraisons des 28 déjà commandés (par la France, NDLR) auprès de Dassault, à savoir en 2025", a affirmé à l'AFP le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Philippe Lavigne.
L'armée de l'Air comptera alors 129 Rafale, la Marine 42.
Les six premiers avions d'occasion destinés à la Grèce seront livrés "à partir de cet été", les six neufs "à partir d'octobre 2022" et les six derniers appareils d'occasion "à partir d'avril 2023", a confié Mme Parly aux Echos.
Cet étalement vise à limiter l'impact pour les opérations de l'armée de l'Air, le temps que les nouveaux appareils soient produits.
Pour le réduire encore, le général Lavigne compte réduire l'indisponibilité des appareils en service. Il faudra notamment pour cela consacrer plusieurs dizaines de millions d'euros à l'achat de pièces de rechange supplémentaires.
Dassault Aviation, qui livre actuellement des Rafale au Qatar (36 appareils commandés) et à l'Inde (36), peut espérer gagner dans les mois à venir de nouveaux clients: le Rafale est notamment en compétition en Suisse (36 à 40 avions), en Finlande (jusqu'à 64 appareils) et en Croatie (12 appareils).
mra-dab/soe/LyS
Les syndicats de Suez vont rencontrer les fonds Ardian et GIP, porteurs d'une offre de rachat #
Les syndicats de Suez, hostiles au projet de rachat mené par Veolia, vont rencontrer Ardian et GIP pour discuter du projet des deux fonds d'investissement, qui veulent racheter les actions de Veolia dans Suez, ont annoncé les deux parties à l'AFP vendredi.
"L'intersyndicale Suez (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO) et le consortium Ardian-GIP vont engager des rencontres afin d'évoquer le soutien du consortium à la solution alternative à l'OPA hostile de Véolia organisée par les dirigeants de Suez", a-t-elle écrit dans un communiqué.
"Cette rencontre vise à expliquer aux représentants de l'intersyndicale les intentions d'Ardian et de GIP dans ce projet", a précisé Ardian auprès de l'AFP.
Suez a annoncé le 17 janvier avoir obtenu le soutien des fonds d'investissement français Ardian et américain GIP pour proposer une "solution amicale" à Veolia afin de trouver une issue à la guerre que se livrent les deux groupes de gestion de l'eau et des déchets.
Mais cette offre a rapidement été écartée par Veolia, qui a acquis en octobre les 29,9% de Suez possédés par Engie et annoncé dans le même temps son intention de mener une offre publique d'achat (OPA) sur les 70,1% restants du capital de son concurrent.
Le projet de Veolia a été froidement accueilli par les syndicats de Suez, qui s'inquiètent du sort réservé à Suez Eau France, la filiale spécialisée dans la distribution de l'eau, que Veolia ne pourra conserver en raison de lois anti-trust.
"Pour moi, ça reste un projet financier", a encore dit Franck Reinhold von Essen, le secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez, après une rencontre avec la direction de Veolia jeudi.
"Sans nous exprimer sur le projet, on apprécie la démarche d'Ardian et de GIP, le fait qu'ils soient ouverts à des discussions", a-t-il réagi vendredi.
Dès l'annonce de leur offre, Ardian et GIP ont "souligné que ce projet, qui prévoit notamment une augmentation significative de l'actionnariat salarié, ne pourrait se réaliser sans une adhésion forte des partenaires sociaux du Groupe Suez, d'où l'importance de ce dialogue", a rappelé Ardian.
"Ca fait plaisir de ne pas avoir à traîner les gens au tribunal pour les rencontrer", a souri Franck Reinhold von Essen, en référence aux nombreuses procédures judiciaires ouvertes ces derniers mois entre Veolia, Suez et les comités d'entreprises de cette dernière.
"Ensuite, à nous d'analyser la proposition qui aura le moins d'impact pour les salariés", a-t-il continué.
kau/cel/bma
Avec Bombardier, Alstom sera assez gros "partout dans le monde" (PDG) #
L'acquisition de Bombardier Transport par Alstom, bouclée ce vendredi, va permettre au groupe français d'avoir "une taille critique partout dans le monde" et de mettre davantage l'accent sur l'innovation, indique son PDG, Henri Poupart-Lafarge, dans un entretien à l'AFP.
Une conséquence directe de cette opération, qui fait d'Alstom le numéro deux mondial de l'industrie ferroviaire, va être la disparition de la marque canadienne dans le secteur, annonce-t-il.
"Il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", dit-il, puisque le groupe québécois va continuer à construire des avions d'affaires sous cette marque.
"Alstom a une bonne réputation dans le ferroviaire, donc ce n'est pas la peine de se lancer dans un nouveau nom", explique-t-il. C'est donc Alstom qui s'agrandit, en gardant son appellation qui est aussi sa marque commerciale.
Maintenant que l'acquisition est bouclée, les deux équipes vont se mettre au travail dès lundi pour se fondre dans une nouvelle organisation. "Un processus qui prendra du temps", selon Henri Poupart-Lafarge.
"La première priorité, c'est bien évidemment la stabilité de l'ensemble de l'organisation, des projets, des relations avec les clients...", décrit-il. "Il ne va pas y avoir une révolution lundi!"
"Le plus gros boulot, c'est de stabiliser les contrats" qu'Alstom hérite de Bombardier Transport, signale le dirigeant.
"Dedans, il y a des contrats qui connaissent des difficultés (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité, ndlr). Il ne faut pas non plus négliger les autres", qui risqueraient d'en rencontrer, pointe-t-il.
"Il faut absolument retrouver de la sérénité dans la gestion des projets", avec les clients, les fournisseurs et les employés eux-mêmes, insiste le patron d'Alstom.
Henri Poupart-Lafarge souligne que Bombardier avait une organisation assez similaire à celle d'Alstom. Le groupe canadien avait lui aussi choisi une expansion mondiale, avec une bonne complémentarité à la fois géographique et dans les gammes de produits.
Bombardier Transport apporte à Alstom "une taille critique partout dans le monde". "On sera aussi gros que des acteurs régionaux partout dans le monde", se réjouit le PDG.
"En dehors de l'Europe --et ça n'a pas été non plus majeur--, on n'a pas eu de problème avec les autorités de la concurrence parce que précisément, marché par marché, nos points forts sont leurs points faibles et réciproquement", indique-t-il.
"Le but de l'acquisition de Bombardier, c'est d'avoir une bonne couverture géographique", note-t-il. "Il faut absolument augmenter notre capacité d'innovation, pour pouvoir apporter de nouvelles solutions au marché."
"Et c'est notre responsabilité, en tant que plus gros acteur occidental" face au géant chinois CRRC dont la "force de frappe pour l'innovation (...) est très importante", ajoute-t-il.
Henri Poupart-Lafarge croit dur comme fer au potentiel du ferroviaire, malgré la crise actuelle. "Le marché reste tout à fait porteur", insiste-t-il.
"L'année 2020 a été très difficile, et on a eu beaucoup de retard de nouvelles commandes", regrette-t-il. "Mais ce qu'on voit sur 2021 est très prometteur", ajoute-t-il aussitôt.
"On voit en Europe les effets des plans de relance" --à l'exception majeure de la France où le gouvernement s'est concentré sur la réhabilitation de ses voies ferrées--, remarque le patron d'Alstom, qui salue aussi l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis de Joe Biden, "plus sensible aux questions environnementales" et ami des trains.
Sur le plan comptable, Alstom va intégrer les résultats du périmètre de Bombardier Transport à partir de février (ce qui fera deux mois sur l'exercice 2020/21, clos le 31 mars). M. Poupart-Lafarge entend fixer de nouveaux objectifs "vers l'été".
"Evidemment, la marge va être très diluée au départ", celle de Bombardier Transport étant actuellement très faible, a-t-il prévenu. La branche perdait même de l'argent sur les neuf premiers mois de 2020.
liu/mra/ak/spi
Alstom boucle le rachat de Bombardier Transport pour 5,5 milliards d'euros #
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.
Alstom va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard qu'il devra reprendre pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels", a précisé le groupe dans un communiqué.
Alstom devient ainsi le numéro deux mondial du secteur derrière le chinois CRRC avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros, et 75.000 employés dans 70 pays.
Le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge a salué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente".
Le groupe aura dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
Le groupe va employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls l'allemand Siemens et l'espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
Mais Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation.
Skoda doit aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.
liu/cd/spi
Alstom boucle le rachat de Bombardier Transport pour 5,5 mds EUR #
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent canadien Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.
Le groupe devient ainsi le numéro deux mondial du secteur derrière le chinois CRRC, avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros, et 75.000 employés dans 70 pays --dont 11.500 en France--, a-t-il indiqué dans un communiqué.
liu/tq/nth